l`intégralité du rapport d`activité 2016

Transcription

l`intégralité du rapport d`activité 2016
F O N C T I O N N E M E N T A S S O C I AT I F
P U B L I C AT I O N S
I N T E R N AT I O N A L
SOCIAL
MÉDIAS
C U LT U R E
A N I M AT I O N
ÉCOLE
M O U V E M E N T D ’ É D U C AT I O N
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE 18 JUIN
2016
■
Les Ceméa, un mouvement d’Éducation nouvelle
et de recherche pédagogique
■
Actions et innovations avec l’école
■
L’animation, engagement volontaire
et action professionnelle
■
Politiques et pratiques culturelles,
un enjeu d’éducation
■
Médias, éducation critique et engagement citoyen
■
■
Politiques sociales : actions de solidarité
et lutte contre toutes les exclusions
DE LA COMMUNICATION
DES CEMÉA
■
Europe et international :
citoyenneté, solidarité et mobilité
■
Des publications pour diffuser
les idées de l’Éducation nouvelle
■
Un fonctionnement associatif national
DIRECTION
24, rue Marc Seguin
75883 Paris Cedex 18
Tél. 01 53 26 24 14
Fax 01 53 26 24 19
www.cemea.asso.fr
[email protected]
Les Ceméa,
une association nationale,
un réseau d’associations territoriales
Édito
Jean-Luc Cazaillon,
Directeur général des Ceméa
C’est avec plaisir que je vous présente le rapport d’activité national 2015 de notre mouvement.
Au sortir d’une année de congrès, au moment où notre mouvement met en œuvre les orientations
issues de nos travaux communs, ce rapport d’activité s’appuie sur nos ambitions militantes, celles
que nous avons finalisées lors du rassemblement national de Saint Front. Cet éclairage singulier
doit nous permettre de resituer le sens de nos actions appréhendées alors comme autant de situations concrètes pour agir notre projet.
Cette année fut particulière. 2015 a été traversée par des événements d’une grande violence. Des
repères culturels qui semblaient profondément ancrés dans notre société ont été menacés : la
liberté d’exprimer, de dénoncer, de critiquer et d’en rire, la liberté de se réunir et de jouir de la vie
en toute quiétude. Dans un tel climat, les militant.e.s des Ceméa ont rapidement pris conscience
de l’onde de choc et de ses possibles répercussions dans le rapport à l’autre dans notre société. Le
repli sur soi, la défiance vis-à-vis de ce qui est étranger et la mise en doute du collectif sont des
phénomènes bien repérés.
Les Ceméa ont réagi en prenant appui sur leur ambition première : agir par l’éducation pour que le
plus grand nombre d’enfants, de jeunes et d’adultes développent leur propre autonomie de pensée,
développent leur capacité critique de discernement, leur habileté à identifier et déjouer les tentatives d’endoctrinement et d’asservissement à une vision du monde exclusive, une vision du monde
prônant la haine et la destruction de l’autre, de ceux qui ne se soumettent pas.
C’est cette force militante, mobilisant bénévoles, volontaires et permanent(e)s qui a permis aux
Ceméa en 2015 de traduire la dimension politique de notre projet de transformation sociale en
autant d’actions, en autant d’aventures pédagogiques et humaines sur l’ensemble des champs
d’intervention de notre mouvement. Car ce qui donne sens à notre engagement ne réside pas dans
l’affirmation de principes et de valeurs fussent-elles progressistes et émancipatrices. Ce qui fait
sens c’est la mise en œuvre, la traduction par l’action de ces principes dans un cadre associatif !
La lecture de ce nouveau rapport d’activité vous permettra de mesurer également l’ancrage dans
le réel de nos projets et de nos actions. Élaborées, construites et parfois portées avec d’autres, nos
actions s’inscrivent en réponse aux besoins des territoires, contribuent du développement local,
mobilisent des partenariats créateurs de liens. Elles situent donc nos interventions en contact
étroit avec la réalité, avec la complexité et la richesse de tous les espaces d’éducation.
L’ensemble des Associations territoriales des Ceméa, dans l’hexagone comme dans les Outre-Mer,
contribuent de cet engagement qui trouve sens dans notre capacité à construire nos interventions
en autant de réponses adaptées aux besoins des territoires et qui s’élaborent dans une articulation
étroite entre le niveau territorial et le niveau national de notre mouvement.
Ainsi, ce rapport d’activité vous permettra de mieux mesurer la place des Ceméa comme l’un des
acteurs d’un grand projet de transformation sociale, celui d’un mouvement d’Éducation nouvelle.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
Sommaire
Rapport d’activité
Assemblée générale 18 JUIN 2016
s Édito
1
s Les Ceméa, un mouvement d’Éducation nouvelle
et de recherche pédagogique
s Actions et innovations avec l’école
3
19
33
45
s L’animation, engagement volontaire et action professionnelle
s Politiques et pratiques culturelles, un enjeu d’éducation
s Médias, éducation critique et engagement citoyen
53
63
s Politiques sociales, actions de solidarité et de lutte
contre toutes les exclusions
s Europe et international : citoyenneté, solidarité et mobilité
77
87
s Des publications pour diffuser les idées de l’Éducation nouvelle
s Un fonctionnement associatif national
s Les adresses des Ceméa
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
100
95
n
io
t
a
c
u
d
’É
d
t
n
e
m
e
v
u
Les Ceméa, un mo
e
u
iq
g
o
g
a
d
é
p
e
h
c
r
e
h
c
nouvelle et de re l’éducation
atrice de
Une conception nov
En contact étroit avec la réalité, les Ceméa développent une conception novatrice de l’éducation pensant la société à partir des enjeux de chaque époque, affirmant la nécessaire transformation sociale
de l’environnement politique et sociétal.
Quelques semaines après les attentats de janvier, au lendemain d’élections qui voient la montée en
puissance d’idéaux basés sur l’exclusion, la ségrégation, le racisme, les Ceméa affirment de nouveau
que tout être humain, sans distinction de sexe, d’âge, d’origine, de convictions, de culture, de situation sociale a droit à notre respect et à nos égards. Ce postulat de la confiance, de la considération
de l’Autre est une posture éminemment politique quand elle constitue le socle même de toute action
éducative.
Aux côtés de l’enseignement de la morale, fusse-t-elle laïque, aux côtés des nécessaires espaces de
débats et de dialogues, réaffirmons avec vigueur que l’éducation doit se fonder sur l’activité, essentielle dans la formation personnelle et dans l’acquisition de la culture car l’expérience personnelle
est un facteur indispensable du développement de la personnalité. L’altérité ne se décrète pas, elle
doit aussi se vivre ! Les enjeux de la mobilité ne se pensent donc pas uniquement dans un rapport à
l’Europe ou au monde. L’étranger est parfois plus près de chez soi !
Faut-il redire ici les conséquences dramatiques de l’ignorance du sens politique des espaces de vie
collective, du brassage social, de l’exercice de la participation que constituent les Accueils collectifs
de mineurs ? Faut-il redire ici le recul insupportable des acquis sociaux résultant, entre autre, du
Conseil national de la Résistance ?
Comment peut-on mieux faire comprendre que le milieu de vie joue un rôle capital dans le développement de l’individu dans une société de l’individualité ? Et puis, surtout, affirmons avec force que la
laïcité, c’est dans le respect du cadre républicain, l’ouverture à la compréhension de l’autre, l’acceptation des différences et le respect du pluralisme. C’est aussi le combat pour la liberté d’expression de
chacun et contre toute forme d’obscurantisme, de discrimination, d’exclusion et d’injustice.
4
UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE
■ Onzième Congrès national des Ceméa,
un projet associatif actualisé et un nouveau Manifeste
2015 était une année de congrès pour les Ceméa. Il s’est
déroulé à Grenoble, du 17 au 23 août et a rassemblé de 800
à 900 militant.e.s pendant sept journées.
Le dernier trimestre 2015 a permis aux instances de direction des Ceméa de se saisir des travaux de ce congrès pour
actualiser le projet national des Ceméa qui a été définitivement voté lors de l’Assemblée générale de juin 2016, et
diffuser un nouveau Manifeste « Agir pour l’éducation » dans
lequel les Ceméa affichent leurs ambitions militantes.
Le Manifeste « Agir pour l’éducation » issu du
Congrès de Grenoble
Militants associatifs, acteurs au quotidien, citoyens engagés, les
militant.e.s des Ceméa savent que l’histoire, les pratiques d’hier et
les actions d’aujourd’hui placent les Ceméa au bon endroit pour
soutenir les valeurs de l’Éducation nouvelle, mobilisant ainsi une
approche politique de l’éducation.
Les Ceméa considèrent l’Éducation nouvelle comme une conception
novatrice de l’éducation et affirment la nécessaire transformation
sociale de l’environnement politique et sociétal. Résistants face
à la montée de puissantes idéologies fondées sur l’exclusion, la
ségrégation, le racisme, les Ceméa affirment de nouveau leur combat pour les valeurs de la laïcité, de la démocratie, de la fraternité,
de la solidarité et des droits humains. Au-delà des frontières, les
Ceméa soutiennent l’émergence d’un monde et d’une Europe solidaires. Ils s’engagent pour construire, par l’éducation, une Europe
sociale et politique, une Europe des peuples, et s’impliquent dans
l’organisation d’une société civile européenne visible et audible.
Les postulats de la confiance, de la considération de l’autre deviennent alors éminemment politiques lorsqu’ils constituent le
socle même de toute action éducative.
Promouvoir et faire vivre la laïcité
Les actions des Ceméa ont pour ambition de contribuer à
l’émancipation des personnes. Elles se positionnent contre les
idées de haine, de rejet, de mépris, de repli sur soi. En France,
comme dans d’autres pays, le principe de la laïcité articulée à
celui de la citoyenneté est plus que jamais d’actualité. Il est
un des piliers fondamentaux de notre société. Pour les Ceméa,
la laïcité est l’ouverture à la compréhension de l’autre dans
la connaissance des différences et dans le respect du pluralisme. C’est un combat quotidien pour la liberté d’expression
de chacun.e et contre toute forme d’obscurantisme. Les Ceméa
exigent que l’État et l’ensemble des pouvoirs publics respectent
et fassent appliquer les principes qui fondent la laïcité :
- La liberté de conscience, de pensée et d’expression.
- La séparation des églises et de l’État.
- Le libre exercice de toutes les religions comme de ne pas en
avoir.
- Le respect des droits humains, des diversités et des dignités
culturelles.
Dans leurs actions, les Ceméa, respectant ces principes,
mettent en oeuvre des modalités encadrant l’exercice individuel
de ces droits au sein d’un collectif respectueux de chacun.e.
Ils conduisent leurs actions en s’appuyant sur l’argumentation
raisonnée, le doute comme inducteur de l’expérimentation, la
vérification des informations et la preuve par l’expérience.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
► Élargir l’action dans et autour de l’école pour la réussite de tous
Pour les Ceméa, l’éducation est
globale. Il s’agit d’éduquer, d’enseigner et de transmettre. L’école doit être un lieu de réussite de
tous et de toutes et d’apprentissage des valeurs d’égalité et de
coopération. Les Ceméa apportent des contributions au système
éducatif et aux pratiques pédagogiques. Elles traduisent, pour
l’école de la République, des ambitions dans une perspective de
transformation sociale et politique : pour une réelle inclusion et
réussite scolaire et éducative de toutes et tous... pour l’égalité
des droits, des chances et des places dans une société laïque,
plus juste, plus solidaire. Luttant contre la marchandisation de
l’éducation, les Ceméa se positionnent pour un grand service
public national d’éducation dont l’école publique laïque est un
élément essentiel. Celui-ci doit intégrer à la fois l’éducation de
tous les instants et prendre en considération tous les temps de
l’enfant. Les associations laïques complémentaires de l’enseignement public en sont des acteurs à part entière, dans une perspective de complémentarité des espaces de vie des enfants et
des jeunes.
► Favoriser la mobilité pour une éducation
interculturelle
La mobilité favorise l’apprentissage, la connaissance de l’autre,
l’acquisition de compétences sociales et l’exercice de solidarités
actives et collectives. Elle permet l’expérience par l’éducation interculturelle et les échanges entre les citoyen.ne.s. Elle s’appuie
notamment sur des logiques de volontariat et d’engagement et
peut se vivre dans son quartier, son village, sa ville, son pays et
dans le monde. Les Ceméa associent ainsi mobilité et réciprocité.
Donner et recevoir, permettre le départ et l’accueil. C’est cela
qu’il faut aujourd’hui renforcer.
Les Ceméa affirment que l’accompagnement à la mobilité physique et psychique est une condition indispensable à toute action émancipatrice. Ils revendiquent que la mobilité trouve sa
place dans tout parcours éducatif et de formation. Ils militent
pour que les politiques publiques réduisent les obstacles financiers, juridiques et culturels pour faciliter une mobilité choisie.
► Développer le numérique pour l’éducation
et la citoyenneté
Les Ceméa réaffirment que les actions éducatives liées au numérique doivent être construites dans une vision démocratique de
l’espace public conforme à la déclaration des Droits de l’homme
et du citoyen et de la Convention internationale des Droits de
l’enfant. Elles nécessitent une approche ouverte et multi-acteurs.trices, ancrée dans une éducation critique aux médias et
à l’information. La Refondation de l’école, la mise en place du
Plan numérique pour l’Éducation, des politiques éducatives territoriales… sont autant de leviers pour former des jeunes citoyens «acteurs et auteurs» dans une société de l’information
et de la communication. Plus globalement la massification des
outils numériques dans l’ensemble des champs éducatifs, sociaux
et politiques pose des défis autant démocratiques que culturels.
C’est pourquoi l’éducation aux environnements numériques doit
s’appuyer sur l’analyse critique des risques et des potentialités.
UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE
► Accompagner la parentalité
Les Ceméa réaffirment que l’éducation s’inscrit dans la famille,
l’école, l’ensemble des espaces sociaux, et les lieux de loisirs. La
complémentarité des projets pédagogiques et éducatifs, la continuité éducative entre les différents adultes qui participent à cette
co-éducation sont essentielles. Les Ceméa agissent pour construire
de véritables parcours et lieux d’accompagnement qui donnent
leur place à tous les parents, y compris les plus démunis face aux
institutions éducatives. Les Ceméa promeuvent une approche des
questions de parentalité qui soit non culpabilisante, plurielle, et
traversée par la prise en compte des évolutions familiales.
Promouvoir l’économie sociale et solidaire
L’éducation, la culture, la santé et le social doivent résister aux
logiques de marchandisation et de mise en concurrence. Ces
champs doivent se construire sur une continuité garantissant la
transversalité et l’innovation.
Les Ceméa inscrivent leurs actions dans des missions de services
publics locaux, territoriaux, nationaux et européens. Ils affirment
le besoin d’un État structurant, garant d’une égalité territoriale
et favorisant les initiatives locales. Sans concurrence avec l’ensemble des acteurs, les Ceméa mobilisent des réseaux multiples,
inscrits dans des pratiques coopératives et alternatives. Ils revendiquent la place des associations d’éducation populaire comme
co-constructeurs des politiques publiques.
mentaux pour tous et toutes. C’est aussi un espace potentiel de
rencontre, d’ouverture et de prise de conscience.
Les Ceméa mettent en oeuvre cette vision, à travers leurs actions
pour :
- Favoriser les rencontres sensibles avec les productions artistiques.
- Soutenir et développer des pratiques d’expression et les pratiques
artistiques amateurs.
- Permettre de se cultiver tout au long de sa vie.
Pour les Ceméa, les actions de formation et d’accueil, sur des festivals notamment, sont des espaces privilégiés. Ils permettent rencontres et débats, et développent du lien entre les personnes :
c’est un enjeu politique et démocratique. Les Ceméa affirment que
c’est par ces projets d’engagements communs entre les publics, les
artistes, les acteurs et actrices de la culture et de l’éducation, que
la société fera face aux défis d’aujourd’hui : cultiver l’humanisme
dans le rapport à l’autre.
► Renforcer la citoyenneté et l’engagement
Les Ceméa affirment la primauté de l’humain sur le profit, tout
comme l’existence de biens communs inaliénables. Ils travaillent
à la mise en oeuvre de ces choix, avec leurs partenaires, au sein
de leur propre organisation et par les citoyen.ne.s eux-mêmes. Les
Ceméa promeuvent tous les espaces d’engagement, de démocratie
participative, notamment auprès des jeunes. Le volontariat est un
élément central et un levier de la société civile, à la disposition de
chacun.e pour agir avec d’autres et transformer les conditions du
vivre ensemble. Les Ceméa revendiquent que l’offre de formation
volontaire dans l’animation, construite sur des logiques d’émancipation et d’autonomisation des personnes, soit prise en compte
comme l’un des leviers de l’engagement des jeunes.
► Cultiver des temps libérés émancipateurs
Les temps libérés sont aujourd’hui l’un des enjeux majeurs de la
société. Les inégalités devant les loisirs et les vacances posent la
question de la cohésion sociale. Militant pour la reconnaissance
du sens éducatif des temps libérés, les Ceméa revendiquent le
droit effectif aux loisirs, aux vacances et au départ pour tous. Ils
s’opposent à la marchandisation des vacances et des loisirs. C’est
aux cotés des organisateurs associatifs de séjours, des collectivités
territoriales, des Comités d’entreprise que les Ceméa expérimentent, construisent et vérifient de nouvelles situations éducatives
de l’Éducation nouvelle adaptées aux besoins de la société, donnant l’occasion aux enfants et aux jeunes de mieux appréhender le
vivre et faire ensemble.
► Démocratiser l’éducation culturelle par les pratiques
artistiques
Les Ceméa défendent une conception éducative, sociale et émancipatrice de la culture. L’accès au patrimoine culturel, à la création
artistique et aux lieux dédiés à la diffusion sont des droits fonda-
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
5
6
UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE
► Lutter contre toutes les exclusions et discriminations
Tout être humain, sans distinction de sexe, d’âge, d’origine, de conviction,
de culture, de situation sociale, a droit à notre respect et à nos égards. Les
Ceméa, à travers leurs actions, réaffirment la primauté de l’éducatif et du soin
sur le répressif. Les approches éducatives, cliniques, constituent un atout
pour interroger autrement les modalités de prise en charge. Elles valorisent
une approche globale de la personne, l’importance des connexions avec les
structures de droit commun, le dépassement des cloisonnements institutionnels. Les principes majeurs sur lesquels les Ceméa fondent leurs actions sont :
- La défense et la promotion de la psychiatrie « sociale ».
- Le principe d’éducabilité des mineurs.
- La prise en compte des dimensions institutionnelles et inconscientes.
- La recherche d’organisations collectives coopératives permettant la mobilisation du groupe.
Pour lutter contre les stéréotypes et les déconstruire, pour ne laisser personne
au bord du chemin, les Ceméa réaffirment que l’éducation s’adresse à tous.
Ceci suppose de prendre en compte les publics marginalisés, discriminés, paupérisés. Dans une approche d’égalité et de participation, les Ceméa situent
chacun et chacune comme sujet et auteur de son projet.
Agir contre les violences faites aux femmes, en luttant contre
les stéréotypes et pour l’égalité
« Il n’y a pas de différence entre l’existence d’une femme et l’existence d’un homme ». Ce principe, les Ceméa de Mayotte
le défendent dans les activités collectives au foyer, dans l’éducation des enfants, leur protection socio affective quotidienne,
le regard et les égards des parents, des adultes, des cadres dans les structures d’accueil, de jeunes ou d’adultes, dans le milieu
professionnel ou de pratique de vie. Les Ceméa défendent des pratiques : favoriser la mixité dans les activités quotidiennes ;
changer les mentalités traditionnelles ou culturelles par rapport à la place de la femme dans la société mahoraise.
Ils interviennent dans une dynamique action/réflexion/création d’outils/échanges. En partant de leurs outils et pratiques
déjà existants, dont certains de la mallette « À quoi joues-tu ? », des supports « parentalité », des contenus de la formation
Bafa,... Puis en les interrogeant quant à leur efficacité ou efficience.
En 2015, un travail s’est poursuivi vers de nouveaux outils interactifs. Dès leurs conceptions, les jeunes eux-mêmes ou les
animateurs et formateurs, sont associés à la création, ce qui participe déjà à l’action. Ces outils sont donc pratiqués avant de
devenir des outils d’intervention et transférables. C’est ainsi qu’avec les volontaires Jeunes Ambassadeurs des Droits auprès
des Enfants ou bien avec les stagiaires de la formation professionnelle, ont été créés des films, des situations d’animation,
des jeux, ...
Ce projet dans le cadre du Fonds d’Expérimentation pour la Jeunesse, est conçu avec les autres associations Ceméa de
l’Outremer, (travail au mois d’août durant le regroupement à Grenoble, participation au séminaire à Paris au mois de Novembre / Décembre). Ce qui a permis une mise en commun des pratiques et des outils. Des échanges sur les expériences, la
recherche de pistes comme un film à utiliser pour la mallette « À quoi joues-tu », un photo langage à adapter aux territoires
ultramarins, à des actions inter territoires, ...
CES ENJEUX ONT ÉTÉ ABORDÉS DANS DES CONTEXTES SPÉCIFIQUES DE FORMATION
La formation BAFA
Les questions de l’égalité, des stéréotypes sont abordées de différentes manières mais toujours à travers l’activité et ensuite
l’analyse collective : la vie quotidienne, faire vivre le repas, la mise du couvert, la vaisselle, le nettoyage, le rangement ; les
jeux ou activités physiques et sportives ; la prise de parole ; le partage de responsabilité.
Les animations Parentalité
Réunissant des groupes de parents (15 à 25) sur plusieurs temps pour déterminer ensemble les difficultés éducatives et les
pistes pour y faire face, les stratégies éducatives partagées par les parents entre eux.
Les sujets d’éducation, de violences des jeunes entre eux ou entre les générations, des parents vers les jeunes, des jeunes vers
les parents, le rôle des pères dans l’éducation... sont des sujets abordés à partir de situations mises en scène dans des petits
films. Ce qui permet de libérer la parole et d’élaborer des questions et/ou des pistes de solution.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE
PRIS SUR LE VIF
Les Ceméa, une semaine à la COP 21
Depuis Rio en 1992, chaque année ce rendez-vous permet de faire le point sur l’avancée des engagements pris par chacun des pays,
il permet également de réadapter le tir en fonction de l’évolution climatique.
Pour la première fois, la COP s’est installée en France, les collectifs d’éducation ont tout fait pour y être présents sur un stand, par
l’organisation d’une conférence et par un accès d’ « observateur » dans l’espace des négociations.
Tout au long de cette seconde semaine de la COP, j’ai évolué dans cet univers climatique, allant de l’espace de négociation très officiel
à l’Espace « Génération Climat » ouvert aux 8 000 visiteurs qui venaient chaque jour y rencontrer des acteurs, voir des films et suivre
des conférences.
La zone bleue, c’est l’espace de négociation, là il faut un laisser passer, « une accréditation », j’en avais une, celle des Observateurs,
j’ai donc tenté de m’y glisser et de comprendre, j’ai surtout compris que je n’étais pas assez initiée pour être là au bon endroit, au
bon moment dans ce territoire d’hommes de la politique, des affaires, et de la presse. Après plusieurs heures de décodage, j’ai enfin
pu suivre les dernières négociations et validations, qui souvent étaient très codifiées dans un langage d’amendements, d’alinéa, de
numéro qui me semblait souvent très loin de mon rapport à l’environnement !
L’Espace Génération Climat, espace public contrôlé, lieu de vie de la société civile internationale, lieu des espaces de rencontres, des
conférences, des projections du Festival du Film d’Environnement, des stands. On y croise des marches zen, spirituelles, doucement
revendicatrices, des représentants des peuples indigènes, on s’installe dans un monde de palettes non traitées colorées et équipées
de petits coussins, on y pédale sur des vélos pour recharger ses batteries, pour presser son jus de fruit ou fabriquer de l’énergie pour
l’espace musical, on y mange bio, sans gluten, végétarien, végétalien, mais surtout cher.
C’est là que nous avions le stand collectif des collectifs* « L’éducation, Levier pour la Transition » on y vient pour discuter et se renseigner. C’est également dans cet espace que s’est tenue la conférence sur l’Education à l’environnement portée par notre collectif.
Et puis il y a la Coalition Climat 21 qui a organisé sa Zone d’Action Climat (ZAC) au Centquatre-Paris. Ce lieu culturel était le point
central d’un collectif de 130 organisations de la société civile qui affirment que les négociations de la COP21, si elles sont une étape
nécessaire, ne seront pas suffisantes pour sauver le climat. Tout au long de la seconde semaine de la COP ce lieu à accueilli la libre
expression, beaucoup de jeunes, un espace de manifestation, des lieux d’expérimentations, d’informations, de débats, de présentation d’outils, d’actions et de propositions de solutions.
J’ai eu la chance durant toute cette semaine de représenter les Ceméa et tous les acteurs de l’éducation à l’environnement de notre
mouvement. Les nombreuses rencontres de cette semaine n’ont cessé de confirmer le rôle essentiel que nous devons jouer afin que
les hommes entretiennent un lien de qualité avec leur environnement, afin qu’ils puissent organiser une vie décente pour tous dans
le partage des biens et de richesses.
Elisabeth Le Bris
Chargée de mission ERE
* Le collectif des collectifs : CNAJEP, CFEDD, CAPE, Alter monde, Solidarité laïque et le collectif : Paris-Education 2015
► Éduquer à l’environnement à l’échelle de la planète
Le milieu de vie joue un rôle capital dans le développement de l’individu. L’éducation à l’environnement est la première condition pour que chacun.e y agisse en
toute conscience et de manière collective. Le rapport entre l’humain et son milieu, la
connaissance qu’il doit en avoir et la conscience de l’empreinte qu’il génère sont au
coeur des pratiques quotidiennes d’éducation.
Les Ceméa condamnent le modèle de développement actuel de la société centrée sur
le profit et la consommation outrancière. Celui-ci menace les droits fondamentaux de
l’humanité au bénéfice d’une minorité. Il menace également les milieux et la planète
toute entière.
Les Ceméa revendiquent un projet de développement qui prenne en compte la complexité des interactions sociales, culturelles, économiques, environnementales et écologiques. Ils soutiennent les objectifs planétaires d’égalité sociale et de préservation
des ressources naturelles. Dans leurs actions, les Ceméa mobilisent les leviers que sont
l’éducation à l’environnement, l’éducation à toutes les formes de consommation en
respectant les principes humanistes et de préservation des milieux.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
7
UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE
RENCONTRES
DE L’ÉDUCATION
NOUVELLE
REGROUPEMENTS NATIONAUX
VIE PÉDAGOGIQUE
PÔLES - SECTEURS
STAGES NATIONAUX
WEEK-END DE FORMATION
Formation des militants 2016
JA
■ Un dispositif national de formation des militant.e.s,
NV
01
IER 2 6
FÉ
9 et 10
WEEK-END
DANSE JEUX
ET THÉÂTRE
9 et 10
WEEK-END
ÉCRIRE AU SUJET DES
JEUNES ENFANTS
23 et 24
ANIMER UN BULLETIN
PÉDAGOGIQUE RÉGIONAL
secteur TSSM
23 et 24
WEEK-END
PSYCHOTHÉRAPIE
INSTITUTIONNELLE
VRIER 201
Pôle Vie associative
19 et 20
FORMATION DES
ADMINISTRATEURS :
(module 2016-2)
15 au 20
STAGE EXPRES
« RÉALISA SION
TION »
RIL 2016
(APPROFONDISSEMENT)
26 et 28
WEEK-END ÉCRIRE
POUR ÊTRE LU/PUBLIÉ
26 au 28
1ÈRE RENCONTRE
THÉMATIQUE ADTS
12 et 13
FORMATION DE FORMATEURS
DU SECTEUR ÉCOLE
MAI 2016
5 au 8
NATIONAL
REGROUPEMENT
PÉDAGOGIQUES
DES GROUPES
,
ERE, AMETPS
EXPRESSION,
...
APS, MÉDIAS
Pôle Culture
13 au 17
FORMATION FESTIVAL
DE BOURGES
JUIN 2016
Pôle Animation
5 au 8
STAGE DIRECTE
URS
DE STAGE
25 et 26
WEEK-END
ÉGALITÉ ET GENRE
Pôle Vie associative
JU
28 et 29
FORMATION
DES ADMINSTRATEURS
« ÉTHIQUE ET POLITIQUE
ET 2016
ILL
Dates à préciserAPS,
E,
UES
STAGE MONTAGN
ES ET AQUATIQ
ème
2 au 6
STAGE
PHOTOGRAPHIE
VIDÉO MÉDIAS
AO
Dates à préciser
REGROUPEMENT
NATIONAL PEI
»
ÛT 2016
P
ACTIVITÉS NAUTIQU
2 quinzaine
STAGE AVIGNON
TE
MB
RE 2016
Pôle Vie associative
Au delà de la formation des
personnes, c’est la qualité des
actions des Ceméa qui s’étaye au
travers de ces parcours personUn dispositif national
nels et/ou collectifs possibles. Les
rendez-vous ont été diversifiés,
fondés sur des logiques complémentaires entre les week-end
de pratique et de réflexion, les stages thématiques et autres
regroupements, ils couvrent un très large panel de possibilités
et d’apprentissages.
L’accompagnement dans les espaces permanents nationaux et
régionaux des Ceméa est la clef de voûte de ce projet. Il est
prioritairement porté par les permanents régionaux. C’est à ce
niveau que peuvent se parler les envies et les besoins de formation. C’est au plus près de la vie associative que peuvent
s’élaborer des parcours, à partir de projets individuels, en cohérence avec le projet régional, les orientations nationales et la vie
du mouvement. Le mémento à destination des permanent.e.s
régionaux diffusé depuis maintenant deux ans par la direction
de la vie pédagogique et de la vie associative facilite l’appropriation de ce dispositif par les militants et les militantes.
4 au 11
STAGE ACTIVITÉS
SONORES AUTOUR
DES FLÛTES EN BAMBOU
O
CT
OB
24 au 28
RENCONTRES DE
L’ÉDUCATION NOUVELLE
Pôle Vie associative
Dates à préciser
REGROUPEMENT NATIONAL
ANIMATION
NO
(module 2016
VEM BRE 201
6
Dates à préciser
REGROUPEMENT
NATIONAL CULTURE
21 au 24
FORMATION
DES PERMANENTS
(module 2017-1)
-3)
DÉ
19 et 20
WEEK-END
CHANT ET PRATIQUES
MUSICALES
CEMBRE 2
0
16
Dates à préciser
NATIONAL
REGROUPEMENT
ÉCOLE
15 au 16
WEEK-END SÉMINAIRE
« ACTIVITÉ DES JEUNES
ENFANTS»
17 et 18
WEEK-END
RENCONTRES
ADMINISTRATEURS
26 au 29
FORMATION
DE PERMANEN
TS
RE 2016
8 et 9
FORMATION
DES ADMINISTRATEURS :
« ÉTHIQUE ET POLITIQUE»
20 au 23
REGROUPEMENT NATIONAL
TRAVAIL SOCIAL
ET SANTÉ MENTALE
17 et 18
WEEK-END APS
Pôle Jeunes enfants
3 et 4
WEEK-END
LITTÉRATURE JEUNESSE
« OUVREZ LA MALLE AUX LIVRES »
Pôle Jeunes enfants
26 et 27
WEEK-END
STAGE « JEUNES ENFANTS
»
Les dates sont susceptibles d’être modifiées
Direction pédagogique nationale
L’Éducation populaire, un avenir de propositions
Sur une longue histoire, l’Éducation populaire a changé de sens, de contexte, de forme, mais s’impose toujours comme un système d’action et de développement culturel jouant sur le triple registre de la régulation,
de la promotion et de la contestation sociale dans des situations où les enjeux sont à la fois culturels, sociaux,
économiques et politiques. Elle se présente comme une praxis liée aux formes d’actions du passé, mais restant ouverte à un avenir, à une historicité ; elle s’inscrit dans un mode d’interventions valorisant, à côté des
marchés liés à la mondialisation économique, un tiers secteur fondé sur des associations, des groupes communautaires, des ONG et plus généralement sur l’économie sociale et solidaire. Ce tiers secteur, au-delà du
désenchantement du monde ou d’une vision surfaite de l’activisme social et culturel, offre des perspectives de
propositions, d’innovations et de résistances qu’il convient de valoriser. L’Éducation populaire et l’animation
qui lui succède sont encore des lieux où, malgré les contraintes, les ressources de la liberté peuvent être présentes dans les têtes de ceux qui y participent ; elles sont potentiellement inventives, créatives, imaginatives,
et parfois encore irrespectueuses de l’ordre établi ; c’est en ce sens qu’elles sont un désordre fructueux, c’està-dire l’appel à un autre ordre social, plus juste, plus démocratique et aussi plus festif.
Jean-Pierre Augustin,
Professeur émérite des Universités – MSHA - UMR ADESS du CNRS
Vers l’Éducation Nouvelle n° 558 – Avril 2015
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
RS 2016
22 au 24
FORMATION
DE PERMANENTS
Secteur École
AV
élément central de l’action pédagogique
Au-delà du 11ème congrès des Ceméa qui a vu une forte
participation des militant.e.s, l’activité de la Direction
de la vie pédagogique a mobilisé plus de 260 personnes
qui ont participé aux divers autres rendez-vous pédagogiques nationaux, totalisant plus de 1100 journées participants.
Le dispositif de formation, symbolisé par le poster rouge « Formation des Militants » a produit une activité significative dans
le sens d’une montée en compétences et en autonomie des
militant.e.s. Celle-ci a été à la hauteur de ce que doit mettre
en place un mouvement d’Éducation nouvelle et d’Éducation
populaire digne de ses ambitions.
Au delà de l’activité, le poster est un outil qui donne à voir,
tant à l’interne qu’à l’externe du mouvement, l’ampleur de la
politique des Ceméa et la qualité des propositions. Il traduit
la volonté de renforcer le sentiment d’appartenance au mouvement et vise une meilleure qualification des personnes qui
portent et font vivre le projet politique des Ceméa.
Comme l’an passé, plus de 70 personnes se sont réunies régulièrement au cours de l’année sur les différents groupes pédagogiques nationaux lors d’actions de formation et des instances
de fonctionnement.
Si l’on considère la promotion sociale comme s’inscrivant dans
une dynamique de formation permanente et un chemin vers
l’autonomie et l’émancipation, le dispositif national de formation des militants participe pleinement de cette logique.
MA
6
Pôle Culture
11 au 14
FORMATION FESTIVAL
COURT-MÉTRAGE
SE
8
UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE
L’enfant a besoin d’éducation
L’enfant est une personne. Cette affirmation de principe est au cœur de l’Éducation nouvelle. Elle trouve
sa complétude dans la Convention internationale des Droits de l’enfant (1989) qui pose légalement et
internationalement ce principe : l’enfant dès sa naissance est sujet de droit, a des droits que les adultes ont
à considérer comme des obligations leur incombant. Le droit à l’éducation, en particulier, pose la possibilité
et impose le « devoir » d’éduquer. Tout être humain est éducable. « L’éducabilité » mise en évidence par les
tenants de l’Éducation nouvelle, par Henry Wallon notamment, implique la possibilité et entraîne la nécessité de l’éducation, sous toutes ses formes. « L’humanitude » (vocable créé par Roland Jaccard) de l’enfant,
de l’adolescent tient à cette éducabilité de l’être humain. Mais c’est le jeune enfant (il a besoin des adultes
et de ses pairs pour se développer) qui montre et démontre le mieux cette éducabilité. C’est la spécificité de l’enfance,
de la prime enfance : l’enfant a BESOIN d’être éduqué pour se développer, pour vivre pleinement son « humanitude ».
Jacques Delors dans le rapport remis à l’Unesco sur l’éducation au XXIe siècle, déclare lui aussi : « L’éducation, un trésor
est caché dedans. » Confiance dans les potentialités de tout enfant, confiance dans la possibilité de l’éducation, ces
deux affirmations sont des traits caractérisant l’Éducation nouvelle.
Francine Best, Présidente d’honneur des Ceméa
Vers l’Éducation Nouvelle n°558 – Avril 2015
La collection de documents pédagogiques
« Textes de référence »
Autre chantier prioritaire de l’année 2015, la publication de quatre numéros des « Textes de référence »,
diffusés notamment lors du 11ème congrès des Ceméa.
La production et la diffusion des outils pédagogiques répondent à plusieurs besoins au sein de l’association.
Tout d’abord, ils répondent à la nécessité pour l’association de soutenir et d’étayer l’action des formateurs
militants du réseau, de leur permettre de disposer d’outils concrets de formation et des cadres de référence
politique et pédagogique sur lesquels appuyer la construction des formations conduites auprès des différents publics. A l’interne, ils jouent un rôle important dans la formation des formateurs comme outillage
technique mais aussi élément de référence commune, d’identité. Secondairement, la production de ces
outils fait également sens d’un point de vue de la constitution d’un patrimoine, de la possibilité de garder
une trace et de transmettre. Les outils pédagogiques témoignent de la vitalité du réseau Ceméa au regard de leurs partenaires
et des autorités de tutelle ; ils sont le fruit des travaux produits par des équipes à différents endroits du réseau, au sein des
secteurs, des pôles ou des groupes d’activités. Les recherches et les pratiques pédagogiques trouvent là une occasion d’être
mutualisées et mises en valeur.
La série « Textes de référence » se présente comme une sélection de textes réunis autour d’une thématique. Elle ne vise pas
l’exhaustivité mais cherche à donner un aperçu signifiant du sujet traité à un moment donné. Un collectif de personnes choisit
des textes qui font référence dans la vie pédagogique et intellectuelle des Ceméa et permettent de comprendre les enjeux
d’une question, son origine historique et son cheminement. Il s’agit bien de mettre à disposition un patrimoine intellectuel
utile pour aujourd’hui. La sélection est organisée autour d’un plan permettant de proposer un parcours de lecture.
DÉMARCHE QUALITÉ
Une régie matérielle au service du mouvement
L’activité est centrale dans le développement de la personne et la conception de l’activité amène les Ceméa à porter un soin particulier à l’aménagement du milieu. La trentaine de stages BAFA et BAFD organisée par l’Association territoriale des Ceméa de Haute
Normandie, la dynamisation de la vie associative et de la réflexion pédagogique ont pour centre logistique, la régie matérielle.
Cet espace, souvent considéré comme un simple lieu de stockage, a été depuis deux ans l’objet d’une réflexion approfondie en lien
avec les réalités des pratiques pédagogiques et les objectifs de formation des formateurs qui en découlent.
Le travail mené porte aujourd’hui ses fruits et participe à la fois à l’amélioration constante de la qualité des formations mais aussi
à une meilleure gestion de la logistique.
Concrètement, la volonté de remettre en avant l’aménagement des espaces comme élément central dans la pédagogie des formations a amené les Ceméa à retravailler de nouvelles panoplies (menuiserie, arts plastiques, cerf-volant, avions en dépron…),
rassemblant outils, matériaux, documentations et affichages. Leur conditionnement facilite le transport et le matériel de stage
s’adapte mieux aux projets de formation des équipes.
Le projet du « pôle logistique » consiste également à organiser un nouvel aménagement de la régie centrale pour en faire aussi
un espace de pratique d’activités, permettant aux membres des Ceméa de s’y investir, dans une perspective de formation, d’expérimentation, mais aussi d’implication dans la préparation matérielle des stages. En effet, l’organisation d’un nouveau fonctionnement cherche à davantage d’autonomie (donc de responsabilité) des équipes tout en préservant la bonne gestion globale de
la régie. La présence des Ceméa dans de nombreux forums et leur implication toute l’année dans des événements (tels que le
Festival européen du film d’éducation) sont ainsi facilités par une anticipation permanente et le soin porté au cadre matériel de
ces espaces dans lesquels sont diffusées aussi les conceptions éducatives des Ceméa.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
9
10
UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE
Des Jeunes Ambassadeurs
des Droits auprès des Enfants
à Mayotte
À Mayotte, sept Jeunes Ambassadeurs des Droits auprès des Enfants
(JADE) ont été recrutés par les Ceméa et le Défenseur des droits. Ils
mènent leur mission de promotion des droits, et d’information
sur les missions et le rôle du Défenseur des droits directement
auprès des élèves, dans les écoles et les collèges. Les jeunes
ambassadeurs ont suivi en septembre une formation avec le
Défenseur des droits, les Ceméa et des partenaires (Éducation
nationale et DJSCS).
À Mayotte les JADE participent, outre les interventions plus
habituelles dans les classes ou ACM, à des interventions auprès
des délégués de classe, avec la PJJ à l’animation de l’exposition « Questions de droits », avec la Bibliothèque départementale et des CDI, à l’animation de l’exposition « Tous mes droits
d’enfant ». Ils ont co-organisé la journée du 20 novembre au
collège de Mtzamboro, puis ensuite dans le village avec le film
« Sur les chemins de l’école ». Ils travaillent à des jeux et outils
sur l’égalité filles/garçons, à la lutte contre les discriminations,
au partage des enjeux du droit et de la responsabilité (droits et
devoirs). Une nouvelle formation sera organisée en février.
L’équipe JADE intervient aussi dans les stages BAFA ou les formations d’animateurs professionnels, des initiatives partagées
avec des partenaires (Prévention, lutte contre les violences faites
aux femmes,…). Enfin plusieurs interventions se font en terme
de « Projets » avec un groupe de classes ou de délégués, permettant plus de travail participatif des jeunes et des enfants.
Comme outils d’intervention les JADE utilisent des photos-langage, des livres sur les droits, « Touyaya », « Afi », « Le loup
vert », des images... les photos-langage permettent que chacun puisse donner son avis et s’exprimer. Avec les images, les
jeunes comprennent mieux. Ils leur est aussi proposé de créer
des affiches, des saynètes,…
Verbatim
Accueil des volontaires en service civique
aux Ceméa
« Dès le premier jour, l’intégration à l’équipe s’est faite facilement car en entrant aux Ceméa, on a juste l’impression
de rentrer dans une grande maison familiale : il y a ceux qui
représentent les parents (le directeur, sous-directeur...), les
frères et sœurs (animateurs, animatrices) et nous les nouveaux nés, les services civiques encadrés par nos aînés pour
nous aider à évoluer et nous enrichir d’expériences… »
« Une chose particulière que l’on retrouve aux Ceméa est
le travail en équipe. Chacun a sa mission spécifique mais
l’on se retrouve toujours à travailler avec tout le monde, à
échanger nos connaissances et à en acquérir plus. Ce mode
de vie nous a tout de suite mis en confiance et nous a familiarisé avec chacun de nous tous… »
« En Service civique, même si on est encadré et accompagné, notamment par nos tuteurs, nous gagnons au fur et à
mesure plus d’autonomie. C’est aussi l’occasion de définir
nos projets professionnels avec l’aide de nos tuteurs. »
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
MOBILISER LES JEUNES
Service civique et décrochage
scolaire en Picardie
Lancé en décembre 2014 à la suite du colloque national
« Pratiques Innovantes et Réussite éducative, le décrochage scolaire en question », ce dispositif d’accompagnement de jeunes « décrocheurs » vers des missions de service civique est le fruit d’un travail de concertation entre
les Services académiques de l’Information et de l’Orientation, la DRJSCS, le Conseil régional ainsi que les Ceméa de
Picardie. Ce projet s’inscrit dans la dynamique de mise en
œuvre au niveau régional d’une ambition formalisée entre
le Ministère de l’Éducation nationale et l’Agence du Service
civique. Au sein de cette action, deux parcours sont proposés aux jeunes :
- Une offre combinée « service civique/formation » qui
permet aux jeunes d’alterner des temps de pratiques, d’engagement et de découverte socio-professionnelle avec un
maintien au lycée dans un parcours de formation personnalisé.
- Une formule « service civique à temps plein » pour les
jeunes sans solution et/ou présentant des profils autonomes.
L’objectif à terme étant le retour en formation qualifiante,
ou bien l’entrée dans la vie active.
Cette action s’inscrit dans le cadre d’un partenariat entre
les établissements scolaires et les CIO du bassin d’éducation. À ce titre, les jeunes concernés peuvent être soit
des élèves rattachés à un établissement scolaire, soit des
jeunes non-scolarisés qui sont inscrits dans un dispositif de la Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire
(MLDS), donc pris en charge par le CIO. Les jeunes ciblés
sont donc au préalable repérés et suivis par la MLDS.
Les Ceméa interviennent afin d’aider et mobiliser le jeune
à trouver une mission en adéquation avec ses compétences
et/ou projet. En outre, les Ceméa rencontrent en amont la
structure d’accueil et le réfèrent de l’intégration du jeune.
Ainsi, en se positionnant comme interface entre l’offre et
la demande, les Ceméa créent les conditions de découverte
de champs professionnels, d’un engagement réel du jeune
dans une mission d’intérêt général, ainsi que l’élaboration
d’un projet professionnel.
En 2015, c’est une quinzaine de jeunes qui ont intégré des
structures d’accueil (associations et collectivités locales)
dans le cadre de missions diverses et variées (soutien à
l’animation d’activités péri et extra scolaires ; protection
de l’environnement, accompagnement de personnes en
grandes difficultés sociales, recyclage de vêtements, portage de repas vers les personnes âgées, etc.)
UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE
■ La vie associative forte de ses projets
LESPER (L’Économie Sociale Partenaire de l’École
de la République)
Cette association assure un rôle de coordination d’acteurs de l’économie sociale agissant auprès du système
éducatif. Les Ceméa sont membres du Conseil d’administration. Cette organisation est singulière car elle regroupe des associations, des mutuelles, des coopératives et des syndicats. C’est l’une des
seules plateformes de cette nature agissant au sein de la mouvance
laïque pour promouvoir une autre approche de l’économie, un autre
regard sur la complémentarité éducative. Elle a porté depuis 2012 la
construction de deux accords cadre avec les Ministère de l’Éducation
nationale, de l’enseignement Supérieur et de la Recherche, et celui de
l’Économie sociale. L’année 2015 aura été marquée par l’élaboration
d’un projet d’expérimentation d’un parcours « mon ESS à l’école ». Ce
parcours à destination des scolaires (collèges, lycées) sera soutenu par
un livret pédagogique. Le lancement de cette expérimentation aura
lieu fin 2016.
Le CNAECEP (Conseil National des Associations Éducatives
Complémentaires de l’Enseignement Public)
Cette instance se réunit six fois par an et a pour objectif essentiel d’instruire les demandes d’agrément
au titre d’association complémentaire de l’enseignement public, de formuler un avis transmis au Ministère de l’Éducation nationale. A ce titre, on constate que les demandes
d’agrément sont de plus en plus nombreuses du côté des associations.
C’est à la fois une preuve de rayonnement de la vie associative mais qui
nécessite dans le même temps une certaine vigilance des membres de
cette instance pour ne pas « ouvrir » l’Ecole à des structures dont les
finalités seraient trop éloignées des valeurs et des principes d’une éducation nationale laïque. Elle est aussi un lieu de réflexions, d’échanges
sur les relations entre le Ministère et les associations. Le CNAECEP
a travaillé sur l’élaboration de la nouvelle circulaire définissant les
critères et les modalités d’obtention de l’agrément national. Cette circulaire est parue en 2015.
Le CNAJEP (Comité pour les relations Nationales et internationales des Associations de Jeunesse et d’Éducation Populaire)
Les Ceméa assurent une des vices présidence, celle chargée des liens avec les Crajep. A ce titre, les Ceméa sont
membres du Comité exécutif et du bureau. Ils sont également investis au sein de plusieurs groupes de travail : sur l’Éducation
populaire, sur les formations professionnelles qualifiantes, sur l’Europe
et l’International, sur le Franco-Allemand, sur les questions d’engagement. Les 75 membres du Cnajep et les Crajep au niveau régional soutiennent et impulsent la campagne « 100% Éduc Pop ». Celle-ci vise
aujourd’hui encore à faire mieux connaitre la diversité et le nombre
des acteurs et des actions, à démontrer la vivacité, l’inventivité, la
modernité, et la fierté d’appartenance des associations d’Éducation
populaire, en valorisant leurs apports à la société (lien social, citoyenneté, vivre ensemble, ancrage local,...). Le CNAJEP a travaillé depuis
deux ans sur un séminaire « prospectif » visant à interroger la place et
le rôle de cette coordination nationale. Ce projet doit aboutir en 2016
à des évolutions notables des modes d’organisation et de gouvernance
du CNAJEP.
Le Mouvement Associatif (ex « CPCA » Conférence Permanente
des Coordinations Associatives)
L’évolution structurelle de cette organisation visant à
une meilleure représentation politique de la vie associative a porté ses fruits. Le Mouvement Associatif connaît
aujourd’hui une plus grande reconnaissance dans le portage des enjeux
qui lui sont liés. Pour promouvoir et défendre le fait associatif, le
Mouvement associatif articule depuis toujours ses interventions autour
d’ambitions qui lui semblent devoir fonder toute politique de soutien
à la vie associative : l’engagement, les relations contractuelles et les
questions de financement, le dialogue civil. Le Mouvement Associatif
est particulièrement impliqué dans la mise en œuvre du Service Civique
Universel.
Le FONJEP (Fonds de Coopération de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire)
Le FONJEP a comme but le développement et la consolidation de l’emploi associatif. C’est un des rares lieux
de cogestion avec l’Etat, les collectivités territoriales et
les associations, même si cette cogestion n’est pas complète puisque
c’est l’Etat qui attribue les postes et éventuellement les retire de son
propre chef. A travers ce dispositif, les Ceméa consolident des postes
de professionnels salariés. Ceux-ci sont implantés sur 33 sites dans les
Associations territoriales (au niveau local. départemental ou régional)
du réseau et quelques-uns à l’Association nationale. Les Ceméa sont
membres du Conseil d’administration du FONJEP.
La JPA (Jeunesse au Plein Air)
Elle est la confédération laïque pour le champ des vacances et des loisirs éducatifs. Dans sa composition, elle
rassemble des acteurs divers, organisateurs d’accueils
collectifs de mineurs, mouvements d’éducation et organismes de formation, syndicats enseignants, institutions éducatives
engagées dans le secteur de l’économie sociale et solidaire. Les Ceméa
ont contribué aux travaux de redéfinition des missions et des activités essentielles de la JPA. Membres du Conseil d’administration et du
bureau (Secrétaire adjoint), ils sont impliqués dans plusieurs groupes
de travail internes et portent les dossiers politiques tels que le volontariat de l’animation ou les enjeux du cadre réglementaire des ACM.
Le CAPE (Collectif des Associations Partenaires de l’école Coordination des associations éducatives et pédagogiques
laïques partenaires de l’École publique)
Afin de conforter leur travail et leur efficacité
au service d’une éducation humaniste et laïque,
vingt-quatre associations complémentaires de
l’enseignement public et mouvements pédagogiques ont décidé de renforcer leur coopération pour :
- Organiser la réflexion collective sur les grandes questions éducatives
et pédagogiques dans la diversité des approches et des positions.
- Créer les conditions de leur expression publique sur les politiques
éducatives et scolaires.
- Faire connaître et promouvoir les réalisations de chaque association
constituante (publications, formations, événements. etc.).
- Etablir un rapport collectif plus efficace dans les relations politiques
et fonctionnelles avec l’Etat, en particulier le Ministère de l’Éducation nationale, les associations nationales de collectivités territoriales
(maires, départements, régions..).
Les Ceméa ont contribué à l’installation de ce collectif et participent
activement aux travaux tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle régionale où les CAPE se structurent. Cette année aura été marquée par une
forte implication des membres du CAPE dans les enjeux liés à la mise
en œuvre de la loi de refondation de l’Ecole de la République (réforme
des rythmes, PEDT, réforme du collège, formation des enseignants, …).
Le CAPE a été régulièrement consulté, a fréquemment été auditionné
(Conseil Supérieur des Programmes, missions parlementaires,…) et a
pris positions dans l’espace public. Ce collectif est reconnu au plan
national, comme au niveau régional, comme un interlocuteur privilégié sur le plan politique.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
11
12
UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE
■ La onzième édition du Festival européen du film d’éducation
Le Festival européen du film d’éducation, s’est articulé
autour de trois grandes actions :
s ,ÏVÒNEMENT CENTRAL COMPÏTITIF i FESTIVAL w AU DÏcembre 2015) à Évreux.
s,ESANIMATIONSPUBLICSDÏVELOPPEMENTTERRITORIALPENdant toute l’année à Évreux, dans les départements de l’Eure et
de la Seine Maritime, et dans la région Normandie, y compris
pendant les 5 jours du festival).
s,ESiRÏPLIQUESwDÏCENTRALISÏESDUFESTIVALTOUTELANNÏEEN
France métropole et outre-mer, et nouveauté depuis 2015, en
Europe et à l’international).
L’EVENEMENT CENTRAL, « FESTIVAL DE CINÉMA »
Pour sa onzième édition, le Festival européen du film d’éducation
a proposé cinquante-neuf films, quatre tables rondes pour débattre de grands thèmes de l’éducation, de nombreuses situations
d’animation ou de parcours pour les publics jeunes notamment
qui leur permettent de s’approprier de manière active le festival.
Le festival est organisé en partenariat et avec le soutien de la
ville d’évreux, du Département de l’Eure, de Canopé, du Ministère
de la Justice, de l’ENPJJ (Ecole nationale de protection judiciaire
de la jeunesse), de la CNAF et de la CAF de l’Eure, de l’Académie/
Rectorat de Rouen, de la Préfecture du Département de l’Eure,
du CGET/ACSÉ, de la Région Haute-Normandie, du Ministère des
Outre-mer, du Ministère de la Culture et de la Communication,
du Fonds MAIF pour l’éducation, de la MGEN, de la MAE, de la
CASDEN Banque populaire, du Défenseur des Droits, du Ministère
de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, du Ministère des Affaires
sociales, de la Santé et des Droits des femmes, du Ministère du
Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social. Le festival est labélisé par le CNC et le programme
Europe Créative Média.
Le Festival du film d’éducation a donc placé sa 11ème
édition dans une dimension européenne et au-delà internationale forte
Diffusion de films issus de toute l’Europe
(Espagne,
Italie,
République Tchèque,
Pays-Bas, Belgique,
Lituanie,
Suisse,
Croatie,
RoyaumeUni, Norvège, Albanie, Kosovo, Luxembourg, Grève, Suède, Allemagne). En apportant son soutien, à
travers le programme Médias Europe Créative, l’Union européenne
a reconnu cette dimension du festival. Plus de la moitié des films
reçus et 37 des films projetés étaient étrangers, au-delà de l’Europe, ils venaient aussi d’Algérie, de Russie, d’Equateur, du Brésil,
du Canada, des Etats-Unis, d’Equateur.
Les jurys ont accueilli des membres venant d’autres pays (Italie,
Bulgarie, Pologne), le festival a accueilli des invités européens
(Belgique, Roumanie, Moldavie, Pologne) et africains (Burkina
Faso), la carte blanche a été confiée aux cinémas luxembourgeois,
albanais et brésilien… Et les quatre films en avant-première et
soirée ont porté ce regard par-delà les frontières (Italie, Suède,
Royaume-Uni…).
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
L’ambition du festival est de favoriser le croisement des points de vue de réalisateurs, quels
que soient leurs pays d’origine, sur l’éducation…
qui dans ses fondements, est universelle.
Un nouveau partenariat avec l’agence Erasmus + et le
programme Epale
L’Agence Erasmus, son service d’assistance EPALE et les Ceméa
sont devenus partenaires pour la 11e édition du Festival européen du film d’éducation pour soutenir les initiatives en faveur de
l’éducation des adultes. Les Ceméa et la plateforme collaborative
EPALE se sont aussi associés pour renforcer la diffusion des films
de la collection de DVD du Festival. En 2015, les deux films :
Ombre et Lumières (Prix spécial du 9e Festival européen du film
d’éducation) et Je veux apprendre la France (Prix du Jury jeune du
5e Festival européen du film d’éducation) ont été choisis.
Les tables rondes
sLa gouvernance de l’Internet, ou comment bâtir la société numérique du partage, avec Divina Frau Meigs, professeure à l’Université Paris III en sciences de l’information et
de la communication, sociologue des médias, Experte auprès
de l’UNESCO, de la Commission Européenne et du Conseil de
l’Europe.
En partenariat avec le Fonds MAIF pour l’éducation et retransmise en direct sur le réseau internet. Voir la conférence en ligne.
http://www.festivalfilmeduc.net/spip.php?article969
s Quels concepts, quelles pratiques et politiques mettre
en œuvre pour mieux vivre ensemble ?, avec Michel Suquet, écrivain et enseignant spécialisé sur les questions interculturelles ; et Martine Pretceille, historienne de formation, professeure en sciences de l’éducation et en français langue étrangère
à l’université de Paris VIII.
s Les territoires et leurs populations : véritable séparatisme social et culturel ?, avec Michel Bussi, docteur en géographie ; et Violaine Girard, maitresse de conférences en sociologie à l’Université de Rouen.
sLe cinéma et les jeunes ?, avec Nachiketas Wignesan, enseignant et critique de cinéma, intervenant pour « Lycéens au
cinéma ». Cette conférence s’est tenue en présence de jeunes
ayant participé au prix Jean Renoir des lycéens 2015.
Un très grand succès : 1 000 personnes environ au total, ont
participé à ces tables rondes.
UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE
Une programmation diversifiée en format et écriture
Le festival a poursuivi cette diversification à travers la programmation
de courts métrages et la présence renforcée de longs métrages. Ceci a
permis de proposer une programmation très équilibrée de films de fiction, d’animation, de documentaires et de web documentaires, avec en
compétition, 26 courts et moyens métrages (compétition spécifique), et
7 longs métrages (autre compétition).
Au total les 59 films proposés (33 films en compétition, 5 films invités,
2 cartes blanches au Brésil et à l’Albanie et 19 films pour les jeunes
publics) sont le fruit du travail de tout le réseau de correspondants et du
comité de sélection du festival… Cette année le nombre de films reçu a
encore augmenté (près de 600 films). Cinq comités de pré-sélection ont
été mis en place, l’un rassemblant des personnes de Haute-Normandie,
deux autres de la région Ile de France et deux autres plutôt du sud de
la France.
Un partenariat avec le Prix Jean Renoir des lycéens
Le partenariat du festival avec le prix Jean Renoir des lycéens se poursuit. Ce dernier est attribué par un jury de lycéens à un film choisi parmi
huit films présélectionnés par un comité de pilotage national composé
de représentants de la Dgesco, de l’Inspection générale de l’Éducation
nationale, des Ceméa, du CNC et de la fédération nationale des cinémas
français. Le Prix Jean Renoir des lycéens met l’accent sur l’engagement
des lycéens en tant qu’acteurs et membres de jury. Il cherche à éveiller
et à entretenir chez les lycéens un intérêt pour la création cinématographique contemporaine et à encourager chez eux la formulation d’un
jugement raisonné sur les œuvres, l’échange et la confrontation avec
d’autres jugements.
L’ANCRAGE DU FESTIVAL EN REGION HAUTE NORMANDIE ET LE
TRAVAIL AVEC LES PUBLICS EN AMONT, PENDANT ET APRÈS LE
FESTIVAL
Cette onzième édition a vu la
poursuite de la mobilisation des
différents publics, avec un soucis de leur diversité, portée par
une logique partenariale forte et
un travail tout au long de l’année
ancré dans les territoires (villes,
départements, région).
s -OBILISATION DES PARENTS ET
des familles en lien avec les quartiers de l’agglomération d’Évreux, des
structures du réseau CAF de l’Eure, les acteurs du département, mobilisés sur l’action sociale dans les territoires.
s3ÏANCEPOURLESENFANTSDESCENTRESDELOISIRSDETOUSLESQUARTIERS
ou des écoles primaires (plus de 1 165 enfants) ; master class avec
près de 170 lycéens d’Evreux (enseignement général et enseignement
professionnel) ; rencontre Cinéma et citoyenneté sur le thème du «
vivre ensemble » et de la tolérance avec les collégiens de l’Eure (287
collégiens).
s!CCUEILDEJEUNESFUTURSPROFESSIONNELSDELÉcole Nationale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse de Roubaix (un groupe de 8 étudiants),
de l’Institut du développement social de Rouen (200 étudiants), d’animateurs en formation (près de 100 futurs animateurs professionnels).
s0ARCOURSPOURLESPROFESSIONNELSDELACTIONSOCIALEDU#ONSEILDÏPARTEmental de l’Eure (8 professionnels), pour les professionnels des services
enfance et jeunesse de la ville d’Évreux (80 animateurs).
s &ORMATIONS Ì LIMAGE POUR DES ANIMATEURS Ì LA CRITIQUE DE CINÏMA
pour des lycéens, participation active à des ateliers de production (blog,
mémoire du festival) de lycéens de la Région Haute-Normandie (près
de 40 lycéens) et immersion dans le festival des Rencontres Jeunes en
Image, près de 200 jeunes) autour de l’écriture de courts-métrages et
d’ateliers d’éducation à l’image.
L’ANIMATION DES FESTIVALS DECENTRALISES
Ces « festivals et projections décentralisés » peuvent prendre
différentes formes (3 jours à 1 journée, sur un lieu ou dans plusieurs territoires). Ils ont pour objectif de soutenir la diffusion
des films de la programmation d’Évreux, de soutenir l’accès à
des œuvres cinématographiques pour des populations éloignées
d’une telle offre culturelle, de favoriser une éducation à l’image
pour les jeunes et d’amplifier des débats et rencontres citoyennes
sur les questions d’éducation.
À noter que la coordination de ces projets décentralisés s’est
faite, comme pour chaque édition, lors de deux rencontres nationales de deux jours à Paris (17 et 18 juin 2015), et à Évreux
(1er au 5 décembre 2015), 34 participants.
