l`intégralité du rapport d`activité 2016
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l`intégralité du rapport d`activité 2016
F O N C T I O N N E M E N T A S S O C I AT I F P U B L I C AT I O N S I N T E R N AT I O N A L SOCIAL MÉDIAS C U LT U R E A N I M AT I O N ÉCOLE M O U V E M E N T D ’ É D U C AT I O N ASSEMBLÉE GÉNÉRALE 18 JUIN 2016 ■ Les Ceméa, un mouvement d’Éducation nouvelle et de recherche pédagogique ■ Actions et innovations avec l’école ■ L’animation, engagement volontaire et action professionnelle ■ Politiques et pratiques culturelles, un enjeu d’éducation ■ Médias, éducation critique et engagement citoyen ■ ■ Politiques sociales : actions de solidarité et lutte contre toutes les exclusions DE LA COMMUNICATION DES CEMÉA ■ Europe et international : citoyenneté, solidarité et mobilité ■ Des publications pour diffuser les idées de l’Éducation nouvelle ■ Un fonctionnement associatif national DIRECTION 24, rue Marc Seguin 75883 Paris Cedex 18 Tél. 01 53 26 24 14 Fax 01 53 26 24 19 www.cemea.asso.fr [email protected] Les Ceméa, une association nationale, un réseau d’associations territoriales Édito Jean-Luc Cazaillon, Directeur général des Ceméa C’est avec plaisir que je vous présente le rapport d’activité national 2015 de notre mouvement. Au sortir d’une année de congrès, au moment où notre mouvement met en œuvre les orientations issues de nos travaux communs, ce rapport d’activité s’appuie sur nos ambitions militantes, celles que nous avons finalisées lors du rassemblement national de Saint Front. Cet éclairage singulier doit nous permettre de resituer le sens de nos actions appréhendées alors comme autant de situations concrètes pour agir notre projet. Cette année fut particulière. 2015 a été traversée par des événements d’une grande violence. Des repères culturels qui semblaient profondément ancrés dans notre société ont été menacés : la liberté d’exprimer, de dénoncer, de critiquer et d’en rire, la liberté de se réunir et de jouir de la vie en toute quiétude. Dans un tel climat, les militant.e.s des Ceméa ont rapidement pris conscience de l’onde de choc et de ses possibles répercussions dans le rapport à l’autre dans notre société. Le repli sur soi, la défiance vis-à-vis de ce qui est étranger et la mise en doute du collectif sont des phénomènes bien repérés. Les Ceméa ont réagi en prenant appui sur leur ambition première : agir par l’éducation pour que le plus grand nombre d’enfants, de jeunes et d’adultes développent leur propre autonomie de pensée, développent leur capacité critique de discernement, leur habileté à identifier et déjouer les tentatives d’endoctrinement et d’asservissement à une vision du monde exclusive, une vision du monde prônant la haine et la destruction de l’autre, de ceux qui ne se soumettent pas. C’est cette force militante, mobilisant bénévoles, volontaires et permanent(e)s qui a permis aux Ceméa en 2015 de traduire la dimension politique de notre projet de transformation sociale en autant d’actions, en autant d’aventures pédagogiques et humaines sur l’ensemble des champs d’intervention de notre mouvement. Car ce qui donne sens à notre engagement ne réside pas dans l’affirmation de principes et de valeurs fussent-elles progressistes et émancipatrices. Ce qui fait sens c’est la mise en œuvre, la traduction par l’action de ces principes dans un cadre associatif ! La lecture de ce nouveau rapport d’activité vous permettra de mesurer également l’ancrage dans le réel de nos projets et de nos actions. Élaborées, construites et parfois portées avec d’autres, nos actions s’inscrivent en réponse aux besoins des territoires, contribuent du développement local, mobilisent des partenariats créateurs de liens. Elles situent donc nos interventions en contact étroit avec la réalité, avec la complexité et la richesse de tous les espaces d’éducation. L’ensemble des Associations territoriales des Ceméa, dans l’hexagone comme dans les Outre-Mer, contribuent de cet engagement qui trouve sens dans notre capacité à construire nos interventions en autant de réponses adaptées aux besoins des territoires et qui s’élaborent dans une articulation étroite entre le niveau territorial et le niveau national de notre mouvement. Ainsi, ce rapport d’activité vous permettra de mieux mesurer la place des Ceméa comme l’un des acteurs d’un grand projet de transformation sociale, celui d’un mouvement d’Éducation nouvelle. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 Sommaire Rapport d’activité Assemblée générale 18 JUIN 2016 s Édito 1 s Les Ceméa, un mouvement d’Éducation nouvelle et de recherche pédagogique s Actions et innovations avec l’école 3 19 33 45 s L’animation, engagement volontaire et action professionnelle s Politiques et pratiques culturelles, un enjeu d’éducation s Médias, éducation critique et engagement citoyen 53 63 s Politiques sociales, actions de solidarité et de lutte contre toutes les exclusions s Europe et international : citoyenneté, solidarité et mobilité 77 87 s Des publications pour diffuser les idées de l’Éducation nouvelle s Un fonctionnement associatif national s Les adresses des Ceméa Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 100 95 n io t a c u d ’É d t n e m e v u Les Ceméa, un mo e u iq g o g a d é p e h c r e h c nouvelle et de re l’éducation atrice de Une conception nov En contact étroit avec la réalité, les Ceméa développent une conception novatrice de l’éducation pensant la société à partir des enjeux de chaque époque, affirmant la nécessaire transformation sociale de l’environnement politique et sociétal. Quelques semaines après les attentats de janvier, au lendemain d’élections qui voient la montée en puissance d’idéaux basés sur l’exclusion, la ségrégation, le racisme, les Ceméa affirment de nouveau que tout être humain, sans distinction de sexe, d’âge, d’origine, de convictions, de culture, de situation sociale a droit à notre respect et à nos égards. Ce postulat de la confiance, de la considération de l’Autre est une posture éminemment politique quand elle constitue le socle même de toute action éducative. Aux côtés de l’enseignement de la morale, fusse-t-elle laïque, aux côtés des nécessaires espaces de débats et de dialogues, réaffirmons avec vigueur que l’éducation doit se fonder sur l’activité, essentielle dans la formation personnelle et dans l’acquisition de la culture car l’expérience personnelle est un facteur indispensable du développement de la personnalité. L’altérité ne se décrète pas, elle doit aussi se vivre ! Les enjeux de la mobilité ne se pensent donc pas uniquement dans un rapport à l’Europe ou au monde. L’étranger est parfois plus près de chez soi ! Faut-il redire ici les conséquences dramatiques de l’ignorance du sens politique des espaces de vie collective, du brassage social, de l’exercice de la participation que constituent les Accueils collectifs de mineurs ? Faut-il redire ici le recul insupportable des acquis sociaux résultant, entre autre, du Conseil national de la Résistance ? Comment peut-on mieux faire comprendre que le milieu de vie joue un rôle capital dans le développement de l’individu dans une société de l’individualité ? Et puis, surtout, affirmons avec force que la laïcité, c’est dans le respect du cadre républicain, l’ouverture à la compréhension de l’autre, l’acceptation des différences et le respect du pluralisme. C’est aussi le combat pour la liberté d’expression de chacun et contre toute forme d’obscurantisme, de discrimination, d’exclusion et d’injustice. 4 UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE ■ Onzième Congrès national des Ceméa, un projet associatif actualisé et un nouveau Manifeste 2015 était une année de congrès pour les Ceméa. Il s’est déroulé à Grenoble, du 17 au 23 août et a rassemblé de 800 à 900 militant.e.s pendant sept journées. Le dernier trimestre 2015 a permis aux instances de direction des Ceméa de se saisir des travaux de ce congrès pour actualiser le projet national des Ceméa qui a été définitivement voté lors de l’Assemblée générale de juin 2016, et diffuser un nouveau Manifeste « Agir pour l’éducation » dans lequel les Ceméa affichent leurs ambitions militantes. Le Manifeste « Agir pour l’éducation » issu du Congrès de Grenoble Militants associatifs, acteurs au quotidien, citoyens engagés, les militant.e.s des Ceméa savent que l’histoire, les pratiques d’hier et les actions d’aujourd’hui placent les Ceméa au bon endroit pour soutenir les valeurs de l’Éducation nouvelle, mobilisant ainsi une approche politique de l’éducation. Les Ceméa considèrent l’Éducation nouvelle comme une conception novatrice de l’éducation et affirment la nécessaire transformation sociale de l’environnement politique et sociétal. Résistants face à la montée de puissantes idéologies fondées sur l’exclusion, la ségrégation, le racisme, les Ceméa affirment de nouveau leur combat pour les valeurs de la laïcité, de la démocratie, de la fraternité, de la solidarité et des droits humains. Au-delà des frontières, les Ceméa soutiennent l’émergence d’un monde et d’une Europe solidaires. Ils s’engagent pour construire, par l’éducation, une Europe sociale et politique, une Europe des peuples, et s’impliquent dans l’organisation d’une société civile européenne visible et audible. Les postulats de la confiance, de la considération de l’autre deviennent alors éminemment politiques lorsqu’ils constituent le socle même de toute action éducative. Promouvoir et faire vivre la laïcité Les actions des Ceméa ont pour ambition de contribuer à l’émancipation des personnes. Elles se positionnent contre les idées de haine, de rejet, de mépris, de repli sur soi. En France, comme dans d’autres pays, le principe de la laïcité articulée à celui de la citoyenneté est plus que jamais d’actualité. Il est un des piliers fondamentaux de notre société. Pour les Ceméa, la laïcité est l’ouverture à la compréhension de l’autre dans la connaissance des différences et dans le respect du pluralisme. C’est un combat quotidien pour la liberté d’expression de chacun.e et contre toute forme d’obscurantisme. Les Ceméa exigent que l’État et l’ensemble des pouvoirs publics respectent et fassent appliquer les principes qui fondent la laïcité : - La liberté de conscience, de pensée et d’expression. - La séparation des églises et de l’État. - Le libre exercice de toutes les religions comme de ne pas en avoir. - Le respect des droits humains, des diversités et des dignités culturelles. Dans leurs actions, les Ceméa, respectant ces principes, mettent en oeuvre des modalités encadrant l’exercice individuel de ces droits au sein d’un collectif respectueux de chacun.e. Ils conduisent leurs actions en s’appuyant sur l’argumentation raisonnée, le doute comme inducteur de l’expérimentation, la vérification des informations et la preuve par l’expérience. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 ► Élargir l’action dans et autour de l’école pour la réussite de tous Pour les Ceméa, l’éducation est globale. Il s’agit d’éduquer, d’enseigner et de transmettre. L’école doit être un lieu de réussite de tous et de toutes et d’apprentissage des valeurs d’égalité et de coopération. Les Ceméa apportent des contributions au système éducatif et aux pratiques pédagogiques. Elles traduisent, pour l’école de la République, des ambitions dans une perspective de transformation sociale et politique : pour une réelle inclusion et réussite scolaire et éducative de toutes et tous... pour l’égalité des droits, des chances et des places dans une société laïque, plus juste, plus solidaire. Luttant contre la marchandisation de l’éducation, les Ceméa se positionnent pour un grand service public national d’éducation dont l’école publique laïque est un élément essentiel. Celui-ci doit intégrer à la fois l’éducation de tous les instants et prendre en considération tous les temps de l’enfant. Les associations laïques complémentaires de l’enseignement public en sont des acteurs à part entière, dans une perspective de complémentarité des espaces de vie des enfants et des jeunes. ► Favoriser la mobilité pour une éducation interculturelle La mobilité favorise l’apprentissage, la connaissance de l’autre, l’acquisition de compétences sociales et l’exercice de solidarités actives et collectives. Elle permet l’expérience par l’éducation interculturelle et les échanges entre les citoyen.ne.s. Elle s’appuie notamment sur des logiques de volontariat et d’engagement et peut se vivre dans son quartier, son village, sa ville, son pays et dans le monde. Les Ceméa associent ainsi mobilité et réciprocité. Donner et recevoir, permettre le départ et l’accueil. C’est cela qu’il faut aujourd’hui renforcer. Les Ceméa affirment que l’accompagnement à la mobilité physique et psychique est une condition indispensable à toute action émancipatrice. Ils revendiquent que la mobilité trouve sa place dans tout parcours éducatif et de formation. Ils militent pour que les politiques publiques réduisent les obstacles financiers, juridiques et culturels pour faciliter une mobilité choisie. ► Développer le numérique pour l’éducation et la citoyenneté Les Ceméa réaffirment que les actions éducatives liées au numérique doivent être construites dans une vision démocratique de l’espace public conforme à la déclaration des Droits de l’homme et du citoyen et de la Convention internationale des Droits de l’enfant. Elles nécessitent une approche ouverte et multi-acteurs.trices, ancrée dans une éducation critique aux médias et à l’information. La Refondation de l’école, la mise en place du Plan numérique pour l’Éducation, des politiques éducatives territoriales… sont autant de leviers pour former des jeunes citoyens «acteurs et auteurs» dans une société de l’information et de la communication. Plus globalement la massification des outils numériques dans l’ensemble des champs éducatifs, sociaux et politiques pose des défis autant démocratiques que culturels. C’est pourquoi l’éducation aux environnements numériques doit s’appuyer sur l’analyse critique des risques et des potentialités. UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE ► Accompagner la parentalité Les Ceméa réaffirment que l’éducation s’inscrit dans la famille, l’école, l’ensemble des espaces sociaux, et les lieux de loisirs. La complémentarité des projets pédagogiques et éducatifs, la continuité éducative entre les différents adultes qui participent à cette co-éducation sont essentielles. Les Ceméa agissent pour construire de véritables parcours et lieux d’accompagnement qui donnent leur place à tous les parents, y compris les plus démunis face aux institutions éducatives. Les Ceméa promeuvent une approche des questions de parentalité qui soit non culpabilisante, plurielle, et traversée par la prise en compte des évolutions familiales. Promouvoir l’économie sociale et solidaire L’éducation, la culture, la santé et le social doivent résister aux logiques de marchandisation et de mise en concurrence. Ces champs doivent se construire sur une continuité garantissant la transversalité et l’innovation. Les Ceméa inscrivent leurs actions dans des missions de services publics locaux, territoriaux, nationaux et européens. Ils affirment le besoin d’un État structurant, garant d’une égalité territoriale et favorisant les initiatives locales. Sans concurrence avec l’ensemble des acteurs, les Ceméa mobilisent des réseaux multiples, inscrits dans des pratiques coopératives et alternatives. Ils revendiquent la place des associations d’éducation populaire comme co-constructeurs des politiques publiques. mentaux pour tous et toutes. C’est aussi un espace potentiel de rencontre, d’ouverture et de prise de conscience. Les Ceméa mettent en oeuvre cette vision, à travers leurs actions pour : - Favoriser les rencontres sensibles avec les productions artistiques. - Soutenir et développer des pratiques d’expression et les pratiques artistiques amateurs. - Permettre de se cultiver tout au long de sa vie. Pour les Ceméa, les actions de formation et d’accueil, sur des festivals notamment, sont des espaces privilégiés. Ils permettent rencontres et débats, et développent du lien entre les personnes : c’est un enjeu politique et démocratique. Les Ceméa affirment que c’est par ces projets d’engagements communs entre les publics, les artistes, les acteurs et actrices de la culture et de l’éducation, que la société fera face aux défis d’aujourd’hui : cultiver l’humanisme dans le rapport à l’autre. ► Renforcer la citoyenneté et l’engagement Les Ceméa affirment la primauté de l’humain sur le profit, tout comme l’existence de biens communs inaliénables. Ils travaillent à la mise en oeuvre de ces choix, avec leurs partenaires, au sein de leur propre organisation et par les citoyen.ne.s eux-mêmes. Les Ceméa promeuvent tous les espaces d’engagement, de démocratie participative, notamment auprès des jeunes. Le volontariat est un élément central et un levier de la société civile, à la disposition de chacun.e pour agir avec d’autres et transformer les conditions du vivre ensemble. Les Ceméa revendiquent que l’offre de formation volontaire dans l’animation, construite sur des logiques d’émancipation et d’autonomisation des personnes, soit prise en compte comme l’un des leviers de l’engagement des jeunes. ► Cultiver des temps libérés émancipateurs Les temps libérés sont aujourd’hui l’un des enjeux majeurs de la société. Les inégalités devant les loisirs et les vacances posent la question de la cohésion sociale. Militant pour la reconnaissance du sens éducatif des temps libérés, les Ceméa revendiquent le droit effectif aux loisirs, aux vacances et au départ pour tous. Ils s’opposent à la marchandisation des vacances et des loisirs. C’est aux cotés des organisateurs associatifs de séjours, des collectivités territoriales, des Comités d’entreprise que les Ceméa expérimentent, construisent et vérifient de nouvelles situations éducatives de l’Éducation nouvelle adaptées aux besoins de la société, donnant l’occasion aux enfants et aux jeunes de mieux appréhender le vivre et faire ensemble. ► Démocratiser l’éducation culturelle par les pratiques artistiques Les Ceméa défendent une conception éducative, sociale et émancipatrice de la culture. L’accès au patrimoine culturel, à la création artistique et aux lieux dédiés à la diffusion sont des droits fonda- Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 5 6 UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE ► Lutter contre toutes les exclusions et discriminations Tout être humain, sans distinction de sexe, d’âge, d’origine, de conviction, de culture, de situation sociale, a droit à notre respect et à nos égards. Les Ceméa, à travers leurs actions, réaffirment la primauté de l’éducatif et du soin sur le répressif. Les approches éducatives, cliniques, constituent un atout pour interroger autrement les modalités de prise en charge. Elles valorisent une approche globale de la personne, l’importance des connexions avec les structures de droit commun, le dépassement des cloisonnements institutionnels. Les principes majeurs sur lesquels les Ceméa fondent leurs actions sont : - La défense et la promotion de la psychiatrie « sociale ». - Le principe d’éducabilité des mineurs. - La prise en compte des dimensions institutionnelles et inconscientes. - La recherche d’organisations collectives coopératives permettant la mobilisation du groupe. Pour lutter contre les stéréotypes et les déconstruire, pour ne laisser personne au bord du chemin, les Ceméa réaffirment que l’éducation s’adresse à tous. Ceci suppose de prendre en compte les publics marginalisés, discriminés, paupérisés. Dans une approche d’égalité et de participation, les Ceméa situent chacun et chacune comme sujet et auteur de son projet. Agir contre les violences faites aux femmes, en luttant contre les stéréotypes et pour l’égalité « Il n’y a pas de différence entre l’existence d’une femme et l’existence d’un homme ». Ce principe, les Ceméa de Mayotte le défendent dans les activités collectives au foyer, dans l’éducation des enfants, leur protection socio affective quotidienne, le regard et les égards des parents, des adultes, des cadres dans les structures d’accueil, de jeunes ou d’adultes, dans le milieu professionnel ou de pratique de vie. Les Ceméa défendent des pratiques : favoriser la mixité dans les activités quotidiennes ; changer les mentalités traditionnelles ou culturelles par rapport à la place de la femme dans la société mahoraise. Ils interviennent dans une dynamique action/réflexion/création d’outils/échanges. En partant de leurs outils et pratiques déjà existants, dont certains de la mallette « À quoi joues-tu ? », des supports « parentalité », des contenus de la formation Bafa,... Puis en les interrogeant quant à leur efficacité ou efficience. En 2015, un travail s’est poursuivi vers de nouveaux outils interactifs. Dès leurs conceptions, les jeunes eux-mêmes ou les animateurs et formateurs, sont associés à la création, ce qui participe déjà à l’action. Ces outils sont donc pratiqués avant de devenir des outils d’intervention et transférables. C’est ainsi qu’avec les volontaires Jeunes Ambassadeurs des Droits auprès des Enfants ou bien avec les stagiaires de la formation professionnelle, ont été créés des films, des situations d’animation, des jeux, ... Ce projet dans le cadre du Fonds d’Expérimentation pour la Jeunesse, est conçu avec les autres associations Ceméa de l’Outremer, (travail au mois d’août durant le regroupement à Grenoble, participation au séminaire à Paris au mois de Novembre / Décembre). Ce qui a permis une mise en commun des pratiques et des outils. Des échanges sur les expériences, la recherche de pistes comme un film à utiliser pour la mallette « À quoi joues-tu », un photo langage à adapter aux territoires ultramarins, à des actions inter territoires, ... CES ENJEUX ONT ÉTÉ ABORDÉS DANS DES CONTEXTES SPÉCIFIQUES DE FORMATION La formation BAFA Les questions de l’égalité, des stéréotypes sont abordées de différentes manières mais toujours à travers l’activité et ensuite l’analyse collective : la vie quotidienne, faire vivre le repas, la mise du couvert, la vaisselle, le nettoyage, le rangement ; les jeux ou activités physiques et sportives ; la prise de parole ; le partage de responsabilité. Les animations Parentalité Réunissant des groupes de parents (15 à 25) sur plusieurs temps pour déterminer ensemble les difficultés éducatives et les pistes pour y faire face, les stratégies éducatives partagées par les parents entre eux. Les sujets d’éducation, de violences des jeunes entre eux ou entre les générations, des parents vers les jeunes, des jeunes vers les parents, le rôle des pères dans l’éducation... sont des sujets abordés à partir de situations mises en scène dans des petits films. Ce qui permet de libérer la parole et d’élaborer des questions et/ou des pistes de solution. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE PRIS SUR LE VIF Les Ceméa, une semaine à la COP 21 Depuis Rio en 1992, chaque année ce rendez-vous permet de faire le point sur l’avancée des engagements pris par chacun des pays, il permet également de réadapter le tir en fonction de l’évolution climatique. Pour la première fois, la COP s’est installée en France, les collectifs d’éducation ont tout fait pour y être présents sur un stand, par l’organisation d’une conférence et par un accès d’ « observateur » dans l’espace des négociations. Tout au long de cette seconde semaine de la COP, j’ai évolué dans cet univers climatique, allant de l’espace de négociation très officiel à l’Espace « Génération Climat » ouvert aux 8 000 visiteurs qui venaient chaque jour y rencontrer des acteurs, voir des films et suivre des conférences. La zone bleue, c’est l’espace de négociation, là il faut un laisser passer, « une accréditation », j’en avais une, celle des Observateurs, j’ai donc tenté de m’y glisser et de comprendre, j’ai surtout compris que je n’étais pas assez initiée pour être là au bon endroit, au bon moment dans ce territoire d’hommes de la politique, des affaires, et de la presse. Après plusieurs heures de décodage, j’ai enfin pu suivre les dernières négociations et validations, qui souvent étaient très codifiées dans un langage d’amendements, d’alinéa, de numéro qui me semblait souvent très loin de mon rapport à l’environnement ! L’Espace Génération Climat, espace public contrôlé, lieu de vie de la société civile internationale, lieu des espaces de rencontres, des conférences, des projections du Festival du Film d’Environnement, des stands. On y croise des marches zen, spirituelles, doucement revendicatrices, des représentants des peuples indigènes, on s’installe dans un monde de palettes non traitées colorées et équipées de petits coussins, on y pédale sur des vélos pour recharger ses batteries, pour presser son jus de fruit ou fabriquer de l’énergie pour l’espace musical, on y mange bio, sans gluten, végétarien, végétalien, mais surtout cher. C’est là que nous avions le stand collectif des collectifs* « L’éducation, Levier pour la Transition » on y vient pour discuter et se renseigner. C’est également dans cet espace que s’est tenue la conférence sur l’Education à l’environnement portée par notre collectif. Et puis il y a la Coalition Climat 21 qui a organisé sa Zone d’Action Climat (ZAC) au Centquatre-Paris. Ce lieu culturel était le point central d’un collectif de 130 organisations de la société civile qui affirment que les négociations de la COP21, si elles sont une étape nécessaire, ne seront pas suffisantes pour sauver le climat. Tout au long de la seconde semaine de la COP ce lieu à accueilli la libre expression, beaucoup de jeunes, un espace de manifestation, des lieux d’expérimentations, d’informations, de débats, de présentation d’outils, d’actions et de propositions de solutions. J’ai eu la chance durant toute cette semaine de représenter les Ceméa et tous les acteurs de l’éducation à l’environnement de notre mouvement. Les nombreuses rencontres de cette semaine n’ont cessé de confirmer le rôle essentiel que nous devons jouer afin que les hommes entretiennent un lien de qualité avec leur environnement, afin qu’ils puissent organiser une vie décente pour tous dans le partage des biens et de richesses. Elisabeth Le Bris Chargée de mission ERE * Le collectif des collectifs : CNAJEP, CFEDD, CAPE, Alter monde, Solidarité laïque et le collectif : Paris-Education 2015 ► Éduquer à l’environnement à l’échelle de la planète Le milieu de vie joue un rôle capital dans le développement de l’individu. L’éducation à l’environnement est la première condition pour que chacun.e y agisse en toute conscience et de manière collective. Le rapport entre l’humain et son milieu, la connaissance qu’il doit en avoir et la conscience de l’empreinte qu’il génère sont au coeur des pratiques quotidiennes d’éducation. Les Ceméa condamnent le modèle de développement actuel de la société centrée sur le profit et la consommation outrancière. Celui-ci menace les droits fondamentaux de l’humanité au bénéfice d’une minorité. Il menace également les milieux et la planète toute entière. Les Ceméa revendiquent un projet de développement qui prenne en compte la complexité des interactions sociales, culturelles, économiques, environnementales et écologiques. Ils soutiennent les objectifs planétaires d’égalité sociale et de préservation des ressources naturelles. Dans leurs actions, les Ceméa mobilisent les leviers que sont l’éducation à l’environnement, l’éducation à toutes les formes de consommation en respectant les principes humanistes et de préservation des milieux. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 7 UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE RENCONTRES DE L’ÉDUCATION NOUVELLE REGROUPEMENTS NATIONAUX VIE PÉDAGOGIQUE PÔLES - SECTEURS STAGES NATIONAUX WEEK-END DE FORMATION Formation des militants 2016 JA ■ Un dispositif national de formation des militant.e.s, NV 01 IER 2 6 FÉ 9 et 10 WEEK-END DANSE JEUX ET THÉÂTRE 9 et 10 WEEK-END ÉCRIRE AU SUJET DES JEUNES ENFANTS 23 et 24 ANIMER UN BULLETIN PÉDAGOGIQUE RÉGIONAL secteur TSSM 23 et 24 WEEK-END PSYCHOTHÉRAPIE INSTITUTIONNELLE VRIER 201 Pôle Vie associative 19 et 20 FORMATION DES ADMINISTRATEURS : (module 2016-2) 15 au 20 STAGE EXPRES « RÉALISA SION TION » RIL 2016 (APPROFONDISSEMENT) 26 et 28 WEEK-END ÉCRIRE POUR ÊTRE LU/PUBLIÉ 26 au 28 1ÈRE RENCONTRE THÉMATIQUE ADTS 12 et 13 FORMATION DE FORMATEURS DU SECTEUR ÉCOLE MAI 2016 5 au 8 NATIONAL REGROUPEMENT PÉDAGOGIQUES DES GROUPES , ERE, AMETPS EXPRESSION, ... APS, MÉDIAS Pôle Culture 13 au 17 FORMATION FESTIVAL DE BOURGES JUIN 2016 Pôle Animation 5 au 8 STAGE DIRECTE URS DE STAGE 25 et 26 WEEK-END ÉGALITÉ ET GENRE Pôle Vie associative JU 28 et 29 FORMATION DES ADMINSTRATEURS « ÉTHIQUE ET POLITIQUE ET 2016 ILL Dates à préciserAPS, E, UES STAGE MONTAGN ES ET AQUATIQ ème 2 au 6 STAGE PHOTOGRAPHIE VIDÉO MÉDIAS AO Dates à préciser REGROUPEMENT NATIONAL PEI » ÛT 2016 P ACTIVITÉS NAUTIQU 2 quinzaine STAGE AVIGNON TE MB RE 2016 Pôle Vie associative Au delà de la formation des personnes, c’est la qualité des actions des Ceméa qui s’étaye au travers de ces parcours personUn dispositif national nels et/ou collectifs possibles. Les rendez-vous ont été diversifiés, fondés sur des logiques complémentaires entre les week-end de pratique et de réflexion, les stages thématiques et autres regroupements, ils couvrent un très large panel de possibilités et d’apprentissages. L’accompagnement dans les espaces permanents nationaux et régionaux des Ceméa est la clef de voûte de ce projet. Il est prioritairement porté par les permanents régionaux. C’est à ce niveau que peuvent se parler les envies et les besoins de formation. C’est au plus près de la vie associative que peuvent s’élaborer des parcours, à partir de projets individuels, en cohérence avec le projet régional, les orientations nationales et la vie du mouvement. Le mémento à destination des permanent.e.s régionaux diffusé depuis maintenant deux ans par la direction de la vie pédagogique et de la vie associative facilite l’appropriation de ce dispositif par les militants et les militantes. 4 au 11 STAGE ACTIVITÉS SONORES AUTOUR DES FLÛTES EN BAMBOU O CT OB 24 au 28 RENCONTRES DE L’ÉDUCATION NOUVELLE Pôle Vie associative Dates à préciser REGROUPEMENT NATIONAL ANIMATION NO (module 2016 VEM BRE 201 6 Dates à préciser REGROUPEMENT NATIONAL CULTURE 21 au 24 FORMATION DES PERMANENTS (module 2017-1) -3) DÉ 19 et 20 WEEK-END CHANT ET PRATIQUES MUSICALES CEMBRE 2 0 16 Dates à préciser NATIONAL REGROUPEMENT ÉCOLE 15 au 16 WEEK-END SÉMINAIRE « ACTIVITÉ DES JEUNES ENFANTS» 17 et 18 WEEK-END RENCONTRES ADMINISTRATEURS 26 au 29 FORMATION DE PERMANEN TS RE 2016 8 et 9 FORMATION DES ADMINISTRATEURS : « ÉTHIQUE ET POLITIQUE» 20 au 23 REGROUPEMENT NATIONAL TRAVAIL SOCIAL ET SANTÉ MENTALE 17 et 18 WEEK-END APS Pôle Jeunes enfants 3 et 4 WEEK-END LITTÉRATURE JEUNESSE « OUVREZ LA MALLE AUX LIVRES » Pôle Jeunes enfants 26 et 27 WEEK-END STAGE « JEUNES ENFANTS » Les dates sont susceptibles d’être modifiées Direction pédagogique nationale L’Éducation populaire, un avenir de propositions Sur une longue histoire, l’Éducation populaire a changé de sens, de contexte, de forme, mais s’impose toujours comme un système d’action et de développement culturel jouant sur le triple registre de la régulation, de la promotion et de la contestation sociale dans des situations où les enjeux sont à la fois culturels, sociaux, économiques et politiques. Elle se présente comme une praxis liée aux formes d’actions du passé, mais restant ouverte à un avenir, à une historicité ; elle s’inscrit dans un mode d’interventions valorisant, à côté des marchés liés à la mondialisation économique, un tiers secteur fondé sur des associations, des groupes communautaires, des ONG et plus généralement sur l’économie sociale et solidaire. Ce tiers secteur, au-delà du désenchantement du monde ou d’une vision surfaite de l’activisme social et culturel, offre des perspectives de propositions, d’innovations et de résistances qu’il convient de valoriser. L’Éducation populaire et l’animation qui lui succède sont encore des lieux où, malgré les contraintes, les ressources de la liberté peuvent être présentes dans les têtes de ceux qui y participent ; elles sont potentiellement inventives, créatives, imaginatives, et parfois encore irrespectueuses de l’ordre établi ; c’est en ce sens qu’elles sont un désordre fructueux, c’està-dire l’appel à un autre ordre social, plus juste, plus démocratique et aussi plus festif. Jean-Pierre Augustin, Professeur émérite des Universités – MSHA - UMR ADESS du CNRS Vers l’Éducation Nouvelle n° 558 – Avril 2015 Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 RS 2016 22 au 24 FORMATION DE PERMANENTS Secteur École AV élément central de l’action pédagogique Au-delà du 11ème congrès des Ceméa qui a vu une forte participation des militant.e.s, l’activité de la Direction de la vie pédagogique a mobilisé plus de 260 personnes qui ont participé aux divers autres rendez-vous pédagogiques nationaux, totalisant plus de 1100 journées participants. Le dispositif de formation, symbolisé par le poster rouge « Formation des Militants » a produit une activité significative dans le sens d’une montée en compétences et en autonomie des militant.e.s. Celle-ci a été à la hauteur de ce que doit mettre en place un mouvement d’Éducation nouvelle et d’Éducation populaire digne de ses ambitions. Au delà de l’activité, le poster est un outil qui donne à voir, tant à l’interne qu’à l’externe du mouvement, l’ampleur de la politique des Ceméa et la qualité des propositions. Il traduit la volonté de renforcer le sentiment d’appartenance au mouvement et vise une meilleure qualification des personnes qui portent et font vivre le projet politique des Ceméa. Comme l’an passé, plus de 70 personnes se sont réunies régulièrement au cours de l’année sur les différents groupes pédagogiques nationaux lors d’actions de formation et des instances de fonctionnement. Si l’on considère la promotion sociale comme s’inscrivant dans une dynamique de formation permanente et un chemin vers l’autonomie et l’émancipation, le dispositif national de formation des militants participe pleinement de cette logique. MA 6 Pôle Culture 11 au 14 FORMATION FESTIVAL COURT-MÉTRAGE SE 8 UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE L’enfant a besoin d’éducation L’enfant est une personne. Cette affirmation de principe est au cœur de l’Éducation nouvelle. Elle trouve sa complétude dans la Convention internationale des Droits de l’enfant (1989) qui pose légalement et internationalement ce principe : l’enfant dès sa naissance est sujet de droit, a des droits que les adultes ont à considérer comme des obligations leur incombant. Le droit à l’éducation, en particulier, pose la possibilité et impose le « devoir » d’éduquer. Tout être humain est éducable. « L’éducabilité » mise en évidence par les tenants de l’Éducation nouvelle, par Henry Wallon notamment, implique la possibilité et entraîne la nécessité de l’éducation, sous toutes ses formes. « L’humanitude » (vocable créé par Roland Jaccard) de l’enfant, de l’adolescent tient à cette éducabilité de l’être humain. Mais c’est le jeune enfant (il a besoin des adultes et de ses pairs pour se développer) qui montre et démontre le mieux cette éducabilité. C’est la spécificité de l’enfance, de la prime enfance : l’enfant a BESOIN d’être éduqué pour se développer, pour vivre pleinement son « humanitude ». Jacques Delors dans le rapport remis à l’Unesco sur l’éducation au XXIe siècle, déclare lui aussi : « L’éducation, un trésor est caché dedans. » Confiance dans les potentialités de tout enfant, confiance dans la possibilité de l’éducation, ces deux affirmations sont des traits caractérisant l’Éducation nouvelle. Francine Best, Présidente d’honneur des Ceméa Vers l’Éducation Nouvelle n°558 – Avril 2015 La collection de documents pédagogiques « Textes de référence » Autre chantier prioritaire de l’année 2015, la publication de quatre numéros des « Textes de référence », diffusés notamment lors du 11ème congrès des Ceméa. La production et la diffusion des outils pédagogiques répondent à plusieurs besoins au sein de l’association. Tout d’abord, ils répondent à la nécessité pour l’association de soutenir et d’étayer l’action des formateurs militants du réseau, de leur permettre de disposer d’outils concrets de formation et des cadres de référence politique et pédagogique sur lesquels appuyer la construction des formations conduites auprès des différents publics. A l’interne, ils jouent un rôle important dans la formation des formateurs comme outillage technique mais aussi élément de référence commune, d’identité. Secondairement, la production de ces outils fait également sens d’un point de vue de la constitution d’un patrimoine, de la possibilité de garder une trace et de transmettre. Les outils pédagogiques témoignent de la vitalité du réseau Ceméa au regard de leurs partenaires et des autorités de tutelle ; ils sont le fruit des travaux produits par des équipes à différents endroits du réseau, au sein des secteurs, des pôles ou des groupes d’activités. Les recherches et les pratiques pédagogiques trouvent là une occasion d’être mutualisées et mises en valeur. La série « Textes de référence » se présente comme une sélection de textes réunis autour d’une thématique. Elle ne vise pas l’exhaustivité mais cherche à donner un aperçu signifiant du sujet traité à un moment donné. Un collectif de personnes choisit des textes qui font référence dans la vie pédagogique et intellectuelle des Ceméa et permettent de comprendre les enjeux d’une question, son origine historique et son cheminement. Il s’agit bien de mettre à disposition un patrimoine intellectuel utile pour aujourd’hui. La sélection est organisée autour d’un plan permettant de proposer un parcours de lecture. DÉMARCHE QUALITÉ Une régie matérielle au service du mouvement L’activité est centrale dans le développement de la personne et la conception de l’activité amène les Ceméa à porter un soin particulier à l’aménagement du milieu. La trentaine de stages BAFA et BAFD organisée par l’Association territoriale des Ceméa de Haute Normandie, la dynamisation de la vie associative et de la réflexion pédagogique ont pour centre logistique, la régie matérielle. Cet espace, souvent considéré comme un simple lieu de stockage, a été depuis deux ans l’objet d’une réflexion approfondie en lien avec les réalités des pratiques pédagogiques et les objectifs de formation des formateurs qui en découlent. Le travail mené porte aujourd’hui ses fruits et participe à la fois à l’amélioration constante de la qualité des formations mais aussi à une meilleure gestion de la logistique. Concrètement, la volonté de remettre en avant l’aménagement des espaces comme élément central dans la pédagogie des formations a amené les Ceméa à retravailler de nouvelles panoplies (menuiserie, arts plastiques, cerf-volant, avions en dépron…), rassemblant outils, matériaux, documentations et affichages. Leur conditionnement facilite le transport et le matériel de stage s’adapte mieux aux projets de formation des équipes. Le projet du « pôle logistique » consiste également à organiser un nouvel aménagement de la régie centrale pour en faire aussi un espace de pratique d’activités, permettant aux membres des Ceméa de s’y investir, dans une perspective de formation, d’expérimentation, mais aussi d’implication dans la préparation matérielle des stages. En effet, l’organisation d’un nouveau fonctionnement cherche à davantage d’autonomie (donc de responsabilité) des équipes tout en préservant la bonne gestion globale de la régie. La présence des Ceméa dans de nombreux forums et leur implication toute l’année dans des événements (tels que le Festival européen du film d’éducation) sont ainsi facilités par une anticipation permanente et le soin porté au cadre matériel de ces espaces dans lesquels sont diffusées aussi les conceptions éducatives des Ceméa. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 9 10 UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE Des Jeunes Ambassadeurs des Droits auprès des Enfants à Mayotte À Mayotte, sept Jeunes Ambassadeurs des Droits auprès des Enfants (JADE) ont été recrutés par les Ceméa et le Défenseur des droits. Ils mènent leur mission de promotion des droits, et d’information sur les missions et le rôle du Défenseur des droits directement auprès des élèves, dans les écoles et les collèges. Les jeunes ambassadeurs ont suivi en septembre une formation avec le Défenseur des droits, les Ceméa et des partenaires (Éducation nationale et DJSCS). À Mayotte les JADE participent, outre les interventions plus habituelles dans les classes ou ACM, à des interventions auprès des délégués de classe, avec la PJJ à l’animation de l’exposition « Questions de droits », avec la Bibliothèque départementale et des CDI, à l’animation de l’exposition « Tous mes droits d’enfant ». Ils ont co-organisé la journée du 20 novembre au collège de Mtzamboro, puis ensuite dans le village avec le film « Sur les chemins de l’école ». Ils travaillent à des jeux et outils sur l’égalité filles/garçons, à la lutte contre les discriminations, au partage des enjeux du droit et de la responsabilité (droits et devoirs). Une nouvelle formation sera organisée en février. L’équipe JADE intervient aussi dans les stages BAFA ou les formations d’animateurs professionnels, des initiatives partagées avec des partenaires (Prévention, lutte contre les violences faites aux femmes,…). Enfin plusieurs interventions se font en terme de « Projets » avec un groupe de classes ou de délégués, permettant plus de travail participatif des jeunes et des enfants. Comme outils d’intervention les JADE utilisent des photos-langage, des livres sur les droits, « Touyaya », « Afi », « Le loup vert », des images... les photos-langage permettent que chacun puisse donner son avis et s’exprimer. Avec les images, les jeunes comprennent mieux. Ils leur est aussi proposé de créer des affiches, des saynètes,… Verbatim Accueil des volontaires en service civique aux Ceméa « Dès le premier jour, l’intégration à l’équipe s’est faite facilement car en entrant aux Ceméa, on a juste l’impression de rentrer dans une grande maison familiale : il y a ceux qui représentent les parents (le directeur, sous-directeur...), les frères et sœurs (animateurs, animatrices) et nous les nouveaux nés, les services civiques encadrés par nos aînés pour nous aider à évoluer et nous enrichir d’expériences… » « Une chose particulière que l’on retrouve aux Ceméa est le travail en équipe. Chacun a sa mission spécifique mais l’on se retrouve toujours à travailler avec tout le monde, à échanger nos connaissances et à en acquérir plus. Ce mode de vie nous a tout de suite mis en confiance et nous a familiarisé avec chacun de nous tous… » « En Service civique, même si on est encadré et accompagné, notamment par nos tuteurs, nous gagnons au fur et à mesure plus d’autonomie. C’est aussi l’occasion de définir nos projets professionnels avec l’aide de nos tuteurs. » Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 MOBILISER LES JEUNES Service civique et décrochage scolaire en Picardie Lancé en décembre 2014 à la suite du colloque national « Pratiques Innovantes et Réussite éducative, le décrochage scolaire en question », ce dispositif d’accompagnement de jeunes « décrocheurs » vers des missions de service civique est le fruit d’un travail de concertation entre les Services académiques de l’Information et de l’Orientation, la DRJSCS, le Conseil régional ainsi que les Ceméa de Picardie. Ce projet s’inscrit dans la dynamique de mise en œuvre au niveau régional d’une ambition formalisée entre le Ministère de l’Éducation nationale et l’Agence du Service civique. Au sein de cette action, deux parcours sont proposés aux jeunes : - Une offre combinée « service civique/formation » qui permet aux jeunes d’alterner des temps de pratiques, d’engagement et de découverte socio-professionnelle avec un maintien au lycée dans un parcours de formation personnalisé. - Une formule « service civique à temps plein » pour les jeunes sans solution et/ou présentant des profils autonomes. L’objectif à terme étant le retour en formation qualifiante, ou bien l’entrée dans la vie active. Cette action s’inscrit dans le cadre d’un partenariat entre les établissements scolaires et les CIO du bassin d’éducation. À ce titre, les jeunes concernés peuvent être soit des élèves rattachés à un établissement scolaire, soit des jeunes non-scolarisés qui sont inscrits dans un dispositif de la Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire (MLDS), donc pris en charge par le CIO. Les jeunes ciblés sont donc au préalable repérés et suivis par la MLDS. Les Ceméa interviennent afin d’aider et mobiliser le jeune à trouver une mission en adéquation avec ses compétences et/ou projet. En outre, les Ceméa rencontrent en amont la structure d’accueil et le réfèrent de l’intégration du jeune. Ainsi, en se positionnant comme interface entre l’offre et la demande, les Ceméa créent les conditions de découverte de champs professionnels, d’un engagement réel du jeune dans une mission d’intérêt général, ainsi que l’élaboration d’un projet professionnel. En 2015, c’est une quinzaine de jeunes qui ont intégré des structures d’accueil (associations et collectivités locales) dans le cadre de missions diverses et variées (soutien à l’animation d’activités péri et extra scolaires ; protection de l’environnement, accompagnement de personnes en grandes difficultés sociales, recyclage de vêtements, portage de repas vers les personnes âgées, etc.) UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE ■ La vie associative forte de ses projets LESPER (L’Économie Sociale Partenaire de l’École de la République) Cette association assure un rôle de coordination d’acteurs de l’économie sociale agissant auprès du système éducatif. Les Ceméa sont membres du Conseil d’administration. Cette organisation est singulière car elle regroupe des associations, des mutuelles, des coopératives et des syndicats. C’est l’une des seules plateformes de cette nature agissant au sein de la mouvance laïque pour promouvoir une autre approche de l’économie, un autre regard sur la complémentarité éducative. Elle a porté depuis 2012 la construction de deux accords cadre avec les Ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement Supérieur et de la Recherche, et celui de l’Économie sociale. L’année 2015 aura été marquée par l’élaboration d’un projet d’expérimentation d’un parcours « mon ESS à l’école ». Ce parcours à destination des scolaires (collèges, lycées) sera soutenu par un livret pédagogique. Le lancement de cette expérimentation aura lieu fin 2016. Le CNAECEP (Conseil National des Associations Éducatives Complémentaires de l’Enseignement Public) Cette instance se réunit six fois par an et a pour objectif essentiel d’instruire les demandes d’agrément au titre d’association complémentaire de l’enseignement public, de formuler un avis transmis au Ministère de l’Éducation nationale. A ce titre, on constate que les demandes d’agrément sont de plus en plus nombreuses du côté des associations. C’est à la fois une preuve de rayonnement de la vie associative mais qui nécessite dans le même temps une certaine vigilance des membres de cette instance pour ne pas « ouvrir » l’Ecole à des structures dont les finalités seraient trop éloignées des valeurs et des principes d’une éducation nationale laïque. Elle est aussi un lieu de réflexions, d’échanges sur les relations entre le Ministère et les associations. Le CNAECEP a travaillé sur l’élaboration de la nouvelle circulaire définissant les critères et les modalités d’obtention de l’agrément national. Cette circulaire est parue en 2015. Le CNAJEP (Comité pour les relations Nationales et internationales des Associations de Jeunesse et d’Éducation Populaire) Les Ceméa assurent une des vices présidence, celle chargée des liens avec les Crajep. A ce titre, les Ceméa sont membres du Comité exécutif et du bureau. Ils sont également investis au sein de plusieurs groupes de travail : sur l’Éducation populaire, sur les formations professionnelles qualifiantes, sur l’Europe et l’International, sur le Franco-Allemand, sur les questions d’engagement. Les 75 membres du Cnajep et les Crajep au niveau régional soutiennent et impulsent la campagne « 100% Éduc Pop ». Celle-ci vise aujourd’hui encore à faire mieux connaitre la diversité et le nombre des acteurs et des actions, à démontrer la vivacité, l’inventivité, la modernité, et la fierté d’appartenance des associations d’Éducation populaire, en valorisant leurs apports à la société (lien social, citoyenneté, vivre ensemble, ancrage local,...). Le CNAJEP a travaillé depuis deux ans sur un séminaire « prospectif » visant à interroger la place et le rôle de cette coordination nationale. Ce projet doit aboutir en 2016 à des évolutions notables des modes d’organisation et de gouvernance du CNAJEP. Le Mouvement Associatif (ex « CPCA » Conférence Permanente des Coordinations Associatives) L’évolution structurelle de cette organisation visant à une meilleure représentation politique de la vie associative a porté ses fruits. Le Mouvement Associatif connaît aujourd’hui une plus grande reconnaissance dans le portage des enjeux qui lui sont liés. Pour promouvoir et défendre le fait associatif, le Mouvement associatif articule depuis toujours ses interventions autour d’ambitions qui lui semblent devoir fonder toute politique de soutien à la vie associative : l’engagement, les relations contractuelles et les questions de financement, le dialogue civil. Le Mouvement Associatif est particulièrement impliqué dans la mise en œuvre du Service Civique Universel. Le FONJEP (Fonds de Coopération de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire) Le FONJEP a comme but le développement et la consolidation de l’emploi associatif. C’est un des rares lieux de cogestion avec l’Etat, les collectivités territoriales et les associations, même si cette cogestion n’est pas complète puisque c’est l’Etat qui attribue les postes et éventuellement les retire de son propre chef. A travers ce dispositif, les Ceméa consolident des postes de professionnels salariés. Ceux-ci sont implantés sur 33 sites dans les Associations territoriales (au niveau local. départemental ou régional) du réseau et quelques-uns à l’Association nationale. Les Ceméa sont membres du Conseil d’administration du FONJEP. La JPA (Jeunesse au Plein Air) Elle est la confédération laïque pour le champ des vacances et des loisirs éducatifs. Dans sa composition, elle rassemble des acteurs divers, organisateurs d’accueils collectifs de mineurs, mouvements d’éducation et organismes de formation, syndicats enseignants, institutions éducatives engagées dans le secteur de l’économie sociale et solidaire. Les Ceméa ont contribué aux travaux de redéfinition des missions et des activités essentielles de la JPA. Membres du Conseil d’administration et du bureau (Secrétaire adjoint), ils sont impliqués dans plusieurs groupes de travail internes et portent les dossiers politiques tels que le volontariat de l’animation ou les enjeux du cadre réglementaire des ACM. Le CAPE (Collectif des Associations Partenaires de l’école Coordination des associations éducatives et pédagogiques laïques partenaires de l’École publique) Afin de conforter leur travail et leur efficacité au service d’une éducation humaniste et laïque, vingt-quatre associations complémentaires de l’enseignement public et mouvements pédagogiques ont décidé de renforcer leur coopération pour : - Organiser la réflexion collective sur les grandes questions éducatives et pédagogiques dans la diversité des approches et des positions. - Créer les conditions de leur expression publique sur les politiques éducatives et scolaires. - Faire connaître et promouvoir les réalisations de chaque association constituante (publications, formations, événements. etc.). - Etablir un rapport collectif plus efficace dans les relations politiques et fonctionnelles avec l’Etat, en particulier le Ministère de l’Éducation nationale, les associations nationales de collectivités territoriales (maires, départements, régions..). Les Ceméa ont contribué à l’installation de ce collectif et participent activement aux travaux tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle régionale où les CAPE se structurent. Cette année aura été marquée par une forte implication des membres du CAPE dans les enjeux liés à la mise en œuvre de la loi de refondation de l’Ecole de la République (réforme des rythmes, PEDT, réforme du collège, formation des enseignants, …). Le CAPE a été régulièrement consulté, a fréquemment été auditionné (Conseil Supérieur des Programmes, missions parlementaires,…) et a pris positions dans l’espace public. Ce collectif est reconnu au plan national, comme au niveau régional, comme un interlocuteur privilégié sur le plan politique. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 11 12 UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE ■ La onzième édition du Festival européen du film d’éducation Le Festival européen du film d’éducation, s’est articulé autour de trois grandes actions : s ,ÏVÒNEMENT CENTRAL COMPÏTITIF i FESTIVAL w AU DÏcembre 2015) à Évreux. s,ESANIMATIONSPUBLICSDÏVELOPPEMENTTERRITORIALPENdant toute l’année à Évreux, dans les départements de l’Eure et de la Seine Maritime, et dans la région Normandie, y compris pendant les 5 jours du festival). s,ESiRÏPLIQUESwDÏCENTRALISÏESDUFESTIVALTOUTELANNÏEEN France métropole et outre-mer, et nouveauté depuis 2015, en Europe et à l’international). L’EVENEMENT CENTRAL, « FESTIVAL DE CINÉMA » Pour sa onzième édition, le Festival européen du film d’éducation a proposé cinquante-neuf films, quatre tables rondes pour débattre de grands thèmes de l’éducation, de nombreuses situations d’animation ou de parcours pour les publics jeunes notamment qui leur permettent de s’approprier de manière active le festival. Le festival est organisé en partenariat et avec le soutien de la ville d’évreux, du Département de l’Eure, de Canopé, du Ministère de la Justice, de l’ENPJJ (Ecole nationale de protection judiciaire de la jeunesse), de la CNAF et de la CAF de l’Eure, de l’Académie/ Rectorat de Rouen, de la Préfecture du Département de l’Eure, du CGET/ACSÉ, de la Région Haute-Normandie, du Ministère des Outre-mer, du Ministère de la Culture et de la Communication, du Fonds MAIF pour l’éducation, de la MGEN, de la MAE, de la CASDEN Banque populaire, du Défenseur des Droits, du Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, du Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, du Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social. Le festival est labélisé par le CNC et le programme Europe Créative Média. Le Festival du film d’éducation a donc placé sa 11ème édition dans une dimension européenne et au-delà internationale forte Diffusion de films issus de toute l’Europe (Espagne, Italie, République Tchèque, Pays-Bas, Belgique, Lituanie, Suisse, Croatie, RoyaumeUni, Norvège, Albanie, Kosovo, Luxembourg, Grève, Suède, Allemagne). En apportant son soutien, à travers le programme Médias Europe Créative, l’Union européenne a reconnu cette dimension du festival. Plus de la moitié des films reçus et 37 des films projetés étaient étrangers, au-delà de l’Europe, ils venaient aussi d’Algérie, de Russie, d’Equateur, du Brésil, du Canada, des Etats-Unis, d’Equateur. Les jurys ont accueilli des membres venant d’autres pays (Italie, Bulgarie, Pologne), le festival a accueilli des invités européens (Belgique, Roumanie, Moldavie, Pologne) et africains (Burkina Faso), la carte blanche a été confiée aux cinémas luxembourgeois, albanais et brésilien… Et les quatre films en avant-première et soirée ont porté ce regard par-delà les frontières (Italie, Suède, Royaume-Uni…). Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 L’ambition du festival est de favoriser le croisement des points de vue de réalisateurs, quels que soient leurs pays d’origine, sur l’éducation… qui dans ses fondements, est universelle. Un nouveau partenariat avec l’agence Erasmus + et le programme Epale L’Agence Erasmus, son service d’assistance EPALE et les Ceméa sont devenus partenaires pour la 11e édition du Festival européen du film d’éducation pour soutenir les initiatives en faveur de l’éducation des adultes. Les Ceméa et la plateforme collaborative EPALE se sont aussi associés pour renforcer la diffusion des films de la collection de DVD du Festival. En 2015, les deux films : Ombre et Lumières (Prix spécial du 9e Festival européen du film d’éducation) et Je veux apprendre la France (Prix du Jury jeune du 5e Festival européen du film d’éducation) ont été choisis. Les tables rondes sLa gouvernance de l’Internet, ou comment bâtir la société numérique du partage, avec Divina Frau Meigs, professeure à l’Université Paris III en sciences de l’information et de la communication, sociologue des médias, Experte auprès de l’UNESCO, de la Commission Européenne et du Conseil de l’Europe. En partenariat avec le Fonds MAIF pour l’éducation et retransmise en direct sur le réseau internet. Voir la conférence en ligne. http://www.festivalfilmeduc.net/spip.php?article969 s Quels concepts, quelles pratiques et politiques mettre en œuvre pour mieux vivre ensemble ?, avec Michel Suquet, écrivain et enseignant spécialisé sur les questions interculturelles ; et Martine Pretceille, historienne de formation, professeure en sciences de l’éducation et en français langue étrangère à l’université de Paris VIII. s Les territoires et leurs populations : véritable séparatisme social et culturel ?, avec Michel Bussi, docteur en géographie ; et Violaine Girard, maitresse de conférences en sociologie à l’Université de Rouen. sLe cinéma et les jeunes ?, avec Nachiketas Wignesan, enseignant et critique de cinéma, intervenant pour « Lycéens au cinéma ». Cette conférence s’est tenue en présence de jeunes ayant participé au prix Jean Renoir des lycéens 2015. Un très grand succès : 1 000 personnes environ au total, ont participé à ces tables rondes. UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE Une programmation diversifiée en format et écriture Le festival a poursuivi cette diversification à travers la programmation de courts métrages et la présence renforcée de longs métrages. Ceci a permis de proposer une programmation très équilibrée de films de fiction, d’animation, de documentaires et de web documentaires, avec en compétition, 26 courts et moyens métrages (compétition spécifique), et 7 longs métrages (autre compétition). Au total les 59 films proposés (33 films en compétition, 5 films invités, 2 cartes blanches au Brésil et à l’Albanie et 19 films pour les jeunes publics) sont le fruit du travail de tout le réseau de correspondants et du comité de sélection du festival… Cette année le nombre de films reçu a encore augmenté (près de 600 films). Cinq comités de pré-sélection ont été mis en place, l’un rassemblant des personnes de Haute-Normandie, deux autres de la région Ile de France et deux autres plutôt du sud de la France. Un partenariat avec le Prix Jean Renoir des lycéens Le partenariat du festival avec le prix Jean Renoir des lycéens se poursuit. Ce dernier est attribué par un jury de lycéens à un film choisi parmi huit films présélectionnés par un comité de pilotage national composé de représentants de la Dgesco, de l’Inspection générale de l’Éducation nationale, des Ceméa, du CNC et de la fédération nationale des cinémas français. Le Prix Jean Renoir des lycéens met l’accent sur l’engagement des lycéens en tant qu’acteurs et membres de jury. Il cherche à éveiller et à entretenir chez les lycéens un intérêt pour la création cinématographique contemporaine et à encourager chez eux la formulation d’un jugement raisonné sur les œuvres, l’échange et la confrontation avec d’autres jugements. L’ANCRAGE DU FESTIVAL EN REGION HAUTE NORMANDIE ET LE TRAVAIL AVEC LES PUBLICS EN AMONT, PENDANT ET APRÈS LE FESTIVAL Cette onzième édition a vu la poursuite de la mobilisation des différents publics, avec un soucis de leur diversité, portée par une logique partenariale forte et un travail tout au long de l’année ancré dans les territoires (villes, départements, région). s -OBILISATION DES PARENTS ET des familles en lien avec les quartiers de l’agglomération d’Évreux, des structures du réseau CAF de l’Eure, les acteurs du département, mobilisés sur l’action sociale dans les territoires. s3ÏANCEPOURLESENFANTSDESCENTRESDELOISIRSDETOUSLESQUARTIERS ou des écoles primaires (plus de 1 165 enfants) ; master class avec près de 170 lycéens d’Evreux (enseignement général et enseignement professionnel) ; rencontre Cinéma et citoyenneté sur le thème du « vivre ensemble » et de la tolérance avec les collégiens de l’Eure (287 collégiens). s!CCUEILDEJEUNESFUTURSPROFESSIONNELSDELÉcole Nationale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse de Roubaix (un groupe de 8 étudiants), de l’Institut du développement social de Rouen (200 étudiants), d’animateurs en formation (près de 100 futurs animateurs professionnels). s0ARCOURSPOURLESPROFESSIONNELSDELACTIONSOCIALEDU#ONSEILDÏPARTEmental de l’Eure (8 professionnels), pour les professionnels des services enfance et jeunesse de la ville d’Évreux (80 animateurs). s &ORMATIONS Ì LIMAGE POUR DES ANIMATEURS Ì LA CRITIQUE DE CINÏMA pour des lycéens, participation active à des ateliers de production (blog, mémoire du festival) de lycéens de la Région Haute-Normandie (près de 40 lycéens) et immersion dans le festival des Rencontres Jeunes en Image, près de 200 jeunes) autour de l’écriture de courts-métrages et d’ateliers d’éducation à l’image. L’ANIMATION DES FESTIVALS DECENTRALISES Ces « festivals et projections décentralisés » peuvent prendre différentes formes (3 jours à 1 journée, sur un lieu ou dans plusieurs territoires). Ils ont pour objectif de soutenir la diffusion des films de la programmation d’Évreux, de soutenir l’accès à des œuvres cinématographiques pour des populations éloignées d’une telle offre culturelle, de favoriser une éducation à l’image pour les jeunes et d’amplifier des débats et rencontres citoyennes sur les questions d’éducation. À noter que la coordination de ces projets décentralisés s’est faite, comme pour chaque édition, lors de deux rencontres nationales de deux jours à Paris (17 et 18 juin 2015), et à Évreux (1er au 5 décembre 2015), 34 participants. Chacune de ces manifestations décentralisées mobilisent des partenariats à la fois issus du festival national (PJJ, CNAF, CGET/ ACSÉ, CANOPE-CNDP, CASDEN, MGEN, MAIF, MAE, Éducation nationale, Association nationale des conseillers pédagogiques) via des conventions, et des partenariats locaux (collectivités locales, CAF, associations de terrain, pôles image et associations cinéma). Ces partenariats se retrouvent au sein d’un collectif local, en charge du co-portage du festival décentralisé (programmation, animation, organisation). LE FESTIVAL EN CHIFFRES Très forte augmentation de la fréquentation pendant le festival lui-même à Evreux, salles combles, projections affichant « complet », plus de 1 200 personnes sur le plateau du cinéma en même temps à plusieurs reprises (mercredi, vendredi)… s0LUSDE 6 000 entrées pendant le festival à Evreux. Près de 2000 personnes ont vu les films sur la plateforme Web Tv du festival. s ,ES connexions au site du festival ont correspondu à en moyenne 6 000 visiteurs par mois, avec une pointe à 10 000 en décembre 2015. s0LUSDE 300 DVD de la collection du festival ont été diffusés. s0LUSDEPERSONNESONTVUDESlLMSDUFESTIVALDANS des actions de proximité avec des jeunes, des familles, etc. À travers les éditions décentralisées, plus de 12 000 entrées / participants, et plus de 180 débat-citoyens et culturels, et de projections de films. Au total, en 2015, l’ensemble du projet a rassemblé, plus de 25 000 entrées projection/personnes. