Journal Haute-Savoie Sport n°65

Transcription

Journal Haute-Savoie Sport n°65
HAUTE SAVOIE
SPORT
Journal du Comité Olympique et Sportif 74 – N°65 - 2ème trimestre 2016
Voyage en ballon.
La grande rencontre de ce numéro 65 nous propulse dans le monde du football départemental. Alors que l’Euro
2016 poursuit sa route vers la finale du 10 juillet, le «District de foot», comme on l’appelle, est à la fin d’un cycle avec
le départ, après 12 années de présidence, d’André Dunand. Cela nous a semblé le moment d’en faire une photo afin de
mieux comprendre ce qui se passe dans les coulisses d’une organisation qui n’a de cesse de se structurer et qui devient
aujourd’hui, une véritable entreprise.
Nous retournerons par ailleurs sur le Village des Sports de la Foire Internationale du Mont-Blanc à la Roche sur
Foron, sur le Camp Olympique 2016 et sur diverses actions de promotion, d’information et de formation comme la venue à la Maison Départementale des Sports de Stéphane Tourreau, apnéiste annécien de haut niveau et de Jean-Pierre
Amat, multiple champion de tir à la carabine, aujourd’hui entraîneur de tir pour l’équipe de France de biathlon.
Nous n’oublierons pas le travail des comités dont celui du cyclotourisme qui a eu une action innovante avec des
jeunes de l’IME de Faverges et bien d’autres nouvelles comme le voyage autour du monde de jeunes lutteurs motivés.
Bonne lecture avec un été très sportif et ... ensoleillé.
Sportivement vôtre.
Thierry Coulon, Président du CDOS74
A la rencontre du ... Football
Un peu d’histoire
Après avoir été une composante du District des Alpes de Football, de 1920 à 1922, un
district de Savoie regroupant les deux départements fut créé en juin 1922 avec son siège à Annemasse. En 1941, la Savoie constitue un district indépendant à son tour. Le territoire de
celui de la Haute-Savoie s’agrandit en 1953 grâce à l’action du docteur Corcelle avec l’arrivée du Pays de Gex pour former le territoire définitif et actuel du comité départemental.
Ce dernier n’aura connu au cours de ces 91 ans d’existence, que 6 présidents. Léon
Favre de 1922 à 1932, René Mossu de 1932 à 1946, Jean-Pierre Baud de 1946 à 1968, Jean
Duby de 1968 à 1992, Jo Dussolliet de 1992 à 2004 et André Dunand de 2004 à 2016 ont
tous conduit avec sagesse, réalisme et réussite les destinées du district.
(Source District Haute-Savoie - Pays de Gex)
Aujourd’hui
En progression régulière depuis une quarantaine d’années, avec 27783 licenciés à ce jour, le District est le premier
comité sportif pour les licenciés faisant de la compétition sur le territoire départemental. Il est le 5ème de Rhône-Alpes,
elle-même deuxième ligue de France et il se classe au 25ème rang sur 102 districts.
Sous la présidence d’André Dunand, des projets innovants ont été adoptés et repris au niveau national. Ainsi le
PAC (Plan d’Accompagnement des clubs) est une idée haut-savoyarde et gessienne. L’embauche d’un conseiller technique
départemental en arbitrage est une autre innovation de même que celle d’un cadre technique dédié à la pratique féminine,
pratique qui a connu une augmentation constante avec un plus 16 % en 2015/2016.
Alors que le budget était de 440 000 € en 2004, il est aujourd’hui de 720 000 € avec une augmentation très nette du partenariat privé. La masse salariale représente 50 % avec 8 emplois dont 3 administratifs et 5 techniciens (4+1 en arbitrage).
Abondée par la présence de 6 vacataires affectés à des missions, leur présence a permis de monter le nombre et la qualité
des actions.
De gros efforts ont été faits sur les structures et le département compte par exemple maintenant 220 terrains dont
50 en synthétique.
Au rang des innovations au plan national, il faut noter la licence et la gestion des matchs (feuille de match) par informatique. Dans ce but chaque club bénéficie au moins d’une tablette numérique. L’utilisation de cette dernière nécessite
une formation assurée par le district.
Divers organes de communication facilitent la communication vers le club et le licencié : le site Internet, le journal
Foot hebdomadaire, la gazette de l’arbitrage et l’info technique (une fois/mois). Aujourd’hui, le district est en très bonne
santé et joue à plein son rôle d’accueil, d’encadrement socio-éducatif. Il assure sa part dans le trépied fondamental : famille,
école, club.
L’Euro 2016 va certainement pousser les enfants à vouloir pratiquer le football. La question est de savoir sur quels
espaces, sur quels temps et qui va les accueillir. Un nouveau challenge pour le District. La fusion des deux ligues Auvergne
et Rhône-Alpes n’aura pas d’incidence sur son fonctionnement.
(Thierry Coulon - Enretien André Dunand - Ville-la-Grand - 19 mai 2016)
Haute Savoie Sport Edité par le CDOS 74 (Association Loi de 1901)
Maison Départementale des Sports - 97 A, Avenue de Genève - 74000 ANNECY - Tél: 04 50 67 41 70 - Mail: [email protected]
Directeur de la publication: Thierry Coulon
Rédacteurs: Thierry Coulon - Grégory Morel - Jérôme Menand - Elise Poncet - Maurice Pellerin - Monique Girardoz- Cercle de Voile de Sevrier (CVS) - Laurence Despres.
Secrétariat de rédaction : Thierry Coulon Photos: District de Football - CDOS 74 - Thierry Coulon - LTV PROD - UGSEL - Maurice Pellerin - CVS - CD Lutte.
Imprimerie UBERTI-JOURDAN Bonneville. Tirage à 200 exemplaires - N° ISSN 1296-3437
Toute reproduction même partielle est interdite sans l’autorisation de l’éditeur. (Loi du 11 mars 1957)
2 - HAUTE SAVOIE SPORT - Journal du CDOS 74 N° 65 - 2ème trimestre 2016
A la rencontre du ... Football
Des Chiffres : 475 matchs/week-end
Comité directeur : 26 membres Bureau directeur : 6 membres
27 commissions (avec possibles membres cooptés) Football à 11 : 245 éq.
seniors - 275 éq. U19 - U17 - U15 - 63 éq. féminines - 8 éq. corporatives
Football à 9, 7, 5 : environ 700 éq. Dirigeants : 3000 Educateurs Diplômés BEES 1 ou 2 : 85 Arbitres : 280
Licenciés : 7500 seniors - 15000 jeunes - 1600 féminines
Pleins Feux sur la
Commission Technique.
