discours de madame le ministre de la population, de la protection

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discours de madame le ministre de la population, de la protection
DISCOURS DE MADAME LE MINISTRE DE LA POPULATION, DE LA PROTECTION SOCIALE ET
DE LA PROMOTION DE LA FEMME
DE LA REPUBLIQUE DE MADAGASCAR
59e SESSION DE LA COMMISSION DES NATIONA UNIES
Madame la Présidente,
Mesdames et Messieurs,
Tout le monde comprend sûrement la joie teintée de fierté et d’honneur de la délégation malgache que
je conduis ici à cette occasion de la 59ème session de la Commission de la condition de la femme. Ma
présence à cette session témoigne de l’intérêt que j’attache aux questions qui nous unissent ici présent.
Madame la Présidente,
Permettez-moi de prime abord d’exprimer ma gratitude profonde pour le rapport du Secrétaire Général
sur les mesures prises et les progrès réalisés dans le suivi de la mise en œuvre de la Déclaration de
Beijing et du Programme d'action. Je vous adresse mes chaleureuses félicitations en votre qualité de
Présidente de la 59e session de la Commission de la condition de la femme et aux membres de votre
Bureau. Cette session nous offre une parfaite opportunité d'évaluer les réalisations et d’identifier les
défis depuis l'adoption des Objectifs du Millénaire pour le Développement pour aboutir à l'égalité réelle
entre femmes et hommes.
La tenue de cet événement coïncide malheureusement avec un contexte plus ou moins complexe où
des régions malgaches font face aux effets du changement climatique, où des femmes perdent leurs
avoirs, voire leur vie, où des femmes et filles deviennent d’un jour à l’autre des sans abris, où des
milliers de filles risquent de perdre une année scolaire à cause des conséquences malheureuses des
inondations. Le Gouvernement malgache fait actuellement des efforts surhumains pour résoudre, du
moins pour atténuer les souffrances de la population. Chacun de ces problèmes exige d’urgence notre
attention. Nous sollicitons vivement une coopération plus efficace avec tous nos partenaires pour que
les effets induits des catastrophes naturelles auxquelles nous faisons face n’affectent pas nos acquis
relatifs à l’égalité entre hommes et femmes et à l’autonomisation des femmes.
Madame la Présidente,
Nous célébrons cette année le 20ème anniversaire de la plate-forme de Beijing et le 15ème anniversaire
de la résolution 1325. L’heure est au bilan. Le nouveau Gouvernement malgache dirigé par le Général
Jean Ravelonarivo par le truchement du Ministère en charge de la promotion de la femme a marqué sa
volonté de mener une politique de l’égalité entre les sexes et l’autonomisation de la femme.
Madagascar a connu une amélioration progressive, bien qu’elle soit lente en matière de la
représentation des femmes aux postes de décision. J’en veux pour preuve les dernières législatives de
2013 où le nombre d’élues a connu une augmentation historique dans notre pays : 32 femmes siègent
maintenant à l’Assemblée nationale soit un taux de représentation des femmes de 21%, si elles
n’arrivaient pas à dépasser le seuil des 10% dans les précédentes législatures. Leur présence en
nombre au sein du Gouvernement actuel n’est sûrement pas suffisante mais leur participation dans la
stratosphère décisionnelle continue d’augmenter. Actuellement, six ministres sur 31 sont des femmes
contre trois sur 22 en 2008. Une information qui pourrait vous intéresser aussi Madame la présidente :
une femme a pu disposer d’une base électorale solide en comptabilisant 4,52% des voix à l’élection
présidentielle d’il y a une année. En outre, l’Etat malgache a confié à une femme la direction de la
Commission Électorale Nationale Indépendante de la Transition (CENIT) pour mener le processus
électoral de sortie de crise à Madagascar. Elle est actuellement le Chef de la diplomatie malgache avec
qui le monde diplomatique et onusien travaille.
Madame la Présidente,
Plusieurs efforts ont été accomplis par Madagascar dans le cadre du programme d’action de Beijing.
Néanmoins, le chemin est encore très long pour atteindre notre objectif.
Je reconnais que la mise en œuvre du programme d’action de Beijing n’a pas été pleine comme le
remarquait le Groupe 77+ la Chine. Elle nécessite des actions intensifiées et cohérentes. Comme il est
question du respect des droits des femmes, voilà ce que mon Département est prêt à faire dans les
prochains mois : concevoir une loi-cadre pour l’égalité femmes - hommes. Cette loi-cadre obligera tous
les Ministères et les Collectivités Décentralisées à avoir une approche intégrée de l’égalité femmeshommes dans leurs politiques et dans l’ensemble de leurs actions. Personnellement, je m’engage à
mettre en place un processus qui aboutira à un consensus national afin de garantir la mise en
application de cette Loi-cadre pour l’égalité femmes-hommes. Elle sera construite en concertation avec
tous les acteurs nationaux et internationaux.
Dans cet effort, le Ministère en charge de la promotion de la femme ne travaille pas seul. Je
remercie tous les partenaires internationaux, régionaux et nationaux pour leurs contributions passées et
futures. La coopération et la solidarité internationales sont plus que jamais sollicitées pour atteindre
notre objectif.
Je tiens à préciser que Madagascar s’aligne sur la position de la Francophonie, du Groupe 77 +
la Chine et sur la Position Commune Africaine concernant les questions de la condition de la femme.
Madagascar soutient également l’Agenda pour l’après-2015 du Protocole de la SADC sur le Genre et le
Développement, qui sera présenté lors du Sommet des Chefs d’Etat de l’Afrique Australe, en août de
cette année.
Je vous remercie.

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