Biographie Youssou Ndour

Biographie Youssou Ndour
« Africa Rekk ! » : l’Afrique, un point c’est tout ! Youssou Ndour ne veut plus que se discutent
les richesses du continent noir, dont le Sénégal est un fer de lance. Six ans après une croisade menée
par le reggae et SA reprise de Bob Marley via l’album « Dakar-Kingston », le Prince de la Medina de
Dakar revient dans les studios d’enregistrement. Ses fonctions de ministre de la culture puis du
tourisme dans le gouvernement du président Macky SALL élu en 2012, l’empêchaient de mener à
bien ses activités artistiques. Son actuel statut de « ministre conseiller du Président» l’a libéré. « En
Afrique il y a une dynamique portée par la culture. L’Afrique a besoin de sourires, de dévoiler ses
forces. Le Sénégal est un pays fort, enraciné, pacifique, qui développe une manière citoyenne de
vivre ensemble, avec 95 % de musulmans, et 5% de Chrétiens – une communauté à laquelle
appartenait Leopold Sédar Senghor, Président chrétien d’un pays musulman ».
Respectueux de son public sénégalais, Youssou Ndour a d’abord publié un EP de cinq titres à Dakar,
immédiatement haussé au premier rang des téléchargements iTunes. La sortie mondiale d’ « Africa
Rekk » est prévue à l’automne chez Jive/ Sony Music. L’album a été enregistré à Dakar aux Studios
Prince Arts « qui appartient à mes frères et sœurs » a été réalisé par son jeune frère Prince Ibrahima
Ndour, et mixé à Paris par Jack Lahana.
« C’est un album panafricain, explique Youssou Ndour. Le premier sur ce registre depuis Egypte, en
2004, où je montrais que l'Afrique est une, du Cap à Alger et jusqu'au Caire. « Africa Rekk », c’est
l’Afrique célébrée par Youssou Ndour dans tous ses compartiments modernes et traditionnels ». Le
mbalax, la rythmique wolof, y est présente mais très mélangée, « par exemple à la rumba, d’autres
rythmes, et c’est un cordon ombilical qui relie toute l’Afrique ».
Pour tisser sa toile, jusque dans la structure musicale et sonore, Youssou a travaillé avec ces jeunes
qui ont créé une incroyable musique urbaine, un son de la rue, comme le Nigérian Spotless, frère de
la star Tekno Miles, ou le producteur Hakim, né en Californie et basé en Gambie. On trouvera aussi
au générique, Fally Ipupa « le Di Caprio de Kinshasa » « qui incarne cette Afrique où la tradition et la
modernité se rejoignent », où les claviers, les machines, se marient au tama, au balafon ou au
djembe.
C’est ce carrefour que veut décrire Youssou Ndour. Le clip de la chanson « Serigne Fallou » qui
tourne déjà partout sur les réseaux sociaux illustre parfaitement le propos. Youssou Ndour y rend
hommage à Fally Mbacke (1888-1968) deuxième calife des Mourides, et fils du fondateur de la
confrérie, Cheikh Amadou Bamba, à qui Youssou avait déjà rendu hommage dans « Egypte ». « You »
laisse le boubou pour un casque de moto intégral. Il conduit avec vitesse et prudence, ralliant au
finale la jeunesse dansante dans un Dakar chic et moderne. « Je porte un flambeau et quand je me
retourne, je vois des jeunes derrière moi. Dans ce monde si rapide, je leur donne des conseils. « Be
Careful » s’adresse aux jeunes filles en particulier, pour qu’elles se méfient des promesses d’amour
insincères et de ceux qui jouent avec elles. D’ailleurs, la condition des filles doit absolument évoluer.
». Clavier, voix féminines en réponse, « Be Careful » dévoile la puissance intacte du chant de
Youssou.
« J’ai toujours utilisé mes chansons pour passer des messages », poursuit le chanteur, homme
d’affaires patron de Futurs Medias, complice depuis son premier album, Immigrés (1984) des causes
humanitaires. Youssou, 56 ans, cite en exemple la chanson New Africa, hymne à l'Afrique positive,
débarrassée de sa face sombre, où il égrène les noms des héros du Continent noir, de ceux qui en ont
bâti la modernité, l'historien Cheikh Anta Diop, le Ghanéen leader des indépendances Kwame
Nkrumah, le militant sud-africain assassiné par l'apartheid, Steve Biko, et, bien entendu, Nelson
Mandela. New Africa avait été enregistrée en 1992 pour l'album Eyes Open, paru sur le label 40 Acres
& A Mule, alors tout juste créé par le cinéaste afro-américain Spike Lee.
Dans la continuité des ponts que veut créer Youssou Ndour entre les diasporas, « Africa
Rekkk » offre « SONG DAAN » un duo avec la star du rap et du R& B, Akon, né aux Etats-Unis, élevé
enfant au Sénégal. Proche de Barak Obama, Akon a développé en Afrique un programme ambitieux,
Akon Lightning Africa, destiné à apporter l’électricité à des millions d’Africains via l’énergie solaire.
Akon et Youssou Ndour sont sur a même longueur d’onde. Akon chante ici pour la première fois en
wolof. Juste retour des choses.
Crédit : Véronique Montaigne