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 13 14 UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE L’ENSEMBLE DES ÉCHOS DU FESTIVAL DU FILM D’ÉDUCATION Ont été réalisés en 2015 des formes décentralisées du festival en : - Alsace (Strasbourg, Marckolsheim) – avril - Aquitaine (Lormont en Gironde) – mars - Auvergne (Clermont-Ferrand) – juillet - Bretagne (St Méen le Grand, Quimper, St-Jacques de la Lande, Quimper, Montauban de Bretagne, St Thurial) – mars - Franche-Comté (Besançon, St Ferjeux) – avril - Guadeloupe (Le Raizet, Abymes, Gosier, Basse-Terre, Le Lamentin, Gourbeyre, Baie-Mahault, Pointe-à-Pitre) – mars - Guyane (Cayenne) – avril - Seine-Maritime (Eu, Yvetot et Canteleu) – décembre - Ile-de-France (Argenteuil, Paris) – janvier - Languedoc-Roussillon (Montpellier, Perpignan, Béziers) – mars, mai, juin, septembre, octobre - La Réunion (Le Port, La Possession) – avril - Limousin (Guéret, Limoges) – mai, juin - Martinique (Lamentin, Fort de France, Diamant, Prêcheur, Saint Joseph, Ducos, Saint-Esprit, Bellefontaine) – avril - Mayotte (Dembéni, Cavani, Mamoudzou, Passamainty) – février, avril, mai - Nord Pas-de-Calais (Villeneuve d’Ascq) – mars, avril - Nouvelle-Calédonie (Poindimié, Nouméa, Lifou) – juin, juillet (Province Nord), juillet (Province Sud), juillet (Province des Iles) - Picardie (Amiens) – avril - Rhône-Alpes (L’Horme, Nyons, Heyrieux) – février, juin, novembre - Paca (Nice) - une projection mensuelle. - Poitou-Charentes (Poitiers, Angoulême, Fonteveille, Niort) – janvier, mars, avril Ces manifestations correspondent à plus de 12 000 entrées / participants, et plus de 180 débat-citoyens et culturels, et de projections de films. Les jeunes s’approprient le festival L’équipe Ceméa, organisatrice du festival du film d’éducation, conçoit cet événement culturel, au-delà de la relation des films aux spectateurs comme tout festival de cinéma, comme un espace devant et pouvant accueillir des actions éducatives à destination des jeunes de Normandie et d’ailleurs. Lycéens, participants des Rencontres Jeunes en Image, jeunes critiques ou jury jeunes, jeunes en formation, construisent leurs parcours, orientent leur exploration du festival, en fonction de leur projet, qu’il soit issu d’un cadre scolaire, associatif, d’un service jeunesse d’une collectivité ou d’un service de l’État ». Voir le blog du festival réalisé et animé par les jeunes : http://blog.festivalfilmeduc.net/ PRIS SUR LE VIF Quand les habitants s’approprient le Festival européen du Film d’Éducation Lorsque les Ceméa participent à une « Table du dîner » à Quittebeuf, les films projetés (Papa, Princesse et Discipline) suscitent des échanges, des remises en question ou des confirmations de postures éducatives, libèrent la parole. Il s’agissait ce soir là de parler de la paternité tout en mangeant ensemble. Les quinze parents présents et d’autres se retrouvent ainsi une fois par mois pour évoquer le regard porté sur « être parent ». Ce qui rend le moment unique et riche est ce que les animatrices de l’association y mettent de convivialité, de détails propices à la bienveillance entre parents, ce qu’il y a eu avant et ce qu’il y aura après dans cet espace. Sans ces acteurs locaux, le projet global des Ceméa resterait hors de portée pour beaucoup. AU PLUS PRÈS DES PUBLICS Les échos du Festival du film d’éducation à Mayotte, une belle réussite Les échos ont réussi à trouver une place et des formes adaptées au territoire. Ils associent des professionnels, des militants, de jeunes stagiaires ou instituteurs en formation, des responsables administratifs, politiques. - Au mois de février la venue de François Xavier Drouet, réalisateur. 8 rencontres et projections avec des jeunes de la PJJ, d’ateliers films avec les Ceméa, des étudiants, des militants de l’éducation, 2 jours de formation autour de la publicité, ses ressorts, de réalisations à la manière des films Lumière, de lecture critique de films. Avec l’association Fikira et la BDP, une soirée de projection/débat autour de La chasse au Snark. 15 jours. 290 participants jeunes et adultes. - Au mois d’avril, une soirée « questions de jeunes » avec la projection de films réalisés à Mayotte dans le cadre d’ateliers. Projection de Magid le magicien et La virée à Paname. Ce film a été sélectionné par les jeunes de Mayotte qui ont participé au festival Des cinés la vie. En parallèle se déroulait une séance dans une salle de la médiathèque, pour les plus jeunes qui avait été préparée par des animateurs autour du film. 420 participants – dont 145 enfants, 160 adolescents et jeunes. - Au mois de mai à la BDP et au Centre Universitaire, avec Fikira, la PJJ le mercredi en soirée, projection du film Je veux apprendre la France, suivie d’un débat. Le jeudi matin avec le département de la formation des maitres du CUM a été poursuivi un temps fort construit sur la durée (24 instituteurs stagiaires et 2 enseignants ont visionnés 9 films en trois mois et en ont choisi un à présenter au public). Présentation et échange avec 120 stagiaires, étudiants, animateurs, enseignants. - L’après-midi à partir de films concernant la prévention, un échange avec des jeunes, des professionnels de l’éducation, sur la pertinence de films et d’images dans le cadre de la prévention des risques. En soirée, le Cine club programmant Bread and Roses, réalisé par Ken Loach. 110 participants jeunes et adultes. - Une projection le 20 novembre lors d’une soirée spécifique « Droits de l’enfant ». Après un travail préalable au collège avec plusieurs classes et un groupe de jeunes fréquentant le PAEJ. 420 participants à Mtzamboro. - D’autres projections thématiques ont été organisées en plus petits groupes – 4 projections pour des animateurs – 2 pour des instituteurs stagiaires – toujours avec un accompagnement avant et après séances. 59 participants. Au total cette action pilotée par un groupe de 22 personnes à rassemblé 2 800 participants et mobilisé 85 acteurs. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE ■ Les Ceméa dans la région Bretagne Le Conseil d’administration composé de 15 membres administre l’association et garantit le cap fixé collectivement dans le cadre du Projet Régional d’Actions et de Développement. En cette période très délicate, l’association a dû, tout au long de cette année, faire preuve de vigilance, de réactivité tout en étant en synergie avec son projet politique. Les choix que l’association a pu prendre et mettre en œuvre dans les différents champs d’intervention, ont permis de garantir les équilibres budgétaires et donc de présenter un résultat excédentaire. Tout au long de cette année 2015, l’association s’est engagée sur le plan pédagogique en proposant de nouvelles formations, en se mobilisant encore plus sur la question du handicap, en construisant de nouveaux outils pédagogiques, en s’investissant au niveau du réseau national des Ceméa. Aujourd’hui, les Ceméa de Bretagne sont certes reconnus comme un organisme de formation de qualité, mais aussi et surtout comme un mouvement pédagogique capable d’accompagner les acteurs locaux et les territoires dans leurs projets. Cette spécificité est l’un des atouts des Ceméa. Elle permet de développer et d’entretenir des relations territoriales, partenariales, importantes. Il est à souligner le niveau d’engagement militant et professionnel de l’ensemble des formateurs qui se sont mobilisés tout au long de l’année pour mettre en œuvre le projet des Ceméa en Bretagne. En 2015, l’association des Ceméa Bretagne était composée de 265 adhérents (militants membres actifs et membres de soutien) et de 10 salariés, répartis sur 2 sites principaux : Rennes et Quimper. L’activité des Ceméa Bretagne est aujourd’hui structurée autour de 5 champs d’activités : Animation Volontaire (BAFA/ BAFD), Animation Professionnelle (DEJEPS, BPJEPS, UCC, VAE, …), École, Formation professionnelle continue (formation continue auprès des collectivités, associations intervenant avec des enfants et des jeunes,...), Travail Social / Santé mentale (formations continues, animation de deux pôles ressources handicap). Les Ceméa Bretagne mettent en œuvre leur projet sur l’ensemble du territoire Breton (4 départements). Ils interviennent de plus en plus auprès des collectivités et structures. Les modalités d’intervention et d’organisation qui prennent en compte les réalités locales permettent à l’association d’être reconnue comme un réel partenaire. Les Ceméa Bretagne participent activement aux coordinations associatives (CRAJEP, CAPE, ESPER, JPA,...) et sont présents dans de nombreuses instances : jurys BAFA/BAFD, jurys BPJEPS, DEJEPS. Les Ceméa Bretagne bénéficient d’une réelle reconnaissance des partenaires régionaux et continuent d’intervenir sur l’ensemble du territoire afin de partager au plus grand nombre leur projet. L’animation volontaire Secteur historique de l’association, il occupe encore aujourd’hui une place très importante dans l’Association territoriale. En 2015, ont été mis en place 62 stages BAFA et BAFD représentant l’accueil de 1 328 stagiaires soit l’équivalent de 9 720 journées/ stagiaires : 688 stagiaires en formation générale d’animateurs ; 493 stagiaires en approfondissement et qualification BAFD ; 76 stagiaires en formation générale de directeurs ; 71 stagiaires en approfondissement BAFD. Aujourd’hui, les Ceméa Bretagne travaillent avec des partenaires engagés sur la question des vacances et des loisirs (DCN, CE, collectivités publiques, associations,…). Ces partenariats permettent à l’association d’être en étroit contact avec les organisateurs locaux et favorisent la mise en place d’actions nouvelles (BAFA et ACM en même temps, journée d’étude,…). L’animation professionnelle Le secteur se développe au fil des années avec l’ouverture de nouvelles formations : CQP, BPJEPS,… L’offre de formation s’étend et maille différents niveaux de formation et de domaines. Pour 2015, cela se traduit par : - trois formations BPJEPS (niveau IV), - une formation DEJPES en partenariat avec la FRMJC (niveau III), - une formation CQP (Certificat d’animateur périscolaire). Dans le cadre du développement de ce champ d’activités et des nouvelles actions, des partenariats ont été engagés avec des structures associatives (BP Environnement avec les EEDF, Le Réseau de l’Éducation à L’environnement en Bretagne, Bretagne Vivante ; le DEJEPS avec la FRMJC,...). La formation professionnelle continue La formation professionnelle continue des personnels constitue aujourd’hui un des enjeux fondamentaux de la qualité des services rendus dans les domaines de l’éducation et de l’animation. À tous les niveaux de responsabilité et de mise en œuvre, la conduite d’un projet nécessite des compétences théoriques et pratiques des acteurs. Attentifs à cette exigence, les Ceméa Bretagne proposent des actions de formation, de conseil et de recherche adaptées aux particularités de chaque collectivité ou structure concernée. L’année 2015 a été marquée par l’effet continu de la réforme des rythmes : parfois en amont, parfois en aval de la mise en place des organisations périscolaires. Les collectivités se sont saisies de la question de la formation des personnels ; le CNFPT aussi, dans le cadre d’un marché reconduit. Pour l’année 2015, cela s’est traduit par des formations CNFPT, des interventions auprès des équipes et des interventions auprès des élus sur diverses thématiques ou objets : la restauration, les activités, les aménagements, le projet, jeux de cour, animer une équipe,… Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 15 16 UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE ACCOMPAGNEMENT CULTUREL Un partenariat avec le Festival de cinéma de Douarnenez Pour la quatrième année, les Ceméa seront présents sur le festival de cinéma de Douarnenez. Cette présence est née d’un partenariat mis en place autour d’un stage Bafa3 « Accompagner des jeunes sur un festival de cinéma » entre les Ceméa et les organisateurs du festival. Ce partenariat n’a eu de cesse de s’améliorer et de s’enrichir au fur et à mesure que les partenaires apprenaient à se connaitre. Aujourd’hui en plus de ce Bafa3, les Ceméa co-conduisent l’accueil du jeune public sur le festival dans une logique proche des Accueils de loisirs sans hébergement. Faire percevoir aux jeunes les réalités du Monde, leur donner les moyens de le comprendre et de s’ouvrir à l’autre, sont les objectifs fixés par les Ceméa. Cela se traduit par l’organisation et la coordination d’un mini-festival et l’accueil d’un public adolescent. Ce public plus âgé est pris en charge par les animateurs stagiaires du Bafa3. Cette formation-action ouvre des perspectives sur la formation proposées avec un double parcours : un parcours individuel du stagiaire dans son cheminement de spectateur et une réflexion à caractère plus «professionnelle» même si ici, il s’agit de volontaires de l’animation, sur l’accompagnement du public dans son propre parcours. La vie du groupe en camping et donc en internat, est aussi l’occasion de construire une vie collective de qualité qui produit des effets. PRIS SUR LE VIF Une option cinéma dans un collège Le collège Chateaubriand est situé dans le quartier de Rocabey à Saint-Malo entre le Sillon et les bassins en eau profonde du port. Avec ses 250 élèves, il fait partie des petits collèges dont l’ambiance est « familiale ». Si la principale, Mme Khelaf, souhaite favoriser la mixité sociale, la situation de l’établissement implanté dans des quartiers plutôt favorisés, en fait une structure d’accueil des familles populaires qui ne veulent ou ne peuvent accéder aux établissements plus sélectifs. En faisant appel aux Ceméa pour l’aider à mettre en place une option Cinéma de 2 heures par quinzaine, à destination des élèves de 5ème et de 4ème et ainsi construire le club cinéma ouvert à tous les élèves et acteurs de l’établissement, la principale du collège a montré beaucoup d’intérêt à la manière de fonctionner et aux idées que les Ceméa ont pu défendre. L’option s’inscrit dans les orientations souhaitées par l’Éducation nationale et particulièrement autour des parcours artistiques et culturels au collège sans oublier l’éducation aux médias. L’option Cinéma et le club cinéma ont permis de mettre les élèves en projet et de créer une dynamique éducative. Ce projet a été le moyen de fédérer élèves, enseignants, enseignant documentaliste, personnels techniques et administratifs, parents... autour d’un projet commun. Au final cette activité qui n’a pas été considérée comme périphérique ou à la marge mais bien intégrée dans le projet d’établissement, a servi de moteur à l’implication de chacun. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE PRIS SUR LE VIF Un pôle ressources Handicap dans le Morbihan &INANCÏPARLA#!&ETLA$$#3ANIMÏPARLES#EMÏA"RETAGNELE0ÙLE2ESSOURCE(ANDICAP DU-ORBIHAN02(ESTUNOUTILPÏDAGOGIQUEDELAMISEENUVREDELAPOLITIQUEDÏPARTEMENtale en matière de handicap. Les Ceméa, conscients des enjeux en matière d’accueil des publics en situation de handicap dans les accueils collectifs de mineurs, ont naturellement répondu présents pour construire en partenariat cet outil dont les missions correspondent bien à leurs préoccupations. Le PRH a pour objectif de faciliter l’accueil des enfants en situation de handicap dans les ACM (accueils collectifs de mineurs) du département du Morbihan. Il s’agit d’accompagner les professionnels dans leurs réflexions autour du projet du centre de loisirs, des postures professionnelles, POURSEPRÏPARERËACCUEILLIROUACCUEILLIRMIEUX0OURCEFAIRELE02(UTILISETROISMODESDANImation, le café pédagogique (animateur, éducateur spécialisé, éducateur jeune enfant, élu,...) ; deux heures de débat et d’échanges autour de l’accueil de l’enfant en situation de handicap pour favoriser la rencontre, tisser du lien entre professionnel de différentes structures, rompre l’isolement ; la sensibilisation (équipe d’animateurs élargie), qui est un temps d’animation pour mettre des mots sur les peurs et les freins face au handicap, réfléchir à la posture éducative et pratiquer des jeux adaptés à tous les publics. Enfin, le centre de ressources (fond littéraire enfance-jeunesse-adulte/jeux) met à disposition des équipes, des ressources pour approfondir des connaissances et développer de nouvelles compétences. L’année 2015 a été relativement riche : des offres catalogue, des interventions dans les institutions (CCAS, Restos du cœur, Uniformation, structures, l’animation de deux pôles ressources handicap, (l’un dans le Morbihan, le second dans le Finistère). L’école Le secteur École travaille dans une logique de co-construction de projets avec les équipes, et les établissements. Ces actions s’inscrivent dans différents d’interventions (médiation entre pairs, prévention des conflits, l’éducation aux médias, la culture à l’École,…). Sur l’année 2015, des modules auprès des élèves ont été construits. Des interventions au collège Chateaubriand à Saint Malo, au collège de Plabennec, au collège de Quiberon, au lycée à Pont L’Abbé… et aussi l’action « lycéens en Avignon » ont permis aux Ceméa de continuer à être repérés comme un mouvement d’éducation susceptible d’intervenir auprès des enseignants et des élèves. Actuellement le secteur école est en capacité d’intervenir sur différents champs : formation des délégués ; médiation à l’école ; prévention des conduites à risques et des pratiques addictives ; genre, discriminations, mixité ; violence à l’école, gestion de conflits ; prévention du harcèlement ; éducation aux médias et aux usages de l’internet ; cinéma au collège ; heure de vie de classe : un temps pour apprendre à vivre ensemble au sein de la classe ; ciné-débats (avec les outils développés par le Festival du Film d’éducation) ; pratiques culturelles à l’école. Les Rencontres du Festival européen du film d’éducation en région Les rencontres du festival européen du film d’éducation (RFFE) permettent aux Ceméa une présence sur des territoires sur lesquels ils sont peu présents (Ille-et- vilaine et Côtes d’Armor), et au-delà d’être dans la logique d’Éducation populaire visant à mettre les individus dans des situations d’échanges et de débats, ouvertes à tous. Les RFFE en Bretagne permettent également d’agir auprès de partenaires avec lesquels les Ceméa n’ont pas toujours de contacts (Centres sociaux, Réapp, villes, associations diverses, la Ligue et le centre pénitentiaire...). Ces cinquièmes rencontres organisées par la région Bretagne ont été l’occasion de développer une programmation régionale en impliquant au plus près les réseaux militants départementaux et particulièrement sur les Côtes d’Armor et le Finistère, l’Ille-et-Vilaine étant partie prenante de fait depuis l’origine de ces rencontres. On peut citer la mise en place d’animations , de projections et débats au centre pénitentiaire de Vezin Le Coquet, des interventions dans les collèges (St Jacques de la Lande), la mise en place d’animations sur le périscolaire de la ville de Plérin, l’organisation d’un groupe de jeunes critiques et de choix de films autour de « la différence », ainsi que la projection des films sélectionnés à 500 scolaires. La vie associative En 2015, les administrateurs se sont réunis de façon régulière lors de plusieurs bureaux et Conseils d’administration (CA). Les membres du CA ont été vigilants à développer fortement l’axe politique au fil des réunions de travail et ce au regard du projet d’actions et de développement des Ceméa de Bretagne dans un contexte où l’actualité éducative a été particulièrement riche et animée. Les administrateurs sont investis au sein des commissions de l’association : commission vie associative, commission ressources humaines et commission financière. Les administrateurs s’engagent dans la conduite des formations internes, participent à la conduite des groupes thématiques, participent à la mise en place d’évènements... Depuis quelques années, le nombre de personnes différentes à s’engager dans l’association augmente. Cette situation se retrouve dans l’ensemble des champs d’activités et notamment dans le cadre des formations de l’animation volontaire. Tout au long de l’année des temps de rencontres, de formation sont proposés aux militants (week-ends de groupes de travail, week-ends d’activités, formation des nouveaux formateurs, formation autour de la question du handicap, groupes départementaux, groupe communication,…). Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 17 18 UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE NOUVELLE ■ Une année de mobilisations multiples... Les temps sont mauvais pour la prévention spécialisée Des départements à la recherche d’économies décident de ne plus financer ces actions, parties certes constitutives de la protection de l’enfance mais non obligatoires (...) http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article9488 Déclaration de Strabourg dans le cadre de la Convention Nationale des MJC de France - Prenons-nous la mesure des profondes mutations de notre société ? Les Ceméa ont répondu à l’invitation à la conférence des MJC qui s’est tenu à Strasbourg à l’occasion de la Convention Nationale de France, pour réaffirmer ensemble l’urgence et le besoin d’éducation populaire pour construire une société plus juste et (...) http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article9459 « L’ignorance est la nuit de l’esprit et cette nuit n’a ni lune ni étoiles » Depuis nos origines, agissant dans une perspective éducative et émancipatrice, nous affirmons notre volonté de contribuer à construire une société plus juste, plus solidaire, plus égalitaire (...) http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article9412 Nous ne céderons pas ! 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Ou quand les questions du latin et du grec ne sauraient masquer les véritables enjeux ! Les Ceméa, à travers leur appartenance au Collectif des associations partenaires de l’écoles se mobilisent avec les autres membres du collectif pour soutenir la réforme du collège et le principe d’un collège unique qui aide tous les adolescents à prendre confiance en eux, à (...) http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article9204 le o c é l’ c e v a s n io t a v Actions et innoéducation Une vision globale de l’ 2015 restera une année marquée par la stupeur, l’effroi et la sidération. Des attentats de janvier à ceux de novembre, l’école a subi de plein fouet la violence des actes que ses propres enfants, élevés aux bancs de sa devise « liberté, égalité, fraternité » ont été capables de perpétrer. Responsable l’école ? Responsables ses enseignant.e.s qui crient à toujours plus de moyens face aux situations difficiles auxquelles ils font face ? Responsable son élitisme républicain qui s’arrête aux portes des banlieues ? Responsable la non mixité sociale dans ses établissements de centre-ville ou de REP+ ? Responsables les inégalités sociales accentuées par un système qui profite le plus à ceux et celles qui le connaissent le mieux ? Que ce serait simple de trouver un coupable, des coupables ! Certain.e.s n’ont pas hésité à pointer du doigt l’école de la République, son conservatisme, sa lourdeur... Peut-être y a-t-il là-dedans, une toute petite part de début d’élément de compréhension... Dans un édito de la revue Vers l’Education Nouvelle, Vincent Chavaroche en évoquait d’autres (impasses de l’insertion sociale et professionnelle, exclusions des valeurs de la république, frustrations au quotidien...). Et l’action des Ceméa là-dedans ? Leur ambition émancipatrice par l’acte d’éducation? Et l’action du secteur École des Ceméa là-dedans ? Le choix d’agir pour une école au cœur de la république laïque ? L’affirmation d’œuvrer pour une égalité des droits, des chances et des places ? L’activité du secteur École des Ceméa s’est trouvée influencée par ces tristes actualités de manière directe avec une recrudescence des sollicitations autour des valeurs de la République, de la laïcité en particulier. Le ministère de l’Éducation nationale a notamment proposé aux Ceméa d’être « ambassadeurs » de la réserve citoyenne, une réponse modeste qui misait sur l’humain, face à la perplexité et l’urgence d’agir. Et de manière plus indirecte, les sollicitations de formation d’éducateur.trice.s aux questions liées au climat scolaire, les interventions en lien avec l’engagement citoyen ou avec les relations filles/ garçons auprès des jeunes sont autant d’exemples des répercussions des attentats sur l’activité du secteur. Reste que le vivre ensemble est et a toujours été au cœur de l’action des Ceméa. Et parfois contre les modes, les tendances et aussi contre la raison économique. Au-delà de la forme qui, en elle-même implique déjà, c’est bien pour des questions de fond que les valeurs d’Éducation nouvelle portent. Les Ceméa sont et restent mobilisés pour renforcer les solidarités actives en s’appuyant sur la culture, la création, la formation » rappelant que « l’éducation est politique ». Elle l’est encore plus aujourd’hui plus qu’hier... 20 ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE ■ Participer à l’innovation pédagogique et à la refondation de l’école, par la recherche, l’expérimentation et la production de ressources ► Penser et agir l’avenir s$ESMALLESPÏDAGOGIQUESPOURLESTEMPSPÏriscolaires (Ceméa Bretagne). s 5N ATELIER DEXPRESSION ORALE ET DE CULTURE 100 PROJETS D’ÉDUCATION commune dans un programme de réussite éduNOUVELLE cative (Ceméa Centre). s$ESCLASSESDUGOßTENMILIEUSCOLAIRE#Eméa Corse). s5NPROJETiÉcole de quartier » pour les décrocheurs scolaires (Ceméa Guadeloupe). s5NEFORMATIONi4ENSIONSETCONmITSAUQUOTIDIENOUCOMment agir à l’école ? » pour les personnels éducatifs (Ceméa Ile-de-France). s3OUTENIRLESDYNAMIQUESDENGAGEMENTCITOYENDESJEUNESEN lien avec les acteurs des territoires, le « BAFA citoyen » (Ceméa Ile-de-France). s 1UAND LÏCOLE FAIT CORPS AVEC LA CULTURE #EMÏA ,ANGUEDOC Roussillon). s,ÏCOLEDELA$EUXIÒME#HANCEUNESPACEDINSERTIONPOURLES jeunes (Ceméa Languedoc-Roussillon). Depuis toujours, les Ceméa militent pour une école plus s$ELACCOMPAGNEMENTAUSUIVIDELAMISEENUVREDUNPROJET juste et plus efficace, une école attentive à toutes et à tous, éducatif de territoire (Ceméa PACA). une école ouverte sur son environnement, une école coos $U DIAGNOSTIC Ì LÏCRITURE DUN PROJET ÏDUCATIF DE TERRITOIRE pérant avec les autres acteurs éducatifs. Depuis toujours les (Ceméa de Picardie). Ceméa situent la coéducation comme l’un des fondements s0RATIQUESINNOVANTESETRÏUSSITEÏDUCATIVELEDÏCROCHAGESCOde l’Éducation nouvelle au même titre que la relation avec le laire en questions (Ceméa Picardie). milieu, que la nécessité de considérer les interactions entre s!MÏLIORERLECLIMATSCOLAIREMÏDIATIONPARLESPAIRSAUCOLLÒGE l’individu et le groupe. (Ceméa Rhône-Alpes). s$ESACTIONSPOURSOUTENIRLÏDUCATIONAUCURDUNARCHIPELEN Polynésie (Ceméa Polynésie). La table ronde sur la Réussite éducative a tenté de répondre à s 5N STAGE "!&! AU SEIN DUN LYCÏE #EMÏA #HAMPAGNE !Rces questions d’ordre social, idéologique et éducatif que pose dennes). s&ORMATION1UALIlCATION%MPLOIwUNDISPOSITIFPOURDESJEUNES aujourd’hui l’enjeu de réussite de tous et toutes. décrocheurs (Ceméa Picardie/Languedoc-Roussillon). Elle a permis d’aborder les questionnements suivants : s5NECHARTEDÏDUCATIONARTISTIQUEETCULTURELLERÏGIONALE#Es!UTOUTSOCIALDILYAQUELQUESANNÏESASUCCÏDÏLETOUTÏCO- méa Auvergne). nomique et bientôt le tout éducatif… La réalité est bien plus s5NDISPOSITIFRÏGIONALDÏDUCATIONAUXÏCRANSÏTENDUÌTOUTE une classe d’âge (Ceméa Basse-Normandie). complexe… s,EPROJETDEMOUVEMENTDÉducation nouvelle est en soi un s-ETTREENPLACEUNEOPTIONCINÏMAETUNCINÏCLUBDANSUN projet politique de transformation sociale, d’émancipation des collège (Ceméa Bretagne). citoyens. Quand on parle d’éducation aujourd’hui on ne parle s %N ASSOCIANT LEURS PARENTS TOUS LES ENFANTS PEUVENT RÏUSSIR (Ceméa Nord / Pas-de-Calais). pas nécessairement d’émancipation… s,ESENJEUXPOSÏSSEDÏCLINENTÌLAFOISDANSLINSTITUTIONSOCLE s,ES#EMÏADE-ARTINIQUEAUCURDESQUARTIERS#EMÏA-ARprogrammes, les 11 mesures, le collège,…) dans les espaces pé- tinique). riscolaires et extrascolaires (apprentissages, réussite scolaire et réussite éducative, continuité éducative, complémentarité,…), Enfin, le congrès a donné l’occasion d’avoir un temps spécifique dans les territoires (dynamiques locales, territorialisation de autour de la question du décrochage scolaire avec des institutionnels locaux. l’éducation…). Les intervenant.e.s sollicité.e.s, Daniel FRANDJI (IFE Lyon), Va- Un « petit déjeuner » a réuni Martine Petit, la Déléguée acalérie BECQUET, maîtresse de conférences, Jean-Paul DELAHAYE, démique à la persévérance scolaire et à l’inclusion, Dominique Inspecteur général de l’Education nationale, ont apporté des Leporati, Directeur académique adjoint de services de l’Éducaéclairages complémentaires de par leurs différents statuts pro- tion nationale, le Directeur territorial de l’Association des Ceméa Rhône Alpes et la responsable nationale du secteur école. fessionnels et leurs différents objets de travail sur la question. Cet espace d’échanges entre des invité.e.s institutionnel.le.s Le congrès a permis, par sa forme, de véritablement mettre en locaux et des militant.e.s Ceméa agissant sur ces questions a valeur les nombreuses actions menées en lien avec l’école par permi d’aborder notamment la question des dispositifs relais, les Ceméa. En effet, l’axe spécifique de projets et pratiques (les leur évolution sur le dispositif de suivi sur site, la place des focus) a rendu possible la présentation d’une vingtaine d’actions parents et le retour en classe et la part des Ceméa dans la réorganisation de certains dispositifs sur site. liées à la question de l’école (voir ci-contre). Le principe de co-construction d’une formation qu’elle soit face L’année 2015 a été marquée par l’organisation du 11ème Congrès des Ceméa à Grenoble. Le secteur école s’est mobilisé dans son organisation et pour sa réussite, à plusieurs niveaux : - En étant représenté dans le groupe de préparation du congrès (GDC) et tout particulièrement en co-assumant la gestion des échanges de pratiques relevant de l’Éducation nouvelle, appelés focus. - En coordonnant et animant plusieurs temps pendant la durée du congrès, groupes de référence, table ronde spécifique autour des questions d’éducation. - En soutenant le réseau dans la présentation de projets d’Éducation nouvelle ancrés dans les territoires. Pour une école plus juste... Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 ancrés dans tous les territoires ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE ► Penser et agir le « vivre ensemble » : des formations sur le « climat scolaire » Depuis la loi de la refondation de l’Ecole et l’une de ses priorités à savoir d’apaiser le climat scolaire, les Ceméa sont de plus en plus sollicités pour accompagner les équipes éducatives à réfléchir cette question. En lien avec ces priorités ministérielles et orientations académiques, de nombreux travaux et projets sont menés au sein du réseau des Ceméa autour de la résolution non violente des conflits et du climat scolaire. Le secteur École des Ceméa poursuit sa volonté de soutenir la formation continue des formateurs et formatrices du réseau. Le climat scolaire, enjeu de formation ,ESETMARSLESECTEURÉcole a organisé une formation à l’interne du réseau des Ceméa en collaboration avec l’Association territoriale du Limousin très impliquée depuis deux ans sur la question du « Climat Scolaire ». Cette formation a réuni 17 formateurs-trices issu.e.s de huit Associations territoriales (Poitou Charentes, Picardie, Association régionale de l’Ile de France, Languedoc Roussillon, Alsace, Aquitaine, Franche Comté, Limousin) afin de mutualiser les ressources et les pratiques autour des objectifs suivants : comment accompagner des équipes éducatives à identifier les conditions nécessaires à un climat scolaire serein , comment leur permettre de développer les compétences transversales du « vivre et faire ensemble » et comment articuler apprentissage et cadre structurant ? Cette formation s’est appuyée sur l’approche systémique proposée par la Délégation ministérielle de la prévention et de la lutte des violences en milieu scolaire qui identifie sept facteurs pour interroger les fonctionnements et trouver des solutions. Concernant ce dernier groupe, les Ceméa sont amenés à représenter le CAPE dans un certain nombre d’instances : le comité de suivi de la mise en œuvre des ESPE (instauré par le ministère), et le conseil d’orientations stratégiques du Réseau des ESPE. D’autre part, un travail spécifique a été mené avec l’Esen (École supérieure de l’Education nationale qui forme les cadres de l’Éducation nationale) autour d’un dossier d’auto-formation proposé par le Cape pour les futur.e.s cadres de l’Éducation nationale autour de plusieurs entrées : décrochage, citoyenneté, formation des enseignant.e.s, parents et territoires. L’objectif est d’y présenter les contributions propres aux associations membres du CAPE sur ces missions éducatives. Une deuxième étape devrait suivre sous forme de parcours de formation. Les stagiaires auront le choix parmi six parcours de formation dont celui du CAPE. Enfin, le CAPE et la Ligue de l’enseignement ont décidé de pérenniser le rendez-vous citoyen inauguré en 2014 lors du Salon de l’éducation. Sous forme d’une conférence nationale annuelle de l’éducation, il s’agit d’en faire un moment phare du processus de transformation du système éducatif, qui a besoin de la durée pour réussir. Comme chaque année, les militant.e.s des Ceméa se sont mobilisé.e.s pour participer à ces rencontres. Au niveau des CAPE régionaux, plusieurs journées thématiques ont été organisées : le CAPE Nord-Pas de Calais pour la deuxième fois, a proposé une journée régionale dont la thématique était : « Laïcité, vivre ensemble et coopération dans et autour de l’école » ; le Cape Champagne Ardennes pour sa première journée départementale organisée à Châlons en Champagne autour de la thématique « Mettre en place et valoriser son PEDT », a mobilisé plus de 60 personnes. s,IMPLICATIONAUSEINDESCOLLECTIFS et notamment du CAPE L’engagement majeur des Ceméa dans ce collectif créé en 2009, s’est poursuivi, tant au niveau national qu’au niveau des Asso- ciations territoriales. Véritable interface au niveau national, entre les représentants institutionnels et les associations complémentaires de l’école qui le composent, ce collectif a été interpellé à plusieurs reprises par le ministère de l’Éducation nationale, le Sénat (mission sur les rythmes, sur la mise en place des ESPE…), l’Assemblée nationale, le Réseau des ESPE avec lequel il a établi une convention de partenariat et plus récemment avec l’ANCP (Association nationale des conseillers pédagogiques). Lieu de confrontations d’idées, de réflexions et d’élaboration autour des sujets d’éducation, le Cape national s’est organisé en plusieurs groupes thématiques afin de réagir au mieux aux actualités de l’école. Ainsi, les Ceméa sont représentés dans les groupes « Relations parents, famille et école », « Collège », « CAPE académiques » et animent le groupe « Formation ». Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 21 22 ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE Les jeux de société, des points d’appui éducatif Le projet « jeux de société, citoyenneté et productions d’écrit » mené par les Ceméa de Lorraine a été élaboré avec des enseignants de cycle 3. L’objectif est d’apprendre à jouer à différents types de jeux de société (stratégie, coopération, mémoire-observation, hasard...) en allant à la ludothèque, afin d’avoir du plaisir à jouer ensemble, savoir accepter les règles du jeu, pouvoir énoncer explicitement la règle. Lorsque les jeux sont connus, chaque groupe de quatre enfants en fabrique un, à partir d’un thème choisi par toute la classe. Les enfants élaborent une fiche de construction, avec le matériel, les différentes étapes, les différentes techniques : peinture, modelage, dessin, etc. Lorsque les jeux sont construits ou pour pouvoir les élaborer (par exemple la transposition du jeu de l’oie oblige l’écriture avant de construire), chacun énonce la règle du jeu, s’enregistre, puis le groupe passe à l’écriture de la règle (pour un groupe écriture en dictée à l’adulte). Chaque groupe fait alors jouer les copains et les familles (fête du jeu sur une après-midi), l’enfant-animateur explique la règle, veille au bon déroulement du jeu. Les jeux peuvent alors être empruntés à la maison sous forme de prêt. Sorties scolaires, « voir en vrai » À l’heure où via Internet, il est possible de visiter virtuellement divers musées dans le monde, sans avoir à quitter la classe. Où les éditeurs rivalisent entre eux, pour proposer aux enseignants des œuvres sous différents supports : livres, affiches ou numérique. On pourrait se poser la question : pourquoi sortir ? C’est paradoxalement parce que les enfants ont accès à tous ces documents et ces informations virtuelles, qu’il est aujourd’hui encore plus essentiel d’organiser des sorties scolaires et des rencontres avec le réel. Il ne s’agit surtout pas de rejeter ou de minimiser les formidables perspectives éducatives que sont les nouvelles technologies et les sources d’informations qu’elles apportent mais de replacer les sorties scolaires dans la globalité de leur contexte éducatif. Sortir avec sa classe n’est pas seulement l’illustration d’un propos, mais c’est comme le disent les enfants : « voir en vrai ». Ce terme de « vrai » est signifiant, car il recouvre quantité de perceptions, qui peuvent être partagées par le groupe ou très personnelles et intimes. Découvrir une œuvre, un lieu, des vestiges, un concert, une activité. C’est bien sûr en avoir une approche intellectuelle permettant de situer, de comprendre, d’imaginer. Mais ce sont aussi des perceptions kinesthésiques, d’espaces, de volumes, de couleurs, de sons, d’odeurs, d’ambiances. Le facteur affectif joue également un rôle, en lien avec l’histoire personnelle de chacun et en fonction du moment, du thème, de l’environnement, des accompagnateurs. Tout cela se mêlant pour faire sens. La connaissance n’est pas uniquement intellectuelle : elle est aussi perceptive et affective. Olivier Ivanoff Vers l’Éducation Nouvelle n°559- juillet 2015 Pédagogie institutionnelle, l’enjeu du Conseil Le cours de la classe s’interrompt, on s’installe en cercle, une institution essentielle va se dérouler dans un temps imparti. Les jours qui ont précédé, critiques, félicitations, propositions, demandes, ont été notées sur le cahier de préparation du Conseil qui permet de mettre en forme l’ordre du jour. Le Conseil ouvre un espace de parole, de régulation, de décision. Il permet aux élèves et au maître d’agir sur le fonctionnement institutionnel de la classe. Il est en conséquence un espace de symbolisation : il opère un lien entre les individualités et le fonctionnement du groupe dans lequel elles cherchent à imprimer leur désir. Extrait Vers l’Éducation nouvelle n° 559 – juillet 2015 Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE ■ Une logique de partenariat… sAvec la Délégation ministérielle de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire Depuis l’installation en novembre 2012 de la Délégation ministérielle de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire, les Ceméa ont contribué à différents travaux avec 35 autres associations notamment autour de l’élaboration d’une Charte de qualité de la médiation par les pairs et l’élaboration d’un texte de propositions pour la formation de différents acteurs éducatifs afin de soutenir la mise en place progressive d’une éducation à la non-violence pour tous les élèves. sLa campagne « Mobilisons-nous contre le harcèlement » En 2015, les Ceméa ont également soutenu et relayé la campagne « Mobilisonsnous contre le harcèlement » en participant notamment à certains jurys académiques et au jury national du prix valorisant les projets de création d’affiches et/ou vidéos sur cette thématique. Ce soutien s’est aussi manifesté par la diffusion des vidéos primées lors du dernier Festival européen du Film d’éducation à Évreux. De même, Alice Giralté, membre de la délégation a participé à un temps de travail lors de la commission École de septembre 2015 afin de faciliter les liens entre les référents académiques « Harcèlement » et les chargé-es de mission du secteur École des Ceméa. s5NIVERSITÏDES!SSOCIATIONSSURLAFORMATIONÌLAPRÏVENtion des violences et à la résolution non violente des conflits En continuité des travaux menés avec la délégation, Eric Debarbieux (délégué ministériel) a soutenu l’initiative de l’organisation d’une Université des Associations sur la formation à la prévention des violences et à la résolution non violente des conflits afin qu’un collectif d’une trentaine d’associations dont les Ceméa et des prescripteurs de formation, cadres et professionnels de l’Éducation nationale se rencontrent et dialoguent au sein de l’ESENESR (Ecole supérieure de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche). Durant l’année 2015, les Ceméa ont participé au comité de pilotage de l’organisation de cet évènement qui s’est tenu les 10 et 11 mars 2015 et a rassemblé plus d’une centaine de participants. Les Ceméa ont également co-encadré 2 ateliers lors de ces deux jours : le travail en équipe pour prévenir et mieux faire face aux difficultés et pour l’entraide, favoriser le sentiment d’appartenance des élèves à leur classe et à l’établissement. sAvec les Pep La Fédération Générale des Pep et les Ceméa ont signé le 12 février 2014 une convention de partenariat triennale et renouvelable. Cette convention traduit un partage des valeurs fondamentales de ces deux mouvements et des visées sociétales portées en commun. Ainsi concevoir des outils communs sur la qualité éducative des temps péri et extra scolaires, véritable levier de réussite éducative, devient un objet de travail partagé. Par conséquent et afin de valoriser un travail commun mis en œuvre depuis plusieurs années autour du départ en classe de découvertes, un groupe réunissant des membres des Ceméa et des Pep a travaillé à l’élaboration d’un site internet destiné à accompagner les équipes pédagogiques. http://classe-decouvertes.org/accueil s!VECLES&RANCASETLA,IGUEDELENSEIGNEMENT Dans le cadre des biennales de l’éducation du CNAM, le partenariat Ceméa, Francas et Ligue de l’enseignement a permis de proposer une journée de formation sur « Laïcité, coopération et pratiques éducatives », le 2 juillet 2015. La laïcité est la condition de l’existence de la pluralité des options et des opinions spirituelles, politiques, philosophiques ou religieuses. Elle peut, en cela, être pensée comme une éthique du débat démocratique, seul moyen de préserver la paix civile, le respect et l’égalité en droit et en dignité de chacun. Les questionnements des professionnels de l’éducation, des parents, des travailleurs sociaux… ont porté notamment sur leur acception des questions relatives à la laïcité comme des moyens de la faire vivre, en principes et en pratiques. Parce que la laïcité s’agit plus qu’elle ne s’impose ou se décrète, il est essentiel de créer les espaces et les modalités pour la mettre en œuvre et en actes, dans tous les temps et les espaces éducatifs. Coopérer, c’est prendre part, c’est collaborer avec d’autres, à égalité, à une œuvre collective. Les démarches coopératives visent le partage et la construction collective d’analyses, d’idées ou d’actions. Elles s’inscrivent dans un cadre laïque dans la mesure où elles favorisent l’émancipation individuelle par l’accès le plus large aux connaissances, tout en garantissant l’expression et le respect de la pluralité des cultures et des convictions. Cette journée de réflexion a rendu possible l’articulation entre laïcité et pratiques éducatives coopératives, dans une perspective de construction collective d’une citoyenneté démocratique pour un vivre ensemble et une communauté de destin en République. Elle s’est construite sur l’alternance de temps pléniers avec les témoignages de personnalités des trois associations organisatrices pour répondre à la question : quelle laïcité portons-nous ? Puis de temps d’ateliers dont un mené par les Ceméa sur les « pratiques professionnelles et la laïcité : pour/avec les salariés ». s Avec l’Observatoire des Politiques locales d’éducation et de la Réussite éducative Les Ceméa, les Francas et la Ligue de l’enseignement font partie du Comité scientifique de l’Observatoire des politiques locales d’éducation et de la réussite éducative (dit POLOC). Dispositif mis en œuvre par l’Ifé (Institut français de l’éducation) et l’UMR -CNRS Triangle, il se veut un centre de ressources, d’échanges et d’analyses sur les politiques et dispositifs publics territorialisés œuvrant en faveur de l’égalité scolaire et éducative. Il s’attache à constituer un dispositif original contribuant au développement de l’intelligence collective en ce domaine, et notamment à la mise en débat des problématiques professionnelles et scientifiques. À ce titre, il organise des journées de formation auxquelles les Ceméa sont associés pour les choix d’intervenant.e.s, pour l’animation et pour la contribution aux compte-rendu, comme cela fut le cas le 10 juin 2015, sur les « Projets éducatifs de territoires (PEdT) : état des lieux et perspectives » qui a réuni plus de 100 participant.e.s. De plus, dans le cadre de ce partenariat et d’ID2, le secteur école accompagne une doctorante en contrat CIFRE (Conventions Industrielles de Formation par la Recherche) dont la thématique de recherche porte sur les « dynamiques de l’éducation populaire Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 23 24 ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE dans la reconfiguration des politiques éducatives locales ». L’occasion de comprendre comment les nouvelles modalités de « gouvernance », les instruments de décision participent (ou non) d’une redéfinition des frontières éducatives. Ces processus de « territorialisation » posent la question des potentialités démocratiques (et lesquelles) de cette transversalité et du partenariat dans la conduite des actions éducatives et dans l’interprétation des problèmes. Une recherche qui alimentera, à n’en pas douter, les réflexions sur les implications des Ceméa dans les politiques éducatives locales. s!VECLA&%30) Même s’il n’est pas formalisé par une convention, le partenariat entre les Ceméa et la FESPI relève de la « normalité ». En effet, les objectifs de cette fédération d’établissements innovants du second degré rejoignent largement ceux du secteur École et des Ceméa en général : agir pour la réussite éducative de tous et toutes, par le biais de l’éducation active. Entre l’intervention de Philippe Goémé au regroupement école 2012 à Reims, l’organisation du regroupement École au sein du LPII en octobre 2014, l’animation d’un atelier théâtre forum par les Ceméa Aquitaine lors du séminaire Fespi en 2015 et la participation du secteur École des Ceméa lors d’une table ronde au séminaire FESPI de Février 2016, les rencontres sont nombreuses et irriguent l’ensemble du réseau. Des habitudes de travail et des sollicitations mutuelles sont nées. Et, elles vont encore se multiplier... s!VECL!.,#) Le partenariat des Ceméa au sein de l’ANLCI (Agence nationale de lutte contre l’illettrisme) aux côtés de plus de 60 autres membres se poursuit. Membre du comité consultatif, les Ceméa sont amenés aujourd’hui à réfléchir particulièrement sur l’invasion des outils numériques dans le quotidien des personnes en situation d’illettrisme et donc penser leur inclusion. FESTIVAL DU FILM D’ÉDUCATION À la Réunion, une mobilisation vers l’école Les Échos se sont délocalisés sur deux nouveaux territoires Le Port et La Possession, qui ont accueilli cette 4ème édition. Une nouvelle configuration, de nouveaux espaces… La mobilisation du public scolaire a été un temps fort durant le festival. Une journée « dédiée » au niveau des projections. Une première expérience auprès du public périscolaire a été également une nouveauté. L’accueil du collège Texeira da Motta a été également un espace où nombre de collégiens et d’élèves ont pu bénéficier des différentes projections. Les Échos du festival du film d’éducation sont devenus également un moment de rendez-vous particulier pour des collégiens en décrochage scolaire de l’atelier relais de St Paul. L’implication des stagiaires BPJEPS culture au collège à La Possession, et sur le temps périscolaire du Port a permis à chacun de se confronter directement au public. À la fois acteurs, à la fois spectateurs, le festival offre un terrain d’expérimentation, de réflexions sur les thématiques de l’éducation, de l’environnement, de l’insertion. La présence des parents malgré une mobilisation pas encore suffisante, a été un temps fort pour les groupes qui ont pu participer. Les parents de l’école des parents de Montgaillard ont pu à la fois découvrir les différents sites de projection : le cinéma Le Casino, le Kabardock, les films documentaires et également la ville du Port pour certains. Cette proposition de films documentaires a suscité des échanges, des interrogations, d’autres regards. D’’une durée de 4 jours (7 au 11 avril), les Échos ont rassemblé près de 3 500 entrées cumulées, correspondant à 30 films dans la programmation et 39 projections sur différents sites, ainsi que 5 « kozpoudi ». Le projet de la 5ème édition en 2016 s’est inscrit dans cette dynamique et a connu un gros succès. Dans la suite des Echos du festival, sont mis en place les Résonances pour prendre le temps de regarder un film ensemble et s’autoriser à donner son point de vue, son avis, son ressenti. Une action menée avec des militants dans les différents quartiers de l’île, avec le CLEA (Contrat Local d’éducation artistique) de La Possession, le Centre pénitentiaire du Port, le CLE (Centre de Lecture) à l’Entre Deux et dans le cadre de Lutte contre l’illettrisme au Petit Boucanier. Ce projet a concerné en 2015, 438 participants. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE Socialisations juvéniles des espaces juvéniles en interactions COLLOQUE 19 et 20 octobre 2015 Le colloque Socialisations juvéniles, un partenariat riche avec l’Université de Cergy Pontoise et l’Injep Lundi 19 octobre 2015 9h00 - Accueil 10h00-10h30 – Ouverture du colloque Valérie Becquet, EMA, ESPE de Versailles / Université de Cergy-Pontoise Régis Cortesero, INJEP Anne Sabatini, Ceméa 10h30-12h30 – Table-ronde : Penser les interactions entre les espaces éducatifs Stéphane Bonnery, Escol, Université de Paris 8 Daniel Frandji, Triangle Institut Français de l’Education Chantal Tièche-Christinat, Laboratoire Accrochage scolaire et alliances éducatives, Hepl (Lausanne) Discutant : François Chobeaux, chercheur, Ceméa Après le séminaire « Socialisations juvéniles : des espaces éducatifs en interactions ? » programmé entre octobre 2014 et juin 2015 pour lequel les Ceméa étaient associés, a suivi le colloque « Socialisations juvéniles : des espaces éducatifs en interactions » les lundi 19 et mardi 20 octobre 2015. En co-organisant ces deux évènements avec l’Université de Cergy Pontoise et l’Injep, les Ceméa ont poursuivi leur travail de réflexion sur la construction des compétences en croisant leur regard avec celui des chercheurs sur les différents espaces de socialisation des jeunes. Cette question invite à un croisement de regard, de conceptions éducatives et de réalités d’action dans les espaces éducatifs, elle a situé l’engagement et la participation active des Ceméa dans ces travaux avec l’université de Cergy et l’Injep. Ainsi, le colloque a été construit en permettant d’entrecroiser la recherche universitaire et les récits d’expérience portés en grande partie par des militant.e.s Ceméa. 12h30 - 14h00 - Déjeuner 14h00 - 16h00 - Ateliers Atelier 1 - Des espaces éducatifs en tension Pinsolle Julie, LACES, Université de Bordeaux : Peut-on apprendre à se mettre en règle ? Approche anthropo-didactique des relations entre compétences scolaires et éducation familiale Pontanier Emilie, LISST-CAS, Université Toulouse Jean Jaurès : Le contournement des normes culturelles et cultuelles en Tunisie ou le choix d’une socialisation laïque Hidder Mohamed, Université de Tunis : Représentations sociales de la « famille » chez les étudiants tunisiens Nyambek Kanga-Mebenga Francine, Université Lille 3 Charles-de-Gaulle : L’appartenance commune a l’épreuve de versions concurrentes des héritages communs: regards croisés de collégiens minoritaires et majoritaires Guigue Thibaut, Triangle, IEP de Lyon : Le football de haut niveau chez les jeunes : entre compétition, formation et éducation Atelier 2 - Pluralité des espaces et réforme des politiques éducatives Oria Nathalie, CURAPP, Université d’Amiens, ESPE de Versailles : Une tentative de rapprochement des modes de socialisation familiale et scolaire ? L’exemple des temps d’activités périscolaires Rancon Sidonie, Triangle, ENS Lyon : Quelles (re)définitions des enjeux éducatifs dans la mise en place des PEDT ? Thémines Jean-François, ESO, ESPE de l’Académie de Caen, Université de Caen Normandie et Le Guern Anne-Laure, CERSE, , ESPE de l’Académie de Caen, Université de Caen Normandie, Frontières, lieux et territoires : les espaces éducatifs des rythmes scolaires, Pelhate Julie, Equipe de sociologie de l’éducation, Université de Genève, Le traitement de l’échec scolaire dans la dynamique d’interactions professionnelles. Le cas de l’enseignement prioritaire genevois Onze expériences portées par les Ceméa s0OURLESEXPÏRIENCESENRAPPORTËLÏCOLEDESCLUBSDETHÏÉTREDANSLESLYCÏESET#&!D)LEDE&RANCE(Ceméa Ile-de-France). s0OURLESEXPÏRIENCESAUTOURDELAMOBILITÏ)NTERCULTURALITÏETMOBILITÏEN"0*%03(Ceméa Aquitaine) ; projet d’échanges de volontaires entre la Bourgogne, l’Afrique du sud et le Chili (Ceméa Bourgogne) ; les séjours internationaux, à la rencontre de l’altérité (Ceméa Franche-Comté). s0OURLESEXPÏRIENCESAUTOURDESNORMESi0LEINLESYEUXwUNSÏJOURCULTURELPOURDESJEUNESDELA0**(Ceméa Auvergne) ; le stage de réparation pénale, levier pour un partenariat de prévention (Ceméa Ile-de-France) ; « Formation Qualification Emploi », un dispositif pour des jeunes décrocheurs (Ceméa Picardie). s0OURLESEXPÏRIENCESAUTOURDELAPARENTALITÏFORMERACCOMPAGNERLESPARENTSUNENJEUDECITOYENNETÏETDERÏUSSITEPOUR les enfants (Ceméa Réunion) ; « Parents vacances », un projet d’accompagnement des familles (Ceméa Languedoc-Roussillon). s0OURLESEXPÏRIENCESAUTOURDESCULTURESJUVÏNILESAMÏLIORERLECLIMATSCOLAIREMÏDIATIONPARLESPAIRSAUCOLLÒGE(Ceméa Rhône Alpes) ; BAFA, une expérience de gestion libre en stage (Ceméa Pays-de-la-Loire). Ce colloque qui a réuni plus de 100 participant.e.s notamment une majorité d’étudiant .e.s, a donné lieu à plusieurs productions : un entretien croisé entre les 3 organisateurs réalisé par l’Injep et plusieurs textes pour un dossier paru dans la revue « Vers l’Education NouvelleN INTITULÏiSOCIALISATIONSADOLESCENTESw ACTIVITÉS PÉRI-SCOLAIRES Des malles pédagogiques Dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires, la ville de la Richardais (Ile et Vilaine) a souhaité s’interroger sur la place des enfants sur les temps des activités périscolaires. S’appuyant sur des méthodes issues de l’Éducation nouvelle, le service enfance-jeunesse, a ambitionné que puisse être mis en avant le rôle éducatif des espaces autonomes. S’inscrivant totalement dans la démarche et les objectifs initiés par la ville de la Richardais, les Ceméa et les Francas, ont répondu conjointement à l’appel lancé par la collectivité et ont entamé la réflexion sur l’élaboration de premières malles autour de thématiques, soit développées par les acteurs dans le projet éducatif de territoire, soit en explorant le champ plus vaste des possibles. Les malles, conçues et construites par la force militante des deux mouvements ont été l’occasion de mobiliser la richesse, les compétences et le savoir-faire des animateurs des deux réseaux. Réfléchir aux besoins, permettre une autonomie adaptée aux situations et aux capacités des enfants, donner accès à une citoyenneté et à une responsabilité effective, changer le regard de l’adulte sur l’enfant, modifier une posture professionnelle qui favorise cette autonomie, ont été les éléments sur lesquels les Ceméa et les Francas se sont appuyés. