Métabolisme du fer et exploration de ses troubles chez le chien
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Métabolisme du fer et exploration de ses troubles chez le chien
SYNTHÈSES SCIENTIFIQUES Métabolisme du fer et exploration de ses troubles chez le chien ° J.P. BRAUN, ° & °° R. BACHELLERIE, °° J.F. GUELFI et °°° P. LEBRETON ° Biochimie, Département des Sciences Biologiques et Fonctionnelles, École Nationale Vétérinaire, 23 chemin des Capelles, F-31076 Toulouse Cedex °° Médecine interne, Département des Sciences Cliniques des Animaux de Compagnie et de Sport, École Nationale Vétérinaire, 23 chemin des Capelles, F-31076 Toulouse Cedex °°° IPA, ZI du Cantubas, B.P. 128, F-69172 Tarare Cedex Correspondance : J.P. Braun, tél : +33 05 61 19 38 44, fax : +33 05 61 19 39 78, e-mail : [email protected] RÉSUMÉ SUMMARY Chez le chien, comme les autres mammifères, le fer est un élément trace localisé principalement dans les hémoprotéines comme l'hémoglobine et la myoglobine. Il est transporté dans le plasma par la transferrine et stocké dans les organes, principalement dans le foie, par la ferritine. Seule une très faible fraction du fer reste libre, participant aux échanges, ce qui limite les possibilités de toxicité de cet élément qui favorise la formation de radicaux libres dérivés de l'oxygène. Le métabolisme du fer est caractérisé par la faiblesse des apports et de l'élimination alors que le renouvellement des protéines ferreuses/ferriques est rapide, ce qui impose un intense recyclage et une régulation fondée notamment sur la traduction des ARNm de la ferritine et des récepteurs de la transferrine. Des altérations du métabolisme du fer ont lieu principalement lors d'anémie, d'anastomoses vasculaires porto-systémiques, de traitement par les glucocorticoïdes. L'exploration biologique repose sur l'hémogramme et les paramètres érythrocytaires, ainsi que sur la sidérémie et la détermination de la capacité de fixation de fer par la transferrine; la concentration de la ferritine plasmatique est le meilleur reflet des stocks de fer de l'organisme. Iron metabolism and testing in the dog. By J.P. BRAUN, R. BACHELLERIE, J.F. GUELFI and P. LEBRETON. MOTS-CLÉS : chien - fer - plasma - ferritine - anémie transferrine. KEY-WORDS : dog - iron - plasma - ferritin - anemia transferrin. Les troubles primaires du métabolisme du fer sont relativement peu fréquents chez le chien, et seule l'anémie ferriprive est considérée comme méritant un diagnostic précisé le plus souvent par des données hématologiques. En effet, on considère de manière souvent hâtive que le rôle du fer est limité au transport et au stockage de l'oxygène par l'hémoglobine et la myoglobine. En fait, le fer est impliqué dans un grand nombre de réactions mettant en jeu des transferts d'électrons, et à l'état libre il peut avoir des effets toxiques graves résultant de la production de radicaux libres dérivés de l'oxygène. 1. Métabolisme du fer Revue Méd. Vét., 2001, 152, 7, 515-521 In the dog as in other mammals, iron is a trace element mainly localized in hemoproteins such as hemoglobin and myoglobin. It is transported by transferrin in the plasma and stored by ferritin in organs, mainly in the liver. Only a very small fraction of iron is free ; it participates in exchanges and can generate potentially toxic radical oxygen species. Iron metabolism is based on low alimentary supply and elimination and high turnover of iron protein, which implies an intense recycling. Regulation is based on the translation of mRNAs for ferritin and transferrin receptors. Disturbances of iron metabolism occur mainly in anemias, portosystemic shunts and glucocorticoid treatments. Testing of iron metabolism is based on the hemogram and red cell parameters, iron concentration and TIBC (total iron binding capacity). Ferritinemia is the best test of iron stores in the body. On admet communément que le métabolisme du fer est similaire chez tous les mammifères et l'essentiel des informations disponibles dérive des rongeurs ; ce sujet a fait l'objet d'un certain nombre de revues générales récentes [par exemple, 3, 5, 6, 7] et de mises au point chez le