Dossier pédagogique

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Dossier pédagogique
L’Artothèque de Caen
et l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC)
présentent
du 24 septembre au 6 novembre 2010
QUELQUES - UNS
D’ENTRE NOUS
Défense et illustration d’une approche de la photographie
selon Bernard Lamarche-Vadel
Philippe Bazin - Florence Chevallier - Yves Trémorin
Commissariat : Danielle Robert-Guédon
DOSSIER PÉDAGOGIQUE
Artothèque de Caen / Hôtel d’Escoville / Place St Pierre / 14000 Caen
0231856973 / [email protected] / artotheque-caen.net
Exposition
QUELQUES - UNS
D’ENTRE NOUS
Défense et illustration d’une approche de la photographie
selon Bernard Lamarche-Vadel
Philippe Bazin - Florence Chevallier - Yves Trémorin
Commissariat : Danielle Robert-Guédon
Cette exposition s’inscrit dans une programmation consacrée à Bernard Lamarche-Vadel (1949-2000), critique
d’art, poète, essayiste, romancier (lauréat du prix Goncourt du premier roman en 1994), conseiller artistique de
l’artothèque de Vitré de 1999 à 2000.
Elle est réalisée en lien avec l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC) où sont conservées les archives
de Bernard Lamarche-Vadel.
« Il ne faut voir aucune présomption dans le titre de l’exposition organisée à Caen du 24 septembre au
6 novembre 2010, mais bien une façon d’envisager les innombrables liens artistiques et amicaux tissés de toutes
les manières à partir des œuvres de Philippe Bazin, Florence Chevallier et Yves Trémorin. Leurs œuvres, bien sûr :
chacune abordant la complexité humaine, explorant les questionnements de tout un chacun et plaçant l’autre au
cœur de la création. Leurs œuvres, défendues dès l’origine par Bernard Lamarche-Vadel, à Vitré, toujours suivies
attentivement et défendues par Claire Tangy, à Caen. D’une artothèque l’autre, proposées au public avec tout ce
qu’elles comportent d’implacable et de radical.
Il y a près de vingt ans, ce que ces trois artistes donnaient à voir suscitait bien souvent rejet ou censure.
Pour mémoire, l’exposition Corps à corps montrée au sein de Noir Limite (groupe constitué par Yves Trémorin,
avec Florence Chevallier et Jean-Claude Bélégou, entre 1986 et 1993) fut interdite à Bourges. Faces, le premier
travail de Philippe Bazin, était perçu comme insoutenable. Il fallait le regard de Bernard Lamarche-Vadel pour, non
seulement relever la vérité de ces images extrêmes, mais y faire écho dans son entreprise littéraire. Les aliénés, la
mort, les Bonheur investissent ses pages. Aujourd’hui encore, les dernières œuvres présentées sont en résonnance
avec ses thèmes de prédilection, les liens se multiplient. L’enfermement d’un centre de rétention à Varsovie,
photographié par Philippe Bazin, est martelé tout comme Zamenhof, le nom du bourg où Bernard LamarcheVadel situe sa nouvelle écrite pour Florence Chevallier. Madame Bonheur est une mère pétrie de mensonges,
une mère patrie incompréhensible dont Florence Chevallier tente aujourd’hui de sonder les plis et replis dans
une série intitulée Chambre intime. Zamenhof, médecin ophtalmologiste polonais, connu pour avoir établi les
bases de l’esperanto, dont on se demande comment il considérerait l’œil terriblement abîmé et photographié par
Yves Trémorin. Car la réalité affecte le regard et il faut bien l’esprit transgressif des artistes pour en dénoncer le
scandale. Ce dont n’ont jamais douté quelques-uns d’entre nous. »
Danielle Robert-Guédon
Dossier Pédagogique - Exposition Quelques-uns d’entre nous - 24/09 - 06/11/10
Exposition
UN HOMMAGE
À BERNARD LAMARCHE-VADEL
De juin à décembre, une programmation d’expositions et de rencontres à l’échelle nationale est consacrée au
critique d’art Bernard Lamarche-Vadel (1949-2000).
Bernard Lamarche-Vadel fut critique d’art, poète, essayiste, romancier (lauréat du Prix Goncourt du premier
roman en 1994)… et également conseiller artistique de l’artothèque de Vitré pour laquelle il constitua, de 1989
à 2000, une collection photographique d’une grande qualité.
La programmation, plus particulièrement centrée sur la photographie, présente cet homme qui, par son soutien
aux artistes et par son oeuvre critique fortement engagée, a contribué à la reconnaissance du médium dès les
années quatre-vingt.
BLV est également celui qui, en 1981, contra la prédominance de l’art minimal et conceptuel en France en
organisant l’exposition « Finir en Beauté » révélant les artistes de la Figuration Libre.
Enfin, n’oublions pas que la singulière personnalité ainsi que la démarche artistique de BLV ont encore, dix ans
après sa mort, des répercussions sur le monde de l’art.
Dans la continuité de l’exposition « Dans l’oeil du critique, Bernard Lamarche-Vadel et les artistes », présentée au
Musée d’art moderne de la ville de Paris en 2009, un hommage lui est rendu grâce aux artistes, aux directeurs
de galerie et commissaires d’expositions impliqués dans ce projet et également grâce au musée Nicéphore Niépce
de Chalon-sur-Saône qui a permis la diffusion de la collection photographique personnelle de BLV, aux Archives
de la critique d’art, à Fotocollector, au Frac Bretagne, au Frac Haute Normandie, à l’Institut français de la mode,
à l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC) et à Item éditions.
