Séance 1 : Introduction aux théories et aux paradigmes 1. Définition

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Séance 1 : Introduction aux théories et aux paradigmes 1. Définition
Séance 1 :
Introduction aux théories et aux paradigmes
1. Définition du terme « théorie »
1.1 Votre point de vue
Proposez une définition générale.
Donnez un exemple de théorie.
Expliquez son intérêt, son apport.
1.2 Une définition
Avoir un raisonnement théorique, abstrait, conceptuel, c’est faire des
liens entre des observations très diverses entre lesquelles il semble n’y
avoir aucun rapport.
Pour passer de la théorie aux observations sur le terrain et vice-versa, il
faut adopter, soit un raisonnement inductif, soit un raisonnement
déductif.
La démarche inductive signifie que l’on commence par observer des
faits particuliers puis que l’on passe du particulier au général.
On « extrapole ».
La démarche déductive consiste à partir de considérations qui
s’appliquent assez largement.On passe du général au particulier. Voir la
formation des hypothèses.
Une démarche à dominante empirique met l’accent sur l’induction.
L’observation tient une place centrale.
Une démarche à dominante théorique met l’accent sur la déduction. La
conceptualisation joue le rôle majeur.
Mais le tout est-il si simple ? Des désaccords persistent entre les points
de vue...
Ces désaccords constituent une caractéristique importante de la science
en « train de se faire ».
1.3 Trois points de vue
Pour Karl Popper, la théorie représente un savoir objectif. La
vérification des hypothèses constitue le moyen de s’assurer du lien entre
théorie et réalité. Le positivisme.
Pour Paul Feyerabend, le monde n’existe pas en dehors de la perception
humaine qui est forcément subjective. Une théorie se compose
d’ensembles plus ou moins cohérents d’énoncés idéologiques. Le
relativisme.
Pour Michel Foucault, la théorie repose à la fois sur l’observation et sur
les intérêts sociaux. Les théories et idées qui s’imposent dans une
société sont la plupart du temps en phase avec les intérêts dominants
(rapports savoir - pouvoir).
2. Définition du terme « paradigme »
2.1 La définition de Thomas Kuhn
Un paradigme correspond à une vision de la société,
une façon de voir le monde (« la paire de lunettes »).
Un paradigme regroupe des chercheurs, des
chercheuses qui partagent :
(1) une même définition de leur objet de recherche,
(2) des problématiques voisines,
(3) des démarches méthodologiques proches,
(4) un lieu partagé, réel ou virtuel.
Un paradigme regroupe souvent plusieurs théories
développées parfois par des écoles à différentes
époques.
Une idée, voire une théorie considérée comme étant
scientifique doit être considérée comme légitime au sein de la
communauté des chercheurs.
Un chercheur qui fait des recherches au sein d’un paradigme est
reconnu par ses pairs. Ses idées doivent être largement
compatibles avec les idées développées antérieurement.
Il y a alors développement cumulatif des sciences.
Mais les idées, les théories s’affrontent les unes les autres. Il est
d’ailleurs rare qu’en sciences humaines et sociales, un paradigme
s’impose à long terme.
La connaissance scientifique progresse à travers les controverses… et
peut-être grâce à elles.
2.2 Les paradigmes et les études en communication
(1) une même définition de l’objet de recherche : la
communication, la culture, l’information, un média, c’est quoi ?
(2) des problématiques voisines : l ’importance de partager un
questionnement.
Exemples :
Quel est l’impact des films violents sur les enfants ?
Quelle influence la pornographie a-t-elle sur les jeunes ?
Comment peut-on voir que les rituels communicationnels sont liés à des
structures sociales ?
Comment les places respectives des femmes et des hommes dans les
émissions télévisées témoignent-elles de la structure du patriarcat ?
Quelle place les adolescents accordent-ils aux ordinateurs et à Internet
dans leur vie ?
Quels usages les gens font-ils de leurs téléphones mobiles pendant leurs
périodes de travail ?
(3) des démarches méthodologiques proches : approches quantitative
ou/et qualitative, étude de documents, analyses d’entretiens, etc.
Exemples : travail sur le contenus informationnels et culturels, travail
sur les échanges d’information au sein des réseaux sociaux, travail sur la
réception d’émissions télévisées, etc.
(4) un lieu partagé, réel ou virtuel : une ville (Francfort, Palo Alto par
exemple), l’entreprise ou l’université, etc.

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