Plasma ou LCD, quel écran plat choisir
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Plasma ou LCD, quel écran plat choisir
Te c h n i q u e T echnique Plasma ou LCD, quel écran plat choisir ? IP R. Marianowski* S i vous cherchez un téléviseur, il est devenu difficile de trouver autre chose qu’un écran plat LCD ou plasma. Même si extérieurement ces deux types d’écran se ressemblent beaucoup, quelle est la différence technologique qui sous-tend la différence de prix ? Dans un cas comme dans l’autre, l’encombrement est particulièrement réduit par rapport à une télévision cathodique standard. De plus, la précision et la définition de l’affichage sont considérablement accrues. Dans des tailles d’écran communes aux deux technologies (autour de 40 pouces), les définitions sont équivalentes, soit 1 280 x 720 points. Les détails des films apparaissent plus précisément si la source est de bonne qualité, c’est-à-dire numérique (TNT, DVD, jeux vidéos, PC “de salon”). Dès que la qualité se dégrade, avec une mauvaise réception hertzienne, les écrans amplifient les défauts. La luminosité de l’écran LCD varie en fonction des lampes choisies par le fabricant pour éclairer la dalle. Les écrans plasma sont plus homogènes dans l’ensemble, offrant une bonne luminosité. Lorsque l’on compare une télévision numérique et une télévision analogique, on est souvent frappé par la différence de contraste, mesurée en calculant le rapport de luminosité entre image blanche et image noire. Même si cette mesure n’est pas prépondérante dans la perception visuelle, la différence reste importante. Pour compenser le manque de profondeur du noir des écrans LCD (les cristaux liquides laissent toujours passer un peu de lumière résiduelle), les constructeurs utilisent des lampes puissantes qui leur permettent d’obtenir un rapport blanc/noir favorable. Mais, sur LCD, les images sombres sembleront toujours tirer sur le gris. Les plasmas émettent de la lumière dans les images noires, mais dans une moindre mesure. Lorsque l’on étudie l’aptitude de l’écran à reproduire les nuances les plus subtiles entre les différentes couleurs, les écrans plasma sont très supérieurs, car ils permettent d’afficher des nuances de gris y compris dans les images les plus sombres. De plus, ils offrent un angle de vue à 180 degrés alors que l’écran LCD est limité à 110 degrés à l’horizontale et à moins de 90 degrés à la verticale. Mais attention, la dalle d’affichage peut rester marquée si des images statiques lumineuses sont affichées trop longuement. En outre, si vous regardez l’image de trop près, il existe un effet de scintillement, surtout avec les images très lumineuses. Cet effet est atténué par des filtres antibruits mais reste perceptible à faible distance. La taille des écrans est également fonction de la technologie. Les écrans LCD dépassent rarement 40 pouces (102 cm) de diagonale, alors que c’est un minimum pour l’écran plasma, qui va généralement de 50 à 60 pouces (127 à 152 cm) de diagonale. Avec de telles tailles d’écran, pas question d’avoir le nez collé dessus, ce qui évite les effets de scintillement. Un écran plasma de 50 pouces doit en effet être regardé à 4 mètres de distance. En fonction de la taille d’écran que vous choisirez, vous opterez donc pour telle ou telle technologie (écran de 32 pouces : LCD ; au-delà de 40 pouces : plasma). ■ Encadré Les principes technologiques Écran cathodique. L’image est composée de pixels. Chacun d’eux est formé de trois sous-pixels (un vert, un rouge, un bleu) qui peuvent être plus ou moins lumineux. L’image est formée par des électrons projetés sur un écran de verre, avec une variation de champ magnétique qui est à l’origine du balayage de l’écran. Écran plasma. Dans l’écran plasma, chaque sous-pixel est une petite ampoule (soit plus de 3 millions d’ampoules pour un écran de 1 024 x 1 024 pixels) remplie d’un gaz rare : le xénon. Sur chacune d’elles, on place des électrodes entre lesquelles passe un courant électrique, lequel est à l’origine d’un champ magnétique transformant le xénon en plasma et permettant une libération de photons. Mais les photons émis le sont dans l’ultraviolet, invisible pour l’œil humain. Pour les rendre visibles, on intègre un scintillateur bleu, vert ou rouge dans chaque ampoule. La juxtaposition de trois ampoules avec des scintillateurs différents formera un pixel sur l’écran plasma. En variant l’intensité électrique, on obtient une image avec plus ou moins d’intensité lumineuse, et en combinant les trois couleurs on obtient toutes les nuances. Écran LCD. Il se compose de plusieurs couches. Vient tout d’abord une dalle lumineuse qui produit une lumière blanche. Devant elle se trouvent deux dalles polarisées qui ne laissent passer la lumière que sous un certain angle : la première bloque la lumière horizontalement, et l’autre verticalement. Entre ces deux plaques se trouvent des cristaux liquides qui permettent de faire varier la quantité de lumière en fonction de l’intensité électrique passant dans les cristaux. Enfin, une dernière couche teinte la lumière (en vert, rouge ou bleu) pour que les sous-pixels forment une image colorée. * Service ORL, hôpital Augustin-Morvan, CHU de Brest. 28 La Lettre d’ORL et de chirurgie cervico-faciale - n° 309-310 - avril-septembre 2007