1795 le cœur de louis xvii

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1795 le cœur de louis xvii
1795
LE CŒUR DE LOUIS XVII
Aux confins du Puy-de-Dôme, à 15 km d'Ambert, surmonté par
les vestiges de son vieux château fort, se trouve le village de Viverols. Ce
village et le pays d'alentour recèlent l'une des plus grandes énigmes de
l'histoire de France.
Le hameau de la Grange, perdu entre bois et champs, abrite en
1784 une famille de paysans pauvres, les Chomette. Leur véritable
richesse sont les enfants. Jean-Baptiste Chomette en à dix : six garçons et
quatre filles.
A la fin du printemps 1794, un septième garçon leur arrive (du
ciel) . Cet enfant a environ 10 ans lorsque les voisins le remarquent pour
la première fois! Et chose étrange dans ce milieu, il est habillé en fille.
L'enfant d'un parent éloigné? Même pas. Les Chomette se taisent ... Trois
ans plus tard, l'officier d'état-civil de la commune d'Eglisolles, proche de
Viverols, et dont dépend le hameau de la Grange, rédige un acte de
naissance bien curieux. Celui de Blaise Chomette, fils de Jean-Baptiste et
de Marianne.
Or, cet enfant a alors 12 ans! De plus, c'est son frère ainé,
nommé également Blaise, qui est mineur, qui le déclare ... Deux enfants
d'un même lit qui portent le même prénom? Que signifie cette déclaration
de naissance d'un enfant de 12 ans? Tout se passe comme s'il avait fallu
donner une identité à quelqu'un qui n'en avait pas.
Ce Blaise mystérieux grandit sans histoire, comme un petit
paysans d'Auvergne.
Seize ans après, sous la Restauration , nouveau coup de théâtre
qui fait grand bruit, comme par miracle, les très pauvres Chomette
deviennent très riches. Ils achètent pour plus de 20.000 francs, somme
énorme à l'époque, les quarante hectares du domaine de la Gallarderie,
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proche de Viverols. Tout le monde s'interroge: d'ou leur vient cette
fortune? De leur " enfant porte-bonheur "? Nul ne le saura jamais.
Pendant ce temps, Blaise vit sa vie: il se marie une première fois
en 1826, puis, devenu veuf, une seconde fois en 1841. Il aura huit
enfants.
Il
meurt
bien
plus
tard sans
avoir
évoqué son
origine
mystérieuse. Et puis voilà qu'un bruit court, invraisemblable, prodigieux,
qui s'installe dans le pays: cet enfant mystérieux, ce Blaise si discret
n'aurait été autre... que le jeune Dauphin de France, Louis XVII! Cette
histoire n'est encore qu'une rumeur.
Bien des années plus tard, en 1940, un colon marocain quii
rencontre un des nombreux descendants de Blaise est soudain frappé par
l'extraordinaire ressemblance de celui-ci, le colonel Marius Chomette, avec
... Louis XVII! Des historiens s'emparent de l'affaire et révèlent une
incroyable face cachée de l'histoire de France.
Après la mort de Louis XVI et de Marie-Antoinette, le Dauphin
est littéralement emmuré dans la prison du Temple. Mais certains
révolutionnaires sentent le vent tourner. Dans ce cas, pourquoi ne pas
s'assurer de ce très précieux otage qu'est le Dauphin? Il faut le faire
évader!
Au centre du complot, un procureur du nom de Chaumette (sans
rapport avec les Chomette) et un certain Barras, qui a voté la mort du roi.
Genès Ojardias, un Auvergnat et ami du couple Simon qui a la garde du
Dauphin. Leur plan est simple: à la place du fils de Louis XVI, ils vont
mettre un autre enfant. Rumeur? L'enfant que l'on retrouvera mort au
Temple sera plus tard autopsié est-on est sûr, qu'il ne pouvait s'agir du
Dauphin ?
Comme par hasard, le procureur sera guillotiné et Ojardias
assassiné! Ses meurtriers seront liquidés. On trouve aussi autour de cette
sombre affaire des agents doubles révolutionnaires et royalistes, les
mystérieux " Compagnons de la Ganse blanche " et ce curieux" citoyen
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Granet ", dont un descendant a fait édifier une étonnante chapellechâteau près du cimetière de Viverols où l'on voyait, il n'y a pas sii
longtemps, des vitraux frappés des lys royaux. Au pays de Viverols gît
encore le mystère du Roi perdu. Peut-être un jour, dans les papiers d'une
vieille famille auvergnate, retrouvera-t-on les clefs de cette fabuleuse
énigme …
Nous savons que le fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette est
bien mort au Temple. Ce fait a été confirmé par le test ADN réalisé sur le
cœur du Dauphin.
Mais comment ce cœur a t il été sauvegardé ?
Un des chirurgien qui pratique, sur ordre du Comité de salut
public, l’autopsie de l’enfant mort au Temple a l’audace, profitant
d’un
moment d’inattention des autres, dérobe le cœur du prince. Il le roule
dans la sciure qui recouvre la table, le met dans son mouchoir et hop!
dans sa poche!
C’est un geste pieux, accompli par respect et amour pour la
famille royale. Sans lui, la vérité n’aurait jamais été établie. Car ce cœur,
plongé dans l’esprit de vin (sans doute de l’alcool éthylique) et caché sur
la plus haute étagère de la bibliothèque, dans un vase en cristal, est
parvenu jusqu’à nous après bien des péripéties.
Volé par un élève peu scrupuleux, puis restitué après la mort de
celui-ci, il est ensuite offert à la famille royale qui le refuse obstinément,
ne voulant pas croire à son authenticité, avant d’arriver chez l’archevêque
de Paris.
De nouveau, il roule dans la poussière quand le vase qui l’abrite
est brisé lors du saccage de l’évêché, en 1830.
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Récupéré de justesse, sous un tas de sable, il finira par être
remis officiellement au duc de Madrid, puisque personne n’en veut en
France, et passera cinquante ans dans le château de Frohsdorf, en
Autriche, à côté du fichu ensanglanté et du bonnet que portait MarieAntoinette le jour de son exécution.
En 1938, le cœur part en cachette pour l’Italie. Il ne regagnera
la France qu’en 1975, pour être placé à la basilique Saint-Denis. C’est là
que les scientifiques sont finalement venus le chercher pour réaliser les
tests ADN.
En cet fin d'année 1999, le coeur du futur roi Louis XVII contenu
dans une urne, est sorti de son reliquaire afin de réaliser un test ADN pour
être comparé à celui de ses supposés ) parents. Test réalisés sur des
mèches de cheveux de Louis XVI et de Marie -Antoinette. La conclusion de
ces tests devait être connue au mois de février 2000…
Avril 2000. Dans les kiosques, les journaux titrent sur une
information tenant tout à la fois de l’histoire et de la science : « au terme
d’une longue expertise ADN menée conjointement par deux laboratoires,
preuve est enfin apportée que le fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette
est bien mort au Temple le 8 juin 1795. »
On peut rêver en passant près de la maison du Dauphin, dans la
grand-rue, à la ferme de la Grange (aujourd'hui en ruine) en passant de la
Gaillarderie à la chapelle Granet.
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