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Journée mondiale de l’eau 2015 EAU ET DÉVELOPPEMENT DURABLE Dossier de presse L’eau au cœur du développement durable Comme chaque année depuis 1992, le 22 mars est célébrée la Journée mondiale de l’eau à l’initiative de l’Organisation des nations unies (Onu). Cette journée est destinée à sensibiliser le public aux questions liées à l’eau, par des publications, par la diffusion de documentaires, par l’organisation de conférences, de tables rondes, de séminaires et d’expositions… Chaque année, l’Office de l’eau Réunion relaie au niveau local le message de la Journée mondiale de l’eau, comme par exemple en 2014 avec la création d’un jeuconcours sur internet sur le thème de l’eau et de l’énergie. Cette année, le thème « eau et développement durable » rassemble les différentes problématiques que la Journée mondiale de l’eau a pu mettre en avant durant la dernière décennie. L’eau est au carrefour du développement durable, car elle est présente à plusieurs niveaux dans l’économie, l’environnement et le social, qui fondent les piliers d’une société viable, vivable et équitable définissant les principes du développement durable. Les Nations Unies ont souhaité insister sur ce lien étroit qui existe entre la préservation de la ressource en eau et la croissance pérenne de la population mondiale à l’occasion de cette 22ème édition. A La Réunion, en quoi sommes-nous concernés ? Même si La Réunion a des ressources en eau importantes, l’Ile a connu des déficits importants ces dernières années. Cette problématique est mondiale, mais aussi locale si nous voulons assurer à la population réunionnaise un cadre de vie pérenne. Le manque d’eau : une réalité grandissante « Environ 10% de la population mondiale manque d’infrastructures pour l’alimentation en eau courante et potable, touchant principalement les pays en voie de développement. Cependant, les pays développés ne sont pas à l’abri d’une pénurie car une mauvaise gestion de la ressource, couplée aux aléas climatiques peut conduire à son gaspillage voire à sa liquidation. » L’exemple de Las Vegas aux États-Unis montre à quel point la ressource peut être fragile lorsque le développement économique est déconnecté de la réalité environnementale. Les activités touristiques ainsi que l’irrigation non maîtrisée, épuisent à un rythme effréné le lac Mead, représentant 90% de l’approvisionnement en eau de la ville. L’assèchement du lac est prévu pour 2021. Il y a encore énormément d’effort à fournir pour mener une politique durable et globale sur la ressource en eau. Il faut pouvoir tenir compte des erreurs des uns et des autres pour envisager des solutions concrètes intégrant de nombreux facteurs économiques, environnementaux et sociaux. La Réunion est épargnée pour le moment, mais faut-il attendre que les choses se gâtent pour commencer à s’interroger ? Le manque d’eau est inévitable, c’est une question mathématique : la population humaine suit une croissance exponentielle et la demande en eau augmente avec elle. Les ressources disponibles ne suivent pas la même évolution et sont entre autres dépendantes du climat. On peut alors s’apercevoir qu’à un moment où à un autre, la demande dépassera l’offre. La population réunionnaise atteindra le million d’habitant prévu d’ici 15 ans, et des infrastructures, telles que le basculement de l’eau d’est en ouest et la mise en œuvre du projet d’Irrigation du littoral ouest (Ilo), permettent de mieux répartir la ressource sur notre territoire pour les années futures. Un Réunionnais consomme en moyenne 205 litres d’eau par jour, ce qui est supérieur à la moyenne nationale de 140 litres d’eau par jour par habitant. Economiser les ressources en eau disponibles constitue une mesure préventive afin d’éviter d’avoir à prendre des mesures correctives très coûteuses. A La Réunion, l’Office de l’eau contribue à la connaissance des ressources en eau, et finance les actions d’économie d’eau conformes à son programme pluriannuel d’aides. Eau et économie « Plus d’eau est nécessaire à la fabrication d’une voiture qu’au remplissage d’une piscine. De nombreuses industries utilisent