La mise en œuvre du projet technique local passe par la mise à disposition de ressources humaines.
Ainsi la commission technique
du district est composée de 34
membres :
Les salariés :
- Grégory MOREL, Conseiller
technique fédéral (CTF) depuis 5
saisons, coordonne toute la politique technique départementale et
fédérale. Il est le référent formation.
- Sandrine JANSSOONE, Conseillère Départementale en Football
d’Animation (CDFA) depuis 6
saisons, coordonne le football à
effectif réduit (U7 à U13) et certains dossiers comme l’accompagnement des clubs, le programme
éducatif fédéral ou le foot à l’école.
- Nicolas BRUN, Educateur Technique du District depuis 4 saisons,
est missionné sur le suivi du football en milieu scolaire mais aussi le
parcours de détection des jeunes
joueurs.
- David LOPEZ, Educateur Technique du District en charge du
Football féminin depuis 2 saisons,
est missionné sur les actions de développement et perfectionnement
du football féminin. Au nombre de
30, les membres de la commission
technique, choisis par le Conseiller
Technique Fédéral aident toute
la saison à la mise en œuvre des
différentes actions techniques.
Sans eux, la réalisation des actions
entreprises chaque saison serait
impossible.
Chaque saison elle organise en
moyenne 240
jours d’action
qui la sollicitent pour apporter
une expertise extérieure. Ils sont
répartis sur les axes principaux
suivants :
- La formation des éducateurs. 40%
- L’accompagnement des clubs.28%
- Le suivi et la détection des
joueurs.25%
- La promotion d’actions festives.7%
Les enjeux pour la commission
technique sont de répondre au
mieux à la demande des pratiquants (l’éducateur et le joueur),
des clubs, des instances fédérales
en œuvrant pour des actions de
proximité.
ACCOMPAGNER
et STRUCTURER
Quelques membres de l’Equipe Technique
L’accompagnement des clubs : une
nécessité mais aussi une priorité.
Par le biais de la mise en place du
« Label Jeunes FFF », du « PAC74
» (Plan d’Accompagnement des
Clubs 74) et du Programme Educatif Fédéral, la commission technique du District agit avec les clubs
en moyenne 16 à 18 clubs à
demander ce suivi chaque saison.
Les enjeux pour un club : rendre
l’association plus organisée, plus
accueillante, plus performante.
Etat des lieux, diagnostic club, aide
à la création d’un projet, observations et échanges autour des
contenus et climats de séance…
autant d’axes sur lesquels se fait
l’accompagnement dans le but
d’améliorer leur organisation structurelle et humaine.
A l’instar des clubs professionnels,
les clubs et leurs dirigeants ont
trop longtemps pensé que le projet
club se résumait à la seule montée
de l’équipe fanion. Le suivi proposé au club impose aujourd’hui
une certaine volonté de sa part
d’accepter la remise en question
de son fonctionnement. Il implique
aussi un investissement supplémentaire de ses bénévoles pour
permettre la mise en œuvre d’un
projet fort, développé à travers les
volets :
- Associatif : accueillir et fidéliser,
organiser.
- Educatif : accompagner le pratiquant dans sa construction personnelle et le développement de
compétences complémentaires.
- Sportif : former les joueurs et
proposer une pratique adaptée
aux pratiquants, encadrés par un
HAUTE SAVOIE SPORT - Journal du CDOS 74 N° 65 - 2ème trimestre 2016 - 3
A la rencontre du ... Football
entourage compétent.
Au-delà de la trame fédérale
et de multiples critères chiffrés
demandés dans le cadre d’une
candidature au « Label Jeunes FFF
», nous tachons d’apporter une
attention particulière à chacun des
diagnostics effectués. La difficulté
relève du profil du club. Chercher
à se structurer pour fidéliser ses
licenciés et développer une image
positive est l’objectif premier.
FORMER
Placer le joueur au centre du
projet sportif implique de fait la
volonté du club de vouloir élever
le niveau de compétence de son
encadrement. Former nos joueurs
passe nécessairement par une formation de l’éducateur qui évolue
aussi.
Nos éducateurs de clubs l’ont
5
saisons, pas moins de 500
éducateurs s’inscrivent
sur les formations déployées sur tout le territoire.
La volonté de la fédération est de
se rapprocher de la finalité suivante : « une équipe créée = un
éducateur formé »… Un challenge
dans lequel la fédération s’investit
pleinement puisque depuis 2 saisons 50% du coût de formation est
reversé aux clubs.
Les sessions de formation sont
réparties sur tout le territoire. 34
clubs ont ouvert leurs portes à
l’accueil de celles-ci en 2015/2016.
Les clubs les plus actifs inscrivent
aujourd’hui près de 20 éducateurs par saison ce qui est
nécessaire quand on connait le
tournus constant des éducateurs
dans les clubs. L’objectif est de
permettre à chacun de se former
et de donner également envie
aux éducateurs de continuer leur
cursus après une première formation. Nous profitons aussi de ces
temps de formations pour impacter les éducateurs sur leurs comportements au bord des terrains,
car il est coutume de dire que les
joueurs sont souvent à l’image de
leur éducateur. Celui-ci doit être
exemplaire.
bien compris, puisque depuis
Répondre à la demande toujours
croissante est un réel objectif.
Une trentaine de sessions de
formations par saison sont organi-
sées, soit plus de 100 jours.
En proposant des modules par
catégorie (des U7 aux Seniors),
l’organisation des formations
permet de répondre à une double
demande :
- celle de l’éducateur bien souvent là pour donner au départ «
un coup de main » et notamment
parce que son enfant est joueur au
club.
La formation reste le lieu privilégié
de rencontres et d’échanges entre
éducateurs susceptibles d’être
opposés en compétition le weekend. Ces confrontations post formation montrent aussi que deux
éducateurs qui ont partagé une
formation appréhendent un match
de manière beaucoup plus positive
que lorsqu’ils ne se connaissent
pas.
Pour ce faire, nous partons toujours d’opérations de masse de
manière à permettre à chaque club
et chaque pratiquant/te d’avoir sa
chance, quel que soit son niveau
de pratique au départ. De ce brassage, émane un groupe de plus en
plus restreint à chaque vacance
scolaire. Lors des observations,
l’œil fédéral se porte sur 4 éléments hiérarchisés de la manière
suivante : l’état d’esprit du joueur à
travers le plaisir et le dépassement
de soi, l’intelligence de jeu et la
capacité du joueur à jouer juste
au bon moment et au service de
l’équipe, les qualités techniques
à travers la réussite et l’efficacité
gestuelle et enfin le potentiel
athlétique à travers la capacité à
répéter les efforts.