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 25 26 ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE ■ Former l’ensemble des acteurs et actrices éducatifs, un horizon à atteindre Après trois années de mise en œuvre progressive des Écoles supérieures des Professions de l’Education (ESPE), force est de constater que la traduction du E final de cet acronyme reste scolaro-centrée ! Si l’on en juge par les contenus de formation, l’éducation reste l’apanage des professions d’enseignant.e.s ou de CPE (conseillers principaux d’éducation). Si l’on croise en plus avec les contenus disciplinaires, les objectifs d’ouverture sur l’environnement de l’école restent très insuffisants. Il y a des explications compréhensibles à cette réalité comme notamment la question des moyens humains. Il y a aussi parfois des raisons plus idéologiques de ceux et celles qui voient d’un œil réticent l’arrivée de l’Éducation populaire au sein des ESPE. Dans ce contexte, les Ceméa doivent continuer à se mobiliser, en régions, en rencontrant les responsables formation, en siégeant au sein des différents conseils (COSP ou CE) et nationalement, au sein du groupe créé au sein du CAPE spécifiquement sur ses questions, au sein du comité de suivi de la mise en place des ESPE. Les Ceméa ont en tête les paroles du Recteur de l’Académie de 'RENOBLEDANSSONDISCOURSÌLAlNDUCONGRÒSENAOßTi3I vous ne rentrez pas par la grande porte, faites-le par la petite ! » La formation continue représente aussi une cause de préoccupation forte, car les moyens qui lui sont alloués sont très insuffisants par rapport aux besoins. Enfin, contrairement à ce que l’on pouvait prévoir, la multiplication des Pedt n’a pas été synonyme de multiplication de sollicitations. Parmi les demandes les plus récurrentes, ce sont les formations sur les questions du « vivre ensemble » qui sont le plus plébiscitées, notamment autour du climat scolaire. Ainsi en 2015, plus de 8600 personnes ont participé à une actions de formation dans l’une des Associations territoriales suivantes : Alsace, Aquitaine, Ile-de-France, Auvergne, Basse-Normandie, Bourgogne, Bretagne, Centre, Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Guadeloupe, Guyane, Haute-Normandie, Languedoc-Roussillon, Limousin, Lorraine, Martinique, Mayotte, Nord-Pas de Calais, PACA, Pays-de-la-Loire, Picardie, PoitouCharentes, Rhône-Alpes, La Réunion. JOURNÉE DE RÉFLEXION La 5ème édition des Rendez-vous de l’éducation en Guadeloupe Le concept « Les rendez-vous de l’éducation » consiste en une journée de réflexion, organisée annuellement, qui invite l’ensemble des acteurs de l’éducation à se rencontrer autour d’une thématique éducative. Ce 5ème Rendez-vous de l’éducation visait à aborder la question des apprentissages en envisageant de concert les facteurs pédagogiques et contextuels, la complémentarité des acteurs, des espaces et des temps de l’apprentissage et la prise en compte de l’individu sujet à la transmission et l’acquisition des savoirs (comment naît et s’entretient l’appétence pour les apprentissages ? Sur les chemins de l’apprentissage : quels processus et quels freins ?). Les objectifs de l’action sont multiples - Créer un cadre de collaboration favorisant la rencontre et l’échange des acteurs d’éducation d’horizons divers. - Apporter une expertise et accompagner les transformations sociales à travers la réflexion et leur mise en œuvre sur les territoires. - Approfondir une question d’éducation en posant ses problématiques, en dégagent des méthodes et en définissant des perspectives. - Penser l’éducation, la scolarité et leurs différents temps, espaces et acteurs à la lumière de l’éducation, globale et de l’innovation. Pour répondre à ces objectifs, la journée d’étude a été organisée selon différents temps forts - La conférence « Comment naît et s’entretient l’appétence pour les apprentissages ? Sur les chemins de l’apprentissage : quels processus et quels freins ? » animée par Philippe GOEME, professeur de sciences économiques et sociales de formation, membre du bureau de la FESP (Fédération des Etablissements Scolaires Publics Innovants). - Des travaux en 4 ateliers : Le désir d’apprendre : besoins et freins. Quelles pratiques ? Où se situent les contraintes ? Apprendre ou se former seul, apprendre ou se former à plusieurs : quelle compréhension pour quelle socialisation ? École et temps périscolaire : donner sens aux apprentissages par l’activité ? La posture de l’éducateur : principal acteur des apprentissages ? Restitution des travaux en ateliers et synthèse des travaux. 150 personnes ont participé à cette journée. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE Agir et parler Apprendre et agir sont en interférence. On apprend en agissant, on agit pour apprendre. L’obéissance aux consignes données par l’adulte, si difficiles à bien formuler, est pour les enfants et encore plus pour les jeunes enfants, hasardeuse, parfois impossible. C’est en agissant avec les autres enfants et avec l’éducateur qui lui aussi marche, court, danse, chante, dessine, écrit et parle que l’enfant développe ses aptitudes et se construit. Ces activités pensées et organisées par l’éducateur n’ont pas à être opposées à la puissance de langage et de la parole trop exclusivement privilégiés aujourd’hui. Ce n’est pas agir ou parler ! C’est agir et parler. Francine Best, Présidente d’honneur des Ceméa Vers l’Éducation Nouvelle N°558 – Avril 2015 PROJET ÉDUCATIF GLOBAL Accompagnement de la ville d’Illkirch Graffenstaden Cette action vient en soutien aux élu.e.s de la ville pour la mise en place de leur PEG (Projet éducatif global) à partir d’un diagnostic. La méthode s’est voulue participative, active et mobilisatrice. Quatre étapes ont été réalisées : - Groupes de travail sur la question des préoccupations éducatives des acteurs et actrices de l’éducation. Huit groupes ont ainsi été constitués : un groupe de parents, un groupe d’enseignant.e.s, un groupe d’animateurs et d’animatrices municipaux, un groupe de professionnel.le.s de la petite enfance, un groupe de professionnel.le.s administratifs, un groupe composé du Conseil municipal, un groupe de responsables associatifs et un groupe d’enfants (CM2 et 6ème). Cette étape a abouti à une convergence de 5 préoccupations majeures. 150 personnes se sont mobilisées sur ces groupes. - Une matinée de travail multi acteurs et actrices sur la mise en place d’un programme d’action pour le Projet Éducatif Global. Elle a rassemblé une cinquantaine de personnes. - La rédaction d’un document rendant compte du travail participatif (préoccupations – axes convergents – propositions d’actions) et recensant certains éléments objectifs (statistiques, démographie / cartographie, équipements, ressources). - Une restitution publique en soirée à l’Illiade, sous forme de spectacle mêlant synthèse du diagnostic et contes. Une habitante, trois enfants illkirchois et le conteur Innocent Yapi se sont investis dans ce spectacle. Le comité de suivi composé des Ceméa, des Francas, d’élu.e.s de la ville et de responsables de service a eu pour mission : de valider les éléments de méthode de diagnostic avancés par les Ceméa, d’analyser les contributions apportées par les groupes de travail, d’organiser la mise en place du PEG (objets de travail, plan d’action, moyens humains). Nouvelle Calédonie, imaginons un système éducatif qui élève ses enfants et ses jeunes au rang de la raison Dans toutes les écoles de notre Pays mais aussi de France « Apprendre à se nourrir et à partager devrait être enseigné ». Imaginons un système éducatif qui s’inspire de ce qui reste des bouts de culture de la civilisation kanak qui nous rappelle notre rapport à la terre, notre appartenance à celle-ci car elle nous rappelle que la cultiver c’est aussi cultiver son esprit, son cœur et son corps. Imaginons des champs d’ignames, des potagers aménagés entretenus avec le personnel pédagogique, technique, les parents, les enfants et les jeunes, autour ou dans les écoles. Le vivre ensemble est pratiqué et la responsabilité collective se traduirait par la récolte, le fruit de la sueur de chacun que nous allons partager avec l’ensemble de la communauté éducative. Le rapport à la terre devient capital car l’individualisme nous touche de plein fouet. Une école qui ressemble à la maison. Dans vingt ans, c’est une génération qui pratiquera l’autosuffisance. Dans vingt ans, c’est une génération qui prendra soin de la terre, qui aura conscience de s’asseoir sur des richesses inestimables. Dans toutes les écoles de notre Pays mais aussi de France, « apprendre à s’évaluer et s’auto-évaluer devrait être enseigné ». Imaginons un système éducatif à l’image de ce que l’on développe en centre de vacances et de loisirs. Les temps de paroles, les menées de réunion, la parole de l’enfant, les expérimentations... Jean-Philippe Tjibaou président des Ceméa Pwärä wäro Association territoriale de Nouvelle Calédonie Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 27 28 ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE PRIS SUR LE VIF Rythmes de l’enfant et activités périscolaires Dans le cadre d’une convention avec la ville de Dijon, une formation de trois jours a été proposée à un groupe d’animateurs.trices et de directeurs.trices en charge des TAP, du périscolaire et de l’extrascolaire. La thématique étant la prise en compte des rythmes de l’enfant, les Ceméa de Bourgogne ont fait le choix d’inviter l’Éducation nationale à participer à cette formation, sous la forme d’un échange-débat de 2 heures avec le groupe. M. Sartori, Conseiller pédagogique départemental, a repris le contexte de la réforme, ses réussites et les difficultés dans sa mise en œuvre. Les animateurs.trices ont beaucoup apprécié pouvoir donner leur avis sur cette réforme qu’ils avaient dû digérer dans leur organisation professionnelle. Chacun a constaté que l’enjeu principal étant le bien-être des enfants, et qu’il appartenait à tous d’y participer à son niveau. Ces moments de formation contribuent à construire une co-éducation sur le terrain, une des ambitions de la réforme de l’école de la République. Les Ceméa de Bourgogne bénéficient, pour mener ce type de projet, d’un réseau de partenaires varié dont la mise en dynamique permet la construction d’une éducation globale. De l’accompagnement au suivi de la mise en œuvre d’un projet éducatif de territoire en PACA Plusieurs villes des Bouches du Rhône (Miramas, Sénas, Eguilles et Mallemort), avec laquelle les Ceméa Provence- Alpes-Côte d’Azur travaillent depuis longtemps, ont demandé un accompagnement global de la mise en œuvre des NAP (Nouvelles Activités Périscolaires) et de leur Projet Éducatif de Territoire (PEdT). Cela s’est traduit par la formation des coordonnateurs des NAP ainsi que par des visites d’évaluation-conseil dans les écoles et un accompagnement tout au long de l’année. Les points travaillés comprenaient de l’aide à l’évaluation, à la direction, à la concertation, la construction d’outils, de la dynamique de groupe, du travail sur le lien entre acteurs éducatifs. Le dispositif est élaboré en collaboration étroite avec les responsables locaux. Il a pour atout de permettre de créer des liens très forts avec une municipalité et de développer du réseau et des compétences en accompagnement des politiques territoriales. Cette action s’inscrit dans une démarche de formation/action en contact étroit avec la réalité. Elle procède de l’utopie concrète de la transformation de la personne et des institutions par la formation. Elle permet de mettre en place de l’évaluation formative et un travail sur le sens de l’activité. PROJETS ÉDUCATIFS LOCAUX Territoires, école et formation continue en Basse-Normandie Les Ceméa développent un travail d’accompagnement des acteurs et des territoires sur l’ensemble de la Basse-Normandie. Les Ceméa assurent la coordination départementale des PEL/ PESL dans la Manche, soutiennent la création et la mise en œuvre des PEL (projets éducatifs locaux) dans l’Orne, agissent au sein d’un collectif au service d’une démarche qualité des ACM (accueils collectifs de mineurs) et dans une perspective d’impulser la mise en place de PEL dans le département du Calvados. Les Ceméa amplifient peu à peu leurs actions dans et autour de l’école. Est développée l’ingénierie de formations courtes afin de répondre aux attentes de formation continue des acteurs en lien avec leurs réalités territoriales. Ces différentes expériences éducatives permettent de développer un véritable maillage territorial au service des acteurs et des territoires. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE ■ Agir auprès des publics dans et autour de l’école Ces actions concernent 6 grands enjeux de société : l’éducation critique aux médias, l’engagement citoyen et les valeurs de la République ; les parcours artistiques et culturels ; la mobilité pour construire apprentissages et solidarités ; l’ambition de la réussite éducative pour tous et toutes ; les questions de mixité et de genre ; l’éducatif, un impératif du développement durable. Au total plus de 37 000 jeunes ont bénéficié d’une action en lien avec ces enjeux dispensées par la majorité des Associations territoriales : Alsace, Aquitaine, Auvergne, Basse-Normandie, Bourgogne, Bretagne, Centre, Champagne-Ardenne, Franche Comté, Guadeloupe, Guyane, Haute Normandie, Ile de France, Languedoc Roussillon, La Réunion, Limousin, Lorraine, Martinique, Mayotte, Nord Pas De Calais, Paca, Pays de La Loire, Picardie, Poitou-Charentes, Rhône-Alpes. ■ L’éducation critique aux médias, l’engagement citoyen et les valeurs de la République continuent à être sources de mobilisation au sein des établissements scolaire mais aussi sur des temps périscolaires. Actions nécessaires aussi pour faire vivre la laïcité et la liberté de conscience, elles ont touché plus de 11 000 enfants, jeunes en 2015 (voir également le chapitre p. 53). LAÏCITÉ À L’ÉCOLE Formation de lycéens dans les Deux Sèvres Ce projet s’intitulait « moi et les autres, vivre la laïcité à l’école aujourd’hui ». Il s’est déroulé le 8 décembre 2015 à Pompaire et à la salle des Loges de Parthenay en présence de 265 écoliers et 22 lycéens. Il est né après les événements de janvier 2015 et dans le cadre de la mobilisation de l’école pour les valeurs de la République. Ce projet s’appuie sur le Patronage Laïque de Parthenay qui a proposé aux établissements publics de la ville une journée d’actions concrètes sur ce thème. L’objectif initial de cette journée était de créer une rencontre intergénérationnelle entre des élèves de cycle 3 et des lycéens. Les Ceméa de Poitou Charentes ont été sollicités pour préparer les lycéens à animer des ateliers auprès d’écoliers. Ils sont intervenus huit fois auprès des élus au Conseil de Vie Lycéenne. Il a fallu élaborer une base commune autour de la notion de laïcité, apporter des supports d’ateliers adaptés aux élèves de 8-10 ans, puis accompagner les lycéens à la préparation de ces ateliers. La réussite de ce projet et le bilan positif qu’il en ressort, amènent les Ceméa à réitérer l’expérience l’année prochaine, autour de la lutte contre le harcèlement à partir de jeux dramatiques. ■ Les parcours artistiques et culturels inscrits dans l’esprit de la Refondation de l’école trouvent une déclinaison possible dans les nombreuses actions proposées par les Ceméa notamment toutes celles qui relèvent de l’accompagnement de jeunes spectateur.rice.s dans des festivals (voir également le chapitre p. 45). En 2015, ce sont 12 000 enfants, jeunes qui ont bénéficié d’une action qui soutient ou permet de développer les parcours artistiques et culturels. Les Échos du Festival européen du film d’éducation en Aquitaine Les Échos du Festival européen du film d’éducation en Aquitaine se déclinent encore cette année en 2015, en deux éditions : une semaine en mars en Aquitaine Nord, une semaine en novembre en Aquitaine Sud. - En Aquitaine Nord, le partenariat avec la Mairie de Lormont permet aux Ceméa d’Aquitaine d’installer durablement cet événement dans le temps, et ce au Pôle Culturel et Sportif du Bois Fleuri. /NTÏTÏACCUEILLISSURCETTEÏDITIONDESADOLESCENTESDEL%0)$%#3!0RADO02)#ONDORCETJEUNESDESENFANTS des écoles primaires (80 enfants), des professionnel.le.s animation/social/médical (20 personnes), des collégiens.ne.s (50 jeunes), des professionnel.le.s de la Petite Enfance (35 personnes), et lors d’une intervention à l’ESPE, des futur.e.s enseignant.e.s et CPE (20 personnes), et ce sur différentes séances et programmations adaptées à chaque public. - En Aquitaine Sud, les Ceméa sont intervenus avec le soutien de la Mairie de Mouguerre lors de deux séances : la première à destination des pré-ado/ado des structures du territoire (22 jeunes), la deuxième destinée à un public mixte parents-enfants faisant suite à un travail préparatoire avec les enfants qui ont choisis le film qu’ils souhaitaient partager avec leur famille (40 personnes). Les Ceméa ont pu également sur cette édition entamer un nouveau partenariat avec la Médiathèque de Biarritz où a été programmée une séance à destination du public habituel de la médiathèque (30 personnes). Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 29 30 ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE ■ La mobilité pour construire apprentissages et solidarités Former des jeunes à la mobilité, c’est leur donner l’occasion de mieux connaître l’autre mais aussi de mieux se connaître soi-même. Forts de leurs expériences dans le cadre du dispositif Comenius mobilité individuelle aujourd’hui terminé, les Ceméa continuent à intervenir dans des actions de mobilité et notamment à accompagner les jeunes au départ à l’étranger. Des rencontres institutionnelles avec les Dareic, référent.e.s académiques des politiques éducatives à l’étranger, permettent de faire émerger de nouvelles perspectives notamment en ESPE. ■ L’ambition de la réussite éducative pour tous et toutes La lutte contre l’inégalité des chances et toutes les formes de décrochage est un axe fort du projet des Ceméa. Que ce soit sous forme de colloques, de coordination ou d’animation d’écoles de le 2ème chance, d’école de quartiers pour élèves ayant abandonné le chemin de l’école, de dispositifs d’insertion en lien avec l’école, de dispositifs relais ou dans l’accompagnement à la scolarité, les interventions visent à réduire non seulement les échecs ou les sentiments d’échec mais aussi contribuer modestement à limiter les inégalités sociales dont nous savons combien elles sont liées aux inégalités scolaires... ■ Les questions de mixité et de genre Parmi les grands enjeux de la société, l’égalité entre femmes et hommes, filles et garçons, en reste un fondamental. Liée également à la laïcité et au vivre ensemble, elle passe par l’éducation et un travail sur ses propres représentations. 5 100 jeunes ont été concernés par une action autour de ces questions. Un dispositif expérimental « école de Quartier » en Guadeloupe Dispositif pluriannuel de remobilisation éducative (2014-2017), le projet « École de quartier » est une structure de petite taille d’accueil et de remobilisation des décrocheurs scolaires, de jeunes totalement déscolarisés et sans diplôme, en difficulté sociale, sous-main de justice ou non. Les activités éducatives et les apprentissages organisés y sont envisagés comme des leviers de remobilisation éducative et socio culturelle, de prévention du basculement vers la délinquance et de lutte contre la récidive ; elles ont pour finalité l’insertion sociale et professionnelle des jeunes. Le fonctionnement de l’école de quartier repose sur une équipe éducative volontaire et cohérente au service du projet pédagogique et sur une démarche d’éducation globale. Objectifs de l’action La finalité de ce projet est de contribuer au traitement du décrochage scolaire et du processus de déscolarisation et à constituer une dynamique de « parcours » ou de prise en charge global situant l’ensemble des partenaires institutionnels et opérationnels, à différents moments et niveaux de la prise en charge, en faveur d’un repérage, un tutorat et un suivi, et une orientation renforcée et optimale des jeunes. ,ESPUBLICSCONCERNÏSSONTLESJEUNESDEËANSDÏCROCHEURSSCOLAIRESDÏMOBILISÏSETVOLONTAIRESËUNEREMOBILISAtion, et les acteurs éducatifs (animateurs du dispositif, acteurs directs de l’expérimentation). Au total, 25 jeunes ont été accueillis de décembre 2014 à juin et 30 jeunes de septembre 2015 à juin 2015. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE Activités « dans et autour de l’école » en Polynésie s,EDISPOSITIFi/BJECTIF2ÏUSSITE3COLAIREw Pour la 3ème année, les Ceméa de Polynésie participent à ce dispositif ORS mis en place par le Ministère de l’Éducation. L’an passé les Ceméa avaient travaillé avec deux écoles : celles de PlNAI et de VAL FAUTAUA, cette année 2015, une école supplémentaire, celle de AMATAHIAPO, est entrée dans le projet. Au total, 15 classes soit 358 enfants ont bénéficié du dispositif du Cours préparatoire au Cours Moyen 2ème année. 22 ateliers différents ont été proposés, encadrés par une vingtaine d’animateurs et 8 intervenants extérieurs. La fréquence est de 3 heures par semaine, sur des créneaux horaires différents, sur le temps scolaire. Le taux d’assiduité des enfants est autour de 97%. L’équipe d’intervenants a le souci d’offrir un large panel d’activités culturelles, artistiques, scientifiques et sportives aux élèves ainsi que de contribuer avec l’équipe enseignante à l’ouverture de l’école aux parents. s,EDISPOSITIFi!CCOMPAGNEMENTËLASCOLARITÏw $EUXPÏRIODESONTVUSAMISEENPLACEDEJANVIERËMAIETDOCTOBREËDÏCEMBREENFANTSENONTBÏNÏlCIÏAVECUNEBONNE assiduité (83%). La finalité est de permettre à l’enfant d’être acteur de ses apprentissages en le conduisant vers une autonomie dans son travail personnel, un épanouissement dans son développement, une implication des parents dans le suivi éducatif de leur enfant. Pour ceci, le dispositif est articulé autour du métier de l’élève qui se compose de trois grands critères : les savoirs, le savoir-être et le savoir-faire. Trois temps d’interventions s’inscrivent dans une séance de 75 minutes : - L’accueil des élèves (temps d’échanges, goûter, afin de connaître leur humeur et leur état d’esprit). Prise de contact. - Le suivi personnalisé des élèves dont ils ont la responsabilité : aide aux leçons, apprentissage d’une méthodologie, pour l’organisation de leur travail personnel. - Des activités ludo-éducatives favorisant l’épanouissement de l’élève. s,EDISPOSITIFi0ROJETPERSONNALISÏDERÏUSSITEÏDUCATIVEw ,E0ROJETPERSONNALISÏDERÏUSSITEÏDUCATIVECONSISTEËMETTREENPLACEDESATELIERSDESTINÏSËENFANTSIDENTIlÏSPARLÏQUIPEÏDUcative en situation de difficulté scolaire. Une trentaine d’enfants (du CP au CM2) sont présents et assidus à ces séances hors temps scolaire. L’équipe d’intervenants a proposé 3 ateliers qui ont permis à l’enfant de se réconcilier avec l’école : autour de la lecture et l’expression (animation autour du livre, jeux, saynètes, découverte de contes et légendes...) ; des jeux d’Échecs ; de la culture artistique (fabrication d’objets traditionnels, initiation et approfondissement à la danse traditionnelle...). s,E0ROGRAMMEDES,OISIRS²DUCATIFSEN)NTERNAT Pour la neuvième année consécutive, l’Association des Ceméa de Polynésie a organisé des séjours de vacances dans le cadre de ce programme du Ministère de l’Éducation. Il permet aux jeunes internes, au cours des trois périodes de courtes vacances de bénéficier de vacances éducatives et dépaysantes. Sept centres ont profité à 311 jeunes, encadrés par environ 80 adultes (équipes d’animation, de direction et de service) La recherche de sites variés est une constante pour toujours dépayser les enfants. La particularité de MANIHI est DÐTREUN'/$QUIACCUEILLELESCOLLÏGIENSDELAÒMEËLAÒME%NSUITEILSPARTENTSUR2ANGIROAPOURACHEVERLEURSCOLARITÏJUSQUEN 3ème. Aussi l’équipe des Ceméa a voulu en quelque sorte, les préparer pour leur futur PLEI à la réalité d’un camp en pleine nature. ÉDUCATION À LA CITOYENNETÉ Lutter contre les discriminations, à l’EREA à Besançon Les Ceméa de Franche-Comté ont commencé à l’automne 2015, un projet de sept mois de lutte contre les discriminations de sexe et discriminations racistes à l’EREA (Besançon). Historiquement établissement de garçons, l’EREA (Etablissement régional de l’enseignement adapté) accueille depuis six ans, des filles en externat et en internat. Or, ce changement bouleverse des habitudes, des acquis et confronte l’équipe éducative à des comportements et des réflexions sexistes et racistes entre les élèves. Quelques enseignantes et enseignants de l’établissement ont souhaité engager un travail sur ces sujets. Après plusieurs rencontres, les Ceméa ont construit un projet sur plusieurs mois avec tous les élèves et les professeurs, sur les représentations, les stéréotypes, les préjugés pour apprendre à les questionner et les dépasser. Le projet concerne les 80 élèves de l’établissement, il est encadré par les Ceméa et une équipe de professeurs référents. Il comporte les phases suivantes, un lancement, des sensibilisations dans les classes, une mise en projet collectif, une valorisation et une évaluation. Le projet a reçu le prix régional de la solidarité décerné par le Fond MAIF pour l’Éducation. Cette expérience aura une place de choix dans le dialogue de partenariat avec l’Éducation nationale en juin 2016. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 31 32 ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE Pourquoi sortir de la classe ? ■ L’éducatif, un impératif du développement durable Les Ceméa soutiennent depuis toujours que les classes de découverte sont un outil indispensable de découvertes de l’environnement, de découvertes de l’autre autant que de soi, du vivre ensemble, d’apprentissage et d’autonomisation. Les classes de découverte connaissent aujourd’hui de nombreuses difficultés. Les Ceméa en collaboration avec la fédération Nationale des Pep ont élaboré en décembre 2015 un protocole d’action pour initier un regroupement d’acteurs citoyens, associatifs, syndicaux, militants investis au service de valeurs communes, telles que la solidarité et la laïcité mais aussi d’ambitions communes visant la transformation sociale comme l’émancipation. Cet acte fondateur est un protocole d’action qui engage chaque signataire à s’investir, à promouvoir et à travailler au développement de classes de découverte, comme espaces éducatifs indispensables dans le cadre des parcours scolaires, éducatifs et citoyens des enfants et des jeunes, auprès des enseignants, des associations (d’élus…), des collectivités, des parents… Pour découvrir des activités humaines, des métiers, des modes de vie et des ressources naturelles. Pour construire un patrimoine commun de proximité qui se nourrit des recherches autant que des productions et des créations réalisées par les enfants dans tous les domaines. Pour offrir à l’enfant des situations de confrontation avec ses représentations sur son environnement proche. Pour devenir explorateur de son milieu et être capable d’observer, d’analyser, de comparer, de protéger… Il se découvre chercheur aussi bien en géographie, qu’en histoire ou en arts. Pour mobiliser ses savoirs, ses connaissances, ses savoir faire et savoir être dans des situations non scolaires au service de ses recherches et de ses découvertes du monde. Pour offrir à tous les enfants, et particulièrement à ceux qui en sont le plus éloignés, l’accès aux éléments de culture qu’ils n’auraient pas rencontrés et que d’autres reçoivent dans le cadre familial ou associatif. Formation citoyenne dans le cadre de la COP 21 En 2015, les Ceméa Ile-de-France se sont engagés avec l’Association nationale sur un projet de lycéen.e.s web journalistes durant la COP21. Ce projet a proposé de construire un cadre de travail et d’accompagnement des jeunes qui a inclu des objectifs de sensibilisation aux enjeux de l’environnement et des bouleversements climatiques, d’expression citoyenne et de formation critique aux médias et à l’information. Un groupe de lycéen.e.s a été invité à réaliser un média en ligne consacré à la COP21, à l’agenda des solutions et à ses enjeux. Par leur mission journalistique, les lycéen.e.s ont animé ce site qui avait pour objet d’être à la fois un espace de publication de leurs reportages, un espace de partage des travaux et d’expression d’autres lycéen.e.s de différentes régions du monde et une base de ressources sur la thématique des changements climatiques et de la sauvegarde de la planète. Deux sessions d’intervention ont ainsi eu lieu au lycée du Bourget : au premier semestre, en accompagnement des jeunes Web journalistes de la COP 21 lors DELAJOURNÏEINTERNATIONALEDUCLIMATDU-AI%NSUITEDESEPTEMBREË décembre 2015, une intervention de la chargée de mission école en collaboration avec le CLEMI, pour finaliser la création et l’animation du média des lycéen.e.s, à savoir un site web. Ce sont 44 jeunes qui ont été accompagnés lors de cette formation. Ce projet a reçu le soutien du Ministère de l’Écologie et le label COP21. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 Catherine Chabrun, enseignante Vers l’Éducation Nouvelle N°559 – juillet 2015 e ir a t n lo o v t n e m e g a g L’animation, en lle e n n io s s e f o r p n io t c a et ire ducation É l’ e d rs u te a im n a s Former de popula Plus de 200 congressistes ont assisté à la conférence sur les temps libérés lors du congrès des Ceméa à Grenoble. Conférence qui a confirmé ce que les Ceméa pensaient déjà quant à l’évolution des séjours de vacances. Une place de plus en plus importante pour les sociétés privées et le secteur marchand, une diminution de la fréquentation et du nombre de jours des séjours. Cela ne peut que renforcer la pertinence du projet des Ceméa pour la promotion de vacances émancipatrices ; le droit aux vacances et aux loisirs pour tous est toujours d’actualité. En 2015 la question de la défense, de la valorisation des vacances et des loisirs reste donc difficile. Dans une société où les seules préoccupations sont l’emploi et la sécurité, revendiquer des vacances et des loisirs émancipateurs pour tous est inaudible pour beaucoup. Et pourtant cette question est encore une fois centrale dans la lutte contre l’exclusion, contre les extrémismes et pour la mixité, le vivre et faire ensemble. Car la première des sécurités, ce sont les droits dont celui d’une éducation, formelle et informelle. Comment parler de volontariat et d’engagement des jeunes dans les vacances et les loisirs, dans une société où l’on ne parle plus que de sécurité, de travail et de précarité ? C’est dans ce sens que les Ceméa ont poursuivi leur engagement dans le projet de la JPA en 2015. Comme chaque année les Ceméa participent au bureau national, aux groupes de travail sur la charte handicap, au groupe juridique… Les Ceméa se sont activement mobilisés dans l’organisation et l’animation d’une journée d’étude sur la mixité dans les Accueils Collectifs de Mineurs. Ce travail se poursuivra en 2016 par des journées décentralisées en régions. La réforme des rythmes a continué à fortement impacter le secteur animation en 2015 avec la mise en place et la généralisation des PEdT. Les Ceméa continuent de revendiquer une place pour le départ (séjours, mini-camps, classes de découvertes) dans les PEdT, des temps de vacances et de loisirs non liés à la seule réussite scolaire ou au périscolaire, mais articulés à la réussite éducative, dans un réel lien famille, école, vacances, loisirs. Enclenchée en 2014, le rapport de la Mission d’Évaluation des Politiques Publiques (MEPP) a préconisé une réforme de la politique de formation et de certification du ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. Celle-ci a débuté en 2015 pour une mise en application en 2016. Ces travaux ont permis aux Ceméa de porter quelques combats politiques et pédagogiques. Les mobilités des stagiaires dans le cadre des formations européennes se développent. De plus en plus de stagiaires ont accès à ce dispositif européen. 34 L’ANIMATION, ENGAGEMENT VOLONTAIRE ET ACTION PROFESSIONNELLE ■ L’animation volontaire, un engagement citoyen pour de nombreux jeunes En 2015, le combat des Ceméa pour la reconnaissance du volontariat dans l’animation n’a toujours pas abouti. On ne peut que regretter l’absence d’un choix politique clair pour la reconnaissance du volontariat de l’animation à côté des politiques d’engagement du type service civique. Absence de choix encore plus incompréhensible lorsqu’on sait que plus de 100 000 jeunes volontaires à l’animation s’engagent chaque année dans l’encadrement des accueils collectifs de mineurs, ce qui représente un nombre non négligeable au regard d’autres dispositifs ! Concernant le dispositif BAFA et BAFD de formation à l’animation volontaire, celuici porte en lui une ambition vers des jeunes, acteurs, contributeurs à la mise en œuvre de vacances et de loisirs collectifs pour d’autres jeunes, plus jeunes. Les Ceméa continuent de voir ce dispositif comme un véritable levier de transformation sociale par la formation d’une partie de la jeunesse à l’engagement dans une formation citoyenne, solidaire et d’intérêt général. Résolument, les Ceméa continuent de vouloir développer cette activité de formation et d’accompagnement des volontaires. Car cet engagement est politique, éminemment émancipateur pour les personnes, et participe encore aujourd’hui concrètement d’une politique ambitieuse pour la jeunesse tant au niveau national qu’européen. L’ANIMATION VOLONTAIRE EN CHIFFRES Plus de 20300 animateurs et directeurs formés à l’animation volontaire En 2015, les Ceméa ont accueillis 20 368 stagiaires dans les dispositifs de formation à l’animation volontaire BAFA/BAFD. Ces formations sont encadrées par les membres actifs des Ceméa, militants de l’Éducation nouvelle, lors de sessions de formation en internat ou en demi-pension. Ces stages sont des lieux de mise en pratique de l’Éducation nouvelle qui permettent d’accompagner de nombreux jeunes adultes à prendre des responsabilités dans l’encadrement d’enfants et de jeunes dans les accueils collectifs de mineurs (ACM). Les sessions de formation se déroulent sur l’ensemble du territoire français de métropole et d’outre-mer ainsi qu’en Europe pour les stages d’approfondissement BAFA « séjours à l’étranger et rencontres interculturelles ». Pour la formation des animateurs, les Ceméa ont accueilli 10 520 stagiaires en formation générale BAFA lors de 443 stages, ce qui représente 81 093 journées stagiaires. Les stages d’approfondissements BAFA ont quant à eux, accueilli 7 618 stagiaires lors de 482 stages pour un volume de 46 617 journées stagiaires. La formation des directeurs au BAFD a quant à elle, accueilli 1 261 stagiaires en formation générale lors de 91 stages et 969 stagiaires en session de perfectionnement dans 74 stages. Cela correspond respectivement à 11 374 et 5 962 journées stagiaires. SAP, le service d’aide au placement des Ceméa Le service d’aide au placement, outil qui permet d’accompagner les stagiaires dans la recherche de stages pratiques ou de poste, permet de mettre en relation par le biais d’un site internet dédié, les propositions de postes d’organisateurs et les stagiaires. Il est un des moyens d’accompagnement mis à disposition des stagiaires ayant suivi leur formation avec les Ceméa. Il représente un des engagements qualité des Ceméa dans la mise en œuvre des formations à l’animation volontaire. C’est aussi un outil opérationnel qui permet de mettre en acte le critère d’accompagnement des stagiaires décliné dans l’habilitation nationale des Ceméa à dispenser les formations BAFA/BAFD. En 2015, le site SAP a accueilli 2 682 animateurs et directeurs stagiaires en recherche de stages pratiques, 141 organisateurs ont été agréés et ont déposés 391 offres représentant 2 333 postes d’animateur ou de directeurs à pourvoir. tétière ALSACE BAFA 2016 BAFD 2016 Diriger un accueil collectif de mineurs Se former pour prendre en charge des enfants et des jeunes en accueils collectifs de mineurs Se former à conduire un projet pédagogique Se former à prendre des responsabilités S’inscrire en ligne : www.cemea-formation.com ALSACE Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 S’inscrire en ligne : www.cemea-formation.com L’ANIMATION, ENGAGEMENT VOLONTAIRE ET ACTION PROFESSIONNELLE LES CEMÉA, ORGANISATEURS Les accueils collectifs de mineurs en Polynésie En 2015, cinq centres de vacances ont été organisés par les Ceméa de Polynésie touchant 494 enfants et adolescents encadrés par des équipes qualifiées et motivées, deux camps d’adolescents et trois centres de loisirs sans hébergement. Deux CLSH ont été organisés dans la commune de FAAA dans lesquels plus de 300 enfants (dont 200 issus des quartiers classés prioritaires) ont ainsi pu vivre des vacances éducatives différentes de leur quotidien. Le partenariat avec le Contrat de ville s’est poursuivi dans la continuité de l’année précédente, 17 animateurs formés par les Ceméa et issus de la commune se sont intégrés aux équipes comme convenu. Un CLSH sur l’atoll de MANIHI, inscrit dans le dispositif d’obtention du BAFA, a été ouvert pour permettre aux stagiaires formés en février d’accomplir leur stage pratique. Il a accueilli une cinquantaine d’enfants. Pour les camps d’adolescents à MOOREA, plus d’une cinquantaine de jeunes se sont embarqués pour l’île sœur. Deux moments forts du centre cette année : - La rencontre avec un camp d’ados de France, basée sur des échanges culturels. - Le mini-camp au lycée agricole d’OPUNOHU, qui a permis d’orienter les activités vers un retour à la nature et une certaine authenticité dans les loisirs, en rupture avec la société de consommation dans laquelle baignent les jeunes. A cet effet, plusieurs randonnées ont été organisées pour découvrir MOOREA différemment : « le sentier des ancêtres, les trois pinus ». Tous ces séjours sont de véritables aventures humaines et pédagogiques, à travers des activités ludiques manuelles, sportives, de découverte et d’expression. C’est bien par ces expériences de vie collective, que les Ceméa assurent le mieux leur mission d’éducation populaire. La qualité du vivre ensemble dans les moments au quotidien, des relations nouées entre enfants et avec l’encadrement permet un progrès chez chacun et participe beaucoup à la construction de la confiance et l’estime de soi. La création d’un statut du volontariat dans l’animation en Accueils collectifs de mineurs Le volontariat de l’animation, reconnu par un statut spécifique, permettrait la mise en oeuvre et la valorisation d’un double processus éducatif, l’éducation des enfants dont les jeunes animateurs ont la responsabilité dans les ACM, et leur propre formation citoyenne dans ce cadre particulier. Ce volontariat contribue au départ en vacances des enfants et des jeunes. Ce volontariat inscrit l’engagement du jeune dans une action d’intérêt général, porteuse des valeurs de la République et au cœur des difficultés actuelles du vivre ensemble. Ce volontariat, reconnu et valorisé par un statut spécifique se traduirait par : - Une charte nationale du volontariat de l’animation qui déterminerait les droits et les devoirs des volontaires et des organisateurs d’ACM qui les accueillent. - Une formation assurée et prise en charge, dans le cadre d’un dispositif spécifique, comme le BAFA et le BAFD. - Un volontariat indemnisé, contribuant fortement à favoriser l’accessibilité pour le plus grand nombre à ce volontariat. - Un accès réservé aux organisateurs d’ACM sans but lucratif. - Une protection sociale et des droits à la retraite doivent être mis en place et pris en charge par l’État. Laurent Michel Vers l’Éducation Nouvelle n°558 – Avril 2015 Les objectifs de la formation BAFA Préparer l’animateur à exercer les fonctions suivantes - Assurer la sécurité physique et morale des mineurs et en particulier les sensibiliser, dans le cadre de la mise en œuvre d’un projet pédagogique, aux risques liés, selon les circonstances aux conduites addictives ou aux comportements, notamment ceux liés à la sexualité ; - participer à l’accueil, à la communication et au développement des relations entre les différents acteurs ; - participer, au sein d’une équipe, à la mise en œuvre d’un projet pédagogique en cohérence avec le projet éducatif dans le respect du cadre réglementaire des accueils collectifs de mineurs ; - encadrer et animer la vie quotidienne et les activités ; - accompagner les mineurs dans la réalisation de leurs projets. Accompagner l’animateur vers le développement d’aptitudes lui permettant - de transmettre et de faire partager les valeurs de la République, notamment la laïcité ; - de situer son engagement dans le contexte social, culturel et éducatif ; - de construire une relation de qualité avec les membres de l’équipe pédagogique et les mineurs, qu’elle soit individuelle ou collective, et de veiller notamment à prévenir toute forme de discrimination ; - d’apporter, le cas échéant, une réponse adaptée aux situations auxquelles les mineurs sont confrontés. Arrêté du 15 juillet 2015 - Art. 9. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 35 36 L’ANIMATION, ENGAGEMENT VOLONTAIRE ET ACTION PROFESSIONNELLE ■ 2015, un partenariat durable avec la CNAF L’année 2015 est la deuxième année de la convention pluriannuelle 2014-2017. Convention portant sur deux axes. Axe 1 Agir pour la qualité éducative des ACM auprès de publics spécifiques sEn direction des publics accueillis Les jeunes enfants. Il s’agit de la tranche d’âge 2/6 ans. Elle correspond aux jeunes enfants accueillis sous différentes formes d’accueil de loisirs et en accueil collectif avec hébergement. En 2015, les Ceméa ont continué le travail engagé en 2014 dans le cadre d’un travail de transversalité entre le secteur animation et la mission « jeunes enfants », inscrit dans le projet national des Ceméa. Comme en 2014, a été maintenue en 2015, une importante offre de formation d’approfondissement BAFA Jeunes enfants, sur l’ensemble du territoire. En 2015, ont été organisés deux séminaires sur les questions relatives aux jeunes enfants, un autour de l’activité des jeunes enfants et l’autre sur les jeux symboliques et les jeunes enfants. Par ailleurs l’axe de formation des formateurs s’est poursuivi ; en 2015 s’est déroulé un stage de formation de formateurs. En 2015, l’innovation principale a consisté en une expérimentation : l’organisation d’un espace d’accueil parents enfants, aménagé pour recevoir les parents et leurs enfants (de 1 à 3 ans) pendant le congrès national des Ceméa dans des conditions respectueuses des valeurs de l’Éducation nouvelle. Les enfants porteurs de handicap. Les Ceméa se sont engagés pour rendre plus effectif le droit aux vacances pour les enfants et les jeunes porteurs de handicap. A ce titre, ils ont participé aux travaux du comité de suivi de la charte « Handicap vacances et loisirs non spécialisés » avec la JPA. Le groupe national « Accueillir la différence » a finalisé ses travaux d’actualisation d’outils de formation, nécessaires à la formation des militants. Il s’est impliqué dans l’accueil des personnes porteuses de handicap lors du congrès de Grenoble. Les relations et le partenariat avec des organisations d’Éducation populaire organisant les différents types de vacances et de loisirs collectifs mettant en œuvre l’inclusion de ces publics, ont été maintenus, c’est dans ce cadre que quelques expérimentations ont été conduites dans des ACM, visant notamment à travailler les conditions d’accueil sur un même centre, de séjours d’enfants et de séjours adaptés. Comme pour les jeunes enfants, les Ceméa ont maintenu en 2015 une offre de formation BAFA approfondissement « accueil de publics porteurs de handicap » sur tout le territoire. En direction des jeunes animateurs et directeurs volontaires La reconnaissance de l’engagement des jeunes par un statut du volontariat. La reconnaissance de cet engagement au niveau français et européen passe par la création d’un statut du volontariat dans l’animation, les Ceméa n’ont pas changé de position là-dessus. C’est pourquoi le travail et la contribution au sein de collectifs, de plateformes (Solidar, Eucis Lll) et en lien direct avec la Commission européenne et le Conseil de l’Europe ont été poursuivis. Il y a en effet toujours autant de convergences sur la promotion de cet engagement avec les partenaires européens. En 2015, les Ceméa ont travaillé en commission nationale à la valorisation du projet de loi sur le volontariat de l’animation Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 déposé en juillet par un collectif de députés. Ce lobbying s’est effectué en continuité de la participation à diverses auditions fin 2014 et en 2015 sur la Loi ESS (Économie Sociale et Solidaire), notamment la simplification de la vie associative, ou l’engagement jeunesse. En 2015, les Ceméa ont continué à participer activement à la plateforme pour la création d’un statut de l’animateur volontaire piloté par la JPA et ses déclinaisons dans les comités départementaux. Le sens des formations à l’animation volontaire En 2015, les Ceméa ont maintenu leur engagement politique et pédagogique sur ce dispositif de formations et y ont porté le sens spécifique de cette formation éducative et citoyenne, auprès de la tutelle, des organisateurs et des publics accueillis en formation. Cet engagement s’est poursuivi sur les différents axes proposés tant au plan quantitatif pour le nombre de personnes accueillies en formation, que sur le plan pédagogique et politique en direction des militants formateurs, des partenaires institutionnels, locaux et nationaux. Cette orientation demande un effort important afin de former tous les militants formateurs, salariés ou volontaires, soit environ 1 300 personnes. s En renforçant les compétences des militants En 2015 les Ceméa ont continué de mettre en place un dispositif de formation des militants permanents et non permanents. Cette question reste une priorité pour les Ceméa. Le plan de formation 2015 a concerné 371 militants lors de 19 stages de formation sur des sujets et activités très variés : contes et livres jeunesse, expression, écriture, éducation à l’environnement, genre/égalité, chants et activités musicales, haute montagne, etc. s %N DÏVELOPPANT LA PRODUCTION DOUTILS PÏDAGOGIQUES ET DE publications En 2015, après les attentats de janvier, les Ceméa ont initié en partenariat avec la Ligue de l’enseignement et les Francas, deux chantiers pédagogiques innovants, qui trouveront une réalisation concrète en 2016 : un Mooc (Massive Open Online Courses) sur la laïcité prolongement de la réactualisation du site « la Laïcité à l’usage des éducateurs » et des parcours de formation Citoyenneté et numérique, dans le cadre du projet « Déclics numériques ». En 2014, un travail de réalisation de 4 numéros dans la collection « Textes de références » avait été initié. Il s’est poursuivi en 2015 et a abouti à la parution de 4 nouveaux numéros tirés à 2 000 exemplaires chacun : Activités physiques et jeux ; Activités manuelles ; Activités milieu et environnement ; Expression et activités artistiques. Les revues « les Cahiers de l’animation » et « Vers l’Education Nouvelle » restent un des supports essentiels pour la diffusion des pratiques et des conceptions éducatives et pédagogiques des Ceméa (voir la partie « Les publications pour diffusion les idées de l’Éducation nouvelle » de ce rapport d’activité page 89). L’ANIMATION, ENGAGEMENT VOLONTAIRE ET ACTION PROFESSIONNELLE Axe 2 Agir pour la qualité des ACM dans le cadre de la réforme des rythmes éducatifs s!CCOMPAGNEMENTDESCOLLECTIVITÏS Cet axe de travail a été coordonné au plan national par un groupe de pilotage réunissant les différents secteurs concernés des Ceméa, Animation et Ecole en particulier. Ce sont ensuite les Associations territoriales qui ont mis en œuvre cette politique dans les territoires. Tous les points prévus ont été mis au travail : l’aide au montage de projets éducatifs, l’accompagnement des collectivités, la mobilisation des différents acteurs éducatifs et l’association des familles, la formation des acteurs en pluri disciplinarité. Dans le cadre d’accompagnement des PEdT, les Ceméa sont intervenus en continuité du travail enclenché en 2014, affinant plus avant le travail sur les projets éducatifs de territoire. Ceci correspond à 329 actions en 2015 (245 actions en 2014), pour un chiffre en moyenne de 5 000 participants. s%XPÏRIMENTATIONS Comme chaque année, de nombreuses initiatives ont été prises dans les territoires pour accompagner les collectivités dans l’élaboration des projets éducatifs territoriaux, pour la formation pluri acteurs, animateurs / enseignants / intervenants potentiels. Lors du congrès, dans le cadre de la valorisation de 100 projets d’Éducation nouvelle, ont été présentés, 14 projets, relevant de la thématique « Projets éducatifs pour la réussite scolaire », 6 projets sur « L’éducation à la parentalité » et 12 projets sur la « Coopération territoires, publics, partenariat ». Ces projets au-delà d’une présentation étaient analysés collectivement en vue d’un essaimage potentiel dans le réseau. C’est dans cet esprit aussi qu’ont été développés les outils spécifiques à l’accompagnement des classes de découverte et la formation des acteurs, dans une logique connexe à ces enjeux. s&ORMATIONINITIALEETCONTINUEDESANIMATEURS Suite au chantier débuté en 2014 sur le recensement des offres en Formation Professionnelle Continue (FPC), le travail a abouti en 2015 à la parution d’un catalogue national de ces formations 2016, actuellement diffusé sous forme de catalogue et disponible dans une version interactive en ligne sur le site des Ceméa. Se former à devenir formateur… Aujourd’hui, en animation volontaire, les équipes d’encadrement des actions cooptent des stagiaires qui souhaitent s’engager dans l’association Ceméa. Cette rencontre et cette invitation d’une équipe sont le mode principal d’entrée dans l’association. Les personnes cooptées sont invitées à participer à une première rencontre, appelée « l’accueil des nouveaux formateurs » qui a lieu quelques jours après la fin des stages en parallèle de la réunion du bilan des équipes. La notion d’accueil est fondamentale aux Ceméa, il est donc important pour ce premier temps échange autour du statut et de la fonction de formateur.trice que les personnes se sentent « accueillies ». Rencontrer au cours de cette première soirée un formateur de l’équipe « cooptante » venu au bilan des équipes, renforce un premier point d’accroche avec l’association. Afin de poursuivre le processus de formation, le secteur Animation Volontaire propose, chaque année, deux weekends de formation. Ces rencontres sont l’occasion de réfléchir aux pratiques de formations - Quelle posture, quel positionnement adopter ? – et de maîtriser davantage de compétences techniques d’activité. Echanger sur ses pratiques rend possible la construction collective de repères, de compétences et de moyen d’agir face à une société et plus particulièrement à des accueils collectifs de mineurs qui ne cessent d’évoluer. Partager repères, compétences, accepter les débats, permet ensemble de trouver des solutions. C’est un enjeu de ces rendez-vous réguliers. PROJET ÉDUCATIF DE TERRITOIRE Formation des animateurs à Grande Synthe Fin 2014, la commune de Grande-Synthe dans le Nord a lancé un appel d’offre pour former nombre de ses administrés au BAFA et au BAFD, suite aux besoins émergents en lien avec la réforme des rythmes éducatifs et l’accès aux loisirs des jeunes grand-synthois. Les Ceméa Nord-Pas de Calais ont répondu à cet appel et ont été retenus. Deux formations générales BAFA et deux approfondissements BAFA « Animation en Accueil de Loisirs » ont été conduites tout au long de l’année 2015, sur le territoire communal. Une centaine d’agents, de personnels recrutés en dispositif « emplois d’insertion » ou des bénévoles intervenant pour la direction Animation et Loisirs de la Ville, ont ainsi été formés. Une dizaine d’autres a été accueillie sur des formations BAFD que l’association mettait déjà en œuvre. Ces actions de formation ont été construites dans le cadre d’une démarche concertée avec la commune et avec d’autres acteurs éducatifs du territoire - représentant de l’Éducation Nationale, structures de jeunesse associatives - pour tendre au mieux vers une réponse efficiente aux besoins identifiés par les différents acteurs. En plus de correspondre au projet politique de l’association, en s’impliquant dans des projets communaux éducatifs de territoire empreints de co-éducation et d’éducation populaire, cette action a permis aux Ceméa Nord-Pas de Calais d’asseoir son influence sur le territoire des Flandres maritimes. Ce type d’actions, qui se même si multipliées en 2014 et 2015 dans le cadre de cette réforme, a contribué à l’émergence de nouveaux partenariats. Même si cet appel d’offre conjoncturel n’a pas été relancé, Les Ceméa ont été reconnus pour leur implication dans ce type de projet. Aujourd’hui, d’autres actions portées par les Ceméa Nord-Pas de Calais peuvent être envisagées : nouvelles formations à l’Animation volontaire, formations professionnelles continues, accueil de stagiaires en formation professionnelle dans ce secteur. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 37 38 L’ANIMATION, ENGAGEMENT VOLONTAIRE ET ACTION PROFESSIONNELLE Encadrer une colo Ce n’est pas qu’un job d’été. Ceux qui entrent en formation le savent ou le pressentent. Au pire, ils le découvrent. S’occuper d’enfants en collectivité, lors de temps de loisirs et de vacances est une expérience précieuse, parfois déterminante, dans la possibilité ouverte de participer à des activités d’intérêt général, dans la construction du sens collectif. Et il n’y a pas à souligner outrancièrement le caractère éducatif de la mission. Elle l’est de fait. Et le plus souvent dans les situations les moins didactiques. Quand il s’agit d’atteindre l’autonomie dans les gestes élémentaires de la vie quotidienne. Quand il s’agit de prendre une décision collective. Quand il s’agit de gérer un conflit. Quand il s’agit de découvrir l’insoupçonné. « Quand j’serai grande, je veux être heureuse, savoir dessiner un peu, savoir m’servir d’une perceuse, savoir allumer un feu, jouer peut-être du violoncelle, avoir une belle écriture pour écrire des mots rebelles à faire tomber tous les murs », chantait Renaud dans une chanson en forme de manifeste éducatif. À croire que le meilleur de l’Éducation populaire lui avait inspiré ces paroles. Laurent Michel Les Cahiers de l’Animation n°91 – juillet 2015 PRIS SUR LE VIF La médiathèque, lieu de socialisation Il est 10 heures et la médiathèque est encore bien silencieuse. Des poussettes se garent et on commence à entendre des balbutiements. Des bébés à peine réveillés, parfois même endormis arrivent un à un dans la section enfance. Ils ont entre 0 et 3 ans, certains parlent, d’autres font du quatre pattes ou encore des roulades. Pour accueillir les tout-petits, la salle de lecture s’est transformée… Une rencontre, bimensuelle, organisée par la médiathèque, permet de découvrir différemment ce qui est proposé dans la section petite enfance. Pour les bébés, c’est un moment de découverte ou de redécouverte des livres et des histoires mais aussi des formes, des images, des comptines, première découverte du récit. Le livre devient alors le prétexte à la discussion, à la chanson et permet de se familiariser avec la richesse du langage écrit. Cette initiative est aussi l’occasion d’une socialisation avec d’autres enfants, parfois unique lorsque les enfants sont gardés à domicile par l’un des deux parents. Des relations sociales se créent entre adultes et enfants, entre enfants ainsi qu’entre adultes. C’est un lieu transgénérationnel où des enjeux importants se créent pour les acquisitions à venir de l’enfant. Les quatre caractéristiques d’une activité authentique Encore faut-il ne pas confondre activité et agitation, activité et occupation routinière ! Pour éviter de tels contresens, rappelons les quatre caractéristiques d’une activité authentique. Une activité est fonctionnelle : elle fait « travailler » l’intelligence sous toutes ses formes ; elle met en mouvement les fonctions corporelles et mentales en harmonie avec leur stade de développement. Une activité est opératoire ; elle procède à des transformations aussi bien du réel et de son appréhension que dans le fonctionnement même de l’intelligence. Une activité naît d’un intérêt, d’un désir de comprendre le monde et/ou de le transformer. En ce sens, elle est le contraire de l’ennui et d’une simple « occupation » du temps. Elle est vécue par une personne qui inscrit son activité, son action dans son existence même. Une activité est circonscrite dans le temps et dans l’espace ; elle se déroule sur une durée plus ou moins précise, dans un lieu ou un milieu donné et en relation avec lui. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 L’ANIMATION, ENGAGEMENT VOLONTAIRE ET ACTION PROFESSIONNELLE RENFORCER LE PROJET PÉDAGOGIQUE Une expérimentation dans la Manche Quand des militants des Ceméa de Haute-Normandie font le pari de faire vivre les valeurs et les démarches défendues par leur mouvement, cela donne une expérimentation dans la Manche (Gouville sur Mer), dans un centre permanent de la Ligue de l’Enseignement, avec une vingtaine d’animateurs, une équipe de direction composée de trois responsables de stage, pour 120 enfants par semaine. Tout part donc de l’envie de mettre en pratique les aspects défendus dans les stages BAFA et BAFD, d’être cohérents dans le discours face aux futurs animateurs ou directeurs de séjours, de continuer à progresser personnellement et techniquement dans ce milieu inépuisable en situations humaines qu’est l’animation volontaire ! Dans la pratique, c’est prendre le temps de construire le projet pédagogique et d’aménager avec l’équipe en amont, de construire des démarches pédagogiques favorisant l’expression des envies et l’élaboration de projets d’enfants, permettant de prendre le temps d’être en vacances, de faire vivre le collectif sans étouffer les projets individuels ou de petits groupes d’enfants. C’est aussi convaincre les personnels en place à l’année qu’il est possible de faire autrement pour le bien être des enfants, tant dans l’organisation des salles de restauration, dans les horaires de petit-déjeuner, dans la gestion des imprévus. C’est négocier avec les prestataires de services pour que les enfants puissent profiter et non subir des activités imposées dans leur séjour au détriment du repos et des envies. En tant que formateurs, c’est accompagner une équipe, plus ou moins expérimentée, en permettant à chaque animateur de trouver sa place, de continuer à se former, tant dans le travail d’équipe que dans l’organisation de la vie quotidienne et des activités. C’est enfin recréer des liens avec une autre association d’éducation populaire du territoire normand, participer à l’évolution du fonctionnement d’une de ses structures et chercher avec lui une cohérence entre un projet éducatif et des pratiques pédagogiques. L’équipe de direction et d’animation a ainsi été réaffirmée dans ses choix éducatifs et pédagogiques. Les personnes pourront s’appuyer sur cette expérience pour continuer à faire progresser les valeurs de l’Éducation nouvelle dans l’Éducation populaire et l’animation volontaire. Accompagnement de bases de mini-camps et de loisirs, en Pays de Loire Dans le monde des bases de loisirs, nombreux sont les lieux qui appuient leurs communications sur une offre dite de consommation. Que ce soit de la voile, du kayak, de l’escalade, ou du parachute ascensionnel, l’idée est d’attirer les groupes à travers des d’activités toutes plus incroyables les unes que les autres. Il en résulte un programme de vacances préétabli, sur lequel le groupe ne pourra que peu ou pas donner son avis et des journées rythmées par les interventions extérieures. Le rythme des interventions, les contraintes qui en découlent, ne permettent pas la mise en place d’un projet où les journées se construisent selon les envies et projets des enfants. Les Ceméa de Pays de LoireSOUHAITENTSOUTENIRDESALTERNATIVESËCEPHÏNOMÒNE%NILSONTCHOISIDESASSOCIERËLA gestion d’une base de loisirs, en partenariat avec Anim’action et la Métairie d’Ardennes, afin de permettre à des groupes de vivre des vacances à un rythme choisi, de construire les activités en lien avec l’environnement et les envies des enfants. Cette base de loisirs, installée dans un environnement suscitant, regorge de possibilités : sorties en kayak, observations des insectes, création de vivarium, fabrication de cabanes, participation à la traite des chèvres, fabrication de son propre fromage... 'RÉCEËLAPRÏSENCEDUNEPERSONNERESSOURCELES#EMÏAACCOMPAGNENTLESGROUPESDANSLADÏCOUVERTEDESRICHESSESDE l’environnement, du réseau d’agriculteurs locaux, et la mise en place d’activités (kayak, cabanes, atelier bois…). Par sa présence, et ses fonctions, cette personne rend également possible l’échange de savoirs entre équipe d’animation, et la poursuite de la formation de chaque personne présente sur le site. En 2015 les Ceméa ont accompagné 4 bases de loisirs dans la région : la métairie des Ardennes à Sainte-Pazanne (44), la base de Pruille au camping Municipal de Pruille (49), la base de loisirs de Montoir de Bretagne (44), la base de loisirs de du Jardin de la Baronnerie a Bois de Cené (85). #ESACTIONSREPRÏSENTENTJOURNÏESENFANTSSOITUNREMPLISSAGEMOYENDEJOURNÏESPARBASESURSEMAINESDOUVERture, soit une moyenne de 19 enfants par semaine). 0OURLANNÏELES#EMÏASOUHAITENTPOURSUIVRELEDÏVELOPPEMENTDECESBASESDEMINICAMPSAVECLOUVERTUREDUNE nouvelle base de loisirs, et un objectifs de doubler le nombre de journées enfants. Il s’agit également de mettre au travail avec d’autres organisateurs de bases de mini-camps l’élaboration d’une charte commune, et d’envisager l’organisation d’un réseau de diffusion commun de ces bases de loisirs. