Whiskies la gamme ascendante
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Whiskies la gamme ascendante
Entreprendre Le magazine des actionnaires Dossier Whiskies la gamme ascendante N° 39 mai - juin 2001 Seagram Recentrage sur le métier d’origine Photo : Dominique Sarraute L’ a b u s d ’ a l c o o l e s t d a n g e r e u x p o u r l a s a n t é , c o n s o m m e z a v e c m o d é r a t i o n . [ 4 S O M M A I R E ] ENTRETIEN Recentrage sur les spiritueux et vins Interview de Patrick Ricard, président du Groupe. Commentaires sur les résultats 2000 Entretien avec Richard Burrows et Pierre Pringuet, directeurs généraux de Pernod Ricard. 12 PRIVATISATION Avancées à l’Est Le rachat annoncé de la distillerie Poznan en Pologne et la prise de contrôle de la société Jan Becher en République tchèque marquent l’intérêt de Pernod Ricard sur deux marchés en plein essor. 14 DOSSIER Whiskies : la gamme ascendante Déjà numéro un du whiskey irlandais grâce son légendaire Jameson, le Groupe accède à la troisième place du scotch whisky avec l’acquisition du prestigieux Chivas Regal 12 ans d’âge. Tour d’horizon des marques du Groupe. 24 26 MONDE 3 La nouvelle implantation de Pernod Ricard 3 1 1 1 3 1 1 2 2 3 3 1 2 2 1 1 3 2 Asie, Europe, Amériques : l’offensive permet au Groupe d’étendre ses positions 3 3 3 1 2 3 2 3 3 3 2 2 3 3 1 3 2 3 1 sur tous les continents. 1 2 MARQUES Un portefeuille dopé Le Seagram’s Gin, le scotch Chivas Regal, le cognac Martell et le rhum Montilla viennent compléter la liste des sept millionnaires que Pernod Ricard comptait déjà dans son portefeuille. 34 Entreprendre en actions Seagram, les coulisses du rachat Récit de Nicholas Bull, managing director à la Société Générale, et de Guillaume d’Angerville, directeur général adjoint de JP Morgan et Cie SA. 3 2 3 3 1 Les informations concernant l’acquisition des spiritueux et vins de Seagram dans ce numéro sont publiées sous réserve de l’approbation des autorités chargées de la concurrence dans les pays concernés. Photo de couverture : photothèque Pernod Ricard. ENTREPRENDRE N° 39 MAI-JUIN 2001 3 3 « Avec l’acquisition des marques de Seagram, nos profits pourraient doubler en quatre ans », PATRICK RICARD, PRÉSIDENT DU GROUPE. Seagram Photothèque Pernod Ricard recentrage sur le métier d’origine EN ATTENDANT L’ACCORD DES AUTORITÉS DE LA CONCURRENCE, DONT CELLES DES ÉTATS-UNIS, DU CANADA ET DE L’UNION EUROPÉENNE, PATRICK RICARD, PRÉSIDENT DU GROUPE PERNOD RICARD, S’EXPRIME SUR LES DIVERS ASPECTS DE L’ACQUISITION DES MARQUES DE SEAGRAM, MENÉE CONJOINTEMENT AVEC DIAGEO. 4 MAI-JUIN 2001 N° 39 ENTREPRENDRE [ E N T R E T I E N Entreprendre : Pourquoi l’opération menée avec Diageo sur les spiritueux et les vins de Seagram est-elle un événement considérable pour Pernod Ricard ? Patrick Ricard : Nous allons doubler de taille sur le marché des spiritueux. Les grandes marques ne sont généralement pas à vendre : avec Seagram, nous sommes dans le cas de figure exceptionnel d’un opérateur cédant en bloc un pan entier de son activité. C’est une occasion unique pour un groupe comme le nôtre d’acquérir des marques d’exception. Cette opération a un caractère également remarquable puisqu’elle nous amène à nous recentrer sur les spiritueux et les vins qui sont notre métier d’origine. Un retour à notre vraie vocation, en quelque sorte. Ce recentrage implique la cession d’autres activités. Lesquelles et pourquoi ? Pour acquérir 38,6 % de l’activité spiritueux et vins de Seagram, notre mise de fonds est de 3,15 milliards de dollars (sur un investissement total de 8,15 milliards de dollars) que nous devrons financer. Nous aurons recours à l’emprunt, à l’émission d’obligations convertibles ainsi qu’à la cession de nos activités périphériques non stratégiques. Outre le pôle « boissons sans alcool » (Orangina-Pampryl et Yoo-Hoo aux États-Unis), destiné à rejoindre Cadbury-Schweppes, nous allons céder l’activité « cidres » (CSR) ainsi que SIAS-MPA, leader mondial des « préparations de fruits » destinées à l’industrie laitière. Nous souhaitons aussi nous séparer de BWG, important opérateur de la « distribution de gros » en Irlande et dans une moindre mesure en Grande-Bretagne ; c’est une affaire en forte croissance, offrant un important retour sur investissement, qui devrait trouver facilement acquéreur. D’ici à deux ans, et une fois ces cessions effectuées, nous réaliserons en fait un chiffre d’affaires comparable à celui d’aujourd’hui, mais dans un seul métier, les spiritueux et les Comment le partage des marques s’est-il décidé avec votre partenaire Diageo ? Dès notre première réunion en juillet dernier, nous avons constaté la parfaite complémentarité de nos objectifs : nous voulions en priorité les marques de scotchs que ne pouvait acquérir notre partenaire, nous ne pouvions pas nous intéresser au rhum du fait de nos accords avec Havana Club International ; enfin, notre partenaire étant déjà bien implanté en Amérique du Sud et en Asie, il nous revenait tout naturellement de prendre les réseaux de Seagram dans ces parties du monde. ] PERNOD RICARD « Road show » : bon accueil sur les places financières Le Groupe Pernod Ricard, en tant que holding, se « montrait » encore peu sur la scène internationale : l’opération Seagram le positionne au troisième rang mondial des spiritueux et vins et le place sous les feux de la rampe. La nécessité de communiquer, tant aux États-Unis et au Canada qu’en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Suisse, s’est traduite sur le terrain par un « road show » auprès des gestionnaires de fonds. Une présentation bien accueillie par la communauté financière mondiale. Globalement, les analystes financiers ont prévu la croissance du titre et conseillé son achat. Déjà, la Bourse a réagi positivement, l’action ayant augmenté de 50 à 75 euros dès l’annonce de l’opération. AUJOURD’HUI Le numéro cinq mondial des spiritueux et vins, et le numéro un dans la zone euro 75 sites de production, 14 000 salariés 10 marques clés qui réalisent 70 % du profit du secteur spiritueux et vins Des réseaux propres de distribution sur tous les marchés importants 2 secteurs de diversification en cours de cession : les fruits transformés et la distribution de gros en Irlande et au Royaume-Uni 77 % de l’activité en dehors de la France ENTREPRENDRE N° 39 MAI-JUIN 2001 5 [ E N T R E T I E N Le financement de la transaction vins. Notre marge opérationnelle sera passée de 16,5 à 21,5 %. Nos profits pourraient ainsi doubler en quatre ans. Avant l’opération, Pernod Ricard avait un niveau d’endettement de 900 