Cahiers d`étude de la Kabbale

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Cahiers d`étude de la Kabbale
Cahiers d’étude de la
Kabbale
Cahier n°4 –
Structure des mondes
spirituels
A propos de la collection Cahiers d’études de la Kabbale
La collection Cahiers d’études de la Kabbale répond à un besoin exprimé par de
nombreux étudiants de pouvoir disposer de cours formatés, facilement imprimables, et
organisés par thème. Basés sur les conférences données par le Rav Michaël Laitman,
chaque numéro est dédié à un sujet particulier et régulièrement réédité afin de donner
accès au meilleur matériel d’étude disponible. Grâce à cette collection, nous espérons
fournir à l’étudiant intéressé une possibilité d’étudier à son rythme, les sujets qui
l’intéressent.
Pour l’instant, disponible sous forme électronique uniquement, les publications de la
collection Cahiers d’études de la Kabbale sont formatés pour être imprimés en rectoverso ou uniquement recto, en format A4.
Tout droits réservés 2008 © Bnei Baruch
http://www.kabbalah.info/fr
Structure des mondes spirituels
Rav Michaël Laitman
Leçon 1................................................................................................................................ 5
Leçon 2.............................................................................................................................. 17
Leçon 3.............................................................................................................................. 25
Leçon 4.............................................................................................................................. 31
Leçon 5.............................................................................................................................. 35
Leçon 6.............................................................................................................................. 42
Leçon 7.............................................................................................................................. 48
Leçon 8.............................................................................................................................. 52
Leçon 9.............................................................................................................................. 56
Leçon 10............................................................................................................................ 61
Leçon 1
J'espère que je pourrai vous donner une vue d'ensemble de la science de la Kabbale pour
que, après avoir pris connaissance d'un minimum de bases, vous puissiez ensuite
progresser seuls. Si vous souhaitez continuer à avancer pour avoir une compréhension
concrète des mondes spirituels, vous poursuivrez votre étude avec notre groupe principal.
Je vais expliquer de manière la plus condensée possible les processus qui se déroulent
dans les mondes spirituels.
Toutes nos connaissances des mondes spirituels proviennent des personnes qui ont
personnellement réussi à acquérir la perception des mondes spirituels et ont décrit les
mécanismes et la structure de ceux-ci dans leurs ouvrages. Elles nous ont également
transmis des méthodes pour apprendre à connaître ces mondes. Grâce à la méthodologie
ainsi transmise, nous allons, tout en vivant dans ce monde, pouvoir, tout comme ces
personnes, pénétrer les mondes spirituels et en acquérir la connaissance, parvenir à en
percevoir la totale perfection, avoir une compréhension du dessein divin, nous connaître
nous-mêmes.
Notre cours est basé sur trois sources: le Zohar de Rabbi Shimon Bar Yochai, écrit au
4ème siècle de notre ère ; les ouvrages du Ari, kabbaliste qui vécut à Safed au 16ème
siècle ; et les œuvres du Rav Yéhouda Ashlag, dit le Baal HaSoulam, qui vécu vers le
milieu du vingtième siècle. Ces trois kabbalistes sont une seule et même âme qui s'est
successivement incarnée dans trois corps pour transmettre à chaque fois une nouvelle
méthode permettant de maîtriser les mondes spirituels et faciliter l'étude de la Kabbale à
la génération suivante.
Cette âme est parvenue à l'apogée de sa réalisation au cours de sa dernière incarnation
pour donner vie à Rabbi Yéhouda Ashlag, le Baal HaSoulam. En descendant dans ce
monde, cette âme est parvenue à de telles connaissances qu'elle a pu fournir des
explications exhaustives sur la structure des mondes spirituels, à commencer par leurs
degrés les plus élevés, de la naissance de la première créature jusqu'au parachèvement de
l'univers.
Le Rav Yéhouda Ashlag, nous explique que «la Lumière émane du Créateur», c'est ce
que désigne le désir de créer les créatures et de faire leur délice. Cette phase est appelée
point zéro, ou la phase Racine, (Shorech) ou Keter.
Figure 1
Puis cette lumière qui émane du Créateur crée un récipient qui lui correspond totalement
par son désir de se délecter, emplit ce récipient et fait son délice. Cette phase est appelée
phase un (Alef) ou Hokhma.
L'attribut de cette lumière est de donner sans réserve, de faire plaisir, et l'attribut du
récipient est de recevoir, de se délecter. Quand la lumière pénètre le récipient, elle
commence à lui transmettre ses attributs, et le récipient souhaite alors être semblable à
cette lumière, il veut donner sans réserve, mais il refuse de recevoir car il n'a rien à
donner. Ce processus correspond à la phase deux (Bet), ou Bina.
Le récipient, qui éprouve alors de l'abattement, commence à réfléchir à propos du but de
la création qui est de le créer et de faire ses délices. Cependant, ce récipient ne peut se
délecter que s'il reçoit une certaine portion de lumière. La phase suivante correspond
donc au désir de recevoir, disons, 10 % de lumière, de délices, mais dans une intention
orientée vers le Créateur, sans recevoir le reliquat de lumière. Ce processus correspond à
une phase mixte, la troisième (Guimel), ou Ze''ïr Anpin (Petit Visage).
Après être parvenu à ce degré qui est constitué de deux éléments antagonistes, le
récipient désir découvre qu'il est plus naturel pour lui de recevoir que de donner sans
réserve, ce qui équivaut à ne pas recevoir. L'attribut originel, celui de recevoir et de se
délecter, renaît en lui. La lumière de Hassadim, qui n'a empli que 10 % du récipient, ne
peut pas transmettre à celui-ci ses attributs du donner sans réserve, cet attribut originel
qu'est le recevoir prédomine par conséquent sur les transformations extrinsèques de
l'ancien désir de se délecter.
Suite à ce processus, le récipient décide de s'emplir, de se délecter à 100 %, de recevoir
toute la lumière. Ceci correspond à la phase 4 (Dalet), ou Malkhout. Ce récipient, alors
empli totalement de lumière, est qualifié d'authentique, c'est une vraie créature parce que
ses désirs émanent de lui-même, ce qui est différent du récipient de la phase Alef qui,
dépourvu d'aspirations personnelles, était passivement empli de lumière parce que tel
était le désir de la lumière, du Créateur.
C'est seulement au cours de la phase quatre que la créature choisit véritablement de
recevoir la lumière, de recevoir ce qui émane du Créateur. Ce premier désir de recevoir
les délices procurés par la lumière apparaît alors à l'intérieur de la créature elle-même.
Les phases de Hokhma, Bina, Ze''ir Anpin et Malkhout sont appelées les quatre phases de
la diffusion de la lumière directe qui émane du Créateur pour créer le désir de recevoir,
c'est-à-dire pour créer une créature authentique.
Figure 2
Il n'existe rien hormis le désir du Créateur consistant à faire plaisir, et le désir de la
création consistant à recevoir, à éprouver des délices. Tout est subordonné à ce processus.
Quoi que nous puissions dire de la création, de toutes les phases de son développement:
minéral, végétal, animal et humain, tout est désir de recevoir une certaine portion de
lumière, désir de se délecter.
Le Créateur a créé la création pour que, quand elle reçoit la lumière, elle se délecte non
pas égoïstement, mais avec une perfection absolue: qu'elle éprouve des délices infinis et
illimités. Si la lumière pénètre le récipient et l'emplit totalement, ce récipient ne peut plus
rien recevoir, car la lumière éteint le désir, et la délectation disparaît avec l'extinction du
désir.
Il n'est possible de recevoir sans limites que dans le cas où l'homme reçoit dans une
intention non orientée vers soi-même, autrement dit quand il se délecte pour faire plaisir à
celui qui donne. Par expérience, nous savons tous que même lorsque nous avons très faim
et que nous commençons à manger, au bout d'un certain laps de temps, nous apaisons
notre faim au point de ne plus désirer manger, même si les mets proposés sont les plus
délicieux.
Le plaisir n'est pratiquement éprouvé qu'à la limite entre le plaisir lui-même et le désir
d'éprouver du plaisir. Dès que le plaisir pénètre dans le désir et commence à le satisfaire,
le désir d'éprouver du plaisir s'éteint progressivement. Si le plaisir est plus grand que le
désir, il provoque même de la répulsion.
Comment transformer le plaisir en quelque chose de parfait et d'illimité? Un schéma
particulier a été mis au point par le Créateur. Selon ce schéma, si l'homme éprouve du
plaisir non pas de recevoir pour soi-même, mais de faire plaisir à autrui, ce plaisir est
infini parce qu'il dépend de la quantité et de la personne à qui il peut faire plaisir, plus la
quantité donnée est grande, plus cet homme éprouve de plaisir. Cet état engendre une
existence éternelle, la perfection, et correspond aux attributs divins. C'est précisément à
cet état que le Créateur souhaite amener l'ensemble de la création.
Si la créature souhaite exclusivement recevoir, elle se trouve naturellement dans un cercle
fermé et a bien la sensation qu'elle est à l'intérieur de ce cercle. Si elle ressentait le plaisir
que le Créateur éprouve quand elle se délecte, elle se délecterait infiniment, à l'image de
la mère qui donne sans réserve à son enfant.
Le schéma optimal correspond à la perfection. La lumière ne porte pas de simples délices
en elle, il s'agit des délices procurés par la connaissance illimitée, l'existence infinie, la
connaissance de soi, l'analyse de soi, par la sensation d'éternité, de perfection et de
délectation qui imprègne tout. Ce schéma idéal correspond au Créateur qui donne sans
réserve la lumière à la créature. Cette créature consent à recevoir la lumière à la condition
qu'elle fasse ainsi plaisir au Créateur. Ce schéma est qualifié de réciproque, porte le nom
de lumière réfléchie, à la différence de la lumière directe qui émane du Créateur.
Pour réaliser ce schéma, il faut, avant tout, qu'il y ait un désir qui attire la lumière directe
vers la créature. Ensuite, la créature place un écran sur le trajet de cette lumière, un écran
qui fait obstacle à la pénétration de la délectation éprouvée à des fins personnelles et qui
dirait en quelque sorte qu'il peut recevoir les délices en lui, mais seulement dans une
portion équivalant à ce qu'il peut donner sans réserve, autrement dit dans une intention
orientée vers le Créateur. En d'autres termes, l'échange suivant a lieu: le Créateur procure
du plaisir à la créature, celle-ci consent à éprouver, à recevoir ce plaisir à la condition
exclusive que, ce faisant, elle fasse plaisir au Créateur.
La Baal HaSoulam prend l'exemple très simple de l'hôte et du maître de maison. Le
maître de maison offre à son hôte une table garnie de mets. L'hôte s'assoit, mais il n'ose
pas manger, tout d'abord parce qu'il ne veut pas se sentir en position de recevoir, puis il
ne sait pas très bien à quel point le maître de maison est sincère dans son désir de le
régaler. L'hôte éprouve de la honte d'être en position de recevoir tandis que le maître de
maison donne; c'est pourquoi cet hôte refuse ce qui lui est proposé afin de connaître le
véritable désir du maître de maison.
Si le maître de maison se met à insister, demande à son hôte de faire honneur à ce qu'il lui
propose, en assurant que cela lui ferait plaisir, alors, après avoir refusé à maintes reprises,
mais convaincu totalement maintenant qu'il ferait plaisir au maître de maison, l'hôte se
met à manger, mais cette fois, il se sent dans la position d'une personne non plus qui
reçoit, mais qui donne au maître de maison.
Les rôles ont été inversés. Même si c'est le maître de maison qui a préparé tous les mets
dans sa propre maison et invite à sa propre table, il comprend que son désir de faire
plaisir dépend uniquement de son hôte qui détient le succès de l'entreprise et, par
conséquent, peut diriger la situation.
Le Créateur a créé la créature spécialement pour que, sous l'action de la lumière, elle
commence à éprouver un sentiment de honte en recevant et, en ayant recours à son droit
de choisir, à son libre arbitre, elle parvienne au degré qui se caractérise par le fait que les
créatures reçoivent, éprouvent des délices dans une intention non pas personnelle, mais
orientée vers le plaisir du Créateur. Dans ce cas, la créature devient l'égale du Créateur,
Malkhout s'élève au niveau de Keter et acquiert les attributs divins.
Ces attributs, ces caractéristiques, ce ressenti échappent à toute description, nous ne
pouvons pas les concevoir. Pénétrer les mondes spirituels en s'élevant d'un seul degré de
similitude avec le Créateur équivaut déjà à l'éternité, aux délices absolus et à la
Connaissance, mais il est impossible de dire quoi que ce soit du dernier niveau de notre
monde au moyen de notre langage.
La science de la Kabbale étudie le développement progressif de la création. La Kabbale
nous parle du chemin que doit parcourir notre monde et tous les mondes, l'ensemble de
l'univers en procédant progressivement à leur réparation pour parvenir au niveau du
Créateur, du degré de perfection et d'éternité. Nous devons procéder à cette réparation en
vivant dans notre monde, dans notre corps, dans notre quotidien terrestre.
Les kabbalistes sont parvenus à ce degré de perfection, ils l'ont décrit en disant que toutes
les âmes, chacune en son temps, devaient y parvenir. Tant que la dernière âme n'aura pas
parcouru ce chemin, le cycle des âmes, leur descente dans ce monde qui est le seul lieu
où peut se dérouler la réparation, se poursuivra pour les faire accéder aux mondes
spirituels et atteindre le niveau du point zéro de Keter.
Se pose la question: ce processus peut-il se dérouler au cours d'une seule vie? Non, ce
n'est pas possible. Quand l'homme naît, une âme s'incarne en lui qui est déjà venue en ce
monde, qui est passée par certains stades de réparation, elle a déjà une certaine
expérience. C'est pourquoi les hommes qui naissent aujourd'hui sont bien plus
intelligents, plus expérimentés, ils sont davantage prêts aux conditions actuelles du
progrès technique et culturel, aux transformations de toutes sortes de notre société.
Le désir d'étudier la Kabbale de notre génération est de plus en plus fort. Les âmes ont
déjà acquis une telle expérience au cours des vies antérieures, sont parvenues à de telles
connaissances que d'ici vingt à vingt-cinq ans, une personne ne pourra pas vivre sans la
recherche de la connaissance du spirituel. En revanche, autrefois, seules quelques unités
parmi des millions ressentaient vaguement le besoin de spirituel.
Dans quelques années seulement il sera possible au cours d'une vie, et même moins, de
parvenir à la connaissance des mondes spirituels. C'est le dessein de la création, il est
prédéterminé. Nous sommes tous des fragments d'une seule et même Malkhout et nous
tous sommes dotés d'un attribut et d'un rôle bien précis dans ce monde. En transformant
notre attribut sous l'action de divers facteurs de notre monde et selon le système
spécifique de l'étude de la Kabbale, chacun des fragments procède à sa réparation et, ce
faisant, parvient au degré suprême.
Le chemin des fragments est déterminé d'avance de l'en-haut. Nous venons tous au
monde avec une certaine âme, avec certaines qualités. Aucun de nous n'a choisi son âme.
Il va de soi que le chemin de chacun est déterminé d'avance également. Qu'est-ce qu'il
nous reste à faire? Où est notre libre arbitre? Pourquoi est-ce que nous sommes des êtres
doués d'intelligence et non pas des éléments tout simplement mécaniques sur lesquels
seraient exercées telles ou telles actions? De quelle manière le Créateur a-t-il pris ses
distances par rapport à nous et nous a donné la possibilité de nous exprimer? La réponse
commune à toutes ces questions est la suivante: pour que l'homme veuille de lui-même
progresser sur le chemin de sa réparation et de son élévation et qu'il puisse s'activer pour
avancer à la vitesse à laquelle il fait naître en lui la force de son désir.
Chacun de nous a l'obligation de parvenir au but final, au but suprême en partant du point
initial où nous nous trouvons tous. Dans ce processus nous n'avons pas de libre arbitre
Nous sommes obligés de parcourir ce chemin en passant par toutes ses phases et tous les
ressentis y étant liés, de les incorporer en nous progressivement, de vivre et d'éprouver le
chemin parcouru.
La liberté signifie être d'accord avec tout ce qui survient en chemin, justifier chaque étape
et choisir la vitesse maximale pour faire progresser la réparation et parvenir à l'union avec
le Créateur. Cela et seulement cela dépend de l'homme, c'est en cela que réside l'essence
de la création: qu'elle désire se débarrasser au plus vite de la condition dans laquelle elle
se trouvait quand le Créateur l'a créée, qu'elle se répare qualitativement et, parvenue au
degré suprême, s'unisse au Créateur.
C'est en proportion de l'intensité du désir de progresser qui est en l'homme que celui-ci
peut s'appeler homme, dans le cas contraire, il est un individu impersonnel. La Kabbale
est la seule science qui développe en l'homme une personnalité indépendante,
individuelle et libre.
Les quatre phases de la formation d'un Kli se distinguent entre elles par le désir de se
délecter (Aviout signifie « épaisseur »). En phase zéro et en phase Alef, ce désir n'existe
pas. Plus la créature s'éloigne du Créateur, plus le désir de se délecter est fort, plus il est
grossier, égoïste, plus cette créature désire recevoir à des fins personnelles.
La quatrième phase, Malkhout, est totalement égoïste, elle est désir qui émane de sa
propre décision. Chacune des quatre phases suivantes se trouve l'une dans l'autre: Keter
se trouve dans Hokhma, toutes deux sont dans Bina, toutes trois sont dans Ze''ir Anpin,
Malkhout comporte les quatre phases. Chacune des phases précédentes soutient la phase
suivante et en assure l'existence.
La quatrième phase a reçu l'ensemble de la lumière qui l'a emplie totalement. Nous
savons que lorsque la lumière emplit le récipient de délices (d'autant plus que le récipient
souhaite recevoir et attire en lui la lumière), ce récipient reçoit d'elle l'attribut du donner
sans réserve. C'est alors que Malkhout commence à ressentir que son attribut est
totalement à l'opposé de celui de la lumière. Elle prend alors conscience de son égoïsme
par rapport à l'attribut du donner, cela développe en elle un tel sentiment de honte qu'elle
cesse de recevoir la lumière et reste vide.
