etude de l`adsorption de micropolluants organiques sur la bentonite
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etude de l`adsorption de micropolluants organiques sur la bentonite
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE Mémoire de Magister Présenté à l’Université 20 Août 55, Skikda Faculté des Sciences et Sciences de l’Ingéniorat Département des Sciences Fondamentales Spécialité : Chimie Option : Pollution chimique et environnement Présenté par : BOUGDAH NABIL ETUDE DE L’ADSORPTION DE MICROPOLLUANTS ORGANIQUES SUR LA BENTONITE Soutenu le : .... /…. / 2007 Devant le jury : Président R. ZAGHDOUDI Maître de conférences Université de SKIKDA Examinateur M S. MEDJRAM Professeur Université de SKIKDA Examinateur M. SOLTANE Maître de conférences Centre Universitaire de TAREF Rapporteur F. DJAZI Professeur Université de SKIKDA Remerciements J’exprime mes remerciements les plus distingués à mon professeur et encadreur Djazi Faycal, professeur à l'université 20 Aout 1955 Skikda, en reconnaissance de sa compétence, de son dévouement et de ses conseils judicieux qui m’ont été d’un grand soutien moral et qui m’ont amené à réaliser ce travail. J’exprime mes grands remerciements à Madame Zaghdoudi Rachida, Maître de conférence à l'université 20 Aout 1955 Skikda de m'avoir fait l'honneur de présider le jury de cette thèse. Je voudrais remercier très sincèrement Monsieur Medjram Mohamed Salah., professeur à l'université 20 Aout 1955 Skikda, d’avoir accepté d’examiner ce travail. Je tiens à remercier très vivement Monsieur Soltane Mahmoud., Maître de conférence au centre universitaire de Taref, pour avoir accepté de faire partie du jury et juger ce travail. Mes remerciements vont également à tous les enseignants du département des sciences fondamentales, qui ont contribué à notre formation. Je tiens à exprimer ma profonde reconnaissance à toutes les personnes ayant aidé de prés ou de loin à l’achèvement de cette thèse et plus particulièrement: Madame Ammouchi N., Monsieur Boussaa M., Monsieur Azzouz., Bouakaz R, Abdenouri N, Ahmed Chekkat F, Halladja S. Dédicace A mon père A ma très chère mère A tous ceux qui me sont chers: Mes frères (Zinou, Kamel, Hicham, Hamza, abd elghani) Mes sœurs (Hayet, Hannan,) A soumia A tous mes amis A tous mes collègues Sommaire Introduction générale Première partie: Etude bibliographique Chapitre I: Pollution des eaux par les micropolluants organiques I-1 Introduction………………………………………….……………….….………..3 I-2 Les Pesticides……………………………………….……………………..……...3 I-2-1 Définition…………………….…………………………………….….…...4 I-2-2 Classification des pesticides …………………………………….…….…..4 I-3-3 Utilisation des pesticides…………………………………….…….….….. 5 I-3 Contamination des eaux par les pesticides. .……………………….….……......6 I-4 Les caractéristiques physico-chimiques des quelques pesticides……..…....……8 I-5 Toxicité des pesticides……………………………………………….….…...…...9 I-5-1 Aspects toxicologiques vis-à-vis de l’homme………………….…....….….9 I-6 Phénol et les dérives phénoliques…………………………………….….……....10 I-6-1 Origine et composition………………………………………………….....11 I-6-2 Pollutions par les dérivés phénoliques………………………………..….12 I-6-3 Effets de leurs produits décomposés………………………………..…...13 I-6-4 Toxicité sur l'homme………………………………………………..…….14 Chapitre II: Généralités sur l'adsorption II-1 Introduction……………………………………………………………….….…16 II-2 Nature de l'adsorption……………………………………………………..…….17 II-2-1 L'adsorption chimique………………………………………...….….……17 II-2-2 L'adsorption physique………………………………………….…...……17 II-3 Spécificité de l'adsorption……………………………………………..…..……18 II-3-1 nature du solide……………………………………….………….....…….18 II-3-2 nature du soluté……………………………………..……………...….….20 II-4 Les facteurs influençant l'adsorption…………………………………....………21 II-5 Les isothermes d’adsorption………………………………………….…………22 II-5-1 Isotherme de LANGMUIR…………………………………….………….24 II-5-2 Isotherme d’adsorption de Freundlich……....…………………………….26 II-5-3 Isotherme de Temkin………………………………………………….…..27 II-5-4 Isotherme B. E. T (BRUNAUER, EMMET et TELLER)……….….…….28 II-6 Les applications de l'adsorption…………………………………….…….……..29 Chapitre III: Les argiles III-1 Introduction…………………………………………………….………….…...30 III-2 Les minéraux argileux…………………………………………..………...……30 III-3 Origine des l'argiles……………………………………………..………….…..32 III-4 Familles d'argiles……………………………………………..………….……..33 III-4-1 La kaolinite……………………………………………….……..………..34 III-4-2 Les montmorillonites………………………………………..…..……….34 III-4-3 les illites…………………………………………………..……..………..33 III-4-4 les argiles fibreuses…………………………………………..……….….35 III-5 Classification des argiles……………………………….…………..….……….35 III-6 Les propriétés physico – chimiques des argiles………………...…..……..……38 III-7 La bentonite………………………………………………………..….………..39 III-7-1 Origine de la bentonite…………………………………….….…….…....39 III-7-2 L'utilisation de la bentonite……………………………………...……….40 III-7-3 Types de bentonites……………………………………………..………..40 III-7-4 Propriétés de la bentonite…………………………………………..…….42 Deuxième partie: Etude expérimentale I-1 Introduction à la deuxième partie………………………………………………..43 I-2 Les Caractéristiques physico-chimique des argiles bentonitiques………………44 I-3 Techniques expérimentales……………………………………………………..45 I-3-1 Préparation des solutions………………………………………………….45 I-3-2 Dosage des composés en U.V……………………………………………..45 I-3-3 Méthodes et techniques de détermination des isothermes d'adsorption…...50 I-3-4 Méthode expérimentale pour l'obtention de la cinétique d'adsorption…….50 I-4 Résultants et discussions…………………………………………………………51 I-4-1 Rendement d'élimination des composes organiques……………………….51 I-4-2 Application des modèles d'adsorption……………………………………...55 I-4-3 Influence du PH……………………………………………………….……64 I-4-4 Cinétique des réactions d'adsorption……………………………………….68 Conclusion générale. Référence bibliographique Annexe Liste de Figures Fig Titre Page 01 Schéma simplifié représentant le phénomène d’adsorption. 16 02 Les différents types d'isothermes de Langmuir en phase aqueuse. 25 03 Représentation schématique de l'hypothèse des multicouches. 28 04 Couche octaédrique. 31 05 Couche tétraédrique. 31 06 Courbe d'étalonnage du phénol. 47 07 Courbe d'étalonnage du 2,3-diméthyl phénol. 47 08 Courbe d'étalonnage du 2,4-diméthyl phénol. 48 09 Courbe d'étalonnage du 2,5-diméthyl phénol. 48 10 Courbe d'étalonnage du 2,6-diméthyl phénol. 49 11 Courbe d'étalonnage du crésol. 49 12 Influence de la masse de bentonite sur le rendement d'élimination du phénol. 51 13 Influence de la masse de bentonite sur le rendement d'élimination du 52 2,3-diméthyl phénol. 14 Influence de la masse de bentonite sur le rendement d'élimination du 52 2,4-diméthyl phénol. 15 Influence de la masse de bentonite sur le rendement d'élimination du 53 2,5-diméthyl phénol. 16 Influence de la masse de bentonite sur le rendement d'élimination du 53 2,6-diméthyl phénol. 17 Influence de la masse de bentonite sur le rendement d'élimination du Crésol. 54 18 Linéarisation des modèles d'adsorption pour le phénol. 57 19 Linéarisation des modèles d'adsorption pour le 2,3-diméthyl phénol. 58 20 Linéarisation des modèles d'adsorption pour le 2,4-diméthyl phénol. 59 21 Linéarisation des modèles d'adsorption pour le 2,5-diméthyl phénol. 60 22 Linéarisation des modèles d'adsorption pour le 2,6-diméthyl phénol. 61 23 Linéarisation des modèles d'adsorption pour le crésol. 62 24 Influence du PH sur les rendements d'élimination du crésol. 64 25 Influence du PH sur les rendements d'élimination du 2,4-diméthyl phénol. 65 26 Influence du PH sur les rendements d'élimination du 2,5-diméthyl phénol. 65 27 Influence du PH sur les rendements d'élimination du 2,6-diméthyl phénol. 66 28 Influence du PH sur les rendements d'élimination du 2,3-diméthyl phénol. 66 29 Influence du PH sur les rendements d'élimination du phénol. 67 30 Variation des rendements d'élimination du phénol en fonction du temps. 69 31 Variation des rendements d'élimination du 2,3-diméthyl phénol en fonction du 69 temps. 32 Variation des rendements d'élimination du 2,4-diméthyl phénol en fonction du 70 temps. 33 Variation des rendements d'élimination du 2,5-diméthyl phénol en fonction du 70 temps. 34 Variation des rendements d'élimination du 2,6-diméthyl phénol en fonction du 71 temps. 35 Variation des rendements d'élimination du crésol en fonction du temps. 71 36 Détermination des constantes de vitesse d'adsorption pour le phénol. 73 37 Détermination des constantes de vitesse d'adsorption pour le 2,3-diméthyl phénol. 73 38 Détermination des constantes de vitesse d'adsorption pour le 2,4-diméthyl phénol. 74 39 Détermination des constantes de vitesse d'adsorption pour le 2,5-diméthyl phénol. 74 40 Détermination des constantes de vitesse d'adsorption pour le 2,6-diméthyl phénol. 75 41 Détermination des constantes de vitesse d'adsorption pour le crésol. 75 42 Détermination des constantes de vitesse de diffusion pour le phénol. 76 43 Détermination des constantes de vitesse de diffusion pour le 2,3-diméthyl phénol. 77 44 Détermination des constantes de vitesse de diffusion pour le 2,4-diméthyl phénol. 77 45 Détermination des constantes de vitesse de diffusion pour le 2,5-diméthyl phénol. 78 46 Détermination des constantes de vitesse de diffusion pour le 2,6-diméthyl phénol. 78 47 Détermination des constantes de vitesse de diffusion pour le crésol. 79 Liste des Tableaux Tab Titre Page 1 Les caractéristiques physico-chimiques des quelques pesticides. 8 2 Différences entre l'adsorption physique et l'adsorption chimique. 18 3 Pourcentage moyen en éléments présent dans l'argile. 33 4 classification des phyllosilicates. 37 5 Analyse chimique de la bentonite naturelle utilisée (% en poids). 44 6 Caractéristiques physico-chimiques de la bentonite de Mostaghanem. 44 7 Caractéristiques minéralogiques de la bentonite. 44 8 composition granulométrique de la bentonite de Mostaghanem. 45 9 Etalonnage pour la détermination de la concentration en phénol. 46 10 Etalonnage pour le 2,3-diméthyl phénol. 46 11 Etalonnage pour le 2,4-diméthyl phénol. 46 12 Etalonnage pour le 2,5-diméthyl phénol. 46 13 Etalonnage pour le 2,6-diméthyl phénol. 46 14 Etalonnage pour le crésol. 46 15 Détermination des paramètres des modèles d'adsorption. 63 16 Constantes de vitesse d'adsorption. 75 17 Constantes de vitesse de diffusion. 79 Introduction générale Introduction générale L’eau est un élément majeur du monde minéral et biologique et aussi le vecteur de la vie et de l’activité humaine. Ses sources sont diverses et de qualité variable, mais le choix d’une source particulière dépend de l’utilisation que l’on veut faire de l’eau. Les eaux destinées à être traitées puis distribuées dans les réseaux publics d’eau potable peuvent être prélevées soit dans les vastes nappes d’eaux souterraines, soit dans les rivières, les lacs ou les retenues. Les eaux souterraines ont toujours été recherchées en raison de leur fraîcheur et de leur bonne qualité chimique et bactériologique. Mais avec l’accroissement des besoins liés à l’urbanisation et à l’industrialisation, les réserves souterraines sont souvent sollicitées au-delà de leur limite d’approvisionnement naturel. C’est en particulier le cas de l’Algérie où les nappes du nord sont déjà exploitées à plus de 70% .En effet, les réservoirs du nord montrent une tendance à l’épuisement. De plus, l’exploitation des immenses potentialités du sud du pays présentent de nombreuses contraintes : grande profondeur, minéralisation excessive. Des investissements considérables ont alors dû être consacrés à la mobilisation et la régularisation des ressources superficielles. C’est ainsi que la production d’eau potable trouve de plus en plus sa source dans les eaux superficielles. Ces dernières nécessitent cependant un traitement avant d’être livrées à la consommation. En effet, contrairement aux eaux souterraines, les teneurs en matières organiques y sont élevées et peuvent excéder la dizaine de milligrammes par litre en carbone organique dissous (COD), dont 40% à 90% sont constitués par des substances humiques. D’autres polluants, à des teneurs faibles, peuvent être également présents dans les eaux de surface car celles-ci présentent l’inconvénient d’être plus vulnérables face à la pollution dûe à l’activité humaine. Le premier responsable de cette pollution est l’industrialisation, car avec le développement technologique plusieurs produits chimiques sont fabriqués et peuvent se retrouver dans l’eau, accidentellement (suite à des incidents industriels, des incidents dûs aux trafics, entraînement des pesticides, etc. …), ou d’une manière structurelle (par les rejets gazeux ou liquides). 1 Introduction générale Ces pollutions chimiques ont des incidences plus ou moins graves sur la faune, la flore et les cours d’eau. Leur présence dans l’eau, même à des quantités infinitésimales, modifie sa saveur, sa couleur et son odeur la rendant impropre à la consommation voire toxique. Parmi les composés organiques redoutés, le phénol et ses dérivés. Plusieurs méthodes et techniques de traitement des ces eaux sont utilisés pour la débarrasser de ces contaminants, les procédés physico-chimiques les plus utilisés sont : la coagulation, la précipitation chimique, l’échange d’ions et l’adsorption. Le traitement par la technique d’adsorption est plus utilisé pour son efficacité dans l’abattement des micropolluants organiques, en mettant en jeu des interactions solide- liquide. Plusieurs travaux ont montré que l’adsorption sur le charbon actif est aisément réalisable [1], mais les argiles ont montré également une capacité d’adsorption, dégraissant et décolorant des eaux usées polluées par des rejets industriels. L’objectif de notre travail, est d’étudier les possibilités d’élimination d’une série de composés organiques : le phénol, le crésol, le 2,3-diméthyl phénol, le 2,4-diméthyl phénol, le 2,5-diméthyl phénol et le 2,6-diméthyl phénol, par l’adsorption sur la bentonite. Ce travail est présenté sous forme de deux parties principales l’une théorique et l’autre expérimentale. La première partie est subdivisée en trois chapitres : Le premier chapitre traite de la pollution des eaux par les micropolluants organiques et de leurs effets néfastes sur l’environnement et sur la santé humaine. Le deuxième chapitre est consacré au phénomène de l’adsorption ; une étude détaillée est présentée en définissant tous les types d’adsorption et les mécanismes d’adsorption. L’adsorption sur les argiles est présentée dans le troisième chapitre. Les différentes caractéristiques des argiles connues sont présentées telles que : la structure, le type, la surface spécifique, l’origine etc.… La deuxième partie rassemble les résultats expérimentaux réalisés sur des solutions synthétiques. L’exploitation des résultats de l’adsorption, à savoir, les cinétiques de réactions et les isothermes d’absorption nous conduisent à déterminer les capacités d’élimination de ces micropolluants. L’influence d’autres paramètres sur l’adsorption ont été également étudiés tels que : la masse de la bentonite, le PH de la solution etc.