chien [33, 46, 47]. Chez le chien comme dans toutes les espèces de mammifères, le fer est un élément trace très peu abondant et très inégalement distribué (Figure 1). La majeure partie du fer est liée à des protéines : 516 BRAUN (J.P.) ET COLLABORATEURS nique, grâce à des récepteurs spécifiques. Dans les entérocytes, le fer est partiellement stocké sous forme de ferritine et partiellement transféré au secteur plasmatique ; ces transferts ont d'ailleurs été modélisés chez le chien [37]. Dans le sang, une grande partie du fer provient du recyclage du fer héminique par le système des macrophages mononucléés qui participent au catabolisme de l'hémoglobine et il est transporté par la transferrine. Le fer est ensuite distribué vers toutes les cellules de l'organisme dans lesquelles il pénètre lié à la transferrine grâce à des récepteurs membranaires spécifiques de cette protéine. L'absorption intestinale du fer et la capture du fer par les tissus sont d'autant plus rapides que la concentration plasmatique est faible et/ou que le sujet est carencé en fer [31, 38] ; elles sont également plus rapides chez les chiens ayant une érythropoïèse plus active, par exemple après une saignée [36]. Dans les cellules, le fer est distribué dans différents pools intracellulaires, labile, stocké, intramitochondrial, etc. dont les échanges sont assez mal connus [59]. Il y est : - utilisé pour la synthèse de différentes protéines, dont les hémoprotéines ; FIGURE 1. — Représentation schématique de la distribution du fer dans l'organisme d'un mammifère et estimation des quantités totales contenues dans les principaux compartiments d'un chien de 10 kg. - principalement à des hémoprotéines comme l'hémoglobine mais aussi la myoglobine, les cytochromes - à des protéines contenant du fer non héminique, notamment des enzymes, et des protéines de transport et de stockage, transferrine et ferritine [2], de telle sorte que la concentration intracellulaire en fer libre est très faible (≈ 10-8 mol/l). Il en résulte que la concentration du fer libre, sous forme ionique, reste très basse ce qui limite les possibilités d'effets toxiques liés à la production de radicaux libres par la réaction de Fenton : H2O2 + Fe2+ --> HO- + HO• + Fe3+. Le métabolisme du fer est caractérisé par la faiblesse des apports et des pertes, alors que le renouvellement des molécules contenant du fer est intense : c'est un métabolisme essentiellement fondé sur un recyclage très actif. Chez le chiot, les apports de fer d'origine lactée sont faibles, de 0,1 à 6 mg/l de lait, alors que la concentration du colostrum est de 13 mg/l en moyenne [32]. Cependant, ce fer, présent sous forme de lactoferrine, est bien absorbé en raison de l'intensité de la demande et de la faiblesse des apports. Chez le chien adulte, qui est un carnivore, les apports alimentaires contiennent une quantité non négligeable de fer, principalement sous forme héminique (myoglobine des muscles, hémoglobine du sang) bien absorbée. Les apports alimentaires recommandés chez le chien sont de 80 mg/kg d'aliment (base 3,5 kcal/g matière sèche) [13]. Le fer alimentaire est absorbé par les entérocytes (Figure 2), principalement sous forme Fe2+ ou sous forme hémi- - stocké dans les hépatocytes et à moindre degré dans les entérocytes, sous forme de ferritine. Cette très grosse protéine non héminique a une forme générale de cage creuse formée de 24 sous-unités, laissant entre elles des pores par lesquels le fer peut pénétrer sous forme Fe3+ ou sortir sous forme Fe2+. La capacité de stockage de la ferritine est considérable : jusqu'à 4500 atomes de fer par molécule de ferritine. L'hémosidérine est une autre forme protéique de stockage irréversible intracellulaire du fer. Elle résulterait d'une dénaturation de la ferritine, et ne s'accumulerait que dans des circonstances pathologiques, comme l'hémochromatose de l'homme. L'élimination du fer est très faible, principalement digestive, par desquamation des entérocytes ; les pertes dans l'urine sont négligeables. La régulation du métabolisme du fer est assez complexe, reposant sur la modulation de la transcription de la ferritine et des récepteurs de la transferrine [14, 29, 34, 42, 43]. De manière très schématique, lorsque la concentration en fer est faible, la synthèse des récepteurs de la transferrine est augmentée, facilitant la pénétration intracellulaire du fer, et lorsque la concentration de fer est élevée, la synthèse de ferritine est stimulée, favorisant le stockage (Figure 3). 