Le rejet de la lumière hors de Malkhout est appelé «première restriction» (Tsimtsoum
alef). Une fois qu'elle est vide, Malkhout entre en quelque sorte en état d'équilibre avec
l'attribut du donner: aucun des deux ne reçoit et aucun ne donne, il n'y a aucune
réciprocité de plaisir. Comment faire en sorte que Malkhout soit l'égale du Créateur?
De la même façon que dans l'exemple de l'hôte et du maître de maison. Malkhout
repousse toute la lumière qui lui parvient car elle ne veut pas se sentir en position de
recevoir, ensuite elle pose la condition qu'elle acceptera une portion de lumière en elle,
mais cette fois, non pas pour s'en délecter, mais parce qu'elle veut faire plaisir au
Créateur, car elle sait qu'Il désire qu'elle se délecte. Une telle façon de recevoir équivaut
alors au donner sans réserve, et Malkhout est alors en position non plus de recevoir, mais
de donner.
Nous voyons que pour qu'apparaisse un authentique désir, la lumière doit passer par
quatre phases. Un processus analogue se déroule avec nos désirs quels qu'ils soient.
Avant qu'un désir se manifeste en nous, il passe par toutes les phases du développement
de la lumière qui émane du Créateur jusqu'à ce que nous le ressentions en nous. Sans la
lumière, il ne peut pas y avoir de désir. La lumière est originelle, le désir apparaît en
second lieu.
Etudions la structure de la création (Figure 3) créée au cours de la phase quatre. La
lumière qui émane du Créateur est qualifiée de « lumière directe » (Ohr Yachar), la
lumière que repousse Malkhout est qualifiée de « lumière réfléchie » (Ohr Hozer), la
lumière qui pénètre partiellement dans le récipient est qualifiée d'intérieure (Ohr pnimi).
Figure 3 – Le Kli (récipient)
L'hôte est attablé devant les mets et le maître de maison, il refuse tout, puis il décide de
manger un peu, cette fois pour faire plaisir au maître de maison bien que, des yeux, il soit
prêt à tout avaler. Autrement, ici, il faut utiliser ses désirs égoïstes, mais dans une
intention altruiste. Lorsque l'hôte commence à soupeser, il comprend qu'il ne peut pas,
pour faire plaisir au maître de maison, accepter tout le repas, mais seulement une petite
portion.
C'est la raison pour laquelle la créature, après avoir opéré une restriction, peut accepter
avec altruisme une petite proportion de la lumière, disons, 20%, mais elle repousse les
80% restants. Cette partie de la créature où est prise la décision relative à la portion de
lumière qui pénétrera dans une intention orientée vers le Créateur, est appelée Rosh (tête).
La partie de la créature dans laquelle pénètre la lumière est appelée Gouf (corps, partie
intérieure), et la partie de la créature qui reste vide est qualifiée de terminée (Sof), c'est
l'endroit où la créature procède à une restriction, ne veut plus accepter la lumière.
Figure 4 – Le partsouf
Des dénominations sont données aux parties de la création par analogie à notre corps. Il
n'y a pas de dénominations, de chiffres, d'étiquettes dans les mondes spirituels. Il est
cependant plus simple d'utiliser des mots. Les kabbalistes ont choisi pour s'exprimer une
langue très simple: comme tout ce qui existe dans notre monde émane des mondes
spirituels, l'en-bas étant directement lié à l'en-haut, chaque élément de notre monde étant
lié à chaque élément des mondes spirituels, et que tout dans notre monde porte un nom,
ils prennent la dénomination de l'élément de notre monde pour désigner l'élément
spirituel qui le génère.
Prenons l'exemple d'une pierre dans notre monde, il y a dans l'en-haut une force qui
génère cette pierre, nous appellerons donc cette force «pierre». La seule différence est
que la pierre «spirituelle» est une racine spirituelle dotée d'attributs particuliers auxquels
correspond, dans notre monde matériel, une branche portant le nom de pierre.
C'est ainsi qu'a été créée la langue des branches qui permet, en employant des noms, des
dénominations, des actions de notre monde, de sous-entendre des éléments et des actions
des mondes spirituels. Tous les livres saints sont écrits dans cette langue. Ni la Torah, ni
le Talmud, ni autres ouvrages semblables ne contiennent aucun mot désignant notre
monde matériel bien que tous soient écrits au moyen d'une langue de notre monde.
Chaque élément de notre monde qui est évoqué dans ces livres sous-entend l'élément
correspondant dans les mondes spirituels.
C'est pourquoi la partie des mondes spirituels qui fait l'objet d'une analyse, d'un calcul,
est appelée Rosh (tête) (figure 2), et la partie de l'écran qui est située au-dessus de
Malkhout et laisse pénétrer la lumière, est appelée péh (bouche). La partie dans laquelle
pénètre la lumière est appelée gouf (corps). La ligne qui exerce une restriction sur la
pénétration de la lumière dans le gouf, est appelée tabour (nombril). La partie extrême
qui demeure sans lumière est appelée sioum (fin). L'ensemble de l'élément constitue la
création, l'âme, Malkhout.
Donc, après avoir reçu 20 % de lumière, le partsouf commence à éprouver la pression
exercée de l'extérieur par la lumière environnante, ohr makif, qui dirait en quelque sorte
que la portion de lumière reçue est si bonne, et qu'il en reste tellement à l'extérieur qu'il
serait bon d'en goûter encore un peu. Nous savons tous qu'il vaut mieux ne pas éprouver
de plaisir du tout que d'en éprouver juste un peu. Le plaisir commence à faire pression et
de l'intérieur et de l'extérieur, il devient beaucoup plus difficile de résister.
Tant que le partsouf n'a rien accepté, il peut très longtemps en rester à l'état initial, mais
après avoir goûté la lumière, les délices qu'elle procure font pression de l'intérieur et de
l'extérieur. Si le partsouf accepte de laisser pénétrer en lui encore un peu de lumière, c'est
déjà pour son propre plaisir, car la force de résistance à son égoïsme ne peut agir que sur
20 %. Le partsouf n'est pas d'accord. Ce n'est pas dans ce but qu'il a effectué une
première restriction. Il repousse donc une telle démarche et il ne lui reste plus qu'une
seule issue: rejeter hors de lui la lumière pour revenir à l'état initial où il était avant
d'accepter la lumière. C'est ce qu'il fait.
La pression exercée simultanément par ohr pnimi et ohr makif sur le tabour est appelée
«bitoush (choc) pnim ou makif (de l'intérieur et de l'extérieur)». Comment s'effectue la
pénétration de la lumière (dans le cas présent 20 %) dans le gouf? L'écran qui était
installé au commencement au niveau de peh de Rosh, (le mot «de» en araméen désigne
l'appartenance comme en français (la bouche de la tête), descend sous l'action de la
lumière de 20 % au-dessous du gouf jusqu'à la ligne du tabour.
Au moment où la lumière est rejetée hors du Gouf, l'écran s'élève progressivement du
tabour dans la peh de Rosh, repoussant en quelque sorte la lumière hors du gouf. Avant la
pénétration de la lumière dans le gouf, le partsouf avait en tête l'information concernant la
lumière, connaissait les délices qu'elle comporte, l'intensité de la force de résistance à
l'autosatisfaction est en proportion de l'intensité du désir du partsouf.
En fonction de l'information qui est demeurée en lui à propos de son état quand il était
totalement empli de lumière, avant la restriction du désir dans le Monde de l'Ein Sof, et
de l'état après la restriction, le partsouf conserve le souvenir du passé, une inscription
particulière en lui, qui est appelée rechimo.
Qu'est ce qui existe dans le spirituel? Rien hormis le désir de se délecter et les délices qui
peuvent satisfaire ce désir. L'Aviout désigne le désir (l'information relative au désir dans
le partsouf), et le revêtement (itlabshout) correspond à la lumière qui se vêtirait en
quelque sorte d'un kli. On peut dire encore qu'il n'existe que le Créateur et la création.
De l'état précédent, il reste toujours un rechimo de l'itlabshout et un rechimo de l'aviout.
Ces deux paramètres sont largement suffisants pour caractériser l'état précédent du
partsouf. Après avoir rejeté la lumière, tout partsouf a parfaitement connaissance de ce
qu'il ressentait au moment où la lumière était présente en son gouf, il a déjà cette
expérience, il sait comment agir ensuite et les calculs qu'il peut faire.
Maintenant, le partsouf de la figure 5 comprend qu'il ne peut pas retenir 20 % de lumière,
il décide d'en goûter 15 %, également dans une intention orientée vers le Créateur.
Figure 5 - 5 Partsoufim : Galgalta, AB, SAG, MA, BON
Pour ce faire, il doit descendre plus bas, autrement dit sa Rosh et sa peh seront au-dessous
du niveau du partsouf précédent. La lumière qui frappe l'écran est repoussée, il n'en
pénètre, disons, que 15 %.
Comment distinguons-nous l'itlabshout et l'aviout? Le calcul se fait à partir du Olam Ein
Sof alors que la Malkhout (aviout dalet) est totalement emplie de toutes les forces de la
lumière qui lui correspond (itlabchout dalet), autrement dit la caractéristique de cette
Malkhout emplie de lumière correspondait à dalet de dalet (Malkhout de Malkhout).
Le partsouf suivant détient déjà des informations sur sa capacité à emplir de lumière
l'aviout-désir guimel uniquement. Et ainsi de suite. Chaque partsouf suivant abaisse de
plus en plus la capacité d'emplir son gouf de lumière dans une intention orientée vers le
Créateur. Il y a 25 partsoufim en partant du haut. Quand le tour du dernier partsouf
arrive, sa partie inférieure franchit la ligne de séparation de l'écran (massakh) entre les
mondes spirituels et notre monde. C'est alors qu'il brille dans notre monde. Notre monde
est un état de Malkhout se caractérisant par l'absence d'écran.
Leçon 2
Question: comment peut-on appliquer les connaissances en Kabbale à sa propre vie
pour influer sur celle-ci?
Réponse: Il faut tout d'abord comprendre ce qu'est la vie, son sens, la raison pour laquelle
elle nous est donnée, à partir de quoi elle commence et comment elle se termine. Après
cela, il est possible de la lier à la Kabbale. La Kabbale nous dit que le Créateur a créé
tous les mondes simultanément, y compris notre monde. La Kabbale nous est donnée
pour que nous la mettions à profit dans ce monde.
Le Créateur a créé l'homme pour que celui-ci reçoive des délices infinis et absolus. Pour
y parvenir, l'homme doit connaître le fonctionnement de l'ensemble du système des
mondes. Les lois de notre monde émanent des mondes spirituels où nous nous trouvons
avant notre naissance et après notre mort. Seul le segment de vie qui se déroule dans
notre corps physique est important pour nous. La Kabbale peut nous enseigner comment
le vivre, en nous disant comment tirer le maximum des événements qui nous arrivent
parce que, pour progresser spirituellement, l'homme doit connaître et employer de
manière optimale les capacités qui s'ouvrent à lui.
La nature de notre monde est: minérale, végétale, animale et humaine. Il est bien de
comprendre cette âme qui descend en nous ainsi que les lois qui président à son
développement. Au cours de sa vie, l'homme doit, d'après la loi du développement des
niveaux spirituels, accéder au degré suprême. Il lui est donné un grand nombre de
chances, si ce n'est pas au cours de cette vie, ce sera au cours d'une suivante, ou bien de
beaucoup de suivantes, jusqu'à ce qu'il atteigne le niveau requis.
La Kabbale est une aide pour accélérer le chemin. Le Créateur a élaboré une formule très
intéressante: ou bien l'homme commence à se poser des questions sur le sens de sa vie en
ce monde sans attendre les souffrances, ou bien des souffrances lui sont envoyées pour
l'amener à se poser ces questions. En d'autres termes, l'homme chemine vers le but de
plein gré sinon de force. La Kabbale lui propose de cheminer de sa propre initiative, de la
manière la plus optimale, en étant heureux.
Est-ce que la Kabbale peut aider à payer les traites d'achat de l'appartement, à réussir en
affaires, dans la vie conjugale, etc.? Il va de soi que cette question n'a pas lieu d'être. La
Kabbale enseigne comment mettre en œuvre ce monde de la manière la plus optimale
pour atteindre le but vers lequel le Créateur nous pousse au moyen de toutes sortes de
désagréments. La Kabbale nous explique avec quel bagage spirituel l'homme devrait
quitter cette vie, et non pas comment il peut résoudre ses problèmes personnels, mais
comment parvenir au degré suprême qui est la raison de ses problèmes quotidiens. Les
souffrances sont envoyées précisément pour nous élever spirituellement.
Une fois que l'homme connaît les lois des mondes spirituels, il connaît également ce qui
lui est envoyé, et pour quelle raison, de quelle manière il peut tirer le maximum de ce que
lui envoie le Créateur, de quelle manière agir correctement. Le plus souvent, nous ne
comprenons pas ce que nous pouvons faire quand quelque chose nous est envoyé, nous
ne savons pas où nous enfuir, à qui nous adresser. En trouvant une solution à nos
problèmes quotidiens comme nous en avons l'habitude, en faisant front, nous nous
heurtons à de nouveaux problèmes, car ceux-ci ne disparaîtront que lorsqu'ils auront
rempli leur fonction: nous pousser vers le but de cette vie.
La connaissance des lois spirituelles nous permet de voir les causes et les conséquences
des faits, d'avoir en quelque sorte une vue du dessus des événements, de leurs relations
mutuelles. Nos actions deviennent alors réfléchies, et la vie se fait différente, elle ne
semble plus sans issue. Nous relions en un seul même tout les états avant d'être en ce
monde, au moment de la période terrestre et après. Il s'agit d'un tout autre niveau
d'existence.
A notre époque, un grand nombre de personnes se posent des questions à propos du sens
de la vie, à propos de l'en-haut. C'est leur expérience accumulée antérieurement au cours
des vies précédentes qui en est la raison.
Le Créateur a créé les souffrances pour que l'homme réfléchisse au sens de la vie, à
l'origine de celles-ci. Par sa réflexion, l'homme s'adresse au Créateur sans en avoir
conscience. Le Créateur attend de nous le désir d'être en union avec Lui. Quand l'homme
prend un livre en mains, il peut, sans attendre que les souffrances le poussent, progresser
sur le chemin au moyen de l'étude. C'est alors que les souffrances sont éprouvées comme
une délectation, et l'homme progresse plus rapidement en comprenant la raison et
l'origine de ces souffrances. Le Créateur transforme la source des souffrances en source
de délices. C'est de nous que dépend la vitesse à laquelle nous progressons, ce qui
correspond à notre droit de choisir, notre libre arbitre.
Le Créateur a créé le plaisir pour le mettre à notre disposition, mais Il nous aiguillonne
pour que nous l'utilisions correctement. Notre aspiration à des plaisirs apparents nous fait
souffrir. Nous sommes prêts à faire n'importe quoi pour en éprouver. En d'autres termes,
les souffrances correspondent à un manque de satisfaction. Aucune course aux plaisirs ne
conduit à rien de bon parce que les plaisirs cessent de présenter de l'intérêt dès que
satisfaits, et nous nous mettons aussitôt à la recherche d'autre chose.
Le plaisir disparaît dès qu'il est satisfait. Les souffrances ne peuvent jamais être
satisfaites par le plaisir. Le plaisir n'est éprouvé qu'à la limite entre les souffrances et la
satisfaction, au moment du premier ressenti. La poursuite de la satisfaction éteint de plus
en plus le plaisir.
Cette approche de la satisfaction a des effets pervers. Pour que le plaisir soit sans fin, il
faut apprendre à donner à autrui. Sachant que le Créateur désire que nous éprouvions du
plaisir, c'est uniquement pour cette raison qu'il faut l'éprouver, pour faire Son propre
plaisir, et non pas pour rechercher l'autosatisfaction.
Il est difficile de parler de ce sujet à l'heure actuelle, il n'existe pas de mots pour
expliquer ce mécanisme. Sa compréhension n'est possible que lorsque le Créateur s'ouvre
à l'homme. C'est alors que celui-ci commence à ressentir le Créateur, après avoir traversé
le massakh, l'écran, qui sépare notre monde et les mondes spirituels, autrement dit 6000 à
degrés du gmar tikoun (l'achèvement de la réparation). Chaque degré spirituel est en
quelque sorte un degré de dévoilement du Créateur. Le gmar tikoun se produit quand
l'homme a réparé totalement ses désirs.
La première phase de l'étude de la Kabbale consiste à lire le plus possible d'ouvrages, à
faire passer à travers soi le plus possibles de connaissances. La phase suivante consiste à
travailler en groupe, l'étudiant unit alors ses désirs à l'ensemble du groupe, et son
récipient grandit d'autant plus que l'étudiant s'intègre au groupe. Le groupe permet de
commencer à ressentir ce qui est au-delà des intérêts personnels et il représente
également le Créateur car tout ce qui se situe en dehors de l'homme est le Créateur. Rien
n'existe hormis le Créateur. Pour l'essentiel, le travail commence et s'achève dans le
groupe.
A toutes les époques, les kabbalistes ont organisé des groupes. C'est seulement dans le
cadre du groupe et des relations au sein du groupe que les étudiants progressent dans leur
connaissance des mondes spirituels. Gmar tikoun, l'achèvement de la réparation,
correspond au moment où l'ensemble de l'humanité deviendra un seul et même groupe de
kabbalistes, le chemin est long avant d'y arriver, mais cela commence à devenir
réalisable. Dans tous les cas, les racines, les forces sont préparées au niveau de l'en-haut.
Nous allons étudier deux phases: la descente de la créature de l'en-haut dans l'en-bas, sa
progression à partir de sa pensée, de sa condition telles que le Créateur les a conçues,
pour parvenir dans notre monde. La seconde phase correspond à l'élévation de l'homme
de notre monde vers l'en-haut pour atteindre le niveau suprême. L'élévation n'est bien sûr
pas corporelle (le corps se situe dans ce monde), elle s'effectue au moyen des progrès
personnels et du perfectionnement spirituel.
Le Partsouf – structure spirituel élémentaire
Quelques mots à propos du partsouf que nous avons précédemment étudié. Nous avons
connaissance de deux états: celui correspondant au partsouf qui reçoit la lumière et s'en
délecte, le Kli s'appelle alors hokhma, et celui correspondant au Kli qui désire donner
sans réserve et s'en délecte, ce Kli est appelé bina. Ces deux Klim sont radicalement
antinomiques.