Ce projet est dédié à Yacine Lamarche-Vadel, Raphaël, Henri et Rébecca Lamarche.
Isabelle Tessier,
Directrice de l’artothèque de Vitré
Conceptrice et coordinatrice du projet
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Biographie
Philippe Bazin
Né en 1954 à Nantes.
Il vit et travaille à Paris.
«L’ensemble de mon projet artistique sur les visages de mes contemporains met en
perspective la présence de ceux-ci dans les grandes institutions qui encadrent notre vie
de la naissance à la mort, telles que Michel Foucault a pu en parler dans son oeuvre, mais
aussi la question de la singularité qui peut fonder une mémoire collective pour le présent.
Il s’agit, par la photographie, de redonner une visiblité à des gens qui souvent, absents
de notre regard, ont disparu d’une visibilité collective. Il s’agit aussi, non de faire des
portraits au sens classique du terme, mais d’affirmer la présence au monde d’êtres qui
me sont étrangers mais sans lesquels je ne saurais vivre. Ce sentiment d’altérité est au
centre de mon projet artistique.
De 1985 à 1993, j’ai réalisé les trois grandes séries de faces (vieillards, nourrissons,
aliénés) dans des institutions médicales, séries constitutives des intentions de mon projet
artistique. Les deux premières ont été publiées dans le livre faces en 1990. Ce travail a
été présenté à la première Biénnale de Lyon en 1991 (L’amour de l’Art), ainsi qu’au
Printemps de Cahors en 1993.
Entre 1993 et 1995, j’ai pu photographier des centaines de collégiens à Calais, dans leurs
collèges, dans une relation qui mettait en jeu les forces de l’institution afin de rendre à
chacun sa plus extrême singularité. Adolescents constitue le livre photographique de ce
travail qui s’est accompagné d’un regard sur les visages des Bourgeois de Calais sculptés
par Rodin . Deux livres donc, parus la même année.
Depuis 1993, je travaille aussi sur les chantiers de restauration des lieux culturels. La
figure architecturale éphémère du chantier s’oppose à la géométrie du programme
institutionnel et à l’expansion de l’espace culturel dans sa valeur de consommation
spectaculaire. L’espace piranésien est la figure symbolique de ces lieux partagés entre un
monde d’apparences et de sub-structures plus énigmatiques et impénétrables. Ces
photographies réalisées entre 1993 et 2000 sont rassemblées sous le titre Anatomies.
Parallèlement à diverses expositions collectives, j’ai aussi travaillé à rencontrer des publics
plus difficiles, dans un collège de la banlieue de Dunkerque, à la prison de Loos-les-Lille,
ou dans un lycée de Maubeuge : à chaque fois j’y ai réalisé des expositions personnelles
originales.
Depuis 1996, j’ai travaillé à donner un éclairage indirect à mon projet artistique à travers
la publication d’un certain nombre d’articles sur des photographes contemporains :
Frédéric Lefever, Andreas Gursky, Magdi Sénadji, Marc Pataut, Eric Nehr et Christelle
Bourgeois.
Pendant le mois de septembre 1998, j’ai photographié les nouveaux-nés à la maternité
du Centre Hospitalier Général de Maubeuge. Ces photographies sont emblématiques de
mon travail dans leur relation à l’institution (au monde médical, au refus des classifications,
à la protestation), à l’altérité (à l’innocence, à la responsabiliré, à la normalité), et à
l’animalité qui est en nous.
En décembre 1999, j’ai pu photographier, à l’invitation de la revue Transeuropéennes, 48
femmes yougoslaves militantes isues de toutes les ethnies et réunies en séminaire à
Royaumont : celui-ci réunissait pour la première fois autour d’une même table après la
fin de la guerre du Kosovo serbes et kosovars.
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Ce travail, réalisé en collaboration avec Christiane Vollaire, met l’accent sur la nature
universelle au sens moderne de mon travail et sur sa dimension politique. Plusieurs lieux
culturels et militants dans diverse régions d’ex-Yougoslavie (Pristina, Belgrade, Sarajevo,
Podgorica, Skopje) ont accueilli ce travail comme une exposition emblématique de leur
volonté de reconstruire un réseau de reconnaissance, de compréhension et d’action qui
dépasse les clivages ethnicistes et nationalistes.
En 2001, j’ai obtenu une résidence d’artiste à Porto où j’ai pu travailler (en couleurs) sur
différentes figures des hommes au travail, que ce soit sur le port de Matosinhos ou au
chantier de rénovation de l’ancienne prison de cette ville. Ce projet sur le monde du
travail s’est poursuivi en vidéo en été 2002 lors d’une résidence dans une entre prise
privée en Ecosse. Il s’agissait alors de montrer comment ces employés s’insrivent dans
un paysage politique et naturel, mais aussi dans un contexte culturel, qui sont ancrés
dans l’inconscient et l’imaginaire collectifs. En 2002 aussi, une projection dias présentée
lors d’une campagne électorale montrait lesvisages de tous les Présidents de la République
française restitués à leur anonymat et leur altérité. Ces relations entre travail et pouvoir
sont aussi développées dans le projet Vues Imprenables sur la ville de Lille.
En septembre 2003, j’ai pu présenter un travail photographique et vidéographique au
Musée des Beaux-Arts de Dunkerque réalisé avec les comoriens de la ville, Intérieurs,
mettant en évidence les façons dont leur différence est stigma tisée quotidiennement et
leur impossibilité à formuler cela.