Chacune de ces manifestations décentralisées mobilisent des
partenariats à la fois issus du festival national (PJJ, CNAF, CGET/
ACSÉ, CANOPE-CNDP, CASDEN, MGEN, MAIF, MAE, Éducation
nationale, Association nationale des conseillers pédagogiques)
via des conventions, et des partenariats locaux (collectivités
locales, CAF, associations de terrain, pôles image et associations
cinéma). Ces partenariats se retrouvent au sein d’un collectif
local, en charge du co-portage du festival décentralisé (programmation, animation, organisation).
LE FESTIVAL EN CHIFFRES
Très forte augmentation de la fréquentation pendant le festival lui-même à Evreux, salles combles, projections affichant
« complet », plus de 1 200 personnes sur le plateau du
cinéma en même temps à plusieurs reprises (mercredi, vendredi)…
s0LUSDE 6 000 entrées pendant le festival à Evreux.
Près de 2000 personnes ont vu les films sur la plateforme Web
Tv du festival.
s ,ES connexions au site du festival ont correspondu à
en moyenne 6 000 visiteurs par mois, avec une pointe à
10 000 en décembre 2015.
s0LUSDE 300 DVD de la collection du festival ont été diffusés.
s0LUSDEPERSONNESONTVUDESlLMSDUFESTIVALDANS
des actions de proximité avec des jeunes, des familles, etc.
À travers les éditions décentralisées, plus de 12 000 entrées /
participants, et plus de 180 débat-citoyens et culturels, et
de projections de films.
Au total, en 2015, l’ensemble du projet a rassemblé, plus de
25 000 entrées projection/personnes.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
13
14
UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE
L’ENSEMBLE DES ÉCHOS DU FESTIVAL DU FILM
D’ÉDUCATION
Ont été réalisés en 2015 des formes décentralisées du festival en :
- Alsace (Strasbourg, Marckolsheim) – avril
- Aquitaine (Lormont en Gironde) – mars
- Auvergne (Clermont-Ferrand) – juillet
- Bretagne (St Méen le Grand, Quimper, St-Jacques de la Lande,
Quimper, Montauban de Bretagne, St Thurial) – mars
- Franche-Comté (Besançon, St Ferjeux) – avril
- Guadeloupe (Le Raizet, Abymes, Gosier, Basse-Terre, Le Lamentin,
Gourbeyre, Baie-Mahault, Pointe-à-Pitre) – mars
- Guyane (Cayenne) – avril
- Seine-Maritime (Eu, Yvetot et Canteleu) – décembre
- Ile-de-France (Argenteuil, Paris) – janvier
- Languedoc-Roussillon (Montpellier, Perpignan, Béziers) – mars,
mai, juin, septembre, octobre
- La Réunion (Le Port, La Possession) – avril
- Limousin (Guéret, Limoges) – mai, juin
- Martinique (Lamentin, Fort de France, Diamant, Prêcheur, Saint
Joseph, Ducos, Saint-Esprit, Bellefontaine) – avril
- Mayotte (Dembéni, Cavani, Mamoudzou, Passamainty) – février,
avril, mai
- Nord Pas-de-Calais (Villeneuve d’Ascq) – mars, avril
- Nouvelle-Calédonie (Poindimié, Nouméa, Lifou) – juin, juillet
(Province Nord), juillet (Province Sud), juillet (Province des Iles)
- Picardie (Amiens) – avril
- Rhône-Alpes (L’Horme, Nyons, Heyrieux) – février, juin, novembre
- Paca (Nice) - une projection mensuelle.
- Poitou-Charentes (Poitiers, Angoulême, Fonteveille, Niort) – janvier, mars, avril
Ces manifestations correspondent à plus de 12 000 entrées / participants, et plus de 180 débat-citoyens et culturels, et de projections de films.
Les jeunes s’approprient
le festival
L’équipe Ceméa, organisatrice du festival du film d’éducation,
conçoit cet événement culturel, au-delà de la relation des films
aux spectateurs comme tout festival de cinéma, comme un
espace devant et pouvant accueillir des actions éducatives à
destination des jeunes de Normandie et d’ailleurs. Lycéens,
participants des Rencontres Jeunes en Image, jeunes critiques
ou jury jeunes, jeunes en formation, construisent leurs parcours, orientent leur exploration du festival, en fonction de
leur projet, qu’il soit issu d’un cadre scolaire, associatif, d’un
service jeunesse d’une collectivité ou d’un service de l’État ».
Voir le blog du festival réalisé et animé par les jeunes :
http://blog.festivalfilmeduc.net/
PRIS SUR LE VIF
Quand les habitants s’approprient
le Festival européen du Film
d’Éducation
Lorsque les Ceméa participent à une « Table du dîner » à Quittebeuf, les films projetés (Papa, Princesse et Discipline) suscitent
des échanges, des remises en question ou des confirmations de
postures éducatives, libèrent la parole. Il s’agissait ce soir là de parler de la paternité tout en mangeant ensemble. Les quinze parents
présents et d’autres se retrouvent ainsi une fois par mois pour évoquer le regard porté sur « être parent ». Ce qui rend le moment
unique et riche est ce que les animatrices de l’association y mettent
de convivialité, de détails propices à la bienveillance entre parents,
ce qu’il y a eu avant et ce qu’il y aura après dans cet espace. Sans
ces acteurs locaux, le projet global des Ceméa resterait hors de
portée pour beaucoup.
AU PLUS PRÈS DES PUBLICS
Les échos du Festival du film d’éducation à Mayotte,
une belle réussite
Les échos ont réussi à trouver une place et des formes adaptées au territoire. Ils associent des professionnels,
des militants, de jeunes stagiaires ou instituteurs en formation, des responsables administratifs, politiques.
- Au mois de février la venue de François Xavier Drouet, réalisateur. 8 rencontres et projections avec des jeunes
de la PJJ, d’ateliers films avec les Ceméa, des étudiants, des militants de l’éducation, 2 jours de formation
autour de la publicité, ses ressorts, de réalisations à la manière des films Lumière, de lecture critique de films. Avec l’association
Fikira et la BDP, une soirée de projection/débat autour de La chasse au Snark. 15 jours. 290 participants jeunes et adultes.
- Au mois d’avril, une soirée « questions de jeunes » avec la projection de films réalisés à Mayotte dans le cadre d’ateliers. Projection
de Magid le magicien et La virée à Paname. Ce film a été sélectionné par les jeunes de Mayotte qui ont participé au festival Des cinés
la vie. En parallèle se déroulait une séance dans une salle de la médiathèque, pour les plus jeunes qui avait été préparée par des
animateurs autour du film. 420 participants – dont 145 enfants, 160 adolescents et jeunes.
- Au mois de mai à la BDP et au Centre Universitaire, avec Fikira, la PJJ le mercredi en soirée, projection du film Je veux apprendre
la France, suivie d’un débat. Le jeudi matin avec le département de la formation des maitres du CUM a été poursuivi un temps fort
construit sur la durée (24 instituteurs stagiaires et 2 enseignants ont visionnés 9 films en trois mois et en ont choisi un à présenter
au public). Présentation et échange avec 120 stagiaires, étudiants, animateurs, enseignants.
- L’après-midi à partir de films concernant la prévention, un échange avec des jeunes, des professionnels de l’éducation, sur la
pertinence de films et d’images dans le cadre de la prévention des risques. En soirée, le Cine club programmant Bread and Roses,
réalisé par Ken Loach. 110 participants jeunes et adultes.
- Une projection le 20 novembre lors d’une soirée spécifique « Droits de l’enfant ». Après un travail préalable au collège avec plusieurs classes et un groupe de jeunes fréquentant le PAEJ. 420 participants à Mtzamboro.
- D’autres projections thématiques ont été organisées en plus petits groupes – 4 projections pour des animateurs – 2 pour des
instituteurs stagiaires – toujours avec un accompagnement avant et après séances. 59 participants.
Au total cette action pilotée par un groupe de 22 personnes à rassemblé 2 800 participants et mobilisé 85 acteurs.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE
■ Les Ceméa dans la région Bretagne
Le Conseil d’administration composé de 15 membres administre l’association et garantit le cap fixé collectivement dans le
cadre du Projet Régional d’Actions et de Développement. En cette période très délicate, l’association a dû, tout au long de cette
année, faire preuve de vigilance, de réactivité tout en étant en synergie avec son projet politique. Les choix que l’association a
pu prendre et mettre en œuvre dans les différents champs d’intervention, ont permis de garantir les équilibres budgétaires et
donc de présenter un résultat excédentaire.
Tout au long de cette année 2015, l’association s’est engagée sur le plan pédagogique en proposant de nouvelles formations,
en se mobilisant encore plus sur la question du handicap, en construisant de nouveaux outils pédagogiques, en s’investissant
au niveau du réseau national des Ceméa. Aujourd’hui, les Ceméa de Bretagne sont certes reconnus comme un organisme de
formation de qualité, mais aussi et surtout comme un mouvement pédagogique capable d’accompagner les acteurs locaux et
les territoires dans leurs projets. Cette spécificité est l’un des atouts des Ceméa. Elle permet de développer et d’entretenir
des relations territoriales, partenariales, importantes. Il est à souligner le niveau d’engagement militant et professionnel de
l’ensemble des formateurs qui se sont mobilisés tout au long de l’année pour mettre en œuvre le projet des Ceméa en Bretagne.
En 2015, l’association des Ceméa Bretagne était composée de 265
adhérents (militants membres actifs et membres de soutien) et de
10 salariés, répartis sur 2 sites principaux : Rennes et Quimper.
L’activité des Ceméa Bretagne est aujourd’hui structurée autour
de 5 champs d’activités : Animation Volontaire (BAFA/ BAFD),
Animation Professionnelle (DEJEPS, BPJEPS, UCC, VAE, …), École,
Formation professionnelle continue (formation continue auprès
des collectivités, associations intervenant avec des enfants et des
jeunes,...), Travail Social / Santé mentale (formations continues,
animation de deux pôles ressources handicap). Les Ceméa Bretagne mettent en œuvre leur projet sur l’ensemble du territoire
Breton (4 départements). Ils interviennent de plus en plus auprès
des collectivités et structures. Les modalités d’intervention et
d’organisation qui prennent en compte les réalités locales permettent à l’association d’être reconnue comme un réel partenaire.
Les Ceméa Bretagne participent activement aux coordinations associatives (CRAJEP, CAPE, ESPER, JPA,...) et sont présents dans de
nombreuses instances : jurys BAFA/BAFD, jurys BPJEPS, DEJEPS.
Les Ceméa Bretagne bénéficient d’une réelle reconnaissance des
partenaires régionaux et continuent d’intervenir sur l’ensemble du
territoire afin de partager au plus grand nombre leur projet.
L’animation volontaire
Secteur historique de l’association, il occupe encore aujourd’hui
une place très importante dans l’Association territoriale. En 2015,
ont été mis en place 62 stages BAFA et BAFD représentant l’accueil de 1 328 stagiaires soit l’équivalent de 9 720 journées/
stagiaires : 688 stagiaires en formation générale d’animateurs ; 493 stagiaires en approfondissement et qualification
BAFD ; 76 stagiaires en formation générale de directeurs ; 71
stagiaires en approfondissement BAFD.
Aujourd’hui, les Ceméa Bretagne travaillent avec des partenaires
engagés sur la question des vacances et des loisirs (DCN, CE,
collectivités publiques, associations,…). Ces partenariats permettent à l’association d’être en étroit contact avec les organisateurs locaux et favorisent la mise en place d’actions nouvelles
(BAFA et ACM en même temps, journée d’étude,…).
L’animation professionnelle
Le secteur se développe au fil des années avec l’ouverture de
nouvelles formations : CQP, BPJEPS,… L’offre de formation
s’étend et maille différents niveaux de formation et de domaines.
Pour 2015, cela se traduit par :
- trois formations BPJEPS (niveau IV),
- une formation DEJPES en partenariat avec la FRMJC (niveau
III),
- une formation CQP (Certificat d’animateur périscolaire).
Dans le cadre du développement de ce champ d’activités et des
nouvelles actions, des partenariats ont été engagés avec des
structures associatives (BP Environnement avec les EEDF, Le
Réseau de l’Éducation à L’environnement en Bretagne, Bretagne
Vivante ; le DEJEPS avec la FRMJC,...).
La formation professionnelle continue
La formation professionnelle continue des personnels constitue
aujourd’hui un des enjeux fondamentaux de la qualité des services rendus dans les domaines de l’éducation et de l’animation.
À tous les niveaux de responsabilité et de mise en œuvre, la
conduite d’un projet nécessite des compétences théoriques et
pratiques des acteurs. Attentifs à cette exigence, les Ceméa
Bretagne proposent des actions de formation, de conseil et de
recherche adaptées aux particularités de chaque collectivité ou
structure concernée.
L’année 2015 a été marquée par l’effet continu de la réforme des
rythmes : parfois en amont, parfois en aval de la mise en place
des organisations périscolaires. Les collectivités se sont saisies
de la question de la formation des personnels ; le CNFPT aussi,
dans le cadre d’un marché reconduit.
Pour l’année 2015, cela s’est traduit par des formations CNFPT,
des interventions auprès des équipes et des interventions auprès
des élus sur diverses thématiques ou objets : la restauration, les
activités, les aménagements, le projet, jeux de cour, animer une
équipe,…
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
15
16
UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE
ACCOMPAGNEMENT CULTUREL
Un partenariat avec le Festival de cinéma de Douarnenez
Pour la quatrième année, les Ceméa seront présents sur le festival de cinéma de Douarnenez. Cette présence est née
d’un partenariat mis en place autour d’un stage Bafa3 « Accompagner des jeunes sur un festival de cinéma » entre les
Ceméa et les organisateurs du festival. Ce partenariat n’a eu de cesse de s’améliorer et de s’enrichir au fur et à mesure
que les partenaires apprenaient à se connaitre. Aujourd’hui en plus de ce Bafa3, les Ceméa co-conduisent l’accueil
du jeune public sur le festival dans une logique proche des Accueils de loisirs sans hébergement. Faire percevoir aux
jeunes les réalités du Monde, leur donner les moyens de le comprendre et de s’ouvrir à l’autre, sont les objectifs fixés
par les Ceméa. Cela se traduit par l’organisation et la coordination d’un mini-festival et l’accueil d’un public adolescent. Ce public plus âgé est pris en charge par les animateurs stagiaires du Bafa3.
Cette formation-action ouvre des perspectives sur la formation proposées avec un double parcours : un parcours individuel du stagiaire dans son cheminement de spectateur et une réflexion à caractère plus «professionnelle» même si
ici, il s’agit de volontaires de l’animation, sur l’accompagnement du public dans son propre parcours. La vie du groupe
en camping et donc en internat, est aussi l’occasion de construire une vie collective de qualité qui produit des effets.
PRIS SUR LE VIF
Une option cinéma dans un collège
Le collège Chateaubriand est situé dans le quartier de Rocabey à Saint-Malo entre le Sillon et les bassins en eau profonde du port. Avec ses 250 élèves, il fait partie des petits collèges dont l’ambiance
est « familiale ». Si la principale, Mme Khelaf, souhaite favoriser la mixité sociale, la situation de l’établissement implanté dans des quartiers plutôt favorisés, en fait une structure d’accueil des familles
populaires qui ne veulent ou ne peuvent accéder aux établissements plus sélectifs.
En faisant appel aux Ceméa pour l’aider à mettre en place une option Cinéma de 2 heures par quinzaine, à destination des élèves de 5ème et de 4ème et ainsi construire le club cinéma ouvert à tous les
élèves et acteurs de l’établissement, la principale du collège a montré beaucoup d’intérêt à la manière
de fonctionner et aux idées que les Ceméa ont pu défendre. L’option s’inscrit dans les orientations
souhaitées par l’Éducation nationale et particulièrement autour des parcours artistiques et culturels au
collège sans oublier l’éducation aux médias. L’option Cinéma et le club cinéma ont permis de mettre
les élèves en projet et de créer une dynamique éducative. Ce projet a été le moyen de fédérer élèves,
enseignants, enseignant documentaliste, personnels techniques et administratifs, parents... autour
d’un projet commun. Au final cette activité qui n’a pas été considérée comme périphérique ou à la
marge mais bien intégrée dans le projet d’établissement, a servi de moteur à l’implication de chacun.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE
PRIS SUR LE VIF
Un pôle ressources Handicap dans le Morbihan
&INANCÏPARLA#!&ETLA$$#3ANIMÏPARLES#EMÏA"RETAGNELE0ÙLE2ESSOURCE(ANDICAP
DU-ORBIHAN02(ESTUNOUTILPÏDAGOGIQUEDELAMISEEN“UVREDELAPOLITIQUEDÏPARTEMENtale en matière de handicap. Les Ceméa, conscients des enjeux en matière d’accueil des publics
en situation de handicap dans les accueils collectifs de mineurs, ont naturellement répondu présents pour construire en partenariat cet outil dont les missions correspondent bien à leurs préoccupations.
Le PRH a pour objectif de faciliter l’accueil des enfants en situation de handicap dans les ACM
(accueils collectifs de mineurs) du département du Morbihan. Il s’agit d’accompagner les professionnels dans leurs réflexions autour du projet du centre de loisirs, des postures professionnelles,
POURSEPRÏPARERËACCUEILLIROUACCUEILLIRMIEUX0OURCEFAIRELE02(UTILISETROISMODESDANImation, le café pédagogique (animateur, éducateur spécialisé, éducateur jeune enfant, élu,...) ;
deux heures de débat et d’échanges autour de l’accueil de l’enfant en situation de handicap
pour favoriser la rencontre, tisser du lien entre professionnel de différentes structures, rompre
l’isolement ; la sensibilisation (équipe d’animateurs élargie), qui est un temps d’animation pour
mettre des mots sur les peurs et les freins face au handicap, réfléchir à la posture éducative
et pratiquer des jeux adaptés à tous les publics. Enfin, le centre de ressources (fond littéraire
enfance-jeunesse-adulte/jeux) met à disposition des équipes, des ressources pour approfondir des
connaissances et développer de nouvelles compétences.
L’année 2015 a été relativement riche : des offres catalogue,
des interventions dans les institutions (CCAS, Restos du cœur,
Uniformation, structures, l’animation de deux pôles ressources
handicap, (l’un dans le Morbihan, le second dans le Finistère).
L’école
Le secteur École travaille dans une logique de co-construction de projets avec les équipes, et les établissements. Ces
actions s’inscrivent dans différents d’interventions (médiation
entre pairs, prévention des conflits, l’éducation aux médias, la
culture à l’École,…).
Sur l’année 2015, des modules auprès des élèves ont été
construits. Des interventions au collège Chateaubriand à Saint
Malo, au collège de Plabennec, au collège de Quiberon, au
lycée à Pont L’Abbé… et aussi l’action « lycéens en Avignon »
ont permis aux Ceméa de continuer à être repérés comme un
mouvement d’éducation susceptible d’intervenir auprès des
enseignants et des élèves.
Actuellement le secteur école est en capacité d’intervenir
sur différents champs : formation des délégués ; médiation à
l’école ; prévention des conduites à risques et des pratiques
addictives ; genre, discriminations, mixité ; violence à l’école,
gestion de conflits ; prévention du harcèlement ; éducation aux
médias et aux usages de l’internet ; cinéma au collège ; heure
de vie de classe : un temps pour apprendre à vivre ensemble au
sein de la classe ; ciné-débats (avec les outils développés par
le Festival du Film d’éducation) ; pratiques culturelles à l’école.
Les Rencontres du Festival européen du film d’éducation en région
Les rencontres du festival européen du film d’éducation (RFFE)
permettent aux Ceméa une présence sur des territoires sur lesquels ils sont peu présents (Ille-et- vilaine et Côtes d’Armor),
et au-delà d’être dans la logique d’Éducation populaire visant
à mettre les individus dans des situations d’échanges et de
débats, ouvertes à tous.
Les RFFE en Bretagne permettent également d’agir auprès
de partenaires avec lesquels les Ceméa n’ont pas toujours de
contacts (Centres sociaux, Réapp, villes, associations diverses,
la Ligue et le centre pénitentiaire...). Ces cinquièmes rencontres organisées par la région Bretagne ont été l’occasion
de développer une programmation régionale en impliquant au
plus près les réseaux militants départementaux et particulièrement sur les Côtes d’Armor et le Finistère, l’Ille-et-Vilaine étant
partie prenante de fait depuis l’origine de ces rencontres.
On peut citer la mise en place d’animations , de projections et
débats au centre pénitentiaire de Vezin Le Coquet, des interventions dans les collèges (St Jacques de la Lande), la mise
en place d’animations sur le périscolaire de la ville de Plérin,
l’organisation d’un groupe de jeunes critiques et de choix de
films autour de « la différence », ainsi que la projection des
films sélectionnés à 500 scolaires.
La vie associative
En 2015, les administrateurs se sont réunis de façon régulière
lors de plusieurs bureaux et Conseils d’administration (CA). Les
membres du CA ont été vigilants à développer fortement l’axe
politique au fil des réunions de travail et ce au regard du projet
d’actions et de développement des Ceméa de Bretagne dans un
contexte où l’actualité éducative a été particulièrement riche
et animée.
Les administrateurs sont investis au sein des commissions
de l’association : commission vie associative, commission
ressources humaines et commission financière. Les administrateurs s’engagent dans la conduite des formations internes,
participent à la conduite des groupes thématiques, participent
à la mise en place d’évènements...
Depuis quelques années, le nombre de personnes différentes
à s’engager dans l’association augmente. Cette situation se
retrouve dans l’ensemble des champs d’activités et notamment
dans le cadre des formations de l’animation volontaire.
Tout au long de l’année des temps de rencontres, de formation
sont proposés aux militants (week-ends de groupes de travail,
week-ends d’activités, formation des nouveaux formateurs, formation autour de la question du handicap, groupes départementaux, groupe communication,…).
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
17
18
UN MOUVEMENT D’ÉDUCATION NOUVELLE
NOUVELLE
■ Une année de mobilisations multiples...
Les temps sont mauvais pour la prévention spécialisée
Des départements à la recherche d’économies décident de ne plus
financer ces actions, parties certes constitutives de la protection de
l’enfance mais non obligatoires (...)
http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article9488
Déclaration de Strabourg dans le cadre de la Convention
Nationale des MJC de France - Prenons-nous la mesure des
profondes mutations de notre société ?
Les Ceméa ont répondu à l’invitation à la conférence des MJC qui
s’est tenu à Strasbourg à l’occasion de la Convention Nationale de
France, pour réaffirmer ensemble l’urgence et le besoin d’éducation
populaire pour construire une société plus juste et (...)
http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article9459
« L’ignorance est la nuit de l’esprit et cette nuit n’a ni lune ni
étoiles »
Depuis nos origines, agissant dans une perspective éducative
et émancipatrice, nous affirmons notre volonté de contribuer à
construire une société plus juste, plus solidaire, plus égalitaire (...)
http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article9412
Nous ne céderons pas !
Les Ceméa soutiennent cet appel unitaire signé par de nombreuses
organisations, dans le cadre du contexte post attentats (...)
http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article9404
Elections Régionales 2015 (...)
http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article9377
Un guide pour une communication publique sans stéréotypes de sexe
Edité par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les femmes,
un outil intéressant très largement (...)
http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article9403
« La liberté comme principe de l’être humain, comme principe de l’éducation » Gisèle De Failly
Le vendredi 13 novembre dans la soirée, à Paris et en Île-de-France,
dans des lieux où la diversité est bien représentée, la mouvance, qui
a choisi de se nommer et de se faire appeler « État Islamique »,
revendique d’être l’auteure des massacres qu’elle a décidé de perpétrer (...)
http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article9397
Horreur indescriptible…
Un texte personnel de Pierre Rosset, militant des Ceméa de Picardie.
(...)
http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article9400
Soyons solidaires, fraternels, unis et rassemblés ! Résistons, mobilisons- nous, construisons des espaces à penser
ensemble pour lutter contre l’obscurantisme
Ce Communiqué de l’Association régionale des Ceméa Ile de France
s’adresse à tous les administrateurs-trices, les militant-es, les collègues et au delà à tous les éducateurs-trices... A tout ceux et celles
qui se reconnaissent dans les valeurs portées par les Ceméa, nous (...)
HTTPWWWCEMEAASSOFRSPIPPHPARTICLE
Solidarité et mobilisation...
Les Ceméa invitent leurs militant-e-s, à s’associer à toutes les manifestations de solidarité face aux attaques meurtrières et à leur barbarie qui ont eu lieu à Paris vendredi soir, 13 novembre. et à prendre la
parole... à lire l’appel emblématique d’un (...)
http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article9395
Contribution au Projet de loi pour une République numérique
Les Ceméa à travers le Collectif Enjeux e-médias dont ils sont
membres co-fondateurs ont contribué et fait des propositions dans
le cadre de la consultation participative mise en place par le gouvernement (...)
http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article9370
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
Souhaitons la bienvenue en Europe aux réfugiés ! - Communiqué du REF
Les Ceméa, membres de Solidarité Laïque et donc partenaires du
REF (Réseau Euromed France), sont solidaires à cette demande aux
gouvernement de prendre des mesures pour l’accueil des migrants
quel que soit le pays d’entrée (...)
http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article9351
Enjeux e-Médias dénonce la dernière campagne publicitaire
d’Adidas
Le Collectif interpelle le DG dans une lettre ouverte. Il a également
saisi l’instance de régulation de la publicité en France l’ARPP (...)
HTTPWWWCEMEAASSOFRSPIPPHPARTICLE
Le Bafa écartelé
Le champ de l’animation est en profonde évolution depuis quelques
années. Mutation qui ne va pas sans questionner le statut et la formation des acteurs. La réforme des rythmes éducatifs, la création
des accueils périscolaires ont accéléré la professionnalisation d’une
partie de (...)
http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article9338
Les bons morts… et les autres, éditorial du VSt n°127
Plus des événements collectifs mortels sont lointains, encore plus
quand ils échappent à une action directe possible, moins chacun se
sent concerné. Famines du tiers-monde, déraillement d’un train si
loin qu’on ne sait même pas où (...)
http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article9330
Jeunesse euro-méditerranée : une vrai lutte de solidarité
Jeunesse euro-méditerranée : une vrai lutte de solidarité Isabelle Palanchon, Responsable du Pôle Europe et international par Assistance
web - 22 juin 2015 Les Ceméa, à travers diverses actions d’associations territoriales sont engagés auprès de jeunes euro-méditerranéens. (...)
http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article9318
Nous soutenons la réforme du collège parce que nous voulons un collège de la République
Les Ceméa, à travers la signature de leur directeur général Jean Luc
Cazaillon, Président du collectif Cape, soutiennent et ont signé cette
tribune parue dans l’édition du 19 mai du journal Le Monde (...)
http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article9228
Le volontariat, un espace indispensable pour faire vivre des
parcours civiques et citoyens
Pour les Ceméa et la Fédération Générale des PEP, il est urgent que
les responsables politiques et institutionnels impulsent, portent et
accompagnent le volontariat, afin qu’il soit totalement reconnu dans
la société comme une forme d’activité humaine d’utilité sociale (...)
http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article9213
Les Ceméa prennent position à travers Enjeux e-médias sur le
projet de loi sur le renseignement
Régulation d’Internet, le double enjeu des libertés publiques et du
droit à la protection de la vie privée (...)
http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article9209
Refonder l’Ecole c’est engager la réforme du collège ! Ou
quand les questions du latin et du grec ne sauraient masquer
les véritables enjeux !
Les Ceméa, à travers leur appartenance au Collectif des associations
partenaires de l’écoles se mobilisent avec les autres membres du collectif pour soutenir la réforme du collège et le principe d’un collège
unique qui aide tous les adolescents à prendre confiance en eux, à
(...)
http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article9204
le
o
c
é
l’
c
e
v
a
s
n
io
t
a
v
Actions et innoéducation
Une vision globale
de l’
2015 restera une année marquée par la stupeur, l’effroi et la sidération. Des attentats de janvier à
ceux de novembre, l’école a subi de plein fouet la violence des actes que ses propres enfants, élevés
aux bancs de sa devise « liberté, égalité, fraternité » ont été capables de perpétrer.
Responsable l’école ? Responsables ses enseignant.e.s qui crient à toujours plus de moyens face aux
situations difficiles auxquelles ils font face ? Responsable son élitisme républicain qui s’arrête aux
portes des banlieues ? Responsable la non mixité sociale dans ses établissements de centre-ville ou
de REP+ ? Responsables les inégalités sociales accentuées par un système qui profite le plus à ceux
et celles qui le connaissent le mieux ?
Que ce serait simple de trouver un coupable, des coupables ! Certain.e.s n’ont pas hésité à pointer
du doigt l’école de la République, son conservatisme, sa lourdeur... Peut-être y a-t-il là-dedans, une
toute petite part de début d’élément de compréhension...
Dans un édito de la revue Vers l’Education Nouvelle, Vincent Chavaroche en évoquait d’autres (impasses de l’insertion sociale et professionnelle, exclusions des valeurs de la république, frustrations
au quotidien...).
Et l’action des Ceméa là-dedans ? Leur ambition émancipatrice par l’acte d’éducation? Et l’action du
secteur École des Ceméa là-dedans ? Le choix d’agir pour une école au cœur de la république laïque ?
L’affirmation d’œuvrer pour une égalité des droits, des chances et des places ?
L’activité du secteur École des Ceméa s’est trouvée influencée par ces tristes actualités de manière
directe avec une recrudescence des sollicitations autour des valeurs de la République, de la laïcité en
particulier. Le ministère de l’Éducation nationale a notamment proposé aux Ceméa d’être « ambassadeurs » de la réserve citoyenne, une réponse modeste qui misait sur l’humain, face à la perplexité et
l’urgence d’agir.
Et de manière plus indirecte, les sollicitations de formation d’éducateur.trice.s aux questions liées
au climat scolaire, les interventions en lien avec l’engagement citoyen ou avec les relations filles/
garçons auprès des jeunes sont autant d’exemples des répercussions des attentats sur l’activité du
secteur.
Reste que le vivre ensemble est et a toujours été au cœur de l’action des Ceméa. Et parfois contre les
modes, les tendances et aussi contre la raison économique. Au-delà de la forme qui, en elle-même
implique déjà, c’est bien pour des questions de fond que les valeurs d’Éducation nouvelle portent. Les
Ceméa sont et restent mobilisés pour renforcer les solidarités actives en s’appuyant sur la culture, la
création, la formation » rappelant que « l’éducation est politique ». Elle l’est encore plus aujourd’hui
plus qu’hier...
20
ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE
■ Participer à l’innovation pédagogique et à la refondation de l’école,
par la recherche, l’expérimentation et la production de ressources
► Penser et agir l’avenir
s$ESMALLESPÏDAGOGIQUESPOURLESTEMPSPÏriscolaires (Ceméa Bretagne).
s 5N ATELIER DEXPRESSION ORALE ET DE CULTURE
100 PROJETS
D’ÉDUCATION commune dans un programme de réussite éduNOUVELLE
cative (Ceméa Centre).
s$ESCLASSESDUGOßTENMILIEUSCOLAIRE#Eméa Corse).
s5NPROJETiÉcole de quartier » pour les décrocheurs scolaires (Ceméa Guadeloupe).
s5NEFORMATIONi4ENSIONSETCONmITSAUQUOTIDIENOUCOMment agir à l’école ? » pour les personnels éducatifs (Ceméa
Ile-de-France).
s3OUTENIRLESDYNAMIQUESDENGAGEMENTCITOYENDESJEUNESEN
lien avec les acteurs des territoires, le « BAFA citoyen » (Ceméa
Ile-de-France).
s 1UAND LÏCOLE FAIT CORPS AVEC LA CULTURE #EMÏA ,ANGUEDOC
Roussillon).
s,ÏCOLEDELA$EUXIÒME#HANCEUNESPACEDINSERTIONPOURLES
jeunes (Ceméa Languedoc-Roussillon).
Depuis toujours, les Ceméa militent pour une école plus
s$ELACCOMPAGNEMENTAUSUIVIDELAMISEEN“UVREDUNPROJET
juste et plus efficace, une école attentive à toutes et à tous,
éducatif de territoire (Ceméa PACA).
une école ouverte sur son environnement, une école coos $U DIAGNOSTIC Ì LÏCRITURE DUN PROJET ÏDUCATIF DE TERRITOIRE
pérant avec les autres acteurs éducatifs. Depuis toujours les
(Ceméa de Picardie).
Ceméa situent la coéducation comme l’un des fondements
s0RATIQUESINNOVANTESETRÏUSSITEÏDUCATIVELEDÏCROCHAGESCOde l’Éducation nouvelle au même titre que la relation avec le
laire en questions (Ceméa Picardie).
milieu, que la nécessité de considérer les interactions entre
s!MÏLIORERLECLIMATSCOLAIREMÏDIATIONPARLESPAIRSAUCOLLÒGE
l’individu et le groupe.
(Ceméa Rhône-Alpes).
s$ESACTIONSPOURSOUTENIRLÏDUCATIONAUC“URDUNARCHIPELEN
Polynésie (Ceméa Polynésie).
La table ronde sur la Réussite éducative a tenté de répondre à s 5N STAGE "!&! AU SEIN DUN LYCÏE #EMÏA #HAMPAGNE !Rces questions d’ordre social, idéologique et éducatif que pose dennes).
s&ORMATION1UALIlCATION%MPLOIwUNDISPOSITIFPOURDESJEUNES
aujourd’hui l’enjeu de réussite de tous et toutes.
décrocheurs (Ceméa Picardie/Languedoc-Roussillon).
Elle a permis d’aborder les questionnements suivants :
s5NECHARTEDÏDUCATIONARTISTIQUEETCULTURELLERÏGIONALE#Es!UTOUTSOCIALDILYAQUELQUESANNÏESASUCCÏDÏLETOUTÏCO- méa Auvergne).
nomique et bientôt le tout éducatif… La réalité est bien plus s5NDISPOSITIFRÏGIONALDÏDUCATIONAUXÏCRANSÏTENDUÌTOUTE
une classe d’âge (Ceméa Basse-Normandie).
complexe…
s,EPROJETDEMOUVEMENTDÉducation nouvelle est en soi un s-ETTREENPLACEUNEOPTIONCINÏMAETUNCINÏCLUBDANSUN
projet politique de transformation sociale, d’émancipation des collège (Ceméa Bretagne).
citoyens. Quand on parle d’éducation aujourd’hui on ne parle s %N ASSOCIANT LEURS PARENTS TOUS LES ENFANTS PEUVENT RÏUSSIR
(Ceméa Nord / Pas-de-Calais).
pas nécessairement d’émancipation…
s,ESENJEUXPOSÏSSEDÏCLINENTÌLAFOISDANSLINSTITUTIONSOCLE s,ES#EMÏADE-ARTINIQUEAUC“URDESQUARTIERS#EMÏA-ARprogrammes, les 11 mesures, le collège,…) dans les espaces pé- tinique).
riscolaires et extrascolaires (apprentissages, réussite scolaire et
réussite éducative, continuité éducative, complémentarité,…), Enfin, le congrès a donné l’occasion d’avoir un temps spécifique
dans les territoires (dynamiques locales, territorialisation de autour de la question du décrochage scolaire avec des institutionnels locaux.
l’éducation…).
Les intervenant.e.s sollicité.e.s, Daniel FRANDJI (IFE Lyon), Va- Un « petit déjeuner » a réuni Martine Petit, la Déléguée acalérie BECQUET, maîtresse de conférences, Jean-Paul DELAHAYE, démique à la persévérance scolaire et à l’inclusion, Dominique
Inspecteur général de l’Education nationale, ont apporté des Leporati, Directeur académique adjoint de services de l’Éducaéclairages complémentaires de par leurs différents statuts pro- tion nationale, le Directeur territorial de l’Association des Ceméa
Rhône Alpes et la responsable nationale du secteur école.
fessionnels et leurs différents objets de travail sur la question.
Cet espace d’échanges entre des invité.e.s institutionnel.le.s
Le congrès a permis, par sa forme, de véritablement mettre en locaux et des militant.e.s Ceméa agissant sur ces questions a
valeur les nombreuses actions menées en lien avec l’école par permi d’aborder notamment la question des dispositifs relais,
les Ceméa. En effet, l’axe spécifique de projets et pratiques (les leur évolution sur le dispositif de suivi sur site, la place des
focus) a rendu possible la présentation d’une vingtaine d’actions parents et le retour en classe et la part des Ceméa dans la réorganisation de certains dispositifs sur site.
liées à la question de l’école (voir ci-contre).
Le principe de co-construction d’une formation qu’elle soit face
L’année 2015 a été marquée par l’organisation du 11ème Congrès
des Ceméa à Grenoble. Le secteur école s’est mobilisé dans son
organisation et pour sa réussite, à plusieurs niveaux :
- En étant représenté dans le groupe de préparation du congrès
(GDC) et tout particulièrement en co-assumant la gestion des
échanges de pratiques relevant de l’Éducation nouvelle, appelés
focus.
- En coordonnant et animant plusieurs temps pendant la durée
du congrès, groupes de référence, table ronde spécifique autour
des questions d’éducation.
- En soutenant le réseau dans la présentation de projets d’Éducation nouvelle ancrés dans les territoires.
Pour une école plus juste...
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
ancrés dans tous les territoires
ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE
► Penser et agir le « vivre ensemble » : des formations
sur le « climat scolaire »
Depuis la loi de la refondation de l’Ecole et l’une de ses priorités
à savoir d’apaiser le climat scolaire, les Ceméa sont de plus en
plus sollicités pour accompagner les équipes éducatives à réfléchir cette question. En lien avec ces priorités ministérielles et
orientations académiques, de nombreux travaux et projets sont
menés au sein du réseau des Ceméa autour de la résolution non
violente des conflits et du climat scolaire.
Le secteur École des Ceméa poursuit sa volonté de soutenir la
formation continue des formateurs et formatrices du réseau.
Le climat scolaire,
enjeu de formation
,ESETMARSLESECTEURÉcole a organisé une formation à l’interne du réseau des Ceméa en collaboration avec
l’Association territoriale du Limousin très impliquée depuis
deux ans sur la question du « Climat Scolaire ».
Cette formation a réuni 17 formateurs-trices issu.e.s de huit
Associations territoriales (Poitou Charentes, Picardie, Association régionale de l’Ile de France, Languedoc Roussillon, Alsace, Aquitaine, Franche Comté, Limousin) afin de mutualiser
les ressources et les pratiques autour des objectifs suivants :
comment accompagner des équipes éducatives à identifier les
conditions nécessaires à un climat scolaire serein , comment
leur permettre de développer les compétences transversales
du « vivre et faire ensemble » et comment articuler apprentissage et cadre structurant ?
Cette formation s’est appuyée sur l’approche systémique proposée par la Délégation ministérielle de la prévention et de la
lutte des violences en milieu scolaire qui identifie sept facteurs
pour interroger les fonctionnements et trouver des solutions.
Concernant ce dernier groupe, les Ceméa sont amenés à représenter le CAPE dans un certain nombre d’instances : le comité de
suivi de la mise en œuvre des ESPE (instauré par le ministère), et
le conseil d’orientations stratégiques du Réseau des ESPE.
D’autre part, un travail spécifique a été mené avec l’Esen (École
supérieure de l’Education nationale qui forme les cadres de l’Éducation nationale) autour d’un dossier d’auto-formation proposé
par le Cape pour les futur.e.s cadres de l’Éducation nationale
autour de plusieurs entrées : décrochage, citoyenneté, formation des enseignant.e.s, parents et territoires. L’objectif est d’y
présenter les contributions propres aux associations membres du
CAPE sur ces missions éducatives.
Une deuxième étape devrait suivre sous forme de parcours de
formation. Les stagiaires auront le choix parmi six parcours de
formation dont celui du CAPE.
Enfin, le CAPE et la Ligue de l’enseignement ont décidé de pérenniser le rendez-vous citoyen inauguré en 2014 lors du Salon de
l’éducation. Sous forme d’une conférence nationale annuelle de
l’éducation, il s’agit d’en faire un moment phare du processus
de transformation du système éducatif, qui a besoin de la durée
pour réussir. Comme chaque année, les militant.e.s des Ceméa se
sont mobilisé.e.s pour participer à ces rencontres.
Au niveau des CAPE régionaux, plusieurs journées thématiques
ont été organisées : le CAPE Nord-Pas de Calais pour la deuxième fois, a proposé une journée régionale dont la thématique
était : « Laïcité, vivre ensemble et coopération dans et autour de
l’école » ; le Cape Champagne Ardennes pour sa première journée
départementale organisée à Châlons en Champagne autour de la
thématique « Mettre en place et valoriser son PEDT », a mobilisé
plus de 60 personnes.
s,IMPLICATIONAUSEINDESCOLLECTIFS
et notamment du CAPE
L’engagement majeur des Ceméa
dans ce collectif créé en 2009,
s’est poursuivi, tant au niveau
national qu’au niveau des Asso-
ciations territoriales.
Véritable interface au niveau national, entre les représentants
institutionnels et les associations complémentaires de l’école qui
le composent, ce collectif a été interpellé à plusieurs reprises par
le ministère de l’Éducation nationale, le Sénat (mission sur les
rythmes, sur la mise en place des ESPE…), l’Assemblée nationale,
le Réseau des ESPE avec lequel il a établi une convention de
partenariat et plus récemment avec l’ANCP (Association nationale
des conseillers pédagogiques).
Lieu de confrontations d’idées, de réflexions et d’élaboration
autour des sujets d’éducation, le Cape national s’est organisé
en plusieurs groupes thématiques afin de réagir au mieux aux
actualités de l’école. Ainsi, les Ceméa sont représentés dans
les groupes « Relations parents, famille et école », « Collège »,
« CAPE académiques » et animent le groupe « Formation ».
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
21
22
ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE
Les jeux de société, des points d’appui éducatif
Le projet « jeux de société, citoyenneté et productions d’écrit » mené par les Ceméa de
Lorraine a été élaboré avec des enseignants de cycle 3. L’objectif est d’apprendre à jouer à
différents types de jeux de société (stratégie, coopération, mémoire-observation, hasard...)
en allant à la ludothèque, afin d’avoir du plaisir à jouer ensemble, savoir accepter les règles
du jeu, pouvoir énoncer explicitement la règle. Lorsque les jeux sont connus, chaque groupe
de quatre enfants en fabrique un, à partir d’un thème choisi par toute la classe. Les enfants
élaborent une fiche de construction, avec le matériel, les différentes étapes, les différentes
techniques : peinture, modelage, dessin, etc. Lorsque les jeux sont construits ou pour pouvoir
les élaborer (par exemple la transposition du jeu de l’oie oblige l’écriture avant de construire),
chacun énonce la règle du jeu, s’enregistre, puis le groupe passe à l’écriture de la règle (pour
un groupe écriture en dictée à l’adulte). Chaque groupe fait alors jouer les copains et les
familles (fête du jeu sur une après-midi), l’enfant-animateur explique la règle, veille au bon
déroulement du jeu. Les jeux peuvent alors être empruntés à la maison sous forme de prêt.
Sorties scolaires, « voir en vrai »
À l’heure où via Internet, il est possible de visiter virtuellement divers musées dans le monde, sans
avoir à quitter la classe. Où les éditeurs rivalisent entre eux, pour proposer aux enseignants des
œuvres sous différents supports : livres, affiches ou numérique. On pourrait se poser la question :
pourquoi sortir ?
C’est paradoxalement parce que les enfants ont accès à tous ces documents et ces informations
virtuelles, qu’il est aujourd’hui encore plus essentiel d’organiser des sorties scolaires et des rencontres avec le réel. Il ne s’agit surtout pas de rejeter ou de minimiser les formidables perspectives
éducatives que sont les nouvelles technologies et les sources d’informations qu’elles apportent
mais de replacer les sorties scolaires dans la globalité de leur contexte éducatif. Sortir avec sa classe
n’est pas seulement l’illustration d’un propos, mais c’est comme le disent les enfants : « voir en
vrai ». Ce terme de « vrai » est signifiant, car il recouvre quantité de perceptions, qui peuvent être
partagées par le groupe ou très personnelles et intimes. Découvrir une œuvre, un lieu, des vestiges, un concert, une activité.
C’est bien sûr en avoir une approche intellectuelle permettant de situer, de comprendre, d’imaginer. Mais ce sont aussi des
perceptions kinesthésiques, d’espaces, de volumes, de couleurs, de sons, d’odeurs, d’ambiances. Le facteur affectif joue
également un rôle, en lien avec l’histoire personnelle de chacun et en fonction du moment, du thème, de l’environnement,
des accompagnateurs. Tout cela se mêlant pour faire sens. La connaissance n’est pas uniquement intellectuelle : elle est
aussi perceptive et affective.
Olivier Ivanoff
Vers l’Éducation Nouvelle n°559- juillet 2015
Pédagogie institutionnelle, l’enjeu du Conseil
Le cours de la classe s’interrompt, on s’installe en cercle, une institution essentielle va se dérouler dans un temps imparti. Les jours qui ont précédé, critiques, félicitations, propositions,
demandes, ont été notées sur le cahier de préparation du Conseil qui permet de mettre en
forme l’ordre du jour. Le Conseil ouvre un espace de parole, de régulation, de décision. Il
permet aux élèves et au maître d’agir sur le fonctionnement institutionnel de la classe. Il est
en conséquence un espace de symbolisation : il opère un lien entre les individualités et le fonctionnement du groupe dans lequel elles cherchent à imprimer leur désir.
Extrait Vers l’Éducation nouvelle n° 559 – juillet 2015
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE
■ Une logique de partenariat…
sAvec la Délégation ministérielle de la prévention et de la
lutte contre les violences en milieu scolaire
Depuis l’installation en novembre 2012 de la Délégation ministérielle de la prévention et de la lutte
contre les violences en milieu scolaire, les Ceméa ont
contribué à différents travaux avec 35 autres associations notamment autour de l’élaboration d’une Charte
de qualité de la médiation par les pairs et l’élaboration d’un
texte de propositions pour la formation de différents acteurs
éducatifs afin de soutenir la mise en place progressive d’une
éducation à la non-violence pour tous les élèves.
sLa campagne « Mobilisons-nous contre le harcèlement »
En 2015, les Ceméa ont également soutenu et relayé la campagne « Mobilisonsnous contre le harcèlement » en participant
notamment à certains jurys académiques et
au jury national du prix valorisant les projets de création d’affiches et/ou vidéos sur cette thématique. Ce
soutien s’est aussi manifesté par la diffusion des vidéos primées
lors du dernier Festival européen du Film d’éducation à Évreux.
De même, Alice Giralté, membre de la délégation a participé à un
temps de travail lors de la commission École de septembre 2015
afin de faciliter les liens entre les référents académiques « Harcèlement » et les chargé-es de mission du secteur École des Ceméa.
s5NIVERSITÏDES!SSOCIATIONSSURLAFORMATIONÌLAPRÏVENtion des violences et à la résolution non violente des conflits
En continuité des travaux menés avec la délégation, Eric Debarbieux (délégué ministériel) a soutenu l’initiative de l’organisation d’une Université des Associations sur la formation à
la prévention des violences et à la résolution non violente des
conflits afin qu’un collectif d’une trentaine d’associations dont
les Ceméa et des prescripteurs de formation, cadres et professionnels de l’Éducation nationale se rencontrent et dialoguent
au sein de l’ESENESR (Ecole supérieure de l’Education nationale
et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche).
Durant l’année 2015, les Ceméa ont participé au comité de pilotage de l’organisation de cet évènement qui s’est tenu les 10 et
11 mars 2015 et a rassemblé plus d’une centaine de participants.
Les Ceméa ont également co-encadré 2 ateliers lors de ces deux
jours : le travail en équipe pour prévenir et mieux faire face aux
difficultés et pour l’entraide, favoriser le sentiment d’appartenance des élèves à leur classe et à l’établissement.
sAvec les Pep
La Fédération Générale des Pep et les Ceméa ont
signé le 12 février 2014 une convention de partenariat triennale et renouvelable. Cette convention
traduit un partage des valeurs fondamentales de
ces deux mouvements et des visées sociétales portées en commun.
Ainsi concevoir des outils communs sur la qualité éducative des
temps péri et extra scolaires, véritable levier de réussite éducative, devient un objet de travail partagé.
Par conséquent et afin de valoriser un travail commun mis en
œuvre depuis plusieurs années autour du départ en classe de
découvertes, un groupe réunissant des membres des Ceméa et
des Pep a travaillé à l’élaboration d’un site internet destiné à
accompagner les équipes pédagogiques.
http://classe-decouvertes.org/accueil
s!VECLES&RANCASETLA,IGUEDELENSEIGNEMENT
Dans le cadre des biennales de l’éducation du CNAM, le partenariat Ceméa,
Francas et Ligue de l’enseignement a
permis de proposer une journée de formation sur « Laïcité, coopération et
pratiques éducatives », le 2 juillet 2015.
La laïcité est la condition de l’existence
de la pluralité des options et des opinions spirituelles, politiques, philosophiques ou religieuses. Elle peut, en cela, être pensée comme
une éthique du débat démocratique, seul moyen de préserver
la paix civile, le respect et l’égalité en droit et en dignité de
chacun.
Les questionnements des professionnels de l’éducation, des parents, des travailleurs sociaux… ont porté notamment sur leur
acception des questions relatives à la laïcité comme des moyens
de la faire vivre, en principes et en pratiques. Parce que la laïcité
s’agit plus qu’elle ne s’impose ou se décrète, il est essentiel de
créer les espaces et les modalités pour la mettre en œuvre et en
actes, dans tous les temps et les espaces éducatifs.
Coopérer, c’est prendre part, c’est collaborer avec d’autres, à égalité, à une œuvre collective. Les démarches coopératives visent
le partage et la construction collective d’analyses, d’idées ou
d’actions. Elles s’inscrivent dans un cadre laïque dans la mesure
où elles favorisent l’émancipation individuelle par l’accès le plus
large aux connaissances, tout en garantissant l’expression et le
respect de la pluralité des cultures et des convictions.
Cette journée de réflexion a rendu possible l’articulation entre
laïcité et pratiques éducatives coopératives, dans une perspective de construction collective d’une citoyenneté démocratique
pour un vivre ensemble et une communauté de destin en République. Elle s’est construite sur l’alternance de temps pléniers
avec les témoignages de personnalités des trois associations
organisatrices pour répondre à la question : quelle laïcité portons-nous ? Puis de temps d’ateliers dont un mené par les Ceméa
sur les « pratiques professionnelles et la laïcité : pour/avec les
salariés ».
s Avec l’Observatoire des Politiques locales d’éducation et de
la Réussite éducative
Les Ceméa, les Francas et la Ligue de l’enseignement font partie
du Comité scientifique de l’Observatoire des politiques locales
d’éducation et de la réussite éducative (dit POLOC). Dispositif
mis en œuvre par l’Ifé (Institut français de l’éducation) et l’UMR
-CNRS Triangle, il se veut un centre de ressources, d’échanges et
d’analyses sur les politiques et dispositifs publics territorialisés
œuvrant en faveur de l’égalité scolaire et éducative. Il s’attache
à constituer un dispositif original contribuant au développement de l’intelligence collective en ce domaine, et notamment à
la mise en débat des problématiques professionnelles et scientifiques. À ce titre, il organise des journées de formation auxquelles les Ceméa sont associés pour les choix d’intervenant.e.s,
pour l’animation et pour la contribution aux compte-rendu,
comme cela fut le cas le 10 juin 2015, sur les « Projets éducatifs
de territoires (PEdT) : état des lieux et perspectives » qui a réuni
plus de 100 participant.e.s.
De plus, dans le cadre de ce partenariat et d’ID2, le secteur école
accompagne une doctorante en contrat CIFRE (Conventions Industrielles de Formation par la Recherche) dont la thématique
de recherche porte sur les « dynamiques de l’éducation populaire
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
23
24
ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE
dans la reconfiguration des politiques éducatives locales ». L’occasion de comprendre comment les nouvelles
modalités de « gouvernance », les instruments de décision participent (ou non) d’une redéfinition des frontières éducatives. Ces processus de « territorialisation » posent la question des potentialités démocratiques (et
lesquelles) de cette transversalité et du partenariat dans la conduite des actions éducatives et dans l’interprétation des problèmes. Une recherche qui alimentera, à n’en pas douter, les réflexions sur les implications des
Ceméa dans les politiques éducatives locales.
s!VECLA&%30)
Même s’il n’est pas formalisé par une convention, le partenariat entre les Ceméa et la FESPI
relève de la « normalité ». En effet, les objectifs de cette fédération d’établissements innovants
du second degré rejoignent largement ceux du secteur École et des Ceméa en général : agir pour
la réussite éducative de tous et toutes, par le biais de l’éducation active.
Entre l’intervention de Philippe Goémé au regroupement école 2012 à Reims, l’organisation
du regroupement École au sein du LPII en octobre 2014, l’animation d’un atelier théâtre forum par les Ceméa
Aquitaine lors du séminaire Fespi en 2015 et la participation du secteur École des Ceméa lors d’une table ronde
au séminaire FESPI de Février 2016, les rencontres sont nombreuses et irriguent l’ensemble du réseau. Des
habitudes de travail et des sollicitations mutuelles sont nées. Et, elles vont encore se multiplier...
s!VECL!.,#)
Le partenariat des Ceméa au sein de l’ANLCI (Agence nationale de lutte contre l’illettrisme)
aux côtés de plus de 60 autres membres se poursuit. Membre du comité consultatif, les Ceméa
sont amenés aujourd’hui à réfléchir particulièrement sur l’invasion des outils numériques dans
le quotidien des personnes en situation d’illettrisme et donc penser leur inclusion.
FESTIVAL DU FILM D’ÉDUCATION
À la Réunion, une mobilisation vers l’école
Les Échos se sont délocalisés sur deux nouveaux territoires Le Port et La Possession, qui ont accueilli
cette 4ème édition. Une nouvelle configuration, de nouveaux espaces…
La mobilisation du public scolaire a été un temps fort durant le festival. Une journée « dédiée » au
niveau des projections. Une première expérience auprès du public périscolaire a été également une
nouveauté. L’accueil du collège Texeira da Motta a été également un espace où nombre de collégiens
et d’élèves ont pu bénéficier des différentes projections. Les Échos du festival du film d’éducation sont
devenus également un moment de rendez-vous particulier pour des collégiens en décrochage scolaire
de l’atelier relais de St Paul.
L’implication des stagiaires BPJEPS culture au collège à La Possession, et sur le temps périscolaire du Port a permis
à chacun de se confronter directement au public. À la fois acteurs, à la fois spectateurs, le festival offre un terrain
d’expérimentation, de réflexions sur les thématiques de l’éducation, de l’environnement, de l’insertion.
La présence des parents malgré une mobilisation pas encore suffisante, a été un temps fort pour les groupes qui ont
pu participer. Les parents de l’école des parents de Montgaillard ont pu à la fois découvrir les différents sites de projection : le cinéma Le Casino, le Kabardock, les films documentaires et également la ville du Port pour certains. Cette
proposition de films documentaires a suscité des échanges, des interrogations, d’autres regards.
D’’une durée de 4 jours (7 au 11 avril), les Échos ont rassemblé près de 3 500 entrées cumulées, correspondant à 30
films dans la programmation et 39 projections sur différents sites, ainsi que 5 « kozpoudi ».
Le projet de la 5ème édition en 2016 s’est inscrit dans cette dynamique et a connu
un gros succès. Dans la suite des Echos du festival, sont mis en place les Résonances pour prendre le temps de regarder un film ensemble et s’autoriser à donner
son point de vue, son avis, son ressenti. Une action menée avec des militants dans
les différents quartiers de l’île, avec le CLEA (Contrat Local d’éducation artistique)
de La Possession, le Centre pénitentiaire du Port, le CLE (Centre de Lecture) à
l’Entre Deux et dans le cadre de Lutte contre l’illettrisme au Petit Boucanier. Ce
projet a concerné en 2015, 438 participants.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE
Socialisations juvéniles
des espaces juvéniles en interactions
COLLOQUE
19 et 20 octobre 2015
Le colloque Socialisations juvéniles, un partenariat riche
avec l’Université de Cergy Pontoise et l’Injep
Lundi 19 octobre 2015
9h00 - Accueil
10h00-10h30 – Ouverture du colloque
Valérie Becquet, EMA, ESPE de Versailles / Université de Cergy-Pontoise
Régis Cortesero, INJEP
Anne Sabatini, Ceméa
10h30-12h30 – Table-ronde : Penser les interactions entre les espaces éducatifs
Stéphane Bonnery, Escol, Université de Paris 8
Daniel Frandji, Triangle Institut Français de l’Education
Chantal Tièche-Christinat, Laboratoire Accrochage scolaire et alliances éducatives, Hepl (Lausanne)
Discutant : François Chobeaux, chercheur, Ceméa
Après le séminaire « Socialisations juvéniles : des espaces éducatifs en interactions ? » programmé entre octobre 2014 et juin
2015 pour lequel les Ceméa étaient associés, a suivi le colloque « Socialisations juvéniles : des espaces éducatifs en interactions » les lundi 19 et mardi 20 octobre 2015. En co-organisant ces deux évènements avec l’Université de Cergy Pontoise et
l’Injep, les Ceméa ont poursuivi leur travail de réflexion sur la construction des compétences en croisant leur regard avec celui
des chercheurs sur les différents espaces de socialisation des jeunes.
Cette question invite à un croisement de regard, de conceptions éducatives et de réalités d’action dans les espaces éducatifs,
elle a situé l’engagement et la participation active des Ceméa dans ces travaux avec l’université de Cergy et l’Injep.
Ainsi, le colloque a été construit en permettant d’entrecroiser la recherche universitaire et les récits d’expérience portés en
grande partie par des militant.e.s Ceméa.
12h30 - 14h00 - Déjeuner
14h00 - 16h00 - Ateliers
Atelier 1 - Des espaces éducatifs en tension
Pinsolle Julie, LACES, Université de Bordeaux : Peut-on apprendre à se mettre en règle ? Approche anthropo-didactique des relations entre compétences scolaires et éducation familiale
Pontanier Emilie, LISST-CAS, Université Toulouse Jean Jaurès : Le contournement des normes culturelles et
cultuelles en Tunisie ou le choix d’une socialisation laïque
Hidder Mohamed, Université de Tunis : Représentations sociales de la « famille » chez les étudiants tunisiens
Nyambek Kanga-Mebenga Francine, Université Lille 3 Charles-de-Gaulle : L’appartenance commune a
l’épreuve de versions concurrentes des héritages communs: regards croisés de collégiens minoritaires et
majoritaires
Guigue Thibaut, Triangle, IEP de Lyon : Le football de haut niveau chez les jeunes : entre compétition,
formation et éducation
Atelier 2 - Pluralité des espaces et réforme des politiques éducatives
Oria Nathalie, CURAPP, Université d’Amiens, ESPE de Versailles : Une tentative de rapprochement des
modes de socialisation familiale et scolaire ? L’exemple des temps d’activités périscolaires
Rancon Sidonie, Triangle, ENS Lyon : Quelles (re)définitions des enjeux éducatifs dans la mise en place des
PEDT ?
Thémines Jean-François, ESO, ESPE de l’Académie de Caen, Université de Caen Normandie et Le Guern
Anne-Laure, CERSE, , ESPE de l’Académie de Caen, Université de Caen Normandie, Frontières, lieux et territoires : les espaces éducatifs des rythmes scolaires,
Pelhate Julie, Equipe de sociologie de l’éducation, Université de Genève, Le traitement de l’échec scolaire
dans la dynamique d’interactions professionnelles. Le cas de l’enseignement prioritaire genevois
Onze expériences portées par les Ceméa
s0OURLESEXPÏRIENCESENRAPPORTËLÏCOLEDESCLUBSDETHÏÉTREDANSLESLYCÏESET#&!D)LEDE&RANCE(Ceméa Ile-de-France).
s0OURLESEXPÏRIENCESAUTOURDELAMOBILITÏ)NTERCULTURALITÏETMOBILITÏEN"0*%03(Ceméa Aquitaine) ; projet d’échanges de
volontaires entre la Bourgogne, l’Afrique du sud et le Chili (Ceméa Bourgogne) ; les séjours internationaux, à la rencontre
de l’altérité (Ceméa Franche-Comté).
s0OURLESEXPÏRIENCESAUTOURDESNORMESi0LEINLESYEUXwUNSÏJOURCULTURELPOURDESJEUNESDELA0**(Ceméa Auvergne) ;
le stage de réparation pénale, levier pour un partenariat de prévention (Ceméa Ile-de-France) ; « Formation Qualification
Emploi », un dispositif pour des jeunes décrocheurs (Ceméa Picardie).
s0OURLESEXPÏRIENCESAUTOURDELAPARENTALITÏFORMERACCOMPAGNERLESPARENTSUNENJEUDECITOYENNETÏETDERÏUSSITEPOUR
les enfants (Ceméa Réunion) ; « Parents vacances », un projet d’accompagnement des familles (Ceméa Languedoc-Roussillon).
s0OURLESEXPÏRIENCESAUTOURDESCULTURESJUVÏNILESAMÏLIORERLECLIMATSCOLAIREMÏDIATIONPARLESPAIRSAUCOLLÒGE(Ceméa
Rhône Alpes) ; BAFA, une expérience de gestion libre en stage (Ceméa Pays-de-la-Loire).
Ce colloque qui a réuni plus de 100 participant.e.s notamment une majorité d’étudiant .e.s, a donné lieu à plusieurs productions : un entretien croisé entre les 3 organisateurs réalisé par l’Injep et plusieurs textes pour un dossier paru dans la revue
« Vers l’Education NouvelleN INTITULÏiSOCIALISATIONSADOLESCENTESw
ACTIVITÉS PÉRI-SCOLAIRES
Des malles pédagogiques
Dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires, la ville de la Richardais (Ile et Vilaine)
a souhaité s’interroger sur la place des enfants sur les temps des activités périscolaires.