millions d’euros, soit 40 % de ses capitaux propres. Le Groupe a choisi de financer ses acquisitions par l’endettement – 1 million d’euros de prêt-relais en attendant la cession de ses activités non stratégiques ; 3,5 milliards d’euros de dette senior ; 500 millions d’euros par émissions d’obligations convertibles – pour un prix d’achat de 3,15 milliards de dollars, ce qui lui laisse la capacité d’effectuer d’autres opérations. La syndication de l’emprunt bancaire a été souscrite plusieurs fois en raison des perspectives d’amélioration considérable du résultat opérationnel du Groupe dès le premier exercice suivant l’intégration. En quatre ou cinq ans, le Groupe aura remboursé l’essentiel de ses emprunts et retrouvé le niveau d’endettement antérieur à l’opération. Doit-on s’attendre à d’autres investissements à l’avenir ? Déjà présent en Pologne, avec 37 % du groupe agroalimentaire Agros, le Groupe prendra la totalité du capital de cette société. Parallèlement, nous participons à la privatisation de Polmos Poznan qui élabore de grandes marques de vodka polonaises, dont la Wyborowa. Cela nous permettra de réunifier cette marque dont nous détenons déjà les droits à l’exportation et de disposer d’un réseau de distribution plus vaste en Pologne. Ce renforcement sur l’un des marchés les plus importants d’Europe orientale nous permettra de mieux développer nos marques internationales grâce à une structure com- ] merciale dont les effectifs vont quadrupler. En République tchèque, nous devrions acquérir la majorité de la société Jan Becher dans le cadre de la dernière phase de la privatisation. Nous sommes depuis trois ans l’opérateur de cette société qui élabore l’amer Becherovka, très apprécié dans cette région du monde. Une acquisition qui dopera ses ventes sur des marchés de proximité, allemand et autrichien. Aux yeux du consommateur, que va changer cette acquisition ? Cette acquisition va nous donner la possibilité d’améliorer notre offre à nos consommateurs par le double effet d’une gamme de marques de plus en plus complète et d’un réseau commercial plus étendu. P r o p o s r e c u e i l l i s p a r A n n e Le f k o t CRÉATION DU NUMÉRO TROIS MONDIAL DES SPIRITUEUX ET VINS * Volumes en millions de caisses 100 95 90 80 70 Volumes ajoutés après l’acquisition de Seagram 60 50 40 38 81 20 39 24 10 32 16 13 Fortune Brands BrownForman 0 Diageo Allied Domecq Pernod Ricard Bacardi *Sous réserve de l’approbation des autorités chargées de la concurrence. 6 MAI-JUIN 2001 N° 39 ENTREPRENDRE Sources : IWSR 30 Photo : Dominique Sarraute L’ a b u s d ’ a l c o o l e s t d a n g e r e u x p o u r l a s a n t é , c o n s o m m e z a v e c m o d é r a t i o n . [ E N T R E T I E N ] 2001 une année de promes « Nous sommes confiants dans le succès du développement du Groupe », RICHARD BURROWS (à gauche) et PIERRE PRINGUET (à droite), DIRECTEURS GÉNÉRAUX DE PERNOD RICARD. Photothèque : Pernod Ricard 8 MAI-JUIN 2001 N° 39 ENTREPRENDRE pleine ses 2000 AURA ÉTÉ L’ANNÉE D’UN TOURNANT AUDACIEUX : L’ANNONCE SPECTACULAIRE DE L’ACCORD AVEC VIVENDI UNIVERSAL SUR LE RACHAT D’UNE PARTIE DES SPIRITUEUX ET VINS DE SEAGRAM, LA PRÉPARATION DES PRIVATISATIONS EN * Taux de croissance annuel moyen Dividende total : 1,6 € (dont solde de 0,80 € mis en paiement le 10 mai 2001) Avoir fiscal : 0,80 € Entreprendre : Avec un bond de 22 %, le chiffre d’affaires hors droits et taxes du Groupe, en 2000, atteint près de 4,4 milliards d’euros. Comment s’est comporté votre cœur de métier ? Pierre Pringuet : L’année passée a été marquée par l’excellente performance de ce secteur, les spiritueux et vins, tout particulièrement sur les marchés internationaux. Le résultat opérationnel s’établit, pour ce secteur, à 302 millions d’euros, ce qui représente une augmentation de 15 % en 2000 par rapport à 1999. Nos dix marques stratégiques, qui contribuent à hauteur de 70 % au résultat de l’activité spiritueux et vins, ont progressé de 6 % en volume. Globalement, nos résultats dans ce secteur enregistrent depuis trois Source : Pernod Ricard POLOGNE ET EN RÉPUBLIQUE TCHÈQUE… DIRECTEURS GÉNÉRAUX DU GROUPE, PIERRE PRINGUET ET RICHARD BURROWS, SE PRÉPARENT À EN RÉCOLTER LES FRUITS. ENTREPRENDRE N° 39 MAI-JUIN 2001 9 [ E N T R E T I E N ] France, mettant ainsi en commun leur savoir-faire et leurs équipes pour améliorer leurs résultats. En Pologne, Agros a regroupé ses activités de transformation de fruits et légumes dans le pôle Fortuna. Et la wodka Wyborova a rejoint notre réseau mondial de distribution. R. B. : Sur le continent américain, les participations de Diageo et du Groupe ont été décroisés dans les sociétés Heublein do Brasil et Boulevard Distillers (ÉtatsUnis). En Europe, BWG a poursuivi ses acquisitions dans le secteur de la distribution en gros. P. P. : Et le Groupe a entamé son désengagement dans le secteur des préparations de fruits en cédant la société italienne Italcanditi. * Taux de croissance annuel moyen ans une croissance annuelle de 11 %. Et cette tendance justifie pleinement la volonté du Groupe de se concentrer sur son cœur de métier. Quels sont les résultats financiers du Groupe tous secteurs confondus ? Richard Burrows : Le résultat opérationnel s’élève à 421 millions d’euros et enregistre une progression de 13 % par rapport à 1999, ce qui est une belle croissance. Le résultat courant atteint 369 millions d’euros et marque lui aussi une progression de 8,4 %. Le résultat net part du Groupe s’établit à 195 millions d’euros. Il enregistre un recul de 8,5 % par rapport à 1999, car il prend en compte trois éléments exceptionnels : la réorganisation du secteur des fruits transformés en France et en Europe, le désengagement du Groupe en Chine et la dépréciation de notre participation dans la société Saresco, l’un des principaux opérateurs français du « duty-free ». Mais, globalement, le Groupe Pernod Ricard confirme sa capacité à se développer. Quels sont les grands événements qui ont marqué l’année 2000 ? P. P. : L’exercice s’est clos tout d’abord par l’offre de reprise conjointe avec notre partenaire Diageo du portefeuille des spiritueux du groupe canadien Seagram, une opération majeure que le marché attendait et qui a fait aussitôt remonter le cours de Pernod Ricard. Orangina et Pampryl ont par ailleurs fusionné en 10 MAI-JUIN 2001 N° 39 ENTREPRENDRE Quelle appréciation portez-vous sur l’année 2001 ? P. P. : L’activité a démarré avec d’excellentes perspectives. L’année 2001 sera marquée par la finalisation de l’opération Seagram, prévue pour les prochains mois. Nous sommes confiants pour le bouclage de l’accord. De même, à l’est de l’Europe, nous devrions finaliser l’acquisition de Jan Becher, qui élabore la Becherovka en République tchèque, et du Polmos de Poznan, qui distille la vodka polonaise Wyborowa dans le cadre de privatisations. Propos recueillis par M.