Edith Piaf (Edith Giovanna Gassion)
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Edith Piaf (Edith Giovanna Gassion)
Edith Piaf (Edith Giovanna Gassion) (1915-1963) Auteur, interprète Née dans le quartier de Belleville, à Paris, son père est acrobate. Sa mère, la chanteuse Line Marsa, l'abandonne. Elle fait la quête lors des prestations de son père, chante à l'occasion dans les casernes, et côtoie le milieu du quartier de Pigalle. Chanteuse de rue, elle est remarquée en 1935, par Louis Leplée, patron du Gerny's, qui l'engage aussitôt dans son cabaret et lui trouve un nom : la môme Piaf. Dans la foulée, Jacques Canetti lui fait enregistrer son premier disque et la convie à ses émissions de Radio-Cité. Louis Leplée est assassiné peu après, premier drame de sa carrière. C'est le parolier Raymond Asso qui la prend alors sous sa houlette et lui façonne, avec Marguerite Monnot, qui restera sa fidèle compositrice, un répertoire sur mesure. Il signe pour elle "Mon légionnaire" (créé par Marie Dubas, l'inspiratrice de Piaf) et "Le Fanion de la légion". En 1937, à l'ABC, elle est la vedette américaine du duo Gilles et Julien, puis de Charles Trenet, et part en tournée avec Réda Caire. Le public en redemande. A Bobino en 1938, elle est pour la première fois tête d'affiche : elle y interprète 12 titres, tous de Raymond Asso. Les tournées et les salles s'enchaînent : L'Européen, Bobino, l'ABC, le Casino de Paris. En avril 1940, Edith Piaf joue avec Paul Meurisse, Le Bel indifférent, pièce en un acte de Jean Cocteau. En mai, elle chante sur la scène de Bobino. Au cours de l'été 1940, elle se produit dans le Sud de la France : Perpignan, Montpellier, Toulon..., puis en septembre 1940, à Paris, au cabaret L'Aiglon et à la salle Pleyel. Malgré la guerre et l'occupation allemande, Edith Piaf continue de chanter : A.B.C. (octobre 1940, décembre 1940, janvier 1941), Bobino (février 1941), Gaumont-Palace (avril 1941), Européen (printemps 1941), L'Amiral (mai, juin, juillet 1941), tournée en zone libre (octobre 1941 septembre 1942)... Elle fait sa rentrée parisienne sur la scène de l'A.B.C. à partir du 17 octobre 1942, pendant 4 semaines. Elle y crée une nouvelle chanson, "Le disque usé" (Michel Emer) et reprend, entre autres, "Le vagabond" (Edith Piaf/Louiguy, 1941). Edith Piaf ne vit que pour la scène et 1943, elle chante aux Folies-Belleville, au Casino de Paris, à La Vie en rose (cabaret de Pigalle), à l'A.B.C., à Bobino... Le 14 août 1943, elle quitte Paris pour Berlin. Jusqu'à la fin septembre, elle chante en compagnie de Charles Trenet et de Fred Adison et son orchestre, pour les ouvriers français travaillant en Allemagne dans les usines (S.T.O. : Service du Travail Obligatoire) et pour les prisonniers français. En février 1944, elle est reçue en tant qu'auteur à la SACEM. A cette époque, elle écrit "La Vie en rose". Le 14 février 1944, elle repart chanter en Allemagne. Elle se produit dans onze camps de prisonniers. A la Libération, elle n'est pas inquiétée par le Comité d'épuration des artistes. En août 1944, elle prend sous son aile un débutant, Yves Montand, part en tournée avec lui, et incite son auteur du moment, Henri Contet, à lui écrire de nouvelles chansons. Elle se produit à l'Alhambra, à Bobino et au Club des Cinq, accompagnée par Michel Emer ("L'Accordéoniste"). En 1946, elle chante et enregistre avec Les Compagnons de la Chanson ("Les Trois cloches"). Avec eux, elle entreprend sa première tournée américaine l'année suivante. Sa rencontre avec Marcel Cerdan, champion du monde de boxe, donne naissance à un couple mythique. Cerdan disparaît dans un accident d'avion en 1949 ; le soir même, Edith Piaf lui dédie "L'Hymne à l'amour" sur la scène du Versailles à New-York. Le spectacle continue, à Pleyel en 1950, à l'ABC en 1951, sur des tournages de films. "Padam padam" (de Henri Contet, sur une musique écrite par Norbert Glanzberg) reçoit le Grand Prix de l'Académie du Disque en 1952. Piaf se marie avec Jacques Pills, repart en tournée aux Etats-Unis. Elle est l'artiste la mieux payée du moment. Alhambra et Bobino en 1954 ; Olympia puis longue tournée en Amérique en 1955 ; Olympia en 1956 ("L'Homme à la moto") ; Amérique en 1957 ; triomphe à l'Olympia en 1958 ("La Foule"). Son répertoire s'étoffe au gré des rencontres, de Georges Moustaki ("Milord", musique de Marguerite Monnot) à Charles Dumont ("Non je ne regrette rien"). Les tournées s'enchaînent, entre accidents de voiture, maladie, séjours en clinique et cures de désintoxication. Trous de mémoires, faiblesse extrême, voix qui ne sort pas : il faut parfois annuler la représentation. Le public, touché, s'enthousiasme toujours. Bruno Coquatrix, en difficultés financières, l'appelle à la rescousse : en 1962, elle retourne donc sur la scène de l'Olympia et triomphe, sauvant la salle de la faillite. En 1963, à Bobino, elle reçoit encore des ovations. Son répertoire et ses interprétations marqués par le pathétique et sa robe noire, font de Piaf l'héritière de la chanson réaliste. Elle est déjà un mythe de son vivant. Elle décède le 10 octobre 1963. © Hall de la Chanson