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 39 40 L’ANIMATION, ENGAGEMENT VOLONTAIRE ET ACTION PROFESSIONNELLE ■ Former des animateurs de l’Éducation populaire Les Ceméa revendiquent une conception de l’animation et des métiers d’animateurs qui se réfère au projet de l’Éducation populaire et aux pratiques de l’Éducation nouvelle. En référence à cette acception de l’Éducation populaire, les Ceméa affirment que les animateurs ont une responsabilité sociale, politique et éducative. Aujourd’hui, ces principes sont percutés par des tensions et des paradoxes forts, issus entre autre de l’évolution importante du paysage de l’animation professionnelle, de la réforme de la formation professionnelle et des modalités de financements de ces formations. Tension lorsque les activités de formation professionnelle sont très fortement liées à des politiques régionales de l’emploi et contraignent les associations aux enjeux de la concurrence marchande, à l’accueil de stagiaires en recherche d’emploi, à l’accompagnement de politique territoriale s’appuyant sur des emplois à temps partiel non choisis voire précaires et sous qualifiés. Enclenchée en 2014, le rapport de la Mission d’Évaluation des Politiques Publiques (MEPP) a préconisé une réforme de la politique de formation et de certification du ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. Celle-ci a débutée en 2015 pour une mise en application en 2016. Les objectifs de celle-ci portent majorité sur une évolution de l’habilitation et sur la simplification du BPJEPS, ayant pour but d’harmoniser les diplômes sur l’ensemble de la filière, d’améliorer la lisibilité des compétences attestées et de faciliter la construction de parcours de formation incluant les certifications des différents acteurs. Les principes du BPJEPS restent un cadre unique pour un diplôme commun aux champs du sport et de l’animation, ensuite décliné en 2 spécialités (sport/animation) puis mentions (disciplinaire ou familles d’activités) et, le cas échéant en option. Les travaux ont conduits à la construction d’un BPJEPS en 4 UC avec deux UC trans- L’ANIMATION PROFESSIONNELLE EN CHIFFRES Plus de 2 400 animateurs qualifiés du niveau V au niveau 2 En 2015 ont été accueillis 2 405 stagiaires en formation du niveau 5 au niveau 2, soit environ 70 stagiaires de plus qu’en 2014. Le niveau V et les CQP ont totalisés 750 stagiaires soit une AUGMENTATIONDEDECETTEACTIVITÏ)LESTANOTÏQUELES Ceméa représentent 25% des certifications nationales en CQP tout organisme confondu. Le niveau IV BPJEPS représente à peu près la moitié de l’activité de formation diplômante. 1 194 stagiaires ont été accueillis en 2015. Ce niveau de formation défini comme cœur de métier du champ de l’animation sur une posture d’animateur de face à face pédagogique, correspond logiquement au noyau dur de l’activité des Ceméa. Le BPJEPS dans le champ de l’aniMATION EST DÏCLINÏ EN SPÏCIALITÏS LES #EMÏA SONT PRÏSENTS sur l’ensemble de ces spécialités en 2015, avec une majorité de formation BPJEPS Loisirs Tous Publics, suivi de la spécialité Animation Sociale. L’ensemble des Associations territoriales des Ceméa ayant une activité de formation diplômante est présent sur ce niveau de formation (17 en métropole et 3 en outremer). Les formations de Niveau 3 ont accueilli 414 stagiaires et le niveau II, 47 stagiaires. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 versales et deux UC dites « de spécialisation ». Le maintien d’une UCC spécifique pour les fonctions de direction d’ACM. Ces travaux ont permis aux Ceméa de porter quelques combats politiques et pédagogiques. D’abord sur des questions du temps de formation, car l’année 2015 s’est terminée par une forte mobilisation pour le maintien d’un BP à 600h de formation en centre face à un ministère voulant le dimiNUERÌH6OLONTÏDERÏDUIRELETEMPSETLESCOßTSDEFORMATION afin de répondre à la pression des Conseils régionaux. Les Ceméa ont également porté très fortement et bien souvent seuls, le combat pour la reconnaissance des parcours non professionnels et en particulier le BAFD ainsi que le CQP dans le nouveau BP. Le résultat de ce travail apparaîtra dans les arrêtés de mention du BP loisirs tout public, reconnaissant le BAFD et le CQP par une équivalence d’UC. Les Ceméa ont très largement contribué à la mise en œuvre de cette réforme en intégrant les groupes techniques et le comité de pilotage, constitué par le ministère, pour reconstruire les mentions au plus près des réalités de terrain. DESJEPS, un partenariat Ceméa/ Fédération des Centres sociaux La Fédération des Centres Sociaux et Socio-culturels de France et les Ceméa sont deux mouvements d’Éducation populaire partageant des conceptions convergentes sur le rôle des pratiques d’animation comme vecteur d’émancipation des personnes et des groupes, facteur de dynamisation des territoires. Ces deux organisations entretiennent des relations tant au niveau de leur direction de réseaux que sur les terrains où bénévoles et salariés des deux organisations se croisent dans des actions de formation ou d’animation. En 2015, les deux organisations ont fait le choix de la co-construction d’un projet de formation DESJEPS en référence à la formation-action. Ces choix pédagogiques découlent de leurs options d’Éducation populaire. Ils visent une adéquation des contenus et des modalités de formation aux réalités des terrains, des projets des établissements et des personnels de direction. La formation a démarré en octobre 2015. Les enjeux de réussite de cette expérimentation nationale, sont essentiels. Si elle est concluante, elle aidera à généraliser la démarche avec des retombées importantes. Les Ceméa souhaitent développer ce type de partenariat de sens, politique avec leurs partenaires. Cette complémentarité est sans doute un des moyens de combattre et résister à un marché de la formation basé bien souvent sur le moins coûteux par le biais d’appels d’offre. L’ANIMATION, ENGAGEMENT VOLONTAIRE ET ACTION PROFESSIONNELLE Une offre catalogue pour la Formation Professionnelle Continue Le secteur Animation des Ceméa a piloté la publication de la première édition d’un catalogue de formation professionnelle continue bi-média (édition papier et édition interactive en ligne). Ce travail a mobilisé l’ensemble de l’équipe pédagogique nationale et les Associations territoriales de Bourgogne, Rhône-Alpes, Provence Alpes Côte d’Azur, Pays de la Loire, Bretagne, Basse Normandie, Ile de France et du Nord Pas de Calais. Suite à un travail d’état des lieux des offres régionales, a été construite une offre harmonisée de stages de formation professionnelle continue à l’échelle du réseau. Cette première étape de création d’un outil de communication commun sera poursuivie par un travail de mobilisation des Associations territoriales pour le portage des formations du catalogue, le repérage des pôles de compétences dans le réseau, Cet outil permettra de continuer à renforcer la formation des formateurs sur de nouvelles compétences, en intégrant les logiques de formation des militants et des salariés permanents. Un partenariat avec la CAF de l’Eure L’Eure (27) accueille le Festival du film d’éducation depuis des années. Celui-ci se déroule dans la ville d’Évreux et est soutenu par de nombreux partenaires locaux comme nationaux. Avec la CAF de l’Eure, les Ceméa de Haute-Normandie ont développé un projet de « déconcentration » de ce festival dans les territoires ruraux, en s’appuyant sur les projets des Centre sociaux ou les Espaces de Vie Sociale (EVS). Au total, cinq structures ont adhéré au projet et ont intégré un aspect ou un autre du festival dans l’animation de la vie sociale de leur territoire (au total une dizaine d’événements). En effet, la plupart ne vont pas d’eux-mêmes au cinéma Pathé d’Évreux pour voir les films. GESTION ET ADMINISTRATION Formation des dirigeants associatifs en Polynésie Ces formations de dirigeants associatifs ont été proposées par la Direction de la Jeunesse et des Sports aux associations volontaires ; c’est une première car les années précédentes, elles étaient dispensées par les agents du service et présentées sous l’intitulé « Gestion, Administration et Organisation ». Les Ceméa ont ouvert la première formation en mars-avril pour la commune de MANIHI avec qui ils travaillent en partenariat depuis 2000. La deuxième formation a eu lieu en octobre 2015 pour le compte de l’Association UCJG. Ces deux formations ont eu chacune leur spécificité, autant par la diversité des publics, les conditions matérielles de formation, les réalités de ces associations. 40 stagiaires ont participé à ces formations, 11 hommes et 29 femmes. Ces stagiaires sont tous engagés dans des associations, soit de leur commune, dans beaucoup de diversité dans le type d’associations (Associations de Parents d’élèves, Foyer socio-éducatif, associations sportives, culturelles, familiales et artisanales), soit de l’UCJG des différents archipels (RAIATEA, RAIVAVAE , TAHITI ...). La formation s’est articulée autour de plusieurs contenus : - Apports théoriques, réflexion, échanges, projections de diaporamas autour des éléments sur la connaissance d’une association loi 1901. - Apports de techniques de communication qui ont permis aux stagiaires de s’exprimer, d’oser, de prendre confiance et de réagir. - Travaux pratiques sur les différents postes (Président, Trésorier, Secrétaire), sur l’élaboration d’un budget prévisionnel sur la tenue des comptes. - La démarche de projet : de nombreux projets, de difficultés variables, ont été proposés par les stagiaires, tous très divers et en fonction du type d’associations (Manihi) ou selon les archipels. - Mises au point et petits bilans pour recueillir les impressions des stagiaires, s’adapter au mieux à leur demande. Un bilan oral final et une évaluation écrite. - Recueil de leurs attentes, leurs questions et l’expression de leurs difficultés. - Rencontres avec les élus et Madame le Maire (pour répondre aux questions des associations) et lors du bilan final, (cérémonie d’ouverture et de clôture). Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 41 42 L’ANIMATION, ENGAGEMENT VOLONTAIRE ET ACTION PROFESSIONNELLE ANIMATION PÉRISCOLAIRE Ouverture d’un CQP à Angoulême La MJC Louis Aragon a été chargée de l’accueil périscolaire dans le quartier de Ma Campagne à Angoulême. Dans ce contexte, l’embauche de jeunes en emploi d’avenir pour assurer l’encadrement des enfants a amené l’équipe de direction à réfléchir à la question de la formation et de la qualification des personnels du périscolaire. Les Ceméa de Poitou Charentes ont donc mis en place à leur demande un CQP bi-qualifiant « Animateur de Loisirs Sportifs » et « Animateur périscolaire », dans le cadre d’un partenariat avec le Comité Régional Sport pour Tous. Le CQP « Animateur périscolaire » est un diplôme de la branche animation et permet de professionnaliser des acteurs de l’animation dans ce domaine particulier. Cette formation a montré que le travail avec ces publics en insertion professionnelle était exigeant tant du côté des formateurs que de celui des tuteurs, et que la réussite des candidats est très liée à leur accompagnement dans la structure. Une deuxième formation aura lieu en septembre 2016 à Fléac. Les Ceméa renforcent ainsi leur présence en Charente, où les besoins sont nombreux et les associations d’Éducation populaire locales en attente de la présence du mouvement Ceméa. ACCOMPAGNEMENT ET FORMATION Partenariat avec l’association des Centres sociaux de l’arrondissement de Dieppe La mise en réseau des centres sociaux sur le territoire de Dieppe permet à plusieurs structures d’un territoire de mutualiser des outils, des analyses et des projets, à la fois urbain (Agglomération de Dieppe) et très rural (Pays de Bray). Les Ceméa de Haute-Normandie sont reconnus sur ce territoire notamment par leur implication dans la formation des acteurs. Les projets d’Education populaire convergents et l’attachement aux valeurs de l’Education nouvelle d’acteurs de ce territoire, fondent ce partenariat qui permet à chacun de développer des actions en impliquant les habitants, en cohérence avec les conceptions partagées d’émancipation des groupes et des personnes. 0LUSIEURSDIRECTEURSDECENTRESSOCIAUXSONTAINSIENTRÏSENFORMATION$%3*%03ENMAIDANSLAFORMATION menée par les Ceméa en partenariat avec l’IRTS-IDS Normandie Rouen à Canteleu. Les Ceméa interviennent aussi ponctuellement sur des actions menées sur ce territoire (sur la laïcité par exemple) et projettent l’accompagnement de formations continues ou d’actions culturelles. Les Ceméa de Haute-Normandie proposent des formations professionnelles habilitées du BAPAAT (niveau V) au DESJEPS (niveau II) en cohérence avec la charte nationale des formations professionnelles des Ceméa. Un fort engagement dans la formation à l’animation professionnelle en PACA Les Ceméa Provence-Alpes-Côte d’Azur amplifient leurs actions avec une offre de formation couvrant tous les niveaux de la branche professionnelle (CQP, BAPAAT, BP, DE et DES). s,ESCERTIlCATSDEQUALIlCATIONPROFESSIONNELLE!NIMATEURS0ÏRISCOLAIRES#'0!0STAGIAIRESDES#ENTRES de Culture ouvrière à Marseille ont participé pendant 8 mois à cette formation. Deux autres formations ont eu lieu pour les agents de la commune de Saint Laurent du Var et pour ceux de la ville de Puget-Théniers (Alpes Maritimes) (20 stagiaires). s,E"REVETD!PTITUDEPROFESSIONNELD!SSISTANTANIMATEURTECHNICIEN"!0!!4$EUXFORMATIONSONTEULIEUË Marseille (29 stagiaires), une autre à Saint Martin du Var (10 stagiaires). s,ES"0*%03nCINQSESSIONS,OISIRSTOUSPUBLICSET!NIMATIONSOCIALEONTÏTÏORGANISÏESË-ARSEILLEETDANSLES Bouches du Rhône, elles ont accueilli 47 stagiaires. Trois sessions (Loisirs tous publics et Activité physique pour tous) ont eu lieu à Nice, elles ont accueilli 40 participants environ. s ,ES $%*%03 n 0LUS DE PERSONNES ONT PARTICIPÏ Ë CES FORMATIONS CE QUI CORRESPOND Ë UNE FORTE HAUSSE du nombre de journées-stagiaires, liée en partie à la réforme des rythmes éducatifs, mais aussi au partenariat exceptionnel avec l’association ADDAP, qui s’occupe de prévention spécialisée sur le territoire de Marseille. s,E$%3*%0n5NGROUPEENFORMATIONPOURDIRIGERUNESTRUCTURESOCIOÏDUCATIVEADÏMARRÏENJANVIER CETTESESSIONSACHÒVERAENNOVEMBRE ,ENSEMBLEDECESACTIONSQUIONTACCUEILLIPARTICIPANTSCORRESPONDENTËJOURNÏESSTAGIAIRESSOIT une augmentation de 35% par rapport à 2014. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 L’ANIMATION, ENGAGEMENT VOLONTAIRE ET ACTION PROFESSIONNELLE PRIS SUR LE VIF Former au cœur d’un territoire En 2014, les Ceméa Nord-Pas de Calais ont initié une collaboration avec la fédération des centres sociaux du Pas de Calais, un BPJEPS « Animation Sociale » sur le territoire du littoral, et plus précisément sur la commune de Calais. La fédération souhaitait former 14 agents de plusieurs centres sociaux du territoire de la côte d’Opale. La formation a lieu dans le centre social « Henri Matisse », qui se situe dans le plus grand quartier de la ville « le Beau-Marais ». Cette structure très bien implantée, accueillera les stagiaires de février 2015 à décembre 2016. Ensemble, les Ceméa Nord-Pas de Calais et la fédération des centres sociaux ont décidé de construire la formation sur deux ans afin de répondre au mieux aux besoins des salariés ainsi qu’aux réalités des employeurs. Durant la formation, la directrice du centre est intervenue, cela a permis aux stagiaires de comprendre l’histoire de la structure et plus globalement d’aborder celle des centres sociaux. Les Ceméa s’efforcent dans chacune de leurs formations de prendre en compte le milieu. Depuis quelques années, la ville de Calais est très médiatisée ; la question des migrants bloqués à l’une des frontières de l’espace Schengen place la ville dans le feu de l’actualité locale, nationale et européenne. À plusieurs reprises, la problématique « des migrants » a été abordée en formation par des échanges et des débats. Les Ceméa ont organisé des rencontres avec des acteurs du quotidien travaillant auprès de ce public et « dans la jungle » de Calais. Le formateur s’est appuyé sur des ressources du territoire abordant cette question : le film « Hope» projeté au cinéma « l’Alhambra » ; la visite guidée d’une exposition photographique dans le camp lui-même durant la journée internationale des migrants. Ces journées de formation ont permis de réfléchir sur le rôle éducatif et social de l’animateur professionnel et au pas de côté nécessaire pour demeurer professionnel. La problématique des migrants occupe sur le territoire du Calaisis une part importante de l’actualité sociale. Les Ceméa, mouvement d’Éducation populaire et d’Éducation nouvelle, ne font pas l’impasse sur la réalité. Au contraire, ils s’appuient dessus pour travailler le regard, l’agir et permettre une meilleure prise en compte de l’individu. SYNERGIE ASSOCIATIVE EN LOIRE ATLANTIQUE Animation Rurale, Fédération des Centres sociaux, Ceméa, une coopération réussie En Octobre 2015, les Ceméa ont signé une charte de coopération avec ces structures. Au-delà des principes communs et partagés (éducation, laïcité, la place de l’action collective, l’engagement…) les trois partenaires ont constaté l’accélération de certaines orientations : l’augmentation des concurrences et des dérégulations, l’avancée du secteur à but lucratif dans les secteurs de la petite enfance, de l’enfance, de la jeunesse et plus globalement social, la réduction des moyens des collectivités territoriales. Ces constats ont conduit les signataires à réaffirmer et à renforcer leurs coopérations et leurs solidarités. Cette charte marque donc la volonté de privilégier les coopérations entre les Ceméa des Pays de la Loire, Animation Rurale 44 et la Fédération des Centres sociaux de Loire Atlantique au service d’ambitions partagées. Elle s’inscrit dans une démarche de subsidiarité, de complémentarité et de mutualisation par rapport aux actions existantes mises en œuvre par les signataires. Ainsi, dans le cadre de l’accompagnement des associations adhérentes aux fédérations, Animation rurale 44 et la Fédération des Centres sociaux de Loire Atlantique pourront proposer l’intervention des Ceméa Pays de Loire afin de renforcer la dynamique d’initiative collective locale, par exemple dans le cadre de la mise en œuvre de modules de formation professionnelle continue, de cafés pédagogiques, de propositions de prêt de matériel pédagogique... De même, si une association adhérente des fédérations fait une demande d’accompagnement spécifique auprès des Ceméa Pays de la Loire, ceux-ci en informeront la Fédération afin que l’accompagnement de l’association se fasse de façon concertée pour une efficacité optimale et une complémentarité d’intervention. Les signataires s’engagent à partager leurs informations, leurs analyses dans les différentes coordinations dans lesquelles elles sont présentes. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 43 44 L’ANIMATION, ENGAGEMENT VOLONTAIRE ET ACTION PROFESSIONNELLE Animation et éducation à la consommation Parler de consommation dans les milieux de l’animation, c’est souvent aborder des rivages ambigus. La consommation est recherchée et vantée pour son potentiel de réalisation quand il s’agit de permettre l’accès aux biens et aux pratiques culturels. Elle est déplorée quand il s’agit de qualifier des pratiques déliées de toute mise en perspective éducative ou émancipatrice, les fameuses « activités de conso ». Sur le terrain, c’est bien souvent à l’occasion des pratiques du quotidien – manger, se divertir, se cultiver, se faire plaisir... – que les éducateurs de tous poils pourront aider à décrypter les rouages de la société de consommation, à faire des choix conscientisés, des plus modestes avec son argent de poche à ceux qui engagent le collectif et, partant, permettent une lecture critique du monde dans lequel nous vivons. Les séjours de vacances collectives doivent se saisir des situations de consommation pour en faire une occasion primordiale de réflexion, d’apprentissage, d’éducation. Il s’agit ici d’éducation à la consommation, à la valeur symbolique de la monnaie, à la gestion de son pouvoir d’achat, à l’art de consommer. S’il est utile que les consommateurs soient défendus, nous devons au-delà d’une attitude de défense, pratiquer un agir offensif, penser une éducation à la consommation décomplexée et sans culpabilité. Accompagnement des Conseils de quartier de la Ville de Strasbourg Les conseils de quartiers sont des instances de démocratie participatives dans lesquelles des habitant.e.s et représentant.e.s du tissu associatif débattent, émettent des avis sur des objets et projets d’actualité de leur quartier (cohabitation piétons/cyclistes, aménagement urbain, lien social, …). Les Ceméa Alsace ont été renouvelés dans le choix de la collectivité pour accompagner ces conseils de quartier à travers : - la participation à la coordination du dispositif général, - la participation à la démarche « allez vers », c’est-à-dire l’information et la mobilisation des habitant.e.s sur les conseils de quartier, - l’accompagnement de chacun des 10 conseils de quartier (construction de l’ordre du jour des séances plénières ou des groupes thématiques, propositions d’animations, animation, comptes rendus), animation de l’équipe d’accompagnement des conseils de quartier. Les conseils de quartiers sont effectifs depuis janvier 2015. Il a fallu dans un premier temps expliquer le fonctionnement de cette instance son rôle et ses missions. Dans un second temps a été mise en place l’élaboration d’un programme de travail partagé (PTP) en lien avec la collectivité, permettant ainsi la création de groupes thématiques. C’est dans ces espaces que les accompagnements se font au plus proches du besoin des personnes en fonction de leurs différences et spécificités. Une équipe de coordination de trois personnes dont le rôle est essentiellement de veiller au bon fonctionnement du dispositif de façon globale, de le faire progresser pour répondre aux besoins exprimés en matière de formation, d’outillage des équipes accompagnantes. Elle est en lien régulier avec la Ville de Strasbourg afin de coordonner les actions. Deux séminaires réunissant les directions de territoires, les services de la démocratie locale de la ville de Strasbourg et les Ceméa ont eu lieu. Ces rencontres permettent de co-construire la démarche. Le jardin, outil d’animation Jardins partagés, jardins familiaux, jardins d’insertion... On en trouve au pied des immeubles, dans des écoles, des centres de loisirs. À l’initiative de collectifs d’habitants, d’acteurs municipaux ou associatifs, ces jardins rencontrent un écho certain. Sans doute parce qu’ils sont au carrefour de différentes préoccupations prégnantes : le souci de son alimentation, la possibilité d’une auto-production, le besoin de nature, l’occasion d’une activité manuelle de plein air, une activité concrète, une activité individuelle mais inscrite dans le social, qui permet la rencontre et la co-action… Qu’il soit à dominante sociale ou pédagogique, le jardinage est une activité très riche qui, à plus d’un titre, intéresse les animateurs, jardiniers du vivre-ensemble. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 45 s e u iq t a r p t e s e u iq t Les poli n io t a c u d ’é d u je n e n culturelles, u ment s de discerne s critique té ci a p ca s le r e p p lo Déve Dans le contexte troublé et inquiétant de l’année 2015, l’éducation par l’artistique devait tenir sa place. Il a fallu commencer par penser les incidences de ce qui se passait, et de ce que nous en comprenions, pour repenser la tenue, les contenus et les manières de conduire les actions du Pôle Culture des Ceméa. En 2015, les bonnes relations avec des artistes, des lieux de création et de diffusion témoignent de la reconnaissance de la place des Ceméa dans le champ de la culture. La prise de conscience au sein du mouvement de la nécessité de la rencontre avec des propositions artistiques est devenue plus urgente parce que ces formes donnent à voir des visions et des manières de se représenter le monde, parce qu’elles véhiculent des questionnements, et parce qu’elles cherchent à transcender le réel et à provoquer chez les spectateurs un déplacement de regard sur le monde. Ces partenariats ont favorisé le développement et la visibilité de l’action des Ceméa pour la promotion de la prise de parole en public et de débats publics. L’année 2015 a été marqué par l’annulation de nombreux festivals sur l’ensemble du territoire et une remise en cause de dispositifs qui jusqu’alors fournissaient les moyens de mettre en œuvre des parcours d’éducation artistique et culturelle. Plus globalement, les Ceméa ont déploré l’absence de ligne claire portée par l’État pour la culture et une politique d’action culturelle. C’est pourquoi, le Pôle Culture des Ceméa a appelé à intervenir dans l’élaboration des politiques publiques, en particulier à l’échelle des régions suite aux élections de fin d’année, à prendre part à la définition des priorités. Contribuer à faire culture humaniste, mettre les personnes en dignité, apprendre à devenir plus autonome dans son rapport à l’espoir d’un monde plus juste ont fait partie des enjeux prioritaires pour les Ceméa en 2015. Les Ceméa continueront de militer pour que ces enjeux accèdent au rang de priorités de l’action publique pour les années venir. Les rendez-vous du Pôle Culture des Ceméa ont été conçus pour réactiver l’état d’esprit du début de quelque chose. Cet élan du début qui a à voir avec la création de quelque chose, qui envisage les possibles, qui fait appel à la créativité et qui prend le temps de penser la réalisation, de penser les possibles avant de penser par problèmes, de prendre du recul vis-à-vis des évidences et des habitudes pour porter un regard neuf sur le réel. Cet élan a été manifeste sur les festivals à Bourges, Avignon, Aurillac, à Douarnenez où les militants se sont clairement mis en projet d’accueillir, d’accompagner, et de former. 46 LES POLITIQUES ET PRATIQUES CULTURELLES, UN ENJEU D’ÉDUCATION ■ Développer une offre de formation pour l’animation, la qualification et la valorisation des réseaux d’intervention éducative et culturelle Le Pôle Culture des Ceméa a renforcé en 2015 le dispositif de formation des militants et a organisé des rendez-vous de recherche pédagogique, notamment dans le champ des musiques actuelles. Le groupe d’appui du Pôle s’est particulièrement mobilisé pour faire vivre le réseau Pôle Culture au sein des Associations territoriales des Ceméa. L’année 2015 a révélé une augmentation de la mobilisation de militants et de la diversification des points d’ancrage de leur militantisme dans le champ couvert par le Pôle Culture des Ceméa. Ainsi, plus de 300 personnes se sont investis sur des chantiers festivals, plus de 200 personnes se sont réunis sur de la formation et de la recherche, et plus d’une centaine de personnes se sont engagées régulièrement pour contribuer à porter les projets des Pôles Culture en région. Concrètement, les militants des Ceméa ont continué à mettre en place les conditions pour que les personnes, à qui s’adressent les actions des Ceméa, développent leur capacité d’exprimer et de s’exprimer, éprouvent des rencontres, apprennent à ressentir et à mettre à distance leur expérience sensible afin de prendre conscience de ce qui les touchent. Les démarches de projet et les processus longs ont été privilégiés pour mettre au travail le soutien et l’accompagnement des pratiques artistiques amateurs. En 2015, les Ceméa ont réalisé : - Des formations à l’accès des enfants et des jeunes aux formes et pratiques artistiques et culturelles. - Des formations à l’accompagnement culturel des jeunes, en particulier, et des publics à tout âge de la vie en général. - Des formations de sensibilisation aux activités d’expression, aux activités artistiques : contes, lecture expressive, écritures, chants, activités sonores et musicales, musiques actuelles, danses et danse contemporaine, cirque et arts de la rue, activités dramatiques et jeux de théâtres, marionnettes, arts plastiques, activités scientifiques et techniques, images et vidéos. - Des formations de recherches et d’expérimentations concernant les pratiques artistiques et d’expression. - Des formations à la découverte du patrimoine et d’éducation au développement durable. - Des formations d’éducation aux médias et aux cultures numériques. - Des formations au montage de projets d’action et d’animation culturelle. Dans toutes les formations à l’animation volontaire et professionnelle, des modules autour des activités plastiques et de l’écriture sont proposés. Toutes ces formations se nourrissent des propositions artistiques et des rencontres des structures culturelles (théâtres, SMAC, lieux alternatifs) et des musées situés à proximité de leur lieu d’implantation. Dans le cadre des formations à l’Animation s$ANSL!NIMATIONVOLONTAIRE Dans l’ensemble du réseau Ceméa, métropole et outre-mer, 115 stages BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur) d’approfondissement aux activités culturelles et artistiques, à l’accompagnement culturel ont eu lieu en 2015. Quinze d’entre eux, directement ancrés sur les propositions artistiques se sont déroulés dans des festivals : Aurillac, Bourges, Douarnenez, Avignon, Francofolies de La Rochelle, Biarritz, ClermontFerrand, Viva Cité à Sotteville-lès-Rouen, Capbreton. Les Ceméa ont formé ainsi 2 100 personnes dans le cadre des sessions d’approfondissement BAFA. s$ANSL!NIMATIONPROFESSIONNELLE En 2015, des modules techniques d’activités d’expression artistiques ou des Unités de formation « animation culturelle » ont été organisés, en lien avec des institutions culturelles ou sur des festivals régionaux ou nationaux dans : - 10 formations Bapaat (Brevet d’aptitude professionnelle d’assistant animateur technicien). - 28 formations Bpjeps (Brevet professionnel de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et du Sport). - 12 formations Dejeps (Diplôme d’État de la Jeunesse, de l’éducation populaire et du Sport). - 5 formations CQP (Certificat de Qualification Professionnelle). Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 À noter d’autres formations en Bretagne, en Alsace et en PACA sur le cinéma, la radio, les activités plastiques et graphiques et l’éveil sonore et musical ; en Languedoc-Roussillon et Aquitaine pour les bibliothécaires sur les pratiques, du livre à l’écran ; en région Centre sur le spectacle vivant, et en Alsace sur les activités musicales et sonores, l’éducation à l’image,… Soit un total de 1 285 personnes formées dans le cadre de ces processus de formation, longs et en alternance, ou continus. LES POLITIQUES ET PRATIQUES CULTURELLES, UN ENJEU D’ÉDUCATION Dans le Travail social et la Santé mentale Les objets ont été différents selon les territoires. Ainsi, les formations ont concerné en Bretagne, le conte dans le processus de soin ; en Alsace, l’improvisation théâtrale pour des salariés (AME (aide médicale de l’État), AS (assistant social, éducateurs spécialisés) du Centre de Harthouse, un établissement médico-social au service d’adolescents et d’adultes déficients intellectuels ; en Haute-Normandie, les techniques éducatives : terre et modelage, arts graphiques, conte et oralité, rythmes et percussions, théâtre, environnement numérique, jeux d’expression à l’Institut du développement social de Canteleu lors de 22 stages accueillant 308 stagiaires ; en PACA, les ombres et les marionnettes pour l’IESTS (Institut d’Enseignement Supérieur de Travail Social) de Nice ; en Nord-Pas de Calais, la photo comme médiation thérapeutique ; les activités manuelles dans le projet de soins ; l’approche corporelle dans le projet de soins ; Théâtre en institution ; Art brut ; la musique comme médiation thérapeutique ; le conte en pédopsychiatrie, en psychiatrie générale et en éducation spécialisée. Ainsi, 421 personnes ont été formées en 2015 dans ce champ. Au sein de l’École En Bretagne, une formation des enseignants du collège Châteaubriand à Saint Malo option cinéma a été mise en place ainsi qu’une intervention autour des médias à l’ESPÉ (Écoles supérieures du professorat et de l’éducation) de Rennes ; en Basse-Normandie, des modules sur le théâtre et les écritures contemporaines ont eu lieu à l’ESPÉ de Caen ; en Ile-de-France, les actions ont concerné la formation des enseignants au sein de l’ESPÉ Paris, sur l’accompagnement culturel et en particulier au musée. Ainsi, 70 personnes ont été formées en 2015 dans ce champ. Animer le mouvement à travers un dispositif de formation des militant e.s En 2015, la formation des militant.e.s aux activités artistiques, aux médias et à l’accompagnement culturel avait pour objectif de renouveler, expérimenter, construire et transmettre des démarches, des formes, des mises en situation d’expression et de créativité, adaptées et adaptables à leurs champs d’intervention. Elle s’est concrétisée par : Des stages nationaux 3TAGEi%XPRESSIONET2ÏALISATIONSwENMARSË#HÉTEAUNEUFDE'ADAGNEJOURSPARTICIPANTS - Stage à l’éducation culturelle par les pratiques artistiques au &ESTIVALD!VIGNONJOURSPARTICIPANTS - Module de formation « Voir, recevoir et critiquer des films courts » au Festival du Court-métrage de Clermont-Ferrand, 3 jours, 9 participants. - Parcours d’activités d’expression : improvisation, danse, lectures à voix haute, productions de petites formes présentées dans le cadre de scènes ouvertes, au Congrès des Ceméa à Grenoble, 5 jours, 70 participants. - Regroupement national Expression : sensibilisations, mutualisations et pédagogie de projet, à La Bresse, 4 jours, 20 participants. Des week-ends de formation - Chant et Pratiques musicales sur la sensibilisation aux pratiques sonores et sur l’expérimentation d’un dispositif de production collective à partir d’instruments numériques et analogiques, 2 jours, 30 participants. - Groupe d’animation du chantier Avignon, travail pédagogique sur l’accompagnement culturel et pratiques d’activités en lien avec la programmation : lecture à voix haute, dramatisation, mouvement, jeu dramatique, 3 jours, 80 participants. - Regroupement des référents Pôle Culture, consolidation du sens politique des actions en régions et analyse des priorités POURJOURSPARTICIPANTS - Conte et Écrire pour être lu et publié, 3 jours, 40 participants. Les enjeux de l’enseignement artistique « Si certains se demandent encore quelle peut être la nécessité de l’enseignement artistique, encore plus en milieu pénitencier, je peux témoigner pour ma part qu’il contribue à recréer du lien, à remobiliser des qualités ignorées et parfois jamais révélées et aussi à redécouvrir des modes d’expression oubliés depuis la maternelle. Plus personnellement, ce détour pédagogique et artistique dans l’univers carcéral a redonné un souffle essentiel à mon métier d’enseignante GRÉCEËDESRENCONTRESPRÏCIEUSESPARFOISDÏROUTANTESQUI me conduisent à vouloir poursuivre ce travail auprès des mineurs ou des hommes incarcérés. » Ibtissem Hadri-Louison Professeure d’arts appliqués en lycée professionnel Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 47 48 LES POLITIQUES ET PRATIQUES CULTURELLES, UN ENJEU D’ÉDUCATION ■ Soutenir les projets sur les territoires en s’inscrivant dans des partenariats avec les différents acteurs locaux Plusieurs projets d’action éducative et culturelle dans 22 régions ont pris appui sur des dynamiques locales de partenariat avec des institutions culturelles, des collectivités territoriales, des acteurs associatifs, des services déconcentrés de l’État. Cette manière d’agir a été développée et le Pôle Culture national des Ceméa a renforcé le soutien et l’accompagnement des Associations territoriales du réseau Ceméa à s’inscrire dans ces manières de faire. Les militants des Ceméa ont retravaillé sur les enjeux pour faciliter l’accès au spectacle vivant, et aux formes artistiques émergentes, pour faciliter l’accessibilité et la fréquentation des musées et en particulier à l’art contemporain dans une perspective éducative afin de contribuer, de leurs places, au développement de plus d’ouverture aux autres, de plus de prise de conscience de la nécessité de questionner et se questionner, de plus de sentiment de pouvoir être acteur face à la complexité du monde. Accompagner les pratiques culturelles et artistiques en favorisant l’accès de tous les citoyens au patrimoine culturel et artistique commun En 2015, le réseau des Ceméa a agi par la réalisation d’accompagnement visant à la prise de conscience de l’impact de la mise en disponibilité au spectacle et à la démarche artistique de l’échange dans la réception des spectacles et des échanges avec les autres dans l’évolution de la perception d’un spectacle ; par la mise en place de retours sensibles et de rencontres avec les équipes artistiques afin d’approfondir la réflexion pour chacun sur la création contemporaine, sur ce qui fait rencontre, ce qui crée une culture commune, et sur l’activité d’être spectateur de créations contemporaines. Lieux de création et de diffusion du spectacle vivant On peut citer parmi toutes les actions réalisées quelques projets : - En Alsace, en partenariat avec trois scènes strasbourgeoises (TNS, Maillon, Pôle Sud) mise en œuvre de trois accompagnements culturels ouverts à tout public. Actions valorisées dans les plaquettes de saison de chaque structure. Participation d’une cinquantaine de personnes à chaque fois. - Les Ceméa sont présents au Festival d’Aurillac à travers la mise en place d’espaces de rencontres organisées au lycée Cortat, avec les habitant.e.s d’Étouvie et le théâtre de l’Unité. Depuis 2 ans, en partenariat avec le Rectorat de l’Académie de Clermont-Ferrand, la DRAC et le Conseil régional, des lycéens avec leurs enseignant.e.s, participent à un projet de découverte du festival. Certains jeunes accueillis l’année dernière, se sont constitués en compagnie et ont joué cette année au festival d’Aurillac en tant que compagnie de passage. Les Ceméa à Aurillac, c’est aussi un stage BAFA Approfondissement «Accompagnement du spectateur en festival». Les stagiaires de l’animation professionnelle BPJEPS Animation culturelle vivent un projet de découverte et d’appropriation du festival. Sont accueillis dans le cadre d’un accord-cadre avec le Ministère de la Justice, des jeunes relevant de la Protection Judiciaire de la Jeunesse de l’Allier. Ces jeunes se découvrent spectateurs avec des émotions, vivent et s’intègrent dans un projet collectif avec d’autres. Tout ceci contribue à leur accompagnement par les éducateurs-trices mais aussi permet de leur redonner de l’estime de soi, de se reconstruire. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 - En Basse-Normandie, dans le cadre du dispositif financé par le Conseil régional (CR), conception en partenariat avec le CR, les lieux de diffusion et les établissements scolaires de la région, de la saison Culturelle Cart@too, saison de spectacle à destination de 2 500 lycéens et d’apprentis (cf encadrés cidessous et page 51). - Dans le cadre d’un partenariat réunissant le Conseil régional de Champagne-Ardenne, le Festival des théâtres de marionnettes de Charleville-Mézières et les Ceméa, un projet d’accueil et d’accompagnement de lycéens a été réalisé sur trois jours, en septembre 2015. 78 lycéens, des régions Alsace, Champagne-Ardenne et Lorraine, issus de filières générales, ont participé à ce programme, accompagnés par 8 adultes, personnels de l’Éducation nationale, enseignants et CPE (Lycée Clemenceau de Reims, Lycée Saint-Exupéry de Saint-Dizier, Lycée Charles-de-Gaulle de Chaumont, Lycée Koeberlé de Sélestat, Lycée Marchal de Molsheim, Lycée Kastler de Stenay, Lycée Chopin de Nancy). Chacun des élèves a pu assisté à 5 représentations de spectacles programmés dans le festival IN, et vivre quatre ateliers de pratique de la marionnette, trois temps de réflexion sur les enjeux de la marionnette dans le spectacle vivant, notamment dans le cadre d’une rencontre avec Julie Faure Brac, artiste plasticienne et marionnettiste, et avec JeanLuc Félix, président du festival. ACCOMPAGNEMENT DU SPECTATEUR La saison culturelle, Cart@oo en BasseNormandie L’accompagnement culturel est un élément important pour toutes personnes n’ayant pas d’accès direct aux espaces culturels ou qui n’ont pas la possibilité d’y être initié. Dans ce cadre, les Ceméa Basse-Normandie accompagnent des spectateurs au travers la saison culturelle Cart@too, initiée par le Conseil régional. Cette saison permet ainsi à plus de vingt-cinq établissements scolaires, CAF et IME « isolés » de faire découvrir la culture à des publics éloignés du fait culturel. Cette action d’accompagnement du spectateur, crée des temps d’échanges et de réflexions permettant aux différents publics de se rendre au spectacle tout en étant et se sentant accompagnés, sans crainte, et d’avoir des clés de compréhension nécessaires à ce qu’ils vont voir. Près de 1 200 personnes ont bénéficié de cette action en 2015. LES POLITIQUES ET PRATIQUES CULTURELLES, UN ENJEU D’ÉDUCATION 49 CLUBS THÉÂTRE - En Guadeloupe, mise en place d’ateliers culturels de sensibilisation au conte et théâtre à destination de publics suivis par la PJJ, de décrocheurs dans le cadre de projets d’école de quartier et de la formation des animateurs et agents périscolaires. - En Île-de-France, dans le cadre du dispositif Clubs théâtre financé par le Conseil régional d’Ile-de-France, 101 personnes, de 10 établissements (CFA CODIS, Lycée Champlain Chennevières sur Marne, Lycée Jean Mermoz de Monsoult, Lycée Blanqui à Saint Ouen, Lycée Jean Moulin à Vincennes, Lycée Clémenceau à Villemomble, Lycée Gaston Bachelard à Paris, Georges Sand à Domont, Lycée Camille Claudel à Pontault Combault, Lycées des Pierres Vives à Carrière sur Seine). 18 parcours d’accompagnement du groupe de jeunes référents des clubs théâtre ont ainsi été réalisés (cf encadré ci-contre). - En Paca, au Festival Actoral, accompagnement de groupes de lycéens de 3 établissements de la ville de Marseille, pendant deux semaines, à la découverte d’une cinquantaine d’artistes, et de quatre spectacles programmés au Théâtre du Gymnase et à la Friche de la belle de Mai. Au Festival Scènes de Cirque, localisé en milieu rural dans l’arrière pays niçois à Puget Théniers, accompagnement d’enfants d’un centre aéré / 25 enfants de 8 à 12 ans / 20 enfants de 5 à 8 ans, ateliers et rencontre avec artistes. Accompagnement de personnes de l’hôpital service psychiatrie longs séjours, ateliers pour 8 personnes. - À La Réunion, réalisation d’accueil et accompagnement de spectateurs au Festival PONSO à L’Eperon (ateliers et spectacles) et au Festival LEU TEMPO (animation d’un village des spectateurs, encadrement d’une « kol’o zados » en camping en immersion dans le festival. PRIS SUR LE VIF L’atelier, être spectateur L’atelier Être spectateur créé par les Ceméa BasseNormandie, dans le cadre du projet Cart@too répond à du « faire ensemble ». Dans le cadre d’une saison de spectacles, est posée d’emblée le fait de donner du temps au spectateur pour qu’il se sente prêt à recevoir. La trame de l’atelier évolue avec le temps, avec les groupes. Il est à la fois un lieu d’échanges, de pratique et d’observation. Il est aussi un lieu de ressourcement et d’interrogation. C’est un atelier préalable aux parcours. Il pose donc les bases de l’approche de ce parcours, non comme une énième rencontre entre des équipes artistiques et des spectateurs mais comme une multitude de parcours individualisés au sein de l’univers artistique d’un créateur, vécu par des personnes formant une collectivité. « Nous partons des personnes, de leurs souvenirs, de leurs images, de leurs a priori » précise le responsable du projet. « Par le biais de l’échange de la discussion, nous mettons à plat, là où nous en sommes de nos pratiques de spectateur ou du moins, de l’idée que l’on s’en fait. Dans ce cadre, la parole des jeunes et celle des enseignants a même valeur. Nous nous plaçons en tant qu’individu, fort de son expérience, soit, mais surtout riche de son vécu ». i 0UIS GRÉCE Ë LA PRÏSENCE DUN DANSEUR DUNE DANSEUSE NOUS vivons un court instant de spectateur, là, dans la classe. La forme chorégraphique n’est pas choisie au hasard. Elle offre une source d’abstraction et une capacité d’appropriation qui nous intéressent. Enfin, nous nous retrouvons tous ensemble pour que chacun puisse dire ce qu’il a écrit ou pensé pour qu’enfin chacun puisse parler en son nom, décrire des images fugaces, exprimer son incompréhension sans qu’elle soit jugée ». Hervé Roué Vers l’Éducation Nouvelle n°557 – janvier 2015 Modalités pour la mise en place en Ile-de-France Une fois le contact établi avec l’établissement, la coordinatrice rencontre le ou la chef d’établissement en présence de la personne qui sera l’adulte référent du club. Sont étudiés, lors d’une rencontre avec l’établissement, les éléments nécessaires à la mise en place du club théâtre : - La présence dans l’établissement d’un groupe d’élèves motivés qui souhaiteraient se lancer dans cette aventure. - L’espace disponible dans l’établissement pour accueillir les ateliers de pratique d’activités dans des conditions optimales. - Un adulte dans l’établissement qui souhaiterait être « référent » du club et suivre son évolution, sans pour autant être présent dans les ateliers. Lorsque ces trois conditions sont réunies, différents intervenants des Ceméa sont sollicités afin de trouver la personne qui souhaite prendre en charge ce club théâtre. Dès que l’un ou plusieurs d’entre eux sont disponibles pour l’animation du club, une rencontre est organisée entre l’intervenant Ceméa et le groupe de jeunes. Au Festival d’Avignon Trois types de séjours complémentaires ont été proposés en 2015 - Des séjours culturels dans le cadre de l’opération « Lycéens et Apprentis en Avignon », opération réalisée en partenariat avec le Ministère de l’Éducation nationale et les Conseils régionaux d’Alsace, BasseNormandie, Bretagne, Champagne-Ardenne, Ile-de-France, Languedoc-Roussillon, Nord-Pas de Calais, PACA, Picardie et Guyane. Ont également participé à ce dispositif d’accueil, 20 lycéens de Bucarest - Roumanie, un groupe d’adolescents de La Réunion, soient 573 lycéens et apprentis issus de toutes les filières (classiques, techniques, et professionnelles) accompagnés par 88 enseignants. - Des « Séjours-ateliers », « Approche du Festival » et « ParCOURSDE&ESTIVALIERwPOURADULTESAUTOURDESPRATIQUESTHÏÉtrales ; ils ont accueilli 257 participants. - Des séjours « Découvertes Jeunes » construits autour de demandes particulières avec divers partenaires : associations d’éducation populaire, services jeunesse municipaux, centres sociaux, Secours Populaire Français et Écoles de la 2ème #HANCE UN SÏJOUR i 6OIR ET FAIRE DU THÏÉTRE w POUR ADOLESCENTS ILS ONT ACCUEILLI SOIT PARTICIPANTS ET ACCOMPAgnateurs. Au total, en 2015, le Chantier d’Avignon a accueilli plus de 1 500 festivaliers, ce qui représente près de 8 500 nuitées. #ECHANTIERAÏTÏENCADRÏPARMILITANTSVENANTDE!Ssociations territoriales impliquées dans le réseau « Pratiques Artistiques et Culturelles » des Ceméa ; plus un encadrement technique de 45 personnes. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 50 LES POLITIQUES ET PRATIQUES CULTURELLES, UN ENJEU D’ÉDUCATION Musées, arts plastiques et arts contemporains, cinéma Les projets menés concernent la plupart du temps des parcours au sein de formation d’animateurs volontaires ou professionnels et de travailleurs sociaux. Ils sont construits en partenariat avec les institutions muséales ou des réseaux « cinéma ». Ainsi en Alsace, avec le Musée historique de Strasbourg ; à Orléans, avec le Musée des Beaux-Arts, le Centre d’art contemporain, Jeu du de Paume du Château de Tours, le Musée Estève à Bourges et le Centre de création contemporain de Tours ; en Haute-Normandie, avec le Musée de Rouen ; en Languedoc-Roussillon avec le Musée d’art contemporain de Sérignan ; en Limousin, avec le Musée des Beaux-Arts de Limoges ; en Poitou-Charentes avec le musée de Oiron et l’Espace Mendès-France ; et en Rhône-Alpes avec le Musée de Grenoble. Pour le cinéma, ils s’inscrivent principalement dans la vingtaine d’éditions décentralisées du Festival européen du film d’éducation. Scènes de musiques actuelles Les projets menés le sont notamment en articulation avec le Printemps de Bourges. Du 24 au 30 avril 2015, les Ceméa y ont accueillis 418 personnes correspondant à un total de 1331 nuitées. Ces projets traduisent la volonté de sensibiliser les publics aux pratiques musicales, de développer et soutenir les démarches de rencontre par la pratique et les démarches d’expression par l’expérimentation. Les Ceméa installent ainsi des espaces de pratique musicales, libres ou encadrés, équipés d’instruments et un espace d’exploration sonore. S’y déroulent des échanges de pratiques musicales, du partage de pratiques de la musique traditionnelle de chaque pays, des expérimentations musicales, des répétitions, des sessions d’improvisation collective. Ont été mis en place en 2015 également des ateliers thématiques autour d’improvisation vocale, de danse. On peut citer également les projets suivants : - Un partenariat avec le Secours Populaire en s’associant pour la première fois aux Ceméa, le Secours Populaire français a permis à quinze jeunes gens de 18 à 25 ans, venus de toute la France, de séjourner à Bourges et d’y vivre une immersion culturelle et musicale totale. Ces jeunes adultes ont rencontré chaque matin des chanteurs et des musiciens qui faisaient partie des Inouïes musiques urbaines, une sélection de groupes et d’artistes en devenir du festival. Ces échanges leur ont permis de découvrir le monde de la musique, ses divers styles, le processus de création, la logistique avant un spectacle. - Des accueils collectifs de mineurs : les Ceméa reçoivent de plus en plus de demandes pour accueillir des séjours de vacances lors du festival. Cette année ont été accueillis 5 séjours de jeunes avec des projets autours des pratiques musicales, de la radio ou de la presse. Dans ce cadre a été également accueilli un séjour de vacances de la CCAS avec 28 jeunes. - Un séjour de lycéens de Picardie : une quarantaine de lycéens de Picardie ont été accueillis sur toute la durée du festival et ont pu découvrir les coulisses de celui-ci (visite des salles, backstage…). Les lycéens ont pu se familiariser avec la pratique d’activité autour des musiques actuelles et se confronter à la création musicale amplifiée. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 ■ Organiser et donner vie au débat public En 2015, le réseau des Ceméa a valorisé davantage son action de sensibilisation aux pratiques d’expression sous toutes ses formes, de soutien et d’accompagnement aux pratiques d’expression plus construites, dans des processus longs et donnant lieu à des situations de réception par des publics de proximité. Ces pratiques de prise de parole pour partager avec d’autres des visions du monde sont venues compléter les pratiques d’étayage à la prise de parole en public et de promotion du débat public. Voici quelques situations mettant en œuvre cette dimension. - En Alsace, organisation des « Je dis Educ », rendez-vous mensuels d’échanges, de rencontres et de partage autour de thématiques éducatives, notamment sur l’accompagnement culturel. - En Auvergne, participation, avec les stagiaires BPJEPS à des tables rondes dans le cadre d’un festival de l’illustration jeunesse à Moulins, dans l’Allier. Échanges à partir du travail des illustrateurs, et leurs partis-pris, en appui sur les projections d’illustrations. Participation aux Etats généraux de la culture organisés par la ville de Clermont-Ferrand, lors des journées professionnelles le 28 et 29 septembre 2015, des cafés culture dans les quartiers et de la restitution. - En Basse-Normandie, mise en place, avec le Conseil régional l’action Sport/culture d’une action visant à permettre à des jeunes (lycéens, apprentis, jeunes en situation de handicap, étudiants STAPS) de se questionner sur la place, le rôle du corps dans leur relation au monde. Encadrement d’ateliers d’écriture sur leur relation au handicap, des ateliers de danse inclusive (valides et non-valides, avec fauteuil roulant). Parcours intégrant une représentation de « Érection » de Pierre Rigal, suivie d’une rencontre échange/débat animée par des lycéens avec le danseur/chorégraphe, des athlètes de para-dressage et une danseuse paraplégique. Le théâtre, une force en mouvement i *E NE DIS PAS QUE CE THÏÉTRE POLITIQUE EST MEILLEUR QUUN autre, je dis qu’il est un laboratoire de recherche, un terrain de confrontation, une possible source d’émerveillement devant l’expression d’une humanité. Je dis que l’éveil qu’il diffuse constitue une force en mouvement. » Ibtissem Hadri-Louison Professeure d’arts appliqués en lycée professionnel LES POLITIQUES ET PRATIQUES CULTURELLES, UN ENJEU D’ÉDUCATION - En Bourgogne, mise en place de débats articulés à des projections sur les thèmes de l’autorité et des pédagogies alternatives dans le cadre d’une formation des animateurs périscolaires de la ville de Dijon, dans des écoles primaires et maternelles en présence des enseignants et des parents. Impulsion et participation aux échanges suite à la projection d’un film dans le cadre du festival des Nuits d’Orient à Dijon, avec les stagiaires BPJEPS. - En Bretagne, projection autour de l’adolescence, en partenariat avec le réseau des médiathèques et bibliothèques d’Ille et Vilaine, et mise en place de débats sur les thèmes « Les adolescents et les usages des réseaux sociaux », et « Les adolescents : relation avec les adultes ». Actions impliquant 192 personnes (jeunes et adultes), sur six journées, dans six lieux (le cinéma le Celtic de St Méen Le Grand en partenariat avec la médiathèque de Gaël, la Médiathèque St Yves à Quimper, la MJC l’antipode à Rennes, l’EPI Condorcet St Jacques de la Lande, la Médiathèque de Saint Thurial, la Médiathèque de Montauban de Bretagne). Animation d’une Conférence parentalité à partir d’une projection du film « discipline », à Plerin, 120 personnes. - En Ile-de-France, à l’initiative du Crajep, animation d’une table ronde avec des acteurs éducatifs et de débats, ouverts aux visiteurs lors de la Fête de l’humanité, sur la laïcité et le lien éducation populaire et collectivité. 150 participants. - En Haute-Normandie, dans le cadre d’un travail sur les notions de découverte culturelle et réflexion sur la culture et la différence, débat réunissant 19 personnes en formation BPJEPS. Conférence débat sur le thème « rencontre monde culturel / monde médicosocial, des ressources possibles », réunissant 65 stagiaires éducateurs spécialisés, au Centre dramatique national - théâtre des 2 Rives. Organisation d’un débat « L’égalité hommes/femmes, où en sommes-nous ? », à l’UBI à Rouen, lieu artistique mutualisé, 20 personnes, sur le traitement de la femme dans la publicité à partir d’une collection d’affiches, de publicités sexistes (homme et femme). - En Languedoc-Roussillon, organisation de cafés pédagogiques tout au long de l’année sur différentes thématiques : éducation, numérique, travail social… et de débats citoyens dans le cadre du Festival européen du film d’éducation. Verbatim i,ECLUBTHÏÉTREÎAMACHANGÏ*AICOMPRISQUI je suis. Maintenant je n’ai plus peur d’être moimême avec n’importe qui. Mais ce que j’ai appris, même mon père et ma mère n’auraient pas pu me l’apprendre. Je peux être moi-même n’importe où avec n’importe qui. C’est en faisant, dans l’acte qu’on peut se libérer de sa peur des autres. J’ai été pris au sérieux donc ça m’a donné confiance. Si un adulte te prend de haut, alors tu as envie de le provoquer mais quand on est tous ensemble à la même hauteur, c’est différent. Je n’ai pas envie de provoquer, je me dis que j’exagère et ça je l’ai compris. » Vers l’Éducation Nouvelle n°557 – janvier 2015 Les dialogues Artistes-publics à Avignon Dans le cadre du Festival d’Avignon, organisation en partenariat avec le festival d’Avignon sous la direction d’Olivier Py ETANIMATIONDEDIALOGUESARTISTESPUBLICSDANSLECADRE des Ateliers de la pensée. Des situations de réflexion collective à partir d’enjeux, questions posés par les artistes dans leur spectacle. Organisation d’une agora qui l’espace d’une heure trente, tente de penser les rapports entre la création et le faire société. - Une centaine de participants en moyenne par Dialogue, soit environ 1 500 personnes, lors de dialogues avec des artistes : Laurent Brethome et l’équipe artistique de Riquet, *ONATHAN #HÉTEL ET LÏQUIPE ARTISTIQUE D!NDREAS 6ALÒRE Novarina et l’équipe artistique du Vivier des noms, Nathalie Garraud, Olivier Saccomano et l’équipe artistique de Soudain la nuit, Olivier Py et l’équipe artistique du Roi Lear, Thomas Ostermeier pour Richard III, Valérie Dréville et l’équipe artistique de La République de Platon, Tiago Rodrigues pour António e Cleópatra, Gaëlle Bourges et l’équipe artistique d’À mon seul désir, Samuel Achache et l’équipe artistique de Fugue, Angelin Preljocaj et l’équipe artistique de Retour à Berratham, Fatou Cissé et l’équipe artistique du Bal du Cercle, Mariano Pensotti et l’équipe artistique de Cuando vuelva a casa voy a ser otro, Philippe Berling et l’équipe artistique de Meursaults, Benjamin Porée et l’équipe artistique de Trilogie du revoir. - Dialogue avec Jack Ralite, Homme de culture et d’engagement au service de l’intérêt général, grand témoin de notre temps. 200 participants. - L’émancipation par la culture et l’Éducation populaire : projet de société ? L’aggravation des situations d’exclusion fait de l’accès à la culture pour tous un impératif afin de favoriser l’émancipation effective des personnes en difficulté. Avec Marie-Christine Bordeaux, maître de conférences, membre du Haut Conseil de l’Éducation artistique, Gaëlle Bourges, Jean Caune, professeur d’université émérite, Fatou Cissé, Thierry Thieû Niang, chorégraphe, Sonia Serra, membre du Bureau national du Secours populaire français en charge du « Dire pour Agir ». Animé par les Ceméa. En partenariat avec le Secours Populaire français. Plus de 150 personnes. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 51 52 LES POLITIQUES ET PRATIQUES CULTURELLES, UN ENJEU D’ÉDUCATION - En Limousin, échanges et débats à la suite de projections de films dans le cadre des échos du festival européen du film d’éducation. En Corrèze, dans le cadre des « Journées Départementales des Droits de l’Enfant », co-organisées avec d’autres associations éducatives, mise en place de débats réunissant des enfant et des parents et des collégiens. En Creuse, débat avec la salle en présence du réalisateur. En Haute Vienne, animation d’échange avant et après la projection avec des enfants dans le cadre d’accueils de loisirs. - En PACA, organisation, en partenariat avec la Région PACA, et animation de la table ronde intégrée dans la programmation des Ateliers de la pensée, sur « Construire son libre arbitre ». Comment les jeunes générations forgent-elles leur liberté de pensée et de jugement à l’heure des données numérisées et des réseaux sociaux ? 200 participants dont 120 lycéens de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Dans le cadre des Ciné-Débats de l’IESTS, propositions de débats mensuels à partir de projections. 