les condamnes

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LES CONDAMNES
THE CONDEMNED
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Titre original : CONDEMNED, THE
Autre titre : CONDAMNES, LES
Année : 2007
Nationalité : Etats-Unis
Acteurs : Steve Austin, Vinnie Jones, Rick Hoffman, Robert Mammone, Tory Mussett, Christopher Baker,
Sam Healy, Madeleine West, Luke Pegler, Masa Yamaguchi, Emelia Burns, Manu Bennett, Dasi Ruz, Marcus
Johnson, Nathan Jones & Andy McPhee
Réalisateur : Scott Wiper
Scénario : Scott Wiper, Rob Hedden & Andy Hedden
Musique : Graeme Revell
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La téléréalité explose sur toutes les chaînes, le spectateur en
veut toujours plus, il réclame du drame, des larmes, de la
violence, du sang... Riche homme d´affaires, Breckel a la
solution et entend bien proposer un programme d´un genre
nouveau. A grand renfort de billets verts, il fait donc libérer les
criminels les plus dangereux, venus des quatre coins du monde.
Tous sont regroupés sur une petite île truffée de caméras. Leur
but ? Tuer pour survivre. Car au bout de 72 heures, il ne devra
rester qu´un seul survivant, et seul celui-là pourra accéder à la
liberté. Diffusée sur internet, l´émission attire bien évidemment
les foules et semble se dérouler comme prévu. Mais
rapidement, un grain de sable hypertrophié nommé Jack
Conrad se glisse dans l´engrenage...
Bien qu´il existe depuis de nombreuses années, le catch dans
sa forme américaine connaît un premier envol commercial dans
les années 80 avec des figures comme Hulk Hogan, The
Undertaker ou Triple H. On parle alors de Hulkmania et Hogan
apparaît dans ROCKY 3 avant d´aligner les clins d´œil dans
quelques séries télévisées comme L´AGENCE TOUS
RISQUES, LA CROISIERE S´AMUSE ou DOLLY. La Star
aura finalement sa propre série (THUNDER IN PARADISE) et
tiendra quelques premiers rôles dans de modestes séries B
avant de sombrer peu à peu. Avec Hulk Hogan, c´est l´image
de la World Championship Wrestling (WCW) qui s´effrite
également... Entre temps, elle aura été racheté par la World
Wrestling Federation (WWF), sa principale concurrente, qui
deviendra elle même, bien plus tard, la World Wrestling
Entertainment (WWE), une fois le troisième millénaire entamé.
Plus médiatique, plus adulescent et davantage orienté «bad
boys», le catch nouveau est arrivé, avec en tête de proue des
noms comme The Rock, John Cena ou Stone Cold. Désireuse
de développer l´image médiatique de ses Stars, la WWE se
lance très rapidement dans l´industrie du jeu vidéo et du
cinéma. En 2003, WWE Films nous offre donc son premier
métrage sous le titre BIENVENUE DANS LA JUNGLE.
Particulièrement sympathique et décomplexé, ce film vient
entériner le charisme cinématographique de Dwayne «The
Rock» Johnson après LE RETOUR DE LA MOMIE et LE ROI
SCORPION. Cela permet aussi de continuer à développer
l´image positive des catcheurs de la nouvelle génération.
TOLERANCE ZERO confirmera l´année suivante et en 2006,
Glenn «Kane» Jacobs incarnera un tueur terriblement balaise
dans l´agréable Slasher SEE NO EVIL. Dwayne Johnson ayant
définitivement pris son envol cinématographique, John Cena
deviendra l´acteur clef de WWE Films avec THE MARINE
(2006), 12 ROUNDS (2009) et LEGENDARY (2010).
Mais entre temps, en 2007, la WWE Films aura également
donné sa chance au massif «Stone Cold» Steve Austin. Le
bonhomme avait alors déjà interprété quelques rôles à la
télévision (dont un détective dans NASH BRIDGES) et incarné
un maton dans MI-TEMPS AU MITARD aux côtés de son
confrère «The Great Khali» (SUR LA PISTE DU
MARSUPILAMI). Mais LES CONDAMNES dont il est
question ici sera sa première tête d´affiche, avant qu´il
n´emballe les recommandables DAMAGE, HUNT TO KILL et
qu´il donne bien du mal à Stallone dans THE
EXPENDABLES... Dans LES CONDAMNES, Steve Austin
est un détenu dangereux sorti de prison pour les besoins d´un
jeu télévisé mortel. Le postulat n´est donc guère différent de
celui d´un RUNNING MAN (version cinéma) ou LA COURSE
A LA MORT (remake de 2008) et sa suite. Il rejoint même
d´une manière plus générale ces nombreux métrages où seul le
plus fort aura la vie sauve. Nous citerons en vrac LA référence
BATTLE ROYALE, l´inventif ULTIMATE GAME ou la
récente pudibonderie HUNGER GAMES...