Ainsi, depuis le début des années 2000, mon projet artistique évolue-t-il autour des
notions croisées de visage-paysage, que ce soit en photographie ou en vidéo. Chaque
réalisation a pour ambition le croisement des médias et des sujets.»
Philippe Bazin
Faces (vieillards) 1985-1986
Centre de rétention fermé de l’aéroport de
Varsovie, pologne été 2008
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Biographie
Florence chevallier
Née en 1955 à Casablanca.
Elle vit et travaille à Paris.
Née en 1955 à Casablanca, Florence Chevallier arrive en France en 1964 et est diplômée
de l’Institut d’Etudes Théâtrales à Paris III en 1978. Elle se tourne vers la photographie
dès 1979, et expose la même année ses premiers autoportraits au Centre Pompidou.
Elle poursuit jusqu’en 1995 cette «mise en scène de soi», où le corps et la lumière
s’interprètent mutuellement dans des séries intitulées Troublée en vérité, Corps à corps,
La mort, Nus de Naples, Commun des mortels.
Elle photographie en noir et blanc, puis exclusivement en couleur à partir de 1989,
donnant ainsi une dimension plus picturale à son œuvre, mais préservant néanmoins la
part belle au réalisme de l’image. Après Le bonheur en 1993, où elle figeait le couple
dans sa représentation « idéale», elle aborde à nouveau dans L’enchantement la question
de la relation amoureuse, dans des compositions fortement influencées par le cinéma,
la peinture, le théâtre. Désormais l’artiste ne figure plus dans ses photographies, mais
confie à des modèles amis le soin d’incarner ses visions nouvelles où les êtres peuvent
être traversés par une histoire plutôt que sacrifiés par elle.
Le Bonheur ou la représentation qu’en donne Florence Chevallier à travers ses œuvres ne se
résume pas à des vues dérobées à la sauvette, mais s’apparente davantage à des tableaux
soigneusement mis en scène : un couple (dans lequel figure l’artiste), illustre trente-huit
moments ou «stations» du «bonheur» conjugal. C’est une représentation extrêmement
ironique, théâtralisée, des stéréotypes de la relation de couple. Les deux figurants sont
dans des poses variées, mais toutes conventionnelles, souvent en extérieur. La beauté des
lieux et la magnifique lumière créée par Florence Chevallier accentuent encore l’artificialité
des postures et la vacuité des «relations» ainsi posturées. Le résultat est une analyse
décapante, sans psychologisme ni travestissement à la Cindy Sherman.
Chaque tableau est plutôt comme l’amorce d’une fiction possible, une fiction qui n’aura
pas lieu et il y a là-dedans certainement une forme de bovarysme contemporain, un
bovarysme sans l’énergie du passage à l’acte. On pense parfois à Eileen Cowin, également,
mais sans la charge familiariste de celle-ci. Ici règnent à la fois distance et enfermement,
exotisme rêvé et étouffante familiarité. D’un «Noir Limite» proche des ténèbres du corps,
à l’éblouissement chromatique d’une mosaïque argentique, l’œuvre de Florence Chevallier
semble accomplir une percée lumineuse à travers une photographie métissée d’attitudes et
d’attentions picturales. Son approche théâtrale et sculpturale du corps, Florence Chevallier
la tient d’une préalable expérience de la scène qui influe sur son travail plastique, à travers
un goût prononcé pour la statuaire.
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«J’ai toujours conçu mes projets photographiques pour le livre et pour l’exposition.
Souvent la maquette du livre précédait la réalisation des tirages et l’exposition, car
il rassemblait de façon quasi absolue le contenu du projet dont la marque narrative
convient parfaitement à la construction d’un livre d’images. Le texte posant souvent
problème- comme si le texte latent dans la juxtaposition des images rendait l’autre
caduque (le commentaire critique) j’ai reçu le texte de Bernard Lamarche-Vadel pour le
livre Le Bonheur en 1993 comme un véritable échange d’artiste à artiste. Ce texte fut
créé à l’occasion de mon livre pour les images du couple et de ses images stéréotypées
du bonheur conjugal.
Il l’intitula Les Bonheurs en miroir , de façon ironique car c’était le nom qu’il donna à
ce couple comme l’on dit « les untels». Ce texte s’intégra plus tard au livre publié par
BLV, chez Gallimard : «Tout Casse». Il désignait mon travail dans Le Bonheur comme
«la révélation du mensonge»
En effet ce livre fut une déflagration dans ma psyché puis dans ma vie. Livre d’artiste
créé et vécu jusque dans l’intime le plus profond, le plus bouleversant.»
Florence Chevallier
Le Bonheur, 1993
La Chambre Invisible, 2005
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Biographie
Yves Trémorin
Né en 1959 à Rennes.
Il vit et travaille à Rennes.
Yves Trémorin poursuit des études supérieures de mathématiques et obtient un DEA d’analyse
numérique en 1983. Dès 1980, il avait commencé à photographier et réaliser ses premiers nus.
Une série particulièrement importante, contenant en germe la plupart des thèmes futurs, voit le jour
en 1983-1984: Cette femme-là, dont le modèle est la grand-mère de l’artiste. Les Nus froissés, de
1984, dans lesquels la déformation de l’image suggère un rapport violent au sujet photographique,
figurent dans la première exposition de son travail, la même année.
Les années 1985-1986 sont celles de l’impressionnante série La Mère, d’abord intitulée De cette
femme. Avec ces photographies qui lui apportent une première notoriété, Yves Trémorin impose
sa brutalité affectueuse vis-à-vis des proches, de leurs corps, de la sphère intime en général. Les
Visages froissés viennent compléter en 1986 les Nus réalisés deux ans plus tôt.