60 participants en moyenne réunissant étudiants en travail social, formateurs, habitants du quartier. Dans le cadre du Festival Scènes de Cirque de Puget Théniers, animation de trois rencontres des spectateurs et habitants avec les artistes, réunissant 80 participants (enfants du centre aéré et adultes spectateurs habitants de la commune). - À Aurillac, dans le cadre du Festival de théâtre de rue . Rencontre avec la compagnie « La fabrique fastidieuse » et le spectacle « lendemain de fête », la compagnie « les dissipés » et le spectacle « volutes » au lycée Monnet. . Rencontre avec les bénévoles d’Etouvie autour du spectacle « Le Parlement » du Théâtre de l’Unité au lycée Cortat. . Rencontre avec la Compagnie « Bakhus » deux spectacles. Reprise de « À l’ombre de Khoré » et création 2015 « Glaucos » au lycée Cortat. . Dans les lieux gérés par les Ceméa, installation d’espaces d’expression et de partage d’avis sur les spectacles. - À Bourges, dans le cadre des accueils du Printemps de Bourges : création de situations de prises de parole, d’échanges sensibles et de mises à distance critique de son rapport à la création dans le champ des musiques actuelles. Partir de situations intituLÏES i 1UESTIONNER SES GOßTS DE SPECTATEUR LES CONFRONTER AUX autres » visant la découverte, l’écoute de divers genres musicaux, suivi d’expressions et de partage des perceptions sur la question DESGOßTS Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 Les rendez-vous des Ceméa sur des Festivals Favoriser l’accès de tous les citoyens au patrimoine culturel et artistique s’est concrétisé en 2015 par l’implication des Ceméa dans plusieurs festivals dont ils sont pour certains partenaires historiques. Comme chaque année plusieurs types de propositions ont été faits : - Des formations à l’accompagnement culturel en relation avec les festivals à Arles, Clermont Ferrand, Sotteville, Limoges, La Rochelle, Biarritz. - Des séjours avec hébergement comportant des ateliers de pratiques culturelles autour de la programmation artistique à Aurillac, Bourges, Avignon, Charleville-Mézières, Douarnenez, Évreux. - Des animations d’ateliers, des encadrements de parcours de spectateurs, des rencontres Artistes-publics à Aurillac, Bourges, Avignon, Évreux et Charleville-Mézières. Principales actions - Festival du Court Métrage à Clermont-Ferrand (Sauve qui peut) - février 2015 - Printemps de Bourges (avril 2015) - Festival de théâtre de rue Vivacité à Sotteville les Rouen (juin 2015) - Montpellier Danse (juin 2015) - Festival de théâtre de rue Urbaka à Limoges (juin 2015) - Festival d’Avignon (juillet 2015) - Rencontres d’Arles (Festival de Photos) (juillet 2015) - Les Francofolies de la Rochelle (juillet 2015) - Festival de Douarnenez (août 2015) - Festival de théâtre de rue d’Aurillac (août 2015) - Festival des Théâtres de Marionnette de Charleville Mézières (septembre 2015) - Festival européen du film d’éducation d’Évreux (décembre 2015) MÉDIAS, ÉDUCATION CRITIQUE ET ENGAGEMENT CITOYEN e u iq it r c n io t a c u d é , s Média n e y o it c t n e m e g a g n et e édagogie la p Sous le numérique, Le contexte lié aux événements dramatiques de janvier, questionne tous les acteurs de l’éducation ceux des temps de l’école, des loisirs ou autres espaces sociaux et les parents. Il doit questionner aussi les médias et ses acteurs dans leurs postures éditoriales face à l’actualité et au traitement de l’information, et dans la manière d’aborder les questions de jeunesse. Il faut articuler le temps médiatisé de l’émotion, de la réaction à court terme avec le temps du long terme de l’éducation. Pour le monde de l’éducation, il y a la massification et la systématisation d’une éducation aux médias et à l’information (EMI). Ces propositions ont besoin de s’appuyer sur une refondation de l’école, car l’EMI ne peut se développer sans un environnement éducatif dépassant l’approche disciplinaire de l’institution scolaire, remodelant les temps d’apprentissage par la pratique et l’engagement dans des projets multi partenaires, dans et hors l’école, articulant ces apprentissages à une éducation citoyenne. L’EMI doit se développer dans une approche globale de l’éducation. D’où les propositions des Ceméa et du Collectif Enjeux e-médias qu’ils président, de formations pluri acteurs (parents, éducateurs, animateurs, enseignants), de parcours citoyens, d’éducation critique aux médias et à l’information… Pour le monde des médias, l’urgence est de faire entrer les enjeux d’éducation, de jeunesse dans les médias eux-mêmes, afin que les valeurs de l’éducation et de l’enfance y soient assumées. Les journalistes doivent aller travailler avec les jeunes et leur relation à la jeunesse doit aussi impacter les lignes éditoriales des médias où ils travaillent. L’expression jeune doit trouver sa place dans les médias notamment du service public. Ceux-ci doivent reconnaître la nécessité de mettre en place des espaces de dialogue avec les citoyens à travers leurs organisations associatives et avancer vers des espaces de co-régulation journalistes, éditeurs de presse, société civile et pouvoirs publics. L’après Charlie ouvre une réelle opportunité d’une action collective pour sortir l’EMI de son isolement et en faire un enjeu culturel fondamental afin de porter la citoyenneté du XXIe siècle. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 53 54 MÉDIAS, ÉDUCATION CRITIQUE ET ENGAGEMENT CITOYEN Maîtriser les réseaux sociaux comme des outils modernes de communication et d’information, agir en prévention des risques et plus globalement pour une éducation critique et citoyenne, sont deux des orientations fortes du Pôle médias, éducation critique et engagement citoyen des Ceméa dans leurs actions éducatives. ■ Mise en œuvre de projets en direction des jeunes Les Ceméa ont conçu des dispositifs d’animation pour les publics jeunes, notamment trois principaux : un projet Web-journaliste, Jeunes et numérique, d’un environnement consumériste à un dispositif citoyen, en lien avec des pratiques journalistiques et leur diffusion sur des supports numériques via le web ; un projet Éducation citoyenne et réseaux sociaux en appui sur une exposition et un livret d’accompagnement, un dispositif Jeunes critiques de cinéma, expérimenté à Évreux, en Haute-Normandie et Cannes (pendant le festival en mai 2015), dans la dynamique de la décentralisation du Festival européen du film d’éducation et du Prix Jean Renoir des lycéens. 2015, a vu se poursuivre l’essaimage de ces projets sur des territoires plus nombreux. Cette démultiplication a concerné une dizaine de régions en métropole et Outre-mer, le projet Web-journaliste a été retenu dans le cadre du Fonds d’expérimentation pour les jeunesse (Paca, Aquitaine, NordPas-de-Calais, Haute-Normandie, Basse-Normandie, Mayotte) sur les pratiques numériques des jeunes. Le primat des valeurs Réaffirmer l’enjeu et l’urgence, d’opposer aux logiques commerciales, individualistes, peu soucieuses du droit des personnes et des libertés collectives, des projets porteurs de valeurs de coopération, d’émancipation, de positions critiques, s’appuyant sur le collectif, la création et l’expression des jeunes, inscrits dans une vision démocratique de l’espace public, conforme à la déclaration des Droits de l’homme et du citoyen, et de la Convention internationale des droits des enfants. C’est à l’aune de ces références que les actions éducatives liées au numérique doivent être construites, et non pas dans une visée fonctionnelle, de seul outillage, inscrite dans une logique de marché. Bertrand Chavaroche et Christian Gautellier Vers l’Éducation Nouvelle – n°558 – Avril 2015 PRIS SUR LE VIF Eu, des élèves du lycée Anguier ont participé comme Web-journalistes, au Festival du film d’éducation Ils sont sept lycéens de seconde et ont participé, en décembre 2015, au Festival européen du film d’éducation à Évreux. Sept jeunes web-journalistes encadrés d’Éric Feuvrel, leur professeur de français, et de Béatrice Collet, animatrice au centre DES&ONTAINESONTPRÏSENTÏLEURSTRAVAUXETFAITLEBILANDECETTEACTIONVENDREDIFÏVRIERAUCENTREDES&ONTAINES « C’est un partenariat entre le lycée Anguier, le centre des Fontaines et les Ceméa. Ce festival accueille des actions éducatives à destination des jeunes de Normandie et d’ailleurs. Ils construisent leur parcours, orientent leur exploration du festival en fonction de leurs projets, qu’ils soient issus d’un cadre scolaire, associatif, d’un service jeunesse d’une collectivité ou d’un service de l’État. Par cette approche, les Ceméa les ont accompagnés pour faciliter leur appropriation du festival de manière active en intégrant une démarche d’éducation à l’image et aux médias, en leur confiant le rôle de web-journalistes de l’événement », explique François Laboulais, représentant les Ceméa. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’une action nationale des Ceméa, soutenue par le Fonds d’Expérimentation pour la Jeunesse (FEJ). Les jeunes ont animé tous les jours le blog du festival, rencontré des réalisateurs... « Nous avons aussi donné notre avis sur les films en projection. Des films essentiellement fondés sur des problèmes de société, le harcèlement, les addictions... .OUSNOUSRÏPARTISSIONSLESTÉCHESAVECDESRÏUNIONSDERÏDACTIONLEMATIN,EPLUSDIFlCILEÎAAÏTÏLESINTERVIEWSwEXPLIquaient-ils. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 MÉDIAS, ÉDUCATION CRITIQUE ET ENGAGEMENT CITOYEN FONDS D’EXPÉRIMENTATION POUR LA JEUNESSE Être web-journaliste lors d’un événement culturel : une approche critique et citoyenne des médias de l’information Depuis janvier 2015, les Ceméa Nord-Pas de Calais et cinq autres Associations territoriales des Ceméa travaillent à la mise en place d’un projet alliant éducation aux médias et accès à la culture. Ce projet, qui se déroulera jusque 2017, s’appuie sur une démarche de web-journalisme avec des jeunes de 12 à 25 ans, et sur un partenariat avec un événement culturel local. L’année 2015 a vu plusieurs étapes de cette démarche prendre place. Les Ceméa Nord-Pas de Calais investis dans le projet « jeunes et numérique, d’un environnement consumériste à un dispositif citoyen », financé par le Fonds d’Expérimentation pour la Jeunesse, ont conduit plusieurs actions en 2015. Ils ont participé à la réalisation d’un état des lieux des pratiques numériques, médiatiques et culturelles des jeunes de 12 à 25 ans et des acteurs éducatifs de la région. Des entretiens individuels, basés sur un questionnaire réalisé en réseau au sein d’une coordination animée par l’Association nationale des Ceméa, ont été conduits avec plusieurs Centres sociaux du Nord et du Pas-deCalais. L’analyse de ces entretiens a permis d’aboutir à des constats susceptibles de nourrir les contenus et les choix pédagogiques à promouvoir. Les jeunes interrogés fréquentent très peu les festivals régionaux et affirment que le premier lieu leur offrant la possibilité d’avoir une pratique médiatique est l’école. Cette institution privilégie le journal papier et les formes écrites aux autres formes de média d’information. Les Ceméa se sont appuyés sur ces éléments pour animer une démarche de Web-journalisme avec les jeunes de La Maison Pour Tous de La Gorgue. Accompagnés par deux animateurs de la structure et deux formatrices des Ceméa, ces jeunes ont participé au festival lillois « Le père Noël est-il un rocker ? ». Afin qu’ils se sentent pleinement à l’aise dans leur rôle de web-journaliste une fois sur le terrain et qu’ils répondent à une certaine éthique de la production d’information, l’équipe a proposé deux jours de formation en amont. Ces deux jours ont permis de prendre en main les outils techniques du web-journaliste (caméras, appareils photo, enregistreurs numériques, logiciels libres de montage…) mais aussi d’appréhender les enjeux de l’écriture journalistique et le rôle du journaliste. Les jeunes se sont également renseignés sur le festival et ont analysé différents types de médias de l’information. Les articles réalisés par les jeunes sont visibles à l’adresse suivante : https://webreporterlamaisonpourtous.wordpress.com Cette expérience a permis aux Ceméa de concevoir un module de formation à destination d’acteurs éducatifs qui sera mis en place en juin 2016. Au cours de cette formation-action, les formateurs initieront les participants à la maîtrise technique des outils du webjournaliste et accompagneront pédagogiquement la mise en place d’une expérience de média citoyen. FESTIVAL EUROPÉEN DU FILM D’ÉDUCATION Parcours Jeunes critiques de cinéma Pour la troisième année, pendant le festival, a été mis en place un parcours de formation à l’écriture de critiques de films. Il s’est adressé à des lycéens (27) venant de cinq établissements de Normandie et d’Ile-de-France. Ce parcours, organisé sur trois jours, alterne des séances de cinéma (avant-premières, films de la sélection et web-documentaires), des ateliers d’écriture, la rencontre avec des réalisateurs et un critique de cinéma professionnel… Les critiques de films écrites par les jeunes pendant ce parcours ont été diffusées sur le blog du festival. Ce projet s’inscrit dans le cadre du partenariat entre le Festival européen du film d’éducation et le Prix Jean Renoir des lycéens. Le Prix Jean Renoir des lycéens est attribué par un jury de lycéens à un film choisi parmi huit films pré-selectionnés par un comité de pilotage national composé de représentants de la Dgesco (Ministère de l’Éducation nationale), de l’Inspection générale de l’Éducation nationale, des Ceméa, du CNC et de la Fédération nationale des cinémas français. Il cherche à éveiller et à entretenir chez les lycéens un intérêt pour la création cinématographique contemporaine et à encourager chez eux la formulation d’un jugement raisonné sur les œuvres, l’échange et la confrontation avec d’autres jugements. Pratiquer une activité de critique est non seulement une excellente occasion de développer des compétences d’écriture et de maîtrise de la langue française, mais aussi de prendre du recul par rapport au premier ressenti que peut susciter un film en se plaçant du côté de l’analyse. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 55 56 MÉDIAS, ÉDUCATION CRITIQUE ET ENGAGEMENT CITOYEN Le web documentaire au cœur de plusieurs projets « Raconte ta ville », le web-documentaire comme outil pédagogique Le principe du dispositif Raconte ta ville animé par le réseau Canopé, est de proposer à des classes (écoles, collèges et lycées) réparties sur tout le territoire français, d’explorer leur environnement proche (quartier, ville, etc.) et de mener l’enquête pour en raconter l’histoire réelle ou fictive au moyen de la production d’un web-documentaire. Si l’on se réfère à quelques principes de l’Éducation nouvelle, (qui défend une participation active des individus à leur propre formation, où l’apprentissage doit avant tout être un facteur de progrès global de la personne, qui suscite l’esprit d’exploration et de coopération, une éducation globale accordant une importance égale aux différents domaines éducatifs...) il devient évident que les Ceméa trouvent dans le dispositif Raconte ta ville un espace de mise en œuvre de la coopération dans les apprentissages, et en particulier dans l’usage des outils collaboratifs et des projets où les élèves peuvent diffuser et partager leurs savoirs. Lors de l’année scolaire 2014-2015, le Pôle médias, éducation critique et citoyenneté des Ceméa a participé au pilotage du dispositif national Raconte ta ville du Réseau Canopé. Un des objectifs de ce partenariat qui se poursuit, amplifié en 2015ÒMESAISONDELOPÏRATIONRaconte ta ville, sur le thème de la ville durable), était de cerner les intérêts éducatifs et pédagogiques de ce dispositif et d’imaginer ensemble comment celui-ci pourrait aussi faciliter dans l’avenir, des projets impliquant les élèves activement dans les dispositifs relais coanimés par les Ceméa. À découvrir un des web-documentaires accompagnés cette année 2015, par l’équipe Canopé de Normandie et les Ceméa : « Vies de bord de mer » https://www.reseau-canope.fr/raconte-ta-ville/webdoc/20142015 Jeunesse en Europe - Un web-documentaire de partage d’expériences Le Forum européen de la Jeunesse, dont le Cnajep est membre, a lancé la « Ligue des jeunes électeurs » qui visait, pour des JEUNESDEËANSËRENFORCERLEURPARTICIPATIONAUXÏLECTIONSEUROPÏENNESETËFAVORISERLAPRISEENCOMPTEDESQUESTIONS de jeunesse dans les débats et les campagnes au niveau européen et national. Le projet porté par le Cnajep dans le cadre de la « Ligue des Jeunes Electeurs » a visé plus spécifiquement à développer les connaissances des jeunes, leur permettre de réfléchir à leur citoyenneté, d’échanger sur différents enjeux de la construction européenne et de réfléchir à un avenir commun. Chaque organisation impliquée dans le projet a développé différentes actions autour de trois axes : des actions d’information, de sensibilisation et de mobilité pour aller à la rencontre d’autres jeunes européens ou des institutions européennes. Pour les Ceméa, ce travail à fait l’objet de la réalisation d’un web-documentaire s’appuyant sur les productions et actions de trois régions, l’Aquitaine, la Franche Comté et la Région Centre. Ce web-documentaire à été financé par le Cnajep. C’est une première réalisation de web-doc Ceméa. http://jeunesse-europe.cemea.asso.fr/#Intro Festival européen du film d’éducation - Le web-documentaire comme support culturel L’intérêt des Ceméa pour le web-documentaire n’est pas nouveau, c’est un format intégré depuis quelques années dans la grille de programmation du Festival européen du film d’éducation. Il fait aussi l’objet d’une animation en direction des lycées sous la forme d’une master Class en partenariat avec France télévisions - Nouvelles écritures. Rendez-vous à Évreux en décembre, chaque année pour découvrir la sélection de web-docs des Ceméa en présence de leurs auteurs et/ou producteurs. http://www.festivalfilmeduc.net/spip.php?article764 En octobre 2015, a également été lancé le Projet « Déclics du numérique » en partenariat avec la Ligue de l’enseignement et les Francas, à destination des enfants et ados de 8 à 14 ans autour de trois axes d’activités : Programmation et robotique, Création, Art visuel et Culture des images, S’exprimer, s’informer, informer avec les médias, et de 7 parcours. Il concerne en 2015 les régions Ile-de-France, Paca, Aquitaine, Centre, La Réunion, Auvergne, Bourgogne, Pays de la Loire. À noter le travail spécifique des Ceméa avec la PJJ sur ces dimensions, et dans la dynamique des éditions décentralisées sur tout le territoire métropole et Outre-mer du Festival européen du film d’éducation, des parcours d’éducation à l’image couplés avec des séances « jeunes publics », et la mise en place de projets de réalisation de courts métrages par des groupes de jeunes en lien avec les structures d’accueil de jeunes (MJC, centres sociaux, Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 services jeunesse des collectivités, réseau PIJ, etc.) (Bretagne, Haute-Normandie, Languedoc-Roussillon…). Ces actions intègrent également un travail de découverte des nouvelles écritures interactives par les jeunes, à travers des masters class (Haute-Normandie) ou séances de découverte, (Languedoc-Roussillon, Guadeloupe, etc.) ou des ateliers de réalisation par les enfants de Webdocs (projet Raconte ta ville, en partenariat avec Canopé, Réunion, Pays de la Loire, Haute et Basse-Normandie, Languedoc-Roussillon… cf encadré ci-dessus). Les Ceméa sont également plus globalement, partenaires du prix Jean Renoir des lycéens en lien avec le CNC et le Ministère de l’Éducation nationale. Ils participent au Comité de pilotage, au Comité de sélection des films et à l’organisation du prix. C’est dans ce cadre que des parcours jeunes critiques de cinéma sont mis en place pendant des festivals notamment à Cannes (cf encadré p. 57). MÉDIAS, ÉDUCATION CRITIQUE ET ENGAGEMENT CITOYEN Grande école du numérique, deux projets de Fabriques numériques agréés, six formations en cours Dans de nombreuses situations, les Ceméa animent des débats, des groupes de parole, des formations pour répondre, à des besoins des acteurs éducatifs et des associations. Se positionner sur des faits de société, transmettre des repères préventifs quant à l’usage des plates-formes numériques, agir sur la protection des mineurs, éduquer aux médias de l’information, conseiller les citoyens et les associations dans leurs choix et usages d’outils numériques..., autant de sujets où les enjeux des environnements numériques dans leurs relations aux usagers, mettent les éducateurs en situation de jouer un rôle de médiation. L’accompagnement sur l’utilisation du numérique auprès de publics plus éloignés des nouvelles technologies répond à un double objectif d’apprentissage d’une utilisation responsable et citoyenne du numérique et d’une intégration professionnelle facilitée. C’est dans ce contexte que les Ceméa ont répondu fin 2015 à l’appel à projet Grande école du numérique et ont été retenus pour mener sous ce label une Fabrique Médiateur des usages du numérique et une Fabrique Les associations face au développement des usages du numérique. Ces formations sont composées de plusieurs phases et se déroulent en alternance. Leur durée est de 700 heures réparties SURSIXMOIS%LLESSADRESSENTËDESJEUNESÉGÏSDEËANSÏLOIGNÏSDELEMPLOISANSQUALIlCATIONETISSUSDESQUARTIERS de la politique de la ville. La Fabrique Les associations face au développement des usages du numérique sera développée par les Ceméa à La Réunion. La Fabrique Médiateur des usages du numérique sera mise en place à Amiens, Clermont Ferrand, en Ile de France, à Poitiers et en Martinique, par les cinq Associations territoriales du réseau Ceméa (Picardie, Auvergne, lle de France, Poitou Charente et Martinique,ESFORMATIONSDÏBUTERONTLORSDUDERNIERTRIMESTRE Les objectifs de la formation Médiateur des usages du numérique s’articulent autour de quatre axes : - Connaître et comprendre les enjeux du numérique et de la société de l’information. Déconstruire ses représentations sur le numérique ; décrypter ses usages et ses pratiques ; questionner les différents enjeux, économiques, politiques, culturels et citoyens. - Maîtriser les outils techniques de base. S’approprier des logiciels et des plates formes de la société numérique et de l’information ; acquérir des compétences de la chaîne de production numérique (écriture, scénarisation, édition et diffusion de contenus). - Se sensibiliser au rôle et fonctions de médiation et de transmission. Acquérir des compétences d’animation de groupe, de connaissance des divers publics (enfants, jeunes et adultes) ; prendre en compte les projets de structures socio-éducatives. - Engager une réflexion sur un projet professionnel. Préciser et construire son projet professionnel ; s’orienter vers une formation qualifiante. CRITIQUES DE CINÉMA Accompagnement culturel au Festival de Cannes Huit militants des Ceméa PACA ont conduit un projet d’accompagnement culturel par le cinéma. Pendant trois jours, vingt-cinq lycéens de Cannes, de Mulhouse, Rosny sous Bois et Louviers, ont découvert le Festival de Cannes, lors d’un parcours animé par des formateurs du territoire, de l’Association nationale et d’autres AssoCIATIONSTERRITORIALES)LSONTBIENSßRASSISTÏÌLAPROJECTIONDElLMSSÏLECTION de la Semaine de la critique, de l’Acid, d’un Certain Regard et de la compétition officielle), certains ont pu rencontrer le réalisateur d’un des films projetés, un critique de cinéma et ils ont tous participé à un des trois ateliers : Jeux d’expression, jeunes critiques de cinéma et web-journalistes. Un blog a été créé et alimenté par les lycéens, les enseignants et les militants des Ceméa : https://jeunesfestivalcannes.wordpress.com Ce projet a été mené en partenariat avec le Ministère de l’Éducation nationale, et le Prix Jean Renoir des lycéens. Il a reçu le soutien de la Ville de Cannes, de l’ACID, de la Semaine de la critique, de Cannes Cinéma, ainsi que Canal +. Il s’est poursuivi en 2016 lors de la 69ème édition du Festival en se développant. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 57 58 MÉDIAS, ÉDUCATION CRITIQUE ET ENGAGEMENT CITOYEN ■ Culture numérique, éducation cri- tique aux médias et à l’information, mise en œuvre d’actions de formation en direction des adultes « impulseurs » de projets de jeunes Cette orientation s’est traduite par le renforcement en 2015, de la formation de formateurs (deux stages nationaux, un regroupement national, des formations actions sur des projets, des parcours de formation au sein du Festival européen du film d’éducation…) afin de consolider la qualification des équipes Ceméa. s #ECI A PERMIS DE DÏMULTIPLIER LA FORMATION DANIMATEURS PORTEURS DE projets d’éducation aux médias, sur tous les territoires (formation des animateurs de structures d’accueils collectifs de mineurs ou formation professionnelle diplômante et formation professionnelle continue) (24 régions, métropole et outremer, plus de 30 stages, plus de 600 participants). s $ANS LE CADRE DU PROJET i $ÏCLICS DU NUMÏRIQUE w SUR LES RÏGIONS concernées en 2015/2016 (voir encadré page 61), lancement d’un programme de formation de formateurs (un stage en 2015 et deux en 2016) visant à la mise en place de modules de formation à destination des animateurs. s,ORIENTATIONDUNTRAVAILAVECLESPARENTSAÏTÏRÏAFlRMÏEEN%LLE passe par l’organisation de cafés-parents, de débats-citoyens (Pays de la Loire, Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes, Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Picardie, Normandie, Ile-de-France, Poitou-Charentes, La Réunion, Mayotte, Guadeloupe, Martinique…), notamment en appui sur le film « C’est gratuit pour les filles », issu du Festival européen du film d’éducation et un guide « Parents » édité dans le cadre du programme Internet sans crainte. Elle se traduit également par l’introduction dans tout projet concernant les jeunes et le numérique d’un « volet Parents » (exemple en Basse-Normandie, Mayotte, Haute-Normandie…). Divers partenariats ont été mobilisés avec la PJJ, les Centres sociaux, la FCPE, Canopé… pour toutes ces actions. s%NLES#EMÏASONTINTERVENUSDANSLAFORMATIONDESPROFESSIONnels de la PJJ dans le cadre du dispositif national de prévention de la radicalisation (Ile-de-France, Réunion, Mayotte, Martinique, notamment). s #HAQUE ANNÏE LE &ESTIVAL EUROPÏEN DU lLM DÏDUCATION EST CON U comme un espace de formation continue pour les acteurs de l’éducation populaire. Des parcours sont construits au sein de la manifestation pour des animateurs professionnels en formation (BP, DEJEPS), des éducateurs de la PJJ et pour les personnels éducatifs et culturels des collectivités locales. L’ensemble des éditions décentralisées du festival (dans plus de 22 régions métropole et Outre-mer) sont également des lieux participant de cette formation des adultes éducateurs. Elles ont pour effet de former les animateurs et éducateurs à mettre en place des actions « cinéma » avec des jeunes, tant dans la dimension culturelle d’éducation aux images que dans celle citoyenne de compréhension du monde à travers les regards portés par des réalisateurs sur des sujets de société… Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 Un combat éducatif Dans le flux permanent des propositions d’images, de textes, de sons, dans le « chaos des fils d’actualité des réseaux sociaux numériques », nous mesurons l’urgence de l’apprentissage de la lecture de ces flux, du décryptage critique des propos, l’urgence d’apporter des clés de compréhension de ce qu’est une information, comment distinguer les mécanismes des stéréotypes, ceux des théories du complot, ou encore comment analyser une actualité souvent diffusée en lien avec une stratégie de communication ? L’éducation critique aux médias et l’engagement citoyen devient alors l’un des leviers pour faire vivre la laïcité et soutenir la liberté de conscience et d’expression. C’est donc, dans ce contexte un combat, où nous devons opposer résistance et propositions alternatives face aux industries médiatiques... C’est un combat fondamental dans la lutte contre les manipulations. Il nous faut renforcer ce cap, face à ceux qui voudrait que l’éducation aux médias soit synonyme seulement d’éducation au numérique, formant non pas des citoyens avertis mais des consommateurs utilisateurs des systèmes numériques, sollicitant leur participation, et générant des profits considérables par une monétisation de leurs usages. Christian Gautellier et François Laboulais Un dispositif d’Éducation aux écrans en BasseNormandie L’éducation critique aux usages des médias numériques et l’engagement citoyen dans les pratiques en ligne, sont des enjeux de notre société actuelle, notamment pour les jeunes et donc pour tous les éducateurs. Cette action des Ceméa en Basse-Normandie, à l’initiative du Conseil régional et menée en partenariat avec le Rectorat et la direction régionale de l’enseignement agricole, a pour objectif de « massifier » à toute UNE TRANCHE DÉGE POST ÒME LYCÏENS ET apprentis), un parcours d’éducation critique aux médias numériques, qui comprend plusieurs volets : des interventions dans les établissements scolaires et les CFA, des stages de formation des personnels de divers établissements (centre d’apprentissage/lycée général, technique, polyvalent, professionnel, agricole, MFR) et des formateurs de la formation professionnelle, des actions en direction des parents et en lien avec les Espaces publics numériques. Les partis-pris pédagogiques favorisent une démarche de projet à travers des ateliers interactifs au cours desquels les jeunes se forment aux enjeux et problématiques d’Internet (réseaux sociaux, usages des smartphones, tchat, gestion du temps écran, identité numérique, droits et devoirs des internautes...), des espaces collectifs d’expression des jeunes et de dialogue avec les adultes, une articulation entre les temps scolaires et personnels ou de loisirs (cohérence et continuité éducative). MÉDIAS, ÉDUCATION CRITIQUE ET ENGAGEMENT CITOYEN D-Clics numériques, Découvrir, Décrypter, Diffuser Une offre de formation numérique pour les animateurs des temps éducatifs C’est un fait : les enfants et les jeunes grandissent dans une société devenue numérique. Leurs manières d’apprendre, de créer, d’appréhender leur environnement en sont profondément transformées. Les acteurs éducatifs ont la responsabilité d’accompagner les enfants et les jeunes dans la maîtrise de cet environnement nouveau, source de promesses mais aussi de risques. Si les animateurs sont formés et accompagnés localement, les accueils périscolaires, les centres de loisirs, les colonies de vacances peuvent devenir des lieux d’expérimentation et d’action éducative. Les enfants et les jeunes exerceront ainsi leur créativité et leur esprit critique avec les outils numériques présents dans notre environnement quotidien. Une formation et des outils d’animation clés en main Organismes de formation professionnelle reconnus complémentaires de l’enseignement public, la Ligue de l’enseignement, les Francas et les Cémea se sont associés en 2015 pour relever cet important défi et ont construit des formations adaptées aux besoins des structures éducatives qui souhaitent mettre en place des ateliers et activités autour du numérique pour des enfants et des adolescents. À l’issue de la formation (modules de 2 à 3 jours), les animateurs : - mesurent les enjeux éducatifs liés au numérique, - sont capables de construire un cycle de 7 à 12 séances d’activités basé sur l’un des parcours proposés (de la création de jeux vidéo à la réalisation de we-bradios), - maîtrisent les techniques de base nécessaires à l’animation du parcours éducatif, - sont capables d’animer un temps d’échange avec un groupe d’enfants et de jeunes, - favorisent l’appropriation des contenus et la prise d’initiative par les enfants et les jeunes, - savent valoriser les propositions et productions des enfants et des jeunes. Ils peuvent proposer aux enfants et aux jeunes des activités innovantes et ludiques, et les accompagnent pour qu’ils maîtrisent les compétences utiles au citoyen du 21ème siècle. À l’issue de la formation, les animateurs disposent d’un accès personnalisé au site internet ressource : http://d-clicsnumeriques.org et à toutes ses fiches activités clés en main. Celles-ci sont rassemblées dans plusieurs parcours thématiques : Coding et Jeux vidéo, Images et Vidéo, Médias sociaux… Ce projet se développera sur 3 ans, 2015-2017, à terme, ce sont 7 parcours éducatifs et 70 fiches d’activités qui seront proposées aux animateurs. En 2015, le projet s’est déployé sur 10 académies : Orléans, Clermont Ferrand, La Réunion, Lyon, Nice, Toulouse, Paris, Rennes, Marseille, Dijon. « S’initier à l’informatique et à internet » pour les aides à domicile, à la Réunion !CCOMPAGNANTAUQUOTIDIENDESPERSONNESÉGÏESENSITUATIONDEHANDICAPOUDESENFANTSLESiAIDESËDOMICILE » (Assistante de vie dépendance, employée familiale et assistante maternelle) peuvent être confronté(e)s à des difficultés face aux nouvelles technologies. Le module de formation « S’initier à l’informatique et à internet » de 3 jours (20 heures) organisé par les Ceméa de la Réunion, a pour objectifs d’aider les « aides à domicile » à savoir utiliser les nouvelles technologies. Il permet ainsi d’apprendre à utiliser le traitement de texte, de s’initier au fonctionnement de la messagerie électronique, d’utiliser les principales fonctionnalités d’un navigateur internet, d’accompagner les enfants et adultes dans l’utilisation des outils informatiques et également de déclarer leur chèque CESU (Chèque Emploi Service Universel). Ce module de formation fait partie d’un programme départemental de formation et d’accompagnement des salariés du particulier employeurs en lien et avec l’habilitation de la FEPEM (Fédération Nationale du Particulier Employeur). Verbatim - « Comme je ne connaissais pas grand-chose en informatique, je suis contente d’avoir appris à manipuler la souris avec un peu plus d’aisance, d’avoir appris le traitement de texte et surtout à me créer une adresse mail. » - « J’ai été très contente de faire cette formation, j’ai appris comment envoyer des mails et aussi comment se faire payer les chèques à domicile sur internet ». Témoignages de stagiaires Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 59 60 MÉDIAS, ÉDUCATION CRITIQUE ET ENGAGEMENT CITOYEN UNE PRIORITÉ Éducation aux médias en Picardie L’année 2015 a été marquée par une volonté de conférer à la thématique de l’éducation aux medias une nouvelle place, en la liant notamment aux usages du numérique. s,ESCeméa de Picardie ont participé aux premières Rencontres régionales du numérique INTITULÏESi#ONNEXIONSwQUISESONTDÏROULÏESDUAUAVRILË!MIENS,ES#EMÏAONTPRÏSENTÏLEURTRAVAILDEPRÏVENTIONSUR les réseaux sociaux lors de la journée tout public du samedi. Les Ceméa ont été conviés à s’impliquer dans la deuxième édition en AVECUNPROGRAMMEPLUSAMBITIEUXETUNEPARTICIPATIONSURLESJOURS s$ANSLECADREDELAFORMATIONPROFESSIONNELLECONTINUEENPARTENARIATAVECLE#2!*%0ETLA$$#3LES#EMÏADE0ICARDIEONT formé une vingtaine d’animateurs sur chacune des deux sessions : l’une consacrée à un stage « jouer et animer avec les multiMÏDIASwLAUTREËLAPRÏVENTIONDESRÏSEAUXSOCIAUXLESETAVRILETMAI s0OURLESANIMATEURSDEL),%0DANSL/ISEDEUXFORMATIONSSESONTDÏROULÏESDUAUJUINAUTOURDELATHÏMATIQUEiJOUER avec les multimédias ». s$ESINTERVENTIONSCONCERNANTLAPRÏVENTIONAUTOURDESRÏSEAUXSOCIAUXSESONTPOURSUIVIESAVECDESLYCÏENSÏTABLISSEMENTS picards concernés en 2015) et avec des apprentis du CFA Interfor à Amiens (8 interventions). s$ESMODULESDEFORMATIONSPHOTOETVIDÏOSONTINSCRITSSYSTÏMATIQUEMENTDANSLESFORMATIONS#10ET"0*%03 s,ETRAVAILAUTOURDESMÏDIASETDELUSAGEDUNUMÏRIQUEESTPRÏSENTÏGALEMENTAUSEINDELACLASSERELAISANIMÏEPARLES#EMÏA tout au long de l’année 2015. s&INSUITEËUNERENCONTREAVECLE#2!*%0LA$2*3#3LES#EMÏADE0ICARDIESESONTASSOCIÏSËLA,IGUEDEL%NSEIGNEMENT de l’Oise pour co-animer un blog ressources en direction des animateurs jeunesse de Picardie. Les Ceméa de Picardie ont été sollicités par l’association « Forum des parents » pour animer des ateliers famille dans le cadre d’un projet « Écrans ouverts, écrans fermés, apprivoiser les écrans ». #ETTEORIENTATIONCONCERNANTLÏDUCATIONAUXMÏDIASETAUNUMÏRIQUESERARENFORCÏEENAVECDEUXPROJETSSUPPLÏMENTAIRES LARÏPONSEËLAPPELËPROJET'RANDE%COLEDU.UMÏRIQUEDÏPOSÏlNQUIPERMETTRADORGANISERËPARTIRDENOVEMBRE une formation pré-qualifiante « médiateurs du numérique » ; le lancement d’un projet de formation d’animateurs sur la ComMUNAUTÏDE#OMMUNESD!BBEVILLEiWEBJOURNALISMECITOYENCOMMEOUTILDANIMATIONwPORTÏGRÉCEAUDISPOSITIF*EUNESET numérique du Conseil départemental de la Somme et en coopération avec l’Association nationale des Ceméa, dans le cadre du Fond d’Expérimentation pour la Jeunesse. ■ Production de ressources pédagogiques, veille documentaire et lien avec la recherche s$ESPUBLICATIONSCON UESPARLES#EMÏAOUENPARTENARIATSONTMISESÌDISPOSITIONDESANIMATEURS ou de publics larges : un dossier sur « Jeunes et numérique », un guide à destination des parents, un guide Education, des dossiers thématiques (sur le harcèlement via les plates formes numériques, sur l’information et les jeunes, etc.), des scénarios de séquences d’animation en appui sur des serious game, des vidéo-interactives, des expositions (Réseaux sociaux, Consommation citoyenne, etc.), un film « C’est gratuit pour les filles », une plate-forme de e-learning sur les usages responsables d’internet conçue dans le cadre du programme « Internet sans crainte ». Le projet « Déclics numériques » intègre également la conception d’outils pour l’animation de parcours d’éducation au numérique et aux médias (plate-forme en ligne, mallettes, etc, cf encadré p. 61). s%NLES#EMÏAONTPARTICIPÏÌTRAVERSLECOLLECTIF%NJEUXEMÏDIASÌLACONCEPTIONETLAPRODUCTIONDUNE série de films courts diffusés par France Télévision Education « Les clés des médias » (voir encadré dans le chapitre « Des publications pour diffuser les idées de l’Éducation nouvelle » de ce rapport d’activité p. 93). s$ESCONFÏRENCESlLMSETDESARTICLESDERÏFÏRENCESURLESJEUNESETLESMÏDIASONTÏTÏRÏALISÏSETSONTDIFFUSÏS sur le site « Enfants Ecrans, Jeunes et Médias » http://www.cemea.asso.fr/multimedia/enfants-medias ou la web-tv des Ceméa http://tv.cemea.asso.fr s,ESITEi%NFANTS%CRANS*EUNESET-ÏDIASwESTMISÌJOURRÏGULIÒREMENTETCONSTITUEUNOUTILDERESSOURCESET de veille sur des questions du numérique et de l’éducation aux médias et à l’information. Il comprend plusieurs centaines de documents pluri-médias… Les Ceméa ont entretenu des relations partenariales avec des équipes de chercheur(e)s des Universités Paris Sorbonne, Paris 13, Paris 8, et Université d’Angoulême/Poitiers (Centre européen des produits de l’enfant), ENS de Cachan, le Clémi et le réseau Canopé. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 MÉDIAS, ÉDUCATION CRITIQUE ET ENGAGEMENT CITOYEN Un site ressources : Pratiques numériques libres, éthiques et solidaires Les Ceméa de la Réunion ont créé ce site internet : « Pratiques numériques libres, éthiques et solidaires » avec le soutien de la DJSCS Réunion. C’est un espace ressources pour les associations, les parents, les éducateurs... Conçu fin 2015, il est en cours d’enrichissement et beaucoup d’informations seront intégrées au fur et à MESUREDESONDÏVELOPPEMENTEN On y trouve : - Un espace « Services en lignes» dans lequel sont proposées des alternatives libres à des logiciels type «Skype, Doodle, DropBox » etc. - Un espace « outils logiciels » présentant de nombreuses offres libres et gratuites aux logiciels propriétaires que l’on installe sur les machines. - Un espace « Ressources numériques libres ». Où trouver des musiques, des photos etc., utilisables légalement et gratuitement puisque sous licence libre ? - Un espace « ressources éducatives » à destination des parents, des animateurs, des éducateurs qui souhaitent mieux comprendre les enjeux du numérique et accompagner les plus jeunes dans une éducation critique aux médias. - Un espace de veille d’actualités, « sites favoris » diffusant régulièrement des informations sur le sujet qui vous préoccupe... Bonne navigation, libre, éthique et solidaire ! http://www.pratiquesnumeriques.cemea-reunion.org CINÉMA ET ÉDUCATION POPULAIRE À Mayotte, un levier pour lutter contre les stéréotypes et pour l’égalité Dans le cadre d’un projet soutenu par le Fonds d’expérimentation pour la jeunesse, les Ceméa de Mayotte ont réalisé deux films en mobilisant les jeunes eux-mêmes et les publics en formation et inscrit une séance spécifique dans l’édition mahoraise du Festival du film d’éducation. si.ARIZIHADISSIwOUiPARLONSENw#ElLMPARLEDEGROSSESSEPRÏCOCEDEREGARDSDIFFÏrents portés sur des enfants suivant les représentations que nous en avons. Il fait suite à des échanges sur la question parentale - comment les parents dialoguent avec leurs filles – les représentations (fille sage, fille moins sage). Ce film a donc été à la fois un outil pour la réflexion de ces animateurs et un outil utile dans des animations avec des jeunes ou des parents. 18 stagiaires ont participé à ce projet. si7USAWA.DROLANIwOUi,APARITÏDANSLECOUPLEwQUIFAITSUITEÌDESÏCHANGESSURLÏGALITÏ&ILLES Garçons et des stéréotypes bien ancrés dans la transmission familiale et sociale (culture et tradition) et admise par des jeunes adultes aujourd’hui. Là encore un travail a été engagé en préalable sur la réflexion de sujets qui pouvaient « cliver » ou faire débat. L’idée de l’activité de loisir des filles est venue. Le réalisateur de documentaire François Xavier Drouet, présent sur place, a aidé l’équipe à reformuler les idées et amené la proposition de trois histoires croisées afin de ne pas être dans une (seule) vision simpliste, des nuances ont été apportées, des réactions différentes ont été mises en avant. Ce film a donc été l’occasion de déconstruire des stéréotypes, d’analyser des réactions ou positions... Il est aussi un outil utile dans les interventions (formation, animation). 16 jeunes ont participé à cette réalisation. s,ORSDU&ESTIVALDUlLMDÏDUCATION 35 stagiaires instituteurs ont participé à la préparation et ont choisi « Ladies Turn », un film qui relate l’épopée de footballeuses, au Sénégal, qui veulent organiser un championnat et se retrouvent en face d’un monde d’hommes. C’est un film qui a soulevé un certain nombre de questions sur la question d’égalité filles/garçons ici à Mayotte, la condition féminine, les violences, ... et ce qui peut ou doit être fait dans le monde de l’éducation. 126 jeunes ont participé à la séance suivie de débats riches. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 61 62 MÉDIAS, ÉDUCATION CRITIQUE ET ENGAGEMENT CITOYEN ■ Place de la société civile, mise en œuvre d’actions citoyennes, en direction des institutions publiques et des industries de programmes Les Ceméa ont participé en 2015 à différentes instances chargées des politiques publiques liées aux médias : groupe d’experts du CSA (protection de l’enfance), groupe de travail de la CNIL, ou sont en dialogue permanent sur ces questions avec les Ministères de la Jeunesse, de l’Éducation nationale (groupes de travail), des Familles et de l’Enfance, de la Culture et de la Communication, avec le Défenseur des droits, l’UNESCO (Commission française) et l’ARPP. Les Ceméa ont également poursuivi leur interpellation critique et proposante auprès des industries et éditeurs de programmes (notamment France Télévisions, Vivendi, Lagardère et au-delà les responsables de la RSE de ces entreprises à travers le Forum RSE Médias) sur les questions de diversité, d’éducation aux médias et à l’information, de qualité de l’information et de protection de l’enfance. Les Ceméa sont très engagés au sein d’associations, de collectifs agissant pour un journalisme citoyen ou la qualité de l’information : l’Association pour la Préfiguration d’un Conseil de Presse (APCP), l’Observatoire de la Déontologie de l’Information (ODI), l’Université Populaire de l’Information et de la Communication et son laboratoire des projets (UPIC), Journalisme et citoyenneté (cf. les Assises internationales du journalisme). Au regard des événements de janvier 2015, il est particulièrement important que l’Éducation populaire soit partie prenante de ces combats et mobilisations. Les Ceméa travaillent également dans les logiques de l’économie sociale et solidaire et de ses valeurs, sur les questions d’éthique concernant les données personnelles, notamment avec la Maif. Les Ceméa animent la présidence du Collectif Enjeux e-médias qui rassemble outre les Ceméa, la Ligue de l’enseignement, les Francas et la FCPE. A travers ce collectif, il s’agit de poser la société civile comme interlocuteur reconnue des pouvoirs publics, des éditeurs et des industries de contenus, en matière de régulation et co-régulation citoyenne des médias. Les Ceméa sont engagés également dans le programme Safer Internet dont ils sont membres du groupe d’appui français, Internet sans crainte (Tralalère). Les Ceméa ont été très impliqués à nouveau en 2015, dans les contributions à l’échelle française (ministères et politiques publiques), européenne (Union européenne ou Conseil de l’Europe), et internationale à travers la Commission française pour l’UNESCO. Voir le site Enfants Ecrans, Jeunes et Médias http:// enfants-medias.cemea.asso.fr/index.php et le site du collectif Enjeux e-médias http://www.enjeuxemedias.org. Les Ceméa et le projet de loi pour une République numérique À travers le Collectif Enjeux e-médias, les Ceméa, ont tenu à réaffirmer lors de la consultation citoyenne, la nécessité de : - Renforcer les droits des internautes notamment en instaurant un droit à la « portabilité des données » qui permettrait aux usagers de récupérer leurs données lorsqu’ils quittent un service pour les transférer sur un autre, et en garder la maitrise totale. - Donner aux internautes le droit de « décider des usages qui sont faits » de leurs données (consentement de l’usager), et aller dans le sens des « self data ». - Soutenir le droit à l’oubli (déréférencement) pour les mineurs qui est proposé, et au-delà pour tout citoyen. - Introduire le principe de « neutralité du net » défini comme le « traitement égal et non discriminatoire du trafic par les opérateurs. - Soutenir toutes les propositions qui inscrivent les solutions non propriétaires et les formats ouverts du monde du libre comme une alternative à la puissance marchande des GAFAM et autres opérateurs, notamment dans le domaine public. - Reconnaître les communs volontaires mis en partage par leurs créateurs : logiciels libres ou Open Source, œuvres placées sous licence Creative Commons, objets en Open Design ou en Open Hardware, etc. - Exiger la consécration d’un droit fondamental à l’information d’intérêt public. - Affirmer qu’il est possible de servir ensemble les droits des auteurs et autres contributeurs à la création, le financement des activités créatives, le partage et la diversité de la culture, et… renforcer l’exception pédagogique. - Systématiser une éducation aux médias et à l’information, dans notre société numérique comme moyen pour éduquer les jeunes à ces questions liées aux données. Cohérence et globalité Pour demander une politique éducative publique concernant le numérique, globale, au-delà de la juxtaposition de politiques sectorielles. Nous pouvons saluer la forte mobilisation du ministère de l’Éducation nationale sur cet enjeu. Mais nous devons aussi affirmer que l’enjeu majeur de l’éducation concerne également bien d’autres ministères et demander une approche cohérente. Les pouvoirs publics ne peuvent pas porter d’un côté des orientations éducatives de lutte contre les discriminations, contre la violence, et de l’autre, sur de seuls enjeux économiques, apporter des aides publiques à travers la défiscalisation, à l’industrie du jeu vidéo pour produire des Jeux 18+, qui sont violents, discriminatoires. Autre proposition, il faut flécher les aides à la presse uniquement pour les journaux qui participent de l’éclairage des citoyens sur l’actualité du monde et du quotidien et arrêter de soutenir la presse people, trash et commerciale. Enfin, la mobilisation de tous sur les valeurs de la démocratie, du vivre ensemble doit intégrer le fait de retrouver ces mêmes principes dans la loi sur le renseignement et non pas nous enfoncer dans une société de la surveillance généralisée. Bertrand Chavaroche et Christian Gautellier Vers l’Éducation Nouvelle – n°558 – Avril 2015 Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 rité a d li o s e d s n io t c a , s Politiques sociale ns io s lu c x e s le s e t u o t e r et de lutte cont ressif in sur le rép Réaffi tif et du so ca u d é l’ e d té u a m ri rmer la p Morosité, inquiétude, délitement du lien social, avenir incertain caractérisent fortement l’année 2015. Cela rend le travail d’infléchissement laborieux, délicat dans un contexte socio-politique toujours contraignant, producteur d’inégalités majeures, aux prises avec des injonctions contradictoires, aux orientations gestionnaires parfois déshumanisantes. C’est dans cet environnement complexe que les Ceméa ont poursuivi leurs engagements aux côtés de Collectifs, notamment celui des 39, aux côtés et avec les associations culturelles en Psychothérapie Institutionnelle. Les orientations inquiétantes de politiques sociales dégradantes se poursuivent avec l’injonction de « ne pas penser » puisque tout est prévu... Que ce soit en matière de justice sociale, de santé, le changement n’y est toujours pas, pis, certaines options sont gravement maintenues comme en témoigne le énième Plan Autisme, le démantèlement de la prévention spécialisée, l’activation des Groupements Hospitaliers Territoriaux, pour ne citer que ceux-ci. L’accélération des transformations managériales participe d’une déshumanisation grandissante créant « des organisations paradoxantes » comme les appelle Vincent de Gaulejac, organisations qui rendent fou ! Les Ceméa ne peuvent que redoubler de vigilance pour poursuivre leurs dynamiques résistantes, ils ne peuvent que rappeler avec force la primauté de l’éducatif, du soin, du collectif sur le répressif. Les professionnels du champ n’ont jamais été autant atteints dans leur professionnalité, tant le sens des missions éducatives, soignantes apparait dénaturé, perverti. La culture des résultats dans le champ de la santé du médico-social et du social, de plus en plus prégnante ne peut qu’interroger ce qu’est le sens du métier dans le champ de la relation d’aide, du soin. Il est des espaces à maintenir pour accueillir l’inattendu, l’imprévisible permettant la rencontre, celle-ci ne peut être rangée dans des grilles, ni être quantifiable. Face au constat de la pauvreté, de la sidération des travailleurs sociaux pris dans des injonctions paradoxales de faire mieux avec moins de professionnels dans ce mouvement massif du New Public Management, le mal-être au travail est devenu une véritable gangrène. Sur le plan de la ré-architecture des diplômes du travail social, cela suscite des interrogations, craintes, des points de tension majeurs dans le paysage professionnel, la défense de la qualification reste essentielle mais elle ne doit pas exclure des remaniements pour garantir des fondamentaux dans l’ensemble des professions sociales. Ainsi la volonté de travailler par niveau en mobilisant les différents secteurs Travail social-Animation est une perspective souhaitée par les Ceméa qui, par ailleurs, poursuivent la veille et le suivi en mobilisant leurs établissements de formation du travail social, les Associations territoriales hors et dans UNAFORIS. 64 POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS ■ Une offre de formation diversifiée dans le champ du travail social Les Ceméa disposent de deux écoles de travail social intégrées : le CFPES-ARIF (Association régionale d’Ile-de-France) à Aubervilliers, le CFPMEA à Montpellier ; le CRFMS-Erasme à Toulouse en est membre associé. Principalement centrées sur les métiers de l’éducation spécialisée, les formations sociales sont multiples et concernent différents publics (moniteurs éducateurs, éducateurs spécialisés, cadres intermédiaires, directeurs d’établissements, auxiliaires de vie sociale, assistants familiaux…). La variété des dispositifs de formation, l’inscription, voire l’ancrage dans des relations partenariales diverses, soulignent la richesse des savoir-faire, la pluralité des compétences. Les éléments qui suivent permettent de repérer quelques champs d’activité, ils ne sauraient ici être considérés comme exhaustifs. Au CFPES-ARIF d’Aubervilliers Les formations DE-éducateurs spécialisés et DE moniteurs-éducateurs constituent toujours le socle de l’activité avec l’accueil en 2015 de 108 moniteurs éducateurs et 172 éducateurs spécialisés. La formation CAFERUIS se poursuit en partenariat étroit avec le CERPE en vue d’un renforcement des collaborations, ainsi 22 stagiaires ont été accueillis en 2015. À noter, la signature de la convention en 2015 pour la mise en place d’une plateforme en Ile-de-France en lien avec UNAFORIS. Ce rapprochement CERPE/ARIF s’est traduit par un engagement sur quatre axes majeurs (voir encadré ci-contre). Un ancrage territorial en Ile-deFrance qui s’affirme dans un projet de regroupement partenarial Durant l’année 2015 et au regard des mutations à l’œuvre dans l’environnement institutionnel et politique des formations en travail social, les Ceméa Ile-de-France ont poursuivi leurs réflexions vers la création d’un groupement dont le cadre du projet a été ACTÏEN,AVOLONTÏCOMMUNEDEL!SSOCIATIONRÏGIONALEDES Ceméa Ile-de-France et du CERPE, est de développer des actions concrètes qui participent à construire et cultiver le principe d’un agir multi-acteur.trice.s. Aussi les deux associations font le choix de s’engager dans une identité de groupement 93 « penser et agir la transformation sociale ». Ce rapprochement avec le CERPE se traduit dans une formalisation d’une convention de partenariat autour de 4 axes majeurs : - Mutualisation de la ressource, avec l’idée de fédérer des employeurs et acteur.trice.s qui se reconnaissent dans le projet de groupement en Seine-Saint-Denis. - CAFERUIS ; Niveau V et infra V. - Espace documentaire, avec un encadrement partagé avec le CERPE. - Mobilités internationales d’étudiant.e.s et des professionnel.le.s. La réflexion engagée depuis 2014 et formalisée depuis 2015, s’inscrit dans la perspective de possibles mutualisations pédagogiques des équipes au travail. Ce rapprochement acte une évolution du projet du centre de formation des Ceméa. Avec la volonté d’affirmer ses spécificités de formation au sein de l’UNAFORIS. De ce point de vue la perspective d’un groupement qui s’affirme dans le 93 prend tout son sens pour les Ceméa ainsi que pour le CERPE et certaines associations employeurs qui restent attachées à la reconnaissance de ces spécificités et ce qu’elles nécessitent pour la formation de professionnel.le.s en devenir. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 À souligner également une orientation forte dans l’accompagnement à l’écriture dans les formations en travail social. En effet, dans la logique du projet politique et pédagogique de promotion sociale des CEMÉA, au regard des réformes des formations en travail social qui tendent vers une intégration au système universitaire, le CFPES CEMÉA Île-de-France (Pôle Travail Social) poursuit son dispositif d’accompagnement à l’écrit. Les formations intègrent chaque année des professionnel.le.s en cours d’emploi ayant pour une grande partie la caractéristique d’un parcours de formation initiale fragile et souvent chaotique. Ce dispositif soutient et permet, au-delà de la réponse aux obligations légales de passage des épreuves de l’examen, de réconcilier l’étudiant.e avec l’écrit et l’écriture. Ces ateliers spécifiques sont conçus comme des démarches de formation à part entière dans le prolongement de la réflexion et de l’appropriation des savoirs, permettant à chacun.e d’apprivoiser la posture et de se réconcilier avec l’acte de l’écriture. Au CFPMEA de Montpellier La formation moniteur éducateur (DE-ME) Cette année 2015, cinq promotions ont été accueillies : trois promotions en cursus de 2 ans, une en voie directe ; deux par la voie de l’apprentissage en cursus de 3 ans. Les effectifs respectifs pour les moniteurs éducateurs étaient de 323 toutes promotions confondues et 27 en apprentissage. Ce sont donc au total près de 70 700 heures stagiaires qui ont été programmées en centre pour les formations au DE-ME. La formation des assistants familiaux (DE-AF) L’année 2015 est venue confirmer la place du CNFPT dans la formation obligatoire du fait que toutes les formations s’inscrivaient dans un appel d’offre lancé par ses soins. Les Ceméa Languedoc-Roussillon sont intervenus sur 3 départements de la région Languedoc-Roussillon : le Gard, l’Hérault, et les Pyrénées-Orientales. Ainsi, 168 personnes ont participé à la formation DE-AF. Le diplôme d’état auxiliaire de vie sociale (DE-AVS) La filière DEAVS des Ceméa Languedoc-Roussillon a vécu l’année 2015 comme une année de transition avec la réforme annoncée des diplômes de niveau V. Cette réforme devant aboutir en 2016 à la création d’un diplôme unique pour les intervenants sociaux à domicile, en structure et en inclusion scolaire et vie ordinaire. Il sera articulé autour d’un socle commun de formation et des spécialités par métier. Conscients de cet enjeu, les formateurs permanents du DEAVS des Ceméa Languedoc-Roussillon se sont mobilisés dès le mois d’avril 2015 pour une première réflexion sur un document (non officiel) fourni par l’UNAFORIS. Ce document donnait une orientation du référentiel de compétence de ce nouveau diplôme. POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS n hoses et les gens étaient si simples… François TES Diriger aujourd’hui Jacques Ladsous es filles, les jeunes femmes et la rue Agnès n T 128 VST 128 Former des travailleurs sociaux… nfried Duncker, Jack Kreutz r médico-social en faveur des personnes fonde évolution en marche Marc Chavey – s enfants en Europe Éric Marlier, avec Christine La nécessité du lien au cœur de la prévention tout-petits Marion Feldman – La réhabilitation r • ICI ET AILLEURS Norman Buick, récit de • DESTINÉE(S) Le mineur Vincent Pachès, NAIRE Des vents mauvais sur la psychanalyse R Vous avez dit : « Entraide mutuelle » ? oit, Claude Deutsch – Consentement aux soins et an-Pierre Martin – Lettre au président de la Le travail qui soigne ? ralès (S) EN EUROPE Une psychiatrie européenne, que est-elle possible ? Claude Louzoun et Jeanntention physique et fonction de contenant es évolutions du système grec de soins en a Fitsiou, Athena Frangouli, Maria Lazaridou – té et système judiciaire : débat sur la liberté du – PORTUGAL : Réhabilitation psychosociale et Fazenda – BELGIQUE : Vers de meilleurs soins en éalisation de circuits et de réseaux de soins ne Lucassen – EUROPE : Les enjeux des réformes noît Eyraud – ALLEMAGNE : Aperçu sur les et leurs applications pratiques pour les jeunes Duncker, Jack Kreutz – Psychiatrie et système nationale des professionnels de l’urgence sociale AGENDA PROFESSIONNEL Dossier coordonné par Claude Louzoun et Jean-Pierre Martin CEMÉA/ CEMÉA DOSSIER PSYCHIATRIE(S) EN EUROPE Psychiatrie « sociale » à la française, psychiatrie « démocratique » à l’italienne… Les débats ont été forts, les principes restent revendiqués par des équipes. Mais peut-on aussi parler d’une psychiatrie anglo-saxonne, germanique, ou d’Europe centrale ? Comment se jouent aujourd’hui les effets conjugués des positions comportementalistes nordaméricaines, des positions sociales, psychanalytiques ? Où en est le désaliénisme à l’époque internationale du sécuritaire et d’une résurgence des usages totalitaires de la psychiatrie où prendre en main supplante activement prendre soin ? Former des travailleurs sociaux, c’est les former à la clinique éducative, relationnelle, sociale. Le travail qui soigne ? Une alchimie de la proximité, du faire avec, du « entendre », puis de la construction d’une réponse au plus près de ce qu’est la personne accompagnée et le plus possible avec elle… Former des travailleurs sociaux, ce devrait être former des personnes qui ont déjà vécu une expérience sociale, militante, bénévole, associative, politique, syndicale… Former des travailleurs sociaux, c’est s’appuyer en permanence sur leurs découvertes des pratiques de terrain, dans une réelle alternance où les centres de formation sont les décrypteurs et les enrichisseurs de ce qui a été vécu… Former des travailleurs sociaux, c’est les conduire à percevoir, puis à réfléchir à la logique des sujets, aux fonctionnements désirants, à la mise en jeu permanente de l’inconscient… Former des travailleurs sociaux, c’est savoir ce qu’est le terrain de leur pratique… Former des travailleurs sociaux, c’est leur proposer des décalages de pensée, des ouvertures, des situations de stage radicalement inhabituelles. Former des travailleurs sociaux, c’est faire comprendre à de futurs éducateurs que le corps de l’autre, fou, sale, abandonné, immonde, existe, et qu’il faut y mettre les mains, même quand c’est gore, car CENESTPASQUUNETÉCHESUBALTERNEx VST n 128 4e trimestre 2015 REVUE DU CHAMP SOCIAL ET DE L A SANTE MENTALE François Chobeaux Rédacteur en chef de la revue VST 128 – Année 2015 Au mois de juin de nouveaux documents (non officiels) envoyés par l’UNAFORIS précisaient les contenus de formation. Fin décembre, le décret, l’arrêté et la circulaire de ce nouveau diplôme n’étaient toujours pas parus. Néanmoins, une note de la DGAS indiquait que les Ceméa devaient déposer la demande d’autorisation pour le 31/03/2016. Ce dossier a abouti positivement. Les Ceméa Languedoc-Roussillon ont obtenu l’agrément pour ce type de formation (nouveau diplôme DEAES – Diplôme d’état Accompagnements éducatif et social). En vis-à-vis de cette actualité, l’année 2015 fut une année particulière pour la filière DEAVS des Ceméa Languedoc-Roussillon. En effet, plusieurs difficultés sont venues perturber et compliquer le fonctionnement et l’organisation : perte et/ou délocalisation d’actions de formation financées par Pôle Emploi, ou manque de candidats sur le territoire au cœur d’Hérault (la formation devait se dérouler à Lodève) et transfert de cette action à Montpellier. Enfin, Pôle Emploi a proposé que les Ceméa ouvrent une nouvelle formation DEAVS durant le 4ème trimestre 2015 sur Beaucaire, territoire nouveau pour mener ce projet et nécessitant de construire les partenariats et synergies locales correspondantes. Au CRFMS (Centre régional de formation aux métiers du social en Midi-Pyrénées) ERASME Toulouse Formation modulaire et engagement professionnel de l’éducateur Le CRFMS forme principalement des éducateurs spécialisés et des moniteurs éducateurs. En 2015, le centre a formé 82 moniteurs éducateurs et 129 éducateurs spécialisés avec des taux de réussite respectivement de 95 % et de 86%. 