S’appuyant sur des méthodes issues de l’Éducation nouvelle, le service enfance-jeunesse, a
ambitionné que puisse être mis en avant le rôle éducatif des espaces autonomes. S’inscrivant
totalement dans la démarche et les objectifs initiés par la ville de la Richardais, les Ceméa
et les Francas, ont répondu conjointement à l’appel lancé par la collectivité et ont entamé
la réflexion sur l’élaboration de premières malles autour de thématiques, soit développées
par les acteurs dans le projet éducatif de territoire, soit en explorant le champ plus vaste
des possibles. Les malles, conçues et construites par la force militante des deux mouvements
ont été l’occasion de mobiliser la richesse, les compétences et le savoir-faire des animateurs
des deux réseaux. Réfléchir aux besoins, permettre une autonomie adaptée aux situations et
aux capacités des enfants, donner accès à une citoyenneté et à une responsabilité effective,
changer le regard de l’adulte sur l’enfant, modifier une posture professionnelle qui favorise
cette autonomie, ont été les éléments sur lesquels les Ceméa et les Francas se sont appuyés.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
25
26
ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE
■ Former l’ensemble des acteurs et actrices éducatifs,
un horizon à atteindre
Après trois années de mise en œuvre progressive des Écoles
supérieures des Professions de l’Education (ESPE), force est de
constater que la traduction du E final de cet acronyme reste
scolaro-centrée ! Si l’on en juge par les contenus de formation,
l’éducation reste l’apanage des professions d’enseignant.e.s ou
de CPE (conseillers principaux d’éducation). Si l’on croise en
plus avec les contenus disciplinaires, les objectifs d’ouverture
sur l’environnement de l’école restent très insuffisants. Il y a des
explications compréhensibles à cette réalité comme notamment
la question des moyens humains. Il y a aussi parfois des raisons plus idéologiques de ceux et celles qui voient d’un œil réticent l’arrivée de l’Éducation populaire au sein des ESPE. Dans ce
contexte, les Ceméa doivent continuer à se mobiliser, en régions,
en rencontrant les responsables formation, en siégeant au sein
des différents conseils (COSP ou CE) et nationalement, au sein du
groupe créé au sein du CAPE spécifiquement sur ses questions,
au sein du comité de suivi de la mise en place des ESPE.
Les Ceméa ont en tête les paroles du Recteur de l’Académie de
'RENOBLEDANSSONDISCOURSÌLAlNDUCONGRÒSENAOßTi3I
vous ne rentrez pas par la grande
porte, faites-le par la petite ! »
La formation continue représente
aussi une cause de préoccupation
forte, car les moyens qui lui sont
alloués sont très insuffisants par rapport aux besoins. Enfin,
contrairement à ce que l’on pouvait prévoir, la multiplication des
Pedt n’a pas été synonyme de multiplication de sollicitations.
Parmi les demandes les plus récurrentes, ce sont les formations
sur les questions du « vivre ensemble » qui sont le plus plébiscitées, notamment autour du climat scolaire.
Ainsi en 2015, plus de 8600 personnes ont participé à une actions
de formation dans l’une des Associations territoriales suivantes :
Alsace, Aquitaine, Ile-de-France, Auvergne, Basse-Normandie, Bourgogne, Bretagne, Centre, Champagne-Ardenne,
Franche-Comté, Guadeloupe, Guyane, Haute-Normandie, Languedoc-Roussillon, Limousin, Lorraine, Martinique, Mayotte,
Nord-Pas de Calais, PACA, Pays-de-la-Loire, Picardie, PoitouCharentes, Rhône-Alpes, La Réunion.
JOURNÉE DE RÉFLEXION
La 5ème édition des Rendez-vous de l’éducation en Guadeloupe
Le concept « Les rendez-vous de l’éducation » consiste en une journée de réflexion, organisée annuellement, qui invite
l’ensemble des acteurs de l’éducation à se rencontrer autour d’une thématique éducative. Ce 5ème Rendez-vous de l’éducation visait à aborder la question des apprentissages en envisageant de concert les facteurs pédagogiques et contextuels,
la complémentarité des acteurs, des espaces et des temps de l’apprentissage et la prise en compte de l’individu sujet à
la transmission et l’acquisition des savoirs (comment naît et s’entretient l’appétence pour les apprentissages ? Sur les
chemins de l’apprentissage : quels processus et quels freins ?).
Les objectifs de l’action sont multiples
- Créer un cadre de collaboration favorisant la rencontre et l’échange des acteurs d’éducation d’horizons divers.
- Apporter une expertise et accompagner les transformations sociales à travers la réflexion et leur mise en œuvre sur les
territoires.
- Approfondir une question d’éducation en posant ses problématiques, en dégagent des méthodes et en définissant des
perspectives.
- Penser l’éducation, la scolarité et leurs différents temps, espaces et acteurs à la lumière de l’éducation, globale et de
l’innovation.
Pour répondre à ces objectifs, la journée d’étude a été organisée selon différents temps forts
- La conférence « Comment naît et s’entretient l’appétence pour les apprentissages ? Sur les chemins de l’apprentissage :
quels processus et quels freins ? » animée par Philippe GOEME, professeur de sciences économiques et sociales de formation, membre du bureau de la FESP (Fédération des Etablissements Scolaires Publics Innovants).
- Des travaux en 4 ateliers : Le désir d’apprendre : besoins et freins. Quelles pratiques ? Où se situent les contraintes ?
Apprendre ou se former seul, apprendre ou se former à plusieurs : quelle compréhension pour quelle socialisation ? École
et temps périscolaire : donner sens aux apprentissages par l’activité ? La posture de l’éducateur : principal acteur des
apprentissages ?
Restitution des travaux en ateliers et synthèse des travaux.
150 personnes ont participé à cette journée.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE
Agir et parler
Apprendre et agir sont en interférence. On apprend en agissant, on agit pour apprendre. L’obéissance aux consignes données par l’adulte, si difficiles à bien formuler, est pour les enfants et encore plus pour les jeunes enfants, hasardeuse, parfois
impossible. C’est en agissant avec les autres enfants et avec l’éducateur qui lui aussi
marche, court, danse, chante, dessine, écrit et parle que l’enfant développe ses aptitudes et se construit. Ces activités pensées et organisées par l’éducateur n’ont pas à
être opposées à la puissance de langage et de la parole trop exclusivement privilégiés
aujourd’hui. Ce n’est pas agir ou parler ! C’est agir et parler.
Francine Best, Présidente d’honneur des Ceméa
Vers l’Éducation Nouvelle N°558 – Avril 2015
PROJET ÉDUCATIF GLOBAL
Accompagnement de la ville d’Illkirch Graffenstaden
Cette action vient en soutien aux élu.e.s de la ville pour la mise en place de leur PEG (Projet éducatif global) à partir d’un
diagnostic. La méthode s’est voulue participative, active et mobilisatrice. Quatre étapes ont été réalisées :
- Groupes de travail sur la question des préoccupations éducatives des acteurs et actrices de l’éducation. Huit groupes ont
ainsi été constitués : un groupe de parents, un groupe d’enseignant.e.s, un groupe d’animateurs et d’animatrices municipaux, un groupe de professionnel.le.s de la petite enfance, un groupe de professionnel.le.s administratifs, un groupe
composé du Conseil municipal, un groupe de responsables associatifs et un groupe d’enfants (CM2 et 6ème). Cette étape a
abouti à une convergence de 5 préoccupations majeures. 150 personnes se sont mobilisées sur ces groupes.
- Une matinée de travail multi acteurs et actrices sur la mise en place d’un programme d’action pour le Projet Éducatif
Global. Elle a rassemblé une cinquantaine de personnes.
- La rédaction d’un document rendant compte du travail participatif (préoccupations – axes convergents – propositions
d’actions) et recensant certains éléments objectifs (statistiques, démographie / cartographie, équipements, ressources).
- Une restitution publique en soirée à l’Illiade, sous forme de spectacle mêlant synthèse du diagnostic et contes. Une habitante, trois enfants illkirchois et le conteur Innocent Yapi se sont investis dans ce spectacle.
Le comité de suivi composé des Ceméa, des Francas, d’élu.e.s de la ville et de responsables de service a eu pour mission : de
valider les éléments de méthode de diagnostic avancés par les Ceméa, d’analyser les contributions apportées par les groupes
de travail, d’organiser la mise en place du PEG (objets de travail, plan d’action, moyens humains).
Nouvelle Calédonie, imaginons un système éducatif qui élève ses
enfants et ses jeunes au rang de la raison
Dans toutes les écoles de notre Pays mais aussi de France « Apprendre à se nourrir et à partager devrait être
enseigné ». Imaginons un système éducatif qui s’inspire de ce qui reste des bouts de culture de la civilisation
kanak qui nous rappelle notre rapport à la terre, notre appartenance à celle-ci car elle nous rappelle que la
cultiver c’est aussi cultiver son esprit, son cœur et son corps. Imaginons des champs d’ignames, des potagers
aménagés entretenus avec le personnel pédagogique, technique, les parents, les enfants et les jeunes, autour
ou dans les écoles. Le vivre ensemble est pratiqué et la responsabilité collective se traduirait par la récolte, le
fruit de la sueur de chacun que nous allons partager avec l’ensemble de la communauté éducative. Le rapport
à la terre devient capital car l’individualisme nous touche de plein fouet. Une école qui ressemble à la maison.
Dans vingt ans, c’est une génération qui pratiquera l’autosuffisance. Dans vingt ans, c’est une génération qui prendra soin de la
terre, qui aura conscience de s’asseoir sur des richesses inestimables. Dans toutes les écoles de notre Pays mais aussi de France,
« apprendre à s’évaluer et s’auto-évaluer devrait être enseigné ». Imaginons un système éducatif à l’image de ce que l’on développe en centre de vacances et de loisirs. Les temps de paroles, les menées de réunion, la parole de l’enfant, les expérimentations...
Jean-Philippe Tjibaou
président des Ceméa Pwärä wäro
Association territoriale de Nouvelle Calédonie
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
27
28
ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE
PRIS SUR LE VIF
Rythmes de l’enfant et activités périscolaires
Dans le cadre d’une convention avec la ville de Dijon, une formation de trois jours a été proposée à un groupe d’animateurs.trices et de directeurs.trices en charge des TAP, du périscolaire et
de l’extrascolaire. La thématique étant la prise en compte des rythmes de l’enfant, les Ceméa
de Bourgogne ont fait le choix d’inviter l’Éducation nationale à participer à cette formation,
sous la forme d’un échange-débat de 2 heures avec le groupe. M. Sartori, Conseiller pédagogique départemental, a repris le contexte de la réforme, ses réussites et les difficultés dans sa
mise en œuvre. Les animateurs.trices ont beaucoup apprécié pouvoir donner leur avis sur cette
réforme qu’ils avaient dû digérer dans leur organisation professionnelle. Chacun a constaté
que l’enjeu principal étant le bien-être des enfants, et qu’il appartenait à tous d’y participer à
son niveau. Ces moments de formation contribuent à construire une co-éducation sur le terrain, une des ambitions de la réforme de l’école de la République. Les Ceméa de Bourgogne
bénéficient, pour mener ce type de projet, d’un réseau de partenaires varié dont la mise en
dynamique permet la construction d’une éducation globale.
De l’accompagnement au suivi de la mise en œuvre
d’un projet éducatif de territoire en PACA
Plusieurs villes des Bouches du Rhône (Miramas, Sénas, Eguilles et Mallemort), avec laquelle les Ceméa Provence- Alpes-Côte d’Azur travaillent depuis longtemps, ont demandé un accompagnement global de la mise
en œuvre des NAP (Nouvelles Activités Périscolaires) et de leur Projet Éducatif de Territoire (PEdT). Cela s’est
traduit par la formation des coordonnateurs des NAP ainsi que par des visites d’évaluation-conseil dans les
écoles et un accompagnement tout au long de l’année.
Les points travaillés comprenaient de l’aide à l’évaluation, à la direction, à la concertation, la construction
d’outils, de la dynamique de groupe, du travail sur le lien entre acteurs éducatifs. Le dispositif est élaboré en
collaboration étroite avec les responsables locaux.
Il a pour atout de permettre de créer des liens très forts avec une municipalité et de développer du réseau et
des compétences en accompagnement des politiques territoriales. Cette action s’inscrit dans une démarche de
formation/action en contact étroit avec la réalité. Elle procède de l’utopie concrète de la transformation de la
personne et des institutions par la formation. Elle permet de mettre en place de l’évaluation formative et un
travail sur le sens de l’activité.
PROJETS ÉDUCATIFS LOCAUX
Territoires, école et formation continue en Basse-Normandie
Les Ceméa développent un travail d’accompagnement des acteurs et des territoires sur l’ensemble de la Basse-Normandie. Les Ceméa assurent la coordination départementale des PEL/
PESL dans la Manche, soutiennent la création et la mise en œuvre des PEL (projets éducatifs
locaux) dans l’Orne, agissent au sein d’un collectif au service d’une démarche qualité des ACM
(accueils collectifs de mineurs) et dans une perspective d’impulser la mise en place de PEL dans
le département du Calvados.
Les Ceméa amplifient peu à peu leurs actions dans et autour de l’école. Est développée l’ingénierie de formations courtes afin de répondre aux attentes de formation continue des acteurs
en lien avec leurs réalités territoriales. Ces différentes expériences éducatives permettent de
développer un véritable maillage territorial au service des acteurs et des territoires.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE
■ Agir auprès des publics dans et autour de l’école
Ces actions concernent 6 grands enjeux de société : l’éducation critique aux médias, l’engagement citoyen et les
valeurs de la République ; les parcours artistiques et culturels ; la mobilité pour construire apprentissages et solidarités ; l’ambition de la réussite éducative pour tous et toutes ; les questions de mixité et de genre ; l’éducatif, un impératif du développement durable. Au total plus de 37 000 jeunes ont bénéficié d’une action en lien avec
ces enjeux dispensées par la majorité des Associations territoriales : Alsace, Aquitaine, Auvergne, Basse-Normandie,
Bourgogne, Bretagne, Centre, Champagne-Ardenne, Franche Comté, Guadeloupe, Guyane, Haute Normandie, Ile
de France, Languedoc Roussillon, La Réunion, Limousin, Lorraine, Martinique, Mayotte, Nord Pas De Calais, Paca,
Pays de La Loire, Picardie, Poitou-Charentes, Rhône-Alpes.
■ L’éducation critique aux médias, l’engagement citoyen et les valeurs de la République continuent à être sources de mobilisation au sein des établissements scolaire mais aussi sur des temps périscolaires. Actions
nécessaires aussi pour faire vivre la laïcité et la liberté de conscience, elles ont touché plus de 11 000 enfants, jeunes
en 2015 (voir également le chapitre p. 53).
LAÏCITÉ À L’ÉCOLE
Formation de lycéens dans les Deux Sèvres
Ce projet s’intitulait « moi et les autres, vivre la laïcité à l’école aujourd’hui ». Il s’est déroulé le 8 décembre
2015 à Pompaire et à la salle des Loges de Parthenay en présence de 265 écoliers et 22 lycéens. Il est né après
les événements de janvier 2015 et dans le cadre de la mobilisation de l’école pour les valeurs de la République.
Ce projet s’appuie sur le Patronage Laïque de Parthenay qui a proposé aux établissements publics de la ville
une journée d’actions concrètes sur ce thème. L’objectif initial de cette journée était de créer une rencontre
intergénérationnelle entre des élèves de cycle 3 et des lycéens.
Les Ceméa de Poitou Charentes ont été sollicités pour préparer les lycéens à animer des ateliers auprès
d’écoliers. Ils sont intervenus huit fois auprès des élus au Conseil de Vie Lycéenne. Il a fallu élaborer une base
commune autour de la notion de laïcité, apporter des supports d’ateliers adaptés aux élèves de 8-10 ans, puis
accompagner les lycéens à la préparation de ces ateliers.
La réussite de ce projet et le bilan positif qu’il en ressort, amènent les Ceméa à réitérer l’expérience l’année
prochaine, autour de la lutte contre le harcèlement à partir de jeux dramatiques.
■ Les parcours artistiques et culturels inscrits dans l’esprit de la Refondation de l’école trouvent une
déclinaison possible dans les nombreuses actions proposées par les Ceméa notamment toutes celles qui relèvent de
l’accompagnement de jeunes spectateur.rice.s dans des festivals (voir également le chapitre p. 45).
En 2015, ce sont 12 000 enfants, jeunes qui ont bénéficié d’une action qui soutient ou permet de développer les
parcours artistiques et culturels.
Les Échos du Festival européen du film
d’éducation en Aquitaine
Les Échos du Festival européen du film d’éducation en Aquitaine se déclinent
encore cette année en 2015, en deux éditions : une semaine en mars en Aquitaine Nord, une semaine en novembre en Aquitaine Sud.
- En Aquitaine Nord, le partenariat avec la Mairie de Lormont permet aux Ceméa d’Aquitaine d’installer durablement cet événement dans le temps, et ce au
Pôle Culturel et Sportif du Bois Fleuri.
/NTÏTÏACCUEILLISSURCETTEÏDITIONDESADOLESCENTESDEL%0)$%#3!0RADO02)#ONDORCETJEUNESDESENFANTS
des écoles primaires (80 enfants), des professionnel.le.s animation/social/médical (20 personnes), des collégiens.ne.s
(50 jeunes), des professionnel.le.s de la Petite Enfance (35 personnes), et lors d’une intervention à l’ESPE, des futur.e.s
enseignant.e.s et CPE (20 personnes), et ce sur différentes séances et programmations adaptées à chaque public.
- En Aquitaine Sud, les Ceméa sont intervenus avec le soutien de la Mairie de Mouguerre lors de deux séances : la
première à destination des pré-ado/ado des structures du territoire (22 jeunes), la deuxième destinée à un public
mixte parents-enfants faisant suite à un travail préparatoire avec les enfants qui ont choisis le film qu’ils souhaitaient
partager avec leur famille (40 personnes). Les Ceméa ont pu également sur cette édition entamer un nouveau partenariat avec la Médiathèque de Biarritz où a été programmée une séance à destination du public habituel de la
médiathèque (30 personnes).
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
29
30
ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE
■ La mobilité pour construire apprentissages et solidarités
Former des jeunes à la mobilité, c’est leur donner l’occasion de mieux
connaître l’autre mais aussi de mieux se connaître soi-même. Forts de
leurs expériences dans le cadre du dispositif Comenius mobilité individuelle aujourd’hui terminé, les Ceméa continuent à intervenir dans des
actions de mobilité et notamment à accompagner les jeunes au départ
à l’étranger. Des rencontres institutionnelles avec les Dareic, référent.e.s
académiques des politiques éducatives à l’étranger, permettent de faire
émerger de nouvelles perspectives notamment en ESPE.
■ L’ambition de la réussite éducative pour tous et toutes
La lutte contre l’inégalité des chances et toutes les formes de décrochage est un axe fort du projet des Ceméa. Que ce soit sous forme de
colloques, de coordination ou d’animation d’écoles de le 2ème chance,
d’école de quartiers pour élèves ayant abandonné le chemin de l’école, de
dispositifs d’insertion en lien avec l’école, de dispositifs relais ou dans
l’accompagnement à la scolarité, les interventions visent à réduire non
seulement les échecs ou les sentiments d’échec mais aussi contribuer
modestement à limiter les inégalités sociales dont nous savons combien
elles sont liées aux inégalités scolaires...
■ Les questions de mixité et de genre
Parmi les grands enjeux de la société, l’égalité entre femmes et hommes,
filles et garçons, en reste un fondamental. Liée également à la laïcité et
au vivre ensemble, elle passe par l’éducation et un travail sur ses propres
représentations. 5 100 jeunes ont été concernés par une action autour
de ces questions.
Un dispositif expérimental « école de Quartier »
en Guadeloupe
Dispositif pluriannuel de remobilisation éducative (2014-2017), le projet « École de quartier » est une structure de petite
taille d’accueil et de remobilisation des décrocheurs scolaires, de jeunes totalement déscolarisés et sans diplôme, en
difficulté sociale, sous-main de justice ou non. Les activités éducatives et les apprentissages organisés y sont envisagés
comme des leviers de remobilisation éducative et socio culturelle, de prévention du basculement vers la délinquance
et de lutte contre la récidive ; elles ont pour finalité l’insertion sociale et professionnelle des jeunes. Le fonctionnement
de l’école de quartier repose sur une équipe éducative volontaire et cohérente au service du projet pédagogique et sur
une démarche d’éducation globale.
Objectifs de l’action
La finalité de ce projet est de contribuer au traitement du décrochage scolaire et du processus de déscolarisation et à
constituer une dynamique de « parcours » ou de prise en charge global situant l’ensemble des partenaires institutionnels et opérationnels, à différents moments et niveaux de la prise en charge, en faveur d’un repérage, un tutorat et un
suivi, et une orientation renforcée et optimale des jeunes.
,ESPUBLICSCONCERNÏSSONTLESJEUNESDEËANSDÏCROCHEURSSCOLAIRESDÏMOBILISÏSETVOLONTAIRESËUNEREMOBILISAtion, et les acteurs éducatifs (animateurs du dispositif, acteurs directs de l’expérimentation). Au total, 25 jeunes ont été
accueillis de décembre 2014 à juin et 30 jeunes de septembre 2015 à juin 2015.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE
Activités « dans et autour de l’école »
en Polynésie
s,EDISPOSITIFi/BJECTIF2ÏUSSITE3COLAIREw
Pour la 3ème année, les Ceméa de Polynésie participent à ce dispositif ORS mis en place par le
Ministère de l’Éducation. L’an passé les Ceméa avaient travaillé avec deux écoles : celles de PlNAI
et de VAL FAUTAUA, cette année 2015, une école supplémentaire, celle de AMATAHIAPO, est
entrée dans le projet.
Au total, 15 classes soit 358 enfants ont bénéficié du dispositif du Cours préparatoire au Cours Moyen 2ème année. 22 ateliers
différents ont été proposés, encadrés par une vingtaine d’animateurs et 8 intervenants extérieurs. La fréquence est de 3 heures par
semaine, sur des créneaux horaires différents, sur le temps scolaire. Le taux d’assiduité des enfants est autour de 97%. L’équipe
d’intervenants a le souci d’offrir un large panel d’activités culturelles, artistiques, scientifiques et sportives aux élèves ainsi que de
contribuer avec l’équipe enseignante à l’ouverture de l’école aux parents.
s,EDISPOSITIFi!CCOMPAGNEMENTËLASCOLARITÏw
$EUXPÏRIODESONTVUSAMISEENPLACEDEJANVIERËMAIETDOCTOBREËDÏCEMBREENFANTSENONTBÏNÏlCIÏAVECUNEBONNE
assiduité (83%). La finalité est de permettre à l’enfant d’être acteur de ses apprentissages en le conduisant vers une autonomie dans
son travail personnel, un épanouissement dans son développement, une implication des parents dans le suivi éducatif de leur enfant.
Pour ceci, le dispositif est articulé autour du métier de l’élève qui se compose de trois grands critères : les savoirs, le savoir-être et le
savoir-faire.
Trois temps d’interventions s’inscrivent dans une séance de 75 minutes :
- L’accueil des élèves (temps d’échanges, goûter, afin de connaître leur humeur et leur état d’esprit). Prise de contact.
- Le suivi personnalisé des élèves dont ils ont la responsabilité : aide aux leçons, apprentissage d’une méthodologie, pour l’organisation
de leur travail personnel.
- Des activités ludo-éducatives favorisant l’épanouissement de l’élève.
s,EDISPOSITIFi0ROJETPERSONNALISÏDERÏUSSITEÏDUCATIVEw
,E0ROJETPERSONNALISÏDERÏUSSITEÏDUCATIVECONSISTEËMETTREENPLACEDESATELIERSDESTINÏSËENFANTSIDENTIlÏSPARLÏQUIPEÏDUcative en situation de difficulté scolaire. Une trentaine d’enfants (du CP au CM2) sont présents et assidus à ces séances hors temps
scolaire.
L’équipe d’intervenants a proposé 3 ateliers qui ont permis à l’enfant de se réconcilier avec l’école : autour de la lecture et l’expression
(animation autour du livre, jeux, saynètes, découverte de contes et légendes...) ; des jeux d’Échecs ; de la culture artistique (fabrication
d’objets traditionnels, initiation et approfondissement à la danse traditionnelle...).
s,E0ROGRAMMEDES,OISIRS²DUCATIFSEN)NTERNAT
Pour la neuvième année consécutive, l’Association des Ceméa de Polynésie a organisé des séjours de vacances dans le cadre de ce programme du Ministère de l’Éducation. Il permet aux jeunes internes, au cours des trois périodes de courtes vacances de bénéficier de
vacances éducatives et dépaysantes. Sept centres ont profité à 311 jeunes, encadrés par environ 80 adultes (équipes d’animation, de
direction et de service) La recherche de sites variés est une constante pour toujours dépayser les enfants. La particularité de MANIHI est
DÐTREUN'/$QUIACCUEILLELESCOLLÏGIENSDELAÒMEËLAÒME%NSUITEILSPARTENTSUR2ANGIROAPOURACHEVERLEURSCOLARITÏJUSQUEN
3ème. Aussi l’équipe des Ceméa a voulu en quelque sorte, les préparer pour leur futur PLEI à la réalité d’un camp en pleine nature.
ÉDUCATION À LA CITOYENNETÉ
Lutter contre les discriminations, à l’EREA à Besançon
Les Ceméa de Franche-Comté ont commencé à l’automne 2015, un projet de sept mois de lutte
contre les discriminations de sexe et discriminations racistes à l’EREA (Besançon). Historiquement
établissement de garçons, l’EREA (Etablissement régional de l’enseignement adapté) accueille depuis six ans, des filles en externat et en internat. Or, ce changement bouleverse des habitudes, des
acquis et confronte l’équipe éducative à des comportements et des réflexions sexistes et racistes
entre les élèves. Quelques enseignantes et enseignants de l’établissement ont souhaité engager un
travail sur ces sujets. Après plusieurs rencontres, les Ceméa ont construit un projet sur plusieurs
mois avec tous les élèves et les professeurs, sur les représentations, les stéréotypes, les préjugés
pour apprendre à les questionner et les dépasser. Le projet concerne les 80 élèves de l’établissement, il est encadré par les Ceméa et une équipe de professeurs référents. Il comporte les phases
suivantes, un lancement, des sensibilisations dans les classes, une mise en projet collectif, une
valorisation et une évaluation. Le projet a reçu le prix régional de la solidarité décerné par le Fond
MAIF pour l’Éducation. Cette expérience aura une place de choix dans le dialogue de partenariat
avec l’Éducation nationale en juin 2016.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
31
32
ACTIONS ET INNOVATIONS AVEC L’ÉCOLE
Pourquoi sortir de la classe ?
■ L’éducatif, un impératif du développement
durable
Les Ceméa soutiennent depuis toujours que les classes de
découverte sont un outil indispensable de découvertes de
l’environnement, de découvertes de l’autre autant que de
soi, du vivre ensemble, d’apprentissage et d’autonomisation. Les classes de découverte connaissent aujourd’hui de
nombreuses difficultés. Les Ceméa en collaboration avec la
fédération Nationale des Pep ont élaboré en décembre 2015
un protocole d’action pour initier un regroupement d’acteurs citoyens, associatifs, syndicaux, militants investis au
service de valeurs communes, telles que la solidarité et la
laïcité mais aussi d’ambitions communes visant la transformation sociale comme l’émancipation. Cet acte fondateur
est un protocole d’action qui engage chaque signataire à
s’investir, à promouvoir et à travailler au développement
de classes de découverte, comme espaces éducatifs indispensables dans le cadre des parcours scolaires, éducatifs et
citoyens des enfants et des jeunes, auprès des enseignants,
des associations (d’élus…), des collectivités, des parents…
Pour découvrir des activités humaines, des
métiers, des modes de vie et des ressources
naturelles.
Pour construire un patrimoine commun de
proximité qui se nourrit des recherches autant
que des productions et des créations réalisées
par les enfants dans tous les domaines.
Pour offrir à l’enfant des situations de confrontation avec ses représentations sur son environnement proche. Pour devenir explorateur de son milieu et être
capable d’observer, d’analyser, de comparer, de protéger… Il se
découvre chercheur aussi bien en géographie, qu’en histoire ou
en arts. Pour mobiliser ses savoirs, ses connaissances, ses savoir
faire et savoir être dans des situations non scolaires au service de
ses recherches et de ses découvertes du monde. Pour offrir à tous
les enfants, et particulièrement à ceux qui en sont le plus éloignés,
l’accès aux éléments de culture qu’ils n’auraient pas rencontrés et
que d’autres reçoivent dans le cadre familial ou associatif.
Formation citoyenne dans le cadre
de la COP 21
En 2015, les Ceméa Ile-de-France se sont engagés avec l’Association nationale
sur un projet de lycéen.e.s web journalistes durant la COP21.
Ce projet a proposé de construire un cadre de travail et d’accompagnement des
jeunes qui a inclu des objectifs de sensibilisation aux enjeux de l’environnement et
des bouleversements climatiques, d’expression citoyenne et de formation critique
aux médias et à l’information. Un groupe de lycéen.e.s a été invité à réaliser un
média en ligne consacré à la COP21, à l’agenda des solutions et à ses enjeux. Par
leur mission journalistique, les lycéen.e.s ont animé ce site qui avait pour objet
d’être à la fois un espace de publication de leurs reportages, un espace de partage
des travaux et d’expression d’autres lycéen.e.s de différentes régions du monde
et une base de ressources sur la thématique des changements climatiques et de
la sauvegarde de la planète.
Deux sessions d’intervention ont ainsi eu lieu au lycée du Bourget : au premier
semestre, en accompagnement des jeunes Web journalistes de la COP 21 lors
DELAJOURNÏEINTERNATIONALEDUCLIMATDU-AI%NSUITEDESEPTEMBREË
décembre 2015, une intervention de la chargée de mission école en collaboration
avec le CLEMI, pour finaliser la création et l’animation du média des lycéen.e.s, à
savoir un site web. Ce sont 44 jeunes qui ont été accompagnés lors de cette formation. Ce projet a reçu le soutien du Ministère de l’Écologie et le label COP21.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
Catherine Chabrun, enseignante
Vers l’Éducation Nouvelle N°559 – juillet 2015
e
ir
a
t
n
lo
o
v
t
n
e
m
e
g
a
g
L’animation, en
lle
e
n
n
io
s
s
e
f
o
r
p
n
io
t
c
a
et
ire
ducation
É
l’
e
d
rs
u
te
a
im
n
a
s
Former de
popula
Plus de 200 congressistes ont assisté à la conférence sur les temps libérés lors du congrès des Ceméa
à Grenoble. Conférence qui a confirmé ce que les Ceméa pensaient déjà quant à l’évolution des séjours
de vacances. Une place de plus en plus importante pour les sociétés privées et le secteur marchand,
une diminution de la fréquentation et du nombre de jours des séjours. Cela ne peut que renforcer la
pertinence du projet des Ceméa pour la promotion de vacances émancipatrices ; le droit aux vacances
et aux loisirs pour tous est toujours d’actualité.
En 2015 la question de la défense, de la valorisation des vacances et des loisirs reste donc difficile.
Dans une société où les seules préoccupations sont l’emploi et la sécurité, revendiquer des vacances
et des loisirs émancipateurs pour tous est inaudible pour beaucoup. Et pourtant cette question est
encore une fois centrale dans la lutte contre l’exclusion, contre les extrémismes et pour la mixité, le
vivre et faire ensemble.
Car la première des sécurités, ce sont les droits dont celui d’une éducation, formelle et informelle.
Comment parler de volontariat et d’engagement des jeunes dans les vacances et les loisirs, dans une
société où l’on ne parle plus que de sécurité, de travail et de précarité ?
C’est dans ce sens que les Ceméa ont poursuivi leur engagement dans le projet de la JPA en 2015.
Comme chaque année les Ceméa participent au bureau national, aux groupes de travail sur la charte
handicap, au groupe juridique… Les Ceméa se sont activement mobilisés dans l’organisation et
l’animation d’une journée d’étude sur la mixité dans les Accueils Collectifs de Mineurs. Ce travail se
poursuivra en 2016 par des journées décentralisées en régions.
La réforme des rythmes a continué à fortement impacter le secteur animation en 2015 avec la mise
en place et la généralisation des PEdT. Les Ceméa continuent de revendiquer une place pour le départ
(séjours, mini-camps, classes de découvertes) dans les PEdT, des temps de vacances et de loisirs non
liés à la seule réussite scolaire ou au périscolaire, mais articulés à la réussite éducative, dans un réel
lien famille, école, vacances, loisirs.
Enclenchée en 2014, le rapport de la Mission d’Évaluation des Politiques Publiques (MEPP) a préconisé une réforme de la politique de formation et de certification du ministère de la Ville, de la
Jeunesse et des Sports. Celle-ci a débuté en 2015 pour une mise en application en 2016. Ces travaux
ont permis aux Ceméa de porter quelques combats politiques et pédagogiques. Les mobilités des
stagiaires dans le cadre des formations européennes se développent. De plus en plus de stagiaires ont
accès à ce dispositif européen.
34
L’ANIMATION, ENGAGEMENT VOLONTAIRE ET ACTION PROFESSIONNELLE
■ L’animation volontaire, un engagement
citoyen pour de nombreux jeunes
En 2015, le combat des Ceméa pour la reconnaissance du volontariat dans l’animation n’a toujours pas abouti. On ne peut que regretter l’absence d’un choix
politique clair pour la reconnaissance du volontariat de l’animation à côté des
politiques d’engagement du type service civique. Absence de choix encore plus incompréhensible lorsqu’on sait que plus de 100 000 jeunes volontaires à l’animation
s’engagent chaque année dans l’encadrement des accueils collectifs de mineurs, ce
qui représente un nombre non négligeable au regard d’autres dispositifs !
Concernant le dispositif BAFA et BAFD de formation à l’animation volontaire, celuici porte en lui une ambition vers des jeunes, acteurs, contributeurs à la mise en
œuvre de vacances et de loisirs collectifs pour d’autres jeunes, plus jeunes. Les
Ceméa continuent de voir ce dispositif comme un véritable levier de transformation sociale par la formation d’une partie de la jeunesse à l’engagement dans une
formation citoyenne, solidaire et d’intérêt général.
Résolument, les Ceméa continuent de vouloir développer cette activité de formation et d’accompagnement des volontaires. Car cet engagement est politique,
éminemment émancipateur pour les personnes, et participe encore aujourd’hui
concrètement d’une politique ambitieuse pour la jeunesse tant au niveau national
qu’européen.
L’ANIMATION VOLONTAIRE EN CHIFFRES
Plus de 20300 animateurs et
directeurs formés à l’animation
volontaire
En 2015, les Ceméa ont accueillis 20 368 stagiaires dans les dispositifs de formation à l’animation volontaire BAFA/BAFD. Ces formations sont encadrées par les membres actifs des Ceméa, militants de
l’Éducation nouvelle, lors de sessions de formation en internat ou en
demi-pension.
Ces stages sont des lieux de mise en pratique de l’Éducation nouvelle qui permettent d’accompagner de nombreux jeunes adultes à
prendre des responsabilités dans l’encadrement d’enfants et de jeunes
dans les accueils collectifs de mineurs (ACM). Les sessions de formation se déroulent sur l’ensemble du territoire français de métropole et
d’outre-mer ainsi qu’en Europe pour les stages d’approfondissement
BAFA « séjours à l’étranger et rencontres interculturelles ».
Pour la formation des animateurs, les Ceméa ont accueilli 10 520
stagiaires en formation générale BAFA lors de 443 stages, ce qui
représente 81 093 journées stagiaires.
Les stages d’approfondissements BAFA ont quant à eux, accueilli
7 618 stagiaires lors de 482 stages pour un volume de 46 617 journées stagiaires.
La formation des directeurs au BAFD a quant à elle, accueilli 1 261
stagiaires en formation générale lors de 91 stages et 969 stagiaires en session de perfectionnement dans 74 stages. Cela correspond respectivement à 11 374 et 5 962 journées stagiaires.
SAP, le service d’aide
au placement des Ceméa
Le service d’aide au placement, outil qui permet d’accompagner les stagiaires dans la recherche de stages pratiques ou
de poste, permet de mettre en relation par le biais d’un site
internet dédié, les propositions de postes d’organisateurs et
les stagiaires. Il est un des moyens d’accompagnement mis à
disposition des stagiaires ayant suivi leur formation avec les
Ceméa. Il représente un des engagements qualité des Ceméa
dans la mise en œuvre des formations à l’animation volontaire. C’est aussi un outil opérationnel qui permet de mettre
en acte le critère d’accompagnement des stagiaires décliné
dans l’habilitation nationale des Ceméa à dispenser les formations BAFA/BAFD.
En 2015, le site SAP a accueilli 2 682 animateurs et directeurs stagiaires en recherche de stages pratiques, 141
organisateurs ont été agréés et ont déposés 391 offres
représentant 2 333 postes d’animateur ou de directeurs à
pourvoir.
tétière
ALSACE
BAFA 2016
BAFD 2016
Diriger un accueil collectif
de mineurs
Se former pour prendre en
charge des enfants et des jeunes
en accueils collectifs de mineurs
Se former à conduire
un projet pédagogique
Se former à prendre
des responsabilités
S’inscrire en ligne :
www.cemea-formation.com
ALSACE
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
S’inscrire en ligne :
www.cemea-formation.com
L’ANIMATION, ENGAGEMENT VOLONTAIRE ET ACTION PROFESSIONNELLE
LES CEMÉA, ORGANISATEURS
Les accueils collectifs de mineurs en Polynésie
En 2015, cinq centres de vacances ont été organisés par les Ceméa de Polynésie touchant 494 enfants et
adolescents encadrés par des équipes qualifiées et motivées, deux camps d’adolescents et trois centres de
loisirs sans hébergement.
Deux CLSH ont été organisés dans la commune de FAAA dans lesquels plus de 300 enfants (dont 200 issus
des quartiers classés prioritaires) ont ainsi pu vivre des vacances éducatives différentes de leur quotidien. Le
partenariat avec le Contrat de ville s’est poursuivi dans la continuité de l’année précédente, 17 animateurs
formés par les Ceméa et issus de la commune se sont intégrés aux équipes comme convenu.
Un CLSH sur l’atoll de MANIHI, inscrit dans le dispositif d’obtention du BAFA, a été ouvert pour permettre aux stagiaires formés
en février d’accomplir leur stage pratique. Il a accueilli une cinquantaine d’enfants.
Pour les camps d’adolescents à MOOREA, plus d’une cinquantaine de jeunes se sont embarqués pour l’île sœur. Deux moments
forts du centre cette année :
- La rencontre avec un camp d’ados de France, basée sur des échanges culturels.
- Le mini-camp au lycée agricole d’OPUNOHU, qui a permis d’orienter les activités vers un retour à la nature et une certaine
authenticité dans les loisirs, en rupture avec la société de consommation dans laquelle baignent les jeunes. A cet effet, plusieurs
randonnées ont été organisées pour découvrir MOOREA différemment : « le sentier des ancêtres, les trois pinus ».
Tous ces séjours sont de véritables aventures humaines et pédagogiques, à travers des activités ludiques manuelles, sportives,
de découverte et d’expression. C’est bien par ces expériences de vie collective, que les Ceméa assurent le mieux leur mission
d’éducation populaire. La qualité du vivre ensemble dans les moments au quotidien, des relations nouées entre enfants et avec
l’encadrement permet un progrès chez chacun et participe beaucoup à la construction de la confiance et l’estime de soi.
La création d’un statut du volontariat dans l’animation
en Accueils collectifs de mineurs
Le volontariat de l’animation, reconnu par un statut spécifique, permettrait la mise en oeuvre et la valorisation d’un double
processus éducatif, l’éducation des enfants dont les jeunes animateurs ont la responsabilité dans les ACM, et leur propre
formation citoyenne dans ce cadre particulier.
Ce volontariat contribue au départ en vacances des enfants et des jeunes. Ce volontariat inscrit l’engagement du jeune
dans une action d’intérêt général, porteuse des valeurs de la République et au cœur des difficultés actuelles du vivre
ensemble. Ce volontariat, reconnu et valorisé par un statut spécifique se traduirait par :
- Une charte nationale du volontariat de l’animation qui déterminerait les droits et les devoirs des volontaires et des organisateurs d’ACM qui les accueillent.
- Une formation assurée et prise en charge, dans le cadre d’un dispositif spécifique, comme le BAFA et le BAFD.
- Un volontariat indemnisé, contribuant fortement à favoriser l’accessibilité pour le plus grand nombre à ce volontariat.
- Un accès réservé aux organisateurs d’ACM sans but lucratif.
- Une protection sociale et des droits à la retraite doivent être mis en place et pris en charge par l’État.
Laurent Michel
Vers l’Éducation Nouvelle n°558 – Avril 2015
Les objectifs de la formation BAFA
Préparer l’animateur à exercer les fonctions suivantes
- Assurer la sécurité physique et morale des mineurs et en particulier les sensibiliser, dans le
cadre de la mise en œuvre d’un projet pédagogique, aux risques liés, selon les circonstances
aux conduites addictives ou aux comportements, notamment ceux liés à la sexualité ;
- participer à l’accueil, à la communication et au développement des relations entre les
différents acteurs ;
- participer, au sein d’une équipe, à la mise en œuvre d’un projet pédagogique en cohérence avec le projet éducatif dans le respect du cadre réglementaire des accueils collectifs
de mineurs ;
- encadrer et animer la vie quotidienne et les activités ;
- accompagner les mineurs dans la réalisation de leurs projets.
Accompagner l’animateur vers le développement d’aptitudes lui permettant
- de transmettre et de faire partager les valeurs de la République, notamment la laïcité ;
- de situer son engagement dans le contexte social, culturel et éducatif ;
- de construire une relation de qualité avec les membres de l’équipe pédagogique et les
mineurs, qu’elle soit individuelle ou collective, et de veiller notamment à prévenir toute
forme de discrimination ;
- d’apporter, le cas échéant, une réponse adaptée aux situations auxquelles les mineurs sont
confrontés.
Arrêté du 15 juillet 2015 - Art. 9.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
35
36
L’ANIMATION, ENGAGEMENT VOLONTAIRE ET ACTION PROFESSIONNELLE
■ 2015, un partenariat durable avec la CNAF
L’année 2015 est la deuxième année de la convention pluriannuelle 2014-2017. Convention portant sur deux axes.
Axe 1 Agir pour la qualité éducative des ACM auprès de
publics spécifiques
sEn direction des publics accueillis
Les jeunes enfants. Il s’agit de la tranche d’âge 2/6 ans. Elle
correspond aux jeunes enfants accueillis sous différentes formes
d’accueil de loisirs et en accueil collectif avec hébergement.
En 2015, les Ceméa ont continué le travail engagé en 2014 dans
le cadre d’un travail de transversalité entre le secteur animation
et la mission « jeunes enfants », inscrit dans le projet national
des Ceméa.
Comme en 2014, a été maintenue en 2015, une importante offre
de formation d’approfondissement BAFA Jeunes enfants, sur l’ensemble du territoire.
En 2015, ont été organisés deux séminaires sur les questions
relatives aux jeunes enfants, un autour de l’activité des jeunes
enfants et l’autre sur les jeux symboliques et les jeunes enfants.
Par ailleurs l’axe de formation des formateurs s’est poursuivi ; en
2015 s’est déroulé un stage de formation de formateurs.
En 2015, l’innovation principale a consisté en une expérimentation : l’organisation d’un espace d’accueil parents enfants, aménagé pour recevoir les parents et leurs enfants (de 1 à 3 ans)
pendant le congrès national des Ceméa dans des conditions respectueuses des valeurs de l’Éducation nouvelle.
Les enfants porteurs de handicap. Les Ceméa se sont engagés
pour rendre plus effectif le droit aux vacances pour les enfants
et les jeunes porteurs de handicap. A ce titre, ils ont participé
aux travaux du comité de suivi de la charte « Handicap vacances
et loisirs non spécialisés » avec la JPA. Le groupe national « Accueillir la différence » a finalisé ses travaux d’actualisation d’outils de formation, nécessaires à la formation des militants. Il s’est
impliqué dans l’accueil des personnes porteuses de handicap lors
du congrès de Grenoble.
Les relations et le partenariat avec des organisations d’Éducation
populaire organisant les différents types de vacances et de loisirs
collectifs mettant en œuvre l’inclusion de ces publics, ont été
maintenus, c’est dans ce cadre que quelques expérimentations ont
été conduites dans des ACM, visant notamment à travailler les
conditions d’accueil sur un même centre, de séjours d’enfants et
de séjours adaptés.
Comme pour les jeunes enfants, les Ceméa ont maintenu en 2015
une offre de formation BAFA approfondissement « accueil de publics porteurs de handicap » sur tout le territoire.
En direction des jeunes animateurs et directeurs volontaires
La reconnaissance de l’engagement des jeunes par un statut
du volontariat. La reconnaissance de cet engagement au niveau
français et européen passe par la création d’un statut du volontariat dans l’animation, les Ceméa n’ont pas changé de position
là-dessus. C’est pourquoi le travail et la contribution au sein de
collectifs, de plateformes (Solidar, Eucis Lll) et en lien direct avec
la Commission européenne et le Conseil de l’Europe ont été poursuivis. Il y a en effet toujours autant de convergences sur la promotion de cet engagement avec les partenaires européens.
En 2015, les Ceméa ont travaillé en commission nationale à la
valorisation du projet de loi sur le volontariat de l’animation
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
déposé en juillet par un
collectif de députés. Ce
lobbying s’est effectué
en continuité de la participation à diverses auditions fin 2014 et en 2015
sur la Loi ESS (Économie
Sociale et Solidaire), notamment la simplification de la vie associative, ou l’engagement jeunesse.
En 2015, les Ceméa ont continué à participer activement à la
plateforme pour la création d’un statut de l’animateur volontaire
piloté par la JPA et ses déclinaisons dans les comités départementaux.
Le sens des formations à l’animation volontaire
En 2015, les Ceméa ont maintenu leur engagement politique et
pédagogique sur ce dispositif de formations et y ont porté le sens
spécifique de cette formation éducative et citoyenne, auprès de la
tutelle, des organisateurs et des publics accueillis en formation.
Cet engagement s’est poursuivi sur les différents axes proposés
tant au plan quantitatif pour le nombre de personnes accueillies
en formation, que sur le plan pédagogique et politique en direction des militants formateurs, des partenaires institutionnels,
locaux et nationaux.
Cette orientation demande un effort important afin de former
tous les militants formateurs, salariés ou volontaires, soit environ
1 300 personnes.
s En renforçant les compétences des militants
En 2015 les Ceméa ont continué de mettre en place un dispositif
de formation des militants permanents et non permanents. Cette
question reste une priorité pour les Ceméa. Le plan de formation
2015 a concerné 371 militants lors de 19 stages de formation
sur des sujets et activités très variés : contes et livres jeunesse,
expression, écriture, éducation à l’environnement, genre/égalité,
chants et activités musicales, haute montagne, etc.
s %N DÏVELOPPANT LA PRODUCTION DOUTILS PÏDAGOGIQUES ET DE
publications
En 2015, après les attentats de janvier, les Ceméa ont initié en
partenariat avec la Ligue de l’enseignement et les Francas, deux
chantiers pédagogiques innovants, qui trouveront une réalisation
concrète en 2016 : un Mooc (Massive Open Online Courses) sur la
laïcité prolongement de la réactualisation du site « la Laïcité à
l’usage des éducateurs » et des parcours de formation Citoyenneté
et numérique, dans le cadre du projet « Déclics numériques ».
En 2014, un travail de réalisation de 4 numéros dans la collection
« Textes de références » avait été initié. Il s’est poursuivi en
2015 et a abouti à la parution de 4 nouveaux numéros tirés à
2 000 exemplaires chacun : Activités physiques et jeux ; Activités manuelles ; Activités milieu et environnement ; Expression et
activités artistiques.
Les revues « les Cahiers de l’animation » et « Vers l’Education
Nouvelle » restent un des supports essentiels pour la diffusion
des pratiques et des conceptions éducatives et pédagogiques des
Ceméa (voir la partie « Les publications pour diffusion les idées de
l’Éducation nouvelle » de ce rapport d’activité page 89).
L’ANIMATION, ENGAGEMENT VOLONTAIRE ET ACTION PROFESSIONNELLE
Axe 2 Agir pour la qualité des ACM dans le cadre de la réforme
des rythmes éducatifs
s!CCOMPAGNEMENTDESCOLLECTIVITÏS
Cet axe de travail a été coordonné au plan national par un groupe de pilotage réunissant les différents secteurs concernés des Ceméa, Animation
et Ecole en particulier. Ce sont ensuite les Associations territoriales qui
ont mis en œuvre cette politique dans les territoires.
Tous les points prévus ont été mis au travail : l’aide au montage de projets éducatifs, l’accompagnement des collectivités, la mobilisation des
différents acteurs éducatifs et l’association des familles, la formation des
acteurs en pluri disciplinarité.
Dans le cadre d’accompagnement des PEdT, les Ceméa sont intervenus en
continuité du travail enclenché en 2014, affinant plus avant le travail sur
les projets éducatifs de territoire. Ceci correspond à 329 actions en 2015
(245 actions en 2014), pour un chiffre en moyenne de 5 000 participants.
s%XPÏRIMENTATIONS
Comme chaque année, de nombreuses initiatives ont été prises dans les
territoires pour accompagner les collectivités dans l’élaboration des projets éducatifs territoriaux, pour la formation pluri acteurs, animateurs /
enseignants / intervenants potentiels. Lors du congrès, dans le cadre de
la valorisation de 100 projets d’Éducation nouvelle, ont été présentés,
14 projets, relevant de la thématique « Projets éducatifs pour la réussite
scolaire », 6 projets sur « L’éducation à la parentalité » et 12 projets sur
la « Coopération territoires, publics, partenariat ». Ces projets au-delà
d’une présentation étaient analysés collectivement en vue d’un essaimage
potentiel dans le réseau. C’est dans cet esprit aussi qu’ont été développés
les outils spécifiques à l’accompagnement des classes de découverte et la
formation des acteurs, dans une logique connexe à ces enjeux.
s&ORMATIONINITIALEETCONTINUEDESANIMATEURS
Suite au chantier débuté en 2014 sur le recensement des offres en Formation Professionnelle Continue (FPC), le travail a abouti en 2015 à la
parution d’un catalogue national de ces formations 2016, actuellement
diffusé sous forme de catalogue et disponible dans une version interactive en ligne sur le site des Ceméa.
Se former à devenir
formateur…
Aujourd’hui, en animation volontaire, les équipes d’encadrement des actions cooptent des stagiaires qui souhaitent
s’engager dans l’association Ceméa. Cette rencontre et cette
invitation d’une équipe sont le mode principal d’entrée dans
l’association.
Les personnes cooptées sont invitées à participer à une première rencontre, appelée « l’accueil des nouveaux formateurs » qui a lieu quelques jours après la fin des stages en parallèle de la réunion du bilan des équipes. La notion d’accueil
est fondamentale aux Ceméa, il est donc important pour ce
premier temps échange autour du statut et de la fonction de
formateur.trice que les personnes se sentent « accueillies ».
Rencontrer au cours de cette première soirée un formateur
de l’équipe « cooptante » venu au bilan des équipes, renforce un premier point d’accroche avec l’association.
Afin de poursuivre le processus de formation, le secteur Animation Volontaire propose, chaque année, deux weekends
de formation. Ces rencontres sont l’occasion de réfléchir aux
pratiques de formations - Quelle posture, quel positionnement adopter ? – et de maîtriser davantage de compétences
techniques d’activité.
Echanger sur ses pratiques rend possible la construction collective de repères, de compétences et de moyen d’agir face
à une société et plus particulièrement à des accueils collectifs
de mineurs qui ne cessent d’évoluer. Partager repères, compétences, accepter les débats, permet ensemble de trouver
des solutions. C’est un enjeu de ces rendez-vous réguliers.
PROJET ÉDUCATIF DE TERRITOIRE
Formation des animateurs à Grande Synthe
Fin 2014, la commune de Grande-Synthe dans le Nord a lancé un appel d’offre pour former nombre de ses administrés
au BAFA et au BAFD, suite aux besoins émergents en lien avec la réforme des rythmes éducatifs et l’accès aux loisirs
des jeunes grand-synthois. Les Ceméa Nord-Pas de Calais ont répondu à cet appel et ont été retenus. Deux formations générales BAFA et deux approfondissements BAFA « Animation en Accueil de Loisirs » ont été conduites tout au
long de l’année 2015, sur le territoire communal. Une centaine d’agents, de personnels recrutés en dispositif « emplois
d’insertion » ou des bénévoles intervenant pour la direction Animation et Loisirs de la Ville, ont ainsi été formés. Une
dizaine d’autres a été accueillie sur des formations BAFD que l’association mettait déjà en œuvre.
Ces actions de formation ont été construites dans le cadre d’une démarche concertée avec la commune et avec
d’autres acteurs éducatifs du territoire - représentant de l’Éducation Nationale, structures de jeunesse associatives
- pour tendre au mieux vers une réponse efficiente aux besoins identifiés par les différents acteurs. En plus de correspondre au projet politique de l’association, en s’impliquant dans des projets communaux éducatifs de territoire
empreints de co-éducation et d’éducation populaire, cette action a permis aux Ceméa Nord-Pas de Calais d’asseoir
son influence sur le territoire des Flandres maritimes.
Ce type d’actions, qui se même si multipliées en 2014 et 2015 dans le cadre de cette réforme, a contribué à l’émergence de nouveaux partenariats. Même si cet appel d’offre conjoncturel n’a pas été relancé, Les Ceméa ont été reconnus pour leur implication dans ce type de projet. Aujourd’hui, d’autres actions portées par les Ceméa Nord-Pas de
Calais peuvent être envisagées : nouvelles formations à l’Animation volontaire, formations professionnelles continues,
accueil de stagiaires en formation professionnelle dans ce secteur.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
37
38
L’ANIMATION, ENGAGEMENT VOLONTAIRE ET ACTION PROFESSIONNELLE
Encadrer une colo
Ce n’est pas qu’un job d’été. Ceux qui entrent en formation le savent ou le pressentent. Au pire,
ils le découvrent. S’occuper d’enfants en collectivité, lors de temps de loisirs et de vacances est une
expérience précieuse, parfois déterminante, dans la possibilité ouverte de participer à des activités
d’intérêt général, dans la construction du sens collectif. Et il n’y a pas à souligner outrancièrement le caractère éducatif de la mission. Elle l’est de fait. Et le plus souvent dans les situations les
moins didactiques. Quand il s’agit d’atteindre l’autonomie dans les gestes élémentaires de la vie
quotidienne. Quand il s’agit de prendre une décision collective. Quand il s’agit de gérer un conflit.
Quand il s’agit de découvrir l’insoupçonné.
« Quand j’serai grande, je veux être heureuse, savoir dessiner un peu, savoir m’servir d’une perceuse, savoir allumer un feu, jouer peut-être du violoncelle, avoir une belle écriture pour écrire
des mots rebelles à faire tomber tous les murs », chantait Renaud dans une chanson en forme de
manifeste éducatif. À croire que le meilleur de l’Éducation populaire lui avait inspiré ces paroles.
Laurent Michel
Les Cahiers de l’Animation n°91 – juillet 2015
PRIS SUR LE VIF
La médiathèque, lieu de socialisation
Il est 10 heures et la médiathèque est encore bien silencieuse. Des poussettes se garent et on commence à entendre des balbutiements. Des bébés à peine réveillés, parfois même endormis arrivent un à un dans la section enfance. Ils ont entre 0 et 3 ans,
certains parlent, d’autres font du quatre pattes ou encore des roulades.
Pour accueillir les tout-petits, la salle de lecture s’est transformée…
Une rencontre, bimensuelle, organisée par la médiathèque, permet de découvrir différemment ce qui est proposé dans la section
petite enfance. Pour les bébés, c’est un moment de découverte ou de redécouverte des livres et des histoires mais aussi des
formes, des images, des comptines, première découverte du récit. Le livre devient alors le prétexte à la discussion, à la chanson et
permet de se familiariser avec la richesse du langage écrit. Cette initiative est aussi l’occasion d’une socialisation avec d’autres
enfants, parfois unique lorsque les enfants sont gardés à domicile par l’un des deux parents. Des relations sociales se créent
entre adultes et enfants, entre enfants ainsi qu’entre adultes. C’est un lieu transgénérationnel où des enjeux importants se créent
pour les acquisitions à venir de l’enfant.
Les quatre caractéristiques d’une activité
authentique
Encore faut-il ne pas confondre activité et agitation, activité et occupation routinière ! Pour éviter
de tels contresens, rappelons les quatre caractéristiques d’une activité authentique. Une activité est
fonctionnelle : elle fait « travailler » l’intelligence sous toutes ses formes ; elle met en mouvement
les fonctions corporelles et mentales en harmonie avec leur stade de développement. Une activité
est opératoire ; elle procède à des transformations aussi bien du réel et de son appréhension que
dans le fonctionnement même de l’intelligence. Une activité naît d’un intérêt, d’un désir de comprendre le monde et/ou de le transformer. En ce sens, elle est le contraire de l’ennui et d’une simple
« occupation » du temps. Elle est vécue par une personne qui inscrit son activité, son action dans
son existence même. Une activité est circonscrite dans le temps et dans l’espace ; elle se déroule sur
une durée plus ou moins précise, dans un lieu ou un milieu donné et en relation avec lui.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
L’ANIMATION, ENGAGEMENT VOLONTAIRE ET ACTION PROFESSIONNELLE
RENFORCER LE PROJET PÉDAGOGIQUE
Une expérimentation dans la Manche
Quand des militants des Ceméa de Haute-Normandie font le pari de faire vivre les valeurs et les démarches défendues
par leur mouvement, cela donne une expérimentation dans la Manche (Gouville sur Mer), dans un centre permanent de
la Ligue de l’Enseignement, avec une vingtaine d’animateurs, une équipe de direction composée de trois responsables
de stage, pour 120 enfants par semaine. Tout part donc de l’envie de mettre en pratique les aspects défendus dans les
stages BAFA et BAFD, d’être cohérents dans le discours face aux futurs animateurs ou directeurs de séjours, de continuer
à progresser personnellement et techniquement dans ce milieu inépuisable en situations humaines qu’est l’animation
volontaire !
Dans la pratique, c’est prendre le temps de construire le projet pédagogique et d’aménager avec l’équipe en amont, de
construire des démarches pédagogiques favorisant l’expression des envies et l’élaboration de projets d’enfants, permettant
de prendre le temps d’être en vacances, de faire vivre le collectif sans étouffer les projets individuels ou de petits groupes
d’enfants.
C’est aussi convaincre les personnels en place à l’année qu’il est possible de faire autrement pour le bien être des enfants,
tant dans l’organisation des salles de restauration, dans les horaires de petit-déjeuner, dans la gestion des imprévus. C’est
négocier avec les prestataires de services pour que les enfants puissent profiter et non subir des activités imposées dans
leur séjour au détriment du repos et des envies.
En tant que formateurs, c’est accompagner une équipe, plus ou moins expérimentée, en permettant à chaque animateur
de trouver sa place, de continuer à se former, tant dans le travail d’équipe que dans l’organisation de la vie quotidienne
et des activités.
C’est enfin recréer des liens avec une autre association d’éducation populaire du territoire normand, participer à l’évolution du fonctionnement d’une de ses structures et chercher avec lui une cohérence entre un projet éducatif et des
pratiques pédagogiques.
L’équipe de direction et d’animation a ainsi été réaffirmée dans ses choix éducatifs et pédagogiques. Les personnes pourront s’appuyer sur cette expérience pour continuer à faire progresser les valeurs de l’Éducation nouvelle dans l’Éducation
populaire et l’animation volontaire.
Accompagnement de bases de mini-camps
et de loisirs, en Pays de Loire
Dans le monde des bases de loisirs, nombreux sont les lieux qui appuient leurs communications sur une offre dite de consommation. Que ce soit de la voile, du kayak, de
l’escalade, ou du parachute ascensionnel, l’idée est d’attirer les groupes à travers des
d’activités toutes plus incroyables les unes que les autres. Il en résulte un programme de vacances préétabli, sur lequel le
groupe ne pourra que peu ou pas donner son avis et des journées rythmées par les interventions extérieures. Le rythme des
interventions, les contraintes qui en découlent, ne permettent pas la mise en place d’un projet où les journées se construisent
selon les envies et projets des enfants.
Les Ceméa de Pays de LoireSOUHAITENTSOUTENIRDESALTERNATIVESËCEPHÏNOMÒNE%NILSONTCHOISIDESASSOCIERËLA
gestion d’une base de loisirs, en partenariat avec Anim’action et la Métairie d’Ardennes, afin de permettre à des groupes de
vivre des vacances à un rythme choisi, de construire les activités en lien avec l’environnement et les envies des enfants. Cette
base de loisirs, installée dans un environnement suscitant, regorge de possibilités : sorties en kayak, observations des insectes,
création de vivarium, fabrication de cabanes, participation à la traite des chèvres, fabrication de son propre fromage...
'RÉCEËLAPRÏSENCEDUNEPERSONNERESSOURCELES#EMÏAACCOMPAGNENTLESGROUPESDANSLADÏCOUVERTEDESRICHESSESDE
l’environnement, du réseau d’agriculteurs locaux, et la mise en place d’activités (kayak, cabanes, atelier bois…). Par sa présence, et ses fonctions, cette personne rend également possible l’échange de savoirs entre équipe d’animation, et la poursuite de la formation de chaque personne présente sur le site.
En 2015 les Ceméa ont accompagné 4 bases de loisirs dans la région : la métairie des Ardennes à Sainte-Pazanne (44), la base
de Pruille au camping Municipal de Pruille (49), la base de loisirs de Montoir de Bretagne (44), la base de loisirs de du Jardin
de la Baronnerie a Bois de Cené (85).
