EADV (Spring Symposium)

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EADV (Spring Symposium)
EADV (Spring Symposium)
Cracow, May 23-26, 2013
Comment traiter de manière optimale les patients atteints de psoriasis et d’une hépatite virale concomitante?
dr. Linda Temmerman
Le docteur E. Daudén (Hospital Universitario La Princesa, Dermatologie, Madrid, Espagne) s’est également exprimé lors d’une
présentation sur le thème « Le psoriasis dans les situations difficiles ». Sa conférence portait sur le traitement éventuel du psoriasis
au moyen de médicaments biologiques chez les patients chez qui une hépatite virale est suspectée (1).
Chez les patients atteints d’une affection hépatique, les rétinoïdes oraux, le psoralène et la méthotrexate sont généralement
déconseillés en raison de leur hépatotoxicité potentielle, de même que la ciclosporine en raison de son action immunosuppressive.
Les médiateurs de l’inflammation tels que le TNF, l’IL 12 et l’IL 23 interviennent dans la pathogenèse ou le traitement de l’hépatite B
et de l’hépatite C. Le traitement par médicaments biologiques d’un psoriasis modéré à sévère peut donc avoir un impact sur
l’évolution d’une hépatite chronique ou occulte. Les médicaments biologiques (inhibiteurs du TNF et de l’IL 12/IL 23) ne peuvent
donc pas être utilisés d’emblée chez ces patients.
Hépatite C
La séroprévalence de l’hépatite C est faible en Europe occidentale, avec des taux rapportés de 0,01% (Royaume-Uni), 0,6% (Allemagne) et 1,1% (France) (2). Les
titres de TNF augmentent chez les patients infectés par le virus de l’hépatite C et une corrélation a été décrite entre le niveau de ces titres et le degré
d’inflammation et de fibrose du foie (1). L’effet des inhibiteurs du TNF sur l’hépatite virale C et le risque possible de réactivation du virus chez les patients atteints
d’une infection chronique n’est pas encore entièrement connu. Toutefois, des rapports de cas et diverses études prospectives montrent d’ores et déjà que
l’administration d’inhibiteurs du TNF peut être sûre, bien qu’une position définitive et des études cliniques contrôlées de grande ampleur soient attendues afin de
le confirmer (2).
Hépatite B
Les notices scientifiques des différents médicaments biologiques destinés au traitement du psoriasis indiquent clairement qu’en cas d’hépatite virale B
(réactivation), il est préférable d’arrêter le traitement. Les patients doivent faire l’objet d’un dépistage d’infection à l’hépatite virale B avant l’initiation d’un traitement
par les biologiques. Pour les patients pour lesquels le test de dépisatge de l’hépatite B est positif (hépatite active ou infection persistante diagnostiquée au moyen
d’une positivité des antigènes de surface du virus de l’hépatite B, HepBsAg positifs), il est recommandé de référer le patient à un hépatologue.
Chez les patients porteurs de la maladie (HepBsAg négatifs), qui ne présentent donc pas d’hépatite persistante nette ou active), la situation est plus difficile à
évaluer. Il est en effet possible qu’il s’agisse d’une infection occulte (présence d’ADN du virus de l’hépatite B dans le sérum ou le foie) ou d’une infection
contractée dans le passé. Dans les deux cas, des anticorps dirigés contre les antigènes core de l’hépatite B peuvent être présents (anti-HepBcAb). La littérature
montre qu’en soi, les patients dont la sérologie indique une infection antérieure par le virus de l’hépatite B (HepBsAg négatifs et anti-HepBcAb positifs) peuvent
entrer en ligne de compte en vue d’un traitement par immunosuppresseurs ou médicaments biologiques, mais le dermatologue ne doit pas négliger la possibilité
d’une réactivation du virus. Le suivi des patients présentant une élévation des transaminases sériques, une réactivation du virus ou une séroconversion en
HepBsAg positifs est conseillé (patients HepBsAg négatifs et anti-HepBcAb positifs) (3).
(1) Dauden E., The management of patients with psoriasis and concomitant viral hepatitis. 10th EADV spring symposium, Cracow, Poland, 23-26 May, Abstract SY08.5
(2) Brunasso et al. Safety of anti-tumour necrosis factor agents in patients with chronic hepatitis C infection: a systematic review. Rheumatology 2011; 50, 1700-1711.
(3) Caporali et al. Safety of TNFα blockers in hepatitis B virus occult carriers (hepatitis B surface antigen negative/anti-hepatitis B core antigen positive) with rheumatic diseases. Arthritis Care & Research 2010; 62, 749-754.
Picture: Courtesy of Krakow Info, the comprehensive information service about the city of Krakow in Poland. http://www.krakow-info.com