de l’eau en grande quantité et dans des domaines très variés, tels que la métallurgie, le textile, l’agroalimentaire et tant d’autres. Dix litres d’eau sont nécessaires dans la fabrication d’une feuille de papier, ou encore dix milles litres d’eau pour la fabrication d’un jean. » L’empreinte eau est la quantité d’eau virtuelle utilisée dans la chaîne de fabrication d’un produit ou d’un service. La problématique est quantitative mais aussi qualitative. Par exemple, l’eau utilisée pour le refroidissement des centrales nucléaires est ensuite rejetée dans la rivière avec une pollution dite thermique, ayant accumulée la chaleur des réacteurs nucléaires. Cela peut paraître anodin, néanmoins le développement de la faune et de la flore des rivières est extrêmement sensible à ce type de variations qui régissent les conditions de vie du milieu, ce qui a notamment un impact sur l’action auto-épuratrice de l’écosystème sur l’eau. Autre exemple, le lavage d’outils et de machineries industriels contamine l’eau par des résidus potentiellement dangereux pour l’environnement. « La demande globale en eau pour le secteur industriel va augmenter de 400% de 2000 jusqu’à 2050. Cette inflation est liée au développement des économies émergentes et des pays émergents. Beaucoup de grandes entreprises ont fait des progrès considérables dans l’évaluation et la réduction de l’eau qu’ils utilisent dans leurs procédés de fabrication. Les petites et moyennes entreprises font face au même challenge à des échelles plus réduites. Quelques usines de textile ont développé des technologies qui assurent une eau en sortie d’usine aussi propre voire plus propre que l’eau potable destinée à l’approvisionnement des villes. Depuis dix ans, beaucoup d’entreprises ont réduit l’utilisation d’eau dans leur chaîne de production pour économiser la ressource et réduire leurs coûts. » L’eau soutient l’économie par les différentes applications industrielles dans lesquelles elle intervient, étant par conséquent un rouage important du développement économique. Si cette dynamique veut être maintenue, des efforts sont à encore à fournir pour intégrer la continuité des services écosystémiques dans nos modèles économiques, et cela passe notamment par la préservation de l’environnement. Eau et environnement « Les écosystèmes sont au cœur du cycle de l’eau. En effet, la ressource en eau douce est totalement dépendante du bon fonctionnement ce ces derniers, qui sont donc essentiels dans la gestion de la ressource en eau. La plupart des modèles économiques actuels ne prennent pas en compte les services fournis par les écosystèmes. Cela conduit à une utilisation déraisonnée de la ressource en eau et la dégradation de l’environnement. Les pollutions issues des résidus non-traités, des rejets d’eaux usées et de l’infiltration des intrants agricoles impactent la capacité des écosystèmes à fournir des services écosystémiques. » L’écosystème a une fonction épuratrice et régénératrice de l’eau, et la nature sait se soigner d’elle-même. Encore faut-il la laisser faire. L’écosystème a une certaine capacité de résilience, c’est-à-dire que malgré un déséquilibre, le système tend à retrouver un équilibre. Cependant, si une pression est intensive, certains écosystèmes aquatiques peuvent littéralement « pourrir », c’est le phénomène d’eutrophisation. La pollution engendre des dysfonctionnements qui vont dérégler le milieu et le faire dégénérer. Des années seront alors nécessaires pour rétablir cet équilibre rompu par des pressions continues liées à l’activité humaine. De même, l’infiltration d’intrants dans le sol qui s’accumulent dans la nappe phréatique, fait que certaines sources d’eau souterraine sont trop polluées pour être exploitées durablement. Les services écosystémiques représentent l’ensemble des bénéfices liés à des processus naturels qui profitent à l’homme et que l’on peut d’écrire par 4 catégories. Il y a les services d’approvisionnement qui incluent les ressources génétiques, les fibres, la nourriture, l’eau douce. Ensuite, il y a les services de régulation par rapport au climat, au cycle de l’eau, et sur certaines maladies humaines. La