2. Exploration biologique des troubles du métabolisme du fer chez le chien L'exploration du métabolisme du fer en biologie médicale repose sur un très grand nombre de tests possibles dont la plupart n'ont plus qu'un intérêt limité. En pratique, on mesure d'abord la numération érythrocytaire, la concentration en hémoglobine et le volume globulaire moyen (VGM), puis la sidérémie. Revue Méd. Vét., 2001, 152, 7, 515-521 MÉTABOLISME DU FER ET EXPLORATION DE SES TROUBLES CHEZ LE CHIEN A) LES CONSTITUANTS DE L'HÉMOGRAMME ET LES PARAMÈTRES ÉRYTHROCYTAIRES La numération érythrocytaire et l'hémoglobinémie permettent la mise en évidence d'une éventuelle anémie (SgHémoglobine ≤ 120 g/l, chez un chien adulte non déshydraté). La détermination de la réticulocytose, qui est bien corrélée à la polychromatophilie, permet d'apprécier le caractère régénératif ou non de l'anémie. La teneur corpusculaire en hémoglobine (TCMH) et la concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine (CCMH) sont utiles pour caractériser en partie une anémie : hypochrome ou normochrome. Ces paramètres calculés sont ultérieurement complétés par l'examen de la morphologie des hématies sur un hémogramme coloré au May-Grünwald-Giemsa : polychromatophilie, annulocytose, poïkilocytose. Le volume globulaire moyen est un élément important de l'exploration des troubles du métabolisme du fer, en permettant de mettre en évidence une microcytose ou une macrocytose. Il semble également intéressant de tenir compte de l'indice d'anisocytose des érythrocytes (IDR = Indice de Distribution des globules Rouges ou RDW = Red cell Distribution Width) [20]. B) LA SIDÉRÉMIE (Tableau I) Elle est mesurée dans le sérum de préférence, voire le plasma hépariné ; les autres anticoagulants sont inutilisables, le fer étant chélaté ou précipité par l'EDTA ou le citrate. Dans ces spécimens, le fer est un constituant stable aussi bien à température ambiante qu'en réfrigération ou congélation. Dans le plasma, le fer est en presque totalité transporté par des protéines, au premier rang desquelles figure la transferrine. En revanche, la concentration du fer libre est très basse dans tout le secteur extracellulaire, estimée à 10-15 µmol/l [25]. La concentration du fer sérique/plasmatique n'est pas proportionnelle aux réserves en fer de l'organisme [54]. Elle augmente progressivement avec l'âge chez les jeunes et double pratiquement entre les âges de 6 et 12 mois, la concentration étant très légèrement plus faible chez les femelles que chez les mâles [24]. Chez les adultes, la sidérémie diminue progressivement avec l'âge chez les femelles mais reste stable chez les mâles [26]. C) LE DOSAGE DE LA TRANSFERRINE ET LES MESURES DE SATURATION DE LA TRANSFERRINE OU DE LA CAPACITÉ TOTALE DE FIXATION DE FER PAR LE PLASMA (TIBC) (Tableau I) Ils ne sont que rarement effectués en médecine vétérinaire. Pour la transferrine, les techniques immunologiques de dosage utilisées en médecine humaine n'ont pas été validées. En revanche, la mesure du degré de saturation de la transferrine et des autres protéines plasmatiques pouvant également fixer du fer peut être faite assez facilement en ajoutant un excès de fer au spécimen et en dosant la quantité non fixée. FIGURE 2. — Absorption du fer alimentaire. Dans les cellules du sommet des villosités de la muqueuse du duodénum proximal, le pH est acide et le fer libre dans l'alimentation est présent sous forme ferreuse et ferrique ; cette dernière est réduite par une réductase membranaire. Le Fe2+ est alors absorbé avec H+ par le cotransporteur DMT1 de la membrane apicale. DMT1 (ou divalent metal transporter 1) transporte également d'autres cations divalents dont le manganèse, le cadmium, le cuivre, le zinc, ... Une grande partie du fer alimentaire est présente sous forme de