EIES Ngoyla Mintom final - Ministère des Forêts et de la Faune
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EIES Ngoyla Mintom final - Ministère des Forêts et de la Faune
REPUBLIC 0F CAMEROON Peace- Work- Fatherland ---------------------MINISTRY OF FORESTRY AND WILDLIFE REPUBLIQUE DU CAMEROUN Paix- Travail- Patrie ---------------------MINISTERE DES FORETS ET DE LA FAUNE SECRETARIAT GENERAL --------------------- SECRETARIAT GENERAL --------------------- Etude d’impact environnemental et social du Projet de Conservation et de Gestion Durable du Massif Forestier de Ngoyla-Mintom. ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL DU PROJET DE CONSERVATION ET DE GESTION DURABLE DU MASSIF FORESTIER DE NGOYLAMINTOM MINFOF RAPPORT FINAL Septembre 2011 i Sommaire Sommaire i Liste des Figures viii Liste des Tableaux viii Abréviations x Résumé exécutif xiii Executive Summary xxxvi Chapitre 1. INTRODUCTION GENERALE 1 I-Introduction 2 I-1. Contexte de l’étude 2 I-2. Objectifs de l’EIES 3 I-3. Méthodologie 4 I-4. Structuration du document 6 Chapitre 2. CONTEXTE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL 7 II-Analyse de l’aspect juridique et institutionnel 8 II-1. Contexte juridique 8 II-1.1. Politiques Opérationnelles de la Banque Mondiale 8 II-1.1.1 Analyse des politiques 8 II-1.1.2. Détermination des catégories 13 II-1.1.3. Concordances et discordances entre l’OP 4.01 et la législation camerounaise 14 II-1.2. Conventions internationales 15 II-1.3. Législation et réglementation nationales 17 II-2. Contexte institutionnel 21 II-2.1. Au plan international 21 II-2.2. Au plan national 21 Chapitre 3. DESCRIPTION DU PROJET ET ANALYSE DES ALTERNATIVES 25 III-Description du projet 26 III-1. Objectifs de développement du projet 26 III-2. Composantes du projet 26 III-3. Enjeux environnementaux, socio-économiques et techniques 29 III-4. ANALYSE DES ALTERNATIVES 29 ii III-4.1. Identification des alternatives et leurs impacts potentiels 30 III-4.1.1. Option sans projet 30 III-4.1.2. Option avec projet 33 III-4.2. Analyse comparative et proposition de l’alternative optimale 35 Chapitre 4. ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT 37 IV-ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT 38 IV-1. Le milieu physique 38 IV-1.1. Présentation de la zone d’étude 38 IV-1.2. Climat 39 39 IV-1.3. Géologie et Stratigraphie IV-1.4.Tectonique 42 IV-1.5. Géomorphologie et sol du massif forestier de Ngoyla-Mintom 42 IV-1.6.Caractérisation morpho-structurale des sols de Ngoyla Mintom 43 IV-1.7. Caractérisation physico-chimique des sols 44 IV-1.8. Aptitudes culturales des sols de Ngoyla Mintom 44 IV-1.9. Hydrologie et hydrographie 45 IV-2. Milieu biologique 46 IV-2.1. Végétation 46 IV-2.2. Faune 51 IV-2.2.1. Poissons, herpétofaune et invertébrés 51 IV-2.2.2. Oiseaux 52 IV-2.2.3. Mammifères 53 IV-3. Milieu socio-économique et culturel 55 IV-3.1. Démographie 55 IV-3.1.1. Aperçu des statistiques démographiques 55 IV-3.1.2. Structure ethnique des communautés et principales langues parlées 56 IV-3.1.3. Religion 56 IV-3.1.4. Mobilité et mouvements migratoires des populations 57 IV-3.2. Cadre administratif, politique et institutionnel 58 IV-3.2.1. Organisation administrative et autorités locales 58 IV-3.2.2. Organisation du service public 59 iii IV-3.2.3. Organisations de la société civile et autres groupes d’intérêts IV-3.3. Infrastructures communautaires 60 62 IV-3.3.1. Education 62 IV-3.3.2. Santé 63 IV-3.3.3. Routes, transport et communication 63 IV-3.3.4. Electricité 65 IV-3.3.5. Approvisionnement en eau 65 IV-3.3.6. Marchés 65 IV-3.4. Mode et conditions de vie des populations 65 IV-3.4.1. Taille et composition des ménages 65 IV-3.4.2. Patrimoine des ménages 66 IV-3.4.3. Patrimoine culturel 67 IV-3.5. Activités économiques des populations et opportunités d’emploi 68 IV-3.5.1. Principales activités économiques et calendrier de déploiement sur l’année 69 IV-3.5.2. Autres activités économiques 71 IV-3.5.3. Opérateurs économiques et opportunités d’emploi 72 IV-3.6. Minorités, groupes vulnérables et groupes à haut risque 72 IV-3.6.1. Peuples autochtones Baka 72 IV-3.6.2. Groupe socioprofessionnel des femmes 73 IV-3.6.3. Groupe socioprofessionnel des jeunes 74 Chapitre 5. IMPACTS PREVISIONNELS SUR L’ENVIRONNEMENT ET LE 75 SOCIAL V-1. METHODES D’IDENTIFICATION ET D’EVALUATION DES IMPACTS 76 V-1.1. Introduction 76 V-1.2. Identification des impacts 76 V-1.3. Analyse des impacts 77 V-2. IMPACTS POTETIELS GENERES PAR LA MISE EN ŒUVRE DES COMPOSANTES DU PROJET V-2.1. Impacts positifs 77 77 V-2.1.1. Augmentation des revenus des populations locales à travers une 77 valorisation des bandes agro-forestières V-2.1.2. Accroissement du revenu des communes locales par la création des iv ZIC et ZICCG V-2.1.3. Mise en place d’un cadre participatif de gestion du massif forestier V-2.1.4. Limitation du braconnage 78 78 78 V-2.1.5. Augmentation des effectifs des espèces protégées 79 V-2.1.6. Régulation des revenus des populations locale y compris le peuple 79 indigène Baka V-2.1.7. Diversification des activités des populations locales 79 V-2.1.8. Structuration/organisation des communautés locales en groupements, 80 GIC et autres V-2.2. Impacts négatifs 80 V-2.2.1. Possibilité de conflits liés au fonctionnement des zones d’intérêt cynégétiques (ZIC) et des zones d’intérêt cynégétiques à gestion communautaire 80 (ZICGC) V-2.2.2. Mauvaise gestion des revenus issus de l’exploitation des ZIC et 81 ZICGC V-2.2.3. Restriction de l’accès aux ressources assurant la survie des populations 81 locales V-2.2.4. Intensification des conflits populations animaux 82 V-2.2.5. Intensification des conflits entre les parties prenantes 82 V-2.2.6. Risque d’émergence de zoonoses 82 V-2.2.7. Impacts des activités proposées pour le montage participatif des activités génératrices de revenus et microprojets (PDL) sur l’environnement V-2.2.8. Perte du patrimoine culturel physique 83 86 V-4. Impacts cumulés potentiels dus aux activités connexes dans le massif forestier 87 V-4.1. Impacts cumulés positifs 88 v V-4.1.1. Développement des infrastructures sociales 88 V-4.1.2. Développement des infrastructures économiques, amélioration du type et des coûts de transport 89 V-4.1.3. Augmentation des revenus et amélioration du cadre de vie des populations 89 V-4.1.4. Renforcement des activités commerciales et valorisation du potentiel naturel et culturel 90 V-4.2. Impacts cumulés négatifs 90 V-4.2.1. Perturbation de l’écosystème forestier 90 V-4.2.2. Perte de l’écosystème suite à la construction du barrage sur la Mekin 91 V-4.2.3. Perturbations du climat local 91 V-4.2.4. Braconnage 92 V-4.2.5. Nuisance sonore 92 V-4.2.6. Perte des cultures et diminution des espaces cultivables 92 V-4.2.7. Pollution des eaux de surface et des eaux souterraines 93 V-4.2.8. Pollution de l’air ou atmosphérique 94 V-4.2.9. Pollution du sol 95 V-4.2.10. Afflux des populations vers les sites des projets miniers et forestiers 95 V-4.2.11. Recrudescence des grossesses non désirées et du taux de prévalence des IST/SIDA 96 V-4.2.12. Détérioration de la santé des employés 96 V-4.2.13. Perte des revenus aux projets miniers, forestiers et agro-industriels dès leurs fins 96 V-4.2.14. Erosion/décapage des sols 97 V-4.2.15. Modification du régime d’écoulement du Dja 97 V-4.2.16. Destruction et enlaidissement du paysage 97 V-4.2.17. Intensification des conflits entre parties prenantes 97 V-4.2.18. Perturbations des habitudes alimentaires 98 98 V-4.3. Synthèse des impacts associés sociaux et infrastructurels Chapitre 6. MESURES D’OPTIMISATION: D’ATTENUATION, ESTIMATION DES ENVIRONNEMENTALES ET SOCIALES DE COMPENSATION COÛTS DE ET MESURE 100 vi VI-1. Mesures d’atténuation et d’optimisation des impacts des composantes du projet 101 VI-1.1. Mesures de bonification des impacts positifs 101 VI-1.2. Mesures d’atténuation des impacts négatifs 103 VI-1.3. Synthèse des impacts négatifs des composantes et mesures 110 d’atténuation VI-1.4. Perte du patrimoine culturel physique 115 VI-2. Mesures d’atténuation des impacts cumulés négatifs et d’optimisation des impacts cumulés positifs 116 VI-2.1. Mesures d’optimisation des impacts cumulés positifs VI-2.1.1. Développement des infrastructures sociales 116 116 VI-2.1.2. Développement des infrastructures économiques et amélioration du type et des coûts de transport 117 VI-2.1.3. Amélioration de la qualité de vie des populations suite à la création des routes 117 VI-2.2. Mesures d’atténuation des impacts cumulés négatifs 118 VI-2.2.1.Réhabilitation des terres dégradées par l’exploitation des terres dégradées 118 VI-2.2.2. Perte de l’écosystème suite à la construction du barrage sur la 119 VI-2.2.3. Perturbations du climat local 119 VI-2.2.4. Réduction du braconnage 119 VI-2.2.5. Réduction de la perte de la biodiversité 120 VI-2.2.6. Nuisance sonore 121 Mekin VI-2.2.7. Perte des cultures, diminution des espaces cultivables et du patrimoine culturel 122 VI-2.2.8. Pollution des eaux de surface et des eaux souterraines 122 VI-2.2.9. Pollution atmosphérique/Modification de la qualité de l’air 123 VI-2.2.10. Pollution du sol 124 VI-2.2.11. Pollution par les métaux lourds (Fer, Sulfure de fer, Aluminium, Cobalt, Nickel) 124 VI-2.2.12. Afflux des populations vers les sites des projets miniers et forestiers 125 VI-2.2.13. Modification du régime d’écoulement du Dja 125 vii VI-2.2.14.Restauration de la beauté du paysage 125 Chapitre 7.PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL; GESTION ET SUIVI DE LA MISE EN OEUVRE 127 VII-1. Plan de gestion environnementale et sociale 128 VII-2. Programme de surveillance et de suivi de la mise en œuvre des mesures 146 VII-3. Renforcement des capacités 147 VII-3.1. Renforcement des capacités des membres de la cellule environnementale et sociale 148 VII-3.2. Renforcement des capacités des membres des comités locaux 148 Chapitre 8. PARTICIPATION DU PUBLIC 149 VIII-Processus de consultation publique 150 VIII-1. Présentation du processus de consultation 150 VIII-1.1. Entretiens 150 VIII-1.2. Réunions de consultation 151 VIII-2. Préoccupation par type d’acteurs 152 VIII-2.1. Autorités administratives et acteurs intervenants dans le site du projet 152 VIII-2.2. Populations de Ngoyla, Mintom et peuples indigènes Baka 159 IX-ATELIER DE CONSULTATIONS ET PARTICIPATION DU PUBLIQUE 162 (Audience publique) BIBLIOGRAPHIE 163 ANNEXE 166 ANNEXE 1. COMPTE RENDU DES REUNIONS DE CONSULTATION 167 ANNEXE 2. RAPPORT DE MISSION DE DESCENTE DE TERRAIN ANNEXE 3. LISTE DES PERSONNES RENCONTREES ANNEXE 4. GUIDE D’ENTRETIEN 204 209 214 viii LISTE DES FIGURES Fig.1. Massif forestier de Ngoyla Mintom en jaune. 38 Fig. 2 Carte géologique du Sud et de l’Est du Cameroun. 40 Fig. 3. Carte géologique de la région de Mballam 41 Fig. 4. Vue partielle de la végétation de Ngoyla Mintom 49 Fig. 5. Principales charges des ménages de la zone (en milliers de FCFA) 67 Fig. 6. Types et quantités de gibier abattu par 10 chasseurs au cours 71 d’une année Fig. 7. Programme de surveillance et de suivi de la mise en œuvre des mesures 147 LISTE DES TABLEAUX Tableau I. Aptitudes culturales des sols au regard du climat 45 Tableau II. Biodiversité floristique de la zone étudiée 49 Tableau III. Espèces végétales menacées 51 Tableau IV. Biodiversité animale de la zone d’étude 54 Tableau V. Espèces animales menacées 55 Tableau VI. Activités proposées dans le cadre du plan de développement 105 Tableau VII. Appui aux activités agricoles et pastorales. 110 Tableau VIII. Construction/réhabilitation des infrastructures économiques et 112 communautaires. Tableau IX. Plan de gestion environnementale et sociale(PGES) des composantes 130 Tableau X. Plan de gestion des ressources culturelles physiques 137 Tableau XI. Plan de gestion environnemental et social des impacts potentiels cumulés 139 ix ABREVIATION AER : Agence de l’Electrification Rurale AGR : Activités génératrices de revenus ou richesse ANAFOR : Agence Nationale d’Appui au Développement Forestier BID : Banque Islamique de Développement BIT : Bureau International du Travail BM : Banque Mondiale CAFT : Coopérative Agricole de la Trinationale CARP : Programme Régional pour l’Environnement en Afrique Centrale CBLT : Commission du Bassin du Lac Tchad CEEAC : Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale CEFDHAC : Conférence des Ecosystèmes des Forêts Denses Humides d’Afrique Centrale CEMAC : Communauté Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique Centrale CFC : Chlorofluorocarbones CLLS : Comités Locaux de Lutte Contre le SIDA CLP : Comité Locale de Pilotage CMA : Centre médical d’arrondissement COMIFAC : Commission des Forêts d’Afrique Centrale CPPDHI : Centre pour la Promotion et la Protection des Droits de l’Hommes en vue de son développement Intégral. ECOFAC : Ecosystème Forestier d’Afrique Centrale EIE : Etude d’Impact Environnemental F.C : Forêt communautaire FEM : Fonds pour l’Environnement Mondial GES : Gaz à Effet de Serre GIC : Groupes d’Initiative Commune IEC/CCC : Information Education Communication/Communication pour le Changement de Comportement INS : Institut National de statistiques IOV : Indicateur Objectivement Vérifiable LAB : Lutte Anti Braconnage MDP : Mécanisme de Développement Propre MDP : Mécanismes de Développement Propre x MINAGRI : Ministère de l’Agriculture MINDAF : Ministère du Domaine et des Affaires Foncières MINEDUB : Ministère de l'Éducation de Base MINEFOP : Ministère de l'Emploi et de la Formation Professionnelle MINEP : Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature MINEPAT : Ministère de l'Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire MINEPIA : Ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales MINESEC : Ministère des Enseignements Secondaires MINESUP : Ministère de l'Enseignement Supérieur MINFOF : Ministère des Forêts et de la Faune MINUH : Ministère de l’urbanisme et de l’Habitat NGO : Non Gouvernemental Organisation NM : Ngoyla-Mintom OCBB : Observatoire des Cultures Baka et Bantou pour le Développement Communautaire OCFSA : Organisation pour la Conservation de la Faune Sauvage en Afrique ONG : Organisation Non Gouvernementale OP : Politiques Opérationnelles PAFN : Plan d’Action Forestier National PCGDFNM : Projet de Conservation et de Gestion Durable de la Forêt de Ngoyla-Mintom PDL : Projets de développement locaux PFNL : Produits Forestiers Non Ligneux PGE : Programme de Gestion Environnementale PM : Pour Mémoire PNDP : Programme National de Développement Participatif PNDP : Programme National de Développement Participatif; PNUE : Programme des Nations Unies pour l’Environnement PO/PB : Politiques Opérationnelles/Procédures de la Banque PRGIE : Programme Régional de Gestion de l’Information Environnementale RBD : Réserve de Biosphère du Dja RDPC : Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais SFFAN : Sauvegarde de la Flore et de la Faune de L’arrondissement de Ngoyla UE : Union Européenne xi UEFA : Unité d’Exploitation familiale Agricole UFA : Unité Forestière d’Aménagement UGP : Unité de Gestion du Projet UICN : Union Internationale Pour la Conservation de la Nature WCS : Wildlife Conservation Society WWC : Wildlife Works Carbon WWF : Word Wide Funds for Nature (Fonds Mondiale pour la Nature) ZIC : Zone d’Intérêt Cynégétique ZICGC : Zone d’Intérêt Cynégétique à Gestion Communautaire xii RESUME EXECUTIF L’étude d’impact environnemental et social du Projet de Conservation et de Gestion Durable du Massif Forestier de Ngoyla-Mintom (PCGDMFNM), objet du présent rapport a été réalisée en vue de se conformer aux exigences de la réglementation environnementale camerounaise en matière de conservation des ressources naturelles et de mise en œuvre des activités d’éco-développement en faveur des populations, tel que le précise l’arrêté N°0070/MINEP du 22 Avril 2005. Cette étude est également conduite pour répondre aux exigences des politiques opérationnelles de la Banque Mondiale notamment l’OP 4.01 intitulé évaluation environnementale et sociale. Située à cheval entre les régions du Sud et de l’Est Cameroun, Le massif forestier Ngoyla-Mintom principalement constitué de 9 UFA dont la mise en exploitation forestière industrielle avait été gelée est à ce jour sans statut. Le présent projet a pour objectif, de contribuer à la gestion durable du noyau central du massif forestier de Ngoyla Mintom au grand profil des populations. Trois principaux indicateurs seront utilisés dans le suivi de l’atteinte des objectifs de développement du projet: (i) l’outil GEF de la traçabilité de la gestion effective (GEF METT) atteint un taux amélioré de 20% pour le noyau central à la fin du projet; (ii) un mécanisme de soutien aux moyens de subsistance des personnes effectées est mis en œuvre en faveur de 100 ménages dont au moins 50 % pour les peuples autochtones ;(iii) un système de suivi-évaluation environnementale et socioéconomique à long terme, y compris les données de bases est établi et fonctionnel dans le noyau central du massif. Pour obtenir ces indicateurs, les activités à réaliser sont déclinées en trois composantes: (i) Composante 1.- Renforcer les capacités de la société civil et du gouvernement pour la participation à la planification et à la gestion du noyau central proposé pour la conservation et l’exploitation (usage) à faibles impacts (le budget indicatif de cette composante 1 est d’environ 4,17 million $ US dont 1,63 million $ US de GEF et 2,54 million $ US du Gouvernement); (ii) Composante 2.-Mise en œuvre du mécanisme de soutien aux moyens de subsistance (le budget indicatif pour cette composante est de 1,4 million $ US entièrement financé par GEF ); (iii) Composante 3.- concevoir et mettre en œuvre un système de contrôle et d’évaluation à long terme xiii pour le massif forestier de Ngoyla-Mintom, en ciblant le noyau central de conservation/ usage à faibles impacts, et gestion du projet (Le budget indicatif de cette composante étant de 1,02 million $ US dont 0,47 million $ US de GEF et 0,55 million $ US du gouvernement). La présente EIES cherche à déterminer d’une part les incidences directes ou indirectes que la réalisation des composantes du présent projet aura ou pourrait avoir sur l’environnement physique et humain de la zone et d’autre part les effets que les autres activités mise en œuvre ou en voie de l’être dans et autour de la zone d’étude par une multiplicité d’intervenant (Sociétés minières, cimenterie, etc…) ont également sur ce même environnement. Elle permettra également de proposer des mesures permettant de limiter, d’atténuer et de compenser les effets défavorables et d’améliorer les effets positifs du projet. L’analyse du contexte biophysique de la région révèle l’existence d’un climat de type équatorial à variance guinéo-congolaise. Il est marqué entre autres par l'existence de quatre saisons dont deux saisons sèches et deux saisons de pluies. Appartenant au plateau sud-Camerounais, le relief de Ngoyla-Mintom est un ensemble de formations précambriennes autrefois vigoureusement plissées. Une érosion très prolongée sans bouleversement tectonique majeur a engendré une topographie subhorizontale dans ses lignes générales. Les altitudes sont loin d’être négligeables, puisqu’elles sont le plus souvent comprises entre 600-900 m. Le réseau hydrographie du Massif forestier de Ngoyla-Mintom est très dense. Il est très influencé par la rivière Dja qui draine la partie médiane du plateau central camerounais et fait partie du bassin fluvial du fleuve Congo. Pour ce qui est de la faune terrestre, elle est riche et variée. La phytogéographie de cette région est dominée par une forêt dense humide semi décidue. L’analyse de l’environnement humain révèle que la zone compte environ 13 000 habitants dont 3000 pygmées qui vivent dans des villages-rues et campements localisés pour l'essentiel le long des routes carrossables et des pistes, WWF (2007). Les densités humaines de l'interzone Ngoyla-Mintom (environ 1 hab/km2 en moyenne) xiv sont parmi les plus faibles du Cameroun méridional forestier. Cette population est composée essentiellement de Baka Djem, Fangs et Nzimé, et auxquels se sont ajoutés des allochtones venus principalement des autres coins du Cameroun et des pays voisins. Au stade actuel, le massif forestier de Ngoyla-Mintom ne dispose pas d’un statut. Il fait l’objet de plusieurs convoitises, notamment les activités d’exploration et d’exploitation minière, exploitation artisanale de l’or, implantation d’une cimenterie, des barrages et du corridor de la transafricaine Cameroun Congo et forcement une exploitation industrielle frauduleuse éventuelle suite à une absence totale de dispositif de contrôle après le gèle des 9 UFA. La mise en œuvre immédiate des composantes du PCGDMFNM permettra non seulement de conserver ou utiliser à faibles impacts une bonne partie de ce massif (noyau central), mais également de soutenir et réduire le niveau de pauvreté des populations locales en guise d’alternative à la conservation et usage à faibles impacts à travers des activités génératrices des revenus et des micros projets. Le MINFOF en optant prioritairement pour la mise en œuvre des composantes du PCGDMFNM dote ce massif forestier d’un statut, ce qui permettra de stopper sa dégradation suite à des interventions multiples et non coordonnées actuellement en cours. De plus, L’absence de connectivité entre le code minier, le code forestier et la loi cadre sur l’environnement favorise cette multiplicité d’intervention et il serait indispensable de mettre en place une plate forme de concertation entre les différents acteurs en vue de réaliser un aménagement participatif du territoire au niveau local et la conservation de la biodiversité dans ce contexte de compétitivité d’utilisation des terres forestières. Sur le plan socio-économique, la mise en place des services environnementaux notamment le marché du carbone pour lequel Wildlife Works Carbon (WWC) et de Nedbank sont déjà intéressés, ainsi que les sociétés minières implantées dans la zone (CamIron et Geovic), permettra de générer des ressources pour accroître de façon durable les moyens de subsistance des populations locales et garantir une pérennisation des activités du projet. Toutefois, l’un des enjeux majeur reste le mécanisme de gestion équitable des fonds issus de la vente des services environnementaux xv Très peu d’impacts négatifs seront générés par la mise en œuvre des composantes du projet sur l’environnement et sa composante humaine. Toutefois, la majorité des impacts négatifs que subiront le milieu biophysique et l’environnement du massif forestier Ngoyla-Mintom seront générés par les multiples interventions dans et autour du massif Plusieurs impacts positifs seront générés grâce à la mise en œuvre du Projet de Conservation et de gestion Durable du massif Forestier de Ngoyla-mintom, notamment, l’augmentation des revenus des populations locales par la création et l’exploitation des bandes agro-forestières, des forêts communales et communautaires, les ZIC et les ZICGC et le financement des activités génératrices de revenus à travers la mise en œuvre des activités d’éco développement ayant un impact très faible sur l’environnement et le social. La mise en œuvre de ce projet permettra également de promouvoir l’éco-tourisme dans l’interzone, de limiter le braconnage, de réguler les revenus des populations locales y compris les peuples autochtones Baka, de diversifier les activités des populations locales ainsi qu’une assistance à la structuration communautaire. En termes d’impacts négatifs, la mise en œuvre des activités des trois composantes du projet génèrera très peu d’impact sur l’environnement et le social. Parmi les impacts négatifs potentiel envisageable, la restriction de l’accès aux ressources assurant la survie des populations locales semble être la plus importante. On notera également l’intensification des conflits population animaux et entre les différentes parties prenantes notamment les conflits de leadership. L’appui aux activités agropastorales et la construction /réhabilitation des infrastructures communautaires en guise de compensation à cette restriction générera des impacts négatifs. Ces activités seront mise en œuvre sous forme de micros projets et AGR, elles seront définies plus tard avec la participation des populations, d’où la nécessité du remplissage systématique des fiches de sélection environnementale et sociale pour déterminer les petites mesures d’atténuation à prendre en compte pour toutes activités retenues par les populations locales. En plus de ces impacts, la perte des ressources xvi culturelles physiques et/où la restriction d’accès des populations locales à ces ressources sont des impacts qui seront générés par le composante 1 du présent projet. Parmi les impacts cumulés, certains d’entre eux sont positifs. En effet, certaines populations de l’interzone pourraient bénéficier des infrastructures sociales (écoles, hôpitaux, électrification et adduction d’eaux potables) et économiques (construction du chemin de fer, cimenterie, structure routière) qui seront construites dans et autour du site du projet. La mise en œuvre de toutes ces infrastructures permettront entre autre aux populations locales d’augmenter leurs revenus et d’améliorer leur cadre de vie. Toutefois, Ces grands projets structurants et miniers entraineront une forte perturbation de l’écosystème forestier, une augmentation du braconnage, des nuisances sonores, une pollution des eaux de surface et des eaux souterraines, la pollution de l’air, un afflux des populations vers les sites des projets miniers avec pour corolaire une recrudescence des grossesses non désirées, des IST/VIH/SIDA et du braconnage. On notera enfin, une intensification des conflits et une perturbation des habitudes alimentaires. Le PGES résumé dans le tableau ci-dessous détaille les principales mesures environnementales, les activités à réaliser, les indicateurs et les acteurs de suivi de ces actions. Un plan de développement local est proposé en guise de compensation aux restrictions imposées aux populations par la conservation/usage à faibles impacts. Son budget d’environ 0,7 millions $ US est en grande partie déjà prévu dans la composante 2 du présent projet. Un plan de gestion des ressources culturelle physiques budgétisé à 60 000 $ US a également été préparé. Les consultations publiques réalisées dans le cadre du projet de conservation et de gestion durable du massif forestier de Ngoyla-Mintom avaient pour objectif de recueillir les avis et préoccupations des personnes concernées par ce projet. A l’issu de ces rencontres, les différentes parties prenantes ont adhéré au projet à condition que les mesures d’accompagnement y prévues soient effectivement prises en compte. Par ailleurs, elles ont sollicité la mise en place d’un comité local de suivi et d’attribution par appels d’offres restreints impliquant tous les acteurs et dont la coordination sera assurée par le MINFOF (porteur du projet). Aussi, les personnes consultées ont émis le vœu de la mise en place d’une plate forme de concertation pré projet afin de xvii promouvoir des activités synergiques pour une plus grande efficacité d’intervention. Enfin, la quasi-totalité des parties prenantes a suggéré que la gestion du projet implique tous les acteurs concernés avec une coordination au niveau central (MINFOF) et une représentation dans les deux départements (Haut Nyong et Dja et Lobo). En prenant en compte les préoccupations des parties prenantes, les mécanismes de gestion du projet et de surveillance de la prise en compte des mesures de sauvegarde environnementales et sociales comprendra au niveau central, mise en place d’un comité de pilotage du projet, impulsé par le MINFOF et les autres départements ministériels (MINEPAT, MINEE, MINAS, MINADE, MINEP, MINDAF…) et autres acteurs de terrain (WWF, CamIron, Géovic, etc..). Le secrétariat technique de ce comité serait assuré par une équipe de coordination du projet composée d’un coordonateur, d’une responsable administratif et financier, d’un secrétaire comptable et d’une responsable du suivi évaluation, environnementaliste. Il sera chargé de l’exécution des activités. Au niveau départemental, les délégations du Haut Nyong et du Dja et Lobo abriteront chacune une plate forme de supervision dont l’ossature est calquée sur celle du comité de pilotage et une cellule environnementale et sociale partie prenante de la plate forme. Elles seront pilotées par la plus haute autorité administrative du département sous l’impulsion du délégué Départemental du MINFOF. La cellule environnementale quant à elle serait présidée par le Délégué Départemental du MINEP avec l’intervention périodique d’un ingénieur social. Au niveau le plus opérationnel (Ngoyla-Mintom), la mise en place d’une plate forme locale de mise en œuvre au niveau de chacun des arrondissements s’avère être une clé de succès. Elle verrait la participation des représentants des ministères impliqués, des autorités municipales et de quelques leaders communautaires avec comme point focal le chef de poste forestier. Deux ateliers de consultation et participation du publique ont été organisés à Ngoyla et à Mintom à l’effet de présenter aux populations locales les résultats des études et recueillir les préoccupations résiduelles. En ce qui concerne la présente étude, toutes les nouvelles préoccupations étaient centrées sur les impacts associés xviii sociaux et infrastructurels (construction du pont sur le Dja, écoles, hôpitaux etc…) qui ne sont malheureusement pas financé par le présent projet. xix SYNTHESE DU PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE (PGES) DES COMPOSANTES N ° Mesures envisagées Objectifs spécifiques Responsab les de mise en œuvre Lieu de mise en œuvre Augmentation du nombre d’aires protégées sur le territoire Création d’une nouvelle aire protégée dans l’interzone de Ngoyla-Mintom Accroitre le nombre d’aires protégées MINFOF NM Augmentation de l’utilisation de la main d’œuvre locale La main d’œuvre locale sera privilégiée quand elle a des qualifications requises Améliorer le niveau de vie des populations locales et contribuer a la formation des ressources humaines locales MINFOF ONG (WWF, UICN) -Financement des AGR Définir / étendre les bandes agroforestières/ MINFOF (WWF, UICN) Impacts potentiels 1 2 3 Augmentation des revenus des populations locales Aménager un cadre pour l’activité des Périod e de mise en œuvre 20122014 Indicateur de suivi Coût de la mesure Responsable de suivi Moyen de vérification Le décret de création de l’aire protégée est signé PM MINFOF Rapport Décret de création Plan de zonage Carte ONG (WWF,UIC N WCS..) ONG (WWF, UICN..) Interzone NM 20122014 Nombre de jeunes locaux recrutés PM ONG Rapport d’enquêtes et d’entretien 20122014 - Superficie de la bande agro-forestière -2 Bandes agroforestières sont délimitées 1 à Ngoyla et 1 à Mintom PM MINFOF Actes de délimitation Plan de zonage Cartes GIC et association s locales Interzone NM GIC et des association s locales xx populations 4 5 Augmentation du nombre des ZIC, ZICGC et forêts communautaires Possibilité de conflits (ZIC et ZICGC) Délimitation des ZIC et/ou ZICGC et des forêts communautaires -Prévention des conflits par la sensibilisation des populations lors des réunions participatives sur le bien fondé du projet 6 Augmentation des effectifs des espèces protégées -Implication des populations dans tout les processus de prise de choix et de prise de décision des projets -Création d’une nouvelle aire protégée - lutte antibraconnage - éducation environnementale -Limitation du braconnage Améliorer le niveau de vie des populations locales Gérer les conflits éventuels MINFOF Interzone NM 20122014 ONG (WWF, UICN) GIC et association s locales MINFOF ONG (WWF, UICN) Interzone 2012 NM Nombre et types d’aires délimitées Au moins -4 ZICGC -4 ZIC -4 Forêts communautaires sont fonctionnelles PM Diminution du nombre de plaintes déposées chez les autorités 100000 0 (*) MINFOF Plan de zonage Cellule environnementa le et sociale GIC et association s locales Accroitre les effectifs des espèces protégées MINFOF MINADER ONG (WWF, UICN…) MINFOF Registre de plaintes Autorités administratives locales Cellule environnementa le et sociale 20122016 Interzone ONG (WWF, ECOFAC, UICN) xxi Les effectifs de faune et flore augmentent suivant les rapports d’inventaires faunistiques et floristiques PM MINFOF Rapport des inventaires faunique et floristique 7 Limitation du braconnage Création des unités de lutte antibraconnage Mise en place d’un programme de sensibilisation environnementale Réduire la pression sur la faune et la flore MINFOF Interzone 20122016 ONG (WWF, ECOFAC, UICN…) association et GIC 9 Promotion de l’écotourisme Pollution par les pesticides 500000 00 (*) MINFOF Rapport Cellule environnementa le et sociale Procès verbaux d’identifications des braconniers 10 000 000 (**) ONG (WWF, UICN…) - Rapport des descentes et des visites des sites Le nombre d’écogarde recruté Nombre et type de sensibilisation réalisée Mise en place d’un programme sur les alternatives/AGR 8 Nombre et type de supports de communication produits Nombre et type de d’AGR financées -Aménagement des sites potentiellement touristiques -création des aires de loisir –Aménagement des infrastructures touristiques (hôtels, des cases de passages) - Définition des circuits touristiques Valorisation des sites potentiellem ent écotouristiq ues Utilisation des variétés tolérantes ou résistantes améliorées Limiter l’utilisation abusive des pesticides ONG (WWF, UICN) 20132016 Interzone MINTOUR Nombre et types de sites écotouristiques identifiés Nombre de circuit à définir Nombre et type d’infrastructures aménagés Commune d’arrondisseme nt de Mintom et Ngoyla Cellule environnementa le et sociale Communes ONG association, GIC locaux Interzone NM 20132016 Le nombre et type de semences des variétés tolérantes et améliorées commandées PM Cellule environnementa le et sociale MINADER MINEE MINEPIA 10 Non paiement des redevances Respect du cahier de charge des parties prenantes vis-à-vis Payer les redevances MINFOF Interzone 20122015 ONG xxii Les reçus de versement des redevances sont disponibles PM MINFOF Associations Rapport d’analyse de la qualité des eaux et des sols des communautés 11 12 13 14 Augmentation des revenus des communes locales par la gestion des redevances issues des ZIC, ZICGC, forêts communautaires, FCL, UFAs Mauvaise gestion des redevances issues des ZIC, ZICGC, forêt communautaires, FCL, UFA Restriction de l’accès aux ressources assurant la survie des populations locales Perturbation des comportements alimentaires Appliquer la grille de redistribution Renforcer les capacités des gestionnaires des communes locales par l’administration centrale, les ONG internationales Mise en place d’un plan de développement local (PDL) à travers l’organisation des activités agricoles, piscicoles, apicoles, d’élevage, d’écotourisme, de collecte des PFNL Domestication des PFNL et autres produits spéciaux de la forêt Développement de l’apiculture, de l’élevage de la volaille, de la pisciculture intégrée locales Cellule locale de suivi (comité locaux de suivi) (WWF) Améliorer le niveau de vie des populations locales Améliorer la gestion des revenus des ZIC et ZICGC Association s locales MINFOF Interzone 20132016 Un mécanisme de collecte et de redistribution clarifié PM Cellule environnementa le et sociale Comité local de pilotage Rapports divers Interzone 20122016 20 personnes ayant des capacités renforcées gestion des redevances forestières 5 000 00 (**) Cellule environnementa le et sociale Rapports de formation Taux de réalisation des micro-projets financés par les communes supérieur à 50 % 20132016 Indicateurs du PDL 335 000 000 (**) Cellule environnementa le et sociale Rapports des différents secteurs d’activités Communes d’arrondiss ement MINFOF NM Comité de pilotage consultant Réduire les impacts négatifs de cette restriction MINFOF, MINADER Interzone NM ONG (WWF,) Comité local de pilotage Association s locales Réduire ces perturbation s MINFOF, MINADER 20132016 Interzone ONG (WWF, UICN) Prise en compte dans le PDL PM Cellule environnementa le et sociale Comité local de pilotage Association s locale xxiii Rapports d’activités 15 Risques d’émergence des zoonoses Organiser des campagnes de sensibilisation sur le thème Limiter la propagation des zoonoses 16 Régulation des revenus des populations locales Planifier les activités de façon à étaler les revenus sur toute l’année Améliorer le niveau de vie des populations locales 17 18 19 MINSANT E Comité local de pilotage Autorités administrat ives et MINFOF MINADER MINFOF Comité local de pilotage Interzone NM 20122016 Deux campagnes de sensibilisation sont organisées à Mintom et à Ngoyla 10 000 000 (*) Cellule environnementa le et sociale Rapport des campagnes de sensibilisation Interzone 20132016 Un planning de mise en œuvre des activités est élaboré PM Cellule environnementa les et sociale Rapports Comité local de pilotage Structuration des communautés locales Création des GIC, faciliter la mise en place des UFA, OP, groupement GIC, et plate formes locales de suivi faciliter les échanges entre la base et le projet MINAS MINADER Comité local de pilotage MINFOF Interzone Intensification des conflits (hommesanimaux, parties prenantes) Mettre en place un mécanisme et une grille permettant de dédommager en cas de destruction par les animaux Améliorer la gestion des conflits Comité local de pilotage Interzone NM Conflit de leadership Sensibiliser les populations sur ces outils Renforcer les capacités managériales des NM 20112015 Au moins 5 UEFA, OP, GIC créées dans chaque arrondissement Budget PDL Cellule environnementa le et sociale Arrêtés préfectoraux de création des plates formes et autres 20132016 Nombre de cas indemnisé sur fond de redevance 4 000 0 00 (*) Cellule environnementa le et sociale Rapports 5 000 0 00 (*) Cellule environnementa les et sociale Comité local de pilotage Rapports des ateliers Décharge des frais d’indemnisation Deux ateliers de renforcement des capacités sont organisés à Ngoyla et à Mintom Améliorer la vie associative MINFOF Autorités locales Consultant Interzone NM 20132016 xxiv 2 ateliers de renforcement des capacités sont organisés à Mintom & Ngoyla leaders communautaires 20 Augmentation du revenu des communes locales par les recettes du marché du carbone Diversification d’activités Lancement à appel d’offre Améliorer le niveau de vie des populations locales MINFOF Comité local de pilotage Interzone 20122016 Au moins une expérimentation en cours sur Ngoyla Mintom PM Cellule environnementa le et sociale CLP 21 Faible capacité des comités de mise en oeuvre et de la cellule environnement Accroitre leur connaissanc e et aptitude pratique en matière de gestion de l’environne ment MINFOF Comité local de pilotage Interzone 20122016 Au moins deux sessions de formation en politiques de sauvegarde de la Banque mondiale, réglementation nationale, et suivi des PGES organisées en faveur des membres des CLS et de la cellule environnement 20 000 000 (*) MINFOF Consultant Rapport des ateliers 22 Insuffisance de suivi des mesures environnementales -Formation des membres des comités de mise en oeuvres et des cellules environnement en gestion de l’environnement et en suivi de la mise en œuvre du PGES et exploitation du formulaire environnemental Organiser des descentes trimestrielles de monitoring de la mise en œuvre du PGES Renforcer le suivi de la mise en œuvre du PGES MINFOF Comité local de pilotage Interzone 20122016 Quatre descentes de suivi pour les CLP/an et au moins deux supervisions par la cellule environnement /an 20 000 000 (*) MINFOF Rapports des missions de supervision Total 460 000 000 * Prévu pour financement sous Composante 1 ** Prévu pour financement potentiel sous Composante 2 xxv Plan de gestion des ressources culturelles physiques N ° 1 Mesures envisagées Objectifs spécifiques Réaliser une étude pour l’identification et le repérage des sites sacrés, des vestiges culturels, archéologiques Prendre en compte l’existence des sites culturels dans la gestion du massif forestier de NM Rendre disponible les sites culturels pour les populations locales y compris les peuples autochtones Impacts potentiels Perte des ressources culturelles physiques Exclure les sites culturels identifiés des sites destinés à la conservation et à certaines activités d’écodéveloppement Respons ables de mise en œuvre MINFO F Lieu de mise en œuvre NM Période de mise en œuvre 2012- Interzone 2012- consulta nts MINFO F ONG (WWF,) NM Indicateur de suivi Coût de la mesure Responsable de suivi Moyen de vérification Nombre et type de sites culturels identifiés et repérés Carte de situation des sites 10 000 000 MINFOF Rapport De l’étude validée par l’ensemble des parties prenantes Nombre et type de sites culturels exclus PM MINFOF Plan de zonage et d’aménagement Plan de gestion des sites sacrés, des vestiges culturels, archéologiques élaboré et validé par l’ensemble des parties prenantes GIC et associati ons locales cahier de charge comportant des mesures spécifiques MoU entre gestionnaire de site et populations locales et autochtones Assurer la protection des sites culturels pendant la réalisation des plans d’aménagement Protéger sites les MINFO F NM 2012 xxvi Nombre et type de site protégé PM MINFOF Décret divers protocole de gestion des sites culturels pendant la réalisation des plans d’aménagement Plan de formation des gestionnaires des sites culturel a l’utilisation des protocoles Rapport de visite de terrain maintenir les sites culturels dans les sites destinés à la conservation et accorder un accès réglementé aux populations locales Prendre en compte le patrimoine culturel MINFO F GIC et des associati ons locales Interzone NM 2012- -Nombre de textes réglementaires -Nombre de fréquentation des populations locales PM MINFOF MoU entre gestionnaire de site et populations locales et autochtones 2 Limitation d’accès aux ressources culturelles physiques maintenir les sites culturels dans les sites de conservation, interdire formellement l’accès et dédommager les populations locales concernées Compenser les populations locales MINFO F Interzone NM 2012 Nombre de personnes dédommagés Nombre de plaintes enregistrées PM MINFOF 3 Faible capacité de gestion des ressources culturelles physiques Renforcer les capacités du gouvernement (cellule environnement) sur la reconnaissance et l’identification des ressources culturelles physiques Améliorer la gestion des ressources culturelles MINFO F NM 2012 Nombre de personnes formées Nombre et types de ressources culturelles physiques bien gérés 5 000 000 MINFOF Total 15 000 000 xxvii Actes réglementaires Rapport de visite de terrain Acte de dédommagement rapport d’évaluation économique et financière des sites culturels validé par toutes les parties Fiche de compensation signée les populations locales concernées Rapport de formation SYNTHESE DU PLAN DE GESTION DE L’ENVIRONNEMENT ET SOCIAL DES IMPACTS POTENTIELS CUMMULES Milieu biophysique Impacts potentiels Mesures envisagées Objectifs spécifiques Responsable de mise en œuvre Lieu de mise en œuvre Période de mise en œuvre Indicateur de suivi Disparition des espèces végétales existantes -Reboiser les zones dégradées -Réintroduire les espèces animales menacées d’extinction et des espèces vulnérables -Location et conservation de l’UFA10034 de 7500 ha -Combler les fosses minières -Reboiser Réduire la perte des espèces animales et végétales MINFOF Sociétés implantées dans la zone CLP Sites dégradés Villages riverains 20122016 Réduire l’enlaidisse ment du paysage MINEP, MINEE, MINFOF, MINADER Multi acteurs (sociétés minières, agroindustries,…) MINFOF Multi acteurs CLP Sites dégradés dans l’interzo ne NgoylaMintom Interzone NgoylaMintom Perturbation l’écosystème de Perte de l’écosystème suite à la construction du barrage sur la Mekin Dégradation/Enlaid issement du paysage Recrudescence du braconnage -Renforcer les équipes de lutte anti-braconnage -Sensibiliser les travailleurs Réduire la pression sur la faune xxviii Coût de la mesure Responsabl e de suivi Moyen de vérification -Superficie reboisées -Nombre et type d’animaux introduits - Cellule environneme ntale et sociale Sociétés minières Autres acteurs impliqués Rapport des descentes sur le terrain 2013201- Nombre de sites remis en état Cellule environneme ntale et sociale -Rapport de descente sur le terrain 20132016 -au moins 50 postes de contrôle forestiers additionnels -Organiser au moins 5 MINFOF Rapport de lutte antibraconnage (LAB) Rapport de sensibilisation Pollution des eaux -Analyse périodique de la qualité des eaux -Traitement des effluents avant leur rejet Réduire la pollution des eaux Multi acteurs Interzone et ses environs 20132016 Perturbation du climat local Maîtriser les émissions des GES par la mise en place d’un système de compensation (marché du carbone) Limiter la contribution aux émissions des GES Multi acteurs Interzone NgoylaMintom 20132016 Pollution des eaux de surface et souterraine par les métaux lourds Traiter par des techniques de phytoremédiation Réduire lé pollution par les métaux lourds Multi acteurs Interzone 20122016 Impacts potentiels Mesures envisagées Objectifs spécifiques Amélioration du cadre de vie des populations Création des activités génératrices de revenus Accroitre le bien être des populations Développement des infrastructures sociales Construction des écoles, hôpitaux, points d’eau, Accroitre le bien être des populations campagnes de sensibilisation -Une analyse semestrielle des eaux de surface et souterraine -Mise en place d’un système de traitement à macrophytes Au moins un mécanisme de compensation par vente des services environnementa ux est mis en place Au moins deux bacs de traitement sont installés Milieu socio-économique Responsable Lieu de Période de mise en mise en de mise œuvre œuvre en œuvre MINADER Interzone 2012MINEE 2016 MINFOF Multi acteurs Nombre et type d’activités écodéveloppem ent soutenues Communes locales Ministères Nombre te type d’infrastructures sociales Interzone xxix 20132016 Indicateur de suivi Coût de la mesure Cellule environneme ntale et sociale Rapport d’analyse de la qualité des eaux MINEP Cellule environneme ntale et sociale Acte de mise en place MINEP Cellule environneme ntale et sociale Sociétés minières Rapport d’analyse trimestrielle des eaux de surface et souterraine Responsabl e de suivi Moyen de vérification MINADER Cellule environneme ntale et sociale Ministères techniques Sociétés Rapport de fonctionnement de ces activités Rapport de fonctionnement de ces activités approvisionnement en électricité Développement des infrastructures économiques Implantation des sociétés industrielles et agro-industrielles Construction des routes, marchés Accroitre le bien être des populations Recrudescence du nombre de grossesses non désirées et augmentation du taux de prévalence des IST Informer les populations sur les dangers liés aux grossesses indésirées et grossesses précoces Sensibiliser les riverains sur les IST Installer des comités de lutte contres les IST dans les villages et au sein des entreprises locales Produire le matériel IEC/CCC Renforcer la sécurité au niveau des frontières et les postes de lutte anti braconnages Renforcer les patrouilles dans les sites Limiter les grossesses indésirées et le taux de prévalence des IST Stopper la circulation des armes de guerre et de chasse non conventionn elle Intensification de l’insécurité due à la circulation des armes de guerre techniques (MINEE, MINFOF, MINTOUR, MINADER) Multi acteurs Communes locales Ministères techniques Multi acteurs Interzone 20132015 MINSANTE Communes Multi acteurs Interzone 20122016 MINDEF MINFOF Interzone 20122016 xxx construites minières Nombre te type de sociétés minières implantées Nombre et type d’ouvrages construits Réduction des cas de malades dans les hôpitaux et centre de santé Nombre de campagne de sensibilisation organisée Nombre et type de support de communication produit MINAD MINPAT MINEE Sociétés impliquées Rapport des activités MINSANTE Cellule environneme ntale et sociale Registres des centres de santé et hôpitaux Rapports Nombre de cas saisis MINDEF MINFOF Rapport de contrôle EXECUTIVE SUMMARY The study of social and environmental impact of the Ngoyla-Mintom forest massif conservation and sustainable management project (PCGDMFNM) which is the subject of this report, was realized in conformity with the Cameroonian environmental prescriptions on natural conservation resources and the implementation of eco- developmental activities of the population as specified in the decree n° 0090/MINEP of April 22, 2005. This study is also carried out to meet the requirements of the World Bank operational policies, notably the OP 4.01 untitled environmental assessment. The Ngoyla-Mintom forest massif, located between the Southern and Eastern Regions of Cameroon, mainly consists of 9 (UFA) whose industrial lumbering activities which had been frozen for some time, is today without statute. The main objective of this project is to contribute to the conservation and sustainable management of the central core of the Ngoyla- Mintom forest for the profit of the population. Three main indicators will be used in the monitoring of the achievement of development goals of the project: (i) management Effectiveness Tracking Tool for the core area showing a score of 20 % is reached by project closure; (ii) a Livelihood Support Mechanism to improve livelihoods of Affected Persons is delivering benefits to 100 households of which at least 50% are indigenous people;(iii) a long-term Environmental and Socioeconomic Monitoring and Evaluation system, including baselines, is established and functioning for the core area. To obtain these indicators, activities to carry out are divided in three components: (i) reinforce the capacity of the ONGs and Government for the planning and management of the central core of the forest stand proposed for conservation and exploitation of low impact ( the indicative budget for this component 1 is about $ US 4.17 million of which $ US 1.63 million from GEF and $ US 2.54 million from the Government); (ii) implementation of the mechanism of support to welfare (indicative budget of this component 2 is about $ US 1.4 million totally funded by the GEF); (iii) conceive and implement a long term monitoring-evaluation system for the NgoylaMintom forest massif focusing on the central core for conservation/usage of low impact and on the management of the project ( the indicative budget of this component xxxi is $ US 1.02 million of which 0.47 million from the GEF and 0.55 from the Government). This environmental impact assessment (EI) is to determine on the one hand, the direct and indirect impacts the execution of this project will or could have on the human and physic environment of the protected area and on the other hand, the impacts other activities implemented or to be implemented by multiple stakeholders (mining and cement companies, …) within or around the study area also have on this environment. This assessment will also propose measures to minimize; mitigate and offset adverse effects and improve the positive effects of the project. The biophysical analysis of the area reveals an equatorial climate with a Guinean-Congolese variance characterized by the presence of four seasons: two dry seasons and two rainy seasons (Letouzey, 1985). The Ngoyla-Mintom forest massif is part of the southern Cameroon plate with a significant altitude of 600-900 m and a set of Precambrian formation with past vigorous creases. Much extended erosion without a major tectonic shift has caused sub horizontal topography in its general lines. The Ngoyla-Mintom forest stand is drained by a dense network which is part of the Congo River basin. It is greatly influenced by the Dja River which drains the median part of the Cameroon Central plateau. The human environmental analysis of the area has revealed about 13 000 inhabitants among which 3000 pygmies living in villages, streets-villages and camps mainly located along motor-able roads and paths (WWF, 2007). The population density of the Ngoyla-Mintom inter-zones (about 1 inhabitant/km2 in average), is among the lowest in the meridional Cameroon forest. This population consists mainly of Baka Djem, Fangs, Nzimé and other immigrants coming from other parts of the country or from neighboring countries. The Ngoyla-Mintom forest massif has no statute up till now. xxxii It is very coveted for many activities, especially for mining exploration and exploitation, traditional gold exploitation, cemetery manufacture, dams, the CongoCameroon trans-african corridor and probably fraudulent industrial exploitation due to lack of control disposal after the freeze of the 9 UFA. The immediate implementation of the components of the Ngoyla-Mintom forest massif sustainable conservation and management project (PCGDMFNM), permits not only to conserve or use sustainably a good part of this forest (core area) but equally to maintain and reduce the level of poverty in the local population as alternatives through micro projects and projects generating devises. The MINFOF by favoring the implementation of the PCGDMFNM components thereby give a statute to this forest. This will permit to stop its degradation by the multiple non coordinated interventions in process. More, the absence of connectivity with the mining code, forest code and the environmental outline law favor this multiplicity of interventions and therefore needs the implementation of a consensus platform between the different stakeholders in order to achieve a participative management of the land at the local level and the conservation of the biodiversity, in this context of competitiveness in the use of forest lands. On the socio-economic aspect, the implementation of environmental services, in particular the carbon trade for which the Wildlife Works Carbon (WWC), the Nedbank and mining companies (CamIron and Geovic) are already interested, will permit to raise resources to durably increase the means of survival (welfare) of the local populations and insure the continuity of the activities of the project. However, one of the major stakes remains the mechanism of equitable management of funds coming from the trade of environmental services. Very few negative impacts of the project will come from the implementation of the conservation and sustainable management of the Ngoyla-mintom forest stand. However, the majority of negative impacts on the biophysical milieu and the environment of the Ngoyla-mintom forest stand will come from the multiple interventions within and around the massif. Many positive impacts will be generated thanks to the development of the conservation project and sustainable management of the Ngoyla-Mintom forest massif, xxxiii notably: an increase in the income of the local population through the creation and exploitation of agro-forestry bands; communal forest, the ZIC and ZICGC and financing of activities which generate income through the implementation of ecological development which have a very weak impact on the environment. The implementation of this project will equally promote eco tourism inside the inter-zone, the reduction of poaching and the regulation of income of the local population including the natives Baka, to diversify the activities of the local population as well as assist in communal structuring. As far as the negative impacts are concerned, the implementation of these three components of the project will generate very few effects on the environment. Among these conceivable potential negative impacts, the restriction to the access of resources ensuring the survival of the local populations seems to be the most important. Conflicts between animals and populations and between different groups of stakeholders will be noticed, notably leadership conflicts. The support to agro pastoral activities and the construction/rehabilitation of communal infrastructures in compensation to the restriction