Dossier MUSIC-HALL 2013

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Dossier MUSIC-HALL 2013
SAISON 2012/2013 - LE FRACAS, Centre Dramatique National de Montluçon - MUSIC HALL
MUSIC-HALL
de Jean-Luc Lagarce
conception et mise en scène
Johanny Bert
création le 14 novembre 2012
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SAISON 2012/2013 - LE FRACAS, Centre Dramatique National de Montluçon - MUSIC HALL
Photo Alejandra©Cedric Roulliat
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SAISON 2012/2013 - LE FRACAS, Centre Dramatique National de Montluçon - MUSIC HALL
création itinérante
Music-hall
de Jean-Luc Lagarce
conception et mise en scène Johanny Bert
assisté de Valérie Vivier*
La Fille Laëtitia Le Mesle*
Les Boys Maxime Dubreuil*, Thomas Gornet*
3ème Boy régisseur de tournée Pascal-Ritchie Pérot
dramaturgie plateau Frédéric Révérend
formes marionnettiques Judith Dubois
chorégraphie Yan Raballand
costumes Camille Germser
*comédiens permanents du Fracas, CDN de Montluçon
production
LE FRACAS, Centre Dramatique National de Montluçon/Région Auvergne
avec l’aide de la Communauté d’agglomération Montluçonnaise.
Tournée en Région avec le soutien du département de l’Allier et de la Région Auvergne
dans le cadre d’une collaboration entre
Le Fracas et La Comédie de Clermont-Ferrand
LE TEXTE EST ÉDITÉ AUX ÉDITIONS LES SOLITAIRES INTEMPESTIFS
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SAISON 2012/2013 - LE FRACAS, Centre Dramatique National de Montluçon - MUSIC HALL
REPRÉSENTATIONS
en partenariat avec le Communauté d’agglomération de Montluçon
 Lignerolles, Centre d’animation culturelle mercredi 14 novembre
 Désertines, salle Germinal jeudi 15 novembre
 Montluçon, Théâtre municipal Gabrielle Robinne mercredi 21 novembre
 Teillet-Argenty, La Grange d’Argenty samedi 24 novembre
en tournée
 Salle Jacques Gaume à Hérisson vendredi 16 novembre
 Espace Culturel La Pleiade à Commentry vendredi 23 novembre
 Salle polyvalente à Louroux-Hodement vendredi 7 décembre
 Le Carré, Scène nationale de Château-Gontier mardi 11, mercredi 12 et jeudi 13 décembre
 Centre Culturel le Prisme de Villaines la Juhel vendredi 14 décembre
 Act Art 77 vendredi 1er, samedi 2 et dimanche 3 février
 La 2Deuche à Lempdes mercredi 20, jeudi 21 février
 Communauté de Communes du Puy de Sancy samedi 16 mars
 Le Cratère, Scène nationale d’Alès du mardi 2 au samedi 6 avril
 Act Art 77 vendredi 19, samedi 20 et dimanche 21 avril
 Maison des Arts – Thonon-Evian mercredi 5 et jeudi 6 juin
 Théâtre d’Aurillac mercredi 12 et jeudi 13 juin
 Communauté de Communes du Pays de Maurs vendredi 14 juin
 Communauté de Communes du Pays de Salers samedi 15 juin
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SAISON 2012/2013 - LE FRACAS, Centre Dramatique National de Montluçon - MUSIC HALL
Trois artistes de music-hall, une chanteuse et ses deux Boys, répètent à vue un numéro que
nous ne verrons jamais vraiment complètement.
À travers le récit de leurs tournées, quelques plumes qui traînent et quelques accessoires, ils
se découvrent et laissent transparaître une fragilité, une drôlerie ironique.
Music-hall est une pièce qui parle de la nécessité qu’il y a pour les artistes à monter chaque
soir sur la scène pour rester vivants. Ce besoin intense d’exprimer ce qui est en eux. Les
désirs, les folies, les grandes joies.
Lagarce témoigne de son engagement dans le théâtre, de sa non résignation même dans les
moments les plus durs, de son amour pour ce métier.
Une nuit, à la sortie de la gare de Besançon (Doubs), j'ai vu sous la neige, portant ses valises et
renonçant aux taxis, s'éloigner le chanteur Ringo Willy Cat, celui-là qui épousa la chanteuse Sheila,
qui fut une grande vedette, comme nous disions, qui chanta avec lorsqu'ils se marièrent, "Laisse
les gondoles à Venise..." - mon frère et moi, nous reprenions le refrain en chœur - et qui venait
pour deux soirs, un vendredi et un samedi, chanter ses anciens succès dans une boîte à streaptease de cette froide ville de l'Est.
