À quoi sert la politesse ?

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À quoi sert la politesse ?
Sección Bilingüe
Isabel Blasco
À quoi sert la politesse ?
1. Lisez attentivement le texte et résumez son contenu en un court paragraphe.
LES BONNES MANiÈRES
Souvent, les parents trouvent plus simple de laisser passer l'insolence d'un
adolescent ou sa mauvaise tenue á table. Ils ont tort: un enfant bien élevé, c'est
agréable pour les autres et important pour lui, explique Anne Bacus, psychologue. Car
s'il ne sait pas se comporter correctement, il va en subir les conséquences. II est en
contact avec les adultes qui le jugeront: un professeur, un professionnel á qui il
demande un stage. Poli, il aura plus de chances de succès.
La base de la politesse, tout le monde la connaît: bonjour, s'il te plaît, merci.
Encore faut-il l’expliquer. Et respecter certaines règles de savoir-vivre. Au téléphone
par exemple, rappelez-lui qu'il faut répondre en se présentant, avec une voix
«accueillante»; prendre et transmettre les messages. Plus généralement, en société, il
doit laisser sa place dans le bus, tenir la porte, attendre que chacun soit servi avant de
s'attaquer á son assiette. II y a aussi une manière de dire les choses. Il faut demander
et non pas exiger.« S'il te plaît, peux-tu...? » vaut mieux que « Donne-moi... ».
Bien s'exprimer est une part importante des bonnes manières. L'essentiel est
qu'il parle correctement avec ses parents et les adultes. Et qu'il sache que le ton de la
voix compte autant que les mots. Mais rien ne sert de lui rappeler les règles aussi
souvent que nécessaire, si on ne les respecte pas d'abord soi-même. Car même si
l’adolescent fait, pendant quelque temps, le contraire de ce qu'il a appris, il enregistre
parfaitement, jour après jour, ce qu'il voit autour de lui. Les parents doivent donc bien
se comporter et lui donner le bon exemple.
Femme actuelle
(Texte examen de Français. Selectividad 2006) Voir l’examen complet
2. Parmi les règles de politesse mentionnées, quelles sont à votre avis celles que les
jeunes respectent aujourd’hui ? Et les adultes ?
3. Commentez la phrase : « Souvent, les parents trouvent plus simple de laisser passer
l'insolence d'un adolescent ou sa mauvaise tenue á table. Ils ont tort: un enfant bien
élevé, c'est agréable pour les autres et important pour lui, explique Anne Bacus,
psychologue».
4. Commentez l’idée suggérée par le texte : les parents sont aujourd’hui trop permissifs
dans l’exigence des règles de la politesse. Qu’en pensez vous ?
La politesse autrefois
1
5. Lisez le texte ci-dessous et répondez aux questions :
Ne parlez pas avant que d'avoir pensé à ce que vous voulez dire.
- D. Un enfant doit-il dire toujours ce qu'il pense ?
R. Il ne doit jamais parler contre sa pensée, mais aussi il ne doit pas dire tout ce qu'il
pense...
- Conduisez-vous en beaucoup de choses comme si vous les ignoriez...
- Si vous avez de l'intelligence, répondez à votre prochain ; sinon que votre main soit sur votre
bouche, de peur que vous ne soyez surpris dans une parole indiscrète, et que vous ne
tombiez dans la confusion.
- L’homme sage se tiendra jusqu'à un certain temps dans le silence; mais l’homme léger et
imprudent n'observera point les temps.
- Il faut donc, pour parler avec discrétion et avec prudence, ne jamais parler qu'on n'ait bien
pensé à ce qu'on a à dire ; il ne faut pas dire tout ce qu'on pense, mais il faut se conduire, en
beaucoup de choses, selon l'avis du Sage, comme si on les ignorait. On peut, dit le même
Sage, si on a de l’intelligence sur quelque chose qu'on veuille dire, ou que quelqu'un dise,
parler ou répondre à propos, sinon, on doit mettre sa main sur sa bouche. C'est-à-dire
qu'on doit se taire, de peur qu'on ne soit surpris dans une parole indiscrète ou qu'on ne
tombe dans la confusion.
Il faut aussi, pour parler prudemment, observer le temps auquel il est à propos ou de parler,
ou de se tenir dans le silence : car c'est être bien imprudent et léger, dit le Sage, de
n'observer point le temps et de parler lorsque la seule envie qu'on a de parler nous y porte.
Extraits de manuels de civilité de l'Ancien
Régime, in Cahiers lassah'ens> la civilité de Jean-Baptiste de
la Salle, ses sources, n° 59, 1997.