Il y a également un autre état, intermédiaire, correspondant au Kli qui reçoit pour faire
plaisir au Créateur, mais demeure en majeure partie vide. Cet état correspond au Ze’’ir
Anpin (petit visage) car il n'y a pénétré que 10 % de la lumière de la hokhma et 90 % de
la lumière des hassadim.
Le niveau correspondant à la présence de la lumière de hokhma est appelé visage, grand
ou petit, en fonction de la quantité de ohr hokhma présente. Le dernier stade, Malkhout,
est appelé véritable créature parce qu'elle veut passionnément recevoir la lumière de la
hokhma. La lumière emplit donc entièrement Malkhout. Ce niveau correspond au monde
de l'ein sof, le Monde de l'Infini, autrement dit du recevoir sans limites.
Ensuite Malkhout, tout en continuant à désirer recevoir la lumière comme auparavant,
décide de ne pas utiliser ce désir, car elle comprend que ce désir de recevoir à des fins
personnelles l'éloigne du Créateur, elle procède donc à une première restriction, extirpe la
lumière et reste vide. En donnant la lumière, Malkhout devient, par ses attributs,
semblable au Créateur.
Figure 6
La délectation éprouvée en donnant sans réserve est ressentie comme absolue, totale. Elle
ne s'éteint pas parce que donner sans réserve signifie ressentir l'objet du donner sans
discontinuer, tout en procurant ainsi du plaisir à cet objet. Le plaisir ressenti est alors
illimité en quantité comme en qualité.
En créant les kelim, le Créateur a prévu qu'après avoir été emplis de lumière, ceux-ci
auraient acquis les attributs du donner sans réserve pour finir par devenir semblables à la
lumière.
Comment Malkhout peut-elle devenir semblable à la lumière et se délecter? Nous avons
dit qu'elle construit au-dessus d'elle un écran antagoniste à son égoïsme, opposé à tous ses
désirs. 100 % de la lumière- délices sont placés devant Malkhout, correspondant à son
désir de recevoir disons 100 kg. Au moyen de l'écran ayant une force de résistance
équivalant à 100 kg pour s'opposer à son désir de se délecter, elle repousse tous les
délices et décide qu'elle ne peut accepter que la quantité de lumière qui ferait plaisir au
Créateur, et non à elle-même. Accepter cette quantité de lumière équivaut à donner sans
réserve.
La lumière qui parvient à Malkhout est appelée ohr yachar, la lumière qui est réfléchie est
appelée ohr hozer, et les 20 % de la lumière qu'elle laisse pénétrer à l'intérieur d'elle est
appelée ohr pnimi. La portion importante de lumière qui est restée à l'extérieur est
appelée ohr makif. Ohr hassadim est contenue dans la partie inférieure de Malkhout, là où
ohr Hokhma n'est pas entrée.
Il est resté un Rechimo de dalet de hitalbchout (informations sur la quantité et la qualité
de la lumière) de la condition de Malkhout dans Ein sof. Pour effectuer dans sa tête le
calcul permettant de recevoir les premiers 20 % de la lumière dans une intention orientée
vers le Créateur, Malkhout a fait référence au Rechimo de dalet de histalbshout et de
dalet de aviout.
Pour éprouver la honte spirituelle causée par le recevoir pour soi, il faut tout d'abord
ressentir le Créateur, ressentir Ses attributs, percevoir en Lui la qualité du Donner, avoir
conscience de Sa magnificence. La comparaison des attributs divins avec nos attributs
égoïstes provoque alors un sentiment de honte.
Pour parvenir à ce niveau de ressenti, il faut avoir acquis beaucoup de connaissances. A
mesure que l'homme comprend la magnificence du Créateur, il naît en lui le désir de faire
quelque chose pour Lui. Donner sans réserve au Tout-puissant équivaut à recevoir. Nous
pouvons l'observer dans notre monde: une personne qui a la possibilité de faire quelque
chose pour faire plaisir à un grand homme le fait volontiers et s'en réjouit.
Notre travail consiste à faire en sorte que le Créateur se dévoile à nous, nous montre Sa
magnificence, Sa puissance; ce que nous apercevons sert alors de source d'énergie pour
faire quelque chose pour Lui. Le Créateur se dévoile quand l'homme est empreint
totalement et définitivement du désir que le dévoilement se fasse dans un objectif
altruiste, autrement dit, dans le but d'acquérir des attributs altruistes.
Le premier partsouf qui a reçu une portion de lumière est appelé Galgalta. Après bitouch
pnim ou makif (chocs réciproques de ohr pnimi et de ohr makif sur l'écran au niveau du
tabour), le partsouf sent qu'il ne pourra pas résister aux délices de la lumière qui se
trouve encore à l'extérieur et qui fait pression sur lui, l'obligeant à accepter de la laisser
entrer. Il décide alors d'arracher toute la lumière. A ce niveau, cette réaction ne pose pas
de problèmes, le partsouf n'est pas du tout en contact avec les délices, il ne les ressent
pas.
Quand il repousse la lumière, l'écran s'élève, s'affaiblit et s'unit avec le péh de Rosh. Ce
processus est appelé histalkout. Quand, sous l'action de la lumière, l'écran s'abaisse, il se
revêt d'encore plus d'aviout, il devient plus épais.
Après avoir extirpé la lumière du premier partsouf, il reste le rechimo de dalet de
hitlabshout et de guimel de aviout. Un degré d'aviout a disparu, car le partsouf a compris
qu'il ne peut plus travailler avec l'ancien degré de dalet. En fonction du degré d'épaisseur,
l'écran s'abaisse du péh de Rosh à un niveau plus bas que dalet. Le niveau dalet
correspond au péh du partsouf du galgalta, et le niveau guimel correspond à son hazé (sa
poitrine).
La lumière fait encore une fois pression sur l'écran à partir de l'en-haut, l'écran la
repousse tout d'abord puis décide de l'accepter en fonction des rechimot, mais pas à un
niveau plus bas que le tabour du galgalta, car au-dessous de celui-ci, le partsouf n'a
même pas pu accepter la lumière. Le deuxième partsouf qui se développe alors est appelé
A''B.
Puis il se produit à nouveau un bitouch pnim ou makif, une nouvelle extraction de la
lumière, et il reste de nouvelles inscriptions (rechimot) dans le partsouf: guimel de
hitalbchout (la lumière non pas du niveau 4, comme dans les A''B, mais du niveau 3) et
bet de aviout (à nouveau perte d'un degré d'aviout, par suite d'un bitouch pnim ou makif).
C'est pourquoi l'écran qui s'est tout d'abord élevé dans le péh de A''B en repoussant la
lumière, descend alors au niveau du hazé de A''B où il se formera un nouveau partsouf
par un zivoug au niveau des rechimot guimel-bet. Ce partsouf est appelé SA''G.
Ensuite, le bitouch oblige à nouveau le massakh à s'élever dans la péh de Rosh de SA''G
avec les rechimot bet-alef, puis, en fonction de ces rechimot, il s'abaisse dans la hazé des
SA''G d'où sort le partsouf 4 de M''A. Ensuite, selon le même principe, le partsouf 5 des
BO''N se forme par un zivoug au niveau des rechimot alef-chorech.
Chacun des partsoufim se compose de 5 parties: chorech, alef, bet, guimel, dalet. Tout
désir n'apparaît qu'à travers cette chaîne qui est construite selon un système rigoureux et
immuable. La dernière phase, dalet, ressent les quatre précédents désirs au moyen
desquels le Créateur l'a créée, et donne à chacun des désirs un nom caractérisant sa vision
du Créateur à chaque moment précis, c'est pourquoi elle est appelée du Nom divin, soit
YHVH (Yod Hé Vav Hé). Nous étudierons ces lettres par la suite. On peut dire dès à
présent qu'elles forment le squelette de l'homme, il peut être grand, petit, en position
horizontal, verticale, mais la base est toujours la même.
Si le partsouf est empli de la lumière de Hokhma, il est appelé A''B, si le partsouf contient
ohr hassadim, son nom est alors SA''G. Les conjugaisons des lumières de Hokhma et
hassadim donnent lieu à l'attribution de noms à tous les partsoufim. Tout ce qui est décrit
dans la Torah ne correspond à rien de plus qu'à des partsoufim spirituels emplis, dans une
plus ou moins grande proportion, soit de la lumière de Hokhma, soit de la lumière des
hassadim.
Après la sortie des 5 partsoufim du Galgalta, A''B, SA''G, M''A et BO''N, toutes les
rechimot disparaissent, autrement dit tous les désirs qui pouvaient être emplis dans une
intention orientée vers le Créateur, sont assouvis, l'écran perd la totalité de sa capacité à
recevoir la lumière pour faire plaisir au Créateur, il ne peut que résister à l'égoïsme, sans
rien recevoir.
Après la première restriction, Malkhout peut accepter 5 portions consécutives de lumière.
La construction en 5 partsoufim est appelée le monde d'Adam Kadmon. Le processus
s'arrête là, Malkhout a réalisé ses 5 rechimot de manière définitive.
Figure 7
Nous voyons que Malkhout, entièrement emplie de lumière dans l'ein sof, ne peut s'emplir
que partiellement de lumière après la première restriction au moyen des 5 partsoufim, et
uniquement jusqu'au Tabour. La tâche va consister à ce que Malkhout puisse emplir
également la dernière partie, dans une intention orientée vers le Créateur (Emplir le sof –
se trouvant du Tabour jusqu'au Sioum).
Le Créateur veut emplir Malkhout de délices infinis. Il faut seulement créer les conditions
pour qu'elle le veuille d'elle-même et puisse emplir la dernière partie, et retourner ainsi
les délices au Créateur. Comment s'effectue ce processus? Nous l'étudierons au prochain
cours.
Leçon 3
La Kabbale parle du ressenti que l'homme a du monde. Ce que nous voyons autour de
nous existe subjectivement uniquement par rapport à nous, parce que le mécanisme de
notre perception fonctionne au moyen de nos organes des sens. Si ceux-ci étaient
différents, notre ressenti serait tout à fait différent, notre vision des choses serait
différente. La plus petite modification de nos organes sensoriels transformerait notre
perception de l'environnement, nos impressions seraient complètement différentes.
Tout ce que nous ressentons porte le nom de création. Notre ressenti étant subjectif, le
tableau que nous percevons est également subjectif. La science tente de modifier les
frontières du ressenti de nos organes sensoriels (microscopes, télescope, capteurs de
toutes sortes, radars, etc.), mais cela ne change pas l'essence même de notre perception
pour autant.
Nous vivons comme enfermés dans nos organes sensoriels. Nos 5 sens reçoivent les
informations de l'extérieur: visuelle, sonore, gustative, olfactive, tactile. Ces informations
sont traitées en nous, nous les ressentons, nous les évaluons selon un algorithme, mieux
ou moins bien.
La possibilité nous a été donnée de l'en-haut de créer une sorte de 6ème sens. Il s'acquiert
à l'aide de la Kabbale. En étudiant celle-ci correctement, d'après les sources adéquates,
uni à un groupe ayant les mêmes aspirations, sous la direction d'un authentique maître,
nous pouvons modifier qualitativement nos sens pour que le Créateur et les mondes
spirituels s'ouvrent à nous.
La Kabbale dit que la seule chose créée est le désir de se délecter. Le cerveau existe pour
faire grandir la sensation de délectation, pour évaluer celle-ci d'une certaine manière,
pour la quantifier correctement. Le cerveau est un instrument auxiliaire.
L'étude de la Kabbale veut que l'homme ressente véritablement la structure de la création,
la ressente aussi clairement qu'il ressent le monde qui l'environne. La vision spirituelle
des deux sortes de mondes ; ce monde et les mondes spirituels; permet d'avoir une
représentation complète de la force divine qui dirige le monde.
On parle de nouveau ressenti qui apparaît en l'homme, non pas dans son cerveau, mais
dans son cœur qui réagit à ses réactions intérieures bien que ce soit une simple pompe. En
fait, le ressenti est une substance purement spirituelle. Les organes qui permettent
d'éprouver ce ressenti sont également purement spirituels. Le cœur réagit tout simplement
parce qu'il doit fournir de l'énergie à l'organisme en fonction des réactions.
Dans notre condition initiale, nous ne comprenons généralement pas et nous ne
ressentons pas que quelque chose nous est caché. Quand, au cours du processus de
l'étude, nous commençons à comprendre, c'est déjà un pas en avant. Par la suite, nous
commençons à voir comme une force spirituelle avec laquelle nous sommes dès lors en
relation, qui nous envoie des situations dont la relation de cause à effet; devient de plus
en plus claire. Il s'agit déjà d'un degré de dévoilement.
L'homme commence à évaluer ses actions en fonction de ce que le Créateur lui envoie, il
entre alors dans une période de critique de ses actes, de ses réactions. Il pense «Dans ce
cas de figure, le Créateur m'envoie ceci pour que je lâche prise, dans cet autre cas, il me
faut agir différemment». Cette autocritique fait accéder l'homme au niveau de «homme»,
il n'est plus le bipède qu'il était jusqu'alors.
La capacité de ressentir le Créateur apparaît, l'homme voit alors quelles sont les actions
qui lui sont bénéfiques, lesquelles nocives. Les actions bénéfiques sont appelées
Commandements, les actions nocives sont appelées «enfreinte des Commandements».
L'homme ayant désormais la connaissance de la relation de cause à effet, il comprend ce
qui lui est utile, ce qui ne l'est pas. Il va de soi qu'une fois le processus devenu conscient,
personne n'enfreindra rien, car les raisons qui entraînent un châtiment et celles une
récompense, lui sont connues.
Après avoir accédé à la connaissance du Créateur, l'homme a la possibilité d'agir
correctement dans chaque cas de figure, avec le maximum d'efficacité. L'homme qui agit
selon ce schéma est appelé «juste» car il perçoit le Créateur, les bienfaits reçus pour ses
bonnes actions, et les bienfaits supplémentaires pour ce qu'il n'enfreint pas. Le juste
justifie le Créateur. A mesure que l'homme observe de plus en plus les Commandements,
il est pénétré de plus en plus de lumière. Cette lumière intérieure est appelée Torah.
A mesure que le Créateur se dévoile à lui, l'homme s'élève de plus en plus haut sur les
degrés spirituels, et chacun de ces degrés correspond à l'accomplissement d'une action
spirituelle, un Commandement et, ce faisant, il reçoit une nouvelle portion de lumière. Il
devient un grand juste puis il atteint le degré où il peut observer les Commandements
avec totale abnégation de soi, que cette observation soit un bien ou un mal pour lui. Il
voit le Créateur comme absolument bon et Ses actions comme parfaites. Tout ceci est la
conséquence d'un certain degré de dévoilement du Créateur.
Par sa progression sur les 6000 degrés, l'homme voit que tout ce qu'a fait et ce que fait le
Créateur pour lui et pour ses semblables, est totalement empreint du désir unique de faire
plaisir sans limites à la création, il est alors pénétré d'un sentiment d'infinie gratitude, du
désir de remercier le Créateur en orientant ses actions uniquement vers donner sans
réserve au Créateur, processus intérieur qui correspond au désir de vouloir faire plus et
toujours plus pour le Créateur.
L'homme comprend alors que le Créateur ne voulait que son bien dans le passé
également. Auparavant l'homme était cependant à un degré non réparé, il lui semblait
donc que le Créateur le frappait, lui envoyait du malheur. La lumière divine demeure
toujours la même, mais quand elle pénètre dans un désir antagoniste, elle suscite un
ressenti antagoniste.
Les mondes spirituels ne se comprennent que lorsque est atteinte la limite des états
négatifs et positifs. Il ne faut craindre aucun des états qui nous sont envoyés. En étudiant
la Kabbale, bien des problèmes surgissent qui n'existaient pas dans le passé. Sans l'étude
de la Kabbale, ils seraient survenus dans un certain nombre d'années. Le processus en a
été accéléré. Un jour peut être considéré comme 10 années. Ce ne sont pas les
événements qui devaient survenir à chacun qui sont réduits, l'augmentation de la vitesse
de leur succession les compresse, en réduit la durée.
Si l'homme fréquente les cours, les écoute correctement, essaie d'entendre en abaissant
son ego, sa fierté, son intelligence et ses connaissances apparentes, il commence à se
pénétrer de ce qu'il entend et à y prêter attention.
L'étude de la descente des mondes de l'en-haut vers en bas attire sur l'homme la lumière
divine correspondant aux degrés étudiés. La lumière nettoie progressivement ses
récipients, les répare, les rend altruistes.
Il peut y avoir dans un groupe des étudiants qui étudient depuis des dizaines d'années, et
d'autres qui n'ont commencé que quelques mois auparavant, cela ne les prive en aucun
cas de la possibilité de progresser. Au contraire, aujourd'hui, les étudiants qui
commencent sont dotés d'un désir plus fort de comprendre, leur âme a plus d'expérience,
elle est mieux préparée. Le stage de Kabbale ne joue aucun rôle en lui-même. Il est
important que l'étudiant s'unisse au désir global du groupe, qu'il se fonde en lui, qu'il
s'abaisse par rapport aux autres. Grâce à l'union avec le groupe, il est possible en
quelques heures d'atteindre des niveaux spirituels auxquels il n'est possible d'accéder
qu'en plusieurs années si l'on étudie seul.
Il est très important de se tenir à l'écart des personnes qui se prennent pour de soi-disant
kabbalistes, des personnes véhiculant toutes sortes de philosophies, des fanatiques
religieux qui sont très éloignés de la Kabbale; il faut lire des ouvrages authentiques et
n'étudier que dans un seul groupe avec un professeur. En étudiant simultanément d'autres
sources, l'étudiant se porte préjudice à lui même et à tout le groupe.