Nous profitons aussi de ces rassemblements pour communiquer et mettre du lien avec le
football en milieu scolaire. Nous
comptons dans notre district 12
sections sportives ou classes à
horaires aménagés de collège et
2 sections sportives de lycée. Fort
du dynamisme des clubs et de la
bonne écoute des établissements
scolaires, nous devrions voir
naître pour la rentrée prochaine 3
nouvelles sections. Nos structures
sportives scolaires sont l’occasion
pour les joueurs de s’entraîner sur
des créneaux horaires plus adaptés à leur rythme scolaire tout en
augmentant le volume de séances
hebdomadaires. Ces structures
DETECTER, SUIVRE,
PERFECTIONNER
Le Parcours d’Excellence Sportive s’inscrit dans la volonté de la
Fédération Française de Football
de connaître au mieux nos jeunes
pratiquants et leur proposer des
structures d’accueil adaptées.
La commission technique organise
chaque saison plus de 50 jours
d’actions de détection ou perfectionnement des U13 aux U17,
dans le but de suivre au mieux les
joueurs et joueuses du district.
4 - HAUTE SAVOIE SPORT - Journal du CDOS 74 N° 65 - 2ème trimestre 2016
permettent l’acquisition de nouvelles compétences. Elles donnent
par exemple la possibilité de
passer leurs premiers modules de
formations d’éducateurs ou de les
sensibiliser à l’arbitrage avec notre
Conseiller Technique Départemen-
A la rencontre du ... Football
tal en Arbitrage.
En somme, tous les élèves inscrits
ou passés par les sections sportives
représentent pour le territoire un
véritable vivier de futurs joueurs
de bons niveaux, de futurs éducateurs ou encore arbitres de football…autant de ressources dont
nos clubs ont constamment besoin.
PROMOUVOIR
Dans un souci permanent de communiquer et véhiculer des valeurs
éducatives propres au football, le
District attache une importance
particulière à la mise en place
régulière d’actions de masse.
Sandrine JANSSOONE organise à
ce titre 12 événements festifs par
saison sur les catégories U7 et U9.
Ces rassemblements, moments
festifs et inoubliables pour les
enfants, sont tournés vers le jeu
uniquement, pour le plus grand
plaisir de tous.
Lissées sur la saison, ces actions
nous permettent de diffuser des
messages forts : du jeu, du plaisir,
de la convivialité. Plus de 2500
joueurs ont participé cette saison.
La journée la plus forte reste la
Journée Nationale des U7. Mise
en place dans tous les districts
du territoire français, cette journée, organisée le samedi 4 Juin à
Rumilly a clôturé de la meilleure
des manières notre saison sportive. 1000 enfants étaient réunis
avec au programme, des matches,
des jeux d’adresse, des sensibilisations au handicap et des cadeaux
pour tout le monde pour un
« finish » magnifique avec le défilé
des enfants devant des parents
applaudissant leurs bambins.
En parallèle de ses actions de promotion et dans un souci de développer la pratique des féminines,
le District a investi sur un poste
à temps plein. Si notre football
féminin local n’a pas à rougir de
son avancement par rapport aux
autres districts, il n’en reste pas
moins que les pistes à étudier pour
accroître encore le nombre de
licenciées, pour structurer les sections féminines ou encore rendre
plus pérennes les clubs existants,
sont nombreuses.
Ainsi, depuis 2 saisons maintenant,
David LOPEZ œuvre au quotidien
pour la structuration de notre
pratique féminine. Des plateaux
exclusivement féminins sont
organisés pour les plus petites, des
championnats existent pour les
catégories U15F, U18F et seniors F.
Enfin la mise en place de Centres
d’Animations Féminins nous
permet d’identifier les joueuses
évoluant en mixité, de les suivre
tout au long de leur pratique et
de les orienter vers les structures
féminines lorsqu’elles ne sont plus
en âge de jouer avec les garçons.
Nous diffusons ainsi petit à petit
l’idée selon laquelle le football
est aussi un sport pour les jeunes
filles.
Et l’ARBITRAGE ?
a Commission d’Arbitrage
L
est composée d’anciens arbitres,
d’au moins un arbitre en activité, d’un éducateur désigné par
le Commission technique, d’un
membre n’ayant jamais pratiqué
l’arbitrage, du Conseiller technique
en arbitrage, pour avis technique,
avec voix consultative.
L’organisation de l’arbitrage comporte 4 parties distinctes :
1. Obtenir un effectif nécessaire
pour arbitrer
2. Gérer le corps arbitral pour le
faire progresser
3. Juger les litiges techniques
d’arbitrage.
4. Désigner les arbitres pour les
rencontres
Sous la responsabilité du Conseiller
Technique Départemental en Arbitrage et de son équipe technique,
les formations doivent permettre
de :
1. Organiser la formation de base
2. Détecter et recruter (4 stages
par an pour 40 à 50 nouveaux
arbitres)
Il y a 60% d’arbitres seniors et 40%
de jeunes. On peut jouer et arbitrer jusqu’à 23 ans.
Le district compte 280 arbitres en
tout.
3. Assurer la promotion des meilleurs éléments.
4. Intervenir en milieu scolaire
(sections sportives et UNSS)
5. Promouvoir et sensibiliser les
clubs à l’arbitrage.
6. Transmettre des savoirs.
7. Délivrer des compétences diplômantes en arbitrage.
8. Assurer un soutien administratif
et technique auprès de la Commission d’Arbitrage.
En janvier 2008 un CTDA (Jérôme
MENAND) a été embauché.
Depuis cette date plusieurs arbitres
du 74 sont montés au national, ce
qui souligne le bien-fondé de son
poste et la qualité de son travail.
Ce sont : Cyril MUGNIER arbitre
assistant F1 (Ligue 1)
- Willy DELAJOD arbitre F2 (Ligue 2)
- Rémy LANDRY arbitre F3 (National)
- Jeunes arbitres de la FFF
(U19 nationaux)
- Adrien DUPERRIER-SIMOND
- Arnaud MILANESE
- Romain PERPINAN
- Vincent RICHER
- Pédro VALENTE LOPES
Texte Thierry COULON d’après des données de
Grégory Morel et Jérôme Menand Référents départementaux - Photos District de Haute-Savoie et du
Pays de Gex.
HAUTE SAVOIE SPORT - Journal du CDOS 74 N° 65 - 2ème trimestre 2016- 5
Le CDOS à la Foire de Printemps
Cette année encore, le Village
des Sports était présent à la Foire
Internationale Haute-Savoie MontBlanc à la Roche Expo du 29 avril
au 9 mai.