#ESACTIONSREPRÏSENTENTJOURNÏESENFANTSSOITUNREMPLISSAGEMOYENDEJOURNÏESPARBASESURSEMAINESDOUVERture, soit une moyenne de 19 enfants par semaine).
0OURLANNÏELES#EMÏASOUHAITENTPOURSUIVRELEDÏVELOPPEMENTDECESBASESDEMINICAMPSAVECLOUVERTUREDUNE
nouvelle base de loisirs, et un objectifs de doubler le nombre de journées enfants. Il s’agit également de mettre au travail
avec d’autres organisateurs de bases de mini-camps l’élaboration d’une charte commune, et d’envisager l’organisation d’un
réseau de diffusion commun de ces bases de loisirs.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
39
40
L’ANIMATION, ENGAGEMENT VOLONTAIRE ET ACTION PROFESSIONNELLE
■ Former des animateurs de l’Éducation populaire
Les Ceméa revendiquent une conception de l’animation et des métiers d’animateurs qui se réfère au projet de l’Éducation populaire et aux pratiques de l’Éducation nouvelle. En référence à cette acception de l’Éducation populaire, les Ceméa affirment que les
animateurs ont une responsabilité sociale, politique et éducative.
Aujourd’hui, ces principes sont percutés par des tensions et des
paradoxes forts, issus entre autre de l’évolution importante du paysage de l’animation professionnelle, de la réforme de la formation
professionnelle et des modalités de financements de ces formations.
Tension lorsque les activités de formation professionnelle sont
très fortement liées à des politiques régionales de l’emploi et
contraignent les associations aux enjeux de la concurrence marchande, à l’accueil de stagiaires en recherche d’emploi, à l’accompagnement de politique territoriale s’appuyant sur des emplois à
temps partiel non choisis voire précaires et sous qualifiés.
Enclenchée en 2014, le rapport de la Mission d’Évaluation des Politiques Publiques (MEPP) a préconisé une réforme de la politique de
formation et de certification du ministère de la Ville, de la Jeunesse
et des Sports. Celle-ci a débutée en 2015 pour une mise en application en 2016. Les objectifs de celle-ci portent majorité sur une
évolution de l’habilitation et sur la simplification du BPJEPS, ayant
pour but d’harmoniser les diplômes sur l’ensemble de la filière,
d’améliorer la lisibilité des compétences attestées et de faciliter
la construction de parcours de formation incluant les certifications
des différents acteurs.
Les principes du BPJEPS restent un cadre unique pour un diplôme
commun aux champs du sport et de l’animation, ensuite décliné
en 2 spécialités (sport/animation) puis mentions (disciplinaire ou
familles d’activités) et, le cas échéant en option. Les travaux ont
conduits à la construction d’un BPJEPS en 4 UC avec deux UC trans-
L’ANIMATION PROFESSIONNELLE EN CHIFFRES
Plus de 2 400 animateurs qualifiés du niveau V
au niveau 2
En 2015 ont été accueillis 2 405 stagiaires en formation du
niveau 5 au niveau 2, soit environ 70 stagiaires de plus qu’en
2014.
Le niveau V et les CQP ont totalisés 750 stagiaires soit une
AUGMENTATIONDEDECETTEACTIVITÏ)LESTANOTÏQUELES
Ceméa représentent 25% des certifications nationales en CQP
tout organisme confondu.
Le niveau IV BPJEPS représente à peu près la moitié de l’activité
de formation diplômante. 1 194 stagiaires ont été accueillis
en 2015. Ce niveau de formation défini comme cœur de métier du champ de l’animation sur une posture d’animateur de
face à face pédagogique, correspond logiquement au noyau
dur de l’activité des Ceméa. Le BPJEPS dans le champ de l’aniMATION EST DÏCLINÏ EN SPÏCIALITÏS LES #EMÏA SONT PRÏSENTS
sur l’ensemble de ces spécialités en 2015, avec une majorité
de formation BPJEPS Loisirs Tous Publics, suivi de la spécialité
Animation Sociale. L’ensemble des Associations territoriales des
Ceméa ayant une activité de formation diplômante est présent
sur ce niveau de formation (17 en métropole et 3 en outremer).
Les formations de Niveau 3 ont accueilli 414 stagiaires et le
niveau II, 47 stagiaires.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
versales et deux UC dites
« de spécialisation ». Le
maintien d’une UCC spécifique pour les fonctions
de direction d’ACM.
Ces travaux ont permis
aux Ceméa de porter
quelques combats politiques et pédagogiques.
D’abord sur des questions du temps de formation, car l’année 2015
s’est terminée par une forte mobilisation pour le maintien d’un BP
à 600h de formation en centre face à un ministère voulant le dimiNUERÌH6OLONTÏDERÏDUIRELETEMPSETLESCOßTSDEFORMATION
afin de répondre à la pression des Conseils régionaux.
Les Ceméa ont également porté très fortement et bien souvent
seuls, le combat pour la reconnaissance des parcours non professionnels et en particulier le BAFD ainsi que le CQP dans le nouveau
BP. Le résultat de ce travail apparaîtra dans les arrêtés de mention
du BP loisirs tout public, reconnaissant le BAFD et le CQP par une
équivalence d’UC.
Les Ceméa ont très largement contribué à la mise en œuvre de
cette réforme en intégrant les groupes techniques et le comité de
pilotage, constitué par le ministère, pour reconstruire les mentions
au plus près des réalités de terrain.
DESJEPS, un partenariat
Ceméa/ Fédération des Centres
sociaux
La Fédération des Centres Sociaux et Socio-culturels de France
et les Ceméa sont deux mouvements d’Éducation populaire partageant des conceptions convergentes sur le rôle des pratiques
d’animation comme vecteur d’émancipation des personnes et
des groupes, facteur de dynamisation des territoires. Ces deux
organisations entretiennent des relations tant au niveau de leur
direction de réseaux que sur les terrains où bénévoles et salariés
des deux organisations se croisent dans des actions de formation ou d’animation. En 2015, les deux organisations ont fait le
choix de la co-construction d’un projet de formation DESJEPS en
référence à la formation-action.
Ces choix pédagogiques découlent de leurs options d’Éducation populaire. Ils visent une adéquation des contenus et des
modalités de formation aux réalités des terrains, des projets des
établissements et des personnels de direction. La formation a
démarré en octobre 2015.
Les enjeux de réussite de cette expérimentation nationale, sont
essentiels. Si elle est concluante, elle aidera à généraliser la démarche avec des retombées importantes.
Les Ceméa souhaitent développer ce type de partenariat de
sens, politique avec leurs partenaires. Cette complémentarité
est sans doute un des moyens de combattre et résister à un
marché de la formation basé bien souvent sur le moins coûteux
par le biais d’appels d’offre.
L’ANIMATION, ENGAGEMENT VOLONTAIRE ET ACTION PROFESSIONNELLE
Une offre catalogue pour la Formation
Professionnelle Continue
Le secteur Animation des Ceméa a piloté la publication de la première édition d’un
catalogue de formation professionnelle continue bi-média (édition papier et édition interactive en ligne). Ce travail a mobilisé l’ensemble de l’équipe pédagogique
nationale et les Associations territoriales de Bourgogne, Rhône-Alpes, Provence Alpes Côte d’Azur, Pays de la Loire, Bretagne, Basse Normandie, Ile
de France et du Nord Pas de Calais. Suite à un travail d’état des lieux des offres
régionales, a été construite une offre harmonisée de stages de formation professionnelle continue à l’échelle du réseau. Cette première étape de création d’un
outil de communication commun sera poursuivie par un travail de mobilisation des
Associations territoriales pour le portage des formations du catalogue, le repérage
des pôles de compétences dans le réseau, Cet outil permettra de continuer à renforcer la formation des formateurs sur de nouvelles compétences, en intégrant les
logiques de formation des militants et des salariés permanents.
Un partenariat avec la CAF de l’Eure
L’Eure (27) accueille le Festival du film d’éducation depuis des années. Celui-ci se déroule dans la ville d’Évreux
et est soutenu par de nombreux partenaires locaux comme nationaux. Avec la CAF de l’Eure, les Ceméa de
Haute-Normandie ont développé un projet de « déconcentration » de ce festival dans les territoires ruraux,
en s’appuyant sur les projets des Centre sociaux ou les Espaces de Vie Sociale (EVS). Au total, cinq structures
ont adhéré au projet et ont intégré un aspect ou un autre du festival dans l’animation de la vie sociale de leur
territoire (au total une dizaine d’événements). En effet, la plupart ne vont pas d’eux-mêmes au cinéma Pathé
d’Évreux pour voir les films.
GESTION ET ADMINISTRATION
Formation des dirigeants associatifs en Polynésie
Ces formations de dirigeants associatifs ont été proposées par la Direction de la Jeunesse et
des Sports aux associations volontaires ; c’est une première car les années précédentes, elles
étaient dispensées par les agents du service et présentées sous l’intitulé « Gestion, Administration et Organisation ».
Les Ceméa ont ouvert la première formation en mars-avril pour la commune de MANIHI avec qui ils travaillent en partenariat depuis 2000. La deuxième formation a eu lieu en octobre 2015 pour le compte de l’Association UCJG.
Ces deux formations ont eu chacune leur spécificité, autant par la diversité des publics, les conditions matérielles de
formation, les réalités de ces associations. 40 stagiaires ont participé à ces formations, 11 hommes et 29 femmes. Ces stagiaires sont tous engagés dans des associations, soit de leur commune, dans beaucoup de diversité dans le type d’associations (Associations de Parents d’élèves, Foyer socio-éducatif, associations sportives, culturelles, familiales et artisanales),
soit de l’UCJG des différents archipels (RAIATEA, RAIVAVAE , TAHITI ...).
La formation s’est articulée autour de plusieurs contenus :
- Apports théoriques, réflexion, échanges, projections de diaporamas autour des éléments sur la connaissance d’une association loi 1901.
- Apports de techniques de communication qui ont permis aux stagiaires de s’exprimer, d’oser, de prendre confiance et de
réagir.
- Travaux pratiques sur les différents postes (Président, Trésorier, Secrétaire), sur l’élaboration d’un budget prévisionnel
sur la tenue des comptes.
- La démarche de projet : de nombreux projets, de difficultés variables, ont été proposés par les stagiaires, tous très divers
et en fonction du type d’associations (Manihi) ou selon les archipels.
- Mises au point et petits bilans pour recueillir les impressions des stagiaires, s’adapter au mieux à leur demande. Un bilan
oral final et une évaluation écrite.
- Recueil de leurs attentes, leurs questions et l’expression de leurs difficultés.
- Rencontres avec les élus et Madame le Maire (pour répondre aux questions des associations) et lors du bilan final, (cérémonie d’ouverture et de clôture).
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
41
42
L’ANIMATION, ENGAGEMENT VOLONTAIRE ET ACTION PROFESSIONNELLE
ANIMATION PÉRISCOLAIRE
Ouverture d’un CQP à Angoulême
La MJC Louis Aragon a été chargée de l’accueil périscolaire dans le quartier de Ma Campagne
à Angoulême. Dans ce contexte, l’embauche de jeunes en emploi d’avenir pour assurer l’encadrement des enfants a amené l’équipe de direction à réfléchir à la question de la formation et
de la qualification des personnels du périscolaire.
Les Ceméa de Poitou Charentes ont donc mis en place à leur demande un CQP bi-qualifiant
« Animateur de Loisirs Sportifs » et « Animateur périscolaire », dans le cadre d’un partenariat
avec le Comité Régional Sport pour Tous. Le CQP « Animateur périscolaire » est un diplôme
de la branche animation et permet de professionnaliser des acteurs de l’animation dans ce
domaine particulier.
Cette formation a montré que le travail avec ces publics en insertion professionnelle était
exigeant tant du côté des formateurs que de celui des tuteurs, et que la réussite des candidats
est très liée à leur accompagnement dans la structure. Une deuxième formation aura lieu en
septembre 2016 à Fléac. Les Ceméa renforcent ainsi leur présence en Charente, où les besoins
sont nombreux et les associations d’Éducation populaire locales en attente de la présence du
mouvement Ceméa.
ACCOMPAGNEMENT ET FORMATION
Partenariat avec l’association des Centres sociaux
de l’arrondissement de Dieppe
La mise en réseau des centres sociaux sur le territoire de Dieppe permet à plusieurs structures d’un territoire de
mutualiser des outils, des analyses et des projets, à la fois urbain (Agglomération de Dieppe) et très rural (Pays
de Bray). Les Ceméa de Haute-Normandie sont reconnus sur ce territoire notamment par leur implication dans
la formation des acteurs.
Les projets d’Education populaire convergents et l’attachement aux valeurs de l’Education nouvelle d’acteurs de
ce territoire, fondent ce partenariat qui permet à chacun de développer des actions en impliquant les habitants,
en cohérence avec les conceptions partagées d’émancipation des groupes et des personnes.
0LUSIEURSDIRECTEURSDECENTRESSOCIAUXSONTAINSIENTRÏSENFORMATION$%3*%03ENMAIDANSLAFORMATION
menée par les Ceméa en partenariat avec l’IRTS-IDS Normandie Rouen à Canteleu. Les Ceméa interviennent
aussi ponctuellement sur des actions menées sur ce territoire (sur la laïcité par exemple) et projettent l’accompagnement de formations continues ou d’actions culturelles. Les Ceméa de Haute-Normandie proposent des
formations professionnelles habilitées du BAPAAT (niveau V) au DESJEPS (niveau II) en cohérence avec la charte
nationale des formations professionnelles des Ceméa.
Un fort engagement dans la formation à l’animation
professionnelle en PACA
Les Ceméa Provence-Alpes-Côte d’Azur amplifient leurs actions avec une offre de formation couvrant tous
les niveaux de la branche professionnelle (CQP, BAPAAT, BP, DE et DES).
s,ESCERTIlCATSDEQUALIlCATIONPROFESSIONNELLE!NIMATEURS0ÏRISCOLAIRES#'0!0STAGIAIRESDES#ENTRES
de Culture ouvrière à Marseille ont participé pendant 8 mois à cette formation. Deux autres formations ont eu
lieu pour les agents de la commune de Saint Laurent du Var et pour ceux de la ville de Puget-Théniers (Alpes
Maritimes) (20 stagiaires).
s,E"REVETD!PTITUDEPROFESSIONNELD!SSISTANTANIMATEURTECHNICIEN"!0!!4$EUXFORMATIONSONTEULIEUË
Marseille (29 stagiaires), une autre à Saint Martin du Var (10 stagiaires).
s,ES"0*%03nCINQSESSIONS,OISIRSTOUSPUBLICSET!NIMATIONSOCIALEONTÏTÏORGANISÏESË-ARSEILLEETDANSLES
Bouches du Rhône, elles ont accueilli 47 stagiaires. Trois sessions (Loisirs tous publics et Activité physique pour
tous) ont eu lieu à Nice, elles ont accueilli 40 participants environ.
s ,ES $%*%03 n 0LUS DE PERSONNES ONT PARTICIPÏ Ë CES FORMATIONS CE QUI CORRESPOND Ë UNE FORTE HAUSSE
du nombre de journées-stagiaires, liée en partie à la réforme des rythmes éducatifs, mais aussi au partenariat
exceptionnel avec l’association ADDAP, qui s’occupe de prévention spécialisée sur le territoire de Marseille.
s,E$%3*%0n5NGROUPEENFORMATIONPOURDIRIGERUNESTRUCTURESOCIOÏDUCATIVEADÏMARRÏENJANVIER
CETTESESSIONSACHÒVERAENNOVEMBRE
,ENSEMBLEDECESACTIONSQUIONTACCUEILLIPARTICIPANTSCORRESPONDENTËJOURNÏESSTAGIAIRESSOIT
une augmentation de 35% par rapport à 2014.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
L’ANIMATION, ENGAGEMENT VOLONTAIRE ET ACTION PROFESSIONNELLE
PRIS SUR LE VIF
Former au cœur d’un territoire
En 2014, les Ceméa Nord-Pas de Calais ont initié une collaboration avec la fédération
des centres sociaux du Pas de Calais, un BPJEPS « Animation Sociale » sur le territoire du
littoral, et plus précisément sur la commune de Calais. La fédération souhaitait former 14
agents de plusieurs centres sociaux du territoire de la côte d’Opale.
La formation a lieu dans le centre social « Henri Matisse », qui se situe dans le plus grand
quartier de la ville « le Beau-Marais ». Cette structure très bien implantée, accueillera les
stagiaires de février 2015 à décembre 2016. Ensemble, les Ceméa Nord-Pas de Calais et la
fédération des centres sociaux ont décidé de construire la formation sur deux ans afin de
répondre au mieux aux besoins des salariés ainsi qu’aux réalités des employeurs. Durant
la formation, la directrice du centre est intervenue, cela a permis aux stagiaires de comprendre l’histoire de la structure et plus globalement d’aborder celle des centres sociaux.
Les Ceméa s’efforcent dans chacune de leurs formations de prendre en compte le milieu.
Depuis quelques années, la ville de Calais est très médiatisée ; la question des migrants
bloqués à l’une des frontières de l’espace Schengen place la ville dans le feu de l’actualité
locale, nationale et européenne. À plusieurs reprises, la problématique « des migrants » a
été abordée en formation par des échanges et des débats. Les Ceméa ont organisé des rencontres avec des acteurs du quotidien travaillant auprès de ce public et « dans la jungle »
de Calais. Le formateur s’est appuyé sur des ressources du territoire abordant cette question : le film « Hope» projeté au cinéma « l’Alhambra » ; la visite guidée d’une exposition
photographique dans le camp lui-même durant la journée internationale des migrants. Ces
journées de formation ont permis de réfléchir sur le rôle éducatif et social de l’animateur
professionnel et au pas de côté nécessaire pour demeurer professionnel.
La problématique des migrants occupe sur le territoire du Calaisis une part importante de
l’actualité sociale. Les Ceméa, mouvement d’Éducation populaire et d’Éducation nouvelle,
ne font pas l’impasse sur la réalité. Au contraire, ils s’appuient dessus pour travailler le
regard, l’agir et permettre une meilleure prise en compte de l’individu.
SYNERGIE ASSOCIATIVE EN LOIRE ATLANTIQUE
Animation Rurale, Fédération des Centres sociaux, Ceméa, une coopération
réussie
En Octobre 2015, les Ceméa ont signé une charte de coopération avec ces structures. Au-delà des principes communs et
partagés (éducation, laïcité, la place de l’action collective, l’engagement…) les trois partenaires ont constaté l’accélération de certaines orientations : l’augmentation des concurrences et des dérégulations, l’avancée du secteur à but lucratif
dans les secteurs de la petite enfance, de l’enfance, de la jeunesse et plus globalement social, la réduction des moyens des
collectivités territoriales. Ces constats ont conduit les signataires à réaffirmer et à renforcer leurs coopérations et leurs
solidarités.
Cette charte marque donc la volonté de privilégier les coopérations entre les Ceméa des Pays de la Loire, Animation
Rurale 44 et la Fédération des Centres sociaux de Loire Atlantique au service d’ambitions partagées. Elle s’inscrit dans une
démarche de subsidiarité, de complémentarité et de mutualisation par rapport aux actions existantes mises en œuvre par
les signataires.
Ainsi, dans le cadre de l’accompagnement des associations adhérentes aux fédérations, Animation rurale 44 et la Fédération des Centres sociaux de Loire Atlantique pourront proposer l’intervention des Ceméa Pays de Loire afin de renforcer la
dynamique d’initiative collective locale, par exemple dans le cadre de la mise en œuvre de modules de formation professionnelle continue, de cafés pédagogiques, de propositions de prêt de matériel pédagogique...
De même, si une association adhérente des fédérations fait une demande d’accompagnement spécifique auprès des Ceméa
Pays de la Loire, ceux-ci en informeront la Fédération afin que l’accompagnement de l’association se fasse de façon
concertée pour une efficacité optimale et une complémentarité d’intervention. Les signataires s’engagent à partager leurs
informations, leurs analyses dans les différentes coordinations dans lesquelles elles sont présentes.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
43
44
L’ANIMATION, ENGAGEMENT VOLONTAIRE ET ACTION PROFESSIONNELLE
Animation et éducation à la consommation
Parler de consommation dans les milieux de l’animation, c’est souvent aborder des rivages ambigus. La consommation est recherchée et vantée pour son potentiel de réalisation quand il s’agit de permettre l’accès aux biens et aux
pratiques culturels. Elle est déplorée quand il s’agit de qualifier des pratiques déliées de toute mise en perspective
éducative ou émancipatrice, les fameuses « activités de conso ». Sur le terrain, c’est bien souvent à l’occasion des
pratiques du quotidien – manger, se divertir, se cultiver, se faire plaisir... – que les éducateurs de tous poils pourront
aider à décrypter les rouages de la société de consommation, à faire des choix conscientisés, des plus modestes avec
son argent de poche à ceux qui engagent le collectif et, partant, permettent une lecture critique du monde dans
lequel nous vivons.
Les séjours de vacances collectives doivent se saisir des situations de consommation pour en faire une occasion primordiale de réflexion, d’apprentissage, d’éducation. Il s’agit ici d’éducation à la consommation, à la valeur symbolique de la monnaie, à la gestion de son pouvoir d’achat, à l’art de consommer. S’il est utile que les consommateurs
soient défendus, nous devons au-delà d’une attitude de défense, pratiquer un agir offensif, penser une éducation à
la consommation décomplexée et sans culpabilité.
Accompagnement des Conseils de quartier de la Ville
de Strasbourg
Les conseils de quartiers sont des instances de démocratie participatives dans lesquelles des habitant.e.s et
représentant.e.s du tissu associatif débattent, émettent des avis sur des objets et projets d’actualité de leur
quartier (cohabitation piétons/cyclistes, aménagement urbain, lien social, …).
Les Ceméa Alsace ont été renouvelés dans le choix de la collectivité pour accompagner ces conseils de quartier
à travers :
- la participation à la coordination du dispositif général,
- la participation à la démarche « allez vers », c’est-à-dire l’information et la mobilisation des habitant.e.s sur
les conseils de quartier,
- l’accompagnement de chacun des 10 conseils de quartier (construction de l’ordre du jour des séances plénières
ou des groupes thématiques, propositions d’animations, animation, comptes rendus), animation de l’équipe
d’accompagnement des conseils de quartier.
Les conseils de quartiers sont effectifs depuis janvier 2015. Il a fallu dans un premier temps expliquer le fonctionnement de cette instance son rôle et ses missions. Dans un second temps a été mise en place l’élaboration
d’un programme de travail partagé (PTP) en lien avec la collectivité, permettant ainsi la création de groupes thématiques. C’est dans ces espaces que les accompagnements se font au plus proches du besoin des personnes
en fonction de leurs différences et spécificités.
Une équipe de coordination de trois personnes dont le rôle est essentiellement de veiller au bon fonctionnement du dispositif de façon globale, de le faire progresser pour répondre aux besoins exprimés en matière de
formation, d’outillage des équipes accompagnantes. Elle est en lien régulier avec la Ville de Strasbourg afin de
coordonner les actions. Deux séminaires réunissant les directions de territoires, les services de la démocratie locale de la ville de Strasbourg et les Ceméa ont eu lieu. Ces rencontres permettent de co-construire la démarche.
Le jardin, outil d’animation
Jardins partagés, jardins familiaux, jardins d’insertion... On en trouve au pied
des immeubles, dans des écoles, des centres de loisirs.
À l’initiative de collectifs d’habitants, d’acteurs municipaux ou associatifs, ces
jardins rencontrent un écho certain. Sans doute parce qu’ils sont au carrefour
de différentes préoccupations prégnantes : le souci de son alimentation, la
possibilité d’une auto-production, le besoin de nature, l’occasion d’une activité manuelle de plein air, une activité concrète, une activité individuelle mais
inscrite dans le social, qui permet la rencontre et la co-action… Qu’il soit à
dominante sociale ou pédagogique, le jardinage est une activité très riche qui,
à plus d’un titre, intéresse les animateurs, jardiniers du vivre-ensemble.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
45
s
e
u
iq
t
a
r
p
t
e
s
e
u
iq
t
Les poli
n
io
t
a
c
u
d
’é
d
u
je
n
e
n
culturelles, u
ment
s de discerne
s critique
té
ci
a
p
ca
s
le
r
e
p
p
lo
Déve
Dans le contexte troublé et inquiétant de l’année 2015, l’éducation par l’artistique devait tenir sa
place. Il a fallu commencer par penser les incidences de ce qui se passait, et de ce que nous en
comprenions, pour repenser la tenue, les contenus et les manières de conduire les actions du Pôle
Culture des Ceméa.
En 2015, les bonnes relations avec des artistes, des lieux de création et de diffusion témoignent de
la reconnaissance de la place des Ceméa dans le champ de la culture. La prise de conscience au sein
du mouvement de la nécessité de la rencontre avec des propositions artistiques est devenue plus
urgente parce que ces formes donnent à voir des visions et des manières de se représenter le monde,
parce qu’elles véhiculent des questionnements, et parce qu’elles cherchent à transcender le réel et à
provoquer chez les spectateurs un déplacement de regard sur le monde. Ces partenariats ont favorisé
le développement et la visibilité de l’action des Ceméa pour la promotion de la prise de parole en
public et de débats publics.
L’année 2015 a été marqué par l’annulation de nombreux festivals sur l’ensemble du territoire et
une remise en cause de dispositifs qui jusqu’alors fournissaient les moyens de mettre en œuvre des
parcours d’éducation artistique et culturelle. Plus globalement, les Ceméa ont déploré l’absence de
ligne claire portée par l’État pour la culture et une politique d’action culturelle. C’est pourquoi, le Pôle
Culture des Ceméa a appelé à intervenir dans l’élaboration des politiques publiques, en particulier à
l’échelle des régions suite aux élections de fin d’année, à prendre part à la définition des priorités.
Contribuer à faire culture humaniste, mettre les personnes en dignité, apprendre à devenir plus autonome dans son rapport à l’espoir d’un monde plus juste ont fait partie des enjeux prioritaires pour les
Ceméa en 2015. Les Ceméa continueront de militer pour que ces enjeux accèdent au rang de priorités
de l’action publique pour les années venir.
Les rendez-vous du Pôle Culture des Ceméa ont été conçus pour réactiver l’état d’esprit du début de
quelque chose. Cet élan du début qui a à voir avec la création de quelque chose, qui envisage les
possibles, qui fait appel à la créativité et qui prend le temps de penser la réalisation, de penser les
possibles avant de penser par problèmes, de prendre du recul vis-à-vis des évidences et des habitudes
pour porter un regard neuf sur le réel. Cet élan a été manifeste sur les festivals à Bourges, Avignon,
Aurillac, à Douarnenez où les militants se sont clairement mis en projet d’accueillir, d’accompagner,
et de former.
46
LES POLITIQUES ET PRATIQUES CULTURELLES, UN ENJEU D’ÉDUCATION
■ Développer une offre de formation pour l’animation, la qualification
et la valorisation des réseaux d’intervention éducative et culturelle
Le Pôle Culture des Ceméa a renforcé en 2015 le dispositif de formation des militants et a organisé des rendez-vous de
recherche pédagogique, notamment dans le champ des musiques actuelles. Le groupe d’appui du Pôle s’est particulièrement
mobilisé pour faire vivre le réseau Pôle Culture au sein des Associations territoriales des Ceméa.
L’année 2015 a révélé une augmentation de la mobilisation de militants et de la diversification des points d’ancrage de leur
militantisme dans le champ couvert par le Pôle Culture des Ceméa. Ainsi, plus de 300 personnes se sont investis sur des chantiers festivals, plus de 200 personnes se sont réunis sur de la formation et de la recherche, et plus d’une centaine de personnes
se sont engagées régulièrement pour contribuer à porter les projets des Pôles Culture en région.
Concrètement, les militants des Ceméa ont continué à mettre en place les conditions pour que les personnes, à qui s’adressent
les actions des Ceméa, développent leur capacité d’exprimer et de s’exprimer, éprouvent des rencontres, apprennent à ressentir
et à mettre à distance leur expérience sensible afin de prendre conscience de ce qui les touchent. Les démarches de projet et
les processus longs ont été privilégiés pour mettre au travail le soutien et l’accompagnement des pratiques artistiques amateurs. En 2015, les Ceméa ont réalisé :
- Des formations à l’accès des enfants et des jeunes aux formes et pratiques artistiques et culturelles.
- Des formations à l’accompagnement culturel des jeunes, en particulier, et des publics à tout âge de la vie en général.
- Des formations de sensibilisation aux activités d’expression, aux activités artistiques : contes, lecture expressive, écritures,
chants, activités sonores et musicales, musiques actuelles, danses et danse contemporaine, cirque et arts de la rue, activités
dramatiques et jeux de théâtres, marionnettes, arts plastiques, activités scientifiques et techniques, images et vidéos.
- Des formations de recherches et d’expérimentations concernant les pratiques artistiques et d’expression.
- Des formations à la découverte du patrimoine et d’éducation au développement durable.
- Des formations d’éducation aux médias et aux cultures numériques.
- Des formations au montage de projets d’action et d’animation culturelle.
Dans toutes les formations à l’animation volontaire et professionnelle, des modules autour des activités plastiques et de
l’écriture sont proposés. Toutes ces formations se nourrissent des propositions artistiques et des rencontres des structures
culturelles (théâtres, SMAC, lieux alternatifs) et des musées situés à proximité de leur lieu d’implantation.
Dans le cadre des formations à l’Animation
s$ANSL!NIMATIONVOLONTAIRE
Dans l’ensemble du réseau Ceméa, métropole et outre-mer, 115
stages BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur)
d’approfondissement aux activités culturelles et artistiques, à
l’accompagnement culturel ont eu lieu en 2015. Quinze d’entre
eux, directement ancrés sur les propositions artistiques se
sont déroulés dans des festivals : Aurillac, Bourges, Douarnenez, Avignon, Francofolies de La Rochelle, Biarritz, ClermontFerrand, Viva Cité à Sotteville-lès-Rouen, Capbreton.
Les Ceméa ont formé ainsi 2 100 personnes dans le cadre des
sessions d’approfondissement BAFA.
s$ANSL!NIMATIONPROFESSIONNELLE
En 2015, des modules techniques d’activités d’expression artistiques ou des Unités de formation « animation culturelle » ont
été organisés, en lien avec des institutions culturelles ou sur
des festivals régionaux ou nationaux dans :
- 10 formations Bapaat (Brevet d’aptitude professionnelle d’assistant animateur technicien).
- 28 formations Bpjeps (Brevet professionnel de la Jeunesse, de
l’Éducation populaire et du Sport).
- 12 formations Dejeps (Diplôme d’État de la Jeunesse, de l’éducation populaire et du Sport).
- 5 formations CQP (Certificat de Qualification Professionnelle).
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
À noter d’autres formations en Bretagne, en Alsace et en PACA
sur le cinéma, la radio, les activités plastiques et graphiques et
l’éveil sonore et musical ; en Languedoc-Roussillon et Aquitaine
pour les bibliothécaires sur les pratiques, du livre à l’écran ; en
région Centre sur le spectacle vivant, et en Alsace sur les activités musicales et sonores, l’éducation à l’image,…
Soit un total de 1 285 personnes formées dans le cadre de ces
processus de formation, longs et en alternance, ou continus.
LES POLITIQUES ET PRATIQUES CULTURELLES, UN ENJEU D’ÉDUCATION
Dans le Travail social et la Santé mentale
Les objets ont été différents selon les territoires. Ainsi, les formations ont concerné en Bretagne, le conte dans le processus de
soin ; en Alsace, l’improvisation théâtrale pour des salariés (AME
(aide médicale de l’État), AS (assistant social, éducateurs spécialisés) du Centre de Harthouse, un établissement médico-social
au service d’adolescents et d’adultes déficients intellectuels ; en
Haute-Normandie, les techniques éducatives : terre et modelage,
arts graphiques, conte et oralité, rythmes et percussions, théâtre,
environnement numérique, jeux d’expression à l’Institut du développement social de Canteleu lors de 22 stages accueillant 308
stagiaires ; en PACA, les ombres et les marionnettes pour l’IESTS
(Institut d’Enseignement Supérieur de Travail Social) de Nice ; en
Nord-Pas de Calais, la photo comme médiation thérapeutique ;
les activités manuelles dans le projet de soins ; l’approche corporelle dans le projet de soins ; Théâtre en institution ; Art brut ;
la musique comme médiation thérapeutique ; le conte en pédopsychiatrie, en psychiatrie générale et en éducation spécialisée.
Ainsi, 421 personnes ont été formées en 2015 dans ce champ.
Au sein de l’École
En Bretagne, une formation des enseignants du collège Châteaubriand à Saint Malo option cinéma a été mise en place ainsi
qu’une intervention autour des médias à l’ESPÉ (Écoles supérieures
du professorat et de l’éducation) de Rennes ; en Basse-Normandie, des modules sur le théâtre et les écritures contemporaines
ont eu lieu à l’ESPÉ de Caen ; en Ile-de-France, les actions ont
concerné la formation des enseignants au sein de l’ESPÉ Paris, sur
l’accompagnement culturel et en particulier au musée.
Ainsi, 70 personnes ont été formées en 2015 dans ce champ.
Animer le mouvement à travers
un dispositif de formation des
militant e.s
En 2015, la formation des militant.e.s aux activités artistiques,
aux médias et à l’accompagnement culturel avait pour objectif
de renouveler, expérimenter, construire et transmettre des démarches, des formes, des mises en situation d’expression et de
créativité, adaptées et adaptables à leurs champs d’intervention.
Elle s’est concrétisée par :
Des stages nationaux
3TAGEi%XPRESSIONET2ÏALISATIONSwENMARSË#HÉTEAUNEUFDE'ADAGNEJOURSPARTICIPANTS
- Stage à l’éducation culturelle par les pratiques artistiques au
&ESTIVALD!VIGNONJOURSPARTICIPANTS
- Module de formation « Voir, recevoir et critiquer des films
courts » au Festival du Court-métrage de Clermont-Ferrand, 3
jours, 9 participants.
- Parcours d’activités d’expression : improvisation, danse, lectures à voix haute, productions de petites formes présentées
dans le cadre de scènes ouvertes, au Congrès des Ceméa à Grenoble, 5 jours, 70 participants.
- Regroupement national Expression : sensibilisations, mutualisations et pédagogie de projet, à La Bresse, 4 jours, 20 participants.
Des week-ends de formation
- Chant et Pratiques musicales sur la sensibilisation aux pratiques
sonores et sur l’expérimentation d’un dispositif de production
collective à partir d’instruments numériques et analogiques, 2
jours, 30 participants.
- Groupe d’animation du chantier Avignon, travail pédagogique
sur l’accompagnement culturel et pratiques d’activités en lien
avec la programmation : lecture à voix haute, dramatisation,
mouvement, jeu dramatique, 3 jours, 80 participants.
- Regroupement des référents Pôle Culture, consolidation du
sens politique des actions en régions et analyse des priorités
POURJOURSPARTICIPANTS
- Conte et Écrire pour être lu et publié, 3 jours, 40 participants.
Les enjeux de l’enseignement
artistique
« Si certains se demandent encore quelle peut être la nécessité de l’enseignement artistique, encore plus en milieu pénitencier, je peux témoigner pour ma part qu’il contribue à
recréer du lien, à remobiliser des qualités ignorées et parfois
jamais révélées et aussi à redécouvrir des modes d’expression oubliés depuis la maternelle. Plus personnellement, ce
détour pédagogique et artistique dans l’univers carcéral a
redonné un souffle essentiel à mon métier d’enseignante
GRÉCEËDESRENCONTRESPRÏCIEUSESPARFOISDÏROUTANTESQUI
me conduisent à vouloir poursuivre ce travail auprès des mineurs ou des hommes incarcérés. »
Ibtissem Hadri-Louison
Professeure d’arts appliqués en lycée professionnel
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
47
48
LES POLITIQUES ET PRATIQUES CULTURELLES, UN ENJEU D’ÉDUCATION
■ Soutenir les projets sur les territoires en s’inscrivant
dans des partenariats avec les différents acteurs locaux
Plusieurs projets d’action éducative et culturelle dans 22 régions ont pris appui sur des dynamiques locales de partenariat
avec des institutions culturelles, des collectivités territoriales, des acteurs associatifs, des services déconcentrés de l’État.
Cette manière d’agir a été développée et le Pôle Culture national des Ceméa a renforcé le soutien et l’accompagnement des
Associations territoriales du réseau Ceméa à s’inscrire dans ces manières de faire.
Les militants des Ceméa ont retravaillé sur les enjeux pour faciliter l’accès au spectacle vivant, et aux formes artistiques
émergentes, pour faciliter l’accessibilité et la fréquentation des musées et en particulier à l’art contemporain dans une
perspective éducative afin de contribuer, de leurs places, au développement de plus d’ouverture aux autres, de plus de prise
de conscience de la nécessité de questionner et se questionner, de plus de sentiment de pouvoir être acteur face à la complexité du monde.
Accompagner les pratiques culturelles et
artistiques en favorisant l’accès de tous les
citoyens au patrimoine culturel et artistique
commun
En 2015, le réseau des Ceméa a agi par la réalisation d’accompagnement visant à la prise de conscience de l’impact de la
mise en disponibilité au spectacle et à la démarche artistique
de l’échange dans la réception des spectacles et des échanges
avec les autres dans l’évolution de la perception d’un spectacle ; par la mise en place de retours sensibles et de rencontres
avec les équipes artistiques afin d’approfondir la réflexion pour
chacun sur la création contemporaine, sur ce qui fait rencontre,
ce qui crée une culture commune, et sur l’activité d’être spectateur de créations contemporaines.
Lieux de création et de diffusion du spectacle vivant
On peut citer parmi toutes les actions réalisées quelques projets :
- En Alsace, en partenariat avec trois scènes strasbourgeoises
(TNS, Maillon, Pôle Sud) mise en œuvre de trois accompagnements culturels ouverts à tout public. Actions valorisées dans
les plaquettes de saison de chaque structure. Participation
d’une cinquantaine de personnes à chaque fois.
- Les Ceméa sont présents au Festival d’Aurillac à travers la
mise en place d’espaces de rencontres organisées au lycée Cortat, avec les habitant.e.s d’Étouvie et le théâtre de l’Unité.
Depuis 2 ans, en partenariat avec le Rectorat de l’Académie de
Clermont-Ferrand, la DRAC et le Conseil régional, des lycéens
avec leurs enseignant.e.s, participent à un projet de découverte
du festival. Certains jeunes accueillis l’année dernière, se sont
constitués en compagnie et ont joué cette année au festival
d’Aurillac en tant que compagnie de passage.
Les Ceméa à Aurillac, c’est aussi un stage BAFA Approfondissement «Accompagnement du spectateur en festival». Les
stagiaires de l’animation professionnelle BPJEPS Animation
culturelle vivent un projet de découverte et d’appropriation du
festival. Sont accueillis dans le cadre d’un accord-cadre avec
le Ministère de la Justice, des jeunes relevant de la Protection
Judiciaire de la Jeunesse de l’Allier. Ces jeunes se découvrent
spectateurs avec des émotions, vivent et s’intègrent dans un
projet collectif avec d’autres. Tout ceci contribue à leur accompagnement par les éducateurs-trices mais aussi permet de leur
redonner de l’estime de soi, de se reconstruire.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
- En Basse-Normandie, dans le cadre du dispositif financé
par le Conseil régional (CR), conception en partenariat avec le
CR, les lieux de diffusion et les établissements scolaires de la
région, de la saison Culturelle Cart@too, saison de spectacle
à destination de 2 500 lycéens et d’apprentis (cf encadrés cidessous et page 51).
- Dans le cadre d’un partenariat réunissant le Conseil régional de Champagne-Ardenne, le Festival des théâtres de marionnettes de Charleville-Mézières et les Ceméa, un projet
d’accueil et d’accompagnement de lycéens a été réalisé sur
trois jours, en septembre 2015. 78 lycéens, des régions Alsace,
Champagne-Ardenne et Lorraine, issus de filières générales, ont
participé à ce programme, accompagnés par 8 adultes, personnels de l’Éducation nationale, enseignants et CPE (Lycée Clemenceau de Reims, Lycée Saint-Exupéry de Saint-Dizier, Lycée
Charles-de-Gaulle de Chaumont, Lycée Koeberlé de Sélestat,
Lycée Marchal de Molsheim, Lycée Kastler de Stenay, Lycée
Chopin de Nancy). Chacun des élèves a pu assisté à 5 représentations de spectacles programmés dans le festival IN, et
vivre quatre ateliers de pratique de la marionnette, trois temps
de réflexion sur les enjeux de la marionnette dans le spectacle
vivant, notamment dans le cadre d’une rencontre avec Julie
Faure Brac, artiste plasticienne et marionnettiste, et avec JeanLuc Félix, président du festival.
ACCOMPAGNEMENT DU SPECTATEUR
La saison culturelle, Cart@oo en BasseNormandie
L’accompagnement culturel est un élément important pour toutes personnes
n’ayant pas d’accès direct aux espaces
culturels ou qui n’ont pas la possibilité
d’y être initié. Dans ce cadre, les Ceméa
Basse-Normandie accompagnent des
spectateurs au travers la saison culturelle Cart@too, initiée
par le Conseil régional. Cette saison permet ainsi à plus de
vingt-cinq établissements scolaires, CAF et IME « isolés » de
faire découvrir la culture à des publics éloignés du fait culturel.
Cette action d’accompagnement du spectateur, crée des temps
d’échanges et de réflexions permettant aux différents publics de
se rendre au spectacle tout en étant et se sentant accompagnés,
sans crainte, et d’avoir des clés de compréhension nécessaires
à ce qu’ils vont voir. Près de 1 200 personnes ont bénéficié de
cette action en 2015.
LES POLITIQUES ET PRATIQUES CULTURELLES, UN ENJEU D’ÉDUCATION
49
CLUBS THÉÂTRE
- En Guadeloupe, mise en place d’ateliers culturels de sensibilisation
au conte et théâtre à destination de publics suivis par la PJJ, de
décrocheurs dans le cadre de projets d’école de quartier et de la formation des animateurs et agents périscolaires.
- En Île-de-France, dans le cadre du dispositif Clubs théâtre financé
par le Conseil régional d’Ile-de-France, 101 personnes, de 10 établissements (CFA CODIS, Lycée Champlain Chennevières sur Marne, Lycée
Jean Mermoz de Monsoult, Lycée Blanqui à Saint Ouen, Lycée Jean
Moulin à Vincennes, Lycée Clémenceau à Villemomble, Lycée Gaston
Bachelard à Paris, Georges Sand à Domont, Lycée Camille Claudel à
Pontault Combault, Lycées des Pierres Vives à Carrière sur Seine). 18
parcours d’accompagnement du groupe de jeunes référents des clubs
théâtre ont ainsi été réalisés (cf encadré ci-contre).
- En Paca, au Festival Actoral, accompagnement de groupes de lycéens
de 3 établissements de la ville de Marseille, pendant deux semaines,
à la découverte d’une cinquantaine d’artistes, et de quatre spectacles
programmés au Théâtre du Gymnase et à la Friche de la belle de Mai.
Au Festival Scènes de Cirque, localisé en milieu rural dans l’arrière
pays niçois à Puget Théniers, accompagnement d’enfants d’un centre
aéré / 25 enfants de 8 à 12 ans / 20 enfants de 5 à 8 ans, ateliers et
rencontre avec artistes. Accompagnement de personnes de l’hôpital
service psychiatrie longs séjours, ateliers pour 8 personnes.
- À La Réunion, réalisation d’accueil et accompagnement de spectateurs au Festival PONSO à L’Eperon (ateliers et spectacles) et au Festival LEU TEMPO (animation d’un village des spectateurs, encadrement
d’une « kol’o zados » en camping en immersion dans le festival.
PRIS SUR LE VIF
L’atelier, être spectateur
L’atelier Être spectateur créé par les Ceméa BasseNormandie, dans le cadre du projet Cart@too répond
à du « faire ensemble ». Dans le cadre d’une saison
de spectacles, est posée d’emblée le fait de donner du
temps au spectateur pour qu’il se sente prêt à recevoir.
La trame de l’atelier évolue avec le temps, avec les
groupes. Il est à la fois un lieu d’échanges, de pratique
et d’observation. Il est aussi un lieu de ressourcement et d’interrogation. C’est un atelier préalable aux parcours. Il pose donc les bases de
l’approche de ce parcours, non comme une énième rencontre entre
des équipes artistiques et des spectateurs mais comme une multitude de parcours individualisés au sein de l’univers artistique d’un
créateur, vécu par des personnes formant une collectivité.
« Nous partons des personnes, de leurs souvenirs, de leurs images,
de leurs a priori » précise le responsable du projet. « Par le biais
de l’échange de la discussion, nous mettons à plat, là où nous en
sommes de nos pratiques de spectateur ou du moins, de l’idée que
l’on s’en fait. Dans ce cadre, la parole des jeunes et celle des enseignants a même valeur. Nous nous plaçons en tant qu’individu, fort
de son expérience, soit, mais surtout riche de son vécu ».
i 0UIS GRÉCE Ë LA PRÏSENCE DUN DANSEUR DUNE DANSEUSE NOUS
vivons un court instant de spectateur, là, dans la classe. La forme
chorégraphique n’est pas choisie au hasard. Elle offre une source
d’abstraction et une capacité d’appropriation qui nous intéressent.
Enfin, nous nous retrouvons tous ensemble pour que chacun puisse
dire ce qu’il a écrit ou pensé pour qu’enfin chacun puisse parler en
son nom, décrire des images fugaces, exprimer son incompréhension sans qu’elle soit jugée ».
Hervé Roué
Vers l’Éducation Nouvelle n°557 – janvier 2015
Modalités pour la mise en place
en Ile-de-France
Une fois le contact établi avec l’établissement, la coordinatrice rencontre
le ou la chef d’établissement en présence de la personne qui sera l’adulte
référent du club.
Sont étudiés, lors d’une rencontre
avec l’établissement, les éléments
nécessaires à la mise en place du club
théâtre :
- La présence dans l’établissement d’un
groupe d’élèves motivés qui souhaiteraient se lancer dans
cette aventure.
- L’espace disponible dans l’établissement pour accueillir
les ateliers de pratique d’activités dans des conditions optimales.
- Un adulte dans l’établissement qui souhaiterait être « référent » du club et suivre son évolution, sans pour autant
être présent dans les ateliers.
Lorsque ces trois conditions sont réunies, différents intervenants des Ceméa sont sollicités afin de trouver la personne qui souhaite prendre en charge ce club théâtre. Dès
que l’un ou plusieurs d’entre eux sont disponibles pour
l’animation du club, une rencontre est organisée entre l’intervenant Ceméa et le groupe de jeunes.
Au Festival d’Avignon
Trois types de séjours complémentaires
ont été proposés en 2015
- Des séjours culturels dans le cadre de
l’opération « Lycéens et Apprentis en Avignon », opération réalisée en partenariat
avec le Ministère de l’Éducation nationale
et les Conseils régionaux d’Alsace, BasseNormandie, Bretagne, Champagne-Ardenne, Ile-de-France, Languedoc-Roussillon, Nord-Pas de Calais, PACA, Picardie et Guyane. Ont
également participé à ce dispositif d’accueil, 20 lycéens de
Bucarest - Roumanie, un groupe d’adolescents de La Réunion,
soient 573 lycéens et apprentis issus de toutes les filières (classiques, techniques, et professionnelles) accompagnés par 88
enseignants.
- Des « Séjours-ateliers », « Approche du Festival » et « ParCOURSDE&ESTIVALIERwPOURADULTESAUTOURDESPRATIQUESTHÏÉtrales ; ils ont accueilli 257 participants.
- Des séjours « Découvertes Jeunes » construits autour de
demandes particulières avec divers partenaires : associations
d’éducation populaire, services jeunesse municipaux, centres
sociaux, Secours Populaire Français et Écoles de la 2ème
#HANCE UN SÏJOUR i 6OIR ET FAIRE DU THÏÉTRE w POUR ADOLESCENTS ILS ONT ACCUEILLI SOIT PARTICIPANTS ET ACCOMPAgnateurs.
Au total, en 2015, le Chantier d’Avignon a accueilli plus de
1 500 festivaliers, ce qui représente près de 8 500 nuitées.
#ECHANTIERAÏTÏENCADRÏPARMILITANTSVENANTDE!Ssociations territoriales impliquées dans le réseau « Pratiques
Artistiques et Culturelles » des Ceméa ; plus un encadrement
technique de 45 personnes.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
50
LES POLITIQUES ET PRATIQUES CULTURELLES, UN ENJEU D’ÉDUCATION
Musées, arts plastiques et arts contemporains, cinéma
Les projets menés concernent la plupart du temps des parcours au
sein de formation d’animateurs volontaires ou professionnels et
de travailleurs sociaux. Ils sont construits en partenariat avec les
institutions muséales ou des réseaux « cinéma ».
Ainsi en Alsace, avec le Musée historique de Strasbourg ; à Orléans,
avec le Musée des Beaux-Arts, le Centre d’art contemporain, Jeu
du de Paume du Château de Tours, le Musée Estève à Bourges et le
Centre de création contemporain de Tours ; en Haute-Normandie,
avec le Musée de Rouen ; en Languedoc-Roussillon avec le Musée
d’art contemporain de Sérignan ; en Limousin, avec le Musée des
Beaux-Arts de Limoges ; en Poitou-Charentes avec le musée de
Oiron et l’Espace Mendès-France ; et en Rhône-Alpes avec le Musée
de Grenoble.
Pour le cinéma, ils s’inscrivent principalement dans la vingtaine
d’éditions décentralisées du Festival européen du film d’éducation.
Scènes de musiques actuelles
Les projets menés le sont notamment en articulation avec le Printemps de Bourges. Du 24 au 30 avril 2015, les Ceméa y ont accueillis 418 personnes correspondant à un total de 1331 nuitées.
Ces projets traduisent la volonté de sensibiliser les publics aux
pratiques musicales, de développer et soutenir les démarches de
rencontre par la pratique et les démarches d’expression par l’expérimentation. Les Ceméa installent ainsi des espaces de pratique
musicales, libres ou encadrés, équipés d’instruments et un espace
d’exploration sonore. S’y déroulent des échanges de pratiques musicales, du partage de pratiques de la musique traditionnelle de
chaque pays, des expérimentations musicales, des répétitions, des
sessions d’improvisation collective.
Ont été mis en place en 2015 également des ateliers thématiques
autour d’improvisation vocale, de danse.
On peut citer également les projets suivants :
- Un partenariat avec le Secours Populaire en s’associant pour la
première fois aux Ceméa, le Secours Populaire français a permis
à quinze jeunes gens de 18 à 25 ans, venus de toute la France,
de séjourner à Bourges et d’y vivre une immersion culturelle et
musicale totale. Ces jeunes adultes ont rencontré chaque matin
des chanteurs et des musiciens qui faisaient partie des Inouïes musiques urbaines, une sélection de groupes et d’artistes en devenir
du festival. Ces échanges leur ont permis de découvrir le monde de
la musique, ses divers styles, le processus de création, la logistique
avant un spectacle.
- Des accueils collectifs de mineurs : les Ceméa reçoivent de plus
en plus de demandes pour accueillir des séjours de vacances lors du
festival. Cette année ont été accueillis 5 séjours de jeunes avec des
projets autours des pratiques musicales, de la radio ou de la presse.
Dans ce cadre a été également accueilli un séjour de vacances de
la CCAS avec 28 jeunes.
- Un séjour de lycéens de Picardie : une quarantaine de lycéens de
Picardie ont été accueillis sur toute la durée du festival et ont pu
découvrir les coulisses de celui-ci (visite des salles, backstage…).
Les lycéens ont pu se familiariser avec la pratique d’activité autour
des musiques actuelles et se confronter à la création musicale amplifiée.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
■ Organiser et donner vie au débat
public
En 2015, le réseau des Ceméa a valorisé davantage son action de
sensibilisation aux pratiques d’expression sous toutes ses formes,
de soutien et d’accompagnement aux pratiques d’expression plus
construites, dans des processus longs et donnant lieu à des situations de réception par des publics de proximité. Ces pratiques de
prise de parole pour partager avec d’autres des visions du monde
sont venues compléter les pratiques d’étayage à la prise de parole
en public et de promotion du débat public.
Voici quelques situations mettant en œuvre cette dimension.
- En Alsace, organisation des « Je dis Educ », rendez-vous mensuels d’échanges, de rencontres et de partage autour de thématiques éducatives, notamment sur l’accompagnement culturel.
- En Auvergne, participation, avec les stagiaires BPJEPS à des
tables rondes dans le cadre d’un festival de l’illustration jeunesse
à Moulins, dans l’Allier. Échanges à partir du travail des illustrateurs, et leurs partis-pris, en appui sur les projections d’illustrations. Participation aux Etats généraux de la culture organisés
par la ville de Clermont-Ferrand, lors des journées professionnelles le 28 et 29 septembre 2015, des cafés culture dans les
quartiers et de la restitution.
- En Basse-Normandie, mise en place, avec le Conseil régional l’action Sport/culture d’une action visant à permettre à des
jeunes (lycéens, apprentis, jeunes en situation de handicap, étudiants STAPS) de se questionner sur la place, le rôle du corps
dans leur relation au monde. Encadrement d’ateliers d’écriture
sur leur relation au handicap, des ateliers de danse inclusive (valides et non-valides, avec fauteuil roulant). Parcours intégrant
une représentation de « Érection » de Pierre Rigal, suivie d’une
rencontre échange/débat animée par des lycéens avec le danseur/chorégraphe, des athlètes de para-dressage et une danseuse
paraplégique.
Le théâtre,
une force en mouvement
i *E NE DIS PAS QUE CE THÏÉTRE POLITIQUE EST MEILLEUR QUUN
autre, je dis qu’il est un laboratoire de recherche, un terrain
de confrontation, une possible source d’émerveillement
devant l’expression d’une humanité. Je dis que l’éveil qu’il
diffuse constitue une force en mouvement. »
Ibtissem Hadri-Louison
Professeure d’arts appliqués en lycée professionnel
LES POLITIQUES ET PRATIQUES CULTURELLES, UN ENJEU D’ÉDUCATION
- En Bourgogne, mise en place de débats articulés à des projections sur les thèmes de l’autorité et des pédagogies alternatives
dans le cadre d’une formation des animateurs périscolaires de la
ville de Dijon, dans des écoles primaires et maternelles en présence des enseignants et des parents. Impulsion et participation
aux échanges suite à la projection d’un film dans le cadre du festival des Nuits d’Orient à Dijon, avec les stagiaires BPJEPS.
- En Bretagne, projection autour de l’adolescence, en partenariat
avec le réseau des médiathèques et bibliothèques d’Ille et Vilaine,
et mise en place de débats sur les thèmes « Les adolescents et
les usages des réseaux sociaux », et « Les adolescents : relation
avec les adultes ». Actions impliquant 192 personnes (jeunes et
adultes), sur six journées, dans six lieux (le cinéma le Celtic de
St Méen Le Grand en partenariat avec la médiathèque de Gaël,
la Médiathèque St Yves à Quimper, la MJC l’antipode à Rennes,
l’EPI Condorcet St Jacques de la Lande, la Médiathèque de Saint
Thurial, la Médiathèque de Montauban de Bretagne). Animation
d’une Conférence parentalité à partir d’une projection du film «
discipline », à Plerin, 120 personnes.
- En Ile-de-France, à l’initiative du Crajep, animation d’une table
ronde avec des acteurs éducatifs et de débats, ouverts aux visiteurs
lors de la Fête de l’humanité, sur la laïcité et le lien éducation
populaire et collectivité. 150 participants.
- En Haute-Normandie, dans le cadre d’un travail sur les notions
de découverte culturelle et réflexion sur la culture et la différence,
débat réunissant 19 personnes en formation BPJEPS. Conférence
débat sur le thème « rencontre monde culturel / monde médicosocial, des ressources possibles », réunissant 65 stagiaires éducateurs spécialisés, au Centre dramatique national - théâtre
des 2 Rives. Organisation d’un débat « L’égalité hommes/femmes,
où en sommes-nous ? », à l’UBI à Rouen, lieu artistique mutualisé,
20 personnes, sur le traitement de la femme dans la publicité à
partir d’une collection d’affiches, de publicités sexistes (homme
et femme).
- En Languedoc-Roussillon, organisation de cafés pédagogiques
tout au long de l’année sur différentes thématiques : éducation,
numérique, travail social… et de débats citoyens dans le cadre du
Festival européen du film d’éducation.
Verbatim
i,ECLUBTHÏÉTREÎAMACHANGÏ*AICOMPRISQUI
je suis. Maintenant je n’ai plus peur d’être moimême avec n’importe qui. Mais ce que j’ai appris,
même mon père et ma mère n’auraient pas pu me
l’apprendre. Je peux être moi-même n’importe où
avec n’importe qui. C’est en faisant, dans l’acte qu’on peut se
libérer de sa peur des autres. J’ai été pris au sérieux donc ça m’a
donné confiance. Si un adulte te prend de haut, alors tu as envie
de le provoquer mais quand on est tous ensemble à la même
hauteur, c’est différent. Je n’ai pas envie de provoquer, je me dis
que j’exagère et ça je l’ai compris. »
Vers l’Éducation Nouvelle n°557 – janvier 2015
Les dialogues Artistes-publics
à Avignon
Dans le cadre du Festival d’Avignon, organisation en partenariat avec le festival d’Avignon sous la direction d’Olivier Py
ETANIMATIONDEDIALOGUESARTISTESPUBLICSDANSLECADRE
des Ateliers de la pensée. Des situations de réflexion collective à partir d’enjeux, questions posés par les artistes dans
leur spectacle. Organisation d’une agora qui l’espace d’une
heure trente, tente de penser les rapports entre la création
et le faire société.
- Une centaine de participants en moyenne par Dialogue,
soit environ 1 500 personnes, lors de dialogues avec des
artistes : Laurent Brethome et l’équipe artistique de Riquet,
*ONATHAN #HÉTEL ET LÏQUIPE ARTISTIQUE D!NDREAS 6ALÒRE
Novarina et l’équipe artistique du Vivier des noms, Nathalie
Garraud, Olivier Saccomano et l’équipe artistique de Soudain la nuit, Olivier Py et l’équipe artistique du Roi Lear, Thomas Ostermeier pour Richard III, Valérie Dréville et l’équipe
artistique de La République de Platon, Tiago Rodrigues pour
António e Cleópatra, Gaëlle Bourges et l’équipe artistique
d’À mon seul désir, Samuel Achache et l’équipe artistique
de Fugue, Angelin Preljocaj et l’équipe artistique de Retour
à Berratham, Fatou Cissé et l’équipe artistique du Bal du
Cercle, Mariano Pensotti et l’équipe artistique de Cuando
vuelva a casa voy a ser otro, Philippe Berling et l’équipe artistique de Meursaults, Benjamin Porée et l’équipe artistique
de Trilogie du revoir.
- Dialogue avec Jack Ralite, Homme de culture et d’engagement au service de l’intérêt général, grand témoin de notre
temps. 200 participants.
- L’émancipation par la culture et l’Éducation populaire :
projet de société ? L’aggravation des situations d’exclusion
fait de l’accès à la culture pour tous un impératif afin de
favoriser l’émancipation effective des personnes en difficulté. Avec Marie-Christine Bordeaux, maître de conférences,
membre du Haut Conseil de l’Éducation artistique, Gaëlle
Bourges, Jean Caune, professeur d’université émérite, Fatou Cissé, Thierry Thieû Niang, chorégraphe, Sonia Serra,
membre du Bureau national du Secours populaire français
en charge du « Dire pour Agir ». Animé par les Ceméa. En
partenariat avec le Secours Populaire français. Plus de 150
personnes.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
51
52
LES POLITIQUES ET PRATIQUES CULTURELLES, UN ENJEU D’ÉDUCATION
- En Limousin, échanges et débats à la suite de projections de
films dans le cadre des échos du festival européen du film d’éducation. En Corrèze, dans le cadre des « Journées Départementales
des Droits de l’Enfant », co-organisées avec d’autres associations
éducatives, mise en place de débats réunissant des enfant et
des parents et des collégiens. En Creuse, débat avec la salle en
présence du réalisateur. En Haute Vienne, animation d’échange
avant et après la projection avec des enfants dans le cadre d’accueils de loisirs.
- En PACA, organisation, en partenariat avec la Région PACA, et
animation de la table ronde intégrée dans la programmation des
Ateliers de la pensée, sur « Construire son libre arbitre ». Comment les jeunes générations forgent-elles leur liberté de pensée
et de jugement à l’heure des données numérisées et des réseaux
sociaux ? 200 participants dont 120 lycéens de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Dans le cadre des Ciné-Débats de l’IESTS, propositions de débats
mensuels à partir de projections. 60 participants en moyenne
réunissant étudiants en travail social, formateurs, habitants du
quartier.
Dans le cadre du Festival Scènes de Cirque de Puget Théniers,
animation de trois rencontres des spectateurs et habitants avec
les artistes, réunissant 80 participants (enfants du centre aéré et
adultes spectateurs habitants de la commune).
- À Aurillac, dans le cadre du Festival de théâtre de rue
. Rencontre avec la compagnie « La fabrique fastidieuse » et le
spectacle « lendemain de fête », la compagnie « les dissipés » et
le spectacle « volutes » au lycée Monnet.
. Rencontre avec les bénévoles d’Etouvie autour du spectacle « Le
Parlement » du Théâtre de l’Unité au lycée Cortat.
. Rencontre avec la Compagnie « Bakhus » deux spectacles. Reprise de « À l’ombre de Khoré » et création 2015 « Glaucos » au
lycée Cortat.
. Dans les lieux gérés par les Ceméa, installation d’espaces d’expression et de partage d’avis sur les spectacles.
