the last house on dead end street

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THE LAST HOUSE ON DEAD END STREET
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Titre original : LAST HOUSE ON DEAD END STREET, THE
Autre titre : FUN HOUSE, THE / CUCKOO CLOCKS FROM HELL, THE / AT THE HOUR OF OUR
DEATH
Année : 1973
Nationalité : Etats-Unis
Acteurs : Steven Morrison (Roger Michael Watkins), Ken Fisher, Bill Schlageter, Kathy Curtin, Paul M.
Jensen, Pat Canestro, Steve Sweet, Edward E. Pixley, Nancy Vrooman & Suzie Neumeyer
Réalisateur : Victor Janos (Roger Michael Watkins)
Scénario : Brian Laurence (Roger Michael Watkins)
Musique : Claude Armand
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Lassé des productions pornos, Terry Hawkins décide d´aller
plus loin encore et recrute des amis pour des tournages très
particuliers où des tortures sont suivies de meurtres en direct
live. Mais une telle entreprise n´a aucune chance d´évoluer
autrement qu´en dégénérant. D´atrocité en atrocité, Hawkins et
sa troupe vont finir par perdre tout contrôle face à une situation
qu´ils n´avaient jamais maîtrisée de toute façon.
A l´instar de SNUFF, autre film d´exploitation des années
1970 ayant acquis un statut culte plus en rapport avec son
indisponibilité qu'avec sa qualité, le titre THE LAST HOUSE
ON DEAD END STREET évoque immédiatement une
ambiance malsaine, du gore abondant et un état d´esprit
résolument maladif ! Dans ce métrage, diffusé dans une édition
américaine double DVD très correcte mais à présent épuisée,
grâce à l´éditeur Barrel Entertainment, la première chose que
l´on constate est que sa réputation sulfureuse n'a pas été volée.
Diverses rumeurs entourent ce film depuis sa création en
1973... Ainsi, on entendra qu´il avait été réalisé en Europe et
ensuite doublé en anglais, que c´était un projet d´étudiant non
terminé, qu´il n´a même jamais existé, etc. Puis, dans le
courant de l'année 2000, Roger Watkins a fait surface dans le
forum de FAB Press, ce qui a conduit David Kerekes à le
contacter. Présentons-le rapidement : Kerekes est l´éditeur du
magazine underground anglais Headpress et également
coauteur avec David Slater des excellents ouvrages See No
Evil et Killing For Culture. Suite à la prise de contact avec
Watkins, Kerekes a également pu parler avec d´autres
participants du film et on en sait désormais bien plus sur la
création de ce fleuron d´un genre révolu.
Pour commencer, le titre original du film était THE
CUCKOO CLOCKS FROM HELL, directement inspiré d´un
roman de Kurt Vonnegut (auteur de l´excellent Abattoir 5,
entre autres) intitulé Mother Night où apparaissent des horloges
qui marquent le temps de façon chaotique et ne donnent l´heure
exacte qu´une fois tous les mille ans. Le film a été retitré avant
sa sortie cinéma en 1977 par un distributeur peu scrupuleux
voulant profiter du succès de LA DERNIERE MAISON SUR
LA GAUCHE et Watkins lui en a toujours voulu. La raison du
délai entre sa finition et sa sortie est un différend qui opposa
Watkins à l´une des actrices originales, qui se termina par un
procès. En effet, Barbara McGraw avait décidé après coup
qu´elle ne voulait plus que ses scènes de nu figurent dans le
film car elle espérait se lancer dans une carrière sérieuse.
Watkins coupa les images et lui envoya les négatifs mais cela
ne suffit pas à la demoiselle et le métrage terminé ramassa la
poussière pendant plus de trois ans. Watkins le pensait perdu
pour toujours mais un inconnu lui apprit le contraire en le
reconnaissant dans la rue (Watkins joue le rôle de Terry
Hawkins). Le film est également sorti sous le titre THE FUN
HOUSE et cette confusion amena THE FUNHOUSE
(MASSACRE DANS LE TRAIN FANTÔME) de Tobe
Hooper à être banni à sa place en Angleterre dans les années
1980. Les censeurs travaillaient souvent sur la base de rumeurs,
de titres ou de synopsis tendancieux plutôt qu'en regardant les
films. La réputation choc de THE LAST HOUSE ON DEAD
END STREET favorisa donc la confusion dans leur esprit et,
par la suite, dans celui des fans curieux de voir Hooper se
lâcher à ce point-là.