… 2 Pollution des eaux par les micropolluants organiques I- Pollution des eaux par les micropolluants organiques: I-1 Introduction: Le développement technologique est ses applications industrielles, a apporté des transformations de plus en plus profondes à nos activités et a conduit à la production de substances toxiques organiques et (ou) minérales. La contamination des eaux par les pesticides se manifeste surtout dans les eaux de rivière et les eaux souterraines. Si la contamination des rivières ne surprend guère, quand elle suit notamment les périodes de pulvérisation dans les zones de grandes cultures, elle touche aussi, à des degrés moindres, les autres catégories d'eaux, entre autre les eaux de pluie, à des niveaux parfois très élevés (une mesure « record » de 24 µg/l a été enregistrée dans l'eau de pluie en 1996 - France) [2]. En revanche, la contamination des eaux souterraines par les pesticides est incontestable. Les contaminations sont évidemment variables selon les types de nappes (les nappes alluviales suivent naturellement les contaminations des rivières, tandis que les nappes captives sont plus préservées des pollutions de surface).Selon le nature des sols, et selon l'usage des ces sols, une même région peut compter à la fois des nappes pratiquement indemnes de toute pollution et d’autres très dégradées. Malgré cette grande variabilité, l'évolution globale est dans l'ensemble nettement défavorable selon un rapport sur les pesticides dans les eaux, publié en 2001 par l'Institut Français de l'Environnement (IFEN) [3] qui avait relevé que plus de 60 % des captages étaient altérés par les pesticides et près de 30 % à un niveau qui n'aurait pas permis leur utilisation pour l'eau potable. I-2 Les Pesticides: La couverture des besoins alimentaires de la population humaine qui croient à une vitesse considérable, (6 à 7 milliards d'hommes selon les estimations approximatives) qu'il faudra nourrir correctement, cela nous incite donc à mobiliser tous les moyens scientifiques pour intensifier les productions, tout en luttant en parallèle contre les maladies phytosanitaires et les mauvaises herbes susceptibles de limiter les rendements. Il s’agit notamment des principaux responsables de maladies et des ravages tels que: les insectes, les vers, les rongeurs, les champignons, les végétaux… dont la multiplication provoque des chutes de 3 Pollution des eaux par les micropolluants organiques production considérable. Dés lors, la lutte chimique est appliquée et a conduit à une solution suffisamment déterminante pour la protection des cultures. Depuis, plusieurs produits ont été synthétisés, parmi lesquels, certains ont été utilisés en tant que molécules actives pour atteindre cet objectif. Le résultat est spectaculaire car il y a eu une hausse de productivité, une baisse des prix et même une meilleure qualité marchande. La réaction immédiate fait que l'usage des pesticides a connu une grande expansion, citons par exemple, la production américaine des pesticides, qui est passée de 45000 tonnes en 1945 à 85000 tonnes en 1987. Malheureusement, cet usage est de moins en moins contrôlé et organisé et les recherches entreprises ont démontrées que ces produits spécifiquement toxiques causent de sérieux dégâts à l’environnement et polluent considérablement les ressources hydriques. Les consommateurs bien loin d'appréhender de souffrir d'un manque d'alimentation, devraient plutôt redouter une pollution qui toucherait à tout ce qui est vital à leur existence (eau, alimentation, air). I-2-1 Définition: Les pesticides ou produits phytosanitaires désignent des substances chimiques ou leurs dérivés utilisés pour lutter contre des organismes animaux ou végétaux considérés comme nuisibles pour les végétaux. Leurs usages (herbicides, fongicides, insecticides, etc.) sont très larges [4]. I-2-2 Classification des pesticides: Les pesticides ou les produits phytosanitaires peuvent être classés selon la nature de l'espèce nuisible que l'on veut contrôler ou en fonction de leur famille chimique (Helou ; 1994) [5]. Herbicides: Au sens étymologique du terme, les herbicides représentent des préparations utilisées pour combattre les plantes nuisibles à l'homme, afin d'éviter leurs actions néfastes sur tout ce qui est utile à son existence (FOURNIER 1988) [6]. 4 Pollution des eaux par les micropolluants organiques Ce sont les produits phytosanitaires les plus répandus, ils représentent 44% du marché mondial (Auberlet ; 1995) [7]. Ils sont destinés à détruire les mauvaises herbes qui gênent ou empêchent le développement des implantations: a- Produits inorganiques: AsO2Na, ClO3Na… b- Produits organiques: urées substituées, carbamates, dérivés des hétérocycles azotés, acides benzoïques. Insecticides: Ils représentent 27% de l'ensemble des pesticides du marché mondial. Ils agissent soit en tuant directement les larves en les stérilisant, soit en s'attaquant aux larves responsables des dégâts. a- produits inorganiques: CuAs2O4, NaF, Na 2SiF6 b-produits organiques: organochlorés, organophosphorés, insecticides extraits de plantes telle que la nicotine etc.… Fongicides: Les fongicides s'attaquent aux champignons parasites des cultures a- produits inorganiques: CuSO4 , ZnSO4, Ca (OH) 2. b- produits organiques: isothiocyanates, phénol, quinones, chloronitrobenzènes, biphényles, produits hétérocycliques azotés. Les autres catégories des pesticides, moins utilisées, sont les molluscides qui détruisent les escargots et les limaces, les nématicides, les rodenticides et les acaricides qui détruisent respectivement les vers, les rongeurs et les acariens. I-3 Utilisation des pesticides: Les pesticides sont employés en agriculture (traitement par épandage ou pulvérisation), dans les industries (textile et bois), dans la construction, pour désherbage (des voies de communication par exemple), pour la désinfection. Malheureusement la hausse de productivité des terres et des arbres fruitiers, grâce à l'utilisation des engrais et des pesticides, s'est accompagnée d'une multitude d'effets indésirables ou nocifs, liés à la contamination croissante de la biosphère. Ces effets 5 Pollution des eaux par les micropolluants organiques s'amplifient avec l'ignorance des précautions d'emploi, bien que le recours aux pesticides reste une opération nécessaire de nos jours. L’utilisation des herbicides s’est considérablement développée depuis une quarantaine d’années. Celle des triazines, par exemple, est passée aux Etats Unis de 24 millions de tonnes en 1966 à 104 millions de tonnes en 1988. Une fois répandus, les produits phytosanitaires lors des traitements vont se déposer dans trois compartiments de la biosphère : l’eau, l’air et le sol. Le sol, recevant la plupart des traitements, pourra à son tour contaminer l’eau et l’air. L’introduction des pesticides dans les cultures remonte à l’antiquité où les propriétés insecticides de l’arsenic étaient déjà connues. Mais la propagation du doryphore, au début du XX siècle, a conduit à une large diffusion de produits chimiques arsenicaux. La découverte du dichloro diphényl trichloroéthane (D.D.T) pendant la seconde guerre mondiale a marqué le début de la diffusion dans notre environnement des phytosanitaires. De 1945 à 1985, la consommation de pesticides a doublé tous les dix ans. Le problème des pesticides est inséparable de celui des engrais car le déséquilibre produit par les fertilisants attire les parasites comme c’est le cas pour les doryphores. La monoculture et la résistance aux pesticides conduisant à utiliser des quantités constamment croissantes de phytosanitaires. Les parties du globe les plus consommatrices sont les Etats-Unis d’Amérique, l’Europe occidentale et le Japon. I-3 Contamination des eaux par les pesticides: La pollution des eaux par ces produits est liée à leur entraînement par le ruissellement (contamination des eaux de surface) ou par leur infiltration (contamination des eaux souterraines) qui peut être favorisée par l'usage concomitant de produit "mouillants". Cette pollution est généralement provoquée par leurs utilisations précédemment citées ainsi que par les usages domestiques et par les déversements d’industries de fabrication et de conditionnement. L'emploi accru des herbicides pour lutter contre la végétation dans les eaux de surface contribue également à l'apparition de teneurs non négligeables. 6 Pollution des eaux par les micropolluants organiques Les facteurs influant sur le transfert des pesticides jusqu'au milieu hydrique naturel sont leur solubilité dans l'eau, leur résistance à la dégradation physique et biochimique, la nature du sol, le volume et l'intensité des pluies. Les pesticides pulvérisés sur les cultures et non fixés par les végétaux sont entraînés par l’eau dans le sous-sol ou vers les cours d’eau voisins. Il a été calculé que 50% de la quantité projetée manquent la cible et tombent sur le sol. Les pesticides de la famille des organochlorés y demeurent très longtemps et continuent à contaminer l’eau des années après l’interdiction de leur utilisation. En outre, l’eau peut être polluée par l’épandage de pesticides en bordure d’étendues d’eau, par les retombées de pesticides évaporés dans l’atmosphère après le traitement des cultures, par des rejets accidentels et par des usages industriels. Une eau propre à la consommation ne doit pas contenir plus de 0,1 microgramme par litre par pesticide. Pour trois produits, les limites sont abaissées: pour l’aldrine et la dieldrine : 0,03 μg/l ; 1 hexachlorobenzène: 0,01 μg/l et le totale des pesticides ne doit pas dépasser 0,5 μg/l. Mais d’après une recherche effectuée en Mai 1990 [8]; les concentrations maximales admissibles fixées pour la plupart des pesticides ne correspondent pas à des seuils de toxicité mais aux limites de détection des techniques analytiques utilisées à ce jour. Les seuils au-delà desquels ils deviennent réellement toxiques pour l’homme restent à définir. De plus, la liste des pesticides présents dans les eaux n’est pas close parmi les trois cents cinquante (350) produits très utilisés en Europe, les procédés d’analyse ne sont au point que pour une centaine. Aucune partie de la population n’est à l’abri de la contamination par les pesticides. L’exposition la plus importante concerne évidemment les personnes vivant en milieu rural, près des exploitations agricoles. Les eaux, surtout celles des puits, l’inhalation de gouttelettes de pesticides restant en suspension dans l’atmosphère après leur pulvérisation et l’ingestion d’aliments contaminés augmente ce risque. La population non agricole peut être contaminée par l’eau et les nombreuses denrées alimentaires contenant des résidus de phytosanitaires. Dans les cultures de céréales, les pesticides s’accumulent dans l’enveloppe des grains et se retrouvent dans les pains complets non biologiques. Les légumes-racines comme les carottes accumulent les pesticides comme les nitrates. Des pâturages aux herbivores et, en particulier, les bovins, jusqu’aux être humains, divers pesticides ont pu ainsi contaminer le lait de femme et les nouveau-nés. 7 Pollution des eaux par les micropolluants organiques I-4 Les caractéristiques physico-chimiques des quelques pesticides: Au-delà du fait qu'un pesticide est fabriqué pour être toxique, chacun possède des caractéristiques physiques et chimiques propres, rendant pratiquement impossible toute généralisation. Ainsi, même si les pesticides récents sont de plus en plus solubles dans l'eau, des critères tels que le taux de toxicité, la dégradation, la biotransformation ou l'accumulation varient d'un pesticide à l'autre. Le tableau -1 suivant résume certaines caractéristiques physico-chimiques des quelques pesticides. Tableau-1: Les caractéristiques physico-chimiques des quelques pesticides. o-crésol p- nitrophénol Phénol 2,4-Diméthyl phénol Non chimique 2-méthyl 4-hydroxy phénol nitrobenzène Formule moléculaire C7H8 O C6H5NO3 C6H6 O C8H10O Masse molaire (g) 108,2 139,1 94,11 122,17 Point d'ébullition 191 °C 279 °C 181,75 °C 211,5 °C Point de fusion 31 °C 113 °C 40,8 °C 25,4-26 °C Solubilité dans l'eau 2,5 g/100ml 1,6 g/100ml 8,2 g/100ml 0,79 g/100ml Point d'éclair 81°C 169 °C 82 °C >112 °C. relative 1,05 1,48 1,07 0,97 1,95 1,91 - 2,3 Densité Phénol 1-hydroxy 2,4- diméthylbenzène (eau═1) Coefficient de partage octanol/eau 8 Pollution des eaux par les micropolluants organiques I-5 Toxicité des pesticides: Pour l'environnement, le danger des pesticides signalé précédemment provient des quantités importantes déversées dans la nature. On avance les chiffres de 3 millions de tonnes de DDT d'une part, d'autre part on admet que la demi-vie dans l'eau du DDT est de dix ans. Si l'homme est le seul responsable de ces faits et de leurs effets, il en est aussi la première victime, car il est le dernier maillon de la chaîne alimentaire et son taux d'imprégnation dans le cas des pesticides est loin d'être négligeable: 2 ppm de DDT dans les graisses d'un européen et 13,5 ppm dans celles d'un américain. Les empoisonnements accidentels dus aux pesticides sont estimés, par l'organisation mondiale de la santé (OMS) (1973) à 500000 cas par an, dont 1% ont une suite mortelle. Les pesticides peuvent également provoquer des dégâts importants sur la faune aquatique ; les mortalités de poissons ne sont pas rares. (PIMENTEL et al. 1993) [9] estiment qu’aux Etats Unis 6 à 14 millions de poissons sont morts chaque année à cause des pesticides entre 1977 et 1987. En ce qui concerne la mortalité de mammifères, elle est généralement engendrée par l’ingestion de nourriture contaminée. L’exposition à certains pesticides peut également engendrer des baisses de fertilité (LEBLANC, 1995) [10]. I-5-1 Aspects toxicologiques vis-à-vis de l’homme: Les expositions environnementales aux pesticides sont connues quand elles sont aigues, survenant alors après des accidents dans l’industrie chimique. Au contraire, il y a un manque réel de connaissance des risques concernant l’exposition quotidienne, prolongée, à des doses dites faibles de pesticides provenant d’aliments variés et de l’eau. C’est inquiétant en raison de la toxicité de certaines substances qui ont un tropisme particulier pour le système nerveux et de possibles propriétés cancérigènes, mutagènes, tératogènes et immunodépressives. La toxicité chronique de ces molécules chez l'homme se manifeste par des effets très divers. Certaines études auraient montré des effets carcinogènes, immunodépresseurs, mutagènes, neurotoxiques et tératogènes (HAYES, 1991) [11]. 9 Pollution des eaux par les micropolluants organiques D'autres (CULLINEY et al ,1992; LEBLANC ,1995) [12] [10] affirment que certaines molécules perturbent le système hormonal et immunitaire de l'homme. La réduction du nombre de spermatozoïdes chez l'homme pourrait également être un des symptômes d'une contamination chronique par les produits phytosanitaires. Le plus souvent, le produit est ingéré sous forme de résidus présents dans la nourriture mais l'absorption peut également se faire par l'intermédiaire de l'eau de boisson ou par l'air inhalé (SPEA, 1991). Les agriculteurs et les ouvriers qui préparent les mélanges et réalisent les traitements, sont les personnes les plus exposées. Indépendamment de l'action toxique, les pesticides peuvent occasionner des nuisances organoleptiques en affectant la qualité de l'eau. Une odeur ou une saveur persistante et détectée pour des seuils variant de 0,1µg/L à 1000 µg/L suivant la molécule. Une coloration de l’eau peut apparaître pour des seuils très faibles pour les pesticides dérivés du phénol ou des aminoaromatiques tels que le dinoterb ou le dinoseb (RODIER,1984)[13]. Les intoxications aiguës par les pesticides sont celles où, quelques heures après une exposition importante, des symptômes apparaissent rapidement. Ce sont les affections causées par les pesticides que les médecins connaissent le mieux. Les personnes les plus fréquemment victimes d’intoxications aiguës par les pesticides sont bien sûr les agriculteurs, qui manipulent et appliquent les substances phytosanitaires sur les cultures. L’OMS a estimé qu'il y a chaque année dans le monde 1 million de personnes gravement empoisonnements par les pesticides, avec quelque 220 000 décès. Les troubles aigus provoquées par les pesticides touchent les muqueuses et la peau, le système digestif et le système respiratoire. Les jeunes enfants sont aussi très fréquemment victimes d’empoisonnement par les pesticides, habituellement suite à des ingestions accidentelles ou à des atteintes dermatologiques. Les pesticides organophosphorés et les carbamates sont à l’origine des cas d’empoisonnements les plus fréquents. I-6 Phénol et dérives phénoliques: Les dérives phénoliques sont rencontrés dans divers domaines, et sont utilisés comme désinfectants (savons, huiles de coupes), pour la fabrication de parfums, d'agents de conservation et d'herbicides, intermédiaire en synthèse organique pour la préparation des 10 Pollution des eaux par les micropolluants organiques résines phénoliques et produits phytosanitaires et antioxydants. Ils interviennent aussi dans l'industrie textile comme produit de lavage. Leur utilisation comme herbicides peuvent provoquer une contamination des eaux de surface par ruissellement. 