will generate negative impacts. These activities will be implemented in the form of micro project and AGR and will be defined later on with the participation of the populations, thus the need to systematically fill the form of environmental selection for determination of small mitigation measures to be taken into account for any activity chosen by local populations. In additional to these impacts, the lost of physic cultural resources and /or the restriction of the access of local populations to these resources are negative impacts that will come from the component 1 of the project. Among the cumulative impacts, some are positive. In fact, some inter-zonal populations could benefit from social (school, hospital, electrification, canalization of potable water) and economical (cement industry, route construction) infrastructures constructed in and around the site of the project. The construction of these infrastructures will help the local populations to increase their income and improve their life standard. However, these important structural and mine projects will lead to serious disturbances of the forest ecosystem, an increase of poaching noise disturbances, surface and underground water pollution, air pollution, populations’ xxxiv invasion of mine sites with the consequence of non desired pregnancy, Sexual Transmitted Infections/HIV/AIDS. Lastly, will be noted an intensification of conflicts and a disturbance of eating habits. The PGES summarized in the table below gives a detailed account of the principal environmental measures, the activities to be carried out as well as the indicators and actors needed to monitor these actions. A local development plan is proposed as compensation to the restrictions imposed on the populations by conservation/usage of low impact. Its budget of about US $ 0.7 million has been envisaged in component 2 of the present project. A management plan of physic cultural resources budgeted to US $ 60 000 has also been prepared. Public consultations realized in this Mintom-Ngoyla forest stand project had as objective the collection of opinions and preoccupations of people involved in this project. As a result of these exchanges, the different parties involved accepted the project on the condition that the accompanying adequate measures censored being taken into consideration. Besides, the local population requested the installation of a local follow up committee and the attribution of restricted appeal offers involving all the parties and coordinated by the MINFOF (project carrier). Also, the consulted population wished the creation of a consultation platform before the project in order to promote synergistic activities for more efficiency and intervention. Finally, virtually all the parties involved suggested that the management of the project should include all its actors and be coordinated at the central level by the MINOF and at the Division level by the two Divisional Delegates (Haut Nyong and Dja and Lobo). Considering the preoccupations of the parties involved, the mechanisms of sustainable management and surveillance, taking into account the social and environmental protection will be coordinated at central level by the creation of a pilot committee impulse by the MINFOF, other ministerial departments (MINEPAT, MINEE, MINAS, MINADER, MINEP, MINDAF…) and other organizations (WWF, CamIron, Géovic, etc..). The technique secretary of this committee will be assured by a team of project coordination composed of a coordinator, an administrative and financial person, a secretary accountant and a person in charge of monitoringxxxv evaluation of the project, an environmentalist. This committee will be responsible for the execution of activities. At the level of the Division, the Divisional Delegates of Haut Nyong and Dja and Lobo will referee each a platform of supervision of the same model to that of the central committee. These committees will be led by the higher administrative personnel of these localities. The environmental service will be presided by the Divisional Delegate of MINEP with the assistance at time of a social engineer. At the most operational level (Ngoyla-Mintom), the creation of a local platform at the Sub-Divisional level will be a key to success. This platform will involve the participation of all representatives of the ministries involved, communal authorities, community leaders and the chief of the forestry station as focal point. Two consultations and public participation workshops has been organized at Ngoyla and Mintom in order to present to local populations the results of the studies and collect their remaining preoccupations. Concerning the present study, all the new preoccupations were focused on the impacts associated to social and structural aspects (construction of the bridge on the river Dja, schools, hospitals, etc…) which unfortunately are not financed by the project. xxxvi Synthesis of the environment and social management plan of components N° Envisaged measures Specific objectives Increase of the number of protected areas in the region Creation of a new protected area in the Ngoyla-Mintom interzone Increase of the number of protected areas Increase in the use of local man power Local man power will be preferred when they have the required skill Improve the local population living standard and contribute to the local human resource training MINFOF (WWF, UICN) GIC and local associations Interzone -Financing of AGR Define/ extend agroforesty bands MINFOF (WWF, UICN) GIC and local associations MINFOF Potential impacts 1 2 3 Increase of local population incomes reserve a place for the population’s activities 4 Increase of the ZIC, ZICGC and community forest number Delimitation of ZIC and/or ZICGC and community forests Increase the local populations live standard Person in charge of the implementation MINFOF Place of implementation NM Period of implementation 2012-2014 monitoring indicator Cost of the measure The decree of creation of protected is signed PM 2012-2014 Number of local youth employed PM ONG Survey and interviews reports Interzone NM 2012-2014 - Surface of the agro forestry band Delimitation of 2 agro forestry bands, 1 in Ngoyla and 1 in Mintom PM MINFOF Delimitation acts Zonal plan carts Interzone NM 2012-2014 Number and types of delimited areas At least -4 ZICGC -4 ZIC -4 community forests are functional Decrease of the number of complaints submitted to the PM MINFOF MINADER NGOs (WWF, UICN…) Plan de zonage NGOs (WWF, UICN WCS) NM NGOs (WWF, UICN) GIC and local associations 5 Possibility of conflicts (ZIC et ZICGC) -Prevention of conflicts through sensitization of populations Manage the potential conflicts MINFOF Interzone NGOs (WWF, NM xxxvii 2012 person in charge of the monitoring MINFOF NGOs (WWF, UICN, ...) Means of Verification Report, decree of creation, zonal plan Environmental unit 1000000 (*) MINFOF Local administrative Complaints’ book during participatory meetings on the soundness of the project UICN) authorities authorities GIC and local associations Environment unit -Involvement of the population at all the steps of the project 6 7 Increasing of the number of protected areas Limitation of poaching - Creation of a new protected area - Fight against poaching - Environmental education -Restriction of poaching - Creation of anti-poaching units Increase the number of protected species MINFOF Reduce pressure on fauna and flora MINFOF - Development of an environmental sensitization program Interzone 2012-2016 Increase number of animal and plant species according to flora and fauna inventory reports PM MINFOF Reports on fauna and flora inventory Interzone 2012-2016 Number and types of communication tools produced 50000000 (*) MINFOF Report Environmental unit Report of poachers identification 10 000 000 NGOs (WWF, - report of field NGOs (WWF, ECOFAC, UICN) NGOs (WWF, ECOFAC, UICN…) association and GIC Number of ecoguards recruited Number and types of sensitization done - Development of AGR/alternatives program 8 Promotion of -arrangement of Number and types of AGR financed Valorisation of NGOs (WWF, Interzone xxxviii 2013-2016 -Number and types ecotourism 9 Pollution by pesticides potential touristic sites -creation of recreative areas –construction of touristic infrastructures (hotels guest houses) -definition of touristic tours Use of tolerant or resistant plant varieties potential ecotouristic sites UICN) MINTOUR Limit excess use of pesticides Councils, NGOs, associations and local GIC Interzone NM 2013-2016 of identified ecotouristic sites -Number of touristic tours to determine -Number and types of infrastructures arranged/constructed (**) Number and types of improved and tolerant seeds ordered PM UICN…) trip and site visits Mintom and Ngoyla Councils Environmental unit Environmental unit MINADER Report of analysis of soil and water quality MINEE MINEPIA 10 11 12 Non payment of royalties Increase of the local councils incomes from the management of royalties from ZIC, ZICGC, community forests, FCL, UFA Poor management of royalties coming from ZIC and Observance of the conditions of the contract by the involves parties towards the communities Payment of royalties Respect the redistribution scale Improve the local population live standard MINFOF Build capacity of local council leaders by the Improve the management of resources MINFOF MINFOF Interzone 2012-2015 NGO (WWF) Availability of receipt of the payment of royalties PM Local associations Interzone 2013-2016 A well defined mechanism for collection and redistribution of royalties PM Interzone NM 2012-2016 Reinforcement of capacities for 20 persons in the 500 000 (**) Council xxxix MINFOF Local associations environmental unit, local pilot commitee Environmental unit Local monitoring committee Environment unit Different reports Different reports Training report on the level of achievement of 13 14 ZICGC community forests, FCL, UFA central administration Restriction of the access to resources ensuring the local populations’ survival Implementation of a local development plan (PDL) through the organization of farming activities, fish breeding, apiarian, breeding, ecotourism and PFNL harvesting Domestication of PFNL and other forest special products, development of apiculture, breeding of fowls, integrated fish breeding Organize sensitization campaign on the topic Schedule activities so as to share the incomes all the year run Creation of GIC, Facilitation of Eating habit disturbances 15 Risk of emergence of zoonosis 16 Regulation of the local population incomes 17 Structuration of local communities management of forest royalties pilot committee micro project financed by the council for more than 50% Consultant Reduce the negative impacts of this restriction Interzone NM 2013-2016 indicators PDL 335 000 000 (**) Environment unit Local pilot committee Report of the different sector of activities Interzone 2013-2016 Consideration in the PDL PM Environment unit, Local monitoring committee Activities report MINSANTE Local pilot committee MINFOF MINADER MINFOF Local pilot committee Interzone NM 2012-2016 10 000 000 (*) Environmental Unit Report of sensitization campaign Interzone 2013-2016 Two sensitization campaigns organized at Mintom and Ngoyla A schedule for the implementation of activities is elaborated PM Environmental unit Reports MINAS MINADER Interzone At least 5 UFA, OP, GIC created in each PDL budget MINFOF, MINADER NGO (WWF) Local associations Reduce these disturbances MINFOF, MINADER NGOs (WWF, UICN) Local associations Limit the spread of zoonosis Improve the live standard of local populations Facilitate exchanges xl 2011-2015 Local pilot committee Environmental unit Prefect order to create platform 18 19 Intensification of conflicts (human,animals, stakeholders) Leadership conflicts the installation of FEU, OP, GIC Consolidation of local platform for monitoring Put in place a mechanism and a scale enabling the compensation in case of destruction by animals and sensitize the population on these tools Reinforce managerial capacity between the base and the project Local pilot committee MINFOF NM Improve the resolution of conflicts Local pilot committee Interzone NM Council 2013-2016 Number of cases indemnified under the royalties fund and others 4 000 000 (*) Environmental unit Quittance of indemnisaticompe nsation fees Two workshops on the capacity building at Ngoyla and Mintom 5 000 000 (*) Environmental unit Reports of the workshops Two workshops on the capacity building at Ngoyla and Mintom Improve associative live MINFOF Local authorities Consultant Interzone NM 2013-2016 of Local pilot committee community leaders 20 Increase of the local council incomes by returns of the carbon trade 21 Weak skill of the implementation committee and environment unit Diversification of activities Lunching of invitation of tenders - training of members of the committee of implementation and environmental unit on the management of the environment, Improve the live standard of local populations MINFOF Local pilot standard Interzone 2012-2016 At least one experimentation ongoing in Ngoyla Mintom PM Environmental unit CLP Increase the knowledge and practical abilities in the field of environment management MINFOF Local pilot committee Interzone 2012-2016 At least two training sessions on the safeguard policy of the World Bank, on the national regulation and monitoring of the environmental and social management 20 000 000 (*) MINFOF Consultant xli Report of the workshops 22 Weak follow-up of environmental measures the monitoring of the implementation of the environmental and social management plan and the exploitation of environmental forms Organize quarterly field trip to monitore the implementation of the environmental and social management plan plan for members of the CLS and Environment unit Reinforce the follow-up of the implementation of the environmental and social management plan MINFOF Local pilot committtee Interzone Total 2012-2016 Four monitoring field trip /year for CLS and at least two supervisions by the environmental unit 20 000 000 (*) 460 000 000 * projected for financing under the component 1 ** projected for financing under the component 2 xlii MINFOF Report of the supervision missions MANAGEMENT PLAN OF PHYSICAL CULTURAL RESOURCES N° Potential impacts 1 Lost of physic cultural resources Envisaged measures Specific objectives Person in charge of the implementation Place of implementation Period of implementation Monitoring indicator Cost of the measure Conduct a study for the identification and location of sacred sites, cultural relics and archeological sites Exclude cultural sites identified from those intended for conservation and other activities of ecodevelopment Take into consideration the existence of cultural sites in the management of the NgoylaMintom forest massif Permit the access to cultural sites to local populations MINFOF NM 2012- Number and types of cultural sites identified and located Map of the location of these sites 10 000 000 person in charge of the monitoring MINFOF Interzone 2012- Number and types of cultural sites excluded PM MINFOF Consultants MINFOF NGO (WWF) NM GIC Means of verification Report of the study endorsed by all the stakeholders Zonal and management plan Management plan of sacred, vestiges, cultural and archeological sites elaborated by all the stakeholders Local association Book of duties having specific measures MoU between site manager and local or native populations Ensure the protection of cultural sites during the implementation of management plans Protect sites the MINFOF NM 2012 Number and types of cultural sites excluded PM MINFOF Different decrees Protocol of management of cultural sites during the application of management plan Training of site xliii 2 Limitatio n of the access to physic cultural resources 3 Weak managem ent capacity of physic cultural resources Maintain the cultural sites in areas intended for conservation and allow a controlled access to local populations Maintain the cultural sites in areas intended for conservation and strictly forbid access and indemnify the concerned local populations Reinforce the capacity of the Government (Environmental unit) on the recognition and identification of physic cultural resources Take into consideration the cultural patrimony MINFOF GIC and local associations Interzone NM 2012- -number of regulations texts -number of local population’s frequentations PM MINFOF Compensate local populations MINFOF Interzone NM 2012 Number of indemnified persons Number of complaints recorded PM MINFOF Improve the management of cultural resources MINFOF NM 2012 number of persons trained Number and types of typical cultural resource that are well managed 5 000 000 MINFOF Total 15 000 000 xliv managers on the use of protocols Report of the site visit Regulation acts MoU between site managers and local/native populations Report of the site visit MoU entre gestionnaire de site et populations locales et autochtones Compensation acts Report of the economic and financial evaluative of cultural sites endorsed by all the involved parties, compensation form signed by the concerned local populations Report of the training SYNTHESIS OF THE ENVIRONMENTAL AND SOCIAL MANAGEMENT PLAN OF CUMULATED POTENTIAL IMPACTS Biophysic milieu Potential impacts Envisaged measures Specific objectives Person in charge of the implementation Place of implementation Period of implementation Monitoring indicator Extinction of existing plant species Reafforest the degraded areas Reintroduce threatened animal species and vulnerable ones Renting and conservation of the UFA 10034 of 7500 ha Reduce the growing ugly of the landscape MINFOF Companies established in the area CLP Degradated sites, Neighbourhood villages 2012-2016 -fill holes left by mining activities -reafforest Reduce the growing ugly of the landscape Degradated sites within the interzone NgoylaMintom -strengthen anti-poaching fighting teams -sensitize workers Reduce pressure on fauna MINEP, MINEE, MINFOF, MINADER Multi actors (mining compagnies, agro-industries, ,…) MINFOF Multiactors CLP Interzone Ngoyla-Mintom Disturbance of the ecosystem Lost of ecosystem after the construction of the dam over the Mekin Degradation/growing ugly of the landscape Upsurge of poaching xlv Cost of the measure person in charge of the monitoring Means of confirmation -reafforest surface -number and types of introduced animal species- Environmental unit Mining companies other involved actors Report of Field trips 2013-201- Number of restored sites Environmental unit -report of the field trip 2013-2016 -at least 50 more forest control stations - Organize at least 5 campaign of sensitization MINFOF Report of anti-poaching fight Report of sensitization Water pollution -Periodical analysis of the quality of water -treatment of effluent before discharge Reduce water pollution Multiactors Interzone and its surrroundings 2013-2016 Disturbance of the local climate Master greenhouse gazes emission through the implementation of a compensation system (carbon trade) Treatment by the means of macrophytes treatment techniques Limit the emission of green-house gazes Multi actors Interzone of Ngoyla-Mintom 2013-2016 Reduce the pollution by heavy metals Multi actors Interzone 2012-2016 Pollution of surface and underground waters by heavy metals -analysis of surface and underground water halfyearly implementation of a macrophytebased treatment system of water At least one mechanism for the compensation through trading of environmental services is put in place At least two treatment beds are installed Environmental unit Report of the analysis of water MINEP Environment unit Act of establishment MINEP Environmental unit Mining compagnies Report of quarterly treatment of surface and underground waters person in charge of the monitoring Means of confirmation MINADER Environmental unit Report of the running of these activities Socio-economic milieu Potential impacts Envisaged measures Specific objectives Person in charge of the implementation Place of implementation Period of implementation Monitoring indicator Improve the standard of live of local populations Creation of activities generating incomes Increase the population’s welfare MINADER MINEE MINFOF Multi actors Interzone 2012-2016 Number and types of ecodevelopment activities xlvi Cost of the measure Development of social infrastructures Construction of schools, hospitals, water point , electricity supply Increase the population’s welfare Development of commerciaal infrastructures Establishment of industrial companies and agro-industries Construction of roads and markets Increase the population’s welfare Increase of the number of undesired pregnancies and increase of the rate of sexual transmitted infections (STI) prevalence Inform the population on the risk of undesired pregnancies and early pregnancies Sensitize the neighbourhood on STI Set up anti – STI fighting committee in villages and within local enterprises produce the IEC/CCC materials Limit undesired pregnancies And the prevalence rate of STI Local Council Ministries of technical competences (MINEE, MINFOF, MINTOUR, MINADER) Multi actors Local Council Ministries of technical competences (MINEE, MINFOF, MINTOUR, MINADER) Multi actors MINSANTE Council Multi actors Interzone 2013-2016 Interzone 2013-2015 Interzone 2012-2016 xlvii supported Number and types of social infrastructures constructed Ministries of technical competences Mining companies Report of the running of these activities Number and types of mining companies established Number and types of infrastructures constructed MINAD MINPAT MINEE Companies involved Report of activities Reduction of diseases cases in hospitals and health centers Number of sensitization campaigns organized Number and types of communication tools produced MINSANTE Environmental unit Hospital report and register book Increase of insecurity due to the circulation of war weapons Reinforce security at the boundaries and anti-poaching fighting posts Multiply patrols in the sites Stop war weapons circulation and non authorized hunting arms MINDEF MINFOF Interzone xlviii 2012-2016 Number of arrested cases MINDEF MINFOF Control report Chapitre 1. INTRODUCTION GENERALE 1 I-Introduction I-1. Contexte de l’étude Le massif forestier de Ngoyla Mintom, d’une superficie de 932 142 ha, fait partie des régions du Sud et de l’Est du Cameroun, ainsi que de l’interzone du paysage transfrontalier du TRIDOM (14 700 000 ha), objet d’un accord de collaboration signé en 2005 entre le Cameroun, le Congo, et le Gabon. L’interzone du paysage TRIDOM est d’une importance mondiale pour la conservation de la biodiversité, particulièrement en raison de la présence de populations importantes de grands mammifères, d’une forêt largement intacte (absence d’exploitation forestière) et de l’existence de corridors de migration de la faune entre les aires protégées. Le WWF (2007) a estimé que le massif de Ngoyla Mintom contient 3 000 éléphants, 4 000 gorilles et 1 500 chimpanzés (Defo, 2007a; Defo, 2007b). Quant à l’aspect socio-économique, les communautés locales de l’interzone du paysage TRIDOM dépendent principalement des ressources naturelles de la zone pour leur subsistance et leur économie. Par ailleurs, des projets forestiers, miniers et d’infrastructure sont en préparation pour la zone TRIDOM, y compris la zone de Ngoyla Mintom (Nzooh, 2003). Le Cameroun depuis l’adoption de son nouveau code forestier (la loi 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts et de la faune) et ses textes d’application, s’est résolument engagé à gérer durablement ses ressources forestières. Cet engagement s’est traduit par des actions concrètes y compris le gèle de l’attribution de 9 UFA situées dans cet interzone aux concessions forestières pour exploitation. En effet, des 110 UFA identifiées par le zonage du Cameroun méridional, 98 sont déjà attribuées aux opérateurs économiques. Ces derniers ont la charge non seulement de leur exploitation mais aussi de leur surveillance conformément aux clauses des cahiers de charges de leurs conventions d’exploitation. Neuf des douze UFA non encore attribuées pour exploitation, sont destinées à la conservation de la biodiversité dans 2 l’interzone entre la réserve de faune du Dja, le parc national de Nki au Cameroun et le parc national de Minkébé au Gabon (MINFOF, 2006). Le Ministère en charge des forêts et de la faune se trouve confronté à de nombreuses difficultés pour assurer la gestion des neuf UFA gelées pour la conservation de la biodiversité. Ces difficultés tournent autour du braconnage, de l’exploitation forestière illégale et la non maîtrise de la multiplicité des intervenants légaux et illégaux dans et autour de ces UFA. Le Gouvernement camerounais, avec l’appui financier du Fonds Mondial pour l’Environnement à travers la Banque Mondiale, prépare un projet dont le but est de concilier les différents usages du massif forestier de Ngoyla Mintom de près d`un million d’hectares, pour une gestion durable permettant le développement des communautés et la conservation. Dans le souci de prendre en compte la réglementation nationale et les politiques de sauvegarde environnementale et socialede la Banque Mondiale, le Ministère des Forêts et de la Faune a lancé la réalisation d’une Etude d’Impact Environnemental et Social du projet de conservation et de gestion durable du massif forestier de Ngoyla Mintom. I-2. Objectif de l’EIES Objectif général Examiner les conséquences tant bénéfiques que néfastes que le projet de Conservation et de Gestion durable du Massif Forestier Ngoyla Mintom aura sur l’environnement et la société et de s’assurer que ces conséquences sont dûment prises en compte dans la conception du projet. Le rapport de l’EIES doit donc permettre au Gouvernement de déterminer les incidences directes et indirectes que les activités à financer dans le cadre du projet pourraient avoir sur l’équilibre écologique de la zone d’influence du Projet, sur le cadre et la qualité de vie des populations, et sur l’environnement en général. Objectifs spécifiques 3 • Identifier les impacts du projet sur les différentes composantes de l’environnement biophysique et socio-économique; • Proposer des mesures appropriées, permettant soit d’éviter, d’atténuer, de minimiser, ou de compenser les impacts négatifs, soit d’optimiser les impacts positifs du Projet; • Proposer un Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) du Projet; • Définir le mécanisme de surveillance et de suivi-évaluation socio- environnementaux; • Déterminer le coût des mesures environnementales et sociales. I-3. Méthodologie L’équipe de consultants a suivi un schéma d’activités axé sur quatre principales étapes : - analyse documentaire Lors de cette étape, les documents concernant le massif forestier de Ngoyla Mintom, et la zone du Sud Est en général ainsi que ceux des multiples acteurs intervenant dans et autour du massif ont été consultés. Cette revue documentaire a débuté par la consultation des documents d’études réalisées dans la zone au niveau de Yaoundé et s’est poursuivi sur le terrain par la consultation des documents qui ont été mis à notre disposition par les différentes structures étatiques et privées rencontrées, ainsi que les organisations de la société civile. - mission de terrain Une descente dans les arrondissements de Ngoyla et Mintom a été réalisée en janvier 2011. Au cours de cette descente, une bonne partie du massif situé entre Ngoyla et Mintom a été visité. Dans le même temps, des entretiens se sont tenus avec des représentants des peuples Baka au niveau de leur campement. Les différentes structures des localités de Ngoyla et Mintom ont été visitées. De plus, le site de la base vie actuelle de la société CamIron à Mbalam a été visité. 4 - consultation du public Elle s’est faite à plusieurs niveaux à savoir : - les entretiens individuels avec les responsables départementaux des administrations techniques du Haut Nyong et du Dja et Lobo impliquées dans le projet (MINFOF, MINEP, MINEE, MINAS, MINDAF, …); - les entretiens avec les responsables des différentes structures intervenant dans et autour du massif notamment les responsables des sociétés minières implantées dans la zone GEOVIC à Lomié et Yaoundé, CamIron à Mbalam et Yaoundé; - les entretiens avec les autorités administratives locales des arrondissements de Ngoyla et Mintom; - la tenue des réunions de consultation publique à Ngoyla et Mintom regroupant les autorités traditionnelles locales, les leaders communautaires, des responsables d’association et autres structures de dialogue y compris les représentants des groupes vulnérables comme le peuple Baka. - Analyse et interprétation des données La description du milieu basée essentiellement sur la consultation des rapports d’études réalisées dans la région, s’est faite selon une approche descriptive simple et une approche par analyse systémique. Les impacts ont été identifiés par les méthodes matricielles à base des listes de contrôle de Léopold. Ces impacts ont été évalués et caractérisés suivant la grille de Fecteau. Ces analyses ont été complétées par la superposition des cartes thématiques. Les entretiens réalisés auprès des structures étatiques et des organisations non gouvernementales, ainsi que de la population ont permis de compléter les informations obtenues des observations directes et de la revue documentaire. I-4. Structuration du document 5 Conformément aux dispositions de l’article 5 du décret N° 2005/0557 du 23 février 2005 fixant les modalités de réalisation des études d’impact environnemental et social, l’organisation du présent document s’articule de la manière suivante: Le chapitre 1 introduit de manière générale le rapport en donnant l’objectif de l’étude, l’approche méthodologique utilisée, la structure générale du rapport. Le chapitre 2 décrit les contextes institutionnel et juridique de l’étude en abordant successivement l’aspect institutionnel à l’échelle internationale, sous régionale et nationale. Par la suite, il fait une présentation des conventions internationales et sous régionales avant de s’achever sur une description des dispositions légales et réglementaires en matière d’environnement au Cameroun. Cette partie présente également les politiques opérationnelles de la Banque mondiale qui pourraient être déclenchées lors de la mise en œuvre de ce projet. Le chapitre 3 fait une description de l’environnement général de la région en ressortant les conditions environnementales de base tant sur le plan écologique, géologique, biologique, humain et socio économique. Le chapitre 4 décrit le projet dans ses différentes composantes en présentant les différentes activités dont la mise en œuvre est envisagée dans le massif forestier de Ngoyla Mintom. Cette section s’achève par une analyse des options possibles du projet et une détermination de l’option optimale. Le chapitre 5 analyse les différents impacts environnementaux et sociaux des activités du projet en proposant à chaque fois les mesures environnementales et sociales appropriées. Cette section s’achève sur une présentation des impacts cumulés associés à la réalisation du projet. Le chapitre 6 porte sur la description des mesures d’atténuation des impacts négatifs et d’optimisation des impacts positifs. Il ressort une estimation des coûts des mesures environnementales. Le chapitre 7 présente le plan de gestion environnementale et sociale (PGES) du projet, ainsi que les mécanismes de surveillance et de suivi environnemental et social y afférents. 6 Le chapitre 8 introduit le processus de consultation du public avant de présenter par la suite les différentes articulations de ce processus déroulées pendant l’étude. 7 Chapitre 2. CONTEXTE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL 8 II-Analyse de l’aspect juridique et institutionnel II-1. Contexte juridique II-1.1. Politiques Opérationnelles de la Banque Mondiale Le présent chapitre présente un aperçu des politiques de sauvegarde environnementales et sociales de la Banque mondiale, applicables aux activités du Projet de Conservation et de Gestion Durable du massif Forestier de Ngoyla Mintom (PCGDFNM) ainsi qu’une discussion des conditions requises par les différentes politiques. II-1.1.1 Analyse des politiques Les politiques de sauvegarde environnementales et sociales de la Banque Mondiale comprennent à la fois, les Politiques Opérationnelles (OP) et les Procédures de la Banque (PB). Les politiques de sauvegarde sont conçues pour protéger l’environnement et la société contre les effets négatifs potentiels des projets, des plans, des programmes et des politiques. Les politiques de sauvegarde environnementales et sociales les plus courantes sont : -OP 4.01. Évaluation Environnementale ; -OP 4.04. Habitats Naturels ; -OP 4.09. Lutte Antiparasitaire ; -OP 4.11. Patrimoine Culturel/Ressources Culturelles Physiques ; -OP 4.12. Réinstallation Involontaire des Populations/Déplacement Involontaire ; -OP 4.10. Populations Autochtones ; -OP 4.36. Forêts ; -OP 7.50. Projets relatifs aux voies d’Eaux Internationales ; -OP 7.60. Projets dans des Zones en Litige. Parmi ces politiques de sauvegarde environnementales et sociales de la Banque Mondiale, celles qui peuvent s’appliquer aux activités du PCGDFNM sont : -OP 4.01. Evaluation Environnementale; -OP 4.10. Populations Autochtones; 9 -OP 4.04. Habitats Naturels; -OP 4.09. Lutte Antiparasitaire; -OP 4.11. Patrimoine Culturel/ressources culturelles Physiques; -OP 4.12. Réinstallation Involontaire des Populations/Déplacement Involontaire; -OP 4.36. Forêts; Les activités qui tombent dans le domaine des politiques sus-indiquées doivent être considérées dans le cadre du PCGDFNM. Les politiques opérationnelles restantes ne sont pas déclenchées par le PCGDFNM. OP 4.01«Evaluation Environnementale»: L’objectif de l’OP 4.01 est de s’assurer que les projets financés par la Banque Mondiale sont viables et faisables sur le plan environnemental, et que la prise des décisions s’est améliorée à travers une analyse appropriée des actions et leurs probables impacts environnementaux. Cette politique est déclenchée si un projet va probablement connaître des risques et des impacts environnementaux potentiels (négatifs) dans sa zone d’influence. L’OP 4.01 couvre les impacts sur l’environnement physique (air, eau et terre), le cadre de vie, la santé et la sécurité des populations, les ressources culturelles physiques et les préoccupations environnementales au niveau transfrontalier et mondial. Les aspects sociaux (réinstallation involontaire, peuples indigènes) ainsi que les habitats naturels, la lutte antiparasitaire, la foresterie et la sécurité des barrages sont couverts par des politiques séparées ayant leurs propres exigences et procédures. Le PCGDFNM est interpellé par cette politique car certaines activités prévues dans les différentes composantes telles que la gestion des Zones d’Intérêt Cynégétique (ZIC), des ZIC de Gestion Communautaire (ZICGC) et la mise en œuvre des activités d’écodéveloppement par les communautés au niveau des bandes agroforestières pour favoriser la conservation/usage à faibles impacts sont susceptibles d’induire des impacts sur l’environnement physique et humain de la zone d’influence du projet. Diffusion: L’OP 4.01 décrit aussi les exigences de consultation et de diffusion. Pour la catégorie (i) des projets A et B; et (ii) les sous-projets classés comme A et B dans un prêt programmatique, l’emprunteur consulte les groupes affectés par le projet 10 et les Organisations non Gouvernementales (ONGs) à propos des aspects environnementaux du projet et tient compte de leurs points de vues (le projet PCGDFNM étant de la catégorie « B », il ne sera financé aucune activité classée en A). L’emprunteur se concerte avec ces groupes tout au long de la mise en œuvre du projet aussi souvent que nécessaire pour aborder les questions relatives à l’EIE qui les affectent. L’emprunteur donne les informations pertinentes assez rapidement avant les consultations, et dans un langage accessible aux groupes consultés. L’emprunteur rend disponible tout rapport EIE séparé (pour les projets de la catégorie B) dans le pays et dans la langue locale à une place publique accessible aux groupes affectés par le projet et aux ONG locales avant l’évaluation. Politique de Sauvegarde 4.04, Habitats Naturels PO/PB 4.04, «Habitats naturels» n’autorise pas le financement de projets dégradant ou convertissant des habitats critiques. Les sites naturels présentent un intérêt particulier et sont importants pour la préservation de la diversité biologique ou à cause de leurs fonctions écologiques. Les habitats naturels méritent une attention particulière lors de la réalisation d’évaluations d’impacts sur l’environnement. La zone d’intervention du Projet PCGDFNM comporte de nombreux habitats naturels et la mise en œuvre du projet a pour objectif entre autre de les protéger. En conséquence, le projet ne financera pas les activités susceptibles de menacer les habitats naturels. Aussi, il est en conformité avec cette politique, sans nécessité de recours à des mesures supplémentaires. Politique de Sauvegarde 4.09, Lutte antiparasitaire PO 4.09, « Lutte antiparasitaire» appuie les approches intégrées sur la lutte antiparasitaire. Elle identifie les pesticides pouvant être financés dans le cadre du projet et élabore un plan approprié de lutte antiparasitaire visant à traiter les risques. La politique est déclenchée si: (i) l’acquisition de pesticides ou l’équipement d’application des pesticides est envisagée; (ii) le projet appuie une activité nécessitant l’utilisation de pesticides pouvant créer des effets négatifs sur le milieu. Le PCGDFNM va appuyer l’intensification de certaines activités agricoles et d’élevage 11 pouvant nécessiter l’utilisation de pesticides dans le cadre des Activités Génératrices des Revenues (AGR) mises en œuvre dans la bande agroforestière. C’est pourquoi il serait important de préparer séparément un Plan de Gestion des Pestes et des Pesticides, même si ces pesticides ne seront pas achetés sur le financement du projet. OP 4.10 « Populations Autochtones » L’objectif de cette politique est de: (i) faire en sorte que le processus de développement encourage le plein respect de la dignité, des droits de l’homme et de la spécificité culturelle des peuples indigènes ; (ii) faire en sorte que ceux-ci ne souffrent pas des effets préjudiciables au cours du processus de développement; et (iii) faire en sorte que les peuples indigènes reçoivent des bénéfices sociaux et économiques compatibles avec leur culture. La politique est déclenchée lorsque le projet affecte les peuples indigènes (avec les caractéristiques décrites dans l’OP 4.10) dans la zone couverte par le projet. La population originelle du massif forestier Ngoyla Mintom est constituée de 2 groupes ethniques sédentaires (Fang et Djem) et un groupe semi nomade (Baka). Pour permettre au PCGDFNM de ne pas porter préjudice à ces populations, et surtout pour leur permettre d’en bénéficier pleinement, un Plan de Protection des Populations Pygmées a été préparé dans un document séparé. Politique de Sauvegarde 4.11, Patrimoine culturel L’OP 4.11, «patrimoine culturel» procède à une enquête sur les ressources culturelles potentiellement affectées et leur inventaire. Elle intègre des mesures d’atténuation quand il existe des impacts négatifs sur des ressources culturelles matérielles. La zone de Ngoyla Mintom possède un patrimoine culturel relativement riche (sites sacrés, vestiges culturels, archéologiques), mais qui n’est pas spécifiquement visé par les activités du projet PCGDFNM. Dans tous les cas, des dispositions seront prises pour protéger les sites culturels (patrimoine national et mondial) et même protéger les éventuelles découvertes archéologiques. Le PCGDFNM n’envisage pas d’activités spécifiques pouvant porter atteinte au patrimoine culturel. Dans ce rapport, un sous chapitre est consacré au plan de gestion des ressources culturelles physiques qui présente les mesures d’atténuation des impacts 12 divers sur ces sites. En conséquence, le projet est en conformité avec les exigences de cette Politique de Sauvegarde. OP 4.12 « Réinstallation Involontaire des populations » L’objectif de l’OP 4.12 est d’éviter ou de minimiser la réinsertion involontaire là ou cela est faisable, en explorant toutes les autres voies alternatives de projets viables. De plus, l’OP 4.12 a l’intention d’apporter l’assistance aux personnes déplacées par l’amélioration de leurs conditions de vie, la capacité à générer les revenus, les niveaux de production, ou tout au moins à les restaurer à leur état initial d’avant projet. L’OP 4.12 encourage la participation communautaire dans la planification et la conduite de la réinsertion et l’octroi de l’assistance aux personnes affectées, indépendamment du statut légal du régime foncier. Cette politique couvre non seulement la réinstallation physique, mais aussi toute perte de terre ou d’autres biens causant la : (i) réinstallation ou perte d’abri; (ii) perte de biens ou de l’accès aux biens; et (iii) perte de sources de revenus ou de moyens d’existence, indépendamment du fait que les personnes affectées doivent rejoindre un autre emplacement. La politique s’applique aussi à la restriction involontaire d’accès aux parcs légalement désignés et aux aires protégées entrainant des impacts préjudiciables sur les moyens d’existence des personnes déplacées. Les exigences de divulgation sont celles qui sont requises sous l’OP 4.01 selon la catégorie sociale et environnementale du projet. Les activités à réaliser dans le cadre du PCGDFNM ne vont pas occasionner une réinstallation. Toutefois, une restriction d’accès liée à la création des aires protégées sera imposée aux populations riveraines, d’où le déclanchement de cette politique qui se traduit par la préparation d’un cadre fonctionnel. Aussi, le projet est en conformité avec cette politique. Politique de Sauvegarde 4.36, Foresterie PO 4.36, «Foresterie» apporte l’appui à la sylviculture durable et orientée sur la conservation de la forêt. Elle n’appuie pas l’exploitation commerciale dans les forêts tropicales humides primaires. Son objectif global vise à réduire le déboisement, à renforcer la contribution des zones boisées à l’environnement, à promouvoir le 13 reboisement. Le PCGDFNM est en conformité avec cette politique dans la mesure où les activités d’exploitation forestière industrielle ne seront pas financées dans le cadre du présent projet. De plus, aucune action de déboisement majeur n’est envisagée dans ce massif. II-1.1.2. Détermination des catégories C’est la PO 4.01 qui concerne le plus les activités du PCGDFNM, car certaines de ces actions pourraient avoir des impacts négatifs. Cette politique exige à tous les projets gouvernementaux financés par la Banque la réalisation d’une EIES qui établit les mécanismes pour déterminer et évaluer les futurs impacts environnementaux et sociaux potentiels de ces projets. Cette EIES permet de dégager les mesures de mitigation, de suivi et institutionnel à prendre en compte lors de la conception, de l’exécution et de l’opérationnalisation des activités du projet afin d’éliminer les impacts environnementaux négatifs ou les réduire aux niveaux acceptables. Toujours en référence à cette OP 4.01, tous les projets soumis à la Banque pour financement doivent faire objet d’un examen afin de déterminer leur catégorie environnementale. Il y a 3 niveaux principaux: - La catégorie environnementale et sociale «A ». Un projet est classé dans la catégorie A s’il risque d’avoir autant sur l’environnement que sur le social des incidences très négatives, névralgiques, diverses ou sans précédent. Ces effets peuvent être ressentis dans une zone plus vaste que les sites ou les installations faisant l’objet des travaux. Pour un projet de catégorie A, l’étude environnementale et sociale consiste à examiner les incidences environnementales et/ou sociales négatives et positives que peut avoir le projet, à les comparer aux effets d’autres options réalisables (y compris le cas échéant du scénario «sans projet»), et à recommander toutes mesures éventuellement nécessaires pour prévenir, minimiser, atténuer ou compenser les incidences négatives du projet et améliorer sa performance tant environnementale que sociale. - La catégorie environnementale et sociale « B ». Un projet est classé dans cette catégorie B si les effets négatifs qu’il est susceptible d’avoir sur les populations 14 bénéficiaires ou sur des zones importantes du point de vue de l’environnement sont moins graves que ceux d’un projet de catégorie A. Ces effets sont d’une nature très locale; peu d’entre eux (si non aucun) sont irréversibles; et dans la plupart des cas, on peut concevoir des mesures d’atténuation plus aisément que pour les effets des projets de catégorie A. L’étude environnementale et sociale peut, ici, varier d’un projet à l’autre mais elle a une portée plus étroite que l’étude environnementale et sociale des projets de la catégorie A. Comme celle-ci, elle consiste à examiner les effets négatifs et positifs que pourrait avoir le projet tant sur l’environnement naturel que physique et à recommander toutes mesures éventuelles nécessaires pour prévenir, minimiser, atténuer ou compenser les effets négatifs et améliorer la performance tant environnementale que sociale. - La catégorie environnementale et sociale « C ». Un projet est classé dans la catégorie C si la probabilité de ses effets négatifs sur l’environnement et/ou le social est jugée minime ou nulle. Après examen environnemental et social préalable, aucune autre mesure d’étude environnementale et/ou sociale n’est nécessaire pour les projets de la catégorie C. Le PCGDFNM est classé dans la catégorie B. Aussi, le gouvernement camerounais doit préparer une EIES. Celle-ci, comme on le verra plus loin a identifié les questions environnementales et sociales potentielles majeures qui pourraient survenir à la suite de des interventions du Projet, et a proposé des mesures à prendre pour réduire les impacts, y compris des mesures pour la formation et le suivi. II-1.1.3. Concordances et discordances entre l’OP 4.01 et la législation camerounaise La législation camerounaise et les politiques de sauvegarde de la Banque sont en général relativement proches. Elles se basent toutes sur des concepts de précaution, de durabilité, de biodiversité. Les deux prévoient d’assister les personnes touchées par un projet de développement. 15 Depuis 2005, le Cameroun a un cadre précis pour les études d’impact environnemental. Dans le cas du PCGDFNM, la présente étude prend en compte les différentes composantes mises en œuvre dans le cadre de ce projet. Par contre, le Cameroun ne dispose pas actuellement d’un Cadre d’Evaluation et de Gestion des Impacts Environnementaux et sociaux des projets de développement. Dans la phase d’exécution du projet, au cas où il y aurait une discordance entre la législation camerounaise et les politiques de la BM, ces dernières prendront préséance sur la législation camerounaise. II-1.2. Conventions internationales La gestion des ressources forestières est régie par plusieurs textes nationaux et des conventions internationales. À l’échelle internationale, le cadre spécifique de l’étude d’impact environnemental et social fait référence à une série de conventions et d’accords au nombre desquels : -la Convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles. Basée initialement sur une perception intégrale du milieu naturel, la Convention africaine, telle que révisée en 2003, se fonde désormais sur une vision globale de l’environnement et du social africain avec pour objectifs d’améliorer la protection de l'environnement; de promouvoir la conservation et l'utilisation durable des ressources naturelles et d’harmoniser et coordonner les politiques dans ces domaines en vue de mettre en place des politiques et des programmes de développement qui soient écologiquement rationnels, économiquement sains et socialement acceptables; -la Convention sur la biodiversité, conclue à Rio de Janeiro le 05 juin 1992. Cette Convention tout en prenant conscience de l’importance de la diversité biologique pour l’évolution et pour la préservation des systèmes qui entretiennent la biosphère, affirme que les Etats ont des droits souverains sur leur ressources biologiques et qu’ils sont responsables de la conservation de leur diversité biologique et de l’utilisation durable de leurs ressources biologiques; -la Convention d’Alger (15 septembre 1968) sur la conservation de la nature et des ressources naturelles; cette Convention vise la conservation et l'utilisation 16 rationnelle des ressources en sol, en eau, en flore et en faune. Les Parties doivent prendre les mesures nécessaires pour conserver et améliorer le sol, prévenir la pollution et contrôler l'utilisation de l'eau. Ils doivent protéger la flore et en assurer la meilleure utilisation possible, conserver et utiliser rationnellement les ressources en faune par une meilleure gestion des populations et des habitats, et le contrôle de la chasse, des captures et de la pêche; -la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d’extinction (Convention CITES); l’innovation de cette convention réside principalement dans l’institution de la conférence des parties en tant qu’organe de décision chargé de faire des recommandations et d’ajuster périodiquement la convention et ses listes d’espèces pour ainsi relever les nouveaux défis lancés à la conservation des ressources naturelles; -la Convention sur la protection des peuples autochtones; elle reconnait l’importance des savoirs traditionnels en tant que source de richesse immatérielle et matérielle, et en particulier des systèmes de connaissance des peuples autochtones, et leur contribution positive au développement durable, ainsi que la nécessité d’assurer leur protection et promotion de façon adéquate. Elle reconnait également la nécessité de prendre des mesures pour protéger la diversité des expressions culturelles, y compris de leurs contenus, en particulier dans des situations où les expressions culturelles peuvent être menacées d’extinction ou de graves altérations; -la Convention de Bonn sur la conservation des espèces migratoires ; elle a pour objectif la conservation des espèces migratrices à l'échelle mondiale. La faune sauvage doit faire l'objet d'une attention particulière, en raison de son importance mésologique, écologique, génétique, scientifique, récréative, culturelle, éducative, sociale et économique; -le Sommet des chefs d’État d’Afrique Centrale sur la conservation et la gestion durable des forêts tropicales - Déclaration de Yaoundé; -le Traité relatif à la conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers d'Afrique Centrale; -l’Accord de Coopération et de Concertation entre les Etats de l’Afrique Centrale sur la conservation de la faune sauvage (OCFSA) ; 17 -l’accord de collaboration signé en 2005 entre le Cameroun, le Congo et le Gabon relatif à l’interzone du paysage transfrontalier du TRIDOM; Le Complexe transfrontalier trinational Dja-Odzala-Minkebe (TRIDOM) s’étend sur le Congo, le Gabon et le Cameroun. Il comprend sept aires protégées et couvre une superficie de 141.000 km² dont 35.968 km² (24 %) d’aires protégées. Il s'agit des aires protégées suivantes: Dja, Boumba-Bek, Nki et Mengame pour le Cameroun; Minkébé et Mwagne pour le Gabon; Odzala pour le Congo -le Traité portant création de la COMIFAC, Commission des Ministres des Forêts d’Afrique Centrale, signé le 5 février 2005. Il est important de remarquer que bien que ratifiées par le Cameroun, certaines de ces conventions ne possèdent pas encore de textes d’application au niveau national. II-1.3. Législation et réglementation nationales Le Cameroun s’est doté depuis une quinzaine d’années d’une législation forestière et environnementale conforme au contexte international et plus ou moins bien harmonisée avec les conventions ratifiées. Ces documents légaux constituent la charpente juridique qui régit la gestion environnementale des ressources forestières. Ils regroupent entre autres: -la loi N° 96/12 du 5 août 1996 portant Loi-cadre relative à la gestion de l’environnement qui précise en ses articles 17, 18, 19 et 20, les dispositions particulières relatives à l’obligation de tout promoteur de réaliser une étude d’impact environnemental et social pour toute activité susceptible de générer des répercussions sur l’environnement. Dans son titre 1, elle rappelle l’importance de l’environnement et du social pour la République du Cameroun. Elle indique (chapitre 3) un certain nombre de principes généraux comme les principes de précaution, de responsabilité et les devoirs et les droits des citoyens en la matière. Elle indique aussi plus précisément les rôles de l’Etat dans différents domaines (qualité de l’air, de l’eau, du sol, de la diversité biologique…) et la nécessité d’établir un plan national de gestion de l’environnement et du social. Celui ci existe et permet de préciser les orientations stratégiques pour la protection de l’environnement et du social et la mise en valeur rationnelle des ressources naturelles pour un développement durable; 18 -le Décret N° 2005/0577/PM du 23 février 2005, précise les modalités de réalisation des études d’impact environnemental et social. L’article 11 stipule que la réalisation de l’EIES doit être faite avec la participation des populations concernées à travers des consultations publiques ; -l’Arrêté N° 0070/MINEP du 08 mars 2005, fixe les différentes opérations dont la réalisation est soumise à une étude d’impact environnemental et social détaillée. Conformément à l’article 4 de cet arrêté, tout aménagement des aires protégées et toute activité d’agroforesterie seront soumis à la réalisation d’une étude d’impact environnemental et social détaillée préalable. Ces législations et réglementations sont complétées au niveau sectoriel par une série de textes. Il s’agit notamment de : -la loi N° 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche. Son article 16 (2) relatif à la protection de la nature et de la biodiversité souligne que " la mise en œuvre de tout projet de développement susceptible d'entraîner des perturbations en milieu forestier ou aquatique, est subordonnée à une étude préalable d'impact sur l'environnement et le social" ; -la loi N° 98/005 du 14 avril 1998 portant régime de l’eau. Cette loi fixe le cadre juridique de la gestion de l’eau et les dispositions relatives à sa sauvegarde et à la protection de la santé publique; -la loi N°96/67 du 08 avril 1996 portant protection du patrimoine routier national; -la loi N°001du 16 avril 2001 portant code minier; -la Loi N°2003/003 du 21 avril 2003 portant protection phytosanitaire stipule que les traitements chimiques doivent être exécutés en respect des bonnes pratiques agricoles afin de préserver la santé humaine et animale et de protéger l'environnement; -la Loi N° 92/007 du 14 août 1992 portant sur le Code du travail vise à protéger la santé et la sécurité des travailleurs, à garantir un salaire minimum et à réglementer les conditions de travail afin de les rendre justes et équitables; -le Décret N° 95/678/PM du 18 décembre 1995 instituant le cadre indicatif d’utilisation des terres en zone forestière méridionale; 19 -le Décret No 95/531/PM du 23 août 1995 fixant les modalités d’application du régime des forêts ; -le Décret N° 95/466/PM du 20 juillet 1995 fixant les modalités d’application du régime de la faune ; -l’Arrêté N° 222 fixant les procédures d’élaboration, d’approbation, de suivi et de contrôle de la mise en œuvre des plans d’aménagement des forêts de production du domaine forestier permanent ; -l’Arrêté N°002/MINEPIA du 01 août 2001 portant modalités de protection des ressources halieutiques. -l’Arrêté N°520 du MIFOF relatif à la répartition des redevances forestières. En appui à ce cadre réglementaire, un Plan d’Action Forestier