Une fois, et cela, c'était à Morez (Jura), le directeur de la salle des fêtes nous expliqua que la
semaine précédente, d'autres avaient eu plus de chance que nous, avec du catch féminin arbitré
par un nain.
En Italie, à Aoste (Aoste), il neigeait et tandis que nous mangions tous les trois dans un restaurant
désert, abandonnés de ceux-là mêmes qui nous avaient invités, les garçons et les cuisiniers
regardaient à la télévision un jeu de braillard et coloré.
Sur un bateau, au large de la Grèce, une grosse femme, par deux fois, revint gagner sa place, les
acteurs la voyaient lentement passer, un verre de Martini à la main.
Un petit garçon est venu me tirer par la manche, entre deux scènes, derrière le paravent et m'a
dit : "- ça va trop vite, je ne comprends rien du tout ! ".
Une autre fois, et la tempête dehors faisait rage, un bonimenteur, que nous ne connaissions pas,
vint dire que nous allions être drôles et nous, derrière le rideau, nous nous sommes mis à trembler
de peur.
Le plafond était si bas - je ne m'en souviens plus - le plafond était si bas que l'actrice décida de ne
pas mettre ses souliers à hauts talons de peur de toucher les projecteurs avec son chignon
alambiqué.
Une dernière fois - et c'est comme dans un rêve - , je me suis trompé de porte et je suis entré par
la porte centrale, au fond de l'immense scène du Châtelet, devant une salle vide totalement
éclairée, et je suis resté pétrifié.
Derrière un rideau, une fois, et cela parlait d'acteurs encore, une chanteuse fondit en larmes
aussitôt le rideau baissé et toute la salle l'entendit et éclata de rire.
Une comédienne, mais cela, on ma l'a raconté, se trompa de ville dans une tournée et au début de
la soirée arriva à la porte d'un théâtre fermé tandis que toute la troupe l'attendait à plusieurs
centaines de kilomètres de là.
Jean-Luc Lagarce
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Une mise en scène pour l’itinérance
Le territoire sur lequel ma compagnie a créé et diffusé ses premiers spectacles avait peu
ou pas de lieux équipés. Si nous voulions montrer notre travail dans de bonnes conditions
et le plus largement possible, il nous fallait souvent imaginer des formes qui incluaient par
exemple, dans la scénographie, la lumière et le son. Ce fut un choix et une nécessité.
Jouer dans des lieux qui ne sont pas des théâtres n’est pas nouveau mais sans cesse à
requestionner. Le lieu est le sujet de cette création. Salle polyvalente, Salle des fêtes,
Salle communale, Grange, Garage…Confronter un texte avec un lieu. Music-hall de J.L
Lagarce. J’aimais ce texte avec délicatesse. Imaginer Music-hall dans les lieux mêmes
dont parlent les personnages de Lagarce m’a donné très envie d’oser.
Nous voici avec Lagarce et ses circonvolutions, les goguenards, le tabouret, la robe… La
Fille ses deux Boys ceux-là qui racontent aujourd’hui et ceux qui le racontaient encore
avant eux… C’est le début d’un projet itinérant qui a tout son sens dans notre arrivée ici
au Fracas. J.B.
Music-hall – répétitions / photographie Jean-Louis Fernandez
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SAISON 2012/2013 - LE FRACAS, Centre Dramatique National de Montluçon - MUSIC HALL
Autour du spectacle, l’équipe propose des impromptus par les acteursfracas et une installation
photographique de Cédric Roulliat, pour créer la rencontre avec le public autour du sujet du
spectacle et de l’œuvre de Lagarce.
photographies Cédric Roulliat
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Extraits du texte édité chez Les Solitaires intempestifs
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LA FILLE. –
(…) Les pires‚ les plus terribles‚ c’étaient‚
et cela arrivait souvent‚ très souvent‚ et tellement de plus en plus‚
à la fin‚ avant qu’on ne décide à investir‚
- à la fin‚ il n’y avait plus que ça –
les pires‚ c’étaient ceux qui mettaient en guise et place et lieu encore de tabouret
sur pieds élevés une petite chose courte et trapue‚ et ridicule‚
haute comme ça‚
petite comme ça‚
pas plus haute‚
moins encore‚
bon‚
je me penche pour montrer plus précisément‚ je tombe.
Tabouret à traire les bestiaux bovins‚ trois pieds et une planche de bois.