Face à une météo capricieuse
en ce mois de mai, les Comités
Départementaux n’ont pas été
effrayés pour autant puisque bon
nombre d’animations ont été proposées cette semaine.
A commencer par le Comité
d’Aviron et ses 3 ergomètres mis à
disposition le vendredi.
l’ESSM (plongée sous-marine).
La belle initiative du Comité de
Boxe anglaise d’installer un ring
pour permettre une initiation aux
enfants comme aux adultes, suivie
d’une compétition, catégorie
La journée des Sports du mercredi a permis au Comité de
Judo de faire une représentation
dans le cadre d’un stage jeune
suscitant curiosité auprès des
familles. La situation a également
profité au Rugby et à la Course
d’orientation qui a connu une
belle affluence avec son parcours
d’initiation.
Le point d’orgue de cette journée
des Sports fut la « Rencontre
avec les Champions » avec la
présence
de Jean Marc Gaillard, Yohann
Tabarlet, Laure Barthélémy, Antoine Bouvier, Antoine Dénériaz,
jeune, en guise de démonstration.
Le Comité de Roller, lui aussi, a
réussi à promouvoir ses différentes disciplines auprès d’un
large public avec son parcours
d’initiation en roller, encadré
par un personnel qualifié, ainsi
qu’avec la présence d’athlètes de
haut niveau sur le site.
A l’occasion de la journée des
seniors du lundi, les Comités du
Cyclotourisme, la Randonnée
Pédestre, l’EPGV, la Retraite
Sportive ainsi que l’Aikido Budo,
et ses démonstrations d’arts
martiaux japonais, sont intervenu
pour sensibiliser les seniors à une
pratique sportive.
Roddy Darragon et enfin Edgar
Grospiron en tant qu’animateur.
Le Golf, en proposant une simulation de swing et des ateliers de
putting, a été le comité le plus
présent au Village des Sports du
samedi au mercredi.
Plusieurs thématiques ont été
abordées sur cette conférence :
la reconversion des athlètes de
Haut niveau, le dopage, le regard
des autres face à la réussite…
En somme, une soirée riche en
échange et en rencontre pour les
Lycéens du Mont-Blanc Passy et
les jeunes du Pôle Inter Régional
de Chamonix qui avaient fait le
déplacement pour l’occasion.
La journée la plus animée fut
celle du jeudi de l’Ascension avec
les Comités de Roller, du Cyclotourisme, de la Boxe anglaise et
Pour clôturer cette semaine sous
un joli ciel bleu, le Full-Contact est
venu réaliser une belle exhibition
le samedi 7 mai.
Le Village des Sports à la Roche
Expo, qui se pérennise depuis
quelques années, est une action
majeure du CDOS 74 dans la promotion et le développement du
sport en Haute-Savoie.
Remerciements à nos partenaires
et aux 14 comités et
190 bénévoles présents sur le
village des sports.
Texte : Elise Poncet - Photos CDOS
74 et LTV PROD.
6 - HAUTE SAVOIE SPORT - Journal du CDOS 74 N° 65 - 2ème trimestre 2016
Camp Départemental Olympique de la Jeunesse
En cette année Olympique, le
CDOS 74, en collaboration avec
l’UGSEL 74, a organisé son 3ème
Camp Départemental Olympique
de la Jeunesse du 23 au 27 Mai
2016 à Samoëns.
antiques et modernes.
La visite dans les classes des
champions Jean-Marc Gaillard
et Benjamin Daviet fut aussi une
expérience enrichissante pour les
élèves.
un moment d’échange très fort.
Le Camp Olympique
L’ambition du camp olympique
est d’associer culture générale et
scientifique à la pratique sportive
dans le cadre d’un projet pédagogique innovant. Une semaine durant laquelle 86 élèves de CM2 des
écoles Le Buisson et Notre Dame
de la Roche-sur-Foron et Sainte
Anne d’Annecy-Le-Vieux, ont été
plongés dans l’univers Olympique.
Ce projet a été une belle réussite.
Ce fut l’aboutissement de huit
mois de sensibilisation des élèves
aux valeurs de l’Olympisme.
Celle-ci était assurée par leurs
enseignants, avec l’appui d’outils
pédagogiques mis à leur disposition par le CNOSF et le CDOS 74 et
avec le soutien de l’UGSEL 74.
Une visite du Musée Olympique
de Lausanne a été organisée le
22 Mars 2016 pour permettre aux
enfants une première approche
éducative de l’Olympisme.
Une partie historique a été traitée
par Michel Thusseau et Robert
Sauvy sur les Jeux Olympiques
8 équipes de 10 enfants issus des
3 classes ont été constituées :
Séoul 1988, Barcelone 1992, Atlanta 1996, Sydney 2000, Athènes
2004, Pékin 2008, Londres 2012,
Rio 2016.
Cet exercice a permis d’apprendre
à s’adapter, à se connaitre ainsi
qu’à unir ses forces pour donner le
meilleur de soi-même.
Les sports pratiqués ont été :
l’Ultimate, la Course d’Orientation
et l’Escalade.
Des activités culturelles étaient
également au programme :
Histoire des Jeux Olympiques
modernes d’été et le FairPlay, la
discrimination et le handicap. Les
élèves ont aussi élaboré les emblèmes de leurs équipes et préparé
les cérémonies du Challenge Olympique du vendredi.
Chaque soirée a proposé une
animation.
Lundi : Charles Mercier-Guyon,
médecin du sport a abordé les
thèmes de la santé.
Mardi : soirée films. Cérémonie
d’ouverture et de clôture des Jeux
Olympiques : Londres 2012 et
Sotchi 2014 ont mis en avant toute
la magnificence des Jeux.
Mercredi : « discussion avec les
Champions », les élèves ont eu
la chance de rencontrer Thomas
Clarion (ski de fond non voyant),
double médaillé de bronze aux
jeux paralympique de Sotchi 2014 :
Jeudi : Soirée récréative.
Point d’orgue du Camp Départemental Olympique de la Jeunesse
2016, le Challenge Olympique est
venu conclure cette semaine le
vendredi. Emblèmes et tee-shirts
aux couleurs de leur équipe, protocole mémorisé (cérémonies d’ouverture et de clôture animées par
Thierry Coulon, président du CDOS
74) les 8 équipes étaient prêtes à
se rencontrer lors des 3 épreuves
(Ultimate, Course d’orientation et
Escalade), dans le respect de la
tradition des Jeux Olympiques.
