Mission de Thérapie occupationnelle par le jardinage

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Mission de Thérapie occupationnelle par le jardinage
Mission de Thérapie occupationnelle par le jardinage
Photo 1 : Plantation dans la serre
Photo 2 : Création d’un compost
1. PRESENTATION GENERALE
Je suis Amélie, 25 ans, je suis partie seule en Roumanie à Sare Mare pour une mission de
cinq semaines en novembre/décembre 2014 dans l’association STEA.
STEA a été crée il y a une dizaine d’années par Cristina, la directrice actuelle. A sa création
l’idée a été de s’occuper d’enfants et des jeunes qui vivaient dans la rue (en partie suite à la
fermeture des orphelinats dans les années 90), de les aider dans l’hygiène de base pour qu’ils
puissent aller à l’école. Aujourd’hui ce sont des adultes et des enfants qui viennent au centre. En
plus de l’accès à une hygiène de base (salle de bain, machine à laver), l’association fournit du
matériel scolaire, des vêtements et un repas le midi. Aussi, STEA aide les bénéficiaires pour leurs
démarches administratives et propose des activités, tournées vers la santé, l’hygiène, l’accès à
l’emploi, la vie en société.
L’équipe de STEA est composée de neuf personnes plus des volontaires roumains. Il y a la
directrice, Cristina ; Tina qui s’occupe de la partie communication ; Gyuszi et Zolti de l’équipe
mobile ; Magda et Diana qui s’occupent du centre de jour ; Mirela et Alicia du projet « Start pour
l’inclusion sociale par le travail » ; et Andrea la psychologue.
L’association est située dans Satu Mare, une petite ville. Il y a une rivière qui la traverse, ce qui
rend un peu de charme à la ville un peu vieillotte. De mon point de vue, Satu Mare est la taille
idéale pour vivre, c’est une ville avec toutes les commodités et possibilité de sortie (piscine,
cinéma, bar, restaurant), où l’on peut tout faire à pied.
2. LA VIE SUR PLACE
Je suis arrivée en fin d’après-midi par avion à Cluj-Napoca. Etant donné qu’il n’y avait plus
de bus pour Satu Mare j’ai dû dormir à Cluj. J’avais contacté quelques semaines avant des
habitants de Cluj-Napoca via le site de CouchSurfing. Plusieurs personnes m’ont répondu
positivement et j’ai choisi ceux qui me semblait le plus pratique. Ils ont été très sympas.
Le lendemain j’ai pris un bus pour Satu Mare et Diana qui travaille à l’association est venue me
chercher. Et je suis rentrée dans le monde de STEA !
Le centre est une maison avec jardin. Il y a en bas un bureau, deux salles d’activités, une salle de
bain pour les bénéficiaires et une cuisine. En haut l’espace est réservé aux bénévoles et aux
salariés. Il y a un bureau, une salle de bain et deux chambres. L’endroit est très propre, il y a une
machine à laver et accès aux ordinateurs avec internet.
Pour l’argent je suis partie avec du liquide pour éviter les frais de carte. Le taux de change était
de 4.35 Lei pour 1 Euro. Il y a la société générale dans la galerie commerciale du supermarché
du coin. Indispensable, j’ai changé une toute petite somme à l’aéroport à Paris pour avoir de la
monnaie pour le bus en arrivant (4 Lei pour le bus à Cluj entre l’aéroport et le centre et 35 Lei
entre Cluj et Satu Mare) mais le taux de change était de 3.7 Lei pour 1 Euro ! Il est donc
préférable de changer le gros de son argent sur place. J’ai dépensé environ 250 euros pour 5
semaines.
Le midi il y a à manger pour les bénéficiaires. Tantôt des sandwichs de margarine et de salami
tantôt un plat cuisiné, cela dépend des donations. J’ai quelque fois mangé leur plat, mais le plus
souvent j’ai partagé avec les salariés la nourriture que tout le monde apporte. Le soir on peut
cuisiner dans la cuisine commune (pas le midi car elle est réservée aux bénéficiaires). Il y a aussi
des restaurants en ville ou pas très loin de STEA et des fastfoods en tout genre.
3. LES ACTIVITES MISES EN PLACE
La mission de thérapie occupationnelle par le jardinage fait partie du projet « Start pour
l’inclusion sociale par le travail ». Le « travail » du projet étant le jardinage/l’horticulture. La
thérapie a pour but d’aider les bénéficiaires dans leur relation avec les autres et avec eux-mêmes.
L’idée est de les rendre fier de ce qu’ils font, de construire et de créer ensemble. L’effet de
groupe est important. Le but est de leur donner envie de s’impliquer dans une bonne ambiance
grâce au jardin et aux résultats du jardin.
A long terme, Cristina voudrait créer une sorte de distribution de paniers à domicile pour les
habitants de Satu Mare qui souhaitent manger des légumes de qualité. Ce résultat peut aider les
habitants à changer leur considération sur les Roms, à combattre la discrimination et les préjugés.
A moyen terme, l’idée est de créer une activité qui ait du sens pour impliquer les bénéficiaires et
leur donner envie de s’investir. Pour réaliser cela, la municipalité prête à l’association un terrain
de 1000 m carrés avec une serre de 400 m carrés à partie du printemps 2015.
L’objectif de ma mission venait en amont. J’ai aidé Mirela et Alicia dans leur travail au quotidien
avec le groupe Jardin. L’association, sur son terrain, a une serre de 100 m carré. Il s’agissait de
créer un programme journalier pour le temps que je suis restée et de proposer un programme
pour l’hiver. Il fallait à la fois mélanger des activités théoriques et pratiques et expérimenter pour
apprendre des connaissances qui seront nécessaires lors des débuts sur le terrain.