C’est cette même année qu’Yves Trémorin fonde le groupe Noir Limite avec Jean-Claude Bélégou et
Florence Chevallier. Les trois photographes, qui seront bientôt désignés comme le «trio infernal de
la photographie française», rédigent un manifeste et travaillent sur des thèmes communs, affirmant
une vision du monde dont le meilleur résumé tient dans les deux mots : noir - limite. En 1987,
l’exposition Corps à corps, regroupant des photographies des trois artistes ayant en commun un
érotisme féroce, prévue à la Maison de la Culture de Bourges, est interdite. Les œuvres sont
finalement exposées dans plusieurs lieux en 1989. Durant l’été, l’exposition Corps à corps au Havre
sera l’occasion d’une spectaculaire performance (Nuits noires, Liberté et Libertinage), ritualisant le
travail photographique pour aboutir à une fresque de tirages de 40 mètres de long, à l’abbaye de
Graville.
L’autre grande aventure de Noir Limite est le projet intitulé La Mort, montré aux anciens abattoirs du
Havre en 1991, mais sur lequel Florence Chevallier et Jean-Claude Bélégou avaient déjà présenté
des séries lors de la performance de 1989. les photographies d’Yves Trémorin sur ce thème datent
de 1990.
Entre-temps, Yves Trémorin a créé deux séries plus confidentielles : La Chambre close (nus féminins)
en 1988, et en 1989 Les Amants magnifiques, chef-d’œuvre secret qui sera exposé pour la première
fois au musée des beaux-arts de Rennes dix ans plus tard.
Une première commande l’amène en 1990 à quitter son univers habituel pour réaliser, à la demande
du Conseil général des Côtes d’Armor, les Paysages celtiques, dont la noirceur s’accompagne d’une
sorte de souffle épique.
Avec Catherine en 1991, Yves Trémorin donne l’un des manifestes de son art. Toujours en noir et
blanc, tendue à l’extrême entre la douceur et la souffrance, cette série s’inscrit parfaitement dans
les âpres revendications de Noir Limite, mais annonce de nouveaux développements.
Une rupture se produit avec les premières œuvres en couleur, réunies sous le titre de La Tribu,
en 1992 : un univers plus personnel, une alchimie mystérieuse et inclassable témoignent de la
distance prise par rapport à Noir Limite, qui sera dissous l’année suivante. Les Natures mortes de
1993, sensuelles et violentes, forment le contrepoint logique de La Tribu.
En 1994, après Les Ventres en noir et blanc, le Nouveau-né en couleur est une petite série qui
annonce la plus grande, Poupig, en 1995. Ce bébé et son univers concentrent toutes les recherches
du travail photographique d’Yves Trémorin, avant le passage résolu à la vidéo en 1997.
Une commande du Rectorat de l’Académie de Dijon en 1997 est l’occasion de créer une nouvelle
nature morte (une cervelle dans un plat, l’œuvre étant destinée au restaurant universitaire), qui
sera refusée. La commande la plus récente, 1% de l’ENSBANA de Dijon en 1999, consiste en un
ensemble de photographies de grand format, toujours liées à l’univers des Natures mortes.
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La première bande vidéo, qui reçoit le titre We others, est réalisée entre 1997 et 1998. Le nouveau
médium fait également l’objet d’une collaboration avec Gilles Mahé, qui donne en 1997 Les Brigades
vertes. La deuxième bande, où l’artiste continue d’entretenir avec sa «tribu» un rapport inédit, est
achevée en 1998 et la troisième est mise en chantier aussitôt.
En 1999 il achève le cycle We Others, constitué de 3 bandes vidéo d’une vingtaine de minutes
chacunes et repart en Californie pour quelques mois. Il réalise en studio à Los Angeles des
photographies au format plus ample de plantes cactées en studio, dans une palette colorée élargie,
l’ensemble Vegetal, une série charnière dans l’oeuvre.
De retour en France il photographie en 2000 la collection de revolvers de son fils sur des fonds de
couleur qui constituent la série Guns, puis en 2001–2002 il photographie chez lui divers objets,
allant de la statuette de la Vierge à l’arrache patates de son grand-père.
Parallèlement il continue ses recherches vidéo : Yves Trémorin pense à Gilles Mahé en 2001,
hommage à un ami disparu, La raison de l’âge en 2002 avec son fils Ael sur les rapports père-fils,
Un atelier vidéo réalisé en 2004 avec des détenus dans un centre de détention.
Il co-réalise avec Jean-Philippe Lemée Projets de projets en 2002 et avec Marie de Crécy un clip
musical pour Superdiscount 2, Fast track en 2004.
En 2003-2004 il utilise la photographie numérique pour trois ensembles : AM, Rogatons, Rose
Digitale rassemblés en 2005 dans le livre Numérique.
Une commande du Centre National des Arts Plastiques en 2005 pour Images au Centre lui permet
de construire deux nouveaux ensembles : Blasons & Figures, dans un lieu patrimonial, le château
de Châteaudun.
Les deux séries de photographies sur la transparence Le Merle et L’Huître en 2006 sont suivies en
2007 par Tag et NeonBoy, avec son fils comme modéle.
Une nouvelle vidéo Chine Intérieure, est réalisée avec un club rennais de Taï Chi en 2007.
En 2008 une commande conjointe du Comité Régional du Tourisme et du Frac Bretagne lui permet
de diffuser autrement ses images en créant des produits dérivés qu’il présente dans la boutique
Breiztorythm.