National (PAFN) a été élaboré en novembre 1995, lequel présente les enjeux liés au secteur forestier ainsi qu’un ensemble de projets visant le développement économique du secteur dans un cadre d’exploitation durable de la ressource forestière. Il a été suivi en 1999, par le Programme Sectoriel Forêt Environnement dont l'objectif principal est de soutenir les efforts des secteurs public et privé dans la mise en place d'une gestion durable des ressources forestières et fauniques. Par ailleurs, le projet PCGDFNM connaitra une très forte implication des populations locales et les activités de développement économique pourraient entrainer un déplacement de ces populations. D’où la nécessité de prendre en compte dans le cadre des instruments juridiques des textes en matière sociale et en matière d’indemnisation. En matière sociale, il serait important de prendre en compte: -l’Ordonnance n°74/1 du 06 juillet 1974 fixant le régime foncier, qui détermine le cadre d’allocation des terres ; -l’Ordonnance n°74/2 du 06 juillet 1974 fixant le régime domanial ; -le Décret n°76/165 du 27 avril 1976 fixant les conditions d’obtention du titre foncier ; 20 -le Décret n°76/166 du 27 avril 1976 fixant les modalités de gestion du domaine national ; -le Décret n°74/412 du 24 avril 1974 portant délimitation des périmètres nationaux d’aménagement agro-pastoral et définissant le statut desdits terrains; -la Loi n°19 du 26 novembre 1983 modifiant les dispositions de l’article 5 de l’ordonnance n°74/1 du 06 juillet 1974 fixant le régime foncier ; -la Loi n°80/22 du 14 juillet 1980 portant répression des atteintes à la propriété foncière; -le Décret n°84/311 du 22 mai 1984 portant modalités d’application de la Loi n°80/22 du 14 juillet 1980 portant répression des atteintes à la propriété foncière ; -l’Arrêté n°02/MINEPIA du 20 juillet 1988 portant actualisation du tracé des pistes à bétail ; -la Décision n°1/94-CEBEVIRHA-018-CE-29 du 16 mars 1994 autorisant la mise en circulation du passeport pour bétail et du certificat international de transhumance et fixant les modalités d’utilisation. En matière d’indemnisation, il serait important de prendre en compte: -la Loi n°85/009 du 04 Juillet 1985 relative à l’expropriation pour cause d’utilité publique et aux modalités d’indemnisation ; -le Décret n°66/385 du 30 décembre 1966 portant sur la revalorisation des taux de mise à prix des terrains domaniaux ; -l’Arrêté n°13/MINAGRI/DAG du 19 février 1982 portant rectificatif et additif à l’arrêté n°58/MINAGRI du 13 août 1981 portant modification des tarifs des indemnités à verser aux propriétaires pour toute destruction d’arbres cultivés et cultures vivrières ; -l’Arrêté n°0832/Y.15.1/MINUH/D000 du 20 novembre 1987 fixant les bases de calcul de la valeur vénale des constructions frappées d’expropriation pour cause d’utilité publique ; -le Décret n°2003/418/PM du 25 février 2003 fixant les tarifs des indemnités à allouer au propriétaire victime de destruction pour cause d’utilité publique de cultures et arbres cultivés ; 21 L’Instruction N°000005/I/Y.2.5/MINDAF/D220 du 29 décembre 2005 portant rappel des règles de base sur la mise en œuvre du régime de l’expropriation pour cause d’utilité publique. II-2. Contexte institutionnel II-2.1. Au plan international Le Cameroun est membre de plusieurs organisations sous régionales de protection de l’environnement, notamment, la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT), la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) et la Conférence des Ecosystèmes des Forêts Denses Humides d’Afrique Centrale (CEFDHAC). En plus, il est membre de plusieurs initiatives sous régionales mises en place pour coordonner des interventions techniques et/ou financières à l’instar du Programme Régional de Gestion de l’Information Environnementale (PRGIE). Par ailleurs, il abrite les sièges et les antennes des organismes suivants : - WWF (World Wild Fund) et UICN sous régional (Union Mondiale pour la Conservation de la Nature); - OCFSA (Organisation pour la Conservation de la Faune Sauvage en Afrique); - CARPE (Programme Régional pour l’Environnement en Afrique Centrale); - ECOFAC (Écosystème Forestier d’Afrique Centrale). Le Cameroun est également membre du conseil d’administration du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM/GEF) ainsi que du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). II-2.2. Au plan national Au niveau national, le cadre institutionnel camerounais est défini par décret, le dernier en date est celui du 07 Septembre 2007 qui définit les attributions des départements ministériels qui gèrent chacun un secteur précis dans les domaines de la souveraineté, la sécurité, l’économie, le social et la culture. Les départements ministériels directement concernés par cette étude sont : 22 -Le Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature (MINEP) Il est chargé de l’élaboration, de la coordination et du suivi de l’exécution de la politique nationale en matière d’environnement. Ses responsabilités incluent l’élaboration des plans directeurs sectoriels de protection de l’environnement ainsi que la négociation des conventions et des accords internationaux. La responsabilité d'approuver l'étude d’impact environnemental incombe au MINEP qui est assisté dans ce processus par le Comité Interministériel de l’Environnement créé par décret N° 2000/718/PM du 03 septembre 2001. Le MINEP dispose au niveau central d’une Sous Direction des Evaluations Environnementales qui comprend un service des études d'impact sur l'environnement et le social et un service de suivi des PGES. Le MINEP est aussi chargé de coordonner les activités liées aux changements climatiques y compris le REDD (Réduction des Emissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des forêts) dont le rôle potentiel dans le massif n’est pas à négliger. Le projet PCGDFNM étant à cheval sur deux régions, la région de l’Est et la région du Sud, au niveau local, deux délégations départementales de l’environnement pourraient être impliquées. Il s’agit des délégations départementales de l’environnement et de la protection de la nature du Haut Nyong à Abong Mbang et du Dja et Lobo à Sangmélima. -Le Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF) Le Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF) issu en décembre 2004 de l’éclatement du MINEF en deux ministères à savoir MINEP et MINFOF, est le ministère sectoriel compétent en matière de gestion des ressources forestières. Il est organisé à la faveur du décret No 2005/099 du 6 avril 2005 dont certaines dispositions sont complétées par le décret No 2005/495 du 31 décembre 2005. Ce département ministériel a pour principales missions : l’élaboration des politiques sectorielles en matière de forêt et de faune, la protection des patrimoines naturels et surtout la 23 préservation de la biodiversité et l’intégration des ressources forestières dans le développement rural. Au vu de ces attributions, le projet PCGDFNM pourrait donc être basé dans ce département ministériel. -Le comité interministériel à l’environnement Le gouvernement a mis en place des structures de concertation/coordination nationales notamment, le comité Interministériel à l’Environnement (Décret n° 2001/018/PM du 03 septembre 2001). Ce comité assiste le MINEP dans le processus d’approbation des études d’impact environnemental. -Le Ministère de l'Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT) Le Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire est chargé de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique économique de la nation ainsi que de l’aménagement du territoire. A ce titre, il est entre autre responsable: -de la cohérence et de la coordination des actions engagées, avec les divers partenaires internationaux et bilatéraux, dans le cadre du programme de Redressement et de la Relance Economiques; -du suivi des affaires de la Banque Mondiale, de l’Union Européenne, de la Banque Africaine de Développement et de la Banque Islamique de Développement ; -du suivi de la coopération sous-régionale et internationale, notamment avec le programme des Nations Unies pour le Développement, la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique, la CEMAC et la CEEAC; -de la prospection, la négociation, la finalisation et le suivi de l’exécution des accords et conventions de prêts ; -de la coordination et de la réalisation des études d’aménagement du territoire, tant au niveau national que régional; 24 -de l’élaboration des normes et règles d’aménagement du territoire et du contrôle de leur application ; -du suivi et du contrôle de la mise en œuvre des programmes nationaux, régionaux ou locaux d’aménagement du territoire; -du suivi des organisations sous-régionales s’occupant de l’aménagement ou de la préservation de l’écosystème sous-régional. Au vu des attributions du MINEPAT, l’implication de ce département ministériel dans les comités de pilotage et de suivi de la mise en œuvre du projet s’avère indispensable. -Les autres Ministères techniques Plusieurs autres ministères pourraient intervenir dans le contrôle et le suivi des activités de développement économique, des activités pastorales et agricoles mises en œuvre dans les bandes agro forestières. C’est par exemple le cas du ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER) qui s’assure du respect de la conformité des techniques agricoles et des traitements chimiques, le Ministère de l’Elevage, de Pêche, et des Industries Animales (MINEPIA) pour les activités d’élevage et du Ministère des Affaires Sociales (MINAS) pour la prise en compte des populations autochtones. 25 Chapitre 3. DESCRIPTION DU PROJET ET ANALYSE DES ALTERNATIVES 26 III-Description du projet III-1. Objectifs de développement du projet L’objectif de développement du projet est de contribuer à la gestion durable du noyau central du massif forestier de Ngoyla Mintom. Les indicateurs suivant seront utilisés dans le suivi de l’atteinte des objectifs de développement du projet: -L’outil GEF de la traçabilité de la gestion effective (GEF METT) atteint un taux amélioré de 20% pour le noyau central à la fin du projet; -un mécanisme de soutien aux moyens de subsistance des personnes effectées est mis en œuvre en faveur de 100 ménages dont au moins 50 % pour les peuples autochtones ; -un système de suivi-évaluation environnementale et socio-économique à long terme, y compris les données de base est établi et fonctionnel dans le noyau central du massif. III-2. Composantes du projet Les activités du projet vont s’articuler autour de trois composantes liées. Composante 1.- Renforcer les capacités de la société civile et du gouvernement pour la participation à la planification et à la gestion du noyau central proposé pour la conservation et l’exploitation (usage) à faibles impacts (le budget indicatif de cette composante 1 est d’environ 4,17 million $ US dont 1,63 million $ US de GEF et 2,54 million $ US du Gouvernement). Ce noyau central de conservation et usage à faibles impacts sera sélectionné sur la base du plan de zonage qui est actuellement conçu par deux projets différents (Projet TRIDOM et projet WWF). Le projet GEF ne participera pas à la conception du plan de zonage qui sera prêt avant la mise en route du projet. Plus spécifiquement, le projet mettra en œuvre trois sous composantes majeurs: (i) le renforcement des capacités des entités gouvernementales compétentes et des organisations de la société civile afin de soutenir la gestion participative des forêts et 27 des communautés vivant de l’exploitation des ressources naturelles de la zone du projet à travers la création et la formation d’une Unité Technique Opérationnelle (UTO) et le renforcement des capacités des groupes cibles afin d’assurer la coordination et la consultation en amont des parties prenantes pendant le processus de planification et de prises de décision ; (ii) effectuer des études de l’impact socioéconomique du projet sur les personnes affectées, et confirmer leur accord par rapport au plan de zonage et à la gestion du noyau central de conservation/ usage à faibles impacts par les communautés ; (iii) préparation des dossiers de classement suivant une approche consultative et participative et des drafts des plans d’aménagement pour des sous-ensembles prioritaires dans le massif forestier de Ngoyla Mintom désigné pour devenir des parties du domaine forestier permanant de l’Etat. Ces trois sous-composantes auront un support de communication permettant de mettre à la disposition des populations locales et des autres parties prenantes les attentes du programme, le bien fondé de la mise en œuvre du projet et ses avantages. Composante 2.-Mise en œuvre du mécanisme de soutien aux moyens de subsistance (le budget indicatif pour cette composante est de 1,4 million $ US entièrement financé par GEF ). Cette composante va concevoir et piloter un mécanisme de soutien aux moyens de subsistance répondant aux besoins sociaux et de développement immédiats des communautés locales y compris les peuples autochtones. La priorité sera à ceux qui ont des droits traditionnels sur la forêt et en particulier à ceux qui ont beaucoup à perdre si l’accès à leur forêt leur est refusé à la suite du zonage et de la gestion durable du noyau central identifié pour la conservation/usage à faibles impacts. Le mécanisme de soutien aux moyens de subsistance va financer en priorité les micros- projets qui permettent une augmentation des alternatives économiques et réduisent la dépendance actuelle des communautés aux utilisations non durables des ressources naturelles dans les sites prioritaires. Ceci permettra de les soutenir dans la transition aux modèles plus durables d’utilisation des ressources. Des financements de ce type pour le développement sont considérés comme essentiels pour sécuriser le soutien des communautés pour de futures zonages et gestions orientées vers la conservation d’une telle forêt. 28 Trois principales sous-composantes sont envisagées : (i) concevoir, tester, évaluer et améliorer le mécanisme de soutien aux moyens de subsistance en vue de développer des meilleurs recommandations subséquentes ; (ii) renforcer les capacités locales pour les permettre de gérer et d’accéder au mécanisme de soutien des moyens de subsistance et (iii) financer et mettre en œuvre des microprojets suivant le manuel de procédures. Composante 3.- concevoir et mettre en œuvre un système de suivi-évaluation à long terme pour le massif forestier de Ngoyla-Mintom, en mettant l'accent sur les domaines prioritaires pour la conservation et l'utilisation communautaire à faible impact et la gestion du projet (Le budget indicatif de cette composante étant de 1,02 million $ US dont 0,47 million $ US de GEF et 0,55 million $ US du gouvernement). Cette composante a deux sous-composantes : (i) la conception et la mise en œuvre d’un système de contrôle à long terme qui retrace les informations sociales, économiques et écologiques sur le massif forestier de Ngoyla Mintom et (ii) la gestion du projet. En particulier, le système de suivi-évaluation permettra de contrôler le niveau de participation et le degré de consensus atteint entre les parties prenantes locales y compris les populations Baka et autres groupes vulnérables durant le processus légal de classement et de préparation des plans simples d’aménagement. Il permettra également de contrôler le nombre de personnes bénéficiaires du mécanisme de soutien aux moyens de subsistance ainsi que la nature des bénéfices. Plusieurs outils sont envisagés pour cette composante : l’outil de suivi du GEF pour les projets de biodiversité, l’outil pour le suivi du couvert forestier et biologique, les données de base sur le suivi du stock de carbone, le suivi socio-économique participatif et la réalisation des audits internes réguliers de la conformité aux mesures de sauvegardes 29 III-3. Enjeux environnementaux, socio-économiques et techniques Le projet de conservation et de gestion durable du massif forestier NgoylaMintom présente plusieurs enjeux, aussi bien au plan environnemental qu’au plan socio économique. Sur le plan environnemental, l’enjeu majeur est de doter ce massif forestier d’un statut, ce qui permettra de stopper sa dégradation suite à des interventions multiples et non coordonnées actuellement en cours dans ce massif. L’absence de connectivité entre le code minier, le code forestier et la loi cadre sur l’environnement favorise cette multiplicité d’intervention et il serait indispensable de mettre en place une plate forme de concertation entre les différents acteurs en vue de mettre en place des mécanismes de participation et représentation qui s’impose à toutes les parties prenantes ainsi qu’aux différents processus tels que le zonage, la gestion des retombées financières issues de l’exploitation des ressources naturelles afin d’aboutir à une gestion durable de ce massif. Sur le plan socio-économique, la mise en place des services environnementaux notamment le marché du carbone (REDD) pour lequel Wildlife Works Carbon (WWC) et Nedbank sont déjà intéressés, ainsi que les sociétés minières implantées dans la zone (CamIron et GEOVIC), permettra de générer des ressources pour accroître de façon durable les moyens de subsistance des populations locales et garantir une pérennisation des activités du projet. Toutefois, l’un des enjeux majeur reste le mécanisme de gestion des fonds issus de la vente des services environnementaux. Les populations locales et surtout les peuples indigènes Baka doivent être les premiers bénéficiaires. A cet effet, un manuel de procédures sera conçu et expérimenté dans le cadre du présent projet. III-4. ANALYSE DES ALTERNATIVES La présente section du rapport, après identification des différentes options du projet et de leur impact, examinera les différentes solutions de rechanges en vue de retenir l’option optimale. 30 III-4.1. Identification des alternatives et leurs impacts potentiels Deux variantes ont été envisagées dans le cadre de cette analyse : l’option sans projet et l’option avec projet. III-4.1.1. Option sans projet Le Ministère en charge des forêts et de la faune se trouve confronté à de nombreuses difficultés pour assurer la gestion des neuf UFA gelées pour la conservation de la biodiversité dans le massif forestier de Ngoyla-Mintom. Toutefois, aucune action de conservation n’a encore été mise en œuvre pour une gestion durable de ce massif. Au cas où cette situation perdurait, plusieurs contraintes majeures pourraient accélérer la dégradation de ce massif et éventuellement favoriser à long terme une exploitation illégale de la réserve du Dja et du parc national de Nki tous deux adjacents à ce massif. Parmi ces contraintes, nous pouvons citer: - L’exploitation forestière illégale et le braconnage L’exploitation forestière illégale ne pose pas encore assez de problèmes dans cet espace à cause de son enclavement tant du coté de l’Est que de celui du Sud. Mais, il est à craindre que cette accalmie ne soit que de courte durée car de plus en plus, les populations y sollicitent des forêts communautaires dont le développement pourrait favoriser le pillage de ces UFA sans surveillance. Le braconnage cependant y devient de plus en plus préoccupant. Les saisies importantes que réalisent souvent les services techniques du MINFOF dans cet espace sont une preuve palpable. A titre d’exemple, 93 pointes d’éléphant ont été saisies à Sangmelima en novembre 2005, dans un camion en provenance de Lélé. L’origine des produits souvent saisis dans cette zone reste certes à vérifier car les populations congolaises de la ville de Souanké s’approvisionnent par le Cameroun et y évacuent leurs productions. Cependant, la vision sous régionale de la conservation oblige le Cameroun à prendre des dispositions pour éviter que ce trafic illicite des produits forestiers et fauniques récoltés frauduleusement ne se développe sur son territoire. 31 - L’extension des activités agricoles et industrielles Les travaux agricoles dans les régions du Sud et de l’Est sont effectués le long des axes routiers autour des lieux d’habitation. C’est ainsi que les axes routiers Mintom II-Alati et Ngoyla-Frontière connaissent des perturbations de plus en plus importantes. Une bande agro forestière a été certes prévue dans le second cas. Dans le premier par contre (axe routier Mintom II-Lélé-frontière), rien n’a été prévu. Ce qui tient lieu de route passe même à l’intérieur de l’UFA 09.001. Selon le constat d’une mission du MINFOF dépêchée dans cette localité en 2004 pour la surveillance du territoire, ces perturbations proviennent de l’implantation anarchique des palmeraies et des bananeraies le long de cet axe routier qui passe pourtant à l’intérieur du domaine forestier permanent. Ces plantations de superficie de plus en plus importante sont créées par des allogènes qui partent parfois de très loin pour s’y installer. Du côté de Ngoyla, ces perturbations sont encore maintenues dans la bande agroforestière prévue par le plan de zonage mais ceci ne pourrait être permanent. Ces installations sont appelées à s’intensifier car la route Mintom II-Lélé a été refaite et est bien praticable actuellement. En outre, un pont est en construction sur la rivière Lélé et l’ouverture des pistes Lélé-Alati et Lélé-Mbalam est imminente. De plus, les entreprises minières CamIron et GEOVIC ont des permis d’exploration et d’exploitation localisés dans l’interzone. L’exploitation d’une cimenterie est imminente ainsi que la construction de deux barrages. On note également une exploitation artisanale de l’or dans cette interzone et le fonctionnement effectif de deux ZIC. Il s’agit de la ZIC N°46 dite Sitatunga et la ZIC N°47 dite Ayina. Le développement de toutes ces activités est de nature à compromettre la conservation des ressources fauniques et floristiques de cette interzone. - L’exploitation forestière au Congo Au Nord de la République du Congo autour de la ville de Souanké, la concession forestière d’Ivindo située le long de la frontière avec le Cameroun, vient d’être attribuée en exploitation à une société chinoise. Le Ministre congolais de l’Economie Forestière et de l’Environnement a saisi par la suite son homologue du Cameroun pour obtenir l’autorisation de l’ouverture de la route Souanké-Mintom-Djoum par cette 32 société afin de lui permettre d’évacuer sa production par cette voie facile pour le port de Douala. Ces travaux sont en attente de la présentation de l’étude d’impact environnemental exigée à cet effet. L’exploitation forestière qui est en train de se mettre en place de l’autre côté de la frontière pourrait favoriser le pillage des UFA gelées et sans surveillance jusque là. En effet, le bois qui y sera prélevé frauduleusement pourrait être blanchi au Congo et évacué par le Cameroun sous le couvert de la CEMAC. Il y a donc une nécessité impérieuse de renforcer le contrôle dans ces zones non occupées, et d’y développer une approche de gestion harmonisée entre les deux pays. - L’ouverture prochaine de la transafricaine Cameroun-Congo La transafricaine Cameroun-Congo est un projet en chantier qui verra bientôt le jour s’il faut s’en tenir aux accords signés entre les deux chefs d’Etat en 2005. Cette route en projection passe par ce massif forestier et va ouvrir cette localité ou y accélérer les échanges et les communications. Elle pourra de ce fait faciliter l’évacuation des produits forestiers exploités illégalement. Il devient alors impératif de développer des stratégies de conservation des ressources forestières et fauniques dans cette localité avant que ce projet ne devienne effectif. - La mise en œuvre de la TRIDOM La Trinationale Dja – Odzala – Minkébé (TRIDOM) est une initiative de conservation transfrontalière qui engage trois pays: le Cameroun, la République du Congo et le Gabon. Son accord de coopération signé en février 2005 à Brazzaville définit son extension. Dans l’accord de coopération signé, les Etats parties se sont engagés « à coopérer, à mettre en place et à gérer en partenariat ce complexe transfrontalier dans le but de promouvoir la conservation, l’utilisation rationnelle des ressources naturelles et le développement durable au profit des communautés locales en vue de contribuer à la réduction de la pauvreté ». Au Cameroun, les aires protégées concernées sont la réserve de faune du Dja, les parcs nationaux de Nki, Boumba Bek et le Sanctuaire à gorille de Mengame. Les neuf UFA gelées pour la conservation se trouvent dans cette interzone. L’exploitation de 33 ces UFA a été gelée pour qu’elles servent principalement de connectivité entre la réserve de faune du Dja, le parc national de Nki et les aires protégées du Gabon et du Congo inscrites dans cette initiative afin de faciliter les échanges biologiques entre elles. De ce fait, il est nécessaire que les activités développées de part et d’autre de la frontière soient harmonisées. C’est la grande recommandation qui est sortie de l’atelier technique relative à la mise en place de la TRIDOM, atelier tenu à Libreville au Gabon du 15 au 19 mai 2006. On constate malheureusement que ce principe n’est pas respecté par toutes les parties contractantes. En effet, pendant qu’une grande partie des UFA de l’interzone au Cameroun est gelée pour la conservation, au Congo voisin et au Gabon, elles sont exploitées sans cette préoccupation Moucharou et al., 1999). Une des alternatives pouvant nous conduire à une situation sans projet au vue des politiques opérationnelles de la Banque Mondiale est le lancement d’un appel d’offre pour une exploitation forestière industrielle des 9 UFA gelées. En effet, le MINFOF envisage de réaliser une évaluation du potentiel du massif forestier de Ngoyla Mintom et une estimation des recettes éventuelles que pourrait générer la vente des services environnementaux et le marché du carbone. Au cas où ces recettes seraient inférieures à celles générées par l’exploitation forestière industrielle, les 9 UFA seraient donc attribuées aux concessions forestières par appel d’offre. Par ailleurs, le MINFOF a reçu plusieurs expressions d’intérêt pour les concessions de conservation dans la zone de Ngoyla-Mintom, du Wildlife Works Carbon (WWC) et de Nedbank entre autres. Les sociétés minières actives dans la zone, CamIron et GEOVIC, ont également fait part de leur intention de soutenir l’établissement des compensations écologiques (« biodiversity offsets ») pour les dommages inévitables qui seront causés par leurs opérations. III-4.1.2. Option avec projet La mise en œuvre de cette alternative signifie que le MINFOF se propose d’exécuter l’ensemble des composantes du projet de conservation et de gestion durable du massif forestier de Ngoyla-Mintom. Il s’agira entre autre : (i) renforcer les capacités de la société civile et du gouvernement pour la participation à la planification et à la 34 gestion du noyau central proposé pour la conservation et l’exploitation (usage) à faibles impacts, (ii) Mettre en œuvre un mécanisme de soutien aux moyens de subsistance des populations locales y compris les Baka et (iii) concevoir et mettre en œuvre un système de contrôle et d’évaluation à long terme pour le massif forestier de Ngoyla-Mintom, en ciblant le noyau central de conservation/ usage à faibles impacts. -Délimitation de l’extension de la bande agroforestière Pour mettre un terme à la course à l’utilisation des terres de l’interzone Ngoyla Mintom, il serait opportun d’engager dans les meilleurs délais, des négociations avec les populations pour la fixation des limites de la bande agroforestière et arrêter ainsi son extension. L’activité de zonage qui sera réalisée par WWF et le projet Tridom et mise en œuvre tout au moins en partie par la composante 1 du présent projet permettra d’apporter une solution durable à cette préoccupation. Cette activité permettra d’arrêter la course à l’occupation spatiale actuellement engagée par les populations tant autochtones qu’allogènes. -La création des Zones d’Intérêt Cynégétique Les Zones d’Intérêt Cynégétique sont considérées au sens de la loi de 1994 comme des aires protégées. A cet effet, elles sont gérées suivant des principes qui cadrent bien avec les attentes de la conservation (inventaires fauniques pour une meilleure connaissance du potentiel, quotas de prélèvement sélectifs établis par le plan de tir et leur apurement contrôlé, un programme de surveillance de la ZIC et de lutte anti braconnage, investissement de base…). En outre, les ZIC à travers la taxe d’affermage, génèrent des moyens qui peuvent permettre de pérenniser les activités du projet après sa clôture. Ces moyens permettront entre autre de poursuivre la prise en charge des besoins des populations et des collectivités. Cette initiative est bien prise en compte dans les composantes de la proposition de projet et pourra permettre de rendre effective la délimitation des différentes spéculations possibles dans la zone. 35 Par rapport à l’option sans projet précédemment décrite, la mise en œuvre des composantes du PCGDMFNM permettra de stopper les interventions anarchiques actuellement en cours dans et autour de ce massif forestier. Plus spécifiquement, elle permettra: (i) de rendre effective la délimitation des différentes spéculations possibles dans la zone; (ii) d’accélérer la mise en œuvre des manifestations d’intérêt de certains acteurs en matière de vente des services environnementaux et du marché de carbone; (iii) de faciliter la concertation/dialogue entre les différentes parties prenantes; (iv) d’assurer une meilleure implication des populations riveraines y compris les populations Baka et (v) d’initier les activités de développement participatif au niveau local. III-4.2. Analyse comparative et proposition de l’alternative optimale Plusieurs approches de gestion peuvent être envisagées pour le massif forestier de Ngoyla-Mintom par le MINFOF dans le cadre de la proposition de projet en cours: (i) l’option 100 % de conservation de ce massif avec financement de la conservation par la vente des services environnementaux; (ii) l’option de création d’une principale aire protégée sur environ 200 000 ha dont la conservation serait financée par l’exploitation forestière des UFA restantes, et (iii) l’option de conservation/usage à faible impacts prenant en compte des plans de gestion au niveau communale des ZIC, ZICGC, forêts communautaires et toute autre forme d’utilisation durable du massif ainsi que la mise en place des bandes agroforestières pour les populations riveraines y compris le peuple Baka. Dans cette option, le financement de la conservation résultera de la mise en place d’un mécanisme de soutien aux moyens de subsistance des populations locales y compris les peuples Baka. La première option relative au financement de la conservation par des partenaires intéressés sur l’ensemble des neuf UFA est d’emblée à écarter. En effet, tel que décrit dans le situation sans projet, l’interzone subit actuellement plusieurs formes d’exploitations: (i) l’exploitation minière, des permis de recherche et d’exploitation ont été accordés aux entreprises CamIron et GEOVIC; (ii) l’exploitation artisanale de l’or, cette exploitation risque de devenir à très court terme industrielle et compromettre 36 la conservation de la biodiversité de l’ensemble du massif; (iii) le passage de la transafricaine Cameroun-Congo qui risque d’accélérer la déforestation d’une bonne partie du massif; (iv) l’implantation de la cimenterie avec tous ses impacts négatifs sur l’environnement; (v) l’expansion des activités agricoles sur des grandes superficies. Toute cette multiplicité d’intervention dans cette interzone compromettent l’option d’une conservation à 100%. L’option de conservation partielle avec financement de la gestion durable par l’exploitation forestière industrielle est également à écarter. En effet, GEF ne financera pas un projet incluant les activités d’exploitation forestière industrielle. La troisième option relative à la conservation/usage à faibles impacts avec mise en place d’un mécanisme de soutien aux moyens de subsistance des populations locales y compris les Baka pourraient donc être envisagées. Toutefois, afin de compenser les populations locales suite aux restrictions dues à la conservation, la vente des services environnementaux (avec l’appui du Projet de Wildlife Works Carbon) associée aux revenus liés à l’exploitation des ZIC et des forêts communales semble plus rentable et plus durable. Cette troisième option pourrait donc être envisagée comme alternative optimale dans le cadre de ce projet. La mise en œuvre de cette option nécessite une large concertation entre toutes les structures intervenant dans l’interzone afin de limiter les interventions anarchiques actuellement existantes qui sont de nature à compromettre la conservation. Cette démarche est une urgence qui est par ailleurs bien prise en compte dans la composante 1 du présent projet et dans le processus de validation par le publique des présentes études. Le PCGDMFNM pourrait permettre au MINFOF de stopper les interventions anarchiques actuellement en cours dans l’interzone et de doter le massif forestier de Ngoyla Mintom d’un statut afin de garantir sa gestion durable. 37 Chapitre 4. ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT 38 IV-ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT IV-1. Le milieu physique IV-1.1. Présentation de la zone d’étude Les forêts du sud-est du Cameroun sont limitées au Nord et à l’Ouest par la Réserve de Biosphère du Dja (RBD), au Sud par les frontières congolaises et gabonaises (Letouzey, 1986), à l’Est par la frontière de la République Centrafricaine. Le massif forestier Ngoyla-Mintom se situe dans le Sud-Est Cameroun, entre les latitudes 2°10'N et 3°00'N et les longitudes 13°20'E et 14°35'E". Il s’étend sur 932 142 ha compris entre la Réserve de Faune du Dja, le Parc National de Nki (Cameroun) et le Parc National de Minkébé (Gabon) et fait partie de l'interzone du TRIDOM, (WWF, 2007) (Fig.1). Administrativement, il relève des arrondissements de Ngoyla (Département du Haut Nyong, Région de l'Est) et Mintom (Département du Dja et Lobo, région du Sud). Il éprouve de sérieuses difficultés à fonctionner du fait des contours juridiques inexistants (MINFOF, 2006b; Tchamba et al., 2007). Fig.1. Massif forestier de Ngoyla Mintom en jaune. 39 IV-1.2. Climat La zone d’étude est située au sud du Parallèle 4°N, où prédomine un climat de type équatorial, chaud et humide, avec quatre saisons dont deux saisons de pluies qui s’étalent de septembre à novembre et de mars à juin, et deux saisons sèches de décembre à février et de juillet à août (Letouzey, 1985). La température moyenne annuelle est de 24°C et les précipitations moyennes annuelles varient entre 1182 mm et 2346 mm. L’amplitude thermique annuelle entre le mois le plus chaud et le mois le plus froid est de 2°C. L’humidité relative est toujours élevée, la moyenne du mois le plus sec est toujours supérieur à 70 % et celle du mois le plus humide varie entre 80 % et 90 %. L’évapotranspiration potentielle est comprise entre 1150 et 1300 mm. L’insolation moyenne annuelle augmente d’ouest en est et du sud au nord (Suchel, 1988). IV-1.3. Géologie et Stratigraphie Le substratum géologique régional porte l’empreinte des grands évènements qui ont structuré l’Afrique Centrale (Fig. 2): L’orogenèse Libérienne, représenté par l’unité du Ntem d’âge archéen (environ 2.5 milliards d’années) qui occupe le sud Cameroun, l’orogenèse Eburnéenne ou Transamazonien, avec les unités du Nyong et du Dja, d’âges paléoprotérozoïques (2.5 à 1.8 milliards d’années); l’orogenèse panafricaine à la fin du précambrien qui comprend des ensembles d’âge néoprotérozoïques (1000 à 600 millions d’années) qui affleurent sur la bordure nord du craton, le centre du pays, puis l’ouverture de l’Atlantique au Mésozoïque représentée par les fossés côtiers formés vers 110 millions d’années. Trois séries caractérisent notre zone d’étude (Nougier, 1979): 40 Fig. 2 Carte géologique du Sud et de l’Est du Cameroun. -La série du Nyong Sur la bordure NW du craton du Congo, on désigne par groupe du Nyong, une unité de gneiss fortement métamorphiques (métasédimentaires et métaplutoniques) qui a été affectée par un évènement tectono-métamorphique de forte intensité à 2050 Ma, associée à la formation (syntectonique) des charnockites. La série du Nyong est constituée principalement de gneiss à biotite et hornblende qui affleurent localement sous forme de gneiss gris à composition de TTG, de gneiss à grenat – orthopyroxène (charnockites), de pyroxénites à grenat-amphibole et de formations ferrifères rubanés (BIF: Band Iron Formations). 41 -La série autochtone épizonale du Dja Dans la région de Lomié, les formations du Dja sont chevauchées par la série de Yaoundé. La série du Dja est constituée de séquences pélitiques et gréseuses intercalées de volcanites et des volcano-sédiments parfois développées et transformées en métabasite dans les facies schiste vert. -La série de Mbalam C’est un ensemble de formations métamorphiques de la zone des schistes verts (Fig. 3) (PNUD). On rencontre des schistes choriteux, des ultrabasites, des amphibolites, des itabirites, des hématites et des granodiorites post-tectoniques. Fig. 3. Carte géologique de la région de Mbalam 42 IV-1.4.Tectonique Le trait structural majeur de ces roches archéennes est la présence d’une foliation magmatique et/ou gneissique verticale. Le groupe du Nyong est caractérisé par une foliation régionale plate S1/S2 associée à une linéation d’étirement d’orientation variable et localement à des grands plis ouverts associés à de grandes failles cisaillantes (senestres) de direction subméridienne. Sur la base des données géochronologiques, certains auteurs suggèrent actuellement que le groupe du Nyong est un ensemble Paléoprotérozoïque qui s’est déposé sur la bordure du craton du Congo. La série aurait été affectée par la suite par l’orogénèse Eburnéenne et seulement localement remobilisée lors de l’orogénèse panafricaine. IV-1.5. Géomorphologie et sol du massif forestier de Ngoyla-Mintom Les sols rencontrés dans ce massif sont développés sur des roches mères différentes. Ces différents substrata ont donné naissance à des reliefs élevés. Les reliefs montagneux au sud du Nyong, qui s’étendent de la région de Ngomedzap jusqu’au sud d’Ebolowa, correspondent à une zone d’orthogneiss et de granites à pyroxènes. Ces massifs, situés à la périphérie ouest du plateau central sont recouverts d’une forêt dense sempervirente. L’altération ferralitique est partout présente, mais le rajeunissement sur les plus fortes pentes et le colluvionnement en bas de pente joue un rôle important. Les bas de pente colluviaux et les fonds de vallée sont recouverts de sols ferrallitiques marqués le plus souvent par l’hydromorphie. La minéralogie de ces sols comprend: le quartz, la kaolinite, la goethite et la gibbsite. L’unité précédente se prolonge vers le sud par toute une série de collines complexes associées à des inselbergs. Le réseau de drainage est dendritique et dense et le relief est marqué par la présence de collines étroites à forts dénivelés. La forêt qui recouvre cette zone devient mixte avec l’apparition de nombreux arbres caducifoliés. Les inselbergs présentent souvent un flanc rocheux associé, en piémont, à des sols profonds et homogènes reposant directement sur l’altérite. Les sols de colline sont plus complexes avec une dominance des sols ferrallitiques fortement désaturés jaunes, et 43 plus ou moins indurés selon leur position topographique. Cette induration peut prendre la forme soit de gravillons ferrugineux ou de blocs cuirassés en rupture de pente, soit de cuirasse plus ou moins démantelée en sommet de colline. La présence d’un horizon tacheté plus ou moins induré est assez fréquente en bas de pente. La minéralogie de ces sols comprend: le quartz, la kaolinite, la goethite et la gibbsite. Les fortes pentes généralisées incitent à réserver cette zone à la forêt. Dans l’ensemble, tous les sols de la zone de Ngoyla Mintom ont des caractéristiques morphologiques et structurales voisines, avec dans tous les types, la présence d’une cuirasse ferrugineuse parfois démantelée en nodules ou gravillons ferrugineux. Leur organisation verticale est presque la même dans les différentes variantes de sols ferralitiques étudiés, avec de façon globale: un horizon superficiel humifère noir et très poreux d’épaisseur variant entre 10 et 20 cm ; un ensemble médian très épais, de coloration plus vive, de texture plus lourde et toujours constitué d’un horizon à nodules; et un horizon d’altération à la base, massif et sans structure particulière. La végétation de forêt qui les couvre, bien que constituée de grands arbres, y prospecte par leurs racines, un très faible volume de terre. IV-1.6.Caractérisation morpho-structurale des sols de Ngoyla Mintom La couverture pédologique de la zone de Mbalam s’est mise en place à la faveur d’une pédogenèse essentiellement ferralitique, à laquelle a succédé un cuirassement généralisé. Cette double action a conduit à la formation des sols ferralitiques, caractéristiques de la phase terminale de l’évolution des sols en zone équatoriale humide. Ils sont très évolués sur le plan morphologique et structural. Ils se sont développés sur divers matériaux métamorphiques et plutoniques, d’âge précambrien. Sur le plan minéralogique, la fraction argileuse est le plus souvent constituée de minéraux argileux tels que la Kaolinite, la goethite, l’hématite et la gibbsite en proportions variées suivants la nature du matériau parental (Yerima et Van Rast, 2005). Ceux observés et décrits dans la zone d’étude, se sont développés principalement sur de l’hématite supergène, les ferroquarzites, les itabirites, les schistes et les quartzites. L’hématite supergène est issue de l’altération des itabirites et 44 forme une cuirasse massive et compacte, actuellement proche de la surface et sur laquelle repose un ensemble plus ou moins meuble constituant le sol. IV-1.7. Caractérisation physico-chimique des sols Sur le plan physique, les sols du Sud Est sont peu denses, poreux, de texture argilo-sableuse dans l’ensemble et d’une bonne stabilité structurale. Du point de vue chimique, ils sont organiques en surface avec un rapport C/N variant entre 9.75 et 13.41, très pauvres en bases échangeables et marqués par une CEC élevée au niveau de l’horizon humifère et faible dans l’horizon A. Il apparaît que ces formations pédologiques demeurent très acides, fortement désaturées, assez pauvres en phosphore assimilable, zinc, cuivre et manganèse, très riches en fer, avec une toxicité aluminique considérablement élevée. Dans l’ensemble, les sols ferralitiques rouges et jaunes ne présentent pas de différences fondamentales sur le plan physico-chimique. IV-1.8. Aptitudes culturales des sols de Ngoyla Mintom Les aptitudes culturales d’un sol dépendent du climat de la région, de la topographie, de la géomorphologie, de ses propriétés physiques et chimiques (teneur en nutriments), du type de culture et du contexte socio-économique de la région. Il ressort du tableau I que les cultures les plus favorables aux conditions climatiques sont le manioc, l’igname et le cacao. Les autres cultures (arachides, mais, taro), pourtant pratiquées dans la région se développent dans des conditions climatiques plus ou moins différentes des conditions normales pouvant leur être favorables. Par contre certaines cultures qui ne sont pas vraiment pratiquées peuvent être introduites dans les pratiques culturales de la région, sous réserve des conditions caractéristiques des sols. 45 Tableau I. Aptitudes culturales des sols au regard du climat 1500m m d’eau 23 à 25°C Proche de la saturation Manioc, igname, cacao Palmier à huile, Patate douce, hévéa, ananas, banane plantain, rotin Mais, arachides, taro, avocatier, papayer, arachides, marginale Peu favorable Très favorable favorable Aptitudes culturales Humidité Pluviométrie annuelle Température Eléments du climat l’oranger, manguier, tomates, canne à sucre, tabac, thé Mémento de l’agronome, 1998 (Les cultures en italique sont celles qui sont rarement rencontrées ou pratiquées dans ces zones) IV-1.9. Hydrologie et hydrographie L’Afrique centrale forestière est drainée vers l’Atlantique principalement par le fleuve Congo. La partie forestière du Cameroun est essentiellement drainée par le Nyong, le Ntem et dans une moindre mesure la Sanaga qui se versent directement dans l’Océan Atlantique (Olivry, 1986). Le réseau hydrographique majeur de la RBD est représenté par la rivière Dja dont la source est située au nord de Lomié à 760 m d’altitude, il prend la direction générale Est-Ouest. Le Dja à partir de Nlobesse prend une direction opposée à celle de son cours supérieur pour rejoindre la cuvette congolaise. Ce changement de direction s’accompagne d’un changement de pente et l’apparition des premiers rapides au nord de Djoum. L’axe Mbalam Lélé est drainé par de nombreux petits cours d’eaux qui ont pour la plupart leurs sources dans les zones marécageuses du massif forestier Ngoyla Mintom. Il s’agit principalement des rivières Karagwa qui se jettent dans l’Ivindo au Congo et la rivière Lelé, affluent de la rivière Ayina qui fait partie du haut bassin de l’Ivindo au Gabon, Olivry (1986). 46 IV-2. Milieu biologique IV-2.1. Végétation Le sud-Est Cameroun appartient au domaine de la forêt dense humide verte Guinéo- congolaise, au secteur forestier sempervirent camerouno-congolais, au district congolais du Dja (White, 1983; Letouzey, 1985; Sonké, 1998). Ce district est tributaire du bassin congolais, essentiellement par le Dja et ses affluents. Zone de jonction entre le domaine bas-guinéen et le bassin congolais, le sud-est Cameroun subit l'influence des forêts denses atlantiques à dominance de LeguminoseaeCaesalpinioideae à l'ouest, les forêts denses semi-décidues à dominance de Sterculiaceae et Ulmaceae au nord et les forêts denses sempervirentes très hétérogènes congolaises au sud (Sonké, 1998). A ces différentes influences sont sensés se superposer les gradients écologiques et temporels. Les forêts de terre ferme se déclinent suivant les gradients temporels en forêts matures et forêts secondaires. Les forêts matures de terre ferme sont dominées par les Euphorbiaceae et les Leguminoseae-Caesalpinioideae dans les strates arborescentes et les Rubiaceae dans le sous-bois. Les forêts monodominantes à Gilbertiodendron dewevrei et les forêts à Raphia regalis se distinguent des faciès hétérogènes par leurs physionomies et leurs compositions floristiques. Les forêts secondaires jeunes se distinguent aisément par la présence d’espèces pionnières (Musanga cecropioides, Macaranga spp., Trema orientalis) et un sous-bois très dense, dominé par des Zingiberaceae, Costaceae, Marantaceae et Commelinaceae. Plus une forêt secondaire prend de l’âge, plus la distinction avec les forêts matures devient difficile, du fait que la présence d’espèces dites cicatricielles (Triplochiton scleroxylon, Terminalia superba) peut également être associée à des phénomènes de transgression ou à des perturbations climatiques anciennes. Les inselbergs abritent des flores particulières, souvent différentes des celles qui les entourent. Les pentes abruptes peuvent être recouvertes par Afrotrilepis pilosa ou d’autres Cyperaceae. Sur les pentes moins raides, la flore s’enrichit de Commelinaceae (Cyanotis arachnoidea), Melastomataceae (Melastomastrum theifolium) et bien d’autres familles. Les broussailles denses qui forment souvent la lisière avec la forêt se développent où le sol est encore plus profond. Cette végétation est riche en lichens, 47 fougères, et Orchidaceae épiphytes. Les sols hydromorphes sont occupés soient par des espèces arborescentes qui affectionnent ce type de milieu (Lasiodiscus mannii, Mytragyna stipulosa, Nauclea pobeguinii, Pseudospodias microcarpa, Raphia monbuttorum, Raphia hookeri) et les raphias (Raphia monbuttorum, Raphia hookeri), soient par des prairies marécageuses où dominent les Ptéridophytes, les Cyperaceae et les Poaceae. Les forêts dominantes ici sont surtout les forêts de terre ferme. Elles regroupent principalement les forêts primaires caractérisées par une hétérogénéité structurale et sans dominance particulière d’une espèce végétale (Letouzey, 1986). Le rattachement floristique des forêts marécageuses du Haut-nyong à Sterculia subviolacea au bassin congolais et une importance des peuplements d’Uappca pludosa. La végétation est composée des grands ensembles ci-après (Ngalla, 2007): forêts denses humides sempervirentes (82 % de la superficie totale), complexes de forêts marécageuses (15%), mosaïque de forêts secondaires, des plantations agricoles et zones habitées (1 %), et clairières forestières (2%). En outre, la zone d'étude s'intègre dans un ensemble homogène et vaste qui va de Mouloundou jusqu'au Sud de Bertoua vers les sources de Nyong, englobe le haut bassin du Nyong jusqu'à Mbalmayo et de là rejoint Djoum et le confluant des frontières Cameroun-Gabon-Congo. Les faits saillants concernant la région prospectée sont de plusieurs ordres: Parmi les arbres et les grands arbustes caractéristiques de la zone prospectée, il est important de citer quelques espèces plus spécialement ripicoles ou de terrains nettement marécageux: Afrostyrax lepidophyllus, Anthontha ferruginea, Baphia pubescens, Beilschmiedia louisii, Drypetes paxii, Entandrophragma cylindricum, Heisteria trillesiana, Irvingia excelsa, Irvingia robur, Lebruniodendron leptanthum, Manilkara letouzeyi, Milletia laurentii, Pentaclethra eetveldiana, Pseudospondias microcarpa var. Longifolia, Tessmannia africana. D'autre part, les espèces plus ou moins commercialisables y sont très éparses c'est le cas de: Afzelia bipendensis, Alstonia boonei, Canarium schweinfurthii, , Celtis 48 tessmannii, Detarium macrocarpum, Entandrophragma candolei, E. cylindricum, E. utile, Gambeya lacourtiana, Guarea cedrata, G. thompsonii, Lovoa trichilioides, Milicia excelsa, Nauclea diderrichii, Piptadeniastrum africanum, Pterocarpus soyauxii, Pycnanthus angolense, Staudtia kamerunensis, Terminalia superba. Il faut aussi noter la présence d'un certain nombre d'espèces à valeur technologique et commerciale: Cylicodiscus gabunensis, Desbordescia glaucescens, Irvingia excelsa, Irvingia gabonensis, Irvingia grandifolia, Klainedoxa gabonensis, Maranthes chrysoplylla, Maranthes glabra, Pachyelasma tessmannii, Pentaclethra macrophylla, Petersianthus macrocarpus, Santiria trimera, Tessmannia africana, T. anomala. Il arrive que ces espèces soient parfois localement abondantes. Parmi les arbustes de plus faibles dimensions ou de petite taille, il faut noter l'importance numérique du genre Drypetes, qui est encore mal connu et dont les identifications posent encore d'énormes problèmes. Parmi les espèces du genre Drypetes reconnues dans la région, on peut citer Drypetes chevalieri, D. iturensis, D. klainei, D. laciniata, D. molunduana. A côté de ce genre, on peut également signaler la présence d’Alchornea floribunda (qui est particulièrement très développée ici), Beilschmiedia corbisieri, Bertiera spp. (B. bicarpellata, B. globiceps, B. iturensis, B. letouzeyi, B. racemasa), Diospyros hoyleana, D. iturensis, Lepidobotys staudtii, Synsepalum letouzeyi, Vepris louisii. Notons également la remarquable présence dans les vallées marécageuses et sur la terre ferme de Uapaca paludosa isolé ou en petits peuplements. Parmi les lianes, on remarque assez aisément la présence sur terrains mouilleux, de palmiers lianescents (rotins), appartenant aux genres Ancistrophyllum (A. opacum, A. secundiflorum, Eremospatha (E. macrocarpa, E. wenlandiana), Oncocalamus, et plus rarement Calamus (C. deerratus). On note également la présence constante de la grande liane rubanée Millettia duchesnei à la tranche caractéristique. De même la fréquence et même l'abondance de plusieurs espèces mal identifiées du genre Tetracera. Le tapis herbacé, ici très pauvre, est composé d'espèces plus ou moins sciaphiles souvent associées aux sols argileux et donc nécessairement caractéristiques: Ataenidia conferta, Costus engleranus, Mapania mannii,etc. Il est également important de mentionner la présence dans la région des raphiales de terrain 49 sec à Raphia regalis. Ce grand raphia acaule vit en sous-bois de forêt toujours verte et affectionne particulièrement les sols argileux. Il se rencontre ici assez fréquemment sous forme de taches. Fig. 4. Vue partielle de la végétation de Ngoyla Mintom (Environ 5000 ha à détruire par les activités minière de CamIron) La biodiversité floristique des espèces les plus représentatives de la zone d’étude est reprise par type biologique dans le tableau II. Le tableau III quant à lui reprend la liste des espèces menacées et figurant sur la liste rouge de l’UICN. Tableau II. Biodiversité floristique de la zone étudiée (Letouzey, 1986; Sonké, 1998). Types biologiques Espèces Afzelia bipendensis ; Amphimas pterocarpoides ; Alstonia boonei, Canarium schweinfurthii ; Ceiba pentandra ; Celtis tessmannii ; Detarium macrocarpum ; Entandrophragma candolei ; E. cylindricum ; E. utile ; Gambeya lacourtiana ; Gilbertiodenrdon dewevrei ; Guarea cedrata ; G. thompsonii ; Lovoa trichilioides ; Milicia excelsa ; Nauclea diderrichii ; Piptadeniastrum 50 Espèces arborescentes africanum ; Pterocarpus soyauxii ; Pycnanthus angolense ; Staudtia kamerunensi ; Sterculia subviolacea ;Terminalia superba ; Afrostyrax lepidophyllus ; Calpocalyx dinklagei ;Desbordesia glaucescens ; Diospyros crassiflora, Olax subscorpioidea ; Polyalthia suaveolens ; Rinorea oblongifolia ; Strombosia pustulata ;Strombosiopsis tetandra ; Tabernaemontana crassa ;Trichilia rubescens Alchornea floribunda ; Annonidium mannii ; Espèces arbustives Beilschmiedia corbisieri, Bertiera bicarpellata, B. globiceps, B. iturensis, B. letouzeyi, B. racemasa ; Diospyros hoyleana, D. iturensis, Erythrophleum suaveolens ; Lepidobotys staudtii, Synsepalum letouzeyi ; Drypetes chevalieri ; D. iturensis ; D. klainei ; D. laciniata ; D. molunduana Afrostyrax lepidophyllus ; Ancistrophyllum opacum ; A. secundiflorum ; Anthontha ferruginea ; Baphia pubescens ; Beilschmiedia louisii ; Calamus deerratus Espèces ripicoles Drypetes paxii ; Entandrophragma cylindricum ; Eremospatha macrocarpa ; E. wenlandiana ; Heisteria trillesiana ; Irvingia excelsa ; Irvingia robur ; Lebruniodendron leptanthum ; Millettia duchesnei ; Manilkara letouzeyi ; Milletia laurentii ; Pentaclethra eetveldiana ; Pseudospondias microcarpa var. Longifolia ; Raphia regalis ; Tessmannia africana Espèces herbacées Ataenidia conferta ; Costus engleranus ; Mapania mannii 51 Tableau III. Espèces végétales menacées Espèces Baillonella toxisperma Diospyros crassa Gilbertiodendron dewevrei Familles Sapotaceae Ebenaceae Caesalpiniaceae IV-2.2. Faune Les prospections de reconnaissance effectuées dans ce massif font état de la présence de plus de 37 espèces de grands et moyens mammifères (Nzooh, 2003) et de 228 espèces de poissons (Ulrich, 2007). Dans le cas des autres groupes zoologiques (oiseaux, reptiles, amphibiens et lépidoptères), l'évaluation effectuée dans les aires protégées adjacentes (Parcs nationaux de Boumba-Bek, Nki et Minkébé, et réserve de Faune du Dja) démontre qu'ils sont également assez représentés, (Bobo 2002, Dowsett-Lemaire et Dowsett, 1998, Ekobo, 1998, MINFOF, 2005). Le rôle joué par les animaux dans la dispersion des diaspores est indéniable. Doucet (1996) estime à 60 % d’espèces et 70 % d’individus zoochores dans la réserve de la forêt des abeilles au Gabon, White (1992) trouve que 70 % des fruits sont dispersés par les animaux frugivores. La faune apparaît donc comme un maillon indispensable dans la dynamique des forêts denses humides d’Afrique Centrale. Cette faune est d’autant plus efficace qu’elle est diversifiée et en nombre suffisant dans le massif forestier. La RBD compte environ 109 espèces de mammifères et 360 espèces d’oiseaux (Williamson et Usongo 1995, Gaotier et Maisels, 1994). IV-2.2.1. Poissons, herpétofaune et invertébrés Les principales espèces de poissons identifiées dans la rivière Dja (62 espèces) sont communes à celles du bassin congolais et ses affluents, à l’exception de quelques espèces ne pouvant franchir certaines chutes importantes. Mormyrops spp. (Mormyridae) et Synodontis paradalis (Mochokidae) seraient des espèces endémiques du Dja (Tomedi Eyango et Tchinda, 2004). Il n’existe pas de listes exhaustives, pour les reptiles et les amphibiens, mais il est probable que la plupart des espèces à large distribution et typiques des forêts d’Afrique Centrale comme la vipère du Gabon (Bitis 52 gabonensis) soient présentes localement. Les données concernant les invertébrés ne sont pas disponibles. Toutefois, nous notons que les inselbergs de la RBD sont habités par Acraea rupicola (Nymphalidae), une espèce de papillon endémique de ce milieu. De même, le parc national de l’Ivindo compte 440 espèces en excluant les Hesperidae, tandis que le parc national d’Odzala et sa périphérie compte 647 espèces (Nzooh Dongmo, 1999). La richesse spécifique de la RBD et du massif forestier Ngoyla Mintom se situerait dans la même fourchette. IV-2.2.2. Oiseaux Les études concernant la faune aviaire restent assez parcellaires. Parmi les espèces à distribution restreinte, figurent le picatharte du Cameroun Picathartes oreas, et l’hirondelle de forêt (Hirundo fuliginosa), (deux espèces liées à la présence de rochers où de cavernes), la grive du Cameroun (Zoothera camaronensis). Parmi les espèces vulnérables figurent le Perroquet gris à queue rouge (Psitthacus erithacus) et certains grands rapaces comme l’aigle couronné (Stephanoaetus coronatus). 