-O.D. ENTREPRENDRE N° 38 OCTUBRE - NOVIEMBRE 2000 L’ a b u s d ’ a l c o o l e s t d a n g e r e u x p o u r l a s a n t é . C o n s o m m e z a v e c m o d é r a t i o n . [ EN P R I VAT I S AT I O N ] PROPOSANT DE RACHETER LA TOTALITÉ DU CAPITAL D’AGROS, PERNOD RICARD CONFIRME SON INTÉRÊT POUR LA WYBOROWA. D’AUTANT QUE LE GROUPE A REÇU L’EXCLUSIVITÉ DU TRÉSOR POLONAIS POUR LA PRIVATISATION DU POLMOS DE POZNAN, L’UNE DES PLUS IMPORTANTES DISTILLERIES EN VOIE DE PRIVATISATION QUI ÉLABORE CETTE VODKA. EXPLICATIONS SUR CES DEUX OPÉRATIONS. Wyborowa l’avancée en Pologne P ar une offre publique d’achat Wyborowa. Élaborée à 100 % à par(OPA) lancée en mars à la tir de seigle et distillée trois fois, Bourse de Varsovie, Pernod selon une recette multicentenaire. Ricard va prendre le contrôle de la C’est la vodka polonaise la plus totalité du capital d’Agros dont il connue en dehors de son marché détenait déjà 37 % des actions et domestique, sur lequel elle représente 74 % des droits de vote. d’importants volumes. L’acquisition de Le Groupe deviendra ainsi Parallèlement, Pernod Wyborowa devrait l’unique actionnaire de Ricard s’est porté candidat permettre au Groupe l’un des principaux acteurs à la privatisation du du secteur agroalimentaire d’exploiter la marque « Polmos » de Poznan, sur son marché en Pologne, avec une l’une des plus importantes domestique et à importante activité de distilleries du pays, celle l’étranger. transformation de fruits et qui élabore précisément, légumes (le pôle Fortuna, entre autres spiritueux, récemment restructuré). Mais, sur- la Wyborowa. Cette acquisition tout, Agros détient les droits de dis- devrait permettre au Groupe d’unitribution à l’exportation de la fier l’exploitation de la marque sur marque de wódka (vodka polonaise) son marché domestique et à l’étran- 12 AVRIL-MAI 2001 N° 39 ENTREPRENDRE Photothèque Pernod Ricard RÉPUBLIQUE TCHÈQUE Photothèque Pernod Ricard Becherovka ger. Autre avantage : le réseau de distribution du Polmos Poznan, en Pologne, servira de tête de pont aux marques internationales du Groupe sur cet important marché de 39 millions d’habitants dont le niveau de vie ne cesse d’augmenter depuis ces dix dernières années. Sur certains marchés d’exportation, Pernod Ricard distribue également la Zubrówka, autre vodka polonaise d’exception, célèbre pour le brin d’herbe de bison visible dans chaque bouteille. N. Z. contrat rempli L a dernière phase de la privatisation de Jan Becher se confirmait à l’heure où nous mettons Entreprendre sous presse. Pernod Ricard devrait bientôt contrôler la société qui élabore, depuis deux siècles, l’amer tchèque Becherovka. Les conditions fixées par l’État tchèque, notamment en termes d’exportations et de réunification de la marque, sont en effet remplies. Fidèle à sa stratégie d’acquisition de marques régionales fortes, Pernod Ricard est entré dans le capital de la société Jan Becher au cours de la première phase de sa privatisation, en 1997, grâce à une prise de participation dans le holding tchèque SALB, lui-même présent dans le capital de Jan Becher, à hauteur de 30 %. Le Groupe était donc aux commandes depuis cette époque, l’actionnaire majoritaire de Jan Becher restant l’État tchèque. En 1998, le rachat par Jan Becher de la société allemande Johann Becher a permis au Groupe de réunifier les droits de la Becherovka et, du coup, de la distribuer dans la région. Véritable symbole national en République tchèque, ce spiritueux de caractère est, en effet, très prisé dans d’autres pays d’Europe centrale comme la Slovaquie, la Pologne, la Russie, la Hongrie, l’Autriche, mais aussi l’Allemagne, qui pourrait bientôt devenir son principal marché à l’export. Grâce au réseau de Pernod Ricard dans ces pays, Becherovka, née en 1804 à Karlovy Vary, une petite ville célèbre pour ses eaux thermales et son ambiance nostalgique de l’ancien empire, est aujourd’hui une marque millionnaire en caisses. M.- O. D. ENTREPRENDRE N° 39 AVRIL-MAI 2001 13 Whiskies La gamme SUR UN MARCHÉ MONDIAL PLEINE EFFERVESCENCE, PERNOD RICARD MET EN AVANT SES ATOUTS : UNE QUALITÉ D’ÉLABORATION DANS LE RESPECT DES TRADITIONS ET LA GAMME DE WHISKIES LA PLUS COMPLÈTE DU MONDE. DÉSORMAIS, ELLE COMPRENDRA LE PRESTIGIEUX CHIVAS REGAL. EN 14 AVRIL - MAI 2001 N° 39 ENTREPRENDRE [ D O S S I E R ] L Photothèque Pernod Ricard ascendante a légende voudrait que des moines venus d’Orient, au VIe siècle, aient apporté en Irlande le secret de la distillation. Les Irlandais fabriquèrent alors des alambics à la manière locale, les « pot stills », et les utilisèrent pour obtenir l’uisge beatha, « eau-de-vie » en gaélique, l’ancêtre du whiskey. Mais la première trace de l’existence du whiskey nous vient d’archives… écossaises et remonte au XVe siècle. Les origines du whiskey (irlandais) ou du whisky (écossais) se perdent donc dans le charme des brumes celtiques. Au fil des siècles, les techniques de distillation et de maturation se sont affinées pour faire de cette boisson ancestrale l’un des spiritueux les plus appréciés dans le monde. Pernod Ricard, héritier de cette tradition, possède les plus anciennes distilleries d’Irlande et d’Écosse. La distillerie Old Bushmills, avec la patente de distillation de 1608, située dans le pittoresque comté d’Antrim, dans le nord de l’Irlande, est la plus ancienne distillerie encore en activité. On y élabore la gamme des whiskeys Bushmills, à base de grain d’orge maltée et d’eau pure selon des traditions séculaires. Les autres whiskeys irlandais du Groupe, dont le fleuron, Jameson, est numéro un mondial dans sa catégorie (voir page 22), sont élaborés dans la distillerie de Midleton, dans le comté de Cork. Le maître assembleur veille scrupuleusement sur les secrets de fabrication hérités de celui qui a fondé la maison à Dublin, il y a deux siècles, John Jameson. Tout l’art est dans la triple distillation caractéristique des whiskeys irlandais, puis dans le subtil dosage entre différents crus, assemblés pour obtenir un produit final d’une douceur et d’une finesse exceptionnelles. ENTREPRENDRE N° 39 MAI-JUIN 2001 15 Whiskies La gamme ascendante ] Photos : Studio Pernod Ricard [ LA CUBANÍA, C’EST LE MODE DE VIE À LA CUBAINE. Photothèque Pernod Ricard Le musée du Rhum, créé sur l’initiative du Groupe, entend promouvoir la vie culturelle cubaine en invitant les meilleurs artistes du moment. IRISH WHISKEY, en croissance constante depuis 1985, représente plus de 2 millions de caisses vendues dans le monde. GARDIEN DE LA TRADITION ET GARANT D’UNE HAUTE QUALITÉ, Photothèque : Pernod Ricard Pernod Ricard détient 90 % du marché mondial des Irish whiskeys. 