- À Bourges, dans le cadre des accueils du Printemps de Bourges :
création de situations de prises de parole, d’échanges sensibles
et de mises à distance critique de son rapport à la création dans
le champ des musiques actuelles. Partir de situations intituLÏES i 1UESTIONNER SES GOßTS DE SPECTATEUR LES CONFRONTER AUX
autres » visant la découverte, l’écoute de divers genres musicaux,
suivi d’expressions et de partage des perceptions sur la question
DESGOßTS
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
Les rendez-vous des Ceméa
sur des Festivals
Favoriser l’accès de tous les citoyens au patrimoine culturel et artistique s’est concrétisé en 2015 par l’implication des Ceméa dans
plusieurs festivals dont ils sont pour certains partenaires historiques.
Comme chaque année plusieurs types de propositions ont été
faits :
- Des formations à l’accompagnement culturel en relation avec
les festivals à Arles, Clermont Ferrand, Sotteville, Limoges, La Rochelle, Biarritz.
- Des séjours avec hébergement comportant des ateliers de pratiques culturelles autour de la programmation artistique à Aurillac,
Bourges, Avignon, Charleville-Mézières, Douarnenez, Évreux.
- Des animations d’ateliers, des encadrements de parcours de
spectateurs, des rencontres Artistes-publics à Aurillac, Bourges,
Avignon, Évreux et Charleville-Mézières.
Principales actions
- Festival du Court Métrage à Clermont-Ferrand (Sauve qui
peut) - février 2015
- Printemps de Bourges (avril 2015)
- Festival de théâtre de rue Vivacité à Sotteville les Rouen
(juin 2015)
- Montpellier Danse (juin 2015)
- Festival de théâtre de rue Urbaka à Limoges (juin 2015)
- Festival d’Avignon (juillet 2015)
- Rencontres d’Arles (Festival de Photos) (juillet 2015)
- Les Francofolies de la Rochelle (juillet 2015)
- Festival de Douarnenez (août 2015)
- Festival de théâtre de rue d’Aurillac (août 2015)
- Festival des Théâtres de Marionnette de Charleville Mézières (septembre 2015)
- Festival européen du film d’éducation d’Évreux (décembre
2015)
MÉDIAS, ÉDUCATION CRITIQUE ET ENGAGEMENT CITOYEN
e
u
iq
it
r
c
n
io
t
a
c
u
d
é
,
s
Média
n
e
y
o
it
c
t
n
e
m
e
g
a
g
n
et e
édagogie
la p
Sous le numérique,
Le contexte lié aux événements dramatiques de janvier, questionne tous les acteurs de l’éducation ceux des temps de l’école, des loisirs ou autres espaces sociaux et les parents. Il doit
questionner aussi les médias et ses acteurs dans leurs postures éditoriales face à l’actualité et
au traitement de l’information, et dans la manière d’aborder les questions de jeunesse. Il faut
articuler le temps médiatisé de l’émotion, de la réaction à court terme avec le temps du long
terme de l’éducation.
Pour le monde de l’éducation, il y a la massification et la systématisation d’une éducation aux
médias et à l’information (EMI). Ces propositions ont besoin de s’appuyer sur une refondation de
l’école, car l’EMI ne peut se développer sans un environnement éducatif dépassant l’approche disciplinaire de l’institution scolaire, remodelant les temps d’apprentissage par la pratique et l’engagement dans des projets multi partenaires, dans et hors l’école, articulant ces apprentissages à
une éducation citoyenne. L’EMI doit se développer dans une approche globale de l’éducation.
D’où les propositions des Ceméa et du Collectif Enjeux e-médias qu’ils président, de formations
pluri acteurs (parents, éducateurs, animateurs, enseignants), de parcours citoyens, d’éducation
critique aux médias et à l’information…
Pour le monde des médias, l’urgence est de faire entrer les enjeux d’éducation, de jeunesse dans
les médias eux-mêmes, afin que les valeurs de l’éducation et de l’enfance y soient assumées.
Les journalistes doivent aller travailler avec les jeunes et leur relation à la jeunesse doit aussi
impacter les lignes éditoriales des médias où ils travaillent. L’expression jeune doit trouver sa
place dans les médias notamment du service public. Ceux-ci doivent reconnaître la nécessité de
mettre en place des espaces de dialogue avec les citoyens à travers leurs organisations associatives et avancer vers des espaces de co-régulation journalistes, éditeurs de presse, société civile
et pouvoirs publics.
L’après Charlie ouvre une réelle opportunité d’une action collective pour sortir l’EMI de son isolement et en faire un enjeu culturel fondamental afin de porter la citoyenneté du XXIe siècle.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
53
54
MÉDIAS, ÉDUCATION CRITIQUE ET ENGAGEMENT CITOYEN
Maîtriser les réseaux sociaux comme des outils modernes de communication et d’information,
agir en prévention des risques et plus globalement pour une éducation critique et citoyenne,
sont deux des orientations fortes du Pôle médias, éducation critique et engagement citoyen des
Ceméa dans leurs actions éducatives.
■ Mise en œuvre de projets en direction des jeunes
Les Ceméa ont conçu des dispositifs d’animation pour les publics jeunes, notamment trois principaux : un projet Web-journaliste, Jeunes et numérique, d’un environnement consumériste à un
dispositif citoyen, en lien avec des pratiques journalistiques et leur diffusion sur des supports numériques via le web ; un projet Éducation citoyenne et réseaux sociaux en appui sur une exposition
et un livret d’accompagnement, un dispositif Jeunes critiques de cinéma, expérimenté à Évreux, en
Haute-Normandie et Cannes (pendant le festival en mai 2015), dans la dynamique de la décentralisation du Festival européen du film d’éducation et du Prix Jean Renoir des lycéens.
2015, a vu se poursuivre l’essaimage de ces projets sur des territoires plus nombreux. Cette démultiplication a concerné une dizaine de régions en métropole et Outre-mer, le projet Web-journaliste
a été retenu dans le cadre du Fonds d’expérimentation pour les jeunesse (Paca, Aquitaine, NordPas-de-Calais, Haute-Normandie, Basse-Normandie, Mayotte) sur les pratiques numériques des
jeunes.
Le primat des valeurs
Réaffirmer l’enjeu et l’urgence, d’opposer aux
logiques commerciales, individualistes, peu soucieuses du droit des personnes et des libertés collectives, des projets porteurs de valeurs de coopération, d’émancipation, de positions critiques,
s’appuyant sur le collectif, la création et l’expression des jeunes, inscrits dans une vision démocratique de l’espace public, conforme à la déclaration des Droits de l’homme
et du citoyen, et de la Convention internationale des droits des
enfants. C’est à l’aune de ces références que les actions éducatives liées au numérique doivent être construites, et non pas
dans une visée fonctionnelle, de seul outillage, inscrite dans
une logique de marché.
Bertrand Chavaroche et Christian Gautellier
Vers l’Éducation Nouvelle – n°558 – Avril 2015
PRIS SUR LE VIF
Eu, des élèves du lycée Anguier ont participé comme
Web-journalistes, au Festival du film d’éducation
Ils sont sept lycéens de seconde et ont participé, en décembre 2015, au Festival européen du film d’éducation à Évreux.
Sept jeunes web-journalistes encadrés d’Éric Feuvrel, leur professeur de français, et de Béatrice Collet, animatrice au centre
DES&ONTAINESONTPRÏSENTÏLEURSTRAVAUXETFAITLEBILANDECETTEACTIONVENDREDIFÏVRIERAUCENTREDES&ONTAINES
« C’est un partenariat entre le lycée Anguier, le centre des Fontaines et les Ceméa. Ce festival accueille des actions éducatives à destination des jeunes de Normandie et d’ailleurs. Ils construisent leur parcours, orientent leur exploration du festival
en fonction de leurs projets, qu’ils soient issus d’un cadre scolaire, associatif, d’un service jeunesse d’une collectivité ou d’un
service de l’État. Par cette approche, les Ceméa les ont accompagnés pour faciliter leur appropriation du festival de manière
active en intégrant une démarche d’éducation à l’image et aux médias, en leur confiant le rôle de web-journalistes de
l’événement », explique François Laboulais, représentant les Ceméa. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’une action nationale
des Ceméa, soutenue par le Fonds d’Expérimentation pour la Jeunesse (FEJ).
Les jeunes ont animé tous les jours le blog du festival, rencontré des réalisateurs... « Nous avons aussi donné notre avis
sur les films en projection. Des films essentiellement fondés sur des problèmes de société, le harcèlement, les addictions...
.OUSNOUSRÏPARTISSIONSLESTÉCHESAVECDESRÏUNIONSDERÏDACTIONLEMATIN,EPLUSDIFlCILEÎAAÏTÏLESINTERVIEWSwEXPLIquaient-ils.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
MÉDIAS, ÉDUCATION CRITIQUE ET ENGAGEMENT CITOYEN
FONDS D’EXPÉRIMENTATION POUR LA JEUNESSE
Être web-journaliste lors d’un événement culturel : une
approche critique et citoyenne des médias de l’information
Depuis janvier 2015, les Ceméa Nord-Pas de Calais et cinq autres Associations territoriales
des Ceméa travaillent à la mise en place d’un projet alliant éducation aux médias et accès à
la culture. Ce projet, qui se déroulera jusque 2017, s’appuie sur une démarche de web-journalisme avec des jeunes de 12 à 25 ans, et sur un partenariat avec un événement culturel local.
L’année 2015 a vu plusieurs étapes de cette démarche prendre place.
Les Ceméa Nord-Pas de Calais investis dans le projet « jeunes et numérique, d’un environnement consumériste à un dispositif
citoyen », financé par le Fonds d’Expérimentation pour la Jeunesse, ont conduit plusieurs actions en 2015.
Ils ont participé à la réalisation d’un état des lieux des pratiques numériques, médiatiques et culturelles des jeunes de 12 à 25
ans et des acteurs éducatifs de la région. Des entretiens individuels, basés sur un questionnaire réalisé en réseau au sein d’une
coordination animée par l’Association nationale des Ceméa, ont été conduits avec plusieurs Centres sociaux du Nord et du Pas-deCalais. L’analyse de ces entretiens a permis d’aboutir à des constats susceptibles de nourrir les contenus et les choix pédagogiques
à promouvoir.
Les jeunes interrogés fréquentent très peu les festivals régionaux et affirment que le premier lieu leur offrant la possibilité d’avoir
une pratique médiatique est l’école. Cette institution privilégie le journal papier et les formes écrites aux autres formes de média
d’information.
Les Ceméa se sont appuyés sur ces éléments pour animer une démarche de Web-journalisme avec les jeunes de La Maison Pour
Tous de La Gorgue. Accompagnés par deux animateurs de la structure et deux formatrices des Ceméa, ces jeunes ont participé au
festival lillois « Le père Noël est-il un rocker ? ». Afin qu’ils se sentent pleinement à l’aise dans leur rôle de web-journaliste une
fois sur le terrain et qu’ils répondent à une certaine éthique de la production d’information, l’équipe a proposé deux jours de formation en amont. Ces deux jours ont permis de prendre en main les outils techniques du web-journaliste (caméras, appareils photo,
enregistreurs numériques, logiciels libres de montage…) mais aussi d’appréhender les enjeux de l’écriture journalistique et le rôle
du journaliste. Les jeunes se sont également renseignés sur le festival et ont analysé différents types de médias de l’information.
Les articles réalisés par les jeunes sont visibles à l’adresse suivante : https://webreporterlamaisonpourtous.wordpress.com
Cette expérience a permis aux Ceméa de concevoir un module de formation à destination d’acteurs éducatifs qui sera mis en place
en juin 2016. Au cours de cette formation-action, les formateurs initieront les participants à la maîtrise technique des outils du
webjournaliste et accompagneront pédagogiquement la mise en place d’une expérience de média citoyen.
FESTIVAL EUROPÉEN DU FILM D’ÉDUCATION
Parcours Jeunes critiques
de cinéma
Pour la troisième année, pendant le festival, a été mis en place un
parcours de formation à l’écriture de critiques de films. Il s’est adressé à des lycéens (27) venant de cinq établissements de Normandie
et d’Ile-de-France. Ce parcours, organisé sur trois jours, alterne
des séances de cinéma (avant-premières, films de la sélection et
web-documentaires), des ateliers d’écriture, la rencontre avec des
réalisateurs et un critique de cinéma professionnel… Les critiques
de films écrites par les jeunes pendant ce parcours ont été diffusées
sur le blog du festival.
Ce projet s’inscrit dans le cadre du partenariat entre le Festival européen du film d’éducation et le Prix Jean Renoir des lycéens. Le Prix
Jean Renoir des lycéens est attribué par un jury de lycéens à un
film choisi parmi huit films pré-selectionnés par un comité de pilotage national composé de représentants de la Dgesco (Ministère
de l’Éducation nationale), de l’Inspection générale de l’Éducation
nationale, des Ceméa, du CNC et de la Fédération nationale des
cinémas français.
Il cherche à éveiller et à entretenir chez les lycéens un intérêt pour la
création cinématographique contemporaine et à encourager chez
eux la formulation d’un jugement raisonné sur les œuvres, l’échange
et la confrontation avec d’autres jugements. Pratiquer une activité
de critique est non seulement une excellente occasion de développer des compétences d’écriture et de maîtrise de la langue française, mais aussi de prendre du recul par rapport au premier ressenti
que peut susciter un film en se plaçant du côté de l’analyse.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
55
56
MÉDIAS, ÉDUCATION CRITIQUE ET ENGAGEMENT CITOYEN
Le web documentaire au cœur de plusieurs projets
« Raconte ta ville », le web-documentaire comme outil pédagogique
Le principe du dispositif Raconte ta ville animé par le réseau Canopé, est de proposer à des classes (écoles, collèges et lycées)
réparties sur tout le territoire français, d’explorer leur environnement proche (quartier, ville, etc.) et de mener l’enquête pour en
raconter l’histoire réelle ou fictive au moyen de la production d’un web-documentaire.
Si l’on se réfère à quelques principes de l’Éducation nouvelle, (qui défend une participation active des individus à leur propre formation, où l’apprentissage doit avant tout être un facteur de progrès global de la personne, qui suscite l’esprit d’exploration et
de coopération, une éducation globale accordant une importance égale aux différents domaines éducatifs...) il devient évident
que les Ceméa trouvent dans le dispositif Raconte ta ville un espace de mise en œuvre de la coopération dans les apprentissages, et en particulier dans l’usage des outils collaboratifs et des projets où les élèves peuvent diffuser et partager leurs savoirs.
Lors de l’année scolaire 2014-2015, le Pôle médias, éducation critique et citoyenneté des Ceméa a participé au pilotage du
dispositif national Raconte ta ville du Réseau Canopé. Un des objectifs de ce partenariat qui se poursuit, amplifié en 2015ÒMESAISONDELOPÏRATIONRaconte ta ville, sur le thème de la ville durable), était de cerner les
intérêts éducatifs et pédagogiques de ce dispositif et d’imaginer ensemble comment celui-ci pourrait
aussi faciliter dans l’avenir, des projets impliquant les élèves activement dans les dispositifs relais coanimés par les Ceméa.
À découvrir un des web-documentaires accompagnés cette année 2015, par l’équipe Canopé de
Normandie et les Ceméa : « Vies de bord de mer »
https://www.reseau-canope.fr/raconte-ta-ville/webdoc/20142015
Jeunesse en Europe - Un web-documentaire de partage d’expériences
Le Forum européen de la Jeunesse, dont le Cnajep est membre, a lancé la « Ligue des jeunes électeurs » qui visait, pour des
JEUNESDEËANSËRENFORCERLEURPARTICIPATIONAUXÏLECTIONSEUROPÏENNESETËFAVORISERLAPRISEENCOMPTEDESQUESTIONS
de jeunesse dans les débats et les campagnes au niveau européen et national.
Le projet porté par le Cnajep dans le cadre de la « Ligue des Jeunes Electeurs » a visé plus spécifiquement à développer les
connaissances des jeunes, leur permettre de réfléchir à leur citoyenneté, d’échanger sur différents enjeux de la construction
européenne et de réfléchir à un avenir commun. Chaque organisation impliquée dans le projet a développé différentes actions
autour de trois axes : des actions d’information, de sensibilisation et de mobilité pour aller à la rencontre d’autres jeunes européens ou des institutions européennes.
Pour les Ceméa, ce travail à fait l’objet de la réalisation d’un web-documentaire s’appuyant sur les productions et actions de
trois régions, l’Aquitaine, la Franche Comté et la Région Centre. Ce web-documentaire à été financé par le Cnajep. C’est une
première réalisation de web-doc Ceméa. http://jeunesse-europe.cemea.asso.fr/#Intro
Festival européen du film d’éducation - Le web-documentaire comme support culturel
L’intérêt des Ceméa pour le web-documentaire n’est pas nouveau, c’est un format intégré depuis quelques années dans
la grille de programmation du Festival européen du film d’éducation. Il fait aussi l’objet d’une animation en direction des
lycées sous la forme d’une master Class en partenariat avec France télévisions - Nouvelles écritures. Rendez-vous à Évreux en
décembre, chaque année pour découvrir la sélection de web-docs des Ceméa en présence de leurs auteurs et/ou producteurs.
http://www.festivalfilmeduc.net/spip.php?article764
En octobre 2015, a également été lancé le
Projet « Déclics du numérique » en partenariat avec la Ligue de l’enseignement et
les Francas, à destination des enfants et
ados de 8 à 14 ans autour de trois axes
d’activités : Programmation et robotique,
Création, Art visuel et Culture des images,
S’exprimer, s’informer, informer avec les
médias, et de 7 parcours. Il concerne en 2015 les régions
Ile-de-France, Paca, Aquitaine, Centre, La Réunion, Auvergne, Bourgogne, Pays de la Loire.
À noter le travail spécifique des Ceméa avec la PJJ sur
ces dimensions, et dans la dynamique des éditions décentralisées sur tout le territoire métropole et Outre-mer du
Festival européen du film d’éducation, des parcours d’éducation à l’image couplés avec des séances « jeunes publics », et la mise en place de projets de réalisation de
courts métrages par des groupes de jeunes en lien avec
les structures d’accueil de jeunes (MJC, centres sociaux,
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
services jeunesse des collectivités, réseau PIJ, etc.) (Bretagne, Haute-Normandie, Languedoc-Roussillon…).
Ces actions intègrent également un travail de découverte
des nouvelles écritures interactives par les jeunes, à travers des masters class (Haute-Normandie) ou séances de
découverte, (Languedoc-Roussillon, Guadeloupe, etc.)
ou des ateliers de réalisation par les enfants de Webdocs
(projet Raconte ta ville, en partenariat avec Canopé, Réunion, Pays de la Loire, Haute et Basse-Normandie, Languedoc-Roussillon… cf encadré ci-dessus).
Les Ceméa sont également plus globalement, partenaires
du prix Jean Renoir des lycéens en lien avec le CNC et
le Ministère de l’Éducation nationale. Ils participent au
Comité de pilotage, au Comité de sélection des films et
à l’organisation du prix. C’est dans ce cadre que des parcours jeunes critiques de cinéma sont mis en place pendant des festivals notamment à Cannes (cf encadré p. 57).
MÉDIAS, ÉDUCATION CRITIQUE ET ENGAGEMENT CITOYEN
Grande école du numérique, deux projets de
Fabriques numériques agréés, six formations en cours
Dans de nombreuses situations, les Ceméa animent des débats, des groupes de parole,
des formations pour répondre, à des besoins des acteurs éducatifs et des associations.
Se positionner sur des faits de société, transmettre des repères préventifs quant à l’usage
des plates-formes numériques, agir sur la protection des mineurs, éduquer aux médias
de l’information, conseiller les citoyens et les associations dans leurs choix et usages
d’outils numériques..., autant de sujets où les enjeux des environnements numériques
dans leurs relations aux usagers, mettent les éducateurs en situation de jouer un rôle de
médiation.
L’accompagnement sur l’utilisation du numérique auprès de publics plus éloignés des nouvelles technologies répond à un double objectif d’apprentissage d’une utilisation responsable et citoyenne du numérique et d’une
intégration professionnelle facilitée.
C’est dans ce contexte que les Ceméa ont répondu fin 2015 à l’appel à projet Grande école du numérique et ont été retenus pour mener sous ce label une Fabrique Médiateur des usages du numérique et une Fabrique Les associations face au
développement des usages du numérique.
Ces formations sont composées de plusieurs phases et se déroulent en alternance. Leur durée est de 700 heures réparties
SURSIXMOIS%LLESSADRESSENTËDESJEUNESÉGÏSDEËANSÏLOIGNÏSDELEMPLOISANSQUALIlCATIONETISSUSDESQUARTIERS
de la politique de la ville.
La Fabrique Les associations face au développement des usages du numérique sera développée par les Ceméa à La Réunion. La Fabrique Médiateur des usages du numérique sera mise en place à Amiens, Clermont Ferrand, en Ile de France,
à Poitiers et en Martinique, par les cinq Associations territoriales du réseau Ceméa (Picardie, Auvergne, lle de France,
Poitou Charente et Martinique,ESFORMATIONSDÏBUTERONTLORSDUDERNIERTRIMESTRE
Les objectifs de la formation Médiateur des usages du numérique s’articulent autour de quatre axes :
- Connaître et comprendre les enjeux du numérique et de la société de l’information. Déconstruire ses représentations sur
le numérique ; décrypter ses usages et ses pratiques ; questionner les différents enjeux, économiques, politiques, culturels
et citoyens.
- Maîtriser les outils techniques de base. S’approprier des logiciels et des plates formes de la société numérique et de l’information ; acquérir des compétences de la chaîne de production numérique (écriture, scénarisation, édition et diffusion de
contenus).
- Se sensibiliser au rôle et fonctions de médiation et de transmission. Acquérir des compétences d’animation de groupe, de
connaissance des divers publics (enfants, jeunes et adultes) ; prendre en compte les projets de structures socio-éducatives.
- Engager une réflexion sur un projet professionnel. Préciser et construire son projet professionnel ; s’orienter vers une
formation qualifiante.
CRITIQUES DE CINÉMA
Accompagnement culturel au Festival de Cannes
Huit militants des Ceméa PACA ont conduit un projet d’accompagnement culturel
par le cinéma. Pendant trois jours, vingt-cinq lycéens de Cannes, de Mulhouse,
Rosny sous Bois et Louviers, ont découvert le Festival de Cannes, lors d’un parcours
animé par des formateurs du territoire, de l’Association nationale et d’autres AssoCIATIONSTERRITORIALES)LSONTBIENSßRASSISTÏÌLAPROJECTIONDElLMSSÏLECTION
de la Semaine de la critique, de l’Acid, d’un Certain Regard et de la compétition
officielle), certains ont pu rencontrer le réalisateur d’un des films projetés, un critique de cinéma et ils ont tous participé à un des trois ateliers : Jeux d’expression,
jeunes critiques de cinéma et web-journalistes.
Un blog a été créé et alimenté par les lycéens, les enseignants et les militants des
Ceméa : https://jeunesfestivalcannes.wordpress.com
Ce projet a été mené en partenariat avec le Ministère de l’Éducation nationale, et
le Prix Jean Renoir des lycéens. Il a reçu le soutien de la Ville de Cannes, de l’ACID,
de la Semaine de la critique, de Cannes Cinéma, ainsi que Canal +. Il s’est poursuivi
en 2016 lors de la 69ème édition du Festival en se développant.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
57
58
MÉDIAS, ÉDUCATION CRITIQUE ET ENGAGEMENT CITOYEN
■ Culture numérique, éducation cri-
tique aux médias et à l’information,
mise en œuvre d’actions de formation
en direction des adultes « impulseurs »
de projets de jeunes
Cette orientation s’est traduite par le renforcement en 2015, de la formation de formateurs (deux stages nationaux, un regroupement national,
des formations actions sur des projets, des parcours de formation au sein
du Festival européen du film d’éducation…) afin de consolider la qualification des équipes Ceméa.
s #ECI A PERMIS DE DÏMULTIPLIER LA FORMATION DANIMATEURS PORTEURS DE
projets d’éducation aux médias, sur tous les territoires (formation des
animateurs de structures d’accueils collectifs de mineurs ou formation
professionnelle diplômante et formation professionnelle continue) (24
régions, métropole et outremer, plus de 30 stages, plus de 600 participants).
s $ANS LE CADRE DU PROJET i $ÏCLICS DU NUMÏRIQUE w SUR LES RÏGIONS
concernées en 2015/2016 (voir encadré page 61), lancement d’un programme de formation de formateurs (un stage en 2015 et deux en 2016)
visant à la mise en place de modules de formation à destination des
animateurs.
s,ORIENTATIONDUNTRAVAILAVECLESPARENTSAÏTÏRÏAFlRMÏEEN%LLE
passe par l’organisation de cafés-parents, de débats-citoyens (Pays de la
Loire, Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes, Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Picardie, Normandie, Ile-de-France, Poitou-Charentes, La Réunion, Mayotte, Guadeloupe, Martinique…), notamment en appui sur
le film « C’est gratuit pour les filles », issu du Festival européen du film
d’éducation et un guide « Parents » édité dans le cadre du programme
Internet sans crainte. Elle se traduit également par l’introduction dans
tout projet concernant les jeunes et le numérique d’un « volet Parents »
(exemple en Basse-Normandie, Mayotte, Haute-Normandie…). Divers
partenariats ont été mobilisés avec la PJJ, les Centres sociaux, la FCPE,
Canopé… pour toutes ces actions.
s%NLES#EMÏASONTINTERVENUSDANSLAFORMATIONDESPROFESSIONnels de la PJJ dans le cadre du dispositif national de prévention de la
radicalisation (Ile-de-France, Réunion, Mayotte, Martinique, notamment).
s #HAQUE ANNÏE LE &ESTIVAL EUROPÏEN DU lLM DÏDUCATION EST CON U
comme un espace de formation continue pour les acteurs de l’éducation
populaire. Des parcours sont construits au sein de la manifestation pour
des animateurs professionnels en formation (BP, DEJEPS), des éducateurs
de la PJJ et pour les personnels éducatifs et culturels des collectivités
locales. L’ensemble des éditions décentralisées du festival (dans plus de
22 régions métropole et Outre-mer) sont également des lieux participant
de cette formation des adultes éducateurs. Elles ont pour effet de former
les animateurs et éducateurs à mettre en place des actions « cinéma
» avec des jeunes, tant dans la dimension culturelle d’éducation aux
images que dans celle citoyenne de compréhension du monde à travers
les regards portés par des réalisateurs sur des sujets de société…
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
Un combat éducatif
Dans le flux permanent des propositions d’images, de
textes, de sons, dans le « chaos des fils d’actualité des
réseaux sociaux numériques », nous mesurons l’urgence de l’apprentissage de la lecture de ces flux, du
décryptage critique des propos, l’urgence d’apporter
des clés de compréhension de ce qu’est une information, comment distinguer les mécanismes des stéréotypes, ceux des théories du complot, ou encore comment analyser une actualité souvent diffusée en lien
avec une stratégie de communication ?
L’éducation critique aux médias et l’engagement citoyen devient alors l’un des leviers pour faire vivre la
laïcité et soutenir la liberté de conscience et d’expression.
C’est donc, dans ce contexte un combat, où nous
devons opposer résistance et propositions alternatives
face aux industries médiatiques... C’est un combat fondamental dans la lutte contre les manipulations.
Il nous faut renforcer ce cap, face à ceux qui voudrait
que l’éducation aux médias soit synonyme seulement
d’éducation au numérique, formant non pas des citoyens avertis mais des consommateurs utilisateurs des
systèmes numériques, sollicitant leur participation, et
générant des profits considérables par une monétisation de leurs usages.
Christian Gautellier et François Laboulais
Un dispositif d’Éducation
aux écrans en BasseNormandie
L’éducation critique aux usages des médias
numériques et l’engagement citoyen dans
les pratiques en ligne, sont des enjeux de
notre société actuelle, notamment pour les
jeunes et donc pour tous les éducateurs.
Cette action des Ceméa en Basse-Normandie, à l’initiative du Conseil régional et
menée en partenariat avec le Rectorat et la
direction régionale de l’enseignement agricole, a pour objectif de « massifier » à toute
UNE TRANCHE DÉGE POST ÒME LYCÏENS ET
apprentis), un parcours d’éducation critique
aux médias numériques, qui comprend
plusieurs volets : des interventions dans
les établissements scolaires et les CFA, des
stages de formation des personnels de divers établissements (centre d’apprentissage/lycée général, technique,
polyvalent, professionnel, agricole, MFR) et des formateurs de la formation professionnelle, des actions en
direction des parents et en lien avec les Espaces publics
numériques. Les partis-pris pédagogiques favorisent
une démarche de projet à travers des ateliers interactifs au cours desquels les jeunes se forment aux enjeux
et problématiques d’Internet (réseaux sociaux, usages
des smartphones, tchat, gestion du temps écran, identité numérique, droits et devoirs des internautes...), des
espaces collectifs d’expression des jeunes et de dialogue
avec les adultes, une articulation entre les temps scolaires et personnels ou de loisirs (cohérence et continuité
éducative).
MÉDIAS, ÉDUCATION CRITIQUE ET ENGAGEMENT CITOYEN
D-Clics numériques, Découvrir, Décrypter, Diffuser
Une offre de formation numérique pour les animateurs des temps éducatifs
C’est un fait : les enfants et les jeunes grandissent dans une société devenue numérique. Leurs manières d’apprendre, de créer,
d’appréhender leur environnement en sont profondément transformées. Les acteurs éducatifs ont la responsabilité d’accompagner les enfants et les jeunes dans la maîtrise de cet environnement nouveau, source de promesses mais aussi de risques.
Si les animateurs sont formés et accompagnés localement, les accueils périscolaires, les centres de loisirs, les colonies de vacances peuvent devenir des lieux d’expérimentation et d’action éducative. Les enfants et les jeunes exerceront ainsi leur créativité
et leur esprit critique avec les outils numériques présents dans notre environnement quotidien.
Une formation et des outils d’animation clés en main
Organismes de formation professionnelle reconnus complémentaires de l’enseignement public, la Ligue de l’enseignement, les
Francas et les Cémea se sont associés en 2015 pour relever cet important défi et ont construit des formations adaptées aux
besoins des structures éducatives qui souhaitent mettre en place des ateliers et activités autour du numérique pour des enfants
et des adolescents.
À l’issue de la formation (modules de 2 à 3 jours), les animateurs :
- mesurent les enjeux éducatifs liés au numérique,
- sont capables de construire un cycle de 7 à 12 séances d’activités basé sur l’un des parcours proposés (de la création de jeux
vidéo à la réalisation de we-bradios),
- maîtrisent les techniques de base nécessaires à l’animation du parcours éducatif,
- sont capables d’animer un temps d’échange avec un groupe d’enfants et de jeunes,
- favorisent l’appropriation des contenus et la prise d’initiative par les enfants et les jeunes,
- savent valoriser les propositions et productions des enfants et des jeunes.
Ils peuvent proposer aux enfants et aux jeunes des activités innovantes et ludiques, et les accompagnent pour qu’ils maîtrisent
les compétences utiles au citoyen du 21ème siècle.
À l’issue de la formation, les animateurs disposent d’un accès personnalisé au site internet ressource : http://d-clicsnumeriques.org et
à toutes ses fiches activités clés en main. Celles-ci sont rassemblées dans plusieurs parcours thématiques : Coding et Jeux vidéo,
Images et Vidéo, Médias sociaux… Ce projet se développera sur 3 ans, 2015-2017, à terme, ce sont 7 parcours éducatifs et 70
fiches d’activités qui seront proposées aux animateurs.
En 2015, le projet s’est déployé sur 10 académies : Orléans, Clermont Ferrand, La Réunion, Lyon, Nice, Toulouse, Paris, Rennes,
Marseille, Dijon.
« S’initier à l’informatique et à internet »
pour les aides à domicile, à la Réunion
!CCOMPAGNANTAUQUOTIDIENDESPERSONNESÉGÏESENSITUATIONDEHANDICAPOUDESENFANTSLESiAIDESËDOMICILE
» (Assistante de vie dépendance, employée familiale et assistante maternelle) peuvent être confronté(e)s à des difficultés face aux nouvelles technologies. Le module de formation « S’initier à l’informatique et à internet » de 3 jours
(20 heures) organisé par les Ceméa de la Réunion, a pour objectifs d’aider les « aides à domicile » à savoir utiliser
les nouvelles technologies. Il permet ainsi d’apprendre à utiliser le traitement de texte, de s’initier au fonctionnement
de la messagerie électronique, d’utiliser les principales fonctionnalités d’un navigateur internet, d’accompagner les
enfants et adultes dans l’utilisation des outils informatiques et également de déclarer leur chèque CESU (Chèque
Emploi Service Universel).
Ce module de formation fait partie d’un programme départemental de formation et d’accompagnement des salariés
du particulier employeurs en lien et avec l’habilitation de la FEPEM (Fédération Nationale du Particulier Employeur).
Verbatim
- « Comme je ne connaissais pas grand-chose en informatique, je suis contente d’avoir
appris à manipuler la souris avec un peu plus d’aisance, d’avoir appris le traitement de
texte et surtout à me créer une adresse mail. »
- « J’ai été très contente de faire cette formation, j’ai appris comment envoyer des mails
et aussi comment se faire payer les chèques à domicile sur internet ».
Témoignages de stagiaires
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
59
60
MÉDIAS, ÉDUCATION CRITIQUE ET ENGAGEMENT CITOYEN
UNE PRIORITÉ
Éducation aux médias en Picardie
L’année 2015 a été marquée par une volonté de conférer à la thématique de l’éducation aux
medias une nouvelle place, en la liant notamment aux usages du numérique.
s,ESCeméa de Picardie ont participé aux premières Rencontres régionales du numérique
INTITULÏESi#ONNEXIONSwQUISESONTDÏROULÏESDUAUAVRILË!MIENS,ES#EMÏAONTPRÏSENTÏLEURTRAVAILDEPRÏVENTIONSUR
les réseaux sociaux lors de la journée tout public du samedi. Les Ceméa ont été conviés à s’impliquer dans la deuxième édition en
AVECUNPROGRAMMEPLUSAMBITIEUXETUNEPARTICIPATIONSURLESJOURS
s$ANSLECADREDELAFORMATIONPROFESSIONNELLECONTINUEENPARTENARIATAVECLE#2!*%0ETLA$$#3LES#EMÏADE0ICARDIEONT
formé une vingtaine d’animateurs sur chacune des deux sessions : l’une consacrée à un stage « jouer et animer avec les multiMÏDIASwLAUTREËLAPRÏVENTIONDESRÏSEAUXSOCIAUXLESETAVRILETMAI
s0OURLESANIMATEURSDEL),%0DANSL/ISEDEUXFORMATIONSSESONTDÏROULÏESDUAUJUINAUTOURDELATHÏMATIQUEiJOUER
avec les multimédias ».
s$ESINTERVENTIONSCONCERNANTLAPRÏVENTIONAUTOURDESRÏSEAUXSOCIAUXSESONTPOURSUIVIESAVECDESLYCÏENSÏTABLISSEMENTS
picards concernés en 2015) et avec des apprentis du CFA Interfor à Amiens (8 interventions).
s$ESMODULESDEFORMATIONSPHOTOETVIDÏOSONTINSCRITSSYSTÏMATIQUEMENTDANSLESFORMATIONS#10ET"0*%03
s,ETRAVAILAUTOURDESMÏDIASETDELUSAGEDUNUMÏRIQUEESTPRÏSENTÏGALEMENTAUSEINDELACLASSERELAISANIMÏEPARLES#EMÏA
tout au long de l’année 2015.
s&INSUITEËUNERENCONTREAVECLE#2!*%0LA$2*3#3LES#EMÏADE0ICARDIESESONTASSOCIÏSËLA,IGUEDEL%NSEIGNEMENT
de l’Oise pour co-animer un blog ressources en direction des animateurs jeunesse de Picardie.
Les Ceméa de Picardie ont été sollicités par l’association « Forum des parents » pour animer des ateliers famille dans le cadre
d’un projet « Écrans ouverts, écrans fermés, apprivoiser les écrans ».
#ETTEORIENTATIONCONCERNANTLÏDUCATIONAUXMÏDIASETAUNUMÏRIQUESERARENFORCÏEENAVECDEUXPROJETSSUPPLÏMENTAIRES
LARÏPONSEËLAPPELËPROJET'RANDE%COLEDU.UMÏRIQUEDÏPOSÏlNQUIPERMETTRADORGANISERËPARTIRDENOVEMBRE
une formation pré-qualifiante « médiateurs du numérique » ; le lancement d’un projet de formation d’animateurs sur la ComMUNAUTÏDE#OMMUNESD!BBEVILLEiWEBJOURNALISMECITOYENCOMMEOUTILDANIMATIONwPORTÏGRÉCEAUDISPOSITIF*EUNESET
numérique du Conseil départemental de la Somme et en coopération avec l’Association nationale des Ceméa, dans le cadre du
Fond d’Expérimentation pour la Jeunesse.
■ Production de ressources pédagogiques,
veille documentaire et lien avec la recherche
s$ESPUBLICATIONSCON UESPARLES#EMÏAOUENPARTENARIATSONTMISESÌDISPOSITIONDESANIMATEURS
ou de publics larges : un dossier sur « Jeunes et numérique », un guide à destination des parents, un
guide Education, des dossiers thématiques (sur le harcèlement via les plates formes numériques, sur
l’information et les jeunes, etc.), des scénarios de séquences d’animation en appui sur des serious
game, des vidéo-interactives, des expositions (Réseaux sociaux, Consommation citoyenne, etc.),
un film « C’est gratuit pour les filles », une plate-forme de e-learning sur les usages responsables
d’internet conçue dans le cadre du programme « Internet sans crainte ». Le projet « Déclics numériques » intègre également la conception d’outils pour l’animation de parcours d’éducation au numérique et aux
médias (plate-forme en ligne, mallettes, etc, cf encadré p. 61).
s%NLES#EMÏAONTPARTICIPÏÌTRAVERSLECOLLECTIF%NJEUXEMÏDIASÌLACONCEPTIONETLAPRODUCTIONDUNE
série de films courts diffusés par France Télévision Education « Les clés des médias » (voir encadré dans le chapitre
« Des publications pour diffuser les idées de l’Éducation nouvelle » de ce rapport d’activité p. 93).
s$ESCONFÏRENCESlLMSETDESARTICLESDERÏFÏRENCESURLESJEUNESETLESMÏDIASONTÏTÏRÏALISÏSETSONTDIFFUSÏS
sur le site « Enfants Ecrans, Jeunes et Médias » http://www.cemea.asso.fr/multimedia/enfants-medias ou la
web-tv des Ceméa http://tv.cemea.asso.fr
s,ESITEi%NFANTS%CRANS*EUNESET-ÏDIASwESTMISÌJOURRÏGULIÒREMENTETCONSTITUEUNOUTILDERESSOURCESET
de veille sur des questions du numérique et de l’éducation aux médias et à l’information. Il comprend plusieurs
centaines de documents pluri-médias…
Les Ceméa ont entretenu des relations partenariales avec des équipes de chercheur(e)s des Universités Paris Sorbonne, Paris 13, Paris 8, et Université d’Angoulême/Poitiers (Centre européen des produits de l’enfant), ENS de
Cachan, le Clémi et le réseau Canopé.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
MÉDIAS, ÉDUCATION CRITIQUE ET ENGAGEMENT CITOYEN
Un site ressources : Pratiques numériques libres, éthiques
et solidaires
Les Ceméa de la Réunion ont créé ce site internet : « Pratiques numériques libres,
éthiques et solidaires » avec le soutien de la DJSCS Réunion. C’est un espace ressources pour les associations, les parents, les éducateurs... Conçu fin 2015, il est
en cours d’enrichissement et beaucoup d’informations seront intégrées au fur et à
MESUREDESONDÏVELOPPEMENTEN
On y trouve :
- Un espace « Services en lignes» dans lequel sont proposées des alternatives libres
à des logiciels type «Skype, Doodle, DropBox » etc.
- Un espace « outils logiciels » présentant de nombreuses offres libres et gratuites
aux logiciels propriétaires que l’on installe sur les machines.
- Un espace « Ressources numériques libres ». Où trouver des musiques, des photos etc., utilisables légalement et gratuitement puisque sous licence libre ?
- Un espace « ressources éducatives » à destination des parents, des animateurs, des éducateurs qui souhaitent mieux
comprendre les enjeux du numérique et accompagner les plus jeunes dans une éducation critique aux médias.
- Un espace de veille d’actualités, « sites favoris » diffusant régulièrement des informations sur le sujet qui vous préoccupe...
Bonne navigation, libre, éthique et solidaire ! http://www.pratiquesnumeriques.cemea-reunion.org
CINÉMA ET ÉDUCATION POPULAIRE
À Mayotte, un levier pour lutter contre les stéréotypes
et pour l’égalité
Dans le cadre d’un projet soutenu par le Fonds d’expérimentation pour la jeunesse, les Ceméa
de Mayotte ont réalisé deux films en mobilisant les jeunes eux-mêmes et les publics en formation et inscrit une séance spécifique dans l’édition mahoraise du Festival du film d’éducation.
si.ARIZIHADISSIwOUiPARLONSENw#ElLMPARLEDEGROSSESSEPRÏCOCEDEREGARDSDIFFÏrents portés sur des enfants suivant les représentations que nous en avons. Il fait suite à des
échanges sur la question parentale - comment les parents dialoguent avec leurs filles – les représentations (fille sage, fille moins sage). Ce film a donc été à la fois un outil pour la réflexion de ces
animateurs et un outil utile dans des animations avec des jeunes ou des parents. 18 stagiaires ont
participé à ce projet.
si7USAWA.DROLANIwOUi,APARITÏDANSLECOUPLEwQUIFAITSUITEÌDESÏCHANGESSURLÏGALITÏ&ILLES
Garçons et des stéréotypes bien ancrés dans la transmission familiale et sociale (culture et tradition)
et admise par des jeunes adultes aujourd’hui. Là encore un travail a été engagé en préalable sur la
réflexion de sujets qui pouvaient « cliver » ou faire débat. L’idée de l’activité de loisir des filles est
venue. Le réalisateur de documentaire François Xavier Drouet, présent sur place, a aidé l’équipe à reformuler les idées et amené la proposition de trois histoires croisées afin de ne pas être dans une (seule)
vision simpliste, des nuances ont été apportées, des réactions différentes ont été mises en avant. Ce
film a donc été l’occasion de déconstruire des stéréotypes, d’analyser des réactions ou positions... Il
est aussi un outil utile dans les interventions (formation, animation). 16 jeunes ont participé à cette
réalisation.
s,ORSDU&ESTIVALDUlLMDÏDUCATION 35 stagiaires instituteurs ont participé à la préparation et ont
choisi « Ladies Turn », un film qui relate l’épopée de footballeuses, au Sénégal, qui veulent organiser
un championnat et se retrouvent en face d’un monde d’hommes. C’est un film qui a soulevé un certain
nombre de questions sur la question d’égalité filles/garçons ici à Mayotte, la condition féminine, les
violences, ... et ce qui peut ou doit être fait dans le monde de l’éducation. 126 jeunes ont participé
à la séance suivie de débats riches.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
61
62
MÉDIAS, ÉDUCATION CRITIQUE ET ENGAGEMENT CITOYEN
■ Place de la société civile, mise
en œuvre d’actions citoyennes,
en direction des institutions publiques et des industries de programmes
Les Ceméa ont participé en 2015 à différentes instances chargées des politiques publiques liées aux médias : groupe d’experts du CSA (protection de l’enfance), groupe de travail de la
CNIL, ou sont en dialogue permanent sur ces questions avec les
Ministères de la Jeunesse, de l’Éducation nationale (groupes de
travail), des Familles et de l’Enfance, de la Culture et de la Communication, avec le Défenseur des droits, l’UNESCO (Commission française) et l’ARPP. Les Ceméa ont également poursuivi
leur interpellation critique et proposante auprès des industries
et éditeurs de programmes (notamment France Télévisions,
Vivendi, Lagardère et au-delà les responsables de la RSE de ces
entreprises à travers le Forum RSE Médias) sur les questions de
diversité, d’éducation aux médias et à l’information, de qualité
de l’information et de protection de l’enfance.
Les Ceméa sont très engagés au sein d’associations, de collectifs agissant pour un journalisme citoyen ou la qualité de
l’information : l’Association pour la Préfiguration d’un Conseil
de Presse (APCP), l’Observatoire de la Déontologie de l’Information (ODI), l’Université Populaire de l’Information et de la Communication et son laboratoire des projets (UPIC), Journalisme
et citoyenneté (cf. les Assises internationales du journalisme).
Au regard des événements de janvier 2015, il est particulièrement important que l’Éducation populaire soit partie prenante
de ces combats et mobilisations. Les Ceméa travaillent également dans les logiques de l’économie sociale et solidaire et de
ses valeurs, sur les questions d’éthique concernant les données
personnelles, notamment avec la Maif.
Les Ceméa animent la présidence du Collectif Enjeux e-médias
qui rassemble outre les Ceméa, la Ligue de l’enseignement, les
Francas et la FCPE. A travers ce collectif, il s’agit de poser
la société civile comme interlocuteur reconnue des pouvoirs
publics, des éditeurs et des industries de contenus, en matière
de régulation et co-régulation citoyenne des médias. Les Ceméa sont engagés également dans le programme Safer Internet
dont ils sont membres du groupe d’appui français, Internet sans
crainte (Tralalère).
Les Ceméa ont été très impliqués à nouveau en 2015, dans
les contributions à l’échelle française (ministères et politiques
publiques), européenne (Union européenne ou Conseil de l’Europe), et internationale à travers la Commission française pour
l’UNESCO. Voir le site Enfants Ecrans, Jeunes et Médias http://
enfants-medias.cemea.asso.fr/index.php et le site du collectif Enjeux e-médias http://www.enjeuxemedias.org.
Les Ceméa et le projet de loi pour
une République numérique
À travers le Collectif Enjeux e-médias, les
Ceméa, ont tenu à réaffirmer lors de la
consultation citoyenne, la nécessité de :
- Renforcer les droits des internautes notamment en instaurant un droit à la « portabilité des données » qui permettrait aux usagers de récupérer leurs
données lorsqu’ils quittent un service pour les transférer sur un autre,
et en garder la maitrise totale.
- Donner aux internautes le droit de « décider des usages qui sont
faits » de leurs données (consentement de l’usager), et aller dans le
sens des « self data ».
- Soutenir le droit à l’oubli (déréférencement) pour les mineurs qui est
proposé, et au-delà pour tout citoyen.
- Introduire le principe de « neutralité du net » défini comme le « traitement égal et non discriminatoire du trafic par les opérateurs.
- Soutenir toutes les propositions qui inscrivent les solutions non propriétaires et les formats ouverts du monde du libre comme une alternative à la puissance marchande des GAFAM et autres opérateurs,
notamment dans le domaine public.
- Reconnaître les communs volontaires mis en partage par leurs créateurs : logiciels libres ou Open Source, œuvres placées sous licence
Creative Commons, objets en Open Design ou en Open Hardware,
etc.
- Exiger la consécration d’un droit fondamental à l’information d’intérêt public.
- Affirmer qu’il est possible de servir ensemble les droits des auteurs
et autres contributeurs à la création, le financement des activités créatives, le partage et la diversité de la culture, et… renforcer l’exception
pédagogique.
- Systématiser une éducation aux médias et à l’information, dans notre
société numérique comme moyen pour éduquer les jeunes à ces questions liées aux données.
Cohérence et globalité
Pour demander une politique éducative publique
concernant le numérique, globale, au-delà de la juxtaposition de politiques sectorielles. Nous pouvons
saluer la forte mobilisation du ministère de l’Éducation nationale sur cet enjeu. Mais nous devons aussi
affirmer que l’enjeu majeur de l’éducation concerne
également bien d’autres ministères et demander
une approche cohérente. Les pouvoirs publics ne
peuvent pas porter d’un côté des orientations éducatives de lutte contre les discriminations, contre la violence, et de
l’autre, sur de seuls enjeux économiques, apporter des aides publiques
à travers la défiscalisation, à l’industrie du jeu vidéo pour produire des
Jeux 18+, qui sont violents, discriminatoires. Autre proposition, il faut
flécher les aides à la presse uniquement pour les journaux qui participent de l’éclairage des citoyens sur l’actualité du monde et du quotidien et arrêter de soutenir la presse people, trash et commerciale.
Enfin, la mobilisation de tous sur les valeurs de la démocratie, du vivre
ensemble doit intégrer le fait de retrouver ces mêmes principes dans la
loi sur le renseignement et non pas nous enfoncer dans une société de
la surveillance généralisée.
Bertrand Chavaroche et Christian Gautellier
Vers l’Éducation Nouvelle – n°558 – Avril 2015
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
rité
a
d
li
o
s
e
d
s
n
io
t
c
a
,
s
Politiques sociale
ns
io
s
lu
c
x
e
s
le
s
e
t
u
o
t
e
r
et de lutte cont
ressif
in sur le rép
Réaffi
tif et du so
ca
u
d
é
l’
e
d
té
u
a
m
ri
rmer la p
Morosité, inquiétude, délitement du lien social, avenir incertain caractérisent fortement l’année
2015. Cela rend le travail d’infléchissement laborieux, délicat dans un contexte socio-politique toujours contraignant, producteur d’inégalités majeures, aux prises avec des injonctions contradictoires,
aux orientations gestionnaires parfois déshumanisantes. C’est dans cet environnement complexe que
les Ceméa ont poursuivi leurs engagements aux côtés de Collectifs, notamment celui des 39, aux
côtés et avec les associations culturelles en Psychothérapie Institutionnelle. Les orientations inquiétantes de politiques sociales dégradantes se poursuivent avec l’injonction de « ne pas penser »
puisque tout est prévu... Que ce soit en matière de justice sociale, de santé, le changement n’y est
toujours pas, pis, certaines options sont gravement maintenues comme en témoigne le énième Plan
Autisme, le démantèlement de la prévention spécialisée, l’activation des Groupements Hospitaliers
Territoriaux, pour ne citer que ceux-ci. L’accélération des transformations managériales participe
d’une déshumanisation grandissante créant « des organisations paradoxantes » comme les appelle
Vincent de Gaulejac, organisations qui rendent fou ! Les Ceméa ne peuvent que redoubler de vigilance
pour poursuivre leurs dynamiques résistantes, ils ne peuvent que rappeler avec force la primauté de
l’éducatif, du soin, du collectif sur le répressif.
Les professionnels du champ n’ont jamais été autant atteints dans leur professionnalité, tant le sens
des missions éducatives, soignantes apparait dénaturé, perverti. La culture des résultats dans le
champ de la santé du médico-social et du social, de plus en plus prégnante ne peut qu’interroger ce
qu’est le sens du métier dans le champ de la relation d’aide, du soin. Il est des espaces à maintenir
pour accueillir l’inattendu, l’imprévisible permettant la rencontre, celle-ci ne peut être rangée dans
des grilles, ni être quantifiable. Face au constat de la pauvreté, de la sidération des travailleurs sociaux pris dans des injonctions paradoxales de faire mieux avec moins de professionnels dans ce mouvement massif du New Public Management, le mal-être au travail est devenu une véritable gangrène.
Sur le plan de la ré-architecture des diplômes du travail social, cela suscite des interrogations,
craintes, des points de tension majeurs dans le paysage professionnel, la défense de la qualification
reste essentielle mais elle ne doit pas exclure des remaniements pour garantir des fondamentaux dans
l’ensemble des professions sociales. Ainsi la volonté de travailler par niveau en mobilisant les différents secteurs Travail social-Animation est une perspective souhaitée par les Ceméa qui, par ailleurs,
poursuivent la veille et le suivi en mobilisant leurs établissements de formation du travail social, les
Associations territoriales hors et dans UNAFORIS.
64
POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS
■ Une offre de formation diversifiée dans le champ du travail social
Les Ceméa disposent de deux écoles de travail social intégrées : le CFPES-ARIF (Association régionale d’Ile-de-France) à
Aubervilliers, le CFPMEA à Montpellier ; le CRFMS-Erasme à Toulouse en est membre associé. Principalement centrées sur les
métiers de l’éducation spécialisée, les formations sociales sont multiples et concernent différents publics (moniteurs éducateurs, éducateurs spécialisés, cadres intermédiaires, directeurs d’établissements, auxiliaires de vie sociale, assistants familiaux…). La variété des dispositifs de formation, l’inscription, voire l’ancrage dans des relations partenariales diverses, soulignent la richesse des savoir-faire, la pluralité des compétences. Les éléments qui suivent permettent de repérer quelques
champs d’activité, ils ne sauraient ici être considérés comme exhaustifs.
Au CFPES-ARIF d’Aubervilliers
Les formations DE-éducateurs spécialisés
et DE moniteurs-éducateurs constituent
toujours le socle de l’activité avec l’accueil
en 2015 de 108 moniteurs éducateurs et
172 éducateurs spécialisés. La formation
CAFERUIS se poursuit en partenariat étroit
avec le CERPE en vue d’un renforcement
des collaborations, ainsi 22 stagiaires ont
été accueillis en 2015.
À noter, la signature de la convention en
2015 pour la mise en place d’une plateforme en Ile-de-France en lien avec UNAFORIS. Ce rapprochement CERPE/ARIF s’est
traduit par un engagement sur quatre axes
majeurs (voir encadré ci-contre).
Un ancrage territorial en Ile-deFrance qui s’affirme dans un projet de regroupement partenarial
Durant l’année 2015 et au regard des mutations à l’œuvre dans
l’environnement institutionnel et politique des formations en travail social, les Ceméa Ile-de-France ont poursuivi leurs réflexions
vers la création d’un groupement dont le cadre du projet a été
ACTÏEN,AVOLONTÏCOMMUNEDEL!SSOCIATIONRÏGIONALEDES
Ceméa Ile-de-France et du CERPE, est de développer des actions
concrètes qui participent à construire et cultiver le principe d’un
agir multi-acteur.trice.s. Aussi les deux associations font le choix
de s’engager dans une identité de groupement 93 « penser et agir
la transformation sociale ».
Ce rapprochement avec le CERPE se traduit dans une formalisation d’une convention de partenariat autour de 4 axes majeurs :
- Mutualisation de la ressource, avec l’idée de fédérer des employeurs et acteur.trice.s qui se reconnaissent dans le projet de
groupement en Seine-Saint-Denis.
- CAFERUIS ; Niveau V et infra V.
- Espace documentaire, avec un encadrement partagé avec le
CERPE.
- Mobilités internationales d’étudiant.e.s et des professionnel.le.s.
La réflexion engagée depuis 2014 et formalisée depuis 2015,
s’inscrit dans la perspective de possibles mutualisations pédagogiques des équipes au travail. Ce rapprochement acte une évolution du projet du centre de formation des Ceméa. Avec la volonté
d’affirmer ses spécificités de formation au sein de l’UNAFORIS.
De ce point de vue la perspective d’un groupement qui s’affirme
dans le 93 prend tout son sens pour les Ceméa ainsi que pour le
CERPE et certaines associations employeurs qui restent attachées à
la reconnaissance de ces spécificités et ce qu’elles nécessitent pour
la formation de professionnel.le.s en devenir.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
À souligner également une orientation forte dans l’accompagnement à l’écriture dans les formations en travail social.
En effet, dans la logique du projet politique et pédagogique
de promotion sociale des CEMÉA, au regard des réformes des
formations en travail social qui tendent vers une intégration
au système universitaire, le CFPES CEMÉA Île-de-France (Pôle
Travail Social) poursuit son dispositif d’accompagnement
à l’écrit. Les formations intègrent chaque année des professionnel.le.s en cours d’emploi ayant pour une grande partie la
caractéristique d’un parcours de formation initiale fragile et
souvent chaotique. Ce dispositif soutient et permet, au-delà
de la réponse aux obligations légales de passage des épreuves
de l’examen, de réconcilier l’étudiant.e avec l’écrit et l’écriture.
Ces ateliers spécifiques sont conçus comme des démarches de
formation à part entière dans le prolongement de la réflexion
et de l’appropriation des savoirs, permettant à chacun.e d’apprivoiser la posture et de se réconcilier avec l’acte de l’écriture.
Au CFPMEA de Montpellier
La formation moniteur éducateur (DE-ME)
Cette année 2015, cinq promotions ont été accueillies : trois
promotions en cursus de 2 ans, une en voie directe ; deux par
la voie de l’apprentissage en cursus de 3 ans.
Les effectifs respectifs pour les moniteurs éducateurs étaient
de 323 toutes promotions confondues et 27 en apprentissage.
Ce sont donc au total près de 70 700 heures stagiaires qui ont
été programmées en centre pour les formations au DE-ME.
La formation des assistants familiaux (DE-AF)
L’année 2015 est venue confirmer la place du CNFPT dans la
formation obligatoire du fait que toutes les formations s’inscrivaient dans un appel d’offre lancé par ses soins. Les Ceméa
Languedoc-Roussillon sont intervenus sur 3 départements de
la région Languedoc-Roussillon : le Gard, l’Hérault, et les Pyrénées-Orientales. Ainsi, 168 personnes ont participé à la formation DE-AF.
Le diplôme d’état auxiliaire de vie sociale (DE-AVS)
La filière DEAVS des Ceméa Languedoc-Roussillon a vécu l’année 2015 comme une année de transition avec la réforme annoncée des diplômes de niveau V. Cette réforme devant aboutir
en 2016 à la création d’un diplôme unique pour les intervenants sociaux à domicile, en structure et en inclusion scolaire
et vie ordinaire. Il sera articulé autour d’un socle commun de
formation et des spécialités par métier.
Conscients de cet enjeu, les formateurs permanents du DEAVS
des Ceméa Languedoc-Roussillon se sont mobilisés dès le mois
d’avril 2015 pour une première réflexion sur un document (non
officiel) fourni par l’UNAFORIS. Ce document donnait une orientation du référentiel de compétence de ce nouveau diplôme.
POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS
n
hoses et les gens étaient si simples… François
TES Diriger aujourd’hui Jacques Ladsous
es filles, les jeunes femmes et la rue Agnès
n
T 128
VST 128
Former des travailleurs sociaux…
nfried Duncker, Jack Kreutz
r médico-social en faveur des personnes
fonde évolution en marche Marc Chavey –
s enfants en Europe Éric Marlier, avec Christine
La nécessité du lien au cœur de la prévention
tout-petits Marion Feldman – La réhabilitation
r • ICI ET AILLEURS Norman Buick, récit de
• DESTINÉE(S) Le mineur Vincent Pachès,
NAIRE Des vents mauvais sur la psychanalyse
R Vous avez dit : « Entraide mutuelle » ?
oit, Claude Deutsch – Consentement aux soins et
an-Pierre Martin – Lettre au président de la
Le travail qui soigne ?
ralès
(S) EN EUROPE Une psychiatrie européenne,
que est-elle possible ? Claude Louzoun et Jeanntention physique et fonction de contenant
es évolutions du système grec de soins en
a Fitsiou, Athena Frangouli, Maria Lazaridou –
té et système judiciaire : débat sur la liberté du
– PORTUGAL : Réhabilitation psychosociale et
Fazenda – BELGIQUE : Vers de meilleurs soins en
éalisation de circuits et de réseaux de soins
ne Lucassen – EUROPE : Les enjeux des réformes
noît Eyraud – ALLEMAGNE : Aperçu sur les
et leurs applications pratiques pour les jeunes
Duncker, Jack Kreutz – Psychiatrie et système
nationale des professionnels de l’urgence sociale
AGENDA PROFESSIONNEL
Dossier coordonné par Claude Louzoun
et Jean-Pierre Martin
CEMÉA/
CEMÉA
DOSSIER
PSYCHIATRIE(S) EN EUROPE
Psychiatrie « sociale » à la française, psychiatrie
« démocratique » à l’italienne… Les débats ont été
forts, les principes restent revendiqués par des
équipes. Mais peut-on aussi parler d’une psychiatrie
anglo-saxonne, germanique, ou d’Europe centrale ?
Comment se jouent aujourd’hui les effets conjugués des positions comportementalistes nordaméricaines, des positions sociales, psychanalytiques ? Où en est le désaliénisme à l’époque
internationale du sécuritaire et d’une résurgence
des usages totalitaires de la psychiatrie où prendre
en main supplante activement prendre soin ?
Former des travailleurs sociaux, c’est les former
à la clinique éducative, relationnelle, sociale.
Le travail qui soigne ?
Une alchimie de la proximité, du faire avec,
du « entendre », puis de la construction d’une
réponse au plus près de ce qu’est la personne
accompagnée et le plus possible avec elle…
Former des travailleurs sociaux, ce devrait être
former des personnes qui ont déjà vécu une
expérience sociale, militante, bénévole, associative, politique, syndicale…
Former des travailleurs sociaux, c’est s’appuyer en permanence sur
leurs découvertes des pratiques de terrain, dans une réelle alternance où les centres de formation sont les décrypteurs et les enrichisseurs de ce qui a été vécu…
Former des travailleurs sociaux, c’est les conduire à percevoir, puis à
réfléchir à la logique des sujets, aux fonctionnements désirants, à la
mise en jeu permanente de l’inconscient…
Former des travailleurs sociaux, c’est savoir ce qu’est le terrain de
leur pratique…
Former des travailleurs sociaux, c’est leur proposer des décalages de
pensée, des ouvertures, des situations de stage radicalement inhabituelles.
Former des travailleurs sociaux, c’est faire comprendre à de futurs
éducateurs que le corps de l’autre, fou, sale, abandonné, immonde,
existe, et qu’il faut y mettre les mains, même quand c’est gore, car
CENESTPASQUUNETÉCHESUBALTERNEx
VST
n
128
4e trimestre 2015
REVUE DU CHAMP SOCIAL
ET DE L A SANTE MENTALE
François Chobeaux
Rédacteur en chef de la revue
VST 128 – Année 2015
Au mois de juin de nouveaux documents (non officiels) envoyés par
l’UNAFORIS précisaient les contenus de formation.