1-6-1 Origine et composition: Les phénols et des crésols sont les principaux composés phénoliques. Mais il convient également de mentionner le thymol, les naphtols, la phénolphtaléine, le trichlorophénol et le pentachlorophénol. Les composés naturels tels que la pyrocatéchine, le gayacol et leurs dérivés. L'un des dérivés de la pyrocatéchine, l'adrénaline, est bien connu. Le phénol est présent à l'état naturel dans le bois et les aiguilles de pin, dans l'urine des herbivores (sulfate phénolique) et dans le goudron de houille. Les phénols monovalents forment dans la nature de nombreuses substances odorantes (par exemple vanille, thymol dans le thym, carvacrol, zingivérone dans le gingembre, aldéhyde salicylique). Parmi les phénols polyvalents de synthèse, l'hexachlorophène est particulièrement toxique. Le phénol est obtenu par distillation du goudron de houille (sel. RÖMPP 1983, 1 t de houille permet d'obtenir environ 0,25 kg de phénol) [14]. Cependant, la méthode de synthèse qui prévaut à l'heure actuelle est la dissociation de l'hydroperoxyde de cumène, avec comme sous-produit l'acétone. Le phénol est aussi parfois produit à partir du benzène en passant par l'acide sulfonique de benzène ou par le chlorobenzène. Des émissions sont produites par la combustion incomplète d'essence et de goudron de houille, dans les effluents des cokeries ainsi que sous la forme de métabolites dans la photolyse du benzène et du chlorobenzène. 11 Pollution des eaux par les micropolluants organiques I-6-2 Pollutions par les dérivés phénoliques : Les dérivés phénoliques même décomposés suite à leur dégradation, constituent une source de pollution diffuse touchant l'environnement dans son ensemble. I-6-2-1 Le milieu aquatique : Les dérivés phénoliques sont plus lourds que l'eau et tendent à se déposer. Il se dissolvont lentement et, même dilués, ils continuent à former des solutions toxiques. I-6-2-2 L’atmosphère: Un fort échauffement entraîne la formation de mélanges explosifs qui, étant plus lourds que l'air, rampent à la surface du sol. Pour cette raison, les dérives phénoliques ne peuvent migrer vers les couches supérieures de l'atmosphère et sont généralement lessivés par les précipitations. Ceci peut entraîner une pollution des eaux souterraines à proximité de sources importantes d'émissions. La plupart des dérivés du phénol font l'objet d'une dégradation photochimique. I-6-2-3 Les sols: Dans le sol, les dérivés phénoliques subissent une dégradation microbienne aérobie ou anaérobie, de sorte que l'effet d'accumulation reste limité, ce qui favorise davantage leur diffusion et la pollution en profondeur. Cependant, leur accumulation est possible dans certains sols riches en minéraux argileux, car ils ont une forte affinité pour l'oxyde d'aluminium. 12 Pollution des eaux par les micropolluants organiques I-6-3 Effets de leurs produits décomposés: La biodégradation des dérivés phénoliques naturels est en général très bonne, de sorte qu'une accumulation dans la flore ou la faune est peu probable. La dégradation par des bactéries est intégrale jusqu'à formation de dioxyde de carbone (gaz carbonique). Dans le sol, une condensation avec formation d'acide humique peut se produire. En revanche, la dégradabilité des phénols synthétiques est plus faible, car un certains d'entre eux ont une action bactéricide. Plus les phénols contiennent d'atomes de chlore ou d'azote, plus leur toxicité est forte. Ainsi, le pentachlorophénol est le plus toxique des chlorophénols, et le trinitrophénol (acide picrique) le plus toxique des nitrophénols. Selon, RIPPEN en 1989 [15], la dégradation des dérivés phénoliques dans les eaux de surface (eaux stagnantes) est de 90% en 7 jours environ, et de 1 jour environ dans le sol sous l'effet de la microflore dégradation intégrale au bout de plus de 2 jours dans les suspensions terreuses. Les métabolites des phénols peuvent également être très toxiques: la combustion incomplète de 2, 4, 5-trichlorophénol peut donner naissance à la dioxine TCDD. En règle générale, la dégradation biologique des dérivés phénoliques entraîne d'abord la formation de pyrocatéchine, de o-quinone et d'acide dicarboxylique, puis d'acide acétique et de CO2 (RIPPEN, 1989) [15]. Dans l'organisme humain, le phénol est éliminé par voie urinaire après oxydation ou liaison conjuguée avec l'acide sulfurique ou l'acide gluconique. I-6-3-1 Végétaux: En présence des dérivés phénols, les cycles physiologiques et biologiques se trouvent fortement perturbés, on note entre autre des disfonctionnements notamment : la perméabilité passive et l’inhibition du développement et de la croissance. I-6-3-2 Chaîne alimentaire: L'accumulation des dérivés phénols dans les produits alimentaires (lait, viandes, céréales…) est également limitée. L’usage de la cigarette constitue un très grand risque pour les personnes qui fument et leur entourage, car la fumée de cigarette contient des phénols. 13 Pollution des eaux par les micropolluants organiques La présence également de ces dérivés phénols dans les eaux de consommation (nappes, rivières, sources, puits …) contaminée a un effet toxique et cette eau impropre à la consommation. I-6-4 Toxicité sur l'homme: Actuellement on ne dispose pas assez d'observations, compte tenu des résultats expérimentaux disponibles, il faut considérer de façon générale que ces substances phénoliques exercent différents effets biologiques. Cependant on distingue diverses toxicités : Les intoxications peuvent se produire par ingestion, inhalation ou lors de projections du produit sur de grandes surfaces de peau. I-6-4-1 La toxicité aiguë: Les signes les plus importants sont rapportés lors d'ingestions (même accidentelles) où l'on peut noter, après une phase de latence de l'ordre de 20 à 30 minutes, des troubles digestifs liés à l'effet caustique du produit (brûlures bucco-oesophagiennes, douleurs abdominale et rétrosternale, nausées, vomissements), puis une atteinte systémique avec des troubles neuromusculaires (coma, myoclonies, convulsions), cardio-vasculaires (hypotension et bradycardie)et ,dans certains cas, une méthémoglobinémie,une acidose métabolique et une coagulopathie de consommation. Ultérieurement, ces cas peuvent se compliquer d'une cytolyse hépatique, d'une nécrose tubulaire rénale (par action directe ou par précipitation de myoglobine dans les tubules) et d'œdème aigu du poumon parfois retardé. En raison de la faible tension de vapeur des dérives phénol, il est rare que les concentrations atmosphériques soient assez fortes dans l'industrie, sauf en cas de travail sur le produit à température élevée, pour provoquer des atteintes graves. Des volontaires exposés à 6mg/m³ se sont plaints d'une sécheresse des muqueuses respiratoires, d'une constriction nasale et d'une irritation de la gorge. Localement, les dérivés phénoliques ont une action caustique sur la peau et les muqueuses. Sur la peau, les lésions, au début douloureuses, deviennent ensuite indolentes. Les tissus touchés ont un aspect blanchâtre, épaissi et ridé, puis ils prennent un aspect noirâtre ou brun signant la Sur l'œil, on peut observer une conjonctivite et une kératite avec parfois une réduction 14 nécrose. Pollution des eaux par les micropolluants organiques séquellaire de l'accuité visuelle. L'importance des troubles est liée à la concentration de la solution et à la rapidité du lavage oculaire. I-6-4-2 La toxicité chronique : Une absorption prolongée de faibles quantités de dérivés phénols à travers la peau ou par voie respiratoire peut provoquer, à terme, une intoxication systémique: les troubles fonctionnels consistent essentiellement en céphalées, nausées, dysphagie, hypersalivation, diarrhée, anorexie, hypertension, tremblements. Le pronostic est réservé lorsque surviennent des lésions hépatiques, rénales ou pancréatiques. Localement des dermatoses peuvent survenir par contact répété avec des solutions de crésols faiblement concentrées (jusqu'à moins de 0,1% pour certains sujets hypersensibles). Ces lésions peuvent aboutir à de nécroses tissulaires et exceptionnellement, à des troubles de pigmentation (ochronose) intéressant la peau, la sclérotique, le nez, les oreilles et certains tissus fibreux. Généralement, l'effet organoleptique des phénols halogénés (odeur et goût) permet d'éviter les lésions faisant suite à une ingestion par voie orale. 15 Généralités sur l'adsorption II-1 Introduction: L'adsorption est un phénomène physico-chimique se traduisant en particulier par une modification de concentration à l'interface de deux phases non miscibles. L'adsorption phénomène de surface, est donc à distinguer de l'absorption, phénomène de profondeur. II existe cinq types d'interfaces selon la nature des deux phases contiguës : gaz / liquide, gaz/solide, liquide/liquide, liquide/solide, solide/solide, et, pour chacun de ces types d'interfaces, on peut distinguer le cas où ces phases sont pures de celui où elles constituent des mélanges. II sera examiné dans cette étude que les phénomènes d'adsorption se rapportant aux interfaces liquide/solide, à savoir donc l'adsorption des liquides, purs ou en mélange, par les solides considérés généralement comme des phases pures. L'adsorption par un solide peut être définie comme étant le phénomène physique de fixation de molécule à la surface du solide par des forces d'interaction faible de type Van der waals. Elle permet d'extraire un soluté d'un solvant liquide ou gazeux. le terme de «surface» doit s'étendre à la totalité de la surface du solide, surface géométrique pour un solide en grain non poreux, à laquelle s'ajoute, pour un solide poreux, la surface interne engendrée par les fissures et les pores accessibles aux molécules de la phase gazeuse ou liquide. Le solide qui est le siège de cette adsorption est appelé solide adsorbant, ou simplement adsorbant. Le composé gazeux ou liquide qui subit l'adsorption est appelé adsorbat. Figure-1: Schéma simplifié représentant le phénomène d’adsorption 16 Généralités sur l'adsorption Dans le domaine du traitement des eaux, l'adsorption constitue une technique de choix pour l'élimination d'éléments dissous, le plus souvent organiques et à l'état de traces. Les composés adsorbables sont donc en très faible concentration lorsque l'équilibre d'adsorption est atteint. L'eau est alors considérée comme une solution diluée pour laquelle se produira une adsorption préférentielle d'un soluté par rapport aux autres solutés du mélange. Ces phénomènes d'adsorption par les solides présentent un caractère universel et sont dus à des forces d'interaction essentiellement physiques. II-2 Nature de l'adsorption: Selon la nature des forces qui retiennent la molécule adsorbée à la surface du solide, on distingue deux types d'adsorption : II-2-1 L'adsorption chimique: Dite chimisorption est un phénomène irréversible due à une liaison chimique forte de type covalente entre les atomes superficiels du solide et les molécules adsorbées, ce type d'adsorption met en jeu des énergies d'attractions élevées, qui conduisent à des chaleurs d'adsorption élevées, approchant souvent aux énergies de liaisons chimiques covalentes de l'ordre de 20 à 80 K cal/ mol. D'après WEBER [16], l'adsorption chimique ne concerne qu'une fraction très petite de la surface intra particulaire totale du charbon. II-2-2 L'adsorption physique: Dite physisorption, est un phénomène réversible et rapide duê à l'existence des forces d'attractions intermoléculaires entre les solides et la substance adsorbée d'origine électrostatique de type "VAN DER-WAALS". L'énergie mise en jeu dans ce cas est faible, elle est de l'ordre de 2 à 10 K cal/ mol. L'adsorption physique ne permet pas d'expliquer la totalité des phénomènes de fixation; en effet PURI [17] l'a bien montré lors de l'adsorption du phénol et du paranitrophénol (C6 H4OH-NO2) sur charbon actif. 17 Généralités sur l'adsorption Le tableau-2 présente les différences entre les deux types d'adsorption. tableau-2: Différences entre l'adsorption physique et l'adsorption chimique. propriétés Adsorption physique Adsorption chimique Energie d'adsorption 5 à 10 Kcal/mole 20 à 100 Kcal/mole Température de processus Inférieure à la température Elevée d'ébullition de l'adsorbat Nature de liaison Physique (Van der Waals) Chimique La désorption Plus ou moins parfaite Difficile Energie d'activation Non appréciable Peut être mise en jeu La cinétique Très rapide Lente Etat de surface Formation de multi-couches Conduit tout ou plus à une monocouche II-3 Spécificité de l'adsorption : L’adsorption dépend essentiellement de la nature du solide et du soluté; le solvant peut avoir éventuellement une influence. Il y a des solides qui possèdent des propriétés adsorbantes vis à vis d’un très grand nombre de corps. D’autres au contraire présentent des spécificités assez marquées. La question se pose donc de justifier cette spécificité, d’expliquer pourquoi un solide donné est susceptibles d’adsorber certains corps plus que d’autre. Pour répondre à cette question on se base sur deux facteurs la nature du solide et celle du soluté. II-3-1 Nature du solide: La capacité d’adsorption du solide dépend de la surface développée ou surface spécifique du matériau. Les solides dans les milieux naturels (argiles, silice...) possédant des surfaces spécifiques variables avec l’état physico-chimique du milieu aqueux (PH, Nature des cations 18 Généralités sur l'adsorption liés, Saturation de la surface par des molécules organiques...). Ainsi pour atteindre un effet d’adsorption important, il est nécessaire que la surface de l’adsorbant soit la plus grande possible. Par conséquent, seuls les matériaux possédant une surface étendue constitue de bons adsorbants. Ce sont par exemple des substances ayant une structure spongieuse ou fortement poreuse, ou celles qui sont finement pulvérisées (état de division ou de dispersion élevé). Parmi les adsorbants utilisés en pratique citons en premier lieu les différentes espèces de charbons adsorbants spécialement préparés (charbon de bois, d’os, etc..). Ils peuvent acquérir une porosité très développée et, par conséquent, une très grande surface des pores. Ainsi, 1g de bon charbon adsorbant (charbon actif ou activé) à une surface poreuse interne de 400 à 900m². En plus de la surface totale des pores, la nature de la porosité, c’est à dire la proportion des pores de telles ou telles dimensions, joue un rôle essentiel dans les processus d’adsorption. M. Doubinine et ses collaborateurs [18] ont élaboré les méthodes d’études de la structure fine des pores des adsorbants et montré l’importance de cette structure pour leur pouvoir adsorbant dans diverses conditions. En plus des charbons actifs, on utilise comme adsorbants d'autres substances très poreuses ou fortement dispersées, comme le silicagel, l’alumine, le Kaolin et certaines Alumino-silicates. Ainsi certaines argiles comme les bentonites (montmorillonite par exemple) ont une surface accessible à la plupart des molécules, variant de 40 à 800m²/g, leur capacité d’adsorption est très variable mais constitue le paramètre essentiel de la régulation des échanges et de la mobilité des éléments dans le milieu naturel. En plus des adsorbants naturels déjà mentionnés, de nouveaux adsorbants sont développés. II-3-1-1 Adsorbants minéraux: Les alumines et oxydes métalliques divers; bien que présentant pour certains des surfaces spécifiques importantes (300 à 400 m²/g). Ces solides adsorbent plus sélectivement que les charbons. Leur capacité d’adsorption dépend étroitement du PH et de leur mesoporosité. En dessous des points isoélectriques, seules les molécules chargées négativement sont adsorbées sur les sites positifs. Dans l’état actuel de leur développement ils ne peuvent être compétitifs vis à vis du charbon actif. Cependant, certains de ces solides, comme les alumines 19 Généralités sur l'adsorption ou les oxyhydroxyde ferriques, présentant un réel intérêt pour l’élimination du fluor, des phosphates, des nitrates. II-3-1-2 