16 MAI-JUIN 2001 N° 39 ENTREPRENDRE Un art qui permet aujourd’hui au Groupe de détenir 90 % du marché mondial des Irish whiskeys avec ses quatre marques principales : Jameson, Power’s, Bushmills et Paddy, toutes élaborées par sa filiale Irish Distillers. Un marché porteur qui enregistre une croissance continue depuis 1985 et représente aujourd’hui plus de 2 millions de caisses vendues dans le monde. Dans l’autre pays du whisky, l’Écosse, Pernod Ricard a su aussi mettre des moyens modernes de production au service du savoir-faire traditionnel. La gamme de scotch whiskies du Groupe s’étend des single malts d’exception, tels Aberlour et Edradour, à des blended à vocation internationale tels que Clan Campbell. Des whiskies qui ont pour caractéristique commune un goût légèrement fumé, car Photothèque Pernod Ricard Le whisky dans tous ses états LE BOURBON WILD TURKEY, élaboré dans le comté du Kentucky, est vieilli dans des fûts de chêne dont l’intérieur a été préalablement brûlé, d’où son léger arrière-goût de fumée et de caramel. le malt incorporé dans la recette est mondial des whiskies. Grâce, notamdepuis toujours séché sur des feux de ment, à des marques phares telles que tourbe. Chaque whisky est unique. le Chivas Regal (voir page 20), les L’orge utilisée, l’eau de source, l’art malts Glen Grant et Glenlivet, partidu maître distillateur, le bois des fûts culièrement appréciés par les connaisemployés pour la maturation : chaque seurs en Europe et aux États-Unis, élément joue dans la subtile alchimie Pernod Ricard vient en effet de passer au troisième rang mondial sur du spiritueux. Gardien de la tradition et garant le marché stratégique du scotch, d’une haute qualité, Pernod Ricard alors qu’il se situait auparavant au l’est aussi sur le marché des whiskeys huitième. « Les nouvelles marques acquises sont parfaitement américains, celui des bourPernod Ricard complémentaires de notre bons. Sa marque Wild vient de passer gamme traditionnelle, souTurkey dans le Kentucky au troisième rang ligne Francesco Taddonio, où se trouve le comté de mondial sur le directeur marketing du Bourbon, est devenue au fil marché stratégique Groupe. Chivas Regal, par des ans un véritable symdu scotch. son image de haute qualité, bole de l’Amérique et une marque stratégique pour le Groupe. sera une fantastique locomotive pour nos Ce qui a permis à ce bourbon, élabo- autres marques premium dans le monde ré majoritairement à base de maïs, de comme le Jameson ou même la vodka devenir le numéro deux mondial des Wyborowa et nos rhums Havana. » bourbons premiums dans le monde. « Le marché mondial du scotch qui repréUn portefeuille de marques presti- sente 76 millions de caisses est principagieux qui a permis au Groupe de lement dominé par les blended avec de commercialiser la gamme la plus grandes marques comme Chivas Regal, précise de son côté Patrick O’Driscoll, complète du monde. Avec l’arrivée des nouvelles marques General Manager de Campbell de whiskies de Seagram, le Groupe Distillers. Le marché du malt, réservé renforce aujourd’hui considérable- aux connaisseurs, se partage en un beaument ses positions sur le marché coup plus grand nombre de marques : Le whisky (ou whiskey en Irlande et en Amérique du Nord) est une eau-de-vie de la distillation de céréales qui est ensuite vieillie en fûts de chêne. Le malt whisky, au goût puissant et typé, est élaboré exclusivement à partir d’orge germée. Les single malts sont le produit d’une seule distillerie. Les pure malts sont un assemblage de plusieurs malts provenant de différentes distilleries. Le blended whisky (blend) est un mélange de malt et d’eau-de-vie de grain (blé, seigle, maïs) en différentes proportions selon les marques. Les blends sont plus doux que les malts, ils se divisent en blends standard et blends haut de gamme, 12 ans d’âge et plus, comme Chivas Regal. Le scotch est le whisky élaboré en Écosse. Sa particularité est d’avoir un goût plus ou moins fumé, car avant la distillation l’orge est séchée sur des feux ouverts. Les scotchs peuvent être des blends ou des malts. L’Irish whiskey provient d’un mélange de grains et d’orge maltée. Ce mélange sera ensuite distillé trois fois. Avant la distillation, l’orge maltée est séchée dans des fours fermés. Le whiskey est vieilli en fûts de chêne pendant au moins cinq ans. Le bourbon est un whiskey américain, essentiellement à base de maïs, élaboré dans le Kentucky où se situe le comté de Bourbon. Le bourbon est vieilli dans des fûts de chêne neufs dont l’intérieur a été préalablement brûlé, ce qui lui confère son arôme particulier. Le rye est un whiskey d’Amérique du Nord à base de seigle. ENTREPRENDRE N° 39 MAI-JUIN 2001 17 [ Whiskies La gamme ascendante ] L’après Seagram : les principaux whiskies de Pernod Ricard * Aberlour (malt), Chivas Regal (blended), Clan Campbell (blended et malt), Edradour (malt), Glen Grant (malt), Glenlivet (malt), Glenforres (malt), Highland Clan (blended), House of Lords (blended), Longmorn (malt), Passport (blended), Queen Anne (blended), Royal Citation (blended), Royal Salute (blended), St Leger (blended), Something Special (blended), Strathisla (malt), Treasury (blended), 100 Pipers (blended), White Heather (blended). Irish whiskey Bushmills (blended et malt), Jameson (blended), Midleton Very Rare (blended), Paddy (blended), Power’s (blended), Red Breast, Crested Ten. Bourbon Wild Turkey (12 years old, Kentucky Spirit, Rare Breed, Rye, 80 Proof), 101. Whiskies canadiens 5 Five Stars, 83, Royal Canadian. Whiskies locaux Blender’s Pride, Dunbar, Natu Nobilis, Royal Stag, Tilsbury. * Sous réserve de l’approbation des autorités chargées de la concurrence. 