J’en ai vu.
J’en pleurais parfois‚ il n’y a pas d’autre mot‚ j’en pleurais‚
j’étais là‚ les jambes croisées‚
haut‚ très hautes‚
les genoux au niveau du front‚
une vache sur un tabouret à vache‚
lente et désinvolte.
— 30 —
LA FILLE. – Et vingt et une heures vingt et ne viendront plus et jouons quand même et faisons semblant‚
tricheurs aux extrêmes‚
et répétons une fois de plus
et là pour rien‚
sûr‚
qu’est-ce que cela fait ? – Oh là là au point où nous en sommes ! Et comme au ralenti‚
et racontons absence d’histoire et mari et amant et les fuites des hommes et mes petites anecdotes assez
désopilantes
– non ? Non ?
Sur les goguenards des villes anciennes‚
et remplissons le temps‚
faisons semblant d’exister‚
et jouons quand même – j’en pleurerais‚ n’ai pas l’air comme ça mais en pleurerais et en pleure parfois‚ mais
discrètement‚ avec lenteur et désinvolture‚ et pas plus tard qu’il y a cinq minutes‚ sans qu’on me voie‚
pleure sous maquillage et déguisement‚
et sans reniflements intempestifs‚
suis habile –
et triche jusqu’aux limites de tricherie‚
et sont fort lointaines‚ ces limites-là‚
et jamais ne les épuise‚
triche jusqu’aux limites de tricherie‚
l’œil fixé sur ce trou noir où je sais qu’il n’y a personne.
LE PREMIER BOY ET LE DEUXIÈME BOY chantonnent et dansotent‚ à peine. – « Ne me dis pas que tu m’adores
Mais pense à moi de temps en temps... »
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SAISON 2012/2013 - LE FRACAS, Centre Dramatique National de Montluçon - MUSIC HALL
Music-hall photographies Jean-Louis Fernandez
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JOHANNY BERT
Johanny Bert a pu élaborer au fur et à mesure des rencontres et des créations, un langage théâtral
personnel. Ce langage théâtral part de l’acteur en le confrontant à d’autres disciplines artistiques
comme le théâtre d’objet, la forme marionnettique. En 2000, il crée au Puy-en-Velay la Compagnie
Théâtre de Romette, espace d’expérimentation et de création. La Cie a été en résidence au Théâtre
Municipal du Puy-en-Velay (alors scène conventionnée) de 2007 à 2009 puis au Polaris à Corbas (69).
En 2010 et 2011, Johanny Bert était artiste associé à la scène nationale de Clermont-Ferrand.
Dans cette Cie, il mène une recherche qui s’est élargie au fur et à mesure des créations autour de la
question de l’écriture. Des créations dans lesquelles le langage est une partition visuelle qui s’écrit au
plateau et dont le point de départ est une matière textuelle ou l’univers d’un plasticien (Le petit
bonhomme à modeler, Les pieds dans les nuages, Ceux d’ailleurs).
La question de l’écriture s’est concrétisée par des commandes à des auteurs (Histoires Post-it, on est
bien peu de chose quand même ! Parle moi d’amour, Les Orphelines), à partir de textes écrits pour le
théâtre (L’Opéra de Quat’sous de Bertolt Brecht et Kurt Weill, L’Opéra du Dragon de Heiner Müller),
ou d’une partition chorégraphique écrite avec Yan Raballand (Krafff) .
Johanny Bert aime travailler aussi avec d’autres équipes artistiques lors de commandes de mise en
scène : La Cie lyrique Les Brigands pour Phi Phi (Prix national de la critique 2011), Le Préau - Centre
Dramatique Régional de Basse-Normandie, Vire (Les Orphelines de Marion Aubert), ou avec Le Centre
lyrique d’Auvergne (Hänsel & Gretel, opéra de Engelbert Humperdinck).
Nommé en janvier 2012 directeur du Centre Dramatique National de Montluçon, Le Fracas,
(précédemment Les Fédérés puis le Festin), Johanny Bert y poursuit son travail de création et de
diffusion accompagné d’une équipe d’acteurs permanents. En octobre, il y crée son premier
spectacle en tant que directeur du CDN, Le Goret de Patrick McCabe
Identité de travail
Travailler avec des acteurs et les emmener vers une forme de jeu incluant des formes
marionnettiques est un travail passionnant que je développe dans la plupart des créations. Je ne me
définis pas comme un marionnettiste pour autant, mais plutôt comme un metteur en scène qui
cherche dans son rapport à la dramaturgie et au plateau à transcrire des corps transformés, à
donner aux acteurs de nouveaux instruments de jeu qui deviennent des prothèses ou des
prolongements de leurs sensations.