A l’issue de la cérémonie de clô-
ture du Challenge Olympique, une
médaille souvenir a été remise à
chacun.
Ce fut une semaine chargée pour
les élèves, menée avec brio sous la
houlette des parents, accompagnateurs et professeurs des écoles.
Remerciements à Michel Thusseau, Robert Sauvy, Elise Poncet
(stagiaire) et Michel Losserand-Madoux agent de développement du
CDOS 74 et coordinateur du CDOJ
2016 ainsi qu’à Isabelle Lebourg,
directrice de l’UGSEL 74 1er degré,
présents toute la semaine sur le
site.
Le Camp Olympique est une action
majeure du CDOS 74 pour promouvoir les valeurs olympiques, avec le
souhait de pérenniser cet évènement pour continuer à faire rêver
les enfants.
Rendez-vous pour le prochain
CDOJ en 2018.
Texte : Elise Poncet - Thierry Coulon - Photos CDOS 74
HAUTE SAVOIE SPORT - Journal du CDOS 74 N° 65 - 2ème trimestre 2016 - 7
Actions vers le handicap
Opération conjointe
CD Cyclotourisme
et IME Faverges
Le comité départemental de
cyclotourisme dont la capacité
de réaction n’est plus à vanter, a
été contacté l’an dernier par l’IME
de Faverges pour une action bien
spéciale.
Voici l’histoire de ce projet :
De jeunes encadrants et
encadrantes d’un IME ont un jour
l’idée un peu folle de faire faire du
vélo à leurs jeunes en situation de
handicap.
Le groupe avant le départ le 6 juin
à St-Jorioz
Faire du vélo peut paraître très
simple. Mais c’est une capacité
sportive qui n’est peut être pas
donnée à tous les jeunes avec la
même facilité.
Ces jeunes de l’IME ont de 12 à 18
ans et en réalité sont demandeurs
de pratiquer des activités sportives comme les autres enfants du
même âge.
Faire du vélo sur la voie cyclable, le
long du lac d’Annecy, bel objectif,
difficile objectif.
Oui cela se passe sur cette magnifique voie cyclable, puis ensuite sur
des petites routes tranquilles, nous
verrons lesquelles.
Mais d’abord il faut apprendre,
s’exercer, changer les vitesses
suivant la pente, suivant la vitesse,
suivant la fatigue. Il faut bien sûr
apprendre un peu les règles de
sécurité, crier stop quand il faut,
tendre le bras à gauche ou à droite
à bon escient pour tourner, rouler
en file indienne, ne pas guidonner,
et aussi des aspects techniques:
savoir changer de vitesse, bien
choisir sa vitesse,
laisser un espace de sécurité …
Tout cela avec un peu
d’enthousiasme s’apprend au fil
des exercices avec 4 encadrants du
comité départemental qui ont aussi reçu l’aide de 4 accompagnants
cyclotes et cyclos. Des bénévoles
quoi !
L’aventure s’est terminée
par un petit voyage itinérant les
6,7 8 et 9 juin dans les Bauges.
Pour en arriver là, tous les lundis
après-midi, des cyclos (4 par lundi),
des clubs, ont encadré ces jeunes.
Maurice Pellerin, trésorier
du comité départemental a participé à ce projet et a eu l’idée
de rédiger un petit texte surtout
pour remercier David Leyne, le
promoteur N°1 de cette action,
avec Catherine, et pour remercier
les 4 encadrantes de l’IME qui
étaient là avec les jeunes.
Pour saluer aussi le beau
travail qu’elles font, intelligemment
et gentiment!
Sans prétention, alors que la randonnée finale n’avait pas encore
été faite, il nous a joint son texte
qui recèle beaucoup de richesse.
Il s’intitule :
Merci à vous tous nos cadres de
l’IME de FAVERGES de nous permettre cette nouvelle expérience,
j’aime le vélo maintenant…. vivement qu’on recommence!
Lundi .. ? oui! et bientôt nous irons
plus loin ? où? dans les Bauges!!
mais c’est loin ça!
Tiens j’ai entendu aussi à
l‘arrivée que les cyclotes et cyclos
des clubs qui sont venus nous
accompagner cet après midi ont
glissé dans l’oreille de nos cadres
en partant : merci pour tout ce que
vous faites ! Moi aussi j’ai envie de
leur dire pareil… »
Signé : Une pédaleuse de 15 ans
peut être .
Il ajoute : «Ma femme et moi y
étions ce lundi dernier, et nous
étions avec les jeunes et leurs
accompagnantes en direction du
col de Leschaux. c’était difficile
quand même …»
«Merci pour ce que vous
faites».
« Quelle liberté nouvelle dans la
tête que de pédaler en essayant
de rouler en groupe, de respirer
la tête haute, de dominer le lac et
puis plus tard de prendre la route
du Col de Leschaux….longue route
en pente qui nous permet de voir
des paysages grandioses, tant pis si
nous sommes doublés par quelques
cyclos dans leurs maillots colorés
chevauchant à grande vitesse des
vélos de course que nous n’aurons
jamais….nous sommes sur la même
route ! nous grimpons comme eux
au Col de Leschaux ! Nous sommes
presque des champions et des
championnes …nous aussi !
Oui mais c’est difficile ! Bien difficile quand même, j’ai mal aux
jambes, et puis à quoi ça sert ? j’en
ai marre !
Ah, on s’arrête, tant mieux
je vais pouvoir boire un peu à ma
gourde, …ah d’ailleurs ça va mieux,
…quoi on tourne à gauche et on
redescend, youpie, c’est super le
vélo, je suis la plus forte et une
vraie championne…vive les descentes…vive le vélo….
Il est déjà question d’un nouveau
projet pour 2018. Pour l’instant,
il faut digérer l’effort et tous les
beaux souvenirs accumulés sur ces
magnifiques journées.
Le groupe, heureux, au sommet.
Texte : Thierry Coulon avec les données de Maurice Pellerin - Photos :
Maurice Pellerin (CD Cyclotourisme)
8 - HAUTE SAVOIE SPORT - Journal du CDOS 74 N° 65 - 2ème trimestre 2016
Actions vers le handicap
Le Cercle de voile
de Sevrier et le Handicap
Tous les partenaires et amis
concernés par la mixité de pratique
dans les activités nautiques étaient
invités le 21 mai au port de Sevrier
pour l’inauguration et le baptème
de deux bateaux dédiés à la pratique «Handi».