dérivés héminiques qui sont absorbés par un transporteur spécifique, puis l'hème oxygénase libère le Fe2+ à l'intérieur de la cellule. Le pool de fer Fe2+ libre est très limité, en équilibre avec des réserves intracellulaires sous forme de ferritine, et peut-être de chélates d’acides aminés. Le fer qui reste lié à la ferritine est éliminé avec la desquamation cellulaire ce qui représente un des moyens de régulation de l 'absorption de cet élément en limitant les apports. Le transfert au pôle basolatéral fait intervenir au moins deux protéines membranaires : un transporteur appelé ferroportine et une oxydase très voisine de la céruloplasmine : l'héphaestine. Le fer se lie alors sur les deux sites de fixation de la transferrine qui le distribue dans la totalité de l'organisme après un premier passage hépatique. Revue Méd. Vét., 2001, 152, 7, 515-521 517 518 BRAUN (J.P.) ET COLLABORATEURS FIGURE 3. — Rôle du fer dans la régulation post-transcriptionnelle de la synthèse de ferritine et des récepteurs de la transferrine. Le fer qui pénètre dans les cellules par endocytose du complexe de la transferrine et de son récepteur, est transporté dans le cytoplasme par des protéines de la famille Nramp avant d 'être capté par les polymères de ferritine, plus ou moins rapidement selon leur composition en sous-unités H et L. Une augmentation, même transitoire , du fer libre entraîne un changement de conformation de la molécule «iron regulatory protein» (IRP), par formation d'un noyau fer-soufre et une perte de l 'affinité pour l'«iron responsive element» (IRE). Il en résulte une synthèse de ferritine et une dégradation des ARNm du récepteur de la transferrine. (Figure et légende de C. Beaumont in [7], avec l'aimable autorisation de l'auteur et de l'éditeur. C. Beaumont & R. Girot, Métabolisme du fer : physiologie et pathologie. Editions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. Hématologie, Paris, 13-000-P-20, 2000). D) LA FERRITINE (Tableau I) C’est une molécule intracellulaire qui n'est présente qu'en très faible quantité dans le plasma, où sa concentration est proportionnelle aux réserves martiales de l'organisme, chez l'homme [21] et chez le chien [54]. Néanmoins, elle décroît chez les jeunes animaux si l'apport en fer est insuffisant [56]. La saturation de la ferritine plasmatique en fer est faible (environ 20 %) et indépendante des carences en fer chez l'homme [27]. Le dosage de la ferritine ne peut être effectué que par des techniques immunologiques. Des techniques spécifiques de la ferritine canine ont été développées [55], mais les seules techniques commercialement disponibles reposent sur l'utilisation d'anticorps anti-ferritine humaine, qui pour la plupart n'ont pas été validées chez le chien ; d'ailleurs un certain nombre de réactifs commerciaux ne donnent aucun signal analytique avec les sérums de chien, peut être en raison de l'existence de nombreuses isoferritines [53]. En biologie humaine, la ferritine peut être dosée dans le sérum et les plasmas héparinés ou citratés mais non dans le plasma EDTA ; l'hémolyse n'a pas d'effets sur les résultats jusqu'à 3 g d'hémoglobine/l. Elle est stable au moins 24 heures à température ambiante et plusieurs mois à la congélation [8]. Dans l'espèce humaine, la ferritinémie est maximale chez les enfants de 1 à 3 mois puis diminue et reste approximativement stable et basse jusqu'à l'âge de15 ans ; elle augmente ensuite davantage chez les hommes que les femmes puis reste stable [52]. La ferritinémie est, chez le chien comme chez l'homme, le meilleur témoin indirect de l'état des stocks tissulaires de fer. E) LA COLORATION DE PERLS En milieu acide, le fer forme avec le ferrocyanure de potassium un complexe fortement coloré en bleu vert (bleu de Prusse). Sur un frottis de moelle osseuse, cette coloration permet de mettre en évidence des amas d'hémosidérine dans le cytoplasme des macrophages [51]. Revue Méd. Vét., 2001, 152, 7, 515-521 MÉTABOLISME DU FER ET EXPLORATION DE SES TROUBLES CHEZ LE CHIEN 519 NB : 1 µmol Fe = 56 µg Fe ; * moyenne géométrique TABLEAU I. — Valeurs usuelles des principaux constituants sériques ou plasmatiques de l'exploration du métabolisme du fer chez le chien. (M = mâles ; F = femelles ; m = mois ; SD = écart-type). 