Quand j'ai commencé à étudier la Kabbale, je voulais connaître la structure de notre
monde, du cosmos, des planètes, des étoiles, etc., je voulais savoir s'il existait une vie
ailleurs dans cet univers, quel était le lien entre tous ces éléments. Je m'intéressais à la vie
biologique, à son sens, ses formes. Je suis médecin spécialiste de cybernétique
biologique. Je voulais connaître le système de régulation des organismes. C'est de cette
manière que j'ai été amené de l'en-haut à la Kabbale. A mesure que j'ai progressé en
Kabbale, les sujets qui me passionnaient autrefois ont cessé de m'intéresser, j'ai compris
que la Kabbale ne traitait aucunement de ces questions qui concernent le corps animal, sa
vie, le niveau animal et la mort, qui ne sont pas liés au spirituel.
Les mondes spirituels descendent dans notre monde et y forment tout ce qui le peuple: la
nature minérale, végétale, animale et humaine. Notre monde peut être étudié au moyen de
la Kabbale en ayant la connaissance des racines spirituelles et de leur relation avec notre
monde.
Par exemple, l'étude du Talmud des dix Sefirot, chapitre 12, nous permet de voir de
quelle manière se déroule la naissance de l'âme dans les mondes spirituels. Si on lit
littéralement, on s'aperçoit que la formation de l'âme ne se distingue en rien de la
formation de l'être humain dans la matrice de sa mère, pendant la grossesse, la naissance,
l'allaitement, etc. C'est de la médecine pure. On comprend alors pourquoi notre monde est
le siège de telles conséquences des lois spirituelles du développement. Le développement
de l'âme est exposé dans une langue qui décrit le développement du corps dans notre
monde.
Tous les horoscopes, l'astrologie, les prédictions et autres n'ont rien de commun avec la
Kabbale, ils ne concernent que le corps, ce sont des particularités animales de ressentir
les choses. Nous savons bien que les chiens et les chats ressentent l'imminence de
certains phénomènes naturels, leur ressenti n'a rien à voir avec la Kabbale pour autant.
Beaucoup de gens cherchent à acquérir ce genre de capacités, ils pensent qu'elles leur
permettront de se transformer, de changer leur vie, leur destin, etc. Il n'est pas possible en
fait de changer sa destinée si l'on n'agit pas sur son âme, si l'on n'apprend pas à la
conduire.
A mesure que nous apprenons les lois des mondes spirituels, nous commençons à
comprendre celles de notre monde. Toutes les sciences, la physique, la chimie, la biologie
deviennent plus simples et se comprennent mieux si on les approche du point de vue de la
Kabbale. Quand l'homme se trouve à un certain degré spirituel, les sciences matérielles
qui ont trait à l'organisation de ce bas monde perdent leur attrait à ses yeux. Les
substances hautement organisées spirituellement revêtent de plus en plus d'intérêt.
Le kabbaliste rêve de s'élever plus haut que le degré auquel il se trouve, et de ne pas
descendre. De son degré, il peut voir très clairement les racines du développement de
toute science.
Le Baal HaSoulam a parfois décrit la relation entre les sciences matérielles et les sciences
spirituelles. Le Gaon de Vilna, éminent kabbaliste aimait étudier les caractéristiques
comparées des lois spirituelles et des lois de notre monde, il a même écrit un livre de
géométrie. Tout se trouvant dans l'un des mondes spirituels, il en a tiré une relation
passant par tous les mondes avec la science de notre monde.
A ce cours, n'ayant absolument aucune connaissance des mondes spirituels, nous en
étudierons tout simplement la science, nous prononcerons des mots. Rien qu'en parlant,
nous nous lions imperceptiblement au chemin spirituel de l’ohr makif (lumière
environnante) qui se tend depuis le degré spirituel où elle se trouve. La lecture des
ouvrages des kabbalistes fait progressivement avancer par le biais de l’ohr makif.
La différence des niveaux et de la nature des âmes des kabbalistes explique la diversité
d'expression des textes de Kabbale et la différence d'intensité de la lumière que nous
attirons en les étudiant. Toutefois, la lumière qui émane des différents Livres de la Torah
et notamment de sa partie intrinsèque, la Kabbale, est immuable.
Le kabbaliste Moïse a écrit le récit de son séjour dans le désert. Si nous percevons ce récit
dans son sens littéral, la Torah ne pourra pas avoir d'impact sur nous. Si nous comprenons
ce que ce récit contient, le Pentateuque devient alors une œuvre de Kabbale où sont
décrits les degrés de la compréhension des mondes spirituels, ce que souhaitait
transmettre Moïse.
Il en est de même du «Cantique des Cantiques» qui peut être lu et ressenti différemment,
soit comme un chant d'amour, soit comme la découverte spirituelle que commente le
Zohar qui le place au niveau de la relation suprême avec le Créateur.
Il est important de trouver des sources cabalistiques dont la teneur oblige à penser au
Créateur, au but que vous devez poursuivre. C'est une garantie de succès. Les sources
dont le texte détourne du but ne peuvent conduire à rien de bon. La lumière environnante
est attirée en fonction de notre désir, si celui-ci n'est pas orienté vers la poursuite d'un but
authentique, la lumière ne scintillera pas.
D'où vient le chiffre de 600 000 âmes? Il correspond au partsouf constitué de 6 sefirot,
chacune des sefirot étant elle-même constituée de 10 sefirot, qui s'est élevé au niveau 10
000. D'où le chiffre 600 000.
Nous sommes sans cesse le siège de désirs quels qu'ils soient. Notre développement
dépend de leur niveau. Pour commencer, au niveau le plus bas, nous trouvons les désirs
animaux, ensuite les désirs de richesse, de gloire, de situation sociale, etc. Ensuite nous
passons au niveau des désirs de connaissance, de culture, de musique.
Au sommet se trouve le désir de spiritualité. Ces désirs naissent progressivement chez les
âmes, au cours de plusieurs descentes dans ce monde avec le développement des
générations. Pour commencer, ce sont les âmes qui ne vivaient que par leur nature
animale qui sont descendues, ensuite, les générations ont connu le désir d'agent, du
pouvoir qui a fait place au désir pour les sciences et pour la spiritualité à laquelle la
science ne peut pas faire accéder.
L'homme ne peut pas éprouver simultanément deux désirs, sinon cela signifie qu'ils ne
sont pas bien définis et, après les avoir cernés, analysés correctement, on constate qu'il
s'agit d'un seul et même désir. Plusieurs désirs peuvent apparaître en même temps parmi
lesquels l'homme en choisit un, s'il a la capacité d'évaluer correctement son niveau.
Le récipient spirituel s'est brisé en 600 000 fragments, son écran a disparu. Il faut recréer
cet écran, et ce sont les fragments qui doivent faire ce travail pour «vivre» le chemin à
parcourir, ressentir qui ils sont et, à partir d'eux mêmes, créer le Créateur.
Le récipient spirituel est constitué de deux parties: l'une allant de péh jusqu'au tabour et
qui est appelée «Kelim de ashpaa», autrement dit correspondant aux désirs de donner
sans réserve; bien qu'intérieurement ils soient égoïstes, ils fonctionnent selon le principe
du donner sans réserve. L'autre partie allant du tabour vers le bas, correspond aux désirs
purement égoïstes qui fonctionnent selon le principe du recevoir (AH’’aP).
Leçon 4
Question: Que signifie: «la lumière pénètre dans le partsouf et la lumière sort du
partsouf?»
Réponse: Nous savons tous ce qu'est un désir satisfait ou insatisfait, de la même manière,
la lumière qui pénètre dans le partsouf correspond à la satisfaction d'un désir, à la
délectation, à la sensation de plénitude. Lorsque la lumière sort, il reste un vide, une
insatisfaction, bien que la sensation de vide n'existe pas dans le spirituel. Si ohr hokhma
sort, il reste ohr hassadim. En faisant sortir la lumière hors de lui, le partsouf sait très
bien, dans chaque cas concret, ce que son refus d'une certaine portion de délices va
provoquer en lui.
Parlant des mondes spirituels, ce refus signifie faire en sorte que la délectation égoïste
devienne altruiste, ce qui correspond à un ressenti incomparablement plus fort. Si le
partsouf voit qu'il ne peut pas recevoir pour faire plaisir au maître, il refuse de recevoir
pour soi-même. Bien entendu, pour prendre une telle décision, il faut un certain soutien et
une force opposée à l'égoïsme, autrement dit, un écran. C'est celui-ci qui est déterminant
et décisif en la matière.
Doté d'un écran, le kli commence à voir la lumière à la place des ténèbres. La quantité de
lumière qui se dévoile est proportionnelle à la force de l'écran. Sans écran, la lumière ne
permet aucunement de pouvoir agir de manière altruiste. C'est précisément l'absence de
lumière, la première restriction qu'a opérée le kli, qui permet à celui-ci de construire
l'écran au moyen duquel il peut recevoir la lumière en lui. On ne peut parler d'un désir
spirituel que si un écran est en place.
Nous avons étudié précédemment les 5 partsoufim du monde d’Adam Kadmon. Comme
nous l'avons déjà souligné, la tâche essentielle de l'étudiant en Kabbale est l'acquisition
d'attributs divins, le remplissage du partsouf, de l'âme, par la lumière. Dès que la lumière
pénètre dans le kli, elle commence aussitôt à y exercer son action en transmettant au kli
ses attributs altruistes. L'homme voit alors qui il est par rapport à cette lumière, il éprouve
un sentiment de honte devant son besoin de recevoir, il veut désormais devenir à l'image
du Créateur. La force de la lumière divine ne peut pas modifier la nature du kli que le
Créateur a Lui-même créé, mais uniquement changer l'orientation de sa fonction en
transformant la délectation à des fins personnelles en délectation orientée vers le
Créateur.
Ce schéma est appelé «recevoir dans l'intention de donner». Il permet à Malkhout de se
délecter totalement de la pénétration de la lumière en orientant les délices éprouvés vers
le Créateur et tout en continuant à se délecter, mais, cette fois, en faisant plaisir au
Créateur. Au cours de la première phase alef de la progression de la lumière directe (or
yashar), Malkhout ne faisait qu'éprouver -- recevoir -- le plaisir procuré par la lumière qui
avait pénétré en elle. Cependant, en raison du cheminement de la lumière du monde de
l'Infini jusqu'à notre monde et inversement vers le monde de l'Infini, mais cette fois en
utilisant un écran, Malkhout reçoit à nouveau toute la lumière en elle, mais dans une
intention orientée vers le Créateur. Ceci lui permet d'accéder à des délices infinis à tous
les niveaux de ses désirs, les plus bas, comme les plus élevés. C'est ce qui est désigné par
l'expression «sensation de plénitude».
C'est au niveau des 5 partsoufim du monde d’Adam Kadmon que se terminent toutes les
rechimot du monde de l'Infini au moyen desquelles il est possible d'emplir Malkhout
jusqu'au tabour. Bien entendu, il reste de très puissants désirs au-dessous du tabour du
Galgalta. Ces désirs ne sont pas dotés d'un écran, ils ne peuvent donc pas être emplis de
lumière. Si nous réussissions à emplir de lumière la partie inférieure du Galgalta, gmar
tikoun (le parachèvement de la réparation) se produirait.
Pour réaliser cette tâche, les nekoudot de SA''G doivent descendre sous le tabour à la
sortie de la lumière hors du partsouf de SA''G. Or nous savons que Galgalta porte aussi le
nom de keter, A''B-hokhma, SA''G - bina, M''A - Z''A, BO''N -Malkhout.
Le partsouf bina se caractérise par le fait qu'il peut tout concerner. Il ne désire que donner
avec altruisme, il n'a pas besoin de or hokhma, son attribut est celui du donner sans
réserve, celui de or hassadim. Le SA''G sort pour aboutir au rechimo guimel de
hitlabchout, bet de aviout. Ni le Galgalta, ni A''B qui sont guidés par leurs désirs égoïstes
de recevoir, ne peuvent descendre au-dessous du tabour, sachant bien qu'il s'y trouve des
désirs encore plus puissants qu'au niveau où ils se situent. Sous le tabour, les nekoudot de
SA''G emplissent Galgalta de la lumière des hassadim, des délices que fait éprouver le
donner sans réserve. Ces délices peuvent sans restriction se propager à tout désir du
partsouf.
Au-dessous du tabour, les nekoudot de SA''G forment un nouveau partsouf qui comporte
ses 10 sefirot: keter, hokhma, bina, hessed, guevoura, tiferet, netsah, hod, yessod,
Malkhout. Ce partsouf port le nom de «nekoudot de SA''G», il est d'une importance
capitale car, étant une partie de la bina qui attire à elle, répare et élève au-dessus d'elle, il
joue un rôle essentiel dans le processus de la réparation.
L'ensemble du galgalta du haut jusqu'au tabour est constitué:
•
•
•
Au niveau de la tête (Rosh): les sefirot keter, hokhma, bina,
Au niveau du tokh: hessed, guevoura, tiferet
Au-dessous du tabour, dans le sof: netsah, hod, yessod, Malkhout.
Quand les nekoudot de SA''G descendent au-dessous du tabour et commencent à
transmettre la lumière des hassadim au niveau du sof de Galgalta, elles ressentent en
réponse une très forte réaction des rechimot, reliquats de la lumière qui emplissaient
autrefois ces Kelim. Il s'agit des rechimot dalet-guimel. La force dalet-guimel est
supérieure à celle du massakh des nekoudot de SA''G bet-bet, le SA''G ne pouvant pas
s'opposer à une lumière-désir aussi puissante, il commence par conséquent à la recevoir
pour lui-même.
Examinons maintenant ce que représente la phase de bina dans la diffusion de la lumière
directe du haut vers le bas à l'appui de la figure 6. Cette phase est comme constituée de
deux parties. Dans la première partie, elle ne veut rien recevoir, elle donne tout sans
réserve. Cette partie est appelée gar de bina, elle est dotée d'attributs altruistes. La
seconde partie est dotée de l'intention de recevoir la lumière, mais pour la transmettre.
Elle reçoit, mais non pas dans une intention orientée vers elle-même, elle porte le nom de
zat de bina.
Il se produit la même chose dans le partsouf des nekoudot de SA''G qui est doté des
attributs de bina. Ses 6 premières sefirot portent le nom de gar de bina, les quatre autres,
celui de zat de bina. Cette lumière puissante de hokhma qui parvient à gar de bina, ne le
touche pas, leur relation se caractérise par de l'indifférence. Au niveau de zat de bina qui
désire recevoir pour donner sans réserve aux niveaux inférieurs, la lumière ne peut
pénétrer que jusqu'au niveau de l'aviout bet. Si les désirs qui parviennent jusqu'à bina
sont au-dessus de cette aviout, le désir de recevoir dans une intention orientée vers soi
apparaît alors.
Après le Tsimtsoum alef, Malkhout ne peut pas recevoir dans une intention orientée vers
soi-même. Dès qu'un désir d'une telle nature apparaît dans zat de nekoudot de SA''G,
Malkhout s'élève et se situe alors à la frontière entre les désirs altruistes et égoïstes,
autrement dit au milieu de tiferet. Ce mouvement de Malkhout porte le nom de
Tsimtsoum bet, deuxième restriction. C'est sur cette ligne que se forme la nouvelle
frontière de la diffusion de la lumière, le parsa qui, au niveau du Galgalta, se trouvait
dans le sioum.
Si la lumière ne pouvait auparavant se diffuser que jusqu'au tabour, si elle essayait, en
vain, de pénétrer au-dessous du tabour, avec la diffusion du partsouf des nekoudot de
SA''G au-dessous du tabour, la lumière des hassadim a en quelque sorte préparé le terrain
pour la diffusion de ohr hokhma jusqu'à parsa. Toutefois, si avant Tsimtsoum bet, ohr
hassadim se diffusait au-dessous du tabour, après le Tsimtsoum, il n'y a absolument plus
de lumière au-dessous du parsa.
Le partsouf des nekoudot de SA''G a créé au-dessous du tabour le concept de «lieu».
Qu'est ce qu'un lieu (Makom)? C'est une sefira dans laquelle une autre sefira de plus
petite taille peut exister. Notre monde existe dans un lieu. Si l'on extrait du monde tout ce
qu'il contient, toute la création, il restera le lieu.
Nous ne sommes pas en mesure d'en avoir la perception, mais on peut dire qu'il s'agit tout
simplement d'un vide qu'il n'est pas possible de mesurer, qui se situe dans d'autres
dimensions. Outre notre monde, il existe des mondes spirituels, tous des mondes
transparents qui ne peuvent être ni perçus ni ressentis puisqu'ils concernent d'autres
dimensions.
Le monde d'Atsilout apparaît ensuite à la place de Gar de bina. Le monde de Briya se
forme au-dessous du parsa, dans la partie inférieure de tiferet. Le monde de Yetsira
apparaît à la place des sefirot netsah, hod, yessod. Le monde de Assiya, dont la partie
terminale est appelée notre monde, se forme au niveau de la sefira Malkhout.
Comment obtient-on 5 sefirot à partir de 10, de keter, hokhma, bina, z''a et Malkhout?
Chacune de ces sefirot, à l'exception de z''a, est constituée de 10 sefirot. Z''a (petit
visage), est constitué de 6 sefirot seulement: hessed, guevoura, tiferet, netsah, hod,
yessod. Si, au lieu de z''a, on nomme ses 6 sefirot, avec keter, hokhma, bina et Malkhout,
on obtiendra 10 sefirot. C'est la raison pour laquelle on parle parfois de 5 sefirot, parfois
de 10. Il n'y a pas de partsouf constitué de 12 ou de 9 sefirot.
Il n'est pas utile de traduire en français les termes hébreux utilisés en Kabbale, chacun
d'eux désignant un partsouf spirituel, ou bien une de ses parties. La traduction peut
contribuer à la création d'images de notre monde, ce qui est rigoureusement interdit car il
ne faut pas tenter d'abaisser le spirituel au niveau de notre monde. Les termes comme
«tête, bouche, corps, baiser, étreinte, accouplement, etc.» peuvent induire en nous des
associations qui n'ont rien à voir avec la Kabbale. Il est recommandé de retenir les
dénominations en hébreu. Les francophones ne connaissant pas l'hébreu ont un avantage
sur les Israéliens car, chez eux, les termes en hébreu n'évoquent pas de représentations de
notre monde.