Adsorbants organiques: Résines macromoléculaires à surfaces spécifiques comprises entre 300 à 750 m²/g. Leurs capacités sont très médiocres par rapport à celles des charbons actifs, par contre, ces résines ont une meilleure cinétique d’adsorption (utilisation entre 5 et 10 Vol/Vol.h) et sont souvent plus faciles à régénérer (énergie de liaison faible). On peut également mentionner les (scavengers), résine anionique à forte porosité. Toutefois, ces résines ont une moindre surface spécifique et doivent en partie leur activité vis-à-vis des substances polaires (telles que: acides humiques, détergents anioniques), à leur charge ionique, ce qui les distinguent des autres adsorbants. II-3-2 nature du soluté: Puisque les forces de Van der waals sont responsables de l’adsorption. On peut admettre que les composés les plus polarisables, ceux qui ont des groupements polaires, et ceux pouvant donner des liaisons hydrogène, sont facilement adsorbés. C’est effectivement le cas avec une oléfine par exemple. Le degré d’adsorption est proportionnel au nombre de doubles liaisons. De même les composés saturés sont faiblement adsorbés. L’ordre habituel d’adsorbabilité sur l’alumine est: acides et bases > alcools et thiols > aldéhydes et cétone > dérivés halogènes et esters > hydrocarbures non saturés > hydrocarbures saturés. Pour des composés aromatiques, l’ordre d’adsorbabilité sur l’alumine pour les groupements fonctionnels suivant est: COOH > CONH2 > OH > NH2 > NH-CO-CH3 > CO2-CH3 > N (CH3)2 > O-CH2-C6H5 > NO2 > OCH3 > H. Puisque l’enchaînement par liaison hydrogène avec l’adsorbant joue un rôle important dans l’augmentation des possibilités d’adsorption, on peut supposer qu’un enchaînement interne par liaison hydrogène dans un composé chimique diminue les possibilités d’adsorption. Il en est bien ainsi, par exemple l’hydroxy-2-anthraquinone est beaucoup plus fortement adsorbée que ne l’est la trihydroxy-1, 4,5 anthraquinone pour laquelle l’enchaînement par 20 Généralités sur l'adsorption liaison hydrogène est important. De nombreux autres cas similaires sont connus. Le charbon est particulièrement efficace pour adsorber les composés ayant des noyaux aromatiques. Au contraire les composés aliphatiques sont généralement très faiblement retenus par celui-ci. Aussi, il est différent de la plupart des autres adsorbants et cette différence vient probablement du fait qu’il ne possède pas de groupements polaires ou de groupement pouvant participer à un enchaînement par liaison hydrogène. Seule la polarisabilité du composé est importante puisque les composés aromatiques sont généralement beaucoup plus polarisable que les composés aliphatiques. En conclusion on peut dire que chaque adsorbant à une aptitude particulière vis-à-vis d’un composé donné. II-4 Les facteurs influençant l'adsorption : Quand un solide est mis en contact avec une solution, chaque constituant de cette dernière, le solvant et le soluté, manifeste une tendance à l’adsorption à la surface du solide. Il y’a donc une compétition en surface entre deux adsorptions qui sont Concurrentielles. Le cas le plus intéressant est celui où l’adsorption du soluté est de loin plus importante que celle du solvant. Donc la quantité adsorbée, dépend de nombreux facteurs dont les principaux sont: II-4-1 la température : L’adsorption est un processus exothermique et par conséquent son déroulement doit être favorisé à basse température. II-4-2 nature de l'adsorbant : L’adsorption d’une substance donnée croît avec la diminution de la taille des particules de l’adsorbant, ce qui permet aux composés de la solution de pénétrer dans les capillaires de la substance, donc la subdivision de la particule du solide influe directement sur les pores de ce dernier ainsi que sur sa surface spécifique qui va être développée. Cependant, si les dimensions des pores sont inférieures, aux diamètres des molécules de l’un des composant de la solution, l’adsorption de ce composé ne se fait pas, même si la surface de l’adsorbant a une grande affinité pour ce composé. 21 Généralités sur l'adsorption II-4-3 nature de l'adsorbat : Pour qu’il y’ait une bonne adsorption il faut qu’il y’ait d’abord une affinité entre le solide et le soluté. En règle générale, les solides polaires, adsorbent préférentiellement d’autres corps polaires. Par contre les solides non polaires, adsorbent préférentiellement des substances non polaires et l’affinité pour le substrat croît avec la masse moléculaire de l’adsorbat. Ceci a été déjà énoncé par la règle de traube et complété par Freundlich en écrivant que l’adsorption de substance organique, à partir de solutions aqueuses, augmente fortement et régulièrement quand la longueur de la chaîne croît à l’intérieur d’une série homologue. II-4-4 Orientation des molécules: L’orientation des molécules adsorbées en surface, dépend des interactions entre la surface et les molécules adsorbées en solution. Il est difficile de prévoir l’orientation des molécules d’adsorbat sur le solide, c’est le cas par exemple de l’adsorption des acides gras de formule générale CH 3-(CH2)n-COOH dans un solvant organique adsorbé sur certains métaux comme le platine, l’orientation est verticale et l’aire moléculaire de l’acide est 20.5 A° ² par contre sur le noir de carbone la molécule d’acide gras s’oriente à plat 114 A° ², dans les deux cas on obtient une isotherme de type H . II-4-5 Surface spécifique: La surface spécifique est une donnée essentielle de la caractérisation des solides et des matériaux poreux. Il est clair que l’on cherche à conférer aux adsorbants une grande surface spécifique, cette grandeur désigne la surface accessible rapportée à l’unité de poids d’adsorbant. II-5 Les isothermes d’adsorption: L'adsorption du soluté est en général limitée à la monocouche. En effet, les interactions soluté-solide sont assez fortes pour concurrencer avec succès les interactions solvant-solide dans la monocouche. Mais ce n'est plus le cas dans les couches suivantes. 22 Généralités sur l'adsorption Toutefois l'adsorption du soluté en multicouche a été observée dans certains cas, en se basant sur la forme des isothermes établies et sur le fait que la surface spécifique évaluée à partir de l'hypothèse d'une monocouche est trop faible. Une telle isotherme est une courbe qui représente la relation entre la quantité adsorbée par unité de masse de solide et la concentration de la phase fluide. On obtient une telle courbe à partir des résultats d'essais effectués à une température constante. Pour ce faire, on introduit des quantités connues de solide dans des volumes de solution à traiter, et après un temps de contact donné, on mesure la concentration résiduelle de la solution. On peut calculer la quantité adsorbée à l'aide de l'équation suivante: X/m = (C0 - Ce). V / m (II.1) Où : C0: concentration initiale du soluté adsorbat en (mg/l); Ce : concentration du métal à l'équilibre dans la solution en (mg/l); X : masse du métal fixée en (mg/l) ; m : masse de l'adsorbant; (X/m): quantité du métal adsorbée par unité de masse de l'adsorbant en (mg/g); V : volume de la solution (L). Les isothermes les plus connues sont celles de Langmuir qui reposent sur des hypothèses rarement satisfaisantes notamment en ce qui concerne l'homogénéité de la surface mais elles restent les plus utilisées. L'isotherme de Freundlich est assez proche de celle de Langmuir aux à des concentrations moyennes. Les deux modèles Langmuir et Freundlich sont convenablement appliqués pour l'adsorption monocouche. Par contre l'isotherme de BRUNAUER, EMMET et TELLER (B.E.T) est mieux adaptée à l'adsorption en multicouches. 23 Généralités sur l'adsorption II-5-1 Isotherme de LANGMUIR: L'isotherme de Langmuir, proposée en 1918 repose sur les hypothèses ci-dessous. II existe plusieurs sites d'adsorption à la surface du charbon activé. Chacun de ces sites peut adsorber une seule molécule; par conséquent, une seule couche de molécules peut être adsorbée par le charbon activé. Chacun de ces sites a la même affinité pour les impuretés en solution. L'activité à un site donné n'affecte pas l'activité aux sites adjacents. Le développement de la représentation de LANGMUIR, pour une isotherme d’adsorption chimique, repose sur un certain nombre d’hypothèses : la surface du solide est uniforme la chaleur d’adsorption est indépendante du taux de recouvrement de la surface du solide l’adsorption est localisée et ne donne lieu qu’à la formation d’une monocouche il y a équilibre entre les molécules des deux phases. L'équation de l'isotherme de Langmuir est la suivante: X/m = b(X/m)0 .Ce / (1+b. Ce) (II-2) Où : Ce : concentration à l'équilibre, exprimée en (mg/l); (X/m): quantité adsorbée à l'équilibre, en (mg/g); (X/m)0: capacité maximale d'adsorption de la monocouche, en (mg/g); b: paramètre de langmuir. L'équation est linéarisable de la manière suivante: C e/ (X/m) = 1/ b.(X/m) 0 + Ce/ (X/m)0 (II-3) En traçant la droite C e / (x/m) = f (Ce ), on détermine la valeur de la capacité maximum de la monocouche, en ce qui concerne l'adsorption en phase liquide, le modèle de Langmuir donne 24 Généralités sur l'adsorption plusieurs types d'isothermes qui sont reliés assez précisément à divers modes de fixation de l'adsorbat sur l'adsorbant. X/m X/m S1 C X/m S2 X/m L X/m H C C C C Figure-2: Les différents types d'isothermes de Langmuir en phase aqueuse Type S: Indique une adsorption verticale de molécules monofonctionnelles polaires sur un adsorbant polaire. Ici le solvant rivalise avec le soluté pour l'occupation des sites de l'adsorbant. Type L: Langmuir normal, indique l'adsorption à plat de molécules bifonctionnelles. Dans ce cas l'adsorption du solvant est faible et celle du soluté sur le solide se fait en monocouche. Type H: Ne commence pas à zéro mais à une valeur positive, et indique une haute affinité souvent observée pour des solutés adsorbés sous forme de micelles. Cela signifie qu'aux faibles concentrations l'adsorption est totale. Type C: Ligne droite, cela signifie qu'il y a compétition entre le solvant et le soluté pour occuper les sites, toujours avec le même partage. 25 C Généralités sur l'adsorption II-5-2 Isotherme d’adsorption de Freundlich: En 1926 Freundlich a établi une isotherme très satisfaisante qui peut s'appliquer avec succès à l'adsorption des gaz, mais qui a été principalement utilisée pour l'adsorption en solution; il a constaté que le mécanisme de ce processus est assez complexe, du fait de l'hétérogénéité de la surface, ce qui rend la chaleur d'adsorption variable. On ne peut dans ce cas affirmer que tous les sites d'adsorption sont identiques du point de vue énergétique, du fait de la présence de différents types de défauts de structure dans l'adsorbant. Même dans le cas ou la surface peut être considérée comme homogène, l'énergie d'adsorption peut diminuer les radicaux adsorbés. En se basant sur ces constatations, Freundlich a établi les relations suivantes: La tension superficielle d'un corps dissout à la concentration C peut s'exprimer par la relation: σ= σ0 – αCe1/n (II-4) En divisant l'équation par rapport à la concentration du corps dissout, on obtient d σ/ dCe, qu'on peut reporter dans l'équation de Gibbs qui devient: Γ= K. (Ce/ RT). α. Ce(1/n)-1 (II-5) L'équation de Freundlich s'écrit alors: X/m = K F Ce1/n (II-6) Où : σ: tension superficielle (énergie accumulée en surface); Γ: excès positif ou négatif de substances dissoutes fixées par unité de surface; X: nombre de grammes de substance adsorbée; (X/m): quantité adsorbée par gramme de solide en (mg/g); Ce : concentration à l'équilibre en (mg/l); K F et n: paramètres de Freundlich, caractéristiques de la solution et de l'adsorbant, déterminées expérimentalement. 26 Généralités sur l'adsorption Des valeurs élevées de KF et n traduisent une forte adsorption des solutés, n a toujours une valeur supérieure à 1 et est souvent voisine de deux. La linéarisation du modèle de Freundlich donne l'équation suivante: Ln (X/m) = 1/n Ln Ce + Ln KF (II-7) En portant Ln (X/m) en fonction de Ln Ce, on obtient une droite de pente (1/n) et d'ordonnée à l'origine égale à Ln K F, d’où on tire les constantes de Freundlich K F et n. II-5-3 Isotherme de Temkin: Temkin se base sur le fait que la chaleur d'adsorption varie linéairement avec le degré de recouvrement; cette variation peut être liée à l'hétérogénéité de la surface, ou à des interactions latérales entre molécules adsorbées. L'isotherme de Temkin représenté par l'équation suivante: θ= (R.T/ ∆Q). Ln K0 .Ce (II-8) θ: représente le taux de recouvrement de la surface de l'adsorbant, il est donné par la relation: θ= (X/m) / (X/m)0 (II-9) Où : Ce : concentration à l'équilibre, en (mg/l); K 0 : constante d'équilibre; ∆Q : variation de l'énergie d'adsorption; (X/m) : quantité du soluté fixée par unité de masse du solide (mg/g); (X/m)0 : capacité initiale d'adsorption, en (mg/g). La linéarisation du modèle de Temkin donne l'équation suivante: (X/m) = (X/m) 0. (R.T/ ∆Q). Ln K0 + (X/m)0 . (R.T/ ∆ Q). Ln Ce (II-10) Si on trace (X/m) = f (Ln C e), on obtient une droite de la pente et d'ordonné à l'origine qui nous permettent le calcul de K 0 et ∆Q. 27 Généralités sur l'adsorption II-5-4 Isotherme B. E. T (BRUNAUER, EMMET et TELLER): L’hypothèse de B. E. T. repose sur la formation de multicouches. Les molécules se posent les unes sur les autres pour donner une zone interfaciale qui peut contenir plusieurs épaisseurs de molécules adsorbées, représentée sur la figure-3. Figure-3: Représentation schématique de l'hypothèse des multicouches. Ce modèle admet la formation de multicouches d'adsorbat, une distribution homogène des sites de la surface de l'adsorbant et l'existence d'une énergie d'adsorption qui retient la première couche de molécules adsorbées et une deuxième énergie qui retient les couches suivantes. Le modèle rend compte aussi du phénomène de saturation et fait intervenir la solubilité du soluté dans son solvant, sous la forme de la concentration Cs de saturation. L'isotherme de (BET), proposée en 1938, repose sur les hypothèses ci-dessous. Plusieurs couches successives de molécules peuvent être fixées sur l'adsorbant. Les sites d'adsorption sont distribués uniformément a la surface de l'adsorbant. Chaque site est indépendant des sites voisins. L'énergie d'adsorption relient la première couche de molécules, alors que l'énergie de condensation retient les couches successives suivantes. Cette isotherme est proposée sous la formule suivante: C/ (Cs-C)(X/m)= 1/ A.X0 + A-1/AX0(C/Cs) Où : Cs: concentration de saturation, en (mg/l); X0: masse d’impuretés adsorbée par la première couche; A: constante déterminée empiriquement. 28 (II-11) Généralités sur l'adsorption II-6 Les applications de l'adsorption: Les applications de l'adsorption sont nombreuses. Nous avons déjà rappelé que le phénomène d'adsorption des substances réagissantes par un catalyseur solide joue habituellement un rôle décisif dans la catalyse hétérogène, tant en milieu gazeux qu'en solution. Les adsorbants solides sont aussi largement utilisés pour purifier les gaz ou les solutions de leurs impuretés ou souillures. Il faut citer en particulier l'application du charbon actif dans les masques à gaz, à la suite de travaux de (N.Zélinski) [19], qui permit de sauver des milliers de vies humaines. De nombreux procédés industriels de purification et d'assèchement de divers gaz, ainsi que les processus de clarification et de décoloration des solutions dans la production des sucres, du glucose, des produits pétroliers. Parfois le processus d'adsorption est utilisé pour extraire un produit précieux qui se trouve à l'état d'impureté dans un gaz ou une solution; par exemple lorsqu'il s'agit de récupérer un solvant volatil (benzène, acétone, etc.…), on fait passer l'air à travers une couche de charbon actif ou de silicagel qui l'adsorbe. Le solvant se dégage à l'état pur lorsqu'on chauffe l'adsorbant ou qu'on le fait traverser par un jet de vapeur d'eau. De même on peut récupérer de l'or qui se trouve dans une solution aqueuse sous forme d'un complexe de chlorure d'or III par adsorption sur une alumine, silice, kaolin. Les phénomènes d'adsorption sont très importants pour des processus de coloration. Ainsi lorsqu'on teint la laine, il se produit d'abord une adsorption du colorant, suivie d'une réaction chimique en surface. 