22 % des oiseaux de la RBD sont des migrateurs plus ou moins réguliers venant d’Europe et d’Afrique (principalement des contrées sahéliennes durant la saison sèche de ces zones). A l’instar des primates, les oiseaux frugivores sont des vecteurs de diaspores qui jouent un rôle important de maintien et la régénération des forêts tropicales (Gautier et al., 1999). Dans le Sud-Est Cameroun, les oiseaux dont le calao à casque noir (Ceratogymna atrata), le calao à joues brunes (Ceratogymna cylindricus), le calao à joues grises (Ceratogymna subcylindricus) dispersent environ 22 % des plantes tropicales. De plus, les primates et les oiseaux ne consomment pas les fruits des mêmes espèces. En Afrique Centrale, la diminution des populations des primates par la chasse illégale et la fragmentation de l’habitat pourrait altérer la dispersion et la prédation des diaspores, limitant le recrutement des jeunes plants. Les oiseaux frugivores pourraient dans ce cas compenser au moins en partie le déclin de la dispersion des diaspores. 53 IV-2.2.3. Mammifères Parmi les grands et moyens mammifères se retrouvent les espèces internationalement reconnues comme menacées, et donc fortement sensibles aux pressions anthropiques ou aux perturbations de leurs habitats; il s'agit du bongo (Booeereus euryeeros), du buffle (Syneerus caffer nanus), du céphalophe à dos jaune (Cephalophus sylvicutor), du chevrotin aquatique (Hyemosehus aquatieus), de l'éléphant (Loxodonta africana cyclotis), du gorille de plaine (Gorilla gorilla), de Chimpanzé (Pan troglodytes), du mandrill (Mandrillus sphinx), de la panthère (Panthera pardus) et du sitatunga (Tragelaphus spekei), Nzooh (2003). Le massif forestier de Ngoyla-Mintom regorge encore des populations importantes des ces espèces de grands et moyens mammifères (Nzooh, 2003; Bene et al., 2005). Selon le WWF (2007), les grands mammifères seraient estimés à 3000 pour les éléphants, 4000 pour les gorilles et 1500 pour les chimpanzés. La distribution dans l'espace des signes d'activités de ces espèces, les fortes concentrations se retrouvent dans les secteurs central et sud de ce massif forestier, essentiellement dominés par les forêts marécageuses. Les résultats des reconnaissances effectuées dans la réserve du Dja par Nzooh (1999 & 2001) et dans ce massif forestier, (Nzooh, 2003), ainsi que ceux des inventaires fauniques réalisés dans les parcs nationaux de Minkebé, et de Nki (Nzooh et al., 2006) ont confirmé l'existence des couloirs de migration des éléphants entre ce massif et d'une part la Réserve du Dja (secteur Sud-Est), et d'autre part le Parc National de Nki (secteur Sud-Ouest) et le massif forestier de Souanké -Sembé (Congo). Par ailleurs, la distribution des populations d'éléphant laisse croire à l'existence d'un autre couloir de migration entre ce massif et les Unités Forestières d'Aménagement 09-005a et 09-003 (entre les villages Lélé et Mintom); mais qui est aujourd'hui rompu du fait de l'installation anarchique de la population le long de l'axe routier Mintom-Lélé (WWF 2007). L'existence de ces connectivités démontre l'importance du massif forestier de Ngoyla-Mintom dans le brassage des populations animales des aires protégées du Dja, de Boumba-Bek, de Nki et de Minkébé (Gabon)(Wall Nku, 1999).. 54 En outre, plusieurs de ces grands mammifères interviennent fortement dans la dynamique et la dispersion des espèces végétales: L’éléphant de forêt (Loxondonta africana cyclotis) dont les populations diminuent dangereusement, joue pourtant un rôle de premier plan dans la dynamique des écosystèmes forestiers. Il est l’un des principaux vecteurs des diaspores par le large éventail de plantes qui composent son régime alimentaire. Ses déplacements et ses séjours prolongés dans certaines zones contribuent à ouvrir la canopée et modifier la composition floristique dans le sous-bois. Le rôle d’autres espèces à l’instar du Buffle (Syncerus nanus), la caffer Panthère (Panthera pardus), le Sitatunga (Tragelaphus spekei), le Potamochère (Potamochoerus porcus), le bongo (Tragelaphus euryceros) dans la dynamique des écosystèmes est plus discret, mais elles en constituent des maillons importants. Les primates représentent une composante importante de la faune de la RBD avec une densité de 77 individus/km², soit en termes de biomasse à 645 kg/km². Le cercocèbe à joues blanches (Lophocebus albigena albigena), le moustac (Cercopithecus cephus cephus), le cercocèbe pain à cacheter (Cercopithecus nictitans nictitans), le mone(Cercopithecus mona pogonias), le colobe noir et blanc (Colobus guereza occidentalis), le chimpanzé (Pan troglodytes troglodytes) et le gorille (Gorilla gorilla gorilla), permettent la dispersion de 125 espèces végétales dans la RBD. La biodiversité faunique des espèces les plus représentatives de la zone d’étude et à protégées est reprise dans le tableau IV. Le tableau V quant à lui reprend la liste des espèces menacées et figurant sur la liste rouge de l’UICN. Tableau IV. Biodiversité animale de la zone d’étude (Nzooh, 2003). emblématiques Ecologie ou habitat ++ : Espèces Espèces Atherurus africana ;Boocercus euryceros++ (Bongo) ; Cercopithecus nictitans ; Cercopithecus nictitans; Cercopithecus pogonias; Syncerus caffer nanus++ (Buffle) ; Cephalopus sylvicultor (Céphalophe à dos 55 jaune jaune) ; Colobus guereza; Gorilla gorilla ++ Espèces de forêt (Gorille) ; Cephalophus callipygus; C. dorsalis ; Hyemoscus aquaticus (Chévrotin aquatique) ; Loxodonta africana cyclotis ++ (Eléphant) ; Mandrillus sphinx (Mandrill) ; Neotragus batsei; Pan troglodytes++ (Chimpanzé) ; Panthera pardus ; (Panthère) ; Potamochoerus porcus ;Philoantomba monticola; Smutsia gigantea ; Tragelaphus spekei (Sitatunga) ; Tragelaphus spekei ; Uromanis tetradactyla ; Viverra civetta Tableau V. Espèces animales menacées (IUCN 2008; MINFOF, 2006) Familles Espèces Gorilla gorilla Pan troglodytes Primates Cercocebus. agilis Cercopithecus pogonias Proboscidea Loxodonta africana Total 5 IV-3. Milieu socio-économique et culturel IV-3.1. Démographie IV-3.1.1. Aperçu des statistiques démographiques La population du Cameroun était d’environ 17 millions en 2005, avec une densité de 36,86 habitants/km2 (www.statistics-cameroon.org). Cette densité est variable en fonction des régions et la zone d’étude fait partie des moins peuplées du Cameroun. A l’échelle régionale on note qu’en 2001, les densités estimées de la population étaient de 6,93 habitants/km2 dans la région de l’Est et de 11,33 habitants/km2 dans la région du Sud, pour des superficies respectives de 109 002 km2 et 47 191 km2 56 L’arrondissement de Ngoyla qui couvre environ 4382 Km² de superficie a une densité de peuplement d’environ 1 habitants/km2 soit une population totale de près de 5000 âmes. L’arrondissement de Mintom compte environ 7500 personnes. Il en ressort que la population est assez jeune dans l’ensemble. Les moins de 25 ans représentent environ 63,3 % de la population dans la zone d’étude. Cette situation constitue une opportunité pour le projet qui pourra trouver sur place une force de travail non négligeable pour les activités d’éco-développement. IV-3.1.2. Structure ethnique des communautés et principales langues parlées La zone d’étude est peuplée en majorité des Djem (68 %), qui sont notamment concentrés dans l’arrondissement de Ngoyla. Les Fang Béti qui représentent 17 % se trouvent dans l’arrondissement de Mintom. Dans ces deux arrondissements, on compte environ 30 % des Baka. Les autres groupes ethniques identifiables dans la zone d’étude sont constitués des Foulbés, Haoussa, Bamoun, Bassa, Bamiléké, Maka etc. Ces autres groupes ethniques sont surtout concentrés dans les localités de Mintom, Mbalam II et Ntam. Il s’agit pour la plupart des commerçants et autres chercheurs d’emploi. La langue officielle la plus parlée dans la zone d’étude est le français et les langues nationales les plus courantes sont le Djem, le Baka et le Bulu. IV-3.1.3. Religion Dans la zone d’étude, l’attachement des populations à la religion se traduit par la présence dans la plupart des communautés des édifices et lieux de culte. Les protestants presbytériens (EPC) sont les plus nombreux (47,40 % des ménages). L’importante colonie musulmane à Ngoyla, Mbalam II et Ntam se justifie par la pratique du commerce. Parmi les autres groupes religieux, on peut citer par ordre d’importance: l’Eglise Catholique, l’Eglise Evangélique, l’Eglise Adventiste, l’Eglise Baptiste, l’Eglise Pentecôtiste, la Vraie Eglise, les Témoins de Jéhovah, l’Eglise Apostolique, le Plein Evangile…etc. 57 Les croyances traditionnelles d’une manière générale sont de moins en moins fortes du fait de la religion et du brassage des cultures. Cependant, elles continuent de garder une grande importance pour certaines communautés ou individus. C’est notamment le cas des Baka. Le Cameroun peut être cité comme exemple de cohabitation religieuse, puisqu'il n'existe quasiment aucune friction entre les différentes communautés religieuses. IV-3.1.4. Mobilité et mouvements migratoires des populations -Historique d’installation des populations dans la zone Les Baka sont les tous premiers occupants de la forêt. Cependant, l’installation de leurs campements et villages à proximité des axes routiers est plus récente que celle des Bantous. Cette installation a commencé après l’indépendance et est en grande partie l’œuvre de l’administration camerounaise dans sa politique de sédentarisation et de développement des Baka. Les groupes ethniques Bantous les plus anciens dans la zone sont issus d’un processus migratoire dont les motivations, les points de départ et les itinéraires varient en fonction des groupes. Il apparait cependant que la création de la plupart des villages Bantous actuels est l’œuvre de l’administration coloniale à travers sa politique de travaux forcés et de lutte contre les maladies. Dans la zone autour de la mine, les Djem sont le plus ancien groupe Bantou. D’après les populations, les Djem seraient venus du Sud Cameroun où ils avaient été repoussés par les Bulu à l’époque de la rébellion ‘’maquis’’. Au niveau de Mbalam II, on note que depuis l’installation en 2004 de la société CamIron dans la zone, le village attire des populations en provenance des quatre coins du Cameroun de même que celles provenant du Congo voisin. -Mobilité des populations Les déplacements des populations locales sont assez fréquents tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de la zone d’étude. Les raisons de ces déplacements sont diverses, mais se rattachent à trois principaux centres d’intérêt: • l’exercice de leurs activités: commerce, éducation, agriculture, religion, etc; • la résolution de certains de leurs problèmes: sanitaires, administratifs et judiciaires, emploi, etc. 58 • les loisirs et divertissement: visites familiales, associations, etc. Dans l’arrondissement de Ngoyla, la proximité du Canton Mbalam II avec la République du Congo, favorise de nombreux échanges au niveau de la frontière et par conséquent de nombreux déplacements des populations. En outre, le village Mbalam II qui abrite le projet de CamIron attire des populations de divers horizons à la recherche d’un emploi ou d’une opportunité d’affaire (commerce, production, etc.). IV-3.2. Cadre administratif, politique et institutionnel IV-3.2.1. Organisation administrative et autorités locales Le découpage de la zone d’étude en unités administratives obéit à l’organisation administrative du Cameroun à savoir:(i) les Régions dirigées par un gouverneur; (ii) les départements dirigés par un préfet; (iii) les arrondissements dirigés par un souspréfet. En dehors de ces trois échelons, on retrouve comme autres formes de divisions administratives les communes et les chefferies traditionnelles (cantons, groupements, villages). Les communes constituent des collectivités territoriales, dotées d’une personnalité juridique et bénéficiant d’une autonomie financière à l’intérieur du département. L’action de ces collectivités vise à utiliser les ressources naturelles et humaines locales pour assurer le développement économique, social et culturel de ses populations. L’Etat exerce une tutelle sur les communes et prend des mesures administratives pour assurer aux communes un développement harmonieux. Les communes de la zone d’étude sont de type rural. Le territoire de ces communes rurales se confond avec celui de l'arrondissement qui en est le siège. Les communes sont dirigées par des maires élus par les populations pour un mandat de cinq ans renouvelable. Chaque maire est assisté par des adjoints et un Conseil Municipal également élu (Lachavère, 1979). Les chefferies traditionnelles quant à elles sont régies par le décret 77/245 du 15 juillet 1977. La loi constitutionnelle du 18 janvier 1996 assure la représentation des chefferies traditionnelles en prévoyant leur présence dans les conseils régionaux. 59 Les chefs traditionnels sont nommés sur avis des "notables" de la chefferie. L'autorité administrative entérine ensuite leur nomination. Les chefs traditionnels conservent une forte influence morale et spirituelle sur leurs administrés. Cependant on note que contrairement aux autres régions du Cameroun, les chefferies du Sud et de l'Est perdent peu à peu de leur influence, souvent au profit des élus locaux (maires ou les députés) ou alors des élites. IV-3.2.2. Organisation du service public L’organisation des pouvoirs publics dans les sociétés contemporaines conditionne l’efficacité et l’efficience de l’action publique. Au Cameroun, l’option de la déconcentration du service public a été retenue. Pour ce qui est de l’arrondissement de Ngoyla, les principaux services publics déconcentrés recensés sont les suivants: • une sous-préfecture à Ngoyla centre; • une brigade de gendarmerie à Ngoyla centre; • une délégation d’agriculture à Ngoyla centre; • un centre médical d’arrondissement à Ngoyla centre; • un commissariat de police à Ngoyla centre; • un poste de police à Mbalam II; • un bureau des PTT à Ngoyla centre; • une mairie à Ngoyla centre; • un poste de frontière à Ntam. D’une manière générale, l’organisation des services administratifs dans cet arrondissement est freinée par l’enclavement et sans doute la faible densité de peuplement. De même, les services existant tournent au ralenti, malgré parfois la bonne volonté des fonctionnaires présents. Cette situation est due à l’insuffisance des moyens logistiques, financiers et des ressources humaines dans ces services. On note que très peu de fonctionnaires acceptent de gaité de cœur d’aller servir à Ngoyla du fait de l’enclavement. Dans l’arrondissement de Mintom, la situation est nettement plus reluisante et l’offre en service public plus diversifiée (Ntongho, 2003). 60 IV-3.2.3. Organisations de la société civile et autres groupes d’intérêts Diverses formes d’organisations de la société civile existent ou interviennent dans la zone d’étude. Il s’agit des associations, des Groupes d’Initiative Commune (GIC), des Organisations Non Gouvernementales (ONG). a) Organisations communautaires (GIC, Coopératives, Associations…) De nombreuses organisations communautaires ont été recensées dans la zone d’étude: GICs, associations, coopératives, groupes d’entraide, comités villageois de développement, Comités Locaux de Lutte Contre le SIDA (CLLS). Certaines de ces organisations à l’instar des GIC émanent des ONG ou alors des promoteurs locaux à la recherche de financements ou d’appui quelconques des projets et programmes de développement. Leur envergure est généralement limitée à l’échelle du ménage, du lignage ou du village, bien que leur dénomination leur confère une vocation régionale. Parmi les organisations actives dont la zone d’intervention s’étend à plusieurs localités on peut citer : - l’association des Jeunes de Ngoyla (AJN), créée en 1988 et qui regroupe tous les jeunes de l’arrondissement de Ngoyla. Cette association œuvre beaucoup plus dans les campagnes d’investissement intellectuel, l’encadrement et l’orientation des jeunes diplômés. La présente étude à Ngoyla a coïncidé avec la tenue du congrès ordinaire de l’AJN et de leur semaine culturelle et sportive; - la Coopérative Agricole de la Trinationale (CAFT). Elle regroupe neuf associations de forêts communautaires (FC) dans l’arrondissement de Ngoyla. Cette coopérative œuvre dans l’élaboration des projets d’investissement et d’exploitation des FC ainsi que l’élaboration et le suivi des dossiers administratifs y relatifs. Les principaux domaines d’intervention de ces organisations communautaires sont: - la production agricole (l’entraide dans les travaux champêtres, les champs communautaires…); - l’épargne et secours (tontine); - la foresterie communautaire; 61 - la sensibilisation sur les IST/VIH/SIDA. b) Organisations Non Gouvernementales Locales Quelques ONGs ayant leur siège social dans la zone d’étude ont été recensées. Il s’agit en fait des associations qui se réclament le statut d’ONG : - centre pour la Promotion et la Protection des Droits de l’Hommes en vue de son développement Intégral (CPPDHI). Elle a été légalisée en 2004 et œuvre dans: l’information l’éducation et la communication sur les droits de l’homme et libertés; la dénonciation des cas de corruption; - sauvegarde de la Flore et de la Faune de l’arrondissement de Ngoyla (SFFAN). Elle existe depuis 2003 et œuvre beaucoup plus dans le plaidoyer et le lobbying avec pour principal partenaire l’ONG international Green Peac; - observatoire des Cultures Baka et Bantou pour le Développement Communautaire (OCBB). Elle a été créée en 1996 et œuvre principalement dans la foresterie communautaire, les études socioéconomiques, le plaidoyer et le lobbying; - organisation pour la Protection des Forêts Camerounaises et ses Ressources (OPFCR). Basée à Sangmelima, elle œuvre essentiellement dans la foresterie communautaire à travers l’encadrement des communautés (COPFCR, 2010). A l’instar de beaucoup d’ONG camerounaises, celles de la zone d’étude sont à peine localisables par leur siège et ont une vocation opportuniste qui les disperse dans divers domaines d’activités. Ces ONG n’ont parfois ni les moyens, ni l’organisation nécessaires pour implémenter leur vision de développement ou défendre les problématiques qu’elles se sont fixées. Cependant elles ont généralement une bonne connaissance du terrain et peuvent dans une certaine mesure servir de relais aux ONG internationales ou aux programmes gouvernementaux. c) Autres organismes intervenant dans la zone La zone d’étude fait également partie du champ d’intervention de certains organismes nationaux et internationaux, parmi lesquels : 62 - le WWF, dans la conservation de la faune et la promotion de l’écotourisme. Dans la zone de la mine, le WWF dispose d’une base à Ngoyla centre; - l’ONG GEOAID, dans l’arrondissement de Ngoyla. Bien que basée à Lomié, cette ONG internationale chargée de la mise en œuvre du Plan d’Action Environnemental et Social (PAES) de GeoCam dans le cadre du projet minier de Cobalt-Nickel de Nkamouna, intègre Ngoyla dans ses programmes de santé et de promotion de l’économie locale. d) Partis politiques La zone d’étude fait partie du bastion du parti au pouvoir, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). Cependant, l’on note de plus en plus des poches de l’opposition, notamment dans les zones urbaines. Les démembrements de ces partis politiques dans la zone d’étude sont les Comités de Base et les Soussections. On note par ailleurs que l’impact de ces partis politiques dans le développement de la zone est peu perceptible. Aucune case de parti n’existe dans les localités visitées, ni de trace d’œuvres sociocommunautaires. IV-3.3. Infrastructures communautaires IV-3.3.1. Education L'offre en matière d'éducation est assez riche et diversifiée au Cameroun. C'est ainsi que quatre Ministères ont en charge l'éducation et la formation de la jeunesse camerounaise : • le Ministère de l'Éducation de Base (MINEDUB) ; • le Ministère des Enseignements Secondaires (MINESEC) ; • le Ministère de l'Enseignement Supérieur (MINESUP) ; • le Ministère de l'Emploi et de la Formation Professionnelle (MINEFOP). Dans la zone d’étude, trois types d’institutions du système éducatif camerounais ont été identifiés: (i) les écoles maternelles; (ii) les écoles primaires et (iii) les établissements d’enseignement secondaire (général et technique). Ces établissements scolaires pour la plupart font face à certaines difficultés de fonctionnement dont les 63 plus récurrentes sont : (i) l’insuffisance ou la vétusté des infrastructures et équipements scolaires (salles de classe, tables bancs etc.); (ii) l’absence ou l’insuffisance des enseignants fonctionnaires et (iii) l’insuffisance du matériel didactique. On peut en outre relever que la répartition spatiale de ces établissements scolaires constitue dans une certaine mesure un facteur limitant pour l’accès des jeunes de certaines communautés à l’éducation voire leur réussite dans les études: (i) la distance à parcourir à pieds pour rallier l’école la plus proche; (ii) l’entrée tardive à l’école du fait de l’absence d’école maternelle et (iii) l’école à cycle incomplet. IV-3.3.2. Santé De l’avis des populations locales, les pathologies les plus courantes incluent: le paludisme, les maladies hydriques, les rhumatismes et les IST. Pour l’accès aux soins de santé, les populations ont généralement le choix entre: • les formations sanitaires formelles ou informelles; • les tradi-praticiens ; • l’automédication à travers la pharmacopée traditionnelle ou le recours aux vendeurs ambulants des médicaments généralement présents ou de passage dans les localités. Un individu malade choisit en fonction d’un certain nombre de critères personnels ou objectifs, le service de santé auquel il s’adresse pour ses soins. Ces critères peuvent être: l’accessibilité du point de vue de la distance à parcourir, le coût des soins ou la qualité de la prise en charge des malades. IV-3.3.3. Routes, transport et communication Le réseau routier du Cameroun comprend environ 50 000 km de routes réparties en routes nationales, routes provinciales, routes départementales, routes rurales classées et routes rurales non classées. La zone d’étude est traversée par des routes départementales, des routes rurales classées et celles non classées. Ces routes ne sont pas bitumées et leur état varie (tantôt bon, médiocre, ou carrément mauvais) en fonction du tronçon, de la saison, de la régularité et la qualité des travaux d’entretien. 64 L’arrondissement de Ngoyla est relié par route aux arrondissements de Lomié et de Mintom. L’axe Ngoyla-Lomié présente comme principale contrainte la traversée par un bac du cours d’eau Dja. L’axe Ngoyla-Mintom n’est praticable que depuis quelques mois avec l’ouverture du tronçon Ngoyla-Djadom (près de 50 km). Ce tronçon permet désormais d’accéder à Mbalam II en voiture à partir de Ngoyla, raccourcissant ainsi le trajet Yaoundé-Mbalam. Malheureusement cette route bien que récente est difficilement praticable en saison pluvieuse du fait entre autres de l’absence de latérite sur la couche de roulement. La société CamIron a entreprise des travaux d’aménagement routier pour faciliter l’accès au site minier. Ainsi, un tronçon long de 30 km a été ouvert entre Mbalam II et la base de la société à Mbarga. De même, le tronçon Mbalam II-Mintom est en cours d’aménagement. Dans les secteurs déjà aménagés, la route à 7m de large de chaussée, une bonne visibilité et un bon aménagement des courbes et du système d’assainissement. Les tronçons non encore aménagés sont envahis par la broussaille et les troncs d’arbres avec des dégradations telles que ravinements, ornières, bourbiers, ondulations, tabliers des ouvrages en état de délabrement. La vitesse de référence est d’environ 40km/h et un équipement important du voyageur est la machette et la hache pour dégager d’éventuels arbres tombés sur la chaussée. On note également que certaines localités restent inaccessibles par route: Ela Frontière (arrondissement de Ngoyla) et Alati (arrondissement de Mintom). L’accès des populations aux autres moyens de communication varie en fonction des zones: - dans l’arrondissement de Ngoyla: il n’existe aucun réseau de téléphonie mobile. Certaines institutions disposent de radio de commandement et on note également la présence d’un poste téléphonique Thuraya à Ntam. Il existe également un bureau de poste à Ngoyla centre; - l’arrondissement de Mintom est partiellement couvert par le réseau téléphonique MTN. Malheureusement les communautés situées sur le corridor Mintom – Ntam font partie de la zone d’ombre. 65 IV-3.3.4. Electricité Les arrondissements de Ngoyla et Mintom qui sont des zones essentiellement rurales ne sont pas électrifiés. Seuls des particuliers dans la plupart des localités de ces arrondissements disposent des groupes électrogènes. Au niveau du village Mbalam, un particulier alimente le centre commercial moyennant une contribution financière mensuelle des bénéficiaires. IV-3.3.5. Approvisionnement en eau Au Cameroun 46 % de la population n’a pas encore accès à l'eau potable. De plus, l’accès à l’eau potable dans le milieu rural, où résident près de 84 % des populations pauvres, demeure un problème crucial (BAD, 2006). Les populations de la zone d’étude s’approvisionnent en eau dans les sources non aménagées, les puits traditionnels, les cours d’eau et éventuellement les points d’eau aménagés (puits modernes, forages, sources aménagées). IV-3.3.6. Marchés En termes d’infrastructures, on note dans l’arrondissement de Ngoyla l’absence d’un marché à proprement parlé. Dans la plupart des localités on peut retrouver une ou plusieurs boutiques, échoppes, buvettes ou café. Leur concentration est cependant forte dans la ville de Ngoyla et le village Mbalam II. Ces boutiques pour la plupart sont assez bien achalandées, mais les prix sont généralement assez élevés du fait des difficultés de ravitaillement (coût du transport ou enclavement). Il n’est pas rare dans une ville comme Ngoyla d’être en rupture de stock de bière, qui pourtant est vendue à 1000 Fcfa l’unité; de même qu’il n’est pas rare de retrouver certains produits manufacturés périmés dans les boutiques pour défaut d’écoulement dans les délais. Les produits vivriers quant à eux sont généralement exposés sur les claies en bordure de route. La situation est similaire dans l’arrondissement de Mintom. IV-3.4. Mode et conditions de vie des populations IV-3.4.1. Taille et composition des ménages La taille moyenne et la composition des ménages enquêtés sont sensiblement les mêmes dans les deux arrondissements. Ces ménages ont en moyenne 4-5 membres 66 parmi lesquels: les conjoints, les enfants, les parents (père, mère, oncle, cousin…) et les petits fils. IV-3.4.2. Patrimoine des ménages -Patrimoine foncier Conditions d’accès à la terre La faible densité de peuplement de la zone d’étude et les vastes étendues de forêt inoccupées ne signifient pas toujours que l’accès à la terre est facile et non réglementé. L’accès à la terre se fait soit par acquisition (achat), soit par droit d’usage par location ou par héritage. L’héritage et le droit d’usage sont les deux principaux modes d’accès à la terre. De l’avis des populations de la location, l’achat des terres s’appliquent aux allogènes et qui généralement ne sont pas nombreux. Répartition spatiale et utilisation des terres La valorisation des terres par les populations se fait principalement par la construction des habitations et la création des champs et plantations. Dans l’arrondissement de Ngoyla, la très faible densité de peuplement met en exergue de vastes étendues de forêt où l’activité humaine est assez limitée. Cette forêt a été identifiée comme site critique encore intact ayant également un rôle clé dans le maintien de la connectivité biologique entre les réserves et parcs nationaux adjacents. -Economie des ménages L’économie des ménages de la zone repose sur les rapports complexes entre les revenus monétaires et non monétaires de diverses origines, les dépenses, et les stratégies de survie des ménages. Les sources de revenus des ménages de la zone d’étude sont assez diversifiées. Le niveau de ces revenus est relativement faible et varie d’un ménage à un autre et d’une activité à une autre en fonction du niveau d’intensification. Ces revenus sont de nature monétaire ou non, mais sont destinés à la satisfaction des besoins des ménages. Les principaux postes de dépenses des ménages ainsi qu’une estimation des montants pour l’ensemble des ménages enquêtés sont présentés dans la figure 5. 67 250 221 Thousands 200 138 150 85 100 57 42 50 54 70 39 Mine 18 26 Terminal Production Santé Déplacement Subsistance Scolarité 0 Fig. 5. Principales charges des ménages de la zone (en milli milliers de FCFA) Les principales charges des ménages sont orientées vers la satisfaction des besoins de base: l’alimentation (nourriture, alcool, savon, pétrole), l’habillement, l’accès à l’éducation et aux soins de santé. Les autres postes de dépenses dépenses compre comprennent: les intrants agricoles et autres équipements de production, la solidarité familiale, les déplacements, les loisirs et le logement. IV-3.4.3. 3.4.3. Patrimoine culturel Le Cameroun est un pays aux traditions riches et vivaces qui se manifestent à traverss la diversité de son folklore, de son artisanat, de son habitat et de ses modes de vie. Dans la zone d’étude, la forêt a une grande influence sur le mode de vie des populations. -Forêt Les communautés Bantou ouss des zones forestières et Pygmées sont très aattachées à la forêt. Celle-ci ci est source d’aliments et revenus (gibier, Produits Forestier Non NonLigneux (PFNL)…), …), de vêtement et de protection. En outre elle est chargée de symboles à l’instar des animaux qu’elle abrite et dont certains sont pour ces populations ations Bantous et Pygmées, des modèles de vertu, de sagesse ou de puissance. Pour le cas spécifique des Pygmées, la forêt a une signification religieuse car elle est le lieu de culte et des rites traditionnels. Dans le site d’étude, il existe des zones de la forêt qui ont gardé une bonne partie de ses mystères, charmes et richesses car elle n’a 68 pas encore été soumise à l’exploitation industrielle. Ces sites à haute valeur de conservation doivent absolument être préservés. -Cultes, Rites et Héritage traditionnel Ces éléments du patrimoine culturel sont assez diversifiés et varient en fonction des ethnies. On peut cependant relever que l’attachement des populations Bantous de l’Est et du Sud à ces traditions ne cesse de décroitre au fil du temps. Ceci est le résultat de l’action combinée du christianisme et du brassage des cultures. En outre, l’initiation et la transmission de ces savoirs et pratiques aux jeunes ne sont pas assurées à cause des conflits de générations. Le fait également que certains de ces savoirs ne soient pas conservés par écrits ne garantit leur pérennisation. Parmi les savoirs perdus ou menacés de disparition, on peut citer: les plantes médicinales, certaines danses traditionnelles, la communication avec le tam-tam, les contes, fables et proverbes. Les communautés pygmées (Baka) restent encore attachées à leurs valeurs et savoirs traditionnels. En effet, la forêt constitue pour eux un lieu sacré ou s’effectuent des cultes, rites et toute forme de manifestation culturelle et traditionnelle. Ce patrimoine culturel n’en demeure pas moins menacé avec le changement progressif de leur mode de vie. Ce changement du mode de vie est consécutif aux différents programmes de développement de l’Etat et ses partenaires que sont les ONG (sédentarisation, éducation, production agricole…), ainsi que les atteintes à leur milieu de vie de prédilection qui est la forêt (exploitation forestière, délimitation des aires spéciales de conservation de la biodiversité). IV-3.5. Activités économiques des populations et opportunités d’emploi Les activités économiques des populations de la zone d’étude sont diverses: l’agriculture, la chasse, la pêche, le commerce, la collecte des produits forestiers non ligneux (PFNL), le petit élevage. Il convient également de noter la présence d’opérateurs économiques de même que le développement de la foresterie communautaire dans certaines localités. 69 IV-3.5.1. Principales activités économiques et calendrier de déploiement sur l’année La hiérarchisation et l’envergure des activités économiques des populations peuvent varier en fonction des communautés du fait essentiellement des conditions du milieu biophysique et des opportunités. On note que dans la zone d’étude, l’agriculture et la chasse sont les activités de prédilection. -Agriculture L’agriculture est pratiquée dans l’ensemble de la zone d’étude, car constitue non seulement une importante source de nourriture mais aussi de revenus. Cette agriculture porte sur une gamme variée de cultures vivrières et maraichères (bananier plantain, manioc, macabo, arachide, concombre, maïs, igname, légumes…) et comme principale cultures pérennes, le cacao et le palmier à huile. On note également la présence des arbres fruitiers (manguiers, safoutiers, goyaviers, agrumes…). Le cacao est surtout cultivé dans la zone autour de la mine et constitue de loin la plus importante source des revenus des populations dans certaines communautés. Il convient cependant de noter que sur le corridor Mintom – Mbalam, certains planteurs ont été contraints à abandonner leur cacaoyère du fait de l’enclavement (effondrement des ponts sur les rivières Lélé et Karagoua en 1987). Avec la réhabilitation de cette route, ces planteurs pensent aujourd’hui s’investir à nouveau dans cette spéculation. La culture du palmier à huile est plus développée dans la zone autour du terminal minéralier. Pour le cas spécifique de l’arrondissement de Ngoyla, on note que l’introduction de la culture du palmier à huile est surtout limitée par l’enclavement. La production des vivres se fait suivant un système itinérant avec utilisation du feu et l’association des cultures. C’est une agriculture de subsistance (produits prioritairement destinés à la consommation des ménages) du fait de la difficulté de commercialisation des produits. Le calendrier agricole est calqué sur le calendrier saisonnier. On distingue au cours d’une année deux périodes de cultures (mars et septembre) qui correspondent aux deux saisons des pluies. 70 D’une manière générale, l’outillage agricole est rudimentaire (machettes, houes, pulvérisateurs, hache) et la main d’œuvre familiale (avec généralement une répartition des rôles par sexe). Cependant, certains ont recours aux services des groupes de travail ou d’ouvriers temporaires tels que les Baka. Dans certaines localités, il existe des champs communautaires appartenant à des GIC, associations ou groupes de travail. De l’avis des populations, les principales contraintes/difficultés liées à l’agriculture comprennent: - les difficultés d’abattage des arbres pour l’extension des surfaces cultivées; - la difficulté d’accès à certains intrants agricoles adéquats (matériel végétal, produits phytosanitaires, matériel de travail); - l’organisation et l’encadrement insuffisants des producteurs ; - les difficultés d’écoulement des produits; - la perte rapide de la fertilité des sols. La présente proposition du projet permettra de lever certaines de ces difficultés. -Chasse La chasse est très pratiquée dans la zone d’étude parce que le gibier est l’aliment de base des peuples autochtones Baka et Djem. Pour ces populations, la chasse est beaucoup plus une activité de subsistance qu’une activité génératrice des revenus. Cependant certains membres de ces communautés s’adonnent au braconnage. La chasse est pratiquée de façon permanente pendant toute l’année, même si elle est plus prolifique en saison des pluies. Le piégeage et la chasse au fusil sont les deux principaux modes de chasse. Parmi les espèces les plus capturées, on peut citer: biche, lièvre, porc-épic, singes, pangolin, hérisson, antilope, sanglier …etc. Une estimation des quantités de gibiers abattus par un échantillon de 10 chasseurs dans l’arrondissement de Ngoyla sont consignés dans la figure 6. 71 Fig. 6. Types et quantités de gibier abattu par 10 chasseurs au cours d’une d année IV-3.5.2. 3.5.2. Autres activités économiques -Collecte des PFNL Les populations de la zone d’étude exploitent divers PFNL dont principalement: les fruits de Moabi pour la production d’huile, les mangues sauvages pour la production de l’Andock, le Njansang, les kolas (kola sauvage, Bitter ter kola), les noisettes, le miel, de nombreuses écorces et herbes pour la pharmacopée traditionnelle. -Elevage L’élevage dans la zone est essenti essentiellement ellement de type traditionnel. Cependant quelques petits élevages modernes modernes ou semi modernes existent ou ont existé dans la zone. Cet élevage porte sur la volaille (poulets, canards, pigeons), les ovins, les caprins et les porcins. Les produits de l’élevage traditionnel ne sont pas prioritairement destinés à la vente encore moins ns à la consommation des ménages. Ils constituent en quelque sorte une épargne sur pied et sont sollicités lors de certaines cérémonies (dot, deuils) ou pour la réception des hôtes. Les propriétaire propriétaires d’animaux paient un lourd tribut à divers types de maladies ies qui affectent les cheptels à l’instar de la pseudo peste aviaire. Cette dernière apparait généralement en saison sèche et décime parfois l’ensemble du cheptel avicole d’un ménage. 72 IV-3.5.3. Opérateurs économiques et opportunités d’emploi Dans la zone, on recense une multitude de petits et moyens opérateurs économiques. Il s’agit pour la plupart des commerçants. Les trois secteurs qui concentrent le plus de recettes sont la vente d’alcool (30,38 %), le commerce général en détail (28,48 %) et la restauration (17,09 %). Les autres opportunités telles que les boulangeries, le transport des personnes et des biens et les services financiers (microfinances, transferts d’argents), les matériaux de construction, l’exploitation des essences ligneuses ne sont pas encore inexploitées. D’une manière générale, on note que la plupart des opérateurs économiques sont des allogènes: Foulbé, Haoussa, Bamoun, Bamiléké…etc. La grande majorité de ces opérateurs économiques est concentrée dans les localités Ngoyla, Mintom, Mbalam II, et Ntam. IV-3.6. Minorités, groupes vulnérables et groupes à haut risque Les principaux groupes pouvant être considérés comme sensibles ou alors à haut risque sont: les peuples autochtones Baka, les femmes, les jeunes, les personnes affectées par le SIDA ou vivant avec le VIH/SIDA. IV-3.6.1. Peuples autochtones Baka Au Cameroun, on distingue trois principaux groupes pygmées à savoir: les Baka (Haut-Nyong, Boumba et Ngoko et Dja et Lobo), les Bagyéli (Océan-sud) et les Bakola (Océan-nord). A ces trois principaux groupes, on peut ajouter le groupe pygmées Bedzang récemment identifié dans le Mbam et Kim. Les Pygmées, les Bororos, et les Tikars sont considérés comme étant les Peuples autochtones ou indigènes du Cameroun. On estime à plus de 3000 le nombre de Pygmées vivant dans le Sud et l’Est du Cameroun. On y retrouve notamment les Bagyéli (près de 400) dans la dense forêt du Sud-Ouest du Cameroun près de la côte Atlantique, et les Baka dans la forêt de l’Est Cameroun. A l’origine, les pygmées vivaient de la chasse et de la cueillette, se soignaient grâce à la médicine traditionnelle, étaient entièrement indépendants des 73 autres groupes sociaux, mais entièrement dépendants de la forêt. Ils possèdent un savoir traditionnel et une maîtrise de l’environnement forestier qui n’est rencontré chez aucun autre peuple, ce qui leur vaut le nom de Peuple de la Forêt. Bien que leur mode de vie repose historiquement sur de très nombreux échanges culturels et économiques avec les populations Bantous proches, les peuples autochtones demeurent fortement isolés et marginalisés. La plupart des chefferies pygmées évoluent dans un vide juridique puisque ni leurs voisins Bantous, ni l’Etat ne les reconnaissent formellement. Les politiques de développement des pygmées entreprises par l’Etat et certaines ONG sont fondées sur la sédentarisation, la citoyenneté, l’agriculture et l’éducation. Le revers de la médaille de ces politiques est qu’elles ont contribué à mettre directement en concurrence les pygmées avec les populations Bantous qui habitent en lisière des forêts, et avec qui ils échangeaient auparavant les fruits de leur chasse contre des produits vivriers. Qu’ils vivent dans la région forestière du Sud ou dans celle de l’Est, les Pygmées sont aussi menacés par l’exploitation industrielle du bois qui dégrade l’environnement dans lequel s’est bâti leur système social et culturel. Ils perdent peu à peu leurs repères, certains sombrent dans l’alcool, la drogue ou la prostitution. La création des aires protégées ou aires spéciales dans certaines zones leur a paradoxalement ajouté un problème: celui du droit d’usage des ressources et l’espace de ces zones. Ce groupe a fait l’objet d’une enquête spécifique sur les peuples autochtones et un plan des peuples autochtones a été produit dans le cadre des sauvegardes relatives à ce projet. IV-3.6.2. Groupe socioprofessionnel des femmes La femme est la véritable cheville ouvrière dans les sociétés traditionnelles Bantous et pygmées. Sa journée de travail est nettement plus longue que celle de l’homme et ses activités plus diversifiées. Avec l’évolution des mœurs, on note que la femme Bantou n’est plus confinée uniquement à des taches de production et reproduction. Son implication dans les initiatives de développement et même dans la prise des décisions est de plus en plus significative. Cependant, le statut de la femme rurale Bantou et Pygmée dans la zone d’étude reste assez précaire et influencé par 74 l’homme. En outre, d’après les données de l’EDSIII (2004), les femmes et les jeunes sont considérés comme des groupes très vulnérables au VIH/SIDA. IV-3.6.3. Groupe socioprofessionnel des jeunes La population de la zone est essentiellement jeune. Cette jeunesse peut être répartie en trois principales catégories : la jeunesse scolarisée, la jeunesse non scolarisée et la jeunesse active. Les deux premières catégories sont de loin les plus importantes en nombre. La troisième catégorie quant à elle s’investit dans le secteur agricole, le secteur informel, le petit commerce, la pêche, la chasse et les petits jobs de diverses natures. Cette jeunesse est frappée par la pauvreté qui limite d’ailleurs son accès à l’éducation et la formation professionnelle. En effet, la récession a gravement limité les moyens des familles à prendre en charge l’éducation, la santé et la scolarisation de leurs enfants. La déscolarisation et la non scolarisation sont habituellement imputées à la paupérisation des parents, à l’insuffisance de l’offre d’éducation et au chômage des aînés. Les corollaires sont les mariages précoces, le chômage, la prostitution, la propension à l’alcoolisme et la drogue, et la forte exposition aux IST/VIH/SIDA. 75 Chapitre 5. IMPACTS PREVISIONNELS SUR L’ENVIRONNEMENT 76 V-1. METHODES D’IDENTIFICATION ET D’EVALUATION DES IMPACTS V-1.1. Introduction La présente étude qui s’effectue dans le massif forestier de Ngoyla-Mintom vise à identifier, analyser et caractériser les impacts résultant de la mise en œuvre des activités de trois composantes à savoir: (i) renforcer les capacités de la société civile et du gouvernement pour la participation à la planification et à la gestion du noyau central proposé pour la conservation et l’exploitation (usage) à faibles impacts, (ii) mise en œuvre du mécanisme de soutien aux moyens de subsistance, (iii) concevoir et mettre en œuvre un système de suivi-évaluation à long terme pour le massif forestier de Ngoyla-Mintom, en mettant l'accent sur les domaines prioritaires pour la conservation et l'utilisation communautaire a faible impact et la gestion de projet. Par ailleurs, les impacts cumulés liés aux activités connexes en cours ou prévues dans la zone ou encore à proximité de celle-ci seront également abordés. Une liste des impacts associés sociaux ou infrastructurels susceptibles d’être prise en compte lors de la finalisation du montage du projet est présentée. Enfin, une description non exhaustive des impacts liés aux activités du mécanisme de soutien aux moyens de subsistance sera également présentée. V-1.2. Identification des impacts L’identification des impacts a consisté dans un premier temps à répertorier toutes les composantes pertinentes du milieu susceptibles de recevoir des répercussions. Par la suite, toutes les activités prévues dans le cadre du projet ont été inventoriées. La troisième étape a consisté à croiser les éléments du milieu et les activités sources d’impacts afin de dégager les interrelations (Léopold et al., 1971). Cette matrice a servi de base pour l’identification des impacts du projet. L’identification des impacts a également tenu compte des réunions de consultation, des entretiens avec les personnes ressources et des observations sur le terrain. Cette démarche a permis d’identifier les impacts des activités de chacune des composantes du projet de conservation du massif forestier de Ngoyla-Mintom ainsi que les impacts cumulés résultant des activités connexes réalisées ou potentielles. 77 V-1.3. Analyse des impacts L’analyse des impacts a été faite selon une approche descriptive. Chaque impact ayant été décrit clairement de manière à ressortir son origine et son aspect positif ou négatif. V-2. IMPACTS POTENTIELS GENERES PAR LA MISE EN ŒUVRE DES COMPOSANTES DU PROJET La mise en œuvre des composantes du PCGDMFNM génèrera des impacts potentiels positifs et négatifs sur l’environnement physique et humain. Cette partie du rapport traitera prioritairement des impacts directs qui seront générés par les activités du projet. Certains impacts indirects significatifs pourront également être décrits. V-2.1. Impacts positifs V-2.1.1. Augmentation des revenus des populations locales à travers une valorisation des bandes agro-forestières La délimitation du massif de Ngoyla Mintom affectera des bandes agroforesterières aux populations riveraines. Les zones agro-forestières issues du zonage réalisé par le projet de WWF et le projet TRIDOM permettront aux populations riveraines de développer des activités telles que : l’agriculture, la pisciculture, la petite chasse, la pêche, l’élevage et la domestication des PFNLs. La mise en œuvre effective de ces activités d’écodéveloppement pourrait détourner les riverains des aires affectées à diverses formes de conservation et usage à faibles impacts. En effet, ces activités génératrices de revenus permettront à ces populations de satisfaire leurs besoins élémentaires et d’améliorer ainsi leur condition d’existence. Par ailleurs, le fonctionnement de diverses formes d’aire protégée dans l’interzone va nécessiter le recrutement du personnel. Une priorité devra être accordée aux populations locales autochtones surtout dans les emplois ne nécessitant pas une qualification professionnelle (porteur de sac, guide de chasse sportif, traducteurs…). Toutes ces petites activités permettront aux riverains impliqués d’augmenter leurs revenus et d’améliorer leurs conditions d’existence ainsi que celles des membres de leur famille. 78 V-2.1.2. Accroissement du revenu des communes locales par les ZIC et ZICCG La composante 1 du présent projet permettra le renforcement des capacités des structures responsables de la gestion des aires protégées (usage à faibles impacts) y compris les ZIC et ZICGC. Ce renforcement des capacités va permettre d’optimiser le fonctionnement des ZIC et ZICGC et par conséquent d’accroitre les revenus des communes en charge de leur gestion. Par ailleurs, certains membres des communautés locales pourraient servir de guides, accompagnateurs, porteurs des chasseurs sportifs et bénéficier de quelques retombées financières. Il est important de mentionner qu’actuellement la zone comporte deux zones de chasse sportive dans l'interzone Ngoyla-Mintom et sa périphérie. Ces zones sont créées par l’arrêté N°0342/MINFOF du 29 mai 2007. Il s'agit de la ZIC Sitatunga dans le cœur de l'interzone et de Ayina dans sa périphérie et contiguë au Parc National de Minkebé (Gabon). V-2.1.3. Mise en place d’un cadre participatif de gestion du massif Le présent projet va permettre la création et la formation d’une Unité Technique Opérationnelle (UTO). La mise en place de cette unité permettra au MINFOF de coordonner la multiplicité d’intervenant dans cette interzone, notamment les projets WWF et TRIDOM qui sont déjà positionnés pour le zonage. Ainsi, la mise en place et le fonctionnement effectif de cette unité permettra de renforcer la mise en œuvre de plusieurs projets. V-2.1.4. Limitation du braconnage La délimitation et le fonctionnement effectif des aires protégées permettront de limiter les pressions anthropiques sur les ressources fauniques du milieu. Des activités de lutte anti-braconnage, la sensibilisation, la conversion des braconniers en écogardes permettront de limiter sensiblement le braconnage. 79 V-2.1.5. Augmentation des effectifs des espèces protégées (préservation de la biodiversité) La zone de Ngoyla Mintom est très riche en grands pachydermes et en espèces endémiques. Mais du fait d’un manque de statut de conservation pour le site, le braconnage se fait à l’échelle internationale. Entre février et mars 2011, au moins une cinquantaine de pointe d’ivoire a été saisie par le MINFOF. La bonne maîtrise des braconniers, l’augmentation des éco-gardes et la mise en œuvre effective des activités d’éco-développement permettront à coût sur une augmentation des effectifs des espèces protégées. De plus, pendant le fonctionnement de l’aire protégée, il y aura un plan d’aménagement qui prendra en compte la lutte anti braconnage. V-2.1.6. Régulation des revenus des populations locales y compris le peuple indigène Baka Les populations de Ngoyla-Mintom riveraines du site de conservation vont développer une multiplicité d’activités notamment l’agriculture, la pêche, l’apiculture, l’élevage à grande échelle. La réalisation de ces activités, leur permettra de réguler leurs revenus sur toutes les périodes de l’année. Cette régulation des revenus à travers la mise en œuvre des activités d’écodéveloppement dans les bandes agroforestières empêchera les populations locales et dans une certaine mesure les populations indigènes à étendre leurs activités dans la zone de l’aire protégée. En effet, les activités d’écodéveloppement doivent être planifiées de façon à générer des ressources pour les populations riveraines sur toutes les périodes de l’année. Cette régulation des revenus les détournera complètement de l’exploitation de l’aire protégée. V-2.1.7. Diversification des activités des populations locales Autrefois, les peuples de la forêt vivaient de la chasse de subsistance, de la cueillette et de l’agriculture itinérante sur brulis. Les bandes agroforestières vont permettre aux populations locales de développer les projets agricoles, piscicoles, apicoles et de culture des champignons. L’originalité ici est l’implication effective des peuples Baka dans la mise en œuvre des activités d’écodéveloppement (culture des 80 champignons, apiculture, agriculture, pisciculture, élevage…). Cette diversification des activités en faveur des populations locales permet d’exercer une pression de travail suffisante pour les détourner une fois de plus de l’exploitation des aires de conservation. V-2.1.8. Structuration/organisation des communautés locales en groupements, GIC et autres La délimitation et le fonctionnement effectif des aires de conservation imposent aux populations locales y compris les peuples autochtones Baka des restrictions. Pour compenser ces restrictions, des activités d’écodéveloppement regroupées sous forme des plans de développement locaux (PDL) seront préparées avec les communautés riveraines, et quelques activités prioritaires, choisis par processus participatif, seront mises en œuvre et financées par le présent projet. Afin d’assurer une répartition et une gestion équitable, il sera nécessaire au préalable d’organiser les populations en exploitations familiales agricoles, en groupements ou organisations de paysans et en GIC et/ou associations. Cette structuration des communautés locales y compris les Baka est un facteur déterminant pour la bonne mise en œuvre des activités d’écodéveloppement et partant pour la conservation et usages à faibles impacts. Cette structuration est prévue comme activité à réaliser dans la Composante 1. V-2.2. Impacts négatifs V-2.2.1. Possibilité de conflits liés au fonctionnement des zones d’intérêt cynégétiques (ZIC) et des zones d’intérêt cynégétiques à gestion communautaire (ZICGC) Le fonctionnement des ZIC et des ZICGC nécessitent l’intervention des chasseurs professionnels, des responsables de la commune rurale et des communautés riveraines y compris les peuples autochtones Baka. Des conflits pourraient exister entre les populations riveraines qui entendent bénéficier de leur droit d’usage et les chasseurs professionnels. De plus, la 81 juxtaposition de ces deux types d’activités pourrait également générer des conflits entre les riverains et les priver en charge de l’exploitation des ZIC. En effet, selon Tchamba et al (2007), il est à craindre que les possibilités de créer des ZICGC et même des forêts communautaires soient compromises car il y’a risque de conflit entre les populations et les chasseurs sportifs. V-2.2.2. Mauvaise gestion des revenus issus de l’exploitation des ZIC et ZICGC Le fonctionnement des ZIC et ZICGC génèrera des ressources pour les communes locales. Une mauvaise gestion et/ou répartition de ces ressources pourrait créer un soulèvement des populations et entrainer des conflits avec des conséquences désastreuses, d’où la nécessité d’une application rigoureuse de la loi forestière N° 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche. Cette loi doit également être rigoureusement appliquée en cas de non respect du cahier de charge par les opérateurs. Le projet prévoit de renforcer les mécanismes locaux pour la gestion des ces revenues. V-2.2.3. Restriction de l’accès aux ressources assurant la survie des populations locales Le fonctionnement effectif des différentes formes d’aires protégées dans cette zone touchera forcement les populations locales car celles-ci ne connaissaient jusque là aucune restriction quant à l’utilisation du massif. Or la faune et la flore jouent un rôle important dans tous les aspects de la vie des populations vivant aux alentours de cette forêt, notamment au niveau des habitudes alimentaires, des coutumes, de la pharmacopée, de la construction de logement à partir de bois de service et des ressources nécessaires pour la subsistance. L’interdiction d’accès à cette forêt prive les populations concernées de l’utilisation de ces ressources. Cette perte des terres par les populations autochtones au détriment de la conservation va affecter négativement leurs mœurs et coutumes. 