A bientôt 40 ans, le club compte
300 adhérents qui disposent de 20
Optimists, 30 catamarans de sport,
3 dériveurs collectifs Ludic, 6 access adaptés à l’utilisation par des
personnes handicapées, une goélette de 9m, le Fillao, sans compter
les lasers, paddles, planches à voile
et des croiseurs mis à disposition
par le club.
Cela permet une grande variété de
pratique de la voile, de l’initiation
à la croisière en mer en passant
par la compétition.
« La voile pour tous »
Ce n’est pas qu’un slogan pour le
CVS, c’est une réalité quotidienne.
Depuis plus de 20 ans, le club propose des activités sur des bateaux
adaptés aux personnes souffrant
de handicaps divers.
Ce fut d’abord le Mentor bientôt
rejoint par les Access et la goélette
le Fillao. La demande d’une activité
plus dynamique associant handicapés et valides a conduit le club
à rechercher un support plus «
fun». C’est grâce à l’aide précieuse
de partenaires que l’Evolution 28,
dernier né du club, est arrivé.
Il s’agit de l’adaptation d’un catamaran de compétition de 8,50 m
un peu assagi et équipé d’une plateforme pouvant recevoir jusqu’à
six fauteuils.
Son but ultime : la compétition.
La présentation du bateau a mis en
avant les innovations techniques
originales de ce modèle unique en
France: deux moteurs électriques
pour les manoeuvres et leur Joystick de commande, les plateformes
et filets rigides pour l’assise des
fauteuils, etc..
Un beau projet mené par Antoine
Lion, chef de base, qui a abouti
avec le soutien de partenaires
publics et privés, tous présents et
heureux du résultat.
Texte : Thierry Coulon - CVS Photos : CVS - CDOS 74
Action vers la Mixité
C’est parti : l’enquête sur
la mixité a démarré
depuis début mai
Le Comité Départemental Olympique et Sportif de Haute-Savoie
(CDOS 74), avec l’appui de l’association Femix’Sports et la Direction
Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS 74), a initié une étude
sur la féminisation et la mixité dans
le sport haut-savoyard.
Chaque comité départemental a
été invité à répondre aux questionnaires en ligne pour récolter
les données nécessaires à notre
enquête (temps de réponse 10 mn
maxi).
Chaque Président ayant à sa charge
de faire suivre ceux adressés aux
autres intervenants :
- un élu et une élue du comité
- le Conseiller technique départemental ou s’il n’y en a pas le conseiller technique régional
- un formateur et une formatrice
- 3 clubs du département
- un éducateur et une éducatrice
- 5 pratiquantes (qui ont, si possible,
participé à une action de développement de la pratique féminine)
a
L
dernière
enquête
sur
la mixité connue au niveau du
département date de 2001, d’où
l’importance de prendre le temps
de répondre à ce qui sera une référence et un point d’appui pour les
68 comités départementaux et leur
discipline.
Il sera intéressant de connaître la
progression de la mixité dans notre
département et les leviers sur lesquels travailler pour intégrer les
femmes à tous les niveaux dans le
domaine du sport.
Pour les retardataires il est encore
possible de répondre aux questionnaires jusqu’à fin juin. Une relance
téléphonique s’effectuera jusqu’à
cette date.
Une deuxième phase de l’enquête
commencera prochainement sous
forme de micro trottoirs auprès des
pratiquantes dans diverses communes du département afin de
mettre en parallèle les demandes
et les offres locales.
Texte : Monique Girardoz et Elise
Poncet
Kathrine Switzer, 1ère femme à avoir couru le Marathon.
La première femme à avoir couru le marathon de Boston sur inscription officielle (1967). Jock Semple, le directeur
du marathon, l’avait alors poursuivie pour lui arracher son dossard et l’exclure de sa course. On se souvient de cet
événement comme le point de départ de la révolte des femmes pour obtenir le droit de courir. Kathrine Switzer,
quant à elle, est devenue l’une des principales icônes de ce combat.
HAUTE SAVOIE SPORT - Journal du CDOS 74 N° 65 - 2ème trimestre 2016 - 9
Rencontre avec Jean-Pierre Amat
Jean-Pierre Amat, Champion Olympique, Champion du Monde, Champion d’Europe de Tir à la carabine,
entraîneur de l’équipe de France
de Biathlon pour le Tir est venu en
visite à la Maison Départementale
des Sports à Annecy, le 8 juin, dans
le cadre du cycle de formation
« Rencontre Avec ».
C’est sous une forme très simple
que s’est déroulé un entretien qui
a montré quelqu’un de passionné
qui a toujours eu le tir dans le sang.
Très jeune, la création d’un club
de tir voisin de chez lui a servi de
caisse de résonnance à cet intérêt.
Depuis le début de sa carrière il n’a
eu qu’une idée en tête : devenir
entraîneur de tir.
Il commence le tir à 14 ans . Après
avoir gravi tous les échelons,
sélectionné en équipe de France, il
intègre l’INSEP où il restera six ans.
Le ministère des sports crée son
propre corps de professeurs.
Il devient professeur de sport en
1987 en parallèle à sa carrière sportive, deux mois après un premier
record du monde, il est dans une
phase de réussite.
Il est entraîneur à la fédération
française de tir de 1987 à 1997.
En 1997 il a envie de changer
d’horizon et s’engage avec le biathlon au printemps avec l’espoir d’y
rester longtemps.
Il trouve plaisant de découvrir une
autre discipline. Les fondamentaux
sont les mêmes mais le contexte est
différent. Il a la chance de travailler
avec Raphaël Poirée et de passer
cinq ans dans le circuit de la Coupe
du Monde.
Après les jeux de 2002, il travaille
avec le groupe relève et maintenant
avec les juniors.
Ce n’est pas facile pour eux d’arriver à percer car l’équipe de France
est forte. Peut-être y aura-t-il un
petit changement de génération
après les prochains jeux ?
Il a beaucoup d’admiration pour
les biathlètes. Même si ce sport
est télégénique, il ne montre pas
la difficulté du tir et de l’effort. Le
rôle du vent, par exemple, n’est pas
rendu du tout à la TV, le tir debout
pose de gros problèmes de stabilité, les conditions météorologiques
générales peuvent être très dures.
La carabine est courte donc cela
n’aide pas à la stabilité et elle est
très légère (3 kg/7,2 kg au tir).
L’habit du tireur lui permet de se
stabiliser alors que ce n’est pas le
cas pour le biathlète.
Quelle est la part de l’inné et de la
progression dans le travail. Peuton progresser sans avoir de bonnes
qualités au départ ?
Les différences de base se trouvent
au niveau de l’initiation. Ensuite,
pour faire une carrière, ce qui fera
un champion, c’est l’envie de réussir,
l’amour de la discipline.