65 Engagement au niveau européen Différents travaux à l’appui du réseau Ceméa, notamment en connexion avec Solidar ont permis la construction d’ateliers, interventions qui ont jalonné l’année 2015 en présence d’autres membres européens. Pour en citer quelques unes : les questions ont concerné le « vivre ensemble », les enjeux migratoires, le système de la protection de l’enfance, les modes d’encadrement des structures médico-sociales, les compétences dans le cadre de l’éducation non formelle. Ont participé ou contribué à ces actions, les association territoriales des Ceméa Nord-Pas de Calais, Languedoc-Roussillon, Aquitaine, le CFPES-ARIF, Erasme, Rhône-Alpes, la commission nationale du secteur Travail sociale et Santé mentale ainsi que des membres du groupe d’appui du pôle Europe et International et du secteur Animation des Ceméa. L’engagement auprès du réseau Solidar notamment dans son volet affaires sociales se poursuit au sein du Comité des affaires sociales et celui de l’éducation, en lien étroit avec le pôle Europe et International et le réseau interne Ceméa. Il s’agit de peser dans cette Europe économique qui nie les situations sociales dans leurs réalités. A l’instar du poids des exclusions sociales en France, la situation en Europe n’en demeure pas moins alarmante. Le « tout économique libéral » doit être contré en mobilisant différents réseaux, c’est un des enjeux de cette alliance. L’atout des Ceméa réside dans les orientations du mouvement, les différents champs couverts, des connaissances et des savoir-faire dans le champ du travail social, une implication dans des territoires divers. L’engagement des Ceméa au niveau européen dans la formation des formateurs, des animateurs et des travailleurs sociaux, des cadres du médico-social et du social, se traduit par des actions diverses sur l’ensemble du territoire national, avec et dans d’autres pays. Les rencontres de professionnels dans le champ du travail social sont un atout pour dépasser les représentations, découvrir des identités de métier dans les pays respectifs, les pratiques professionnelles en cours, les problématiques complexes rencontrées dans le champ de l’éducation spécialisée, de l’animation sociale mais également prendre la mesure de la montée des extrémismes à l’œuvre en Europe et réinterroger en permanence les enjeux des interventions. La situation dramatique notamment en Méditerranée a mobilisé le réseau SOLIDAR et d’autres acteurs pour dénoncer les politiques centrées strictement sur la sécurité des frontières. Hélas, la gravité de la situation s’est amplifiée, l’accueil réel des réfugiés est à déplorer, dans une Europe peu encline à faire solidarité ! Sont mises en place, dans le cadre de ces formations, des mobilités internationales et des échanges franco-allemands (Budapest, Berlin et Toulouse) à travers des programmes Erasmus + (Belgique, Espagne) et Horizon (Vietnam, Roumanie, Inde, et Bolivie). Au total 52 mobilités ont été réalisées en 2015. s1UATREAXESDEFORMATION - Devenir un acteur engagé au service des valeurs d’égalité, de liberté et de laïcité. - Prioriser l’agir et les pratiques coopératives pour étayer, soutenir et humaniser les individus. - Inscrire l’action dans une démarche de développement social local fondée sur des coopérations en réseaux et des partenariats de projet. - Se référer à une politique du Care pour remodeler les pratiques sociales. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 66 POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS s$ESORIENTATIONSPÏDAGOGIQUESRÏAFlRMÏES Le CRFMS a décidé de s’engager positivement dans la modularisation de ses formations pour quatre raisons principale. - En premier lieu, la modularisation, permet l’identification plus précise et l’accompagnement des étapes d’acquisition des compétences. - Elle facilite les passerelles promotionnelles et les parcours personnalisés des étudiants en reconnaissant leurs expériences et leurs acquis. - Elle renforce les possibilités de mobilité européenne des étudiants en travail social. - Elle favorise les reconnaissances et les coopérations avec d’autres instituts de formation dont l’université et des partenaires internationaux. Ces axes pédagogiques définissent la conception de l’intervention sociale et du métier d’éducateur spécialisé du CRFMS. Autres actions de formation et axes de travail Le CRFMS forme également les auxiliaires de vie scolaire (AVS) et les emplois de vie scolaire (EVS) dans le cadre d’un dispositif de collaboration avec l’Association départementale des Pupilles de l’Enseignement Public de la Haute Garonne (AD PEP 31) et le DAVA (dispositif académique de validation des acquis – académie de Toulouse), les PEP 81, le GRETA MidiPyrénées (Agence FOIX). Ces formations sont proposée dans quatre départements : l’Ariège, la Haute-Garonne, le Tarn et le Tarn-et-Garonne. Ces formations ont concerné 1153 stagiaires en 2015 (soit 60 570 heures stagiaires). Les CRFMS est engagé dans des dispositifs de formation en direction des travailleurs en situation e handicap (partenariat avec l’Association CYBERDICAP, Plateforme Handeco Formation). 24 personnes ont été impliquées dans ce cadre (890 heures stagiaires). Le CFMS est en relation étroite avec l’Université sur la dimension recherche. Il s’appuie également sur un pôle ressources, un travail de veille et met en place des journées d’études. SERVICES À LA PERSONNE Accompagnement et formation des salariés du particulier employeur, avec la FEPEM Les Ceméa de la Réunion, forts de leurs expériences dans le champ des services à la personne et dans l’accompagnement ou l’émergence de projets, contribuent à la formation continue et à la professionnalisation des salariés de la branche du particulier employeur, de par son habilitation FEPEM (Fédération du Particulier Employeur) ; à l’accompagnement au quotidien de ces salariés dans le cadre de la mise en place de relais assistants de vie sur l’Île de la Réunion et à la constitution d’un réseau de professionnels, afin de conforter et d’aider à la structuration de cette branche dans le département. Pour mettre en œuvre ce projet, les Ceméa ont choisi deux axes d’intervention : - La formation continue : de nombreux modules de 16, 20, 24 ou 40 heures autour des thèmes de l’accompagnement des personnes âgées ou handicapées, de l’entretien du domicile ou de la prévention des risques et des situations difficiles. Les personnes ont droit à 40 heures de formation entièrement prises en charge financièrement. - L’accompagnement à la validation des acquis et de l’expérience (V.A.E.) qui permet de faire reconnaître ses compétences afin d’obtenir un titre professionnel de niveau V. Les publics de ces formations sont divers. Les salariés du particulier employeur regroupent les assistants de vie, les employés familiaux et les assistants maternels et/ou garde d’enfants Ces personnes qui ont cotisé au fonds de formation découvrent aujourd’hui leur droit à la formation. Elles travaillent souvent seules, sans suivi et sans référence technique ; leur demande est grande en terme de formation et d’échange avec d’autres professionnels. 18 modules de formation continue ont été organisés en 2015, 11 modules « Famille dépendance », 2 modules « Assistante maternelle » et 5 modules VAE. Ces actions ont concerné de nombreux territoires et partenaires notamment les CCAS du Tampon, d’Etang Salé, d’Entre Deux, l’Association ARIAPA de St Denis, de la Possession, de St André, des Trois Bassins et de St Paul, ADHERE de St Pierre, le RAM du Tampon. Les Ceméa et UNAFORIS Du côté des établissements de formation, les grandes manœuvres interinstitutionnelles engagées depuis plusieurs années ont conduit en 2011 à un fort changement dans le paysage. UNAFORIS existe (Union Nationale des Associations de Formation et de Recherche en Intervention Sociale), un réseau national unique des établissements de formation aux professions du travail social qui regroupe maintenant tous les centres de formation du secteur social. Il était nécessaire d’en être ; les centres du réseau Ceméa y ont pris des responsabilités inter-régionales et nationales. Les plate-formes régionales s’organisent avec de nouvelles recompositions avec les grandes régions. Les Ceméa ont mis en avant non pas une position de leurs établissements, mais une position de mouvement de recherche pédagogique riche d’une histoire et dans lequel la question des métiers du social est inscrite quasiment depuis sa création tout en valorisant leurs différents espaces et champs d’engagement. Aujourd’hui, cela mobilise également les Associations territoriales des Ceméa impliquées dans des relations partenariales avec d’autres centres de formation au plan local. La recherche de partenariats de sens demeure. Ainsi, un travail a été engagé avec UNAFORIS au niveau national en vue de définir des axes conjoints. « Les Ceméa et l’UNAFORIS souhaitent unir leurs compétences et leurs capacités d’influence pour mener à bien le rapprochement des formations sociales et de l’animation au niveau national et leur mise en œuvre au niveau des territoires ». Ces coopérations concernent la formation initiale et la formation tout au long de la vie ainsi que la recherche. Les Ceméa et l’UNAFORIS partent de l’hypothèse que les formations devront évoluer, pour s’articuler entre elles, tant au niveau des passerelles entre niveaux, que des attributions d’ECTS, des contenus de formation et de la place de la recherche. Ces rapprochements doivent aboutir à une nouvelle architecture des formations de professionnels du social et de l’animation, valorisante et lisible pour les étudiants, privilégiant des apprentissages croisés entre fondements théoriques et pratiques de terrain (alternance intégrative). L’UNAFORIS et les Ceméa entendent affirmer les valeurs à partir desquelles les deux parties décident de conduire un partenariat. L’alliance entre les deux réseaux sur des finalités, des valeurs et objectifs communs autour de : l’animation sociale, de l’intervention sociale, plus largement de développement social local dans une visée d’Éducation populaire, formalise la volonté commune d’UNAFORIS et des Ceméa de développer des actions concrètes. » Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS L’analyse institutionnelle s’est inscrite, dans l’après 1945 L’analyse institutionnelle s’est inscrite, dans l’après1945, dans un double mouvement sociétal : l’essor de la psychanalyse et la construction démocratique d’une protection sociale solidaire. C’est dans ce contexte que Lucien Bonnafé promeut l’idée d’un secteur de psychiatrie désaliéniste, en rupture avec l’asile carcéral, qui suppose une implantation préalable dans la vie sociale et citoyenne. Ce mot de rupture ouvre un débat, qui n’est pas clos, entre transformation et fermeture. Le terme de « psychothérapie institutionnelle » est introduit par deux psychiatres désaliénistes, Georges Daumezon et Philippe Koechlin, en 1952. Daumezon, avec la création en 1949 du « groupe de Sèvres », va travailler à une élaboration théorique de la psychothérapie institutionnelle en lien avec Tosquelles. Cette élaboration a pour objet le traitement de l’établissement hospitalier pour en faire un lieu institutionnel de guérison, mais également le traitement des problèmes que posent le retour du patient à la vie « normale » et la nécessité d’une assistance extrahospitalière. Jean-Pierre Martin et Daniel Terral VST N°125 – Année 2015 ÉCHOS DU FESTIVAL EN PAYS DE LA LOIRE L’enjeu d’une présence au plus près des populations Dans le cadre de l’édition nantaise des ÉCHOSDUFESTIVALDUlLMDÏDUCATION%&&%QUISESTDÏROULÏEDUAUNOVEMBRE les Ceméa des Pays de Loire, sans bouleverser « le passé » ont tenté des expérimentations, notamment un ancrage territorial des EFFE dans des quartiers populaires : Malakoff, Bellevue avec des fortunes diverses. À Saint-Nazaire, du 22 au 27 novembre, les Ceméa ont continué à travailler la relation avec les maisons de quartiers. L’Édition du Mans, du 2 au 4 décembre, elle, s’est construite avec des partenaires locaux identifiées par l’Antenne Ceméa du Mans. Les objectifs liés à des problématiques locales et identifiées Suite à des rencontres effectuées avec des acteurs locaux, un constat : le drame « Charlie Hebdo » du mois de janvier 2015, (qui sera suivi par celui du Bataclan en novembre 2015), et les réflexions qu’il(s) entrainent, interpellent les acteurs éducatifs et socio-éducatifs des quartiers populaires. La laïcité, ses représentations, sa/ses pratiques interroge(nt). Le rôle des médias (et médias sociaux) l’est également. Certains sont encore sous le choc. Sentiment d’impuissance, perte d’espoir et son corollaire, la démobilisation… Le climat dans ces quartiers est jugé tendu. La parole est retenue, étouffée. Des non-dits, un mal-être des populations d’origines maghrébines et plus globalement des populations les plus fragiles posent une question, un problème : comment rétablir le dialogue, si celui-ci se fait fuyant, comment donner, redonner et susciter espoirs et envies à des acteurs/habitants le plus souvent déconsidérés. Comment lutter contre les discriminations ? Ce constat interpelle les EFFE, à la fois comme évènement culturel mais aussi comme outil au service du mieux-vivre ensemble, de la considération de l’autre et d’un pont pour l’agir ensemble, entre professionnels du champ éducatif, socio-éducatif, militants et bénévoles, simples habitants des quartiers. Sa colonne vertébrale, « Citoyenneté et lutte contre les discriminations » affirme toute sa pertinence. Les EFFE sont un espace de parole, d’échanges. Encore plus aujourd’hui. Le film doit s’intégrer dans un espace/ animation où le simple repas partage constitue déjà une réussite et une véritable porte d’entrée à des échanges. La programmation a rassemblé autour d’une dizaine de films (films en sélections, films invités, films jeunes publics), plus de 800 personnes lors de 22 séances organisées. Autonomie et indépendance Autonomie et indépendance sont presque systématiquement associées comme synonymes par les dictionnaires. Pourtant, en forçant un peu le trait, il est possible de délimiter leurs champs respectifs. L’autonomie se trouverait alors plus du côté de la capacité d’une personne à assurer seule les divers actes de la vie aux différents niveaux du quotidien, de la vie sociale, des déplacements… L’indépendance quant à elle se situerait plutôt dans le champ relationnel, de la relation à l’autre. Il s’agirait donc de pouvoir supporter l’absence de l’autre ou d’être capable de ne pas être sous l’emprise et l’influence d’autres personnes – qui pourraient être le parent, le conjoint ou l’éducateur ! Jean-Marie Vauchez, Éducateur spécialisé VST N°126 – Année 2015 Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 67 68 POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS ■ La Protection judiciaire des mineurs, un axe de travail important La convention CEMEA-Protection Judiciaire de la Jeunesse construite autour de 4 axes a pris sens progressivement au sein du réseau Ceméa : - La pérennisation du partenariat dans le cadre du Festival européen du film d’éducation. - Le déploiement des éditions décentralisées du Festival du film d’éducation. - La formation des professionnels de la Protection Judiciaire de la Jeunesse. - Les activités en direction des mineurs sous protection judiciaire (mesures de réparation, travail d’intérêt général, stages de citoyenneté…). Les Ceméa ont contribué à la formation de nombreux acteurs de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (Elèves de la Classe Préparatoire, éducateurs, psychologues, Responsables d’Unités Educatives, Directeurs de Service). La conception de l’agir des Ceméa intéresse vivement les professionnels de la PJJ. Ce sont environ 400 stagiaires, professionnels de l’ENPJJ et de la PJJ venant de toutes les régions de France qui ont participé à ces actions, celles-ci ont mobilisés principalement le secteur du Travail Social et de la Santé Mentale, le pôle Éducation aux médias et quelques Associations territoriales des Ceméa : Ile-de-France, Guadeloupe, La Réunion, Languedoc-Roussillon, Aquitaine, Martinique, Mayotte, Nouvelle Calédonie. De multiples interventions dans le cadre principalement de journées d’études, de contributions à des tables rondes, de formations sur site, d’interventions en formation continue ont été consacrées à l’intervention éducative dans un cadre judiciaire, à l’accès à la culture des personnes sous main de justice, aux situations d’errance, à l’éducation aux médias, à l’analyse des situations éducatives et des pratiques professionnelles. À noter en 2015, une forte sollicitation dans le cadre du plan de formation national de lutte contre la prévention de la radicalisation. Par ailleurs, le partenariat avec la Direction de la PJJ et avec l’ENPJJ s’est largement renforcé à travers l’édition européenne du Festival du film d’éducation et notamment leurs éditions décentralisées en mobilisant les acteurs nationaux et régionaux de la PJJ : - Avec une dimension du développement sur tout le territoire par le biais des manifestations et diffusions décentralisées qui permet une consolidation des partenariats locaux de la PJJ avec les Ceméa, avec la culture et au-delà avec les associations d’Éducation populaire. En ce sens, le travail interinstitutionnel s’avère être un levier d’apprentissage pour envisager des actions concertées en direction des mineurs. - D’une association des Pôles Territoriaux de Formation de la PJJ dans cette aventure pour valoriser le cinéma comme support de formation auprès des futurs professionnels en charge d’adolescents en grande difficulté. (Association territoriales des Ceméa d’Aquitaine, de l’Ile de la Réunion, de Mayotte). Ce travail se poursuivra en 2016-2017. - Le partenariat se traduit également par des actions pendant le festival et ses échos, voire en amont ou en aval par le biais d’activités périphériques concourant au développement de l’accès à la culture pour les personnes sous main de justice. Il s’agit notamment de renforcer le « vivre ensemble » à travers le vécu d’ateliers, d’animations collectives, de débats, de temps conviviaux. A l’appui des savoir-faire des Ceméa, des animations auprès des jeunes trouvent tout leur sens au sein des structures éducatives de la PJJ, voire en détention. Cette orientation est progressivement investie sur les territoires Languedoc-Roussillon, Pays de la Loire, Ile de la Réunion, Martinique, Mayotte, Guyane. Enfin, les actions en direction même des mineurs reste un axe à développer pour les accueillir dans le cadre de mesures éducatives diverses, au sein des festivals (ex : Festival d’Aurillac, Association territoriale des Ceméa d’Auvergne), voire en lien avec des manifestations culturelles conduites par la PJJ telles que les Rencontres Scène Jeunesse (Association territoriale du Languedoc-RoussillonLE0ARCOURSDUGOßT!SSOCIATIONTERRITORIALEDES Ceméa de Guadeloupe), le Challenge Michelet (Association Territoriale des Ceméa de Picardie). La poursuite d’actions collectives dans le cadre de mesures de réparation est maintenue (Associations territoriales des Ceméa d’Ile-de-France et du Centre). Verbatim © Lionel Koechlin- VST 130 Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 « Le premier mois, je me suis enfermée dans une bulle avec juste le téléphone pour me rassurer. J’ai fait déprime sur déprime. J’ai essayé de m’intégrer, d’accepter d’être en foyer, même si c’est difficile. Je me répétais : « Quel vieux foyer avec ces murs en pierre COMME DANS LES CHÉTEAUX DU -OYEN ¬GE w #EPENDANT IL Y faisait bien chaud et crois-moi, sur le coup, cela m’a rassurée et par la suite, c’est un des éléments qui m’a rendue un peu heureuse. » Elodie POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS Le Festival européen du film d’éducation, une manifestation culturelle et citoyenne au cœur du processus de formation des éducateurs PJJ Un levier de l’action éducative de la Protection judiciaire de la Jeunesse Depuis 2009, la collaboration avec l’ENPJJ (École Nationale de Protection Judiciaire de la Jeunesse) et plus globalement la PJJ, s’inscrit également en amont et en aval du Festival européen du film d’éducation, sur différents territoires en métropole et outremer, et tout au long de l’année. Les Ceméa accompagnent les professionnels de la PJJ (Protection judiciaire de la Jeunesse) dans la découverte des manières d’animer à partir de films, des réflexions autour des questions d’éducation auprès de leurs pairs ou auprès d’adolescents pris en charge par les services. Ces animations traduites en contenus de formation s’inscrivent dans un processus d’accompagnement pour certaines filières (Classe Préparatoire Intégrée, diplôme d’éducateurs…), des problématiques diverses y sont travaillées, liées au métier. L’élaboration de tables rondes, de mises en situation contribue à l’enrichissement mutuel, au développement de démarches pédagogiques créatives au service des publics les plus éloignés de l’accès à la culture. ,ORSDECETTEÏDITIONNATIONALEUNGROUPEDEÏLÒVESDELA#LASSE0RÏPARATOIRE)NTÏGRÏEDEL%.0**ENFORMATIONACCOMpagné de leur formateur, a participé à la totalité du festival. La découverte du festival dans la variété des propositions les a amenés à réfléchir à la place du support filmique dans l’accompagnement éducatif des adolescents en grande difficulté. Le travail partenarial à l’œuvre dans cette manifestation constitue également un levier intéressant pour identifier les champs d’actions respectifs pour mieux répondre aux problématiques des adolescents en grande difficulté. C’est une des perspectives de leur futur travail éducatif, le vécu de cette manifestation s’avère donc pertinent pour explorer des problématiques, rencontrer des acteurs variés dans le champ éducatif, culturel, partager des émotions. Ce sont environ 50 professionnels de la PJJ et de quelques structures associatives habilitées justice (Direction Territoriale de la PJJ Haute Normandie, Unités Educatives de Milieu Ouvert, Centres éducatifs fermés, Unités éducatives d’activité de jour, Missions insertion, EPE, Centres éducatifs renforcés) qui ont participé au festival. Les structures présentes lors de l’édition nationale sont principalement implantées dans la région Haute-Normandie (Rouen, Evreux, Val de Reuil, Vernon, etc.), le Nord-Pas-de-Calais, la région parisienne et l’Ile-de-France, de par la proximité géographique. D’autres acteurs dans des fonctions très diverses ont également participé : la DPJJ, la direction de l’ENPJJ., A noter cette année, plusieurs fonctions représentées à l’image de la pluridisciplinarité à l’œuvre à la PJJ (éducateurs intervenant dans des structures variées, Classe Préparatoire Intégrée, formateurs, psychologues, Responsables d’unité Éducative, Directeurs de service). © Toto et ses soeurs © Toto et ses soeurs « Plein les yeux », un séjour culturel pour des jeunes de la PJJ L’action s’intègre dans l’accord-cadre naturel signé entre les Ceméa et la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse), déjà décliné en région Auvergne avec la décentralisation du Festival européen du film d’éducation. La recherche d’autres déclinaisons de cet accord a permis la naissance d’un nouveau projet en 2014, poursuivi en 2015, même si les Ceméa Auvergne accueillent depuis longtemps des structures habilitées par la PJJ, dans le cadre de séjours ados « Plein les yeux ». Ce projet a permis d’accueillir six jeunes et trois éducatrices d’un STEMO (Service Territorial Éducatif en Milieu Ouvert). Le séjour est construit de manière à permettre aux jeunes d’appréhender et de s’approprier le festival tout en favorisant l’épanouissement de chacun.e, permettant à chacun.e de trouver sa place dans le groupe, dans une vie collective de qualité propre au groupe, au sein d’un dispositif d’accueil global. L’accent est mis sur l’accompagnement vers l’autonomie des parcours de spectateur, par une pratique d’activités d’expression artistique et culturelle. Projet centré sur la personne, dans son rapport à la culture, à l’autre, il permet l’accueil des personnes telles qu’elles sont. Le cadre installé par l’équipe est important : sécurisant, basé sur la confiance, la bienveillance, il permet à ces jeunes de prendre des risques dans les propositions d’activités d’expression mais aussi dans le fait d’aller vers une aventure artistique inconnue. Le projet est co-construit par une équipe composée d’un militant des Ceméa et des éducatrices spécialisées de la PJJ, en amont et pendant le séjour. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 69 70 POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS ■ Des actions en direction des personnes incarcérées Une mission Culture-Justice qui agit également en milieu carcéral Dans le cadre de la convention régionale 2014-2017 Culture / Justice, les Ceméa Languedoc-Rousillon ont renouvelé leur partenariat avec la DISP (Direction Interrégionale des Services Pénitentiaires), la DRAC (Direction des Affaires Culturelles) et la DIRPJJ (Direction Inter-Régionale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse) afin de continuer à participer au développement d’actions culturelles auprès des personnes placées sous-main de justice (mineures et majeures). Cette action interface entre le milieu de la justice et le milieu de la culture permet d’accompagner des projets culturels au sein des établissements pénitentiaires de la région, du milieu ouvert du SPIP (Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation) et de la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse). Elle permet d’acquérir une meilleure connaissance des enjeux culturels (les divers domaines d’investigation de la culture, les outils, les moyens adaptés) par les acteurs de la justice afin de faciliter le développement de projet et leur rapprochement avec les autres acteurs de l’éducation, de la culture… Il s’agit d’éveiller les personnes placées sous-main de justice aux enjeux de la culture, au sens et aux conditions de la création, aux impacts attendus, afin de mettre en place des projets en adéquation avec les besoins du public suivi. Et parallèlement, l’intention est de favoriser l’intervention des artistes au sein du milieu carcéral. Différentes Associations territoriales des Ceméa impliquées dans l’accès au droit à la culture auprès des personnes placées sous-main de justice. Ces actions diverses ont été conduites en détention auprès de mineurs, de majeurs incarcérés par les Associations territoriales des Ceméa de Bretagne, Haute-Normandie, Guadeloupe, Languedoc-Roussillon, La Réunion, Martinique, Guyane. Principalement centrées sur la construction de films d’animation, d’accompagnement culturel de films, elles concourent à l’accès à la culture des personnes sous main de justice. Celles-ci se sont déployées en partenariat avec la Protection Judiciaire de la Jeunesse, voire avec les services sociaux de l’Administration Pénitentiaire (ici en particulier les SPIP, les SMPR). La formation des bénévoles en vue de l’intervention en milieu carcéral avec le GENEPI Le GENEPI, Groupement Étudiant National d’Enseignement aux Personnes Incarcérées, est une association constituée strictement d’étudiants bénévoles. Ses membres interviennent en détention auprès des majeurs et des mineurs détenus ou pris en charge dans un cadre judicaire (placements, mesures et peines en milieu ouvert). Leurs interventions sont centrées sur la proposition d’activités dites « scolaires » et d’activités socioculturelles auprès des personnes sous-main de justice. Intéressés par les méthodes d’éducation actives déployées par les Ceméa, une collaboration a vu le jour en janvier 2012 en vue de contribuer à la formation nationale de ses membres ; celle-ci se traduit par des temps de formation de formateurs, des contributions sur les problématiques des mineurs sous-main de justice, des interventions dans le cadre de deux parcours différenciés mobilisant des activités socioculturelles. Les Ceméa continuent également à participer à la journée nationale Justice-Prison et à contribuer aux formations nationales. Dans le cadre du dispositif national WASAMI accueilli en 2015 aux Ceméa Ile-de-France, le travail s’est poursuivi notamment autour de l’élaboration de projets d’accompagnement, de pratiques d’activité à destination des mineurs. Ce travail initié à partir du Secteur national Travail social et Santé mentale des Ceméa a été réalisé avec l’investissement des Associations territoriales de Haute-Normandie, Languedoc-Roussillon et Nord-Pas-de-Calais. Les perspectives de mise en réseau des Associations territoriales avec les délégations régionales du GENEPI restent à envisager (ex : un partenariat s’est mis en place avec le GENEPI Occitanie et l’Association territoriale LanguedocRoussillon). La volonté de contribuer en milieu ouvert reste une perspective à déployer, notamment en réinvestissant le Travail d’Intérêt Général. ATELIER CINÉMA ET MÉDIATION CULTUREL Une action en centre pénitentiaire Le centre pénitentiaire des hommes Rennes-Vezin situé à l’Ouest de Rennes, au cœur d’une zone industrielle, mis en service en mars 2010, fait partie du programme de construction des nouvelles places de détention prévu dans le cadre de la Loi d’orientation et de programmation pour la Justice (LOPJ). Cette intervention commencée en 2013 est née d’une rencontre entre un enseignant des Ceméa Bretagne et le directeur adjoint de la prison autour des questions de pédagogies institutionnelles. La prison peut-elle être éducative ? Quelle place pour la parole des détenus ? Les détenus peuvent-t-ils être représentés, agir, faire des propositions ? Le souhait du directeur adjoint, mettre en place un conseil des détenus et une télévision interne. Les Ceméa sont ainsi intervenus au sein d’un atelier cinéma d’une semaine afin de permettre aux détenus d’acquérir compétences et savoir-faire dans l’élaboration de contenus multimédias. Par la suite ce partenariat a continué à se mettre en place en s’appuyant sur le dispositif de médiation culturel dont la Ligue de l’enseignement d’Ille-et-Vilaine est chargée d’assurer les missions de développement au sein du centre pénitentiaire. A été également proposée la projection d’un film dans le cadre des rencontres du festival du film d’éducation et une rencontre avec des réalisateurs.trices. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 La fabrique de la maltraitance La maltraitance institutionnelle ne se réfère pas uniquement aux horreurs régulièrement dénoncées dans les médias. Elle peut se nicher dans les mille petits riens du quotidien qui, si on n’y prend garde, peuvent générer autant de souffrances accumulées. Si nous avons des outils pour lutter contre le pire, comment lutter contre le quotidien banal qui devient automatique ? Éviter de fabriquer la maltraitance, c’est pouvoir interroger les pratiques, se référer à des projets, savoir se situer vis-à-vis des usagers… C’est être formé, encadré, contrôlé quelle que soit sa place dans l’organigramme. C’est aussi, pour les institutions et les tutelles, créer les conditions du bien-être pour les personnels : statuts, conditions de travail, évolutions professionnelles, mobilités… Lutter contre la maltraitance passe par le respect des usagers et de soi-même, plus que par le respect d’un protocole. POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS « La parentalité du majeur protégé », un Rendez-vous juridique, aux Ceméa Nord Pas-de-Calais Les Ceméa Nord-Pas-de-Calais forment de futurs mandataires judiciaires à la protection des majeurs (MJPM) et délivrent le certificat national de compétence (CNC MJPM). Tout au long de cette formation de plus de 300 heures, seules quelques minutes sont consacrées à la parentalité du majeur protégé. En effet le sujet n’est pas au programme de la formation obligatoire. D’aucuns pourront s’en étonner devant la quantité de majeurs protégés ayant des enfants. Cependant les tuteurs et curateurs le savent bien, leur rôle est exclusivement centré sur la personne du majeur protégé, excluant toute action envers leurs enfants. Pour autant ils sont régulièrement confrontés à des situations où le majeur protégé est en difficulté dans les actes relatifs à l’autorité parentale et ne savent alors comment agir, n’y même s’ils peuvent le faire. Les Ceméa Nord-Pas-de-Calais ont décidé de renouveler en 2015 la formation continue des mandataires judiciaires sous la forme de Rendez Vous Juridiques (RDV Juridiques) lancés en 2014 sur ce sujet complexe. L’association a pu compter sur les interventions d’un juge aux affaires familiales du tribunal de grande instance de Lille, qui année après année répond présent aux sollicitations, et du Président du tribunal pour enfant de Dunkerque, découvrant pour la première fois les Ceméa. Ces deux juges ont été soutenus dans leurs interventions par une juriste-médiatrice, responsable pédagogique des formations CNC MJPM aux Ceméa, en charge de mener l’action et de co-animer la journée. Comme en 2014, le public composé de 17 personnes, était constitué de délégués MJPM, de chefs de service, de dirigeants d’association tutélaire, ainsi que de plusieurs mandataires hospitaliers. L’objectif d’accueillir dans ces formations les MJPM privés NESTPASENCOREATTEINTCESTLUNDESENJEUXPOUR Les deux juges, chacun dans sa spécialité, ont apporté leurs expertises et ont répondu aux questions variées relatives à l’autorité parentale exercée sur des enfants mineurs par des parents juridiquement protégés du fait de leur vulnérabilité. Les participants ont reçu de la part de ces juges des conseils et ont discuté de leurs pratiques et postures professionnelles. Il ressort de cette journée une meilleure réactivité face aux situations quotidiennes que rencontrent les professionnels et une meilleure compréhension des mécanismes existants permettant d’aider ces personnes à vivre leur rôle de parents. À travers cette journée, les Ceméa Nord-Pas-de-Calais ont montré leur capacité de se saisir d’un sujet du quotidien – la parentalité des personnes vulnérables – de le traiter sous une forme pointue, loin de toute vulgarisation, proche de toute humanité et de faire du droit un sujet de débats passionnants au service de l’homme. La prison n’est pas la seule solution ! ,E'ARDEDES3CEAUXMINISTREDELAJUSTICEAANNONCÏMARDISEPTEMBREUN nouveau plan de construction de cellules, afin de favoriser « l’encellulement individuel ». Si le principe de renforcer l’intimité des personnes incarcérées est louable et indispensable, cette réponse unique renforce le principe de la prison comme seule solution. Pour Les Ceméa, le problème se situe ailleurs et notamment sur le sens qu’ils veulent donner à la société et à la place des individus qui la composent. L’humanisation voulue par la création de ces nouvelles places sera très vite rattrapée par l’arrivée de nouvelles personnes ! Pour avancer vers un système carcéral plus respectueux des personnes incarcérées et des personnels, mais aussi pour favoriser une réinsertion des personnes condamnées. Il est nécessaire de construire un processus pérenne et adapté qui favorise l’insertion DESPERSONNESGRÉCEAUDÏVELOPPEMENTDEPEINESSUBSTITUTIVES#ELLESCIDOIVENTLEUR permettent de reconstruire un projet d’insertion sociale et professionnelle durable, évitant ainsi plus facilement les récidives. Cela veut dire : - Redonner des moyens aux SPIP, pour que les éducateur.rice.s puissent faire réellement leur travail d’accompagnement, avec moins de personnes à suivre. - Renforcer et soutenir les différents projets qui existent déjà sur les territoires et qui favorisent un travail d’accompagnement de fond, via des activités socio-culturelles, des processus de soins, des projets d’insertion par l’activité économique. - Donner les moyens au système judiciaire de mettre en oeuvre plus rapidement les instructions et éviter alors les incarcérations préventives trop longues ou injustifiées. - Accompagner et former le personnel pénitencier pour qu’il puisse mener un travail plus approfondi avec les personnes détenues, en renforçant leur présence, afin de créer des liens différents qui ne se résument pas à l’ouverture et la fermeture des portes. À ces conditions, la prison, qui marque l’échec d’une société se voulant éducative, peut être acceptable car comprise comme un des éléments particuliers de l’accompagnement et de la réhabilitation des personnes. © Daniel Maja - VST 127 © Rita Mercedes - VST 127 Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 71 72 POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS ■ Des actions d’insertion sociale et professionnelle Si les Ceméa ne sont pas un mouvement d’intervention sociale, pour autant ils contribuent au développement de deux axes importants, explicitement référés au champ large de l’insertion sociale et professionnelle. - La formation de multiples acteurs qui ont à accompagner, dans le cadre de dispositifs, d’actions, de projets, des personnes qui rencontrent des difficultés de nature différente, sociales, psychiques, mais aussi personnelles et familiales, à prendre en considération dans les dynamiques de remobilisation sociale, professionnelle. - L’accompagnement des personnes dans des dispositifs et des contextes spécifiques (École Régionale de la 2ème chance, dispositifs de remobilisation auprès d’adultes, actions en unité d’insertion auprès d’adolescents sous protection judiciaire, accompagnement de demandeurs d’emplois dans le cadre du RSA, aides à l’insertion par l’économique, plates-formes et tremplins divers, chantiers d’insertion, interventions en détention, dispositifs pour jeunes de moins de 25 ans (formations pré-qualifiantes ER2C École Régionale de la 2ème chance. Elles sont construites en réponse à des appels d’offres de Régions, de Conseils départementaux, ou de missions locales, dans le cadre de conventionnements, voire construites en partenariat avec le Ministère de la Justice. La loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale, a consacré la région comme pilote central en matière de formation professionnelle, impactant sur le champ du travail social les formations du champ de l’insertion sociale et professionnelle. Les Régions se sont vues désormais confiées la responsabilité d’animer la lutte contre le décrochage scolaire, la formation à destination des détenus. Cet enjeu inscrit donc la réalité du travail sur les dispositifs relais, les écoles de la 2ème chance, la prévention du décrochage scolaire... autant d’exemples d’engagement des Ceméa, dans des dispositifs pour accompagner des jeunes en grand échec scolaire vers un autre regard sur eux- mêmes, une reconquête de la confiance en soi, conditions pour rendre possible la construction d’un projet personnel et l’émancipation de chacun. Ainsi 14 Associations territoriales des Ceméa ont été actives, Alsace, Aquitaine, Ile-de-France, Basse-Normandie, Bourgogne, Franche-Comté, Guadeloupe, Haute-Normandie, Languedoc-Roussillon, La Réunion, Midi-Pyrénées, Nord-Pas de Calais, Picardie, Poitou-Charentes, Mayotte. La relance du groupe national Insertion des Ceméa a constitué un axe majeur en 2015 pour travailler les dynamiques nationales et régionales. La contribution du réseau lors d’un regroupement national Insertion à Perpignan en Juin 2015, a donné à voir les champs de possible dans le réseau avec des mises en tension dans un contexte de multiplication des marchés. En effet, cela pose la question des alliances, dans la mesure où il s’agit de marchés à entrées variées qui imposent la mise en commun de moyens afin de répondre à une multiplicité de champs d’interventions. La cartographie des actions aux Ceméa reste ainsi mouvante. Les questions de l’impact dans les pratiques, de l’accompagnement à l’accès à un emploi sont de fait également posées dans ce contexte aggravé de chômage. Le travail qui soigne Travailler dans le cadre d’un chantier d’insertion, en intérim social, s’engager dans un job payé à la journée, être travailleur handicapé dans un ESAT, se former avec des éducateurs techniques… Il s’agit évidemment de gagner de l’argent, fonction centrale du travail, mais pas seulement. Il est aussi question de dignité, d’estime de soi, de rééducation, de raccrochage social. Mais alors, le travail, machine à aliéner selon certains, triste nécessité selon d’autres, pourrait avoir une fonction positive ? La réponse est dans le concret des pratiques éducatives et thérapeutiques, dans les conditions de mise en place et de fonctionnement du travail proposé : autonomie d’action, RESPONSABILITÏCOOPÏRATIONGLOBALITÏDESTÉCHESACCOMPAGNEMENTSADAPTATIONx2ESTE que le travail devient une denrée rare dans la grande cour de l’entreprise, et qu’il y en a de moins en moins pour les amochés de la vie. Sont-ils alors destinés à vivre toute leur vie d’emplois aidés ? VST 128 – Année 2015 Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS ■ Le réseau national « Jeunes en errance » Ce réseau constitué de 300 équipes de terrain est animé par les Ceméa dans le cadre d’une convention triennale pour 2014-2016 signée avec le ministère des Affaires sociales et de la Santé. Cette convention identifie deux objectifs : - Soutien des équipes de terrain : circulation des pratiques, appui aux projets, soutien aux expérimentations. - Articulation avec les acteurs publics, notamment la Direction générale de la Cohésion sociale : relayer les expériences et les expertises de terrain, contribuer à l’élaboration des politiques publiques. Animation du réseau - Réalisation et diffusion numérique de quatre bulletins d’information. - Tenue à jour et alimentation du site jeunes-en-errance.cemea. asso.fr. - Accueil de 120 participants représentant 50 équipes aux Rencontres Nationales des 14-15-16 octobre à Saint-Etienne. Appui aux équipes - ARSL, Limoges. Suivi de l’expérimentation « Logement jeunes marginaux » en CHRS et conseil pour l’élaboration d’une réponse à l’appel à projets DIHAL portant sur les jeunes sortants de structures de placement. - Centre Rimbaud, Saint-Etienne (CAARUD et CSAPA). Soutien à la mise en place d’une coordination des intervenants de rue en centre-ville. - Association Animal Elum, Lille. Aide pour la réalisation d’une journée d’étude régionale sur les hébergements inconditionnels homme-chien. - ADSEA Vaucluse. Prise en compte des jeunes en errance par les équipes de prévention spécialisée. Et préparation d’une journée d’étude sur la prise en compte partenariale de ces jeunes dans le département. - ADSEA Ain, Bourg en Bresse. Evolution du public et des réponses apportées par l’accueil de jour « Chocolat chaud ». - Mairie de Saint Brieuc : conseil et mise en réseau pour la mise en place d’une réponse locale aux besoins des jeunes en errance. Suivi de l’action CCAS « Mobilisation emploi ». - Association Tremplin 17, Saintes. Développement du projet de participation des usagers au fonctionnement des espaces d’accueil de jour. - CCAS de Sète. Préparation de la réponse à l’appel d’offres DIHAL portant sur les jeunes sortant de placements. - Association Emergence-s, Rouen. Préparation de la réponse à l’appel d’offres DIHAL portant sur les jeunes sortant de placements. Appuis aux expérimentations nationales - En lien avec les expérimentations suivies par la DIHAL : suite des accompagnements de l’ARSL à Limoges (expérimentation logement jeunes marginaux), de l’ADSEA du Doubs (projet multipartenarial accès direct au logement pour les jeunes en errance), de la DDCS du Haut-Rhin (exploitation du diagnostic collectif). - En lien avec le projet « Sorties d’ASE » : partages avec la DDCS de Meurthe et Moselle. Expertise pour le pilotage de l’action publique - Travaux du groupe de travail permanent de la DIHAL « Hébergement et logement des jeunes ». - Avec la DDCS Haut-Rhin (Errance) et la DDCS Meurthe et Moselle (Sorties d’ASE). - Avec la PJJ Centre-Est sur la prise en compte des mineurs en errance et en fugue. - Avec l’ARS Ile-de-France sur le volet « Santé des jeunes les plus en difficulté ». - Avec la PJJ du Calvados pour l’amélioration de la prise en compte des mineurs en errance dans les structures d’hébergement. - Avec un groupe d’étudiants de l’ENA chargés de la préparation d’un rapport sur le sans-abrisme. Prendre soin Lorsque l’on se retrouve les deux pieds dans le réel, face à ces autres, leurs singularités s’imposent à nous au-delà de leurs pathologies ou des catégorisations dont ils ont pu faire l’objet. L’expérience nous a montré depuis des années que savoir bien accueillir ces singularités était bien souvent, très souvent, le préalable nécessaire à tout « projet » de soin ou d’accompagnement. « Soigner » quelqu’un ou prétendre le faire, cela suppose également de savoir en « prendre soin ». L’incapacité à prendre soin pouvant rendre bien difficile le soin lui-même, voire l’invalider. Il s’agirait d’abord d’être en mesure d’accueillir, d’être attentif aux autres, à l’autre, avant de prétendre vouloir et pouvoir faire quelque chose, que ce soit avec ou pour lui, ou pour elle. Nous ne dirons sans doute jamais assez – au risque du ressassement – combien cela suppose d’engagement et d’ouverture, de présence et de lien, et non seulement de compétences techniques et relationnelles. © Lionel Koechlin - VST 126 Marc Ossorguine – Formateur CFPMEA Montpellier VST N°126-2015 Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 73 74 POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS ■ La psychiatrie et la santé mentale en 2015 L’activité de formation du champ de la psychiatrie et de la santé mentale connait en cette année 2015 une très légère baisse (- 0,9 %) sur l’ensemble du réseau et des Associations territoriales engagées dans ces formations, avec la tenue de 752 actions organisées à partir de l’offre catalogue et des commandes des établissements. Les neuf associations organisatrices de stages, à savoir le Nord-Pas de Calais, la Lorraine, les Pays de la Loire, la Bretagne, le Languedoc-Roussillon, la Picardie, la Franche-Comté, Rhône-Alpes, Poitou-Charentes et l’Association Nationale qui répondent non seulement aux sollicitations de leur région mais aussi aux commandes de l’ensemble du territoire, restent confrontées au contexte difficile aujourd’hui du secteur dont les contraintes budgétaires entraînent une baisse des projets de formation ou une orientation des choix des contenus centrés sur les approches sécuritaires et comportementales qui sont absents des propositions des Ceméa. L’habilitation DPC (Développement Professionnel Continu) continue a mobilisé le réseau pour garantir le maintien de l’activité nationale auprès des professionnels de la psychiatrie, du médicoSOCIAL #ET ENGAGEMENT COßTEUX RESTE ENCORE Ì ANALYSER AU REgard des orientations de l’HAS, des transformations en cours avec l’annonce de la création de l’Agence Nationale du DPC pour le 1er juillet 2016. Pour autant, ce sont 4 076 personnes principalement de la psychiatrie mais aussi du médico-social et du social, qui ont partagé et approfondi leurs connaissances sur ces questions complexes que sont les souffrances psychiques et sociales à partir des conceptions et pratiques des Ceméa, qui il est bon de le rappeler, ne sont pas neutres et loin de faire adhésion aux demandes actuelles. Les Ceméa considèrent toujours aujourd’hui et peut-être encore plus aujourd’hui que le soin, la relation soignante sont tout l’inverse d’un acte technique et neutre. La folie, la psychose touche la personne dans son intégrité et sa relation à l’autre ; la prise en compte ne peut alors s’abstraire du contexte de société et d’une approche plurielle et collective. Tout comme l’acte éducatif, l’acte soignant est un acte politique, puisqu’il s’agit de tout faire pour atténuer les souffrances et conserver l’humanité en chacun. La diffusion du catalogue national auprès de 6000 établissements et le mode de travail installé depuis plusieurs années de concertation au sein du secteur, permet de proposer une offre en formation continue qui se décline également en intra. L’intégration, voire l’orientation de stages en direction plus marquée du champ médico-social et social prend tout son sens pour répondre à une ambition pluri-professionnelle, pluri-disciplinaire. La présence des Ceméa sur le terrain s’est aussi traduite par plusieurs manifestations en tant qu’organisateurs ou co-organisateurs et contribue à la diffusion de leurs idées : - Les 23 et 24 janvier s’est tenu à Liré, le week-end Psychothérapie Institutionnelle organisé par l’Association territoriale des Ceméa Pays-de-la-Loire réunissant près de 50 personnes - Les 25 et 26 mai à Saint-Martin du Vignogoul, les journées Isadora organisées avec le soutien des Ceméa par l’association de la clinique (200 personnes). - Les 14 et 15 juin à Saint-Alban, les rencontres annuelles de ce lieu mythique, avec les Ceméa Languedoc-Roussillon et qui ont organisé cette année un stage sur place et en lien avec les journées (300 personnes). - Les 9 et 10 octobre à Marseille les Journées de l’AMPI en collaboration avec les Ceméa PACA (150 personnes). - La 17ème édition des Rencontres Vidéo en Santé Mentale a été annulée suite aux attentats de novembre 2015, 3 journées sont ainsi programmées les 15, 16 et 17 novembre 2016. 500 participants sont attendus par jour. L’engagement des Ceméa aux côtés du Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire s’est poursuivi activement, parce que la vigilance et des contre-propositions doivent maintenir éveillées les professionnels et les citoyens. C’est la démonstration que le mouvement d’éducation Ceméa engagé encore aujourd’hui, est dans le droit fil des créateurs du secteur des ESM (Equipes de santé mentale) des années 50, pour qui il s’agissait de combattre les indignités, préserver l’humanité à ceux qui sont malades, empêcher toutes les situations qui aliènent, par la formation des professionnels. Les Ceméa poursuivent activement la formation à l’interne de leur réseau, pour travailler les enjeux de transmission notamment en référence à la psychothérapie institutionnelle. Cet axe reste une priorité. Verbatim « Tu es souriante, tu ris, tu rigoles même très fort. Parfois, tu bouges dans tous les sens, tu finis difficilement tes phrases. Je remarque aussi que dès que l’on parle un peu de toi, tu utilises l’humour tel un bouclier pour détourner la conversation. Je te le fais remarquer. Ton rire tonitruant m’interroge, peut-être qu’il masque une grande souffrance. Pour l’instant, tu n’es pas prête à m’en dire davantage. Si je tente d’en savoir plus, même ton corps manifeste un malaise. Tu changes de place, te lèves… Tu ne sais plus où te poser, où te reposer. Ne t’inquiètes pas, je te vois, nous prendrons le temps de nous apprivoiser. » Marion Flamanc – Educatrice spécialisée VST N°126 – Année 2015 Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS FORMATION PROFESSIONNELLE CONTINUE Pratiquer des activités manuelles dans le projet de soin, des enjeux d’éducation nouvelle L’atelier ouvert Dans le cadre de la formation professionnelle continue, les Ceméa Nord-Pas de Calais proposent un stage de 5 jours « les activités manuelles dans le projet de soins », il s’adresse aux soignants en psychiatrie et aux éducateurs spécialisés. Ce stage est encadré par deux infirmières et un artiste plasticien, trois expériences professionnelles différentes, trois regards et une réelle complémentarité. Il a pour objectif de faire découvrir, en les pratiquant, des activités manuelles avec des matériaux courants (terre, béton cellulaire, peinture, carton, plâtre, papier et divers matériaux de récupération) qui de plus nécessitent peu d’apprentissages. Ces activités s’adressent suivant le cas, à des enfants, des adolescents, des adultes ou des personnes polyhandicapées. Eprouver le matériau, vivre un processus de création, agir et transformer, c’est se donner les moyens de s’exprimer, de créer à partir de processus simples, adaptables et facilement transmissibles. Au sein de cette formation les Ceméa tendent à répondre à ces enjeux. Durant la session, les stagiaires sont amenés à réfléchir au rôle de l’activité, à son sens, son inscription dans l’histoire des pratiques artistiques, soignantes et éducatives. Une réflexion globale et transversale redéfinie la fonction thérapeutique et/ou éducative de l’activité. Perspectives, un lieu, des lieux L’atelier d’activités manuelles ne peut se réduire à quelques essais pratiques, à une idée de la compétence de son apprentissage et aux quatre murs de l’hôpital. Il est par nature ouvert et il faut sans cesse réaffirmer cette capacité. Se rapprocher des institutions culturelles (musées, associations culturelles, fondations …) et plus particulièrement de leurs services éducatifs, forts d’expériences nouvelles, c’est à la fois élargir son réseau, renforcer les compétences, devenir force de proposition. La région Nord-Pas de Calais dispose de structures muséales richement dotées qui couvrent presque la totalité du territoire. Entre le musée de la mine de Lewarde et le centre Nausicaà, de la mémoire de notre passé industriel au devenir de nos écosystèmes marins, d’hier à demain, le grand écart dans le temps est possible. Les lieux-repères, porteurs et pourvoyeurs de nos mémoires et patrimoines culturels, artistiques, sociaux, industriels, anthropologiques… sont des aides précieuses pour la compréhension du monde devenu complexe. Se réapproprier ces lieux, c’est donc prendre soin de notre patrimoine, de nos histoires, d’outils de réflexions, c’est aussi faire acte de citoyenneté et surtout en démocratiser l’accès. Avec rien, recyclage et récupération Pour l’équipe d’encadrement de ce stage, l’atelier d’activités manuelles s’inscrit dans une démarche globale de l’éco-citoyenneté. Il est nécessaire de s’adapter aux environnements contemporains. Le manque de budget, de moyens, la rareté, longtemps vécu comme de nouvelles contraintes ne doivent plus empêcher la possibilité de monter un atelier. Introduire les notions de récupération et de recyclage oblige à renouveler les pratiques et processus de création. Se mettre en scène, se remettre en selle Les Rencontres vidéo en santé mentale s’affichent comme un lieu unique d’expression de la conception d’un soin respectueux de l’autre, de la construction de ce que projet de soin en institution signifie, de l’activité de qualité comme élément d’émancipation des patients, d’une posture soignante professionnelle bienveillante. Cette coproduction entre soignants et soignés permettant à ces derniers de transmettre leurs propres discours et expériences au travers du support audiovisuel s’avère également représenter un moyen puissant de lutter contre la stigmatisation et la discrimination à l’égard des personnes vivant avec des troubles psychiques. Emmanuelle Jouet et Daniel Simonnet, EPS Maison Blanche. Dominique Besnard, Secteur santé mentale des Ceméa VST 127 - 2015 Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 75 76 POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS ■ Les orientations et actions des Ceméa pour les jeunes enfants La mission nationale Jeunes enfants des Ceméa consiste à accompagner la dynamique de développement inter secteur, inter pôles dans une logique d’appui aux Associations territoriales des Ceméa. Pour 2015/2016, le groupe d’appui à travailler les orientations suivantes : plus de rendez-vous régionaux afin de rencontrer les militants pour mieux connaître les personnes intéressées par le secteur de la petite enfance ; un regroupement national jeunes enfants tous les deux ans, le prochain étant programmé en 2017 ; des projets à vivre collectivement comme les mobilités des miltant.e.s dans le cadre d’Erasmus+, l’organisation d’accueils parents-enfants sur les regroupements nationaux, des formations de formateurs jeunes enfants. Le pôle Jeunes enfants des Ceméa - Soutient le secteur école en proposant un partenariat par des actions de formations communes avec l’AGEEM. - S’engage dans un travail inter secteurs Animation, École, Travail social, sur certains dossiers tels que : . La réforme de l’école maternelle et son programme. . La question des rythmes des maternelles. . Les conditions d’accueil des enfants de 2 ans à l’école maternelle. . Les activités péri scolaires, NAP TAP PEDT… . La restauration sur le temps méridien. . L’accompagnement du réseau dans la mise en œuvre des formations qui ont été proposées dans le cadre du catalogue de formation professionnelle continue. - Accompagne l’ensemble des pôles, des groupes d’activités, la vie pédagogique et la vie associative pour poursuivre de proposer des formations de formateurs militants : . Participer à la réflexion autour des questions de toutes les parentalités. . Faire vivre la mobilité des personnes par le projet spécifique Erasmus + : « la vie en plein air serait-elle à risque pour les jeunes enfants ? ». . Engager un travail avec le groupe « Accueillir la différence » et le groupe « Genre,égalité filles-garçons ». Une journée d’étude Loczy sur les jeunes enfants 2015 est une année de poursuite de la mise en œuvre de la formation continue concernant la formation des assistantes maternelles LÓCZY, UNE ÉCOLE DE CIVILISATION et gardes d’enfants avec inscription dans le catalogue d’offre de formation édité par samedi 28 novembre 2015 IPERIA en 2015. Cette dynamique de travail s’est amplifiée avec la ville d’Aubervilliers et le RAM et a amené les Ceméa, en lien avec leur Association nationale, le CERPE et la ville d’Aubervilliers, à organiser un événement journée d’étude LOCZY qui s’est déroulé à Aubervilliers le 28 novembre 2015, réunissant une centaine de professionnels du secteur. C’était la première action partenariale qui rassemblait le CERPE, la ville d’Aubervilliers, les Ceméa Ile-de-France. Un séminaire de formation de deux jours est programmé en 2017 pour répondre aux demandes formulées à l’issue de cette journée. En parallèle, plusieurs modules de formation ont été proposés : conte et histoire à raconter, maitriser les outils informatiques dans un cadre professionnel, appréhender la langue française en situation professionnelle, rédiger son livret d’accueil. Les participantes sont des assistantes maternelles de la ville d’Aubervilliers. Les Ceméa Ile-de-France sont habilités par IPE2)!JUSQUËLAlNPOURDISPENSERDESFORMATIONSAUXASSIStantes maternelles. - Soutient directement le réseau des Associations territoriales des Ceméa - Mise en place de journées d’études Pikler organisées conjointement avec des régions. - Accompagnement dans les dépôts d’appels d’offres et le développement de l’offre de formation professionnelle continue. Une veille politique concernant les enfants de 0-6 ans se poursuit, notamment en assurant une représentation dans les collectifs dans lesquels les Ceméa sont engagés (CEPE, Pas de bébés à la consignes,…), et le pôle jeunes enfants fait partie du groupe de pilotage « Plus d’égalité par une Prévention des Discriminations en faveur de la Petite Enfance ». Un partenariat avec le secteur petite enfance des PEP est en construction et débouchera sur une réelle synergie en 2016. L’enfant, être en développement Les jeunes enfants montrent, par leurs comportements, leurs postures, leurs attitudes, leurs mouvements, qu’ils sont des êtres en plein développement. Ils ne sont ni des adultes en réduction, ni des êtres auxquels manqueraient certaines aptitudes telles l’aptitude à raisonner ou à penser, mais bien des êtres humains qui grandissent, se développent, se construisent à leur rythme dans une société, au sein d’un espace et d’un temps donnés autant que construits. Les Ceméa organisent une journée d’étude avec Bernard Martino pour la sortie de son dernier film Francine Best, Présidente d’honneur des Ceméa Vers l’Éducation Nouvelle n°558 - Avril 2015 CEMÉA Ile de France/CFPES 65 rue des Cités 93306 Aubervilliers Cedex de 9 h à 17 h 30 www.cemea-idf.org r sur PTION À télécharge 90 FICHE D’INSCRI rg - 01 48 11 27 emea-idf.o Contact : contact@c Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 Accueillir un enfant, accueillir ses parents Accueillir un bébé ou un jeune enfant, c’est accueillir chaque jour, matin et soir, son ou ses parents. Pour les accueillantes des structures collectives, telles les crèches, ou pour les assistantes maternelles, travailler avec des jeunes enfants, c’est devoir faire quotidiennement sur leur temps de travail avec ces adultes que sont les parents. C’est tenir compte d’eux, de leurs demandes, leurs souhaits, leurs difficultés, leurs inquiétudes ou de leur sentiment de culpabilité de « laisser » à une autre leur enfant encore si dépendant d’eux. C’est veiller du mieux possible sur cet enfant fragilisé par la séparation d’avec ses parents, particulièrement sa mère à ce moment-là, faire en sorte que, pour lui, ce temps de séparation devienne source de bien-être, de plaisir et richesse de découvertes, et d’ouverture progressive à d’autres relations que celles de sa famille. C’est aussi rendre cet enfant, le soir, à son parent et permettre qu’ils se retrouvent sereinement après ce long temps séparés. l, a n io t a n r e t in t e e p o Eur é it il b o m t e é it r a d li o s citoyenneté, pe et en Europe... e, à l’Euro d L’éducation au mon En 2015, les Ceméa ont développé un projet européen et international militant pour le respect des droits humains s’appuyant sur une conception de l’éducation globale et émancipatrice. Ce projet s’attache à des combats éducatifs comme la lutte contre la marchandisation de l’éducation et le droit pour tous à une éducation de qualité, que les Ceméa partagent avec les associations partenaires de la Fédération internationale des Ceméa (Ficeméa). En Décembre 2015, lors de la semaine de l’éducation menée à Bruxelles au sein de la plateforme Life Long Learning, les Ceméa France et la Ficeméa ont mené un atelier sur les conséquences de la marchandisation de l’éducation. La reconnaissance de l’éducation non-formelle, la reconnaissance du travail de jeunesse non-professionnel et le statut de volontaire de l’animation sont aussi des combats éducatifs menés par les Ceméa. L’année 2015 a été marquée par des flux migratoires importants et par des catastrophes humaines dont les victimes se comptent par milliers. Les réponses insuffisantes et inadaptées apportées par l’UE dans ce contexte ont démontré un entêtement politique et une volonté de renforcer une Europe forteresse. Au regard de ces événements tragiques, les Ceméa au sein de la plateforme Solidar qui compte 60 membres dans 28 pays et œuvre en faveur d’une plus grande justice sociale, se sont associés à l’interpellation des institutions européennes afin qu’elles prennent d’urgence des mesures adaptées, dans une démarche de solidarité et de respect de la personne. Les Ceméa contribuent et s’associent aux prises de position des plateformes européennes et françaises comme Solidarité Laïque pour faire entendre la voix de la société civile favorable à une approche humaine de l’arrivée massive de migrants et aux respects des conventions internationales. Un grand nombre de mobilisations ont ainsi eu lieu en 2015, permettant de rappeler aux dirigeants européens que la paix, la sécurité, la cohésion ne peuvent qu’aller de pair avec le caractère universel et indivisible des droits fondamentaux de chaque être humain. À travers leurs résolutions et les propositions adressées aux institutions de l’UE, Solidar et ses membres rappellent que l’Europe n’est pas seulement un marché unique, et qu’elle a été construite sur des valeurs. 