nature apporte aussi des services culturels par l’enrichissement spirituel, le développement cognitif, la réflexion, les loisirs, l’expérience esthétique. Et enfin, la biosphère fournie des services de soutien par la production de biomasse, la production d’oxygène atmosphérique pour notre respiration, la circulation des éléments entre le minéral et l’organique, la rétention des sols et l’offre d’habitats pour les espèces. L’intérêt de préserver la nature est bien de pouvoir assurer une durabilité dans l’exploitation des ressources de la planète pour les besoins d’aujourd’hui et ceux des générations futures. À La Réunion, l’Office de l’eau participe à la lutte contre la pollution et à la préservation des milieux aquatiques, notamment par l’amélioration de l’assainissement (au niveau domestique, industriel et agricole) et de la connaissance sur le fonctionnement de ces milieux. Étudier le fonctionnement de notre environnement est nécessaire afin de prévoir les actions publiques adaptées au territoire. L’Office de l’eau Réunion s’engage aux côtés des porteurs de projet publics et privés afin de les aider à réduire les pollutions. Entre 2010 et 2014, l’établissement a consacré 18,2 millions d’euros à la construction de stations d’épuration et de réseaux d’assainissement collectif, à la structuration des services publics d’assainissement non collectif, à l’amélioration de l’assainissement industriel, mais aussi 1 million d’euros pour une meilleure gestion des milieux aquatiques. Eau et urbanisation « Chaque semaine, un million de personnes migrent vers la ville. L’aménagement des zones urbaines est devenu une des priorités du 21ème siècle. Comment allier croissance urbaine et sauvegarde du patrimoine naturel ? Aujourd’hui une personne sur deux vit en ville sur la planète. Ces villes ont une croissance exponentielle : 4 personnes migrent en ville le temps de lire cette phrase. 93% de l’urbanisation se déroule dans les pays pauvres ou en voie de développement, et près de 40% de l’expansion urbaine dans le monde se construit sans la mise en place d’infrastructures, donnant naissance à des bidonvilles et à l’insalubrité. Selon son rapport 2014 sur l’urbanisation dans le monde, l’ONU prévoit les plus grands exodes urbains en Inde, en Chine ainsi qu’au Nigéria. Les estimations montre que de 2,5 milliards de personnes vont migrer vers les villes d’ici 2050. Des milliers de kilomètres de conduites acheminent l’eau vers les réseaux urbains. Beaucoup de réseaux sont constitués de vieilles installations et perdent plus d’eau qu’ils n’en délivrent. La plupart des villes du monde fonctionnent avec des infrastructures inexistantes, inadéquates ou usagées. » Le renouvellement du réseau d’adduction est une tâche difficile à réaliser et demande de gros investissements financiers. À La Réunion, le relief accentué est une contrainte de plus, car les canalisations subissent de grosses pressions. L’urbanisation joue un rôle important dans la recharge des nappes souterraines, car les sols bitumés ne favorise pas l’infiltration de l’eau dans le sol ce qui a pour effet d’accentuer le ruissellement des eaux pluviales. Des technologies sont en développement pour parer les villes de matériaux adéquats laissant l’eau suivre son parcours naturel par le sol. L’aménagement doit prendre en considération la nature des sols, la protection des captages et forages, la végétalisation des espaces, la continuité écologique des milieux afin d’optimiser l’espace compte tenu de l’exiguïté du territoire aménageable. Ceci concoure également à la prévention des risques en matière d’inondation par la réduction de l’impact des eaux pluviales et de la vulnérabilité des zones les plus exposées. De nombreux ouvrages d’endiguement à La Réunion ont déjà permis de canaliser la force de l’eau. Néanmoins, ces infrastructures seules ne pourront pas enrayer les risques d’inondation. L’Office de l’eau Réunion a consacré 16 millions d’euros entre 2010 et 2014 afin d’aider les communes et établissements publics de coopération intercommunale à améliorer les performances du réseau d’alimentation en eau potable de l’île. L’eau et l’énergie « L’eau et l’énergie sont inséparables. La force mécanique de l’eau est utilisée pour produire de l’énergie hydroélectrique contribuant à 16% de la production mondiale d’énergie. L’eau et l’énergie sont des alliés de longue date. L’eau permet de produire de l’énergie électrique et l’électricité est nécessaire pour acheminer l’eau dans les réseaux d’adduction. La production d’hydroélectricité sera doublée grâce au potentiel de l’eau durant les deux prochaines décennies, par la construction de barrages. Aujourd’hui, plus de 80% de la production énergétique est générée par l’énergie thermique. » Elle est produite principalement par la combustion des centrales thermiques (gaz, charbon, fuel, bagasse), par la fission des centrales nucléaires, et la géothermie. L’eau est chauffée pour produire de la vapeur qui fait tourner des turbines générant de l’électricité. Des milliards de litres d’eau sont également nécessaires pour le refroidissement des installations. L’hydroélectricité fait partie des énergies renouvelables parmi lesquelles l’éolien, le photovoltaïque et la géothermie. D’autres technologies, comme la climatisation par l’eau de l’océan, vont être développées sur notre île et permettre des économies en électricité et de diversifier les sources d’approvisionnement pour offrir des alternatives à l’utilisation de ressources fossiles. Chaque situation a une dynamique différente selon le contexte local, et nous avons la chance à La Réunion d’avoir un potentiel d’énergies renouvelables pour pouvoir développer les technologies qui correspondent à nos besoins actuels et futurs. Eau et alimentation « Il faut 15 000 litres d’eau pour produire 2 steaks L’eau douce est essentielle dans la production de denrées alimentaires. L’empreinte eau d’un citoyen américain est de 7500 litres d’eau par jour, correspondant à la consommation d’eau pour l’hygiène et l’alimentation. Un litre d’eau est nécessaire pour produire une calorie contenue dans un aliment. Certaines mauvaises pratiques amènent à consommer 100 fois plus qu’il n’en faut. L’eau d’irrigation représente parfois 90% du prélèvement d’eau dans certains pays en voie de développement. Globalement, le secteur agricole est le plus gros consommateur d’eau étant donné qu’il représente 70% de la totalité de l’eau prélevée dans le monde. En 2050, l’agriculture devra couvrir 60% de besoins en plus que la production actuelle dans les pays développés, et devra doubler dans les pays en voie de développement. Le développement économique et l’augmentation du PIB par habitant conduisent à un changement de régime alimentaire avec une consommation prédominante de produit à base d’amidon, de viande et de produits laitiers, qui demandent énormément d’eau pour leur production. Par exemple, la production d’1 kilo de riz demande 3500 litres d’eau alors qu’1 kilo de viande de bœuf en demande 15000 litres. Ce changement de régime a été le plus grand facteur ayant impacté notre consommation d’eau durant les 30 dernières années, et semble continuer sur sa lancée pour le 21ème siècle. Le taux de croissance actuelle de l’activité agricole exige de la ressource en eau douce mondiale des quantités incohérentes avec la pérennisation de la ressource. Une mauvaise utilisation de la ressource entraîne l’épuisement des nappes d’eau souterraine, réduit le débit des cours d’eau, dégrade les écosystèmes et cause la salinisation des nappes et du sol dans lequel elle est contenue, l’aquifère, correspondant à 20 % des territoires irrigués. L’agriculture peut réduire le gaspillage d’eau en favorisant des pratiques optimisant l’utilisation de l’eau tout en augmentant la productivité. » L’agroécologie est l’avenir de l’agriculture, utilisant des pratiques plus respectueuses pour l’environnement et la santé. En plus de fournir des produits plus sains pour l’homme, les études montrent que la productivité est plus importante sur les exploitations agroécologiques que celles utilisant les méthodes standard de l’agriculture conventionnelle, en terme de rendements de culture et surtout économique. L’agriculture intensive est basée sur l’utilisation de produits phytosanitaires qui ont un