Là - David Tatin

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Là - David Tatin
« Werde » n°2, tous droits réservés
Le pays où l'ocre flamboie
Un sentiment d'harmonie. Là où la lumière et la couleur semblent couler du ciel, où le soleil
illumine la roche jusqu'à ce qu'elle s'éclaire de rouge sang, c'est là que s'éveille la
créativité. Tout autour de Roussillon, un village au sud de la France, l'art vit sous des
formes multiples. Matthieu et Thierry, Karin et Jamal, Pierre et ses collègues y ont trouvé
leur bonheur.
Texte: Ingrid Reißner / Photos: David Tatin / Traduction: Marie-Paule Perrin
Dans le coffret d'aquarelles de l'école, le petit godet d'ocre, entre le vert prairie et le brun rouille, était
peu utilisé. Et pourtant, l'ocre véritable possède d'innombrables nuances éclatantes et merveilleuses !
L'ocre a accompagné l'humanité depuis la nuit des temps et l'on présume qu'il a déjà été utilisé il y a
380.000 années, plus tard dans les peintures rupestres, puis par les Romains.
Un paysage d'ocres est toujours marqué par un passé grandiose. Par exemple autour de Roussillon
en Provence où s'étendent les vignes et les cerisaies entre le Luberon et les montagnes du Vaucluse.
Dans cette région dominée par le Mont Ventoux, de vieux ponts romains, des cloîtres silencieux et
des églises en pierre caractérisent les villages accrochés aux pitons rocheux.
L'emblème de Roussillon, une commune de 1300 âmes, est une formation de falaises d'ocres
parcourue par plusieurs sentiers de promenade. Le soleil illumine les parois rocheuses ! On est au
plus près de la pierre, des plantes, de la falaise, du sable jaune, orange et rouge ! Un sable qui
d'ailleurs s'accroche volontiers aux vêtements, en particulier aux jambes du pantalon, comme un
souvenir obstiné. Cela craque et crisse sous les pas, c'est un peu glissant, en particulier sur les
nombreuses petites marches qui serpentent sur le terrain. Après une bonne demi-heure de marche, le
promeneur arrive de nouveau sur le plateau, flâne encore un moment dans les rues de la petite ville
multicolore et s'en va après un café crème. Dommage, il a peut-être raté l'amour de sa vie.
Car c'est après cette visite initiale que cela commence vraiment. À 20 minutes à pied ou 5 minutes en
voiture, la personne intéressée découvre tout ce qui rend l'ocre bigarré et vivant à la coopérative
ôkhra, le « Conservatoire des ocres et de la couleur ». C'est dans l'usine Mathieu, où entre 1921 et
1963 ont été extraites du minérai, décantées, calcinées et moulues 1.000 tonnes d'ocres par an, qu'a
été créé en 1993 sous la direction de Mathieu Barrois un centre consacré à la couleur, à l'artisanat et
à l'art. Mathieu Barrois lie le présent à la tradition. Qu'est-ce qui motive l'enthousiaste Président
Directeur Général ? "Je voudrais sauvegarder l'artisanat, l'expérience, le savoir et la culture qui
caractérisent cette région ! Les techniques millénaires, le savoir-faire des artisans." Il y a 215
coopérateurs dont la plupart enseignent les méthodes de travail actuelles et traditionnelles à des
amateurs et des professionnels. Mais pourquoi est-ce précisément l'ocre que Mathieu défend avec
tant de coeur ? Cela tient au fait que sa femme et lui sont tombés il y a 20 ans sur les fondations d'une
usine d'ocres abandonnée. Un site immense - vide. Un lieu idéal pour leur projet commun : préserver
des artisanats d'art anciens et les mettre en relation avec la culture, l'administration et l'industrie.