78 POUR UNE CITOYENNETÉ EUROPÉENNE ET DES SOLIDARITÉS INTERNATIONALES Les Ceméa développent leur projet européen et international en mettant en œuvre des démarches pédagogiques d’Éducation nouvelle favorisant la transformation de la personne et les changements sociaux. Il s’organise autour de différents chantiers : l’éducation européenne par la mobilité (mobilité apprenante) des professionnels et des jeunes, la coopération entre sociétés civiles pour leur structuration et reconnaissance (l’amélioration de leur gouvernance, la formation des cadres), l’éducation interculturelle (lutter contre les stéréotypes et préjugés, compréhension de son propre cadre de référence), l’éducation à la complexité et la sensibilisation aux langues et aux espaces multilingues. ■ Éducation européenne et internationale En 2015, les Ceméa ont été très investis dans différents programmes favorisant l’éducation à l’Europe par la mobilité, celle que les Ceméa nomment apprenante. Inscrire une mobilité dans chaque parcours éducatif permet à chacun de vivre une expérience internationale, de mieux appréhender la construction de l’Union européenne, de mettre en perspective ses attentes et ses représentations au contact d’autres européens. Les Ceméa réaffirment la mobilité comme un enjeu de droit et se positionnent pour un territoire, lieu de brassage et de mixité, et non un lieu de ségrégations durables. Ainsi les Ceméa, en appui sur des programmes européens comme Erasmus+ Éducation/Formation et Jeunesse, et les programmes de l’OFAJ, ont mis en œuvre des mobilités dans le champ de la formation professionnelle, et de l’éducation non formelle (stages professionnels, visites d’étude) Ils ont accompagné des jeunes dans leur projets d’engagement à la citoyenneté internationale à travers le volontariat (SVE, service civique international) et soutenu la réalisation de projets de Solidarité (par ex parrainage de projets dans les dispositifs français JSI/VVVSI). Ils ont participé, en appui sur le programme Erasmus+ Jeunesse et les programmes pluri-acteurs de Solidarité Laïque en Tunisie et en Afrique de l’Ouest, au renforcement de la qualité des accueils des enfants et des jeunes durant leur temps libre, par la formation des travailleurs de jeunesse professionnels et non professionnels ; à l’amélioration de la gouvernance associative et de la coopération entre sociétés civiles, grâce notamment à la formation des cadres associatifs et l’organisation de débats sur des questions de citoyenneté (cafés pédagogiques, éditions décentralisées du Festival européen du film d’éducation). ■ La mobilité professionnelle, un enjeu d’éducation partagé de procédures, un cadre de qualité et des supports pédagogiques communs pour l’accompagnement des stagiaires. Parallèlement, des Associations territoriales (Aquitaine, Centre, Nord Pas de Calais, Pays-de-la-Loire, Rhône-Alpes et PoitouCharentes) ont géré seules ou en consortium leur propre programme, ce qui a représenté 318 départs. Ces mobilités s’inscrivent dans les dynamiques régionales liées aux réseaux d’acteurs comme les plateformes régionales de la mobilité ou aux réseaux de partenariat pour la formation continue des travailleurs de jeunesse. Verbatim J’ai décidé de demander un congé « J’ai décidé de demander un congé sans soldes à mon employeur. J’avais besoin d’aller voir comment d’autres se débrouillent avec la vie. J’ai voulu, par ce SVE avec les Ceméa de Franche-Comté, consacrer neuf mois à mes deux passions : la danse et la musique traditionnelle. À Skopje, j’ai animé des ateliers de danse et de chant pour des enfants des rues. Et puis j’ai appris le macédonien. Essayer de parler la langue de l’autre, c’est un premier brise-glace, un pas vers l’autre, et l’autre vous le rend au centuple ! Que de sentiments, de manières de penser, de vivre, d’aimer, de chemins secrets… Cette expérience a été pour moi l’école de l’adaptation, du plan B, de la tolérance. Moi qui me pensais rigide ! Le SVE est une recherche de sens, d’engagement et de soi-même. Je crois que c’est important de se connaitre pour continuer d’évoluer toujours et pour pouvoir s’engager. Quand on part seul, dans un pays où on ne connaît personne, on fait le choix de faire confiance à l’inconnu. C’est un vrai acte de résistance, aujourd’hui où la tendance est de se méfier à priori de celui qu’on ne connaît pas. Ce programme est une opportunité incroyable pour tout le monde et un vrai programme de paix entre les peuples. » Sarah, maître d’œuvre dans les travaux publics, a tout quitté pour partir 9 mois en Macédoine (source - Revue JPA). En appui sur le Programme Erasmus+ En 2015, 11 Associations territoriales des Ceméa se sont investies dans le programme Impact7, (Associations territoriales d’Aquitaine, de Basse-Normandie, de Bourgogne, du Centre, de Guadeloupe, du Languedoc-Roussillon, de Martinique, du NordPas de Calais, de Rhône Alpes, des Pays-de-la-Loire). Des stages de mobilités professionnelles ont ainsi été organisés pour 272 stagiaires avec 12 partenaires en Allemagne, Bulgarie, Espagne, Finlande, Grèce, Italie, Lituanie, Pologne et Portugal. Réciproquement, 56 professionnels ont été accueillis au sein du réseau national des Ceméa. Cette activité de mobilité s’appuie sur un consortium coordonné par le pôle Europe International des Ceméa, qui permet la mutualisation des expériences, l’échange de pratiques et la conception de cadres communs. En 2015, ce groupe de travail a finalisé un cadre Dans le cadre des programmes de l’OFAJ Les Ceméa poursuivent leur travail de longue date avec l’Office franco-allemand pour la jeunesse, et le développement d’échanges francoallemands - et, de plus en plus, trilatéraux - qui constituent de réels espaces de rencontres, d’expérimentation et de réflexions. Dans le contexte actuel, la France et l’Allemagne conservent un rôle crucial dans la construction européenne. L’importance que revêtent aujourd’hui les associations de jeunesse des deux pays dans l’éducation à l’altérité et dans la lutte contre les préjugés, est majeure. La volonté des Ceméa et de leurs partenaires allemands de travailler ensemble est toujours aussi forte, de même que l’ambition (suite p. 82) Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 POUR UNE CITOYENNETÉ EUROPÉENNE ET DES SOLIDARITÉS INTERNATIONALES PROGRAMMES EUROPÉENS Un investissement important en Aquitaine depuis 10 ans Les Ceméa d’Aquitaine sont investis depuis plus de 10 ans dans des programmes européens de mobilité des professionnels de l’animation et du travail social. A travers ces programmes, les Ceméa travaillent deux problématiques, la plus-value de la dimension européenne dans la formation professionnelle et l’articulation de leurs actions aux niveaux local, national et européen. En Aquitaine, les mobilités en Europe proposées aux stagiaires ont pour objectif de développer localement des réseaux d’éducateurs à l’Europe. En effet, ces stages permettent à un grand nombre d’animateurs d’être en capacité de concevoir et d’accompagner des projets européens et internationaux, d’accompagner des jeunes dans leur mobilité et d’avoir une approche interculturelle de leur métier. Il s’agit aussi d’enrichir le référentiel de compétences des professionnels car ces mobilités s’inscrivent dans les cursus de formation initiale ou continue et les compétences acquises sont certifiés ou validées dans les outils européens de certification. L’objectif est aussi de partager cette expérience dans des réseaux européens d’éducation, de mieux connaître la réalité de l’éducation non formelle dans les autres pays pour défendre l’éducation comme un bien public et de justice sociale. Ces mobilités s’appuient sur des partis pris éducatifs partagés (la préparation au départ, l’évaluation au retour, la sensibilisation aux langues et la lutte contre les préjugés). Ils sont également engagés dans des programmes européens multi-partenariats d’échanges de pratiques. Aujourd’hui, le nouveau programme Erasmus+ a permis d’investir cette dimension européenne dans le cadre d’une formation interne en finançant un regroupement régional pour quarante PERSONNESLESETNOVEMBREË"ILBAO PLATE-FORME DE LA MOBILITÉ READY TO MOVE ! Une plateforme régionale de la mobilité Suite à plusieurs rencontres des acteurs de la mobilité en région, il a été décidé de répondre collectivement à l’appel à projet « FEJ Mobilité ». Quatre acteurs ont pris l’initiative de piloter ce projet : le CRAJEP – Collectif Régional des Associations d’Éducation Populaire, l’ARML – l’Association Régionale des Missions Locales, le CRIJ – le Centre Régional d’Information Jeunesse et Lianes Coopération - réseau régional multi-acteurs de coopération internationale. Le projet de mise en place d’une plateforme régionale a retenue l’attention du ministère. Depuis septembre 2015, ces acteurs œuvrent ensemble pour créer une réelle dynamique à travers la plateforme Ready to move ! Et ce jusqu’en 2017. L’objectif est d’améliorer de manière significative qualitativement et quantitativement l’accès aux mobilités internationales pour tous les jeunes et plus particulièrement pour les jeunes ayant le moins d’opportunité. Ont été identifiés les enjeux suivants : une démocratisation de l’accès aux programmes de mobilité internationale, une meilleure visibilité et connaissance des dispositifs en région, un meilleur accès à la mobilité des jeunes ayant le moins d’opportunités. Pour cela 3 axes sont définis : l’axe Information, animé par le CRIJ, l’axe Accompagnement, animé par l’ARML, l’axe Formation, animé par Lianes Coopération. Le CRAJEP, en charge de la coordination globale du projet, a confié aux Ceméa Nord-Pas de Calais le pilotage du projet. Le 28 octobre 2015 s’est tenu le premier comité de pilotage qui a rassemblé plus de 30 acteurs de la mobilité. L’objectif était de présenter la démarche et le programme d’actions pour la mise en place de la plateforme. Quatre actions à mettre en œuvre - Collaborer aux politiques publiques régionales. - Réunir comme partenaires l’ensemble des acteurs jeunesse. Impliquer le monde de l’entreprise et les organismes de formation. Il s’agit également d’aborder les questions de mobilité dans une dimension plurielle : émancipatrice, citoyenne et professionnelle. - Organiser la plateforme en 5 territoires et permettre l’animation de ces territoires par des acteurs pertinents et de jeunes ambassadeurs. - Travailler de concert dans les différents axes : Information – Accompagnement – Formation. Les Ceméa Nord-Pas de Calais sont également très impliqués sur l’axe accompagnement et sur l’axe la formation. En juin 2016 se tiendra dans les locaux des Ceméa Nord-Pas de Calais, le second comité de pilotage. Ce rendez-vous aura comme objectifs de communiquer les résultats du diagnostic et de réaliser un point d’étape des dynamiques enclenchées. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 79 80 POUR UNE CITOYENNETÉ EUROPÉENNE ET DES SOLIDARITÉS INTERNATIONALES de développer davantage les relations trilatérales avec un pays supplémentaire, afin de confronter les pratiques pédagogiques non plus seulement dans un cadre purement binational, mais dans une relation tripartite. Cette configuration permet en effet de favoriser la rencontre, et de donner une dimension tout autre à l’ouverture interculturelle. L’espace franco-allemand demeure un terrain d’expérimentation, et souvent un premier pas dans la dimension interculturelle. Cette stabilité d’échange et ces possibilités d’initiatives pédagogiques sont permises grâce aux liens solides établis entre les deux pays et avec les différents partenaires, et par un soutien appuyé de l’OFAJ qui facilite l’organisation de ces rencontres. Au cours de l’année 2015, 22 projets franco-allemands soutenus financièrement par l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ) ont été réalisés par les Ceméa et leurs différents partenaires. Ces projets s’inscrivent dans différentes thématiques de travail et d’échange : échanges extra scolaires, professionnels, formations pédagogiques, linguistiques ou encore interculturelles. Parmi les actions de 2015, on recense : - Cinq échanges trilatéraux (avec l’Algérie, la Hongrie, le Portugal, la Pologne). - Un échange de jeunes en situation de décrochage scolaire. - Douze modules de formation binationaux permettant la rencontre de jeunes professionnels dans le champ de l’animation professionnelle et du travail social. - Une formation certifiante OFAJ à l’animation de rencontres interculturelles. - Un stage de base BAFA-Juleica. - Un séjour de jeunes « Tandem », mêlant apprentissage de l’autre langue et activités sportives. - Une formation aux méthodes d’animation linguistique. Ces différentes formations et rencontres ont touché au total 558 personnes (334 français, 181 allemands et 43 participants issus d’un troisième pays). Migration et accompagnement social au cœur de l’échange franco-allemand Les Ceméa Nord-Pas-de-CalaisRÏALISENTDEPUISPRÒSDEANS maintenant un échange de jeunes professionnels avec l’institut d’études supérieures de Cologne. En 2015, cette rencontre annuelle a eu pour thème central la migration et l’accompagnement social. Les jeunes français et allemands ont pu croiser leurs expériences, leurs pratiques et leurs réalités respectives au travers de visites et de temps de travail permettant de comparer les modes d’accueil, de prise en charge et d’accompagnement des personnes migrantes. Au cours de cette semaine franco-allemande s’est tenu un café pédagogique ouvert au grand public sur cette thématique. 90 personnes ont assisté à cette table ronde au cours de laquelle les questions de parcours migratoires des adultes et des enfants, et les modes d’accompagnement à l’œuvre dans le champ du travail social ont été soulevées par les intervenants présents : Nahima Laieb, responsable du secteur Travail Social Santé Mentale à l’Association nationale des Ceméa, et modératrice de cette soirée ; le Dr. Markus Ottersbach, sociologue et professeur à la faculté des sciences sociales de la Fachochschule de Cologne et Alessandra Santoianni, chargée de mission Europe et international à l’Association territoriale des Ceméa Rhône Alpes. Enfin, ce café pédagogique a été l’occasion d’accueillir Elsa Laino représentant le réseau européen Solidar dont les Ceméa sont membres. La thématique migration et droits fondamentaux constitue l’un des axes de travail de Solidar, auquel sont associés les Ceméa via un accord-cadre de coopération. PARTENARIAT ET VISITE D’ÉTUDE En Poitou-Charentes, premiers séjours de formation au Portugal Le travail entrepris sur l’Europe et l’International au sein des Ceméa Poitou Charentes, en lien avec l’équipe nationale des Ceméa et le réseau, a commencé à se concrétiser en 2015. Le groupe DEJEPS 2014-2015 est ainsi parti pour Porto pour une visite d’étude de deux semaines, en relation avec Inducar, le partenaire local des Ceméa. Les contacts pris à ce moment ont permis à un des militants Ceméa de partir en prospection pendant un mois dans le cadre d’un programme Erasmus+. Inducar est une coopérative de formation et de coordination de projets s’appuyant sur les méthodes d’éducation non-formelle. Leurs champs d’action portent notamment sur l’intégration sociale, l’éducation interculturelle, à la citoyenneté, à l’égalité femme-homme. Le groupe DEJEPS 2014-2016 est également parti à Porto en avril-mai 2016 dans la poursuite de ce projet de partenariat. Les visites d’études et stages d’observation ont eu lieu dans des structures telles qu’une école de la seconde chance, un accueil de mineurs ou une municipalité ayant diverses actions pour la jeunesse. Cette récente expérience motive les Ceméa de Poitou Charentes à chercher de nouveaux projets d’échanges avec Inducar sur les champs d’action en commun. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 POUR UNE CITOYENNETÉ EUROPÉENNE ET DES SOLIDARITÉS INTERNATIONALES PROJET FRANCO-RUSSE La plateforme Sotlamer, pour un meilleur accès à la mobilité dans l’océan indien Se construire une identité professionnelle au contact d’autres professionnels Suite aux préconisations des comités permanents de la mobilité, le Comité interministériel a mis en place en région les COMITÏSETPLATEFORMESRÏGIONAUXDELAMOBILITÏ'RÉCEAU Fonds d’Expérimentation à la Jeunesse (FEJ), certaines plateformes régionales ont bénéficié de soutiens financiers pour mettre en œuvre l’accompagnement à la mobilité. Dans ce cadre, les Ceméa de La Réunion et leurs partenaires (France Volontaires, l’Association régionale des Missions locales et les quatre missions locales de La Réunion, le Centre régional d’Information Jeunesse et le Forum réunionnais de la Jeunesse) ont répondu à l’appel à projets lancé par le Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. Depuis septembre 2015, les Ceméa sont donc coordonnateurs de la plateforme Sotlamer, à destination des jeunes et des acteurs jeunesse. Sur les trois dimensions imposées dans les FEJ à savoir la promotion/information des programmes de mobilité, la formation des acteurs et l’accompagnement des jeunes, les Ceméa interviennent sur les volets 1 et 3. En effet, ils assurent la promotion, et l’accompagnement des projets de mobilité non-formelle vers l’Europe et l’International. En 2015, 230 jeunes ont été informés par les Ceméa, 35 accompagnés. Tel est l’objet de ce projet franco-russe de formation continue d’enseignants du premier et du second degré et de formation de formateurs d’enseignants. Ce stage de formation a été organisé à l’ESPE de l’Académie d’Amiens, en partenariat avec les Ceméa de Picardie. Cette collaboration engagée depuis 2011 entre l’Institut TCHIPPKRO (Centre de formation à Tchelyabinsk) et l’ESPE de l’académie d’Amiens, vise un travail coopératif entre les formateurs des deux pays pour concevoir et mettre en œuvre des cursus de formation professionnelle dans les métiers du professorat et de l’éducation. Ce stage a pour objectif de faire appréhender aux enseignants russes non seulement l’école maternelle française (alors même que cette école est devenue obligatoire en Russie depuis septembre 2013) mais également les enjeux de la participation de la société civile à l’accompagnement éducatif de la scolarité en France. Au programme : visites d’établissements scolaires, échanges de pratiques avec des enseignants et des formateurs. Les buts sont d’apporter une connaissance et une analyse réciproques des deux systèmes d’éducation, de scolarisation et de formation des enseignants, mais aussi de favoriser une compréhension mutuelle des valeurs éducatives structurant les deux systèmes. INITIATION AU VOYAGE Se former à l’encadrement de séjour à l’étranger en BAFA 3 avec les Ceméa de Franche-Comté Le BAFA 3 Séjour à l’étranger et rencontre interculturelle des Ceméa de Franche-Comté s’est réalisé à Séville. Outre l’attrait touristique et culturel de la ville, les Ceméa ont à Séville, un partenaire proche - Sévilla Acoge ; proche en termes d’activité (au croisement du travail social et de l’animation), de méthodes (méthodes participatives), de valeurs (prise en compte de l’environnement des personnes, travail sur la réciprocité et l’apprentissage mutuel entre les populations) et de fonctionnement (Sevilla Acoge entend le volontariat comme constitutif de son projet associatif et a une équipe multiculturelle et multi-professionnelle). A travers ce stage et ce partenariat fort, les Ceméa défendent une conception des stages à l’étranger ancrés dans la réalité éducative et associative du pays, mais aussi une conception du voyage, qui prend en compte le territoire et les personnes qui y vivent. La rencontre de l’autre passe par différentes étapes : la construction d’un vécu commun entre les stagiaires et les militants de Sevilla Acoge, à travers la préparation de séances communes d’animation, la rencontre des habitants et des enfants par la pratique commune d’activités. Faire le déplacement en ayant la possibilité d’être accompagné.e, être en immersion dans un centre d’animation de quartier, permettent aux stagiaires de vivre un voyage où on peut expérimenter, essayer tout en étant sécurisé par les encadrant.e.s français.e.s et les militant.e.s espagnol.e.s. Cette proposition entend être une alternative aux séjours marchands et à la course à l’extraordinaire souvent proposés pour les séjours d’adolescents et d’outiller ces futurs animateurs et animatrices volontaires pour une autre manière de voyager. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 81 82 POUR UNE CITOYENNETÉ EUROPÉENNE ET DES SOLIDARITÉS INTERNATIONALES ■ Éducation à l’Europe et au monde Le volontariat comme levier de citoyenneté Les Ceméa continuent leur travail de promotion du volontariat comme levier d’émancipation et de construction de la citoyenneté. À l’international, il permet également de renforcer des partenariats. Dans une visée égalitaire, les Ceméa défendent l’envoi comme l’accueil de jeunes, et plus encore, la réciprocité. Les Associations territoriales du réseau Ceméa s’appuient sur différents programmes nationaux et européens. s,E3ERVICEVOLONTAIREEUROPÏEN36% Envoi de 40 jeunes partis avec les Ceméa du Centre-Val-deLoire, de Franche-Comté, des Pays-de-la-Loire, et de Picardie. Ces jeunes sont partis dans des associations partenaires en Bulgarie, Croatie, Écosse, Espagne, Luxembourg, Irlande, Italie, Malte, Moldavie, Tunisie, Turquie, Sénégal, Palestine, Pologne, Maroc, Allemagne, Lituanie, Slovaquie et Slovénie. Accueil de 12 personnes aux Ceméa Centre-Val-de-Loire, des Pays-de-la-Loire, de Picardie et de la Réunion venues d’Allemagne, Italie, Tunisie, Russie, Roumanie, Turquie, Maroc. s3ERVICECIVIQUEINTERNATIONAL Envoi de 14 jeunes partis en service civique international, en Tunisie, Maroc, Afrique du Sud, Chili, en appui sur les Associations territoriales de Picardie, de Bourgogne, et des Pays-dela-Loire. Accueil de 20 jeunes en service civique international dans les Associations territoriales de Picardie, Provence Alpes Côte d’Azur, Bourgogne, Rhône Alpes, Pays de la Loire. Ces jeunes venaient de Tunisie, d’Allemagne, du Chili, et d’Afrique du Sud. s,ARÏCIPROCITÏUNESOLIDARITÏENTRETERRITOIRES Les Ceméa de Bourgogne relèvent depuis 2010 le défi d’un échange de volontaires entre la Région Bourgogne, la Province Cap occidental en Afrique du Sud et la Région du Maule au Chili, avec le soutien de l’Agence Nationale du Service Civique en France et de France Volontaires. Ils coordonnent ce projet qui a la spécificité d’être construit sur le fondement de la réciprocité. Des actions de sensibilisation s!UXPROBLÏMATIQUESEUROPÏENNESINTERNATIONALESETINTERculturelles En 2015, 80 actions de sensibilisation sur des thématiques européennes internationales ont été organisées par les Associations territoriales des Ceméa investies dans des projets européens et internationaux. Ces actions peuvent prendre la forme de réunions d’information sur les programmes de mobilité européenne à partir de témoignages, de cafés pédagogiques sur des thématiques liées à l’actualité européenne ou internationale (la situation des migrants en Europe, le conflit israélo-palestinien) sur des questions de société (comment vivre ensemble dans une société multiculturelle, la formation des travailleurs sociaux à l’accueil des migrants) ou sur des retours d’expérience (les systèmes éducatifs en France et en Allemagne, l’apprentissage des langues en Allemagne). Ces actions ont touché 900 personnes. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 L’éducation au monde Au regard du contexte actuel, qui a vu de grandes tendances s’affirmer dans les sociétés européennes avec l’arrivée massive de migrants sur les côtes sud de l’Europe, les actions menées par les Ceméa dans l’espace euro-méditerranéen revêtent un enjeu particulier et l’éducation au monde est plus que jamais nécessaire. En effet, le renforcement de la politique sécuritaire des états et la fermeture des frontières de l’Union européenne, la confusion dans l’opinion publique européenne entre les populations originaires du Maghreb et des groupes religieux, l’amalgame entre pratiques religieuses et intégrisme et la peur du terrorisme, obligent les acteurs de la société civile que sont les Ceméa, à s’investir fortement dans l’éducation à la citoyenneté internationale. PRIS SUR LE VIF Des espaces de rencontres Le café pédagogique vise à favoriser, dans un espace convivial, la rencontre et l’échange entre des personnes qui ne se croisent jamais. Dans le cadre de l’actualité éducative ou en lien avec des problématiques sociétales, le café pédagogique propose aux différents acteurs de la société civile (habitants, parents, enseignants, responsables associatifs, élus...) une démarche collective de réflexion pour partager des analyses, construire sa pensée et ainsi contribuer au développement de l’esprit critique des participants. s A la préparation au départ, habilitées par l’agence Érasmus + Éducation Formation Dans la continuité de leur engagement auprès de l’agence Erasmus+ Education Formation depuis 2010, les Ceméa sont habilités à travers une convention à organiser et encadrer les sessions de préparation au départ pour les mobilités scolaires individuelles. Ces sessions permettent aux jeunes qui y participent d’identifier leurs motivations et craintes par rapport à cette expérience, d’être sensibilisés à la dimension interculturelle de la mobilité. Elles comportent des temps d’échanges sur l’expérience à venir, des temps sur les droits et devoirs du jeune en mobilité, sur la définition du projet des jeunes, sur l’anticipation de la gestion de difficultés ou de conflits, sur la rencontre interculturelle. Pour les adultes référents, il s’agit davantage d’un échange d’outils et de pratiques concernant l’accompagnement de jeunes dans cette expérience de mobilité. En 2015, ces sessions ont impliqué les Associations territoriales de RhôneAlpes, de Poitou Charentes et du Centre-Val-de-Loire. Elles ont touché 25 élèves et 12 adultes référents. POUR UNE CITOYENNETÉ EUROPÉENNE ET DES SOLIDARITÉS INTERNATIONALES Un dispositif pédagogique pour comprendre le conflit israélopalestinien Face aux amalgames qui sont aujourd’hui véhiculés par les médias ou par des individus, il est essentiel de savoir décrypter l’environnement mondial, d’en avoir une analyse critique, dans le but de pouvoir y agir. Il convient de déconstruire les idées fausses et les approximations, de questionner au lieu de vouloir expliquer, et d’accepter la complexité de ce monde. Le conflit israélo-palestinien est parmi d’autres, un sujet complexe et souvent difficile à évoquer en public, surtout auprès des jeunes. C’est en partant de ce constat et avec la volonté de promouvoir le respect des droits sociaux, culturels, environnementaux, accessibles de manière équitable par toute l’humanité, que les Ceméa et la plate-forme des ONG françaises pour la Palestine ont travaillé à l’élaboration d’un dispositif pédagogique pour traiter de cette question. Par des pratiques de pédagogie active (jeu de rôle, jeux de plateau, analyses de documents, etc.), il s’agit d’aider à déconstruire des stéréotypes pour reconstruire, chacun à son niveau, des visions plus justes des sociétés concernées. L’objectif final, est de réfléchir ensemble, plutôt que de donner des réponses et contribuer à une éducation au « vivre ensemble » et à la paix. Les missions dans lesquelles les participants s’engagent, les plongent dans des réalités vécues par les populations concernées. Des cartes, des documents d’informations socioéconomiques ou historiques sont fournis, à partir de sources internationalement reconnues (ONG et ONU). Un débat conclut cette approche avec des animateurs ayant une expérience du terrain. Ce dispositif ludique s’adresse à un public de jeunes lycéens ou jeunes engagés dans des échanges interculturels, un public adulte des réseaux associatifs et enseignants. L’élaboration de ce dispositif a impliqué les Associations territoriales des Ceméa du Centre-Val-de-Loire, du LanguedocRoussillon et des Pays-de-la-Loire. ■ Éducation en Europe et dans le monde Plusieurs axes d’intervention peuvent illustrer en 2015 cette dimension de travail des Ceméa. La reconnaissance de l’éducation non-formelle Les Ceméa promeuvent une conception de l’éducation globale, où chaque temps de la vie est source d’apprentissage. Il ne s’agit pas ici d’une approche libérale où chaque action permet de comptabiliser et d’augmenter ses compétences dans une optique de performance sur le marché. Il s’agit d’une approche valorisant la personne dans son parcours de vie, lui permettant de prendre conscience de ses apprentissages, de leur donner un sens pour un projet personnel ou professionnel. Au sein du pilier Education de Solidar, les Ceméa soutiennent avec leurs partenaires que la reconnaissance des apprentissages non formels et informels ne peut être réduite à un simple référentiel de compétences, mais s’inscrit dans une démarche de portfolio. La valorisation de ces apprentissages passe aussi par la reconnaissance de l’éducation non formelle défendue au sein de la plateforme Eaicy. Aux Ceméa, cette reconnaissance est basée sur la qualité des lieux d’accueil et la formation des encadrants. Elle passe aussi par la formation des responsables de ces organisations, qui proposent des lieux collectifs d’activité ou de débats, des espaces d’engagements, structurant ainsi la société civile et la vie de la cité. La situation des jeunes en Europe et dans le monde Un séminaire international « Regards croisés internationaux sur l’engagement des jeunes dans les associations » Les Ceméa sont très investis dans des projets soutenant la participation et l’implication des jeunes dans la vie citoyenne. Dans la volonté de répondre à la question « en quoi le passage des jeunes dans les associations leur permet-il un accès plus large à la citoyenneté et en quoi leur parcours révèle-t-il la qualité de gouvernance ». Les Ceméa ont réuni lors de leur 11ème congrès à Grenoble, 52 militants associatifs provenant d’associations parte- Politique Jeunesse en Europe onze problématiques identifiées - Des inégalités : pas une jeunesse mais des jeunesses dues à la diversité des personnes mais aussi due aux inégalités sociales, territoriales (accès à des structures éducatives, socio-culturelles, sportives). - Le rapport de méfiance entre les administrations et les associations de jeunes. - Des normes et des indicateurs de réussite imposés par les pouvoirs publics qui laissent peu de place à l’initiative et la créativité des jeunes ou qui accordent peu de reconnaissance à leur dynamisme et investissement. - La nécessité du lien entre l’éducation formelle et non formelle : reconnaissance de l’éducation non formelle et son impact dans l’éducation à la citoyenneté, sur la réussite scolaire. Le partage de référentiels et d’objectifs communs pour une éducation globale accessible à tous. - Des mobilités et des migrations : l’accès à une mobilité choisie, vecteur d’ouverture et d’opportunités dans un parcours personnel, inégalités d’accès et de perception suivant sa nationalité et son appartenance à l’UE ou pas, injonctions contradictoires des pouvoirs publics. - L’accompagnement des mobilités. - L’accès et l’utilisation des médias. - Le volontariat, sa valorisation, son sens, son dévoiement de ses objectifs initiaux, les programmes existants : rôle des associations et positionnement politique. - Les addictions. - La dynamique de réseau. - La formation des acteurs de jeunesse. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 83 84 POUR UNE CITOYENNETÉ EUROPÉENNE ET DES SOLIDARITÉS INTERNATIONALES naires proches de 12 pays différents (Lituanie, Italie, Maroc, Tunisie, Algérie, Portugal, Espagne, Cameroun, Allemagne, Hongrie, Russie, Palestine). La démarche a d’abord consisté à croiser les regards sur la situation des jeunes dans les différents pays. Ces points concernent la situation économique des jeunes (classe d’âge qui a perdu le plus de pouvoir d’achat ces dix dernières années, leur difficile accès à l’emploi), leur situation dans les études (un nombre important de décrocheurs, des études qui ne garantissent pas une situation stable dans l’emploi), leur comportement vis à vis de la démocratie représentative (peu de participation aux élections, un regard critique et une exigence par rapport à l’éthique des élus). Ces différents constats ont donc été affinés et ont permis de produire 11 problématiques concernant les jeunes (tranche d’âge des 12-29 ans). Elles sont autant de freins (et de leviers) à la participation des jeunes dans la société civile et des associations de jeunes dans l’accompagnement de ces jeunes. Elles seront mises en perspectives dans les futurs projets des Ceméa (cf encadré p. 85). Accompagnement d’un centre de formation et de ressources en Tunisie En 2015, dans le cadre du projet de Centre de Formation et de Ressources franco-arabe, les Ceméa Pays-de-la-Loire ont réalisé à Gafsa, dans le Sud de la Tunisie trois formations et une conférence. - En février, une formation vie associative et projet associatif, lors de laquelle les différents participant.e.s ont échangé sur la méthodologie d’élaboration d’un projet associatif ainsi que sur les outils et les pratiques permettant d’impliquer les bénévoles dans le fonctionnement d’une association. - En mai, une formation jeux traditionnels et pratiques ludiques, en partenariat avec le commissariat Jeunesse, Sport et Education Physique ainsi que l’Institut National du Sport et de l’Education Physique de Gafsa. Cette formation portait plus particulièrement sur la dimension pédagogique du jeu sous toutes ces formes et sur son rôle fondamental dans les processus éducatifs. - Toujours en mai, Mashhed et les Ceméa ont organisé une conférence sur les politiques culturelles et les politiques jeunesse dans la région de Gafsa. Animée par des militant.e.s des deux associations, cette conférence était destinée aux professionnel.le.s de l’éducation. - En juin 2015, une semaine de travail sur l’éducation active et les pédagogies nouvelles. Cette formation regroupait des structures d’éducation formelle et non-formelle, et mélangeait structures publiques et associatives. Ces actions en Tunisie se sont accompagnées d’actions en France, regroupant cette fois partenaires palestiniens et tunisiens, notamment UNSÏMINAIRESURLÏDUCATIONNONFORMELLEÌ.ANTESENAOßTTENUA l’occasion du comité de pilotage du projet CFR regroupant l’ensemble des associations participant au projet. Cet ensemble d’actions avait pour objectif d’élargir la dynamique créée l’année passée lors du travail avec l’association Mashhed. Les formations réalisées ont touché au total près de 80 participant.e.s (bénévoles, volontaires et professionnel.le.s de l’éducation formelle et non formelle). Le projet a associé une trentaines de structures d’animation de Gafsa ou bien d’autres régions (Kasserine, Sidi Bouzid, Tozeur, Mahdia) : maisons des jeunes, club d’enfants, associations jeunesse, et a aussi touché des structures culturelles. Un vrai réseau de partenaires est en train de se construire au fur et à mesure des actions, identifié comme essentiel pour le travail à long-terme sur la reconnaissance des formations. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 La formation des travailleurs sociaux à l’accueil de personnes migrantes Le projet européen SAMIN (octobre 2013-Décembre 2015) dont les Ceméa Rhône-Alpes étaient coordinateurs, a permis de travailler sur les conditions de l’accompagnement à l’insertion socio-professionnelle des migrants dans six pays : Allemagne, Autriche, France, Italie, Pays Bas, Royaume-Uni. Le projet a permis un travail de recherche et d’expérimentation dont l’objectif était de travailler la prise en charge des migrants dits vulnérables. Penser les migrations Penser les migrations demande de prendre en compte non seulement les frontières géographiques, mais aussi de penser les frontières résultant des obstacles administratifs auxquels un migrant doit faire face. Les migrants dits vulnérables, et en particulier les jeunes et les mineurs isolés étrangers (MIE) font face à différents obstacles dans leur insertion socio-professionnelle. Les problématiques relevées dans le cadre du projet sont : le rôle de la scolarisation et de la formation dans la construction d’un projet d’insertion socio-professionnelle et leur rôle dans la régularisation sur le territoire français, le travail pluri-partenarial, le passage à la majorité, la prise en charge et la protection après la majorité. Tenant compte de ces observations, le besoin d’amélioration de la prise en charge des besoins de ce public apparaît évident, afin de favoriser leur insertion socio-professionnelle. Le projet SAMIN a visé à renforcer la capacité d’agir des acteurs socio-éducatifs travaillant avec ce public : éducateurs spécialisés, éducateurs travaillant avec les mineurs isolés étrangers, conseillers en insertion, travailleurs sociaux, organismes de formation et aussi les missions locales, les départements. Plusieurs formations ont été dispensées dans le cadre du projet et après dans son prolongement. Plusieurs outils pédagogiques à destination des acteurs socio-éducatifs ont été développés. Dans la suite du projet, les Ceméa Rhône-Alpes ont été conviés par l’Agence Erasmus+ France / Éducation Formation à une Activité de Coopération Transnationale (TCA), organisée par les Agences nationales allemandes. La TCA sur l’Education, Participation et Intégration, Erasmus+ et réfugiés a permis aux Ceméa Rhône-Alpes de présenter le projet SAMIN, de participer à des ateliers de travail sur l’éducation et la formation professionnelle et sur la communication interculturelle, ainsi que de rencontrer des professionnels et de réaffirmer la nécessité d’un travail concerté et durable. 300 acteurs socio-éducatifs de 25 pays européens ayant travaillé autour des questions migratoires et l’accueil des réfugiés en Europe étaient présents à cette conférence qui a eu lieu au Zollverein, au cœur de la Rhénaniedu-Nord-Westphalie, les 19 et 20 avril 2016. POUR UNE CITOYENNETÉ EUROPÉENNE ET DES SOLIDARITÉS INTERNATIONALES La jeunesse euro-méditerranéenne Les Ceméa, à travers diverses actions d’Associations territoriales sont engagés auprès de jeunes euro-méditerranéens. Cet investissement dans l’espace Euromed a toujours été primordial dans le projet européen et international des Ceméa. Le forum Euromed initié par les Ceméa et leurs partenaires en novembre 2008 à Aix-en-Provence a permis de construire un partenariat basé sur des valeurs et des pratiques pédagogiques partagées. Les Ceméa coopèrent avec des partenaires du pourtour méditerranéen (Palestine, Egypte, Liban, Maroc, Tunisie, Algérie) à travers l’accueil et l’envoi de volontaires (SVE, VSI, SCI) de et vers les pays euro-méditerranéens, la coordination et l’animation d’échanges de jeunes Euromed, la formation de travailleurs de jeunesse à l’encadrement de séjours Euromed et l’organisation de séminaires thématiques pour les acteurs éducatifs et sociaux de la zone Euromed. Ces projets sont soutenus par différents programmes (programmes de Solidarité laïque, programmes euro-méditerranéens et franco-allemands). Ces projets visent à impliquer et soutenir la société civile dans ses initiatives mais aussi dans la compréhension des événements internationaux. Ils visent aussi à valoriser la place de l’éducation non formelle dans le dialogue interculturel et la solidarité internationale. Les projets des Ceméa s’adressent aux militants associatifs et particulièrement aux jeunes investis dans les associations et aux travailleurs de jeunesse. Par exemple, les Ceméa Paysde-la-Loire co-organisent avec leurs partenaires tunisiens et palestiniens des formations d’animateurs et de cadres associatifs. Les Ceméa Nord-Pas-de-Calais organisent pour la quatrième année, une formation franco-allemande algérienne sur la médiation interculturelle pour les animateurs socio-culturels. Les Ceméa de Franche-Comté organisent depuis ANS DES FORMATIONS EUROMÏDITERRANÏENNES RÏUNISSANT CINQ PARTENAIRES D%UROPE ET DU Maghreb. Ces actions sont souvent appuyées par l’accueil et l’envoi de volontaires, qui assurent une continuité dans la relation entre les associations. En 2015, les Associations territoriales de Picardie, de PACA et des Pays-de-la-LoireONTACCUEILLIPOURMOISDE jeunes tunisiennes dans le cadre d’un programme de volontariat de réciprocité. Mais ces projets s’adressent aussi aux enfants et aux jeunes en général durant leur temps libre. Les Ceméa Picardie en lien avec l’organisateur de séjours EJN organisent des formations d’animateurs, proposent des échanges de jeunes en France et au Maroc. DYNAMIQUE DE PARTENARIAT Redynamisation des Maisons de Jeunes et de la Culture en Guinée Dans le cadre de la redymanisation des Maisons de Jeunes et de la Culture sur l’étendue du territoire national, projet engagé par le Ministère de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes (MJEJ) en partenariat avec le PROJEG, des échanges et discussions ont été entamés avec les Ceméa Ile-de- France au mois d’avril 2015 lors de l’Assemblée générale du PROJEG tenue à Kindia. Plusieurs visites ont eu lieu sur place dans les Maisons des Jeunes et de la Culture de Kaloum, de Matam Lido, de Ratoma et de Dubréka. La poursuite des réflexions sur la mise en œuvre du projet a mis en évidence la nécessité d’organiser un voyage d’étude et d’échanges en France pour approfondir les discussions entamées à Conakry, afin de mieux définir le contenu et les modalités de mise en place d’un partenariat pour l’accompagnement de ce Projet. Ainsi, une équipe de cadres s’est rendue à Paris (France) du 06 au 22 juin 2015 pour un voyage d’études et d’échanges avec Mr Ibrahima BARRY, Secrétaire Général du département, Mr Sény DAMBA, Directeur National Adjoint de la jeunesse, Mr Oubaidou SOW, Chef de Section Suivi-Evaluation à la Direction nationale de la Jeunesse. Les objectifs de la mission étaient les suivants : - Poursuivre les échanges engagés à Conakry avec les Ceméa. - Visiter des infrastructures socio-éducatives destinées à l’encadrement et l’accompagnement des jeunes. - Identifier et harmoniser les axes d’un partenariat dynamique et pérenne avec les Ceméa. En termes de perspectives, la mission et les Ceméa se sont accordés à construire un partenariat stratégique avec pour porte d’entrée les Maisons de Jeunes et de la Culture de Guinée autour des trois grands axes : la promotion et le développement social des jeunes avec à la clé la réalisation d’une étude diagnostique organisationnelle des maisons des jeunes en Guinée ; le renforcement des capacités par la formation des animateur.trice.s, des associations et des cadres administratifs, et un partenariat basé sur le réseautage et des échanges. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 85 86 POUR UNE CITOYENNETÉ EUROPÉENNE ET DES SOLIDARITÉS INTERNATIONALES D’autres rapports entre les pays de la méditérranée Les actions des Ceméa concernant les jeunesses européennes ne répondent pas à une logique de compensation du déficit des politiques d’autres états ou d’un manque d’un partenaire, mais s’inscrivent dans un projet associatif basé sur des valeurs. Elles sont menées dans une démarche de co-construction, où chaque partie apporte un point de vue, une expérience et des compétences pour répondre à un besoin. Des projets de mobilité permettant à chacun de découvrir le monde, d’aller à la rencontre de l’autre et de se construire un esprit critique, sont porteurs d’une solidarité intergénérationnelle et internationale. Ils s’appuient sur l’accueil des jeunes par les autres générations pour prendre place dans la société et questionnent l’accès aux droits pour tous. La mobilité des jeunes notamment du côté Sud de la méditerranée, dans ce dialogue et cette coopération entre sociétés civiles, est une vraie lutte de solidarité. Ces actions permettent d’inventer des nouvelles modalités de vie collective pour des groupes de personnes de cultures différentes, d’expérimenter le travail en équipe internationale, de croiser les analyses et d’enrichir les pratiques de terrain. Ces connaissances et ces expériences légitiment les associations d’Europe et du Maghreb pour proposer d’autres rapports entre les pays de chaque côté de la méditerranée. Pour cela, l’apprentissage du voyage et de la mobilité, la lutte contre les discriminations et l’apprentissage de la démocratie sont des leviers essentiels. L’INTERNATIONAL EN CHIFFRES Pays partenaires, quelques repères s5NECOOPÏRATIONAVEC107 ONG et institutions publiques de plus de 65 pays, à travers 3 réseaux européens et Internationaux. s)LSSONTIMPLIQUÏSDANSDEUXRÏSEAUXINTERNATIONAUX&)CEMÏA&ÏDÏRATION)NTERNATIONALE des Ceméa)et EAICY (réseau européen de l’éducation non formelle). s )LS SONT PARTENAIRES DE L/&!* /FlCE FRANCOALLEMAND POUR LA JEUNESSE DE LAGENCE Erasmus+ Jeunesse et ont une convention avec l’agence Éducation Formation. s )LS SONT ENGAGÏS DANS DES COLLECTIFS NATIONAUX ET #NAJEP #0#! 3OLIDARITÏ ,AÕQUE France Volontaires), et des plateformes européennes (Solidar, Platform LLL). s#EMÏAESTRECONNUECOMMEUNE/.'EUROPÏENNE s 41 pays partenaires impliqués dans des actions en 2015 : En Europe Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Croatie, Écosse, Espagne, Finlande, Grèce, Hongrie, Italie, Irlande, Lituanie, Luxembourg, Malte, Moldavie, Monténégro, Pologne, Portugal, République Tchèque, Roumanie, Royaume Uni, Russie, Slovaquie, Slovénie, Sud-Caucase Dans le monde Afrique du Sud, Algérie, Bénin, Brésil, Burkina Faso, Chili, Côte d’Ivoire, Mali, Maroc, Niger, Palestine, Sénégal, Tunisie, Turquie, Uruguay Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 s e é id s le r e s u f if d r u o Des publications p e ll e v u o n n io t a c u d de l’É déontologique ation et rm fo in l’ e d é it iv ct je Ob exigence Le public reproche souvent aux journalistes leur manque d’objectivité. Bien des journalistes répondent que l’objectivité n’existe pas... Comment y voir plus clair ? Peut - être en écartant d’abord les définitions philosophiques ou scientifiques du mot pour s’en tenir à son acception courante : est objectif ce qui est exempt de partialité et de préjugés. Mais nous savons que l’observation d’un événement et sa relation ne peuvent être réalisées indépendamment de la personnalité, de la culture, des convictions et des préoccupations des journalistes qui en sont, individuellement ou collectivement, les auteurs. D’une part, le travail du journaliste suppose une série de choix qui éloigne de la narration objective : en particulier, sélection des faits, choix d’un angle, choix des mots, choix des illustrations, hiérarchisation des événements entre eux. D’autre part, le journaliste n’est pas toujours conscient de tous les filtres à travers lesquels il voit la réalité. Certes, il exerce le plus souvent son métier à l’intérieur d’un média qui a, implicitement ou explicitement, une ligne éditoriale ; son regard est confronté à celui d’autres journalistes avec lesquels il travaille au sein d’une rédaction. Ces éléments peuvent limiter ou corriger sa subjectivité et favoriser une approche plus équilibrée des réalités décrites. Il n’en demeure pas moins que l’objectivité totale paraît hors d’atteinte. Faut-il pour autant la considérer comme une chimère et remplacer le mot par un autre : l’honnêteté ou l’impartialité par exemple. Nous plaidons plutôt pour garder le mot objectivité dans son acception courante et d’en faire un horizon à atteindre. Comment un journaliste peut-il tendre vers l’objectivité ? La réponse ne relève pas d’un comportement moral mais de la mise en œuvre d’une méthodologie professionnelle de construction de l’information. Pour fournir au public une information complète, précise, et la plus exacte possible, le journaliste doit se donner ou se faire donner les moyens de connaître tous les aspects d’un événement, de les situer dans leur contexte, de vérifier et de recouper les sources, de présenter de façon équilibrée et impartiale les points de vue des acteurs en présence, et savoir, quand il le faut, penser contre lui-même. Pour mener à bien les différents aspects de sa tâche, le journaliste a besoin de temps et d’indépendance. Sans que ce constat puisse servir d’excuse ou d’alibi, il est vrai qu’aujourd’hui l’exigence d’immédiateté imposée par Internet, les contraintes économiques des médias, leur concurrence acharnée, la pression des pouvoirs et les impatiences du public rendent ces biens –le temps et l’indépendance –de plus en plus rares. La mise en œuvre d’une méthodologie rigoureuse pour tendre vers l’objectivité s’insère dans le cadre plus large de l’exigence déontologique : le journaliste utilise la liberté d’expression pour satisfaire le droit du citoyen à l’information ; les informations qu’il publie doivent l’être dans un esprit d’équité et de responsabilité, en respectant les devoirs définis par les chartes professionnelles. Extrait du Rapport 2015 de l’Observatoire de la Déontologie de l’Information (ODI), dont les Ceméa sont membres 88 LES PUBLICATIONS POUR DIFFUSER LES IDÉES DE L’ÉDUCATION NOUVELLE ■ Publication de revues militantes VERS L’ÉDUCATION NOUVELLE Vers l’Éducation Nouvelle est écrite par des praticiens et des chercheurs militants de l’Éducation nouvelle. Aujourd’hui, soutenir l’une des dernières revues pédagogiques militantes en la lisant et en s’y abonnant reste un enjeu important. Au-delà d’être un espace pour porter encore et toujours des utopies concrètes dans l’éducation, Vers l’Éducation Nouvelle est aussi un espace de résistance, pour renforcer le droit à l’éducation et à la culture pour tous, dans le cadre des services publics ou associatifs d’intérêt général. Son objectif : promouvoir des utopies concrètes éducatives. La revue s’organise autour de rubriques régulières ayant une approche transversale des problématiques éducatives : le « Dossier » et la rubrique « Repères ». La rubrique « Actualité » analyse et questionne un événement ou des enjeux de société. La rubrique « Projets et pratiques », transversale elle aussi à tous les terrains de l’action éducative et culturelle, valorise des expériences et rend compte d’analyses de pratiques pédagogiques. Chacun des quatre numéros, tirés à 3 500 exemplaires en 2015, a abordé un thème particulier. t Clubs théâtre en Ile-de-France et saison culturelle cart@too en Basse-Normandie - VEN n° 557 En ces temps de fragilisation des politiques publiques de la culture et de résistance contre un certain populisme culturel mis à jour par les dernières élections municipales il y a quelque fierté, pourquoi le cacher, à présenter dans ce dossier deux actions d’envergure se développant dans le champ éducatif et culturel en direction des élèves de collège et de lycées. Ces deux actions commanditées et confiées par deux Régions aux Ceméa sont la mise en oeuvre de clubs théâtre en Ile-de-France et la saison Cart@too en Basse-Normandie. Deux chantiers dont l’expérience acquise vient enrichir l’enjeu d’expérimenter la pertinence d’une éducation culturelle en s’appuyant sur des pratiques artistiques et des parcours de spectateurs. Deux chantiers originaux dont la mise en oeuvre nécessite un ensemble de compétences pédagogiques, éducatives et artistiques, un cadre logistique, organisationnel, un potentiel humain et financier sans lesquels ces programmes d’action ne pourraient pas être réalisés... tActualité de l’Éducation populaire - VEN n° 558 Les exactions barbares de janvier, tout comme les récents actes antisémites en Alsace ont ravivé s’il en était besoin l’urgence de mieux comprendre collectivement, et de faire vivre, la laïcité et pour cela de refonder l’école de la République, de redonner une place et des moyens à l’Éducation populaire. Cette forme d’intervention irradiante, intégrée, peut contribuer à réduire les écarts creusés dans les quartiers et les territoires dits populaires, entre les habitants (plus particulièrement les jeunes) et les valeurs de la République dont ils se sentent et sont exclus. Cette démarche éducative ne doit pas viser simplement des minorités à rééduquer mais plus globalement l’ensemble de la population pour laquelle l’adhésion aux valeurs de la République n’a pas ou plus d’attrait... tSortir de l’école pour mieux y rentrer - VEN n° 559 Ce dossier présente quelques réflexions sur l’apprentissage de la séparation de l’enfant d’avec sa famille, pour partir vivre l’école en dehors de l’école et de la famille. Puis il entre dans le vif du sujet avec le témoignage d’une enseignante en pédagogie Freinet, depuis trente ans, à l’école élémentaire, militante convaincue que les questionnements sur le monde se nourrissent des découvertes et des rencontres avec le monde extérieur. Ce témoignage est suivi par celui d’une professeure d’anglais qui organise depuis sept ans un séjour en immersion linguistique de ses élèves de Première dans une famille anglaise tout en leur faisant effectuer un stage professionnel. Une toute autre réalité est décrite dans l’article d’un professeur des écoles mis à disposition pour le ministère de la Justice dans Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 une unité éducative de jour pour des jeunes de treize à seize ans sous obligation scolaire. L’analyse par deux enseignants de ce que génère une mobilité à l’étranger chez et pour des jeunes en grande difficulté scolaire contribue à élargir la réflexion. Un plaidoyer pour les sorties scolaires et la démarche du projet tel que Francine Best l’a défini dans plusieurs écrits, côtoient l’interview d’une professeure des écoles dans une petite école rurale qui part en classe de découverte depuis vingt ans. Parce que sortir, c’est vital !... tPalestine : éducation et résistances - VEN n° 560 Palestine, Syrie, Irak… autant de pays, de territoires au centre de conflits et de tragédies humaines. La Palestine est quelque peu singulière : cela dure depuis des décennies, une situation qui ne cesse de se dégrader et qui se situe souvent au coeur de conflits politiques dans notre société occidentale et française. S’intéresser à la Palestine est donc dans un premier temps un acte de solidarité contre une occupation mais c’est aussi poser des questions politiques majeures autour du colonialisme, de la place des religions dans notre société, de notre/nos histoires et de nos identités… VIE SOCIALE ET TRAITEMENTS C’est la revue du champ social et de la santé mentale des Ceméa. Les textes publiés correspondent aux choix théoriques, sociaux, politiques et professionnels des Ceméa qui ont créé cette revue et qui la portent : principe de service public, soutien aux pratiques de psychiatrie sociale, travail social associant les usagers, pratiques « institutionnelles », approche psychanalytique, refus de la primauté, voire de l’exclusivité des approches cognitivistes et comportementalistes. VST est coédi- tée par les Ceméa et les Éditions Erès. Son tirage en 2015, a été de 1 300 exemplaires par numéro. On y trouve les rubriques suivantes : Ça bouge ; l’actualité des établissements et des services. Que font les professionnels d’aujourd’hui ? Formation, pour préparer les métiers de demain. Le passé et le présent pour transmettre nos références de Deligny à Tosquelles... Des points de vue argumentés et informés où l’universitaire peut croiser le professionnel ou l’étudiant. Un Praticable ouvert à tous pour témoigner de l’indispensable quotidien. Au cœur de la revue VST, le dossier sur les questions qui traversent le social et le sanitaire. Les nouveautés des livres et des revues, et l’agenda professionnel. Au fil des pages, des artistes contribuent à l’enjeu culturel de la réflexion sociale. tL’avenir de la psychothérapie institutionnelle - VST n° 125 Après le décès de Jean Oury, la psychothérapie institutionnelle a-telle un avenir ? C’est l’occasion de revenir sur les origines de cette pratique révolutionnaire, de s’interroger sur son fonctionnement, et d’analyser l’histoire et les articulations de son proche cousinage avec la pédagogie institutionnelle. C’est l’occasion de visiter le travail qui se fait aujourd’hui, appuyé sur l’institution et le collectif, en psychiatrie hospitalière et dans la cité, dans les lieux de placement et d’accueil de la protection de l’enfance, de l’urgence sociale et des handicaps, ainsi que dans les centres de formation. La psychothérapie institutionnelle a un avenir : il nous appartient. LES PUBLICATIONS POUR DIFFUSER LES IDÉES DE L’ÉDUCATION NOUVELLE tComment prendre soin - VST n° 126 Que fait-on dans toutes les institutions qui relèvent du sanitaire, du social, du médicosocial, de l’éducatif ?