29 Généralités sur l'adsorption 30 Les argiles III-1 Introduction: Le terme "argile" désigne non seulement une formation rocheuse et la matière première qui en résulte et dont les caractéristiques sont présentées ci-après, mais il définit aussi un domaine granulométrique comprenant des particules minérales, dont le diamètre des grains est inférieur à deux micromètres (< 2µm). En tant que matière première brute, l’argile est donc un mélange de minéraux argileux et d’impuretés cristallines sous forme de débris rocheux de composition infiniment diverse. L’intérêt accordé ces dernières années à l’étude des argiles par de nombreux laboratoires dans le monde se justifient par leur abondance dans la nature, l’importance des surfaces qu’elles développent, la présence des charges électriques sur cette surface et surtout l’échangeabilité des cations interfoliaires. Ces derniers, appelés aussi cations compensateurs, sont les principaux éléments responsables de l’hydratation, du gonflement, de la plasticité et de la thixotropie, et ils confèrent à ces argiles des propriétés hydrophiles. III-2 Les minéraux argileux: Les minéraux argileux sont des substances cristallines qui tirent leur origine d’altération chimique de certains minéraux composant la roche. Sur le plan chimique se sont des phyllosilicates d'aluminium dont les feuillets sont constitués de couches d'octaèdres Al (OH)6 (figure-4) et de couches de tétraèdres SiO4 (figure-5) reliées par les atomes O et OH mis en commun. La distance inter-réticulaire d sépare 2 feuillets successifs. Les substitutions d'atomes sont fréquentes dans les feuillets. Tous les minéraux argileux sont de très petits cristaux colloïdaux. L'édifice cristallin peut être désorganisé (la cristallinité est moins bonne).D'autre part, il y a des déséquilibres au niveau des charges; ce déséquilibre est compensé par adsorption de cations dans l'espace interfoliaire (capacité d'échange des argiles). D'après la structure du feuillet, on distingue principalement deux type: les argiles 1/1 (1 couche tétraédrique+1 couche octaédrique) et les argiles 2/1 (2 tétra pour 1 octaédrique). 30 Les argiles Figure-4: Couche octaédrique. Figure-5 : Couche tétraédrique. 31 Les argiles III-3 Origine des argiles : Les argiles représentent 82% des roches sédimentaires provenant de la décomposition lente des minéraux primitifs tels que : teldspath, micas, amphiboles, pyroxène et constituant donc l’essentiel du complexe d’altération. III-3-1 Héritage et altération Les minéraux argileux résultant de la destruction des roches, peuvent soit rester sur place (argiles résiduelles, ex: argiles à silex, argiles de décalcification) soit être transportées sur de longues distances (ex: argiles des fonds océaniques). En fonction des roches mères et du climat, les minéraux argileux résultant sont différents. En climat froid : l'altération est faible, les minéraux argileux sont identiques ou peu différents des minéraux de la roche (illite et chlorite), ils sont hérités de la roche d’origine. En climat chaud et humide, l'hydrolyse est poussée, la kaolinite se forme en milieu drainé, les smectites en milieu confiné. En climat tempéré, humide, l'altération est modérée, il apparaît des interstratifiés, des illites et chlorites dégradés, de la vermiculite. III-3-2 Néoformations en milieux confinés Les argiles fibreuses se forment dans des croûtes calcaires, dans des zones à climat à saison sèche marquée, dans des milieux évaporitiques sursalés: néoformation de sépiolite par concentration des ions par évaporation (bassin lacustre actuel de Sommières, de Ghassoul au Maroc). Certains minéraux argileux se forment en dehors des sols à partir des ions en solution. néoformation de glauconie (illite ferrifère) dans les vases littorales. néoformation des "argiles rouges des grands fonds" (smectites ferrifères provenant des vases calcaires et siliceuses et des cendres volcaniques). 32 Les argiles III-3-3 Transformations des minéraux argileux Les minéraux néoformés ou hérités peuvent évoluer pour prendre un nouveau statut en équilibre avec le nouveau milieu. On distingue les transformations par dégradation (soustraction d'ions) et par agrégation (par fixation d'ions supplémentaires). Ces transformations ont lieu aussi bien au cours de l'altération que de la diagenèse. Ex.: Kaolinite -----> Chlorite Smectites ------> Illite . Sur le plan chimique, se sont des aluminosilicates hydratées de formule générale nSiO2Al2O3mH2O, ajoutés à d'autres ions métalliques, l'argile contient en moyenne les éléments présentés dans le tableau suivant : Tableau -3 : Pourcentage moyen en éléments présents dans l'argile. Eléments Pourcentage (%) Silice 40 à 60 Alumine 15 à 48 Fer 0.5 à 4 Calcium 0.15 à 5 Potassium 0.85 à 4 Magnésium 0.05 à 2 Autre sels minéraux 4 à 15 III-4 Familles des argiles: L’épaisseur et les propriétés physiques des feuillets permettent de distinguer les diverses familles d’argiles caractérisées par des propriétés différentes. On peut distinguer quatre grandes familles : 33 Les argiles III-4-1 La kaolinite (1/1, d=7A°) : De formule de base : 2SiO2 Al2O3 2H2O, la plus pauvre en silice à deux couches ; dans le feuillet élémentaire, une couche de Al (OH)6 octaédrique disposée au-dessus de chaque couche de SiO4 tétraédrique. Cela signifie que les kaolinites présentent une teneur élevée en alumine (Al 2O3) qui peut atteindre 35 à 38% dans le cas d'argile réfractaire de bonne qualité. Les feuillets sont à peu prés fixes les unes par rapport aux autres et ne peuvent fixer ni eau ni cation dans leurs intervalles; les possibilités de gonflement, le pouvoir absorbant des bases sont donc réduits. Les kaolinites sont donc très résistantes à la chaleur. Pas de substitution dans les couches, le feuillet est neutre. La kaolinite se forme dans les sols bien drainés, par pH acide, surtout en climat subtropical et tropical. Ces cristaux sont souvent grands (jusqu'à 15 µm). L’équilibre de dissolution de la kaolinite en milieu aqueux acide qui libère de l’aluminium sous forme Al3+ est comme suit : Al2 Si2 O5 (OH)4 + 6H+ 2Al3+ + 2H4SiO4 + H 2O La kaolinite de couleur blanche neigée grasse au toucher, savonneuse, plastique. III-4-2 Les montmorillonites (1/1, d=10A°): Ce sont des phyllosilicates de formule de base : 4SiO2 Al2O3 2H2O, plus riche en silice que la kaolinite; l'adsorption d'eau et la fixation de cations sont donc très marquées. La montmorillonite fait partie des smictites, correspondant à un feuillet à 3 couches: tétraédrique- octaédrique- tétraédrique (2:1) d'épaisseur 10 A° avec des substitutions au sein de la couche octaédrique où Al3+ est remplacé par Mg2+. La capacité d'échange cationique (CEC) élevée varie de 100 à 130 meq/100g d'argile calcinée à 900°C [20]. L'une des argiles la plus connue de cette famille est la terre décolorante, cette argile n'est jamais pure à l'état naturel mais accompagnée d'impuretés minérales (quartz, muscovite, calcite…), des minerais au moins 75% de cette argile porte l'appellation commerciale de bentonite. 34 Les argiles III-4-3 les illites (2/1, d=10A°): Les illites sont des silicates micacés à 3 couches; au-dessus et en dessous de chaque couche d'Al (OH)6 octaédrique se trouve une couche de SiO4 tétraédrique. Ce groupe comprend plusieurs types d'argiles, également riche en silice, et ses propriétés sont intermédiaires entre celles des deux familles précédentes. Association d'une CO (alumineuse) et deux CT (siliceuses). Mais il peut y avoir des substitutions (remplacement de Si par Al). Des cations (K + ) sont adsorbés dans l'espace interfoliaire afin de compenser le déséquilibre des charges. C'est le minéral ubiquiste par excellence. Sa structure est proche de la muscovite (plus d'eau, moins de K+ ). III-4-4 les argiles fibreuses: Sont caractérisées par une structure fibreuse ou en feuillets rubanés; elles sont souvent magnésiennes. Les principaux types sont la sépiolite et l'attapulgite ou paligorskite. On les trouve dans les milieux confinés. III-5 Classification des argiles: De ce fait, on peut distinguer plusieurs types d'argiles caractérisées par des propriétés différentes et dont la classification est principalement basée sur des notions structurales: le nombre de couches octaédriques et tétraédriques. Certaines voient leurs minéraux s’organiser en feuillets, d’autres en fibres. Le tableau -4 présente une synthèse de deux classifications : La première, établie par le comité international de classification et de nomenclature des minéraux argileux en 1966 est basée uniquement sur la charge du feuillet et sur le nombre d'atomes métalliques en couche octaédrique [21]. La deuxième, celle établie par J. MERING [22] et G. PEDRO [23], prend en compte la localisation des substitutions, leur distribution et le type de cations compensateurs. Cette classification ne prend pas en compte les silicates synthétiques, parfois utilisés dans l'élaboration de nanocomposites que sont la fluorohectorite, le fluoromica ou la laponite. 35 Les argiles Cette classification met bien en évidence que les smectites se répartissent en plusieurs catégories. Les smectites sont dioctaédrique, comme la montmorillonite, lorsque deux des trois sites octaédriques de la demi-maille sont occupés par des atomes d'aluminium. Elles sont trioctaédriques, comme l'hectorite, lorsque les trois cavités octaédriques sont occupées par des atomes de magnésium. Elles se différencient également par le lieu de leurs substitutions isomorphes. Les atomes de silicium des sites tétraédriques sont remplacés par des atomes d'aluminium dans le cas de la beidellite. Pour l'hectorite et la montmorillonite des atomes de lithium et de magnésium se substituent respectivement au magnésium et à l'aluminium dans les sites octaédriques. Les ions compensateurs des smectites possédant leurs substitutions isomorphes dans la couche octaédrique sont moins fortement liées aux feuillets et plus facilement hydratables. L'effet du déficit de charges est écarté par la couche tétraédrique, ce qui confère à ces smectites des interactions interfoliaires plus faible. De plus, elles développent une surface spécifique élevée (800 m2/g pour l'hectorite) ce qui les rend facilement disponibles dans un solvant organique après modification organophile. 36 Tableau-4: classification des phyllosilicates. Charge X du feuillet Distribution des substitutions Groupe Mica dur X=2 X>0,6 Désordonnée Sous-groupe Nom Occupation de la couche octaédrique - Margarite 2 Clintonite 3 Muscovite illite Phlogopites biotites Vermiculite dioctaédrique Vermiculite Trioctaédrique Saponite 2 3 tétraèdres Hectorite Montmorillonite Beidellite 3 2 2 octaèdres octaèdres tétraèdres Pyrophyllite Talc Minnesotaite 2 Aucune substitution Mica X =1 - Vermiculite 0,9 < X < 0,6 - Saponite X>0,25 Ordonnée Smectite Montmorillonite X=0 - Pyrophyllite Talc - Localisation des substitutions Cations compensateurs Ca2+ anhydre tétraèdres 3 2 K+ anhydre Mg2+ , Na+, Ca 2+ hydratés 3 Mg2+, Na+ , Ca2+ , K+ hydratés aucun Les argiles III-6 Les propriétés physico – chimiques des argiles : Les roches argileuses ont les propriétés physiques suivants: Elles sont fragiles, elles cassent et se raient facilement. Elles sont colorées, leur couleur varie selon les minéraux dont elles sont constituées. Elles sont transformables, on peut les cuire pour obtenir des céramiques. Elles sont miscibles à l’eau, elles ne se dissolvent pas mais gonflent pour former une pâte. Les argiles se différencient par leurs propriétés absorbantes et adsorbantes. Les argiles à structure fibreuse ont un pouvoir absorbant élevé. Elles peuvent absorber jusqu’à 40 % de leur poids en liquide. Elles ont donc des vertus nettoyantes qui leur permettent d’absorber les impuretés ou d’éliminer les mauvaises odeurs. Les argiles à structure en feuillets ont un pouvoir adsorbant élevé (ce qui ne les dispense pas dans certains cas d’un pouvoir absorbant efficace). Elles ont un intérêt important pour traiter les problèmes intestinaux. Grâce à ce pouvoir d’adsorption, elles désintoxiquent en Captant les virus, les bactéries et les pesticides et autres molécules indésirables. Les propriétés bien particulières des minéraux argileux sont dues à la petite taille, la structure en feuillets et la charge négative des particules. Elles forment avec l'eau des solutions colloïdales qui floculent lorsque les charges de surface des particules sont neutralisées par des ions. Ce phénomène est réversible: les particules retrouvent l'état dispersé lorsque les ions sont éliminés par rinçage. Les argiles fixent l'eau par adsorption à leur surface et augmentent de volume par gonflement. Elles constituent ainsi une réserve d'eau. L'argile sèche développe une tension de succion importante pour l'eau qui peut s'opposer à celle des racines des plantes. Avec adjonction croissante d'eau, la tension de succion diminue, l'ensemble eau-argile devient plastique, puis visqueux et finalement les particules d'argile se dispersent dans l'eau en formant une solution colloïdale. L'argile imprégnée d'eau qui se dessèche se rétacte et se casse par des fentes de retrait. 38 Les argiles III-7 La bentonite: Les bentonites sont des silicates d'alumine hydratés appartenant au groupe des Montmorillonites de formule brute : Si 4 (Al (2-x) Rx) (O10, H2O) (Cex, nH2 O) ou Si4 (Al (2-x) Rx) (H 2O) n avec : - R = Mg, Fe, Mn, Zn, Ni - Ce (cations échangeables) = Ca, Na, Mg. La bentonite est une argile douée de propriétés de surface (caractère, affinité pour l'eau, capacité d'adsorption de composés électro-possitifs,...). Les caractéristiques physico-chimiques, les propriétés clarifiantes de bentonites d'origines diverses firent l'objet de nombreuses études. En Algérie, les gisements de bentonite les plus importants économiquement se trouvent dans l’oranie (ouest algérien). On relève en particulier la carrière de Maghnia (Hammam Boughrara) dont les réserves sont estimées à un million de tonnes et de celle de Mostaganem (M’zila) avec des réserves de deux millions de tonnes (Abdelouhab et al, 1988) [24]. III-7-1 Origine de la bentonite: Les bentonites sont des argiles d'origine volcanique, constituées principalement de montmorillonite; l’altération et la transformation hydrothermale de cendres des tufs volcaniques riches en verre entraînent la néoformation des minéraux argileux, qui font partie principalement du groupe des smectites. Les roches argileuses ainsi formées portent le nom de bentonite, d’après le gisement situé près de Fort Benton (Wyoming, Etats-Unis). Elle contient plus de 75 % de montmorillonite ; cette dernière fut découverte pour la première fois en 1847 près de Montmorillon, dans le département de la Vienne (France). La bentonite est une dénomination de la montmorillonite. Cette dernière a été découverte dans des gisements argileux situés prés de montmorillon dans la vienne, en France. Les bentonites découvertes dés 1888 contiennent au moins 75%de montmorillonite. Sous sa forme brute naturelle, la bentonite est une roche tendre ayant à peu prés la consistance du kaolin, c'est à dire friable, 39 Les argiles onctueuse au toucher, sa teinte est blanche, grise ou légèrement teinte de jaune. Elle provient de la dévitrification des couches volcaniques sous l'influence des eaux à réaction alcaline ou acide. En plus de la montmorillonite, cette terre peut contenir d'autres minéraux argileux (kaolinite, illite,...) ainsi que des impuretés sous forme de gypses, de carbonates,...etc. III-7-2 L'utilisation de la bentonite: Les bentonites se caractérisent par une capacité élevée d’adsorption, d’échange ionique et de gonflement, ainsi que par des propriétés rhéologiques particulières (thixotropie). Elles ont de ce fait de larges applications, toujours plus nombreuses et dans différents domaines (forage, fonderie, céramique, peinture, pharmacie, terres