Fin décembre, le décret, l’arrêté et la circulaire de ce nouveau
diplôme n’étaient toujours pas parus. Néanmoins, une note de la
DGAS indiquait que les Ceméa devaient déposer la demande d’autorisation pour le 31/03/2016. Ce dossier a abouti positivement. Les
Ceméa Languedoc-Roussillon ont obtenu l’agrément pour ce type de
formation (nouveau diplôme DEAES – Diplôme d’état Accompagnements éducatif et social).
En vis-à-vis de cette actualité, l’année 2015 fut une année particulière pour la filière DEAVS des Ceméa Languedoc-Roussillon.
En effet, plusieurs difficultés sont venues perturber et compliquer
le fonctionnement et l’organisation : perte et/ou délocalisation
d’actions de formation financées par Pôle Emploi, ou manque de
candidats sur le territoire au cœur d’Hérault (la formation devait se
dérouler à Lodève) et transfert de cette action à Montpellier.
Enfin, Pôle Emploi a proposé que les Ceméa ouvrent une nouvelle
formation DEAVS durant le 4ème trimestre 2015 sur Beaucaire, territoire nouveau pour mener ce projet et nécessitant de construire
les partenariats et synergies locales correspondantes.
Au CRFMS (Centre régional de formation aux métiers du
social en Midi-Pyrénées) ERASME Toulouse
Formation modulaire et engagement professionnel de l’éducateur
Le CRFMS forme principalement des éducateurs spécialisés et des
moniteurs éducateurs. En 2015, le centre a formé 82 moniteurs
éducateurs et 129 éducateurs spécialisés avec des taux de réussite
respectivement de 95 % et de 86%.
65
Engagement
au niveau européen
Différents travaux à l’appui du réseau Ceméa, notamment
en connexion avec Solidar ont permis la construction d’ateliers, interventions qui ont jalonné l’année 2015 en présence
d’autres membres européens. Pour en citer quelques unes : les
questions ont concerné le « vivre ensemble », les enjeux migratoires, le système de la protection de l’enfance, les modes
d’encadrement des structures médico-sociales, les compétences dans le cadre de l’éducation non formelle. Ont participé ou contribué à ces actions, les association territoriales des
Ceméa Nord-Pas de Calais, Languedoc-Roussillon, Aquitaine, le CFPES-ARIF, Erasme, Rhône-Alpes, la commission
nationale du secteur Travail sociale et Santé mentale ainsi que
des membres du groupe d’appui du pôle Europe et International et du secteur Animation des Ceméa.
L’engagement auprès du réseau Solidar notamment dans son
volet affaires sociales se poursuit au sein du Comité des affaires sociales et celui de l’éducation, en lien étroit avec le pôle
Europe et International et le réseau interne Ceméa. Il s’agit
de peser dans cette Europe économique qui nie les situations
sociales dans leurs réalités. A l’instar du poids des exclusions
sociales en France, la situation en Europe n’en demeure pas
moins alarmante. Le « tout économique libéral » doit être
contré en mobilisant différents réseaux, c’est un des enjeux de
cette alliance. L’atout des Ceméa réside dans les orientations
du mouvement, les différents champs couverts, des connaissances et des savoir-faire dans le champ du travail social, une
implication dans des territoires divers.
L’engagement des Ceméa au niveau européen dans la formation des formateurs, des animateurs et des travailleurs sociaux,
des cadres du médico-social et du social, se traduit par des
actions diverses sur l’ensemble du territoire national, avec et
dans d’autres pays. Les rencontres de professionnels dans le
champ du travail social sont un atout pour dépasser les représentations, découvrir des identités de métier dans les pays
respectifs, les pratiques professionnelles en cours, les problématiques complexes rencontrées dans le champ de l’éducation
spécialisée, de l’animation sociale mais également prendre la
mesure de la montée des extrémismes à l’œuvre en Europe
et réinterroger en permanence les enjeux des interventions.
La situation dramatique notamment en Méditerranée a mobilisé le réseau SOLIDAR et d’autres acteurs pour dénoncer les
politiques centrées strictement sur la sécurité des frontières.
Hélas, la gravité de la situation s’est amplifiée, l’accueil réel
des réfugiés est à déplorer, dans une Europe peu encline à
faire solidarité !
Sont mises en place, dans le cadre de ces formations, des mobilités internationales et des échanges franco-allemands (Budapest,
Berlin et Toulouse) à travers des programmes Erasmus + (Belgique,
Espagne) et Horizon (Vietnam, Roumanie, Inde, et Bolivie).
Au total 52 mobilités ont été réalisées en 2015.
s1UATREAXESDEFORMATION
- Devenir un acteur engagé au service des valeurs d’égalité, de
liberté et de laïcité.
- Prioriser l’agir et les pratiques coopératives pour étayer, soutenir
et humaniser les individus.
- Inscrire l’action dans une démarche de développement social local
fondée sur des coopérations en réseaux et des partenariats de projet.
- Se référer à une politique du Care pour remodeler les pratiques
sociales.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
66
POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS
s$ESORIENTATIONSPÏDAGOGIQUESRÏAFlRMÏES
Le CRFMS a décidé de s’engager positivement dans la modularisation de ses formations pour quatre raisons principale.
- En premier lieu, la modularisation, permet l’identification
plus précise et l’accompagnement des étapes d’acquisition des
compétences.
- Elle facilite les passerelles promotionnelles et les parcours
personnalisés des étudiants en reconnaissant leurs expériences et leurs acquis.
- Elle renforce les possibilités de mobilité européenne des étudiants en travail social.
- Elle favorise les reconnaissances et les coopérations avec
d’autres instituts de formation dont l’université et des partenaires internationaux.
Ces axes pédagogiques définissent la conception de l’intervention sociale et du métier d’éducateur spécialisé du CRFMS.
Autres actions de formation et axes de travail
Le CRFMS forme également les auxiliaires de vie scolaire (AVS)
et les emplois de vie scolaire (EVS) dans le cadre d’un dispositif de collaboration avec l’Association départementale des
Pupilles de l’Enseignement Public de la Haute Garonne (AD
PEP 31) et le DAVA (dispositif académique de validation des
acquis – académie de Toulouse), les PEP 81, le GRETA MidiPyrénées (Agence FOIX). Ces formations sont proposée dans
quatre départements : l’Ariège, la Haute-Garonne, le Tarn et
le Tarn-et-Garonne.
Ces formations ont concerné 1153 stagiaires en 2015 (soit 60
570 heures stagiaires).
Les CRFMS est engagé dans des dispositifs de formation en
direction des travailleurs en situation e handicap (partenariat
avec l’Association CYBERDICAP, Plateforme Handeco Formation). 24 personnes ont été impliquées dans ce cadre (890
heures stagiaires).
Le CFMS est en relation étroite avec l’Université sur la dimension recherche. Il s’appuie également sur un pôle ressources,
un travail de veille et met en place des journées d’études.
SERVICES À LA PERSONNE
Accompagnement et formation des salariés
du particulier employeur, avec la FEPEM
Les Ceméa de la Réunion, forts de leurs expériences dans le champ
des services à la personne et dans l’accompagnement ou l’émergence
de projets, contribuent à la formation continue et à la professionnalisation des salariés de la branche du particulier employeur, de
par son habilitation FEPEM (Fédération du Particulier Employeur) ;
à l’accompagnement au quotidien de ces salariés dans le cadre de
la mise en place de relais assistants de vie sur l’Île de la Réunion et
à la constitution d’un réseau de professionnels, afin de conforter et
d’aider à la structuration de cette branche dans le département.
Pour mettre en œuvre ce projet, les Ceméa ont choisi deux axes d’intervention :
- La formation continue : de nombreux modules de 16, 20, 24 ou
40 heures autour des thèmes de l’accompagnement des personnes
âgées ou handicapées, de l’entretien du domicile ou de la prévention
des risques et des situations difficiles. Les personnes ont droit à 40
heures de formation entièrement prises en charge financièrement.
- L’accompagnement à la validation des acquis et de l’expérience
(V.A.E.) qui permet de faire reconnaître ses compétences afin d’obtenir un titre professionnel de niveau V.
Les publics de ces formations sont divers. Les salariés du particulier
employeur regroupent les assistants de vie, les employés familiaux
et les assistants maternels et/ou garde d’enfants Ces personnes qui
ont cotisé au fonds de formation découvrent aujourd’hui leur droit à
la formation. Elles travaillent souvent seules, sans suivi et sans référence technique ; leur demande est grande en terme de formation et
d’échange avec d’autres professionnels.
18 modules de formation continue ont été organisés en 2015, 11 modules « Famille dépendance », 2 modules « Assistante maternelle »
et 5 modules VAE.
Ces actions ont concerné de nombreux territoires et partenaires
notamment les CCAS du Tampon, d’Etang Salé, d’Entre Deux, l’Association ARIAPA de St Denis, de la Possession, de St André, des Trois
Bassins et de St Paul, ADHERE de St Pierre, le RAM du Tampon.
Les Ceméa et UNAFORIS
Du côté des établissements de formation, les grandes manœuvres interinstitutionnelles engagées depuis plusieurs
années ont conduit en 2011 à un fort changement dans le paysage. UNAFORIS existe (Union Nationale des Associations de Formation et de Recherche en Intervention Sociale), un réseau national unique des établissements de formation aux professions du travail social qui regroupe maintenant tous les centres de formation du secteur social. Il était nécessaire d’en
être ; les centres du réseau Ceméa y ont pris des responsabilités inter-régionales et nationales. Les plate-formes régionales s’organisent
avec de nouvelles recompositions avec les grandes régions.
Les Ceméa ont mis en avant non pas une position de leurs établissements, mais une position de mouvement de recherche pédagogique
riche d’une histoire et dans lequel la question des métiers du social est inscrite quasiment depuis sa création tout en valorisant leurs
différents espaces et champs d’engagement. Aujourd’hui, cela mobilise également les Associations territoriales des Ceméa impliquées
dans des relations partenariales avec d’autres centres de formation au plan local. La recherche de partenariats de sens demeure. Ainsi,
un travail a été engagé avec UNAFORIS au niveau national en vue de définir des axes conjoints.
« Les Ceméa et l’UNAFORIS souhaitent unir leurs compétences et leurs capacités d’influence pour mener à bien le rapprochement des
formations sociales et de l’animation au niveau national et leur mise en œuvre au niveau des territoires ».
Ces coopérations concernent la formation initiale et la formation tout au long de la vie ainsi que la recherche. Les Ceméa et l’UNAFORIS
partent de l’hypothèse que les formations devront évoluer, pour s’articuler entre elles, tant au niveau des passerelles entre niveaux, que
des attributions d’ECTS, des contenus de formation et de la place de la recherche. Ces rapprochements doivent aboutir à une nouvelle
architecture des formations de professionnels du social et de l’animation, valorisante et lisible pour les étudiants, privilégiant des apprentissages croisés entre fondements théoriques et pratiques de terrain (alternance intégrative).
L’UNAFORIS et les Ceméa entendent affirmer les valeurs à partir desquelles les deux parties décident de conduire un partenariat.
L’alliance entre les deux réseaux sur des finalités, des valeurs et objectifs communs autour de : l’animation sociale, de l’intervention
sociale, plus largement de développement social local dans une visée d’Éducation populaire, formalise la volonté commune d’UNAFORIS
et des Ceméa de développer des actions concrètes. »
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS
L’analyse institutionnelle s’est inscrite, dans l’après 1945
L’analyse institutionnelle s’est inscrite, dans l’après1945, dans un double mouvement sociétal : l’essor
de la psychanalyse et la construction démocratique d’une protection sociale solidaire. C’est dans ce
contexte que Lucien Bonnafé promeut l’idée d’un secteur de psychiatrie désaliéniste, en rupture avec
l’asile carcéral, qui suppose une implantation préalable dans la vie sociale et citoyenne. Ce mot de rupture ouvre un débat, qui n’est pas clos, entre transformation et fermeture.
Le terme de « psychothérapie institutionnelle » est introduit par deux psychiatres désaliénistes, Georges
Daumezon et Philippe Koechlin, en 1952. Daumezon, avec la création en 1949 du « groupe de Sèvres »,
va travailler à une élaboration théorique de la psychothérapie institutionnelle en lien avec Tosquelles. Cette élaboration
a pour objet le traitement de l’établissement hospitalier pour en faire un lieu institutionnel de guérison, mais également le traitement des problèmes que posent le retour du patient à la vie « normale » et la nécessité d’une assistance
extrahospitalière.
Jean-Pierre Martin et Daniel Terral
VST N°125 – Année 2015
ÉCHOS DU FESTIVAL EN PAYS DE LA LOIRE
L’enjeu d’une présence au plus près des populations
Dans le cadre de l’édition nantaise des ÉCHOSDUFESTIVALDUlLMDÏDUCATION%&&%QUISESTDÏROULÏEDUAUNOVEMBRE
les Ceméa des Pays de Loire, sans bouleverser « le passé » ont tenté des expérimentations, notamment un ancrage territorial
des EFFE dans des quartiers populaires : Malakoff, Bellevue avec des fortunes diverses. À Saint-Nazaire, du 22 au 27 novembre,
les Ceméa ont continué à travailler la relation avec les maisons de quartiers. L’Édition du Mans, du 2 au 4 décembre, elle, s’est
construite avec des partenaires locaux identifiées par l’Antenne Ceméa du Mans.
Les objectifs liés à des problématiques locales et identifiées
Suite à des rencontres effectuées avec des acteurs locaux, un constat : le drame « Charlie Hebdo » du mois de janvier 2015,
(qui sera suivi par celui du Bataclan en novembre 2015), et les réflexions qu’il(s) entrainent, interpellent les acteurs éducatifs
et socio-éducatifs des quartiers populaires. La laïcité, ses représentations, sa/ses pratiques interroge(nt). Le rôle des médias (et
médias sociaux) l’est également. Certains sont encore sous le choc. Sentiment d’impuissance, perte d’espoir et son corollaire, la
démobilisation…
Le climat dans ces quartiers est jugé tendu. La parole est retenue, étouffée. Des non-dits, un mal-être des populations d’origines
maghrébines et plus globalement des populations les plus fragiles posent une question, un problème : comment rétablir le dialogue, si celui-ci se fait fuyant, comment donner, redonner et susciter espoirs et envies à des acteurs/habitants le plus souvent
déconsidérés. Comment lutter contre les discriminations ?
Ce constat interpelle les EFFE, à la fois comme évènement culturel mais aussi comme outil au service du mieux-vivre ensemble, de
la considération de l’autre et d’un pont pour l’agir ensemble, entre professionnels du champ éducatif, socio-éducatif, militants et
bénévoles, simples habitants des quartiers. Sa colonne vertébrale, « Citoyenneté et lutte contre les discriminations » affirme toute
sa pertinence. Les EFFE sont un espace de parole, d’échanges. Encore plus aujourd’hui. Le film doit s’intégrer dans un espace/
animation où le simple repas partage constitue déjà une réussite et une véritable porte d’entrée à des échanges.
La programmation a rassemblé autour d’une dizaine de films (films en sélections, films invités, films jeunes publics), plus de 800
personnes lors de 22 séances organisées.
Autonomie et indépendance
Autonomie et indépendance sont presque systématiquement associées
comme synonymes par les dictionnaires. Pourtant, en forçant un peu le
trait, il est possible de délimiter leurs champs respectifs. L’autonomie se
trouverait alors plus du côté de la capacité d’une personne à assurer seule
les divers actes de la vie aux différents niveaux du quotidien, de la vie
sociale, des déplacements… L’indépendance quant à elle se situerait plutôt
dans le champ relationnel, de la relation à l’autre. Il s’agirait donc de pouvoir supporter l’absence de l’autre ou d’être capable de ne pas être sous
l’emprise et l’influence d’autres personnes – qui pourraient être le parent, le conjoint ou
l’éducateur !
Jean-Marie Vauchez, Éducateur spécialisé
VST N°126 – Année 2015
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
67
68
POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS
■ La Protection judiciaire des mineurs, un axe de travail important
La convention CEMEA-Protection Judiciaire de la Jeunesse
construite autour de 4 axes a pris sens progressivement au sein
du réseau Ceméa :
- La pérennisation du partenariat dans le cadre du Festival européen du film d’éducation.
- Le déploiement des éditions décentralisées du Festival du film
d’éducation.
- La formation des professionnels de la Protection Judiciaire de
la Jeunesse.
- Les activités en direction des mineurs sous protection judiciaire
(mesures de réparation, travail d’intérêt général, stages de citoyenneté…).
Les Ceméa ont contribué à la formation de nombreux acteurs de
la Protection Judiciaire de la Jeunesse (Elèves de la Classe Préparatoire, éducateurs, psychologues, Responsables d’Unités Educatives, Directeurs de Service). La conception de l’agir des Ceméa
intéresse vivement les professionnels de la PJJ.
Ce sont environ 400 stagiaires, professionnels de l’ENPJJ et de la
PJJ venant de toutes les régions de France qui ont participé à ces
actions, celles-ci ont mobilisés principalement le secteur du Travail Social et de la Santé Mentale, le pôle Éducation aux médias
et quelques Associations territoriales des Ceméa : Ile-de-France,
Guadeloupe, La Réunion, Languedoc-Roussillon, Aquitaine,
Martinique, Mayotte, Nouvelle Calédonie.
De multiples interventions dans le cadre principalement de journées d’études, de contributions à des tables rondes, de formations
sur site, d’interventions en formation continue ont été consacrées
à l’intervention éducative dans un cadre judiciaire, à l’accès à la
culture des personnes sous main de justice, aux situations d’errance, à l’éducation aux médias, à l’analyse des situations éducatives et des pratiques professionnelles.
À noter en 2015, une forte sollicitation dans le cadre du plan de
formation national de lutte contre la prévention de la radicalisation.
Par ailleurs, le partenariat avec la Direction de la PJJ et avec
l’ENPJJ s’est largement renforcé à travers l’édition européenne du
Festival du film d’éducation et notamment leurs éditions décentralisées en mobilisant les acteurs nationaux et régionaux de la
PJJ :
- Avec une dimension du développement sur tout le territoire
par le biais des manifestations et diffusions décentralisées qui
permet une consolidation des partenariats locaux de la PJJ avec
les Ceméa, avec la culture et au-delà avec les associations d’Éducation populaire. En ce sens, le travail interinstitutionnel s’avère
être un levier d’apprentissage pour envisager des actions concertées en direction des mineurs.
- D’une association des Pôles Territoriaux de Formation de la PJJ
dans cette aventure pour valoriser le cinéma comme support de
formation auprès des futurs professionnels en charge d’adolescents en grande difficulté. (Association territoriales des Ceméa
d’Aquitaine, de l’Ile de la Réunion, de Mayotte). Ce travail se
poursuivra en 2016-2017.
- Le partenariat se traduit également par des actions pendant le
festival et ses échos, voire en amont ou en aval par le biais d’activités périphériques concourant au développement de l’accès à la
culture pour les personnes sous main de justice. Il s’agit notamment de renforcer le « vivre ensemble » à travers le vécu d’ateliers, d’animations collectives, de débats, de temps conviviaux.
A l’appui des savoir-faire des Ceméa, des animations auprès des
jeunes trouvent tout leur sens au sein des structures éducatives
de la PJJ, voire en détention. Cette orientation est progressivement investie sur les territoires Languedoc-Roussillon, Pays de
la Loire, Ile de la Réunion, Martinique, Mayotte, Guyane.
Enfin, les actions en direction même des mineurs reste un axe à
développer pour les accueillir dans le cadre de mesures éducatives diverses, au sein des festivals (ex : Festival d’Aurillac, Association territoriale des Ceméa d’Auvergne), voire en lien avec
des manifestations culturelles conduites par la PJJ telles que les
Rencontres Scène Jeunesse (Association territoriale du Languedoc-RoussillonLE0ARCOURSDUGOßT!SSOCIATIONTERRITORIALEDES
Ceméa de Guadeloupe), le Challenge Michelet (Association Territoriale des Ceméa de Picardie). La poursuite d’actions collectives
dans le cadre de mesures de réparation est maintenue (Associations territoriales des Ceméa d’Ile-de-France et du Centre).
Verbatim
© Lionel Koechlin- VST 130
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
« Le premier mois, je me suis enfermée dans une bulle avec juste
le téléphone pour me rassurer. J’ai fait déprime sur déprime. J’ai
essayé de m’intégrer, d’accepter d’être en foyer, même si c’est
difficile.
Je me répétais : « Quel vieux foyer avec ces murs en pierre
COMME DANS LES CHÉTEAUX DU -OYEN ¬GE w #EPENDANT IL Y
faisait bien chaud et crois-moi, sur le coup, cela m’a rassurée
et par la suite, c’est un des éléments qui m’a rendue un peu
heureuse. »
Elodie
POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS
Le Festival européen du film d’éducation, une manifestation
culturelle et citoyenne au cœur du processus de formation
des éducateurs PJJ
Un levier de l’action éducative de la Protection judiciaire de la Jeunesse
Depuis 2009, la collaboration avec l’ENPJJ (École Nationale de Protection Judiciaire de la Jeunesse) et plus globalement la
PJJ, s’inscrit également en amont et en aval du Festival européen du film d’éducation, sur différents territoires en métropole et outremer, et tout au long de l’année. Les Ceméa accompagnent les professionnels de la PJJ (Protection judiciaire de
la Jeunesse) dans la découverte des manières d’animer à partir de films, des réflexions autour des questions d’éducation
auprès de leurs pairs ou auprès d’adolescents pris en charge par les services.
Ces animations traduites en contenus de formation s’inscrivent dans un processus d’accompagnement pour certaines filières (Classe Préparatoire Intégrée, diplôme d’éducateurs…), des problématiques diverses y sont travaillées, liées au métier.
L’élaboration de tables rondes, de mises en situation contribue à l’enrichissement mutuel, au développement de démarches
pédagogiques créatives au service des publics les plus éloignés de l’accès à la culture.
,ORSDECETTEÏDITIONNATIONALEUNGROUPEDEÏLÒVESDELA#LASSE0RÏPARATOIRE)NTÏGRÏEDEL%.0**ENFORMATIONACCOMpagné de leur formateur, a participé à la totalité du festival. La découverte du festival dans la variété des propositions les
a amenés à réfléchir à la place du support filmique dans l’accompagnement éducatif des adolescents en grande difficulté.
Le travail partenarial à l’œuvre dans cette manifestation constitue également un levier intéressant pour identifier les champs
d’actions respectifs pour mieux répondre aux problématiques des adolescents en grande difficulté. C’est une des perspectives de leur futur travail éducatif, le vécu de cette manifestation s’avère donc pertinent pour explorer des problématiques,
rencontrer des acteurs variés dans le champ éducatif, culturel, partager des émotions.
Ce sont environ 50 professionnels de la PJJ et de quelques structures associatives habilitées justice (Direction Territoriale de
la PJJ Haute Normandie, Unités Educatives de Milieu Ouvert, Centres éducatifs fermés, Unités éducatives d’activité de jour,
Missions insertion, EPE, Centres éducatifs renforcés) qui ont participé au festival. Les structures présentes lors de l’édition
nationale sont principalement implantées dans la région Haute-Normandie (Rouen, Evreux, Val de Reuil, Vernon, etc.),
le Nord-Pas-de-Calais, la région parisienne et l’Ile-de-France, de par la proximité géographique. D’autres acteurs dans
des fonctions très diverses ont également participé : la DPJJ, la direction de l’ENPJJ., A noter cette année, plusieurs fonctions
représentées à l’image de la pluridisciplinarité à l’œuvre à la PJJ (éducateurs intervenant dans des structures variées, Classe
Préparatoire Intégrée, formateurs, psychologues, Responsables d’unité Éducative, Directeurs de service).
© Toto et ses soeurs
© Toto et ses soeurs
« Plein les yeux », un séjour culturel pour des jeunes de la PJJ
L’action s’intègre dans l’accord-cadre naturel signé entre les Ceméa et la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse), déjà décliné en région Auvergne avec la décentralisation du Festival européen du film d’éducation. La recherche d’autres déclinaisons de cet accord a permis la naissance d’un nouveau projet en 2014, poursuivi en 2015, même si les Ceméa Auvergne
accueillent depuis longtemps des structures habilitées par la PJJ, dans le cadre de séjours ados « Plein les yeux ».
Ce projet a permis d’accueillir six jeunes et trois éducatrices d’un STEMO (Service Territorial Éducatif en Milieu Ouvert).
Le séjour est construit de manière à permettre aux jeunes d’appréhender et de s’approprier le festival tout en favorisant
l’épanouissement de chacun.e, permettant à chacun.e de trouver sa place dans le groupe, dans une vie collective de qualité
propre au groupe, au sein d’un dispositif d’accueil global. L’accent est mis sur l’accompagnement vers l’autonomie des
parcours de spectateur, par une pratique d’activités d’expression artistique et culturelle.
Projet centré sur la personne, dans son rapport à la culture, à l’autre, il permet l’accueil des personnes telles qu’elles sont.
Le cadre installé par l’équipe est important : sécurisant, basé sur la confiance, la bienveillance, il permet à ces jeunes de
prendre des risques dans les propositions d’activités d’expression mais aussi dans le fait d’aller vers une aventure artistique
inconnue. Le projet est co-construit par une équipe composée d’un militant des Ceméa et des éducatrices spécialisées de
la PJJ, en amont et pendant le séjour.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
69
70
POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS
■ Des actions en direction des personnes incarcérées
Une mission Culture-Justice qui agit également en milieu carcéral
Dans le cadre de la convention régionale 2014-2017 Culture /
Justice, les Ceméa Languedoc-Rousillon ont renouvelé leur
partenariat avec la DISP (Direction Interrégionale des Services
Pénitentiaires), la DRAC (Direction des Affaires Culturelles) et
la DIRPJJ (Direction Inter-Régionale de la Protection Judiciaire
de la Jeunesse) afin de continuer à participer au développement
d’actions culturelles auprès des personnes placées sous-main de
justice (mineures et majeures). Cette action interface entre le
milieu de la justice et le milieu de la culture permet d’accompagner des projets culturels au sein des établissements pénitentiaires de la région, du milieu ouvert du SPIP (Service Pénitentiaire
d’Insertion et de Probation) et de la PJJ (Protection Judiciaire de
la Jeunesse).
Elle permet d’acquérir une meilleure connaissance des enjeux
culturels (les divers domaines d’investigation de la culture, les
outils, les moyens adaptés) par les acteurs de la justice afin de
faciliter le développement de projet et leur rapprochement avec
les autres acteurs de l’éducation, de la culture… Il s’agit d’éveiller les personnes placées sous-main de justice aux enjeux de la
culture, au sens et aux conditions de la création, aux impacts
attendus, afin de mettre en place des projets en adéquation avec
les besoins du public suivi. Et parallèlement, l’intention est de
favoriser l’intervention des artistes au sein du milieu carcéral.
Différentes Associations territoriales des Ceméa impliquées
dans l’accès au droit à la culture auprès des personnes placées
sous-main de justice.
Ces actions diverses ont été conduites en détention auprès de
mineurs, de majeurs incarcérés par les Associations territoriales
des Ceméa de Bretagne, Haute-Normandie, Guadeloupe, Languedoc-Roussillon, La Réunion, Martinique, Guyane. Principalement centrées sur la construction de films d’animation,
d’accompagnement culturel de films, elles concourent à l’accès
à la culture des personnes sous main de justice. Celles-ci se sont
déployées en partenariat avec la Protection Judiciaire de la Jeunesse, voire avec les services sociaux de l’Administration Pénitentiaire (ici en particulier les SPIP, les SMPR).
La formation des bénévoles en vue de l’intervention en milieu
carcéral avec le GENEPI
Le GENEPI, Groupement Étudiant National d’Enseignement aux Personnes Incarcérées, est une
association constituée strictement d’étudiants
bénévoles. Ses membres interviennent en détention auprès des majeurs et des mineurs détenus
ou pris en charge dans un cadre judicaire (placements, mesures et peines en milieu ouvert).
Leurs interventions sont centrées sur la proposition d’activités dites « scolaires » et d’activités socioculturelles
auprès des personnes sous-main de justice. Intéressés par les
méthodes d’éducation actives déployées par les Ceméa, une collaboration a vu le jour en janvier 2012 en vue de contribuer à la
formation nationale de ses membres ; celle-ci se traduit par des
temps de formation de formateurs, des contributions sur les problématiques des mineurs sous-main de justice, des interventions
dans le cadre de deux parcours différenciés mobilisant des activités socioculturelles. Les Ceméa continuent également à participer
à la journée nationale Justice-Prison et à contribuer aux formations nationales. Dans le cadre du dispositif national WASAMI
accueilli en 2015 aux Ceméa Ile-de-France, le travail s’est poursuivi notamment autour de l’élaboration de projets d’accompagnement, de pratiques d’activité à destination des mineurs. Ce
travail initié à partir du Secteur national Travail social et Santé
mentale des Ceméa a été réalisé avec l’investissement des Associations territoriales de Haute-Normandie, Languedoc-Roussillon et Nord-Pas-de-Calais. Les perspectives de mise en réseau
des Associations territoriales avec les délégations régionales du
GENEPI restent à envisager (ex : un partenariat s’est mis en place
avec le GENEPI Occitanie et l’Association territoriale LanguedocRoussillon). La volonté de contribuer en milieu ouvert reste une
perspective à déployer, notamment en réinvestissant le Travail
d’Intérêt Général.
ATELIER CINÉMA ET MÉDIATION CULTUREL
Une action en centre pénitentiaire
Le centre pénitentiaire des hommes Rennes-Vezin situé à l’Ouest de Rennes,
au cœur d’une zone industrielle, mis en service en mars 2010, fait partie du
programme de construction des nouvelles places de détention prévu dans le
cadre de la Loi d’orientation et de programmation pour la Justice (LOPJ). Cette
intervention commencée en 2013 est née d’une rencontre entre un enseignant
des Ceméa Bretagne et le directeur adjoint de la prison autour des questions
de pédagogies institutionnelles. La prison peut-elle être éducative ? Quelle
place pour la parole des détenus ? Les détenus peuvent-t-ils être représentés, agir, faire des propositions ? Le souhait du directeur adjoint, mettre en
place un conseil des détenus et une télévision interne. Les Ceméa sont ainsi
intervenus au sein d’un atelier cinéma d’une semaine afin de permettre aux
détenus d’acquérir compétences et savoir-faire dans l’élaboration de contenus
multimédias. Par la suite ce partenariat a continué à se mettre en place en
s’appuyant sur le dispositif de médiation culturel dont la Ligue de l’enseignement d’Ille-et-Vilaine est chargée d’assurer les missions de développement au
sein du centre pénitentiaire. A été également proposée la projection d’un film
dans le cadre des rencontres du festival du film d’éducation et une rencontre
avec des réalisateurs.trices.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
La fabrique
de la maltraitance
La maltraitance institutionnelle ne se réfère
pas uniquement aux horreurs régulièrement
dénoncées dans les médias. Elle peut se nicher
dans les mille petits riens du quotidien qui, si
on n’y prend garde, peuvent générer autant
de souffrances accumulées. Si nous avons des
outils pour lutter contre le pire, comment lutter
contre le quotidien banal qui devient automatique ? Éviter de fabriquer la maltraitance, c’est
pouvoir interroger les pratiques, se référer à des
projets, savoir se situer vis-à-vis des usagers…
C’est être formé, encadré, contrôlé quelle
que soit sa place dans l’organigramme. C’est
aussi, pour les institutions et les tutelles, créer
les conditions du bien-être pour les personnels : statuts, conditions de travail, évolutions
professionnelles, mobilités… Lutter contre la
maltraitance passe par le respect des usagers
et de soi-même, plus que par le respect d’un
protocole.
POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS
« La parentalité du majeur protégé »,
un Rendez-vous juridique, aux Ceméa Nord Pas-de-Calais
Les Ceméa Nord-Pas-de-Calais forment de futurs mandataires judiciaires à la protection des majeurs (MJPM) et délivrent le
certificat national de compétence (CNC MJPM). Tout au long de cette formation de plus de 300 heures, seules quelques minutes
sont consacrées à la parentalité du majeur protégé. En effet le sujet n’est pas au programme de la formation obligatoire. D’aucuns
pourront s’en étonner devant la quantité de majeurs protégés ayant des enfants. Cependant les tuteurs et curateurs le savent
bien, leur rôle est exclusivement centré sur la personne du majeur protégé, excluant toute action envers leurs enfants. Pour autant
ils sont régulièrement confrontés à des situations où le majeur protégé est en difficulté dans les actes relatifs à l’autorité parentale
et ne savent alors comment agir, n’y même s’ils peuvent le faire.
Les Ceméa Nord-Pas-de-Calais ont décidé de renouveler en 2015 la formation continue des mandataires judiciaires sous la forme
de Rendez Vous Juridiques (RDV Juridiques) lancés en 2014 sur ce sujet complexe.
L’association a pu compter sur les interventions d’un juge aux affaires familiales du tribunal de grande instance de Lille, qui année
après année répond présent aux sollicitations, et du Président du tribunal pour enfant de Dunkerque, découvrant pour la première
fois les Ceméa. Ces deux juges ont été soutenus dans leurs interventions par une juriste-médiatrice, responsable pédagogique des
formations CNC MJPM aux Ceméa, en charge de mener l’action et de co-animer la journée.
Comme en 2014, le public composé de 17 personnes, était constitué de délégués MJPM, de chefs de service, de dirigeants
d’association tutélaire, ainsi que de plusieurs mandataires hospitaliers. L’objectif d’accueillir dans ces formations les MJPM privés
NESTPASENCOREATTEINTCESTLUNDESENJEUXPOUR
Les deux juges, chacun dans sa spécialité, ont apporté leurs expertises et ont répondu aux questions variées relatives à l’autorité
parentale exercée sur des enfants mineurs par des parents juridiquement protégés du fait de leur vulnérabilité. Les participants
ont reçu de la part de ces juges des conseils et ont discuté de leurs pratiques et postures professionnelles.
Il ressort de cette journée une meilleure réactivité face aux situations quotidiennes que rencontrent les professionnels et une
meilleure compréhension des mécanismes existants permettant d’aider ces personnes à vivre leur rôle de parents.
À travers cette journée, les Ceméa Nord-Pas-de-Calais ont montré leur capacité de se saisir d’un sujet du quotidien – la parentalité
des personnes vulnérables – de le traiter sous une forme pointue, loin de toute vulgarisation, proche de toute humanité et de faire
du droit un sujet de débats passionnants au service de l’homme.
La prison n’est pas la seule solution !
,E'ARDEDES3CEAUXMINISTREDELAJUSTICEAANNONCÏMARDISEPTEMBREUN
nouveau plan de construction de cellules, afin de favoriser « l’encellulement individuel ». Si le principe de renforcer l’intimité des personnes incarcérées est louable et
indispensable, cette réponse unique renforce le principe de la prison comme seule
solution. Pour Les Ceméa, le problème se situe ailleurs et notamment sur le sens qu’ils
veulent donner à la société et à la place des individus qui la composent. L’humanisation voulue par la création de ces nouvelles places sera très vite rattrapée par l’arrivée
de nouvelles personnes !
Pour avancer vers un système carcéral plus respectueux des personnes incarcérées et
des personnels, mais aussi pour favoriser une réinsertion des personnes condamnées.
Il est nécessaire de construire un processus pérenne et adapté qui favorise l’insertion
DESPERSONNESGRÉCEAUDÏVELOPPEMENTDEPEINESSUBSTITUTIVES#ELLESCIDOIVENTLEUR
permettent de reconstruire un projet d’insertion sociale et professionnelle durable,
évitant ainsi plus facilement les récidives. Cela veut dire :
- Redonner des moyens aux SPIP, pour que les éducateur.rice.s puissent faire réellement leur travail d’accompagnement, avec moins de personnes à suivre.
- Renforcer et soutenir les différents projets qui existent déjà sur les territoires et qui
favorisent un travail d’accompagnement de fond, via des activités socio-culturelles,
des processus de soins, des projets d’insertion par l’activité économique.
- Donner les moyens au système judiciaire de mettre en oeuvre plus rapidement les
instructions et éviter alors les incarcérations préventives trop longues ou injustifiées.
- Accompagner et former le personnel pénitencier pour qu’il puisse mener un travail
plus approfondi avec les personnes détenues, en renforçant leur présence, afin de
créer des liens différents qui ne se résument pas à l’ouverture et la fermeture des
portes.
À ces conditions, la prison, qui marque l’échec d’une société se voulant éducative,
peut être acceptable car comprise comme un des éléments particuliers de l’accompagnement et de la réhabilitation des personnes.
© Daniel Maja - VST 127
© Rita Mercedes - VST 127
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
71
72
POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS
■ Des actions d’insertion sociale et professionnelle
Si les Ceméa ne sont pas un mouvement d’intervention sociale,
pour autant ils contribuent au développement de deux axes
importants, explicitement référés au champ large de l’insertion
sociale et professionnelle.
- La formation de multiples acteurs qui ont à accompagner, dans
le cadre de dispositifs, d’actions, de projets, des personnes qui
rencontrent des difficultés de nature différente, sociales, psychiques, mais aussi personnelles et familiales, à prendre en
considération dans les dynamiques de remobilisation sociale,
professionnelle.
- L’accompagnement des personnes dans des dispositifs et des
contextes spécifiques (École Régionale de la 2ème chance, dispositifs de remobilisation auprès d’adultes, actions en unité
d’insertion auprès d’adolescents sous protection judiciaire, accompagnement de demandeurs d’emplois dans le cadre du RSA,
aides à l’insertion par l’économique, plates-formes et tremplins
divers, chantiers d’insertion, interventions en détention, dispositifs pour jeunes de moins de 25 ans (formations pré-qualifiantes ER2C École Régionale de la 2ème chance. Elles sont
construites en réponse à des appels d’offres de Régions, de
Conseils départementaux, ou de missions locales, dans le cadre
de conventionnements, voire construites en partenariat avec le
Ministère de la Justice.
La loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à
l’emploi et à la démocratie sociale, a consacré la région comme
pilote central en matière de formation professionnelle, impactant sur le champ du travail social les formations du champ de
l’insertion sociale et professionnelle. Les Régions se sont vues
désormais confiées la responsabilité d’animer la lutte contre le
décrochage scolaire, la formation à destination des détenus. Cet
enjeu inscrit donc la réalité du travail sur les dispositifs relais,
les écoles de la 2ème chance, la prévention du décrochage scolaire... autant d’exemples d’engagement des Ceméa, dans des
dispositifs pour accompagner des jeunes en grand échec scolaire vers un autre regard sur eux- mêmes, une reconquête de la
confiance en soi, conditions pour rendre possible la construction
d’un projet personnel et l’émancipation de chacun.
Ainsi 14 Associations territoriales des Ceméa ont été actives,
Alsace, Aquitaine, Ile-de-France, Basse-Normandie, Bourgogne, Franche-Comté, Guadeloupe, Haute-Normandie, Languedoc-Roussillon, La Réunion, Midi-Pyrénées, Nord-Pas de
Calais, Picardie, Poitou-Charentes, Mayotte. La relance du
groupe national Insertion des Ceméa a constitué un axe majeur
en 2015 pour travailler les dynamiques nationales et régionales.
La contribution du réseau lors d’un regroupement national Insertion à Perpignan en Juin 2015, a donné à voir les champs
de possible dans le réseau avec des mises en tension dans un
contexte de multiplication des marchés. En effet, cela pose la
question des alliances, dans la mesure où il s’agit de marchés
à entrées variées qui imposent la mise en commun de moyens
afin de répondre à une multiplicité de champs d’interventions.
La cartographie des actions aux Ceméa reste ainsi mouvante. Les
questions de l’impact dans les pratiques, de l’accompagnement
à l’accès à un emploi sont de fait également posées dans ce
contexte aggravé de chômage.
Le travail qui soigne
Travailler dans le cadre d’un chantier d’insertion, en intérim social, s’engager dans un job
payé à la journée, être travailleur handicapé dans un ESAT, se former avec des éducateurs
techniques… Il s’agit évidemment de gagner de l’argent, fonction centrale du travail,
mais pas seulement. Il est aussi question de dignité, d’estime de soi, de rééducation, de
raccrochage social. Mais alors, le travail, machine à aliéner selon certains, triste nécessité
selon d’autres, pourrait avoir une fonction positive ?
La réponse est dans le concret des pratiques éducatives et thérapeutiques, dans les conditions de mise en place et de fonctionnement du travail proposé : autonomie d’action,
RESPONSABILITÏCOOPÏRATIONGLOBALITÏDESTÉCHESACCOMPAGNEMENTSADAPTATIONx2ESTE
que le travail devient une denrée rare dans la grande cour de l’entreprise, et qu’il y en a de moins en moins
pour les amochés de la vie. Sont-ils alors destinés à vivre toute leur vie d’emplois aidés ?
VST 128 – Année 2015
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS
■ Le réseau national « Jeunes en errance »
Ce réseau constitué de 300 équipes de terrain est animé par les
Ceméa dans le cadre d’une convention triennale pour 2014-2016
signée avec le ministère des Affaires sociales et de la Santé.
Cette convention identifie deux objectifs :
- Soutien des équipes de terrain : circulation des pratiques, appui
aux projets, soutien aux expérimentations.
- Articulation avec les acteurs publics, notamment la Direction générale de la Cohésion sociale : relayer les expériences et les expertises de terrain, contribuer à l’élaboration des politiques publiques.
Animation du réseau
- Réalisation et diffusion numérique de quatre bulletins d’information.
- Tenue à jour et alimentation du site jeunes-en-errance.cemea.
asso.fr.
- Accueil de 120 participants représentant 50 équipes aux Rencontres Nationales des 14-15-16 octobre à Saint-Etienne.
Appui aux équipes
- ARSL, Limoges. Suivi de l’expérimentation « Logement jeunes
marginaux » en CHRS et conseil pour l’élaboration d’une réponse à
l’appel à projets DIHAL portant sur les jeunes sortants de structures
de placement.
- Centre Rimbaud, Saint-Etienne (CAARUD et CSAPA). Soutien à
la mise en place d’une coordination des intervenants de rue en
centre-ville.
- Association Animal Elum, Lille. Aide pour la réalisation d’une
journée d’étude régionale sur les hébergements inconditionnels
homme-chien.
- ADSEA Vaucluse. Prise en compte des jeunes en errance par les
équipes de prévention spécialisée. Et préparation d’une journée
d’étude sur la prise en compte partenariale de ces jeunes dans le
département.
- ADSEA Ain, Bourg en Bresse. Evolution du public et des réponses
apportées par l’accueil de jour « Chocolat chaud ».
- Mairie de Saint Brieuc : conseil et mise en réseau pour la mise
en place d’une réponse locale aux besoins des jeunes en errance.
Suivi de l’action CCAS « Mobilisation emploi ».
- Association Tremplin 17, Saintes. Développement du projet de
participation des usagers au fonctionnement des espaces d’accueil
de jour.
- CCAS de Sète. Préparation de la réponse à l’appel d’offres DIHAL
portant sur les jeunes sortant de placements.
- Association Emergence-s, Rouen. Préparation de la réponse à
l’appel d’offres DIHAL portant sur les jeunes sortant de placements.
Appuis aux expérimentations nationales
- En lien avec les expérimentations suivies par la DIHAL : suite des
accompagnements de l’ARSL à Limoges (expérimentation logement
jeunes marginaux), de l’ADSEA du Doubs (projet multipartenarial
accès direct au logement pour les jeunes en errance), de la DDCS
du Haut-Rhin (exploitation du diagnostic collectif).
- En lien avec le projet « Sorties d’ASE » : partages avec la DDCS de
Meurthe et Moselle.
Expertise pour le pilotage de l’action publique
- Travaux du groupe de travail permanent de la DIHAL « Hébergement et logement des jeunes ».
- Avec la DDCS Haut-Rhin (Errance) et la DDCS Meurthe et Moselle
(Sorties d’ASE).
- Avec la PJJ Centre-Est sur la prise en compte des mineurs en
errance et en fugue.
- Avec l’ARS Ile-de-France sur le volet « Santé des jeunes les plus
en difficulté ».
- Avec la PJJ du Calvados pour l’amélioration de la prise en compte
des mineurs en errance dans les structures d’hébergement.
- Avec un groupe d’étudiants de l’ENA chargés de la préparation
d’un rapport sur le sans-abrisme.
Prendre soin
Lorsque l’on se retrouve les deux pieds dans le réel, face à ces autres, leurs singularités s’imposent
à nous au-delà de leurs pathologies ou des catégorisations dont ils ont pu faire l’objet. L’expérience nous a montré depuis des années que savoir bien accueillir ces singularités était bien souvent,
très souvent, le préalable nécessaire à tout « projet » de soin ou d’accompagnement. « Soigner »
quelqu’un ou prétendre le faire, cela suppose également de savoir en « prendre soin ». L’incapacité à
prendre soin pouvant rendre bien difficile le soin lui-même, voire l’invalider. Il s’agirait d’abord d’être
en mesure d’accueillir, d’être attentif aux autres, à l’autre, avant de prétendre vouloir et pouvoir faire
quelque chose, que ce soit avec ou pour lui, ou pour elle. Nous ne dirons sans doute jamais assez –
au risque du ressassement – combien cela suppose d’engagement et d’ouverture, de présence et de
lien, et non seulement de compétences techniques et relationnelles.
© Lionel Koechlin - VST 126
Marc Ossorguine – Formateur CFPMEA Montpellier
VST N°126-2015
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
73
74
POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS
■ La psychiatrie et la santé mentale en 2015
L’activité de formation du champ de la psychiatrie et de la santé mentale connait en cette année 2015 une très légère baisse
(- 0,9 %) sur l’ensemble du réseau et des Associations territoriales
engagées dans ces formations, avec la tenue de 752 actions organisées à partir de l’offre catalogue et des commandes des établissements. Les neuf associations organisatrices de stages, à savoir
le Nord-Pas de Calais, la Lorraine, les Pays de la Loire, la Bretagne, le Languedoc-Roussillon, la Picardie, la Franche-Comté, Rhône-Alpes, Poitou-Charentes et l’Association Nationale
qui répondent non seulement aux sollicitations de leur région
mais aussi aux commandes de l’ensemble du territoire, restent
confrontées au contexte difficile aujourd’hui du secteur dont les
contraintes budgétaires entraînent une baisse des projets de formation ou une orientation des choix des contenus centrés sur les
approches sécuritaires et comportementales qui sont absents des
propositions des Ceméa.
L’habilitation DPC (Développement Professionnel Continu) continue a mobilisé le réseau pour garantir le maintien de l’activité
nationale auprès des professionnels de la psychiatrie, du médicoSOCIAL #ET ENGAGEMENT COßTEUX RESTE ENCORE Ì ANALYSER AU REgard des orientations de l’HAS, des transformations en cours avec
l’annonce de la création de l’Agence Nationale du DPC pour le 1er
juillet 2016.
Pour autant, ce sont 4 076 personnes principalement de la psychiatrie mais aussi du médico-social et du social, qui ont partagé et approfondi leurs connaissances sur ces questions complexes que sont les souffrances psychiques et sociales à partir des
conceptions et pratiques des Ceméa, qui il est bon de le rappeler,
ne sont pas neutres et loin de faire adhésion aux demandes actuelles. Les Ceméa considèrent toujours aujourd’hui et peut-être
encore plus aujourd’hui que le soin, la relation soignante sont
tout l’inverse d’un acte technique et neutre. La folie, la psychose
touche la personne dans son intégrité et sa relation à l’autre ; la
prise en compte ne peut alors s’abstraire du contexte de société et
d’une approche plurielle et collective. Tout comme l’acte éducatif,
l’acte soignant est un acte politique, puisqu’il s’agit de tout faire
pour atténuer les souffrances et conserver l’humanité en chacun.
La diffusion du catalogue national auprès de 6000 établissements et le mode de travail installé depuis plusieurs années de
concertation au sein du secteur, permet de proposer une offre
en formation continue qui se décline également en intra. L’intégration, voire l’orientation de stages en direction plus marquée
du champ médico-social et social prend tout son sens pour répondre à une ambition pluri-professionnelle, pluri-disciplinaire.
La présence des Ceméa sur le terrain s’est aussi traduite par
plusieurs manifestations en tant qu’organisateurs ou co-organisateurs et contribue à la diffusion de leurs idées :
- Les 23 et 24 janvier s’est tenu à Liré, le week-end Psychothérapie Institutionnelle organisé par l’Association territoriale
des Ceméa Pays-de-la-Loire réunissant près de 50 personnes
- Les 25 et 26 mai à Saint-Martin du Vignogoul, les journées
Isadora organisées avec le soutien des Ceméa par l’association
de la clinique (200 personnes).
- Les 14 et 15 juin à Saint-Alban, les rencontres annuelles de
ce lieu mythique, avec les Ceméa Languedoc-Roussillon et qui
ont organisé cette année un stage sur place et en lien avec les
journées (300 personnes).
- Les 9 et 10 octobre à Marseille les Journées de l’AMPI en collaboration avec les Ceméa PACA (150 personnes).
- La 17ème édition des Rencontres Vidéo en Santé Mentale a
été annulée suite aux attentats de novembre 2015, 3 journées
sont ainsi programmées les 15, 16 et 17 novembre 2016. 500
participants sont attendus par jour.
L’engagement des Ceméa aux côtés du Collectif des 39 contre la
nuit sécuritaire s’est poursuivi activement, parce que la vigilance et des contre-propositions doivent maintenir éveillées les
professionnels et les citoyens. C’est la démonstration que le
mouvement d’éducation Ceméa engagé encore aujourd’hui, est
dans le droit fil des créateurs du secteur des ESM (Equipes de
santé mentale) des années 50, pour qui il s’agissait de combattre les indignités, préserver l’humanité à ceux qui sont malades, empêcher toutes les situations qui aliènent, par la formation des professionnels. Les Ceméa poursuivent activement
la formation à l’interne de leur réseau, pour travailler les enjeux
de transmission notamment en référence à la psychothérapie
institutionnelle. Cet axe reste une priorité.
Verbatim
« Tu es souriante, tu ris, tu rigoles même très fort. Parfois, tu bouges dans
tous les sens, tu finis difficilement tes phrases. Je remarque aussi que dès que
l’on parle un peu de toi, tu utilises l’humour tel un bouclier pour détourner
la conversation.
Je te le fais remarquer. Ton rire tonitruant m’interroge, peut-être qu’il masque
une grande souffrance. Pour l’instant, tu n’es pas prête à m’en dire davantage. Si je tente d’en savoir plus, même ton corps manifeste un malaise. Tu
changes de place, te lèves… Tu ne sais plus où te poser, où te reposer. Ne
t’inquiètes pas, je te vois, nous prendrons le temps de nous apprivoiser. »
Marion Flamanc – Educatrice spécialisée
VST N°126 – Année 2015
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS
FORMATION PROFESSIONNELLE CONTINUE
Pratiquer des activités manuelles dans le projet de soin,
des enjeux d’éducation nouvelle
L’atelier ouvert
Dans le cadre de la formation professionnelle continue, les Ceméa Nord-Pas de Calais proposent un stage de 5 jours « les activités manuelles dans le projet de soins », il s’adresse aux soignants en psychiatrie et aux éducateurs spécialisés.
Ce stage est encadré par deux infirmières et un artiste plasticien, trois expériences professionnelles différentes, trois regards
et une réelle complémentarité.
Il a pour objectif de faire découvrir, en les pratiquant, des activités manuelles avec des matériaux courants (terre, béton cellulaire, peinture, carton, plâtre, papier et divers matériaux de récupération) qui de plus nécessitent peu d’apprentissages. Ces
activités s’adressent suivant le cas, à des enfants, des adolescents, des adultes ou des personnes polyhandicapées.
Eprouver le matériau, vivre un processus de création, agir et transformer, c’est se donner les moyens de s’exprimer, de créer à
partir de processus simples, adaptables et facilement transmissibles. Au sein de cette formation les Ceméa tendent à répondre
à ces enjeux. Durant la session, les stagiaires sont amenés à réfléchir au rôle de l’activité, à son sens, son inscription dans
l’histoire des pratiques artistiques, soignantes et éducatives. Une réflexion globale et transversale redéfinie la fonction thérapeutique et/ou éducative de l’activité.
Perspectives, un lieu, des lieux
L’atelier d’activités manuelles ne peut se réduire à quelques essais pratiques, à une idée de la compétence de son apprentissage
et aux quatre murs de l’hôpital. Il est par nature ouvert et il faut sans cesse réaffirmer cette capacité. Se rapprocher des institutions culturelles (musées, associations culturelles, fondations …) et plus particulièrement de leurs services éducatifs, forts
d’expériences nouvelles, c’est à la fois élargir son réseau, renforcer les compétences, devenir force de proposition.
La région Nord-Pas de Calais dispose de structures muséales richement dotées qui couvrent presque la totalité du territoire.
Entre le musée de la mine de Lewarde et le centre Nausicaà, de la mémoire de notre passé industriel au devenir de nos écosystèmes marins, d’hier à demain, le grand écart dans le temps est possible. Les lieux-repères, porteurs et pourvoyeurs de
nos mémoires et patrimoines culturels, artistiques, sociaux, industriels, anthropologiques… sont des aides précieuses pour
la compréhension du monde devenu complexe. Se réapproprier ces lieux, c’est donc prendre soin de notre patrimoine, de nos
histoires, d’outils de réflexions, c’est aussi faire acte de citoyenneté et surtout en démocratiser l’accès.
Avec rien, recyclage et récupération
Pour l’équipe d’encadrement de ce stage, l’atelier d’activités manuelles s’inscrit dans une démarche globale de l’éco-citoyenneté. Il est nécessaire de s’adapter aux environnements contemporains. Le manque de budget, de moyens, la rareté, longtemps
vécu comme de nouvelles contraintes ne doivent plus empêcher la possibilité de monter un atelier. Introduire les notions de
récupération et de recyclage oblige à renouveler les pratiques et processus de création.
Se mettre en scène, se remettre en selle
Les Rencontres vidéo en santé mentale s’affichent comme un lieu unique d’expression
de la conception d’un soin respectueux de l’autre, de la construction de ce que projet
de soin en institution signifie, de l’activité de qualité comme élément d’émancipation
des patients, d’une posture soignante professionnelle bienveillante.
Cette coproduction entre soignants et soignés permettant à ces derniers de transmettre leurs propres discours et expériences au travers du support audiovisuel s’avère
également représenter un moyen puissant de lutter contre la stigmatisation et la discrimination à l’égard des personnes vivant avec des troubles psychiques.
Emmanuelle Jouet et Daniel Simonnet, EPS Maison Blanche.
Dominique Besnard, Secteur santé mentale des Ceméa
VST 127 - 2015
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
75
76
POLITIQUES SOCIALES, ACTIONS DE SOLIDARITÉ ET DE LUTTE CONTRE TOUTES LES EXCLUSIONS
■ Les orientations et actions des Ceméa pour les jeunes enfants
La mission nationale Jeunes enfants des Ceméa consiste à accompagner la dynamique de développement inter secteur, inter
pôles dans une logique d’appui aux Associations territoriales des Ceméa. Pour 2015/2016, le groupe d’appui à travailler les
orientations suivantes : plus de rendez-vous régionaux afin de rencontrer les militants pour mieux connaître les personnes
intéressées par le secteur de la petite enfance ; un regroupement national jeunes enfants tous les deux ans, le prochain étant
programmé en 2017 ; des projets à vivre collectivement comme les mobilités des miltant.e.s dans le cadre d’Erasmus+, l’organisation d’accueils parents-enfants sur les regroupements nationaux, des formations de formateurs jeunes enfants.
Le pôle Jeunes enfants des Ceméa
- Soutient le secteur école en proposant un partenariat par des
actions de formations communes avec l’AGEEM.
- S’engage dans un travail inter secteurs Animation, École, Travail social, sur certains dossiers tels que :
. La réforme de l’école maternelle et son programme.
. La question des rythmes des maternelles.
. Les conditions d’accueil des enfants de 2 ans à l’école maternelle.
. Les activités péri scolaires, NAP TAP PEDT…
. La restauration sur le temps méridien.
. L’accompagnement du réseau dans la mise en œuvre des formations qui ont été proposées dans le cadre du catalogue de formation professionnelle continue.
- Accompagne l’ensemble des pôles, des groupes d’activités, la
vie pédagogique et la vie associative pour poursuivre de proposer des formations de formateurs militants :
. Participer à la réflexion autour des questions de toutes les parentalités.
. Faire vivre la mobilité des personnes par le projet spécifique
Erasmus + : « la vie en plein air serait-elle à risque pour les jeunes
enfants ? ».
. Engager un travail avec le groupe « Accueillir la différence » et
le groupe « Genre,égalité filles-garçons ».
Une journée d’étude Loczy
sur les jeunes enfants
2015 est une année de poursuite de la mise
en œuvre de la formation continue concernant la formation des assistantes maternelles
LÓCZY,
UNE ÉCOLE DE CIVILISATION
et gardes d’enfants avec inscription dans
le catalogue d’offre de formation édité par
samedi 28 novembre 2015
IPERIA en 2015. Cette dynamique de travail
s’est amplifiée avec la ville d’Aubervilliers et
le RAM et a amené les Ceméa, en lien avec
leur Association nationale, le CERPE et la
ville d’Aubervilliers, à organiser un événement journée d’étude
LOCZY qui s’est déroulé à Aubervilliers le 28 novembre 2015,
réunissant une centaine de professionnels du secteur. C’était la
première action partenariale qui rassemblait le CERPE, la ville
d’Aubervilliers, les Ceméa Ile-de-France. Un séminaire de formation de deux jours est programmé en 2017 pour répondre
aux demandes formulées à l’issue de cette journée. En parallèle,
plusieurs modules de formation ont été proposés : conte et histoire à raconter, maitriser les outils informatiques dans un cadre
professionnel, appréhender la langue française en situation professionnelle, rédiger son livret d’accueil.
Les participantes sont des assistantes maternelles de la ville
d’Aubervilliers. Les Ceméa Ile-de-France sont habilités par IPE2)!JUSQUËLAlNPOURDISPENSERDESFORMATIONSAUXASSIStantes maternelles.
- Soutient directement le réseau des Associations territoriales
des Ceméa
- Mise en place de journées d’études Pikler organisées conjointement avec des régions.
- Accompagnement dans les dépôts d’appels d’offres et le développement de l’offre de formation professionnelle continue.
Une veille politique concernant les enfants de 0-6 ans se poursuit, notamment en assurant une représentation dans les collectifs
dans lesquels les Ceméa sont engagés (CEPE, Pas de bébés à la
consignes,…), et le pôle jeunes enfants fait partie du groupe de
pilotage « Plus d’égalité par une Prévention des Discriminations
en faveur de la Petite Enfance ». Un partenariat avec le secteur
petite enfance des PEP est en construction et débouchera sur une
réelle synergie en 2016.
L’enfant,
être en développement
Les jeunes enfants montrent, par leurs comportements, leurs postures, leurs attitudes, leurs mouvements, qu’ils sont des êtres en plein développement. Ils ne sont ni des adultes en réduction,
ni des êtres auxquels manqueraient certaines
aptitudes telles l’aptitude à raisonner ou à penser,
mais bien des êtres humains qui grandissent, se développent,
se construisent à leur rythme dans une société, au sein d’un
espace et d’un temps donnés autant que construits.
Les Ceméa organisent une journée d’étude avec
Bernard Martino pour la sortie de son dernier film
Francine Best, Présidente d’honneur des Ceméa
Vers l’Éducation Nouvelle n°558 - Avril 2015
CEMÉA Ile de France/CFPES
65 rue des Cités
93306 Aubervilliers Cedex
de 9 h à 17 h 30
www.cemea-idf.org
r sur
PTION À télécharge
90
FICHE D’INSCRI
rg - 01 48 11 27
emea-idf.o
Contact : contact@c
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
Accueillir un enfant, accueillir
ses parents
Accueillir un bébé ou un jeune enfant, c’est accueillir chaque
jour, matin et soir, son ou ses parents. Pour les accueillantes
des structures collectives, telles les crèches, ou pour les assistantes maternelles, travailler avec des jeunes enfants, c’est
devoir faire quotidiennement sur leur temps de travail avec
ces adultes que sont les parents. C’est tenir compte d’eux,
de leurs demandes, leurs souhaits, leurs difficultés, leurs inquiétudes ou de leur sentiment de culpabilité de « laisser » à
une autre leur enfant encore si dépendant d’eux. C’est veiller
du mieux possible sur cet enfant fragilisé par la séparation
d’avec ses parents, particulièrement sa mère à ce moment-là,
faire en sorte que, pour lui, ce temps de séparation devienne
source de bien-être, de plaisir et richesse de découvertes, et
d’ouverture progressive à d’autres relations que celles de sa
famille. C’est aussi rendre cet enfant, le soir, à son parent
et permettre qu’ils se retrouvent sereinement après ce long
temps séparés.
l,
a
n
io
t
a
n
r
e
t
in
t
e
e
p
o
Eur
é
it
il
b
o
m
t
e
é
it
r
a
d
li
o
s
citoyenneté,
pe et en Europe...
e, à l’Euro
d
L’éducation au mon
En 2015, les Ceméa ont développé un projet européen et international militant pour le respect des
droits humains s’appuyant sur une conception de l’éducation globale et émancipatrice. Ce projet
s’attache à des combats éducatifs comme la lutte contre la marchandisation de l’éducation et le droit
pour tous à une éducation de qualité, que les Ceméa partagent avec les associations partenaires de la
Fédération internationale des Ceméa (Ficeméa). En Décembre 2015, lors de la semaine de l’éducation
menée à Bruxelles au sein de la plateforme Life Long Learning, les Ceméa France et la Ficeméa ont
mené un atelier sur les conséquences de la marchandisation de l’éducation. La reconnaissance de
l’éducation non-formelle, la reconnaissance du travail de jeunesse non-professionnel et le statut de
volontaire de l’animation sont aussi des combats éducatifs menés par les Ceméa.