Répondant à l’invitation de l’Alliance Française de Mexico, il réside au Mexique durant l’été 2009 et
réalise une série intitulée La Derivada : humains, animaux, plantes et objets sont photographiés
en studio dans un protocole formel strict à caractère anthropologique. Ce travail sera présenté à
l’artothèque de Caen durant l’été 2011.
La Mort,1990
Gun, 2000
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UN HOMMAGE
À BERNARD LAMARCHE-VADEL
Programmation d’expositions et de rencontres consacrées à Bernard Lamarche-Vadel (1949 - 2000),
critique d’art, poète, essayiste, romancier (lauréat du prix Goncourt du premier roman en 1994),
conseiller artistique de l’artothèque de Vitré de 1999 à 2000.
Les archives de Bernard Lamarche-Vadel sont conservées par l’IMEC (www.imec-archives.com).
GALERIE MICHÈLE CHOMETTE - PARIS ÉCOLE SUPÉRIEURE D’ART - QUIMPER
Unique Une situation
Du 15.09 au 30.10.2010 Du 14.10 au 03.12.2010
GALERIE DE L’ARTOTHÈQUE - GRENOBLE GALERIE DE L’IMAGERIE - LANNION
Jean-Michel Alberola, estampes 2005-2010 Conversations entre œuvres
Du 20.09 au 30.10.2010 Du 16.10 au 27.11.2010
GALERIE DE L’ARTOTHÈQUE - CAEN GALERIE LE CARRÉ D’ART - CHARTRES DE BRETAGNE
Quelques-uns d’entre nous Vitré (1992) : Une commande, un livre
Du 24.09 au 06.11.2010 Du 21.10 au 27.11.2010
GALERIE DE L’ARTOTHÈQUE - ANNECY GALERIE DE L’ARTOTHÈQUE - VITRÉ
La figuration libre Au-delà d’un visage, un portrait de B.L.V.
Du 05.10 au 20.11.2010 Du 23.10 au 19.12.2010
GALERIE LE LIEU - LORIENT CENTRE ATLANTIQUE DE LA PHOTOGRAPHIE - BREST
L’atelier photographique français Bovary, Magdi Senadji / La visite, Nicolas Comment
Du 08.10 au 05.12.2010 Du 05.11 au 22.12.2010
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Pour préparer la visite...
«Quelques uns d’entre nous», ou l’hommage de trois photographes
- Philippe Bazin, Florence Chevallier et Yves Trémorin - rendu au critique
d’art, poète et écrivain, Bernard Lamarche-Vadel.
Cette exposition réunie des séries photographiques de trois artistes qui
explorent le medium photographique dans ses spécifités propres, dans
un questionnement proche de l’individu et de son rapport au Monde.
> L’art et la critique : Le rôle et l’importance du critique dans l’histoire
de l’art de la photographie.
Dès la fin des années 70 et surtout au début des années 80, la photographie,
considérée jusque là comme le «parent pauvre» des arts plastiques, va connaître
certains bouleversements et notamment par l’appui de la critique.
En effet, la naissance d’une critique spécialisée dans les quotidiens nationaux est
l’occasion de la faire découvrir auprès du public comme une forme d’art à part
entière et d’accompagner l’essor qu’elle connaît alors.
Bernard Lamarche-Vadel s’intéresse particulièrement à la photographie dès les
années 80.
« Jusqu’en 1980, je n’avais manifesté que désinvolture et souriant mépris
pour la photographie, se souvient Bernard Lamarche-Vadel. Cette pratique
de reproduction ne pouvait certainement pas rivaliser avec les œuvres que je
collectionnais et dont j’aimais m’entourer : Beuys, Warhol, Klein, Arman, Merz...
J’ai toujours été collectionneur, et même assez acharné. [...] Durant un an, je
me suis enfermé dans mon appartement parisien, couché la plupart du temps, et
j’étudiais l’histoire de la photographie. »
interview par Michel Guerrin - Le Monde, 23 juin 93
Son attachement et son engouement pour les œuvres de photographes
contemporains aux questionnements tant esthétiques qu’existentiels l’ont conduit
à écrire et collectionner.
Bernard Lamarche-Vadel a développé une critique engagée, prenant parti
personnellement dans l’écriture et la valorisation de jeunes photographes.
Il a développé une écriture critique de caractère qui a trouvé écho dans son
travail d’écrivain. (BLV reçoit le Prix Goncourt du premier roman en 1994 avec
Vétérinaires).
« Lamarche-Vadel a su faire de la critique une discipline artistique à part entière
- par amour de l’art, des œuvres et des artistes. En allant vers les artistes, il n’a
rien fait d’autre que d’aller vers lui-même. »
Isabelle Rabineau in Entretiens, témoignages, études critiques, 1997
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Pour préparer la visite...
«Ma fonction dans la société française, est une fonction de regard que j’assume
pleinement, regard de juge, le plus dur à soutenir.»
«Je suis critique d’art, douloureusement comme vous ne pouvez pas
l’imaginer».