18 MAI-JUIN 2001 N° 39 ENTREPRENDRE Photothèque Pernod Ricard Scotch CHAQUE WHISKY EST UNIQUE. L’orge utilisée, l’eau de source, l’art du maître distillateur, le bois des fûts employés pour la maturation : tout joue dans la subtile alchimie du spiritueux. Aberlour, Glen Grant, Glenlivet, etc. » teurs. « La consommation en Europe Pernod Ricard a, par ailleurs, renforcé continentale continue de se développer, ses positions dans les zones géogra- notamment en France et en Espagne, phiques à fort potentiel en s’appuyant poursuit Francesco Taddonio. Les sur le succès de marques locales telles marchés d’Asie et d’Amérique latine que les scotchs 100 Pipers, particu- représentent aussi des potentiels de croislièrement appréciées en Australie, sance importants, grâce à l’amélioration au Venezuela, en Thaïlande, ou la de la situation économique et à la baisse des taxes d’importation des marque Something Special Malgré leur pays candidats à l’Organidistribuée en Corée et au grande diversité, sation mondiale du commerce Venezuela. Le Groupe a les whiskies de (OMC). » également étendu son porPernod Ricard Même dans les marchés tefeuille de marques avec de partagent les traditionnels que sont les nouveaux whiskies locaux mêmes valeurs : États-Unis et les pays anglotels que Royal Stag en Inde, qualité et saxons, certains types de Natu Nobilis au Brésil, authenticité. whiskies sont en forte croisDunbar au Venezuela, et Blender’s Pride, produit au Venezuela sance (irish, malt…), ce qui ne peut et vendu en Argentine. Une politique que favoriser Pernod Ricard, qui disd’achat de marques locales qui touche pose de la gamme la plus étendue et des consommateurs qui n’ont pas la couvre tous les segments de marché. possibilité d’acheter les whiskies d’im- Désormais, les whiskies représentent portation.Le renforcement du secteur quasiment un tiers (31 %) du portedes whiskies de Pernod Ricard est feuille de Pernod Ricard en volume d’autant plus prometteur que la de vente. Malgré leur grande diverconsommation de whisky s’est généra- sité, tous partagent les mêmes valeurs : lisée depuis une vingtaine d’années la qualité et l’authenticité. Un gage de dans le monde entier, car le whisky succès pour le XXIe siècle. est aussi une boisson jeune qui N é g a r Zo k a conquiert de nouveaux consomma- L’ a b u s d ’ a l c o o l e s t d a n g e r e u x p o u r l a s a n t é , c o n s o m m e z a v e c m o d é r a t i o n . [ ] Whiskies La gamme ascendante Chivas Regal 200 ans de succès N OUVELLEMENT ACQUIS PAR P ERNOD R ICARD *, LE SCOTCH WHISKY C HIVAS R EGAL CONSTITUERA DÉSORMAIS LE FER DE LANCE DE LA GAMME : DESTINÉ AUX FINS CONNAISSEURS , PRÉSENT SUR TOUS LES CONTINENTS, IL RENFORCE CONSIDÉRABLEMENT LES POSITIONS DU GROUPE. 20 MAI-JUIN 2001 N° 39 ENTREPRENDRE Photothèque Pernod Ricard L e secret du succès de De New York à Tokyo en passant par Chivas Regal depuis sa créa- Paris, Chivas Regal véhicule une tion en 1801 ? C’est peut-être image de plaisir raffiné. C’est en effet son arôme à la fois complexe et moel- l’une des rares marques de spiritueux leux, ce léger goût fumé, caractéris- réellement présentes sur tous les tique des scotchs, et qu’équilibre une continents. saveur suave. Douceur et caractère En 2000, il s’est vendu 2,9 millions de font de Chivas Regal un whisky haut caisses de Chivas, ce qui classe la de gamme que l’on peut apprécier marque parmi les vingt-cinq premiers aussi bien « on the rocks » qu’en spiritueux du monde en volume de cocktail. vente. C’est aussi le seul Chivas Regal Élaboré dans la distillerie scotch « blended » à être est classé parmi de Strathisla, dans les exclusivement commerciales vingt-cinq Highlands écossais, Chivas lisé dans la catégorie des Regal est un « blended » premiers spiritueux premiums. Il ne rentre donc du monde, de différents whiskies âgés pas en concurrence avec des en volume. au minimum de 12 ans et marques de cœur de gamme mûris séparément en fûts comme Clan Campbell. de chêne. L’un des principaux malt « La marque Chivas Regal, après la whiskies utilisé dans l’assemblage du crise asiatique et l’abolition du marché Chivas est le Strathisla, également du duty-free en Europe, est maintenant vendu sous forme de single malt. bien placée pour repartir à la hausse, Chivas Regal est décliné en plusieurs explique Francesco Taddonio, direcversions, dont un « super premium », teur marketing de Pernod Ricard. le Royal Salute, de 21 ans d’âge. Dans les marchés traditionnels, il y a de CHIVAS REGAL est présent dans de nombreux pays, comme l’illustre la publicité polonaise ci-dessus, à gauche. ÉLABORÉ DANS LA DISTILLERIE DE STRATHISLA DANS LES HIGHLANDS ÉCOSSAIS, Chivas Regal est un blended de différents whiskies âgés au minimum de 12 ans et mûris séparément en fûts de chêne. L’orge entre dans sa composition. plus en plus de connaisseurs. Ils sont à la recherche de whiskies moins rugueux et tourbés. C’est d’ailleurs une évolution générale dans le monde : les consommateurs s’orientent vers un goût plus suave mais toujours complexe, ce qui explique le succès croissant des Irish whiskeys, ainsi que le fort potentiel de Chivas Regal, caractérisé par son goût moelleux. » Pas étonnant donc que Chivas Regal soit une marque prioritaire pour Pernod Ricard. Grâce à son savoirfaire dans le domaine du marketing international et à son formidable réseau mondial de distribution, le Groupe devrait développer avec succès tout le potentiel de ce spiritueux d’exception. N. Z. * Sous réserve de l’approbation des autorités chargées de la concurrence. ENTREPRENDRE N° 39 MAI-JUIN 2001 21 [ Whiskies La gamme ascendante ] Jameson une valeur sûre WHISKEY IRLANDAIS DE RENOM, JAMESON EST UN DES PLUS BEAUX FLEU RONS DE LA GAMME HISTORIQUE DU GROUPE. DÉGUSTATION. 22 MAI-JUIN 2001 N° 39 ENTREPRENDRE Photothèque Pernod Ricard J ameson est une marque exceptionnelle. Numéro un mondial des Irish whiskeys, présent dans plus de cent pays, il a été distribué à raison de 1,3 million de caisses en 2000. Les ventes progressent de manière constante depuis les dix dernières années. Et il bénéficie de l’une des meilleures rentabilités par caisse du Groupe… Ce « blended », issu d’un assemblage des meilleurs whiskeys irlandais, se caractérise par un arôme velouté, ponctué d’accents de bois grillé et de xérès, qui s’entremêle de légères notes boisées et d’un soupçon de noisette, avec une finale en bouche d’un incroyable moelleux. À la différence des méthodes écossaises, en Irlande, le malt qui entre dans la composition du whiskey n’est pas fumé sur des feux ouverts, mais séché dans un four fermé. À LA DIFFÉRENCE DU SCOTCH, l’Irish whiskey bénéficie d’une triple distillation. Cette méthode naturelle fait retrouver dans les whiskeys irlandais le goût de miel caractéristique du malt, sans aucune note fumée. « Le Jameson est un whiskey plus facile à boire que beaucoup d’autres, grâce à cette douceur caractéristique, explique Eily Kilgannon, responsable des relations publiques d’Irish Distillers, la filiale de Pernod Ricard qui produit le Jameson. En Irlande, nous aimons le boire allongé d’un peu d’eau. » D’ailleurs, lorsque l’on commande un Jameson dans