L’année 2015 a été marquée par des flux migratoires importants et par des catastrophes humaines
dont les victimes se comptent par milliers. Les réponses insuffisantes et inadaptées apportées par
l’UE dans ce contexte ont démontré un entêtement politique et une volonté de renforcer une Europe
forteresse. Au regard de ces événements tragiques, les Ceméa au sein de la plateforme Solidar qui
compte 60 membres dans 28 pays et œuvre en faveur d’une plus grande justice sociale, se sont
associés à l’interpellation des institutions européennes afin qu’elles prennent d’urgence des mesures
adaptées, dans une démarche de solidarité et de respect de la personne. Les Ceméa contribuent et
s’associent aux prises de position des plateformes européennes et françaises comme Solidarité Laïque
pour faire entendre la voix de la société civile favorable à une approche humaine de l’arrivée massive
de migrants et aux respects des conventions internationales.
Un grand nombre de mobilisations ont ainsi eu lieu en 2015, permettant de rappeler aux dirigeants
européens que la paix, la sécurité, la cohésion ne peuvent qu’aller de pair avec le caractère universel
et indivisible des droits fondamentaux de chaque être humain. À travers leurs résolutions et les propositions adressées aux institutions de l’UE, Solidar et ses membres rappellent que l’Europe n’est pas
seulement un marché unique, et qu’elle a été construite sur des valeurs.
78
POUR UNE CITOYENNETÉ EUROPÉENNE ET DES SOLIDARITÉS INTERNATIONALES
Les Ceméa développent leur projet européen et international en mettant en œuvre des démarches pédagogiques d’Éducation
nouvelle favorisant la transformation de la personne et les changements sociaux. Il s’organise autour de différents chantiers :
l’éducation européenne par la mobilité (mobilité apprenante) des professionnels et des jeunes, la coopération entre sociétés
civiles pour leur structuration et reconnaissance (l’amélioration de leur gouvernance, la formation des cadres), l’éducation interculturelle (lutter contre les stéréotypes et préjugés, compréhension de son propre cadre de référence), l’éducation à la complexité
et la sensibilisation aux langues et aux espaces multilingues.
■ Éducation européenne
et internationale
En 2015, les Ceméa ont été très investis dans différents programmes
favorisant l’éducation à l’Europe par la mobilité, celle que les Ceméa
nomment apprenante. Inscrire une mobilité dans chaque parcours
éducatif permet à chacun de vivre une expérience internationale,
de mieux appréhender la construction de l’Union européenne, de
mettre en perspective ses attentes et ses représentations au contact
d’autres européens. Les Ceméa réaffirment la mobilité comme un
enjeu de droit et se positionnent pour un territoire, lieu de brassage
et de mixité, et non un lieu de ségrégations durables.
Ainsi les Ceméa, en appui sur des programmes européens comme
Erasmus+ Éducation/Formation et Jeunesse, et les programmes de
l’OFAJ, ont mis en œuvre des mobilités dans le champ de la formation professionnelle, et de l’éducation non formelle (stages professionnels, visites d’étude)
Ils ont accompagné des jeunes dans leur projets d’engagement à
la citoyenneté internationale à travers le volontariat (SVE, service
civique international) et soutenu la réalisation de projets de Solidarité (par ex parrainage de projets dans les dispositifs français
JSI/VVVSI).
Ils ont participé, en appui sur le programme Erasmus+ Jeunesse et
les programmes pluri-acteurs de Solidarité Laïque en Tunisie et en
Afrique de l’Ouest, au renforcement de la qualité des accueils des
enfants et des jeunes durant leur temps libre, par la formation des
travailleurs de jeunesse professionnels et non professionnels ; à
l’amélioration de la gouvernance associative et de la coopération
entre sociétés civiles, grâce notamment à la formation des cadres
associatifs et l’organisation de débats sur des questions de citoyenneté (cafés pédagogiques, éditions décentralisées du Festival européen du film d’éducation).
■ La mobilité professionnelle,
un enjeu d’éducation
partagé de procédures, un cadre de qualité et des supports pédagogiques communs pour l’accompagnement des stagiaires.
Parallèlement, des Associations territoriales (Aquitaine, Centre,
Nord Pas de Calais, Pays-de-la-Loire, Rhône-Alpes et PoitouCharentes) ont géré seules ou en consortium leur propre programme, ce qui a représenté 318 départs. Ces mobilités s’inscrivent dans les dynamiques régionales liées aux réseaux d’acteurs
comme les plateformes régionales de la mobilité ou aux réseaux
de partenariat pour la formation continue des travailleurs de jeunesse.
Verbatim
J’ai décidé de demander un congé
« J’ai décidé de demander un congé sans soldes à mon employeur. J’avais besoin d’aller voir comment d’autres se débrouillent avec la vie. J’ai voulu, par ce SVE avec les Ceméa de
Franche-Comté, consacrer neuf mois à mes deux passions : la
danse et la musique traditionnelle. À Skopje, j’ai animé des ateliers de danse et de chant pour des enfants des rues. Et puis j’ai
appris le macédonien. Essayer de parler la langue de l’autre, c’est
un premier brise-glace, un pas vers l’autre, et l’autre vous le rend
au centuple ! Que de sentiments, de manières de penser, de
vivre, d’aimer, de chemins secrets…
Cette expérience a été pour moi l’école de l’adaptation, du
plan B, de la tolérance. Moi qui me pensais rigide ! Le SVE est une
recherche de sens, d’engagement et de soi-même. Je crois que
c’est important de se connaitre pour continuer d’évoluer toujours
et pour pouvoir s’engager. Quand on part seul, dans un pays où
on ne connaît personne, on fait le choix de faire confiance à
l’inconnu. C’est un vrai acte de résistance, aujourd’hui où la tendance est de se méfier à priori de celui qu’on ne connaît pas. Ce
programme est une opportunité incroyable pour tout le monde
et un vrai programme de paix entre les peuples. »
Sarah, maître d’œuvre dans les travaux publics, a tout quitté
pour partir 9 mois en Macédoine (source - Revue JPA).
En appui sur le Programme Erasmus+
En 2015, 11 Associations territoriales des
Ceméa se sont investies dans le programme
Impact7, (Associations territoriales
d’Aquitaine, de Basse-Normandie, de Bourgogne, du Centre, de
Guadeloupe, du Languedoc-Roussillon, de Martinique, du NordPas de Calais, de Rhône Alpes, des Pays-de-la-Loire). Des stages
de mobilités professionnelles ont ainsi été organisés pour 272
stagiaires avec 12 partenaires en Allemagne, Bulgarie, Espagne,
Finlande, Grèce, Italie, Lituanie, Pologne et Portugal. Réciproquement, 56 professionnels ont été accueillis au sein du réseau
national des Ceméa.
Cette activité de mobilité s’appuie sur un consortium coordonné
par le pôle Europe International des Ceméa, qui permet la mutualisation des expériences, l’échange de pratiques et la conception de
cadres communs. En 2015, ce groupe de travail a finalisé un cadre
Dans le cadre des programmes de l’OFAJ
Les Ceméa poursuivent leur travail de longue
date avec l’Office franco-allemand pour la jeunesse, et le développement d’échanges francoallemands - et, de plus en plus, trilatéraux - qui
constituent de réels espaces de rencontres, d’expérimentation et
de réflexions.
Dans le contexte actuel, la France et l’Allemagne conservent un
rôle crucial dans la construction européenne. L’importance que
revêtent aujourd’hui les associations de jeunesse des deux pays
dans l’éducation à l’altérité et dans la lutte contre les préjugés,
est majeure.
La volonté des Ceméa et de leurs partenaires allemands de travailler ensemble est toujours aussi forte, de même que l’ambition
(suite p. 82)
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
POUR UNE CITOYENNETÉ EUROPÉENNE ET DES SOLIDARITÉS INTERNATIONALES
PROGRAMMES EUROPÉENS
Un investissement important en Aquitaine depuis 10 ans
Les Ceméa d’Aquitaine sont investis depuis plus de 10 ans dans des programmes européens de mobilité des professionnels de l’animation et du travail social. A travers ces programmes, les Ceméa travaillent deux problématiques,
la plus-value de la dimension européenne dans la formation professionnelle et l’articulation de leurs actions aux
niveaux local, national et européen. En Aquitaine, les mobilités en Europe proposées aux stagiaires ont pour objectif
de développer localement des réseaux d’éducateurs à l’Europe. En effet, ces stages permettent à un grand nombre
d’animateurs d’être en capacité de concevoir et d’accompagner des projets européens et internationaux, d’accompagner des jeunes dans leur mobilité et d’avoir une approche interculturelle de leur métier. Il s’agit aussi d’enrichir le
référentiel de compétences des professionnels car ces mobilités s’inscrivent dans les cursus de formation initiale ou
continue et les compétences acquises sont certifiés ou validées dans les outils européens de certification. L’objectif
est aussi de partager cette expérience dans des réseaux européens d’éducation, de mieux connaître la réalité de
l’éducation non formelle dans les autres pays pour défendre l’éducation comme un bien public et de justice sociale.
Ces mobilités s’appuient sur des partis pris éducatifs partagés (la préparation au départ, l’évaluation au retour, la sensibilisation aux langues et la lutte contre les préjugés). Ils sont également engagés dans des programmes européens
multi-partenariats d’échanges de pratiques. Aujourd’hui, le nouveau programme Erasmus+ a permis d’investir cette
dimension européenne dans le cadre d’une formation interne en finançant un regroupement régional pour quarante
PERSONNESLESETNOVEMBREË"ILBAO
PLATE-FORME DE LA MOBILITÉ
READY TO MOVE ! Une plateforme régionale de la mobilité
Suite à plusieurs rencontres des acteurs de la mobilité en région, il a été décidé
de répondre collectivement à l’appel à projet « FEJ Mobilité ». Quatre acteurs
ont pris l’initiative de piloter ce projet : le CRAJEP – Collectif Régional des
Associations d’Éducation Populaire, l’ARML – l’Association Régionale des Missions
Locales, le CRIJ – le Centre Régional d’Information Jeunesse et Lianes Coopération - réseau régional multi-acteurs de coopération internationale. Le projet de
mise en place d’une plateforme régionale a retenue l’attention du ministère. Depuis septembre 2015, ces acteurs œuvrent
ensemble pour créer une réelle dynamique à travers la plateforme Ready to move ! Et ce jusqu’en 2017.
L’objectif est d’améliorer de manière significative qualitativement et quantitativement l’accès aux mobilités internationales
pour tous les jeunes et plus particulièrement pour les jeunes ayant le moins d’opportunité. Ont été identifiés les enjeux
suivants : une démocratisation de l’accès aux programmes de mobilité internationale, une meilleure visibilité et connaissance des dispositifs en région, un meilleur accès à la mobilité des jeunes ayant le moins d’opportunités.
Pour cela 3 axes sont définis : l’axe Information, animé par le CRIJ, l’axe Accompagnement, animé par l’ARML, l’axe Formation, animé par Lianes Coopération.
Le CRAJEP, en charge de la coordination globale du projet, a confié aux Ceméa Nord-Pas de Calais le pilotage du projet.
Le 28 octobre 2015 s’est tenu le premier comité de pilotage qui a rassemblé plus de 30 acteurs de la mobilité. L’objectif
était de présenter la démarche et le programme d’actions pour la mise en place de la plateforme.
Quatre actions à mettre en œuvre
- Collaborer aux politiques publiques régionales.
- Réunir comme partenaires l’ensemble des acteurs jeunesse. Impliquer le monde de l’entreprise et les organismes de formation. Il s’agit également d’aborder les questions de mobilité dans une dimension plurielle : émancipatrice, citoyenne et
professionnelle.
- Organiser la plateforme en 5 territoires et permettre l’animation de ces territoires par des acteurs pertinents et de jeunes
ambassadeurs.
- Travailler de concert dans les différents axes : Information – Accompagnement – Formation.
Les Ceméa Nord-Pas de Calais sont également très impliqués sur l’axe accompagnement et sur l’axe la formation.
En juin 2016 se tiendra dans les locaux des Ceméa Nord-Pas de Calais, le second comité de pilotage. Ce rendez-vous aura
comme objectifs de communiquer les résultats du diagnostic et de réaliser un point d’étape des dynamiques enclenchées.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
79
80
POUR UNE CITOYENNETÉ EUROPÉENNE ET DES SOLIDARITÉS INTERNATIONALES
de développer davantage les relations trilatérales avec un pays
supplémentaire, afin de confronter les pratiques pédagogiques non
plus seulement dans un cadre purement binational, mais dans une
relation tripartite. Cette configuration permet en effet de favoriser
la rencontre, et de donner une dimension tout autre à l’ouverture
interculturelle.
L’espace franco-allemand demeure un terrain d’expérimentation,
et souvent un premier pas dans la dimension interculturelle. Cette
stabilité d’échange et ces possibilités d’initiatives pédagogiques
sont permises grâce aux liens solides établis entre les deux pays et
avec les différents partenaires, et par un soutien appuyé de l’OFAJ
qui facilite l’organisation de ces rencontres.
Au cours de l’année 2015, 22 projets franco-allemands soutenus financièrement par l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ)
ont été réalisés par les Ceméa et leurs différents partenaires. Ces
projets s’inscrivent dans différentes thématiques de travail et
d’échange : échanges extra scolaires, professionnels, formations
pédagogiques, linguistiques ou encore interculturelles.
Parmi les actions de 2015, on recense :
- Cinq échanges trilatéraux (avec l’Algérie, la Hongrie, le Portugal,
la Pologne).
- Un échange de jeunes en situation de décrochage scolaire.
- Douze modules de formation binationaux permettant la rencontre
de jeunes professionnels dans le champ de l’animation professionnelle et du travail social.
- Une formation certifiante OFAJ à l’animation de rencontres interculturelles.
- Un stage de base BAFA-Juleica.
- Un séjour de jeunes « Tandem », mêlant apprentissage de l’autre
langue et activités sportives.
- Une formation aux méthodes d’animation linguistique.
Ces différentes formations et rencontres ont touché au total 558
personnes (334 français, 181 allemands et 43 participants issus
d’un troisième pays).
Migration et accompagnement
social au cœur de l’échange
franco-allemand
Les Ceméa Nord-Pas-de-CalaisRÏALISENTDEPUISPRÒSDEANS
maintenant un échange de jeunes professionnels avec l’institut d’études supérieures de Cologne. En 2015, cette rencontre
annuelle a eu pour thème central la migration et l’accompagnement social. Les jeunes français et allemands ont pu croiser
leurs expériences, leurs pratiques et leurs réalités respectives
au travers de visites et de temps de travail permettant de comparer les modes d’accueil, de prise en charge et d’accompagnement des personnes migrantes.
Au cours de cette semaine franco-allemande s’est tenu un
café pédagogique ouvert au grand public sur cette thématique. 90 personnes ont assisté à cette table ronde au cours de
laquelle les questions de parcours migratoires des adultes et
des enfants, et les modes d’accompagnement à l’œuvre dans
le champ du travail social ont été soulevées par les intervenants présents : Nahima Laieb, responsable du secteur Travail
Social Santé Mentale à l’Association nationale des Ceméa,
et modératrice de cette soirée ; le Dr. Markus Ottersbach,
sociologue et professeur à la faculté des sciences sociales de la
Fachochschule de Cologne et Alessandra Santoianni, chargée
de mission Europe et international à l’Association territoriale
des Ceméa Rhône Alpes.
Enfin, ce café pédagogique a été l’occasion d’accueillir Elsa
Laino représentant le réseau européen Solidar dont les Ceméa
sont membres. La thématique migration et droits fondamentaux constitue l’un des axes de travail de Solidar, auquel sont
associés les Ceméa via un accord-cadre de coopération.
PARTENARIAT ET VISITE D’ÉTUDE
En Poitou-Charentes, premiers séjours de formation au Portugal
Le travail entrepris sur l’Europe et l’International au sein des Ceméa Poitou Charentes, en lien avec
l’équipe nationale des Ceméa et le réseau, a commencé à se concrétiser en 2015.
Le groupe DEJEPS 2014-2015 est ainsi parti pour Porto pour une visite d’étude de deux semaines, en
relation avec Inducar, le partenaire local des Ceméa. Les contacts pris à ce moment ont permis à un
des militants Ceméa de partir en prospection pendant un mois dans le cadre d’un programme Erasmus+.
Inducar est une coopérative de formation et de coordination de projets s’appuyant sur les méthodes
d’éducation non-formelle. Leurs champs d’action portent notamment sur l’intégration sociale, l’éducation interculturelle, à la citoyenneté, à l’égalité femme-homme.
Le groupe DEJEPS 2014-2016 est également parti à Porto en avril-mai 2016 dans la poursuite de ce
projet de partenariat. Les visites d’études et stages d’observation ont eu lieu dans des structures telles
qu’une école de la seconde chance, un accueil de mineurs ou une municipalité ayant diverses actions
pour la jeunesse. Cette récente expérience motive les Ceméa de Poitou Charentes à chercher de nouveaux projets d’échanges avec Inducar sur les champs d’action en commun.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
POUR UNE CITOYENNETÉ EUROPÉENNE ET DES SOLIDARITÉS INTERNATIONALES
PROJET FRANCO-RUSSE
La plateforme Sotlamer, pour
un meilleur accès à la mobilité
dans l’océan indien
Se construire une identité
professionnelle au contact d’autres
professionnels
Suite aux préconisations des comités permanents de la mobilité, le Comité interministériel a mis en place en région les
COMITÏSETPLATEFORMESRÏGIONAUXDELAMOBILITÏ'RÉCEAU
Fonds d’Expérimentation à la Jeunesse (FEJ), certaines plateformes régionales ont bénéficié de soutiens financiers pour
mettre en œuvre l’accompagnement à la mobilité.
Dans ce cadre, les Ceméa de La Réunion et leurs partenaires (France Volontaires, l’Association régionale des Missions locales et les quatre missions locales de La Réunion,
le Centre régional d’Information Jeunesse et le Forum réunionnais de la Jeunesse) ont répondu à l’appel à projets lancé par le Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports.
Depuis septembre 2015, les Ceméa sont donc coordonnateurs de la plateforme Sotlamer, à destination des jeunes et
des acteurs jeunesse.
Sur les trois dimensions imposées dans les FEJ à savoir la
promotion/information des programmes de mobilité, la
formation des acteurs et l’accompagnement des jeunes,
les Ceméa interviennent sur les volets 1 et 3. En effet, ils
assurent la promotion, et l’accompagnement des projets de
mobilité non-formelle vers l’Europe et l’International.
En 2015, 230 jeunes ont été informés par les Ceméa, 35
accompagnés.
Tel est l’objet de ce projet franco-russe de formation continue
d’enseignants du premier et du second degré et de formation de
formateurs d’enseignants. Ce stage de formation a été organisé à
l’ESPE de l’Académie d’Amiens, en partenariat avec les Ceméa de
Picardie.
Cette collaboration engagée depuis 2011 entre l’Institut TCHIPPKRO (Centre de formation à Tchelyabinsk) et l’ESPE de l’académie
d’Amiens, vise un travail coopératif entre les formateurs des deux
pays pour concevoir et mettre en œuvre des cursus de formation
professionnelle dans les métiers du professorat et de l’éducation.
Ce stage a pour objectif de faire appréhender aux enseignants
russes non seulement l’école maternelle française (alors même que
cette école est devenue obligatoire en Russie depuis septembre
2013) mais également les enjeux de la participation de la société civile à l’accompagnement éducatif de la scolarité en France.
Au programme : visites d’établissements scolaires, échanges de
pratiques avec des enseignants et des formateurs. Les buts sont
d’apporter une connaissance et une analyse réciproques des deux
systèmes d’éducation, de scolarisation et de formation des enseignants, mais aussi de favoriser une compréhension mutuelle des
valeurs éducatives structurant les deux systèmes.
INITIATION AU VOYAGE
Se former à l’encadrement de séjour à l’étranger en BAFA 3
avec les Ceméa de Franche-Comté
Le BAFA 3 Séjour à l’étranger et rencontre interculturelle des Ceméa de Franche-Comté s’est réalisé à Séville. Outre
l’attrait touristique et culturel de la ville, les Ceméa ont à Séville, un partenaire proche - Sévilla Acoge ; proche
en termes d’activité (au croisement du travail social et de l’animation), de méthodes (méthodes participatives),
de valeurs (prise en compte de l’environnement des personnes, travail sur la réciprocité et l’apprentissage mutuel
entre les populations) et de fonctionnement (Sevilla Acoge entend le volontariat comme constitutif de son projet
associatif et a une équipe multiculturelle et multi-professionnelle).
A travers ce stage et ce partenariat fort, les Ceméa défendent une conception des stages à l’étranger ancrés
dans la réalité éducative et associative du pays, mais aussi une conception du voyage, qui prend en compte le
territoire et les personnes qui y vivent. La rencontre de l’autre passe par différentes étapes : la construction d’un
vécu commun entre les stagiaires et les militants de Sevilla Acoge, à travers la préparation de séances communes
d’animation, la rencontre des habitants et des enfants par la pratique commune d’activités. Faire le déplacement
en ayant la possibilité d’être accompagné.e, être en immersion dans un centre d’animation de quartier, permettent
aux stagiaires de vivre un voyage où on peut expérimenter, essayer tout en étant sécurisé par les encadrant.e.s
français.e.s et les militant.e.s espagnol.e.s.
Cette proposition entend être une alternative aux séjours marchands et à la course à l’extraordinaire souvent
proposés pour les séjours d’adolescents et d’outiller ces futurs animateurs et animatrices volontaires pour une
autre manière de voyager.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
81
82
POUR UNE CITOYENNETÉ EUROPÉENNE ET DES SOLIDARITÉS INTERNATIONALES
■ Éducation à l’Europe
et au monde
Le volontariat comme levier de citoyenneté
Les Ceméa continuent leur travail de promotion du volontariat
comme levier d’émancipation et de construction de la citoyenneté. À l’international, il permet également de renforcer des partenariats. Dans une visée égalitaire, les Ceméa défendent l’envoi
comme l’accueil de jeunes, et plus encore, la réciprocité. Les
Associations territoriales du réseau Ceméa s’appuient sur différents programmes nationaux et européens.
s,E3ERVICEVOLONTAIREEUROPÏEN36%
Envoi de 40 jeunes partis avec les Ceméa du Centre-Val-deLoire, de Franche-Comté, des Pays-de-la-Loire, et de Picardie. Ces jeunes sont partis dans des associations partenaires en
Bulgarie, Croatie, Écosse, Espagne, Luxembourg, Irlande, Italie,
Malte, Moldavie, Tunisie, Turquie, Sénégal, Palestine, Pologne,
Maroc, Allemagne, Lituanie, Slovaquie et Slovénie.
Accueil de 12 personnes aux Ceméa Centre-Val-de-Loire, des
Pays-de-la-Loire, de Picardie et de la Réunion venues d’Allemagne, Italie, Tunisie, Russie, Roumanie, Turquie, Maroc.
s3ERVICECIVIQUEINTERNATIONAL
Envoi de 14 jeunes partis en service civique international, en
Tunisie, Maroc, Afrique du Sud, Chili, en appui sur les Associations territoriales de Picardie, de Bourgogne, et des Pays-dela-Loire.
Accueil de 20 jeunes en service civique international dans les
Associations territoriales de Picardie, Provence Alpes Côte d’Azur,
Bourgogne, Rhône Alpes, Pays de la Loire. Ces jeunes venaient de
Tunisie, d’Allemagne, du Chili, et d’Afrique du Sud.
s,ARÏCIPROCITÏUNESOLIDARITÏENTRETERRITOIRES
Les Ceméa de Bourgogne relèvent depuis 2010 le défi d’un
échange de volontaires entre la Région Bourgogne, la Province
Cap occidental en Afrique du Sud et la Région du Maule au Chili,
avec le soutien de l’Agence Nationale du Service Civique en
France et de France Volontaires. Ils coordonnent ce projet qui a
la spécificité d’être construit sur le fondement de la réciprocité.
Des actions de sensibilisation
s!UXPROBLÏMATIQUESEUROPÏENNESINTERNATIONALESETINTERculturelles
En 2015, 80 actions de sensibilisation sur des thématiques européennes internationales ont été organisées par les Associations
territoriales des Ceméa investies dans des projets européens et
internationaux. Ces actions peuvent prendre la forme de réunions d’information sur les programmes de mobilité européenne
à partir de témoignages, de cafés pédagogiques sur des thématiques liées à l’actualité européenne ou internationale (la
situation des migrants en Europe, le conflit israélo-palestinien)
sur des questions de société (comment vivre ensemble dans une
société multiculturelle, la formation des travailleurs sociaux à
l’accueil des migrants) ou sur des retours d’expérience (les systèmes éducatifs en France et en Allemagne, l’apprentissage des
langues en Allemagne). Ces actions ont touché 900 personnes.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
L’éducation au monde
Au regard du contexte actuel, qui a vu de grandes tendances
s’affirmer dans les sociétés européennes avec l’arrivée massive de migrants sur les côtes sud de l’Europe, les actions
menées par les Ceméa dans l’espace euro-méditerranéen
revêtent un enjeu particulier et l’éducation au monde est
plus que jamais nécessaire. En effet, le renforcement de la
politique sécuritaire des états et la fermeture des frontières
de l’Union européenne, la confusion dans l’opinion publique
européenne entre les populations originaires du Maghreb
et des groupes religieux, l’amalgame entre pratiques religieuses et intégrisme et la peur du terrorisme, obligent les
acteurs de la société civile que sont les Ceméa, à s’investir
fortement dans l’éducation à la citoyenneté internationale.
PRIS SUR LE VIF
Des espaces de rencontres
Le café pédagogique vise à favoriser, dans un espace convivial, la rencontre et l’échange entre des personnes qui ne
se croisent jamais. Dans le cadre de l’actualité éducative ou
en lien avec des problématiques sociétales, le café pédagogique propose aux différents acteurs de la société civile
(habitants, parents, enseignants, responsables associatifs,
élus...) une démarche collective de réflexion pour partager des analyses, construire sa pensée et ainsi contribuer au
développement de l’esprit critique des participants.
s A la préparation au départ, habilitées par l’agence Érasmus + Éducation Formation
Dans la continuité de leur engagement auprès de l’agence
Erasmus+ Education Formation depuis 2010, les Ceméa sont
habilités à travers une convention à organiser et encadrer les
sessions de préparation au départ pour les mobilités scolaires
individuelles.
Ces sessions permettent aux jeunes qui y participent d’identifier leurs motivations et craintes par rapport à cette expérience,
d’être sensibilisés à la dimension interculturelle de la mobilité. Elles comportent des temps d’échanges sur l’expérience à
venir, des temps sur les droits et devoirs du jeune en mobilité,
sur la définition du projet des jeunes, sur l’anticipation de la
gestion de difficultés ou de conflits, sur la rencontre interculturelle. Pour les adultes référents, il s’agit davantage d’un
échange d’outils et de pratiques concernant l’accompagnement
de jeunes dans cette expérience de mobilité. En 2015, ces sessions ont impliqué les Associations territoriales de RhôneAlpes, de Poitou Charentes et du Centre-Val-de-Loire. Elles
ont touché 25 élèves et 12 adultes référents.
POUR UNE CITOYENNETÉ EUROPÉENNE ET DES SOLIDARITÉS INTERNATIONALES
Un dispositif pédagogique pour
comprendre le conflit israélopalestinien
Face aux amalgames qui sont aujourd’hui véhiculés par les
médias ou par des individus, il est essentiel de savoir décrypter
l’environnement mondial, d’en avoir une analyse critique, dans
le but de pouvoir y agir. Il convient de déconstruire les idées
fausses et les approximations, de questionner au lieu de vouloir
expliquer, et d’accepter la complexité de ce monde.
Le conflit israélo-palestinien est parmi d’autres, un sujet complexe et souvent difficile à évoquer en public, surtout auprès
des jeunes. C’est en partant de ce constat et avec la volonté de
promouvoir le respect des droits sociaux, culturels, environnementaux, accessibles de manière équitable par toute l’humanité, que les Ceméa et la plate-forme des ONG françaises pour
la Palestine ont travaillé à l’élaboration d’un dispositif pédagogique pour traiter de cette question.
Par des pratiques de pédagogie active (jeu de rôle, jeux de
plateau, analyses de documents, etc.), il s’agit d’aider à déconstruire des stéréotypes pour reconstruire, chacun à son niveau, des visions plus justes des sociétés concernées. L’objectif
final, est de réfléchir ensemble, plutôt que de donner des réponses et contribuer à une éducation au « vivre ensemble » et à
la paix. Les missions dans lesquelles les participants s’engagent,
les plongent dans des réalités vécues par les populations
concernées. Des cartes, des documents d’informations socioéconomiques ou historiques sont fournis, à partir de sources
internationalement reconnues (ONG et ONU). Un débat conclut
cette approche avec des animateurs ayant une expérience du
terrain.
Ce dispositif ludique s’adresse à un public de jeunes lycéens
ou jeunes engagés dans des échanges interculturels, un public
adulte des réseaux associatifs et enseignants.
L’élaboration de ce dispositif a impliqué les Associations territoriales des Ceméa du Centre-Val-de-Loire, du LanguedocRoussillon et des Pays-de-la-Loire.
■ Éducation en Europe
et dans le monde
Plusieurs axes d’intervention peuvent illustrer en 2015 cette dimension de travail des Ceméa.
La reconnaissance de l’éducation non-formelle
Les Ceméa promeuvent une conception de l’éducation globale,
où chaque temps de la vie est source d’apprentissage. Il ne s’agit
pas ici d’une approche libérale où chaque action permet de comptabiliser et d’augmenter ses compétences dans une optique de
performance sur le marché. Il s’agit d’une approche valorisant
la personne dans son parcours de vie, lui permettant de prendre
conscience de ses apprentissages, de leur donner un sens pour
un projet personnel ou professionnel. Au sein du pilier Education
de Solidar, les Ceméa soutiennent avec leurs partenaires que la
reconnaissance des apprentissages non formels et informels ne
peut être réduite à un simple référentiel de compétences, mais
s’inscrit dans une démarche de portfolio. La valorisation de ces
apprentissages passe aussi par la reconnaissance de l’éducation
non formelle défendue au sein de la plateforme Eaicy. Aux Ceméa,
cette reconnaissance est basée sur la qualité des lieux d’accueil
et la formation des encadrants. Elle passe aussi par la formation
des responsables de ces organisations, qui proposent des lieux
collectifs d’activité ou de débats, des espaces d’engagements,
structurant ainsi la société civile et la vie de la cité.
La situation des jeunes en Europe et dans le monde
Un séminaire international « Regards croisés internationaux
sur l’engagement des jeunes dans les associations »
Les Ceméa sont très investis dans des projets soutenant la participation et l’implication des jeunes dans la vie citoyenne. Dans
la volonté de répondre à la question « en quoi le passage des
jeunes dans les associations leur permet-il un accès plus large à
la citoyenneté et en quoi leur parcours révèle-t-il la qualité de
gouvernance ». Les Ceméa ont réuni lors de leur 11ème congrès à
Grenoble, 52 militants associatifs provenant d’associations parte-
Politique Jeunesse en Europe
onze problématiques identifiées
- Des inégalités : pas une jeunesse mais des jeunesses dues à la diversité des personnes mais aussi
due aux inégalités sociales, territoriales (accès à des structures éducatives, socio-culturelles, sportives).
- Le rapport de méfiance entre les administrations et les associations de jeunes.
- Des normes et des indicateurs de réussite imposés par les pouvoirs publics qui laissent peu de place
à l’initiative et la créativité des jeunes ou qui accordent peu de reconnaissance à leur dynamisme et
investissement.
- La nécessité du lien entre l’éducation formelle et non formelle : reconnaissance de l’éducation non
formelle et son impact dans l’éducation à la citoyenneté, sur la réussite scolaire. Le partage de référentiels et d’objectifs communs pour une éducation globale accessible à tous.
- Des mobilités et des migrations : l’accès à une mobilité choisie, vecteur d’ouverture et d’opportunités
dans un parcours personnel, inégalités d’accès et de perception suivant sa nationalité et son appartenance à l’UE ou pas, injonctions contradictoires des pouvoirs publics.
- L’accompagnement des mobilités.
- L’accès et l’utilisation des médias.
- Le volontariat, sa valorisation, son sens, son dévoiement de ses objectifs initiaux, les programmes
existants : rôle des associations et positionnement politique.
- Les addictions.
- La dynamique de réseau.
- La formation des acteurs de jeunesse.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
83
84
POUR UNE CITOYENNETÉ EUROPÉENNE ET DES SOLIDARITÉS INTERNATIONALES
naires proches de 12 pays différents (Lituanie, Italie, Maroc, Tunisie, Algérie, Portugal, Espagne, Cameroun, Allemagne, Hongrie,
Russie, Palestine).
La démarche a d’abord consisté à croiser les regards sur la situation
des jeunes dans les différents pays. Ces points concernent la situation
économique des jeunes (classe d’âge qui a perdu le plus de pouvoir
d’achat ces dix dernières années, leur difficile accès à l’emploi), leur
situation dans les études (un nombre important de décrocheurs, des
études qui ne garantissent pas une situation stable dans l’emploi),
leur comportement vis à vis de la démocratie représentative (peu de
participation aux élections, un regard critique et une exigence par
rapport à l’éthique des élus).
Ces différents constats ont donc été affinés et ont permis de produire
11 problématiques concernant les jeunes (tranche d’âge des 12-29
ans). Elles sont autant de freins (et de leviers) à la participation
des jeunes dans la société civile et des associations de jeunes dans
l’accompagnement de ces jeunes. Elles seront mises en perspectives
dans les futurs projets des Ceméa (cf encadré p. 85).
Accompagnement d’un centre de formation et de ressources
en Tunisie
En 2015, dans le cadre du projet de Centre de Formation et de Ressources franco-arabe, les Ceméa Pays-de-la-Loire ont réalisé à Gafsa, dans le Sud de la Tunisie trois formations et une conférence.
- En février, une formation vie associative et projet associatif, lors de
laquelle les différents participant.e.s ont échangé sur la méthodologie d’élaboration d’un projet associatif ainsi que sur les outils et les
pratiques permettant d’impliquer les bénévoles dans le fonctionnement d’une association.
- En mai, une formation jeux traditionnels et pratiques ludiques, en
partenariat avec le commissariat Jeunesse, Sport et Education Physique ainsi que l’Institut National du Sport et de l’Education Physique de Gafsa. Cette formation portait plus particulièrement sur la
dimension pédagogique du jeu sous toutes ces formes et sur son rôle
fondamental dans les processus éducatifs.
- Toujours en mai, Mashhed et les Ceméa ont organisé une conférence
sur les politiques culturelles et les politiques jeunesse dans la région
de Gafsa. Animée par des militant.e.s des deux associations, cette
conférence était destinée aux professionnel.le.s de l’éducation.
- En juin 2015, une semaine de travail sur l’éducation active et les pédagogies nouvelles. Cette formation regroupait des structures d’éducation formelle et non-formelle, et mélangeait structures publiques
et associatives.
Ces actions en Tunisie se sont accompagnées d’actions en France, regroupant cette fois partenaires palestiniens et tunisiens, notamment
UNSÏMINAIRESURLÏDUCATIONNONFORMELLEÌ.ANTESENAOßTTENUA
l’occasion du comité de pilotage du projet CFR regroupant l’ensemble
des associations participant au projet.
Cet ensemble d’actions avait pour objectif d’élargir la dynamique
créée l’année passée lors du travail avec l’association Mashhed. Les
formations réalisées ont touché au total près de 80 participant.e.s
(bénévoles, volontaires et professionnel.le.s de l’éducation formelle
et non formelle). Le projet a associé une trentaines de structures
d’animation de Gafsa ou bien d’autres régions (Kasserine, Sidi Bouzid,
Tozeur, Mahdia) : maisons des jeunes, club d’enfants, associations
jeunesse, et a aussi touché des structures culturelles. Un vrai réseau
de partenaires est en train de se construire au fur et à mesure des
actions, identifié comme essentiel pour le travail à long-terme sur la
reconnaissance des formations.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
La formation des travailleurs sociaux à l’accueil de
personnes migrantes
Le projet européen SAMIN (octobre 2013-Décembre 2015) dont
les Ceméa Rhône-Alpes étaient coordinateurs, a permis de
travailler sur les conditions de l’accompagnement à l’insertion
socio-professionnelle des migrants dans six pays : Allemagne,
Autriche, France, Italie, Pays Bas, Royaume-Uni. Le projet a
permis un travail de recherche et d’expérimentation dont l’objectif était de travailler la prise en charge des migrants dits
vulnérables.
Penser les migrations
Penser les migrations demande de prendre en compte
non seulement les frontières géographiques, mais aussi de
penser les frontières résultant des obstacles administratifs
auxquels un migrant doit faire face. Les migrants dits vulnérables, et en particulier les jeunes et les mineurs isolés
étrangers (MIE) font face à différents obstacles dans leur
insertion socio-professionnelle. Les problématiques relevées
dans le cadre du projet sont : le rôle de la scolarisation et
de la formation dans la construction d’un projet d’insertion
socio-professionnelle et leur rôle dans la régularisation sur
le territoire français, le travail pluri-partenarial, le passage
à la majorité, la prise en charge et la protection après la
majorité.
Tenant compte de ces observations, le besoin d’amélioration de
la prise en charge des besoins de ce public apparaît évident,
afin de favoriser leur insertion socio-professionnelle.
Le projet SAMIN a visé à renforcer la capacité d’agir des acteurs
socio-éducatifs travaillant avec ce public : éducateurs spécialisés, éducateurs travaillant avec les mineurs isolés étrangers,
conseillers en insertion, travailleurs sociaux, organismes de
formation et aussi les missions locales, les départements. Plusieurs formations ont été dispensées dans le cadre du projet
et après dans son prolongement. Plusieurs outils pédagogiques
à destination des acteurs socio-éducatifs ont été développés.
Dans la suite du projet, les Ceméa Rhône-Alpes ont été
conviés par l’Agence Erasmus+ France / Éducation Formation
à une Activité de Coopération Transnationale (TCA), organisée
par les Agences nationales allemandes. La TCA sur l’Education,
Participation et Intégration, Erasmus+ et réfugiés a permis aux
Ceméa Rhône-Alpes de présenter le projet SAMIN, de participer
à des ateliers de travail sur l’éducation et la formation professionnelle et sur la communication interculturelle, ainsi que de
rencontrer des professionnels et de réaffirmer la nécessité d’un
travail concerté et durable. 300 acteurs socio-éducatifs de 25
pays européens ayant travaillé autour des questions migratoires
et l’accueil des réfugiés en Europe étaient présents à cette
conférence qui a eu lieu au Zollverein, au cœur de la Rhénaniedu-Nord-Westphalie, les 19 et 20 avril 2016.
POUR UNE CITOYENNETÉ EUROPÉENNE ET DES SOLIDARITÉS INTERNATIONALES
La jeunesse euro-méditerranéenne
Les Ceméa, à travers diverses actions d’Associations territoriales sont engagés auprès de
jeunes euro-méditerranéens. Cet investissement dans l’espace Euromed a toujours été primordial dans le projet européen et international des Ceméa. Le forum Euromed initié par les
Ceméa et leurs partenaires en novembre 2008 à Aix-en-Provence a permis de construire un
partenariat basé sur des valeurs et des pratiques pédagogiques partagées.
Les Ceméa coopèrent avec des partenaires du pourtour méditerranéen (Palestine, Egypte,
Liban, Maroc, Tunisie, Algérie) à travers l’accueil et l’envoi de volontaires (SVE, VSI, SCI)
de et vers les pays euro-méditerranéens, la coordination et l’animation d’échanges de jeunes
Euromed, la formation de travailleurs de jeunesse à l’encadrement de séjours Euromed et
l’organisation de séminaires thématiques pour les acteurs éducatifs et sociaux de la zone
Euromed. Ces projets sont soutenus par différents programmes (programmes de Solidarité
laïque, programmes euro-méditerranéens et franco-allemands).
Ces projets visent à impliquer et soutenir la société civile dans ses initiatives mais aussi dans
la compréhension des événements internationaux. Ils visent aussi à valoriser la place de
l’éducation non formelle dans le dialogue interculturel et la solidarité internationale.
Les projets des Ceméa s’adressent aux militants associatifs et particulièrement aux jeunes
investis dans les associations et aux travailleurs de jeunesse. Par exemple, les Ceméa Paysde-la-Loire co-organisent avec leurs partenaires tunisiens et palestiniens des formations
d’animateurs et de cadres associatifs. Les Ceméa Nord-Pas-de-Calais organisent pour la
quatrième année, une formation franco-allemande algérienne sur la médiation interculturelle pour les animateurs socio-culturels. Les Ceméa de Franche-Comté organisent depuis
ANS DES FORMATIONS EUROMÏDITERRANÏENNES RÏUNISSANT CINQ PARTENAIRES D%UROPE ET DU
Maghreb. Ces actions sont souvent appuyées par l’accueil et l’envoi de volontaires, qui
assurent une continuité dans la relation entre les associations. En 2015, les Associations
territoriales de Picardie, de PACA et des Pays-de-la-LoireONTACCUEILLIPOURMOISDE
jeunes tunisiennes dans le cadre d’un programme de volontariat de réciprocité. Mais ces
projets s’adressent aussi aux enfants et aux jeunes en général durant leur temps libre. Les
Ceméa Picardie en lien avec l’organisateur de séjours EJN organisent des formations d’animateurs, proposent des échanges de jeunes en France et au Maroc.
DYNAMIQUE DE PARTENARIAT
Redynamisation des Maisons de Jeunes et de la Culture en Guinée
Dans le cadre de la redymanisation des Maisons de Jeunes et de la Culture sur l’étendue du territoire national, projet
engagé par le Ministère de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes (MJEJ) en partenariat avec le PROJEG, des échanges et
discussions ont été entamés avec les Ceméa Ile-de- France au mois d’avril 2015 lors de l’Assemblée générale du PROJEG
tenue à Kindia.
Plusieurs visites ont eu lieu sur place dans les Maisons des Jeunes et de la Culture de Kaloum, de Matam Lido, de Ratoma
et de Dubréka. La poursuite des réflexions sur la mise en œuvre du projet a mis en évidence la nécessité d’organiser un
voyage d’étude et d’échanges en France pour approfondir les discussions entamées à Conakry, afin de mieux définir le
contenu et les modalités de mise en place d’un partenariat pour l’accompagnement de ce Projet. Ainsi, une équipe de
cadres s’est rendue à Paris (France) du 06 au 22 juin 2015 pour un voyage d’études et d’échanges avec Mr Ibrahima BARRY,
Secrétaire Général du département, Mr Sény DAMBA, Directeur National Adjoint de la jeunesse, Mr Oubaidou SOW, Chef de
Section Suivi-Evaluation à la Direction nationale de la Jeunesse.
Les objectifs de la mission étaient les suivants :
- Poursuivre les échanges engagés à Conakry avec les Ceméa.
- Visiter des infrastructures socio-éducatives destinées à l’encadrement et l’accompagnement des jeunes.
- Identifier et harmoniser les axes d’un partenariat dynamique et pérenne avec les Ceméa.
En termes de perspectives, la mission et les Ceméa se sont accordés à construire un partenariat stratégique avec pour
porte d’entrée les Maisons de Jeunes et de la Culture de Guinée autour des trois grands axes : la promotion et le développement social des jeunes avec à la clé la réalisation d’une étude diagnostique organisationnelle des maisons des jeunes
en Guinée ; le renforcement des capacités par la formation des animateur.trice.s, des associations et des cadres administratifs, et un partenariat basé sur le réseautage et des échanges.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
85
86
POUR UNE CITOYENNETÉ EUROPÉENNE ET DES SOLIDARITÉS INTERNATIONALES
D’autres rapports entre les pays de la méditérranée
Les actions des Ceméa concernant les jeunesses européennes ne répondent pas à une logique de compensation du déficit des politiques d’autres états ou d’un manque d’un partenaire, mais s’inscrivent dans
un projet associatif basé sur des valeurs. Elles sont menées dans une démarche de co-construction, où
chaque partie apporte un point de vue, une expérience et des compétences pour répondre à un besoin.
Des projets de mobilité permettant à chacun de découvrir le monde, d’aller à la rencontre de l’autre et
de se construire un esprit critique, sont porteurs d’une solidarité intergénérationnelle et internationale.
Ils s’appuient sur l’accueil des jeunes par les autres générations pour prendre place dans la société et
questionnent l’accès aux droits pour tous. La mobilité des jeunes notamment du côté Sud de la méditerranée, dans ce dialogue et cette coopération entre sociétés civiles, est une vraie lutte de solidarité.
Ces actions permettent d’inventer des nouvelles modalités de vie collective pour des groupes de personnes de cultures différentes, d’expérimenter le travail en équipe internationale, de croiser les analyses
et d’enrichir les pratiques de terrain. Ces connaissances et ces expériences légitiment les associations
d’Europe et du Maghreb pour proposer d’autres rapports entre les pays de chaque côté de la méditerranée. Pour cela, l’apprentissage du voyage et de la mobilité, la lutte contre les discriminations et
l’apprentissage de la démocratie sont des leviers essentiels.
L’INTERNATIONAL EN CHIFFRES
Pays partenaires, quelques repères
s5NECOOPÏRATIONAVEC107 ONG et institutions publiques de plus de 65 pays, à travers
3 réseaux européens et Internationaux.
s)LSSONTIMPLIQUÏSDANSDEUXRÏSEAUXINTERNATIONAUX&)CEMÏA&ÏDÏRATION)NTERNATIONALE
des Ceméa)et EAICY (réseau européen de l’éducation non formelle).
s )LS SONT PARTENAIRES DE L/&!* /FlCE FRANCOALLEMAND POUR LA JEUNESSE DE LAGENCE
Erasmus+ Jeunesse et ont une convention avec l’agence Éducation Formation.
s )LS SONT ENGAGÏS DANS DES COLLECTIFS NATIONAUX ET #NAJEP #0#! 3OLIDARITÏ ,AÕQUE
France Volontaires), et des plateformes européennes (Solidar, Platform LLL).
s#EMÏAESTRECONNUECOMMEUNE/.'EUROPÏENNE
s 41 pays partenaires impliqués dans des actions en 2015 :
En Europe
Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Croatie, Écosse, Espagne, Finlande,
Grèce, Hongrie, Italie, Irlande, Lituanie, Luxembourg, Malte, Moldavie, Monténégro, Pologne, Portugal, République Tchèque, Roumanie, Royaume Uni, Russie,
Slovaquie, Slovénie, Sud-Caucase
Dans le monde
Afrique du Sud, Algérie, Bénin, Brésil, Burkina Faso, Chili, Côte d’Ivoire, Mali,
Maroc, Niger, Palestine, Sénégal, Tunisie, Turquie, Uruguay
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
s
e
é
id
s
le
r
e
s
u
f
if
d
r
u
o
Des publications p
e
ll
e
v
u
o
n
n
io
t
a
c
u
d
de l’É
déontologique
ation et
rm
fo
in
l’
e
d
é
it
iv
ct
je
Ob
exigence
Le public reproche souvent aux journalistes leur manque d’objectivité. Bien des journalistes répondent
que l’objectivité n’existe pas... Comment y voir plus clair ? Peut - être en écartant d’abord les définitions
philosophiques ou scientifiques du mot pour s’en tenir à son acception courante : est objectif ce qui est
exempt de partialité et de préjugés. Mais nous savons que l’observation d’un événement et sa relation ne
peuvent être réalisées indépendamment de la personnalité, de la culture, des convictions et des préoccupations des journalistes qui en sont, individuellement ou collectivement, les auteurs.
D’une part, le travail du journaliste suppose une série de choix qui éloigne de la narration objective : en
particulier, sélection des faits, choix d’un angle, choix des mots, choix des illustrations, hiérarchisation
des événements entre eux. D’autre part, le journaliste n’est pas toujours conscient de tous les filtres à
travers lesquels il voit la réalité. Certes, il exerce le plus souvent son métier à l’intérieur d’un média qui
a, implicitement ou explicitement, une ligne éditoriale ; son regard est confronté à celui d’autres journalistes avec lesquels il travaille au sein d’une rédaction. Ces éléments peuvent limiter ou corriger sa
subjectivité et favoriser une approche plus équilibrée des réalités décrites.
Il n’en demeure pas moins que l’objectivité totale paraît hors d’atteinte. Faut-il pour autant la considérer comme une chimère et remplacer le mot par un autre : l’honnêteté ou l’impartialité par exemple.
Nous plaidons plutôt pour garder le mot objectivité dans son acception courante et d’en faire un horizon
à atteindre. Comment un journaliste peut-il tendre vers l’objectivité ? La réponse ne relève pas d’un
comportement moral mais de la mise en œuvre d’une méthodologie professionnelle de construction de
l’information.
Pour fournir au public une information complète, précise, et la plus exacte possible, le journaliste doit
se donner ou se faire donner les moyens de connaître tous les aspects d’un événement, de les situer dans
leur contexte, de vérifier et de recouper les sources, de présenter de façon équilibrée et impartiale les
points de vue des acteurs en présence, et savoir, quand il le faut, penser contre lui-même. Pour mener à
bien les différents aspects de sa tâche, le journaliste a besoin de temps et d’indépendance. Sans que ce
constat puisse servir d’excuse ou d’alibi, il est vrai qu’aujourd’hui l’exigence d’immédiateté imposée par
Internet, les contraintes économiques des médias, leur concurrence acharnée, la pression des pouvoirs et
les impatiences du public rendent ces biens –le temps et l’indépendance –de plus en plus rares.
La mise en œuvre d’une méthodologie rigoureuse pour tendre vers l’objectivité s’insère dans le cadre plus
large de l’exigence déontologique : le journaliste utilise la liberté d’expression pour satisfaire le droit du
citoyen à l’information ; les informations qu’il publie doivent l’être dans un esprit d’équité et de responsabilité, en respectant les devoirs définis par les chartes professionnelles.
Extrait du Rapport 2015 de l’Observatoire de la Déontologie de l’Information (ODI), dont les Ceméa sont
membres
88
LES PUBLICATIONS POUR DIFFUSER LES IDÉES DE L’ÉDUCATION NOUVELLE
■ Publication de revues militantes
VERS L’ÉDUCATION NOUVELLE
Vers l’Éducation Nouvelle est écrite par des
praticiens et des chercheurs militants de
l’Éducation nouvelle. Aujourd’hui, soutenir
l’une des dernières revues pédagogiques militantes en la lisant et en s’y abonnant reste
un enjeu important. Au-delà d’être un espace
pour porter encore et toujours des utopies
concrètes dans l’éducation, Vers l’Éducation
Nouvelle est aussi un espace de résistance,
pour renforcer le droit à l’éducation et à la
culture pour tous, dans le cadre des services
publics ou associatifs d’intérêt général. Son
objectif : promouvoir des utopies concrètes
éducatives. La revue s’organise autour de rubriques régulières ayant une
approche transversale des problématiques éducatives : le « Dossier »
et la rubrique « Repères ». La rubrique « Actualité » analyse et questionne un événement ou des enjeux de société. La rubrique « Projets et
pratiques », transversale elle aussi à tous les terrains de l’action éducative et culturelle, valorise des expériences et rend compte d’analyses
de pratiques pédagogiques. Chacun des quatre numéros, tirés à 3 500
exemplaires en 2015, a abordé un thème particulier.
t Clubs théâtre en Ile-de-France et saison culturelle
cart@too en Basse-Normandie - VEN n° 557
En ces temps de fragilisation des politiques publiques de la culture et de
résistance contre un certain populisme culturel mis à jour par les dernières élections municipales il y a quelque fierté, pourquoi le cacher, à
présenter dans ce dossier deux actions d’envergure se développant dans
le champ éducatif et culturel en direction des élèves de collège et de
lycées. Ces deux actions commanditées et confiées par deux Régions aux
Ceméa sont la mise en oeuvre de clubs théâtre en Ile-de-France et la
saison Cart@too en Basse-Normandie. Deux chantiers dont l’expérience
acquise vient enrichir l’enjeu d’expérimenter la pertinence d’une éducation culturelle en s’appuyant sur des pratiques artistiques et des parcours
de spectateurs. Deux chantiers originaux dont la mise en oeuvre nécessite
un ensemble de compétences pédagogiques, éducatives et artistiques,
un cadre logistique, organisationnel, un potentiel humain et financier
sans lesquels ces programmes d’action ne pourraient pas être réalisés...
tActualité de l’Éducation populaire - VEN n° 558
Les exactions barbares de janvier, tout comme les récents actes antisémites en Alsace ont ravivé s’il en était besoin l’urgence de mieux comprendre collectivement, et de faire vivre, la laïcité et pour cela de refonder
l’école de la République, de redonner une place et des moyens à l’Éducation populaire. Cette forme d’intervention irradiante, intégrée, peut
contribuer à réduire les écarts creusés dans les quartiers et les territoires
dits populaires, entre les habitants (plus particulièrement les jeunes) et
les valeurs de la République dont ils se sentent et sont exclus. Cette démarche éducative ne doit pas viser simplement des minorités à rééduquer
mais plus globalement l’ensemble de la population pour laquelle l’adhésion aux valeurs de la République n’a pas ou plus d’attrait...
tSortir de l’école pour mieux y rentrer - VEN n° 559
Ce dossier présente quelques réflexions sur l’apprentissage de la séparation de l’enfant d’avec sa famille, pour partir vivre l’école en dehors de
l’école et de la famille. Puis il entre dans le vif du sujet avec le témoignage
d’une enseignante en pédagogie Freinet, depuis trente ans, à l’école élémentaire, militante convaincue que les questionnements sur le monde se
nourrissent des découvertes et des rencontres avec le monde extérieur.
Ce témoignage est suivi par celui d’une professeure d’anglais qui organise depuis sept ans un séjour en immersion linguistique de ses élèves de
Première dans une famille anglaise tout en leur faisant effectuer un stage
professionnel. Une toute autre réalité est décrite dans l’article d’un professeur des écoles mis à disposition pour le ministère de la Justice dans
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
une unité éducative de jour pour des jeunes de treize à seize ans
sous obligation scolaire. L’analyse par deux enseignants de ce que
génère une mobilité à l’étranger chez et pour des jeunes en grande
difficulté scolaire contribue à élargir la réflexion. Un plaidoyer pour
les sorties scolaires et la démarche du projet tel que Francine Best l’a
défini dans plusieurs écrits, côtoient l’interview d’une professeure
des écoles dans une petite école rurale qui part en classe de découverte depuis vingt ans. Parce que sortir, c’est vital !...
tPalestine : éducation et résistances - VEN n° 560
Palestine, Syrie, Irak… autant de pays, de territoires au centre de
conflits et de tragédies humaines. La Palestine est quelque peu singulière : cela dure depuis des décennies, une situation qui ne cesse
de se dégrader et qui se situe souvent au coeur de conflits politiques
dans notre société occidentale et française. S’intéresser à la Palestine
est donc dans un premier temps un acte de solidarité contre une
occupation mais c’est aussi poser des questions politiques majeures
autour du colonialisme, de la place des religions dans notre société,
de notre/nos histoires et de nos identités…
VIE SOCIALE ET TRAITEMENTS
C’est la revue du champ social et de la
santé mentale des Ceméa. Les textes
publiés correspondent aux choix théoriques, sociaux, politiques et professionnels des Ceméa qui ont créé cette
revue et qui la portent : principe de
service public, soutien aux pratiques
de psychiatrie sociale, travail social
associant les usagers, pratiques « institutionnelles », approche psychanalytique, refus de la primauté, voire de
l’exclusivité des approches cognitivistes
et comportementalistes. VST est coédi-
tée par les Ceméa et les Éditions Erès. Son tirage en 2015, a été
de 1 300 exemplaires par numéro. On y trouve les rubriques suivantes : Ça bouge ; l’actualité des établissements et des services.
Que font les professionnels d’aujourd’hui ? Formation, pour préparer les métiers de demain. Le passé et le présent pour transmettre
nos références de Deligny à Tosquelles... Des points de vue argumentés et informés où l’universitaire peut croiser le professionnel
ou l’étudiant. Un Praticable ouvert à tous pour témoigner de l’indispensable quotidien. Au cœur de la revue VST, le dossier sur les
questions qui traversent le social et le sanitaire. Les nouveautés
des livres et des revues, et l’agenda professionnel. Au fil des pages,
des artistes contribuent à l’enjeu culturel de la réflexion sociale.
tL’avenir de la psychothérapie institutionnelle - VST n° 125
Après le décès de Jean Oury, la psychothérapie institutionnelle a-telle un avenir ? C’est l’occasion de revenir sur les origines de cette
pratique révolutionnaire, de s’interroger sur son fonctionnement,
et d’analyser l’histoire et les articulations de son proche cousinage
avec la pédagogie institutionnelle. C’est l’occasion de visiter le travail qui se fait aujourd’hui, appuyé sur l’institution et le collectif, en
psychiatrie hospitalière et dans la cité, dans les lieux de placement
et d’accueil de la protection de l’enfance, de l’urgence sociale et des
handicaps, ainsi que dans les centres de formation. La psychothérapie institutionnelle a un avenir : il nous appartient.
LES PUBLICATIONS POUR DIFFUSER LES IDÉES DE L’ÉDUCATION NOUVELLE
tComment prendre soin - VST n° 126
Que fait-on dans toutes les institutions qui relèvent du sanitaire, du
social, du médicosocial, de l’éducatif ?… Au-delà, ou plutôt au-dessus des fonctions techniques (éduquer, soigner, compenser…), on y
accueille des personnes pour, comme on dit, en prendre soin. Même
si cela n’est souvent pas mis en avant dans les missions et les habilitations, voire dans les évaluations, le souci du bien-être de l’autre est
une condition préalable qui, faute d’être, peut rendre bien difficiles
toutes les autres missions, voire les tenir en échec. Mais comment
prend-on soin de l’autre ? Comment l’hospitalité ou la bienveillance
peuvent-elles être partie prenante des pratiques ? Cure et care sont
proches ! Comment conjugue-t-on cela au présent des pratiques, que
ce soit travers des actes quotidiens ou dans l’élaboration des dispositifs d’aide, d’accompagnement ou de soin ?
tLa fabique de la maltraitance - VST n° 127
La maltraitance institutionnelle ne se réfère pas uniquement aux horreurs régulièrement dénoncées dans les médias. Elle peut se nicher
dans les mille petits riens du quotidien qui, si on n’y prend garde,
peuvent générer autant de souffrances accumulées. Si nous avons des
outils pour lutter contre le pire, comment lutter contre le quotidien
banal qui devient automatique ? Éviter de fabriquer la maltraitance,
c’est pouvoir interroger les pratiques, se référer à des projets, savoir
se situer visà- vis des usagers… C’est être formé, encadré, contrôlé
quelle que soit sa place dans l’organigramme. C’est aussi, pour les
institutions et les tutelles, créer les conditions du bien-être pour les
personnels : statuts, conditions de travail, évolutions professionnelles,
mobilités… Lutter contre la maltraitance passe par le respect des usagers et de soi-même, plus que par le respect d’un protocole.
tLe travail qui soigne - VST n° 128
Travailler dans le cadre d’un chantier d’insertion, en intérim social,
s’engager dans un job payé à la journée, être travailleur handicapé
dans un ESAT, se former avec des éducateurs techniques… Il s’agit
évidemment de gagner de l’argent, fonction centrale du travail, mais
pas seulement. Il est aussi question de dignité, d’estime de soi, de
rééducation, de raccrochage social. Mais alors, le travail, machine à
aliéner selon certains, triste nécessité selon d’autres, pourrait avoir
une fonction positive ? La réponse est dans le concret des pratiques
éducatives et thérapeutiques, dans les conditions de mise en place
et de fonctionnement du travail proposé : autonomie d’action, responsabilité, coopération, globalité des tâches, accompagnements,
adaptation…
petits travers ou dérives de l’animation. Elle compte quatre numéros
par an, son tirage en 2015 a été de 13 380 exemplaires par numéro
en moyenne. Elle est lue régulièrement par 50 000 personnes environ.
tLe jardin, outil d’animation - CA n° 89
Jardins partagés, jardins familiaux, jardins d’insertion... On en trouve
au pied des immeubles, dans des écoles, des centres de loisirs. À l’initiative de collectifs d’habitants, d’acteurs municipaux ou associatifs,
ces jardins rencontrent un écho certain. Sans doute parce qu’ils sont
au carrefour de différentes préoccupations prégnantes : le souci de
son alimentation, la possibilité d’une auto-production, le besoin de
nature, l’occasion d’une activité manuelle de plein air, une activité
concrète, une activité individuelle mais inscrite dans le social, qui permet la rencontre et la co-action… Qu’il soit à dominante sociale ou
pédagogique, le jardinage est une activité très riche qui, à plus d’un
titre, intéresse les animateurs, jardiniers du vivre-ensemble.
tLecture en liberté - CA n° 90
Depuis plusieurs mois, les Ceméa avaient envisagé de consacrer ce
numéro à la littérature de jeunesse. Prédominait le désir de réfléchir à
la place du livre et de la lecture dans les structures collectives de loisirs
et de vacances, de témoigner et partager des pratiques : coin lecture,
lecture à haute voix, le livre comme point de départ pour d’autres
activités : théâtre, marionnettes, fabrication de livres…. Mais l’actualité du début d’année nous a rattrapé, sans ménagement, violemment. Les attentats de janvier dernier, plus particulièrement contre
la rédaction de Charlie Hebdo, constituent au-delà des meurtres une
atteinte à la liberté d’expression. Ils donnent une autre résonance
à ce numéro sur la lecture et nous font mesurer à sa juste valeur le
potentiel libérateur et subversif du « lire » et de « l’écrire »...
tAnimation et volontariat - CA n° 91
D’abord il y eut les intentions et les actes. Faire partir les enfants en
vacances. Permettre la découverte de l’autre, des autres, de l’ailleurs,
d’activités culturelles, sportives... à l’occasion des congés scolaires.