Bernard Lamarche-Vadel
« (...) Bernard Lamarche-Vadel aimait ces artistes, les rencontrait, les conseillait,
et les artistes l’aimaient, l’écoutaient. Ce respect mutuel est sans doute une
rareté car il est un péril pour chacune des parties. On imagine aisément comme
il l’est pour l’artiste, directement soumis au regard qui vaut jugement, à un œil
d’autant plus considérable qu’il est tendre sans ménagement. Mais on l’imagine
moins pour le critique ; car on n’imagine pas les malheurs des méchants par
crainte d’y compatir. (...) »
Paul Brannac
Les textes critiques de Bernard Lamarche-Vadel ont été déterminants pour la
reconnaissance publique et professionnelle de certaines œuvres alors incomprises
de leurs contemporains. Cela montre en quoi l’écriture critique joue un rôle
important dans l’histoire de l’Art et notamment de la photographie artistique.
> L’Utilisation du medium photographique dans ses spécifités propres.
Les trois artistes présentés dans l’exposition Queques-uns d’entre nous, ont en
commun leur utilisation «puriste» du medium photographique.
Les propriétés techniques de l’appareil photographique et ses qualités artistiques
sont mises à profit dans la démarche de chacun, au service d’une approche
radicale et sans concession, au plus près des sujets photographiés.
En effet, l’appareil photographique rend possible une vision rapprochée et le
cadrage en plans serrés du sujet, ce qui est utilisé de manière centrale dans les
œuvres de Yves Trémorin et Philippe Bazin par exemple.
Florence Chevallier utilise davantage le médium photographique pour ses qualités
narratives, les capacités de mise en scène des sujets et des nuances de point de
vue, que ce soit dans un dispositif réaliste et proche de la vie, ou artificiel.
Les trois artistes présentés ici développent une approche photographique réaliste
et sans «fioritures» dans les thèmes abordés, dans les formes, les tonalités et les
cadrages privilégiés dans leurs œuvres.
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Pour préparer la visite...
> Photographie et réalisme : l’être et sa condition de mortel.
« Il nous faut apprendre à regarder la vérité en face, mais aussi et surtout à
enseigner cette démarche à nos semblables et à nos descendants, que cela nous
soit favorable ou non ... Je ne hais rien tant que la photographie douceâtre,
précieuse et cabotine. »
August Sander, 1927.
Les artistes de Quelques-uns d’entre nous donnent à voir des propositions
relatives au tourment, à la chair, à la sexualité, à la mort et à la pulsion, le tout
photographié dans un dispositif paramétré.
Deux des artistes exposés ont formé, de 1985 à 1993, le collectif Noir Limite.
Le groupe Noir Limite
Créé à partir de 1985, Le groupe Noir Limite réunissant les photographes
Florence Chevallier, Jean-Claude Bélégou et Yves Trémorin, témoigne d’un style
photographique révélateur d’une certaine cruauté des formes et des thèmes
abordés.
Associant dans son titre pessimisme et esthétique, Noir limite revendique un
travail sur les limites du photographiable (l’intimité, l’intériorité, la sensation,
l’interdit, le sacré) comme du photographique (la noirceur, le flou, la coupure,
l’illisibilité, le très gros plan) ainsi qu’une prise en compte par l’artiste du tragique
humain.
« La photographie est affaire de surface, d’apparence, de donné à voir. S’attacher
à la surface des choses - la peau, à fleur, dénudée, tendue, vive, à vif. S’attacher
à cette matière du corps, là où s’offre la fragilité de ses limites, limites du dehors
et du dedans, de la peau et des entrailles, là où elle se met en péril et met notre
extériorité en crise, en désir. Crever la surface. Crever le corps. » Noir Limite
Le groupe, confronté à la censure et au rejet, sera soutenu activement par Bernard
Lamarche-Vadel.
«...Ce qui l’intéresse dans cette captation instantanée et supposément mécanique
du réel, c’est justement qu’il exemplifie l’échec de l’art à rendre compte de la
réalité, il s’agit toujours de «montrer un objet photographique dont l’objet se
retire».
(...) Si l’œuvre d’art demeure le reflet — et peut-être seulement le reflet — de la
réalité, alors la photographie est le médium qui, dans le monde contemporain,
illustre le mieux la vanité — et partant sans doute la beauté et la valeur – de
l’entreprise artistique (...) un succédané insensible des mouvements de notre
monde, mouvement de la figure ou de la lumière, vanité en image de notre
ambition à recueillir le temps comme on épingle un papillon. »
(Paul Brannac in paris-art, à propos de l’exposition «Dans l’oeil du critique», au
Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris)
Dossier Pédagogique - Exposition Quelques-uns d’entre nous - 24/09 - 06/11/10
Pour préparer la visite...
Un style photographique selon des dispositifs paramétrés
Les photographies de Yves Trémorin, Philippe Bazin et Florence Chevallier sont
construites selon des paramètres précis et récurrents :
> Refus de l’instantanéité, de la position du «photographe flâneur»
> Mise en scène des sujets photographiés : qu’il s’agisse d’objets ou d’individus,
le traitement est équivalent
> Usage de la série : aucune œuvre «isolée», chaque image s’inscrit dans un
développement sériel
> Travail sur les proches et un environnement familier (vision intime / plans
rapprochés)
> Implication envers le sujet
Yves Trémorin, Œil, photographie, 2004. © Adagp/Yves Trémorin
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Rapprochements iconographiques
•
Philippe Bazin revisite et actualise le portrait afin d’illustrer une «cosmogonie
sociale».
« tout regard sur le monde est une tentative pour l’unifier, pour le saisir comme totalité
(...) pour lui donner cohérence et par là se donner cohérence à soi-même comme regard»
Christiane Vollaire in La Radicalisation du Monde.
August Sander, Enfants aveugles, photographie,
1930.
Charles Fréger, Little Steps 1, photographie, 2001,
© artothèque de Caen
A voir également : Jean-Pierre Reverdot, Jean Rault, Marc Pataud...