82 V-2.2.4. Intensification des conflits populations animaux Il est clairement admis que l’un des impacts positifs de la conservation est l’augmentation des effectifs des espèces protégées. Toutefois, cette augmentation des effectifs en ce qui concerne la faune n’est pas sans conséquences sur les populations riveraines. En effet, la divagation de la faune sauvage entraîne ça et là, la destruction des cultures et des habitats. D’où la naissance des conflits entre populations et animaux. Il faut préciser qu’actuellement dans la zone Ngoyla-Mintom, des cas de conflits similaires existent et la prise en charge n’est pas effective. Il serait donc indispensable de prendre en compte l’existence de ces conflits en définissant une distance conséquente entre la principale aire protégée et la bande agroforestière reservée à l’usage des populations locales. V-2.2.5. Intensification des conflits entre les parties prenantes Le fonctionnement des aires protégées et la mise en œuvre effective des activités d’écodéveloppement dans les bandes agroforestières ne se dérouleront pas sans possibilité de conflit entre les différentes parties prenantes. La restructuration/réorganisation des communautés locales en groupements, organisations paysannes et GIC entrainera à court sûr des conflits de leadership. Ainsi, à l’intérieur d’une même structure, plusieurs personnes voudront occuper la tête pour gérer le micro projet qui sera gagné. Ceux-ci risquent d’être accentués par l’implication des élites des deux arrondissements. V-2.2.6. Risque d’émergences de zoonoses La faune sauvage constitue un réservoir à parasites responsable des maladies émergentes telles qu’Ebola, l’Anthrax. Par ailleurs, les maladies épidémiques commencent à atteindre la zone, notamment l’Anthrax des grands primates dans le sud-est de la Reserve de Biosphère de Dja. La plus grande inquiétude vient de la fièvre hémorragique Ebola, qui sévit depuis une dizaine d’années et a décimé une grande partie des grands primates du parc national de Minkébé (Gabon), de la forêt de Mwanga Lossi (Congo) à quelques encablures de la forêt Ngoyla Mintom et la RBD. 83 V-2.2.7. Impacts des activités proposées pour le montage participatif des activités génératrices de revenus et micros projets (PDL) sur l’environnement Afin de compenser les riverains de la restriction d’accès aux aires de conservation et à usage à faibles impacts qui seront créées dans l’interzone, des activités d’écodéveloppement seront appuyées en faveur des populations locales sous formes d’activités génératrices de revenus (AGR) et de micros projets. Il est important de préciser que les activités éligibles doivent exclusivement être celles dont les impacts sur la santé humaine et l’environnement sont minimisés. Les plans de développement locaux (PDL) seront préparés par un processus participatif, prévu dans la Composante 2. Pendant les consultations publics, deux types d’activités à mettre en œuvre afin d’augmenter les moyens de subsistance des populations affectées ont été proposés à savoir: (i) l’appui aux activités agricoles et pastorales (fourniture d’intrants agricoles et d’outils, création de jachère améliorée…), (ii) la construction/réhabilitation des infrastructures économiques et communautaires (marchés, entrepôts, zone de séchage, puits, l’utilisation des foyers améliorés…). Les activités éligibles, et les critères de sélection seront détaillés pendant la préparation d’un Manuel de Procédures avant le lancement du projet. Ce Manuel sera préparé par un processus participatif, et fera l’objet d’un atelier de restitution au niveau local. Des AGR seront également réalisées au niveau des bandes agroforestières. La spécification des activités sera réalisée avec la participation des populations. Toutes ces activités qui seront mises en œuvre au niveau des bandes agroforestières vont générer un certain nombre d’impacts aussi bien positifs que négatifs sur l’ensemble des composantes de l’environnement. - Pollution par les pesticides (eau et sol) Le développement des activités agropastorales au niveau des bandes agroforestières va forcement entrainer une augmentation des quantités de pesticides et d’engrais utilisés dans la zone du projet. L’impact majeur de l’agriculture sur la qualité des milieux aquatiques est la pollution. L’utilisation des produits azotés (nitrates) et les phosphores pourrait provoquer des déséquilibres dans les milieux qui reçoivent les eaux de ruissellement ou d’infiltration issues de l’agriculture. Ils 84 nourrissent par excès des algues bien souvent indésirables qui prennent la place de toute autre forme de vie à cause de leur surdéveloppement. Les pesticides sont développés pour être rapidement neutralisés (rendus inoffensifs) avec une durée active courte dès lorsqu’ils sont dissous dans le sol. Mais l’utilisation des mauvais pesticides pourrait entraîner des intoxications. L’accumulation de tous ces éléments dans les cours d’eau peut avoir un impact négatif important sur le milieu aquatique. Cependant l’installation inadéquate d’entreposage de matière ou d’évacuation sur place ou ailleurs des déchets solides peut mettre en danger le potentiel des terres. L’épandage des engrais et des pesticides se fait par voie terrestre et est susceptible de contaminer les sols. - Contamination des sources d’approvisionnement en eau L’absence d’un système de drainage approprié fait que la totalité des eaux usées agricoles donc contenant des produits toxiques (engrais chimiques, produits phytosanitaires…) se déversent dans la nature et accentuent la dégradation des eaux de surface et éventuellement des eaux souterraines. Les puits et les points d’eau insuffisamment protégés risquent également d’être pollués par les déjections animales et exposés la population humaine à des risques sanitaires. - Dégradation des sols Les pratiques culturales participent à la dégradation de l’environnement spécialement au niveau des sols par l’accentuation des phénomènes d’érosion et la perte de la fertilité. L’intensification et la diversification des filières agricoles pourraient induire une augmentation de la salinité et de la dégradation biologique des sols (diminution de la matière organique). - Risque de contamination par les produits chimiques La mauvaise gestion des déchets biomédicaux (solides et liquides) est une source potentielle de contamination. C’est le cas ici des déchets biomédicaux issus des postes vétérinaires, des centres et autres parcs de vaccination du bétail. 85 Le non respect des règles prescrites pour une bonne utilisation des engrais chimiques et produits phytosanitaires constitue également une potentielle source de contamination pour les cultures, le bétail et même l’homme qui les manipule. En effet, la pollution des sols et des eaux par les pesticides et les engrais constitue une source de développement de risques en matière de santé humaine et animale. La pollution des cours d’eau va entrainer la contamination de la biodiversité aquatique du fait de la bioaccumulation des toxines présentes dans l’eau, exposant les personnes qui vont la consommer aux intoxications. L’augmentation de l’utilisation des pesticides peut causer des intoxications chez l’homme soit par un usage direct, un mauvais stockage ou indirectement par la réutilisation des contenants vides. La mauvaise utilisation des engrais et produits phytosanitaires pour la culture des plantes fourragères va entrainer la contamination de celles-ci. La consommation de ces plantes par le bétail aura une incidence sur leur santé et sur toute la production agricole et animale. - Résistance des ravageurs et pathogènes des plantes du fait de l’utilisation continue des produits phytosanitaires L’utilisation continue voire excessive des produits phytosanitaires va accroitre la résistance de certains ravageurs et pathogènes. Ce qui va entrainer la recrudescence des maladies des plantes et par conséquent une baisse de la productivité agricole. - Risque de conflit foncier Des conflits fonciers pourraient subvenir au moment de la recherche des sites pour l’implantation et/ou la réhabilitation de certaines infrastructures. En effet, certains sites adéquats pour l’implantation des infrastructures appartiennent légalement ou illégalement à des propriétaires privés. Leur cession risque de générer des conflits. Par ailleurs, la réalisation des micros projets pourrait induire une augmentation des surfaces cultivées ou des surfaces de pâturage, la bande agroforestière n’étant pas illimitée, des conflits fonciers pourraient être générés. - Risques d’accidents liés à la non protection des puits Les puits dont la fermeture n’a pas été planifiée pendant leur construction, constituent un potentiel risque d’accident (chute). En effet, les personnes les plus 86 exposées sont les populations riveraines. L’absence de protection des sites de travaux est donc un risque pour les populations en général, les enfants en particulier et pour les animaux domestiques et le petit élevage dans les jardins de case. - Accidents de construction Pendant les travaux de mise en place des puits, il existe des risques potentiels d’accidents. On peut citer entre autre les risques de chute dans les caniveaux à ciel ouvert, des risques liés à l’absence d’équipements de protection individuelle des travailleurs et à la non protection du chantier ainsi que l’absence de panneaux de signalisation. - Perte du couvert végétal La mise en œuvre de certaines activités retenues dans la composante 2 va générer une augmentation des surfaces des forêts secondaires ouvertes par l’agriculture. La préparation des terres acquises pour les cultures va nécessiter la coupure des arbres et la perte de toutes les espèces végétales présentes sur le site. Elle impliquera également une perte de la biodiversité faunique. V-2.2.8. Perte du patrimoine culturel physique La zone de Ngoyla Mintom possède un patrimoine culturel Physique relativement riche (sites sacrés, vestiges culturels et archéologiques). Pour le cas spécifique des Pygmées, la forêt a une signification religieuse car elle est le lieu de culte et des rites traditionnels. Dans le site d’étude, il existe des zones de la forêt qui ont gardé une bonne partie de ces mystères, charmes et richesses car elle n’a pas encore été soumise à l’exploitation industrielle. Ces sites culturels à haute valeur de conservation doivent absolument être préservés. Toutefois, la création des aires de conservation ou à usage à faibles impacts prévue dans la composante 1 du PCGDMFNM pourrait entrainer des restrictions voir des interdictions d’accès à ces ressources culturelles physiques. Par ailleurs, l’intensification des activités agropastorales au niveau des bandes agroforestières pourrait engendrer la destruction et la perte de certaines d’entre elles. La prise en compte des sites culturels à haute valeur de conservation dans la gestion des aires de conservation et des zones agroforestières de mise en œuvre de certaines 87 activités d’écodéveloppement reste un défit majeur à relever pour la sauvegarde du patrimoine culturel physique de ce massif forestier. V-4. Impacts cumulés potentiels dus aux activités connexes dans le massif forestier La mise en œuvre des composantes du projet de conservation et de gestion durable du massif forestier de Ngoyla-Mintom générera à court sûr très peu d’impacts négatifs sur le milieu biophysique et sur l’environnement. Toutefois, une multiplicité d’activités est implantée ou envisagée dans le site du présent projet et ses environs. On peut citer entre autre: - GEOVIC, société minière qui va exploiter le cobalt et le Nickel à Lomié et à Ngoyla; - CamIron, société minière qui va exploiter le fer à Mballam II au Cameroun et à Nabeba au Congo; - une cimenterie GEOCAM vera le jour près de la rivière Dja à Zoetou-Bi vers Mintom; - les sociétés forestières: les UFA 09003, 09006, 09008, 09004B sont exploitées respectivement par les sociétés LOREMA, FANGA, SFID, MPACKO, COFA dans et autour de l’interzone; - une agro-industrie (Hévéa-sud Cameroun) est annoncée dans la région du Sud non loin du site; - la société CAMINEX qui actuellement travaille dans la prospection des mines à MINTOM; - les exploitants miniers artisanaux locaux et semi-modernes; - les ONGs internationales de conservation (ECOFAC, WWF, WCS, UICN, CIFOR, CARPE…); - les ONGs locales (PERAD, OPFCR…); - le projet de construction du barrage sur la Mekin dont les EIES ont déjà été bouclées et le certificat de conformité délivré. 88 - La nouvelle route Sangmelima – Ouesso. La mise en œuvre de ces différentes activités générera des impacts dont certains pourront influencer négativement la réalisation des composantes du projet de conservation. Tous ces impacts cumulés doivent donc être pris en compte dans la présente étude. V-4.1. Impacts cumulés positifs V-4.1.1. Développement des infrastructures sociales Il pourra être marqué dans les villages par des constructions neuves ou des réhabilitations des salles de classe, des bâtiments dans les centres de santé intégré (CSI), des chapelles et/ou temples, des stades de football, des habitats (toitures en tôles ou neuves, murs crépis, sols cimentés, meubles, radio, etc.) et l’approvisionnement en énergie électrique. Les indemnisations reçues après les expropriations pour cause d’utilité publique permettront aux populations de s’offrir des habitations d’un standing meilleur que ceux qu’ils disposent présentement. Il en est de même des revenus qui seront générés par les emplois offerts par les projets (Miniers; énergétiques, de conservation, agroindustriels…). La construction du barrage sur la Mekin permettra aux populations riveraines d’alimenter leur maison en énergie électrique. Les constructions de nouvelles infrastructures seront facilitées par un meilleur accès aux matériaux, notamment avec l’ouverture des voies d’accès. Le bitumage de la transafricaine et la construction du chemin de fer permettront également un accès facile aux infrastructures et équipements de transport ainsi qu’à d’autres infrastructures socio-économiques de base. Tout cela permettra d’améliorer la qualité de vie des populations riveraines. La mise en place des moyens de liaison (téléphone, radio) et la fourniture de l’eau et de l’électricité profiteront aux populations. 89 V-4.1.2. Développement des infrastructures économiques, amélioration du type et des coûts de transport Le développement des infrastructures pourra être marqué dans les villages par la création et/ou la redynamisation de certaines infrastructures économiques telles que les garages, les restaurants, les échoppes, les boutiques, les auberges, les buvettes, les alimentations, les places de marché, etc. L’augmentation de la population pendant les travaux pourra créer une forte demande en produits de restauration et autres moyens de distractions; incitant ainsi les populations ayant bénéficié des indemnisations à mettre leur argent à profit pour le développement de telles infrastructures économiques. De même, la présence des engins et autres véhicules nécessitant l’entretien pourraient encourager la création des garages pour assurer la maintenance de ceux-ci. Avec le bitumage de la transafricaine et la construction du chemin de fer et l’ouverture des voies d’accès, la construction de nouvelles infrastructures économiques ou leur redynamisation pourra être renforcée grâce à l’accès facile aux grands centres d’approvisionnement en matériaux de construction, en produits manufacturés et pharmaceutiques. Le projet rendra permanent les moyens de transport et à moindre coût. En effet, le trafic le plus fréquent étant la moto sur les tronçons, le bitumage de la route incitera certains opérateurs de transport public à assurer le trafic entre Mbalam II et Mintom. Le bitumage de la route permettra également un accès facile aux divers ravitaillements et équipements. Tout cela permettra d’améliorer le niveau de revenus et la qualité de vie des populations riveraines. Par ailleurs, la mise en place des moyens de liaison (téléphone, radio) et la fourniture de l’eau et de l’électricité pourront faciliter les échanges avec des personnes œuvrant dans le même domaine d’activités améliorant ainsi la qualité des services proposés au niveau local. V-4.1.3. Augmentation des revenus et amélioration du cadre de vie des populations Les activités d’exploitations forestières, agro-industrielles, de construction du barrage, des routes, du chemin de fer et minières offriront des emplois aux populations 90 riveraines. Le recrutement de la main d’œuvre offrira l’opportunité aux populations riveraines d’avoir des emplois bien que temporaires pour la plupart. Pour les postes dont l’expertise n’est pas disponible au niveau local, le personnel requis pourra provenir des autres localités du Cameroun ou d’un autre pays. Les ouvriers et autres personnels recrutés dans les villages verront leurs revenus améliorés. On aura également une amélioration des revenus des populations de la région du fait de la présence de la main d’œuvre qui va accroître la demande en produits agricoles, des PFNL et des produits manufacturés. V-4.1.4. Renforcement des activités commerciales et valorisation du potentiel naturel et culturel Le bitumage de la route rendra le trafic plus fluide et ouvrira par conséquent les populations au monde extérieur. Ceci leur donnera de multiples opportunités. En effet, la route rendra plus aisée la fréquentation de cette zone, permettra le renforcement des activités commerciales et la valorisation de son potentiel notamment éco-touristique et culturel. Les artisans réparateurs, les détenteurs de maisons de commerce (échoppes, boutiques, auberges, restaurants, buvettes, alimentation, etc.) n’auront plus de peine à s’approvisionner, ce qui fera développer leurs activités. Le problème de ravitaillement est surtout ressenti par les gérants des bars car ils passent parfois des semaines entières à attendre la livraison, cela est surtout ressenti en saison des pluies à cause du mauvais état de la route (bourbiers, glissements de la chaussée) entraînant souvent l’immobilisation des camions ravitailleurs pendant des jours et parfois les accidents. V-4.2. Impacts cumulés négatifs V-4.2.1. Perturbation de l’écosystème forestier Les opérations d’abattage, de débardage, de débusquage et de transport du bois telles que pratiquées par les entreprises forestières, minières, agro-industries ont pour effet la perturbation de l’écosystème forestier. Elles détruisent l’ensemble des espèces 91 végétales, incluant celles qui ne sont pas exploitées et entraînera des ouvertures dans le couvert forestier, ce qui pourrait accentuer le braconnage. La conversion des forêts en terres agricoles, la construction du barrage, la création des sites miniers, la création du chemin de fer reliant le Congo (Nabeba) au Cameroun (Mbalam-Djoum-Kribi), l’ouverture de la transafricaine vont détruire de vastes superficies forestières. CamIron estime à environ 5000 ha la superficie forestière à détruire. Cette opération pourra entraîner la destruction des centaines d’espèces protégées figurant sur la liste rouge de l’UICN. De plus, toutes ces activités sont de nature à perturber les couloirs de migration de la faune avec pour conséquence une fuite et un éloignement des animaux. V-4.2.2. Perte de l’écosystème suite à la construction du barrage sur la Mekin La construction du barrage sur la Mekin nécessitera la déviation du lit de la rivière Dja. La zone de déviation des eaux comporte probablement plusieurs espèces végétales et animales vulnérables ou menacées d’extinction. Les opérations de déforestation et le creusage auront une incidence négative sur la survie des espèces menacées par la perte de leur habitat naturel et la perturbation des conditions de vie ou simple destruction du milieu. Par ailleurs, il pourrait réduire le régime d’écoulement des eaux et entraînerait la perte des habitats et de la biodiversité du cours inférieur du fleuve Dja. V-4.2.3. Perturbations du climat local Une contribution à la perte des perturbations du climat local résulterait de la destruction massive du couvert végétal et des rejets des gaz et produits toxiques dans l’atmosphère. La rupture de l’équilibre naturel de l’interzone suite à l’implantation de toutes les sociétés pourraient contribuer à des changements climatiques importants. Par ailleurs, les gaz à effet de serre rejetés dans l’atmosphère vont affecter la couche d’ozone d’où la modification du climat. 92 V-4.2.4. Braconnage L’ouverture des routes ou pistes forestières pour le débardage des billes de bois dans les UFA, les forêts communautaires et les exploitations agricoles industrielles riveraines vont intensifier le braconnage et l’exploitation illégale du bois dans le site à conserver. De même, la création des routes et la coupe à blanc des superficies forestières à des fins d’exploitations minières jouxtant l’aire destinée à la conservation intensifiera également le braconnage. Par ailleurs, l’augmentation des revenus des ouvriers des sociétés minières (CAmIron et GEOVIC) pour ne citer que ces deux pourrait contribuer au braconnage à travers l’achat et la location des fusils ainsi que la commercialisation des munitions. L’installation des sociétés minières, forestières et structures de conservation emploieraient une main d’œuvre importante. La demande en protéines animales serait également importante et pourrait accroître la pression sur les ressources biologiques locales. V-4.2.5. Nuisance sonore L’installation des chantiers miniers, agro-industries, sociétés forestières dans l’interzone de Ngoyla Mintom engendrera des nuisances sonores. Celles-ci se manifesteront par l’émission des bruits générés lors de l’installation et du fonctionnement du chantier, la création des pistes forestières de débardage, les pistes d’accès aux sites miniers et enceinte des travaux, de l’utilisation et de l’entretien des engins et véhicules, de la mise en place des moyens de liaison (téléphone, radio). Ces bruits éloigneront les animaux sauvages de leur milieu de prédilection vers les zones à forte pression anthropique. Le personnel (ouvriers en particulier) de l’entreprise et les populations riveraines seront affectés par cet impact sonore. Leur audition pourra donc être négativement affectée. Avec l’augmentation de l’intensité du trafic, cet impact va perdurer. V-4.2.6. Perte des cultures et diminution des espaces cultivables La destruction de la végétation lors de la construction des routes, des chemins de fer, de l’installation des chantiers, de la construction du barrage, va nécessairement 93 occasionner la destruction et la perte des cultures situées dans l’emprise des routes et des chemins de fer. La destruction des cultures sera aussi causée par les travaux de dégagement de l’emprise et d’installation des diverses bases, les travaux de construction et d’entretien des voies de raccordement, l’installation de l’aire de stockage des divers rebus, l’entretien permanent de la route. Les espaces cultivables se trouveront ainsi très réduits ce qui va affecter les riverains. V-4.2.7. Pollution des eaux de surfaces et des eaux souterraines L’exploitation minière pour la cimenterie constitue un risque de pollution des aquifères causé par une perte de contrôle des lixiviats ou une incapacité à maitriser de façon appropriée la zone lessivée en fin d’opération. Les eaux produites par drainage des mines à ciel ouvert et déversées sans avoir été convenablement neutralisées ou traitées peuvent contenir de fortes teneurs en acide et les nitrates, les métaux lourds ou le carburant émis par l’équipement peuvent contaminer les eaux de surface locales ainsi que les nappes peu profondes. L’enlèvement des couches rocheuses perturbe la continuité des nappes et peu entraîner des échanges et la pollution entre aquifères ; les matériaux de remblaiement sont susceptibles d’altérer les propriétés et la qualité de l’eau. L’exploitation du Nickel et du Cobalt présente un danger énorme pour l’environnement et les populations. Des risques de pollution de la nappe phréatique sont grands compte tenu de la profondeur des fosses minières qui pourrait varier entre 0 et plus de 300m. Il est indispensable de mettre en place des bassins de décantation et de traitements des eaux issues de l’usine. La pollution des eaux de surface sera marquée par la présence dans les cours d’eau des particules solides provenant des poussières, les métaux lourds, les huiles de vidange, carburants, lubrifiants, des réactifs utilisés dans les laboratoires, des produits de bitumage suite aux déversements accidentels ou incontrôlés de ces produits. A ces produits polluants peuvent s’ajouter les eaux usées issues de la base vie et les déchets humains si les conditions de respect des règles d’hygiène ne sont pas remplies. Les déversements des éléments évoqués ci-dessus vont affecter négativement la qualité des eaux de surface. Les métaux lourds issus des chantiers miniers pourront affecter 94 négativement la chaîne trophique (s’accumuler dans les cellules des phyto-plantons d’où la bioaccumulation et la consommation des végétaux par les zooplanctons va entraîner la bioamplification et la rémanence si cette faune aquatique est consommée par les êtres humains qui pourront développer des cancers). La pollution des eaux souterraines se manifestera par la présence des métaux lourds dans la nappe phréatique. Les eaux des puits, des forages des sources pourraient être contaminées. Il est également à craindre que les eaux des zones marécageuses, habitat sensible pour les populations des faunes soient également affectées. V-4.2.8. Pollution de l’air ou atmosphérique L’extraction minière se fera à ciel ouvert. La pollution de l’air se manifestera par la présence des poussières (Fer, Nikel, Al, Cu…) et des gaz toxiques (CO2, NOx, CO, etc.) dans l’air. Les poussières seront soulevées par les activités suivantes: travaux d’installation de la base vie chantier, la cimenterie, l’extraction du nickel et du cobalt, le dynamitage des carrières de fer, l’opérationnalisation éventuelle de la centrale de concassage et de criblage, entretien manuel ou mécanique des accotements non revêtus et le déblayage des sites de construction du barrage sur la Mekin. Les gaz toxiques seront émis lors de l’utilisation et l’entretien des engins et véhicules, de l’imprégnation de la couche de base et la couche de renforcement en graviers concassés non traités, de la fabrication et de la mise en place du béton bitumeux et de la circulation des véhicules après ouverture de la route. Ces poussières et gaz émis affecteront directement et négativement la qualité de l’air ; renforçant de ce fait sa contamination dont les conséquences sont les troubles de la circulation routière, notamment avec la réduction de la visibilité qui peut causer des accidents de circulation pendant les travaux; l’augmentation des maladies pulmonaires, ce qui constitue une nuisance pour les populations installées le long de la route et des ouvriers exerçant à proximité des sources d’émission. 95 V-4.2.9. Pollution du sol La pollution des sols sera marquée par la présence sur le sol des huiles de vidange, carburants, lubrifiants, des réactifs utilisés dans les laboratoires, des produits de bitumage suite aux déversements accidentels ou incontrôlés de ces produits contenant des métaux lourds (Fer, Nickel…). A ces polluants peuvent s’ajouter les déchets ménagers et les déchets humains si les conditions de respect des règles d’hygiène ne sont pas remplies. Ces déversements peuvent survenir du fait d’une erreur de manipulation, ils peuvent également être causés par le manque d’étanchéité des moteurs, des récipients et des tuyaux et survenir lors des opérations de vidange ou encore à travers les fuites (matériels roulants et cuves). Ces produits ont la particularité de boucher les pores des couches superficielles des sols et d’en accroître l’imperméabilité, d’où une augmentation des eaux de ruissellement, avec pour risque le ravinement du terrain naturel. Ces produits tuent le gazon et les micro-organismes qui participent au processus de formation de la couche d’humus et sont à l’origine de la contamination des sols. Ces impacts seront plus perceptibles au niveau de la construction du chemin de fer et de la route reliant Mbalam au Sud à Kribi. V-4.2.10. Afflux des populations vers les sites des projets miniers et forestiers L’implantation de toutes ces sociétés autour et dans l’interzone Ngoyla Mintom va entraîner une migration des populations ayant aucune qualification recherchée. Plusieurs d’entre elles se retrouvant sans emploi vont s’installer dans la zone du projet ou à proximité, certains se convertissant en agriculteur, pêcheur, éleveur et d’autres en braconniers. Par ailleurs, l’afflux des populations à la recherche d’emplois aura pour corollaire l’accroissement de l’insécurité, principalement à Mbalam et dans une moindre mesure à Ngoyla et Mintom. De plus, l’ouverture des routes et la création du chemin de fer reliant le Congo au Cameroun pourrait faciliter la circulation des armes à feu (de chasse et de guerre). Celles-ci pourraient accentuer les troubles sociaux et servir aux braconniers d’où la recrudescence du crime et du braconnage transfrontaliers. 96 V-4.2.11. Recrudescence des grossesses non désirées et du taux de prévalence des IST/SIDA L’arrivée des employés d’horizons divers dans la zone d’intervention des sociétés minières et autres augmentera probablement le taux de prévalence des infections sexuellement transmissibles (IST) et du SIDA, ainsi que le nombre de grossesses non désirées et/ou précoces. La recrudescence de cette pandémie affectera forcement les populations de l’interzone Ngoyla-Mintom. De plus, au vue de toutes les perturbations/pollutions que vont subir les ressources en eau, il est possible que le taux de personnes atteintes des maladies hydriques connaissent une certaine croissance pendant et après l’installation de ces projets dans l’interzone Ngoyla Mintom. V-4.2.12. Détérioration de la santé des employés Le mauvais état de santé des employés pourrait se manifester par les infections de toute sorte. En effet, la majorité des produits manipulés par ceux-ci sont hautement toxiques; il s’agit des hydrocarbures, des réactifs chimiques de laboratoire, des gaz toxiques générés par les divers engins, etc. L’exposition à ces produits pourrait impacter la survie des travailleurs. Cette intoxication pourrait survenir à la suite d’une inhalation ou de tout contact direct avec ces produits. En outre, les poussières qui sont abondamment soulevées en saison sèche sont d’importantes sources de maladies dont pourraient être victimes les employés et les populations riveraines. Les utilisateurs d’engins sont exposés à un certain nombre de maux dont l’audition, les courbatures, les arthroses etc. V-4.2.13. Perte des revenus aux projets miniers, forestiers et agro-industriels dès leurs fins La cessation des projets d’exploitations minières et forestières pourraient éventuellement amener les employés de ces structures à se rabattre sur les activités forestières illégales s’ils n’ont pas de sécurité sociale. En effet, à la phase de fermeture de certaines grandes sociétés d’exploitation implantées à proximité de l’interzone, les ouvriers de nouveau en chômage pourraient se convertir localement en braconnier et exploitant forestier. La conservation se trouvera ainsi compromise. 97 V-4.2.14. Erosion/décapage des sols Le sol naturel du massif forestier de Ngoyla-Mintom connaitra de fortes perturbations liées à toutes les pressions qui existent déjà et celles à venir. Les activités telles que le tracé des voies de transport, l’installation des chantiers et des sociétés entrainent une destruction du couver végétal et exposeront le sol à l’érosion. Cet impact sera particulièrement plus visible au niveau des grandes exploitations agricoles V-4.2.15. Modification du régime d’écoulement du Dja Les activités de la cimenterie impacteront le lit de la rivière Dja. De plus, la construction du barrage entrainera une perturbation de cette rivière. Ces activités entraineront la perte des habitats naturels et une perturbation de la biodiversité de la rivière Dja. V-4.2.16. Destruction et enlaidissement du paysage La présence de tous les engins dans les sites des sociétés, les soulèvements des poussières dans les différents chantiers auront un impact négatif sur le paysage pendant la période des travaux. Par ailleurs, l’ouverture des sites miniers, des carrières, la création des plantations, la construction du barrage sont des activités qui vont détruire énormément le paysage naturel de l’interzone Ngoyla-Mintom en le rendant moins attrayant que d’habitude. V-4.2.17. Intensification des conflits entre parties prenantes Dans l’interzone Ngoyla-Mintom, de nombreux conflits verront le jour suite à l’implantation des tous ces projets notamment: (i) les conflits entre les populations locales et les sociétés d’exploitation forestières, car les populations se plaignent du fait que ces sociétés déplacent les limites des UFA à leur détriment; (ii) les conflits liés à l’absence de dialogue entre les intervenants. En effet, l’absence de dialogue conduit généralement à un climat de malaise social et de mésentente entre les gestionnaires de ces projets et les populations se traduisant parfois par la destruction du matériel de travail des sociétés et des pillages. 98 V-4.2.18. Perturbations des habitudes alimentaires L’implantation de toutes ces sociétés ne peut se faire sans déplacement ou délocalisation des populations autochtones de leur site habituel. Ils se verront dans l’obligation de modifier leurs habitudes alimentaires car ils ne disposeront surement pas de toutes les ressources qu’ils utilisaient au paravent. Les peuples indigènes Baka seront encore plus affectés car vivent surtout du ramassage, de la chasse et de la cueillette. Ils se convertiront en agriculteurs et éleveurs, d’où la nécessité pour les Baka d’adopter de nouveaux comportements alimentaires. V-4.3. Synthèse des impacts associés sociaux et infrastructurels En plus des impacts précédemment décrits, il est important de présenter une synthèse des impacts associés sociaux et infrastructurels qui mériteraient d’être pris en compte en phase de montage du projet. La majorité de ces impacts associés ont été exprimés comme préoccupation des populations lors des différentes séances de consultations publiques. Les impacts associés sociaux concernent : - l’enclavement; - la faible densité de peuplement ; - le fonctionnement au ralenti des services existants ; - l’insuffisance des moyens logistiques, financiers et des ressources humaines ; - la faible capacité d’adaptation des populations par rapport aux mutations ; - le faible accès aux soins de santé primaires ; - l’insuffisance du personnel qualifié. Les impacts associés infrastructurels concernent: - l’insuffisance et la vétusté des infrastructures et équipements scolaires (salle de classe, table banc, etc …) ; - l’absence des infrastructures routières adéquates; - l’absence d’un pont sur le Dja pour faciliter la liaison Ngoyla-Mintom; 99 - l’absence de réseau téléphonique mobile et fixe à Ngoyla; - l’absence d’électricité du réseau AES-SONEL et d’adduction d’eau dans les deux arrondissements (Ngoyla et Mintom); - l’absence d’un marché à Ngoyla; - l’insuffisance et/où l’absence des pistes de collecte ou pistes agricoles. Les mesures d’atténuation de ces impacts associés sociaux et infrastructurels à savoir, la construction des routes, des écoles et des formations sanitaires, l’électrification, la construction du pont sur le Dja, etc… ne seront pas financés dans le cadre du présent projet. Toutefois, dans le cadre de l’intensification de la production animale et agricole qui sera financés par la composante 2 du projet (microprojet et AGR), la réhabilitation de quelques sections routières et des petits ponts critiques, l’ouverture de quelques pistes indispensables à l’évacuation de la production, la construction et la réhabilitation des marchés, des zones de séchage et de stockage pourront être envisagées à la limite des disponibilités budgétaires. 100 Chapitre 6. MESURES D’ATTENUATION, DE COMPENSATION ET D’OPTIMISATION: ESTIMATION DES COÛTS DE MESURE ENVIRONNEMENTALES ET SOCIALES 101 VI-1. MESURES D’ATTENUATION ET D’OPTIMISATION DES IMPACTS DES COMPOSANTES DU PROJET Cette partie du document décrit les propositions de mesure d’atténuation pour les impacts négatifs et si possible, des mesures de bonification des impacts positifs. VI-1.1. Mesures de bonification des impacts positifs - Augmentation des revenus des populations locales. Les populations qui exploitent les zones agroforestières devraient s’associer en groupe d’initiative commune (GIC), unité d’exploitation familiale agricole (UEFA), organisations des paysans (OP) et associations afin de mieux rentabiliser les ressources qui seront mises à leur disposition dans le cadre des activités de développement local en compensation à la restriction liée à la conservation d’une partie de leurs forêts. En effet, il sera question pour ces organismes d’assurer une bonne gestion pendant la période à forte production afin des les redistribuer en période de disette. La mise en place des GIC, associations locales et ONG permettrait de bénéficier des petites subventions pour les projets d’écodéveloppement. L’exécution des microprojets locaux pourrait générer des richesses qui seraient utilisées pour améliorer les conditions de vie des populations. A cet effet, la plate forme de concertation en cours de légalisation dans l’arrondissement de Mintom avec l’appui de l’ONG OPFCR de Sangmélima pourrait être un atout à cette restructuration des populations locales. Les nombreuses associations déjà existantes dans les arrondissements de Mintom et Ngoyla doivent également être capitalisées. L’étude sur la dynamique sociale apportera des solutions plus concrètes en ce qui concerne la structuration des populations. - Accroissement des revenus des communes locales Les revenus des communes locales pourront d’avantage s’accroître à travers l’investissement des fonds issus de la gestion des ZIC, des ZICGC et des forêts communautaires. Ces ressources pourraient être utilisées pour financer les projets de développement communautaire tel l’élevage des porcs, des poulets et des petits 102 ruminants, de pisciculture à grande échelle et enfin, de valorisation des valeurs culturelles. - Augmentation de l’utilisation de la main d’œuvre locale Le fonctionnement de diverses formes d’aires protégées (des ZIC et/ou ZICGC, FC) nécessitera un besoin en personnel. En effet les activités de chasse sportive nécessiteront une main d’œuvre plus ou moins importante. La main d’œuvre locale devra être privilégiée lorsqu’elle a des qualifications requises. Le fonctionnement des aires protégées prendra en compte dans son plan d’aménagement le volet lutte anti braconnage. Des cellules de lutte anti-braconnage seront créées. Elles seront chargées de veiller à la sauvegarde de la biodiversité faunistique et floristique de l’aire protégée. Des opérations de surveillance systématiques seront menées dans la périphérie de l’aire protégée sur la supervision du MINFOF, des activités de sensibilisation en direction des populations locales seront également renforcées. En plus, les activités génératrices de revenus qui seront initiées par le projet de conservation pourront détourner les populations de la chasse illégale. On pourra assister à une diminution de la pression sur les ressources fauniques de l’air protégée. Il est également à craindre que les dividendes issues de la mise en œuvre des activités d’écodéveloppement soient orientées vers l’achat des fusils à louer aux braconniers pour maximiser les gains ou la commercialisation clandestine des minutions. Les activités de sensibilisation des organisations de paysans bénéficiant ou non des appuis financiers pour la mise en œuvre des activités d’écodéveloppement doivent être organisées. - Régulation des revenus des populations locales y compris le peuple indigène Baka Les populations locales et les peuples Baka auront des revenus financiers et matériels issus de la mise en œuvre des activités d’écodéveloppement avec l’appui du projet et des bailleurs potentiels. En plus de la chasse, de la pêche, la cueillette et du 103 ramassage des produits de la forêt dans les bandes agroforestières, des activités agropastorales (agriculture et pisciculture intégrées, élevage des petits ruminants et de la volaille, apiculture et culture des champignons, construction des zones de stockage et des zones de séchage, réhabilitation des marchés et des infrastructures communautaires en générales pourront se développer. Les populations Baka qui dépendent fortement des champignons et du miel limiteront leur approvisionnement à partir de la forêt. Il est important que l’attribution des AGR permette aux populations locales de réguler leurs revenus. En effet, la répartition de ces activités leur permettra d’avoir des récoltes et des revenus tout au long de l’année et de limiter ainsi les éventuelles activités qu’elles pouvaient envisager dans l’aire protégée. - Organisation des communautés locales en groupements, GIC et autres Le regroupement des paysans pourrait les rendre plus efficace et plus productif. Il pourrait permettre aux GIC, associations et ONG de décrocher facilement les appels d’offres publics à caractère local et même national. Par ailleurs, les représentants des différentes associations locales pourraient participer à des séminaires régionaux et même nationaux. Ils devraient répercuter les leçons apprises à leurs communautés de base. On pourrait ainsi voir les capacités des acteurs locaux dans leur domaine activités renforcées. A travers les organisations locales, l’exploitation des produits de la forêt pourrait être mieux organisée ainsi que la promotion de la culture locale. VI-1.2. Mesures d’atténuation des impacts négatifs -Possibilité de conflit lié au fonctionnement des zones d’intérêt cynégétique à gestion communautaire (ZICGC) Les populations riveraines doivent être fortement sensibilisées lors des réunions participatives sur le bien fondé des procédures en vigueur du projet pour minimiser les conflits. Elles doivent être impliquées au début et pendant l’exécution du projet jusqu'à son aboutissement. 104 -Mauvaise gestion des revenus issus de l’exploitation des ZICGC et ZIC Les capacités des responsables des communes locales devraient être régulièrement renforcées en matière de management des ressources issues de l’exploitation des ZIC et ZICGC. De plus, leurs capacités doivent être également renforcées sur les différentes procédures de gestion de ZICGC ainsi que sur les directives du MINFOF en la matière. Il devrait avoir des échanges entre les communes locales et les communes des autres régions sur les techniques de gestion sous la houlette des ministères techniques impliqués. -Restriction de l’accès à diverses formes d’aires de conservation/usage à faibles impacts aux populations de Ngoyla-Mintom Les populations riveraines des aires de conservation et/ou d’usage à faibles impacts ne pourront plus bénéficier des ressources forestières du massif forestier de NgoylaMintom à leur guise. Certaines d’entre elles installées dans l’emprise du noyau central de conservation /usage à faibles impacts seront recasées et leurs activités champêtres délocalisées. En plus des indemnisations diverses des populations délocalisées, un ensemble d’activités de développement local est prévu dans la composante 2 du présent projet. L’appui à la mise en œuvre de ces activités permettra de compenser les populations riveraines qui feraient face aux restrictions diverses. En effet, une des activités importantes qui amène les populations locales à s’introduire dans les aires protégées est l’agriculture itinérante sur brûlis. Ainsi, un défi à relever est la sédentarisation de ces populations. L’organisation des activités d’afforestation ou de reforestation de vastes superficies dans les bandes agroforestières permettra de satisfaire les besoins en produit ligneux dont le bois énergie et réduire ainsi l’impact sur la forêt protégée. Les types d’activités exploitables pour le montage participatif des AGR et des micros projets sont proposés sous la forme d’un plan de développement local (PDL) (Tableau VI). Il reste entendu que les formulations des AGR et micros projets prenant éventuellement en compte certaines activités décrites dans le PDL devront faire l’objet d’une consultation avec toutes les communautés avant d’être éligibles. De plus, la budgétisation des activités du PDL est essentiellement indicative. 105 Tableau VI. Activités proposées dans le cadre du plan de développement Activités Indicateurs objectivement vérifiables (IOV) Moyen de vérification Période Lieu Responsables Coût estimatif (FCFA) Postulat/risque Organiser des campagnes de sensibilisation des populations locales sur l’importance de la conservation (**) Au moins 6 campagnes de sensibilisation sont organisées dont 3 à Ngoyla et 3 à Mintom Rapports de campagne de sensibilisation, liste de présence des participants 2012-2013 Ngoyla Mintom MINFOF Consultants 18 000 000 Renforcer / construire les structures de conservation et de stockage des produits agricoles (**) Appui au développement des cultures pérennes (cacaoyers, caféiers, palmeraie, hévéa)(**) Développer les cultures vivrières (bananeraies, macabo, patates, ignames,…) (**) 5 structures de conservation de produits agricoles sont montées -Photos des magasins -PV de réception des magasins par les chefs des villages concernés PV de mise à disposition et rapports d’exploitation 2012-2013 Ngoyla Mintom Equipe de coordination du projet Haut-Nyong & Dja & Lobo 10 000 000 Existence des structures ayant des compétences dans ce domaine (WWF,…) (partie intégrante de la stratégie de communication du projet) Site facile à obtenir 2012-2016 Ngoyla Mintom Equipe de coordination du projet Haut-Nyong & Dja & Lobo -MINADER local 40 000 000 Existence d’une grande superficie exploitable -Rapport du projet --Rapports d’exploitation 2012-2016 Ngoyla Mintom Equipe de coordination du projet Haut-Nyong & Dja & Lobo -MINADER local 30 000 000 Existence d’une grande superficie exploitable Développer les cultures maraichères (tomates, légumes,…)(**) Au moins 20 plantations communautaires sont mises sur pied. -Rapport du projet -Rapports d’exploitation 2012-2016 Ngoyla Mintom Equipe de coordination du projet Haut-Nyong & Dja & Lobo 20 000 000 Existence d’une grande superficie exploitable -Nombre et type d’intrants agricoles distribués -Nombre et type d’appui technique apporté Au moins 20 plantations communautaires existent. 106 Organiser les activités piscicoles (**) 50 étangs piscicoles sont crées Rapport de mis en place 2012-2016 Ngoyla Mintom Organiser les activités apicoles (**) Au moins 100 ruches Kenyanes sont implantées Rapport de mise en place 2012-2016 Ngoyla Mintom Organiser les activités d’élevage de bovins et des petits ruminants (**) Organiser les activités d’élevage aviaire Au moins 5 types d’élevage différents sont pratiqués dans la zone Au moins 5 types d’élevage aviaire sont pratiqués Rapport de mise en place 2012-2016 Ngoyla Mintom Rapport de mise en place 2012-2016 Ngoyla Mintom Développer l‘écotourisme (Création des ZIC et ZICGC) (**) Organiser des communautés locales en UEFA OPs, GICs assistance structuration communautaire(*) Organiser des sessions de formation aux petites notions à mettre en œuvre dans les ZICs et les ZICs GC et les aires protégées (*) Organiser et/ou appuyer la collecte des PFNL (**) Au moins 5 ZIC et ZICGC sont créés Décret MINFOF de création du ZIC et/ou ZICGC 2012-2016 Ngoyla Mintom Au moins 5 UEFA, 5 OPs, 5GICs sont mis en place Décret MINFOF ; Arrêtés préfectoraux 2012-2016 Ngoyla Mintom Au moins 6 sessions de formation sont organisées dont 3 à Ngoyla et 3 à Mintom Rapports des séances, liste de présence des participants 2012-2016 Ngoyla Mintom Au moins 20 GICs locaux travaillent sur les PFNL Rapports du projet 2012-2016 Ngoyla Mintom 107 -Equipe de coordination du projet Haut-Nyong - Dja et Lobo -Equipe de coordination du projet Haut-Nyong, Dja et Lobo -Equipe de coordination du projet Haut-Nyong & Dja et Lobo -Equipe de coordination du projet Haut-Nyong, Dja et Lobo MINEPIA local -Equipe de coordination du projet Haut-Nyong, Dja et Lobo -Responsable consultants (OPFCR et consultant communauté) 12 500 000 5 000 000 20 000 000 Existence de nombreuses zones marécageuses susceptibles de favoriser la pisciculture Accès facile au bois d’œuvre Existence d’une panoplie de plantes mellifères Milieu favorable à cette activité. 30 000 000 Milieu favorable à cette activité. 2 000 000 Milieu riche en grands et moyens mammifères 5 000 000 Existence des structures ayant des compétences dans ce domaine -Responsable consultants (OPFCR et consultant communauté) 5 000 000 Existence des structures ayant des compétences dans ce domaine Equipe de coordination du projet Haut-Nyong & Dja & Lobo 40 000 000 Zone riche en PFNL Créer des fermes agroforestières (**) Au moins 6 fermes agro forestières sont créées dont 3 à Ngoyla et 3 à Mintom Au moins 20 leaders sont formés dont 10 à Ngoyla et 10 à Mintom Rapports du projet 2012-2016 Ngoyla Mintom -Responsable Consultants 60 000 000 Existence d’une grande superficie exploitable Rapports de formation, certificats de formation 2012-2013 Ngoyla Mintom -MINFOF -Consultant 5 000 000 Existence des structures ayant des compétences dans ce domaine Au moins 30 autorités sont sensibilisées 2012-2013 Ngoyla Mintom Consultants 3 000 000 Disponibilité des autorités Au moins deux réunions d’information sont organisées Rapports de réunions de sensibilisation, liste de présence des autorités sensibilisées Rapports des réunions d’information, liste de présence 2012-2013 Ngoyla Mintom Consultants 5 000 000 Existence des structures ayant des compétences dans ce domaine (pris en compte dans le package de communication) Organiser le suivi et l’assistance au montage technique et financier des AGR(**) Au moins 4 séances d’assistance techniques sont organisées Rapports des séances, dossiers techniques et financiers 2012-2016 Ngoyla Mintom Consultants 8 000 000 Existence des structures ayant des compétences dans ce domaine (sera pris en compte dans le package à sous-traiter) Renforcer les capacités des autorités communales et des leaders Au moins 30 autorités et 30 leaders formés Rapports des séances de renforcement des capacités, photos, listes de 2012-2014 Ngoyla Mintom Consultants 10 000 000 Existence des structures ayant des compétences dans ce domaine (pris en compte dans le package de communication et le Renforcer les capacités managériales des leaders communautaires et en lançant la procédure d’appel d’offre et de soumission (*) Sensibiliser les autorités locales des arrondissements de Ngoyla et Mintom sur l’approche AGR(**) Organiser des réunions d’information des communautés locales sur l’importance et les objectifs des AGR(**) 108 communautaires sur les procédures de fonctionnement des ZIC, ZIC GC et de l’utilisation des diverses redevances (mécanisme de partage des coûts)(*) Identifier les sites touristiques potentiels (**) personnes formées 4 sites touristiques sont identifiés Construire quelques itinéraires pour les touristes(**) Au moins 4 itinéraires sont construits Consolider les plates formes de concertation existante des différents acteurs(*) Expérimentation de la fabrication et distribution des foyers améliorés (**) 2 cadres de concertations existent et fonctionnent 100 foyers améliorés sont fabriqués et distribués dont 50 à Ngoyla et 50 à Mintom Photos, plaquette de présentation des sites touristiques -Plan du site -Photos -Rapports Rapport de tenue des réunions, listes de présences des parties prenantes -Photos -Rapports package à sous-traiter) 2012-2016 Ngoyla Mintom 2012-2016 Ngoyla Mintom 2012-2014 Ngoyla Mintom 2012-2013 Ngoyla Mintom Total Equipe de coordination du projet Haut-Nyong & Dja & Lobo Equipe de coordination du projet Haut-Nyong & Dja & Lobo Equipe de coordination du projet Haut-Nyong & Dja & Lobo Equipe de coordination du projet Haut-Nyong & Dja & Lobo Consultants 5 000 000 Existence d’une grande superficie exploitable 2 000 000 Existence d’une grande superficie exploitable 2 000 000 Existence des structures ayant des compétences dans ce domaine 2 500 000 335 000 000 * Prévu pour financement sous Composante 1 ** Prévu pour financement sous Composante 2 109 - Intensification des conflits populations animaux Dans l’interligne Ngoyla Mintom, de nombreux conflits relatifs à la destruction des cultures par les animaux en provenance des sites de conservation sont observables. Considérant l’existence d’un vide juridique jusqu'à ce jour dans la Loi forestière (N° 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche) relative au dédommagement des personnes et des biens victimes des attaques par les animaux sauvages, l’état doit définir clairement les modalités de dédommagement des personnes et de réparation des dégâts causées, par les animaux dans la loi forestière qui est en cours de révision. De plus, dans le cadre du présent projet, il serait indispensable d’envisager des compensations par les communes des arrondissements de Ngoyla et Mintom en cas de destruction par les animaux. Les ressources générées par la gestion des ZICs, ZICGCs et la vente de services environnementaux pourraient en partie contribuer à ces compensations diverses. - Intensification des conflits entre parties prenantes Des conflits de leadership et de partage de revenus liés à la gestion des ZICs, ZICGCs et des AGR pourraient être intensifiés pendant la mise en œuvre du projet. Il serait par conséquent indispensable de renforcer les capacités managériales des leaders communautaires et d’organiser des sessions relatives aux mécanismes de partage des revenus. - Perturbation de comportement alimentaire et sédentarisation Les restrictions imposées aux populations locales par rapport à l’exploitation de leur forêt entraîneront tout au moins en partie la perturbation des comportements alimentaires. Les activités à introduire dans le plan de développement local doivent nécessairement permettre de limiter cet impact. En effet, les activités d’élevage, d’agriculture, la création des jachères améliorées permettront aux populations locales y compris le peuple indigène Baka de reconstituer progressivement leur milieu naturel au niveau des bandes agroforestières. 