On connaît l’histoire, c’est ce que l’on appelait les patronages, les
colonies de vacances... les ancêtres des ACM d’aujourd’hui. En se
retournant sur cette histoire, des observateurs ont qualifié d’animation volontaire l’engagement des acteurs pour dire les faits mais aussi
le projet. Un engagement, un enthousiasme mis au service d’un projet d’Éducation populaire. Un engagement librement consenti, rendu
possible et reconnu par une indemnité...
tAnimation et consommation - CA n° 92
LES CAHIERS DE L’ANIMATION, VACANCES
LOISIRS
C’est la revue de l’animation des Ceméa :
chaque numéro propose des fiches ou
des textes sur l’activité, des conseils
techniques et présente des informations
sur la connaissance des publics ainsi que
des comptes rendus d’expériences variées. Différents sujets de réflexion sont
régulièrement abordés pour permettre
de préparer ses projets, son séjour et de
se préparer à travailler avec des enfants
et des jeunes : rythmes de vie, structuration de la vie collective, vie de groupe...
Une rubrique présente ce que les Ceméa
ont lu et retenu des diverses publications et éditions pour la jeunesse, et une petite bande dessinée brocarde avec tendresse tous les
Parler de consommation dans les milieux de l’animation, c’est souvent
aborder des rivages ambigus. La consommation est recherchée et
vantée pour son potentiel de réalisation quand il s’agit de permettre
l’accès aux biens et aux pratiques culturelles. Elle est déplorée quand
il s’agit de qualifier des pratiques déliées de toute mise en perspective
éducative ou émancipatrice, les fameuses « activités de conso ». Sur
le terrain, c’est bien souvent à l’occasion des pratiques du quotidien
– manger, se divertir, se cultiver, se faire plaisir... – que les éducateurs
de tous poils pourront aider à décrypter les rouages de la société
de consommation, à faire des choix conscientisés, des plus modestes
avec son argent de poche à ceux qui engagent le collectif et, partant,
permettent une lecture critique du monde dans lequel nous vivons.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
89
90
LES PUBLICATIONS POUR DIFFUSER LES IDÉES DE L’ÉDUCATION NOUVELLE
■ Des éditions multisupports, plurimédias
En 2015-2016, les Ceméa ont poursuivi leur politique d’édition multi-supports plurimédias (livres, dossiers pédagogiques, films,
DVD, fichiers d’activités, supports numériques multimédias en ligne, guides d’information, magazine WebTV,...) à destination de
tous les acteurs concernés par l’éducation, le social, l’enfance et la jeunesse. Ces projets éditoriaux sont menés, soit directement
par les Ceméa qui possèdent leurs propres moyens d’édition pluri-médias, soit en partenariat avec des éditeurs. Parmi ces derniers
on peut citer les éditions Éres, Retz, Fabert, le réseau CANOPÉ, Radio France, la télévision publique à travers France Télévisions
Éducation, le studio de création multimédia Tralalère, Itop...
Les Ceméa ont poursuivi dans l’organisation de leur Direction de
la communication et des publications, cette double dimension bi
médias, print et numérique. L’ensemble des supports d’information et de communication sont animés éditorialement par cette
Direction en lien avec une instance nationale, le Comité éditorial qui rassemble les différentes directions, secteurs, pôles
d’activités et des responsables régionaux. Les publications et
supports de communication sont tous réalisés en interne par le
service des publications des Ceméa (maquettiste, secrétaire de
rédaction, webmaster, technicien audiovisuel…), avec en cas de
besoin, un renforcement via des prestations externes (maquettiste, webdesigner, notamment). À noter en 2015, l’accueil de
personnes sur des postes d’assistant technique audiovisuel ou
multimédia, dans le cadre des politiques de soutien à l’engagement des jeunes pour découvrir l’environnement des éditions
numériques et audiovisuelles au service de la vie associative.
s$ESOUVRAGESSURLESQUESTIONSDÏDUCATIONETDEJEUNESSE
Ces ouvrages sont coédités en partenariat avec des éditeurs, conçus
ou soutenus par les Ceméa. Au total, les Ceméa diffusent une cinquantaine d’ouvrages souvent inédits ou peu (plus) distribués actuellement. En 2015, 1 076 exemplaires de ces ouvrages ont été
diffusés par les Ceméa.
NOUVEAUTÉ
Jean Zay, toujours actuel ?
1936. Jean Zay est alors ministre de I‘Éducation nationale et des Beaux-Arts. Une des caractéristiques
du système éducatif qu’il déplorait le plus était celle
qui occasionnait la perte, pour la République, « de
sujets précieux, travailleurs et « doués », qui, faute
d’argent, ne pouvaient accéder à des postes où ils
auraient pu donner le meilleur d’eux-mêmes ». Son
grand projet de réforme du système éducatif partait
de la conviction que la vertu, les capacités intellectuelles n’étaient pas
l’apanage des classes aisées, que la société avait tout à gagner à accorder
le maximum de chances à tous, ainsi qu’à former au mieux le plus grand
nombre. Il faut aussi replacer son action dans celle du gouvernement du
Front populaire, qui avait pour intention d’étendre jusqu’aux « classes
laborieuses » une vie bien meilleure. Pour Jean Zay, cela passait par la
culture, l’instruction et les loisirs (les « congés payés »). La revue « Vers
l’Éducation Nouvelle » des Ceméa lui consacre un numéro spécial.
s,ESDOSSIERSPÏDAGOGIQUESDESREVUES
Ils sont liés aux deux revues des Ceméa, Vers l’Éducation Nouvelle
et les Cahiers de l’animation. Vingt et un titres composent celle des
Cahiers de l’Animation. Une nouveauté, un dossier sur le Camping,
mini-camp, cuisine de plein air (voir encadré ci-contre).
Parmi les plus diffusés en 2015, figurent les numéros Les séjours
d’adolescents, L’accueil de loisirs, Bulles éducatives, Les séjours à
l’étranger, Projet éducatif, projet pédagogique, L’éducation à l’environnement et les dossiers sur les activités Jouer et comprendre, Mécanisme des jouets et Activités physiques et sportives.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
Cinq dossiers de Vers l’Éducation nouvelle sont diffusés : Jean Zay,
toujours actuel ? (nouveauté 2016), Accueillir les jeunes enfants,
Lois, règles et consignes, Toujours nouvelle (l’éducation...), Où va
l’éducation à la consommation ?
En 2015,1 801 exemplaires de ces dossiers pédagogiques ont été
diffusés par les Ceméa.
s5NECOLLECTIONDElCHIERSPÏDAGOGIQUESDACTIVITÏ
Une nouveauté en 2015, le fichier Jeux d’autrefois, jeux d’avenir.
Cette collection comprend 18 titres destinés à des animateurs et
éducateurs. Elle recoupe le domaine des activités ludiques et sportives, manuelles et scientifiques, l’éducation à l’environnement,
NOUVEAUTÉ
Camping, minicamp, cuisine
de plein air
Le minicamp est l’une des évolutions les plus significatives des formes de pra- tique des accueils collectifs de mineurs. Il a connu ces dernières années
un développement considérable. Il complète et
enrichit les possibilités de l’accueil de loisirs en
permettant le départ en vacances, pour un court
séjour. Il a aussi relancé la pratique du camping
dans les ACM même s’il n’a pas le monopole de ce
moyen d’hébergement. La toile de tente reste très
présente dans les séjours d’adolescents, en France ou à l’étranger. Pratique, toujours plus légère. Une forme de souplesse dans son itinéraire ;
une forme de simplicité ; une proximité avec la nature, les éléments. Le
camping, c’est aussi d’un point de vue éducatif, une formidable occasion
pour les enfants et les adolescents d’apprentissages de gestes de vie
quotidienne et de vie en groupe. Ce dossier propose tout à la fois des
éléments de réflexion pour construire un séjour sous tente et des éléments pratiques pour la cuisine de plein air (feu, four, recettes, équilibre
alimentaire...), la vie quotidienne au camp (installation du camp, gestion
de l’eau,...) ainsi que des pistes d’activités de découverte du milieu.
l’éducation aux médias, l’alimentation, les jeux chantés... Chaque
fichier comprend un ensemble de fiches (de 24 à 40, selon les titres)
et un livret pédagogique. Certains fichiers sont accompagnés d’un CD
(jeux chantés, jeux dansés).
En 2015, 2 277 exemplaires de ces fichiers ont été diffusés.
À noter le succès de l’édition d’un guide Éducation : Internet citoyen
réédité à nouveau à plus de 6 000 exemplaires en 2016.
s$EUXCOLLECTIONSDElLMS
Les Ceméa ont depuis de nombreuses années fait le choix de produire
des films comme outils de réflexion et de contribution aux débats
éducatifs. Les Ceméa disposent de deux collections de films.
- Une collection, lancée en 2010, est la collection des films du Festival européen du film d’éducation qui comprend maintenant 47
titres. Quatre nouveautés en 2016 : Toto et ses soeurs, Light Fly
Fly High, Cap aux bords, Un bateau ivre et un DVD rassemblant trois
LES PUBLICATIONS POUR DIFFUSER LES IDÉES DE L’ÉDUCATION NOUVELLE
films : Le Mur et l’eau, Je fais bien de me rappeler et Jackie.
En 2015, plus de 200 exemplaires au total ont été diffusés
auprès des acteurs éducatifs et de différents lieux culturels.
- Une collection centrée sur des projets éducatifs ou situations
sociales, comprend plus d’une trentaine de films, près de 200
DVD ont été diffusés en 2015.
Jaquette FFE Toto et ses sœurs (Logo MILDECA)_Mise en page 1 19/03/16 14:24 Page1
Consultation gratuite autorisée dans
l’emprise de l’organisme acquéreur.
Prêt gratuit exclusivement pour l’usage
privé-cercle de famille.
Tous les autres droits réservés. Autorisation
valable uniquement pour ce support.
CEMEA, association nationale.
DROITS : 2015 JHR Films / Jane Roger
Édition et diffusion
CEMÉA Publications
24, rue Marc Seguin
75883 Paris Cedex 18
Tél. 01 53 26 24 14
[email protected]
www.festivalfilmeduc.net
INSTITUT
DU DEVELOPPEMENT
SOCIAL
Langues :
Roumain
Sous-titres :
français
Durée : 94’
Toto et ses sœurs /
Toto si surorile lui
Toto vit avec ses sœurs dans une cité de
à Évreux vise à faire connaitre
les films témoignant des
problématiques de l’éducation :
films questionnant nos moments
de naissance au monde,
d'évolution ou de passage,
d'apprentissage ou d'adaptation,
Consultation gratuite autorisée dans
l’emprise de l’organisme acquéreur. Bucarest. Toto pratique avec brio le hip-hop dans
etc. Il est organisé chaque année
Prêt gratuit exclusivement pour l’usageune asso de quartier. Les deux sœurs se battent
privé-cercle de famille.
en novembre depuis 2005 par les
Tous les autres droits réservés. Autorisation pour survivre dans cet univers très difficile.
CEMÉA. La collection vidéo
valable uniquement pour ce support.
Nanau,
le réalisateur
CEMEA, association nationale. Comme dit Alexander
"Le Festival
européen
du film : « À la
fin, il s’agit juste
de troisprésente"
gamins complète
qui apprennent
d'éducation
DROITS : 2015 Les Films du Balibari
qu’il vaut mieux
ne pas
être avec
leur mère. »
accordé
et prolonge
le soutien
Toto lives with his àsisters
in an
estate cette
in Bucarest.
ces films.
À travers
Édition et diffusion
CEMÉA Publications
He practises
brilliantly
in a local
collection,hip-hop
les CEMÉA
s'engagent
24, rue Marc Seguin
à faire struggle
rencontrertoces
films in this
association. His sisters
survive
75883 Paris Cedex 18
d'éducation, As
peuthe
ou director
pas diffusés
hostile environment.
Alexander
Tél. 01 53 26 24 14
cadre
tout three
“In lethe
end,commercial,
the film isà about
[email protected] Nanau said:dans
un ensemble
de they
réseaux
kids who
learn that
areaux
better off Langues :
ambitions sociales
ou éducatives.
without
their mother”. Français
:
Drogues
dire
savoirn !
no
INSTITUT
DU DEVELOPPEMENT
SOCIAL
Mission
interministérielle
de lutte contre
les drogues et les
conduites addictives
www.festivalfilmeduc.net
Durée : 52’
film
présente
présente
Le Festival européen
du film d’éducation
Mission
interministérielle
de lutte contre
les drogues et les
conduites addictives
d’éducation
Kristell Menez
Documentaire - France
image : Guillaume Kozakiewiez,
Julien Bossé
son : Patrick Rocher, Guillaume
Kozakiewiez
musique : Fabrice Dang Van Nhan
montage : Régis Noël
production : Les Films du Balibari
/ Estelle Robin You
Un bateau ivre
à Évreux vise à faire connaitre
les films témoignant des
problématiques de l’éducation :
films questionnant nos moments
de naissance au monde,
d'évolution ou de passage,
d'apprentissage ou d'adaptation,
etc. Il est organisé chaque année
en novembre depuis 2005 par les
CEMÉA. La collection vidéo
"Le Festival européen du film
d'éducation présente" complète
et prolonge le soutien accordé
à ces films. À travers cette
collection, les CEMÉA s'engagent
à faire rencontrer ces films
d'éducation, peu ou pas diffusés
dans le cadre commercial, à tout
un ensemble de réseaux aux
ambitions sociales ou éducatives.
Mission
interministérielle
de lutte contre
les drogues et les
conduites addictives
le festival
européen
du
Le Festival européen
du film d’éducation
Alexander Nanau
Documentaire - Roumanie
image : Alexander Nanau
son : Alexander Nanau
montage : George Cragg,
Alexander Nanau, Mircea
Olteanu
production :
JHR Films / Jane Roger
Un bateau ivre
film
du Festival européen
du film d’éducation 2015
d’éducation
Prix du long métrage
le festival
européen
du
Toto et ses sœurs /
Toto si surorile lui
Toto et ses sœurs / Toto si surorile lui
Jaquette FFE Un bateau ivre (Logo MILDECA)_Mise en page 1 22/04/16 14:59 Page1
Un bateau ivre
C’est avec délicatesse qu’est présenté le quotidien
de l’entourage des proches de personnes alcooliques.
Une immersion qui permet de suivre les rencontres
de ces proches, leurs échanges, leurs efforts pour
comprendre, aider, affiner leurs attitudes auprès de
leurs compagnons, de leurs enfants adultes. Des
:
Drogues
dire
savoirn !
no
temps de paroles libérateurs qui réconcilient.
With sensitivity, the film shows the daily lives of
people whose loved ones are alcoholics. An
immersion that allows us to follow the encounters
of those people, their exchanges, their efforts to
Mission
interministérielle
de lutte contre
les drogues et les
conduites addictives
understand, to help, to improve their behaviour
towards their partners, grow-up children. Freeing
speaking times bringing people back together.
s$ESOUTILSMULTIMÏDIASENLIGNE
Dans le cadre du projet Déclics numériques mené par les Ceméa, les Francas
et la Ligue de l’enseignement, trois
parcours en ligne ont été conçus en
2015/2016 « coding et jeux vidéos »,
« vidéo et numérique » et « Médias sociaux ». http://d-clicsnumeriques.org/ Les Ceméa proposent également en ligne une
plateforme interactive de e-formation aux usages responsables
de l’Internet, réalisée en partenariat avec Tralalere, avec le soutien de la Délégation aux Usages de l’Internet et de la Commission européenne. Elle s’inscrit dans le cadre du programme
national de sensibilisation aux risques et usages de l’Internet,
Internet Sans Crainte. Le serious game, Défis mathématiques
interactif, Mission superVirus est diffusé également en ligne
par abonnement. De nombreuses écoles en milieu rural se sont
équipées de cet outil pédagogique. Il est également utilisé dans
les dispositifs relais.
s5NEPLATEFORME7EB46
Les Ceméa se sont dotés d’un player vidéo interactif avec accès
par mot clé ou rubriques. Cette plateforme WebTV rassemble
des reportages sur des actions et projets Ceméa, des interviews
ou des conférences... autant de ressources pour les éducateurs.
Elle présente également les 35 films de la collection DVD des
Ceméa, les 47 films de la collection du Festival européen du
film d’éducation, sous forme d’extraits. À chaque film, un court
texte les présente également intégrant les liens pour commander les vidéos ou télécharger les dossiers d’accompagnement
pédagogique. http://tv.cemea.asso.fr
Les clés des médias,
une série de films courts
Elle est destinée aux jeunes mais aussi aux enseignants, animateurs, pour les accompagner dans leur action d’éducation aux médias et à l’information.
« Les clés des médias » est un glossaire de mots et de notions
essentielles pour appréhender les médias. Constitué de 25 programmes audiovisuels de 2 minutes, chaque épisode traite d’un
thème différent, mis en scène dans l’univers quotidien des jeunes.
L’écriture est un mélange de pédagogie et d’humour à partir d’un
cas concret permettant une meilleure compréhension des médias.
« Les clés des médias »
L’info en continu : comment faire le tri ? - À quoi sert la caricature ? - C’est quoi la rumeur ? - Ça veut dire quoi le blasphème ? - Qu’est-ce que le droit à l’image ? Qu’est-ce que le
droit à l’information ? Un réseau social n’est pas un journal
- le coût de l’info - Qu’est-ce que l’audience ? - La théorie du
complot - La liberté d’expression et ses limites - Qu’est-ce
qu’une source ? - Les journalistes disent-ils tous la même
chose ? - Nous sommes tous des médias - La publicité dans
les médias - La hiérarchie de l’info - La loi de proximité - Les
journalistes sont-ils objectifs ? - C’est quoi une information ?
- Les données personnelles...
Depuis les attentats de janvier 2015, France Télévisions et ses partenaires ont renforcé et multiplié les actions envers le jeune public.
Dans la continuité de cette démarche, ce nouveau programme « Les
clés des médias » s’inscrit dans un partenariat avec France Inter,
Enjeux-e-médias (Ceméa, Ligue de L’Enseignement, Francas) et
Canopé, avec le soutien de la Direction du Numérique pour l’Éducation (Ministère de l’Éducation Nationale).
À voir sur le site de France télévision éducation :
http://education.francetv.fr/matiere/education-aux-medias/
sixieme/article/les-cles-des-medias
s $ES RESSOURCES SPÏCIlQUES POUR LES MEMBRES ACTIFS DES
Ceméa
Une Lettre « Repères et actions », numérique mensuelle et en
format « print » est conçue par la direction des publications,
et reprend les contributions de l’ensemble de l’équipe nationale pédagogique des Ceméa (rubricage par secteurs et pôles
d’activités). Des dossiers à destination des membres actifs des
Ceméa, formateurs sont également conçus. Ils sont à la fois des
outils pour soutenir l’engagement associatif et dans des projets.
En 2015-2016, plusieurs dossiers Repères sur l’Activité ont été
diffusés : « Activités physiques et jeux », « Activité manuelle »,
« Activités milieu environnement », « Expression et activités
artistiques », « Évaluation, validation, appréciation ».
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
91
92
LES PUBLICATIONS POUR DIFFUSER LES IDÉES DE L’ÉDUCATION NOUVELLE
La collection de DVD du Festival européen du film d’éducation
s’enrichit…
La poursuite du développement de la collection des films (DVD) du festival, accompagnés de dossiers
pédagogiques et d’animation citoyenne, s’est concrétisée à travers l’édition de 5 nouveaux DVD.
s5NBATEAUIVRE(85’)
C’est avec délicatesse qu’est présenté le quotidien de l’entourage des proches de personnes alcooliques. Une immersion qui permet de suivre les rencontres de ces proches, leurs échanges, leurs efforts pour comprendre, aider.
s5.%3²,%#4)/.$%42/)3&),-3$%,!È ÉDITION
Le Mur et l’Eau (24’)
Bradley (11 ans) vit dans une famille d’accueil. Après avoir vu le film Le gamin au vélo, il exprime ses impressions
qui sont transmises à Luc Dardenne. Une belle rencontre a lieu entre un cinéaste et un enfant, et un dialogue
s’établit sur des thèmes comme la relation père-fils, l’enfance, le cinéma...
Je fais bien de me rappeler / Hago bien en recordar (8’)
Un grand-père et sa petite-fille dialoguent avec humour et tendresse sur les choses quotidiennes de la vie. Drôle
de vie car le grand-père est atteint d’Alzheimer. Il y a tant d’amour entre eux pour lutter contre la gangrène de
l’oubli, qu’ils inventent une relation sans pathos pour grapiller au maximum des instants de belle complicité.
Jackie / Džekis (22’)
Tom ne peut plus voir sa fille Urte que dans le bureau de protection de l’enfance en présence d’un superviseur et
de son ex-femme. Malgré toutes ses tentatives il ne réussit que difficilement à regagner leur confiance. Désemparé, humilié, il décide alors de kidnapper sa fille.
s4OTOETSESS“URS4OTOSISURORILELUI(94’)
Toto vit avec ses sœurs dans une cité de Bucarest. Toto pratique avec brio le hip-hop dans une asso de quartier.
Les deux sœurs se battent pour survivre dans cet univers très difficile. Comme dit Alexander Nanau, le réalisateur : « À la fin, il s’agit juste de trois gamins qui apprennent qu’il vaut mieux ne pas être avec leur mère. »
s,IGHT&LY&LY(IGH(80’)
Thulasi est une jeune indienne qui est prête à se battre pour le droit d’être elle-même. Venant d’un milieu
pauvre, sa vie est pré-déterminée par bien des aspects. Étant une intouchable, elle doit accepter sa place en bas
de l’échelle sociale. Sa famille veut qu’elle se marie. Mais Thulasi est différente. Elle veut contrôler son propre
destin et vivre sa vie à sa façon. Elle veut être une boxeuse.
s#APAUXBORDS(50’)
Une colonie de vacances, où, hors du quotidien et des institutions qui encadrent habituellement leur vie, de
jeunes autistes se laissent porter par l’été, la nature et l’éventualité de la rencontre avec les autres.
Le palmarès de la 11ème édition 2015
s'RANDPRIXDU&ESTIVAL,E-URETL%AUUNlLMD!LICE&ARGIER
s0RIXDU*URYJEUNEDU&ESTIVAL*EFAISBIENDEMERAPPELER(AGOBIENEN
recordar, un film de Cesar Roldan
s-ENTIONSPÏCIALEDU'RANDJURYDU&ESTIVAL#APAUXBORDSUNlLMDE&RAN OIS
'UERCH
s-ENTIONSPÏCIALEDU*URYJEUNEDU&ESTIVAL*ACKIE$äEKISUNlLMDE'IEDRIUS
Tamoševi ius
s0RIXDU,ONGMÏTRAGEDUDÏDUCATIONDU&ESTIVAL4OTOETSESSOEURS4OTOSI
surorile lui, un film d’Alexandre Nanau
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
LES PUBLICATIONS POUR DIFFUSER LES IDÉES DE L’ÉDUCATION NOUVELLE
■ Les Ceméa en ligne, informations, ressources pédagogiques
et services
Les sites internet des Ceméa, dans une logique de portail,
sont des espaces d’information et de ressources pédagogiques, mais aussi le lieu d’accès à l’offre de formation et
aux services proposés par les Ceméa, notamment pour l’aide
au placement des animateurs et directeurs d’accueils collectifs de mineurs. À noter, en 2015/2016, la mise en chantier
d’une base de ressources multimédias avec des fonctionnalités nouvelles.
Toute l’offre de formation des Ceméa est désormais accessible
sur Internet avec inscription et paiement en ligne. La librairie des publications des Ceméa est également disponible sur
internet avec possibilité de commandes en ligne. Les documents
proposés sont multimédias, la rubrique « Web-TV » permet de
découvrir à travers des reportages, les activités menées par les
Ceméa sur l’ensemble des territoires métropolitain et d’outremer, d’écouter les prises de position des Ceméa dans des débats
citoyens, et de découvrir à travers des extraits tous les films
diffusés par les Ceméa. Les rubriques « Actualités, agir avec
les collectifs » et « Les Ceméa en action » permettent de
suivre l’actualité des positionnements et analyses sur les politiques éducatives, sociales et de jeunesse des Ceméa et de leurs
partenaires. À noter également l’espace « Ressources expos »
qui permet de découvrir et télécharger différentes expositions,
conçues par les Ceméa, notamment sur l’éducation à la consommation et les attitudes citoyennes, sur les blogs, le téléphone
mobile et sur les réseaux sociaux. Le site des Ceméa présente
une dimension portail vers d’autres sites plus ciblés ou thématiques :
s,ESITEi,ALAÕCITÏÌLUSAGEDESÏDUcateurs »
Il est co-édité par les Ceméa, les Francas, et la Ligue de l’Enseignement. Ce site
permet d’aider les éducateurs à mettre en
œuvre une laïcité qui apprenne à vivre ensemble, au sein de la
République. Il propose de partir de plus de 90 questions que
se posent les acteurs de terrain, d’apporter des réponses sur
quatorze thèmes répartis dans deux rubriques. Il a été rénové
en 2015 et offre une version avec plus d’interactivité et de liens
vers les réseaux sociaux. Un projet MOOC et en cours d’élaboration (disponible en 2016).
http://www.laicite-educateurs.org
s Le site spécialement créé en 2015 pour le 11è Congrès
national des Ceméa, avec reportages, tables rondes et conférences en ligne, etc. La fréquentation du site durant ce Congrès
était de 4 500 visites. Actuellement nous sommes à 1 000 visites
par mois.
http://congres2015.cemea.asso.fr/
s Le site de la Fédération internationale des Ceméa (Ficeméa), qui donne accès aux actions menées par les associations
membres.
http://www.ficemea.org/?page_id=2/
sLe site du collectif CAPE, des associations tous complémentaires de l’école publique qui propose une base ressources de
d’informations sur l’actualité éducative.
http://collectif-cape.fr/
s Le site du Festival européen du film d’éducation
Il présente la manifestation et l’ensemble des films sélectionnés
et primés, ainsi que les dossiers pédagogiques des films primés.
http://www.festivalfilmeduc.net
s ,E SITE i %NFANTS %CRANS *EUNES ET -ÏDIAS w DU 0ÙLE
Médias, éducation et citoyenneté
http://www.cemea.asso.fr/multimedia/enfants-medias
Ce site sur l’éducation aux médias et à l’information propose
de ressources éducatives, des infos sur l’actualité française et
européenne, des articles de référence, des outils pédagogiques.
À noter que dans ce champ de l’éducation aux médias, les Ceméa
animent le site du Collectif Enjeux-e-médias.
http://www.enjeuxemedias.org
s,ESITEi*EUNESENERRANCEw
Il donne l’actualisation de ce réseau de travail et permet l’accès
à diverses ressources.
http://jeunes-en-errance.cemea.asso.fr/
s Des espaces numériques, de type Blog collectif, spécifiques à des projets menés avec des publics jeunes… Jeunes
cinéastes à Cannes https://jeunesfestivalcannes.wordpress.
com/ Jeunesse en Europe http://jeunesse-europe.cemea.
asso.fr/#Intro Jeunes reporters au Festival du film d’éducation http://blog.festivalfilmeduc.net/ Jeunes Médias citoyens
http://jeunes-mediascitoyens.cemea.asso.fr Éducation aux
écrans (région Normandie) https://eaebassenormandie.wordpress.com/ Festival des lycéens et apprentis en Aquitaine
http://jeunes.aquitaine.fr/blog_festival/
s0LUSIEURSSITESSURLÏDUCATIONÌLACITOYENNETÏETSURLES
questions d’éducation à la mixité, à la parité et au genre
http://www.citoyendedemain.net
http://www.cemea.asso.fr/education-parite-mixite-genre
s$ESINFOSÌACCÒSRÏSERVÏAUXMEMBRESACTIFSDES#EMÏA
où chacun des membres des Associations territoriales des Ceméa
peut trouver un appui à son engagement bénévole comme formateur, porteur de projets ou administrateur. Cet espace réservé
est également un outil pour l’ensemble des salariés des structures des Ceméa. Il propose des « Agora », pour des travaux
collaboratifs spécifiques.
Depuis l’accès différencié de l’offre de formation, avec inscriptions et paiements en ligne et celles des achats des publications
avec possibilités de commandes en ligne, la stabilité du nombre
de visite s’est renforcée avec environ 100 000 visites par mois
pour cemea.asso.fr et cemea-publications.com. La plus value de
ces séparations est notable. Cemea-formation.com enregistre
60 000 visistes par mois.
On trouve sur l’ensemble des sites plus de 15 000 articles, 1 000
liens, plus de 1 000 offres de stages et plusieurs milliers de
documents téléchargeables. Le site du Festival du film d’éducation a une progression constante pour atteindre les 5 000 visites
par mois. De même pour le site de video TV.cemea.asso.fr qui
atteint les 1 700 visites par mois). Globalement nous avons une
progression sur ces sites annexes.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
93
94
LES PUBLICATIONS POUR DIFFUSER LES IDÉES DE L’ÉDUCATION NOUVELLE
■ Une exposition : les grands pédagogues
Les Ceméa ont conçu pour leur 11e Congrès, une exposition qui reprend les apprts
de dix pédagogues qui ont croisé le chemin des Ceméa. Chaque panneau présente
leurs principaux travaux et illustre en quoi, on les retrouve aujourd’hui dans l’action
éducative.
Célestin Freinet
Roger COUSINET (1881-1973)
Mise au point d’une méthode de « travail libre par groupe » annonçant la pédagogie de projet
Fernand Deligny
Célestin FREINET (1896-1966)
« Tâtonnement expérimental », travail individualisé et autonome de l’enfant-élève
Maria MONTESSORI (1870-1952)
La première à avoir souhaité que l’environnement éducatif s’adapte aux enfants
Roger Cousinet
Anton SEMYONOVICH MAKARENKO (1888-1939)
Semyonovich
Makarenko
Mise en œuvre d’une pédagogie sociale, institutionnelle et mutuelle
Janusz KORCZAK (1878-1942)
Autogestion et Éducation nouvelle, ses « républiques d’enfants » annoncent les
droits de l’enfant
Maria Montessori
Gisèle DE FAILLY (1905-1989)
L’Éducation nouvelle dans la formation culturelle et pédagogique de tous les éducateurs
Fernand Oury
Tony LAINÉ (1930-1992)
Un penchant insistant pour l’utopie, à l’écoute de « la raison du plus fou », mais
toujours dans « l’agir »
Fernand DELIGNY (1913–1996)
Janusz Korczak
Regard critique sur la manière qu’a la société de traiter les « enfants différents »
Fernand OURY (1920-1998)
L’influence des pédagogies institutionnelles sur la parole de l’enfant
Henri Wallon
Henri WALLON (1879-1962)
L’importance du milieu dans l’éducation de l’enfant
Toni Lainé
“ Tout être humain peut se développer et même se transformer au cours de sa vie. Il en a le désir et les possibilités. Il n’y
a qu’une éducation. Elle s’adresse à tous. Elle est de tous les
instants. L’éducation doit se fonder sur l’activité, essentielle dans
la formation personnelle et dans l’acquisition de la culture.“
Gisèle de Failly
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
Gisèle De Failly
95
al
n
io
t
a
n
if
t
ia
c
o
s
s
a
t
n
Un fonctionneme
ment de militant.e.s
s, un mouve
territoriale
s
n
o
ti
a
ci
o
ss
’A
d
u
a
Un rése
Le fonctionnement associatif des Ceméa s’appuie sur une Charte identitaire, des statuts et une
Convention générale signée entre l’Association nationale et chaque Association territoriale. En plus
des instances statutaires obligatoires, les Ceméa se sont dotés d’un Comité de Direction et d’une
Conférence des Président.e.s. Ils renforcent leur vie associative par d’autres commissions et groupes
de travail rassemblant des bénévoles et des salarié.e.s.
Dans leur fonctionnement, les Ceméa organisent tous les 5 ans un Congrès national. A noter que
LANNÏEFUTCELLEDUÒME#ONGRÒSDELHISTOIREDES#EMÏAQUIAEULIEUDUAUAOßTÌ'REnoble. Le Congrès pour les Ceméa est un moment exceptionnel de la vie du mouvement, il a rassemblé
entre 800 et 900 militant.e.s durant 5 à 7 jours, et a été précédé par un regroupement de partenaires
européens et un rassemblement des militant.e.s des Ceméa des outremers.
L’Association nationale « tête de réseau» a pour mission d’impulser la mise en œuvre des orientations
des Ceméa. Elle a donc pris en charge l’organisation du 11ème Congrès et a travaillé sur la formalisation des travaux qui en sont issus. Le rassemblement de Saint Front qui s’est tenu en décembre
2015 a permis de soumettre au vote des militant.e.s lors de l’assemblée générale de juin la nouvelle
version du projet associatif national. C’est ce nouveau projet qui servira de base à l’élaboration des
futurs Projets Régionaux d’Actions et de Développement (PRAD). Par ailleurs, l’Association nationale
se doit de développer et capitaliser les méthodes pédagogiques, de soutenir la production et la diffusion des outils de formation ainsi que des publications, de garantir la qualité de la formation des
formateurs, de soutenir et impulser des actions innovantes et engager des partenariats nationaux et
internationaux.
Plus de trente structures régionales, en interrelation entre elles comme avec l’équipe nationale, animent un mouvement d’acteurs éducatifs. Elles sont les interlocutrices des partenaires régionaux pour
toute offre ou demande de formation. Elles conçoivent et conduisent l’ensemble des activités locales
de formation et assurent un service de placement pour leurs stagiaires et les organisations gestionnaires. Elles développent des expérimentations et des recherches-actions sur tous les territoires.
Les Ceméa sont membres de réseaux nationaux et internationaux, de plates formes européennes,
EAICY (European Association for Leisure Time Institutions of Children and Youth), de la Ficeméa
(Fédération Internationale des Ceméa), de Solidarité Laïque, de Solidar,... Les Ceméa agissent ainsi
en Europe et dans le monde avec plus de 110 partenaires institutionnels de plus de 66 pays.
96
UN FONCTIONNEMENT ASSOCIATIF NATIONAL
■ Composition du Conseil d’administration
national (au 18 juin 2016)
Mme Francine BEST - Présidente d’honneur - Inspectrice générale de l’Éducation nationale.
La lettre
M. Pierre PARLEBAS - Président d’honneur - Professeur des Universités.
Le magazine des militants des Ceméa - JANVIER 2016 - n° 42
M. Claude VERCOUTÈRE - Vice-président d’honneur - Président d’honneur de la Fédération
Internationale des Ceméa.
BUREAU
M. André SIROTA, Président - Professeur émérite de l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense
- Directeur de recherche en psychopathologie sociale clinique - Président de la société française de
psychothérapie psychanalytique de groupe. Membre du Conseil National de l’Innovation pour la
Réussite Éducative.
Mme Agnès HALLET - Vice-présidente - Conseillère pédagogique - Administratrice des Ceméa du
Nord-Pas de Calais.
M. Jean-François MAGNIN - Vice-président - Ancien Directeur général des Ceméa.
M. Roland BATHREZ - Secrétaire général - Ancien Directeur territorial des Ceméa Provence Alpes
Côte d’Azur - Administrateur des Ceméa Provence Alpes Côte d’Azur.
M. Pascal BRUNON - Trésorier - Chargé de projet au Conseil régional de Picardie.
Mme Colette COQUARD - Membre du bureau - Vice-présidente des Ceméa Lorraine.
enrichi des contributions du Congrès de Grenoble 2016
Pour validation à l’AG du 18 juin 2016
PREAMBULE AU PROJET ASSOCIATIF
Depuis nos origines, agissant dans une perspective éducative et émancipatrice, nous affirmons notre volonté de contribuer à construire une
société plus juste, plus solidaire, plus égalitaire. Cela situe naturellement notre action dans un courant de pensée de gauche sans que cela
fasse référence à aucune appartenance partisane. Ce positionnement
philosophique inscrit « dans les courants et les combats de la gauche
laïque », est constant depuis maintenant plus de 40 ans. Nos valeurs
humanistes et sociales, nos pratiques interculturelles, nous situent en
contre point à l’extrême droite si attrayante aujourd’hui pour un grand
nombre de jeunes et de moins jeunes.
A l'inverse de la volonté dominante des forces politiques et économiques libérales qui veulent tout transformer en marchandise, nous luttons à notre niveau pour que l'éducation, la formation, la santé, l'information, la culture échappent aux lois du marché. Face aux risques d’instrumentalisation, nous réaffirmons la primauté du social et des solidarités sur la marchandisation du monde, de l'éducation et de la prévention sur la répression.
L'éducation progressiste, émancipatrice, les pédagogies nouvelles, se
heurtent aujourd’hui à une contre offensive conservatrice et réactionnaire. Elle se situe tant au niveau des valeurs qu’au niveau des pratiques éducatives et pédagogiques. Nous le constatons en France mais
aussi en Europe.
Pour notre mouvement, l’un des enjeux réside dans nos capacités
actuelles et futures à passer d’une dynamique du développement, le
plus souvent mise en œuvre sous la pression économique, à celle
d’une évolution choisie qui permet d’agir sur les transformations de la
société. Considérant la complexité des enjeux actuels et la perte parfois du dialogue avec les institutions, il existe pour les Ceméa, mais
sans doute plus largement pour l’ensemble des mouvements militants,
un risque d’affaiblissement de l’affirmation de la dimension idéologique
du projet. Ainsi, notre projet associatif s’inscrit-il dans la triple perspective de conjuguer le sens de nos pratiques, d’affirmer nos capacités à élaborer et de mettre en œuvre des actions originales, tout en les
situant comme autant de réponses adaptées aux besoins des publics
et des territoires.
Ce faisant, nous acceptons de prendre des risques ! Prendre de la distance avec le quotidien, penser l’environnement, imaginer et proposer
comment nous pouvons mieux faire, c’est faire de nos pratiques et de
leur mutualisation le cœur d’un processus vertueux de développement.
Celui-ci se fonde non pas sur le seul discours, mais sur les multiples
traductions en actes de nos pensées. Oser, tenter, expérimenter et
réussir ! Au sein de l’éducation populaire, nos ambitions et nos postures restent plus que jamais celles de l’éducation nouvelle !
Nous devons aussi, à l’interne, préparer les évolutions qui résulteront
demain des choix politiques récents à l’échelle mondiale, européenne,
nationale et locale. Notre mouvement est traversé par les tensions
générales de la société. Nous ne sommes pas extérieurs à celle-ci.
C’est pourquoi nous devons, pour nous-mêmes aussi, développer les
analyses et appliquer les démarches que nous promouvons par ailleurs.
Sans replis idéologiques, mais avec conscience, nous devons être en
capacité de dire ce que nous voulons faire de nous-mêmes avant que
d’autres nous contraignent à accepter ce qu’ils auront voulu faire de
nous.
Ne nous y trompons pas, quand pour certains le discours suffit, pour
nous c’est AGIR qui fait politique !
Jean-Luc Cazaillon, Directeur général
SOMMAIRE
PAGE
M. Alain GRIMONT - Secrétaire général d’honneur - Président d’honneur des Ceméa de
Bretagne.
Projet associatif des Ceméa issu du Congrès d’Aix
LES ENJEUX SOCIETAUX QUI FONDENT
NOTRE ACTION
■
■
Agir pour la liberté et pour l’égalité entre les personnes
2
La laïcité au cœur des enjeux sociétaux
2
■
Égalité, mixité, parité
■
Économie sociale et service public,
l’alternative au tout libéral
3
■
Pour une coopération renforcée pouvoirs
publics/société civile
4
L’interculturel, un choix humain
5
■
3
NOS MODALITES D’INTERVENTION
DANS LA SOCIETE
■
Développer et renforcer notre action dans,
avec et autour de l’école, pour la réussite scolaire
et éducative de tous
6
■
Pour des temps libérés émancipateurs
■
Action sociale, la promotion sociale, la formation
des travailleurs sociaux et des soignants
11
■
Pratiques culturelles, pratiques artistiques
15
■
■
L’Europe et l’international : mobilité, solidarité
Education numérique et engagement citoyen
8
17
19
■
Les jeunes, la Jeunesse, champ des possibles
21
■
Au sein du développement durable, un impératif :
l’éducatif
23
ANIMER ET DEVELOPPER LE MOUVEMENT,
RENFORCER LA VIE DEMOCRATIQUE
■
■
Animer et développer le mouvement
25
Renforcer le réseau et sa vie démocratique
32
Organiser le mouvement au plus près des territoires
33
■
■
Renforcer la cohérence entre nos orientations et nos
pratiques quotidiennes
34
■
Un mouvement qui se positionne en contact étroit
avec la réalité
35
DES PARTENARIATS DE SENS ET D’ACTIONS
■
D’un pôle laïque redéfini au niveau politique
à des partenariats ouverts dans les territoires d’action
■
36
Des partenariats « fratricides » aux partenariats
« fraternels »
36
■
Identifier des pôles de partenariats d’actions pertinents
37
■
Partager des prises de positions, des propositions
avec d’autres
37
1
Mme Martine JOUAN - Membre du bureau - Chargée de mission à la Direction Départementale
des Services de l’Éducation Nationale du Morbihan - Administratrice des Ceméa Bretagne.
Mme Christine VOTOVIC - Membre du bureau - Enseignante – Vice-présidente Ceméa Languedoc Roussillon.
MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
carte-membre-actif-2016_Carte de mbre actif V° 13/10/16 11:58 Page1
2016
Mme Emilie BENTEYN - Coordinatrice de Politiques Educatives - Drémil-Lafage.
M. Pierric BERGERON - Rédacteur en chef au CRAP - Cahiers pédagogiques - Membre du bureau
de la FESPI (Fédération des Établissements Scolaires Publics Innovants).
Mme Dorothée BOULOGNE - Directrice Enfance Jeunesse à la Mairie de Seclin - Administratrice
des Ceméa Nord-Pas de Calais.
M. Jean-Louis BRUGIROUX - Président des Ceméa Auvergne.
M. Daniel CADET - Présidente des Ceméa Ile de la Réunion - Retraité de l’Éducation nationale.
Mme Sandrine DICKEL - Directrice du Département Gestion de projet à l’Agence Erasmus+
France / Éducation formation.
M. Laurent GAUTIER - Professeur des écoles - Administrateur des Ceméa Pays de la Loire.
M. Eric JOUSSET - Cadre de formation à l’IFOREP - Administrateur des Ceméa Centre.
Mme Claire KREPPER - Secrétaire nationale du secteur Éducation du SE-UNSA.
Mme Annie-France LE PAPE - Ancienne directrice du département « politiques et pratiques
sociales » des Ceméa - Formatrice - Vice-Présidente des Ceméa Bretagne.
M. Stewens LEMOINE - Directeur du service jeunesse du Conseil départemental de Seine-Maritime.
Mme Marie-Paule MAFFRE - Instructrice pensionnée.
Mme Régine NGALULA - Enseignante - Administratrice des Ceméa Aquitaine.
M. Jean-Pierre PICARD - Président des Ceméa Guadelouope.
Mme Marie RICHARD - Personnalité qualifiée - Inspectrice générale de la jeunesse et des sports
Présidente du CIDJ.
M. François SIMON - Président des Ceméa Franche-Comté - Formateur indépendant.
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
Association nationale
24, rue Marc Seguin
75883 Paris Cedex 18
www.cemea.asso.fr
UN FONCTIONNEMENT ASSOCIATIF NATIONAL
97
■ La Conférence des président.e.s (au 18 juin 2016)
Elle a réuni 3 fois en 2015 (07 février 21 juin, 17, 18 et 19 octobre en Corse) sous la responsabilité du Président du Conseil d’administration
de l’Association nationale, les Président.e.s des Associations territoriales de métropole et d’outremer et la Direction Générale.
Elle a contribué à l’analyse de l’évolution du contexte politique, social et éducatif, à partir des travaux conduits localement par les Conseils
d’administration territoriaux et les Comités de Direction. Au cours de l’année 2015, elle a contribué à la conduite des travaux issus du congrès
de Grenoble, elle a suivi les travaux régionaux portant sur la mise en œuvre de la réforme territoriale et a travaillé sur la rédaction de documents internes visant à soutenir et à mieux structurer la vie institutionnelle : nouvelle version du texte « administrer-diriger ; charte de la
gouvernance associative ; contribution à la rédaction d’une charte informatique. Elle s’est par ailleurs mobilisée sur le suivi des Associations
territoriales en difficulté.
André SIROTA
Louise BATTISTI
Claudette ROUSSELI
Jean-Louis BRUGIROUX
Chrystèle RENARD
Eric JOBERT
Jean-Paul MORVILLIER
Jonathan BRUNET
Tonia VERCOUTERE
François SIMON
Jean-Pierre PICARD
Rosemonde DE NEEF
Christophe DESCAMPS
Alain SARTORI
Association Nationale
Alsace
Aquitaine
Auvergne
Basse Normandie
Bourgogne
Bretagne
Centre
Corse
Franche-Comté
Guadeloupe
Guyane
Haute-Normandie
Ile de France
Gilles GUILLON
Stéphane LAFFARGE
Sarah MAIRE
Claudie EGUIENTA
Marthadi ALI
Muriel DEKEISTER
Jean-Philippe TJIBAOU
Arnaud VAILLANT
Philippe GEORGET
Sébastien GOUDEAU
Mylène TIRAO
François FUCHS
Daniel CADET
Laurent PARIS
Languedoc Roussillon
Limousin
Lorraine
Martinique
Mayotte
Nord-Pas de Calais
Nouvelle-Calédonie
Pays de la Loire
Picardie
Poitou-Charentes
Polynésie
Provence-Alpes-Côte-d’Azur
Réunion
Rhône-Alpes
■ Le Comité de Direction
)LSESTRÏUNIFOISENLESETJANVIERLESETMAIË'RENOBLELEJUINETLESETOCTOBRE)LESTANIMÏPARLA
Direction nationale et rassemble l’ensemble des directeur.rice.s des Associations territoriales de métropole et d’outremer.
Il a assuré la mise en action concertée des orientations définies par le projet national, en relation avec les analyses territoriales et a permis
l’information réciproque et la coordination des politiques territoriales des Ceméa. Il s’est appuyé sur les travaux des différentes commissions
nationales. C’est ainsi que les questions de ressources humaines et d’économie, de communication et de publications, de recherche pédagogique et de développement, ont été abordées et traitées en appui sur les analyses et les propositions des commissions. Il en a été de même
pour les questions liées à la vie associative et, plus largement, aux grands champs d’intervention des Ceméa : actions européennes et internationales, animation du mouvement, actions liées aux secteurs de l’Ecole, du Travail Social et de la Santé Mentale, de l’Animation volontaire
et professionnelle, de la Culture, des Médias, des jeunes enfants et de la jeunesse. Parmi les dossiers de 2015, on peut identifier les suites du
congrès de Grenoble (modalités de travail au sein du réseau pour aboutir au nouveau projet associatif national), la mise en œuvre de la réforme
territoriale ; la contribution à la conception de la charte de la gouvernance associative ; l’engagement dans le projet de refonte du système
d’information du réseau Ceméa.
COMPOSITION DU COMITÉ DE DIRECTION (au 18 juin 2016)
DIRECTEURS TERRITORIAUX
L’ÉQUIPE DE DIRECTION NATIONALE
Olivier PRZYBYLSKI-RICHARD Alsace
Olivier CHAUPRADE
Limousin
Pierre ROUSSEL
Aquitaine
Christian EGNER
Lorraine
Valérie CIBERT
Auvergne
Frederic CONTAULT
Martinique
Franck GESBERT
Basse-Normandie
Achmed SAID
Mayotte
Laurent VERDIERE
Nord-Pas-de-Calais
Michel REBOURG
(intérim de direction)
Bourgogne
Philippe BERGHE
Nouvelle-Calédonie
David BIZIERE
Bretagne
Régis BALRY
Pays-de-la-Loire
Yannick CHATEL
Centre
Thierry MALFAIT
Picardie
Nadine VIESTE
Poitou-Charentes
Franche-Comté
Frédéric PALAU
Yannick SEBASTIEN
(intérim de direction)
Guadeloupe
Jean-Baptiste CLERICO Provence-Alpes-Côted’Azur
Christophe MADERE
Guyane
Pascal GASCOIN
Réunion
Stéphane VINCENT
Haute-Normandie
Rudolph PUYGRENIER
Rhône-Alpes
Elisabeth MEDINA
Ile-de-France
François MOREAUX
Languedoc-Roussillon
Jean-Luc CAZAILLON - Directeur général
Anne-Claire DEVOGE - Directrice générale
adjointe
Aurélien BUNLE - Directeur national en charge de
la vie pédagogie
Christian GAUTELLIER – Directeur national en
charge de la communication et des publications
Jean-Luc PIEUCHOT – Directeur national en
charge de l’organisation administrative, des
finances et des ressources humaines
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
98
UN FONCTIONNEMENT ASSOCIATIF NATIONAL
■ Ce qui ressort du bilan social 2015
Le bilan social récapitule, en un document unique, les principales données chiffrées permettant d’apprécier la situation
des Associations Ceméa regroupées au sein de l’Unité Économique et Sociale (les Associations territoriales de France
métropolitaine et l’Association nationale).
Chaque Association Ceméa poursuit une logique propre liée,
à son histoire, son territoire et dans le cadre de son PRAD
(Projet régional d’action et de développement) ; néanmoins,
à travers cette diversité de situations, quelques indicateurs
peuvent être mis en avant comme références communes aux
principes et valeurs du mouvement Ceméa.
- Une politique salariale cohérente : le rapport entre les
dix plus basses rémunérations et les dix plus élevées est de
2,5 et le salaire annuel brut moyen augmente légèrement
entre 2014 et 2015 alors que le salaire médian diminue.
- La Formation Professionnelle a subi l’évolution de loi
relative à la formation professionnelle continue et se traduit
par une baisse du nombre de d’heures de formation comme
du nombre de départs ; néanmoins, les chiffres cumulés de
2015 sont au niveau de ceux de 2013.
- La parité femme/homme reste à atteindre : les femmes
sont toujours plus nombreuses que les hommes et représentent 62 % de l’effectif total. Cela concerne les métiers de
la pédagogie et de l’administratif où elles sont largement
majoritaires. Pour ce qui est des métiers techniques, la parité existe ; concernant l’encadrement aussi, si on combine
DIRECTIONETCADREAVECBIENSßRMOINSDEDIRECTRICESQUEDE
directeurs (mais plus de cadres femmes que d’hommes !).
- La pyramide des âges montre que la part des moins de 25
ans est en hausse ainsi que celle des seniors. Et le nombre
de promotions représente 4,2 % de l’effectif total, soit 18
en 2015 et traduit chaque année la volonté de promotion
sociale interne, corollaire des principes de cooptation et de
compagnonnage.
- Le nombre de contrats aidés est toujours important et représente plus de 13 % de l’effectif brut, soit 56 contrats en
2015, en hausse encore cette année ; cet engagement permanent dans les politiques d’insertion, d’accompagnement à
l’emploi ou de contrats en alternance (d’apprentissage ou de
professionnalisation) est consubstantiel du projet d’intervention des Ceméa.
Cela se traduit aussi à travers le nombre de jeunes en
service civique accueillis qui progresse, ainsi que dans le
nombre de stagiaires (écoles, université, etc.) accueillis
chaque année.
2ESTEBIENSßRCOMMEDANSLENSEMBLEDELABRANCHEÌSINterroger sur la question des temps partiels, comme du temps
partiel : temps partiel subi ou temps partiel choisi ? Logique
régionale, liée à un bassin ou un environnement ? Logique
du projet local lié à un engagement limité dans le temps ?
Enfin, certains indicateurs comme l’absentéisme, les accidents du travail ou la sécurité, ne peuvent s’analyser que
dans chaque Association Ceméa ; en effet, si tous ces indicateurs sont largement inférieurs aux différentes moyennes
nationales, ils n’ont aucune valeur en cumulé ; ils illustrent
simplement les conceptions humaines et sociales des Ceméa
qui se traduisent par des conditions de travail communes
partagées par les permanents des différentes associations.
■ L’année 2015 en chiffres
Activité des Ceméa : en nombre de journées participants
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
Activité des Ceméa : en nombre de participants
UN FONCTIONNEMENT ASSOCIATIF NATIONAL
■ Un résultat financier légèrement excédentaire
Le compte de résultat 2015 présente un résultat excédentaire
de 21 263 €, légèrement supérieur au résultat de l’an passé
(+12 194 €), ce qui représente en volume 0,2 % du total
« Produits ».
Les produits d’exploitation s’élèvent à 8 876 996 €, pour
9 045251 € l’an passé, en diminution de 168 k€, correspondant à une baisse des subventions sur les programmes européens Erasmus ; les charges d’exploitation s’élèvent à 8 976
791 €, pour 9 148 702 € l’an passé, traduisant une diminution de la masse salariale et des provisions, mais intégrant
des charges supplémentaires comme la totalité de celles liées
au Congrès de Grenoble. C’est le résultat financier qui reste à
un niveau important, soit +118 549 €, lié aux intérêts des
comptes à terme où sont placées les réserves du bilan.
Le bilan au 31.12.2015 marque une légère diminution de
0,7 % pour s’établir à 9 461 820 € ; la trésorerie s’élève à la
même date à 5 091 k€, légèrement inférieure de 2,8 % à celle
de l’an passé. Cela est lié aux travaux réalisés dans les locaux
du siège ainsi qu’aux parts sociales supplémentaires prises,
tant à la Banque Populaire qu’au Crédit Coopératif.
Ce résultat cumulé recouvre par ailleurs des situations très
différentes d’un lieu à l’autre mais avec des tendances lourdes,
ainsi :
- Les 3 Associations territoriales les plus déficitaires réalisent
un cumulé d’environ 474 k€ pour 450 k€ l’an passé.
- Les 3 Associations territoriales les plus excédentaires réalisent un cumulé d’environ +222 k€ pour +375 k€ l’an passé ;
- 10 Associations territoriales sont en déficit, pour 7 l’an passé, et 10 sont en excédent.
Néanmoins, la situation de l’Association territoriale RhôneAlpes s’est stabilisée en 2015 et se traduit par un léger excédent, tout comme les Associations territoriales Lorraine et Limousin, en plan de continuation, qui ont réalisé des excédents
permettant petit à petit de reconstituer leurs fonds propres.
Les 7 Associations territoriales d’Outre-mer affichent, elles,
cette année, des résultats contrastés : excédentaires pour certaines et largement déficitaires pour d’autres, traduisant ainsi
un développement trop rapide et marqué par des difficultés
de trésorerie, liés aux délais tardifs des versements des différentes collectivités territoriales.
Ce résultat 2015 est donc un résultat quasi équilibré, notamment au niveau comptable ; il est le fruit d’une saine gestion.
Les provisions nécessaires ont été passées et l’affectation est
conforme aux statuts.
Cette année, le résultat cumulé des Associations territoriales
métropolitaines affiche un déficit d’environ 420 k€, traduisant une stagnation des produits d’activité et une hausse des
charges, principalement de la masse salariale.
Produits d’exploitation des Ceméa (AN et AT de l’UES)
Détail du budget de l’Association nationale
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
99
Plus de 3 000 formateurs, membres actifs se trouvent annuellement engagés dans près de 5 000 actions et plus
de 100 000 stagiaires et usagers participent, en France et à l’étranger, à plus de 500 000 journées participants,
d’actions éducatives ou de formations.
Les Ceméa sont une association nationale, reconnue d’utilité publique, habilitée par divers ministères ou administrations
publiques. Les Ceméa sont soutenus pour leur fonctionnement et leurs projets par le Ministère de l’Éducation nationale,
de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ; le Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports ; le Ministère de la
Culture et de la Communication ; le Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes ; le Ministère
du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social ; le Ministère de la Justice ; le Ministère des
Outre-mer, le Ministère des Affaires étrangères et du Développement international.
ADRESSES DES CEMÉA
SIÈGE NATIONAL
Ceméa Association nationale
24, rue Marc Seguin,
75883 Paris Cedex 18
Tél. 01 53 26 24 24
ASSOCIATIONS
TERRITORIALES
GRAND EST
Ceméa Alsace
22 rue de la Broque,
67000 Strasbourg
Tél. 03 88 22 05 64
Mission Nationale Champagne
Ardenne des Ceméa
29 rue Pierre Taittinger
51100 Reims
Tél. 03 66 72 10 38
Ceméa Lorraine
1 rue Charles Gounod
54140 Jarville-la-Malgrange
Tél. 09 60 50 38 75
NOUVELLE AQUITAINE
Ceméa Aquitaine
11 rue Permentade
33000 Bordeaux
Tél. 05 56 69 17 92
Ceméa Limousin
23A bd Saint-Maurice
87000 Limoges
Tél. 05 55 34 60 52
Ceméa Poitou Charentes
34 boulevard François Albert
86000 Poitiers
Tél. 05 49 88 07 61
AUVERGNE RHÔNE-ALPES
Ceméa Auvergne
61 avenue de l’Union Soviétique
63000 Clermont-Ferrand
Tél. 04 73 98 73 73
Ceméa Rhône-Alpes
3 cours Saint André
38800 Pont de Claix
Tél. 04 76 26 85 40
BOURGOGNE
FRANCHE-COMTÉ
ILE DE FRANCE
Ceméa Bourgogne
27 rue Parmentier
21000 Dijon
Tél. 03 80 72 37 11
(ARIF – CFPES)
Ceméa Franche-Comté
18 rue de Cologne, BP 117
25013 Besançon Cedex
Tél. 03 81 81 33 80
OCCITANIE
BRETAGNE
Ceméa Bretagne
Centre Alain Savary
2, boulevard Louis Volclair
BP 41102
35041 Rennes Cedex 2
Tél. 02 99 50 23 26
92, rue de Frugy
29337 Quimper Cedex
Tél. 02 98 90 10 78
CENTRE VAL DE LOIRE
Ceméa Centre
34 rue de la Bretonnerie
45000 Orléans
Tél. 02 38 53 70 66
CORSE
Ceméa Corse
École Marie Reynoard Montesoro,
Provence Logis Montesoro
20600 Bastia
Tél. 04 95 34 13 20
HAUTS DE FRANCE
Ceméa Nord-Pas-de-Calais
11 rue Ernest Deconynck
59800 Lille
Tél. 03 20 12 80 00
Ceméa Picardie
7 rue Henriette Dumuin, BP 2703
80027 Amiens Cedex 1
Tél. 03 22 71 79 00
Rapport d’activité - Assemblée générale - Juin 2016
Ceméa Ile de France
65 rue des Cités
93306 Aubervilliers
Tél. 01 48 11 27 90
Ceméa Languedoc-Roussillon
Le Clos Barlet
501 rue Métairie de Saysset,
CS 10033
34078 Montpellier Cedex 3
Tél. 04 67 04 35 60
Erasme
Centre hospitalier Gérard Marchant
Route d’Espagne
BP 53566134
31035 Toulouse Cedex 1
Tél. 05 61 19 27 60
NORMANDIE
Ceméa Basse-Normandie
5 rue du Dr Laënnec,
14200 Hérouville-Saint-Clair
Tél. 02 31 86 14 11
Ceméa Haute-Normandie
33 route de Darnétal, BP 1243
76177 Rouen Cedex 1
Tél. 02 32 76 08 40
PAYS DE LA LOIRE
Ceméa Pays de la Loire
102 rue Saint-Jacques
44000 Nantes
Tél. 02 51 86 02 60
PROVENCE
ALPES-CÔTE D’AZUR
Ceméa Provence AlpesCôte d’Azur
47 rue Neuve-Sainte-Catherine
13007 Marseille
Tél. 04 91 54 25 36
ASSOCIATIONS
D’OUTRE-MER
Ceméa Guadeloupe
Rue de la Ville d’Orly,
Près du Pôle Emploi, Bergevin,
97110 Pointe à Pitre
Tél/Fax 0 590 82 20 67/72
Ceméa Guyane
BP 80, 97322 Cayenne Cedex
Tél. 0 594 30 68 09
Ceméa Martinique
BP 483
97241 Fort-de-France Cedex
Tél. 0 596 60 34 94
Ceméa Mayotte
Rue du Stade Kavani, BP 318
Maison des associations
97600 Mamoudzou
Tél. 0 269 61 13 75
Ceméa Polynésie
177 cours de l’Union Sacrée
Taunoa - BP 3824
Papeete (Tahiti)
Tél. 0 689 43 73 11
Ceméa Pwärä Wäro
Nouvelle-Calédonie,
BP 241 - 98822 Poindimié
Tél/Fax 00 687 47 14 71
Ceméa Réunion
13 Résidence Mercure,
43 route du Moufia
97490 Sainte Clotilde,
Tél. 0 262 21 76 39
F O N C T I O N N E M E N T A S S O C I AT I F
P U B L I C AT I O N S
I N T E R N AT I O N A L
SOCIAL
MÉDIAS
C U LT U R E
A N I M AT I O N
ÉCOLE
M O U V E M E N T D ’ É D U C AT I O N
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE 18 JUIN
2016
■
Les Ceméa, un mouvement d’Éducation nouvelle
et de recherche pédagogique
■
Actions et innovations avec l’école
■
L’animation, engagement volontaire
et action professionnelle
■
Politiques et pratiques culturelles,
un enjeu d’éducation
■
Médias, éducation critique et engagement citoyen
■
■
Politiques sociales : actions de solidarité
et lutte contre toutes les exclusions
DE LA COMMUNICATION
DES CEMÉA
■
Europe et international :
citoyenneté, solidarité et mobilité
■
Des publications pour diffuser
les idées de l’Éducation nouvelle
■
Un fonctionnement associatif national
DIRECTION
24, rue Marc Seguin
75883 Paris Cedex 18
Tél. 01 53 26 24 14
Fax 01 53 26 24 19
www.cemea.asso.fr
[email protected]
Les Ceméa,
une association nationale,
un réseau d’associations territoriales