-
D'après ce texte, quelles sont 1es règles à observer lorsque l'on parle ?
-
Ce texte, vous paraît-il dépassé ?
Comparez les règles de politesse du premier et du deuxième texte. Quelles
conséquences en tirez-vous ?
1
ECJS seconde. “De la vie en société à la citoyenneté” Ed BORDAS 1999.
Question de génération ?
6. Commentez l’image.
7. Quelques pistes pour le débat :
-
La politesse, est-elle utile ? Est-elle
nécessaire ?
-
Est-ce que les jeunes ont-ils leurs propres
règles de politesse ? Citez-en quelques
unes.
-
Quelles sont les règles de politesse qui
vous paraissent aujourd’hui dépassées ? Et
utiles ?
-
Les règles de politesse sont-elles les
mêmes quels que soient l’âge, le sexe, le
milieu social, l’origine ethnique ?
-
Qu’est ce qu’on entend par incivilité ?
l’impolitesse en est une preuve ?
-
L’incivilité peut-elle déboucher en
violence ?
Pour conclure, faites une rédaction en répondant aux questions :
La politesse, est-elle nécessaire pour la vie en commun ?
Quelles valeurs exprimons-nous grâce à elle ?
Quel rapport existe-t-il entre politesse et citoyenneté ?
Pour compléter et débattre, vous pouvez écouter l’audio suivant :
Audio EOI :Éducation à la citoyenneté
Vous trouverez sa transcription ci-dessous
Sección Bilingüe
Isabel Blasco
Droits et devoirs des jeunes à l'école
Écoute et compréhension des deux documents sonores (micro-trottoir et extra d'un débat sur les jeunes et la
citoyenneté2
Compte rendu des interventions
Les quatre participants sont d'accord sur le fait que l'éducation civique est un ensemble de comportements
et de savoir-vivre en groupe qui s'acquiert plus par l'exemple que par un enseignement au sens
traditionnel du terme.
Mais Hélène Latger et Alain Etchegoyen souhaitent donner à ce type d'éducation des objectifs plus larges.
Les règles du savoir-vivre quotidien trouvent leur écho dans les grands principes de la République,
l'organisation et le fonctionnement de la société démocratique et les lois sociales, sont là des contenus
qu'il faut enseigner.
Bernard Kuntz souligne cependant que malheureusement, certains grands principes coin l'égalité ne sont
pas mis en application dan; système scolaire. Celui-ci est profondément inégalitaire et les élèves en font
l'expérience. Comment, dès lors, fonder l'éducation civique des contenus théoriques qui ne sont pas mis
pratique ?
TRANSCRIPTION
Présentatrice : Il fut une époque où les cours de morale et d'instruction civique occupaient une place bien
déterminée dans l'emploi du temps des écoles primaires et des collèges. À partir de 1968, ces matières ont
eu tendance à tomber en désuétude. Le nom même de morale était suspect. L'organisation de la société
était remise en question. L'école devait se consacrer essentiellement à l'épanouissement de l'individu. Mais
aujourd'hui, le rôle éducatif insuffisant joué par certains parents, et la méconnaissance des règles
élémentaires du savoir-vivre en société chez certains élèves ont conduit le ministère de l'Éducation à
réaffirmer que l'un des objectifs prioritaires de l'école était la préparation à la vie de citoyen.
Écoutez d'abord des réactions diverses sur ce projet...
Une collégienne : Je m'énerve mais je l'insulte pas. Enfin, je m'énerve. Si, je l'insulte. Vas-y, je l'insulte. Mais
je ne dis pas de gros gros mots, je dis de tout petits gros mots.
Une femme : Je pense qu'on est obligé de redonner des cadres aux enfants et des repères et il faut que la
loi règne dans le collège. Vous savez, j'ai l'impression qu'un enfant, à qualité égale, â diplôme égal, celui
qui saura se tenir quelque part et celui qui ne saura pas, c'est le fait de savoir se tenir qui fera la différence.
Ça commence par dire Bonjour, mais c'est aussi Merci, S'il vous plaît, porter le sac de celui qui est
handicapé parce qu'il a ses béquilles. Ça va au-delà du bonjour, mais ça,commence par le bonjour.
Un homme: On ne l'exige pas le bonjour, il y a un minimum de choses, c'est-à-dire que quand le
professeur demande à ses élèves d'apporter une certaine attention, il faut qu'ils comprennent que c'est
dans leur bien et que ça peut gêner, d'une part le professeur, et d'autre part les élèves qui veulent étudier.