Leçon 5
Récapitulons: la création correspond à la lumière qui émane du Créateur, au désir de
faire plaisir, ce processus est désigné par l'expression «bhinat shorech» (niveau de la
racine). Elle construit au-dessous d'elle le désir de se délecter, «bhina alef» qui, après
s'être empli de lumière, emprunte à la lumière le désir de faire plaisir, de donner sans
réserve. Ce processus correspond à «bhina beit». Toutefois, ce désir n'a rien à donner, il
comprend qu'il ne peut faire plaisir à qu'à la condition d'accepter une partie de la lumière
pour lui-même.
C'est ainsi que se forme la phase trois, «zeir anpin», qui possède deux principes, deux
attributs: celui du donner sans réserve et celui du recevoir. Après avoir commencé à
ressentir ces deux sortes de délices, Z''A sent bien que ceux procurés par le recevoir lui
sont plus proches et plus agréables, car, à l'initial, au stade alef, il a été créé pour
recevoir; il décide par conséquent de laisser pénétrer en lui toute la lumière comme au
stade alef. Il se laisse donc emplir totalement par elle, mais déjà pour selon propre désir,
et il en éprouve un délice infini.
Cette phase quatre est appelée «Malkhout du monde de l'Ein Sof», ou bien encore,
«création unique». Elle réunit en elle les deux principes énoncés ci avant: elle sait au
préalable ce qu'elle veut et choisit celui du recevoir. Les trois premiers stades ne portent
pas le nom de création parce qu'aucun d'entre eux n'est doté d'un désir qui lui soit propre,
mais seulement de celui du Créateur ou bien de son dérivé.
Après s'être emplie de lumière, la phase quatre, tout comme la première, commence à
emprunter les attributs divins et à se percevoir comme une entité qui reçoit à des fins
personnelles, elle éprouve donc un sentiment de honte qui l'amène à décider de devenir à
l'image du Créateur au moyen de ses attributs, en d'autres termes, de ne plus laisser la
lumière pénétrer en elle. Elle procède à un Tsimtsoum alef. Pourquoi le désir de procéder
à un Tsimtsoum n'est-il pas apparu à la fin de la phase un? Parce que, à ce moment, le
désir du kli tirait son origine non pas de lui-même, mais du Créateur. A ce stade quatre, la
création procède à un Tsimtsoum sur son propre désir, en d'autres termes, elle ne s'en sert
pas.
Le Tsimtsoum est réalisé non pas sur le désir de recevoir des délices, mais sur l'aspiration
de les recevoir à des fins personnelles, autrement dit, il s'agit d'un Tsimtsoum qui
concerne l'intention. Dans le premier cas, le kli a tout simplement cessé de recevoir. Si le
kli prend la décision de recevoir, mais dans une intention non orientée vers lui-même, il
pourra s'emplir d'une certaine quantité de lumière qui sera fonction de la force de
l'intention de s'opposer à son égoïsme. Accepter de recevoir la lumière dans une intention
orientée vers autrui équivaut au principe du donner sans réserve. Dans le domaine
spirituel, l'acte est déterminé par l'intention, non pas par l'acte proprement dit.
Après le premier Tsimtsoum, le Kli n'éprouvera plus de délices de manière égoïste, les
acquis procurés par Tsimtsoum alef demeurent à jamais. La tâche essentielle de la
création est donc de neutraliser le désir de se délecter à des fins personnelles. La première
création, la bhina dalet, correspond au principe de la délectation totale procurée par la
lumière divine. Le premier Tsimtsoum signifie que Malkhout ne se délectera plus à des
fins personnelles. Nous allons maintenant étudier comment mettre ce principe en œuvre.
Pour ne plus se délecter à des fins personnelles, Malkhout dispose un écran vis à vis de
son égoïsme, écran qui repousse la lumière qui lui parvient. C'est ainsi qu'elle vérifie si
elle peut s'opposer aux immenses délices inhérents à la lumière en amont de l'écran et qui
correspondent à un désir non moins immense en elle. Elle le peut en repoussant
totalement tous les délices sans y goûter.
A ce stade, le kli est séparé de la lumière. Comment s'y prendre pour ne pas repousser
tous les délices, mais en recevoir une certaine proportion dans une intention orientée vers
le Créateur? Pour ce faire, la lumière réfléchie par l'écran (ohr hozer) doit se revêtir de
lumière directe (ohr yashar) et pénétrer avec elle à l'intérieur du kli, du désir de se
délecter, autrement dit de servir de principe opposé à l'égoïsme de la délectation dans
lequel peut alors pénétrer ohr yashar, la lumière directe, le plaisir.
Ohr hozer joue alors le rôle d'intention altruiste. Avant d'accepter en soi ces deux sortes
de lumières, un calcul se fait dans Rosh pour déterminer la quantité de lumière qu'il est
possible de recevoir dans une intention orientée vers le Créateur. C'est cette quantité qui
pénètre dans le toch.
Selon la force de l'écran, le premier partsouf peut accepter, par exemple, 20 % de
lumière. Cette lumière est qualifiée d'intérieure (ohr pnimi). La lumière qui n'a pas
pénétré à l'intérieur du tokh, reste à l'extérieur du kli, c'est pourquoi elle est qualifiée
d'environnante (ohr makif).
La première acceptation de 20 % de lumière porte le nom de «partsouf Galgalta».
Ensuite, sous la pression des deux différentes lumières, or makif et or pnimi, sur l'écran
au niveau du tabour, le partsouf fait sortir toute la lumière, son écran s'élève
progressivement, du tabour vers péh, en perdant la force de résistance à l'égoïsme, pour
parvenir au niveau de l'écran placé dans la péh de Rosh. Cependant, rien ne disparaît dans
le domaine spirituel: toute action vient en quelque sorte revêtir la précédente. Les 20 %
de lumière acceptés du péh jusqu'au tabour restent acquis au partsouf.
Voyant son incapacité à accepter 20 % de lumière, le partsouf décide de continuer son
action, mais, cette fois, de ne laisser pénétrer non plus 20 %, mais 15 % de lumière. Pour
ceci, il doit abaisser l'écran du niveau de la péh jusqu'à celui du hazé du partsouf de
Galgalta, autrement dit de descendre à un niveau spirituel plus bas. Si, au début, son
niveau était défini par le rechimo dalet-dalet, maintenant, il ne l'est plus que par celui du
dalet-guimel. La lumière pénètre selon le même schéma et forme un nouveau partsouf, le
A''B dont le devenir est identique: il fait également sortir la lumière, ensuite, apparaît un
troisième partsouf, SA''G, puis M''A et BO''N.
Les 5 partsoufim emplissent Galgalta de sa péh jusqu'à son tabour. Le monde qu'ils
forment porte le nom de «Adam Kadmon».
Galgalta est semblable à bhina chorech car il ne reçoit du Créateur que ce qu'il peut
donner sans réserve, se faisant ainsi à l'image du Créateur. A''B reçoit une moindre
quantité de lumière dans une intention orientée vers le Créateur et porte le nom de
«hokhma», comme bhina alef, le SA''G ne fonctionne que selon le principe du donner
sans réserve et porte le nom de «bina», comme bhina bet, le M''A est semblable au z''a,
comme bhina guimel le BO''N correspond à Malkhout, à bhina dalet.
Doté des attributs de bina, SA''G a la capacité de se propager au-dessous du tabour et
d'emplir de lumière la partie inférieure du Galgalta. Au-dessous du tabour, à l'exception
de désirs vides, subsistent encore les délices induits par la ressemblance avec le Créateur.
Ceci est dû au fait que les nh''y de Galgalta qui se situaient sous le tabour ont refusé la
lumière de hokhma, mais se délectent de or hassidim, des délices procurés par la
ressemblance avec le Créateur. Il s'agit également du niveau dalet de aviout.
Les nekoudot de SA''G sont pourvus d'une aviout bet et peuvent éprouver du plaisir en
donnant sans réserve, mais uniquement au moyen de la lumière de ce niveau. Les
nekoudot de SA''G ne peuvent pas s'opposer aux délices du niveau dalet, dans le cas
contraire elles recevraient la lumière dans une intention personnelle. C'est ce qui se
produirait, mais Malkhout qui se tient dans le sioum du Galgalta s'élève au milieu du
tiferet du partsouf des nekoudot de SA''G pour former un sioum-restriction vis à vis de la
lumière. Ce sioum-restriction est appelé «parsa», la lumière ne peut pas pénétrer audessous de ce parsa. Ce faisant, Malkhout effectue une deuxième restriction pour
empêcher la lumière de se propager, ce processus est appelé, par analogie avec le
premier, «Tsimtsoum bet».
Prenons un exemple de notre monde pour illustrer ce mécanisme. Supposons une
personne bien éduquée qui ne volerait pas une petite somme d'argent s'élevant à disons
100 euros. Mais, devant 1000 euros, la réserve induite par son éducation pourrait ne pas
fonctionner car le plaisir peut, dans ce cas, surpasser les capacités de cette personne à s'y
opposer.
Le Tsimsoum Bet est la continuation du Ts''A (Tsimtsoum Alef), mais cette fois sur les
Kelim de Kabbalah. Il se produit une chose intéressante: des attributs égoïstes se
manifestent dans les nekoudot de SA''G, dans un partsouf de nature altruiste, et Malkhout
les couvre immédiatement en s'élevant pour former une ligne qui limite la propagation de
la lumière. Cette ligne porte le nom de «parsa».
La Rosh du partsouf de SA''G, comme toute tête, comporte 5 sefirot: keter, hokhma, bina,
z''a et Malkhout qui, à leur tour, se divisent en Kelim de hashpaa (keter, hokhma et moitié
de bina) et Kelim de Kabbalah (de la moitié de bina jusqu'à Malkhout). Les Kelim de
hashpaa (se caractérisant par le don sans réserve) portent également le nom de «galgalta
ve einaym» (G''E), et les Kelim de kabbalah (se caractérisant par le recevoir) portent le
nom de «ozen, hotem, péh» (AHA''P).
Dès la réalisation du Tsimtsoum bet, le partsouf ne peut plus mettre en oeuvre aucun désir
propre au recevoir à des fins personnelles. Malkhout s'oppose à l'utilisation du AHA''P en
s'élevant jusqu'au milieu de tiferet. Après le Ts''B (Tsimtsoum Bet), toutes les rechimot
s'élèvent dans Rosh de SA''G en demandant d'y former un partsouf seulement au niveau
du Galglata ve einaym pour que ce partsouf puisse aussi recevoir un peu de lumière au
contact du Créateur. Cela montre que le massakh doit se situer désormais non pas dans la
péh de Rosh, mais dans nikve einaym, ce qui correspond à la ligne du parsa au milieu du
tiferet, dans le gouf. Après un zivoug dans Rosh de SA''G, il apparaît un partsouf qui va se
propager au-dessous du tabour, précisément jusqu'au parsa.
Le nouveau partsouf qui s'est propagé au-dessous du tabour, jusqu'au parsa, se revêt du
précédent partsouf des nekoudot du SA''G, mais uniquement en sa partie supérieure, sur
les Kelim altruistes. Le nouveau partsouf porte le nom de « katnout olam haNekoudim»
(voir figure) il apparaît au niveau des rechimot bet-alef metsoumtsamim (restreints). En
fait, ce monde n'existe pas parmi les 5 mondes que nous avons précédemment nommés:
Adam Kadmon, Atsilout, Bryia, Yetsira, Assyia, parce qu'il est né pour se fragmenter
aussitôt.
Toutefois, pendant son existence, ses sefirot, Keter, Hokhma, Bina, Hessed, Guevoura et
un tiers de Tiferet se divisent par 10 et portent les dénominations usuelles. Des
dénominations spéciales existent toutefois pour les sefirot de hokhma et de bina, Aba ve
Ima (AVI), et les sefirot de Z''A et de la Malkhout sont désignées par les termes ZO''N
(Z''A et Noukva).
Après le zivoug de akaa dans le nikvei einaym dans le Rosh de SA''G, à la demande des
rechimot du partsouf inférieur, le partsouf effectue un deuxième zivoug sur les rechimot
de gadlout dans pé de Rosh. C'est alors qu'une immense lumière commence à se propager
à partir du SA''G, au-dessous du tabour pour tenter de pénétrer au-dessous du parsa.
Le partsouf des nekoudim est totalement sûr qu'il pourra recevoir cette lumière dans une
intention orientée vers le Créateur, qu'il a suffisamment de forces, malgré le Ts''B.
Cependant, dès que la lumière touche le Parsa, il se produit un Shvirat Kelim (brisure des
récipients) parce que le partsouf veut recevoir les délices dans une intention personnelle.
La lumière disparaît aussitôt du partsouf, tous les Klim, même ceux qui se trouvaient audessous du parsa, se brisent.
C'est ainsi que le désir du partsouf d'utiliser les Kelim de Kabbalah dans une intention
orientée vers le Créateur, autrement dit de former le monde des Nekoudim dans gadlout
au moyen de l'ensemble des dix Kelim, provoque la brisure de l'ensemble des écransintentions orientées vers le Créateur.
Dans le corps (gouf) du partsouf des Nekoudim, autrement dit dans le ZO''N au-dessus du
parsa (hessed, guevoura, tiferet), et au-dessous du Parsa (Netsah, Hod, Yessod et
Malkhout), sont présentes 8 sefirot, chacune d'entre elles est constituée de 4 phases
(hormis la phase zéro), qui sont elles-mêmes constituées de 10 sefirot, phases, autrement
dit, 8 x 4 x 10 = 320 Kelim qui se sont brisés. Sur ces 320 fragments, seuls ceux de
Malkhout ne peuvent pas être réparés, ces fragments de Malkhout sont au nombre de 8 x
4 = 32 fragments sur 320. Les 288 restants (320 - 32 = 288) peuvent être réparés. Les 32
fragments sont appelés «Lev haEven» (cœur de pierre). Ce Lev haEven ne peut être
réparé que par le Créateur Lui-même au moment de gmar tikoun.
Les désirs altruistes et égoïstes se sont brisés en même temps, ils se sont entremêlés.
Chacune des parcelles des Kelim brisés est dès lors constituée de 288 fragments qu'il est
possible de réparer, et de 32 fragments qui ne peuvent pas être réparés. Parvenir à réaliser
le but de la création dépend uniquement de la réparation du monde brisé des Nekoudim: si
nous réussissons, nous aurons empli bhina dalet (niveau dalet) de lumière.
Le monde de la réparation, ou Olam Atsilout est créé pour construire un système cohérent
qui puisse réparer les Kelim du monde des Nekoudim.
Figure 9
Leçon 6
Il y a 5 mondes entre le Créateur et notre monde, dans chacun d'entre eux, il y a 5
partsoufim, et dans chaque partsouf, 5 sefirot. Au total, 125 degrés nous séparent du
Créateur. Malkhout passe par tous ces degrés pour atteindre le dernier d'entre eux, ce qui
a pour conséquence de mêler bhina dalet, seule et unique création, aux 4 stades
précédents. Malkhout s'imprègne de la totalité de leurs attributs pour devenir ainsi l'égale
du Créateur. Ceci est le But de la Création.
Pour mêler Malkhout aux autres 9 sefirot, un partsouf spécifique est créé qui est constitué
des 9 sefirot de keter à yessod. Ce partsouf porte le nom d’ «Adam». Au commencement,
les 9 sefirot et Malkhout, la dixième sefira, ne sont aucunement liées entre elles. C'est
pourquoi il est dit qu'au commencement Adam ne pouvait pas manger du fruit de l'Arbre
de la connaissance du bien et du mal.
Au moment de la chute d'Adam, de la brisure de ses Kelim, les 4 phases supérieures, ou
les 9 premières sefirot, tombent dans Malkhout. C'est alors que la phase 4 peut choisir de
rester au niveau de Malkhout précédente, ou bien de préférer se développer
spirituellement pour devenir à l'image des 4 phases. Si Malkhout reste semblable à ellemême, cela signifie qu'elle, l'âme, Adam, se trouve dans le monde d’Assyia, si elle se fait
à l'image de la phase 3, cela signifie qu'elle se trouve dans le monde de Yetsira. Sa
similitude à la phase 2 signifie qu'elle se trouve dans le monde de Bryia, et à la phase 1,
qu'elle se trouve dans le monde d'Atsilout. La similitude à la phase zéro correspond au
monde d’Adam Kadmon.
Tous les mouvements spirituels de l'en haut vers l'en bas, de Malkhout du monde de
l'Infini jusqu'à notre monde et, inversement, de l'en bas, de Malkhout vers le monde de
l'Infini sont prévus d'avance. Il n'existe rien qui n'ait été programmé dans un sens orienté
vers le But de la Création qui est réalisé au moment où la phase 4 devient similaire aux
phases 3, 2, 1 et zéro qui sont contenues dans cette même phase 4.
Tous les mondes correspondent à la descente du Créateur de l'en-haut vers l'en-bas, sur
les 125 degrés des 5 mondes, à Sa restriction en quelque sorte, à l'éloignement successif
de la création par rapport au Créateur jusqu'à ce qu'elle descende dans notre monde et se
détache complètement du Créateur, cesse de Le ressentir. Quand la création commence à
s'élever, elle parcourt le chemin inverse en gravissant successivement les 125 degrés des
5 mondes qui ont été formés à cette fin, chaque degré donnant à l'homme les forces lui
permettant de s'élever sur le degré suivant.
La descente de l'en-haut vers l'en-bas correspond au processus de régression de l'âme, et
l'élévation, à sa progression. Au cours de la descente, la force de chaque degré va
décroissant, la lumière divine est de plus en plus dissimulée à la création. L'élévation de
l'homme de l'en-bas vers l'en-haut dévoile de plus en plus la Lumière divine et, par
conséquent, donne à la création de plus en plus de forces pour surmonter le chemin.
Question: Qu'est ce qui se passe au moment du Shvirat HaKelim (brisure des récipients)?
Réponse: les 9 sefirot altruistes que Malkhout essaie d'utiliser pour elle-même tombent
dans Malkhout, la partie égoïste. Il se produit un mélange de l'altruisme et de l'égoïsme au
cours de ce processus. Si ce mélange est éclairé par une puissante lumière qui éveille
Malkhout, lui fait comprendre qui elle est, et qui est le Créateur, apparaît alors en elle la
capacité de s'efforcer d'être à l'image des sefirot supérieures, autrement dit à la Lumière
divine. Bien que la brisure des récipients constitue une sorte d'acte à l'encontre du
spirituel, en fait, c'est un processus nécessaire qui permet à Malkhout avoir la capacité de
s'unir aux attributs altruistes divins pour, ensuite, s'élever au niveau du Divin.