coût élevé en plus d’aggraver la pollution de l’eau. Cette transition écologique est en marche, grâce notamment à la Loi d’avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt du 13 octobre 2014. L’efficacité du principe n’est plus à démontrer, l’agroécologie a fait ses preuves dans le monde entier, il reste maintenant « à construire les voies d’une généralisation de ces pratiques et de préparer son déploiement et son appropriation par chacun » comme le préconise l’Etat français. Au niveau local, les performances de ces techniques ont été mises en lumière par le projet de Gestion agroécologique des mouches des légumes à La Réunion (Gamour) mené en partenariat avec 25 producteurs pays et soutenu par de nombreux partenaires locaux. Ces changements d’orientation doivent permettre d’atteindre l’objectif du plan Écophyto, c’est-à-dire une réduction de 50% de l’utilisation de produits phytosanitaires nocifs pour notre santé et notre environnement d’ici 2025. L’eau et la santé « Des mains propres peuvent préserver ta vie. L’eau est essentielle à la santé humaine. Le corps humain peut tenir quelques semaines sans nourriture, mais seulement quelques jours sans eau. Elle est essentielle à notre survie. Par exemple, le lavage régulier des mains est un bon moyen d’éliminer les germes, d’éviter de tomber malade et de limiter la transmission de ces germes aux autres personnes. Plus de mille milliards de bactéries peuvent vivre dans un gramme d’excrément. 35% de la population mondiale n’ont pas encore d’installations sanitaires, compromettant la santé et la dignité humaine. Le corps humain est composé en moyenne de 60% d’eau. Les nouveaux nés ont en un pourcentage plus élevé, allant jusqu’à 78%. Tous les jours, chaque personne a besoin d’un accès à l’eau pour boire, préparer à manger et pour l’hygiène. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande 7,5 litres d’eau par jour pour la plupart des personnes. » L’eau permet à notre corps de fonctionner, éliminant les déchets que produisent nos cellules, et lorsque la ressource est polluée, cela affecte notre organisme, comme l’impact qu’elle a sur l’écosystème. Les activités humaines engendrent une pollution diffuse dans l’environnement. Pour de nombreuses molécules synthétiques présentes dans une eau polluée, notre constitution corporelle ne nous permet pas de les assimiler, car l’évolution nous a dotés d’un métabolisme adapté aux conditions naturelles du milieu. Cela explique que les aliments que nous ingérons peuvent être dégradés et transformés par notre appareil digestif pour apporter les nutriments nécessaires à notre santé. Cependant, ces molécules, comme des corps étrangers à notre organisme, ne vont pas pouvoir facilement s’extraire de notre corps et pour la plupart d’entre elles s’accumuler toute notre vie dans nos tissus cellulaires causant des dérèglements sur le long terme. Ce phénomène de bioaccumulation touche l’ensemble des êtres vivants et favorise également le phénomène de bioamplification via la chaîne alimentaire. Ceux qui sont en bout de chaîne récupèrent l’ensemble des quantités véhiculées à travers les relations de prédation entre les différents maillons de cette chaîne du vivant. Comme l’ours qui accumule le plomb par les saumons dont il se nourrit, l’homme au sommet de la pyramide alimentaire peut être également soumis à ce type d’intoxication. D’autres molécules peuvent avoir des effets néfastes avérés sur notre organisme tels que les perturbateurs endocriniens, qui affectent notre équilibre hormonal, les tératogènes, qui affecte le développement embryonnaire, les mutagènes, qui interfèrent sur nos gènes, et les cancérogènes. Les métaux lourds, les produits pharmaceutiques, les produits phytosanitaires, les dérivés pétrochimiques font partie de ces molécules qui définissent les micropolluants de l’eau. Nous avons tout intérêt à réduire les sources de ces pollutions en changeant nos comportements de consommation, en se donnant chacun le pouvoir de préserver la qualité de l’eau, en limitant leur fabrication par la réduction de leur utilisation. Eau et équité sociale « Chaque jour, le temps passé par les femmes