Comité National CGT des Privés d`Emploi et précaires
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Comité National CGT des Privés d`Emploi et précaires
Comité National CGT des Travailleurs Privés d’Emploi et Précaires Union Syndicale de l'Interim Aux Fédérations, Aux Unions Locales, Aux conseillers du salarié, Aux Unions Départementales, aux Comités régionaux, Aux comités de privés d’emploi départementaux et locaux Campagne nationale Depuis près d’une quinzaine d’années, l’UNEDIC puis Pôle Emploi, devenus à la fois juge et partie, ont organisé en toute illégalité, des ponctions automatiques sur les allocations dues par des bénéficiaires de l’assurance chômage, les sommes « trop perçues » ou prétendues telles. Ces ponctions s'appuient sur un système déclaratif des périodes travaillées et donc cotisées, incompatible avec les réalités des périodes de paye de nombreux salarié-e-s en « contrats atypiques », salariés en activité réduite, salariés multi-employeurs, vacataires, pigistes, .... L’UNEDIC et Pôle Emploi font en sorte de transformer les périodes d'emploi déclarées hors délai en délits, en se substituant illégalement à la justice pour les déclarer comme « fraude ». C'est le système des « périodes non déclarées sanctionnées (PNDS) ». En 2014, ce sont 720 millions d'euros que Pôle Emploi a versés, puis repris aux précaires et privé-e-s d'emploi, sans justifier, ni de ses calculs, ni des périodes d'emploi prises en compte par ses services pour calculer ces « trop-perçus ». Ou devrait-on plutôt dire ces « mal versés » ? La CGT et des associations de chômeurs ont attaqué l'agrément de la Convention UNEDIC et obtenu son annulation le 5 octobre 2015. Le Conseil d'Etat a confirmé l'illégalité des pratiques de Pôle Emploi, sur trois points : Pôle Emploi n'a pas le droit de se faire justice soi-même, en retenant des sommes sur des allocations, sans l'accord express de l'allocataire ou à défaut une décision de justice. Tout recours est suspensif. Pôle Emploi n'a pas le droit de se substituer à la justice pour apprécier le caractère frauduleux d'erreurs ou d'omissions dans les déclarations de périodes d'emploi. Pôle Emploi n'a pas le droit de transformer en délai de carence, les dommages et intérêts obtenus aux prud'hommes pour licenciement abusif. Il en découle que Pôle Emploi n'a pas le droit de recourir à des huissiers pour recouvrir des « trop-perçus », sans décision de justice, comme il le fait actuellement. Dès novembre, Pôle Emploi a essayé de contourner la décision du Conseil d'Etat : En faisant pression sur les salarié-e-s privé-e-s d'emploi pour leur faire signer des échéanciers qui vaudraient reconnaissance de dettes, afin de ne pas devoir aller en justice pour justifier de ses calculs. En ne réintroduisant les périodes travaillées omises dans le calcul des droits, que lorsque des demandeurs d'emploi en font expressément la demande. C'est dorénavant le MEDEF, qui essaye d'introduire les pratiques déclarées illégales par le Conseil d’État dans le Code du Travail. Il faut à l'inverse que la renégociation de la convention UNEDIC (dont Pôle Emploi est l'opérateur) prenne en compte la décision du Conseil d’État. Au cours de deux réunions « techniques » le 27/11 et le 18/12, le MEDEF a proposé d'envoyer une lettre paritaire à la Ministre du Travail, lui demandant d'introduire les pratiques déclarées illégales par le Conseil d'Etat dans le projet de Loi sur la simplification du Code du Travail qu'elle présentera en Conseil des Ministres début mars. Si ces propositions étaient retenues par le gouvernement, toute période d'activité qui n'aurait pas été déclarée à Pôle Emploi dans les 72h, risquerait d'être perdue pour le calcul des droits à indemnisation ultérieur. Au moment où Pôle Emploi supprime toute possibilité de signaler un changement de situation en agence ou par téléphone, on comprend bien les implications de cette proposition pour les personnes peu au fait de leurs droits, qu'ils travaillent dans l'interim, les maisons de retraite, l'aide à la personne, l'éducation nationale, le nettoyage, …. Plus grave encore, l'une des propositions contenues dans la lettre paritaire introduirait pour la première fois dans le Code du Travail une sanction automatique d'ordre privé. Le CNTPEP et l'USI appellent toute la CGT à engager la bataille pour contrer les manœuvres du MEDEF et pour faire appliquer la décision du Conseil d'Etat. Pour cela, nous avons besoin de votre aide : - Pour recenser les syndiqués concernés dans les UL, les UD et les FD : salarié-e-s privé-e-s d'emploi mais aussi salarié-e-s isolé-e-s, vacataires, CDD, salariés de la sous-traitance, des particuliers employeurs, de la presse, de l'éducation nationale, des associations ... - Pour orienter les syndiqués qui ont - ou ont eu au cours des dernières années - des tropperçus ou des périodes non déclarées sanctionnées, vers le CNTPEP ou vers l'USI, pour que nous organisions ensemble leur défense. Un matériel spécifique a été prévu pour vous aider dans cette campagne : Un questionnaire pour aider à analyser les situations des syndiqués concernés. Un tract à l'intention des privés d'emploi et travailleurs précaires - syndiqués ou non – pour faire remonter les situations. Un tract alertant les salariés en emploi sur les risques de différé d’indemnisation, s'ils signent une transaction avec leur employeur, en dehors d'une audience de conciliation. Des courriers type à Pôle Emploi pour contester un indû ou demander le recalcul des droits. Un courrier type à l'huissier pour faire cesser les intimidations. Textes de référence Avis du Conseil d'Etat du 5 octobre 2015 Site de Pôle Emploi : http://www.pole-emploi.fr/actualites/information-importanteannulation-par-le-conseil-d-etat-de-la-convention-d-assurance-chomage-du-14-mai2014-@/article.jspz?id=139901 Lettre paritaire du ?? décembre 2015 Saisissons ensemble le gouvernement, la direction de Pôle emploi, les élus, les Instances Paritaires Régionales (IPR), les Instances Paritaires Territoriales (IPT), les Comités de liaison, et faisons rétablir des milliers de privés d’emploi dans leurs droits. Revendiquons ensemble un véritable service public de l’emploi. Montreuil, le 31 décembre 2015 Les Secrétaires Généraux Patrick YGE Philippe TIXIER Contacts pour information : Patrick YGE Muriel WOLFERS Philippe TIXIER Frédéric WILLEMAIN tel : 06 43 51 69 82 tel : 07 77 90 78 14 tél tél Adresses postales : Comité National CGT Des Travailleurs Privés d’Emploi et Précaires 263 Rue de Paris / Case 5-4 / 93516 Montreuil Cedex Union Syndicale de l'Interim