décolorantes,…, etc.). La majeure partie de la bentonite exploitée dans le monde est utilisée comme liant du sable de moulage, dans l’industrie de la fonderie et aussi pour épaissir les fluides de forage. Pour de nombreuses applications techniques, les bentonites brutes doivent être soumises à une préparation adaptée aux exigences de leur utilisation (activation). Ainsi, lors de l’activation alcaline, les bentonites calciques (les plus fréquentes) sont transformées par traitement avec de la soude en bentonites de sodium, qui se caractérisent notamment par une capacité de gonflement plus élevée. L’activation avec des acides comme l’acide chlorhydrique augmente la porosité par dissolution périphérique des smectites. Il en résulte un produit de haute capacité d’adsorption. Elles sont utilisées pour des opérations de clarification ou de stabilisation protéique des moûts et des vins. Les bentonites fixent certaines protéines instables et permettent ainsi leur élimination. Les bentonites sont capables de fixer de la matière colorante. III-7-3 Types de bentonites : On distingue trois types de bentonites par rapport à leur pouvoir de rétention de molécules organiques, qui sont : Bentonite sodique naturelle Bentonite calcique naturelle Bentonite activée 40 Les argiles IV-7-3-1 Bentonites naturelles: En fonction de la nature du cation échangeable présent, il existe à l'état naturel deux types de bentonites: Les bentonites sodiques, où le sodium est le cation échangeable majoritaire, elles ont un fort pouvoir de gonflement et d'adsorption. Les bentonites calciques, où le calcium est le cation échangeable majoritaire, elles ont un pouvoir de gonflement et d'adsorption plus faible que les bentonites sodiques. Ces deux types de bentonites, éventuellement après un séchage à 80-90 °C, sont Simplement broyées avant leur commercialisation. III-7-3-2 Bentonites activées : Afin d'améliorer les propriétés d'adsorption des bentonites calciques, ces dernières sont le plus souvent activées par du carbonate de sodium puis séchées et broyées; on obtient ainsi des bentonites calciques activées dont les propriétés sont égales ou supérieures à celles des bentonites sodiques. Les propriétés de ces bentonites ainsi activées ou permutées sont moins stables dans le temps (3 à 18 mois) et dépendent de l'activation et des taux de magnésium, calcium et sodium. Ces différents types de bentonites se présentent sous forme de poudre ou de granulés sphériques ou cylindriques. Elles ont des couleurs très variables allant du blanc pour les produits les plus purs au gris, beige ou vert pour les autres. 41 Les argiles III-7-4 Propriétés de la bentonite: La bentonite se disperse facilement dans l'eau. On obtient une suspension dont les propriétés sont en fonction des caractéristiques suivantes: l'hydratation interne ou gonflement : Le caractère dipolaire des molécules d'eau a donné naissance à une ancienne théorie qui consistait à dire que la surface des argiles étant chargée négativement, les molécules d'eau s'orientaient de façon que leur extrémité positive soit dirigée vers l'argile et leur extrémité négative vers l'extérieur. Cette première couche d'eau forme alors une nouvelle surface négative ou d'autres molécules peuvent se fixer et ainsi de suite. cations échangeables et adsorption: Les argiles ont la propriété d'adsorber certains anions et cations et de les retenir dans un état où ils sont échangeables avec d'autres ions en solution. Dans les argiles, les cations échangeables les plus communs sont par ordre décroissant: Ca2+ , Mg2+ , H+, K+ , NH4+ et Na+. Comme il a été dit précédemment dans le cas de la montmorillonite, le motif cristallin présente une charge négative au sein du feuillet par suite de la substitution d'ions Al3+ par des ions Mg2+ , en couche octaédrique, et des ions Si4+ par des ions Al3+ en couche tétraédrique. Cette charge négative est évidemment compensée par un nombre équivalent de cations. Pour des raisons de neutralisation électrique, ces cations se logent dans les espaces inter foliaires ainsi qu'à la surface des feuillets. Le cation majoritairement représenté conditionne largement les propriétés physico-chimiques des bentonites. Le dosage des cations permet donc de déterminer la nature de l'argile: sodique, calcique ou magnésienne. BLADE et BOULTON cités par MARCHAL [25] classent les bentonites en tenant compte des deux cations échangeables. Pour le Na et le Ca, ils obtiennent ainsi 4 catégories: Na, Na-Ca, Ca-Na, Ca. 42 Les argiles 43 Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite I-1 Introduction: L'adsorption est un phénomène d'interface (phénomène physique de fixation de molécules sur la surface d'un solide) pouvant se manifester entre un solide et un gaz, ou entre un solide et un liquide. La fixation provient de l'établissement, (entre le solide et les molécules), de liaisons de VAN DER WAALS ‹‹ liaison de type électrostatique de faibles énergies d'interaction entre 5 et 40 KJ/mol ››. Le phénomène est général pour toutes les surfaces (WEBER: " tout solide est un adsorbant potentiel"). Aux interfaces les attractions intermoléculaires ne sont pas compensées dans toutes les directions, et il subsiste des forces résiduelles dirigées vers l'extérieur. Ces forces représentent une énergie superficielle (σ ) des liquides. Ces forces sont neutralisées lorsque des particules mobiles (un gaz ou un soluté) se fixent en surface, on dit qu'elles s'adsorbent. Dans ce projet, nous avons étudié l'adsorption de quelques composés organiques: phénol, 2,3-diméthyl phénol, 2,4-diméthyl phénol, 2,5-diméthyl phénol, 2,6-diméthyl phénol et crésol sur la bentonite réacteur et sons agitatation mécanique. L'étude de l'adsorption en mode statique permet l'obtention des isothermes d'adsorption pour les composés considérés. De même, il est possible d'observer l'évolution de l'équilibre d'adsorption en fonction de divers paramètres tels que le PH et la masse de bentonite. Ensuite une étude cinétique du processus et influence de quelque paramètre sur l'adsorption (constante de vitesse d'adsorption et de diffusion). 43 Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite I-2 Les Caractéristiques physico-chimique des argiles bentonitiques: Les principales caractéristiques de cette bentonite sont regroupées dans le Tableau-5 [26]. Tableau-5: Analyse chimique de la bentonite naturelle utilisée (% en poids). SiO2 Al2O3 Fe2O3 MgO CaO Na2O K2O TiO 2 As PAF %69,4 14,7 1,2 1,1 0,3 0,5 0,8 0,2 0,05 11 PAF: perte au feu à 900 °C. Cette étude a été réalisée sur une bentonite provenant d’où de Mostaghanem dont les caractéristiques physico-chimiques et minéralogiques de cette argile sont présentées dans les tableaux 6 et7. Tableau-6: Caractéristiques physico-chimiques de la bentonite de Mostaghanem. Surface Poids Capacité spécifique spécifique (m2 /g) (g cm 3-) 65,0 2,71 PH D'échange Cations échangeables Ca 2+ Na+ 43,6 25,2 Mg++ Na/Ca (méq/100g) 9,00 75,8 4,8 Tableau-7: Caractéristiques minéralogiques de la bentonite. IDENTIFICATION DES MINERAUX Montmorillonite Quartz Feldsphats biotites 45 à 60 % 15 à 20 % 3à5% 8 à 10 % 44 0,52 Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite Les résultats des analyses granulométriques sont rassemblés dans le tableau-8: Tableau 8: composition granulométrique de la bentonite de Mostaghanem. Répartition des particules argileuses (en %) en fonction de leurs dimensions en (mm) 1 - 0,06 0,06 - 0,01 0,01 - 0,005 0,005 - 0,001 Inf a 0,001 0,23 11,27 9,9 32,40 46,20 I-3 Techniques expérimentales: I-3-1 Préparation des solutions: L'eau distillée tout au long de cette étude a un PH entre 6,2 à 6,8. Toutes les solutions (phénol et diméthyl phénol et crésol) ont été préparées à partir d'un phénol et diméthyl phénol et crésol cristallisé et de l'eau distillée. La solution mère est préparée à partir d'une quantité précise de 100 mg/l pour chaque composé que l'on dissout dans un volume correspondant d'eau distillée, afin d'obtenir la concentration désirée. Ensuite, nous diluons dans des proportions différentes la solution mère afin d'élaborer la courbe d'étalonnage. I-3-2 Dosage des composés en U.V: I-3-2-1 Etalonnage: L'étude a porté sur l'adsorption en solutions synthétiques diluées de molécules simples aromatiques comme le phénol et diméthyl phénol et crésol. La concentration résiduelle est déterminée à partir de l'absorbance (A) en U.V, à =ג270 nm pour le phénol, =ג271 nm pour le 2,3-diméthyl phénol, =ג277 nm pour le 2,4-diméthyl phénol, =ג274 nm pour le 2,5-diméthyl phénol, =ג269 nm pour le 2,6-diméthyl phénol et =ג271 nm pour le crésol, sur un spectrophotomètre de type SHIMADZU UV-1605. 45 Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite Tableau-9: Etalonnage pour la détermination de concentration en phénol. C ppm 0.0 1.0 2.0 3.0 5.0 10.0 15.0 25.0 35.0 50.0 A 0.00 0.016 0.029 0.047 0.078 0.159 0.241 0.382 0.548 0.790 15.0 0.164 25.0 0.250 35.0 0.345 50.0 0.495 15.0 0.181 25.0 0.302 35.0 0.429 50.0 0.606 15.0 0.229 25.0 0.394 35.0 0.647 50.0 0.749 Tableau-10: Etalonnage pour le 2,3-diméthyl phénol. C ppm A 0.0 0.00 1.0 0.017 2.0 0.022 3.0 0.040 5.0 0.056 10.0 0.106 Tableau-11: Etalonnage pour le 2,4-diméthyl phénol. C ppm A 0.0 0.00 1.0 0.005 2.0 0.019 3.0 0.034 5.0 0.060 10.0 0.117 Tableau-12: Etalonnage pour le 2,5-diméthyl phénol. C ppm A 0.0 0.00 1.0 0.014 2.0 0.031 3.0 0.044 5.0 0.075 10.0 0.154 Tableau-13: Etalonnage pour le 2,6-diméthyl phénol. C ppm A 0.0 0.00 1.0 0.008 2.0 0.018 3.0 0.028 5.0 0.042 10.0 0.085 15.0 0.136 25.0 0.212 35.0 0.301 50.0 0.418 5.0 0.060 10.0 0.132 15.0 0.185 25.0 0.309 35.0 0.449 50.0 0.653 Tableau-14: Etalonnage pour le crésol. C ppm A 0.0 0.00 1.0 0.012 2.0 0.024 3.0 0.038 46 Absorbance (A) Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite 0,8 0,6 0,4 0,2 0,0 concentration mg/l 0 10 20 30 40 50 0,5 0,4 Absorbance (A) Figure-6: Courbe d'étalonnage du phénol. 0,3 0,2 0,1 0,0 concentration mg/l 0 10 20 30 40 50 Figure-7:Courbe d'étalonnage du 2,3-diméthyl phénol. 47 0,7 0,6 0,5 Absorbance (A) Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite 0,4 0,3 0,2 0,1 0,0 concentration mg/l -0,1 0 10 20 30 40 50 0,7 0,6 Absorbanc e (A) Figure-8: Courbe d'étalonnage du 2,4-diméthyl phénol. 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0,0 concentration mg/l -0,1 0 10 20 30 40 50 Figure-9: Courbe d'étalonnage du 2,5-diméthyl phénol. 48 0,5 0,4 Absorbance (A) Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite 0,3 0,2 0,1 0,0 concentration mg/l 0 10 20 30 40 50 0,7 0,6 Absorbance (A) Figure-10: Courbe d'étalonnage du 2,6-diméthyl phénol. 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0,0 concentration mg/l -0,1 0 10 20 30 40 50 Figure-11: Courbe d'étalonnage du crésol. Les coefficients de corrélation mesurés par le spectromètre UV sont: Pour le phénol: r2 = 0,9997 Pour le 2,3-diméthyl phénol: r2= 0,9998 Pour le 2,4-diméthyl phénol: r2 = 0,9999 Pour le 2,5-diméthyl phénol: r2 = 0,9997 Pour le 2,6diméthyl phénil: r 2= 0,9993 Pour le crésol: r 2= 0,9992 49 Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite I-3-3 Méthodes et techniques de détermination des isothermes d'adsorption: Tracer une isotherme d'adsorption d'un liquide sur un solide, nécessite la détermination de la quantité de soluté adsorbé en fonction de la concentration du soluté dans la solution à l'équilibre à une température donnée. Plusieurs méthodes d'obtention de l'isotherme d'adsorption ont été mises à jour. La méthode retenue par nous consiste à maintenir la concentration du soluté constante et faire varier la masse de l'adsorbant (la bentonite). Nous avons tracé les isothermes d'adsorption pour les divers composés organiques sur la bentonite dans les conditions opératoires suivantes: Dans un becher de 500ml contenant une solution à 5mg/l de phénol ou 2,3-diméthyl phénol ou 2,4-diméthyl phénol ou 2,5-diméthyl phénol ou 2,6-diméthyl phénol ou crésol, nous avons procédé au rajout successif des différentes masses de la bentonite. Les solutions ont été agitées pendant 5H à l’aide d’agitateurs mécaniques puis centrifugées dans une centrifugeuse de type werk nor à 2000 trs/min pendant 45 minutes. Enfin, nous avons procédé au dosage des solutions par spectrophotométrie U.V à =ג270 nm pour le phénol, =ג271 nm pour le 2,3-diméthyl phénol, =ג277 nm pour le 2,4-diméthyl phénol, =ג274 nm pour le 2,5-diméthyl phénol, =ג269 nm pour le 2,6-diméthyl phénol et =ג271 nm pour le crésol. I-3-4 Méthode expérimentale pour l'obtention de la cinétique d'adsorption: Toutes les cinétiques d'adsorption sont réalisées suivant un même protocole expérimental. Dans un bécher disposé d’un agitateur mécanique, on introduit 500ml d'eau distillée contenant les composés organiques à étudier, à une concentration connue (5mg/l) puis on ajoute la dose optimale de la bentonite. Les prélèvements effectués au cours du temps permettent de suivre l'évolution des composés organiques restant en solution. La manipulation s'achève lorsqu’un équilibre est atteint. Celui-ci correspond à une concentration constante des composés organiques en solution, soit à l'échelle de l'essai après une durée de 5H. 50 Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite I-4 Résultats et discussion: I-4-1 Rendement d'élimination des composés organiques: Nous avons suivi l'élimination des composés organiques (phénol, 2,3-diméthyl phénol, 2,4-diméthyl phénol, 2,5-diméthyl phénol, 2,6-diméthyl phénol et crésol) en fonction de la masse de bentonite introduite. Les figures 12, 13, 14, 15, 16 et 17 ainsi que les tableaux en 70 60 rendement (%) annexe rapportent les résultats obtenus. 50 40 30 20 10 0 masse de bentonite (mg) -10 0 10 20 30 40 50 Figure-12: Influence de la masse de bentonite sur le rendement d'élimination du phénol. 51 60 50 rendement (%) Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite 40 30 20 10 masse de bentonite (mg) 0 0 10 20 30 40 50 Figure-13: Influence de la masse de bentonite sur le rendement d'élimination du 70 60 rendement (% ) 2,3-diméthyl phénol. 50 40 30 20 10 0 masse de bentonite (mg) 0 10 20 30 40 50 Figure-14: Influence de la masse de bentonite sur le rendement d'élimination du 2,4-diméthyl phénol. 52 rendement (%) Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite 70 60 50 40 30 20 10 masse de bentonite (mg) 0 0 10 20 30 40 50 Figure-15: Influence de la masse de bentonite sur le rendement d'élimination du 60 50 rendement (% ) 2,5-diméthyl phénol. 40 30 20 10 masse de bentonite (mg) 0 0 10 20 30 40 50 Figure-16: Influence de la masse de bentonite sur le rendement d'élimination du 2,6-diméthyl phénol. 53 rendement % Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite 60 50 40 30 20 10 0 0 10 20 30 40 masse de bentonite (mg) Figure-17: Influence de la masse de bentonite sur le rendement d'élimination du Crésol. Résultats et commentaires: Nous constatons que la rétention des composés organiques (phénol, 2,3-diméthyl phénol, 2,4-diméthyl phénol, 2,5-diméthyl phénol, 2,6-diméthyl phénol et crésol) augmente avec la masse de bentonite utilisée et qu'il y'a apparition d'un palier correspondant à un maximum d'efficacité à partir de 30 mg/500ml de bentonite pour tous les composés organiques. Par ailleurs, nos résultats montrent que les rendements de rétention du phénol, 2,3-diméthyl phénol, 2,4-diméthyl phénol, 2,5-diméthyl phénol, 2,6-diméthyl phénol et crésol sont non négligeables avec cependant un meilleur rendement d'adsorption du phénol par rapport aux autres composés organiques et faible rendement d'adsorption du 2,3-diméthyl phénol. 54 Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite I-4-2 Application des modèles d'adsorption: La linéarisation des modèles d'adsorption a été réalisée en appliquant deux modèles d'adsorption, les courbes obtenues sont des droites de la forme: Y= AX+ B tracé par 1/(X/m) en fonction de 1/Ce pour le modèle de Langmuir, par Ln(X/m) en fonction de Ln Ce pour le modèle de Freundlich. Après avoir appliqué les modèles d'adsorption, le calcul des constantes relatives à chaque modèle se fait comme le montre l'exemple de calcul pour le phénol. La figure 18 représente cette linéarisation pour le phénol. La méthode de calcul est la même pour le reste des composes organiques étudiés.