… Au-delà, ou plutôt au-dessus des fonctions techniques (éduquer, soigner, compenser…), on y accueille des personnes pour, comme on dit, en prendre soin. Même si cela n’est souvent pas mis en avant dans les missions et les habilitations, voire dans les évaluations, le souci du bien-être de l’autre est une condition préalable qui, faute d’être, peut rendre bien difficiles toutes les autres missions, voire les tenir en échec. Mais comment prend-on soin de l’autre ? Comment l’hospitalité ou la bienveillance peuvent-elles être partie prenante des pratiques ? Cure et care sont proches ! Comment conjugue-t-on cela au présent des pratiques, que ce soit travers des actes quotidiens ou dans l’élaboration des dispositifs d’aide, d’accompagnement ou de soin ? tLa fabique de la maltraitance - VST n° 127 La maltraitance institutionnelle ne se réfère pas uniquement aux horreurs régulièrement dénoncées dans les médias. Elle peut se nicher dans les mille petits riens du quotidien qui, si on n’y prend garde, peuvent générer autant de souffrances accumulées. Si nous avons des outils pour lutter contre le pire, comment lutter contre le quotidien banal qui devient automatique ? Éviter de fabriquer la maltraitance, c’est pouvoir interroger les pratiques, se référer à des projets, savoir se situer visà- vis des usagers… C’est être formé, encadré, contrôlé quelle que soit sa place dans l’organigramme. C’est aussi, pour les institutions et les tutelles, créer les conditions du bien-être pour les personnels : statuts, conditions de travail, évolutions professionnelles, mobilités… Lutter contre la maltraitance passe par le respect des usagers et de soi-même, plus que par le respect d’un protocole. tLe travail qui soigne - VST n° 128 Travailler dans le cadre d’un chantier d’insertion, en intérim social, s’engager dans un job payé à la journée, être travailleur handicapé dans un ESAT, se former avec des éducateurs techniques… Il s’agit évidemment de gagner de l’argent, fonction centrale du travail, mais pas seulement. Il est aussi question de dignité, d’estime de soi, de rééducation, de raccrochage social. Mais alors, le travail, machine à aliéner selon certains, triste nécessité selon d’autres, pourrait avoir une fonction positive ? La réponse est dans le concret des pratiques éducatives et thérapeutiques, dans les conditions de mise en place et de fonctionnement du travail proposé : autonomie d’action, responsabilité, coopération, globalité des tâches, accompagnements, adaptation… petits travers ou dérives de l’animation. Elle compte quatre numéros par an, son tirage en 2015 a été de 13 380 exemplaires par numéro en moyenne. Elle est lue régulièrement par 50 000 personnes environ. tLe jardin, outil d’animation - CA n° 89 Jardins partagés, jardins familiaux, jardins d’insertion... On en trouve au pied des immeubles, dans des écoles, des centres de loisirs. À l’initiative de collectifs d’habitants, d’acteurs municipaux ou associatifs, ces jardins rencontrent un écho certain. Sans doute parce qu’ils sont au carrefour de différentes préoccupations prégnantes : le souci de son alimentation, la possibilité d’une auto-production, le besoin de nature, l’occasion d’une activité manuelle de plein air, une activité concrète, une activité individuelle mais inscrite dans le social, qui permet la rencontre et la co-action… Qu’il soit à dominante sociale ou pédagogique, le jardinage est une activité très riche qui, à plus d’un titre, intéresse les animateurs, jardiniers du vivre-ensemble. tLecture en liberté - CA n° 90 Depuis plusieurs mois, les Ceméa avaient envisagé de consacrer ce numéro à la littérature de jeunesse. Prédominait le désir de réfléchir à la place du livre et de la lecture dans les structures collectives de loisirs et de vacances, de témoigner et partager des pratiques : coin lecture, lecture à haute voix, le livre comme point de départ pour d’autres activités : théâtre, marionnettes, fabrication de livres…. Mais l’actualité du début d’année nous a rattrapé, sans ménagement, violemment. Les attentats de janvier dernier, plus particulièrement contre la rédaction de Charlie Hebdo, constituent au-delà des meurtres une atteinte à la liberté d’expression. Ils donnent une autre résonance à ce numéro sur la lecture et nous font mesurer à sa juste valeur le potentiel libérateur et subversif du « lire » et de « l’écrire »... tAnimation et volontariat - CA n° 91 D’abord il y eut les intentions et les actes. Faire partir les enfants en vacances. Permettre la découverte de l’autre, des autres, de l’ailleurs, d’activités culturelles, sportives... à l’occasion des congés scolaires. On connaît l’histoire, c’est ce que l’on appelait les patronages, les colonies de vacances... les ancêtres des ACM d’aujourd’hui. En se retournant sur cette histoire, des observateurs ont qualifié d’animation volontaire l’engagement des acteurs pour dire les faits mais aussi le projet. Un engagement, un enthousiasme mis au service d’un projet d’Éducation populaire. Un engagement librement consenti, rendu possible et reconnu par une indemnité... tAnimation et consommation - CA n° 92 LES CAHIERS DE L’ANIMATION, VACANCES LOISIRS C’est la revue de l’animation des Ceméa : chaque numéro propose des fiches ou des textes sur l’activité, des conseils techniques et présente des informations sur la connaissance des publics ainsi que des comptes rendus d’expériences variées. Différents sujets de réflexion sont régulièrement abordés pour permettre de préparer ses projets, son séjour et de se préparer à travailler avec des enfants et des jeunes : rythmes de vie, structuration de la vie collective, vie de groupe... Une rubrique présente ce que les Ceméa ont lu et retenu des diverses publications et éditions pour la jeunesse, et une petite bande dessinée brocarde avec tendresse tous les Parler de consommation dans les milieux de l’animation, c’est souvent aborder des rivages ambigus. La consommation est recherchée et vantée pour son potentiel de réalisation quand il s’agit de permettre l’accès aux biens et aux pratiques culturelles. Elle est déplorée quand il s’agit de qualifier des pratiques déliées de toute mise en perspective éducative ou émancipatrice, les fameuses « activités de conso ». Sur le terrain, c’est bien souvent à l’occasion des pratiques du quotidien – manger, se divertir, se cultiver, se faire plaisir... – que les éducateurs de tous poils pourront aider à décrypter les rouages de la société de consommation, à faire des choix conscientisés, des plus modestes avec son argent de poche à ceux qui engagent le collectif et, partant, permettent une lecture critique du monde dans lequel nous vivons. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 89 90 LES PUBLICATIONS POUR DIFFUSER LES IDÉES DE L’ÉDUCATION NOUVELLE ■ Des éditions multisupports, plurimédias En 2015-2016, les Ceméa ont poursuivi leur politique d’édition multi-supports plurimédias (livres, dossiers pédagogiques, films, DVD, fichiers d’activités, supports numériques multimédias en ligne, guides d’information, magazine WebTV,...) à destination de tous les acteurs concernés par l’éducation, le social, l’enfance et la jeunesse. Ces projets éditoriaux sont menés, soit directement par les Ceméa qui possèdent leurs propres moyens d’édition pluri-médias, soit en partenariat avec des éditeurs. Parmi ces derniers on peut citer les éditions Éres, Retz, Fabert, le réseau CANOPÉ, Radio France, la télévision publique à travers France Télévisions Éducation, le studio de création multimédia Tralalère, Itop... Les Ceméa ont poursuivi dans l’organisation de leur Direction de la communication et des publications, cette double dimension bi médias, print et numérique. L’ensemble des supports d’information et de communication sont animés éditorialement par cette Direction en lien avec une instance nationale, le Comité éditorial qui rassemble les différentes directions, secteurs, pôles d’activités et des responsables régionaux. Les publications et supports de communication sont tous réalisés en interne par le service des publications des Ceméa (maquettiste, secrétaire de rédaction, webmaster, technicien audiovisuel…), avec en cas de besoin, un renforcement via des prestations externes (maquettiste, webdesigner, notamment). À noter en 2015, l’accueil de personnes sur des postes d’assistant technique audiovisuel ou multimédia, dans le cadre des politiques de soutien à l’engagement des jeunes pour découvrir l’environnement des éditions numériques et audiovisuelles au service de la vie associative. s$ESOUVRAGESSURLESQUESTIONSDÏDUCATIONETDEJEUNESSE Ces ouvrages sont coédités en partenariat avec des éditeurs, conçus ou soutenus par les Ceméa. Au total, les Ceméa diffusent une cinquantaine d’ouvrages souvent inédits ou peu (plus) distribués actuellement. En 2015, 1 076 exemplaires de ces ouvrages ont été diffusés par les Ceméa. NOUVEAUTÉ Jean Zay, toujours actuel ? 1936. Jean Zay est alors ministre de I‘Éducation nationale et des Beaux-Arts. Une des caractéristiques du système éducatif qu’il déplorait le plus était celle qui occasionnait la perte, pour la République, « de sujets précieux, travailleurs et « doués », qui, faute d’argent, ne pouvaient accéder à des postes où ils auraient pu donner le meilleur d’eux-mêmes ». Son grand projet de réforme du système éducatif partait de la conviction que la vertu, les capacités intellectuelles n’étaient pas l’apanage des classes aisées, que la société avait tout à gagner à accorder le maximum de chances à tous, ainsi qu’à former au mieux le plus grand nombre. Il faut aussi replacer son action dans celle du gouvernement du Front populaire, qui avait pour intention d’étendre jusqu’aux « classes laborieuses » une vie bien meilleure. Pour Jean Zay, cela passait par la culture, l’instruction et les loisirs (les « congés payés »). La revue « Vers l’Éducation Nouvelle » des Ceméa lui consacre un numéro spécial. s,ESDOSSIERSPÏDAGOGIQUESDESREVUES Ils sont liés aux deux revues des Ceméa, Vers l’Éducation Nouvelle et les Cahiers de l’animation. Vingt et un titres composent celle des Cahiers de l’Animation. Une nouveauté, un dossier sur le Camping, mini-camp, cuisine de plein air (voir encadré ci-contre). Parmi les plus diffusés en 2015, figurent les numéros Les séjours d’adolescents, L’accueil de loisirs, Bulles éducatives, Les séjours à l’étranger, Projet éducatif, projet pédagogique, L’éducation à l’environnement et les dossiers sur les activités Jouer et comprendre, Mécanisme des jouets et Activités physiques et sportives. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 Cinq dossiers de Vers l’Éducation nouvelle sont diffusés : Jean Zay, toujours actuel ? (nouveauté 2016), Accueillir les jeunes enfants, Lois, règles et consignes, Toujours nouvelle (l’éducation...), Où va l’éducation à la consommation ? En 2015,1 801 exemplaires de ces dossiers pédagogiques ont été diffusés par les Ceméa. s5NECOLLECTIONDElCHIERSPÏDAGOGIQUESDACTIVITÏ Une nouveauté en 2015, le fichier Jeux d’autrefois, jeux d’avenir. Cette collection comprend 18 titres destinés à des animateurs et éducateurs. Elle recoupe le domaine des activités ludiques et sportives, manuelles et scientifiques, l’éducation à l’environnement, NOUVEAUTÉ Camping, minicamp, cuisine de plein air Le minicamp est l’une des évolutions les plus significatives des formes de pra- tique des accueils collectifs de mineurs. Il a connu ces dernières années un développement considérable. Il complète et enrichit les possibilités de l’accueil de loisirs en permettant le départ en vacances, pour un court séjour. Il a aussi relancé la pratique du camping dans les ACM même s’il n’a pas le monopole de ce moyen d’hébergement. La toile de tente reste très présente dans les séjours d’adolescents, en France ou à l’étranger. Pratique, toujours plus légère. Une forme de souplesse dans son itinéraire ; une forme de simplicité ; une proximité avec la nature, les éléments. Le camping, c’est aussi d’un point de vue éducatif, une formidable occasion pour les enfants et les adolescents d’apprentissages de gestes de vie quotidienne et de vie en groupe. Ce dossier propose tout à la fois des éléments de réflexion pour construire un séjour sous tente et des éléments pratiques pour la cuisine de plein air (feu, four, recettes, équilibre alimentaire...), la vie quotidienne au camp (installation du camp, gestion de l’eau,...) ainsi que des pistes d’activités de découverte du milieu. l’éducation aux médias, l’alimentation, les jeux chantés... Chaque fichier comprend un ensemble de fiches (de 24 à 40, selon les titres) et un livret pédagogique. Certains fichiers sont accompagnés d’un CD (jeux chantés, jeux dansés). En 2015, 2 277 exemplaires de ces fichiers ont été diffusés. À noter le succès de l’édition d’un guide Éducation : Internet citoyen réédité à nouveau à plus de 6 000 exemplaires en 2016. s$EUXCOLLECTIONSDElLMS Les Ceméa ont depuis de nombreuses années fait le choix de produire des films comme outils de réflexion et de contribution aux débats éducatifs. Les Ceméa disposent de deux collections de films. - Une collection, lancée en 2010, est la collection des films du Festival européen du film d’éducation qui comprend maintenant 47 titres. Quatre nouveautés en 2016 : Toto et ses soeurs, Light Fly Fly High, Cap aux bords, Un bateau ivre et un DVD rassemblant trois LES PUBLICATIONS POUR DIFFUSER LES IDÉES DE L’ÉDUCATION NOUVELLE films : Le Mur et l’eau, Je fais bien de me rappeler et Jackie. En 2015, plus de 200 exemplaires au total ont été diffusés auprès des acteurs éducatifs et de différents lieux culturels. - Une collection centrée sur des projets éducatifs ou situations sociales, comprend plus d’une trentaine de films, près de 200 DVD ont été diffusés en 2015. Jaquette FFE Toto et ses sœurs (Logo MILDECA)_Mise en page 1 19/03/16 14:24 Page1 Consultation gratuite autorisée dans l’emprise de l’organisme acquéreur. Prêt gratuit exclusivement pour l’usage privé-cercle de famille. Tous les autres droits réservés. Autorisation valable uniquement pour ce support. CEMEA, association nationale. DROITS : 2015 JHR Films / Jane Roger Édition et diffusion CEMÉA Publications 24, rue Marc Seguin 75883 Paris Cedex 18 Tél. 01 53 26 24 14 [email protected] www.festivalfilmeduc.net INSTITUT DU DEVELOPPEMENT SOCIAL Langues : Roumain Sous-titres : français Durée : 94’ Toto et ses sœurs / Toto si surorile lui Toto vit avec ses sœurs dans une cité de à Évreux vise à faire connaitre les films témoignant des problématiques de l’éducation : films questionnant nos moments de naissance au monde, d'évolution ou de passage, d'apprentissage ou d'adaptation, Consultation gratuite autorisée dans l’emprise de l’organisme acquéreur. Bucarest. Toto pratique avec brio le hip-hop dans etc. Il est organisé chaque année Prêt gratuit exclusivement pour l’usageune asso de quartier. Les deux sœurs se battent privé-cercle de famille. en novembre depuis 2005 par les Tous les autres droits réservés. Autorisation pour survivre dans cet univers très difficile. CEMÉA. La collection vidéo valable uniquement pour ce support. Nanau, le réalisateur CEMEA, association nationale. Comme dit Alexander "Le Festival européen du film : « À la fin, il s’agit juste de troisprésente" gamins complète qui apprennent d'éducation DROITS : 2015 Les Films du Balibari qu’il vaut mieux ne pas être avec leur mère. » accordé et prolonge le soutien Toto lives with his àsisters in an estate cette in Bucarest. ces films. À travers Édition et diffusion CEMÉA Publications He practises brilliantly in a local collection,hip-hop les CEMÉA s'engagent 24, rue Marc Seguin à faire struggle rencontrertoces films in this association. His sisters survive 75883 Paris Cedex 18 d'éducation, As peuthe ou director pas diffusés hostile environment. Alexander Tél. 01 53 26 24 14 cadre tout three “In lethe end,commercial, the film isà about [email protected] Nanau said:dans un ensemble de they réseaux kids who learn that areaux better off Langues : ambitions sociales ou éducatives. without their mother”. Français : Drogues dire savoirn ! no INSTITUT DU DEVELOPPEMENT SOCIAL Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives www.festivalfilmeduc.net Durée : 52’ film présente présente Le Festival européen du film d’éducation Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives d’éducation Kristell Menez Documentaire - France image : Guillaume Kozakiewiez, Julien Bossé son : Patrick Rocher, Guillaume Kozakiewiez musique : Fabrice Dang Van Nhan montage : Régis Noël production : Les Films du Balibari / Estelle Robin You Un bateau ivre à Évreux vise à faire connaitre les films témoignant des problématiques de l’éducation : films questionnant nos moments de naissance au monde, d'évolution ou de passage, d'apprentissage ou d'adaptation, etc. Il est organisé chaque année en novembre depuis 2005 par les CEMÉA. La collection vidéo "Le Festival européen du film d'éducation présente" complète et prolonge le soutien accordé à ces films. À travers cette collection, les CEMÉA s'engagent à faire rencontrer ces films d'éducation, peu ou pas diffusés dans le cadre commercial, à tout un ensemble de réseaux aux ambitions sociales ou éducatives. Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives le festival européen du Le Festival européen du film d’éducation Alexander Nanau Documentaire - Roumanie image : Alexander Nanau son : Alexander Nanau montage : George Cragg, Alexander Nanau, Mircea Olteanu production : JHR Films / Jane Roger Un bateau ivre film du Festival européen du film d’éducation 2015 d’éducation Prix du long métrage le festival européen du Toto et ses sœurs / Toto si surorile lui Toto et ses sœurs / Toto si surorile lui Jaquette FFE Un bateau ivre (Logo MILDECA)_Mise en page 1 22/04/16 14:59 Page1 Un bateau ivre C’est avec délicatesse qu’est présenté le quotidien de l’entourage des proches de personnes alcooliques. Une immersion qui permet de suivre les rencontres de ces proches, leurs échanges, leurs efforts pour comprendre, aider, affiner leurs attitudes auprès de leurs compagnons, de leurs enfants adultes. Des : Drogues dire savoirn ! no temps de paroles libérateurs qui réconcilient. With sensitivity, the film shows the daily lives of people whose loved ones are alcoholics. An immersion that allows us to follow the encounters of those people, their exchanges, their efforts to Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives understand, to help, to improve their behaviour towards their partners, grow-up children. Freeing speaking times bringing people back together. s$ESOUTILSMULTIMÏDIASENLIGNE Dans le cadre du projet Déclics numériques mené par les Ceméa, les Francas et la Ligue de l’enseignement, trois parcours en ligne ont été conçus en 2015/2016 « coding et jeux vidéos », « vidéo et numérique » et « Médias sociaux ». http://d-clicsnumeriques.org/ Les Ceméa proposent également en ligne une plateforme interactive de e-formation aux usages responsables de l’Internet, réalisée en partenariat avec Tralalere, avec le soutien de la Délégation aux Usages de l’Internet et de la Commission européenne. Elle s’inscrit dans le cadre du programme national de sensibilisation aux risques et usages de l’Internet, Internet Sans Crainte. Le serious game, Défis mathématiques interactif, Mission superVirus est diffusé également en ligne par abonnement. De nombreuses écoles en milieu rural se sont équipées de cet outil pédagogique. Il est également utilisé dans les dispositifs relais. s5NEPLATEFORME7EB46 Les Ceméa se sont dotés d’un player vidéo interactif avec accès par mot clé ou rubriques. Cette plateforme WebTV rassemble des reportages sur des actions et projets Ceméa, des interviews ou des conférences... autant de ressources pour les éducateurs. Elle présente également les 35 films de la collection DVD des Ceméa, les 47 films de la collection du Festival européen du film d’éducation, sous forme d’extraits. À chaque film, un court texte les présente également intégrant les liens pour commander les vidéos ou télécharger les dossiers d’accompagnement pédagogique. http://tv.cemea.asso.fr Les clés des médias, une série de films courts Elle est destinée aux jeunes mais aussi aux enseignants, animateurs, pour les accompagner dans leur action d’éducation aux médias et à l’information. « Les clés des médias » est un glossaire de mots et de notions essentielles pour appréhender les médias. Constitué de 25 programmes audiovisuels de 2 minutes, chaque épisode traite d’un thème différent, mis en scène dans l’univers quotidien des jeunes. L’écriture est un mélange de pédagogie et d’humour à partir d’un cas concret permettant une meilleure compréhension des médias. « Les clés des médias » L’info en continu : comment faire le tri ? - À quoi sert la caricature ? - C’est quoi la rumeur ? - Ça veut dire quoi le blasphème ? - Qu’est-ce que le droit à l’image ? Qu’est-ce que le droit à l’information ? Un réseau social n’est pas un journal - le coût de l’info - Qu’est-ce que l’audience ? - La théorie du complot - La liberté d’expression et ses limites - Qu’est-ce qu’une source ? - Les journalistes disent-ils tous la même chose ? - Nous sommes tous des médias - La publicité dans les médias - La hiérarchie de l’info - La loi de proximité - Les journalistes sont-ils objectifs ? - C’est quoi une information ? - Les données personnelles... Depuis les attentats de janvier 2015, France Télévisions et ses partenaires ont renforcé et multiplié les actions envers le jeune public. Dans la continuité de cette démarche, ce nouveau programme « Les clés des médias » s’inscrit dans un partenariat avec France Inter, Enjeux-e-médias (Ceméa, Ligue de L’Enseignement, Francas) et Canopé, avec le soutien de la Direction du Numérique pour l’Éducation (Ministère de l’Éducation Nationale). À voir sur le site de France télévision éducation : http://education.francetv.fr/matiere/education-aux-medias/ sixieme/article/les-cles-des-medias s $ES RESSOURCES SPÏCIlQUES POUR LES MEMBRES ACTIFS DES Ceméa Une Lettre « Repères et actions », numérique mensuelle et en format « print » est conçue par la direction des publications, et reprend les contributions de l’ensemble de l’équipe nationale pédagogique des Ceméa (rubricage par secteurs et pôles d’activités). Des dossiers à destination des membres actifs des Ceméa, formateurs sont également conçus. Ils sont à la fois des outils pour soutenir l’engagement associatif et dans des projets. En 2015-2016, plusieurs dossiers Repères sur l’Activité ont été diffusés : « Activités physiques et jeux », « Activité manuelle », « Activités milieu environnement », « Expression et activités artistiques », « Évaluation, validation, appréciation ». Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 91 92 LES PUBLICATIONS POUR DIFFUSER LES IDÉES DE L’ÉDUCATION NOUVELLE La collection de DVD du Festival européen du film d’éducation s’enrichit… La poursuite du développement de la collection des films (DVD) du festival, accompagnés de dossiers pédagogiques et d’animation citoyenne, s’est concrétisée à travers l’édition de 5 nouveaux DVD. s5NBATEAUIVRE(85’) C’est avec délicatesse qu’est présenté le quotidien de l’entourage des proches de personnes alcooliques. Une immersion qui permet de suivre les rencontres de ces proches, leurs échanges, leurs efforts pour comprendre, aider. s5.%3²,%#4)/.$%42/)3&),-3$%,!È ÉDITION Le Mur et l’Eau (24’) Bradley (11 ans) vit dans une famille d’accueil. Après avoir vu le film Le gamin au vélo, il exprime ses impressions qui sont transmises à Luc Dardenne. Une belle rencontre a lieu entre un cinéaste et un enfant, et un dialogue s’établit sur des thèmes comme la relation père-fils, l’enfance, le cinéma... Je fais bien de me rappeler / Hago bien en recordar (8’) Un grand-père et sa petite-fille dialoguent avec humour et tendresse sur les choses quotidiennes de la vie. Drôle de vie car le grand-père est atteint d’Alzheimer. Il y a tant d’amour entre eux pour lutter contre la gangrène de l’oubli, qu’ils inventent une relation sans pathos pour grapiller au maximum des instants de belle complicité. Jackie / Džekis (22’) Tom ne peut plus voir sa fille Urte que dans le bureau de protection de l’enfance en présence d’un superviseur et de son ex-femme. Malgré toutes ses tentatives il ne réussit que difficilement à regagner leur confiance. Désemparé, humilié, il décide alors de kidnapper sa fille. s4OTOETSESSURS4OTOSISURORILELUI(94’) Toto vit avec ses sœurs dans une cité de Bucarest. Toto pratique avec brio le hip-hop dans une asso de quartier. Les deux sœurs se battent pour survivre dans cet univers très difficile. Comme dit Alexander Nanau, le réalisateur : « À la fin, il s’agit juste de trois gamins qui apprennent qu’il vaut mieux ne pas être avec leur mère. » s,IGHT&LY&LY(IGH(80’) Thulasi est une jeune indienne qui est prête à se battre pour le droit d’être elle-même. Venant d’un milieu pauvre, sa vie est pré-déterminée par bien des aspects. Étant une intouchable, elle doit accepter sa place en bas de l’échelle sociale. Sa famille veut qu’elle se marie. Mais Thulasi est différente. Elle veut contrôler son propre destin et vivre sa vie à sa façon. Elle veut être une boxeuse. s#APAUXBORDS(50’) Une colonie de vacances, où, hors du quotidien et des institutions qui encadrent habituellement leur vie, de jeunes autistes se laissent porter par l’été, la nature et l’éventualité de la rencontre avec les autres. Le palmarès de la 11ème édition 2015 s'RANDPRIXDU&ESTIVAL,E-URETL%AUUNlLMD!LICE&ARGIER s0RIXDU*URYJEUNEDU&ESTIVAL*EFAISBIENDEMERAPPELER(AGOBIENEN recordar, un film de Cesar Roldan s-ENTIONSPÏCIALEDU'RANDJURYDU&ESTIVAL#APAUXBORDSUNlLMDE&RAN OIS 'UERCH s-ENTIONSPÏCIALEDU*URYJEUNEDU&ESTIVAL*ACKIE$äEKISUNlLMDE'IEDRIUS Tamoševi ius s0RIXDU,ONGMÏTRAGEDUDÏDUCATIONDU&ESTIVAL4OTOETSESSOEURS4OTOSI surorile lui, un film d’Alexandre Nanau Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 LES PUBLICATIONS POUR DIFFUSER LES IDÉES DE L’ÉDUCATION NOUVELLE ■ Les Ceméa en ligne, informations, ressources pédagogiques et services Les sites internet des Ceméa, dans une logique de portail, sont des espaces d’information et de ressources pédagogiques, mais aussi le lieu d’accès à l’offre de formation et aux services proposés par les Ceméa, notamment pour l’aide au placement des animateurs et directeurs d’accueils collectifs de mineurs. À noter, en 2015/2016, la mise en chantier d’une base de ressources multimédias avec des fonctionnalités nouvelles. Toute l’offre de formation des Ceméa est désormais accessible sur Internet avec inscription et paiement en ligne. La librairie des publications des Ceméa est également disponible sur internet avec possibilité de commandes en ligne. Les documents proposés sont multimédias, la rubrique « Web-TV » permet de découvrir à travers des reportages, les activités menées par les Ceméa sur l’ensemble des territoires métropolitain et d’outremer, d’écouter les prises de position des Ceméa dans des débats citoyens, et de découvrir à travers des extraits tous les films diffusés par les Ceméa. Les rubriques « Actualités, agir avec les collectifs » et « Les Ceméa en action » permettent de suivre l’actualité des positionnements et analyses sur les politiques éducatives, sociales et de jeunesse des Ceméa et de leurs partenaires. À noter également l’espace « Ressources expos » qui permet de découvrir et télécharger différentes expositions, conçues par les Ceméa, notamment sur l’éducation à la consommation et les attitudes citoyennes, sur les blogs, le téléphone mobile et sur les réseaux sociaux. Le site des Ceméa présente une dimension portail vers d’autres sites plus ciblés ou thématiques : s,ESITEi,ALAÕCITÏÌLUSAGEDESÏDUcateurs » Il est co-édité par les Ceméa, les Francas, et la Ligue de l’Enseignement. Ce site permet d’aider les éducateurs à mettre en œuvre une laïcité qui apprenne à vivre ensemble, au sein de la République. Il propose de partir de plus de 90 questions que se posent les acteurs de terrain, d’apporter des réponses sur quatorze thèmes répartis dans deux rubriques. Il a été rénové en 2015 et offre une version avec plus d’interactivité et de liens vers les réseaux sociaux. Un projet MOOC et en cours d’élaboration (disponible en 2016). http://www.laicite-educateurs.org s Le site spécialement créé en 2015 pour le 11è Congrès national des Ceméa, avec reportages, tables rondes et conférences en ligne, etc. La fréquentation du site durant ce Congrès était de 4 500 visites. Actuellement nous sommes à 1 000 visites par mois. http://congres2015.cemea.asso.fr/ s Le site de la Fédération internationale des Ceméa (Ficeméa), qui donne accès aux actions menées par les associations membres. http://www.ficemea.org/?page_id=2/ sLe site du collectif CAPE, des associations tous complémentaires de l’école publique qui propose une base ressources de d’informations sur l’actualité éducative. http://collectif-cape.fr/ s Le site du Festival européen du film d’éducation Il présente la manifestation et l’ensemble des films sélectionnés et primés, ainsi que les dossiers pédagogiques des films primés. http://www.festivalfilmeduc.net s ,E SITE i %NFANTS %CRANS *EUNES ET -ÏDIAS w DU 0ÙLE Médias, éducation et citoyenneté http://www.cemea.asso.fr/multimedia/enfants-medias Ce site sur l’éducation aux médias et à l’information propose de ressources éducatives, des infos sur l’actualité française et européenne, des articles de référence, des outils pédagogiques. À noter que dans ce champ de l’éducation aux médias, les Ceméa animent le site du Collectif Enjeux-e-médias. http://www.enjeuxemedias.org s,ESITEi*EUNESENERRANCEw Il donne l’actualisation de ce réseau de travail et permet l’accès à diverses ressources. http://jeunes-en-errance.cemea.asso.fr/ s Des espaces numériques, de type Blog collectif, spécifiques à des projets menés avec des publics jeunes… Jeunes cinéastes à Cannes https://jeunesfestivalcannes.wordpress. com/ Jeunesse en Europe http://jeunesse-europe.cemea. asso.fr/#Intro Jeunes reporters au Festival du film d’éducation http://blog.festivalfilmeduc.net/ Jeunes Médias citoyens http://jeunes-mediascitoyens.cemea.asso.fr Éducation aux écrans (région Normandie) https://eaebassenormandie.wordpress.com/ Festival des lycéens et apprentis en Aquitaine http://jeunes.aquitaine.fr/blog_festival/ s0LUSIEURSSITESSURLÏDUCATIONÌLACITOYENNETÏETSURLES questions d’éducation à la mixité, à la parité et au genre http://www.citoyendedemain.net http://www.cemea.asso.fr/education-parite-mixite-genre s$ESINFOSÌACCÒSRÏSERVÏAUXMEMBRESACTIFSDES#EMÏA où chacun des membres des Associations territoriales des Ceméa peut trouver un appui à son engagement bénévole comme formateur, porteur de projets ou administrateur. Cet espace réservé est également un outil pour l’ensemble des salariés des structures des Ceméa. Il propose des « Agora », pour des travaux collaboratifs spécifiques. Depuis l’accès différencié de l’offre de formation, avec inscriptions et paiements en ligne et celles des achats des publications avec possibilités de commandes en ligne, la stabilité du nombre de visite s’est renforcée avec environ 100 000 visites par mois pour cemea.asso.fr et cemea-publications.com. La plus value de ces séparations est notable. Cemea-formation.com enregistre 60 000 visistes par mois. On trouve sur l’ensemble des sites plus de 15 000 articles, 1 000 liens, plus de 1 000 offres de stages et plusieurs milliers de documents téléchargeables. Le site du Festival du film d’éducation a une progression constante pour atteindre les 5 000 visites par mois. De même pour le site de video TV.cemea.asso.fr qui atteint les 1 700 visites par mois). Globalement nous avons une progression sur ces sites annexes. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 93 94 LES PUBLICATIONS POUR DIFFUSER LES IDÉES DE L’ÉDUCATION NOUVELLE ■ Une exposition : les grands pédagogues Les Ceméa ont conçu pour leur 11e Congrès, une exposition qui reprend les apprts de dix pédagogues qui ont croisé le chemin des Ceméa. Chaque panneau présente leurs principaux travaux et illustre en quoi, on les retrouve aujourd’hui dans l’action éducative. Célestin Freinet Roger COUSINET (1881-1973) Mise au point d’une méthode de « travail libre par groupe » annonçant la pédagogie de projet Fernand Deligny Célestin FREINET (1896-1966) « Tâtonnement expérimental », travail individualisé et autonome de l’enfant-élève Maria MONTESSORI (1870-1952) La première à avoir souhaité que l’environnement éducatif s’adapte aux enfants Roger Cousinet Anton SEMYONOVICH MAKARENKO (1888-1939) Semyonovich Makarenko Mise en œuvre d’une pédagogie sociale, institutionnelle et mutuelle Janusz KORCZAK (1878-1942) Autogestion et Éducation nouvelle, ses « républiques d’enfants » annoncent les droits de l’enfant Maria Montessori Gisèle DE FAILLY (1905-1989) L’Éducation nouvelle dans la formation culturelle et pédagogique de tous les éducateurs Fernand Oury Tony LAINÉ (1930-1992) Un penchant insistant pour l’utopie, à l’écoute de « la raison du plus fou », mais toujours dans « l’agir » Fernand DELIGNY (1913–1996) Janusz Korczak Regard critique sur la manière qu’a la société de traiter les « enfants différents » Fernand OURY (1920-1998) L’influence des pédagogies institutionnelles sur la parole de l’enfant Henri Wallon Henri WALLON (1879-1962) L’importance du milieu dans l’éducation de l’enfant Toni Lainé “ Tout être humain peut se développer et même se transformer au cours de sa vie. Il en a le désir et les possibilités. Il n’y a qu’une éducation. Elle s’adresse à tous. Elle est de tous les instants. L’éducation doit se fonder sur l’activité, essentielle dans la formation personnelle et dans l’acquisition de la culture.“ Gisèle de Failly Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 Gisèle De Failly 95 al n io t a n if t ia c o s s a t n Un fonctionneme ment de militant.e.s s, un mouve territoriale s n o ti a ci o ss ’A d u a Un rése Le fonctionnement associatif des Ceméa s’appuie sur une Charte identitaire, des statuts et une Convention générale signée entre l’Association nationale et chaque Association territoriale. En plus des instances statutaires obligatoires, les Ceméa se sont dotés d’un Comité de Direction et d’une Conférence des Président.e.s. Ils renforcent leur vie associative par d’autres commissions et groupes de travail rassemblant des bénévoles et des salarié.e.s. Dans leur fonctionnement, les Ceméa organisent tous les 5 ans un Congrès national. A noter que LANNÏEFUTCELLEDUÒME#ONGRÒSDELHISTOIREDES#EMÏAQUIAEULIEUDUAUAOßTÌ'REnoble. Le Congrès pour les Ceméa est un moment exceptionnel de la vie du mouvement, il a rassemblé entre 800 et 900 militant.e.s durant 5 à 7 jours, et a été précédé par un regroupement de partenaires européens et un rassemblement des militant.e.s des Ceméa des outremers. L’Association nationale « tête de réseau» a pour mission d’impulser la mise en œuvre des orientations des Ceméa. Elle a donc pris en charge l’organisation du 11ème Congrès et a travaillé sur la formalisation des travaux qui en sont issus. Le rassemblement de Saint Front qui s’est tenu en décembre 2015 a permis de soumettre au vote des militant.e.s lors de l’assemblée générale de juin la nouvelle version du projet associatif national. C’est ce nouveau projet qui servira de base à l’élaboration des futurs Projets Régionaux d’Actions et de Développement (PRAD). Par ailleurs, l’Association nationale se doit de développer et capitaliser les méthodes pédagogiques, de soutenir la production et la diffusion des outils de formation ainsi que des publications, de garantir la qualité de la formation des formateurs, de soutenir et impulser des actions innovantes et engager des partenariats nationaux et internationaux. Plus de trente structures régionales, en interrelation entre elles comme avec l’équipe nationale, animent un mouvement d’acteurs éducatifs. Elles sont les interlocutrices des partenaires régionaux pour toute offre ou demande de formation. Elles conçoivent et conduisent l’ensemble des activités locales de formation et assurent un service de placement pour leurs stagiaires et les organisations gestionnaires. Elles développent des expérimentations et des recherches-actions sur tous les territoires. Les Ceméa sont membres de réseaux nationaux et internationaux, de plates formes européennes, EAICY (European Association for Leisure Time Institutions of Children and Youth), de la Ficeméa (Fédération Internationale des Ceméa), de Solidarité Laïque, de Solidar,... Les Ceméa agissent ainsi en Europe et dans le monde avec plus de 110 partenaires institutionnels de plus de 66 pays. 96 UN FONCTIONNEMENT ASSOCIATIF NATIONAL ■ Composition du Conseil d’administration national (au 18 juin 2016) Mme Francine BEST - Présidente d’honneur - Inspectrice générale de l’Éducation nationale. La lettre M. Pierre PARLEBAS - Président d’honneur - Professeur des Universités. Le magazine des militants des Ceméa - JANVIER 2016 - n° 42 M. Claude VERCOUTÈRE - Vice-président d’honneur - Président d’honneur de la Fédération Internationale des Ceméa. BUREAU M. André SIROTA, Président - Professeur émérite de l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense - Directeur de recherche en psychopathologie sociale clinique - Président de la société française de psychothérapie psychanalytique de groupe. Membre du Conseil National de l’Innovation pour la Réussite Éducative. Mme Agnès HALLET - Vice-présidente - Conseillère pédagogique - Administratrice des Ceméa du Nord-Pas de Calais. M. Jean-François MAGNIN - Vice-président - Ancien Directeur général des Ceméa. M. Roland BATHREZ - Secrétaire général - Ancien Directeur territorial des Ceméa Provence Alpes Côte d’Azur - Administrateur des Ceméa Provence Alpes Côte d’Azur. M. Pascal BRUNON - Trésorier - Chargé de projet au Conseil régional de Picardie. Mme Colette COQUARD - Membre du bureau - Vice-présidente des Ceméa Lorraine. enrichi des contributions du Congrès de Grenoble 2016 Pour validation à l’AG du 18 juin 2016 PREAMBULE AU PROJET ASSOCIATIF Depuis nos origines, agissant dans une perspective éducative et émancipatrice, nous affirmons notre volonté de contribuer à construire une société plus juste, plus solidaire, plus égalitaire. Cela situe naturellement notre action dans un courant de pensée de gauche sans que cela fasse référence à aucune appartenance partisane. Ce positionnement philosophique inscrit « dans les courants et les combats de la gauche laïque », est constant depuis maintenant plus de 40 ans. Nos valeurs humanistes et sociales, nos pratiques interculturelles, nous situent en contre point à l’extrême droite si attrayante aujourd’hui pour un grand nombre de jeunes et de moins jeunes. A l'inverse de la volonté dominante des forces politiques et économiques libérales qui veulent tout transformer en marchandise, nous luttons à notre niveau pour que l'éducation, la formation, la santé, l'information, la culture échappent aux lois du marché. Face aux risques d’instrumentalisation, nous réaffirmons la primauté du social et des solidarités sur la marchandisation du monde, de l'éducation et de la prévention sur la répression. L'éducation progressiste, émancipatrice, les pédagogies nouvelles, se heurtent aujourd’hui à une contre offensive conservatrice et réactionnaire. Elle se situe tant au niveau des valeurs qu’au niveau des pratiques éducatives et pédagogiques. Nous le constatons en France mais aussi en Europe. Pour notre mouvement, l’un des enjeux réside dans nos capacités actuelles et futures à passer d’une dynamique du développement, le plus souvent mise en œuvre sous la pression économique, à celle d’une évolution choisie qui permet d’agir sur les transformations de la société. Considérant la complexité des enjeux actuels et la perte parfois du dialogue avec les institutions, il existe pour les Ceméa, mais sans doute plus largement pour l’ensemble des mouvements militants, un risque d’affaiblissement de l’affirmation de la dimension idéologique du projet. Ainsi, notre projet associatif s’inscrit-il dans la triple perspective de conjuguer le sens de nos pratiques, d’affirmer nos capacités à élaborer et de mettre en œuvre des actions originales, tout en les situant comme autant de réponses adaptées aux besoins des publics et des territoires. Ce faisant, nous acceptons de prendre des risques ! Prendre de la distance avec le quotidien, penser l’environnement, imaginer et proposer comment nous pouvons mieux faire, c’est faire de nos pratiques et de leur mutualisation le cœur d’un processus vertueux de développement. Celui-ci se fonde non pas sur le seul discours, mais sur les multiples traductions en actes de nos pensées. Oser, tenter, expérimenter et réussir ! Au sein de l’éducation populaire, nos ambitions et nos postures restent plus que jamais celles de l’éducation nouvelle ! Nous devons aussi, à l’interne, préparer les évolutions qui résulteront demain des choix politiques récents à l’échelle mondiale, européenne, nationale et locale. Notre mouvement est traversé par les tensions générales de la société. Nous ne sommes pas extérieurs à celle-ci. C’est pourquoi nous devons, pour nous-mêmes aussi, développer les analyses et appliquer les démarches que nous promouvons par ailleurs. Sans replis idéologiques, mais avec conscience, nous devons être en capacité de dire ce que nous voulons faire de nous-mêmes avant que d’autres nous contraignent à accepter ce qu’ils auront voulu faire de nous. Ne nous y trompons pas, quand pour certains le discours suffit, pour nous c’est AGIR qui fait politique ! Jean-Luc Cazaillon, Directeur général SOMMAIRE PAGE M. Alain GRIMONT - Secrétaire général d’honneur - Président d’honneur des Ceméa de Bretagne. Projet associatif des Ceméa issu du Congrès d’Aix LES ENJEUX SOCIETAUX QUI FONDENT NOTRE ACTION ■ ■ Agir pour la liberté et pour l’égalité entre les personnes 2 La laïcité au cœur des enjeux sociétaux 2 ■ Égalité, mixité, parité ■ Économie sociale et service public, l’alternative au tout libéral 3 ■ Pour une coopération renforcée pouvoirs publics/société civile 4 L’interculturel, un choix humain 5 ■ 3 NOS MODALITES D’INTERVENTION DANS LA SOCIETE ■ Développer et renforcer notre action dans, avec et autour de l’école, pour la réussite scolaire et éducative de tous 6 ■ Pour des temps libérés émancipateurs ■ Action sociale, la promotion sociale, la formation des travailleurs sociaux et des soignants 11 ■ Pratiques culturelles, pratiques artistiques 15 ■ ■ L’Europe et l’international : mobilité, solidarité Education numérique et engagement citoyen 8 17 19 ■ Les jeunes, la Jeunesse, champ des possibles 21 ■ Au sein du développement durable, un impératif : l’éducatif 23 ANIMER ET DEVELOPPER LE MOUVEMENT, RENFORCER LA VIE DEMOCRATIQUE ■ ■ Animer et développer le mouvement 25 Renforcer le réseau et sa vie démocratique 32 Organiser le mouvement au plus près des territoires 33 ■ ■ Renforcer la cohérence entre nos orientations et nos pratiques quotidiennes 34 ■ Un mouvement qui se positionne en contact étroit avec la réalité 35 DES PARTENARIATS DE SENS ET D’ACTIONS ■ D’un pôle laïque redéfini au niveau politique à des partenariats ouverts dans les territoires d’action ■ 36 Des partenariats « fratricides » aux partenariats « fraternels » 36 ■ Identifier des pôles de partenariats d’actions pertinents 37 ■ Partager des prises de positions, des propositions avec d’autres 37 1 Mme Martine JOUAN - Membre du bureau - Chargée de mission à la Direction Départementale des Services de l’Éducation Nationale du Morbihan - Administratrice des Ceméa Bretagne. Mme Christine VOTOVIC - Membre du bureau - Enseignante – Vice-présidente Ceméa Languedoc Roussillon. MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION carte-membre-actif-2016_Carte de mbre actif V° 13/10/16 11:58 Page1 2016 Mme Emilie BENTEYN - Coordinatrice de Politiques Educatives - Drémil-Lafage. M. Pierric BERGERON - Rédacteur en chef au CRAP - Cahiers pédagogiques - Membre du bureau de la FESPI (Fédération des Établissements Scolaires Publics Innovants). Mme Dorothée BOULOGNE - Directrice Enfance Jeunesse à la Mairie de Seclin - Administratrice des Ceméa Nord-Pas de Calais. M. Jean-Louis BRUGIROUX - Président des Ceméa Auvergne. M. Daniel CADET - Présidente des Ceméa Ile de la Réunion - Retraité de l’Éducation nationale. Mme Sandrine DICKEL - Directrice du Département Gestion de projet à l’Agence Erasmus+ France / Éducation formation. M. Laurent GAUTIER - Professeur des écoles - Administrateur des Ceméa Pays de la Loire. M. Eric JOUSSET - Cadre de formation à l’IFOREP - Administrateur des Ceméa Centre. Mme Claire KREPPER - Secrétaire nationale du secteur Éducation du SE-UNSA. Mme Annie-France LE PAPE - Ancienne directrice du département « politiques et pratiques sociales » des Ceméa - Formatrice - Vice-Présidente des Ceméa Bretagne. M. Stewens LEMOINE - Directeur du service jeunesse du Conseil départemental de Seine-Maritime. Mme Marie-Paule MAFFRE - Instructrice pensionnée. Mme Régine NGALULA - Enseignante - Administratrice des Ceméa Aquitaine. M. Jean-Pierre PICARD - Président des Ceméa Guadelouope. Mme Marie RICHARD - Personnalité qualifiée - Inspectrice générale de la jeunesse et des sports Présidente du CIDJ. M. François SIMON - Président des Ceméa Franche-Comté - Formateur indépendant. Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 Association nationale 24, rue Marc Seguin 75883 Paris Cedex 18 www.cemea.asso.fr UN FONCTIONNEMENT ASSOCIATIF NATIONAL 97 ■ La Conférence des président.e.s (au 18 juin 2016) Elle a réuni 3 fois en 2015 (07 février 21 juin, 17, 18 et 19 octobre en Corse) sous la responsabilité du Président du Conseil d’administration de l’Association nationale, les Président.e.s des Associations territoriales de métropole et d’outremer et la Direction Générale. Elle a contribué à l’analyse de l’évolution du contexte politique, social et éducatif, à partir des travaux conduits localement par les Conseils d’administration territoriaux et les Comités de Direction. Au cours de l’année 2015, elle a contribué à la conduite des travaux issus du congrès de Grenoble, elle a suivi les travaux régionaux portant sur la mise en œuvre de la réforme territoriale et a travaillé sur la rédaction de documents internes visant à soutenir et à mieux structurer la vie institutionnelle : nouvelle version du texte « administrer-diriger ; charte de la gouvernance associative ; contribution à la rédaction d’une charte informatique. Elle s’est par ailleurs mobilisée sur le suivi des Associations territoriales en difficulté. André SIROTA Louise BATTISTI Claudette ROUSSELI Jean-Louis BRUGIROUX Chrystèle RENARD Eric JOBERT Jean-Paul MORVILLIER Jonathan BRUNET Tonia VERCOUTERE François SIMON Jean-Pierre PICARD Rosemonde DE NEEF Christophe DESCAMPS Alain SARTORI Association Nationale Alsace Aquitaine Auvergne Basse Normandie Bourgogne Bretagne Centre Corse Franche-Comté Guadeloupe Guyane Haute-Normandie Ile de France Gilles GUILLON Stéphane LAFFARGE Sarah MAIRE Claudie EGUIENTA Marthadi ALI Muriel DEKEISTER Jean-Philippe TJIBAOU Arnaud VAILLANT Philippe GEORGET Sébastien GOUDEAU Mylène TIRAO François FUCHS Daniel CADET Laurent PARIS Languedoc Roussillon Limousin Lorraine Martinique Mayotte Nord-Pas de Calais Nouvelle-Calédonie Pays de la Loire Picardie Poitou-Charentes Polynésie Provence-Alpes-Côte-d’Azur Réunion Rhône-Alpes ■ Le Comité de Direction )LSESTRÏUNIFOISENLESETJANVIERLESETMAIË'RENOBLELEJUINETLESETOCTOBRE)LESTANIMÏPARLA Direction nationale et rassemble l’ensemble des directeur.rice.s des Associations territoriales de métropole et d’outremer. Il a assuré la mise en action concertée des orientations définies par le projet national, en relation avec les analyses territoriales et a permis l’information réciproque et la coordination des politiques territoriales des Ceméa. Il s’est appuyé sur les travaux des différentes commissions nationales. C’est ainsi que les questions de ressources humaines et d’économie, de communication et de publications, de recherche pédagogique et de développement, ont été abordées et traitées en appui sur les analyses et les propositions des commissions. Il en a été de même pour les questions liées à la vie associative et, plus largement, aux grands champs d’intervention des Ceméa : actions européennes et internationales, animation du mouvement, actions liées aux secteurs de l’Ecole, du Travail Social et de la Santé Mentale, de l’Animation volontaire et professionnelle, de la Culture, des Médias, des jeunes enfants et de la jeunesse. Parmi les dossiers de 2015, on peut identifier les suites du congrès de Grenoble (modalités de travail au sein du réseau pour aboutir au nouveau projet associatif national), la mise en œuvre de la réforme territoriale ; la contribution à la conception de la charte de la gouvernance associative ; l’engagement dans le projet de refonte du système d’information du réseau Ceméa. COMPOSITION DU COMITÉ DE DIRECTION (au 18 juin 2016) DIRECTEURS TERRITORIAUX L’ÉQUIPE DE DIRECTION NATIONALE Olivier PRZYBYLSKI-RICHARD Alsace Olivier CHAUPRADE Limousin Pierre ROUSSEL Aquitaine Christian EGNER Lorraine Valérie CIBERT Auvergne Frederic CONTAULT Martinique Franck GESBERT Basse-Normandie Achmed SAID Mayotte Laurent VERDIERE Nord-Pas-de-Calais Michel REBOURG (intérim de direction) Bourgogne Philippe BERGHE Nouvelle-Calédonie David BIZIERE Bretagne Régis BALRY Pays-de-la-Loire Yannick CHATEL Centre Thierry MALFAIT Picardie Nadine VIESTE Poitou-Charentes Franche-Comté Frédéric PALAU Yannick SEBASTIEN (intérim de direction) Guadeloupe Jean-Baptiste CLERICO Provence-Alpes-Côted’Azur Christophe MADERE Guyane Pascal GASCOIN Réunion Stéphane VINCENT Haute-Normandie Rudolph PUYGRENIER Rhône-Alpes Elisabeth MEDINA Ile-de-France François MOREAUX Languedoc-Roussillon Jean-Luc CAZAILLON - Directeur général Anne-Claire DEVOGE - Directrice générale adjointe Aurélien BUNLE - Directeur national en charge de la vie pédagogie Christian GAUTELLIER – Directeur national en charge de la communication et des publications Jean-Luc PIEUCHOT – Directeur national en charge de l’organisation administrative, des finances et des ressources humaines Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 98 UN FONCTIONNEMENT ASSOCIATIF NATIONAL ■ Ce qui ressort du bilan social 2015 Le bilan social récapitule, en un document unique, les principales données chiffrées permettant d’apprécier la situation des Associations Ceméa regroupées au sein de l’Unité Économique et Sociale (les Associations territoriales de France métropolitaine et l’Association nationale). Chaque Association Ceméa poursuit une logique propre liée, à son histoire, son territoire et dans le cadre de son PRAD (Projet régional d’action et de développement) ; néanmoins, à travers cette diversité de situations, quelques indicateurs peuvent être mis en avant comme références communes aux principes et valeurs du mouvement Ceméa. - Une politique salariale cohérente : le rapport entre les dix plus basses rémunérations et les dix plus élevées est de 2,5 et le salaire annuel brut moyen augmente légèrement entre 2014 et 2015 alors que le salaire médian diminue. - La Formation Professionnelle a subi l’évolution de loi relative à la formation professionnelle continue et se traduit par une baisse du nombre de d’heures de formation comme du nombre de départs ; néanmoins, les chiffres cumulés de 2015 sont au niveau de ceux de 2013. - La parité femme/homme reste à atteindre : les femmes sont toujours plus nombreuses que les hommes et représentent 62 % de l’effectif total. Cela concerne les métiers de la pédagogie et de l’administratif où elles sont largement majoritaires. Pour ce qui est des métiers techniques, la parité existe ; concernant l’encadrement aussi, si on combine DIRECTIONETCADREAVECBIENSßRMOINSDEDIRECTRICESQUEDE directeurs (mais plus de cadres femmes que d’hommes !). - La pyramide des âges montre que la part des moins de 25 ans est en hausse ainsi que celle des seniors. Et le nombre de promotions représente 4,2 % de l’effectif total, soit 18 en 2015 et traduit chaque année la volonté de promotion sociale interne, corollaire des principes de cooptation et de compagnonnage. - Le nombre de contrats aidés est toujours important et représente plus de 13 % de l’effectif brut, soit 56 contrats en 2015, en hausse encore cette année ; cet engagement permanent dans les politiques d’insertion, d’accompagnement à l’emploi ou de contrats en alternance (d’apprentissage ou de professionnalisation) est consubstantiel du projet d’intervention des Ceméa. Cela se traduit aussi à travers le nombre de jeunes en service civique accueillis qui progresse, ainsi que dans le nombre de stagiaires (écoles, université, etc.) accueillis chaque année. 2ESTEBIENSßRCOMMEDANSLENSEMBLEDELABRANCHEÌSINterroger sur la question des temps partiels, comme du temps partiel : temps partiel subi ou temps partiel choisi ? Logique régionale, liée à un bassin ou un environnement ? Logique du projet local lié à un engagement limité dans le temps ? Enfin, certains indicateurs comme l’absentéisme, les accidents du travail ou la sécurité, ne peuvent s’analyser que dans chaque Association Ceméa ; en effet, si tous ces indicateurs sont largement inférieurs aux différentes moyennes nationales, ils n’ont aucune valeur en cumulé ; ils illustrent simplement les conceptions humaines et sociales des Ceméa qui se traduisent par des conditions de travail communes partagées par les permanents des différentes associations. ■ L’année 2015 en chiffres Activité des Ceméa : en nombre de journées participants Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 Activité des Ceméa : en nombre de participants UN FONCTIONNEMENT ASSOCIATIF NATIONAL ■ Un résultat financier légèrement excédentaire Le compte de résultat 2015 présente un résultat excédentaire de 21 263 €, légèrement supérieur au résultat de l’an passé (+12 194 €), ce qui représente en volume 0,2 % du total « Produits ». Les produits d’exploitation s’élèvent à 8 876 996 €, pour 9 045251 € l’an passé, en diminution de 168 k€, correspondant à une baisse des subventions sur les programmes européens Erasmus ; les charges d’exploitation s’élèvent à 8 976 791 €, pour 9 148 702 € l’an passé, traduisant une diminution de la masse salariale et des provisions, mais intégrant des charges supplémentaires comme la totalité de celles liées au Congrès de Grenoble. C’est le résultat financier qui reste à un niveau important, soit +118 549 €, lié aux intérêts des comptes à terme où sont placées les réserves du bilan. Le bilan au 31.12.2015 marque une légère diminution de 0,7 % pour s’établir à 9 461 820 € ; la trésorerie s’élève à la même date à 5 091 k€, légèrement inférieure de 2,8 % à celle de l’an passé. Cela est lié aux travaux réalisés dans les locaux du siège ainsi qu’aux parts sociales supplémentaires prises, tant à la Banque Populaire qu’au Crédit Coopératif. Ce résultat cumulé recouvre par ailleurs des situations très différentes d’un lieu à l’autre mais avec des tendances lourdes, ainsi : - Les 3 Associations territoriales les plus déficitaires réalisent un cumulé d’environ 474 k€ pour 450 k€ l’an passé. - Les 3 Associations territoriales les plus excédentaires réalisent un cumulé d’environ +222 k€ pour +375 k€ l’an passé ; - 10 Associations territoriales sont en déficit, pour 7 l’an passé, et 10 sont en excédent. Néanmoins, la situation de l’Association territoriale RhôneAlpes s’est stabilisée en 2015 et se traduit par un léger excédent, tout comme les Associations territoriales Lorraine et Limousin, en plan de continuation, qui ont réalisé des excédents permettant petit à petit de reconstituer leurs fonds propres. Les 7 Associations territoriales d’Outre-mer affichent, elles, cette année, des résultats contrastés : excédentaires pour certaines et largement déficitaires pour d’autres, traduisant ainsi un développement trop rapide et marqué par des difficultés de trésorerie, liés aux délais tardifs des versements des différentes collectivités territoriales. Ce résultat 2015 est donc un résultat quasi équilibré, notamment au niveau comptable ; il est le fruit d’une saine gestion. Les provisions nécessaires ont été passées et l’affectation est conforme aux statuts. Cette année, le résultat cumulé des Associations territoriales métropolitaines affiche un déficit d’environ 420 k€, traduisant une stagnation des produits d’activité et une hausse des charges, principalement de la masse salariale. Produits d’exploitation des Ceméa (AN et AT de l’UES) Détail du budget de l’Association nationale Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 99 Plus de 3 000 formateurs, membres actifs se trouvent annuellement engagés dans près de 5 000 actions et plus de 100 000 stagiaires et usagers participent, en France et à l’étranger, à plus de 500 000 journées participants, d’actions éducatives ou de formations. Les Ceméa sont une association nationale, reconnue d’utilité publique, habilitée par divers ministères ou administrations publiques. Les Ceméa sont soutenus pour leur fonctionnement et leurs projets par le Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ; le Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports ; le Ministère de la Culture et de la Communication ; le Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes ; le Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social ; le Ministère de la Justice ; le Ministère des Outre-mer, le Ministère des Affaires étrangères et du Développement international. ADRESSES DES CEMÉA SIÈGE NATIONAL Ceméa Association nationale 24, rue Marc Seguin, 75883 Paris Cedex 18 Tél. 01 53 26 24 24 ASSOCIATIONS TERRITORIALES GRAND EST Ceméa Alsace 22 rue de la Broque, 67000 Strasbourg Tél. 03 88 22 05 64 Mission Nationale Champagne Ardenne des Ceméa 29 rue Pierre Taittinger 51100 Reims Tél. 03 66 72 10 38 Ceméa Lorraine 1 rue Charles Gounod 54140 Jarville-la-Malgrange Tél. 09 60 50 38 75 NOUVELLE AQUITAINE Ceméa Aquitaine 11 rue Permentade 33000 Bordeaux Tél. 05 56 69 17 92 Ceméa Limousin 23A bd Saint-Maurice 87000 Limoges Tél. 05 55 34 60 52 Ceméa Poitou Charentes 34 boulevard François Albert 86000 Poitiers Tél. 05 49 88 07 61 AUVERGNE RHÔNE-ALPES Ceméa Auvergne 61 avenue de l’Union Soviétique 63000 Clermont-Ferrand Tél. 04 73 98 73 73 Ceméa Rhône-Alpes 3 cours Saint André 38800 Pont de Claix Tél. 04 76 26 85 40 BOURGOGNE FRANCHE-COMTÉ ILE DE FRANCE Ceméa Bourgogne 27 rue Parmentier 21000 Dijon Tél. 03 80 72 37 11 (ARIF – CFPES) Ceméa Franche-Comté 18 rue de Cologne, BP 117 25013 Besançon Cedex Tél. 03 81 81 33 80 OCCITANIE BRETAGNE Ceméa Bretagne Centre Alain Savary 2, boulevard Louis Volclair BP 41102 35041 Rennes Cedex 2 Tél. 02 99 50 23 26 92, rue de Frugy 29337 Quimper Cedex Tél. 02 98 90 10 78 CENTRE VAL DE LOIRE Ceméa Centre 34 rue de la Bretonnerie 45000 Orléans Tél. 02 38 53 70 66 CORSE Ceméa Corse École Marie Reynoard Montesoro, Provence Logis Montesoro 20600 Bastia Tél. 04 95 34 13 20 HAUTS DE FRANCE Ceméa Nord-Pas-de-Calais 11 rue Ernest Deconynck 59800 Lille Tél. 03 20 12 80 00 Ceméa Picardie 7 rue Henriette Dumuin, BP 2703 80027 Amiens Cedex 1 Tél. 03 22 71 79 00 Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016 Ceméa Ile de France 65 rue des Cités 93306 Aubervilliers Tél. 01 48 11 27 90 Ceméa Languedoc-Roussillon Le Clos Barlet 501 rue Métairie de Saysset, CS 10033 34078 Montpellier Cedex 3 Tél. 04 67 04 35 60 Erasme Centre hospitalier Gérard Marchant Route d’Espagne BP 53566134 31035 Toulouse Cedex 1 Tél. 05 61 19 27 60 NORMANDIE Ceméa Basse-Normandie 5 rue du Dr Laënnec, 14200 Hérouville-Saint-Clair Tél. 02 31 86 14 11 Ceméa Haute-Normandie 33 route de Darnétal, BP 1243 76177 Rouen Cedex 1 Tél. 02 32 76 08 40 PAYS DE LA LOIRE Ceméa Pays de la Loire 102 rue Saint-Jacques 44000 Nantes Tél. 02 51 86 02 60 PROVENCE ALPES-CÔTE D’AZUR Ceméa Provence AlpesCôte d’Azur 47 rue Neuve-Sainte-Catherine 13007 Marseille Tél. 04 91 54 25 36 ASSOCIATIONS D’OUTRE-MER Ceméa Guadeloupe Rue de la Ville d’Orly, Près du Pôle Emploi, Bergevin, 97110 Pointe à Pitre Tél/Fax 0 590 82 20 67/72 Ceméa Guyane BP 80, 97322 Cayenne Cedex Tél. 0 594 30 68 09 Ceméa Martinique BP 483 97241 Fort-de-France Cedex Tél. 0 596 60 34 94 Ceméa Mayotte Rue du Stade Kavani, BP 318 Maison des associations 97600 Mamoudzou Tél. 0 269 61 13 75 Ceméa Polynésie 177 cours de l’Union Sacrée Taunoa - BP 3824 Papeete (Tahiti) Tél. 0 689 43 73 11 Ceméa Pwärä Wäro Nouvelle-Calédonie, BP 241 - 98822 Poindimié Tél/Fax 00 687 47 14 71 Ceméa Réunion 13 Résidence Mercure, 43 route du Moufia 97490 Sainte Clotilde, Tél. 0 262 21 76 39 F O N C T I O N N E M E N T A S S O C I AT I F P U B L I C AT I O N S I N T E R N AT I O N A L SOCIAL MÉDIAS C U LT U R E A N I M AT I O N ÉCOLE M O U V E M E N T D ’ É D U C AT I O N ASSEMBLÉE GÉNÉRALE 18 JUIN 2016 ■ Les Ceméa, un mouvement d’Éducation nouvelle et de recherche pédagogique ■ Actions et innovations avec l’école ■ L’animation, engagement volontaire et action professionnelle ■ Politiques et pratiques culturelles, un enjeu d’éducation ■ Médias, éducation critique et engagement citoyen ■ ■ Politiques sociales : actions de solidarité et lutte contre toutes les exclusions DE LA COMMUNICATION DES CEMÉA ■ Europe et international : citoyenneté, solidarité et mobilité ■ Des publications pour diffuser les idées de l’Éducation nouvelle ■ Un fonctionnement associatif national DIRECTION 24, rue Marc Seguin 75883 Paris Cedex 18 Tél. 01 53 26 24 14 Fax 01 53 26 24 19 www.cemea.asso.fr [email protected] Les Ceméa, une association nationale, un réseau d’associations territoriales