La journée type s’organise de la sorte :
8h-10h : préparation des activités avec l’équipe
10h-10h30 : arrivée des bénéficiaires, hygiène (brossage des dents, lavage des mains, douche)
10h30-12h : activité
12h-13h : repas
13h-15h : activité
15h-16h : rangement et nettoyage des locaux
En pratique la matinée est plutôt bien structurée, mais au moment du repas beaucoup de monde
arrive notamment des enfants de tous âges et l’après-midi est plus chaotique. Le plus souvent il
n’y a pas d’activité spécifique au groupe Jardin l’après-midi.
En vrac les activités qui ont été organisées sur la thématique jardin sont : création d’un composte,
plantation (épinards, oignons, salades, ail), expérimentation sur la graine, jeu sur les saisons et
les légumes, découverte de toutes les utilisations des plantes, décoration « Nature », ….
L’une des choses les plus difficiles dans la réalisation des activités est que le niveau de
connaissance et les conditions de vie sont très différents entre chaque bénéficiaire. Certains ont
déjà travaillé, été à l’école, vivent dans un appartement, alors que d’autres sont analphabètes,
vivent dans la rue et ne mangent qu’un repas par jour, celui de STEA. Donc, quand on organise
une activité, elle peut être à la fois trop simple et redondante pour certains et incompréhensible
pour d’autres.
Il y a pas mal de matériel sur place pour faire des activités manuelles (feutres, crayons, papier de
toutes les couleurs, peintures, papier crépon, ficelles, ...), un ordinateur portable et une grande
télé pour les activités nécessitant de projeter des images/pwp. Je ne pense pas qu’il soit utile
d’apporter du matériel, ou seulement pour une activité particulière.
Un aspect qui peut être compliqué dans la réalisation d’activité est la langue. Cristina parle très
bien français. Mais elle est peu disponible, donc elle ne peut pas faire la traduction entre vous et
les salariés ou les bénéficiaires. Pour le projet jardin, vous serez avec Alicia qui parle anglais et
Mirela qui parle italien, il est donc nécessaire de connaitre l’une des deux langues.
Concrètement, lorsque j’organisais une activité, je la présentais dans les détails à Alicia ou
Mirela, en expliquant le déroulé et les points théoriques que je voulais faire passer, et elles
l’animaient.
4. CONSEILS PRATIQUES
Je n’ai pris aucun médicament avant de partir. Il y a plein de pharmacie.
Il y a des ordis sur place donc pas la peine de prendre le sien. De même il y a une machine à
laver donc pas la peine de trop se charger en vêtement, mais prévoir un tube de lessive à la main
au cas où elle tombe en panne car il n’y a pas de laverie dans la ville. Avoir une paire de
chaussure pour travailler dans le jardin.
Pour finir les conseils pratiques voici quelques références bibliographiques pour ceux qui aiment
lire.
-
Parler le roumain en voyage, Jacques Bouët et Llinca Taranu, Harrap’s, 5€.
Super petit livre pour s’initier aux roumains et apprendre quelques trucs et astuces sur le
pays.
-
Petite histoire de la Roumanie, Jean-Yves Conrad, éditions Du Dauphin, 9€.
Survole de l’histoire roumaine pour comprendre la formation de ce pays.
-
Les années Ceausescu, Récit d’une adolescente en Roumanie, Roxana Bobulescu,
éditions
L’Harmattan,
13€.
Petite histoire intéressante, mais un peu trop vite lu, serait à compléter d’une recherche
sur Ceausescu.
-
Roms : une histoire européenne, Leonardo Piasere, éditions Bayard Jeunesse, 21€.
Livre vraiment très intéressant et complet sur l’histoire des Roms.
5. BILAN
Mon séjour s’est très bien passé. Les rencontres que j’ai faites sont pour moi l’une des
réussites de mon expérience. L’équipe est très sympa, dynamique, accueillante. Les bénéficiaires
sont attachants et extraordinaires. Les roumains que j’ai pu rencontrer via le couchsurfing ou sur
la route en stop (que je vous conseille vivement pour découvrir les Maramures) ont tous été très
prévenants, agréables et amicaux avec moi.
L’association est pleine de vie, beaucoup de rire, des fois des pleurs, ça bouge dans tous les sens.
On ne s’ennuie pas, à condition d’avoir des idées et de l’initiative, pour organiser des activités,
sortir un jeu de société, discuter avec les uns, les autres, aider à gérer le quotidien. C’est une très
bonne expérience de vie.
Mais, il y a un manque d’organisation et de communication dans l’association qui donne un
déroulement un peu chaotique de certaines journées. Surtout les jours où il y a beaucoup de
monde ou un évènement particulier. De plus il manque des règles claires pour les bénéficiaires.
Lorsque je suis partie, il y eu plusieurs réunions sur ces points qui devraient résoudre certains
problèmes.
Il n’y a pas de personne définie comme référent pour la mission. Bien que Cristina m’ait bien
expliqué la mission au début, elle est trop peu disponible pour tenir ce rôle tout du long. Pour les
prochaines missions, je pense qu’il faut plus définir les rôles de chacun dans le projet, le
planning, les objectifs, faire peut-être plus de petites réunions avec Cristina et Alicia/Mirela pour
voir l’avancée de la mission et que l’organisation soit plus claire.
N’hésitez pas à me contacter si vous avez des questions, je me ferais un plaisir de vous
répondre !
Bonne mission 
Amélie