Après la Shvirat haKelim, deux systèmes parallèles des mondes Assyia, Yetsira, Bryia,
Atsilout et Adam Kadmon commencent à s'édifier, un système fait d'égoïsme et un autre
fait d'altruisme. Les mondes sont construits à partir de la brisure des récipients, c'est
pourquoi leur système a une compréhension précise de l'âme humaine. L'âme humaine est
également constituée de Kelim altruistes et égoïstes car la chute d'Adam a eu pour
conséquence de mélanger les deux sortes de Kelim, son partsouf s'est brisé. Elevé au
degré lui correspondant, chacun des fragments y trouve les attributs en affinité avec lui.
Le processus du Shvirat neshamot de Adam (brisure des âmes) et celui de la brisure des
mondes (Olam Nekoudim) sont structurés à partir d'une seule et même base. Les mondes
sont pour l'âme comme une enveloppe extérieure, c'est à l'image de notre monde dans
lequel l'Univers, la Terre, tout ce qui entoure l'homme est pour lui une enveloppe
extérieure.
Etudions maintenant la structure du monde d'Atsilout qui correspond totalement au
monde des Nekoudim. Après le Tsimtsoum Bet, les nekoudot de SA''G s'élèvent dans le
Rosh de SA''G avec les 3 sortes de rechimot:
Le monde des Nekoudim dans katnout se forme à partir des rechimot beit-alef
metsoutsamim (2-1 de Ts’’B), sur les Kelim de Galgalta veEinayim et se propage vers
l'en-bas, du tabour jusqu'au parsa. Ce partsouf, comme tout autre, est constitué d'un Rosh
et d'un gouf. Son Rosh se divise en trois parties: le premier Rosh porte le nom de keter, le
deuxième Rosh, celui de aba (hokhma), et le troisième, de ima (bina). Le gouf du monde
des Nekoudim est appelé ZO''N -- Z''A et Noukva. Le ga''r de zo''n s'étend jusqu'au parsa,
et le za''t de zo''n, au-dessous du parsa.
Le monde des Nekoudim cherche ensuite à sortir de gadlout, autrement dit à se combiner
aux aha''p. Toutefois, lorsque la lumière divine est parvenue au parsa et essaie de se
propager au-dessous de lui, le monde des Nekoudim se brise. Le Rosh de keter et le Rosh
de Aba veIma demeurent, car les têtes ne se brisent pas. Le zo''n, autrement dit le gouf, se
brise entièrement au-dessus comme au-dessous du parsa. Il y a au total 320 fragments
dont 32 (Cœur de pierre) qu'il n'est pas possible de réparer soi-même. Les 288 autres
fragments peuvent être réparés.
Ensuite, c'est olam haTikoun, ou olam Atsilout, qui est construit pour la réparation des
Kelim brisés. Pour ce faire, les rechimot provenant de la destruction de l'ensemble des
320 fragments s'élèvent dans le Rosh de SA''G. Ce sont les fragments les plus purs, se
prêtant le plus facilement à la réparation qui sont tout d'abord choisis (la réparation se fait
graduellement, selon la difficulté, en commençant par les éléments les plus faciles qui
servent successivement à la réparation des éléments suivants).
Les partsoufim du monde d'Atsilout sont créés à partir des Kelim réparés, ils sont à
l'image du petit monde des Nekoudim:
Keter du monde d'atsilout ou Atik,
Hokhma ou Arikh Anpin,
Bina ou Aba veIma
Z''A
Noukva ou Malkhout.
Le monde de l'Atsilout est le prototype du monde des Nekoudim. L'Atik va du tabour du
Galgalta jusqu'au parsa, Arikh Anpin de péh de Atik jusqu'au parsa, Aba veIma va du péh
de Arikh Anpin jusqu'au tabour de Arikh Anpin (A''A), Zeir Anpin - du tabour A''A
jusqu'au parsa, Malkhout, elle, se situe sous Z''A sous la forme d'un point.
Tout partsouf est constitué d'un Galgata veEinayim, de Klim se caractérisant par le don
sans réserve et du aha''p se caractérisant par le recevoir.
Après avoir été brisé, le récipient n'a déjà plus deux parties, mais quatre: Galgalta
veEinayim, aha''p, g''e à l'intérieur du aha''p et le aha''p à l'intérieur du g''e. Ce mélange
est présent dans chacun des 320 Klim brisés. La tâche va consister à briser chaque
fragment et à séparer le g''e du aha''p.
Le mécanisme de réparation se fait comme suit: le monde d'atsilout dirige sur chacun des
fragments non réparés un rayon de lumière, extrait le g''e d'un fragment, élève le g''e et
«laisse de côté» aha''p restant sous la forme de Kelim égoïstes, cet aha''p ne sera pas
utilisé.
Après la réparation de tous les g''e par le monde d'atsilout, Malkhout du monde d'atsilout
s'élève dans bina, en d'autres termes au-dessous du Rosh du monde de l'atsilout. Le Rosh
du monde de l'atsilout correspond à Atik, A''A, AV''I. Parvenue à ce niveau, Malkhout
procède à:
- un zivoug sur le bet de aviout et, ce faisant, crée le monde de Bryia,
- un zivoug sur le alef de aviout et, ce faisant, crée le monde de Yetsira,
- un zivoug sur le aviout shorech et, ce faisant, fait naître le monde de Assyia.
Après l'élévation de sa Malkhout dans Bina, le monde l'atsilout a progressé de deux
degrés vers le haut: Malkhout se trouve à la place de Aba veIma, z''a à la place de Arikh
Anpin, le Arikh Anpin et le Atik se sont élevés en proportion. Le partsouf de Malkhout
du monde de l'Atsilout qui équivaut, en s'élevant ainsi, à Bina, au Aba veIma, peut créer,
donner naissance.
C'est ainsi que Malkhout d’atsilout donne naissance au monde de Bryia qui occupe un
nouvel endroit en lieu et place du z''a du monde de l'atsilout, au-dessous de la tête qui lui
a donné naissance et, comme toujours, le nouveau-né est à un degré au-dessous de celui
qui l'a fait naître.
Le monde de Yetsira naît ensuite. Au moyen de sa partie supérieure, de ses 4 premières
sefirot, il occupe la place de Malkhout du monde d'atsilout, tandis que sa partie
inférieure, les 6 sefirot inférieures, se situent à l'endroit occupé respectivement par les 6
premières sefirot du monde de Bryia.
Le monde de Assyia englobe la moitié du monde de Bryia et la moitié du monde de
Yetsira. Les quatre sefirot du monde de Yetsira et les 10 sefirot du monde de Assyia
demeurent vides. Un endroit qui reste vide porte le nom de «mador klipot», de forces
impures.
Résumons ce que nous venons d'exposer: le monde des Nekoudim pénètre dans katnout
avec le Rosh-keter, le Rosh-Aba veIma, le zo''n-gouf. Cet ensemble est appelé Galgalta
veEinayim et s'étend du tabour jusqu'au parsa. Ensuite, gadlout du monde des Nekoudim
sort quand sont présentes les 10 sefirot, dans chaque partie, dans le Rosh et le gouf. La
gadlout apparaît dans keter, dans le Aba veIma, mais quand le zo''n veut recevoir
gadlout, le monde des Nekoudim se brise.
Tous les Kelim du gouf se brisent en 320 fragments et tombent au-dessous du parsa pour
s'entremêler en formant quatre groupes:
1) G''E,
2) AHA''P,
3) G''E dans le AHA''P,
4) AHA''P dans le G''E.
Le monde d'atsilout est créé pour la réparation des Kelim brisés. Ses trois premiers
partsoufim commencent par naître: Atik, Arikh Anpin, Aba veIma qui correspondent
totalement aux partsoufim de keter, Aba veIma dans le monde des Nekoudim. Le Zeir
Anpin et Malkhout correspondent à ces mêmes partsoufim dans le monde des Nekoudim.
Cette phase marque la fin de la réparation des Kelim du G''E extraits des 320 fragments.
Par la suite, nous avons un g''e à l'intérieur des aha''p qui ne peut pas être séparé, il est
toutefois possible au moyen «d'un rayon de lumière orienté sur lui de le rapprocher plus
près de la lumière».
Atsilout veut procéder à la réparation dans AHA''P. Malkhout s'élève dans Bina et y fait
naître les 10 sefirot du monde de Bryia qui se trouve à la place du z''a du monde
d'Atsilout puisque Malkhout du monde d'Atsilout se situe dans le Aba ve Ima.
Naissent ensuite les 10 sefirot du monde de Yetsira qui recouvre partiellement le monde
de Bryia. Une partie du monde de Yetsira se situe au-dessous du parsa en lieu et place de
la moitié supérieure du monde de Bryia. Et, enfin, le monde de Assyia s'étend de la
moitié du lieu occupé par le monde de Bryia jusqu'à la moitié du lieu occupé par le
monde de Yetsira. Un vide, le «mador klipot» s'est créé à partir du milieu du lieu occupé
par le monde de Yetsira et jusqu'au lieu occupé par le monde de Assyia inclus. Nous
verrons ensuite que les mondes peuvent s'élever et s'abaisser, mais toujours tous
ensemble par rapport à leur lieu initial. Tout ce qui vient d'être décrit est exposé sur les
quelques mille cinq cents pages de l'ouvrage en hébreu TES «Talmud Esser Sefirot»
(Talmud des Dix Sefirot) qui constitue la directive permettant de progresser dans les
mondes spirituels et de faire naître en l'homme le ressenti approprié.
Notre réparation concerne, dans son ensemble, le Tsimtsoum bet, nous ne pouvons pas
pénétrer le Tsimtsoum alef et nous ne pouvons pas décrire les forces qui s'y trouvent, ni la
réalité qui le caractérise, cela concerne les secrets de la Torah.
Leçon 7
Le premier partsouf du monde d’atsilout - atik, apparaît sur le reshimo alef-shoresh, dans
katnout pour commencer, du tabour au parsa. Ensuite, il s'étend dans gadlout jusqu'à
notre monde. C'est le seul partsouf grâce auquel la lumière - qui n'est pas perçue par nous
-brille dans notre monde, mais cette lumière brille et nous fait aspirer à progresser. La
personne qui s'élève de notre monde pour se hisser au-dessous du parsa, endroit où se
situent les mondes de bryia, yetsira et assyia, porte le nom de juste.
Il faut rappeler que le partsouf atik s'étend non seulement jusqu'au parsa pour y
transmettre la lumière aux partsoufim du monde d’atsilout, mais également jusqu'audessous du parsa, puisque atik se situe dans Ts''A, il peut donc s'étendre partout. Se
trouvant au-dessous du parsa, le partsouf atik éclaire les âmes des justes qui désirent
s'élever dans le monde d’atsilout. Les mondes de BY''A se caractérisent par le «don sans
réserve», et celui de l'atsilout, par le «recevoir dans l'intention de donner sans réserve».
Le partsouf suivant, arikh anpin, hokhma, pénètre dans katnout, puis apparaissent le
partsouf Aba veIma (bina), ensuite le partsouf Z''A et, finalement, Malkhout sous la
forme d'un point. Les aha''p des 5 partsoufim du monde d'atsilout représentent les Kelim
de kabbalah, ce sont eux qu'il faut restaurer et réparer.
Le monde l'atsilout est le seul monde que nous étudions directement, l'approche des
autres mondes se fait par le biais de leur lien avec le monde d’atsilout. La tâche consiste à
élever toutes les âmes dans le monde d’atsilout. Le partsouf de arikh anpin se revêt de
divers vêtements que l'on appelle «searot», cheveux, à l'image des cheveux qui
recouvrent le corps, qui en sont un élément extérieur.
La lumière traverse les searot pour passer dans tous les mondes situés aux niveaux
inférieurs. Si les âmes qui se trouvent dans les mondes inférieurs veulent recevoir ohr
hokhma, elles s'adressent au partsouf Arikh Anpin et reçoivent la ohr hokhma par ses 13
formes de miséricorde, les 13 parties du partsouf des searot. Si ce partsouf procède à une
restriction, à un Tsimtsoum, la diffusion de la lumière cesse, tous les mondes sont alors en
proie à des souffrances, il se produit toutes sortes d'exil. Si Arikh Anpin s'ouvre à cette
lumière, la période correspondante est des plus favorables.
Pour recevoir ohr hokhma du arikh anpin, il faut s'élever dans son Rosh. Quand Malkhout
du monde d’atsilout s'élève à son niveau, cela signifie qu'elle perfectionne ses attributs au
point qu'elle devient semblable au arikh anpin. Le processus se déroule de la manière
suivante: pour commencer, Malkhout formule une demande auprès de Aba veIma qui
procèdent à la réparation de Malkhout, ensuite elle s'élève dans Rosh de Arikh Anpin.
Seule ohr hassadim est présente dans le partsouf suivant de Aba veIma. C'est à l'aide de
cette lumière, de cette or hassadim, que Malkhout et Z''A se réparent pour recevoir
ensuite ohr hokhma du Rosh de arikh anpin. Aba veIma créent des partsoufim
supplémentaires qui pénètrent le Z''A et Malkhout pour montrer, à l'appui de leur
exemple, de quelle manière accomplir tel ou tel action. Un partsouf supplémentaire de
cette nature, qui donne au Z''A et à Malkhout la force et la connaissance, porte le nom de
tselem (ombre).
Tout ce qui sert à la réparation se rapporte à Aba veIma, et tout ce qui doit être réparé se
rapporte à Malkhout et au Z''A. Pourquoi faut-il réparer uniquement ces deux partsoufim?
Parce que ce sont eux précisément qui se sont brisés dans le monde des nekoudim. Les
trois premiers partsoufim du monde d’atsilout apparaissent sur les rechimot des têtes du
monde des nekoudim.
Zeïr anpin du monde d'atsilout est appelé «Kadosh baruch hou» (le Saint Béni soit-il).
Malkhout du monde d'atsilout porte le nom de «Shekhina», la réunion de toutes les âmes.
Toutes les dénominations, les noms des personnages qui sont mentionnés dans la Torah
proviennent du monde d'atsilout. Les acteurs des mondes de BY''A sont placés sous la
conduite du monde d'atsilout.
Le monde d'atsilout ne laisse pas passer de lumière au-dessous du parsa, à l'exception
d'un tout petit rayon de lumière, ohr tolada. Il en est ainsi pour qu'il ne se produise plus
jamais une brisure des récipients, comme dans le monde des nekoudim.
Comment les aha''p situés au-dessous du parsa se réparent-ils? Ils sont éclairés par une
puissante lumière dans laquelle ils s'aperçoivent combien ils sont différents du Créateur
et, par conséquent, ils souhaitent se réparer en demandant au partsouf suprême, au
Créateur, d'acquérir les attributs du donner sans réserve, d'acquérir un écran. Si la
demande d'un aha''p est authentique, le partsouf suprême l'élève des mondes de BY''A
dans le monde d’atsilout.
Le processus consistant à remplir de lumière ne peut se dérouler que dans le monde
d'atsilout. Dans les mondes de BY''A, les aha''p constituent les sept sefirot de z''a et les 9
sefirot inférieures de Malkhout du monde d’atsilout, car le g''e de zeïr anpin et la sefira
keter de Malkhout se situent dans le monde d’atsilout. La demande d'aide s'élève vers les
aha''p du z''a et de Malkhout qui se situent dans les mondes de BY''A. Si nous élevons ces
sefirot et que nous les unissions aux sefirot correspondantes du monde d’atsilout, nous
pourrons les remplir de lumière. Cet état correspond alors au gmar tikoun (l'achèvement
de la réparation).
Qu'est ce qui différencie les aha''p remplis qui s'élèvent, de ceux vers lesquels doit
descendre la lumière au-dessous du parsa? La différence réside dans la qualité: quand le
aha''p est en phase d'élévation, il est utilisé comme Kli du donner sans réserve, non pas
du recevoir, attribut qui est rejeté en phase d'élévation. Autrement dit, aha''p est utilisé
comme galgalta veEinaim. Cela ajoute au monde d’atsilout, mais ne répare pas
substantiellement aha''p. Quand il s'élève, aha''p utilise non pas sa lumière, mais la
lumière du g''e.
A part aha''p qui peuvent être élevés dans le monde d’atsilout, il reste dans BY''A encore
un grand nombre de Kelim qu'il n'est pas possible d'élever car ils ne se mêlent pas au g''e.
Que faire pour réparer ces Kelim? A l'image de la brisure dans les mondes, il faut
procéder à la brisure des récipients dans les âmes.
Pour ce faire, on prend Malkhout d’ein sof, création d'un égoïsme absolu, sans trace
d'altruisme quelle qu'elle soit, et qui se trouve à l'état de Tsimtsoum auquel elle a ellemême procédé, et on la lie aux Kelim du Galagalta veEinaim du Zo''n du monde
d’atsilout. On obtient alors l'union des Kelim de ashpaa et des Kelim de kabbalah qui
cause naturellement le bris du partsouf en petits fragments. Les étincelles d'altruisme se
mêlent à l'égoïsme, et c'est alors qu'apparaît l'espoir de réparer Malkhout au moyen de ces
étincelles.
Après que le monde d’atsilout est entré en katnout, Malkhout de ce monde d’atsilout
s'élève jusqu'au niveau de Ima (bina) du monde d’atsilout et y donne naissance au monde
de bryia en procédant à un zivoug sur le aviout bet. Le monde de yetsira naît par le
deuxième zivoug de Malkhout sur l'aviout guimel. Le troisième zivoug de Malkhout sur
l'aviout dalet fera naître le monde de assyia. Après ce processus, un nouveau partsouf est
apparu en katnout avec un galgalta veEinayim, l'aha''p de ce partsouf dans la future
gadlout sera Malkhout du olam ein sof (monde de l’infini).
Ce partsouf est appelé Adam HaRishon. Pourquoi a-t-il fallu créer tous les mondes
supplémentaires de BY''A? Pour donner à ce partsouf une sphère adéquate dans laquelle
il puisse exister en recevant d'elle la lumière nécessaire qui corresponde à ses désirs en
perpétuel changement.