( les droites ainsi que les valeurs utilisées pour tracer ces droites, correspondants à chaque modèle d'adsorption sont portées en annexe dans les tableaux 7, 8, 9, 10, 11 et 12 et sur les figures 18, 19, 20, 21, 22 et 23). I-4-2-1 Application des modèles pour le phénol: a) Modèle de Langmuir: L'équation de Langmuir a été exploitée sous forme linéaire: Ce/ (X/m) = 1/ b.(X/m) 0 + Ce/ (X/m)0 Ce : Concentration de composé organique à l'équilibre (mg/l). (X/m): Quantité d'adsorbée en (mg/l) à l'équilibre. (X/m) 0: Capacité maximale d'adsorption (mg/g) à l'équilibre. b: paramètre de Langmuir. La figure-18 montre la variation du 1/ (X/m) en fonction de 1/Ce. La régression linéaire des points expérimentaux permet la détermination de la capacité d'adsorption maximale à l'aide de l'ordonnée à l'origine, et du coefficient de Langmuir b en combinant pente et ordonnée à l'origine. La figure-18 est une droite de forme Y= AX+ B, où: R= 0,918 (coefficient de corrélation) A= 0,00229 B= 0,01187 Sachant que: Donc: 1/ (X/m)0 = 0,01187 (X/m) 0 = 84,24 (mg/g) 55 Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite 1/ b.(X/m)0 = 0,00229 b = 5,18 b) modèle de Freundlich: La linéarisation du modèle de Freundlich donne l'équation suivante: Ln (X/m) = 1/n . Ln C0 + Ln KF KF et n: paramètre de Freundlich La figure-16 représente une droite de la forme Y= AX+ B, de pente 1/n et d'ordonnée à l'origine égale à Ln KF. R = 0,908 (coefficient de corrélation) A = 4,37758 B = 0,62419 Sachant que : Y = 4,37758X + 0,62419 Ln (X/m) = 1/n . Ln Ce + Ln KF Donc: Ln K F = 0,62419 1/n = 4,37758 KF = 1,866 n = 0, 228 56 m/X Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite 0,010 0,009 0,008 0,007 0,006 0,005 0,25 0,30 0,35 0,40 0,45 0,50 0,55 1/C Ln (X/m) Modèle de Langmuir du phénol. 5,3 5,2 5,1 5,0 4,9 4,8 4,7 4,6 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 Ln Ce Modèle de Freundlich du phénol. Figure-18: Linéarisation des modèles d'adsorption pour le phénol. 57 Ln (X/m) Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite 4,85 4,80 4,75 4,70 4,65 4,60 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 Ln Ce Modèle de Freundlich du 2,3-diméthyl phénol. m/X 0,0105 0,0100 0,0095 0,0090 0,0085 0,0080 0,0075 0,20 0,25 0,30 0,35 0,40 0,45 0,50 1/C Modèle de Langmuir du 2,3-diméthyl phénol. Figure-19: Linéarisation des modèles d'adsorption pour le 2,3-diméthyl phénol. 58 Ln (X/m) Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite 5,00 4,95 4,90 4,85 4,80 4,75 4,70 4,65 4,60 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 Ln Ce m/X Modèle Freundlich du 2,4-diméthyl phénol. 0,0100 0,0095 0,0090 0,0085 0,0080 0,0075 0,0070 0,0065 0,20 0,25 0,30 0,35 0,40 0,45 0,50 1/C Modèle Langmuir du 2,4-diméthyl phénol. Figure-20: Linéarisation des modèles d'adsorption pour le 2,4-diméthyl phénol. 59 Ln (X/m) Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite 5,1 5,0 4,9 4,8 4,7 4,6 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 Ln Ce Modèle Freundlich du 2,5-diméthyl phénol. m/X 0,0100 0,0095 0,0090 0,0085 0,0080 0,0075 0,0070 0,0065 0,0060 0,20 0,25 0,30 0,35 0,40 0,45 0,50 0,55 1/C Modèle Langmuir du 2,5-diméthyl phénol. Figure-21: Linéarisation des modèles d'adsorption pour le 2,5-diméthyl phénol. 60 Ln (X/m) Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite 4,80 4,75 4,70 4,65 4,60 4,55 0,7 0,8 0,9 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 Ln Ce Modèle Freundlich du 2,6-diméthyl phénol. m/X 0,0102 0,0100 0,0098 0,0096 0,0094 0,0092 0,0090 0,0088 0,0086 0,0084 0,0082 0,20 0,25 0,30 0,35 0,40 0,45 0,50 1/C Modèle Langmuir du 2,6-diméthyl phénol. Figure-22: Linéarisation des modèles d'adsorption pour le 2,6-diméthyl phénol. 61 Ln (X/m) Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite 4,95 4,90 4,85 4,80 4,75 4,70 4,65 4,60 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 Ln Ce Modèle Freundlich du crésol. m/X 0,0100 0,0095 0,0090 0,0085 0,0080 0,0075 0,0070 0,20 0,25 0,30 0,35 0,40 0,45 0,50 1/C Modèle Langmuir du crésol. Figure-23: Linéarisation des modèles d'adsorption pour le crésol. 62 Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite Le tableau-15 regroupe les paramètres des modèles d'adsorption de Langmuir et Freundlich pour les composés organiques étudiés. Tableau-15: Détermination des paramètres des modèles d'adsorption. Langmuir Composés organiques Freundlich Equation linéaire (X/m) 0 b (mg/g) (l/mg) Equation linéaire et coefficient de n KF corrélation Phénol 84,24 5,18 corrélation Y=0,002X+0,0118 0,228 1,866 R= 0.918 2,3-diméthyl 145,34 1,00 phénol 2,4-diméthyl 1,58 phénol 2,5-diméthyl 1,79 phénol 2,6-diméthyl 0,227 1,309 168,35 0,80 Y=0,005X+0,0089 0,231 1,476 2,00 Y=4,316X+0,389 R= 0,853 Y=0,005X+0,0092 0,232 1,563 Y=4.301X+0,446 R= 0,806 Y=0,007X+0,0059 0,226 1,260 R= 0,913 100,40 Y=4,387X+0,269 R= 0,913 R= 0,789 phénol crésol Y=0,006X+0,0068 R= 0,845 108,22 Y=4,377X+0,624 R= 0,908 R= 0,896 112,35 et coefficient de Y=4,406X+0,231 R= 0,930 Y=0,004X+0,0099 0,230 R= 0,989 1,482 Y=4,347X+0,393 R= 0,984 Certains auteurs [24] utilisent également un paramètre adimensionnel R1= 1/ (1+bC0) et caractérisant l'aptitude d'un substrat à l'adsorption. Si C0 est la concentration initiale du substrat, R > 1 impliquera une adsorption défavorable et 0 < R ≤1 une adsorption favorable. Compte tenu des valeurs de R obtenues pour les composés organiques étudiés, nous pouvons considérer que leur adsorption est favorable sur la bentonite. 63 Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite I-4-3 Influence du PH: L'influence du PH sur l'adsorption de la bentonite a été étudiée pour les différents composés organiques. A cet effet on a utilisé toujours le même dispositif expérimental représenté dans le chapitre II-3-3, on introduit 500ml de la solution à 5mg/l contaminée par l'un des composés organiques et 30mg de bentonite. Chaque solution est agitée pendant un temps correspondant au temps d'équilibre du composé, on fixe la vitesse d'agitation, et on fait varier le PH. Ce dernier est ajusté par l'ajout de HCl et NaOH. On fait des prélèvements de chaque échantillon, on mesure l’absorbance de la solution sur un spectrophotomètre de type SHIMADZU UV-1605. rendement % 90 80 70 60 50 40 4 5 6 7 8 9 PH Figure-24: Influence du PH sur les rendements d'élimination du crésol. 64 Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite rendement % 90 80 70 60 50 40 4 5 6 7 8 PH 9 rendement % Figure-25: Influence du PH sur les rendements d'élimination du 2,4-diméthyl phénol. 90 80 70 60 50 40 4 5 6 7 8 9 PH Figure-26: Influence du PH sur les rendements d'élimination du 2,5-diméthyl phénol. 65 Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite rendement % 90 80 70 60 50 40 4 5 6 7 8 9 PH Figure-27: Influence du PH sur les rendements d'élimination du 2,6-diméthyl phénol. rendement % 90 80 70 60 50 40 4 5 6 7 8 PH 9 Figure-28: Influence du PH sur les rendements d'élimination du 2,3-diméthyl phénol. 66 rendement % Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite 90 80 70 60 50 40 4 5 6 7 8 9 PH Figure-29: Influence du PH sur les rendements d'élimination du phénol. Résultats et commentaires: Dans la gamme des PH testés, nous pouvons constater que les rendements d'élimination et de rétention sur la bentonite diminuent lorsque le PH augmente. Les meilleurs rendements sont obtenus lorsque les PH sont acides. La même constatation est faite lors de l'étude de l'adsorption de l'aniline et de toluidines sur des bentonites saturés en calcium et en potassium [27]. Ceci implique que les mécanismes de fixation sont différents selon la structure du composé simple et notamment sa dépendance du PH. Compte tenu de nos résultats, la rétention du phénol, du 2,3-diméthyl phénol, du 2,4-diméthyl phénol, du 2,5-diméthyl phénol, du 2,6-diméthyl phénol et du crésol à des PH acides s'expliquerait par une plus faible solubilité dans l'eau et donc une meilleure adsorbabilité de la forme moléculaire neutre par rapport à la forme ionisée, dissociée des composés. Il semble également que les faibles PH (PH< 5), impliqueraient des distances inter-lamellaires plus grandes dans la structure de la bentonite et qui favoriseraient donc la diffusion des molécules organiques. Lorsque les PH augmentent et qu'ils se rapprochent des PKa de dissociation du phénol, du 2,3-diméthyl phénol, du 2,4-diméthyl phénol, du 2,5-diméthyl phénol, du 2,6-diméthyl phénol et du crésol des forces électrostatiques répulsives entre la surface chargée négativement de la bentonite et les structures dissociées de ces composés s'exercent. 67 Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite SEMMENS indique également que pour le charbon actif, l'augmentation de la charge négative à la surface de l'adsorbant et donc la répulsion peut être causée par une adsorption physique d'ions hydroxyles OH aux PH élevés [28]. I-4-4 Cinétique des réactions d'adsorption: I-4-4-1 Mode opératoire: On introduit dans le réacteur un volume de 500ml de la solution contaminée par les composés organiques. La concentration initiale pour chaque composé est 5mg/l. On règle l'agitation à 200 tr/min. En fin, on ajoute 30mg de bentonite et on commence l'agitation. Les prélèvements effectués au cours du temps permettent de suivre l'évolution de la teneur en composé organique (phénol, 2,3-diméthyl phénol, 2,4-diméthyl phénol, 2,5-diméthyl phénol, 2,6-diméthyl phénol et le crésol) en fonction du temps. Les résultats sont donnés dans les tableaux 19, 20, 21, 22, 23 et 24 en annexe et sur les figures 30, 31, 32, 33, 34 et 35. Les courbes exprimant la cinétique de la fixation des composés organiques sur la bentonite montrent qu'au bout de 5heures, l'équilibre est atteint. 68 Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite rendement % 70 60 50 40 30 20 10 0 -10 -50 0 50 100 150 200 250 300 350 400 temps (min) rendement % Figure-30: Variation des rendements d'élimination du phénol en fonction du temps. 60 50 40 30 20 10 0 -50 0 50 100 150 200 250 300 350 400 temps (min) Figure-31: Variation des rendements d'élimination du 2,3-diméthyl phénol en fonction du temps. 69 rendement % Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite 70 60 50 40 30 20 10 0 -50 0 50 100 150 200 250 300 350 400 temps (min) Figure-32: Variation des rendements d'élimination du 2,4-diméthyl phénol en rendement % fonction du temps. 70 60 50 40 30 20 10 0 -50 0 50 100 150 200 250 300 350 400 temps (min) Figure-33: Variation des rendements d'élimination du 2,5-diméthyl phénol en fonction du temps. 70 rendement % Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite 60 50 40 30 20 10 0 -50 0 50 100 150 200 250 300 350 400 temps (min) Figure-34: Variation des rendements d'élimination du 2,6-diméthyl phénol en rendement % fonction du temps. 60 50 40 30 20 10 0 -50 0 50 100 150 200 250 300 350 400 temps (min) Figure-35: Variation des rendements d'élimination du crésol en fonction du temps. 71 Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite I-4-4-2 Détermination des vitesses d'adsorption et des constantes de diffusion: L'expression des vitesses globales du processus d'adsorption nécessite la connaissance des étapes principales par lesquelles traverse le composé adsorbé. Il s'agit des étapes de transfert extragranulaire de matière (transfert de matière de la phase liquide vers la phase extérieure des grains); le transfert intergranulaire de matière dans la structure poreuse depuis la surface extérieure des grains vers les sites actifs, constitue la réaction d'adsorption proprement dite. Plusieurs paramètres caractérisant ces étapes peuvent être définis. I-4-4-2-1 Constantes de vitesses d'adsorption: L'équation de la vitesse de Lagergreen est une équation de vitesse de premier ordre pour l'adsorption dans un système liquide-solide. Elle est représentée de la manière suivante: d (X/m)/ dt = K. [(X/m) e- (X/m)t] (1) Pour les conditions de la manière suivantes: t =0, (X/m) t =0 t, (X/m) = (X/m)t L'intégration de l'équation (2) donne: Ln [((X/m)e – (X/m)t ) / (X/m)e] = -K.t (2) Avec: (X/m)e : quantité adsorbée à l'équilibre en (mg/g); (X/m)t: quantité adsorbée à l'instant (t) en (mg/g); K: constante de vitesse d'adsorption en (min-1). Supposant que: E = Ln [((X/m) e – (X/m) t) / (X/m) e] = -K.t Les figures 36, 37, 38, 39, 40 et 41 représentent les droites obtenues en traçant E en fonction du temps, dans ce cas –K représente la pente de cette droite, les valeurs de E et de t sont portées en annexe (tableaux-25). 72 Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite 0,0 -0,5 -1,0 E -1,5 -2,0 -2,5 -3,0 0 50 100 150 200 250 temps (min) Figure-36: Détermination des constantes de vitesse d'adsorption pour le phénol. 0,0 -0,5 -1,0 E -1,5 -2,0 -2,5 -3,0 0 50 100 150 200 250 temps (min) Figure-37: Détermination des constantes de vitesse d'adsorption pour le 2,3-diméthyl phénol. 73 Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite 0,0 -0,5 -1,0 E -1,5 -2,0 -2,5 -3,0 -3,5 0 50 100 150 200 250 temps (min) Figure-38: Détermination des constantes de vitesse d'adsorption pour le 2,4-diméthyl phénol. 0,0 -0,5 -1,0 E -1,5 -2,0 -2,5 -3,0 0 50 100 150 200 250 temps (min) Figure-39: Détermination des constantes de vitesse d'adsorption pour le 2,5-diméthyl phénol. 74 Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite 0,0 -0,5 -1,0 E -1,5 -2,0 -2,5 -3,0 -3,5 0 50 100 150 200 250 temps (min) Figure-40: Détermination des constantes de vitesse d'adsorption pour le 2,6-diméthyl phénol. 0,0 -0,5 -1,0 E -1,5 -2,0 -2,5 -3,0 -3,5 0 50 100 150 200 250 temps (min) Figure-41: Détermination des constantes de vitesse d'adsorption pour le crésol. Les résultats obtenus sont classés dans le tableau-16. Tableau-16: Constantes de vitesse d'adsorption. Composes phénol organiques K (min)-1 0,019 2,3-dimétyl 2,4-diméthyl 2,5-diméthyl 2,6-diméthyl phénol phénol phénol phénol 0,011 0,016 75 0,016 0,011 crésol 0,016 Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite I-4-4-2-2 Constantes de vitesses de diffusion: Les constantes de vitesse de diffusion sont déterminées à partir de l'équation: Ct/C0 = 1 – K'(t) 0.5 Si on trace C t/C0 en fonction de (t)0.5, on obtient une droite de pente –K'. Avec: t: temps en (min). Ct: concentration à l'instant t en (mg/l). C0: concentration initiale en (mg/l). K': constante de vitesse de diffusion en (min) 0.5. Les figures 42, 43, 44, 45 46 et 47 représentent les droites de régression obtenues, les valeurs de C t/C0 et de (t) 0.5 sont portées en annexe (tableaux 19, 20, 21, 22, 23 et 24). Ct/C0 0,9 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 2 4 6 8 10 12 14 16 18 t0.5 Figure-42: Détermination des constantes de vitesse de diffusion pour le phénol. 76 Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite Ct/C0 1,0 0,9 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 2 4 6 8 10 12 14 16 18 t0.5 Figure-43: Détermination des constantes de vitesse de diffusion pour le 2,3-diméthyl phénol. Ct/C0 0,9 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 2 4 6 8 10 12 14 16 18 t0,5 Figure-44: Détermination des constantes de vitesse de diffusion pour le 2,4-diméthyl phénol. 77 Ct/C0 Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite 0,9 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 2 4 6 8 10 12 14 16 18 t0.5 Figure-45: Détermination des constantes de vitesse de diffusion pour le 2,5-diméthyl phénol. Ct/C0 1,0 0,9 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 2 4 6 8 10 12 14 16 t0,5 18 Figure-46: Détermination des constantes de vitesse de diffusion pour le 2,6-diméthyl phénol. 