La copie de travail comportait une introduction d´une
vingtaine de minutes désormais perdue à jamais. Les images
alternaient prises de vues réelles d´une boucherie, dont
subsistent toutefois encore quelques images, et de Terry
Hawkins en prison qui explique les raisons de son arrestation à
ses compagnons de cellule. Cela a été remplacé par la voix off
que l´on entend au début et à la fin du film, un changement
effectué par le distributeur déjà mentionné et qui agaçait
Watkins au plus haut point car il estimait que son métrage s'en
trouvait profondément altéré. N´ayant aucun moyen de voir ces
images, nous ne pouvons juger de leur utilité ou pas. Il est
cependant indéniable qu´elles auraient eu une importance
considérable en approfondissant le personnage de Hawkins et
en ajoutant une dimension plus sérieuse à un film dont
l´ambiance malsaine est souvent réduite à un coup de chance
par les critiques.
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Force est de constater qu´il n´en est rien. Selon Watkins,
l´intention était de choquer mais pas en faisant n´importe quoi.
Malgré une consommation importante d´amphétamines à
l´époque, il savait ce qu´il voulait et comment l´obtenir. Ces
affirmations prêtent un peu à sourire tant le film est rempli de
situations vraiment surréalistes (madame Palmer se faisant
fouetter par un bossu devant ses invités, le visage recouvert de
peinture noire ; un curieux rituel de changements de masque
devant le visage d´une victime ; la patte de biche durant la
scène finale…) mais en y regardant de plus près, on discerne
une nette construction et un choix d´angle de caméra ou de
composition d´images qui n´ont absolument rien de fortuit
(toute la scène de démembrement, la fin). Il faut toutefois
préciser que la majeure partie du métrage fut improvisée vu
que la stupeur droguée de Watkins lui avait donné de toutes
nouvelles idées.
Le point central du film est bien sûr le personnage de Terry
Hawkins. Avec un naturel à toute épreuve, Watkins se fond
dans le rôle de ce réalisateur sans âme ni conscience dont le
seul but est d´amasser de l´argent et d'acquérir une réputation
quitte à se vautrer dans le sordide. Mais il est surtout
intéressant de constater avec quelle facilité les acolytes de
Watkins le suivent dans son délire meurtrier sans opposer la
moindre résistance. Son idée de filmer leurs actes sordides fait
de ce film un précurseur dans le domaine et d´autres métrages
ont suivi les mêmes traces, comme par exemple HENRY,
PORTRAIT D´UN SERIAL KILLER, C´EST ARRIVE PRES
DE CHEZ VOUS ou le récent THE LAST HORROR MOVIE.
La plupart des gens se poseraient des questions avant de
torturer et de tuer un être innocent juste pour tourner des
images chocs mais cette notion ne semble pas avoir traversé
l´esprit de Watkins au moment de l´écriture de son scénario. La
violence gratuite a toujours existé mais elle a récemment
accaparé l´attention des médias à travers le "happy slapping"
par exemple (cette pratique douteuse en provenance
d'Angleterre consiste à frapper une victime tout en filmant la
scène). Il suffit pour un groupe d´avoir un leader manipulateur
et charismatique pour que tout le monde suive comme des
moutons. Ce triste constat se vérifie de façon bien plus grave
avec les sectes, ce qui nous amène vers l´inspiration principale
du film : les méfaits sanglants de la famille de Charles Manson.
Sur simple ordre de leur gourou, ses adorateurs ont été
capables de massacrer une femme enceinte de huit mois ainsi
que d´autres victimes innocentes. L´idée d´une telle réalité est
impeccablement retranscrite ici du début à la fin et non pas
seulement au moment des meurtres. La domination de Hawkins
sur le groupe n´est jamais remise en question mais cette
apparente force de caractère comporte également des failles. La
scène où il attaque son producteur en hurlant « I´m directing
this fuckin´ movie ! » en dit long sur la fragilité de son ego
démesuré et, par extension, sur les rapports souvent
conflictuels entre un créateur et ceux qui tirent sur les cordons
de la bourse.
Il n´y a pas énormément de gore dans le film, la plupart étant
concentré sur une seule scène : le fameux démembrement d´une
femme, une séquence contenant de nombreux rajouts
provenant, entre autres, d´une VHS. La qualité varie donc
d´une séquence à l´autre mais, peu importe, la brutalité et les
quantités de sang déversées rattrapent le tout et il est toujours
préférable de voir ces images réinsérées au lieu de les
découvrir à part dans les suppléments. Le trucage a été réalisé
de façon très simple : l´actrice est allongée sur une table mais
ses deux jambes sont cachées dans un trou tandis qu´une autre
femme, dissimulée sous la table, laisse dépasser ses jambes sur
celle-ci. Des tripes d´animaux sont planquées sous le drap
blanc qui recouvre le tout et la fête peut commencer ! La
surexposition fait briller le blanc du tissu, approfondit les
ombres déjà ténébreuses et fait ressortir tous les détails des
divers abats. Des hurlements d´agonie déchirent le silence
quasi révérencieux des tortionnaires tandis qu´une musique
synthétique sinistre renvoie immédiatement aux plans les plus
violents de l´autre inspiration de Watkins, ORANGE
MECANIQUE. Au début de cette scène, longue et
véritablement éprouvante, Hawkins se tient, scie à la main,
devant un mur noir où est peinte une grande bouche rouge.