cette partie du monde, il est toujours accompagné d’un petit pichet d’eau fraîche. Quelques gouttes suffisent pour donner aux parfums complexes du Jameson une ampleur supplémentaire. Il ne reste plus qu’à savourer en prenant son temps… à la manière irlandaise. N. Z. L’ a b u s d ’ a l c o o l e s t d a n g e r e u x p o u r l a s a n t é , c o n s o m m e z a v e c m o d é r a t i o n . [ M O N D E ] La nouvelle impl du Groupe* AVEC LE RACHAT DES MARQUES DE SPIRITUEUX DE SEAGRAM, PERNOD RICARD DEVIENT LE NUMÉRO TROIS MONDIAL DES SPIRITUEUX ET VINS ET CONSOLIDE SA PLACE DE LEADER DANS LA ZONE EURO. LE POINT SUR LES NOUVELLES POSITIONS DE PERNOD RICARD. En Europe, Pernod Ricard était le premier groupe de spiritueux en France et en Irlande. Avec le rachat des marques de spiritueux de Seagram, le Groupe gagne trois nouvelles places de leader : l’Italie, la Pologne et la Russie. Il consolide ainsi sa position de numéro un qu’il détenait déjà dans la zone euro (avec la Russie), une région stratégique qui représente 58 % de son chiffre d’affaires en l’an 2000. En Asie, Pernod Ricard a enregistré l’an passé un volume global de vente légèrement inférieur au million de caisses grâce à son propre portefeuille de marques locales – en particulier, la liqueur à base de litchi Dita – ou internationales. Avec l’opération Seagram, le Groupe devient le deuxième producteur étranger en Inde, où il va désormais distribuer le whisky Royal Stag. Les autres nouvelles marques clés sont les whiskies Chivas Regal au Japon, Something Special en Corée et Royal Salute à Taïwan. Le cognac Martell est également très apprécié en Chine, à Singapour et en Malaisie. 24 AVRIL- MAI 2001 N° 39 ENTREPRENDRE En Amérique latine, le Groupe atteint désormais sa taille critique. Les volumes des ventes, légèrement inférieurs à 2 millions de caisses, vont atteindre près de 6 millions de caisses. Déjà présent dans six pays – Argentine, Brésil, Colombie, Mexique, Venezuela, Uruguay –, Pernod Ricard devient le numéro deux des groupes étrangers sur le marché brésilien. Ses nouvelles marques sont Blender’s Pride en Argentine, Chivas Regal, Montilla, Natu Nobilis et Orloff au Brésil, Dunbar et 100 Pipers en Uruguay. Enfin, il va commercialiser les marques Blender’s Pride, Dunbar, Something Special et 100 Pipers au Venezuela. En Amérique du Nord, où trois marques étaient déjà solidement implantées – le bourbon Wild Turkey, ainsi que les deux Irish whiskeys, Jameson et Bushmills –, les nouvelles marques du portefeuille sont les scotch whiskies Glenlivet et Chivas Regal, le cognac Martell. Et, surtout, Seagram’s Gin, une marque trois fois millionnaire en caisses. 1 3 2 3 3 3 1 3 3 2 3 3 3 2 3 1 ASIE, AMÉRIQUE, EUROPE, AUSTRALIE. Avec Seagram, Pernod Ricard acquiert des positions fortes sur tous les continents. * Sous réserve de l’approbation des autorités chargées de la concurrence. 1 2 antation PERNOD RICARD Position podium*du Groupe après l’intégration des marques de Seagram, sous réserve de l’accord des autorités en charge de la concurrence. Autres régions 3 2 3 du secteur des spiritueux. 1 1 1 3 1 1 2 1er, 2e ou 3e opérateur international 3 3 1 3 Source : Pernod Ricard * 3 SUR LE PODIUM * 1 2 2 3 3 1 2 2 3 2 1 2 2 3 2 3 3 3 2 1 3 3 Photothèque Pernod Ricard ENTREPRENDRE N° 39 AVRIL-MAI 2001 25 [ L E S M A R Q U E S ] Un por 26 OCTOBRE - NOVEMBRE 2000 N° 38 ENTREPRENDRE [L ES MARQUES rtefeuille dopé* U NE GAMME DE MARQUES ] ENRICHIE MONDIALES PRESTIGIEUSES ET DE MAR - QUES RÉGIONALES TRÈS PRISÉES. TEL EST L’OBJECTIF P ERNOD ATTEINT PAR R ICARD GRÂCE À L’ ACQUI SITION D ’ UNE PARTIE DE SEAGRAM *. UNE OPÉRATION SANS FAUSSE NOTE QUI PROPULSE LE G ROUPE SUR LE HAUT DES PODIUMS. Photo : Studio Pernod Ricard Photothèque Pernod Ricard A u moins un million de caisses l’an : rares sont les marques mondiales pouvant s’enorgueillir d’un tel volume de ventes. L’accord signé à la fin de 2000 par Pernod Ricard et Diageo, pour acheter les spiritueux et vins Seagram au groupe Vivendi Universal, témoigne de la volonté du groupe français de doper son portefeuille à forte croissance et d’ajouter quatre marques millionnaires aux sept déjà en sa possession. Parmi elles, le scotch Chivas Regal, le cognac Martell, le Seagram’s Gin et le rhum Montilla apporteront chacune des volumes supérieurs au million de caisses l’an : des performances commerciales * Sous réserve de l’approbation des autorités chargées de la concurrence. ENTREPRENDRE N° 39 AVRIL-MAI 2001 27 Photo : Dominique Sarraute L’ a b u s d ’ a l c o o l e s t d a n g e r e u x p o u r l a s a n t é , c o n s o m m e z a v e c m o d é r a t i o n . [ dans un même panier », Pernod Ricard compte ainsi rééquilibrer sa gamme. Le whisky devient le premier spiritueux du Groupe, en volume, devant les anisés puis les alcools blancs, qui se renforcent en poids relatif avec l’arrivée du Seagram’s Gin et du rhum brésilien Montilla. Recentrage, rééquilibrage, refonte du réseau de distribution… Ces grands mouvements menés pour faire prospérer le nouveau Pernod Ricard témoignent d’une stratégie symbolisée par la formule « racines locales, ambitions globales », à ] laquelle le Groupe reste fidèle. La stratégie de Pernod Ricard consiste, en effet, à acquérir, d’une part, des marques mondialement connues comme Chivas Regal et Martell et, d’autre part, des marques régionales telles que celle du premier producteur indien de whisky, Royal Stag, ou les trois marques portugaises qui font aujourd’hui de Pernod Ricard le numéro deux du pays : le brandy Macieira, le marc Aldeia Velha et la liqueur Licor Beirao. C’est la même stratégie qu’a déjà suivie le Groupe en ajoutant à son s’additionnant à celles des marques « millionnaires » déjà exploitées par le Groupe que sont les anisés Ricard et Pastis 51, le gin Larios, le whisky Clan Campbell, l’Irish whiskey Jameson, le rhum Havana Club, ainsi que les vins australiens Jacob’s Creek. Au total, l’acquisition de Pernod Ricard porte sur 14 millions de caisses. Au-delà des volumes de vente, ces nouvelles venues constitueront un complément stratégique déterminant en termes de produits et d’implantation mondiale. Plutôt que de « mettre tous ses œufs Un portefeuille dopé PERNOD RICARD SUR LES HUIT PODIUMS Déjà leader mondial des anisés grâce à Ricard, Pastis 51, Pernod et Ouzo Mini, ainsi que des amers avec Suze, Ramazzotti et Becherovka, Pernod Ricard était aussi numéro un pour les whiskeys irlandais grâce à Jameson, Bushmills, Power’s et Paddy. Le voici renforçant toute sa gamme des scotchs avec Glenlivet, Glen Grant et 100 Pipers, mais surtout