Aucune prédisposition naturelle
n’est requise, seul le travail sur les
bases techniques et notamment le
tir debout entre en jeu.
Les laborieux seront un peu plus
lents à progresser mais finiront à un
niveau plus élevé.
ment est difficile à trouver.
Pour compenser nous faisons ce
que l’on appelle du « tir à sec ».
La gestuelle doit être entièrement
automatisée. Raphael Poiree faisait
beaucoup de tir à sec en dehors de
l’entraînement.
45’ par jour avant les jeux de 2007.
La solidité en tir arrive à ce prix là.
Quel travail faites-vous sur le plan
de l’émotion ?
Il faut apprendre à contrôler ses
émotions, s’habituer à elles plutôt
qu’à les subir. J’ai travaillé sur le sujet en amont 50% du temps sur 20
ans. On trouve des solutions. Quand
on a atteint un certain niveau la
différence se fait sur le mental.
Quand on est dans l’action on est
dans un monde virtuel que l’on s’est
créé. Ces moments à part sont ce
qui me manque le plus.
La fin d’une compétition est proche
de l’état de dépression.
Le syndrome de la dernière balle au
biathlon existe. Seul celui qui voit le
côté positif passe.
A combien se monte le nombre de
coureurs champions avant la dernière balle ?
Quelle part donnez-vous à l’entraîneur dans la réussite d’un champion ?
Le rôle de l’entraîneur n’est pas
important. On lui demande plus de
proposer des choses.
Le biathlète doit être dans une
démarche d’avancer par essai –
erreur.
L’entraîneur doit inculquer des
méthodes plus que des contenus
techniques.
L’installation sur le pas de tir par
exemple montre de grosses différences de temps : debout jusqu’à 9
sec. couché jusqu’à 7 sec.
La plus grande qualité de Martin
Fourcade c’est sa méthodologie.
Son planning d’entraînement est
fait plus d’un an à l’avance.
Comment se passe la coordination
entre le pôle ski et le pôle tir?
Toujours au détriment du tir. La part
du tir sur l’ensemble de l’entraînement est toujours à la marge.
L’équilibre de l’équipe d’encadre-
Est-ce que le changement de discipline a changé votre conception
du tir ?
Je fais forcément le parallèle entre
les deux disciplines. Le tireur traditionnel ne doit pas se plaindre par
rapport au biathlon tant les conditions de pratique pour les biathlètes
peuvent être dures.
Cela ramène à pas mal d’humilité
aussi par rapport au matériel. La
force de la détente, le poids de la
carabine, les habits sont autant de
handicaps pour le biathlète.
Je ne suis pas arrivé comme un
expert. Il y a eu des croisements
d’informations et beaucoup de
dialogue. Il existe une dizaine de
situations assez classiques. C’est un
travail de chercheur mais faire des
progrès apporte une sérénité qui
libère des contraintes.
Photo de groupe en fin de séance
Texte : Thierry Coulon - Photos :
Comité du Mont Blanc de Ski CDOS 74
Compte-rendu plus détaillé sur :
www.cdos74.org
10 - HAUTE SAVOIE SPORT - Journal du CDOS 74 N° 65 - 2ème trimestre 2016
Colloque Médico Technique : Stéphane Tourreau
chaque plongeur.
La pratique
Alors qu’il a passé, il y a peu, la
barrière des 100 m, l’apnéiste
annécien est venu présenter sa
discipline. Il a montré tout ce
qu’elle peut apporter à chacun
dans sa pratique sportive ou sa
vie quotidienne dans le domaine
de la connaissance de soi et de
la concentration notamment en
dehors de l’amélioration des capacités respiratoires.
Ce colloque a été un moment riche
de savoirs qui a pleinement satisfait les participants.
Stéphane a été le 1er français et
5ème aux championnats du monde
CMAS en 2015 à Ischia (Italie) et
2ème à la World Cup « Big Blue »
en 2015 à la Paz (Mexique), Stéphane est membre
du club « Apnée Eau Libre »
d’Annecy.
Il travaille depuis 4 ans avec un
préparateur physique pour différents athlètes dans l’aspect
ventilatoire de la préparation à
la performance et l’inclusion de
l’apnée dans leur développement
personnel.
La Découverte
Pour lui, tout a commencé avec la
découverte de l’eau, lieu vivant, où
l’on peut se retrouver seul hors du
monde extérieur avec une espèce
d’exclusivité. C’est un espace qui
nous fait vibrer.
L’apnée est un apport dans la vie
de tous les jours. Elle ouvre la voie
à l’exploration, met en harmonie
avec l’eau, apprend à se connaître
et emmène vers le dépassement de
soi. Elle procure une sensation de
bien-être. On est seul en connexion
avec soi-même. On y trouve un
état d’esprit, une manière de vivre.
C’est un sport complet qui touche
au mental, au physique et sensibilise à l’environnement. Comme
c’est aussi un sport très peu fédéré,
il a toujours été très ouvert et les
solutions pour progresser sont
venues du travail sur soi et d’une
remise en question constante de
Les différentes disciplines d’apnée
sont :
L’apnée statique où on arrête sa
respiration sur place. C’est un
moyen de relaxation, de relâchement. On travaille la visualisation
et la méditation.
L’apnée dynamique dans laquelle
il faut faire la plus grande distance
avec ou sans palme. Il s’agit de 95%
de la pratique dans les clubs.
L’apnée profondeur
avec différentes possibilités :
- poids constant avec ou sans
palme (discipline de Stéphane),
- poids variable,
- no limit. A l’heure actuelle, plus
personne ne tente de record de
profondeur.
Pour la profondeur, il n’y a pas de
paliers d’air pour remonter puisque
c’est l’air de surface seul qui est
utilisé. Par contre une pratique
excessive peut amener à un effet
de saturation.
Pour la distance, les meilleurs font
entre 225 et 250 m.
On ne peut pas être bon dans
toutes les disciplines d’apnée.
Pour la distance, il y a beaucoup
de grands gabarits longilignes en
piscine.
En profondeur, on a une sensation de bien-être qui n’existe pas
en piscine. Pensée et mental sont
plus importants que le physique.
L’intention est primordiale.
La pensée positive influe sur le
résultat qui n’est pas une fin en soi.
En fonction de leur langage on voit
comment les athlètes évoluent.
L’apprentissage
Il doit se faire avec un bon encadrement. De la découverte en structure club au niveau sportif pour des
gens qui ont déjà été sportifs et qui
peuvent faire la relation entre leur
pratique et l’apnée.