Une élève : Être citoyen, ça veut dire respecter les autres.
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Méthode de français: PANORAMA 4. Unité 1: Une charte pour les jeunes.
Une élève: La vie de classe, ça nous permet d'étudier l'éducation civique pour être poli auprès des
professeurs, auprès des camarades aussi et pour respecter les règles dut collège.
Une femme : Le savoir-vivre, c'est la civilité, c'est-à-dire, je vous respecte, j'arrive, je' vous dis bonjour, je
vous regarde, je sais que vous êtes là, je ne vous bouscule pas, mais inversement, vous me dites bonjour,
vous ne me bousculez pas, c'est ça d'abord pou moi...
Un homme: Par rapport aux salissures ou aux dommages qu'ils pouvaient apporter aux locaux, on a
organisé une rencontre avec les agents de service qui leur a permis de vous que quand ils salissaient
quelque chose, ce n'était pas un surplus de travail pour les enseignants ou pour l'administration, mais
c'étaient les agents de service qui payaient ce genre de comportement.
Présentatrice : Voici maintenant le début d'un débat entre enseignants consacré au projet d'éducation à la
citoyenneté. Vous entendrez successivement Geneviève Pignot: Principal de Collège Hélène Latger :
Professeur d'histoire et de géographie, membre du syndicat national d l'enseignement secondaire. Alain
Etchegoyen : Professeur de philosophie. Conseiller du ministre de l'Éducatio nationale. Bernard Kuntz :
Président du syndicat national des lycées et collèges.
Geneviève Pignot : L'éducation civique ne s'enseigne pas comme les mathématiques et le français, ce sont
des attitudes et effectivement, je crois beaucoup aux modèles des, adultes. '
Animateur du débat : D'autres réactions à ce propos ? Oui Madame Latger, je vous en prie ?
Hélène Latger : Moi je serai plus nuancée, c'est-à-dire que en même temps je pense qu'il y a des pratiques,
effectivement, je pense qu'effectivement la société ne donne pas un certain modèle effectivement de
citoyenneté, ne serait-ce que le monde politique, mais en même temps, donc il y a aussi des pratiques
dans l'établissement, mais en même temps je pense qu'il y a des savoirs, des contenus, des concepts à
apprendre et c'est une construction de la connaissance depuis l'école primaire jusque dans le supérieur.
Animateur: Alain Etchegoyen ?
Alain Etchegoyen : Je suis tout à fait d'accord avec ma collègue. Je crois qu'il faut distinguer dans
l'éducation civique ce qu'on appelle 1a civilité et qui doit s'enseigner effectivement très très tôt, le
comportement avec les autres, le fait de vivre ensemble et ce que l'on appelle la citoyenneté, c'est
beaucoup plus des principes qui concernent ces jeunes qui, maintenant, à 18 ans, vont être
automatiquement inscrits sur les listes électorales et qui doivent aborder des contenus, c'est-à-dire,
prenons un exemple: Il va y avoir maintenant l'enseignement en 1ère, de l'éducation à la citoyenneté, si je
prends la formule de la République: « indivisible, laïque, démocratique, sociale », il faut comprendre ce que
cela veut dire. Et ça, ça s'apprend, ce n'est pas simplement le comportement avec autrui.
Animateur: On va boucler ce premier tour de table avec M. Kuntz.
Bernard Kuntz : Il me semble cependant, que la notion de contenus doit être rapprochée de la notion de
fonctionnement au sein de l'Éducation nationale. Madame La Principale, vous avez réagi à chaud en disant
qu'il y avait des pratiques qui devaient avant tout être mises en avant par les personnels et par les élèves,
mais il faut aussi mettre en cohérence le discours de l'Éducation nationale, le discours de l'école avec le
vécu réel des élèves. Or, il se trouve que le système d'éducation tel qu'il fonctionne à l'heure actuelle,
fonctionne d'une façon immorale. C'est un système qui est profondément inégalitaire, alors qu'il s'affiche
égalitaire. Les élèves le sentent très bien. Les élèves savent très bien qu'à l'issue de leur cursus scolaire,
ceux d'entre eux qui sont issus de milieu défavorisé finiront plus défavorisés encore. Ils savent que le
système amplifie les inégalités et par conséquent mettre sur cette pratique, qui est une pratique immorale,
un contenu risque de créer un décalage entre le vécu des élèves, entre la quotidienneté, la réalité des
choses, et le discours théorique sur l'école. Il y a donc un risque de dérive au niveau de ce contenu, risque
qu'il convient de dénoncer.