• Florence Chevallier met en scène dans un dispositif narratif et scénique, les
rapports humains et les sentiments.
Nan Goldin, Nan and Brian in Bed, NYC, 1983. © Nan Goldin
À voir également : Annelies Strba, François Cavelier, Jean-Claude Bélégou...
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Rapprochements iconographiques
• Yves Trémorin photographie sa «tribu» (sa grand-mère, sa mère, son fils...)
son environnement, et les objets qui s’y trouvent sans détours esthétisants,
dans un dispositif de «dissection» du sujet. « tout ce que je photographie je
le mange» Y.T.
Andres Serrano, série «The Morgue», Cibachrome, 1992.
À voir également : Jean-Luc Moulène,
œuvres de la collection
Philippe Bazin, Les triplés, tirage jet d’encre, 1997. © artothèque de Caen
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œuvres de la collection
Philippe Bazin, Battle Landscapes, Lumphanan 1057-20, photographie, 2002.
© artothèque de Caen
Yves Trémorin, série Nature Morte, photographies, 1993. © artothèque de Caen
Florence Chevallier, Casablanca 55, photographie, 2000. © artothèque de Caen
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Pistes pédagogiques :
L’exposition permet d’appréhender le medium photographique, et son inscription
en tant qu’art visuel.
Les trois artistes interviennent subjectivement à travers leur objectif, par le choix
du cadrage, des mises en scène et des accents portés sur tel ou tel élément du
sujet.
Le spectateur est témoin de ce que l’artiste lui «donne à voir», par une intervention
construite et pensée.
« La photographie sans cesse revient à la lancinante question de ce qu’elle montre
et de ce qu’elle dérobe.»
Bernard Lamarche-Vadel
Au collège...
4è
3è
Histoire des arts Arts plastiques
Lettres
Domaine : Arts du
visuel
Image et réalité
Du descriptif à l’argumentatif
Réflexion sur
la folie et la
complexité de
vivre
le XXè siècle
L’engagement de
l’artiste
Le portrait et le texte descriptif...
- Savoir décrire une photographie de
façon ordonnée
- Utiliser le vocabulaire de l’image
(cadrage, angle de vue, plan…)
- Enrichir son vocabulaire : les
sensations, les nuances de couleurs...
Thématique : «
arts, rupture et
continuité »
Le rapport au
corps dans la
photographie
contemporaine
...vers l’argumentation.
- Être capable d’exprimer des
impressions personnelles,
- Transformer ses impressions en avis
critique argumenté, à exposer à l’oral
ou à l’écrit.
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Pistes pédagogiques (suite) :
Au lycée...
Option Art Plastiques
Domaine : Arts
visuels du XXè
Mettre en place des
« Eloge et blâme »
méthodes d’analyse d’une « Lire écrire, publier »
oeuvre
Perspective d’histoire littéraire et
d’initiation à l’argumentation
Champ
anthropologique
Réfléchir sur le médium
photographique et sa
spécificité.
Thématiques :
Interroger la matérialité
dans son rapport avec la
technique choisie
« arts, corps et
expression »
l’oeuvre et le lieu
2nde
1ère
« arts, réalités et
imaginaires »
Champ esthétique :
à partir des pièces de
Florence Chevalier qui
proposent des lieux très
construits
Philippe Bazin et le milieu
de l’enfermement
Tal
Lettres
Histoire des arts
« arts, artiste,
critiques, publics »
« arts, goûts et
esthétiques »
Interroger l’oeuvre et son
rapport au corps
Situer les artistes de
cette exposition dans
une histoire de la
photographie autour
d’une réflexion sur «
rupture et continuité »
et les situer dans certain
type d’exploitation du
médium, la photographie
plasticienne par exemple.
L’exposition peut permettre
d’établir des liens avec d’autres
oeuvres qui au cours de l’histoire
ont eu besoin des défendues.
On pourra travailler sur des
questions de réception qui
permettent de poser la question
du goût, du beau, et plus
généralement de l’évolution de
toute forme artistique autour de
moments de transgressions des
codes anciens, de polémiques
fortes mais majeures dans
l’histoire des arts et de la
littérature.
Des textes argumentatifs
d’époques diverses qui vont
louer ou blâmer tel ou tel auteur,
peintre, photographe au même
titre que certains des textes de
Lamarche- Vadel ou des extraits
de presse lui rendant hommage
pourraient être étudiés ou lus en
classe avant ou après la visite.
Une étude un peu approfondie
pourra permettre de travailler sur
:
- l’écriture des manifestes
- le registre polémique
- les procédés de l’éloge et du
blâme
Un corpus de textes littéraires
critiques est à votre disposition
auprès de l’enseignante-relais.
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Lexique :
- La photographie :
Le mot « photographie » est composé de deux racines d’origine grecque :
* le préfixe « photo- » (photos : lumière, clarté) — qui procède de la lumière,
qui utilise la lumière ;
* le suffixe « -graphie » (graphein : peindre, dessiner, écrire) — qui écrit, qui
aboutit à une image.
Littéralement : « peindre avec la lumière ».
1. n. f. Procécé technique permettant d’obtenir l’image durable des objets,
par l’action de la lumière sur une surface sensible.
2. La technique, l’art de prendre des images photographiques. L’art de la
photographie, les images photographiques considérées comme de l’art. Histoire
de la photographie.
( source : Le petit Robert)
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Bibliographie :
Ouvrages critiques sur la photographie (Sélection) :
> BAQUÉ Dominique, La Photographie plasticienne : un art paradoxal, Paris, Editions du
Regard, 1998.