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"Quand le premier touriste officiel est venu nous voir, nous n'avions même pas le courant," se
souvient-il. Aujourd'hui le visiteur est accueilli dans un grand bâtiment convivial, d'où il accède ensuite
à la bibliothèque et aux ateliers. Il peut s'émerveiller devant les innombrables nuances et qualités des
ocres et se demander si les yeux en ont jamais assez. Un pays de cocagne pour créateurs. "Au
printemps, les bassins sont pleins d'ocres, au début de l'été, les ouvriers les découpent en blocs et les
laissent sécher au soleil", peut-on lire sur un panneau à l'entrée du parcours aménagé entre pins,
chênes et bruyères. Ici, on est tout près du minerai d'ocre, le long des chemins qu'il a empruntés il y a
déjà presque 100 ans.
Peut-on sentir le passé ? Est-ce qu'il y avait du bruit ? De la poussière ? Était-ce sale ? Sur le sol
d'ocre rouge subsistent les témoins d'une autre époque industrielle. Mathieu Barrois a rassemblé des
ustensiles originaux provenant de toute la France pour témoigner de manière authentique de la
production de l'ocre. De longs bassins dans lesquels le sable d'ocre était lavé. Des bassins de
décantation où le sable d'ocre se déposait pendant la nuit pour être déblayé et transporté au matin par
les ouvriers. Après presqu'une année, les blocs étaient empilés dans les fours : chauffés jusqu'à 250
degrés, l'humidité disparait et jusqu'à 450 degrés, l'hydroxide de fer jaune (goethite) se transforme en
monoxyde de fer rouge (hématite). En 1877, lorsque le chemin de fer est arrivé dans la région,l'ocre
est devenu un article d'exportation fameux. 40.000 tonnes d'ocre ont été produites en 1929 dans 20
usines comptant un millier d'ouvriers. Quand les couleurs synthétiques ont fait leur apparition, les
moulins qui transformaient les ocres calcinés en pigments en poudre ont continué à produire dans
l'usine Mathieu jusqu'en 1954. Sept années plus tard,la production d'ocre s'est arrêtée à Roussillon.
Élie Icard, l'âme de l'ancienne usine, y est resté longtemps après. Il avait commencé à travailler à 14
ans. Il a été laveur, mineur puis contremaître et à la fin, il a surveillé le démontage des moulins. Ce
compagnon de route a probablement été le guide le plus important pour Mathieu Barrois dans la
reconstruction.
Karin Delaunay-Delfs teint et tisse avec la nature. "Garez-vous simplement à Goult sur la place de
l'église, ensuite vous prenez la ruelle sur 30 mètres et vous verrez une porte bleue, c'est celle de mon
atelier. Vous trouverez facilement !" Karin a vécu ce que l'on raconte dans les romances : une
scientifique d'Allemagne du nord
tombée amoureuse d'un beau Français, part habiter avec lui à Paris, puis dans un petit
village
provençal où elle pratique son art dans son propre atelier, installé dans une maison en pierre. Derrière
la porte bleue c'est une femme menue bien réelle et vêtue d'une petite robe noire qui me sourit. Karin
teint des fibres naturelles avec des extraits de plantes et les transforme en tapis immenses. "Je tisse
très souvent le Luberon. Sa lumière, ses couleurs, ses paysages." Elle lance la navette de fil rouge
entre les fils de chaîne; on entend juste un léger frottement lorsque d'un geste sûr, elle fait
s'entrecroiser délicatement la grosse laine et les bandes d'étoffe. Sous ses yeux se trouve un dessin
sur une feuille de papier. Son visage est doux et rayonne de joie. Elle se laisse conduire et séduire
par la couleur et les matériaux, mais elle suit son plan. "Quand je m'immerge dans le dessin, la
teinture ou le tissage, alors ce qui m'entoure n'existe plus." Karin Delaunay-Delfs est spécialiste dans
son domaine, elle a enseigné dans toute la France et même au-delà, elle a travaillé dans un atelier
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parisien et conseillé des musées et des opéras. Et en 2012, elle a publié un livre en français dressant
le portrait de 130 plantes et leur description. Ses études de biologie et de chimie, ainsi que son ancien
travail dans la recherche médicale, lui sont utiles dans la teinture. "La laine, la soie, le lin, le coton,
chaque fibre nécessite une autre préparation pour se mêler aux extraits de plantes, pour garder la
couleur et résister à la lumière." Son village se trouve près de Roussillon, et elle a entretenu pendant
longtemps un jardin de plantes tinctoriales dans les bassins de décantation de l'usine d'ocres. Elle
récolte les plantes elle-même ou bien elle se les procure dans la région. Son atelier se transforme
alors en laboratoire. Elle fabrique ses teintures, tout au plus un kilo à la fois, dans des casseroles de
40 litres sur un réchaud à gaz, selon des recettes qu'elle a développées elle-même.