avec le spectaculaire achat de Chivas Regal, leader du scotch premium qui hisse le Groupe au troisième rang mondial des scotch whiskies. En cognac, la progression du sixième au deuxième rang mondial est signée Martell, la marque s’ajoutant à celles de Bisquit et de Renault. Sur le marché du gin, où le Groupe était seulement représenté par Larios, Seagram’s Gin lui permet d’accéder à la deuxième place mondiale. Amers Anisés Cognac Gin Whiskey irlandais Scotch Whisky Malt Whisky Vodka Sous réserve de la privatisation de Poznan ENTREPRENDRE N° 39 AVRIL-MAI 2001 29 [ Seagram’s Gin place le Groupe au deuxième rang mondial des alcools blancs* L’acquisition de Seagram’s Gin, leader sur le continent nordaméricain avec 28 % de part de marché et un volume de vente de 3 millions de caisses, est une avancée stratégique outre-Atlantique pour Pernod Ricard. Cette marque est, en effet, la pièce maîtresse du renforcement des positions du Groupe aux États-Unis et au Canada. Elle s’insère dans le pôle alcools blancs de Pernod Ricard, qui comprend également les vodkas Wyborowa et Zubrówka en France, ainsi que les rhums Havana Club et Montilla, et la tequila Viuda de Romero. Avec Seagram’s Gin, qui s’ajoute à la marque espagnole Larios, le Groupe devient le deuxième producteur mondial de gin de marque internationale. Au plan géographique, Seagram’s Gin, aidé du scotch Chivas Regal, permettra à Pernod Ricard de quintupler ses ventes aux ÉtatsUnis. En effet, avec les autres marques achetées, les volumes américains vont passer de 1 à 5 millions de caisses par an : un puissant effet de levier pour les autres marques du Groupe présentées sur ce marché. 30 AVRIL-MAI 2001 N° 39 ENTREPRENDRE Un portefeuille dopé portefeuille de grandes marques à vocation mondiale, des leaders locaux, tels le gin espagnol Larios, l’amer italien Amaro Ramazzotti ou la liqueur tchèque Becherovka et la vodka polonaise Wyborowa. Car l’acquisition de marques et de réseaux locaux offre un double avantage : elle permet au Groupe d’établir de solides têtes de pont sur les marchés domestiques pour ses grandes marques mondiales. Parallèlement, les marques locales acquises bénéficient de l’accès au réseau international du Groupe. UNE Ainsi, Larios a-t-il franchi avec succès les Pyrénées puis les Alpes pour séduire Français et Italiens, Ramazzotti s’est imposé aux terrasses des cafés suisses, autrichiens, et surtout allemands, tandis que la bicentenaire tchèque Becherovka trouvait amateurs jusqu’à Moscou, Varsovie et Budapest ! De précieuses synergies qui profitent globalement à l’ensemble du Groupe, en passe de devenir le numéro trois mondial des spiritueux et vins, tandis qu’il se plaçait jusqu’alors au cinquième rang. Les ventes de spiri- GAMME BIEN ÉTOFFÉE * LES ANISÉS Ricard, Pastis 51, Pernod, Ouzo Mini, 8 Hermanos, Alaska, Sambuca Ramazzotti. l’armagnac Marquis de Montesquiou, les eaux-de-vie de fruits La Duchesse et l’eau de vie Ruavieja, le brandy Dorville, le brandy arménien Ararat, le brandy portugais Macieira, le marc Aldeia Velha. LES SCOTCH WHISKIES, IRISH WHISKEYS ET BOURBONS Chivas Regal, Jameson, Wild Turkey, Clan Campbell, Aberlour, Glenlivet, Glen Grant, Bushmills, 100 Pipers, White Heather, Edradour, House of Lords, Paddy, John Power, Royal Canadian, Highland Clan, Royal Salute, Something Special, Strathisla, Longmorn, Blender’s Pride, Benriach, Royal Stag, Natu Nobilis, Red Breast, Crested Ten, Cutty Sark en France. ] LES EAUX-DE-VIE Les cognacs Martell, Bisquit et Renault, le calvados Busnel, LES ALCOOLS BLANCS Les rhums Havana Club et Montilla, les gins Larios, Seagram’s Gin, Cork Dry Gin, les vodkas Wyborowa, Zubrówka en France, Altaï et Orloff, la tequila Viuda de Romero. LES AMERS Suze, Amaro Ramazzotti, Becherovka. LES LIQUEURS Soho/Dita, les liqueurs Cusenier, Royal Dutch Advocaat, Eoliki et Zoco et la Licor Beirao. * Sous réserve de l’approbation des autorités chargées de la concurrence. ** Ces chiffres n’incluent pas les volumes de Wyborowa et Becherovka. LA RÉPARTITION DU PORTEFEUILLE DE PERNOD RICARD AVANT SEAGRAM Whiskies Alcools blancs Anisés 20 % 22 % Rhums 1% 7% Amers Cognac 13 % 5% Autres 32 % APRÈS SEAGRAM LES APÉRITIFS À BASE DE VIN Whiskies ET VINS DOUX NATURELS Alcools blancs Dubonnet, Ambassadeur, Cinzano, Byrrh, Americano, Vabé, Bartissol, Porto Cintra, Padilla. LES VINS DU MONDE Jacob’s Creek, Wyndham Estate (Australie) ; Etchart, Rio de Plata (Argentine) ; Long Mountain (Afrique du Sud) ; Alexis Lichine, Cruse (France) ; Palacio de la Vega (Espagne). LES VINS EFFERVESCENTS Jacob’s Creek Sparkling, Canei, Café de Paris, Carrington. LES BOISSONS FAIBLEMENT Anisés Rhums Amers 15 % 3% 5% 30 % 8% Cognac Autres 22 % 17 % Grâce à l’acquisition du cognac Martell, Pernod Ricard, déjà présent à travers ses deux marques Bisquit et Renault, passe du sixième au deuxième rang mondial sur ce marché à nouveau porteur, d’autant que ses cognacs trouvent naturellement leur place dans les vitrines réservées aux spiritueux de luxe tel le fameux whisky Chivas Regal, l’autre grande marque de Seagram acquise par Pernod Ricard (voir page 20). Des atouts au plan international auxquels s’ajoutent d’importantes percées régionales : Martell bénéficie ainsi d’un prestige particulier aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans les pays très consommateurs du Sud-Est asiatique. Photothèque : Pernod Ricard tueux du Groupe atteindront au total 38 millions de caisses**. Avec un meilleur accès au continent asiatique et le triplement de l’activité en Amérique du Nord et du Sud – cinq fois plus de ventes sur le seul marché des États-Unis –, Pernod Ricard verra ses ventes hors de France passer de 62 à 75 % : une répartition, par produit, par pays, parfaitement calquée sur la consommation mondiale. Martell hisse Pernod Ricard au deuxième rang mondial des cognacs* ALCOOLISÉES Two Dogs, Suze Tonic, Wild Turkey and Cola, West Coast Cooler, E 33. TRÈS PRISÉ dans les pays du Sud-Est asiatique, Martell hisse le Groupe au deuxième rang mondial des cognacs. ENTREPRENDRE N° 39 AVRIL-MAI 2001 31 [ Un portefeuille dopé ] PERNOD RICARD Havana Club A LARGE- MENT DÉMONTRÉ SA CAPACITÉ À DÉVELOPPER LES MARQUES QU’IL A ACQUISES Le rhum cubain Havana Club dépasse désormais 1,4 million de caisses grâce à une progression de 12 % l’an passé, la plus forte sur cinq ans. COMME EN TÉMOIGNE LA Jacob’s Creek FORTE CROISSANCE QU’ONT ENREGISTRÉE HAVANA CLUB, JAMESON ET JACOB’S CREEK. Volumes en millions de caisses Jameson 1,5 Volumes en millions de caisses 1,5 1,2 1,2 0,9 0,9 0,6 0,6 0,3 0,3 TC A M * : + 1 