Malgré un certain manque d´originalité du concept et une
sortie discrète en DVD, LES CONDAMNES n´en est pas
moins une série B dopée à la testostérone de buffles. Aux côtés
de Steve Austin, on retrouve ainsi un Vinnie Jones éclatant en
psychopathe, ainsi qu´un Nathan Jones encore une fois très
impressionnant du haut de ses 2,11 mètres... En compagnie
d´autres acteurs moins connus, les brutes s´empoigneront 109
minutes durant, dans un festival de pêches, clefs de bras et
effets gores. En cela, le film de Scott Wiper s´impose comme
l´antithèse d´un HUNGER GAMES. Pas de strass, pas de jolies
robes ou de meurtres hors-champ. On a là un film frontal et
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divertissant, sans le moindre temps mort ou la plus petite
frilosité. Egalement co-scénariste, Wiper pousse même le
bouchon en mettant en scène un couple de taulards, un viol, un
suicide et un déchirement qui font étonnamment mouche au
sein d´un métrage a priori modeste. En réalité, LES
CONDAMNES surprend tout simplement en offrant ce
qu´Hollywood n´ose plus vraiment depuis plus de vingt ans. A
savoir des méchants très méchants, et des héros-bulldozers que
rien ne semble pouvoir arrêter.
Alors bien évidemment, le jeu de certains acteurs montre
assez régulièrement ses limites. On pourra même pointer du
doigt le protagoniste, auquel Steve Austin offre une carrure et
une vraie présence à l´écran, mais aussi quelques lignes de
dialogues assez laborieuses. Sur-gonflé par des années de
consommation d´anabolisants, notre homme se montre pour le
moins rigide et sa mâchoire elle-même semble dramatiquement
indécrispable... Nous pardonnerons cependant cette paralysie
faciale aux vues des spectaculaires empoignades et altercations,
mais aussi d´une histoire rythmée et moins crétine qu´il n´y
parait. Conformément aux règles du genre, nous avons en effet
une modeste critique des médias, la course à l´audimat, des
«arrangements» entre la production et certains participants etc.
LES CONDAMNES alterne ainsi assez soigneusement les
séquences se déroulant devant et derrière les caméras, pour un
final mêlant bien évidemment le tout dans une explosion du
concept même de téléréalité.
Bien qu´il ne renouvelle absolument pas le genre et
n´apporte pas véritablement d´idées neuves, LES CONDAMES
peut au moins se targuer d´être un divertissement de qualité.
Modeste, généreux et dynamique, le film propose en outre un
cadre naturel et forestier appréciable et bien filmé. Si Steve
Austin n´a en aucun cas le charisme d´un Dwayne Johnson, il
remplit néanmoins son contrat, pulvérisant gaiement tous les
obstacles lui barrant la route. Nous voilà donc revenu l´espace
de quelques minutes à la bonne époque des COBRA, DANS
LES GRIFFES DU DRAGON ROUGE ou LE CONTRAT.
Ouf, ça fait du bien de temps en temps !
Nous l´évoquions, LES CONDAMES est sorti un peu
partout en DVD, sans passer par la case cinéma. En France,
c´est l´éditeur Metropolitan qui s´en est chargé et nous propose,
comme bien souvent, un disque de qualité. L´image est ainsi
restituée en 1.77, par le biais d´un transfert 16/9 irréprochable.
Impossible de déceler la moindre anicroche ou la plus petite
trace de compression. La définition est en outre très correcte et
les couleurs parfaitement restituées, retranscrivant bien
l´environnement végétal du film. Le film mixe en outre les
images tournées en 35mm et les prises de vue numériques de
moindre qualité. Aucun souci notable, la différence entre les
deux est (volontairement) visible, permettant quelques
transitions agréables entre l´image fixe et parfois frustrante vue
par les internautes connectés au jeu, et celle, bien plus mobile
et révélatrice, vue par le spectateur du film LES CONDAMES...
