Lettre ouverte à madame la Ministre de l`Education nationale.

Transcription

Lettre ouverte à madame la Ministre de l`Education nationale.
Angers le
Le Collectif pour la promotion de l'école publique dans les Mauges.
L'association des parents d'élèves des écoles publiques de Beaupréau.
Le Collectif vigilance Laïcité de Maine et Loire : C. G. T. Educ'Action - DDEN - FCPE – FOL–
Francas- FSU – JPA – LDH- OCCE - SNEP - SNES – SNESUP- SNUipp –Solidarité Laïque - SudEducation– UNSA EducationLe CDAL 49 : DDEN, FCPE, UNSA Education
14 bis avenue marie Talet, Angers 49 100
Lettre ouverte à madame la Ministre de l’Education nationale.
Madame la Ministre,
Encore une lettre qui, au ministère de l’Education nationale, s’ajoutera au dossier du collège
public de Beaupréau, chef-lieu d’un canton de Maine-et-Loire.
A notre connaissance, une des dernières provient du Président du Conseil général de Maine-et
Loire. D’après la presse locale, c’est une réponse à votre courrier du 18 novembre 2014 dans
lequel vous lui demandiez de vous faire connaître les suites que le département envisageait de
réserver à ce dossier. Selon le journal « Ouest-France » daté du 12 décembre, monsieur le
Président du Conseil général y affirme que l’organisation dans ce secteur public du
département est tout à fait adaptée, avec des équipements accessibles. Il occulte le fait que
cette accessibilité dans des collèges publics des cantons voisins implique un déplacement en
transport scolaire variant entre trente-cinq et quarante-minutes matin et soir alors que, sur
place, l’enseignement catholique offre trois collèges. Monsieur le président du Conseil
général, champion par ailleurs du libre choix scolaire, en fausse ici les conditions. Il renie son
credo pour préserver l’exclusivité de l’enseignement catholique dans le premier cycle du
second degré. Du même coup, sachant que les collèges existants inciteront à poursuivre le
cursus scolaire dans les deux lycées privés, il pense limiter les effets concurrentiels de
l’ouverture du lycée public à la rentrée prochaine.
L’assemblée départementale s’est continuellement montrée hostile à l’implantation d’un
enseignement secondaire public dans ce canton qu’elle veut dévolu à l’enseignement
catholique. Conjointement avec l’association Dom Sortais, gestionnaire des établissements
privés de Beaupréau, sa majorité s’est violemment opposée à la création du lycée décidée par
la Région. Elle usa même de son entregent politique pour que le Recteur de l’époque se
prononce contre.
Aujourd’hui, pour reporter la construction du collège à une date sine-die, elle pratique des
critères de réalisation évolutifs. Lorsqu’ils sont atteints, elle les change.
Il est clair que, pour des raisons idéologiques et partisanes, le conseil général ne veut pas de
collège en amont du nouveau lycée.
Depuis longtemps les organisations laïques sont persuadées du parti-pris du Conseil général.
Aussi depuis 2010, elles font régulièrement voter au Conseil départemental de l’éducation
nationale un vœu demandant l’application des articles L141-1, L211-3 et R211 du code de
l’Education pour que l’Etat, responsable de l’organisation de l’enseignement public à tous les
degrés, l’impose. En 2010 et 2011, sans illusion, elles le firent parvenir au Ministre de
l’Education nationale de Nicolas Sarkozy.
Pendant la campagne électorale de l’élection présidentielle, les organisations laïques ont
soumis le vœu aux candidats.
Le 26 janvier 2012, Monsieur Vincent Peillon, au nom de François Hollande répondait à cet
appel. Dans son courrier, il écrivait : Vous soulignez, à juste titre, (. . .) que l’article L. 141 du
code de l’Education doit s’appliquer sur tout le territoire de la République. Il ajoutait qu’il se
félicitait et approuvait la décision du Conseil régional d’implanter un lycée à Beaupréau et
affirmait que l’application du droit fondamental à la scolarisation dans l’enseignement
public, tout comme la démographie locale, rendent légitime et nécessaire la construction d’un
collège public dans la même cité scolaire. Il terminait sa lettre en assurant de son total
soutien.
Fortes de cette promesse électorale, le changement présidentiel venu, les organisations laïques
ont réactualisé leur vœu et, avec beaucoup d’espoir, l’ont fait parvenir au ministère de
l’Education nationale dont le titulaire se trouvait être monsieur Vincent Peillon. Leur
déception fut grande de n’obtenir aucune réponse de sa part.
C’est donc avec un nouvel optimisme qu’elles vous ont vu vous saisir du dossier et vous
adresser au Président du Conseil général dans votre courrier du 18 novembre 2014 déjà cité
C’est aussi sans étonnement qu’elles ont appris, par la presse locale, la réponse négative qui
vous fut faite. Cette dernière confirme, s’il le fallait, la mauvaise foi de la majorité du Conseil
général et atteste que la seule solution est l’application du code de l’Education.
Aujourd’hui les organisations laïques s’interrogent et vous interrogent. Votre courrier qui a
suscité beaucoup d’espoir consiste-t-il simplement à donner le change aux parents d’élèves
qui, sur place, souhaitent inscrire, sans contrainte, leurs enfants dans l’école de la République
ou est-il le premier pas vers la solution qui s’impose ? Votre réponse à monsieur le Président
du Conseil général dira ce qu’il en est.
Dans l’attente de votre décision, pour manifester leur volonté d’obtenir enfin un collège
public à Beaupréau, les organisations laïques du département ont lancé, à votre adresse, une
pétition en ligne (pétition24.net). Bien que cette pétition ne soit que d’initiative locale et peu
connue, elle se dirige vers 7 000 signatures.
Madame la Ministre le temps presse, il n’est pas certain que le nouveau Conseil régional élu
en fin d’année soit aussi favorable à la création d’un collège que celui que préside monsieur
Jacques Auxiette. En offrant un accueil des sixièmes dans les murs du lycée, l’actuel Conseil
régional permet la création d’un collège sans qu’il soit immédiatement construit.
L’application du code de l’Education créerait une situation irréversible qu’aucune majorité
insidieusement hostile à l’enseignement public ne pourrait défaire.
Madame la Ministre devant le refus avéré du Conseil général, la création du collège public de
Beaupréau est désormais de votre seule responsabilité. Ne décevez pas les citoyens qui
veulent encore croire, en ces temps troubles, à la parole des femmes et hommes politiques qui
prônent la laïcité comme valeur républicaine, tout à la fois, unificatrice et émancipatrice.
Madame la Ministre, les organisations laïques du Maine-et-Loire seraient heureuses de vous
vous saluer et de vous remercier lors de l’inauguration conjointe du lycée et du collège à la
rentrée prochaine, dans l’attente, elles vous prient de croire à leur profond attachement à
l’école de la République.
La présidente des parents
des écoles publiques de Beaupréau
Marine Giet
Le collectif pour la promotion de
l’école publique dans les Mauges
Jean-Benard Audureau
Le coordonnateur du collectif
Vigilance laïcité de Maine et Loire
Le Président de la Fédération des
conseils de parents d’élèves de
Maine-et-Loire
Guillaume Dupont
Jack Proult