Deux prisonniers palestiniens entament leur troisième mois de

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Deux prisonniers palestiniens entament leur troisième mois de
Deux prisonniers palestiniens
entament leur troisième mois
de grève de la faim
Charlotte Silver – 26 Novembre 2016 – Electronic Intifada
Des Palestiniens brandissent les portraits des grévistes de la
faim Ahmad Abu Fara et Anas Shadid à une manifestation de
solidarité avec les prisonniers des prisons israéliennes,
devant les bureaux de l’ONU à Gaza, le 22 novembre (Ashraf
Amra APA images).
Le prisonnier palestinien Ammar Ibrahim Hamour a commencé une
grève de la faim après plus de neuf mois d’emprisonnement dans
une prison israélienne.
Israël a pris deux ordonnances d’emprisonnement envers Hamour,
dans le cadre de son système de détention administrative
(emprisonnement sans chef d’accusation ni procès).
Selon cette pratique, Israël peut renouveler les ordonnances
d’emprisonnement indéfiniment et refuser de fournir quelque
preuve qu’il y ait à l’encontre d’un prisonnier. Chacune des
deux ordonnances d’emprisonnement de Hamour était valable pour
six mois de détention.
Hamour a été arrêté le 16 février et il est détenu dans la
région du Nakab (Neguev) de l’actuel Israël. Il est de Jabaa,
un village de Cisjordanie occupée.
Il se joint à plusieurs autres prisonniers palestiniens en
grève de la faim, dont deux d’entre eux ont refusé toute
nourriture depuis deux mois.
Les prisonniers Ahmad Abu Fara et Anas Shadid sont en grève de
la faim depuis plus de 60 jours.
Abou Fara et Shadid ont démarré leur grève de la faim en
septembre. Ils sont tous deux emprisonnés au centre médical
Assaf Harofeh près de Tel Aviv.
Tous deux protestent contre leur détention administrative.
La semaine dernière la Cour Suprême israélienne a « gelé »
leur détention administrative en raison de leur état de santé
critique. Mais ils ont tous deux refusé de cesser leur grève
de la faim.
Ce « gel » permet aux autorités israéliennes de rétablir les
ordonnances de détention dès que la santé des grévistes de la
faim s’améliore.
Alors qu’ils sont supposés avoir le droit de recevoir des
visites en vertu d’une décision de la Cour Suprême, l’Agence
de presse Ma’an informe que les autorités carcérales
israéliennes continuent à restreindre les visites.
Leur santé a continué à se détériorer. Ils ne peuvent plus se
lever, du fait d’une grande faiblesse, de même qu‘ils n’ont
pas pu se doucher depuis 20 jours.
Vendredi, leur avocat a introduit une demande auprès de la
Cour Suprême pour leur transfert à un hôpital de Ramallah.
Ils se sont tous deux engagés à poursuivre leur grève de la
faim jusqu’à l’annulation des ordonnances de détention
administrative et leur transfert dans un hôpital palestinien.
Privation de soins
Trois frères de la famille Amar, Nour al-Din, Abdel-Salam et
Nidal, sont aussi en grève de la faim et refusent de se
nourrir depuis le 4 novembre.
Ses frères protestent sur la mise à l’isolement de Nour al-Din
depuis au moins trois ans. Sa famille dit que Nour al-Din a
été privé des droits les plus élémentaires et n’a toujours pas
été soigné de la fracture du bras que lui ont infligée les
soldats israéliens qui l’ont frappé.
Sheikh Raed Salah, le dirigeant de la branche Nord du
Mouvement Islamique interdit est toujours en grève de la
faim ; il a commencé le 13 novembre pour protester contre sa
mise à l’isolement. Il purge une peine de neuf mois pour
« incitation » à la violence.
Salah, un citoyen palestinien d’Israël a été déclaré coupable
en octobre 2015, sur la base d’un sermon qu’il a prononcé en
2007 dans Jérusalem Est occupée. Il a commencé à purger sa
peine en mai dernier et a été immédiatement placé à
l’isolement. Un tribunal israélien a confirmé son isolement.
Cette semaine, Israël a renouvelé des ordonnances de détention
administrative de plusieurs prisonniers palestiniens,
s’assurant ainsi que certains passent plus d’un an derrière
les barreaux.
Omar Nazzal, un journaliste, fait partie de ceux-là.
C’est le troisième renouvellement qui lui est infligé depuis
son arrestation le 23 avril, alors qu’il tentait de passer la
frontière de Cisjordanie vers la Jordanie.
Il se rendait à une réunion de la Fédération Européenne des
Journalistes en Bosnie.
Israël a aussi emprisonné Ibrahim Abou Safiya, qui est en
dernière année d’études de journalisme à l’Université de Bir
Zeit en Cisjordanie.
Âgé de 21 ans, Abou Safiya, est le coordonnateur de l’
Association Islamique de Bir Zeit.
Il a été arrêté le 28 septembre. Le tribunal militaire
israélien d’Ofer en Cisjordanie a prolongé sa détention
jusqu’au 20 décembre.
Israël a également renouvelé l’ordonnance de détention
administrative de Shadi Jarrar, âgé de 36 ans, et celle
d’Ashraf Jibril, de 23 ans. Jarrar est en prison depuis mars.
Jibril, depuis novembre de l’an dernier.
Parallèlement, Israël a renouvelé l’ordonnance de détention de
Louay Daoud, âgé de 41 ans, pour la quatrième fois depuis son
arrestation en décembre 2015 lors d’un assaut sur sa maison de
Qalqilya, une ville de Cisjordanie. Daoud a passé 12 ans dans
les prisons israéliennes avant d’être libéré en 2003.
Voilà quelques uns des plus de 700 Palestiniens détenus sans
accusation ni procès dans les geôles israéliennes.
Traduction: SF pour l’Agence Media Palestine
Source: Electronic Intifada