Dans l´esprit du spectateur, ce choc visuel évoquera
certainement l´image d´ouverture du chef-d´œuvre de Stanley
Kubrick : un gros plan sur le visage d´Alex (Malcolm
McDowell) maquillé et la tête coiffée de son chapeau melon.
Ces deux protagonistes ont en commun leur grand pouvoir de
séduction mais à l´inverse de Kubrick, Watkins ne laisse
aucune chance à Hawkins de prendre conscience de ses actes et
décide de le faire payer de façon assez ironique, voire inutile,
dans le sens où le film effectue une boucle complète au niveau
de l´histoire.
Le film a bénéficié d´un nouveau transfert digital au format
1.33. L´image est sale et poussiéreuse et comporte diverses
griffures ou dégâts causés par le temps mais un tel film ne se
regarde pas, de toute façon, dans une version nickel chrome.
Pour la seule piste sonore présente, l´anglais non sous-titré en
mono d´origine, Barrel Entertainment a fait un bon travail de
nettoyage, non sans pouvoir éviter les sifflements ou autres
parasites. Les dialogues ne sont pas synchros avec les
mouvements de bouche des acteurs mais, au moins, ils sont
parfaitement audibles.
Compiler des suppléments pour un film vieux de trente ans
n´est pas chose aisée. Pourtant, il existe une foule de choses à
découvrir ici, certaines pertinentes, d´autres moins, mais
l´effort mérite d´être salué. Chaque module est présenté par un
bref texte explicatif, ce qui est une excellente initiative.
Le commentaire audio est effectué par Roger Watkins et
Chas. Balun, éditeur du magazine Deep Red, auteur de
plusieurs livres et grand fan d´horreur. Au départ, Watkins
pense ne plus avoir grand-chose à dire sur son film mais, au
final, il se prête volontiers à l´exercice. Il évoque bien sûr
l´introduction perdue et le remontage qu´il ne supporte pas – le
distributeur en question se fait verbalement malmener tout du
long et même son suicide ne provoque pas la sympathie de
Watkins. On ne peut que rêver de la version originale, qu´on ne
verra malheureusement jamais. Le dialogue entre les deux
hommes est drôle, anecdotique et intéressant mais aussi
facilement compréhensible sans sous-titres. Watkins revient
également sur la fin avec la patte de biche, qui n´était rien
d´autre qu´une façon de surpasser ce qui précède.
Les scènes coupées sont des images retirées de la copie de
travail dont le titre était AT THE HOUR OF OUR DEATH.
Par la suite, elles avaient été réintégrées dans une copie de 175
minutes (!) intitulée THE CUCKOO CLOCKS FROM HELL
avant d'être de nouveau enlevées. Elles se déroulent en continu
sur presque dix-sept minutes et ne comportent ni son ni
commentaires audio. La plupart semblent être des images de
remplissage tandis que d´autres sont floues ou ne comportent
aucun cadrage définissable.
Dans Les scènes alternatives, il s´agit d´abord d´une
ouverture différente où nous découvrons l´un des nombreux
titres du film, THE FUN HOUSE, avec un générique sur fond
musical évoquant un battement de cœur pendant presque deux
minutes. Ensuite, nous voyons la fin avec le générique durant
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presque trois minutes sans la voix off mais où le battement de
cœur revient. Pour être honnête, cela fonctionne nettement
mieux…
La bande-annonce originale est très brève (une vingtaine de
secondes) et montre des images qui ne sont pas dans le film
terminé : une fille avec des couettes, vue de dos. On entend une
voix off proclamer « It´s only a movie… » (en référence à LA
DERNIERE MAISON SUR LA GAUCHE) avant que la fille
se retourne en criant et nous permette de découvrir son
maquillage bizarre, un peu dans l'esprit de celui de la possédée
de L´EXORCISTE.