Qu'est-ce qui la passionne dans cet art si laborieux ? Elle n'était pas satisfaite des fils de couleur, ni
des teintures synthétiques. Quand elle a réalisé ses premières teintures végétales, c'était fantastique !
"Aujourd'hui, le lien historique est très important pour moi. Et ce village aussi, Goult." Lorsque Jeanne
Moreau, une villageoise de 98 ans, lui offre du lin tissé à Goult 200 ans auparavant et qu'elle peut le
transformer par la teinture et le tissage en quelque chose de nouveau, il n'en faut pas plus pour la
combler.
Thierry Martel fait une découverte
Il fait très sombre et c'est un peu inquiétant lorsque se referme la porte de la Chapelle des Hommes.
Des motos viennent juste de pétarader devant le mur de l'église. Dans le café d'en face, cinq jeunes
gens discutent de Dieu et du monde. À l'intérieur de la Chapelle, c'est complètement vide. Les yeux
s'habituent lentement à l'obscurité. Une fissure profonde et friable parcoure une délicate peinture
murale, avec des archanges frisés, des instruments à vent et le mot latin "luxuribus". Le restaurateur
Thierry Martel : "Sensationnel ! En 2008, nous avons découvert ici par hasard une scène du Jugement
dernier. Des ocres tricolores sur de la chaux, datants du milieu du 14ème siècle. Ceci permet de
réécrire l'histoire de la région." Depuis, la chapelle est fermée et protégée. "L'administration, les
monuments historiques, un évènement d'importance nationale." Thierry a 48 ans, c'est un homme
courtois qui exerce son métier au Louvre, à Versailles et dans d'autres lieux grandioses. Il s'occupe de
la nouvelle génération en France et à l'étranger et s'investit au niveau politique. Ce matin-là, il était
très excité lorsqu’il a décroché du fronton de la chapelle un tableau pour le restaurer et qu'il a
commencé à gratter une tache grise sur la chaux complètement blanche. Il a couru à l'atelier : "Vite,
venez vite !" Une telle découverte précisément chez lui ! Une peinture datant de l'époque du Palais
des Papes à Avignon, mais dans un tout autre style. La peinture a dû être dégagée avec précaution
elle est encore très fragile et la restauration proprement dite reste encore à faire.
Les yeux de Thierry Martel brillent de joie, on sent cela aussi dans l'obscurité. Dans l'atelier, il travaille
au fragment d'une fresque. D'un trait fin et d'une main assurée, il trace une ligne horizontale dans un
ton d'ocre. Un jour, ce qui a été enlevé du mur par morceaux constituera à nouveau un tout. Partout
des couleurs, des toiles, des outils... et des casseroles ! Les ocres et les autres colorants doivent être
préparés avec des liants. "Mon père était boulanger, ma mère couturière, je réunis ces deux métiers,
je travaille sur des toiles avec du miel, de la farine et des colles au blanc d'oeuf."