110 - Risque d’émergence de Zoonoses L’Etat doit sensibiliser les populations sur la conduite à suivre en cas d’apparition des zoonoses telles que l’Ebola, l’anthrax et autres épidémies. Il devrait mettre en place un système d’alerte pour prévenir et évacuer les zones affectées par les zoonoses. VI-1.3. Synthèse des impacts négatifs des activités proposées dans le PDL et mesures d’atténuation La prise en compte éventuelle des activités proposées dans le plan de développement local précédemment décrit aura forcement des impacts sur les différentes composantes de l’environnement. De plus, certaines activités prévues dans le cadre des AGR et des micro-projets généreront également des impacts sur les différentes composantes de l’environnement. Par ailleurs, la construction et le fonctionnement des bases vie ne sont pas sans impacts sur les composantes de l’environnement. D’où la nécessité de présenter dans cette partie, l’ensemble non exhaustif des impacts qui seront générés et leurs mesures d’atténuation. L’application systématique du formulaire environnemental et social à chaque activité d’écodéveloppement qui sera retenue avec la participation des populations locales, permettra de prendre en compte des petites mesures nécessaires à la protection des différentes composantes de la zone d’influence du projet. Un échantillonnage des mesures applicables est présenté dans les tableaux XI et XII. Tableau VII. Appui aux activités agricoles et pastorales. Impacts négatifs Contamination des d’approvisionnement en eau Dégradation des sols Mesures d’atténuation sources -protéger les sources souterraines contre le ruissèlement des eaux de surface ; -éloigner les latrines, fosses sceptiques, lieux d’aisance traditionnelle et enclos d’élevage; des sources d’approvisionnement en eaux -éviter l’infiltration de contaminants d’origine humaine et animale dans les eaux de ruissèlement. (salinisation, -Système de drainage profond; 111 acidification…) -promotion de l’usage de la fumure organique. Risques sanitaires -Lutte intégrée contre les ennemis de cultures -sensibilisation des différents acteurs; -application des mesures du Plan de gestion des pestes et pesticides. Contamination de la biodiversité aquatique Eviter toute introduction d’un contaminant dans les milieux aquatiques Bonne gestion des déchets biomédicaux Risque de contamination par les produits solides et liquides issus des postes chimiques vétérinaires, des centres et autres parcs de vaccination du bétail. Perte des animaux du fait de l’ingestion des plantes contaminées Resistance des ravageurs du fait de l’utilisation continue des produits phytosanitaires (Chimiorésistance) Risque d’introduction des semences OGM Risque d’inégalité social entre les Genres Risque d’introduction d’espèces invasives, des maladies/parasites Déboisement Intoxication alimentaire Application des mesures du Plan de gestion des pestes et pesticides Lutte intégrée contre les ennemis de cultures -Commander les semences améliorées localement ou dans les pays de la sous région; Accroître la collaboration avec les instituts de recherche agronomique (ICRA, ITRAD, IRAD); -Contrôle de qualité par test de germination. - Campagne d’information sur les objectifs du projet et les groupes cibles. -prise en compte de la question de genre (Appliquer le système de ‘’Gender Balance’’) -Commander les semences améliorées localement ou dans les pays de la sous région; accroître la collaboration avec les instituts de recherche agronomique (ICRA, ITRAD, IRAD). Réaliser des défrichements améliorés -Veiller que les semis soient effectivement utilisées dans les parcelles identifiées; -empêcher la création de nouvelles parcelles; -informer et sensibiliser les populations (utilisateurs et éleveurs) sur les risques d’intoxication; 112 -diagnostique des maladies et surveillance épidémiologique -Utilisation des produits chimiques (engrais -organiser des sessions IEC/ CCC et produits phytosanitaires) -Dégradation de la fertilité des sols -Appliquer les méthodes de restauration des -Perte de biodiversité terres endommagées (jachère assolement, rotation culturale, compostage) -promouvoir les défrichements améliorés -lutte contre la déforestation et la dégradation des sols -techniques culturales améliorées -Recrudescence du paludisme -Éviter la stagnation des eaux; -session CCC sur les risques de maladies dues à l’eau et les moyens de traitement. -Mauvaise manipulation de vaccins et -Contrôle de la filière d’approvisionnement aliments de volaille en intrants vétérinaires. -Formation des bénéficiaires sur suivi prophylactique des animaux -Risque de contamination, risque -Diagnostique des maladies et surveillance d’intoxication et pollution multiforme par les épidémiologique; intrants vétérinaires -bonne identification des maladies et parasites; -formation des bénéficiaires sur les méthodes de diagnostique de surveillance et application des vaccins; - application rationnelle des traitements -bonne gestion des déchets et emballages vides; -informer et sensibiliser les populations sur les risques de maladies et les moyens de traitement. Tableau VIII. Construction/réhabilitation des infrastructures communautaires. Impacts négatifs Déplacement des populations Risque de conflits fonciers Mesures d’atténuation - éviter les sites qui nécessiteront le déplacement; -recasement préalable des personnes affectées ; - dédommagement préalable. -Négociation à l’amiable impliquant les autorités communales; -exiger l’établissement des PVs de d’acquisition des terres ou de cession; 113 Contamination de la nappe phréatique, pollution des eaux de surface Risques d’accidents liés à la non fermeture des puits Déplacement des marchands Perturbation des habitudes des bénéficiaires Risque de propagation des IST/VIH SIDA Contamination et enlaidissement des sols par les déchets provenant des matériaux et produits utilisés pour la construction Dégradation des sols -ouvrir au niveau de chaque commune d’arrondissement des registres de plaintes; -les PVs de règlements des litiges rigoureusement classés au niveau des mairies avec copies chez les chefs de base des AEP. -Protection de la nappe durant les travaux; -protection du périmètre de captage; conformément à la réglementation; -analyse de la qualité des eaux avant l’exploitation des puits (analyse physicochimique et bactériologique); -surveillance trimestrielle de la qualité des eaux (analyse physico-chimique et bactériologique) -Prévoir un dispositif pour fermer les puits; -construction des margelles; -dispositif d’évacuation des eaux usées. Aménager au préalable un site provisoire d’accueil des marchands. -Bien identifier les usagers; -Protéger les droits d’usages traditionnelles et durables des forêts; -sensibiliser et proposer des mesures de compensation. -Elaborer les modules de formation des leaders communautaires; -élaborer et produire le matériel socio éducatif; -former les leaders communautaires; -organiser des campagnes de sensibilisation des travailleurs du projet et des populations riveraines; -organiser des tests de dépistage gratuits ; -mise à disposition permanente des préservatifs sur les marchés locaux et dans les installations de l’entreprise; -formation des pairs éducateurs. -Bonne organisation du chantier, nettoyage approfondi après les travaux; -mise en place d’un bon service de collecte et de dépôt des déchets; -aménager des dispositifs de rétention des déchets liquides (rejets de carburants, huiles de vidange, eaux usées diverses). -Application des moyens physiques de 114 stabilisation; -Reboisement Contamination des sources -Fosse entièrement bétonnée; d’approvisionnement en eau par les latrines: -fosse ventilée par un tuyau PVC de diamètre -contamination des eaux souterraines par les 110; latrines; -prévoir la construction des latrines a une - Pollution de l’eau des cours d’eau distance d’au moins 50 m des cours d’eau. avoisinant les latrines Infiltration des eaux souillées dans les puits Protection de la nappe contre les eaux de ruissèlement de surface par l’entreprise d’une bâche ou d’un film polyane Pollution de l’air par les poussières et autres -Arrosage constant des sites des chantiers de particules générées construction; -maintenir les engins et la machinerie en bon état de fonctionnement afin de minimiser les émissions gazeuses. -Fournir des équipements de protection individuel (Cache nez, botte, gants, etc…) Accidents de construction (risques de chute -Construction des dalles de franchissement et dans les caniveaux à ciel ouvert, risque des gardes fous le long des excavations; d’accidents lies à la circulation des engins) -pose des plaques de signalisation des travaux, l’organisation du passage alternatif des véhicules, la plaque d’informations sur les travaux avec délais de livraison et entrepreneur; -port des équipements de protection individuel (cache nez, bottes, gants…); -prévoir les moyens médicaux d’intervention pour les premiers soins; -bonne signalisation des chantiers; -protection des chantiers à la phase de construction. Comblement des lits des cours d’eau Bonne gestion des déblais de construction avoisinant les zones de construction Destruction des habitats des animaux, perte Identifier, localiser et épargner les habitats de la microfaune d’espèces rares et menacées d’extinction Perte du couvert végétal -Adopter des pratiques de coupe permettant la régénération naturelle des forets; -attribuer des compensations financières aux particuliers dont les arbres fruitiers seront abattus; -éviter le déboisement et la destruction de la végétation à l’intérieur des sites d’importance écologique; 115 - utiliser de façon raisonnable de bois de construction. Risques de transformer les cours d’eau Mise en place d’un bon système de gestion des avoisinant en dépotoir déchets solides et liquides dans les marchés, abattoirs, usines de transformation, … Risques sanitaires -Eviter tout ce qui peut être à l’origine de la prolifération des agents vecteurs de maladies (dépôts sauvages de déchets, mares d’eau stagnantes…) - Promouvoir l’équité; Accès inégal -réglementer l’utilisation par des accords. Insécurité -Protection des propriétés; -prise en compte les stratégies de sécurité dans les accords. VI-1.4. Perte du patrimoine culturel physique La restriction voir l’interdiction d’accès aux populations locales à certaines ressources culturelles physiques du massif forestier de Ngoyla Mintom en raison de la conservation, la perte éventuelle de certaines de ces ressources liée à l’intensification des activités agropastorales au niveau des bandes agroforestières, méritent une attention particulière. Il serait donc indispensable: (i) de réaliser avec l’implication des populations locales, une étude préalable en vue de l’identification et du repérage des sites sacrés, des vestiges culturels, archéologiques; (ii) les sites précis des aires de conservation n’étant pas encore connus, il reste possible d’envisager l’exclusion des zones présentant des ressources culturelles physiques identifiées des sites destinés à la conservation et à certaines activités d’écodéveloppement; (iii) une autre possibilité serait de maintenir ces ressources culturelles dans les sites destinés à la conservation et accorder un accès réglementé aux populations locales; (iv) une autre alternative pour le gouvernement serait de maintenir les ressources culturelles dans les sites de conservation, d’interdire formellement l’accès et de dédommager les populations locales concernées par rapport à cette restriction; (v) pendant la préparation des plans d’aménagement, il serait important de s’assurer que les sites culturels identifiés sont bien protégés; (vi) un renforcement des capacités du gouvernement (cellule environnementale et sociale) sur la reconnaissance et l’identification des ressources 116 culturelles physiques pourrait également être envisagé ainsi que la signature d’un code éthique par toutes les parties prenantes en vue de préserver et gérer durablement les sites à haute valeur culturelle et/ou de conservation. VI-2. Mesures d’atténuation des impacts cumulés négatifs et d’optimisation des impacts cumulés positifs VI-2.1. Mesures d’optimisation des impacts cumulés positifs VI-2.1.1. Développement des infrastructures sociales Afin de compenser les dégâts causés sur l’environnement de Ngoyla-Mintom, les différents projets miniers et autres s’engagent à construire des infrastructures sociales notamment les écoles, les centres de santé, les maisons, puits, forages… Pour renforcer toutes ces actions, il serait souhaitable de: - sensibiliser les populations sur leurs droits et devoirs et sur les opportunités offertes par le projet; - faire profiter aux populations des infrastructures mises en place telles que les moyens de liaison (téléphone, radio), la fourniture de l’eau et de l’électricité; - sensibiliser l’entreprise pour que le recrutement des ouvriers se fasse au fur et à mesure qu’ils arrivent dans les villages, pour permettre aux jeunes de tous les villages de profiter de la manne offerte par les emplois du projet; - encadrer les populations pour qu’elles sachent faire bon usage des fonds qui leur seront versés dans le cadre des indemnisations; - règlementer l’utilisation des ouvrages hydrauliques pour alimenter les populations riveraines en eau potable (puits d’eau potable, forages); - solliciter du maître d’ouvrage et de l’entreprise que les matériaux démantelés et non réutilisables par l’entreprise soient rétrocédés aux localités bénéficiaires : pour cela il faudra définir clairement au démarrage du chantier les règles de rétrocession pour éviter des conflits post rétrocession. Toutes les bases devront être construites en matériaux démantelables. 117 VI-2.1.2. Développement des infrastructures économiques et amélioration du type et des coûts de transport Les mesures d’optimisation préconisées pour développer des infrastructures économiques et améliorer les transports sont les suivants: - informer et sensibiliser les populations sur les opportunités économiques s’ouvrant à elles avec l’opérationnalisation de la route; - encadrer et renforcer les capacités des populations riveraines et surtout celles bénéficiaires des indemnisations sur l’utilisation efficiente et efficace des ressources perçues; surtout de façon à orienter celles-ci vers des investissements générateurs de revenus ; - solliciter du maître d’ouvrage et de l’entreprise que les matériaux démantelés et non réutilisables par l’entreprise soient rétrocédés aux localités bénéficiaires : pour cela il faudra définir clairement au démarrage du chantier les règles de rétrocession pour éviter des conflits post rétrocession. Toutes les bases devront être construites en matériaux démantelables et de préférence avec les conteneurs pouvant servir plus tard aux riverains comme local pour leurs activités économiques. VI-2.1.3. Amélioration de la qualité de vie des populations suite à la création des routes L’exécution des mesures d’optimisation suivantes pourra contribuer à augmenter les revenus ainsi que la qualité de vie des populations: - privilégier la main d’œuvre locale lorsqu’elle a des qualifications requises; - rendre transparente la politique de recrutement; - informer les populations sur les opportunités d’emplois qui leur sont offertes; - afficher les opportunités d’emplois qui sont offertes aux populations à des endroits de grande fréquentation en l’occurrence les chefferies, les marchés, les églises, etc.; - sensibiliser les populations sur les opportunités de marchés qui s’offrent à elles; - sensibiliser les populations à contribuer à l’éducation de leurs enfants afin qu’ils acquièrent des compétences leur permettant de postuler à divers niveaux. 118 VI-2.2. Mesures d’atténuation des impacts cumulés négatifs VI-2.2.1.Réhabilitation des terres dégradées La reconstitution des terres dégradées dans l’interzone suite aux activités des sociétés minières nécessitera entre autres: - l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de revégétalisation des terres dégradées ; - la prise des mesures appropriées pour arrêter le phénomène d’érosion du sol en mettant des plantes de couverture sur les zones susceptibles de subir les effets de l’érosion: talus/déblais; - le traitement et le stockage des résidus solides (neutralisés) de l’exploitation minière pour combler les fosses minières ; - la conversion des sites détériorés en habitat faunique (faire de la pisciculture dans les fosses minières); - le développement et la vulgarisation des techniques de reconstitution des sols (après l’exploitation minière pour maintenir à la surface l’horizon riche en potentiel végétatif ou séminal édaphique); - la mise en place des stratégies efficaces de conservation des terres dégradées pour conserver et maintenir la productivité à un niveau acceptable; - le respect des normes d’intervention en milieu forestier lors des opérations d’ouverture des emprises: par exemple, couper sans déraciner toute végétation, arbre arbuste poussant dans l’emprise. La coupe se fera au ras du sol (entre 5 et 10 cm). Cette reconstitution des terres permettrait d’éviter les dégâts causés par l’érosion. Les sociétés minières auront également la responsabilité de refermer toutes les fouilles réalisées lors des activités de mise en œuvre des permis d’exploration dans la zone d’implantation du projet de conservation. 119 VI-2.2.2. Perte de l’écosystème suite à la construction du barrage sur la Mekin Afin d’atténuer les dégâts causés par la construction de ce barrage dans la zone d’intervention du projet de conservation, il serait indispensable de mettre en place dans le présent projet une cellule de suivi du niveau de mise en œuvre des mesures de sauvegarde environnementale et sociale. Cette cellule aura la responsabilité de sensibiliser les autres acteurs sur la nécessité de la mise en œuvre effective des mesures d’atténuation déjà prévues dans les PGES respectifs. VI-2.2.3. Perturbations du climat local La mise en œuvre des activités connexes dans et autour de la zone du projet entrainera forcement une émission des GES, notamment le CO2. Toutes ces émissions sont de nature à contribuer à la perturbation du climat de la zone de conservation. En conséquence, les autres acteurs doivent être sensibilisés sur: • la réduction des émissions des GES qui sont les principaux responsables de la perturbation du climat ; • le reboisement des espaces détruits par les activités humaines ; • la nécessité d’une contribution financière d’approvisionnement du Basket Fond en guise de compensation à cette perturbation. VI-2.2.4. Réduction du braconnage Face à la recrudescence du braconnage liée aux opportunités offertes par la réalisation des autres acteurs intervenant autour et dans le site du projet de conservation (sociétés minières, cimenterie, etc…), la cellule de suivi des mesures environnementales doit sensibiliser les autres acteurs sur un certain nombre de mesures à prendre systématiquement en compte. Parmi ces mesures nous pouvons citer: - l’interdiction de la chasse autour des sites d’exploitation minière ; - l’interdiction du transport de la viande de brousse dans les véhicules dans cette localité; - le développement de nouvelles sources de protéines animales ; - l’accroissement du contrôle forestier et des actions de lutte contre le braconnage 120 - la prohibition de la chasse et l’interdiction de la consommation d’animaux sauvages par les ouvriers des sociétés; - l’interdiction pour les ouvriers de tuer les animaux qui seraient en fuite suite aux activités du projet car ils pourront coloniser d’autres endroits, ce qui permettra aux populations riveraines de jouir de leurs droits d’usage ; - la sensibilisation des populations riveraines et les employés sur la lutte contre le braconnage et les dégâts du braconnage excessif. VI-2.2.5. Réduction de la perte de la biodiversité La mise en œuvre des activités connexes dans et autour de la zone du projet de conservation entraîneront forcement des pertes de la biodiversité. D’où la nécessite pour la cellule de suivi environnemental, de sensibiliser ces entreprises à la mise en œuvre effective des mesures de sauvegarde prévues dans le PGES. Une priorité sera accordée notamment: • au reboisement des zones dégradées par l’exploitation minière, forestière et agricole ; • à la domestication des espèces végétales menacées d’extinction ; • à la réintroduction des espèces animales menacées d’extinction, des espèces menacées et des espèces vulnérables; • au respect des normes d’intervention en milieu forestier notamment en ce qui concerne les techniques de coupe respectueuses de l’environnement (Art. 78 à 82 de la Loi forestière) lors des opérations de dégagement de l’emprise: par exemple, couper sans déraciner, toute végétation, arbre, arbuste poussant dans l’emprise. La coupe se fera au ras du sol entre 5 et 10 cm; • au respect de l’emprise de la route et la limitation de la superficie pour l’implantation de la base de vie; • la sensibilisation des populations riveraines sur les pratiques agricoles écologiques comme l’agroforesterie; • l’interdiction d’installer des bases vie, la base chantier et les aires de stockage à proximité des zones humides (marécages), qui constituent des habitats naturels pour la faune notamment les grands mammifères ; 121 • la motivation à travers les organisations paysannes, la pratique de l’élevage par les populations pour satisfaire la demande en protéines animales. Pour limiter le désagrément ou les conflits qui peuvent survenir de l’abattage des PFNL, il est conseillé : - d’informer les populations sur la nature des arbres à abattre afin qu’elles puissent récolter les produits à temps ; - d’appuyer les populations à travers les organisations paysannes dans la mise en place des pépinières des arbres qui jouent un rôle dans la production des PFNL. VI-2.2.6. Nuisance sonore Cet impact est inévitable et aura des effets sur la santé, la tranquillité des ouvriers et des populations riveraines. La zone du projet de conservation subira d’importantes perturbations sonores dues aux activités des autres acteurs dans et autour du site. Pour atténuer cette perturbation, une fois de plus, la cellule de suivi des mesures de sauvegarde sera interpellée. En effet, les membres de cette cellule doivent veiller au respect strict des mesures prévues dans le PGES. Parmi ces mesures on peut citer: - la fourniture des caches ouïes (bouchons d’oreilles) aux ouvriers travaillant aux abords des sources de bruit; - la sensibilisation des conducteurs, abatteurs et ouvriers sur le port des caches ouïes; - la sensibilisation des conducteurs sur le respect des instructions relatives à l’utilisation des klaxons à la traversée des villages de jours comme de nuit; - l’arrêt des moteurs des engins et véhicules stoppés; - l’entretien des engins et véhicules loin des habitations et de préférence en journée; - la création d’une zone tampon au sein des corridors de transport; - la veille aux bonnes mesures de contrôle des bruits et des vibrations des véhicules, appareils et engins; - la sensibilisation des conducteurs /automobilistes sur l’usage réglementé des klaxons. 122 VI-2.2.7. Perte des cultures, diminution des espaces cultivables et du patrimoine culturel La mise en place de toutes ces sociétés ne peut se faire sans déplacer les populations riveraines dans et autour du site. Il sera donc nécessaire: • d’estimer les valeurs des cultures détruites conformément à la réglementation en vigueur ; • de procéder aux indemnisations des populations avant le démarrage des travaux pour les cultures et les habitations touchées; • de soutenir les microprojets de développement agricole des populations riveraines et y renforcer leurs capacités; • de réaliser une étude préalable de l’identification et de repérage des sites sacrés, des vestiges culturels, archéologiques et éviter de les détruire autant que faire se peut ; • de former le responsable environnement et social de l’entreprise sur la reconnaissance des vestiges archéologiques qui pourraient être mis à nus par les travaux impliquant les mouvements de terre notamment les dégagements, les fouilles, l’ouverture des voies d’accès et l’exploitation des sites d’emprunts; • de sensibiliser les employés sur l’importance de la préservation du patrimoine culturel et archéologique. La mise en œuvre de toutes ces mesures devra être suivie par le MINFOF. VI-2.2.8. Pollution des eaux de surface et des eaux souterraines Pour éviter et/ou réduire la pollution des eaux de surface et des eaux souterraines, il serait souhaitable pour les sociétés implantées dans et autour du site de conservation, de mettre en œuvre des mesures d’atténuation prévues dans leur PGES respectif. Les mesures ci-après doivent être prises: - traiter les eaux usées provenant des usines (minières, agro-industries, barrages, cimenteries…) avant leur rejet dans la nature suivant les normes environnementales prescrites par la loi cadre de 1996 au Cameroun ; 123 - choisir un site situé à au moins 50 m d’un cours d’eau pour la construction de la base de vie ; - respecter les bonnes pratiques de manipulation des produits ; - sensibiliser le personnel sur les conséquences des déversements des produits toxiques ; - laver et vidanger les véhicules et engins dans les établissements agréés ou dans les structures adéquates aménagées sur le site ; - prohiber le lavage des véhicules et engins au abord des cours d’eaux ; - stocker et transporter le carburant et les huiles dans des récipients étanches et les entreposer sur des surfaces bétonnées et à l’abri des intempéries ; - récupérer les huiles usées pour leur recyclage ; - utiliser les produits dépolluants en cas de déversement accidentel ; - éviter la mise en dépôt des matériaux déblayés à proximité des cours d’eau ; - bétonner les aires d’entretien et de maintenance des véhicules et des engins. VI-2.2.9. Pollution atmosphérique/Modification de la qualité de l’air Pour atténuer la pollution de l’air, il faudrait systématiquement : - arroser les routes, les chantiers miniers pour éviter le soulèvement des poussières lors du déplacement des véhicules et des engins ; - mettre en place des dispositifs pour filtrer les fumées émises par les appareils des sociétés (cas de la cimenterie); - procéder au contrôle et vérification régulier et systématique de tous les éléments filtrants des véhicules et engins utilisés; - s’approvisionner en carburants et lubrifiants dans les établissements agréés; - faire des visites techniques des engins et véhicules utilisés conformément à la réglementation en vigueur ; - éteindre systématiquement les moteurs des engins et véhicules lorsqu’ils ne sont pas en fonction; 124 - arroser la route à la traversée des habitations et des agglomérations si les travaux ont lieu en saison sèche; - rendre le port du masque obligatoire aux ouvriers dans les sites susceptibles de produire des poussières ou des gaz toxiques et les sensibiliser sur la nécessité de son port; - éviter de brûler les débris industriels ou de végétation sur le chantier car leurs effets produisent des gaz toxiques; - protéger les sites d’utilisation des composés organiques volatiles. VI-2.2.10. Pollution du sol La protection des sols contre les pollutions chroniques ou accidentelles par les hydrocarbures, les lubrifiants, les produits chimiques…, nécessite de: - mettre en amont des dispositifs d’urgence de traitement des produits toxiques avant leur rejet dans la nature; - laver les voitures et engins dans des stations équipées pour de telles opérations; - vidanger des véhicules et engins dans les établissements agréés; - stocker et transporter le carburant, les huiles et autres produits chimiques toxiques dans des récipients étanches (bidons) et les entreposer sur des surfaces bétonnées et à l’abri des intempéries; - récupérer les huiles usées pour leur recyclage; - utiliser les produits dépolluants en cas de déversement accidentel; - éviter le déversement au sol de tous ces produits (hydrocarbures, produits de laboratoire, béton bitumeux, etc.); - bétonner les sols dans les aires d’entretien et de maintenance des engins et des véhicules. VI-2.2.11. Pollution par les métaux lourds (Fer, Sulfure de fer, Aluminium, Cobalt, Nickel) Pour éviter ou réduire la pollution par les métaux lourds, les sociétés susceptibles de produire des métaux lourds polluants doivent traiter ces polluants par les techniques 125 de phytoremédiation ou mettre en place des mini-stations de traitement des effluents avant leur déversement dans la nature. VI-2.2.12. Afflux des populations vers les sites des projets miniers et forestiers L’implantation des sociétés minières et bien d’autres activités dans et autour du massif forestier va entraîner un afflux des populations à la recherche d’un emploi. Cet effet de masse aura pour corollaire l’insécurité, la recrudescence des IST/VIH/SIDA, des grossesses précoces et non désirées. Tous ces impacts, qui affecteront à coup sûr le projet de conservation doivent être minimisés à travers la mise en œuvre des mesures prévues par les PGES des différents acteurs. VI-2.2.13. Modification du régime d’écoulement du Dja Afin de réduire, de modifier ou d’éviter le régime d’écoulement du Dja, il faut: - curer régulièrement les ouvrages par le dégagement constant de tous les débris végétaux et solides ainsi que les gravillons non fixés obstruant ces ouvrages d’art; - éviter d’installer l’aire de stockage des divers rebus à proximité des cours d’eau; - respecter les normes d’intervention en milieu forestier notamment en ce qui concerne les techniques de coupe respectueuses de l’environnement (Art. 78 à 82 de la Loi forestière) lors des opérations de dégagement de l’emprise : par exemple, couper sans déraciner toute végétation, arbre arbuste, poussant dans l’emprise. VI-2.2.14.Restauration de la beauté du paysage La restauration du paysage perturbé nécessitera une réhabilitation du milieu. On pourra: - stocker les terres arables à des endroits précis afin de les étaler plus tard dans des zones dénudées; - limiter l’emprise de la route à l’espace strictement nécessaire à la construction de la route notamment à 7,5 m; - respecter les normes d’intervention en milieu forestier notamment en ce qui concerne les techniques de coupe respectueuses de l’environnement (Art. 78 à 126 82 de la Loi forestière) lors des opérations de dégagement de l’emprise : par exemple, couper sans déraciner toute végétation, arbre et arbuste poussant dans l’emprise. La coupe se fera au ras du sol entre 5 et 10 cm; - former et sensibiliser les ouvriers en technique d’ouverture des pistes d’accès, d’abattage et de débardage, de terrassement, de même que les sous-traitants éventuels aux techniques d’entretien de l’emprise respectueuse de l’environnement; - combler les fosses minières avec la terre et reboiser; - procéder à la culture des plantes de couverture sur les zones susceptibles de subir les effets de l’érosion : déblais / talus. 127 Chapitre 7. PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL; GESTION ET SUIVI DE LA MISE EN OEUVRE 128 VII-1. Plan de gestion environnementale et sociale Le PGES décrit les mesures, les actions et moyens qui seront mises en application au cours des phases de conception, de construction et d’exploitation du projet. Le PGES a aussi pour but de s’assurer que les préoccupations et les attentes des administrations et des populations locales face au projet, notamment celles exprimées lors des consultations publiques et des séminaires de restitution, seront prises en compte. De façon plus spécifique, le PGES vise: • la prévention des risques sur l’environnement et le social; • le respect des normes, de la réglementation, du savoir-faire et des bonnes pratiques ; • l’usage de technologies appropriées et d’équipements en bon état de fonctionnement ; • la réalisation d’activités selon les principes de saine gestion ; • la mise en œuvre de mesures de surveillance et de contrôle de risques environnementaux et sociaux ainsi que des moyens de prévention ou de correction en cas d’événement pouvant potentiellement présenter de dangers pour la santé de l’environnement et des communautés bénéficiaires; • la conception et la réhabilitation d’un projet répondant aux normes environnementales et sociales nationales et internationales. Le succès de l’application du PGES exige que les mesures proposées soient mises en œuvre de façon concertée par les différentes parties prenantes du projet. Le PGES est donc un processus qui permet aux autorités concernées d’assurer la conformité du projet et de prendre en cas de non-conformité, des actions correctives. La spécificité de ce PGES est que les activités propres de conservation génèrent très peu d’impacts négatifs. Toutefois, la mise en œuvre du projet de conservation pourrait être sérieusement affectée par un très grand nombre d’impacts négatifs dont la responsabilité incombe aux multiples acteurs installés dans et autour de la zone du projet. Les impacts cumulés susceptibles d’influencer le projet de conservation ont dont été répertoriés, et leurs mesures d’atténuation proposées dans le présent plan de 129 gestion. Toutefois, la responsabilité fiduciaire de leur mise en œuvre incombe aux différentes structures qui génèrent ces impacts. Le projet de conservation prendra tout de même en charge, les frais de fonctionnement d’une cellule d’environnement et sociale chargée de suivre d’une part la mise de œuvre des mesures de sauvegarde environnementales et sociales en vue de minimiser les impacts liés au projet de conservation et d’autre part, sensibiliser les acteurs sur la nécessité de mettre en œuvre les mesures qui sont déjà prévues dans les PGES respectifs. 130 Tableau IX. Plan de gestion environnementale et sociale (PGES) des composantes N ° Mesures envisagées Objectifs spécifiques Respons ables de mise en œuvre Lieu de mise en œuvre Création d’une nouvelle aire protégée dans l’interzone de NgoylaMintom La main d’œuvre locale sera privilégiée quand elle a des qualifications requises Accroitre le nombre d’aires protégées -MINFOF NM Améliorer le niveau de vie des populations locales et contribuer a la formation des ressources humaines locales MINFO F ONG (WWF, UICN) Financement des AGR Définir / étendre les bandes agroforestières/ MINFO F (WWF, UICN) Impacts potentiels 1 2 3 Augmentation du nombre d’aires protégées sur le territoire Augmentation de l’utilisation de la main d’œuvre locale Augmentation des revenus des populations locales Aménager un cadre pour l’activité des populations Périod e de mise en œuvre 20122014 Indicateur de suivi Coût de la mesure Responsable de suivi Moyen de vérification Le décret de création de l’aire protégée est signé PM MINFOF Rapport Décret de création Plan de zonage Carte ONG (WWF, UICN WCS..) ONG (WWF, UICN..) Interzone NM 20122014 Nombre de jeunes locaux recrutés PM ONG Rapport d’enquêtes et d’entretien 20122014 - Superficie de la bande agro-forestière -2 Bandes agroforestières sont délimitées, 1 à Ngoyla et 1 à Mintom PM MINFOF Actes de délimitation Plan de zonage Cartes GIC et associati ons locales Interzone NM GIC et associati ons locales 131 4 5 Augmentation du nombre des ZIC, ZICGC et forêts communautaires Possibilité de conflits (ZIC et ZICGC) Délimitation des ZIC et/ou ZICGC et des forêts communautai res -Prévention des conflits par la sensibilisatio n des populations lors des réunions participatives sur le bien fondé du projet Améliorer le niveau de vie des populations locales Gérer les conflits éventuels MINFO F Interzone NM 20122014 ONG (WWF, UICN) GIC et associati ons locales MINFO F Interzone 2012 NM ONG (WWF, UICN) Nombre et types d’aires délimitées Au moins -4 ZICGC -4 ZIC -4 Forêts communautaires sont fonctionnelles PM Diminution du nombre de plaintes déposées chez les autorités 1000000 (*) MINFOF MINADER ONG (WWF, UICN…) Cellule environnementa le et sociale MINFOF Autorités administratives locales Cellule environnementa le et sociale GIC et associati ons locales -Implication des populations dans tous les processus de prise de choix et prise de décision des projets 132 Plan de zonage Registre de plaintes 6 7 Augmentation des effectifs des espèces protégées Limitation du braconnage -Création d’une nouvelle aire protégée - lutte antibraconnage - éducation environnementale -Limitation du braconnage Création des unités de lutte anti-braconnage Mise en place d’un programme de sensibilisation environnementale Accroitre les effectifs des espèces protégées MINFOF Réduire la pression sur la faune et la flore MINFO F Mise en place d’un programme sur les alternatives/AGR 8 Promotion de l’écotourisme -Aménagement des sites potentiellement touristiques -création des aires de loisir –Aménagement des infrastructures touristiques Valorisati on des sites potentiell ement écotourist iques ONG (WWF, Interzon e 20122016 Les effectifs de faune et flore augmentent suivant les rapports d’inventaires faunistiques et floristiques PM MINFOF Rapport des inventaires faunique et floristique Interzon e 20122016 Nombre et type de supports de communication produits 50000000 MINFOF Rapport Cellule environnementa le et sociale Procès verbaux d’identifications des braconniers ONG (WWF, UICN…) - Rapport des descentes et des visites des sites ECOFAC , UICN) ONG (WWF, ECOFA C, UICN… ) associati on et GIC ONG (WWF, UICN) (*) Le nombre d’écogarde recruté Nombre et type de sensibilisation réalisée Nombre et type de d’AGR financées Interzon e 20132016 MINTOUR Nombre et types de sites écotouristiques identifiés Nombre de circuit à définir Nombre et type d’infrastructures aménagés 10 000 0 00 (**) Commune d’arrondisseme nt de Mintom et Ngoyla Cellule 133 9 10 11 12 Pollution par les pesticides Non paiement des redevances (hôtels, des cases de passages) - Définition des circuits touristiques Utilisation des variétés tolérantes ou résistantes améliorées Respect du cahier de charge des parties prenantes vis-à-vis des communautés Augmentation des revenus des communes locales par la gestion des redevances issues des ZIC, ZICGC, forêts communautaires, FCL, UFAs Appliquer la grille de redistribution Mauvaise gestion des redevances issues des ZIC, ZICGC, forêt communautaires, FCL, UFA Renforcer les capacités des gestionnaires des communes locales par environnementa le sociale Limiter l’utilisatio n abusive des pesticides Payer les redevance s Commun es ONG associati on, GIC locaux Interzone NM MINFO F Interzone 20132016 Le nombre et type de semences des variétés tolérantes et améliorées commandées PM Améliorer le niveau de vie des populatio ns locales Améliorer la gestion des revenus des ZIC Commun es d’arrondi ssement MINFO F Rapport d’analyse de la qualité des eaux et des sols MINADER MINEE MINEPIA 20122015 Les reçus de versement des redevances sont disponibles PM MINFOF Associations locales Cellule locale de suivi (comité locaux de suivi) ONG (WWF) Associati ons locales MINFO F Cellule environnementa le et sociale Interzone 20132016 Un mécanisme de collecte et de redistribution clarifié PM Cellule environnementa le et sociale Comité local de pilotage Rapports divers Interzone NM 20122016 20 personnes ayant des capacités renforcées gestion des redevances forestières 5 000 00 (**) Cellule environnementa le et sociale Rapports de formation Taux de réalisation des micro-projets financés par les communes supérieur à 50 % Comité de 134 13 14 15 Restriction de l’accès aux ressources assurant la survie des populations locales Perturbation des comportements alimentaires Risques d’émergence des zoonoses l’administration centrale, les ONG internationales et ZICGC Mise en place d’un plan de développement local (PDL) à travers l’organisation des activités agricoles, piscicoles, apicoles, d’élevage, d’écotourisme, de collecte des PFNL Domestication des PFNL et autres produits spéciaux de la forêt Développement de l’apiculture, de l’élevage de la volaille, de la pisciculture intégrée Réduire les impacts négatifs de cette restriction Organiser des campagnes de sensibilisation sur le thème Limiter la propagati on des zoonoses pilotage consulta nt MINFOF, MINADE R Interzone NM 20132016 Indicateurs du PDL 335 000 000 (**) ONG (WWF,) MINFOF, MINAD ER Rapports des différents secteurs d’activités Comité local de pilotage Associati ons locales Réduire ces perturbati ons Cellule environnementa le et sociale Interzon e 20132016 Prise en compte dans le PDL PM ONG (WWF, UICN) Cellule environnementa le et sociale Rapports d’activités Comité local de pilotage Associati ons locales MINSA NTE Comité local de pilotage Autorités administ ratives et MINFO Interzon NMe 20122016 135 Deux campagnes de sensibilisation sont organisées à Mintom et à Ngoyla 10 000 0 00 (*) Cellule environnementa le et sociale Rapport des campagnes de sensibilisation 16 17 18 19 Régulation des revenus des populations locales F MINAD ER MINFO F Comité local de pilotage MINAS MINAD ER Comité local de pilotage MINFO F Planifier les activités de façon à étaler les revenus sur toute l’année Améliorer le niveau de vie des populatio ns locales Structuration des communautés locales Création des GIC, faciliter la mise en place des UEFA, OP, groupement GIC, et plate formes locales de suivi faciliter les échanges entre la base et le projet Intensification des conflits (hommes-animaux, parties prenantes) Mettre en place un mécanisme et une grille permettant de dédommager en cas de destruction par les animaux Améliorer la gestion des conflits Comité local de pilotage Améliorer la vie associativ e MINFO F Autorités locales Consulta nt Interzone NM 20132016 Améliorer MINFO F Interzone 20122016 Conflit de leadership Sensibiliser les populations sur ces outils Renforcer les capacités managériales des leaders Interzon e 20132016 Un planning de mise en œuvre des activités est élaboré PM Cellule environnementa le et sociale Comité local de pilotage Interzone NM Interzone NM 20112015 Au moins 5 UEFA, OP, GIC créées dans chaque arrondissement Budget PDL Cellule environnementa le et sociale Arrêtés préfectoraux de création des plates formes et autres 20132016 Nombre de cas indemnisé sur fond de redevance 4 000 00 0 (*) Cellule environnementa le et sociale Rapports 2 ateliers de renforcement des capacités sont organisés à Mintom & Ngoyla 5 000 00 0 (*) Cellule environnementa le et sociale Comité local de pilotage Rapports des ateliers Augmentation du revenu des communes locales par les Diversification d’activités Au moins une expérimentation en PM Cellule environnementa Décharge des frais d’indemnisation Deux ateliers de renforcement des capacités sont organisés à Ngoyla et à Mintom communautaires 20 Rapports 136 recettes du marché du carbone Lancement à appel d’offre le niveau de vie des populatio ns locales Comité local de pilotage cours sur Ngoyla Mintom 21 Faible capacité des comités de mise en œuvre et de la cellule environnement Accroitre leur connaissa nce et aptitude pratique en matière de gestion de l’environ nement MINFO F Comité local de pilotage Interzone 20122016 Au moins deux sessions de formation en politiques de sauvegarde de la Banque mondiale, réglementation nationale, et suivi des PGES organisées en faveur des membres des CLS et de la cellule environnementale et sociale 20 000 000 (*) MINFOF Consultant Rapport des ateliers 22 Insuffisance de suivi des mesures environnementales -Formation des membres des comités de mise en œuvre et des cellules environnementale et sociale à la gestion de l’environnement et au suivi de la mise en œuvre du PGES et exploitation du formulaire environnemental Organiser des descentes trimestrielles de monitoring de la mise en œuvre du PGES Renforcer le suivi de la mise en œuvre du PGES MINFO F Comité local de pilotage Interzon e 20122016 Quatre descentes de suivi pour les CLP/an et au moins deux supervisions par la cellule environnementale et sociale /an 20 000 0 00 (*) MINFOF Rapports des missions de supervision Total le et sociale CLP 460 000 000 * Prévu pour financement sous Composante 1 ** Prévu pour financement potentiel sous Composante 2 137 Tableau X. Plan de gestion des ressources culturelles physiques N ° 1 Mesures envisagées Objectifs spécifiques Respons ables de mise en œuvre Lieu de mise en œuvre Réaliser une étude pour l’identification et le repérage des sites sacrés, des vestiges culturels, archéologiques Prendre en compte l’existence des sites culturels dans la gestion du massif forestier de NM Rendre disponible les sites culturels pour les populations locales y compris les peuples autochtones MINFOF NM Période de mise en œuvre 2012- MINFOF Interzone 2012- ONG (WWF) NM Impacts potentiels Perte des ressources culturelles physiques Exclure les sites culturels identifiés des sites destinés à la conservation et à certaines activités d’écodéveloppement consultant s Indicateur de suivi Coût de la mesure Responsable de suivi Moyen de vérification Nombre et type de sites culturels identifiés et repérés Carte de situation des sites 10 000 000 MINFOF Rapport d’études validées par l’ensemble des parties prenantes Nombre et type de sites culturels exclus PM MINFOF Plan de zonage et d’aménagement Plan de gestion des sites sacrés, des vestiges culturels, archéologiques élaboré et validé par l’ensemble des parties prenantes GIC et associati ons locales cahier de charge comportant des mesures spécifiques entre gestionnaire de site, populations locales et autochtones Assurer la protection des sites culturels pendant la Protéger les MINFOF NM 2012 138 Nombre et type de site protégé PM MINFOF Décret divers protocole de gestion des réalisation des plans d’aménagement sites sites culturels pendant la réalisation des plans d’aménagement Plan de formation des gestionnaires des sites culturel a l’utilisation des protocoles Rapport de visite de terrain maintenir les sites culturels dans les sites destinés à la conservation et accorder un accès réglementé aux populations locales Prendre en compte le patrimoine culturel MINFO F GIC et des associati ons locales Interzone NM 2012- -Nombre de textes réglementaires -Nombre de fréquentation des populations locales PM MINFOF MoU entre gestionnaire de site et populations locales et autochtones 2 Limitation d’accès aux ressources culturelles physiques maintenir les sites culturels dans les sites de conservation, interdire formellement l’accès et dédommager les populations locales concernées Compenser les populations locales MINFO F Interzone NM 2012 Nombre de personnes dédommagés Nombre de plaintes enregistrées PM MINFOF 3 Faible capacité de gestion des ressources culturelles physiques Renforcer les capacités du gouvernement (cellule environnement) sur la reconnaissance et l’identification des ressources culturelles physiques Améliorer la gestion des ressources culturelles MINFO F NM 2012 Nombre de personnes formées Nombre et types de ressources culturelles physiques bien gérés 5 000 000 MINFOF Total 15 000 000 139 Actes réglementaires Rapport de visite de terrain Acte de dédommagement rapport d’évaluation économique et financière des sites culturels validé par toutes les parties Fiche de compensation signée les populations locales concernées Rapport de formation Tableau XI. Plan de gestion environnemental et social des impacts potentiels cumulés Milieu biophysique Impacts potentiels Mesures envisagées Objectifs spécifiques Responsable de mise en œuvre Lieu de mise en œuvre Période de mise en œuvre Indicateur de suivi Disparition des espèces végétales existantes -Reboiser les zones dégradées Réduire la perte des espèces animales et végétales MINFOF Sites dégradés 20122016 -Superficies reboisées Perturbation l’écosystème de Perte de l’écosystème suite à la construction du barrage sur la Mekin Dégradation/Enlaid issement du paysage -Réintroduire les espèces animales menacées d’extinction et les espèces vulnérables -Louer et conserver l’UFA10034 de 7500 ha -Combler les fosses minières -Reboiser Recrudescence du braconnage -Renforcer les équipes de lutte anti-braconnage Sociétés implantées dans la zone Villages riverains -Nombre et type d’animaux introduits CLP Coût de la mesure Responsabl e de suivi Moyen de vérification Cellule environneme ntale et sociale Rapport des descentes sur le terrain Sociétés minières Autres acteurs impliqués Réduire l’enlaidisse ment du paysage Réduire la pression sur la faune MINEP, MINEE, MINFOF, MINADER Multi acteurs (sociétés minières, agroindustries,…) MINFOF Multi acteurs Sites dégradés dans l’interzo ne NgoylaMintom 2013201- Nombre de sites remis en état Cellule environneme ntale et sociale -Rapport de descente sur le terrain Interzone NgoylaMintom 20132016 -au moins 50 postes de contrôle MINFOF Rapport de lutte antibraconnage (LAB) 140 Rapport de -Sensibiliser les travailleurs Pollution des eaux -Analyser périodiquement la qualité des eaux CLP Réduire la pollution des eaux Multi acteurs forestiers additionnels Interzone et ses environs 20132016 -Traiter les effluents avant leur rejet Perturbation du climat local Pollution de l’air Nuisance sonore Maîtriser les émissions des GES par la mise en place d’un système de compensation (marché du carbone) Limiter la contribution aux émissions des GES Multi acteurs Mettre en place des dispositifs pour limiter la pollution de l’air Diminuer la pollution de l’air MINEP Pose des silencieux Réduire les bruits Multi acteurs Multi acteurs Interzone NgoylaMintom 20132016 Interzone et ses environs 20132016 Interzone et ses environs 20122016 141 -Organiser au moins 5 campagnes de sensibilisation -Une analyse semestrielle des eaux de surface et souterraine -Mise en place d’un système de traitement à macrophytes Au moins un mécanisme de compensation par vente des services environnementa ux est mis en place Nombre et type de mécanismes mis en place (arrosage en saison sèche) Nombre de silencieux installés sensibilisation Cellule environneme ntale et sociale Rapport d’analyse de la qualité des eaux MINEP Acte de mise en place Cellule environneme ntale et sociale Cellule environneme ntale et sociale Rapport d’inspection des chantiers Cellule environneme ntale et social Rapport d’inspection des chantiers et d’enquêtes auprès des populations Pollution du sol Erosion/Décapage des sols Collecter et stocker les produits hydrocarbures et autres déchets Revêtir les talus de terre arable Reboiser les espaces dénudés Pollution des eaux de surface et souterraine par les métaux lourds Traiter par des techniques de phytoremédiation Atténuer les impacts dûs à la pollution des sols Réduire l’érosion des sols Multi acteurs Multi acteurs Corridor de la transafric aine Interzone 20122016 20122016 Quantité de déchets stockés MINEP Cellule environneme ntale et sociale Autres acteurs impliqués MINEP Nombre d’espaces dénudés revêtis Cellule environneme ntale et sociale Augmentation des caniveaux Réduire la pollution par les métaux lourds Multi acteurs Interzone 20122016 Au moins deux bacs de traitement sont installés MINEP Cellule environneme ntale et sociale Rapport d’inspection et des visites sur sites Rapport d’inspection et des visites sur sites Rapport d’analyse trimestrielle des eaux de surface et souterraine Sociétés minières Milieu socio-économique Impacts potentiels Mesures envisagées Objectifs spécifiques Responsable de mise en œuvre Lieu de mise en œuvre Période de mise en œuvre Indicateur de suivi Intensification des conflits Règlement des éventuels conflits à Gérer les conflits MINFOF Interzone 20122014 Nombre de cas solutionnés 142 Coût de la mesure Responsabl e de suivi Moyen de vérification MINFOF Registre des plaintes Autorités l’amiable Amélioration du cadre de vie des populations Création des activités génératrices de revenus administrativ es locales Accroitre le bien être des populations MINADER Interzone MINEE 20122016 Nombre et type d’activités écodéveloppement soutenues 20132016 Nombre et type d’infrastructures sociales construites Ministères techniques Nombre et type de sociétés minières implantées MINAD MINPAT Nombre et type d’ouvrages construits Sociétés impliquées MINFOF Multi acteurs Développement des infrastructures sociales Développement des infrastructures économiques Construction des écoles, hôpitaux, points d’eau, approvisionnement en électricité Accroître le bien être des populations Implantation des sociétés industrielles et agro-industrielles Accroître le bien être des populations Construction des routes, marchés Communes locales Interzone Ministères techniques (MINEE, MINFOF, MINTOUR, MINADER) Multi acteurs Communes locales Interzone Ministères techniques Multi acteurs 143 Cellule environneme ntale et sociale MINADER 20132015 Cellule environneme ntale et sociale Sociétés minières MINEE Rapport de fonctionnement de ces activités Rapport de fonctionnement de ces activités Rapport des activités Perte des valeurs archéologiques et culturelles De nouveaux sites culturels sont mis à la disposition des communautés locales Préserver les cultures et les sites archéologiqu es Autorités traditionnelles et communales Interzone 20132015 Nombre de sites d’ouvrages pour les populations MINCULTU RE Nombre et types de produits commercialisés MINFOF, MINCULTU RE, MINTOUR Rapport MINSANTE Registre des centres de santé MINAS Rapports d’enquête et d’entretien avec les communautés locales MINCULTUR E MINAS Renforcement des activités commerciales et valorisation du potentiel culturel et naturel Promotion des produits forestiers non ligneux et sites culturels présentant une valeur touristique Promouvoir les activités économiques et culturelles génératrices de richesses MINFOF, MINCULTURE , MINTOUR et Multi acteurs Recrudescence des maladies hydriques Sensibilisation des populations sur les maladies liées à l’eau Améliorer la santé des populations MINSANTE Interzone Interzone COMMUNES 20112013 20122015 Multi acteurs Créer les comités locaux de sensibilisation Détérioration de la santé des employés Respecter le port des masques, des casques dans les chantiers Améliorer la santé des ouvriers Multi acteurs Interzone Les chantiers doivent être régulièrement arrosés 144 20122013 Au moins trois sites touristiques sont aménagés Le taux de prévalence des maladies hydrique est en baisse Nombre et type d’équipements de protection disponibles COMMUNE S Cellule environneme ntale et sociale Registre des centres de santé Recrudescence du nombre de grossesses non désirées et augmentation du taux de prévalence des IST Informer les populations sur les dangers liés aux grossesses indésirées et grossesses précoces Limiter les grossesses indésirées et le taux de prévalence des IST MINSANTE Interzone COMMUNES 20122016 Multi acteurs Installer des comités de lutte contres les IST dans les villages et au sein des entreprises locales Recrudescence de l’insécurité MINSANTE Cellule environneme ntale et sociale Registres des centres de santé et hôpitaux Rapports Nombre de campagne de sensibilisation organisées Sensibiliser les riverains sur les IST Perturbations des habitudes alimentaires Réduction des cas de malades dans les hôpitaux et centre de santé Nombre et type de support de communication produit Produire le matériel IEC/CCC Introduire la domestication des produits de la forêt dans les jardins de case et bandes agroforestières Réduire la perte des habitudes alimentaires Renforcer les dispositifs sécuritaires au sein des entreprises Augmenter les postes d’autodéfense dans les villages Stopper les coups de vol dans les chantiers en renforçant les dispositifs de sécurité MINAS Interzone 20122014 Nombre et type de domestication expérimentés Cellule environneme ntale et sociale Rapport d’enquête et observation Interzone 20122016 Le nombre de coup de vol dans les chantiers et village à considérableme nt diminué Cellule environneme ntale et sociale Rapport de contrôle MINFOF MINADER et Multi acteurs Multi acteurs 145 Intensification de l’insécurité due à la circulation des armes de guerre Renforcer la sécurité au niveau des frontières et les postes de lutte anti braconnage Renforcer les patrouilles dans les sites Stopper la circulation des armes de guerre et de chasse non conventionn elle MINDEF MINFOF Interzone 146 20122016 Nombre de cas saisis MINDEF MINFOF Rapport de contrôle VII-2. Programme de surveillance et de suivi de la mise en œuvre des mesures En prenant en compte les préoccupations des parties prenantes, les mécanismes de gestion du projet et de surveillance de la prise en compte des mesures de sauvegarde environnementales et sociales pourraient être structurés ainsi qu’il suit: (i) - au niveau central, la mise en place d’un comité de pilotage du projet, impulsé par le MINFOF. Prendraient part à ce comité, tous les départements ministériels impliqués (MINEPAT, MINEE, MINAS, MINADER, MINEP, MINDAF…) et les autres acteurs de terrain (WWF, CamIron, GEOVIC, etc.). Le secrétariat technique de ce comité serait assuré par une équipe de coordination du projet chargé de l’exécution des activités avec responsabilité fiduciaire. Cette équipe de coordination serait composée d’un coordonateur, d’un responsable administratif et financier, d’un secrétaire comptable et d’un responsable du suivi évaluation environnemental. Cette équipe de coordination sous tutelle du MINFOF aurait la responsabilité d’organiser les sessions périodiques du comité de pilotage organe d’orientation, d’harmoniser et d’évaluer les activités du projet. Au niveau départemental, les départements du Haut Nyong et du Dja et Lobo abriteraient chacun une plate forme départementale de supervision dont l’ossature sera calquée sur celle du comité de pilotage et une cellule environnement partie prenante de la plate forme. Les plates formes seraient présidées par la plus haute autorité administrative du département sous l’impulsion du Délégué Départemental du MINFOF, point focal du projet. Par contre, la cellule environnement quant à elle serait présidée par le Délégué Départemental du MINEP avec l’intervention périodique d’un ingénieur social. La cellule environnement ici aura pour mission de suivre la mise en œuvre des mesures d’atténuation des impacts générés par les différents acteurs dans et autour du massif, mesures déjà prévues et budgétisées dans leur plan de gestion respectif. Cette cellule a la responsabilité du suivi de la mise en œuvre des mesures d’atténuation des impacts générés par les composantes du projet. - au niveau le pus opérationnel (Ngoyla et Mintom), la mise en place d’une plate forme locale de mise en œuvre au niveau de chacun des arrondissements s’avère être une clé de succès. Elle verrait la participation des représentants des ministères 147 impliqués, des autorités municipales et de quelques leaders communautaires avec comme point focal, le chef de poste forestier. Fig. 7. Programme de surveillance et de suivi de la mise en œuvre des mesures VII-3. 