> BAQUÉ Dominique, La photographie plasticienne : l’extrême contemporain, Paris,
Editions du Regard, 2004.
> BENJAMIN Walter, Petite histoire de la photographie, Essais 1 (1922-1934), Paris,
Denoël-Gonthier, 1983.
> POIVERT Michel, La photographie contemporaine, Paris, Flammarion, 2003.
> PUJADE Robert, Art et photographie : La critique et la crise, Paris, L’Harmattan, 2005
> TAMISIER Marc, Sur la photographie contemporaine, Paris, ditions L’Harmattan,
2007.
> TISSERON Serge, Le mystère de la chambre claire : photographie et inconscient, Belles
Lettres, 1996, Flammarion, 1999.
> cat. Dans l’oeil du critique : Bernard Lamarche-Vadel et les artistes, exposition au
Musée d’Art moderne (29 mai - 6 septembre 2009), Ed. Paris Musées, 2009.
Sélection d’ouvrages de Bernard Lamarche-Vadel :
Catalogues d’exposition
> « Entretiens sur le photographie », Photographies de la collection Bernard LamarcheVadel, Poitiers, Musée Sainte-Croix, 1983.
> Sidérations : l’atelier photographique français. Coédition Tours, Liège, Rome. Centre de
Création Contemporaine : Carte Segrete, 1985.
> Comment jouer l’enfermement, Paris, Christian Bourgois, 1999.
> Isabelle Tessier et Danielle Robert-Guédon (dir.), Inclinations, La collection selon Bernard
Lamarche-Vadel, Filigranes éditions, 2010.
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Bibliographie (suite) :
Ouvrages critiques sur la photographie
> Lignes de mire : écrits sur la photographie, Paris, Marval, coll. « Photographie en somme
», 1995.
> I. Rabineau (dir.), Entretiens, témoignages, études critiques, Paris, Méréal, 1997.
> Faces / Photographies de Philippe Bazin, Paris, édition de la Différence / École nationale
de la santé publique, 1990.
> Vitré : Bernard Plossu, Keiichi Tahara, Magdi Senaji Lewis Baltz, Martin Rosswog, JeanLoup Trassard, Paris, éditions de la Différence, 1992.
> Conférences de Bernard Lamarche-Vadel : la bande-son de l’art contemporain, édition
établie et présenté par Joël Denot, éditions de l’Institut français de la mode / éditions du
Regard, 2005 (avec 1 cd). Un exemplaire à consulter à l’artothèque.
Romans
>
>
>
>
>
Vétérinaires, Paris, Gallimard, 1995 (Prix Goncourt, son premier roman).
Tout casse, Paris, Gallimard, 1995.
Sa vie, son œuvre, dédié à P. Sollers, Paris, Gallimard, 1997.
L’art, le suicide, la princesse et son agonie, Paris, Mereal, 1998.
Mise en demeure, Paris, Filigranes, (2000, son dernier roman).
Nouvelle
> cat. Florence Chevallier, Le Bonheur, précédé de Les Bonheur, nouvelle de Bernard
Lamarche-Vadel, FRAC Haute-Normandie / Paris, éditions de la Différence, 1993.
Autour de Bernard Lamarche-Vadel...
> Danielle Robert-Guédon, Magdi Senadji, Déposition, Paris, édition A une soie, 2000.
> L’Art, la princesse, le suicide et son agonie, film de Guillaume Leingre et Lionel Monier,
2008.
> Danielle Robert-Guédon, La Rongère, Paris, Argol, 2009 (préface de Jean-Loup Trassard)
Sites Internet :
- www.florencechevallier.blogspot.com
- tremorin.wunderblock.com
- www.youtube.com/watch?v=lsBc5GUrtJE (entretien de Philippe Bazin à propos de la
parution de son ouvrage «la radicalisation du monde», aux éditions Filigranes).
- www.photographiesandco.com/noirlimite.php
- www.imec-archives.com/fonds_archives
- www.museeniepce.com
- www.paris-art.com/marche-art/Dans l’oeil du critique/Dans l’oeil du
critique/6494.html
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Renseignements Pratiques
Quelques-uns d’entre nous
Défense et illustration d’une approche de la photographie
Selon Bernard Lamarche-Vadel
Commissaire invitée : Danielle Robert-Guédon
Exposition réalisée en lien avec l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC)
Dates et horaires
Exposition présentée
> du 24 septembre au 6 novembre 2010 à l’Artothèque de Caen
Ouverture les mardi, jeudi et samedi de 14h à 18h30
mercredi et vendredi de 11h30 à 18h30
Fermeture les lundis, dimanches et jours fériés.
Entrée libre.
> Vernissage le vendredi 24 septembre 2010 à partir de 18h30
à l’Artothèque de Caen
Les samedis de l’art
> Visite commentée de l’exposition le samedi 25 septembre 2010 à 14h30.
Entrée libre
Contacts
Vanessa Rattez, enseignante en Lettres détachée de l’Éducation Nationale (permanences
à l’artothèque les jeudis).
Alexandra Spahn, documentaliste et chargée de médiation
L’Artothèque de Caen est financée par la Ville de Caen, avec la participation du
Ministère de la Culture et de la Communication, Drac de Basse-Normandie, du Conseil
général du Calvados et du Conseil régional de Basse-Normandie.
Artothèque de Caen / Hôtel d’Escoville / Place St Pierre / 14000 Caen
0231856973 / [email protected] / artotheque-caen.net
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