Sur le plan sonore, le constat est à peu près identique avec le
choix entre la piste anglaise (en Dolby Digital 5.1 EX) et le
doublage français (en Dolby Digital 5.1 EX également). Les
deux sont particulièrement dynamiques mais la version
originale dispose d´un meilleur équilibre entre les effets
sonores et les dialogues. En ce qui concerne le doublage en luimême, il fait son office, sans réellement briller cependant. La
piste originale est encore une fois à privilégier, et permettra en
outre de savourer le jeu de certains acteurs (hum...). Un soustitrage français sans faute portera secours aux non-anglophones.
finalement plutôt dense pour un métrage de ce calibre. On
commence dès l´insertion du disque avec une première vague
de bandes-annonces de l´éditeur. Le recommandable
BRAQUAGE A L´ANGLAISE ouvre le bal, suivi de
MONSIEUR WOODCOCK et des comédies écervelées que
sont BALLES DE FEU et HAROLD & KUMAR
S´EVADENT DE GUANTANAMO. Curieusement, nous ne
retrouverons que deux de ces quatre bandes-annonces dans la
section des suppléments. Celle-ci nous offrira cependant le
choix entre les versions originales et françaises des différents
trailers. Elle ajoutera également ceux de THE CONDEMNED,
IN HELL et UN SEUL DEVIENDRA INVINCIBLE
DERNIER ROUND.
Le DVD propose en outre un making-of, visualisable d´une
traite ou par chapitre. S´étirant sur une durée globale de trentesix minutes et découpé en cinq parties, ce documentaire aborde
différentes facettes de la production. La première section,
traitant des personnages et de leurs motivations, est assez
laborieuse et n´apporte pas grand-chose. Le chapitre dédié à la
mise en place de la salle de contrôle, et des dizaines d´écrans
qu´elle comporte, est déjà bien plus intéressant. Du même
tonneau, nous aurons également quelques explications
pertinentes quant à l´usage de différents types de caméra, et de
différents points de vue. Mais la section la plus intéressante
reste sans aucun doute celle décrivant l´entrainement des
acteurs, et l´apprentissage de chorégraphies. Aucun des
intervenants n´en sortira grandi sur le plan intellectuel mais les
efforts physiques fournis sont notables. Les connaisseurs seront
en outre ravis de retrouver Richard Norton, un artiste martial
étonnant et peu connu dont la carrière aura réellement débuté
en 1980 avec Chuck Norris, via un double rôle et quelques
combats hallucinants dans LA FUREUR DU JUSTE. Après
une poignée de métrages hollywoodiens d´envergure modeste,
le bonhomme aura rejoint Hong Kong et collaboré avec
Sammo Hung et Jackie Chan. Assez discret, le monsieur nous
explique donc dans ce documentaire comment il a tenté de
gommer le style de combat ample et graphique de Steve Austin
pour quelque chose de plus brutal, davantage orienté vers le
combat de rue. Pari modestement réussi nous semble-t-il...
Toujours dans la section bonus, nous trouverons un
comparatif «film / storyboard» de deux séquences. L´intérêt
semble ici moindre, d´autant que les croquis collent
parfaitement avec le résultat final. Pas de surprise donc.
Achevons donc ce débrief en évoquant la section «Promotion
du film» qui offre deux petits documentaires. Le premier nous
montre Steve Austin et Vinnie Jones redécouvrir une vidéo de
leur première rencontre quelques années plus tôt, lors d´un
match de catch. L´acteur britannique, et ancien footballeur
hargneux, était alors monté sur le ring pour coller deux ou trois
pêches et serrer quelques mains. Le document est encore une
fois sans grand intérêt, insistant sur le fait que les deux
hommes sont potes, ce dont on se fout cordialement ! Le
deuxième bout de pellicule nous dévoile Steve Austin se livrant
à une séquence de dédicaces en Australie, non loin du lieu de
tournage. Sans surprise, l´égo de notre musculeux prend
beaucoup de place et la niaiserie de certains «fans» s´avère tout
de même assez alarmante...
Xavier Desbarats
Abordons maintenant l´interactivité du disque, laquelle est
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