3. Renforcement des capacités La prise en compte des mesures d’atténuation des impacts des activités du projet sur la zone d’influence ainsi que le suivi adéquat des différents impacts cumulatifs qui pourraient survenir suitee aux activités des multiples intervenants dans l’interzone requiert un renforcement des capacités des membres de la cellule environnement des équipes des différentes plates formes et des membres des comités locaux de Ngoyla et Mintom. 148 Afin de garantir une bonne mise en œuvre du plan de développement local et une prise en compte adéquate des mesures d’atténuation des impacts qui seront générés par la mise en œuvre des activités planifiées dans le PDL, l’implication au niveau des plates formes locales des Agents de IRAD, et des ONG spécialisées dans la mise en œuvre des activités de développement communautaires est indispensable. Les services déconcentrés du MINADER et du MINEPIA devraient également être impliqués au niveau local. VII-3.1. Renforcement des capacités des membres de la cellule environnementale et sociale Les capacités des membres des cellules environnementales et sociales du Haut Nyong et du Dja et Lobo doivent être renforcées en matière de connaissance des Politiques des Sauvegarde de la Banque mondiale, et aptitude pratique de gestion de l’environnement. Il serait intéressant de les former à l’exploitation des formulaires environnementaux et sociaux, aux techniques de suivi de la mise en œuvre des PGES. VII-3.2. Renforcement des capacités des membres des comités locaux Les capacités des membres des comités locaux ou des plates formes locales de Ngoyla et Mintom doivent également être renforcées. Une formation à l’utilisation des formulaires environnementaux et sociaux doit être organisée en deux sessions une à Ngoyla et l’autre à Mintom. Ceci leur permettra de prendre en compte les mesures environnementales et sociales des activités arrêtées avant leur mise en œuvre. Les membres de ces comités doivent également être formés /sensibilisés sur les mesures de protection de l’environnement, notamment l’utilisation raisonnée des pesticides. 149 Chapitre 8. CONSULTATION ET PARTICIPATION DU PUBLIC 150 VIII-Processus de consultation publique VIII-1. Présentation du processus de consultation La consultation publique qui a eu lieu dans le cadre de cette étude avait pour objectif de recueillir les avis et les préoccupations des personnes concernées par le projet de conservation et de gestion durable du massif forestier de Ngoyla-Mintom. Les échanges avec ces personnes portaient d’une part sur les impacts positifs et négatifs que la réalisation du projet laisse présager et d’autre part sur les mesures d’optimisation et d’atténuation desdits impacts. Ce processus s’est déroulé en deux principales phases: la première a consisté à une suite d’entretiens avec les autorités administratives et les différents acteurs intervenants dans la zone du projet. La seconde a consisté à l’organisation et à la tenue de deux réunions de consultation des populations des villages Ngoyla et Mintom, y compris les peuples indigènes Baka. VIII-1.1. Entretiens Les entretiens réalisés avec les autorités administratives ainsi que ceux des responsables des structures intervenant dans le site du projet ont permis de comprendre les principaux enjeux environnementaux et sociaux que soulève le projet de conservation et de gestion durable du massif forestier Ngoyla-Mintom. De ce fait, il est ressorti la proposition de mettre en place une plate forme managériale impliquant tous les services spécialisés au niveau des arrondissements, des départements et des ministères concernés par le projet. En d’autres termes, la proposition de la mise sur pied d’un comité de suivi du projet au niveau du MINFOF avec des démembrements au niveau des départements (Dja et Lobo et Haut-Nyong) et arrondissements des villages Ngoyla et Mintom ont été fortement recommandés. Il a également été relevé la suggestion de la mise en place d’un comité local de suivi et d’attribution par appels d’offres restreints des AGR et micros projets impliquant tous les acteurs locaux et les responsables/bailleurs de fond (entreprises minières qui sont les potentiels contributeurs). 151 Par ailleurs, il a été bien souligné que les comités de suivi locaux n’auront aucune responsabilité dans la gestion financière des mesures d’accompagnement prévues par le projet et que celle-ci sera assurée par la coordination du projet basée au MINFOF. VIII-1.2. Réunions de consultation En ce qui concerne les réunions de consultations publiques organisées avec les populations riveraines locales, il a été tenu des assises distinctes avec les populations des villages Ngoyla, puis celles de Mintom afin de permettre à ces dernières de s’exprimer en toute liberté et de recueillir leur doléances et suggestions en adéquation avec le projet. En plus du fait que l’équipe des consultants utilisait un langage suffisamment simple et facilement compréhensible par tous, un traducteur endogène désigné par l’assistance reprenait les propos des consultations en langues locales afin d’assurer une parfaite compréhension et une mise à niveau collective de l’ensemble des parties prenantes. Chaque réunion était articulée autour des points suivants: mot introductif, présentation des membres de l’équipe de consultants et de l’objet de la consultation; mot de bienvenue par le chef du village; lecture de la lettre d’introduction du Ministre des Forêts et de la Faune par un représentant des populations ; présentation des activités du projet de conservation et d’utilisation durable du massif forestier de Ngoyla-Mintom; identification des impacts du projet sur l’environnement et le social, les populations et la proposition des mesures d’optimisation et d’atténuation; échanges entre la population et l’équipe des consultants; remerciements et clôture de la réunion. Un total de 66 personnes a été consulté au cours des différentes réunions organisées dans les villages riverains au site du projet ainsi que dans les unités administratives concernées. 152 Il ressort des ces consultations que l’administration et les populations ont adhéré au projet de conservation du massif forestier Ngoyla Mintom à condition que les mesures d’accompagnement soient effectivement mises en œuvre. Ils ont beaucoup insisté sur ce point en relevant que des projets précédents (tel que celui de la création du parc national de Nki) avaient promis les mêmes mesures d’accompagnement qui n’ont connus aucun avancement jusqu’à nos jours. . VIII-2. Préoccupation par type d’acteurs VIII-2.1. Autorités administratives et acteurs intervenants dans le site du projet Délégué départemental du MINFOF Haut Nyong Le délégué départemental du MINFOF du Haut Nyong a exprimé sa crainte pour la faisabilité de ce projet qu’il pense être arrivé en retard à cause de la multi intervention des acteurs déjà présents dans le massif forestier Ngoyla Mintom. Il a soulevé le problème d’absence de synergie entre les acteurs intervenants dans la zone et a suggéré la mise en place d’une plate forme de concertation pré projet afin de négocier avec ces différents intervenants. Il a enfin demandé de prendre en compte au mieux les intérêts des populations dans le Plan de gestion environnementale et sociale. Parmi ses préoccupations, on peut citer: la difficulté à laquelle le projet pourrait faire face à cause des zones de conservation déjà existantes (Dja et Nki); l’afflux des populations vers la zone potentielle du projet attirées par les sociétés minières avec pour conséquence une recrudescence du braconnage; le massif forestier Ngoyla-Mintom fait l’objet de convoitise d’une pléiade d’acteurs (exploitant miniers, grands projets agricoles) pouvant constituer une entrave pour la délimitation d’un continuum de 200 000 ha (aire à conserver) en guise de principale aire protégée. Par ailleurs il a proposé de: 153 mettre en commun les activités que le projet prévoit pour les populations de Ngoyla-Mintom avec celles prévues dans le PGES de Cam Iron et GEOVIC; sensibiliser les populations et veiller à ce que les mesures d’accompagnement prévues à cet effet soient effectives; concevoir un mécanisme d’accès à la ressource et prendre en compte l’existence des peuples autochtones dans le site du projet; mettre en place un cadre juridique et un système de monitoring pour recadrer les avancées désordonnées observées dans la zone Ngoyla-Mintom; mettre en place un comité local de suivi composé d’une cellule dans le département du Dja et Lobo (Mintom), une autre dans le département du Haut Nyong (Ngoyla) et une coordination générale au niveau du MINFOF; concevoir et mettre en œuvre un cadre de concertation entre le MINFOF, le MINEP et les autres départements ministériels impliqués (MINEE, MINDAF, MINEPAT…). Délégué départemental du MINEP Haut Nyong Le Délégué départemental du MINEP s’est dit satisfait de la mise en œuvre du projet de conservation tout en relevant l’urgence de la mise sur pied d’une plate forme de concertation entre les différents acteurs intervenants dans la zone Ngoyla Mintom. Il a signalé les avantages en terme de création d’emploi que ce projet va engendrer pour les jeunes des localités concernées et a proposé qu’un suivi particulier soit effectué pour leur prise en compte effective. En ce qui concerne la gestion du projet sur le plan institutionnel, il a proposé au vue du problème de délimitation qui existe entre les départements Ngoyla et Mintom, qu’il y’ait une coordination du projet au niveau central (MINFOF) avec une représentation dans les deux départements. Responsables de GEO AID (GEOVIC), Service de conservation RDB et PERAD Lomié Les responsables de ces trois structures intervenants dans la zone Ngoyla Mintom ont exprimé leurs préoccupations relatives à ce projet. On a relevé entre autres: l’arrivée massive des populations dans l’espoir de trouver du travail auquel cas, ils se transformeront en braconniers; 154 la fuite des grands mammifères due à la pollution sonore des exploitants miniers et forestiers présents dans la zone; le risque de contamination des eaux (nappe superficielle et phréatique) dû aux travaux d’exploitation minière; la perturbation de la biodiversité due aux activités des sociétés minières (exploration et/ou exploitation); le changement des habitudes alimentaires et culturelles des populations autochtones dû à leur expropriation de leur terre; le conflit lié au droit d’usage (abus de pouvoir des gardes chasse à l’égard des populations et/ou abus du droit d’usage par les populations à travers la chasse des animaux protégés). Comme suggestion, ils ont émis les vœux de: augmenter le potentiel éco-touristique; promouvoir la création d’emplois; développer les AGR; mettre en place les forêts communautaires et les GIC; sensibiliser les populations sur le fait que les opérations de recrutement sont très limitées. En effet, les populations locales ne sont pas toujours qualifiées ou présentent des profils ne répondant pas à ceux recherchés; prélever et vérifier de façon périodique les eaux des villages couverts par le projet pour un contrôle systématique; impliquer les populations pendant les différentes phases du projet afin que ces dernières se l’approprient et pour une pérennisation dudit projet; prendre en compte les peuples autochtones dans la réalisation du projet soit en déviant leur habitats au cours du zonage, soit en les indemnisant en cas de déplacement; redéfinir le droit d’usage et tenant compte des réalités sociales ; renforcer la lutte anti braconnage. Chef de poste forestier de Ngoyla Le Chef de poste forestier de Ngoyla a souligné la nécessité et l’effectivité de la mise en œuvre des mesures d’accompagnement pour détourner les populations du site 155 conservé. Il a parlé de la kyrielle d’enjeux existant dans Ngoyla Mintom en relevant la multitude de projets prévus dans la zone (barrage, chemin de fer, construction de la route). Comme préoccupations, il a relevé : Le braconnage transfrontalier; Le conflit homme-animaux: Les éléphants dévastent les cultures des populations qui ne sont malheureusement pas indemnisées. Il a par ailleurs suggéré que les populations victimes des attaques d’animaux soient indemnisées et que les mesures d’accompagnement du projet soient effectives à travers les AGR, les activités d’écotourisme… Maire et sous préfet Ngoyla Ces deux responsables ont salué une telle initiative en relevant qu’elle permettrait le développement de la zone du projet à travers la création de nombreux emplois et le développement des activités écotouristiques. Ils ont néanmoins émis la réserve du risque de conflit lié au non respect des clauses du projet. Par ailleurs, ils ont proposé que la gestion financière des mesures d’accompagnement ne soit pas faite par les acteurs locaux pour éviter tout risque de détournement. Ils ont également émis le vœux d’une gestion transparente, juste et équitable des éventuelles redevances du marché du carbone. WWF Ngoyla La rencontre avec les responsables de WWF de Ngoyla a permis de desceller les enjeux du projet de conservation du massif forestier de Ngoyla Mintom: la vente des services environnementaux et notamment le marché du carbone permettrait le développement des localités riveraines au projet; la promotion de l’écotourisme; le développement des forêts communautaires, GIC, ZIC GC, bref les AGR. Ils ont cependant soulevé l’inquiétude du conflit lié aux fonds provenant de la vente des services environnementaux et proposé à cet effet l’implication des populations concernées par le projet aux différentes phases d’activités. 156 Comme autres propositions, on a relevé: la sensibilisation et l’éducation des populations locales qui prennent en compte les différentes tranches d’âges; le développement des activités agro pastorales; le développement des AGR; la mise en place d’un cadre de concertation entre les bailleurs de fonds intervenant dans le site du projet pour une synergie des activités portées par le MINFOF; l’appui des structures d’accompagnement locales. Sous-préfet de Mintom Le Sous-préfet de Mintom tout comme la plupart des autorités rencontrées a adhéré au projet de conservation du massif forestier Ngoyla Mintom et a proposé la mise en place d’une plate forme de concertation pour un travail synergique entre les ONG et les opérateurs économiques intervenants dans la zone du projet. Il a aussi suggéré : l’implication des populations dans le choix des différentes activités prévues par le projet ; le renforcement des capacités pour les activités d’élevage, agricole et piscicole ; la création des ZIC, GC, forêts communautaires; le suivi particulier des peuples autochtones; la sécurisation du site de conservation. WWF Mintom Les responsables du WWF Mintom ont relevé la multitude de projets dans la zone en citant entre autres : les exploitants miniers artisanaux et industriels; les zones de chasse (ZIC et ZIC, GC); les plantations de cacao, hévéa; les exploitations forestières; les barrages, routes et chemins de fer en cours. 157 Ces responsables ont à cet effet proposé un cadre d’entente entre ces différents acteurs tout en priorisant les besoins des populations locales. Ils ont en outre relevé le problème des peuples Baka autochtones et très souvent lésés dans le cadre des projets dont ils sont bénéficiaires. Il ressort également de cet entretien que WWF a bénéficié des fonds de l’UE pour la mise en œuvre d’un projet similaire dans l’interzone Ngoyla-Mintom. Délégué départemental du MINFOF Sangmélima L’entretien avec le Délégué départemental du MINFOF a permis de ressortir les préoccupations ci- dessous: la recrudescence du braconnage: une menace pèse sur les éléphants en particulier; les nuisances acoustiques dues aux activités d’exploitation minière qui vont éloigner les animaux; les habitudes alimentaires des populations vont varier à l’issue de leur délocalisation du site du projet. Il a par ailleurs proposé: le renforcement de la lutte anti braconnage en hommes et en équipement; la sécurisation du site pour empêcher aux animaux d’envahir les cultures et/ou les populations. la prise en compte de la main d’ouvre locale pendant les recrutements. Délégué départemental du MINEP Sangmélima Le délégué départemental du MINEP a insisté sur l’implication des populations à toutes les phases du projet: la préparation, la réalisation et le suivi. Il a aussi proposé une assise entre les différents porteurs de projets réels et potentiels du site du projet. En ce qui concerne la structure managériale du projet, il a proposé que la cellule de Coordination soit installée au MINFOF et qu’une cellule de pilotage soit établie au MINEP avec des représentations départementales. 158 CamIron L’entretien avec les responsables de CamIron a laissé présager un fil de préoccupations (réelles et potentielles) ainsi que les mesures à prendre en compte dans la mise en œuvre du projet de conservation du massif forestier Ngoyla-Mintom. Comme préoccupations, on a relevé entre autres: l’augmentation du braconnage, de l’exploitation illégale du bois avec la création du chemin de fer et de la route; les migrations des populations à la recherche de l’emploi; la contamination des populations par les MST/SIDA due aux haltes des transporteurs des bois; l’augmentation des revenus des employés qui pourrait faciliter l’achat des fusils qui seront mis en location pour les battues pendant les activités de braconnage ; la pollution des eaux par les engins; la pollution acoustique due aux bruits émis par les engins d’exploitation minière; le chevauchement des permis miniers et d’exploitation forestiers; les risques d’accident liés à la construction et à l’exploitation de la route; la pollution de l’air due aux activités de construction et d’exploitation minière. Pour ce qui est des suggestions, on a noté les points suivants : le recrutement de la main d’œuvre locale pendant les phases de construction : le financement et le suivi des AGR en directions des populations riveraines du projet ; le développement de l’écotourisme; le renforcement des capacités des populations locales ; le recrutement équitable des populations des villages riverains au projet ; la location de l’UFA 10-034 de 160 000 ha pour la conservation en vue de compenser la biomasse forestière à environ 5000 ha qui sera détruite sur les sites miniers et le corridor de la transafricaine. Dans cette optique, Cam Iron 159 manifeste sa volonté de contribuer au fond global pour soutenir les activités d’écodéveloppement en faveur des populations locales y compris les peuples autochtones Baka; le renforcement de la sécurisation du site et de la lutte anti braconnage dans les camps des ouvriers; la création d’un cadre de concertation entre les différents acteurs pour une synergie et pour une gestion efficace et efficiente du projet de conservation. VIII-2.2. Populations de Ngoyla, Mintom et peuples indigènes Baka Population de Ngoyla Au cours de la réunion de consultation publique tenue avec des populations de Ngoyla, ces dernières ont exprimé des jérémiades relatives à la restriction de la zone du projet à travers la perte de l’habitat, des cultures… Après d’ample explication concernant les mesures d’accompagnement prévues par le projet (activités d’écodéveloppement), les populations ont adhéré au projet de conservation du massif forestier Ngoyla Mintom à condition que les promesses prévues par le projet soient effectives et efficientes. Ils ont appuyé leur propos en prenant l’exemple des promesses non respectées des projets précédents (tel que celui du parc national de Nki) qui proposait les mêmes mesures d’accompagnement et qui n’ont malheureusement pas eu de suite favorable. En outre, ces populations ont exprimé un certain nombre de préoccupations au rang desquelles on retrouve en majorité les doléances telles que : la forte sollicitation d’embauche des jeunes des localités riveraines ; la mise sur pied des fermes pilotes; la délimitation des départements du Haut Nyong et du Dja et Lobo; la prise en compte des réalités sociales dans la définition du droit d’usage; le développement du secteur agricole (cacao); le développement des AGR; le développement de l’écotourisme; la valorisation des PFNL; 160 le renforcement des capacités pour les activités de pisciculture et d’apiculture ; l’appui des structures d’accompagnement local; l’agro foresterie; l’indemnisation des populations qui seront délocalisées; la mise en place d’une plate forme de concertation entre la commune, les populations, les ONG et les associations; l’implication des leaders des populations locales dans le suivi du projet; la réalisation effective des promesses prévues par le projet; les attributions des UFA et des forêts communautaires au bénéfice des populations; la prise en compte des prestataires locaux dans les Appels d’Offres ; la prise en compte de toutes les catégories sociales (hommes, femmes et jeunes) dans la réalisation du projet; la sécurisation du site de conservation pour éviter l’envahissement des animaux et l’indemnisation des cultures détruites. Populations de Mintom La réunion de consultation publique tenue avec les populations de Mintom a permis de recueillir les préoccupations de ces dernières relatives au projet de conservation du massif forestier de Ngoyla-Mintom. Bien qu’ayant adhéré au projet, elles ont exprimé tout comme les populations de Ngoyla leurs craintes reposant essentiellement sur la restriction imposée par le projet. Par ailleurs, elles ont insisté sur les délais de mise en œuvre du projet en expliquant que les projets établis sur le très long terme n’ont pas très souvent de suite favorable pour les populations. Ces dernières ont suggéré: l’appui des populations locales au développement des palmeraies, de la cacao culture (équipement, intrants); la mise sur pied des forêts communautaires; le respect des clauses liées au projet entre les parties prenantes; l’appui financier et matériel pour les activités de pisciculture, apiculture, élevage, pêche; 161 l’appui technique dans l’élaboration des plans simples de gestion ; la mise sur pied des GIC et ZIC, GC; le recrutement des jeunes diplômés locaux; l’appui aux activités d’extraction de sable (brouettes, pèles et aménagement de la sablière); tenir compte des peuples Baka qui sont généralement marginalisés au sein de la communauté de Mintom (moqueries, menaces, dévalorisations); la priorisation des ONG, GIC et associations locales pour la sous-traitance. . Peuples autochtones Baka La réunion de consultation publique tenue avec les peuples Baka a permis de desceller leurs préoccupations principalement relatives à leur marginalisation vis-à-vis des autres ethnies de la communauté d’une part, et des responsables des projets d’autre part. Ils nous ont fait part des moqueries, menaces, dévalorisations dont ils sont l’objet et ont sollicité des responsables du projet une attention particulière à leur égard. Ils ont à cet effet émis les souhaits suivants: l’appui aux activités apicoles; le développement de la cacao culture et des PFNL; l’appui à la pisciculture le long de la Lipono; l’appui aux activités de pêche; la promotion de l’élevage domestique; l’écotourisme; le recrutement et le renforcement des capacités des guides pour les activités d’écotourisme. En somme, nous pouvons dire que les autorités administratives, les ONG et autres acteurs ainsi que les populations des communautés Ngoyla et Mintom ont adhéré au projet de conservation du massif forestier Ngoyla Mintom sous réserve de l’effectivité des mesures d’accompagnement prévues par le projet. Ainsi, leurs deux principales craintes portent d’une part sur la réalisation effective des activités d’éco développement et d’autre part sur les modalités de gestion des fonds issus des AGR, exploitation des ZIC, ZIC GC et forêts communautaires. 162 IX- ATELIER DE CONSULTATION ET PARTICIPATION DU PUBLIQUE (Audiences publiques) Deux ateliers de consultation et participation du publique ont été organisé du 27 Août au 02 Septembre 2011 à Ngoyla et à Mintom. Ces ateliers ont été organisés par le Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF). Ils avaient pour objectif la présentation aux populations locales y compris les Baka des résultats des études de sauvegarde menées dans le cadre de ce projet ; ceci afin de recueillir leurs préoccupations. Ces CPP rentrent en droite ligne avec la législation en vigueur au Cameroun et avec les Politiques Opérationnelles (P.O) 4.01 ; 4.10 et 4.12 de la Banque Mondiale qui appuient techniquement le MINFOF dans le montage et la mise en œuvre dudit projet. Ces études permettront au promoteur de s’assurer que le projet sera mis en œuvre dans les conditions saines pour l’environnement et pour les Peuples Autochtones Vulnérables (PAV). Ces ateliers ont connus la participation d’environ 150 personnes à Ngoyla et 80 personnes à Mintom. A la suite de la présentation des résultats de l’EIES, toutes les préoccupations nouvelles exprimées étaient orientées vers la prise en compte des mesures d’atténuation relatives aux impacts associés sociaux et infrastructurels (construction des routes, écoles, structures sanitaires, piste de collecte etc…). Il a été clairement expliqué que le présent projet ne financera pas les activités ci-dessus décrites. Toutesfois, quelques actions ayant un lien direct avec les activités de conservation et usage à faibles impacts pourront être envisagées dans le cadre des micros projets et AGR. Les procès verbaux des deux ateliers sont joints en annexe. 163 BIBLIOGRAPHIE 164 Bene Bene, CL, Nzooh Oongmo, ZL. 2005. Suivi écologique dans le Parc National deBoumba Bek et sa zone périphérique: données de base sur la dynamique despopulations de grands et moyens mammifères et des activités anthropiques. Rapport WWF CCPO, 116 p. Defo L. 2007a. Rapport de mission interzone Ngoyla-Mintom. 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Suivi écologique dans le Parc National de Nki et sa zone périphérique: données de base sur la dynamique des populations de grands et moyens mammifères et des activités anthropiques, Rapport Technique, WWF CCPO JSEFP,77p Nzooh Dongmo, Z.L. 2001. Dynamique de la faune sauvage et des activités anthropiques dans la Réserve de Biosphère du DJA et ses environs (Cameroun). Volume 2, MINEFECOFAC. 72p. Olivry J.C. 1986. Fleuve et rivières du Cameroun : monographie hydrologiques. MesresOrstom. Livre.781p. OPFCR 2010. Rapport d’activité des organisations et de structuration du milieu. 12p. Rainbow Environment Consult. 2007. Etude d'impact environnemental sommaire du programme d'exploration des gisements de fer de la région de Mbalam. CAMIRON SA, 126p. Sonke B. 1998. Etudes floristiques et Structurales des forêts de la Réserve de faune du Dja (Cameroun). Thèse de Doctorat, Université Libre de Bruxelles. 276p. Suchel J. B. 1988. Les climats du Cameroun. Thèse de Doctorat d’Etat. Tome II. 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Ont pris part à cette réunion, le Délégué du MINFOF, le Délégué du MINEP ainsi que l’équipe des consultants composée de : - Mr DJOCGOUE Pierre François ; Madame CHEUMANI NOUDJIEU Charlotte : Mr TADJOUNG Paulin ; Mr TCHAGOUE WOTCHOKO Merleau-Ponty ; Mlle NGO NGOS Bernadette. L’ordre du jour était articulé autour des points suivants : mot introductif, présentation des membres de l’équipe de consultants et de l’objet de la consultation par Mr DJOCGOUE Pierre François, membre de l’équipe de consultation ; présentation du projet par l’équipe des consultants ; échanges entre l’équipe des consultants et les autorités. 1- Mot introductif, présentation des membres de l’équipe de consultants et de l’objet de la consultation par Mr DJOCGOUE Pierre François Monsieur DJOCGOUE, en guise d’introduction a présenté les membres de l’équipe de consultation. Il a ensuite présenté l’objet de la rencontre en précisant que le projet couvre environ une superficie de 1000 000 ha, dont 200.000 ha (environ) seront alloués à la conservation et le reste réservé aux activités d’exploitation durable. Les grandes activités prévues pour ce projet sont: le zonage, le financement durable, le développement économique de la population locale et enfin la gestion du projet. A l’issue de cette présentation, on a retenu que la réunion a été initiée dans le but: d’échanger avec les responsables des unités administratives concernées par ce projet; de recueillir leurs points de vue sur la faisabilité du projet; de collecter les préoccupations et les propositions de ces responsables. 168 2- Présentation du projet par l’équipe des consultants A l’issue du propos liminaire, la parole a été donnée aux autres membres de l’équipe de consultants qui ont posé les questions concernant les points suivants: nature des impacts potentiels identifiés en tant qu’acteurs du projet ; mesures préconisées en direction des populations locales pour les détourner du site alloué à la conservation ; caractéristiques socio culturelles du milieu du projet ; mode d’accès à la ressource ; mécanisme d’implication de la population concernée par le projet ; prévention et gestion des conflits. 3- Impacts identifiés 3.1 Impacts positifs et mesures d’optimisation N° Impacts Mesures d’optimisation 1 Création d’emploi. Recruter en priorité les populations locales. 2 Augmentation des revenus (marché Définir et reverser des fonds aux communes concernées du carbone). par le projet. 3 Accroissement du revenu Promouvoir la création des AGR. économique des populations. 3.2 Impacts négatifs et mesures d’atténuation N° Impacts Mesures d’atténuation 1 Manque de visibilité entraînant le Proposer le zonage du site. libre accès au massif forestier. 2 Manque de projets de développement Créer les activités génératrices de revenus : forêts communautaire. communautaires, forêts communales, marchés locaux, ZIC GC, AGR. 3 Conflit foncier à cause du Définir clairement les limites des permis miniers, chevauchement des permis miniers et permis d’exploitation forestière, zones à vocation forestiers dans le site du projet. agricole et zone de conservation ; mettre en place une plate forme pré projet. 4 Faiblesse institutionnelle: Les Créer une plate forme de concertation entre les ministères sectoriels (MINFOF, ministères impliqués; MINEE, MINEP) ne travaillent pas en synergie. 5 Intervention dispersée dans la Mettre en place une vision commune des projets de résolution des doléances des développement par les différents acteurs (société 169 populations locales. minière et UFA de conservation) présents sur le site. 6 Intervention désorganisée des acteurs Définir clairement les rôles de chaque intervenant. impliqués (ministères, autorités, société civile, populations, bailleurs de fonds…). 7 Pressions fortes sur les ressources biologiques du milieu (braconnage, coupe illégale du bois). 8 Conflits liés au droit d’usage. Redéfinir le droit d’usage en tenant compte des réalités sociales. 9 Problématique de délocalisation des peuples autochtones. Prendre en compte l’existence des peuples autochtones dans le plan de zonage ; recaser ces peuples autochtones en cas de délocalisation. 10 Pollution des ressources hydriques et biologiques (barrage et exploitation minière). Mettre en place un dispositif de gestion des déchets : bassin de recueillement/traitement. 11 Inondation en amont et assèchement en aval du barrage de Mekin. Faire un état des lieux de la biodiversité avant la construction du barrage. 12 Redondance des financements d’activités de conservation. Créer un cadre de concertation pour une intervention synergique des bailleurs de fonds dans le massif forestier de Ngoyla Mintom. Initier et mettre en œuvre urgemment les projets de gestion durable liés à l’environnement ; détourner les populations riveraines à travers la création des AGR ; renforcer la lutte anti braconnage. 4-Proposition d’un comité de suivi Les parties prenantes de la réunion ont par ailleurs proposé la mise en place d’un comité de suivi composé des acteurs suivants : Comité local de suivi des différents départements (Haut Nyong et Dja et Lobo); MINFOF (porteur du projet) ; MINEE (cellule de coordination). 5- Groupes socioculturels Djem, Baka, Zime, Kaka (allogènes). 170 6- Liste de présence des participants 171 Compte rendu de la réunion de consultation publique avec les autorités administratives de Lomié L’an 2011 et le sept du mois de Mars, s’est tenue à partir de 16h00 à Lomié, la réunion de consultation publique des autorités administratives ci-dessus désignée. Cette réunion s’inscrit dans le cadre de l’étude d’impact environnemental du projet de conservation et d’utilisation durable du massif forestier de Ngoyla-Mintom. Ont pris part à cette réunion, la responsable adjoint du service de conservation de l’antenne Est de la réserve de biosphère du Dja, la « community liason » et le « geologist » de GEOVIC, le responsable de PERAD ainsi que l’équipe des consultants composée de : - Mr DJOCGOUE Pierre François ; - Madame CHEUMANI NOUDJIEU Charlotte : - Mr TADJOUNG Paulin ; - Mr TCHAGOUE WOTCHOKO Merleau-Ponty ; - Mlle NGO NGOS Bernadette. L’ordre du jour portait sur des points suivants : mot introductif, présentation des membres de l’équipe de consultants et de l’objet de la consultation par Mr DJOCGOUE Pierre François, membre de l’équipe de consultation ; présentation du projet par l’équipe des consultants ; échanges entre l’équipe des consultants et les responsables consultés. 1- Mot introductif, présentation des membres de l’équipe de consultants et de l’objet de la consultation par Mr DJOCGOUE Pierre François Monsieur DJOCGOUE, en guise d’introduction a présenté les membres de l’équipe de consultation. Il a ensuite présenté l’objet de la rencontre à la fin de laquelle il a été relevé que la réunion était initiée dans le but : d’échanger avec les responsables des structures concernées par ce projet ; de recueillir leurs points de vue sur la faisabilité dudit projet ; de collecter les préoccupations et les suggestions de ces responsables. 2- Présentation du projet par l’équipe des consultants A l’issue des propos introductifs, la parole a été donnée aux autres membres de l’équipe de consultants qui ont posé les questions portant sur les points suivants : nature des impacts potentiels identifiés en tant qu’acteurs du projet ; 172 mesures préconisées en direction des populations locales afin de les détourner du site de conservation ; caractéristiques socioculturelles du milieu du projet ; mode d’accès à la ressource ; mécanisme d’implication de la population concernée par le projet ; prévention et gestion des conflits. 3-Impacts identifiés 3.1. Impacts positifs et mesures d’optimisation N° Impacts Mesures d’optimisation 1 Création d’emplois. Recruter en priorité les populations locales. 2 Augmentation des revenus (marché Définir et reverser des fonds aux communes concernées du carbone). par le projet. 3 Accroissement du revenu Promouvoir la création des AGR. économique des populations. 3.2. N° 1 2 3 4 5 6 Impacts négatifs et mesures d’atténuation Impacts Mesures d’atténuation Conflit foncier lié au chevauchement Définir clairement les limites des permis miniers, des permis miniers et forestiers. permis d’exploitation forestière, zones à vocation agricole et la zone de conservation ; mettre en place une plate forme pré projet. Pressions fortes sur les ressources Sensibiliser les autorités locales ; animales du milieu (braconnage) qui punir les transgresseurs des lois ; connaîssent parfois l’implication des Initier et mettre en œuvre urgemment les projets autorités locales. Cette activité gestion durable de l’environnement ; pourrait s’intensifier avec la vente renforcer la lutte anti braconnage. des armes de chasse provenant du Congo. Restriction d’accès aux ressources Initier et mettre en œuvre urgemment les projets dans l’aire protégée assurant la survie gestion durable de l’environnement ; des populations à l’échelle locale. détourner les populations riveraines à travers le développement des activités éco touristiques, création des marchés, AGR, ZIC GC. Pressions fortes sur les ressources Stimuler l’accroissement de la production agricole à végétales du milieu (coupe illégale travers l’appui aux paysans ; du bois). développer les activités d’élevages (volaille, bétail et élevage non conventionnel) ; organiser la filière de commercialisation des PFNL. Conflits liés au droit d’usage (abus Redéfinir le droit d’usage et tenant compte des de pouvoir des gardes chasse à réalités sociales. l’égard des populations et/ou abus du droit d’usage par les populations à travers la chasse des animaux protégés). Afflux des populations vers la zone Sensibiliser les populations sur le fait que les 173 potentielle du projet. 7 Pollution des ressources hydriques (la nappe superficielle sera touchée, mais ce ne sera pas le cas pour la nappe phréatique). Santé (risque de contamination des populations dû à l’exploitation minière). 8 9 Déforestation liée à l’exploitation des mines. Pressions anthropiques sur les écosystèmes de la faune sauvage. 10 11 Pollution sonore (bruit provenant de l’exploitation minière à proximité du site du projet) entraînant l’éloignement des animaux de leur milieu naturel et/ou l’atteinte à la santé des ouvriers. Décimation de la faune sauvage. 12 opérations de recrutement sont très limitées. En effet, les populations locales ne sont pas toujours qualifiées ou présentent des profils ne répondant pas à ceux recherchés Mettre en place un dispositif de gestion des déchets : bassin de recueillement/traitement. Mettre en place un dispositif de gestion des déchets ; mettre en place (au sein des entreprises, dans les localités) des services HSE (Hygiène Sécurité Environnement) et veiller à son fonctionnement optimal ; mettre en place un dispositif de contrôle de la qualité de la viande de brousse avant consommation par les populations riveraines. Réhabiliter les sites (remblaiement, humification et reforestation). Renforcement de lutte anti braconnage ; création des AGR ; sensibilisation des populations locales. Veiller à ce que les bruits émis par les engins soient en dessous du seuil prescrit par la loi ; disposer des silencieux sur les engins et les machines pour réduire les bruits afin d’éviter l’éloignement des animaux et de garantir la santé des ouvriers. Sensibiliser les populations sur les espèces protégées ; vulgariser la loi faunique à travers l’éducation environnementale ; renforcer les mesures de lutte anti braconnage. Incitation des riverains à accéder au Punir les personnes qui enfreignent à la loi ; parc à cause du fait qu’on ait relevé sensibiliser les populations sur les aires protégées ; eu une activité d’exploitation minière renforcer la sécurisation des aires protégées. isolée (or) dans une aire protégée (Nki) non réprimée par les autorités. 13 4-Proposition d’un comité de suivi Les parties prenantes de la réunion ont proposé la mise en place d’un comité de suivi composé des acteurs suivants : Comité local de suivi des différents départements (Haut Nyong et Dja et Lobo) ; MINFOF (porteur du projet) ; MINEE (cellule de coordination). 5- Groupes socioculturels Djem, Baka, Zime, Kaka (allogènes). 174 Compte rendu de la réunion de consultation publique avec les autorités administratives de Ngoyla L’an 2011 et le neuf du mois de Mars, s’est tenue à partir de 10h00 à Ngoyla, la réunion ci-dessus mentionnée. Cette consultation s’inscrit dans le cadre de l’étude d’impact environnemental du projet de conservation et d’utilisation durable du massif forestier de Ngoyla-Mintom. Ont assisté à cette réunion, le Sous-préfet, le maire, trois responsables du WWF et le chef du contrôle forestier et chasse de Ngoyla dont les noms figurent sur la liste de présence ci-jointe ainsi que l’équipe des consultants composée de : - Mr DJOCGOUE Pierre François ; - Madame CHEUMANI NOUDJIEU Charlotte : - Mr TADJOUNG Paulin ; - Mr TCHAGOUE WOTCHOKO Merleau-Ponty ; - Mlle NGO NGOS Bernadette. L’ordre du jour portait sur les points suivants: mot introductif, présentation des membres de l’équipe de consultants et de l’objet de la consultation par Mr DJOCGOUE Pierre François, membre de l’équipe de consultation ; présentation du projet par l’équipe des consultants ; échanges entre l’équipe des consultants et les autorités/responsables présents. 1- Mot introductif, présentation des membres de l’équipe de consultants et de l’objet de la consultation par Mr DJOCGOUE Pierre François Monsieur DJOCGOUE, en guise d’introduction a présenté les membres de l’équipe de consultation. Il a ensuite présenté l’objet de la rencontre. De cette présentation, il est ressorti que la réunion a été initiée dans le but : d’échanger avec les autorités et les différentes parties prenantes du projet de conservation du massif forestier Ngoyla-Mintom ; d’identifier les impacts positifs et négatifs potentiels de l’activité de conservation du massif forestier Ngoyla-Mintom sur la population et son environnement; de recueillir leurs points de vue sur la faisabilité du projet ; de déterminer les mesures à mettre en œuvre pour optimiser les impacts positifs et/ou atténuer les impacts négatifs ; de collecter les préoccupations et les suggestions de ces responsables. 175 2- Présentation du projet par l’équipe des consultants A l’issue de cette phase introductive, les membres de l’équipe de consultants ont posé les questions relatives au projet et axées sur les points suivants : enjeux du projet ; nature des impacts potentiels du projet ; mesures préconisées en direction des populations locales afin de les détourner du site de conservation ; caractéristiques socioculturelles du milieu du projet; mode d’accès et restriction à la ressource; mécanisme d’implication de la population concernée par le projet; prévention et gestion des conflits; structure organisationnelle et mécanisme de suivi du projet. 3- Impacts identifiés 3-1. Impacts positifs et mesures d’optimisation N° Impacts Mesures d’optimisation 1 Création d’emplois. Recruter en priorité la main d’œuvre locale. 2 Augmentation des revenus (marché Définir et reverser des fonds aux communes concernées du carbone). par le projet. 3 Accroissement du revenu Promouvoir la création des AGR. économique des populations. 3-2. Impacts négatifs et mesures d’atténuation N° Impacts 1 Pressions fortes sur les ressources Sensibiliser les populations locales ; animales du milieu (braconnage). initier et mettre en œuvre les projets de gestion durable de l’environnement ; détourner les populations riveraines à travers la création des AGR. Recrudescence du braconnage due à Renforcer la lutte anti braconnage. la construction du chemin de fer et de la transafricaine Kribi (Cameroun)Souanke (Congo). 2 3 Restriction d’accès aux ressources dans l’aire protégée. Mesures d’atténuation Eduquer et sensibiliser les populations ; créer les forêts communautaires ; développer les activités d’éco tourisme ; développer les activités de pisciculture ; renforcer les capacités des populations en technique de pêche; 176 promouvoir la production agricole; développer les activités d’élevages; créer les ZIC GC; promouvoir les AGR; octroyer les UFA aux populations locales; renforcer les capacités des populations en relation avec les activités sollicitées par ces dernières; organiser la filière de commercialisation des PFNL. Définir un système de gestion approprié qui prenne en compte les besoins et aspirations des populations. 4 Mauvaise gestion des revenus issus du marché du carbone. 5 Conflit projet-populations dû à leur exclusion aux différentes phases du projet. 6 Conflit projet-populations dû au Octroyer un espace où les populations pourraient changement des habitudes reconstituer leur milieu naturel. alimentaires et culturelles des populations. 7 Conflit hommes-animaux. Impliquer les populations aux différentes phases du projet (préparation, mise en œuvre et suivi). Sécuriser le site du projet de conservation ; indemniser les populations victimes des dégâts causés par les animaux. Multi intervention dans la zone du Créer un cadre de concertation entre les différents projet de conservation de Ngoyla- acteurs pour une synergie et pour une gestion efficace Mintom. et efficiente du projet de conservation. 8 9 Pollution acoustique (bruit provenant Veiller à ce que les bruits émis par les engins soient en de l’exploitation minière à proximité dessous du seuil prescrit par la loi ; du site du projet) entraînant l’éloignement des animaux de leur Disposer des silencieux sur les engins et les machines milieu naturel et/ou l’atteinte à la pour réduire les bruits afin d’éviter l’éloignement des santé des ouvriers. animaux et de garantir la santé des ouvriers par la sensibilisation en vue du port des caches-ouies 4. Proposition d’un comité de suivi Les parties prenantes de la réunion ont proposé la mise en place d’un comité de suivi composé des acteurs suivants : Comité local de suivi des différents départements (Haut Nyong et Dja et Lobo), une coordination du projet au niveau du MINFOF et un comité de pilotage au niveau de MINEE; MINFOF (porteur du projet). 5- Groupes socioculturels Djem, Baka (autochtones); Haoussa et Bamoun (allogènes) 6- Chefferies : Deux types: 2èmes et 3ème degré (composée d’un conseil de notables) 177 7- Liste des autorités administratives ayants pris part à la concertation 178 Compte rendu de la réunion de consultation publique des populations de Ngoyla L’an 2011 et le neuf du mois de Mars, s’est tenue à partir de 11h30, à Ngoyla une réunion de consultation publique relative aux études d’impact environnemental du projet de conservation et d’utilisation durable du massif forestier de Ngoyla-Mintom. Ont pris part à cette réunion, les populations dont les noms figurent sur la liste de présence ci-jointe ainsi que l’équipe des consultants composée de : - Mr DJOCGOUE Pierre François; - Madame CHEUMANI NOUDJIEU Charlotte: - Mr TADJOUNG Paulin; - Mr TCHAGOUE WOTCHOKO Merleau-Ponty; - Mlle NGO NGOS Bernadette. L’ordre du jour était articulé autour des points suivants : mot introductif, présentation des membres de l’équipe de consultants et de l’objet de la consultation par Mr DJOCGOUE Pierre François, membre de l’équipe de consultation ; mot de bienvenue par le chef du village Ngoyla; lecture de la lettre d’introduction du Ministre des Forêts et de la Faune par un représentant des populations; présentation des activités du projet de conservation et d’utilisation durable du massif forestier de Ngoyla-Mintom par l’équipe des consultants ; échanges entre la population et l’équipe des consultants. 1- Mot introductif, présentation des membres de l’équipe de consultants et de l’objet de la consultation par Mr DJOCGOUE Pierre François En guise d’introduction, Monsieur DJOCGOUE a effectué la présentation des membres de l’équipe de consultation. Il a ensuite présenté l’objet de la rencontre en relevant que le projet couvre environ une superficie d’environ 1000 000 ha, soit 200.000 ha (environ) alloués à la conservation et le reste pour les activités d’exploitation durables. A la fin de cette présentation, on a retenu que la réunion a été initiée dans l’objectif : d’échanger avec les populations sur les activités du projet; de recueillir les préoccupations et les craintes de la population de Ngoyla relatives au projet ; 179 d’identifier les avantages et les inconvénients de l’activité de conservation du massif forestier Ngoyla-Mintom sur la population et son environnement; de trouver de façon participative des mesures à mettre en œuvre soit pour optimiser les impacts positifs, soit pour atténuer les impacts négatifs. 2- Présentation du projet par l’équipe des consultants Monsieur DJOCGOUE a présenté les quatre grandes activités prévues pour ce projet de conservation qui sont entre autre : le zonage, le financement durable, le développement économique des populations et la gestion du projet. Ensuite, la parole a été donnée aux autres membres de l’équipe de consultants qui ont posé les questions couvrant les points suivants: mesures préconisées en direction des populations locales afin de les détourner du site alloué à la conservation ; nature des impacts potentiels identifiés en tant qu’acteurs du projet ; prévention et gestion des conflits ; mécanisme d’implication de la population concernée par le projet ; structure organisationnelle du projet ; caractéristiques socioculturelles du milieu du projet. 3. Impacts identifiés 3-1. Impacts positifs et mesures d’optimisation N° 1 Impacts Création d’emploi 2 3 Opportunité d’affaire Promouvoir la création des AGR Soumission des ONG, GIC et S’assurer que l’information liée aux appels d’offre associations locales aux appels arrivent aux populations ; d’offre du projet Prioriser les ONG, GIC et associations locales pour la sous-traitance. Augmentation des revenus (marché Définir et reverser des fonds aux communes concernées du carbone) par le projet 4 3-2. N° 1 2 3 Mesures d’optimisation Recruter en priorité les populations locales et renforcer régulièrement leurs capacités. Impacts négatifs et mesures d’atténuation Impacts Mesures d’atténuation Conflit foncier lié au problème de Définir clairement les limites des deux départements. délimitation entre Ngoyla et Mintom. Conflits liés au droit d’usage. Redéfinir le droit d’usage en tenant compte des réalités sociales. Conflit projet - populations (lié au Respecter les clauses liées au projet entre les parties non respect des promesses tenues par prenantes (populations et MINFOF, MINEP, MINEE, les ministères techniques relatives MINAT,…). aux anciens projets de conservation). 180 4 Risque d’expropriation lié à la perte des espaces exploités et/ou à la perte de l’habitat. 5 Conflits entre les groupes ethniques de Ngoyla Dévastation des champs et insécurité des populations locales par la présence des grands mammifères (éléphants, gorilles, …). 6 7 8 9 10 11 Multi intervention des acteurs intervenants dans la zone (miniers, exploitants forestiers et structures de conservation évoluant de façon isolée). Hostilité due à la non satisfaction des acteurs locaux au cours de l’exécution du projet. Restriction d’accès aux ressources dans la future aire de conservation (200 000 ha) assurant la survie des populations à l’échelle locale. Insuffisance de communication de Cam-Iron avec les populations riveraines Pollution potentielle de l’activité minière Tenir compte des activités agricoles déjà existantes lors du zonage (soit détourner si possible le site de conservation à ces endroits, soit indemniser les propriétaires de ces cultures) ; déplacer et recaser les peuples affectés par ce le projet. Prendre en considération tous les groupes sociaux existants pendant les différentes phases du projet. Réviser la loi forestière (prévoir une rubrique qui définit clairement la résolution des conflits hommes animaux) ; trouver une mesure de sécurisation du site ; indemniser les populations victimes des attaques des grands mammifères ; appliquer les techniques de refoulement; opérer des battues (en dernier recours MINFOF). Créer une plate forme de concertation entre les différents intervenants dans le massif forestier ; mettre en synergie. Les textes et lois des ministères techniques (MINEP, MINFOF, MINEE, MINAS, MINPAT…). évaluer périodiquement le projet pour rassurer les populations locales. Développer les AGR (fermes pilotes, valorisation des PFNL, développement de l’écotourisme, ZIC GC, développer les activités agro-forestières telles que la cacao culture, élevage du bétail, pisciculture, apiculture) ; appuyer les structures d’accompagnement locales telles que les ZIC GC et associations ; créer un marché périodique ; renforcer les capacités des populations en ce qui concerne les AGR sollicitées, attribuer de nouvelles forêts communautaires et appuyer celles qui existent déjà. Informer les populations locales des activités de CAM-IRON pour éviter des éventuels conflits. Installer une station de gestion des déchets 4. Proposition d’un comité de suivi Les parties prenantes de la réunion ont proposé la mise en place d’un comité local de suivi basé à la commune et composé des forces vives du village, des représentants des populations, des représentants des associations et GIC. Elles ont également proposé que les populations locales soient représentées au niveau de la coordination du projet. 5- Groupes socioculturels Djem, Baka (autochtones); 181 Haoussa et Bamoun (allogènes) 6-Estimation population : 6.000 habitants environs (les émigrants y compris) 7-Chefferies : Deux types : 2èmes et 3ème degré (composé d’un conseil de notables) 8- Liste des personnes ayant pris part à la consultation publique 182 183 Compte rendu de la réunion de consultation publique des peuples autochtones Baka L’an 2011 et le neuf du mois de Mars, s’est tenue à partir de 14h00, à Ngoyla, une réunion de consultation publique avec les peuples autochtones Baka. Cette assise s’inscrit dans le cadre de l’étude d’impact environnemental du projet de conservation et d’utilisation durable du massif forestier de Ngoyla-Mintom. Ont assisté à cette réunion, les populations dont les noms figurent sur la liste de présence ci-jointe ainsi que l’équipe des consultants composée de : - Mr DJOCGOUE Pierre François ; Madame CHEUMANI NOUDJIEU Charlotte : Mr TADJOUNG Paulin ; Mr TCHAGOUE WOTCHOKO Merleau-Ponty ; Mlle NGO NGOS Bernadette. L’ordre du jour portait sur les points suivants : mot introductif, présentation des membres de l’équipe de consultants et de l’objet de la consultation par Mr DJOCGOUE Pierre François, membre de l’équipe de consultation ; mot de bienvenue par le chef du groupement Baka ; lecture de la lettre d’introduction du Ministre des Forêts et de la Faune par un représentant des populations ; présentation des activités du projet de conservation et d’utilisation durable du massif forestier de Ngoyla-Mintom par l’équipe des consultants ; échanges entre la population et l’équipe des consultants. 