Chaque dramaturgie implique une réflexion sur le rapport entre le texte et l’implication de jeu à
travers ce texte. La forme marionnettique est souvent un instrument que je propose à l’acteur comme
mise en abîme du personnage, mais pas toujours. Ainsi la présence de ce corps délégué est
intimement lié à un questionnement de dramaturgie plutôt qu’une forme artistique et technique
déterminée comme point de départ. Lorsque j’utilise des formes marionnettiques, je travaille en
collaboration avec des plasticiens à qui je propose des signes visuels, des intentions plastiques et des
relations souhaitées entre l’acteur et l’objet. Personnages éphémères, morceaux de papier,
constructions plus élaborées inspirées de techniques traditionnelles ou recherches à partir de
matières.
La forme marionnettique est un véritable instrument d’interprétation, un prolongement fascinant
pour l’acteur qui mêle et questionne différents arts comme les arts plastiques, le travail
chorégraphique et l’écriture. Le centre d’interprétation de l’acteur se décale et cela lui permet
souvent, davantage de liberté. L’acteur est toujours à vue dans la manipulation et son corps, qu’il
soit personnage dans l’action ou ombre discrète manipulatoire, reste présent comme un créateur de
l’instant, portant un regard sur ce qu’il raconte. Le fait d’utiliser des formes marionnettiques à
l’intérieur de créations est, simultanément, un objet de curiosité pour les spectateurs et un défi aux
clichés sur la marionnette, à combattre avec passion.
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SAISON 2012/2013 - LE FRACAS, Centre Dramatique National de Montluçon - MUSIC HALL
2011 : Hänsel & Gretel
Opéra de Engelbert Humperdinck
Production du Centre Lyrique Clermont-Auvergne, soutenue par le Conseil Régional
d’Auvergne,en coproduction avec le Théâtre de Romette, le Théâtre Musical de Besançon et La
Rampe, scène régionale Rhône Alpes à Echirolles.
2010 : L’Opéra du Dragon
De Heiner Müller
Production : Théâtre de Romette, en coproduction
avec La Comédie-scène nationale de Clermont-Ferrand, Le Polaris-centre culturel de Corbas,
L’Arc-scène nationale du Creusot
2009: Les Orphelines
De Marion Aubert
Commande du Préau,Centre Dramatique Régional de Basse-Normandie à Vire,
en coproduction avec le Théâtre de Romette, Le Polaris-centre culturel de Corbas,
La Grande Ourse - Scène Conventionnée Jeune Public de Villeneuve les Maguelone.
Cette œuvre a bénéficié de l’aide à la production et à la diffusion du fonds SACD Théâtre
2008: L’Opéra de Quat’sous
De B. Brecht et K. Weill
Création en collaboration avec La Fédération Philippe Delaigue, production : Théâtre de
Romette, en coproduction avec le Théâtre des Célestins à Lyon,le Théâtre du Puy en Velay, le
Théâtre de Cusset, Le Centre culturel Le Polaris à Corbas, la Ville De Riom, l’ABC à Dijon
2007 et recréation 2011: Krafff
De Yan Raballand (Compagnie Contrepoint) et Johanny Bert
Production : Théâtre de Romette, en coproduction avec La Comédie , scène nationale de
Clermont-Ferrand, la compagnie Contrepoint. Avec le soutien du Centre National de la Danse
en Rhône Alpes et du Centre Chorégraphique National de Rilleux-La-Pape
2007: Ceux d’ailleurs
De Johanny Bert et Didier Klein
Production : Théâtre de Romette, Théâtre du Puy en Velay
2005: Histoires Post-it. On est bien peu de choses quand même.
Commande d’écriture à Emmanuel Darley, Perrine Griselin, Sophie Lannefranque et Fabienne
Mounier.Production : Théâtre de Romette, La Comédie, Scène Nationale de Clermont-Ferrand /
Festival A suivre.
2004 : Les Pieds dans les nuages
Inspiré de l’univers du plasticien américain Robert Parkeharisson.
Production : La Comédie, Scène Nationale de Clermont-Ferrand, Le Centre Culturel Le Bief
Ambert
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LE FRACAS, Centre Dramatique National de Montluçon
direction Johanny Bert
Espace Boris Vian, 27 rue des Faucheroux, 03100 Montluçon
Tél. : 04 70 03 86 18 - Fax 04 70 03 86 17
[email protected]
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