78 Ct/C0 Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite 0,9 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 2 4 6 8 10 12 14 16 t0,5 18 Figure-47: Détermination des constantes de vitesse de diffusion pour le crésol. Le tableau-17 regroupe les valeurs des constantes de vitesse de diffusion pour les six composes organiques. Tableau-17: Constantes de vitesse de diffusion. Composes phénol organiques K' (min) 0,5 0,046 2,3-dimétyl 2,4-diméthyl 2,5-diméthyl 2,6-diméthyl phénol phénol phénol 0,031 0,039 0,040 crésol phénol 0,031 0,039 Résultats et commentaires: L'étude de la cinétique d'adsorption des composés organiques sur la bentonite nous a permis le calcul de quelques paramètres cinétiques caractéristiques du processus d'adsorption, à savoir les vitesses d'adsorption et constantes de diffusion. Le calcul des constantes de vitesse d'adsorption nous donne une idée générale sur le processus d'adsorption des composés étudiés, d'après le tableau 17 on remarque que ces constantes se classent dans le ordre suivant: phénol > (2,4-diméthyl phénol = 2,5-diméthyl phénol= crésol)> (2,3-diméthyl phénol = 2,6-diméthyl phénol). 79 Possibilité de rétention des composes organiques sur la bentonite L'influence de transfert de matière de la phase liquide vers la surface extérieure des grains sur la cinétique du processus global d'adsorption est donnée en déterminant les constantes de vitesse de diffusion, l'ordre de classement de ces dernières dans le tableau-17 montre l'influence de cette étape sur la cinétique d'adsorption. 80 Conclusion générale Conclusion générale L’objectif de notre étude était d’étudier les possibilités d’utiliser les propriétés spécifiques d’adsorption de la bentonite vis-à-vis de composés organiques de type alkyl phénol. L’élimination de la pollution organique par le traitement conventionnel n’est pas suffisante, sur tout pour les eaux contaminées par des composés organiques. Les procédés utilisant l’adsorption ont constitué alors souvent une technique de choix, complémentaire à la filière de base. Par le traitement d’adsorption, les molécules organiques dissoutes sont éliminées d’une eau sans être modifiées. Le charbon actif largement utilisé en traitement des eaux polluées est le plus ancien adsorbant fabriqué industriellement. Mais, compte tenu des inconvénients rencontrés lors de la mise en œuvre ainsi que de son coût élevé il nous a semblé intéressant d’étudier la rétention de diverses substances par adsorption sur la bentonite. Après la connaissance des caractéristiques physico-chimiques et minéralogiques de cette argile, nos essais ont porté sur des solutions synthétiques organiques aromatiques. Ils ont eu pour objectif d’établir les lois d’équilibre de l’adsorption par le tracé des isothermes et les cinétiques de la réaction d’adsorption de ces composés organiques sur la bentonite. Les résultats obtenus au cours de cette étude ont permis de montrer que les possibilités de rétention de ces composés par la bentonite sont non négligeables. L’efficacité de l’adsorption semble également être fortement influencée par certains paramètres tels que le PH, la nature de l’adsorbant, la structure chimique de chaque composé organique. Le comportement de ces polluants vis-à-vis de la bentonite varie légèrement selon le polluant. Les résultats expérimentaux obtenus montrent que les rendements d’élimination en fonction de la concentration en argile sont de 63.6% , 60% , 59,4% , 60.4%, 61.4% et 59% pour le phénol , crésol , 2,3-diméthyl phénol , 2,4-diméthyl phénol , 2,5-diméthyl phénol et le 2,6-diméthyl phénol respectivement. Ce maximum d’efficacité a été obtenu à partir de 30 mg de bentonite. L’influence d’autres paramètres, a montré qu’à PH acide le rendement d’élimination a atteint en moyenne de 86.6%.Ceci s’expliquerait par une augmentation de la solubilité dans l’eau de la forme ionisée par rapport à la forme moléculaire. Par ailleurs, le suivi de l'élimination du phénol et crésol et 2,3-diméthyl phénol et 2,4-diméthyl phénol et 2,5-diméthyl phénol et 2,6-diméthyl phénol en fonction du temps a 81 Conclusion générale montré que celle-ci augmente, pour tous les composés organiques, jusqu'à l'équilibre, traduit par la formation d'un palier qui indique la saturation de la couche. En résumé, l’utilisation des propriétés adsorbants des argiles comme la bentonite pour l’amélioration de la qualité des eaux destinées à l’alimentation humaine, nous semble être une solution intéressante pour l’avenir. 82 Références bibliographiques [1] : Christman R.F, Minear R.A. , Organics in lakes. 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Masse de bentonite m (mg) 0 5 10 15 20 30 40 Concentration Rendement d'équilibre (%) Ce (mg/l) 5.00 4.37 3.89 3.35 2.88 2.03 2.03 0 5 10 15 20 30 40 Concentration Rendement d'équilibre (%) Ce (mg/l) 5.00 4.19 3.81 3.24 2.69 1.93 1.93 Masse de bentonite m (mg) Concentration d'équilibre Ce (mg/l) Rendement (%) 0 5 10 15 20 30 40 5.00 4.27 3.84 3.29 2.76 1.99 1.99 0 14.6 23.2 34.2 44.8 60.2 60.2 0 12.6 22.2 33.0 42.4 59.4 59.4 Tableau-3 : Influence de la masse de bentonite sur les rendements d’élimination du 2,5-diméthyl phénol. Masse de bentonite m (mg) Tableau-2 : Influence de la masse de bentonite sur les rendements d’élimination du 2,4-diméthyl phénol. Tableau-4 : Influence de la masse de bentonite sur les rendements d’élimination du 2,6-diméthyl phénol. Masse de bentonite m (mg) Concentration d'équilibre Ce (mg/l) Rendement (%) 0 5 10 15 20 30 40 5.00 4.40 3.91 3.38 2.93 2.05 2.05 0 12.0 21.8 32.4 41.4 59.0 59.0 0 16.2 23.8 35.2 46.2 61.4 61.4 85 ANNEXE Tableau-5 : Influence de la masse de bentonite sur les rendements d’élimination du phénol. Masse de bentonite m (mg) Tableau-6 : Influence de la masse de bentonite sur les rendements d’élimination du crésol. Concentration Rendement d'équilibre (%) Ce (mg/l) 0 5 10 15 20 30 40 5.00 4.01 3.45 2.69 2.14 1.82 1.82 Masse de bentonite m (mg) 0 19.8 31.0 46.2 57.2 63.6 63.6 Concentration Rendement d'équilibre (%) Ce (mg/l) 0 5 10 15 20 30 40 5.00 4.32 3.72 3.12 2.70 2.00 2.00 0 13.6 25.6 37.6 46.0 60.0 60.0 Tableau-7 : Détermination des isothermes de FRENDLICH et LANGMUIR pour le phénol. Masse de bentonite (mg) 0 5 10 15 20 30 40 50 Ce (mg/l) 5 4.01 3.45 2.69 2.14 1.82 1.82 1.82 X= C0-Ce (mg/l) X/m (mg/g) Ln Ce Ln (X/m) 1/ C e 1/(X/m) 0.99 1.55 2.31 2.86 3.18 3.18 3.18 198 155 154 143 106 79.5 63.6 1.388 1.238 0.989 0.760 0.598 0.598 0.598 5.288 5.043 5.036 4.962 4.663 4.375 4.152 0.249 0.289 0.371 0.467 0.549 0.549 0.549 0.0050 0.0064 0.0065 0.0070 0.0094 0.0125 0.0157 Tableau-8 : Détermination des isothermes de FRENDLICH et LANGMUIR pour le . 2,3-diméthyl phénol. Masse de bentonite (mg) 0 5 10 15 20 30 40 50 Ce (mg/l) 5 4.37 3.89 3.35 2.88 2.03 2.03 2.03 X= C0-Ce (mg/l) X/m (mg/g) Ln Ce Ln (X/m) 1/ C e 1/(X/m) 0.63 1.11 1.65 2.12 2.97 2.97 2.97 126 111 110 106 99 74.2 59.4 1.474 1.358 1.208 1.057 0.708 0.708 0.708 4.836 4.709 4.700 4.663 4.595 4.306 4.084 0.228 0.257 0.298 0.347 0.492 0.492 0.492 0.0079 0.0090 0.0091 0.0094 0.0101 0.0134 0.0168 86 ANNEXE Tableau-9 : Détermination des isothermes de FREUNDLICH et LANGMUIR pour le . 2,4-diméthyl phénol. Masse de bentonite (mg) 0 5 10 15 20 30 40 50 Ce (mg/l) 5 4.27 3.84 3.29 2.76 1.99 1.99 1.99 X= C0-Ce (mg/l) X/m (mg/g) Ln Ce Ln (X/m) 1/ C e 1/(X/m) 0.73 1.16 1.71 2.24 3.01 3.01 3.01 146 116 114 112 100.33 75.25 60.2 1.451 1.345 1.190 1.015 0.688 0.688 0.688 4.983 4.753 4.736 4.718 4.608 4.320 4.097 0.234 0.260 0.304 0.362 0.502 0.502 0.502 0.0068 0.0086 0.0087 0.0089 0.0099 0.0132 0.0166 Tableau-10 : Détermination des isothermes de FREUNDLICH et LANGMUIR pour le . 2,5-diméthyl phénol. Masse de bentonite (mg) 0 5 10 15 20 30 40 50 Ce (mg/l) 5 4.19 3.81 3.24 2.69 1.93 1.93 1.93 X= C0-Ce (mg/l) X/m (mg/g) Ln Ce Ln (X/m) 1/ C e 1/(X/m) 0.81 1.19 1.76 2.31 3.07 3.07 3.07 162 119 117.33 115.5 102.33 76.75 61.4 1.432 1.337 1.175 0.989 0.657 0.657 0.657 5.087 4.779 4.764 4.749 4.628 4.340 4.117 0.238 0.262 0.308 0.371 0.518 0.518 0.518 0.0061 0.0084 0.0085 0.0086 0.0097 0.0130 0.0162 Tableau 11 : Détermination des isothermes de FREUNDLICH et LANGMUIR pour le . 2,6-diméthyl phénol. Masse de bentonite (mg) 0 5 10 15 20 30 40 50 Ce (mg/l) 5 4.40 3.91 3.38 2.93 2.05 2.05 2.05 X= C0-Ce (mg/l) X/m (mg/g) Ln Ce Ln (X/m) 1/ C e 1/(X/m) 0.60 1.09 1.62 2.07 2.95 2.95 2.95 120 109 108 103.5 98.33 73.75 59 1.481 1.363 1.217 1.075 0.717 0.717 0.717 4.787 4.691 4.682 4.639 4.588 4.300 4.077 0.227 0.255 0.295 0.341 0.487 0.487 0.487 0.0083 0.0091 0.0092 0.0096 0.0101 0.0135 0.0169 87 ANNEXE Tableau-12 : Détermination des isothermes de FREUNDLICH et LANGMUIR pour le crésol. Masse de bentonite (mg) 0 5 10 15 20 30 40 50 Ce (mg/l) 5 4.32 3.72 3.12 2.70 2.00 2.00 2.00 X= C0-Ce (mg/l) X/m (mg/g) Ln Ce Ln (X/m) 1/ C e 1/(X/m) 0.68 1.28 1.88 2.30 3.00 3.00 3.00 136 128 125.33 115 100 75 60 1.463 1.313 1.137 0.993 0.693 0.693 0.693 4.912 4.852 4.830 4.744 4.605 4.317 4.094 0.231 0.268 0.320 0.370 0.500 0.500 0.500 0.0073 0.0078 0.0079 0.0087 0.0100 0.0133 0.0166 Tableau-13: Influence du pH sur les Tableau-14 : Influence du pH sur les rendements d’élimination du crésol. rendements d’élimination du phénol PH C0 (mg/l) Ce (mg/l) Rendement % PH C0 (mg/l) Ce (mg/l) Rendement % 4.15 5 0.69 86.2 4.15 5 0.55 89 5.25 5 1.05 79 5.25 5 0.96 80.8 6.60 5 2.00 60 6.73 5 1.82 63.6 8.30 5 2.76 44.8 8.30 5 2.71 45.8 Tableau-15 : Influence du pH sur les rendements d’élimination du 2,3-diméthyl phénol. Tableau-16 : Influence du pH sur les rendements d’élimination du 2,4-diméthyl phénol. PH C0 (mg/l) Ce (mg/l) Rendement % PH C0 (mg/l) Ce (mg/l) Rendement % 4.15 5 0.71 85.8 4.15 5 0.68 86.3 5.25 5 1.09 78.2 5.25 5 1.03 79.4 6.71 5 2.03 59.4 6.51 5 1.99 60.2 8.30 5 2.93 41.4 8.30 5 2.78 44.4 88 ANNEXE Tableau-17 : Influence du pH sur les rendements Tableau-18 : Influence du pH sur les rendements d’élimination du 2,5-diméthyl phénol. d’élimination du 2,6-diméthyl phénol. PH C0 (mg/l) Ce (mg/l) Rendement % PH C0 (mg/l) Ce (mg/l) Rendement % 4.15 5 0.63 87.4 4.15 5 0.75 85 5.25 5 1.01 79.8 5.25 5 1.11 77.8 6.58 5 1.93 61.4 6.68 5 2.05 59 8.30 5 2.74 45.2 8.30 5 2.92 41.6 Tableau-19 : Variation des rendements d’élimination du phénol en fonction du temps. Temps t (min) 0 5 15 30 45 60 120 180 240 300 360 Ct (mg/l) 5.00 4.21 4.02 3.76 3.62 2.98 2.65 2.17 2.01 1.82 1.82 Rendement % 0 15.8 19.6 24.8 27.6 40.4 47 56.6 59.8 63.6 63.6 Ct/C 0 0.842 0.804 0.752 0.724 0.596 0.530 0.434 0.402 0.364 0.364 t1/2 2.236 3.872 5.477 6.708 7.745 10.954 13.416 15.491 17.320 18.973 Tableau-20: Variation des rendements d'élimination du 2,3-diméthyl phénol en fonction du temps. Temps t (min) 0 5 15 30 45 60 120 180 240 300 360 Ct (mg/l) 5.00 4.62 4.36 4.27 4.16 3.89 3.15 2.57 2.18 2.03 2.03 Rendement % 0 7.6 12.8 14.6 16.8 22.2 37 48.6 56.4 59.4 59.4 Ct/C 0 0.924 0.872 0.854 0.832 0.778 0.63 0.514 0.436 0.406 0.406 t1/2 2.236 3.872 5.477 6.708 7.745 10.954 13.416 15.491 17.320 18.973 Tableau-21: Variation des rendements d'élimination du 2,4-diméthyl phénol en fonction du temps. Temps t (min) 0 5 15 30 45 60 120 180 240 300 360 Ct (mg/l) 5.00 4.49 4.20 4.01 3.75 3.26 2.92 2.30 2.11 1.99 1.99 Rendement % 0 10.2 16 19.8 25 34.8 41.6 54 57.8 60.2 60.2 Ct/C 0 0.898 0.840 0.802 0.750 0.652 0.584 0.460 0.422 0.398 0.398 t1/2 2.236 3.872 5.477 6.708 7.745 10.954 13.416 15.491 17.320 18.973 89 ANNEXE Tableau-22 : Variation des rendements d’élimination du 2,5-diméthyl phénol en fonction du temps. Temps t (min) 0 5 15 30 45 60 120 180 240 300 360 Ct (mg/l) 5.00 4.46 4.16 3.98 3.71 3.21 2.89 2.24 2.08 1.93 1.93 Rendement % 0 10.8 16.8 20.4 25.8 35.8 42.2 55.2 58.4 61.4 61.4 Ct/C 0 0.892 0.832 0.796 0.742 0.642 0.578 0.448 0.416 0.386 0.386 t1/2 2.236 3.872 5.477 6.708 7.745 10.954 13.416 15.491 17.320 18.973 Tableau-23: Variation des rendements d'élimination du 2,6-diméthyl phénol en fonction du temps. Temps t (min) 0 5 15 30 45 60 120 180 240 300 360 Ct (mg/l) 5.00 4.65 4.40 4.29 4.17 3.92 3.18 2.61 2.19 2.05 2.05 Rendement % 0 7 12 14.2 16.6 21.6 36.4 47.8 56.2 59 59 Ct/C0 0.930 0.880 0.858 0.834 0.784 0.636 0.522 0.438 0.410 0.410 t1/2 2.236 3.872 5.477 6.708 7.745 10.954 13.416 15.491 17.320 18.973 Tableau-24: Variation des rendements d'élimination du crésol en fonction du temps. Temps t (min) 0 5 15 30 45 60 120 180 240 300 360 Ct (mg/l) 5.00 4.45 4.19 4.02 3.74 3.28 2.97 2.33 2.13 2.00 2.00 Rendement % 0 11 16.2 19.6 25.2 34.4 40.6 53.4 57.4 60 60 Ct/C 0 0.890 0.838 0.804 0.748 0.656 0.594 0.466 0.426 0.400 0.400 t1/2 2.236 3.872 5.477 6.708 7.745 10.954 13.416 15.491 17.320 18.973 90 ANNEXE Tableau-25: Détermination des constantes de vitesse d’adsorption. Composes Coefficient organiques de corrélation t phénol 5 15 30 45 60 120 180 240 R 2= 0.988 (min) E -0.285 -0.368 -0.494 -0.569 -1.008 -1.343 -2.206 -2.817 2,3-diméthyl t 5 15 30 45 60 120 180 240 phénol (min) R 2= 0.974 E -0.136 -0.242 -0.282 -0.332 -0.467 -0.975 -1.704 -2.985 2,4-diméthyl t 5 15 30 45 60 120 180 240 phénol (min) R 2= 0.988 E -0.185 -0.308 -0.398 -0.536 -0.862 -1.174 -2.273 -3.223 2,5-diméthyl t 5 15 30 45 60 120 180 240 phénol (min) R 2= 0.989 E -0.193 -0.319 -0.403 -0.545 -0.874 -1.162 -2.293 -3.019 2,6-diméthyl t 5 15 30 45 60 120 180 240 phénol (min) crésol R 2= 0.969 E -0.126 -0.227 -0.275 -0.330 -0.455 -0.959 -1.661 -3.048 t 5 15 30 45 60 120 180 240 R 2= 0.987 (min) E -0.202 -0.314 -0.395 -0.544 91 -0.851 -1.129 -2.207 -3.138 Résumé : Le développement technologique a engendré une multitude de produits de synthèse utilisés dans plusieurs domaines. Néanmoins, ces produits ne sont pas tous biodégradables et peuvent se retrouver à la fin de leur utilisation dans les eaux de surfaces et souterraines, réserves d’eaux destinées à la consommation. Nous avons étudié les possibilités d’élimination d’une certaine classe de composés phénoliques, dont les structures chimiques renferment des fonctions, susceptibles d’interagir à la surface de supports solides. L’adsorption des ces micropolluants sur la bentonite, argile disponible dans notre pays, a donné des résultats prometteurs. Ainsi, le phénol, le crésol, le 2,3-diméthyl phénol, le 2,4-diméthyl phénol, le 2,5-diméthyl phénol et 2,6-diméthyl phénol ont été éliminé d’une eau synthétique avec des rendements respectifs de 63.6%, 60%, 59.4%, 60.4%, 61.4% et 59%. L’influence d’autres paramètres, a montré qu’à PH acide le rendement d’élimination a atteint en moyenne 86.4%. Mots- clés: Eaux - polluants organiques – adsorption - bentonite. Abstract: The technological development generated a multitude of products of synthesis used in several fields. Nevertheless, all these products are not biodegradable and can be found at the end of their use in water surfaces and underground, water reserves intended for consumption. We studied the possibilities of elimination of a class of phénolic compounds, which the chemical structures contain functions, likely to interact on the surface of solid supports. The adsorption as of the micropollutants on bentonite, clay available in our country, gave promising results. Thus, the phénol, the cresol, the 2,3-dimethyl phénol, the 2,4-dimethyl phénol, 2,5-dimethyl phénol and the 2,6-dimethyl phénol were eliminated from synthetic water with respective outputs from 63.6%, 60%, 59.4%, 60.4%, 61.4% and 59%. The influence of other parameters showed that at acid pH the output of elimination reached on average of 86.4%. Keys words: Water – organic pollutants – adsorption – bentonite. ﻠﺨﺺ: ﻣ ﯿﺴﺖ ﻟ ﺎت ﻮﺟ ﺘ ﻨ ﻤ ﻟ ا ه ﺬ أنھ إﻻ ﺎﻻت. ﻤﺠ ﻟ ﺪﻣﻦا ﯾ ﺪ ﻌ ﻟ ﻤﻞﻓﻲا ﻌ ﺘ ﺔﺗﺴ ﻌ ﻨ ﻤﺼﻄ ﻟ ﺎتا ﻮﺟ ﺘ ﻨ ﻤ ﻟ ا ﺪﻣﻦ ﯾ ﺪ ﻌ ﻟ ﻟﻰا دىإ أ ﻮﺟﻲ ﻟ ﻨﻮ ﻜ ﺘ ﻟ ﻮرا ﺘﻄ ﻟ ا ﺔ ﮭ ﻮﺟ ﻤ ﻟ ها ﺎ ﯿ ﻤ ﻟ ا ﺎت ﺎﻃ ﯿ ﺘ اﺣ ﺔو ﯿ ﻓ ﻮ ﻟﺠ ا ﺔو ﯿ ﻟﺴﻄﺤ ها ﺎ ﯿ ﻤ ﻟ ا ﺎﻓﻲ ﮭ ﻟ ﺎ ﻤ ﻌ ﺘ ﺪاﺳ ﻌ ﺎﺑ ھ ﺪ اﺟ ﺗﻮ ﻜﻦ ﻤ ﯾ ﻮﺟﻲو ﻟ ﻮ ﯿ ﺒ ﻟ ا ﻠﻞ ﺘﺤ ﻠ ﻟ ﺔ ﻠ ﺑ ﺎ ﺎﻗ ﮭ ﻠ ﻛ ﮭﻼك. ﺘ ﻟﻼﺳ ﺎﻋﻞﻣﻊ ﻔ ﺘ ﻟ ةا ﺪر ﺎﻗ ﮭ ﻟ ﺋﻒ ﺎ ﻤﻞوﻇ ﺔﺗﺸ ﯿ ﺋ ﺎ ﯿ ﻤ ﯿ ﺔﻛ ﯿ ﻨ ﺎﺑ ﮭ ﻟ ﺔ ﯿ ﻟ ﻮ ﻨ ﯿ ﻔ ﻟ ا ﺎت ﺒ ﻛ ﻤﺮ ﻟ ا اع ﻮ ﻧ ﻌﺾأ ﺬفﺑ ﺔﺣ ﯿ ﻧ ﺎ ﻜ ﻣ إ ﺔ اﺳ ﺪر ﺎﺑ ﻨ ﻤ ﻤﻞﻗ ﻌ ﻟ اا ﺬ ﻓﻲھ ﻠﺐ. ﺳﻄﺢ ﺻ ، ﯾﺰول ﻜﺮ ﻟ ،ا ﻮل ﻨ ﯿ ﻔ ﻟ ﻟﻚا ﺬ ة.ﻛ ﺪ اﻋ ﺋﺞو ﺎ ﺘ ﺎأﻋﻄﺖﻧ ﻧ د ﺒﻼ ةﺑ ﻓﺮ ﻮ ﺘ ﯿﻦﻣ ،ﻃ ﯿﺚ ﻧ ﻮ ﺜ ﻧ ﺎ ﺒ ﻟ ﺎ ﺔﺑ ﻘ ﯿ ﻗ ﺪ ﻟ ا ﺎت ﺛ ﻮ ﻠ ﻤ ﻟ ها ﺬ زھ ا ﺘﺰ ﻣ ا ﯿﻞ ﻟ ﺎ ﻓﺖﻣﻦﻣﺤ ﺬ ،ﺣ ﻮل ﻨ ﯿ ﻓ 2، ﯿﻞ6- ﺜ ﯿ ﻤ ﻟ ﺋﻲا ﺎ ﻨ ﻨﻮلوﺛ ﯿ ﻓ 5، ﯿﻞ2- ﺜ ﯿ ﻤ ﻟ ا ﺋﻲ ﺎ ﻨ ،ﺛ ﻮل ﻨ ﯿ ﻓ 4، ﯿﻞ 2- ﺜ ﯿ ﻤ ﻟ ا ﺋﻲ ﺎ ﻨ ،ﺛ ﻮل ﻨ ﯿ ﻓ 3، ﯿﻞ2- ﺜ ﯿ ﻤ ﻟ ا ﺋﻲ ﺎ ﻨ ﺛ %61.4،و .% 59 .%60.4 ،% 59.4 ، % 60، ﻟﻲ% 63.6 ا ﻮ ﺘ ﻟ ا ﻠﻰ ﺔھﻲﻋ ﻔ ﻠ ﺘ ﺪﻣﺨ ﯾ د ا ﺮ ﻤ ﺔﺑ ﯿ ﺒ ﯿ ﻛ ﺗﺮ ﻮﺳﻂ.% 86.4 ﺘ ﻠﻎﻣ ﺬفﺑ ﻟﺤ ا د و د ﺪPHﻣﻀﻲﻣﺮ ﻨ ﺮأنﻋ ﮭ ﻣﻞاﻇ ا ﻮ ﻌ ﻟ ﻌﺾا ﯿﺮﺑ ﺛ ﺄ ﺗ ﯿﺚ. ﻧ ﻮ ﺜ ﻧ ﺎ ﺑ از – ﺘﺰ ﻣ ﺔ –ا ﯾ ﻮ ﺎتﻋﻀ ﺛ ﻮ ﻠ ء –ﻣ ﺎ ﺔ :ﻣ ﯿ ﺎﺣ ﺘ ﻔ ﻤ ﻟ ﺎتا ﻤ ﻠ ﻜ ﻟ ا