3. Anomalies du métabolisme du fer chez le chien A) ANÉMIES L'anémie ferriprive (Tableau II) est relativement rare chez le chien, et en général attribuée à des saignements chroniques souvent digestifs, voire dans certains cas à une utilisation excessive des chiens donneurs de sang qui doivent recevoir une supplémentation [49], de préférence sous une forme injectable en raison de la mauvaise absorption orale des sels de fer [57]. Chez les chiens atteints, la sidérémie est nettement plus basse que chez les sujets sains mais la capacité de saturation du plasma est inchangée. L'anémie des inflammations (Tableau II) est la plus fréquente des anémies des carnivores domestiques [50]. Elle est observée dans les processus inflammatoires, infectieux et cancéreux : le fer est indispensable au métabolisme microbien. Face à une infection l'organisme met en jeu des processus de séquestration du fer notamment dans les macrophages [1]. C'est un mécanisme de défense aspécifique déclenché par certaines cytokines, notamment l'interféron-γ, l'interleuRevue Méd. Vét., 2001, 152, 7, 515-521 kine-2 et le TNF-β [34, 58], qui entraîne une anémie résultant du manque de disponibilité du fer [15, 17, 25, 58]. La baisse de la concentration en hémoglobine est accompagnée d'une diminution de la sidérémie, de la capacité de fixation plasmatique du fer et d'une augmentation de la concentration hépatique du fer [16]. La diminution de la concentration en fer plasmatique observées lors de la consolidation des fractures doit vraisemblablement être rattachée à l'évolution du processus inflammatoire [28] En revanche, dans l'anémie des insuffisances rénales terminales, qui résulte principalement d'une diminution de la sécrétion rénale d'érythropoïétine, la sidérémie n'est pas modifiée [40]. Lors d'anémie à médiation immune non régénérative ou d'anémie par aplasie de la lignée érythroïde, on observe une hypersidérémie et une augmentation de la saturation de la transferrine [48]. B) AUTRES Dans les anastomoses vasculaires porto-systémiques (Tableau II) spontanées ou expérimentales, on observe fréquemment (environ 2/3 des cas) une microcytose avec ou 520 BRAUN (J.P.) ET COLLABORATEURS sans anémie, associée dans environ la moitié des cas à une hyposidérémie, une diminution de la capacité totale de fixation de fer par le plasma sans hypotransferrinémie ; la surcharge du parenchyme hépatique en fer n'est pas systématique [10, 30, 35, 44]. L'administration de glucocorticoïdes entraîne une élévation intense (x3) et très rapide (1° jour) de la sidérémie qui persiste au moins une semaine dans le cas d'administration de préparations retard [9] ou revient rapidement à ses valeurs initiales pour les solutions à action immédiate [22]. La sidérémie n'est pas modifiée chez des Bull-Terriers présentant des crises convulsives [12] Dans un cas d'histiocytose maligne, une forte élévation de la concentration du fer et de la ferritine plasmatiques a été observée avec une élévation modérée de la capacité totale de fixation plasmatique du fer [39], alors que le chien n'était pas anémié. Les intoxications par le fer sont rares et résultent d'ingestions excessives accidentelles de comprimés dragéifiés de saveur sucrée donc appétants pour les animaux : les signes de l'intoxication aiguë sont d'abord digestifs, accompagnés d'une nécrose hépatique, et d'une insuffisance cardiaque, éventuellement mortels [19]. Références 1. — AGUAS A.P., RODRIGUES GRANDE N. et CARVALHO E. : Inflammatory macrophages in the dog contain high amounts of intravesicular ferritin and are associated with pouches of connective tissue fibers. Amer. J. Anat., 1991, 190, 89-96. 2. — AISEN P. et LISTOWSKY I. : Iron transport and storage proteins. Ann. Rev. Biochem., 1980, 49, 357-393. 3. — AISEN P., WESSLING-RESNICK M. et LEIBOLD E.A. : Iron metabolism. Current Opin. Chem. Biol., 1999, 3, 200-205. 4. — ANDREWS G.A., SMITH J.E., GRAY M., CHAVEY P.S. et WEEKS B.R. : An improved ferritin assay for canine sera. Vet. Clin. 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