Le partsouf du Premier Homme naît en katnout, tout comme le monde des nekoudim,
avec les Klim de galgalta veEinayim. Comme tout partsouf, il veut ensuite entrer en
gadlout. Dès qu'il commence à recevoir la lumière en gadlout, dans les Kelim de
réception (aha''p) de la Malkhout du olam ein sof, il se brise en petits fragments.
Quand Adam est né, il était un juste absolu, circoncis, dépourvu de Kelim de réception. A
mesure qu'il a grandi, il a voulu procéder à la réparation de l'ensemble du Jardin d'Eden,
en d'autres termes, de l'ensemble de ses désirs malgré l'interdiction de ne pas faire de
zivoug sur Malkhout de Malkhout qui ne peut s'imprégner d'aucun exemple altruiste de
chute de Kelim de ashpaa en elle. Adam n'avait aucun doute sur sa capacité de procéder à
la réparation de la Malkhout du Monde de l'Infini parce que c'est son aha''p.
Dès que la lumière a commencé à s'abaisser du monde d’atsilout au-dessous du parsa,
Adam rishon s'est fragmenté en une multitude de morceaux (600 000). Chacun de ces
morceaux doit, au cours de 6 000 années - degrés, procéder à sa réparation individuelle.
Cette partie de son égoïsme que l'homme peut offrir au Créateur porte le nom de «âme».
En se brisant, tous les désirs d'Adam sont tombés au niveau égoïste le plus bas. Il n'y a
dès lors plus de lien entre les êtres, tous sont séparés, et chaque fragment souhaite
uniquement tirer du plaisir de ce monde, c'est pourquoi des conditions spéciales ont été
créées pour permettre à l'homme d'établir le lien avec le Créateur afin de recevoir de l'enhaut la lumière de la réparation.
Quand, au cours de sa réparation, l'homme élève vers le Créateur une demande pour que
ses désirs soient réparés, la Lumière divine descend, et l'homme répare son âme par 6 000
actes - degrés jusqu'à ce que celle-ci atteigne le degré où elle devient à l'image de
Malkhout de l'ein sof et reçoive toute la Lumière divine dans une intention orientée vers
le Créateur.
Tout ce que nous apprenons concerne le monde d’atsilout et le partsouf Adam Rishon.
Tout ce qui est écrit dans la Torah concerne soit une partie quelconque de ce partsouf,
soit le monde dans lequel ce partsouf se situe. Le ressenti renouvelé à chaque instant que
l'homme a du monde dans lequel il se trouve dépend de son élévation, de la partie du
partsouf qu'il occupe.
Pour s'unir aux mondes spirituels, il faut avoir avec eux des attributs en commun. Si,
parmi tous les désirs, un seul, dans l'une de ses parties, coïncide avec les attributs
spirituels du donner sans réserve, le point de contact ainsi établi permet d'être en relation
avec le Créateur. Le plus compliqué est d'établir le premier contact. Quand le spirituel
s'ouvre à l'homme, celui-ci le ressent précisément, il suffit qu'il souhaite transformer ses
désirs. De Son côté, le Créateur veut que l'homme procède à sa réparation et attend qu'il
le Lui demande.
La Lumière divine est à l'état de quiétude absolue, il n'y a que les âmes qui se
transforment. A chacune des étapes de leurs transformations, la Lumière leur transmet
des informations tout à fait nouvelles. Le Créateur répond uniquement à la prière
authentique. L'absence de réponse signifie que le désir, objet de la réponse, n'est pas
encore authentique. Dès que l'homme est prêt, la réponse ne se fait pas attendre, car la
lumière veut en permanence pénétrer dans le Kli
Leçon 8
Les livres saints décrivent le ressenti auquel l'homme peut atteindre, ils nous disent qu'il
vaut mieux préférer le spirituel au matériel, chanter les louanges du Créateur. Le Créateur
n'a pas besoin de nos hommages car il est dépourvu d'égoïsme. La seule chose que le
Créateur aime, c'est nous délecter en proportion de notre aspiration à Le préférer entre
tout, de notre capacité à devenir à Son image. La faculté de magnifier le Créateur
témoigne de l'orientation correcte du récipient. Les délices que procure l'union avec le
Créateur peuvent devenir infinis, parfaits si ils ne sont pas limités par l'égoïsme.
L'altruisme est un attribut particulier, le moyen spécifique de réparer le Kli. L'égoïsme ne
conduit à rien de positif, nous pouvons constater que le suicide est plus répandu chez les
populations aisées, c'est dans les pays riches que le nombre de suicides est le plus élevé.
Que l'on donne tout à une personne, qu'on la comble de tout, elle ne sentira plus le goût
de la vie. Le goût n'est ressenti qu'au point de contact entre le plaisir et les souffrances, la
satisfaction du plaisir éteint le désir.
Le commandement divin de réparer le Kli pour transformer son égoïsme en altruisme
nous est donné pour notre propre bien, et non pas pour magnifier le Créateur. Le ressenti
présent qu'éprouve l'homme est désigné par l'expression «Olam azé» (ce monde). Le
monde, c'est ce qui est ressenti à l'instant présent, le ressenti suivant est un monde
nouveau.
Toute personne qui a suivi quelques cours de Kabbale et a cessé d'étudier a, de toute
façon, acquis quelque chose qui continue à vivre en elle. Dans l'inconscient de tout être
est enfouie la connaissance de ce qu'est l'essentiel dans la vie.
Les êtres sont tous différents les uns des autres, certains sont dégourdis, d'autres habiles,
ces personnes habiles ont beaucoup de succès dans la société, elles s'enrichissent
rapidement, deviennent des maîtres, exploitent les autres. Certains naissent paresseux, se
développent lentement, ils n'ont pas de chance, ils peuvent même travailler plus que ceux
qui sont dégourdis, mais ils ne réussissent pas, leurs tâches quotidiennes leur sembleront
plus difficiles. Dans notre monde, il n'est pas possible de soupeser les efforts humains
parce qu'ils dépendent de très nombreuses qualités intrinsèques avec lesquelles l'homme
naît. Il n'existe pas d'appareil permettant de mesurer les qualités et les efforts intérieurs de
l'homme, les efforts ne sont pas de nature physique mais morale, intérieure.
Le Baal HaSoulam écrit qu'il y a dans le monde 10 % d'altruistes. Il est dans la nature de
ces personnes d'être heureuses en donnant avec altruisme. Tout comme un égoïste peut
tuer si on refuse de lui donner quelque chose, l'altruiste tuera s'il n'a pas la possibilité de
donner sans réserve parce que, pour lui, donner sans réserve est le moyen d'éprouver du
plaisir. Cette personne altruiste est égoïste car, malgré les apparences, son intention a
pour principe moteur de recevoir en donnant sans réserve. Il va de soi que ces personnes
doivent également procéder à leur réparation car, spirituellement parlant, elles sont
égoïstes, et il leur faut parcourir un long chemin pour prendre conscience qu'elles ne sont
pas altruistes, qu'elles sont mues par leur égoïsme.
Plus l'homme est grossier, plus il est égoïste, plus il est proche de la possibilité de
traverser ce qui le sépare du spirituel car son égoïsme a mûri, il s'est épanoui. Dans ce
cas, il ne reste plus à l'homme qu'à prendre conscience du mal que cet égoïsme représente
pour lui et à demander au Créateur de transformer son intention de «recevoir pour soi» en
«donner pour faire plaisir au Créateur».
L'attribut de honte apparaît dans Malkhout de Ein Sof quand Malkhout a compris que
keter et bhinat chorech correspondent au sentiment qu'à l'être humain d'être à l'antipode
de la lumière. Malkhout ne perçoit pas la lumière, mais uniquement les attributs que la
lumière éveille en elle. La lumière est totalement dépourvue d'attributs, ceux que
Malkhout ressent en elle-même sont la conséquence de l'action de la lumière sur elle.
Toutes les réactions de l'organisme sont utiles et nécessaires en tant qu'organisme
spirituel, l'âme, et en tant qu'organisme animal, le corps. Dans la Kabbale, on considère
que toutes les maladies sont la réaction de l'organisme pour se maintenir en état
d'équilibre.
Prenons un exemple, celui de la maladie d'un homme, d'un accès fébrile. L'organisme
provoque une élévation de la température du corps pour tuer les microbes, pour se
protéger. Cette réaction, selon la Kabbale, devrait être considérée non pas comme un état
pathologique de l'organisme, mais comme l'expression extérieure d'un message intérieur,
la réaction à ce qui est présent en lui. C'est pourquoi il vaut mieux ne pas éliminer les
symptômes de la maladie pour ne pas annihiler la réaction que l'organisme déclenche
pour s'en débarrasser.
Notre égoïsme est d'une remarquable finesse. S'il existe des désirs qu'il n'est pas possible
de satisfaire, il les fait taire pour ne pas provoquer en nous des souffrances inutiles. Dès
que les conditions propices seront réunies, ces désirs enfouis referont surface.
Selon la Kabbale, l'évolution du monde se divise en les quatre stades de ohr yashar,
quand bhinat alef s'est transformée en bet, bet en guimel, etc. Quand Malkhout de l'ein
sof s'est formée, elle s'est imprégnée de tous les désirs des sefirot supérieures qui vivent
en elle et qui ne peuvent faire l'objet d'aucune transformation.
L'apparition ultérieure de tous les mondes et partsoufim témoigne non pas de la
transformation des désirs, mais de l'évolution de l'intention. Tels ou tels désirs naissent en
l'homme en fonction de ses intentions, mais les désirs ne changent pas, rien n'apparaît qui
n'existât pas antérieurement. Il en est de même pour les pensées qui nous sont venues à
l'esprit aujourd'hui et non hier; en fait, hier, elles nous étaient tout simplement voilées.
Tout existe en nous à l'état latent et se manifeste à un moment ou à un autre, rien ne se
crée.
Il convient de ne pas transformer un genre en un autre, par exemple du non-animé en
animé, du végétal en animal, et inversement. Il existe des stades intermédiaires entre le
monde minéral et végétal, les coraux. Entre le monde végétal et animal, il y a les
organismes vivants qui se nourrissent de terre. Le singe se situe entre le monde animal et
humain, mais s'il ne peut pas être un animal à part entière, il ne peut pas être homme pour
autant.
La seule chose qui puisse se produire est la suivante: s'il existe une étincelle divine en
l'être humain qui le fait aspirer au spirituel et crée en lui le désir d'atteindre à quelque
chose de plus, alors le bipède en question devient un homme. Il existe peu d'êtres qui
peuvent porter le nom d'homme du point de vue de la Kabbale, seules quelques unités.
Le développement des sciences et les progrès techniques existe pour nous conduire dans
une impasse et nous faire prendre conscience qu'il vaut mieux ne pas progresser ainsi.
Pourtant, il y a lieu de s’engager dans l'impasse tout d'abord.
Tous les kabbalistes ont organisé des groupes d'élèves. Dans ces groupes, il a toujours été
interdit de faire la distinction entre les bons et les mauvais élèves, d'apprécier ceux-ci en
fonction de la force de leur désir d'étudier. L'homme est créé à priori avec des désirs bien
définis, et personne ne sait pourquoi il en est ainsi, ni pourquoi les désirs se manifestent
de telle ou telle manière. La distinction et le choix dans un groupe se font de manière
naturelle pour que se constitue un groupe permanent.
Personne à part Haim Vital n'a compris le Ari. Il est vrai qu'il a entrepris d'étudier selon
la nouvelle méthode élaborée par le Ari. Malgré la présence de grands kabbalistes dans
son groupe, le ARI a choisi de transmettre ses connaissances à Haim Vital uniquement.
L'enseignement d'un maître dépend de la nature des âmes qui descendent dans ce monde.
Jusqu'au ARI, les systèmes d'enseignement et la méthode étaient différents. Après la
divulgation de la méthode du ARI, la multitude peut étudier la Kabbale, il suffit d'en
avoir le désir.
Le Baal HaSoulam n'a pas modifié le système du Ari, il l'a approfondi et l'a développé, il
a écrit des commentaires précis sur les livres du Ari et sur le Zohar qui ont permis à ceux
de notre génération qui souhaitent étudier la Kabbale et s'approcher du spirituel, de
comprendre le sens intrinsèque des ouvrages et d'en tirer des analogies qui s'appliquent à
la lecture de tous les livres de la Torah.
Les âmes qui descendaient dans ce monde avant le Ari avaient une perception du spirituel
purement extrinsèque, après le Ari, les âmes se sont mises à étudier, à procéder à une
analyse de soi et des mondes spirituels au moyen d'une méthode spirituelle et
scientifique. C'est pourquoi les livres parus avant le Ari sont écrits sous la forme de
légendes. Après le Ari, les livres, comme par exemple le Talmud Esser HaSefirot, sont
écrits dans la langue des behinot, des sefirot et des olamot (mondes). Il s'agit d'une
approche scientifique.
L'étude des sciences de notre monde ainsi que les expériences et les découvertes n'ont pas
de sens pour un kabbaliste car il en connaît les tenants et les aboutissants par le biais de la
Kabbale, celle-ci étant la source de toutes sciences. Si un kabbaliste n'est pas un
scientifique, il ne pourra bien sûr pas décrire tel ou tel phénomène en ayant recours à la
terminologie employée habituellement dans tel ou tel domaine scientifique précis.
Le kabbaliste ressent les lois authentiques de la création qui sont le fondement de
l'essence spirituelle et matérielle de toute chose. Au moyen de quelle langue va-t-il
décrire la relation entre tel ou tel élément? De quelle manière peut-il décrire la force
spirituelle qui assure la cohésion de ce monde? Quels sont les rapports entre les éléments
spirituels?
Aucune formule de notre monde ne permet de transmettre des informations de cette
nature. Le kabbaliste peut transmettre son ressenti des mondes spirituels, mais il est plus
difficile de parler des mondes spirituels aux personnes qui n'y sont pas sensibles. Même
s'il lui était possible de se faire entendre, il ne serait pas possible de mettre en œuvre quoi
que ce soit dans notre monde, tant que l'homme ne change pas. Si les hommes
travaillaient à transformer leur nature, leurs attributs, ils pourraient communiquer entre
eux au moyen du langage de la spiritualité et agir sur le plan spirituel.
Chacun reçoit et souffre selon son niveau. Pour s'élever spirituellement, il faut se doter
d'un massakh (écran), ce qui n'est pas facile. L'homme est comme dans un cercle vicieux
dont il lui est difficile de sortir, il ne sait pas ce qui est au-delà de ce cercle. C'est une des
raisons qui font que la Kabbale est appelée science secrète par ceux qui ne la connaissent
pas.
L'ouvrage «Introduction au Zohar» traite des quatre degrés: la connaissance et la
matérialité, la matérialité revêtue d'une forme, la forme et l'essence. La science ne donne
accès qu'à l'étude de la matérialité uniquement, de la matérialité revêtue d'une forme. Une
forme sans matérialité n'est qu'une notion abstraite qui échappe à l'analyse précise.
L'essence, ce qui appel à la vie, ce qui anime tout élément ou réaction, relève du domaine
de l'inconnaissable.
Il en est de même pour le spirituel. En étudiant un aspect spirituel précis, même un grand
kabbaliste peut avoir la connaissance de la matérialité et de sa concrétisation sous une
forme ou une autre, mais la forme sans sa matière n'est pas accessible à l'entendement. En
d'autres termes, en matière de connaissance de la création, le domaine spirituel a aussi ses
limites. Toutefois, quand il est parvenu à se hisser à un certain niveau spirituel, le
kabbaliste reçoit de l'en-haut un cadeau, le dévoilement des secrets de la création.
Leçon 9
La sortie des 5 mondes de Adam Kadmon, atsilout, briya, yetsira, assyia est réalisée par
les 5 sefirot keter, hokhma, bina, z''a et Malkhout qui se trouvaient dans Malkhout même.
Le processus de propagation des mondes de l'en-haut vers l'en-bas correspond à
l'augmentation successive de l'aviout des 4 premiers désirs, de zéro à 4. Les mondes sont
la sphère qui entoure Malkhout. C'est comme un homme qui serait entouré de sphères,
après s'être doté des capacités sensorielles adéquates, il pourrait ressentir la sphère la plus
proche de lui. C'est le monde de Assyia.
En perfectionnant ses capacités sensorielles, en modifiant ses qualités, l'homme
commence progressivement à ressentir la sphère suivante, et ainsi de suite. Tous les
mondes sont des sortes de filtres placés sur le trajet de la lumière, comme des rideaux
empêchant la lumière environnante (ohr makif), et qu'il tire les uns après les autres après
avoir pris conscience de leur présence, se rapprochant ainsi de plus en plus du Créateur.
Si la lumière parvenait à l'homme sans passer par les sphères environnantes, il se
produirait un Shvirat HaKlim (brisure des récipients) de l'homme.
Progressivement, en écartant les rideaux-mondes, l'homme fait entrer tous les mondes en
lui et il acquiert la lumière, il devient à l'image de la lumière. Cet état correspond au
Gmar tikoun, à l'achèvement de la réparation. Quand, au début, l'homme se trouve à
l'intérieur des mondes, il en ressent la puissance, les limites qu'ils lui imposent. Comment
faire éliminer ces limites? En entreprenant une réparation intérieure qui correspondra, par
exemple, aux attributs du monde de assyia. Cela signifie être altruiste au niveau zéro.
Après avoir été surmonté, le monde de assyia, pénètre en l'homme, l'imprègne, devient
perceptible. Pour ressentir le monde de yetsira, il est nécessaire à l'homme de devenir
semblable aux attributs de celui-ci, c'est alors que ce monde de yetsira pénètre en lui.
Ensuite il devient altruiste au premier degré. La tâche consiste à faire entrer en soi tous
les mondes, à devenir à leur image, et ainsi de suite aux degrés suivants de l'aviout: 2, 3,
4. C'est ainsi que Malkhout se répare, faisant pénétrer en elle les 9 premières sefirot, et
que l'homme progresse au-delà des limites de tous les mondes et accède au monde de
l'Infini.
Pour pouvoir entreprendre sa réparation, l'homme doit avoir en lui les attributs divins et
les siens propres. Chaque partsouf successif du monde d'atsilout commence à partir de la
péh du précédent, à l'exception des partsoufim de z''a et de la Malkhout: z''a commence à
partir du tabour de aba veIma, et Malkhout commence à partir du tabour de z''a.
