PRINCESS BRIDE, FILM DE ROB REINER, 1987, ÉTATS-UNIS

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PRINCESS BRIDE, FILM DE ROB REINER, 1987, ÉTATS-UNIS
PRINCESS BRIDE, FILM DE ROB REINER, 1987, ÉTATS-UNIS
Mots clefs : aventure, maléfices, duels, humour, lecture, grand-père, amour, adaptation
C'est l'histoire du " véritable amour ", celui vécu par Bouton d'Or et le valet Westley... que raconte à son
petit-fils malade un grand-père malicieux.
Westley devenu pirate meurt en mer, Bouton d'Or doit épouser un prince qu'elle n'aime pas, elle est
enlevée par trois brigands. Elle est sauvée par un héros masqué avec qui elle devra affronter de nombreux
pièges, et finira par retrouver son amour.
Le film est une adaptation littéraire, comme les 4 films de cette année scolaire. On peut se procurer le
livre de William Goldman paru en 1973, aux éditions Bragelone, réédition octobre 2007 (consulter
internet).
Dans le film, le réalisateur mêle les ingrédients de 15 films, pour en faire un pastiche ; on peut avoir une
impression de trop-plein, de boulimie scénaristique, c'est pour mettre de la distance avec les grands films
hollywoodiens. Cette distance des personnages vis à vis de leur emploi engendre humour, légèreté ,
simplicité.
Le jeu des acteurs (qui parfois commentent eux-mêmes leurs activités), l'énormité des situations, les
trucages voyants font de ce film une parodie à ne pas prendre au 1er degré.
Comment aborder le film ? (synthèse du cahier de notes sur...)
➔ Travail sur les oppositions : comme dans " la belle et la bête ", observer :
jeunes/vieux; bons/méchants; intelligents/simplets; minces/gros (voir la scène du duel à 24'30) etc...
➔ Réflexion sur les ellipses, les non-dits : pas de transition après le départ de Westley aux
fiançailles de Bouton d'Or, ou lorsque Inigo retrouve Fezzik alors qu'il s'est passé plusieurs années
; le cauchemar de Bouton d'Or n'est pas " préparé "...
➔ La construction du film sur 2 structures opposées
•
l'espace du récit : ouvert, varié dans les décors et les situations, le mouvement et les actions, un
écoulement du temps ponctué par des scènes nocturnes
•
à l'opposé, de larges cadrages sur les décors de la chambre close, aux couleurs ternes, des plans
fixes serrés sur les personnages immobiles
•
le récit qui évolue au fur et à mesure des interruptions du jeune malade. Lui et son grand-père
agissent de façon à ce qu'on reparte à chaque fois vers de nouvelles aventures
➔ Relever les interventions du petit-fils et dire en quoi elles font progresser l'histoire
ANALYSE DES SÉQUENCES 23 À 26 ; LE CAUCHEMAR DE BOUTON D'OR (CF LE CAHIER
DE NOTES SUR...)
Choix de la séquence : elle correspond à la structure générale du film, opposant le récit à l'action ; cette
scène du cauchemar nous entraîne dans un 3ème niveau du récit
Place de la séquence : elle se situe au milieu du film, au moment d'une pause dans la narration, sans
événement pour faire progresser l'action ; elle permet au spectateur de reprendre le récit du grand-père
qu'on pouvait avoir oublié
La surprise : l'effet de surprise fait l'intérêt de cette séquence, puisqu'on arrive à un autre niveau
d'interprétation, celui de l'imaginaire. On ne comprendra le rêve qu'à la fin.
La répétition : cette scène est construite à l'identique de la scène qui précédait l'enlèvement de Bouton
d'Or (sauf quelques détails, la disparition du roi, l'ajout des couronnes). Et pourtant aucun effet
cinématographique dans la réédition de cette scène ne nous informe que c'est un cauchemar
Encore les oppositions : observer l'alternance de plans de plus en plus rapprochés vers Bouton d'Or et
travelling arrière devant la vieille qui installe un système d'échanges subjectifs.