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"Le Village" est une organisation réunissant plusieurs ateliers. Dans l'un d'entre eux, on fabrique le
plus souvent à la main des briques et des enduits uniquement à partir de matériaux naturels de la
région. Il n'y manque ni lavande ni ocre. Le Village se trouve dans les faubourgs de Cavaillon, à une
demi-heure de route des falaises d'ocre. Le vent fait rage dans la Vallée du Rhône, les routes sont de
plus en plus étroites et finalement apparait une petite maison incrustée dans les vignes. Un
assemblage de bâtiments, une cour avec des bottes de paille, des sacs et des matériaux de
construction et un hangar. Joanna a l'air sérieux. Serge porte en souriant une machine à travers la
cour. Allal, Nourredine, Nordine, Éric et Thierry, ils travaillent tous ici. Sur leurs visages, à leur
démarche et à leur attitude, on soupçonne que leur vie n'a pas toujours été facile. Le Village est un
lieu de vie publiquement reconnu pour des personnes qui ont besoin d'y habiter et d'y travailler
bénévolement pendant une période plus ou moins longue en attendant de reprendre un jour une vie
normale. "C'est très bien, nous aimons ce travail." Deux jeunes gens aux reins puissants et et aux
muscles saillants lissent délicatement une masse humide et friable faite de terre argileuse, d'ocre, de
paille de riz et de fleurs de lavande dans des moules parallélépipédiques. Ils répandent uniformément
par-dessus de l'ocre orange vif. Lorsque les pierres ont durci, elles sont utilisées pour construire les
murs intérieurs ou extérieurs des maisons. D'autres techniques ou préparations consistent à produire
des briques compressées et divers types d'enduits. "Si possible, nous n'utilisons que des matériaux
qui se trouvent ici, qui n'ont pas été transformés ou transportés sur de longues distances. L'aspect
écologique est très important. Et bien sûr la composante sociale: produire quelque chose du début à
la fin avec les matériaux à disposition." Pierre Delot est responsable de la partie technique du projet.
Jusqu'à il y a à peine deux ans, il était ingénieur dans l'aéronautique. Aujourd'hui, il trouve un sens à
ce qu'il fait, même si peu de briques sont produites au Village chaque année. Avec des fleurs de
lavande, qui n'atterrissent pas sur le compost après distillation, mais enrichissent les briques et les
enduits. À la pause, c'est une autre musique. Effectivement, un groupe s'entraine dans la salle à
manger. Éric, qui dehors exécutait les travaux les plus grossiers, montre ici avec virtuosité sa fibre
musicale. Et Marie-Danielle, oh, là, là, comme elle chante bien ! Elle fait partie des résidantes qui
restent en permanence et s'occupent de la cuisine et de l'intendance.
Joanna a préparé l'enduit et l'applique, tons d'ocres, cercles et carrés. D'un geste sûr, elle appose le
rouge foncé. Et voilà, terminé ! Un doux sourire s'épanouit sur son visage.
Jamal Daddis est artisan d'art. Il fait ruisseler un peu d'eau à la verticale sur la surface d'un mur lisse
et soyeux : elle dégouline et s'égoutte sur le sol de l'atelier. "Vous voyez, c'est étanche !" Le Marocain
enseigne dans un atelier de la coopérative ôkhra les mille ans de technique du tadelakt. Celle-ci
permet, à partir de matériaux naturels comme la chaux, le sable, l'eau et des ocres par exemple, de
réaliser non seulement des objets décoratifs mais aussi des appartements entiers ayant une
ambiance très agréable. Des baignoires, des lavabos, des niches murales sont réalisés depuis
longtemps dans le sud de l'Europe avec cette technique. Au Maroc, surtout à Marrakech, elle est chez
elle. Jamal l'a apprise d'un maître il y a longtemps. En jeans, baskets et t-shirt noir, l'homme tranquille
et souriant accompagne depuis trois jours Farah Céline, Alban, Marie-France et Giuseppe dans un
processus de travail qui demande beaucoup de patience et le talent de se laisser aller au rythme des
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substances. À travers les hautes fenêtres à croisillons, le soleil dessine un motif en filigrane sur les
tables et le sol de l'atelier. Dehors, quelques visiteurs se promènent dans la cour écrasée de soleil de
l'ancienne usine d'ocres. Dans la fraicheur de l'atelier, cela sent la pierre humide. "Quand à la fin
j'arrive à faire une surface complètement lisse, c'est une très grande satisfaction", dit la Belge Farah
tout en faisant un signe de fierté. Elle est contente. Sur une sous-couche grossière et claire, elle
applique avec une taloche en cèdre la fine couche colorée qu'elle a préparé la veille. Égaliser de bas
en haut, encore et encore. Ensuite il faut lisser et former avec la lisseuse en plastique, puis densifier
avec le galet de polissage, presser en faisant des cercles jusqu'à ce qu'apparaisse un voile blanc de
lait de chaux. Le jour d'après, il faut appliquer du savon à l'huile d'olive et polir jusqu'à ce que la
surface brille et ensuite laisser sécher de nombreuses semaines. Ce procédé permet à la chaux de
retrouver sa forme originelle de pierre calcaire. Une méditation profonde interrompue par des rires
joyeux. Les participants viennent de Paris, de la province ou de l'étranger. Pour Marie-France, c'est un
beau loisir, pour Céline et Giuseppe un métier. Alban veut former de jeunes artisans au tadelakt dans
son entreprise car la demande des clients est grande. Mais ce qui les emplit tous de joie, c'est l'art,
leur persévérance et leurs mains qui ont réalisé ces vases colorés et brillants.