à transporter de l’eau est de 200 millions d’heures. Dans les pays en voie de développement, ce ne sont pratiquement que les filles et les femmes qui ont la responsabilité de collecter l’eau pour leur famille, en y passant en moyenne 25% du temps de leur journée. Ce temps dépensé ne contribue pas à la scolarisation des enfants, à l’entretien de leur foyer et ne génère pas de revenus. L’investissement dans la mise en place d’infrastructures pour l’alimentation en eau et d’installations sanitaires apporte un intérêt économique. Chaque dollar investit rapporte entre 5 et 28 dollars. Le changement climatique impacte négativement la ressource en eau douce. Les modélisations actuelles montrent que l’émission de gaz à effet de serre augmente significativement le risque de diminution de la disponibilité de la ressource, accentuant la compétition entre les différents secteurs dépendant de l’eau, et affectant la sécurité énergétique et alimentaire. Combiné à l’augmentation de la demande, la gestion de l’eau est un véritable challenge. Les aléas naturels sont inévitables, cependant il est possible de réduire le nombre de décès et de catastrophes liés à l’utilisation de l’eau, car des usages irraisonnés peuvent créer et amplifier ces désastres. Le danger de pénurie s’accroît avec le changement climatique et les activités humaines, dans le nord et le sud, de l’ouest à l’est de notre planète. » Au terme de cette Décennie internationale d’action « l’eau, source de vie », la réflexion doit se poursuivre pour atteindre l’objectif mondial de « garantir un accès durable à l’eau pour tous ». C’est en ce sens que l’ONU-Eau propose ces recommandations afin de relever le défi qui nous attend pour 2050 avec une population mondiale de plus de 9 milliards d’individus. Chacun a son rôle à jouer en tant que consommateur, étant un levier important dans la bonne gestion de la ressource. La conscientisation de la population face à ces problématiques et enjeux est d’une importance majeure pour la réussite de cet objectif. Cela passe notamment par l’éducation des nouvelles générations qui seront les acteurs de demain. Il faut que les citoyens aient d’abord les ressources nécessaires en mains pour mieux appréhender la situation et participer activement à son évolution. La sensibilisation du grand public est une des clés pour impliquer les citoyens afin qu’ils contribuent à la résolution de ces problématiques. Actuellement, le projet de Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage) 2016-2021 et son programme de mesures ainsi que le Plan de gestion des risques d’inondation de La Réunion sont soumis à la consultation du public jusqu’au 18 juin 2015. Il appartient à chacun de contribuer à définir la politique de l’eau pour les années à venir, en répondant aux questionnaires disponibles sur les sites internet http://www.comitedebassin-reunion.org/ et http://www.reunion.developpementdurable.gouv.fr/consultation-du-public-sur-l-eau-l-eau-les-a477.html ou en version papier au siège de l’Office de l’eau Réunion. L’humanité a besoin d’eau : regardons global à long terme « L’eau est le noyau du développement durable. Les ressources en eau, et l’éventail de services qu’elles offrent, soutiennent la réduction de la pauvreté, la croissance économique et la pérennité de l’environnement. De la sécurité alimentaire et énergétique à la santé environnementale et humaine, l’eau contribue à l’amélioration de la qualité de vie, touchant les moyens de subsistance de milliards de personnes. » Pour parvenir à relever les défis du développement durable, il faut envisager des solutions par transversalité. Les variables sociale, économique et environnementale qui fondent notre société, liées les unes aux autres, doivent être appréhendées ensemble afin de passer à un développement équilibré. Sources : http://www.unwater.org/worldwaterday/learn/en/ http://www.gouvernement.fr/action/la-loi-d-avenir-pour-l-agriculture-lalimentation-et-la-foret http://agriculture.gouv.fr/Ecophyto-gamour-reunion http://www.comitedebassin-reunion.org/ http://www.reunion.developpement-durable.gouv.fr/consultation-du-public-sur-leau-l-eau-les-a477.html