La fin du cauchemar : la scène s'arrête brutalement, la vieille représente la mauvaise conscience de
Bouton d'Or et son réveil brutal donne le signal de sa détermination.
Les espaces : comme dans le reste du film espace ouvert/espace fermé en opposition.
La voix des conteurs : la fonction des voix est double, narratrice pour celui qui parle et critique pour
celui qui écoute. Le grand-père explique mais le petit-fils voit le récit comme il le souhaite. Si le film
donne raison à l'enfant, les formules de son aïeul tentent de le remettre dans la réalité.
Exemple :
" Qui a dit que la vie est juste ? Où est-ce que c'est écrit ? La vie n'est pas toujours juste. "
Par ces paroles, il nous inviteà nous demander de croire et de ne pas croire, d'accepter le récit et de le
critiquer, de vivre l'émotion du roman sans abandonner notre jugement.
En conclusion, l'art n'est pas la vie, mais il lui est nécessaire.
D'AUTRES PISTES
Un peu de culture cinématographique
Les ingrédients du film font référence à quinze films, les élèves en ont peut-être vus quelques-uns dans
leur parcours " école et cinéma " ou ailleurs
➔ Conte de fée : Peau d'âne, Cendrillon et tous les contes en général
➔ Histoire d'amour : Chantons sous la pluie, de nombreux contes
➔ Pirates : le corsaire rouge
➔ Horreur (salle de torture) : Edward aux mains d'argent
➔ Aventuriers picaresques : Les contrebandiers de Moonfleet
➔ Personnage énigmatique : La nuit du chasseur
➔ Monstres : les films de Jules Verne, mais aussi Shrek, King Kong...
➔ Humour et parodie : Jacques Tati, Charlie Chaplin
➔ Magie et miracles comme dans Le Magicien d'Oz
➔ Héros masqués : Zorro, Batman, Spyderman
➔ Films de cape et d'épée, duels: Le bossu, les films historiques
➔ Et aussi sorciers, évasions dans les films policiers...
Quelques suggestions pour prolonger, notions à relever, noter, expliciter :
1. La bande annonce et la présentation du film dans la " théma " d'Arte : est-ce qu'elles donnent vraiment
envie de voir le film, montrent-elles des moments-clefs ? Quels extraits auriez-vous sélectionnés pour
mettre le spectateur en appétit ? (chercher dans les photogrammes du livret)
2. L'affiche : à télécharger. Elle indique les 2 niveaux du film
3. Les obstacles (les lister) rencontrés par les héros, noter le côté parodique et humoristique, les trucages
•
les dents de l'anguille hurleuse (9'30)
•
les falaises de la démence (27'15)
•
le poison iocane (28'07)
•
les marais de feu, les sables luisants, la bataille avec les rongeurs de taille inhabituelle (38'42)
•
le puits du désespoir (48'12)
•
le laboratoire de torture et la machine à aspirer les années de force (54'55)
•
la forêt des brigands et le bataillon des brutes (54'42), la vengeance de Rugen et Inigo (79'44)
4. La magie : le sorcier et la pilule miracle (67'05), les chevaux blancs (86'11)
5. Les moments de respiration qui font évoluer l'histoire, quand on revient vers la lecture du conte (voir
plus haut)
6. Des notions cinématographiques et les effets produits, notamment au tout début :
des plans enchâssés, le son précède l'image, puis on a un fondu enchaîné, une continuité avec un
travelling avant sur le visage du grand-père.
Pistes d’exploitation en éducation musicale
La bande-son offre un moindre intérêt que dans le dessin animé « Le roi et l’oiseau ». On pourra
cependant repérer à quel moment la musique est forte, dissonante, romantique, rapide. On pourra
supprimer le son et ne visionner que les images, et rechercher quels types de musiques pourraient
convenir comme accompagnement. Exemples : la montée de la falaise, le duel, les Marais de feu, la
séparation de la princesse et du corsaire. On mettra ainsi en évidence le rôle important mais inconscient
de la musique par rapport aux images.

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