Les personnes créatives sont heureuses pendant qu'elles donnent vie à leurs idées. L'incertitude,
l'effort, l'échec, l'accomplissement, tout cela en fait partie. Que le travail dure une heure ou une vie
entière, cela n'a pas beaucoup d'importance. Même si la vocation conduit l'un ou l'autre vers la
Patagonie, l'Autriche ou l'Alaska. Les habitants de la région de Roussillon ont quant à eux trouvé leur
bonheur près des falaises d'ocres.
Les plantes de l'ocre
Le nom de la Colline de la Bruyère, un territoire de randonnées, trahit déjà ce qui y pousse. "Celui qui
s'aventure ici s'intéresse vraiment à la flore et à la faune sensible de l'ocre", Aline Salvaudon du Parc
naturel régional du Luberon et Florence Ménétrier du Conservatoire des espaces naturels de
Provence- Alpes-Côte d‘Azur en sont convaincues. Toutes deux s'engagent pour la protection, la
conservation et la recherche dans la nature. "Ici par exemple, nous comptons régulièrement combien
de spécimens de la minuscule loefflingie d'Espagne prennent effectivement racine. Sur ces sentiers
enchantés, on trouve d'innombrables bruyères. La gagée de Bohême et le myosotis raide sont aussi
typiques de ces sols de sables d'ocre.
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Légendes:
Le village des couleurs. Les façades des maisons de Roussillon sont rouges, orange, jaunes et
marron. Pas étonnant que le ciel aussi y flamboie de toutes les couleurs.
Artisanat. Par chance, Céline, Farah et Giuseppe ont de la patience. Et le talent de se laisser aller au
rythme des substances. Chaque étape en son temps.
Tradition. Mille ans de technique pour le tadelakt: le galet polit l'enduit d'ocre lumineux jusqu'à ce que
la surface soit lisse et brille d'un éclat soyeux. Après c'est bon.
Lieu de nostalgie. Se promener à travers les falaises rouges tranquillise. Rien de mieux qu'une
fulgurance, du sable fin sous les semelles et du respect. L'ocre a accompagné l'humanité depuis la
nuit des temps.
Un travail particulier. D'un trait fin et d'une main assurée, le restaurateur trace une ligne horizontale
dans un ton d'ocre. Le repose main soutient l'articulation.
Un sentiment d'appartenance. Karin Delaunay-Delfs tisse d'immenses tapis. Son motif préféré ? Le
Luberon, ce paysage magnifique de lumière et de couleur.
Savoir-faire. Là où l'ocre a été extrait du sable industriellement, empilé, calciné et moulu, il existe
aujourd'hui un centre consacré à la couleur, à l'artisanat et à l'art: ôkhra.
Un habitat bienfaisant. Au Village, Thierry fabrique le mélange pour faire les briques. Avec ce que l'on
trouve ici: de l'eau. de l'ocre, de la terre, de la balle de riz, des copeaux de bois et des fleurs de
lavande.
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