Le module suivant, Roger Watkins and Paul Jensen on the
Joe Franklin Show provient d´une émission diffusée à la télé
américaine en février 1975, soit deux ans après la création du
film. A l´époque, le métrage s´intitulait encore THE CUCKOO
CLOCKS FROM HELL et Joe Franklin donna brièvement la
parole à Watkins qui évoqua ses démarches, ses influences et le
tournage. Mais c´est surtout Paul Jensen, auteur d´un livre sur
Boris Karloff qui répond aux questions de Franklin et le tout
est très intéressant. Il faut peut-être ajouter que les Etats-Unis
ont un rapport très différent avec le genre fantastique, leurs
monstres étant presque devenus des symboles culturels !
La vidéo musicale de Necrophagia a été réalisée par Jim Van
Bebber (THE MANSON FAMILY) et est un hommage direct
au film de Watkins. Les images sur fond de Death Metal brutal
et bruyant sont granuleuses et gores, ce qui donne un résultat
aussi décalé que dérangeant.
L´interview radio, qui date de 1973, est proposée à part et
également en tant que commentaire audio sur le film. Elle dure
une heure et nous présente Roger Watkins et Ken Fisher qui
évoquent la genèse du film, le tournage et toutes ses difficultés.
Le son est très mauvais, ce qui peut se comprendre vu l´âge,
mais cette piètre qualité rend l´interview très pénible à écouter,
en particulier sur les images du film.
l'instar du dernier court, BLACK SNOW, que Watkins déteste.
Ensuite, nous passons à un supplément pour le moins
curieux puisqu´il présente pas moins de soixante-quinze
minutes de conversations téléphoniques enregistrées par
Watkins quand il préparait THE LAST HOUSE ON DEAD
END STREET. Le son est souvent moyen, ce qui rend ces
entretiens parfois difficiles à comprendre mais il est certain que
c´est un regard étonnant et intéressant sur les coulisses.
05-23-88 est un module de presque trente minutes évoquant
une journée dans la vie de Roger Watkins. A l´origine prévu
comme un documentaire sur le réalisateur, le projet fut ensuite
abandonné mais il reste encore ces images où on le voit au
téléphone avec un producteur ou se promenant dans les
environs de sa maison, évoquant ses intérêts et sa vie
personnelle. Les couleurs sont presque fluos, ce qui donne une
impression vaguement surréaliste aux images.
Nous terminons par un livret luxueux de trente-six pages par
David Kerekes. En fait, le texte reprend l´intégralité des
interviews publiées dans Headpress n° 23, ce qui constitue un
plus non négligeable, qui rend cette édition double DVD aussi
complète et attirante que possible.
Un film précurseur, un film maudit, un film qui déçoit de
nombreuses personnes qui s´attendaient à « plus », THE LAST
HOUSE ON DEAD END STREET n´en demeure pas moins
une réelle curiosité, composée d´une histoire tordue et mise en
scène par un réalisateur honnête envers lui-même et son sujet.
De belles images, pas toujours dues au hasard, et une bande
originale piquée à gauche et à droite achèvent de faire de ce
métrage un voyage inoubliable dans ce que l´humain peut
imaginer de plus sordide. Le glauque à l´état pur…
Marija Nielsen
La galerie de photos est vraiment hallucinante ! Elle englobe
pratiquement tout : des affiches, des jaquettes VHS et DVD,
des photos, du texte explicatif, des lettres personnelles… Nous
voyons Watkins en compagnie d´une jolie brochette de
personnalités du cinéma : Freddie Francis, Otto Preminger,
Christopher Lee, Jimmy Sangster, Chas. Balun, David Hess,
Peter Cushing… Agréable d'y naviguer et très intéressant à
regarder.
Sur le deuxième disque, nous commençons par quatre courtsmétrages réalisés par Roger Watkins. Ils sont tous muets mais
commentés par Watkins qui explique que l'absence de bande
musicale est due à des questions de copyrights. Forcément,
quand on choisit des musiques de Led Zeppelin ou Jethro Tull,
on vise haut. Le premier court, RON RICO, démontre déjà le
goût du réalisateur pour les histoires bizarres. Ici, nous sont
contées les aventures d´un jeune homme sans bras et marchant
sur les genoux, entrecoupées d´imageries religieuses et
sexuelles, aussi bien graphiques que symboliques. Les
curiosités continuent avec MASQUE OF THE RED DEATH,
qui s'intitule ainsi uniquement parce que le jeune Watkins
aimait le mot « masque ». Réalisé en 1958, ce court met en
scène une bagarre entre deux garçons et une pendule en bois
faite maison. C´est très drôle, puis dans le commentaire audio,
Watkins révèle d´où vient sa passion pour le cinéma.
REQUIEM est considéré par Watkins comme son meilleur film
ou, en tout cas, comme le plus personnel. Datant de 1969, il
met en scène son meilleur ami de l´époque, décédé durant la
guerre au Vietnam. Encore une fois, l´histoire est très bizarre, à
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