8 , 7 2 % Jacob’s Creek, le numéro un du vin australien, a connu une hausse record de 19 % en 2000, portant ainsi ses ventes à 4,4 millions de caisses. TCA M * : + 1 9 , 4 1 % 0 0 94 95 96 97 98 99 00 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 * Taux de croissance annuel moyen Jameson, leader des Irish whiskeys, réalise aussi l’une des meilleures croissances sur cinq ans, toutes catégories confondues : 1,3 million de caisses vendues en l’an 2000 et une progression de 11 % hors duty-free. Photothèque : Pernod Ricard Volumes en millions de caisses 1,5 1,2 0,9 0,6 0,3 TCA M * : + 8 , 9 6 % 0 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 D o s s i e r r é a l i s é p a r A n n e Le f k o t 32 AVRIL-MAI 2001 N° 39 ENTREPRENDRE L’ a b u s d ’ a l c o o l e s t d a n g e r e u x p o u r l a s a n t é , c o n s o m m e z a v e c m o d é r a t i o n . Entreprendre en actions Seagram, les coulisses Quelques mois pour P OUR P ERNOD R ICARD , D IAGEO ET DE LEURS SOCIÉTÉS - CONSEILS – S OCIÉTÉ G ÉNÉRALE ET JP M ORGAN ET C IE SA–, LE SECOND SEMESTRE 2000 A ÉTÉ INTENSE . R ETOUR SUR LES DISCUSSIONS MARATHON QUI SE SONT ACHEVÉES À N EW Y ORK LE 19 DÉCEMBRE . DR E NICHOLAS BULL, Managing Director à la Société DR Générale. GUILLAUME D’ANGERVILLE, directeur général adjoint de JP Morgan et Cie SA. 34 MAI-JUIN 2001 - N° 39 ENTREPRENDRE LES ÉQUIPES DE ntre l’examen du dossier, au chaque partenaire avait des objectifs cours de l’été 2000, et la signa- bien précis : Pernod Ricard souhaiture de l’accord d’acquisition, il se tait en priorité compléter la gamme sera écoulé quatre mois. Un laps des scotchs et renforcer ses poside temps relativement court au tions aux États-Unis, au Brésil et regard du contenu des négociations. en Asie ; Diageo cherchait à étoffer Nicholas Bull, Managing Director sa gamme de rhums, de whiskies à la Société Générale, et Guillaume, canadiens et de vins –, le tandem d’Angerville, directeur général annonçait, à la fin août, leur accord adjoint de JP Morgan et Cie SA, pour présenter une offre conjointe. qui accompagnèrent Pernod Ricard Un second semestre durant lequel les tout au long de l’opéradeux équipes reconnaissent Le nombre et tion, en rappellent l’agenda. n’avoir pas « chômé » ! l’importance des De fait, le rapprochement Une fois les marques valomarques à céder a entre Vivendi et Seagram risées, l’heure est venue, conduit Pernod Universal a vite fait appaà l’automne, de chiffrer la raître que les spiritueux et Ricard à trouver un proposition et de finaliser vins n’avaient pas vocation partenaire : Diageo. la répartition de l’investisà rester dans le nouvel sement entre Pernod ensemble. Et le nombre et l’impor- Ricard et Diageo. tance des marques à céder a conduit Au début d’octobre 2000, leur offre tout aussi rapidement Pernod indicative était sélectionnée par Ricard à chercher un partenaire Seagram Universal en même temps ayant intérêt à compléter son porte- que celle des autres concurrents. feuille de marques. Une analyse Ensuite, une offre « ferme », prépartagée par les dirigeants du bri- sentée au début de décembre, allait tannique Diageo. faire l’objet d’ultimes négociations Après un été studieux consacré à la à New York. « Trois ou quatre jours répartition des marques à acquérir – intenses, dont une dernière nuit… [ L E T I T R E ] Une hausse de 20% DEPUIS LA MI-DÉCEMBRE blanche, bien évidemment », rappelle Guillaume d’Angerville, qui garde surtout en mémoire l’enthousiasme de toute l’équipe entourant Pernod Ricard. « Nous allions jusqu’à repérer la présence des produits du Groupe au bar de l’hôtel avant d’aller dormir ! » Ces journées new-yorkaises furent encore ponctuées d’allers-retours vers les avocats respectifs : une ultime « ligne droite » pour résoudre les questions les plus délicates et… laissées « pour la fin ». Le 19 décembre, l’opération aboutissait à l’accord. Les instants de découragement et les tensions de dernière heure n’étaient plus qu’un souvenir. La Société Générale et JP Morgan se sont engagées d’en assurer, paritairement, le financement. Dernière étape : Pernod Ricard et Diageo attendent l’aval des autorités chargées du respect de la concurrence pour mettre en œuvre l’accord. ■ A n n e Le f k o t DIRECTEUR ADJOINT DES OPÉRATIONS FINANCIÈRES SUR ACTIONS À LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE. Le cours de l’action Pernod Ricard a enregistré une hausse de 20 %, alors que le Cac 40 reculait d’environ 12 % sur la même période. Pour Florent Mahé, directeur adjoint des opérations financières sur actions pour la Société Générale, les milieux financiers, témoins d’une période de fusions-acquisitions, attendaient de Pernod Ricard qu’il réalise une opération de grande envergure. Ils ont donc apprécié l’opération Seagram, accueillant favorablement son recentrage sur les spiritueux et les vins. Les places boursières attendent désormais la cession annoncée par Patrick Ricard de la société Orangina-Pampryl, d’autant qu’il donnait le nom de son DR r aboutir 2000, DATE DE L’ANNONCE DU RACHAT DES MARQUES DE S EAGRAM , P ERNOD R ICARD FAIT PARTIE DES VALEURS BOURSIÈRES EN CONSTANTE PROGRESSION. COMMENTAIRE DE FLORENT MAHÉ, FLORENT MAHÉ, directeur adjoint des opérations financières sur actions à la Société Générale. acquéreur potentiel, le groupe Cadbury-Schweppes. Parmi les atouts relevés par les analystes financiers, la taille critique du Groupe, la diversification de son portefeuille de marMoyenne du cours de l’action Pernod Ricard ques et une meilleure répartition de son et du Cac 40 depuis décembre 2000 implantation mondiale. euros Les « road shows » réa80 PR lisés en Europe et outre-Atlantique ont, 70 en outre, permis au CAC sur base ajustée Groupe de faire mieux 60 connaître sa stratégie et ses perspectives. ■ 50 déc. 2000 jan. 2001 fév. 2001 mar. 2001 ENTREPRENDRE, le magazine des actionnaires du groupe Pernod Ricard. 142, bd Haussmann, 75379, Paris Cedex 08. Tél. : 01 40 76 77 78. Directeur de la publication : Alain-Serge Delaitte. Coordination : Lucie Hittka, Élisabeth Ricard. Service photo Pernod Ricard : Daniel Dewalle, Marc-André Desanges. Conception-réalisation : 9, rue du Helder, 75431 Paris Cedex 09. Chef d’édition : Marie-Odile Durrande. Direction artistique : Héloïse Tissot. Secrétaire de rédaction : Frédérique Disant. Maquettiste : Laurent Turquin. Correcteur-réviseur : Dominique Joubert. ENTREPRENDRE N° 39 MAI-JUIN 2001 35 Photo : Dominique Sarraute L’ a b u s d ’ a l c o o l e s t d a n g e r e u x p o u r l a s a n t é , c o n s o m m e z a v e c m o d é r a t i o n .