On peut avoir une progression
rapide. Il y a eu une augmentation
énorme de 4000 à 25000 licences
en 4 ans. Le problème principal
est celui des créneaux espaces et
temps pour accueillir toutes les
demandes. On refuse des personnes en Haute-Savoie et il y a
quatre ans d’attente à Paris pour
intégrer un club.
L’apprentissage se développe avec
plus de 6000 écoles dans le monde.
Pour l’instant, il n’y a pas de
diplôme d’apnée. Il faut être moni-
teur de plongée pour encadrer.
Apport
physique et médical
On s’est rendu compte que par
l’apnée on bonifiait l’état physique
de l’individu. Le réseau vasculaire
cérébral et le réseau pulmonaire
se développent. Des avancées sont
certaines dans le traitement des
migraines et de l’asthme.
Pour les autres sports
On peut faire un travail différent
suivant les disciplines : relâchement, concentration, amélioration
aérobie, capacité à faire un effort
et de garder toutes ses facultés
d’analyse en lactique.
L’apprentissage de l’apnée apporte
un plus dans la gestion du stress, la
capacité à se concentrer, à tenir un
effort plus longtemps et apporte
une aide importante dans la capacité à relativiser des choses.
L’intérêt de la pratique de l’apnée
est global autant sur le plan physique, mental que physiologique
et il peut intéresser un panel
de sports très large, des sports
d’équipe ou qui requièrent plus
d’efforts (ski de fond, trails, triathlon) ou de précision et de concentration (tir, biathlon).
« Il est essentiel, aujourd’hui
d’intégrer la pratique de l’apnée
dans les programmes
d’entraînement».
Pour en savoir plus :
le site de Stéphane Tourreau :
http://stephane-tourreau.com
Texte : Thierry Coulon
Photos : Stéphane Tourreau
HAUTE SAVOIE SPORT - Journal du CDOS 74 N° 65 - 2ème trimestre 2016 - 11
La Lutte, le Tour du Monde et les J.O
« Wrestling around
the world”
C’est dans un projet un peu fou
que François Lassuye, président du
club de Lutte Olympique clusien
et vice-président de la fédération
française de lutte s’est lancé il y a
deux ans, suite à l’annonce de la
suppression de la lutte aux Jeux
Olympiques par le Comité International Olympique.
attendons avec impatience le film
de ce merveilleux voyage pour le
mois de Septembre. »
Des combats dans la neige
au Canada, une ferveur inoubliable
en Bulgarie et en Turquie, la rencontre avec les sumos au Japon, la
chaleur du Sénégal, la lutte version
show à l’américaine à Indianapolis,
autant de souvenirs qui resteront
à jamais dans les mémoires des
participants au projet.
Dans quelques jours, les pèlerins
reprendront la route à la découverte de la Russie et de la Mongolie, deux nations phares de la lutte
mondiale avant de faire un détour
par l’Iran.
Partager
Intitulé « Wrestling around the
world” (lutter autour du monde),
la vocation du projet était d’initier
un périple culturel autour de la
lutte dans le monde entier pour
une quinzaine de jeunes lutteurs
choisis par les membres de la
fédération française et d’en faire
un film visant à promouvoir la lutte
dans le monde entier.
Une véritable aubaine pour ces
sportifs qui ont pu découvrir
toutes les facettes et les traditions de leur sport dans les lieux
atypiques et dans des contextes
originaux. En amont, c’est un travail colossal que les initiateurs du
projet ont dû abattre pour parvenir à boucler le budget nécessaire
à l’expédition mais également pour
planifier le trajet, les escales…
Découvrir
François Lassuye évoque le projet
avec une certaine émotion. « Audelà de la lutte, le voyage nous a
permis de découvrir des cultures et
des traditions différentes. Chacun
d’entre nous sortira grandi de cette
expérience qui aura fait prendre
conscience aux jeunes qui ont participé à l’aventure des inégalités
qui existent dans le monde. Nous
La 28ème et ultime étape du parcours aura lieu en août prochain
au Brésil à Rio à l’occasion des Jeux
Olympiques (du 8 au 24 août).
Une véritable apothéose
pour les participants à l’aventure
qui auront le privilège d’assister à
la plus belle compétition sportive
de notre planète où toutes les
cultures et les pratiques sont rassemblées pour désigner les champions qui vont régner sur le monde
durant quatre ans. Une nouvelle
page à écrire pour les jeunes lutteurs en quête de beaux moments
d’émotions et de partage.
Cluses Lutte Olympique
un club formateur
rès, le club de lutte clusien fait partie de ceux qui ont une véritable
légitimité en France dans cette pratique sportive. Chaque année, plus
de 400 lutteurs foulent les tapis
du gymnase du collège Anthonioz
De Gaulle dans le cadre scolaire,
périscolaire ou en tant que licencié
du club. Fayçal Guerbaa, salarié et
référent départemental, supervise
les entraînements et les cours à
la recherche de la nouvelle pépite
qui fera briller les couleurs du club.
Lors des derniers championnats
de France, Hilary Honorine* a
confirmé tous les espoirs que ses
dirigeants portent en elle en décrochant le titre dans la catégorie
junior et son billet pour les championnats du monde qui auront lieu
à Macon en août prochain. Sara
Ettaki et Medine Ozkan se sont
distinguées en décrochant deux
belles médailles d’argent confirmant la qualité de la formation
clusienne. Un nouveau bon cru de
champions qui combine études et
sport de haut niveau grâce à leur
cursus de formation au pôle de
Clermont-Ferrand ou Dijon. Bien
plus qu’une pratique sportive, le
club veille à ce que ses athlètes
conservent un projet d’insertion
professionnel et s’attache à leur
inculquer les valeurs nécessaires
pour faire carrière au plus haut
niveau. Une belle école de la vie.
* NB : Honorine Hilary, (à gauche)
- Championne de France junior et
senior 2016 (surclassée) - ViceChampionne d’Europe Juin 2016
(Bucarest – Roumanie)
Détectée et formée par le C.L.O,
dans la Section Sportive du collège
de Cluses - Orientée au pôle Espoir
de Font-Romeu après la classe
de 3ème - Actuellement au pôle
France de Clermont-Ferrand.
Texte : Laurence Despres
Photos : Cluses Lutte Olympique
Avec plus d’une centaine de médailles glanées lors des différents
championnats, plusieurs titres de
champion de France à son palma-
12 - HAUTE SAVOIE SPORT - Journal du CDOS 74 N° 65 - 2ème trimestre 2016
En savoir plus :
www.cdos74.org