Avant la naissance, les trois partsoufim, atik, arikh anpin, aba veIma, portent le nom de
keter, hokhma, bina, ce qui correspond à keter, hokhma, bina du monde des nekoudim.
La Rosh du monde d'atsilout correspond aux 2 têtes du monde des nekoudim et remplit la
même fonction. Rosh du monde d'atsilout atteint la première les rechimot des Klim non
brisés au delà du Rosh du monde des nekoudim.
Z''a et Malkhout se reconstituent toutefois progressivement. Seul g''e se reconstitue à
partir du z''a, et un point à partir de Malkhout. Les aha''p de z''a et Malkhout se trouvent
dans les mondes de BY''A. Si nous les réparons, tous les mondes sont réparés. La
réparation s'effectue par le biais du partsouf d’Adam Rishon (premier homme).
Qu'est-ce que le partsouf d’Adam Rishon? Malkhout du monde d'atsilout s’est élevée au
niveau de bina; ce processus se déroule en trois phases. L'ensemble du monde d'atsilout
s'élève de trois niveaux. La condition normale du monde d'atsilout porte le nom de
«quotidien». Durant les jours correspondant au «quotidien», le monde d'atsilout n'est pas
complètement éclairé par la lumière qui parvient jusqu'au parsa.
Ensuite, une lumière plus intense parvient de l'en-haut, une lumière qui confère au monde
d'atsilout des attributs plus élevés; l'ensemble du monde s'élève alors de un degré.
L'endroit où se trouvait z''a est alors occupé par Malkhout. Z''a s'élève au niveau de Aba
veIma. Aba veIma vont occuper la place de Arikh Anpin, ce dernier, à son tour, va s'élever
au niveau du atik et celui-ci, encore plus haut, dans le SA''G.
La première élévation du monde d'atsilout s'effectue le soir, veille du shabbat. Ces
progressions portent le nom de «l’éveil de l'en-haut» (en araméen: itarouta deleila) et
correspondent, dans notre monde, aux jours, aux semaines, au temps, à tout ce qui
échappe à notre contrôle, et se déroule selon les lois de la nature.
L'étape suivante de la progression élève le monde d'atsilout d'un degré tandis que
Malkhout s'élève au niveau de aba veIma où elle acquiert un autre attribut, celui du
«donner sans réserve». Dès lors Malkhout peut recevoir dans une intention orientée vers
le Créateur, elle est dotée d'un écran et elle peut procéder à un zivoug de akaa et créer de
nouveaux partsoufim. Avec les attributs de aba veIma d'une part, et ceux de Malkhout du
monde de l'ein sof, d'autre part, elle crée un nouveau partsouf, celui de Adam HaRishon.
Chez le kabbaliste, le ressenti spirituel portant le nom de la veille de «shabbat»,
«shabbat», «sortie de shabbat», etc. peuvent se produire à des moments ne correspondant
absolument pas aux jours calendaires. Les interdictions de shabbat ne s'appliquent pas au
shabbat personnel; le kabbaliste vie dans ce monde, il a donc l'obligation de se soumettre
à ses lois, même si, chez lui, six jours peuvent se dérouler en une fraction de secondes, et
que shabbat peut durer quelques jours. Il s'agit de choses tout à fait différentes.
Les événements qui se déroulent dans ce monde concernent notre corps, mais ce qui
appartient au domaine spirituel concerne l'âme. Pour l'instant, nous constatons bien que
nos âmes ne concordent pas avec nos corps. Quand notre monde fonctionnera selon des
principes analogues à ceux du monde spirituel, gmar tikoun sera réalisé, les actions de
notre monde et des mondes spirituels ainsi que tous les temps se fondront en un seul et
même tout.
Si, à la seconde présente, vous vous êtes transformés, et que la transformation suivante se
fasse dans cinq ans, la seconde suivante de votre vie aura une durée de 5 années. Dans le
domaine spirituel, c'est la transformation des attributs qui correspond à l'unité de temps.
Dans notre monde, il peut s'écouler un millier d'années avant que l'homme puisse
commencer à étudier la Kabbale. En entrant dans les mondes spirituels, nous vivons en
une journée ce que nous vivions en plusieurs vies auparavant. Ceci explique la relation
transformation/raccourcissement de la durée. Les années spirituelles correspondent aux
6000 degrés de BY''A. Il est impossible de parler de ce processus en prenant pour
référence à la notion de temps de notre monde.
Le processus d'élévation des mondes de BY''A et d'entrée dans le monde d'atsilout porte le
nom de shabbat. L'ensemble de la région allant du tabour du galgalta jusqu'au parsa
porte le nom de shabbat. C'est au cours de la première élévation que le monde de briya
s'élève dans atsilout et au cours de la seconde que le monde de yetsira s'élève dans
atsilout, au cours de la troisième dans le monde de assyia. L'élévation des mondes de
BY''A et celle du monde d'atsilout s'effectuent simultanément.
Au cours de la troisième phase du processus d'élévation, le monde d'atsilout englobe le
z''a, Malkhout du monde d'atsilout et les mondes de BY''A. Rosh du monde d'atsilout est
constituée de atik, arikh anpin, aba veIma qui franchissent les limites du monde d'atsilout
pour pénétrer dans le monde de Adam kadmon. Rosh de galgalta à son tour, s'élève
(phase 1 d'élévation) à partir de Rosh de A''B (phase 2 d'élévation) et à partir de Rosh de
SA''G (phase 3 d'élévation) pour pénétrer dans le monde de l'Ein sof.
La personne qui ne s'élève du niveau de notre monde qu'à celui du premier monde
spirituel de «assyia» peut, au cours de la troisième phase de progression, s'élever dans le
monde d'atsilout et vivre le Shabbat spirituel. Elle est cependant ensuite abaissée, car elle
n'est pas à l'origine de l'incitation opérée de l'en-haut, celle-ci lui a été offerte en cadeau.
Le temps spirituel est toujours orienté de l'en-bas vers l'en-haut. Sans en avoir
conscience, toutes les âmes, et l'humanité dans son ensemble, s'élèvent de l'en-bas vers
l'en-haut, se rapprochent du Créateur pour s'unir à Lui. Il s'agit de l'évolution directe du
temps spirituel. La mesure s'effectue toujours dans un sens positif, même si l'homme
ressent le processus comme négatif. C'est parce qu'il est égoïste que l'homme perçoit le
spirituel comme négatif. L'homme ne va jamais dans le sens de la dégradation de soi
quand il progresse vers le spirituel.
Dans ce monde, l'homme ne doit pas aspirer à faire grandir son égoïsme, mais plutôt à
progresser vers le Créateur. S'il travaille en ce sens jusqu'à sa réparation, il ressentira en
lui de toutes façons un égoïsme croissant, en d'autres termes, son égoïsme naturel se
dévoilera à lui sous un angle le faisant paraître encore pire en comparaison avec les
attributs divins.
L'étude de la Kabbale a pour corollaire l'attraction de la lumière environnante (ohr makif)
qui montre à l'homme ses attributs sous leur véritable jour: ceux-ci lui semblent encore
plus négatifs, mais, en fait, ils sont restés les mêmes; en réalité, l'homme n'a fait que
prendre conscience de leur véritable nature sous l'effet de la lumière divine. Cette
sensation signifie que l'homme a progressé, même s'il a l'impression du contraire.
Qu'est-ce que les mondes de BY''A? Ce sont les Kelim altruistes tombés dans les aha''p
au-dessous du parsa. Ces mondes sont divisés aussi en g''e et aha''p. Leur g''e s'achève
dans hazé du monde de yetsira, autrement dit après les 10 sefirot du monde de briya et les
6 sefirot du monde de yetsira. Les 14 sefirot inférieures allant du hazé de yetsira vers
l'en-bas (4 sefirot du monde de yetsira et 10 sefirot du monde de assyia) constituent les
aha''p des mondes de BY''A.
Le monde d'atsilout éclaire de sa lumière les mondes de BY''A jusqu'au hazé du monde
de yetsira. Le monde d'atsilout porte de nom de Shabbat. Les 16 sefirot supérieures des
mondes de BY''A (g''e) du parsa jusqu'au hazé portent le nom de «domaine de Shabbat»
(tehoum shabbat), tandis que le monde d'atsilout porte le nom de «ville» (ir).
Même quand tous les mondes de BY''A s'élèvent dans le monde de l'atsilout, il est
possible de travailler sur les désirs qui se situent au-dessous du parsa avant hazé du
monde de yetsira (g''e). C'est pourquoi, dans notre monde, il est possible, pendant
shabbat, de franchir les limites de la ville, mais seulement les limites de la ville, à
l'intérieur des frontières du tehoum shabbat.
La distance du domaine de Shabbat est de 2000 ama et 70 ama (à peu près 2000 pieds).
Comment cette distance se divise-t-elle? Du parsa jusqu'au hazé du monde de briya, elle
porte le nom de «ibour» et correspond à 70 ama. Cette distance se rapporte aussi au
monde de l'atsilout bien qu'elle se situe en dehors. Cela correspond à la bande qui entoure
toute la ville à l'extérieur. Comme le ventre de la femme enceinte dans lequel se
développe l'enfant qui se situe en dehors d'elle, mais qui se rapporte à elle. La distance
allant du hazé du monde de briya jusqu'au hazé du monde de yetsira est de 2000 ama.
La distance allant du parsa au sioum est de 6000 ama. La partie des mondes de BY''A
allant du hazé du monde de yetsira jusqu'au sioum porte le nom de «lieu impur», «mador
haklipot», ce sont les aha''p des mondes de BY''A qui englobent les 4 sefirot du monde de
yetsira et les 10 sefirot du monde de assyia. Il s'agit d'un lieu déserté (par la sainteté), il
ne faut pas s'y rendre pendant Shabbat.
En Israël, les villes sont entourées d'un fil spécial pour délimiter le territoire se rapportant
à la ville. C'est le irouv, cela permet de transformer la ville en un territoire uni. A
l'intérieur des limites ainsi formées, il est possible de marcher, de transporter des affaires.
Au plan spirituel, ce processus s'accomplit pour unir les désirs en un attribut altruiste. A
Shabbat, l'âme s'élève dans le monde de l'atsilout et se trouve sous l'emprise du Créateur,
totalement unie à Lui. Seule la lumière divine qui descend gouverne l'âme. S'il y a
plusieurs maîtres, ce sont les Kelim inférieurs qui règnent.
Quand l'homme s'élève dans les mondes spirituels après avoir traversé le mahsom, il ne
franchit pas le mador Haklipot (lieu impur) puisque pour lui le passage vers le spirituel
s'effectue non pas le Shabbat, mais quand les mondes de BY''A se trouvent dans le monde
de l'atsilout.
Le Shabbat spirituel n'arrive pas au même moment pour tout le monde. Dans notre
monde, le Shabbat arrive à des heures différentes selon les pays, mais si l'homme n'est
pas sous l'influence de la Terre et du Soleil, par exemple dans le cosmos, il doit observer
le Shabbat à l'heure de Jérusalem: au plan spirituel, (Shabbat correspond au niveau du
monde de l'atsilout, et l'élévation dans le monde de l'atsilout porte le nom de recevoir le
Shabbat), le Créateur est à Jérusalem.
Les âmes s'élèvent dans l'atsilout en montrant les limites inhérentes à celui-ci pour que,
ensuite, elles puissent les observer. Quand l'homme impose de lui-même des limites, il ne
les remarque pas parce qu'il se situe au-dessus d'elles, elles n'exercent pas de pression sur
lui, les actions entreprises participant de ses propres attributs. Le but de la Création ne se
réalise que si l'homme s'élève par ses propres moyens, et le Shabbat existe pour montrer
ce qui est présent dans les mondes spirituels, ce vers quoi il convient d'aspirer.
Le degré de parachèvement de la réparation correspond au moment où la lumière brille
directement et non pas à travers les mondes qui sont dotés de filtres, moment où elle
brille sans limite aucune et procure un plaisir immense, sans fin conformément au But de
la Création.
Leçon 10
Essayons de faire le bilan:
Adam Rishon est la seule création. Ce partsouf atteint la hauteur des trois mondes: bryia,
yetsira et assyia. Sa tête se trouve dans le monde de bryia, garon s'étend jusqu'au hazé du
monde de yetsira, son gouf, du hazé du monde de yetsira jusqu'à l'extrémité de ce monde.
Les reglaim occupent la place du monde de assyia.
Comment les pays sont-ils disposés dans les mondes? Le Baal HaSoulam dit la chose
suivante: «le monde de l'atsilout» porte le nom de Eretz Israël. L'endroit le plus proche
est la Jordanie qui occupe le monde de bryia. Sur les indications divines, les deux genoux
israéliens, les deux parties de l'âme, peuvent se trouver en Jordanie, autrement dit dans le
monde de bryia car les attributs de ce monde (attributs de bina) se distinguent très peu
des attributs du monde de l'atsilout (hokhma).
Un autre pays considéré comme proche de Eretz Israël, est la Syrie, c'est Malkhout du
monde de bryia. La Mésopotamie, ou Babylone, s'étend de Malkhout du monde de bryia
jusqu'au hazé du monde de yetsira. Nous voyons à nouveau que la distance entre parsa et
hazé du monde de yetsira se rapporte encore à Eretz Israël et porte le nom de «Kiboush
David», qui a incarné le spirituel dans notre monde; Tout ce que nous étudions du
spirituel doit se réaliser une fois en nous.
Il n'existe que le Créateur et l'homme, le désir de procurer du plaisir et le désir de se
délecter. Toutefois, l'homme est entouré de 5 mondes-filtres qui masquent la lumière
divine. Si l'homme agit naturellement, conformément à ses désirs, il se situe sous les
filtres, en d'autres termes, il est sous leur influence, les filtres sont au-dessus de lui. Si
l'homme souhaite effectuer sa réparation, il se place au-dessus de l'un des filtres, de celui
qui est le plus bas, et ses attributs deviennent alors similaires à ceux de ce monde.
Si, ensuite, les attributs de l'homme sont similaires aux attributs des deux autres mondes,
il neutralise l'action de ces filtres en s'élevant au-dessus d'eux. Alors la lumière divine
pénètre directement dans son âme. Tout ce qui nous arrive entre ces deux points que sont
la vie et la mort, est la conséquence de ce qui se déroule dans les mondes spirituels.
La lumière veut entrer dans Malkhout quel que soit son état. L'homme doit repousser la
lumière bien qu'il puisse la recevoir. L'homme fait l'objet d'un Tsimtsoum, et il lui semble
que le Créateur ne veut pas que l'homme Le ressente parce qu'Il ne Se dévoile pas à lui.
Puis, l'homme lit dans la Torah que s'il enfreint ceci ou cela, tel ou tel châtiment lui sera
réservé, etc.
En fait, si l'homme, par exemple, a effectué sa réparation au niveau du monde de assyia,
cela signifie qu'il se trouve dans ce monde, qu'il en a écarté le filtre qui ne lui est plus
nécessaire puisque il peut lui-même retenir la pénétration de la lumière pour la recevoir
dans une intention orientée vers le don sans réserve. C'est alors qu'il voit qu'il importe
peu au Créateur qu'une restriction soit opérée pour recevoir dans une intention orientée
vers Lui ou vers sa propre personne. Tout simplement, l'homme s'élève à un niveau moral
auquel il n'y a pas de différence entre le donner sans réserve et le recevoir, entre la vérité
et le mensonge, entre la transgression et le Commandement.
Il dépend de l'homme de choisir ce qu'il préfère. Le Créateur, Lui, n'est qu'un seul et
même désir: celui de faire plaisir à l'homme; de quelle nature doit être ce plaisir? Cela
dépend de celui qui l'éprouve. L'essentiel, c'est que ce processus soit réalisé par l'homme
sans nourrir de conditions à l'égard du Divin, qu'il préfère l'élévation altruiste, bien que
celle-ci n'aille de pair avec aucune récompense supplémentaire non plus que de
châtiment. Le choix ne s'effectue pas en référence au châtiment ou à la récompense, mais
au niveau spirituel le plus élevé du total détachement de soi, des intérêts personnels.
Le Créateur a disposé 5 filtres devant l'homme, des filtres qui l'isolent de la lumière
divine. Derrière le 5-me filtre, il est tout à fait impossible de ressentir le Créateur, c'est là
que se situe notre monde, la vie dans laquelle n'est maintenue qu'une faible étincelle de
lumière (ner dakik) qui constitue le sens de notre vie, en d'autres termes c'est l'union de
tous nos désirs empruntés à toutes les générations, à toutes les âmes durant l'ensemble de
l'Histoire de l'humanité. Cette lumière est si faible que les actes accomplis par les âmes
ne sont pas considérés comme des enfreintes, mais plutôt comme l'expression d'une vie
animale minimale. Et aucune restriction n'est imposée s'agissant d'éprouver ce minimum
de plaisir.
Si l'homme veut davantage, il doit devenir à l'image du spirituel. Le plaisir spirituel
signifie le don sans réserve altruiste, avec totale abnégation de soi. Pour ce faire, l'homme
doit se hisser à un certain degré du filtre qui masque la lumière et réprimer la lumière soimême à la place du filtre en empêchant sa pénétration par sa force morale.
Le filtre cesse alors d'exister pour un tel homme à qui il revient désormais de repousser la
lumière qui cherche à pénétrer dans son Kli; il la recevra ensuite mais, cette fois, dans une
intention orientée vers le Créateur.
L'âme d'Adam correspondait aux 30 sefirot des trois mondes BY''A qui représentent le
monde de l'atsilout mais qui se trouve à l'intérieur des désirs égoïstes avec l'aviout bet,
guimel et dalet. Quand Adam procède à la réparation de ses actes, qu'il les spiritualise, il
s'élève avec les mondes dans le monde de l'atsilout. Apres avoir progressé sur les degrés
de la réparation, Adam Rishon s'élève entièrement dans le monde de l'atsilout. Etant un
fragment du partsouf d’Adam Rishon, chaque âme parcourt ce même chemin. L'homme
ne choisit pas ce qu'il doit réparer, il répare ce qui lui est envoyé de l'en-haut, ce qui lui
est dévoilé. Et il en est ainsi jusqu'au degré suprême.

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