1- Mot introductif, présentation des membres de l’équipe de consultants et de l’objet de la consultation par Mr DJOCGOUE Pierre François En guise d’introduction, Monsieur DJOCGOUE a effectué la présentation des membres de l’équipe de consultation. Il a ensuite présenté l’objet de la rencontre en relevant que le projet couvre environ une superficie d’environ 1000 000 ha, soit 200.000 ha (environ) alloués à la conservation et le reste pour les activités d’exploitation durables. Les grandes activités prévues à cet effet sont: le zonage, le financement durable, le développement économique des populations locales et enfin la gestion du projet. A la fin de cette présentation, on a retenu que la réunion a été initiée dans le but : d’échanger avec les peuples Baka sur les activités du projet ; de recueillir les préoccupations et les craintes des peuples Baka relatives au projet ; d’identifier les avantages et les inconvénients de l’activité de conservation du massif forestier Ngoyla-Mintom sur la population et son environnement; de trouver de façon participative, des mesures à mettre en œuvre soit pour l’optimisation des impacts positifs ou pour l’atténuation des impacts négatifs. 184 2- Présentation du projet par l’équipe des consultants Monsieur DJOCGOUE a présenté les quatre grandes activités prévues pour ce projet de conservation qui sont entre autre : le zonage, le financement durable, le développement économique des populations et la gestion du projet. Ensuite, la parole a été donnée aux autres membres de l’équipe de consultants qui ont posé les questions concernant les points suivants : mesures préconisées en direction des populations locales afin de les détourner du site alloué à la conservation ; nature des impacts potentiels du projet ; caractéristiques socio culturelles du milieu du projet ; mode d’accès et restriction à la ressource ; mécanisme d’implication de la population concernée par le projet ; prévention et gestion des conflits ; structure organisationnelle et mécanisme de suivi du projet. 3. Impacts identifiés 3.1. Impacts positifs et mesures d’optimisation N° Impacts 1 Mesures d’optimisation Création d’emploi Recruter en priorité les populations locales comme guide éco touristiques. Opportunité d’affaire Promouvoir la création des AGR Augmentation des revenus (marché Définir et reverser des fonds aux communes du carbone). concernées par le projet. Activité d’écodéveloppement Développer la cacao culture les PFNL ; promouvoir l’apiculture ; appuyer les activités liées à la pisciculture et l’élevage domestique. 2 3 4 3.2. Impacts négatifs et mesures d’atténuation N° 1 Impacts Conflit lié au droit d’usage. 2 Marginalisation des peuples Baka au sein de la communauté (moqueries, menaces, dévalorisations). 3 Restriction d’accès aux ressources dans la future aire de conservation assurant la survie des populations à l’échelle locale 4 Dévastation des cultures lors des passages des éléphants. Mesures d’atténuation Redéfinir le droit d’usage et tenant compte des réalités sociales. Initier et réaliser les projets spécifiques destinés au peuple Baka ; Impliquer de façon particulière ce peuple aux différentes phases du projet (préparation, exécution, suivi). appuyer les activités apicoles ; développer la cacao culture et les PFNL ; apporter un appui technique dans les activités piscicoles le long de la Lipono ; développer les activités de pêche ; promouvoir l’élevage domestique ; vulgariser les activités d’écotourisme ; recruter et renforcer les capacités des guides pour les activités d’écotourisme; créer les champs de palmeraies, de cacao et octroyer des plants, les intrants ainsi l’équipement adéquat. trouver une mesure de sécurisation du site (éco gardes) ; indemniser les populations victimes. 185 4-Proposition d’un comité de suivi Les parties prenantes de la réunion ont proposé la mise en place d’un comité local de suivi basé à la commune et composé des forces vives du village, des représentants des populations, des représentants des associations et GIC ; proposer au niveau de la coordination du projet que les populations locales y soient représentées : proposer la mise en place d’une commission indépendante d’évaluation à mis parcours. 186 Compte rendu de la réunion de consultation publique avec les autorités administratives de Mintom L’an 2011 et le dix du mois de Mars, s’est tenue à partir de 09h00 à Mintom, la consultation publique des autorités administratives qui s’inscrit dans le cadre de l’étude d’impact environnemental du projet de conservation et d’utilisation durable du massif forestier de Ngoyla-Mintom. Ont participé à cette rencontre, le Sous-préfet, le responsable WWF Mintom ainsi que l’équipe des consultants composée de : - Mr DJOCGOUE Pierre François ; - Madame CHEUMANI NOUDJIEU Charlotte : - Mr TADJOUNG Paulin ; - Mr TCHAGOUE WOTCHOKO Merleau-Ponty ; - Mlle NGO NGOS Bernadette. L’ordre du jour portait sur les points suivants : mot introductif, présentation des membres de l’équipe de consultants et de l’objet de la consultation par Mr DJOCGOUE Pierre François, membre de l’équipe de consultation ; présentation du projet par l’équipe des consultants ; échanges entre l’équipe des consultants et l’autorité/responsable présents. 1- Mot introductif, présentation des membres de l’équipe de consultants et de l’objet de la consultation par Mr DJOCGOUE Pierre François En guise d’introduction, Monsieur DJOCGOUE a effectué la présentation des membres de l’équipe de consultation. Il a ensuite présenté l’objet de la rencontre en relevant que le projet couvre environ une superficie d’environ 1000 000 ha, soit 200.000 ha (environ) alloués à la conservation et le reste pour les activités d’exploitation durables. Les grandes activités prévues à cet effet sont: le zonage, le financement durable, le développement économique des populations locales et enfin la gestion du projet. A la fin de cette présentation, on a retenu que la réunion a été initiée dans le but : d’échanger avec les autorités et les différents acteurs du projet de conservation du massif forestier Ngoyla-Mintom ; d’identifier les potentiels impacts positifs et négatifs de l’activité de conservation du massif forestier Ngoyla-Mintom sur la population et son environnement; de recueillir les différents points de vue sur la faisabilité du projet ; de déterminer les mesures à mettre en œuvre pour optimiser les impacts positifs et/ou atténuer les impacts négatifs ; de collecter les préoccupations et les suggestions des différentes parties prenantes. 187 2- Présentation du projet par l’équipe des consultants A la suite de cette phase introductive, les membres de l’équipe de consultants ont posé des questions relatives au projet et concernant les points suivants: enjeux du projet ; nature des impacts potentiels; mesures préconisées en direction des populations locales afin de les détourner du site de conservation ; caractéristiques socioculturelles du milieu du projet ; mode d’accès et restriction à la ressource ; mécanisme d’implication de la population concernée par le projet ; prévention et gestion des conflits ; structure organisationnelle et mécanisme de suivi du projet. 3- Impacts identifiés 3-1. Impacts positifs et mesures d’optimisation N° 1 2 3 3-2. N° 1 2 3 4 5 Impacts Création d’emplois. Augmentation des revenus (marché du carbone). Accroissement du revenu économique des populations. Mesures d’optimisation Recruter en priorité la main d’œuvre locale. Définir et reverser des fonds aux communes concernées par le projet. Promouvoir la création des AGR. Impacts négatifs et mesures d’atténuation Impacts Mesures d’atténuation Pressions anthropiques sur les Sensibiliser les populations locales ; ressources animales du milieu initier et mettre en œuvre les projets de gestion (braconnage). durable de l’environnement ; détourner les populations riveraines à travers la création des AGR. Recrudescence du braconnage due au Renforcer la lutte anti braconnage. départ d’ECOFAC (Ecosystèmes Forestiers d’Afrique Centrale). Restriction d’accès aux ressources Créer les forêts communautaires ; dans l’aire protégée. promouvoir les AGR ; promouvoir la production agricole; développer les activités d’élevage ; créer les ZIC GC ; promouvoir la mise en place des étangs piscicoles ; renforcer les capacités des populations locales pour les différentes activités entrevues. Conflit entre Fang, Zime, Djeng Sensibiliser les autorités traditionnelles et les groupes (majoritaires) et Baka (minoritaires). sociaux existants ; mettre en place un cadre de concertation où seront représentés tous les groupes sociaux de la communauté. Conflit foncier à cause du problème Définir clairement les limites des deux départements. 188 6 7 8 9 10 11 12 13 de délimitation entre Ngoyla et Mintom. Conflit projet-population lié à la restriction d’accès à la ressource et au non respect des clauses du projet. Conflit projet-populations dû à leur exclusion aux différentes phases du projet. Conflit lié au droit d’usage (abus de pouvoir des gardes chasse à l’égard des populations et/ou abus du droit d’usage par les populations à travers la chasse des animaux protégés). Multi intervention dans la zone du projet de conservation de NgoylaMintom. Mettre en place une plate forme de concertation (MINFOF, Sous Préfecture, chefs de canton, chefs de village) ; respecter les promesses et les clauses du projet. Impliquer les populations aux différentes phases du projet (préparation, mise en œuvre et suivi). Redéfinir le droit d’usage en tenant compte des réalités sociales. Créer un cadre de concertation entre les différents acteurs pour une synergie et pour une gestion efficace et efficiente du projet de conservation ; octroyer urgemment un statut à la zone NgoylaMintom. Afflux des populations vers la zone Sensibiliser les populations sur le fait que les potentielle du projet. opérations de recrutement sont très limitées. En effet, les populations locales ne sont pas toujours qualifiées ou présentent des profils ne répondant pas à ceux recherchés. Déviation des cours d’eau suite aux Exercer toute activité d’exploitation minière au moins à activités d’exploitation minière 30 m d’un point d’eau conformément aux normes (orpaillage). d’intervention en milieu forestier. Nuisance sonore (bruit provenant de Veiller à ce que les bruits émis par les engins soient l’exploitation minière à proximité du en dessous du seuil prescrit par la loi ; site du projet) entraînant disposer des silencieux sur les engins et les machines l’éloignement des animaux de leur pour réduire les bruits afin d’éviter l’éloignement des milieu naturel et/ou l’atteinte à la animaux et de garantir la santé des ouvriers. santé des ouvriers. Pollutions de l’air et acoustique dues Entourer la zone d’exploitation de haie vives qui à la future implantation d’une servirait de brise vent pour atténuer la pollution cimenterie au bord du Dja. atmosphérique ; disposer des silencieux sur les engins. 4- Proposition d’un comité de suivi Les parties prenantes de la réunion ont en outre proposé la mise en place d’un comité de suivi composé des acteurs suivants : Comité local de suivi des différents départements (Haut Nyong et Dja et Lobo), une coordination du projet au niveau du MINFOF et un comité de pilotage au niveau de MINEE; MINFOF (porteur du projet). 5- Groupes socioculturels Fang, Djem, Baka (autochtones); Haoussa et Bamoun (allogènes). 6-Chefferies: Deux types : 2èmes et 3ème degré (composé d’un conseil de notables). 189 190 Compte rendu de la réunion de consultation publique des populations de Mintom L’an 2011 et le dix du mois de Mars, s’est tenue à partir de 10h30, à la salle de la commune de Mintom, la réunion ci-dessus désignée. Cette assise s’inscrit dans le cadre de l’étude d’impact environnemental du projet de conservation et d’utilisation durable du massif forestier de Ngoyla-Mintom. Ont assisté à cette réunion, les populations dont les noms figurent sur la liste de présence ci-jointe ainsi que l’équipe des consultants composée de : - Mr DJOCGOUE Pierre François ; - Madame CHEUMANI NOUDJIEU Charlotte : - Mr TADJOUNG Paulin ; - Mr TCHAGOUE WOTCHOKO Merleau-Ponty ; - Mlle NGO NGOS Bernadette. L’ordre du jour portait sur les points suivants : mot introductif, présentation des membres de l’équipe de consultants et de l’objet de la consultation par Mr DJOCGOUE Pierre François, membre de l’équipe de consultation ; mot de bienvenue par le chef du village Mintom ; lecture de la lettre d’introduction du Ministre des Forêts et de la Faune par un représentant des populations ; présentation des activités du projet de conservation et d’utilisation durable du massif forestier de Ngoyla-Mintom par l’équipe des consultants ; échanges entre la population et l’équipe des consultants. 1- Mot introductif, présentation des membres de l’équipe de consultants et de l’objet de la consultation par Mr DJOCGOUE Pierre François En guise d’introduction, Monsieur DJOCGOUE a effectué la présentation des membres de l’équipe de consultation. Il a ensuite présenté l’objet de la rencontre en relevant que le projet couvre environ une superficie d’environ 1000 000 ha, soit 200.000 ha (environ) alloués à la conservation et le reste pour les activités d’exploitation durables. Les grandes activités prévues à cet effet sont: le zonage, le financement durable, le développement économique des populations locales et enfin la gestion du projet. A la fin de cette présentation, on a retenu que la réunion a été initiée dans le but : d’échanger avec les populations sur les activités du projet ; de recueillir les préoccupations et les craintes de la population de Mintom relatives au projet ; d’identifier les avantages et les inconvénients de l’activité de conservation du massif forestier Ngoyla-Mintom sur la population et son environnement; de trouver de façon participative, des mesures à mettre en œuvre soit pour l’optimisation des impacts positifs ou pour l’atténuation des impacts négatifs. 191 2- Présentation du projet par l’équipe des consultants Monsieur DJOCGOUE a présenté les quatre grandes activités prévues pour ce projet de conservation qui sont entre autre : le zonage, le financement durable, le développement économique des populations et la gestion du projet. Ensuite, la parole a été donnée aux autres membres de l’équipe de consultants qui ont posé les questions concernant les points suivants : 4-1. mesures préconisées en direction des populations locales afin de les détourner du site alloué à la conservation ; nature des impacts potentiels du projet ; caractéristiques socio culturelles du milieu du projet ; mode d’accès et restriction à la ressource ; mécanisme d’implication de la population concernée par le projet ; prévention et gestion des conflits ; structure organisationnelle et mécanisme de suivi du projet. 3. Impacts identifiés Impacts positifs et mesures d’optimisation N° 1 Impacts Création d’emploi Mesures d’optimisation Recruter en priorité les populations locales et renforcer régulièrement leurs capacités. 2 3 Opportunité d’affaire Augmentation des revenus (marché du carbone). Accroissement du revenu économique des populations. Promouvoir la création des AGR Définir et reverser des fonds aux communes concernées par le projet. Promouvoir la création des activités d’écodéveloppement 4 4-2. N° 1 2 3 4 5 Impacts négatifs et mesures d’atténuation Impacts Mesures d’atténuation Conflit foncier à cause du problème Définir clairement les limites des deux départements. de délimitation entre Ngoyla et Mintom. Conflit lié au droit d’usage. Redéfinir le droit d’usage en tenant compte des réalités sociales. Conflit projet-populations (lié au non Respecter les clauses liées au projet entre les parties respect des promesses tenues par les prenantes (populations et MINFOF, MINEP, MINEE, ministères techniques relatives aux MINAT,…). anciens projets de conservation) Marginalisation des peuples Baka au Initier et réaliser les projets spécifiques destinés au sein de la communauté de Mintom. peuple Baka ; impliquer de façon particulière ce peuple aux différentes phases du projet (préparation, exécution, suivi). Restriction d’accès aux ressources Mettre en place les forêts communautaires ; dans la future aire de conservation développer les AGR (valorisation des PFNL, assurant la survie des populations à développement de l’écotourisme, développer les l’échelle locale activités agro-forestières telles que la cacao culture, 192 6 7 Pollution sonore (bruit provenant de l’exploitation minière à proximité du site du projet) entraînant l’éloignement des animaux de leur milieu naturel et/ou l’atteinte à la santé des ouvriers. Dévastation des cultures lors des passages des éléphants. bananier-plantain, élevage, pisciculture, apiculture) ; appuyer techniquement les populations dans l’élaboration et la validation des plans simples de gestion ; apporter un appui technique dans les activités de mise en place des palmeraies, de culture de cacao et octroyer des plants, les intrants ainsi l’équipement adéquat ; aménager la sablière et octroyer le matériel technique adéquat (brouettes, pèles,…); prévoir un programme de formation pour les postes à pourvoir ; renforcer les capacités des populations en ce qui concerne les AGR sollicitées, attribuer de nouvelles forêts communautaires et appuyer celles qui existent. Veiller à ce que les bruits émis par les engins soient en dessous du seuil prescrit par la loi ; disposer des silencieux sur les engins et les machines pour réduire les bruits afin d’éviter l’éloignement des animaux et de garantir la santé des ouvriers. Trouver une mesure de sécurisation du site (éco gardes) ; indemniser les populations victimes. 3. Proposition d’un comité de suivi Les parties prenantes de la réunion ont proposé la mise en place d’un comité local de suivi basé à la commune et composé des forces vives du village, des représentants des populations, des représentants des associations et GIC ; ils ont proposé au niveau de la coordination du projet que les populations locales y soient représentées et ils ont également souhaité la mise en place d’une commission indépendante d’évaluation à mis parcours. 4- Groupe socio -culturels Fang, Djem, Baka, Baya, Kaka, Eton; 5-Langues parlées : Eton, Baka 6-Estimation population : 12.000 habitants environs (les émigrants y compris) 7-Types de chefferies : Deux types : 2èmes et 3ème degré (composé d’un conseil de notables) 8- Liste des populations ayant pris part à la consultation publique 193 194 195 Compte rendu de la réunion de consultation publique avec les autorités administratives de Djoum L’an 2011 et le dix du mois de Mars, a eu lieu à partir de 16h00 à Djoum, la consultation publique des autorités administratives qui s’inscrit dans le cadre de l’étude d’impact environnemental du projet de conservation et d’utilisation durable du massif forestier de Ngoyla-Mintom. Ont pris part à cette réunion, le Chef du poste forestier et chasse de l’arrondissement de Djoum, son adjoint ainsi que l’équipe des consultants composée de : - Mr DJOCGOUE Pierre François ; - Madame CHEUMANI NOUDJIEU Charlotte : - Mr TADJOUNG Paulin ; - Mr TCHAGOUE WOTCHOKO Merleau-Ponty ; - Mlle NGO NGOS Bernadette. L’ordre du jour portait sur les points suivants : mot introductif, présentation des membres de l’équipe de consultants et de l’objet de la consultation par Mr DJOCGOUE Pierre François, membre de l’équipe de consultation ; présentation du projet par l’équipe des consultants ; échanges entre l’équipe des consultants et les responsables présents. 1- Mot introductif, présentation des membres de l’équipe de consultants et de l’objet de la consultation par Mr DJOCGOUE Pierre François En guise d’introduction, Monsieur DJOCGOUE a effectué la présentation des membres de l’équipe de consultation. Il a ensuite présenté l’objet de la rencontre en relevant que le projet couvre environ une superficie d’environ 1000 000 ha, soit 200.000 ha (environ) alloués à la conservation et le reste pour les activités d’exploitation durables. Les grandes activités prévues à cet effet sont: le zonage, le financement durable, le développement économique des populations locales et enfin la gestion du projet. A la fin de cette présentation, on a retenu que la réunion a été initiée dans le but : d’échanger avec les autorités et les autres acteurs du projet de conservation du massif forestier Ngoyla-Mintom ; d’identifier les potentiels impacts positifs et négatifs de l’activité de conservation du massif forestier Ngoyla-Mintom sur la population et son environnement; de recueillir les différents points de vue sur la faisabilité du projet ; de déterminer les mesures à mettre en œuvre pour optimiser les impacts positifs et/ou atténuer les impacts négatifs ; de collecter les préoccupations et les suggestions des différentes parties prenantes. 2- Présentation du projet par l’équipe des consultants A la suite de cette phase introductive, les membres de l’équipe de consultants ont posé des questions relatives au projet et portant sur les points suivants : enjeux du projet ; 196 nature des impacts potentiels du projet ; mesures préconisées en direction des populations locales afin de les détourner du site de conservation ; caractéristiques socioculturelles du milieu du projet ; mode d’accès et restriction à la ressource ; mécanisme d’implication de la population concernée par le projet ; prévention et gestion des conflits; structure organisationnelle et mécanisme de suivi du projet. 3- Impacts identifiés 3-1. Impacts positifs et mesures d’optimisation N° Impacts Mesures d’optimisation 1 Création d’emplois. Recruter en priorité la main d’œuvre locale. 2 Augmentation des revenus (marché Définir et reverser des fonds aux communes concernées du carbone). par le projet. Accroissement du revenu Promouvoir la création des AGR. économique des populations. 3 3-2.Impacts négatifs et mesures d’atténuation N° Impacts Mesures d’atténuation 1 Restriction d’accès aux ressources dans l’aire protégée assurant la survie des populations à l’échelle locale. 2 Conflit projet-population lié à la restriction d’accès à la ressource et au non respect des clauses du projet. 3 Multi intervention dans la zone du projet de conservation de NgoylaMintom. 4 Conflit projet et populations lié au non respect des promesses du projet. Créer les forêts communautaires ; promouvoir les AGR ; promouvoir la production agricole; développer les activités d’élevages; créer les ZIC GC ; promouvoir la mise en place des étangs piscicoles; renforcer les capacités des populations locales pour les différentes activités entrevues. Mettre en place une plate forme de concertation (MINFOF, Sous Préfecture, chefs de canton, chefs de village): respecter les promesses du projet. Créer un cadre de concertation entre les différents acteurs pour une synergie et pour une gestion efficace et efficiente du projet de conservation ; octroyer urgemment un statut à la zone NgoylaMintom. Respecter les clauses liées au projet entre les parties prenantes. 4. Proposition d’un comité de suivi Les parties prenantes de la réunion ont proposé la mise en place d’un comité de suivi composé des acteurs suivants: comité local de suivi des différents départements (Haut Nyong et Dja et Lobo), une coordination du projet au niveau du MINFOF et un comité de pilotage au niveau de MINEE; MINFOF (porteur du projet). 197 Compte rendu de la réunion de consultation publique avec les autorités administratives de Sangmelima L’an 2011 et le onze du mois de Mars, s’est tenue à partir de 09h00 à Sangmelima, la consultation publique des autorités administratives. Cette réunion s’inscrit dans le cadre de l’étude d’impact environnemental du projet de conservation et d’utilisation durable du massif forestier de Ngoyla-Mintom. Etaient présent à cette réunion, le Délégué du MINFOF, le Délégué du MINEP, les responsables de l’ONG OPFCR ainsi que l’équipe des consultants composée de : - Mr DJOCGOUE Pierre François ; - Madame CHEUMANI NOUDJIEU Charlotte : - Mr TADJOUNG Paulin ; - Mr TCHAGOUE WOTCHOKO Merleau-Ponty ; - Mlle NGO NGOS Bernadette. L’ordre du jour portait sur les points suivants : mot introductif, présentation des membres de l’équipe de consultants et de l’objet de la consultation par Mr DJOCGOUE Pierre François, membre de l’équipe de consultation ; présentation du projet par l’équipe des consultants ; échanges entre l’équipe des consultants et les responsables présents. 1- Mot introductif, présentation des membres de l’équipe de consultants et de l’objet de la consultation par Mr DJOCGOUE Pierre François En guise d’introduction, Monsieur DJOCGOUE a effectué la présentation des membres de l’équipe de consultation. Il a ensuite présenté l’objet de la rencontre en relevant que le projet couvre environ une superficie d’environ 1000 000 ha, soit 200.000 ha (environ) alloués à la conservation et le reste pour les activités d’exploitation durables. Les grandes activités prévues à cet effet sont: le zonage, le financement durable, le développement économique des populations locales et enfin la gestion du projet. A la fin de cette présentation, on a retenu que la réunion a été initiée dans le but : d’échanger avec les autorités et les autres acteurs du projet de conservation du massif forestier Ngoyla-Mintom ; d’identifier les impacts positifs et négatifs potentiels de l’activité de conservation du massif forestier Ngoyla-Mintom sur la population et son environnement; de recueillir leurs points de vue sur la faisabilité du projet ; de déterminer les mesures à mettre en œuvre pour optimiser les impacts positifs et/ou atténuer les impacts négatifs ; de collecter les préoccupations et les suggestions des différentes parties prenantes. 2- Présentation du projet par l’équipe des consultants A la suite de ces propos liminaires, les membres de l’équipe de consultants ont posé des questions relatives au projet sur les points suivants : 198 enjeux du projet ; nature des impacts potentiels; mesures préconisées en direction des populations locales afin de les détourner du site de conservation ; caractéristiques socioculturelles du milieu du projet ; mode d’accès et restriction à la ressource ; mécanisme d’implication de la population concernée par le projet ; prévention et gestion des conflits ; structure organisationnelle et mécanisme de suivi du projet. 3- Impacts identifiés 3.1.Impacts positifs et mesures d’optimisation Impacts Mesures d’optimisation 1 Création d’emploi Recruter en priorité la main d’œuvre locale 2 Augmentation des revenus (marché Définir et reverser des fonds aux communes concernées du carbone) par le projet 3 Accroissement du économique des populations N° revenu Promouvoir la création des AGR 3.2.Impacts négatifs et mesures d’atténuation N° Impacts Mesures d’atténuation 1 Recrudescence du braconnage. Renforcer la lutte anti braconnage (en ressources humaines et en équipement) ; convertir les braconniers en garde chasses. 2 Conflit projet-populations dû au changement des habitudes alimentaires et culturelles des populations. Octroyer un espace où les populations pourraient reconstituer leur milieu naturel. 3 Restriction d’accès aux ressources dans l’aire protégée assurant la survie des populations à l’échelle locale. 4 Conflit hommes-animaux. 5 Conflit projet-populations dû au changement des habitudes alimentaires et culturelles des populations. Créer les forêts communautaires ; promouvoir les AGR ; promouvoir la production agricole; développer les activités d’élevages, de pisciculture; renforcer les capacités des populations locales pour les différentes activités entrevues. Sécuriser le site du projet de conservation ; indemniser les populations victimes des dégâts causés par les animaux ; appliquer les techniques de refoulement des animaux ou organiser les battues (en dernier recours). Octroyer un espace où les populations pourraient reconstituer leur milieu naturel. 199 6 Conflit projet-populations dû à leur exclusion aux différentes phases du projet. 7 Nuisance sonore (bruit provenant de Veiller à ce que les bruits émis par les engins soient l’exploitation minière à proximité du en dessous du seuil prescrit par la loi ; site du projet) entraînant disposer des silencieux sur les engins et les machines l’éloignement des animaux de leur pour réduire les bruits afin d’éviter l’éloignement des milieu naturel et/ou l’atteinte à la animaux et de garantir la santé des ouvriers. santé des ouvriers. 8 Pollution des souterraines due minière. nappes d’eau à l’exploitation Impliquer les populations aux différentes phases du projet (préparation, mise en œuvre et suiviévaluation). Mettre en place un dispositif de gestion des déchets : bassin de recueillement/traitement; mettre en place (au sein des entreprises, dans les localités) des services HSE (Hygiène Sécurité Environnement) et veiller à leur fonctionnement optimal. 4-Proposition d’un comité de suivi Les parties prenantes de la réunion ont proposé la mise en place d’un comité de suivi composé des acteurs suivants : Comité local de suivi des différents départements (Haut Nyong et Dja et Lobo), une coordination du projet au niveau du MINFOF et un comité de pilotage au niveau de MINEE; MINFOF (porteur du projet). 5. Liste des participants à la concertation 200 Compte rendu de la réunion de consultation publique avec les responsables de Cam Iron L’an 2011 et le quatorze du mois de Mars, s’est tenue à partir de 15h00 à Yaoundé, une réunion de consultation publique avec les responsables de Cam Iron, rencontre qui s’inscrit dans le cadre de l’étude d’impact environnemental du projet de conservation et d’utilisation durable du massif forestier de Ngoyla-Mintom. Ont assisté à cette réunion, Mr Arend VAN DER GOES, Alain OWONO, Angelo FALDULLI ainsi que l’équipe des consultants composée de : - Mr DJOCGOUE Pierre François ; - Madame CHEUMANI NOUDJIEU Charlotte : - Mr TADJOUNG Paulin ; - Mr TCHAGOUE WOTCHOKO Merleau-Ponty ; - Mlle NGO NGOS Bernadette. L’ordre du jour portait sur les points suivants : mot introductif, présentation des membres de l’équipe de consultants et de l’objet de la consultation par Mr DJOCGOUE Pierre François, membre de l’équipe de consultation ; présentation du projet par l’équipe des consultants ; échanges entre l’équipe des consultants et les responsables présents. 1- Mot introductif, présentation des membres de l’équipe de consultants et de l’objet de la consultation par Mr DJOCGOUE Pierre François En guise d’introduction, Monsieur DJOCGOUE a effectué la présentation des membres de l’équipe de consultation. Il a ensuite présenté l’objet de la rencontre en relevant que le projet couvre environ une superficie d’environ 1000 000 ha, soit 200.000 ha (environ) alloués à la conservation et le reste pour les activités d’exploitation durables. Les grandes activités prévues à cet effet sont: le zonage, le financement durable, le développement économique des populations locales et enfin la gestion du projet. A la fin de cette présentation, on a retenu que la réunion a été initiée dans le but : d’échanger avec les acteurs intervenant dans la zone de conservation du massif forestier Ngoyla-Mintom ; de collecter les informations liées aux impacts positifs et négatifs potentiels de l’activité de conservation du massif forestier Ngoyla-Mintom sur la population et son environnement; de déterminer les mesures à mettre en œuvre pour optimiser les impacts positifs et/ou atténuer les impacts négatifs ; de collecter les préoccupations et les suggestions des différentes parties prenantes. 201 2- Présentation du projet par l’équipe des consultants A la suite de ces propos liminaires, les membres de l’équipe de consultants ont posé des questions relatives au projet sur les points suivants : nature des impacts potentiels; mesures préconisées en direction des populations locales; mode d’accès et restriction à la ressource ; mécanisme d’implication de la population concernée par le projet ; prévention et gestion des conflits. 3- Impacts identifiés 3.1. Impacts positifs et mesures d’optimisation N° Impacts Mesures d’optimisation 1 Création de nombreux emplois (environ Recruter en priorité la main d’œuvre locale 1000) pendant la phase de construction 2 Augmentation du potentiel éco Aménager les abords des lacs artificiels créés de touristique avec la création des lacs manière à les rendre attractifs. artificiels 3 Augmentation des revenus (marché du Définir et reverser des fonds aux communes carbone) concernées par le projet. 4 Accroissement du revenu économique Promouvoir la création des AGR. des populations 3.2. Impacts négatifs et mesures d’atténuation N° Impacts 1 Déforestation irrémédiable liée aux Prévoir la location de l’UFA 10034 de 160 000 ha différentes activités anthropiques en pour la conservation en vue de compenser la relation avec la présence du projet biomasse forestière. Dans cette optique, Cam Iron (pendant les phases d’exploration, de manifeste sa volonté de contribuer au fond global construction, d’exploitation et de pour soutenir les activités d’écodéveloppement en construction du chemin de fer) sur faveur des populations locales y compris les peuples environ 5000 hectares autochtones Baka; Biodiversité : Perturbation et perte de Limitation de la zone d’installation des la biodiversité. infrastructures du projet ; conservation ex situ des espèces rares. Compaction de certaines zones, Limiter les chemins d’exploitation dans les zones qui érosion de la zone d’emprise du ne seront pas entièrement détruites ; projet. fermer ces chemins après exploitation. Multi intervention dans la zone du Créer un cadre de concertation entre les différents projet de conservation de Ngoyla- acteurs pour une synergie et pour une gestion efficace Mintom. et efficiente du projet de conservation. Risques d’accidents liés aux travaux. Améliorer la sécurité routière dans et aux abords des villages à travers la limitation de la vitesse des trains, des camions, la pose de dos d’âne, etc : définir un cahier des charges définissant des règles imposées aux exploitants forestiers et miniers / transporteurs et mise en place d’un système de surveillance. 2 3 4 5 Mesures d’atténuation 202 6 7 8 9 10 11 12 13 14 Afflux des populations vers le site du Sensibiliser les populations sur le fait que les projet à la recherche de l'emploi. opérations de recrutement sont très limitées. En effet, les populations locales ne sont pas toujours qualifiées ou présentent des profils ne répondant pas à ceux recherchés; s’arranger à ce que les habitations soient le plus éloigné du site (50 km au moins). Contamination des populations par Campagne de sensibilisation des populations les MST due aux haltes des concernées et des entreprises de transport ; transporteurs des bois qui sont distribution des préservatifs dans les villages fréquemment l’occasion de rapports traversés. sexuels avec les populations proposant le gîte et le couvert pendant la phase de construction. Répartition des employés recrutés Rendre équitable le recrutement des employés dans les dans les différents villages villages impactés par le projet. Recrudescence du braconnage et de Sensibiliser toutes les parties prenantes ; la chasse illégale (les ouvriers du mettre en place un système haute surveillance du projet ainsi que les populations personnel ; locales ayant un accès facile sur la appliquer strictement la loi en matière de protection forêt sont susceptibles de braconner. des espèces protégées ; Par ailleurs, l’augmentation des traiter également ce fléau au niveau transfrontalier revenus des employés pourrait (Congo, Gabon, Cameroun) ; faciliter l’achat des fusils qui seront renforcement des capacités des postes forestiers de mis en location pour les battues Ngoïla et de Mintom pour le contrôle. pendant les activités de braconnage. Réduction des ressources liées à Sensibilisation de toutes les parties prenantes ; l’exploitation illégale du bois application stricte de la loi forestière et contrôle d’œuvre et des PFNL (la création des forestier. voies d’accès pour l’évacuation des produits rapprochera les populations des zones boisées difficilement pénétrables aujourd’hui). Pollution des eaux par les engins Se rassurer de la non infection des pointes des appareils utilisés lors de l’exploitation (éléments extérieurs) ; prélever et traiter toute les eaux ayant subit un déversement hasardeux de produits nocif. Perturbation des régimes des cours Respecter les normes d’exploitation forestière à d’eau. En effet, au cours des travaux faible impact en zone tropicale ; forestiers et miniers, il y a des détruire les ponts après exploitation. déversements hasardeux des produits chimiques dans la nature Réchauffement climatique lié à la Mener une étude complémentaire pour la valorisation libération de gaz à effet de serre. En des bois hors bois d’œuvre effet, La dégradation à terme des végétaux ennoyés avec la création de la retenue et les bois exploités libéreront d’importantes quantités de CO2. Réchauffement climatique lié à effectuer des afforestation du site après l’exploitation l’arrêt de l’activité photosynthétique ; de la mine ; Destruction des ressources forestières mener des études complémentaires pour la coupe de (La destruction de la forêt mettra fin végétation afin d’éviter l’effet de serre lié aux 203 15 16 17 18 19 20 pour la durée de la mine à l’activité photosynthétique et donc le stockage de CO2.) Risques de noyade et/ou d’accidents liés à la présence des lacs artificiels qui seront créés. Chevauchement des permis miniers et d’exploitations forestières. Restriction d’accès à la ressource assurant la survie des populations à l’échelle locale. Insuffisance de communication relative au projet dont les populations des villages impactés seraient bénéficiaires. dégagements de méthane. Mettre en place un système de sécurité approprié et adéquat. Suivre l’exemple des structures ayant créé un cadre d’entente à l’exemple de GEOVIC et PALISCO. Renforcer les capacités des populations pour éviter qu’elles demeurent dépendantes vis-à-vis de la structure après la phase d’exploitation. Informer davantage ces populations sur les projets dont ils seraient bénéficiaires ; rassurer les populations de toutes les localités impactés par le projet qu’ils bénéficieraient tous des avantages dudit projet. Veiller à ce que les bruits émis par les engins soient en dessous du seuil prescrit par la loi ; disposer des silencieux sur les engins et les machines pour réduire les bruits afin d’éviter l’éloignement des animaux et de garantir la santé des ouvriers. Nuisances acoustiques (bruits et vibrations provenant de l’exploitation minière à proximité du site du projet) entraînant l’éloignement des animaux de leur milieu naturel et/ou l’atteinte à la santé des ouvriers. Destruction du couvert végétal lors Respecter les mesures d’intervention en milieu forestier de la construction des routes, chemin prescrites dans la loi forestière de 1994. de fer. 4. Liste des personnes de Cam Iron 204 ANNEXE 2. RAPPORT DE MISSION DE DESCENTE DE TERRAIN 1. Objectif de la mission La mission avait deux objectifs principaux: Recueillir les points de vue des différents acteurs concernés sur les points suivants : - la problématique des restrictions que subiront les communautés riveraines relative à leur accès au site de conservation du massif forestier de NgoylaMintom ; - les impacts positifs et négatifs que la réalisation du projet laisse présager ainsi que les mesures d’optimisation et d’atténuation desdits impacts ; - la visite du site du projet. 2. Méthodologie L’approche méthodologique adoptée a été essentiellement participative et basée sur les échanges / entretiens avec les différentes parties prenantes tant au niveau de Yaoundé (Cam Iron, Geovic, Banque Mondiale) que sur le terrain (Abong Mbang, Lomié, Mballam, Ngoyla, Mintom, Djoum, Sangmélima,). L’équipe des consultants ayant pris part à cette mission était composée de : - Dr DJOCGOUE Pierre François, consultant EIE assisté de Mr TADJOUNG Paulin et Mlle NGO NGOS Bernadette ; - Mme CHEUMANI NOUDJIEU Charlotte, consultante CFG assistée de Mr TCHAGOUE WOTCHOKO Merleau-Ponty. 2.1. Entretiens avec les administrations, services techniques décentralisés, entreprises minières, ONG et bailleurs de fond. Compte tenu des emplois de temps divergents dans des différentes parties prenantes, leur rencontre était individuelle. L’ensemble des entretiens donnait lieu à un compte rendu regroupant les points de vue et préoccupations de tous les administrateurs et responsables des services techniques décentralisés rencontrés. En ce qui concerne les entreprises minières et ONG, à chaque entretien correspondait un compte rendu ressortant le détail de nos échanges. 2.2. Les réunions de consultation En ce qui concerne les réunions de consultations publiques organisées avec les populations riveraines locales, il a été tenu des assises distinctes avec les populations des villages Ngoyla, Mintom et enfin les peuples autochtones Baka afin de leur permettre de s’exprimer en toute liberté et de recueillir leur doléances et suggestions en adéquation avec le projet. 205 Le regroupement des Chefs, des notables, leader d’opinions et des populations des différents villages représentés a été facilité par le recrutement de deux guides locaux. Il s’agissait de Mr ABIELEPO Francis pour le village Ngoyla et de Mr ZE Salomon pour le village Mintom. En plus du fait que l’équipe des consultants utilisait un langage suffisamment simple et facilement compréhensible par tous, un traducteur endogène désigné par l’assistance reprenait les propos des consultations en langues locale afin d’assurer une parfaite compréhension et une mise à niveau collective de l’ensemble des parties prenantes. Chaque réunion était articulée autour des points suivants : - mot introductif, présentation des membres de l’équipe de consultants et de l’objet de la consultation; mot de bienvenue par le chef du village ; lecture de la lettre d’introduction du Ministre des Forêts et de la Faune par un représentant des populations ; présentation des activités du projet de conservation et d’utilisation durable du massif forestier de Ngoyla-Mintom; identification des impacts du projet sur l’environnement, les populations et la proposition des mesures d’optimisation et d’atténuation ; échanges entre la population et l’équipe des consultants ; remerciements et clôture de la réunion 3. Déroulement de la mission La mission conjointe Cadre Fonctionnel de Gestion / Etude d’Impact Environnemental programmée sur une période de 11 jours s’est déroulée en deux principales articulations : la première a consisté à une suite d’entretiens avec les autorités administratives et les différents acteurs intervenants dans la zone du projet ; la seconde a consisté à l’organisation et à la tenue des réunions de consultation des populations des villages Ngoyla et Mintom, y compris les peuples indigènes Baka. Jour 1 : 07 mars 2011 L’équipe des consultants a eu deux rencontres à Abong-Mbang. Il s’agissait respectivement des Délégations Départementales du MINFOF et MINEP du HautNyong. Jour 2 : 08 mars 2011 Le deuxième jour de la mission a été consacré non seulement à la rencontre des responsables de la société minière GEOVIC aussi bien à Lomié qu’à Kongo, mais aussi à la rencontre de l’ONG PERAD et des responsables du service de conservation de RBD antenne Est installé à Lomié. 206 Jour 3 : 09 mars 2011 L’équipe des consultants commence la mission dans la ville de Ngoyla par une rencontre d’information et de travail avec le Sous Préfet et l’Adjoint n°1 au Maire. La rencontre qui s’est tenue dans le bureau du Sous-préfet à Mintom à permis à l’équipe de mission de se présenter et de les briefer sur la nature et la durée des différentes prestations des consultants sur le terrain. Une série d’échange a suivi et a permis de détailler l’objet de la mission et recueillir leur avis sur le projet. Le Sous-préfet par la suite a assuré la mission de veiller sur sa sécurité pendant son séjour dans sa localité. A la suite de cet échange, l’équipe de consultant a rencontré les responsables des services suivant : poste forestier et chasse ; WWF Ngoyla. Les rencontres des parties prenantes du projet s’est poursuivi par une réunion de consultation publique regroupant les Chefs, Notables, leaders d’opinion et associations de la ville de Ngoyla et des villages environnants. La liste des villages et campements environnants représentés se trouve dans le tableau 1. La journée s’est achevée par la rencontre avec les populations du campement Mebang (Ngoyla) puis les responsables de CAM IRON à Mballam II. Jour 4 : 10 mars 2011 L’équipe des consultants commence la mission dans la ville de Mintom par une rencontre d’information et de travail avec le Sous Préfet. La rencontre qui s’est tenue dans le bureau de ce dernier à Mintom a permis à l’équipe de mission de se présenter, et de le briefer sur la durée et la nature des différentes prestations des consultants sur le terrain. Une série d’échange a suivie et a permis de détailler l’objet de la mission et de recueillir leur avis sur le projet. Le Sous-préfet a assuré la mission de veiller sur sa sécurité pendant son séjour sur le terrain. A la suite de cet échange, l’équipe de consultant a rencontré le responsable de WWF Mintom. Les rencontres des parties prenantes du projet s’est poursuivi par une réunion de consultation publique regroupant les Chefs, Notables, leaders d’opinion et associations de la ville de Mintom et des villages et campements environnants. La liste des villages et campements environnants représentés se trouve dans le tableau 1. Jour 5 : 11 mars 2011 Le Cinquième jour de la mission a permis de rencontrer les responsables du poste forestier et chasse de Djoum. Les responsables du service de conservation de la RBD, 207 antenne Sud n’ont pas pu être consultés du fait de leur participation à une opération anti-braconnage tripartite Cameroun-Gabon-Congo. Jour 6 : 12 mars 2011 Visite du site et synthèse des données. Jour 7 : 13 mars 2011 Poursuite de la visite du site et synthèse des données. Jour 8 : 14 mars 2011 Prise des rendez-vous et synthèse des données. Jour 9 : 15 mars 2011 Prise des rendez-vous et synthèse des données. Jour 10 : 16 mars 2011 L’équipe des consultants a eu deux rencontres à Sangmélima. Il s’agissait respectivement des Délégations Départementales du MINFOF et MINEP du Dja et Lobo. Ceux-ci étant les seules autorités ayant honoré au rendez vous. Jour 11 : 17 mars 2011 Rencontre avec les responsables de CAM IRON de Yaoundé. 4. Résultats obtenus. 66 personnes au total ont été consultées. Liste des administrations, ONG, Entreprises minière et chefferies consultées Groupe d’acteurs enquêtés Bailleurs de fond Administrations Communes Services décentralisés ONG Entreprises minière Banque Mondiale_Yaoundé Sous-Préfecture de Ngoyla et Mintom Communes de Ngoyla et Mintom Nombre de personnes ressources rencontrées 2 2 4 MINFOF, MINEP, Service de conservation 9 WWF, PERAD, OPFCR 7 GEOVIC, CAM IRON (Mballam et Yaoundé) 5 Ngoyla, Zoulabot 1, Djadom, ETA, Nkondong 2, Villages riverains Bissobilam, Nkolakay, Mokolo-Ngoyla, Mebam. de l’interzone Mintom, Mintom 1, Mintom 2, Zoulabot, Ngoyla-Mintom Meyiboto, Bindom TOTAL 208 21 16 66 5. Difficultés rencontrées Les difficultés rencontrées bien que mineures étaient de deux ordres. Il s’agissait de : - Chabli obstruant les routes. ; - Non disponibilité de certains responsables des services techniques décentralisés. 6. Observations En somme, nous pouvons dire que les autorités administratives, les ONG et autres acteurs ainsi que les populations des communautés Ngoyla et Mintom ont adhéré au projet de conservation du massif forestier Ngoyla Mintom sous réserve de l’effectivité des mesures d’accompagnement prévues par le projet. Ainsi, leurs deux principales craintes portent d’une part sur la réalisation effective des activités d’éco développement et d’autre part sur les modalités de gestion des fonds issus des AGR, exploitation des ZIC, ZIC GC et forêts communautaires. 6.1. Les entretiens Les entretiens réalisés avec les autorités administratives ainsi que ceux des responsables des structures intervenant dans le site du projet ont permis de comprendre les principaux enjeux environnementaux que soulève le projet de conservation et de gestion durable du massif forestier Ngoyla-Mintom. De ce fait, il est ressorti la proposition de mettre en place une plate forme managériale impliquant tous les services spécialisés au niveau des arrondissements, des départements et des ministères concernés par le projet. En d’autres termes, la proposition de la mise sur pied d’un comité de suivi du projet au niveau du MINFOF avec des démembrements au niveau des départements (Dja et lobo et haut nyong) et arrondissements des villages Ngoyla et Mintom ont été fortement recommandés. Il a également été relevé la suggestion de la mise en place d’un comité local de suivi et d’attribution par appels d’offres restreints impliquant tous les acteurs locaux et les responsables/bailleurs de fond (entreprises minières qui sont les potentiels contributeurs). Par ailleurs, il a été bien souligné que les comités de suivi locaux n’auront aucune responsabilité dans la gestion financière des mesures d’accompagnement prévues par le projet et que celle-ci sera assurée par la coordination du projet basée au MINFOF. 209 ANNEXE 3. LISTE DES PERSONNES RENCONTREES Liste des administrations, ONG, Entreprises minière et chefferies consultées Nombre enquêté Groupe d’acteurs enquêtés Administrations ONG Entreprises minière Villages riverains de l’interzone Ngoyla-Mintom TOTAL MINFOF, MINEP, MINATD, BM, Mairie WWF, PERAD, OPFCR Nombre de personnes ressources rencontrées 5 17 4 7 GEOVIC, CAM IRON 2 5 Ngoyla, Zoulabot 1, Djadom, ETA, Nkondong 2, Bissobilam, Nkolakay, Mokolo-Ngoyla, Mebam. 9 21 6 16 26 66 Mintom, Mintom 1, Mintom 2, Zoulabot, Meyiboto, Bindom - Liste des personnes ressources rencontrées dans les administrations, ONG et entreprises minière. Nom et prénoms Institutions Arend VAN DER GOES CAM IRON Alain OWONO CAM IRON James ACWORTH BM MOINCHOU DDFOF/HN Fonction Contact Yaoundé 99 31 20 70 / 79 52 Lands and 29 11 Environment avandergoes@camir Manager on.net 7 53 28 35 / 22 01 97 Lands and 83 Policy [email protected] Officer t Senior 94 56 22 63 Forestry jacworth@worldban Spécialis k.org Abong Mbang DDFOF/HN 99 90 71 35 210 Lieu de rencontre Date de rencont re Yaoundé 17/03/20 11 Yaoundé 17/03/20 11 Yaoundé 18/03/20 11 Abong 07/03/20 ROU George AFANE BIDJA MINFOF DD/MINEP/ HN PASCAL MINDOUM Ménoun Conservatio n RBD Ecogarde NDETOH Micheline MIKOLEBEH P. Christian ANKOH Angèle Mbang Abong Mbang 11 07/03/20 11 99 25 22 11 76 11 63 51 Lomié 07/03/20 11 GEOVIC Community Liaison Officer 96 44 89 73 Lomié 07/03/20 11 GEOVIC Gélogist 76 60 83 44 Lomié/Ko ngo PERAD ONG Directrice Générale NDIPON Divine WWF OKALA ETOUNDI L. WWF DONTEGO Désiré WWF FOMENA Bonaventure MINFOF MANIA BIKANDA BABOT Blaise Pascal DD/MINEP/ 77 07 64 07 HN 97 88 40 28 Lomié 99 08 10 80 [email protected] Ngoyla FAA WWF 76 46 61 77 Ngoyla Administrate ur WWF 77 34 43 14 Ngoyla Junior Field 77 75 61 84 Assistant Chef de poste de 99 74 30 61 Contrôle 70 10 90 75 Forestier et Chasse Lomié 07/03/20 11 08/03/20 11 Ngoyla 09/03/20 11 Ngoyla 09/03/20 11 Ngoyla 09/03/20 11 Ngoyla 09/03/20 11 09/03/20 11 09/03/20 11 S/Préfecture S/Préfet 75 33 76 87 Ngoyla Mairie A1 Maire 96 24 01 81 Ngoyla 006 18 92 20 23 72 Mbalam 09/03/20 11 Mintom 10/03/20 11 Mbalam ANGELO FALDULLI CAM IRON Camp Manager Mintom ONDJA’A AYO Jean Daniel S/Préfecture S/Préfet AMBOMO Léopold WWF Point focal Mintom 10/03/20 11 AYI Mathias PCFC- Chef de Djoum 10/03/20 77 51 15 93 74 32 36 99 ambomoleopold@ya hoo.fr Djoum 75 82 15 53 211 AGOKWE Djoum DASSIE Benjamin PCFCDjoum BILOA Donatien DDFOF/Dja et Lobo OPFCR ONG OPFCR ONG ZE Hermann MEDOU Alfred MEDOU NDJEMBA Vanessa ESSI OVE Jeannot OPFCR ONG DD MINEP poste Adjoint au Chef de 75 47 80 25 poste Sangmélima Chef Section 77 73 68 17 Forêt 11 Djoum 10/03/20 11 Sangméli ma 16/03/20 11 99 66 26 81 [email protected] Sangméli ma 16/03/20 11 Assistant Comptable 74 01 47 69 Sangméli ma 16/03/20 11 Délégué 99 72 56 96 22 07 72 56 22 28 90 82 Sangméli ma 16/03/20 11 RAF 99 95 33 74 DE Liste de présence aux consultations publiques Localit é Ngoyla Village et Campemen t de résidence Nom et prénoms Fonction S. M. MPONO Pierre ABIELEPO Françis AYONG Alain Chef 3ème degré Conseiller Maire Cultivateur MENGUE Emmanuel Assistant de Recherche Johns-Hopkins Conseillère CADEFE (Centre d’appui pour le Développeme nt de la Femme) Ngoyla ADJOWA Rufine 212 Contact 79 64 93 78 97 61 68 32 99 08 83 81 96 19 92 51 99 90 82 31 [email protected] m Date de rencontre 09/03/201 1 09/03/201 1 09/03/201 1 09/03/201 1 09/03/201 1 NGUEH Arthur Zoulabot 1 Djadom ETA Nkondong 2 Bissobilam Nkolakay MokoloNgoyla Mebam Mintom Mintom METOUL NDONG Charles-Hervé Vice-Président 70 89 65 27 National AJN (Association des Jeunes de Ngoyla) Chef de 3ème degré, Rep. Chef de Canton METOUL Elise BEDJEM Céline LANTOUM Crépin NKAMPIENE Marcel BIDJAMA Laurentin EYONE Gérard NKPWALA François MEWOL Marcel MPIEL Moïse S. M. MPUO Eugène Venant MENIANGO Daniel Chef 3ème degré 96 98 87 13 Chef Campement Guérisseur DAMA Isidore Chasseur NKOLO Fanie Elève ZE Salomon Agent Communal Curé de la Paroisse NGBWA Joseph 213 09/03/201 1 09/03/201 1 09/03/201 1 09/03/201 1 09/03/201 1 09/03/201 1 09/03/201 1 09/03/201 1 09/03/201 1 09/03/201 1 09/03/201 1 09/03/201 1 09/03/201 1 09/03/201 1 76 02 59 27 79 17 26 70 10/03/201 1 Mintom 1 Rigobert AKETE Valentine NKPWELE Alame Jean NCHE MENJA Richard MENGUE Pierre ASSAM Samuel ENDAMAN Régine Mintom 2 ENDAMANE Albert Zoulabot Meyiboto Bindom DJIDJI Deschanel EKOMAN Jacques Senghor ENGBWE Samuel NKOBIDJAN G Joseph Samuel NSIMI NSIMI Albert Agent Communal Chef de 3ème degré S. G. GIC Endurance ROF GIC Solidarité Délégué GIC Solidarité de Mintom Délégué GIC des femmes rurale de Mintom Conseiller Association Solidarité Membre GIC Espoir Délégué GIC Espoir Chef Baka Chasseur Chef de 3ème degré Chef de 3ème degré Elite 214 75 15 11 18 74 33 06 79 77 27 51 74 75 92 92 18 10/03/201 1 10/03/201 1 10/03/201 1 10/03/201 1 10/03/201 1 74 04 46 25 10/03/201 1 79 74 06 35 10/03/201 1 74 39 39 90 10/03/201 1 10/03/201 1 74 39 39 90 10/03/201 1 10/03/201 1 10/03/201 1 10/03/201 1 ANNEXE 4. GUIDE D’ENTRETIEN DU PROJET DE CONSERVATION DURABLE DU MASSIF FORESTIER NGOYLA MINTOM A) Populations, autorités administratives locales et ONG intervenant dans la zone Ngoyla Mintom Rubrique 1 : Zonage A votre avis, faut-il conserver la totalité de la forêt ou l’exploiter en partie ? Quelle est la procédure de délimitation adéquate pour ce projet ? Quelle stratégie doit-on adopter face aux problèmes potentiels de la délimitation (déplacement des populations, indemnisation des cultures…). Rubrique 2 : Facteurs de réussite du projet Quelles sont les activités d’écodéveloppement qui peuvent être mises en œuvre pour détourner les populations du site de conservation ? Quelles sont les activités qui peuvent être menées au vue des besoins des populations afin que ces dernières bénéficient des mesures d’accompagnement prévues par le projet ? Quelles sont les préoccupations/craintes des populations ? Quelles sont les solutions préconisées pour une mise en œuvre efficace et efficiente du projet ? Rubrique 3 : Gestion du projet Quels sont les principaux acteurs du projet ? Quelles sont les responsabilités des différentes parties prenantes ? Quelle est la meilleure organisation/structure à mettre sur pied pour une gestion efficace du projet? 215 Rubrique 4 : Mécanisme de suivi Quel est le mécanisme de suivi (intégrant les populations locales y compris les peuples Baka) à mettre en œuvre pour la réussite de ce projet ? B) Unités d’exploitation minière situées dans la Zone Quelles sont les différentes activités que vous menez dans la zone Ngoyla Mintom ? Quelles sont les impacts positifs que ces dernières ont sur les populations riveraines ? Quelles sont les impacts négatifs que ces activités ont ou pourraient avoir sur les populations et leur environnement ? Quelles sont les mesures d’atténuation prévues pour minimiser ces impacts ? Quelle est le degré de pollution des activités que vous menez dans la zone ? Quelles sont les mesures préconisées pour atténuer/éradiquer les éléments polluants pouvant toucher la végétation, les cours d’eaux, la population? Que proposez-vous comme autres mesures que nous pourrions prendre en compte comme impact cumulatif de vos activités? Qu’est ce qu’on peut développer comme activité en direction des populations pour les détourner du site de conservation ? 216