Le forçage des bulbes à l`intérieur La plantation peut s`échelonner

Transcription

Le forçage des bulbes à l`intérieur La plantation peut s`échelonner
Le forçage des bulbes à l’intérieur
La plantation peut s'échelonner du début du mois d'octobre à la fin du mois de novembre. Les bulbes non
plantés doivent être entreposés dans une pièce tempérée (17 °C) et bien aérée. Étalez-les dans des boîtes de
carton ou des sacs de papier ouverts. Évitez les sacs de plastique qui retiennent l'humidité et augmentent les
risques de pourriture. La floraison aura lieu de janvier à avril selon la variété de bulbe et la date de
plantation.
1. Traitement thermique (parfois nécessaire) : il consiste à placer les bulbes au frais (bas du
réfrigérateur : bac à légume 5° C), pendant une quinzaine de jours. On peut aussi utiliser des bulbes
ayant déjà subit ce traitement : bulbes préparés pour floraison d'intérieur. Ce traitement permet de
donner l'illusion aux bulbes qu'une partie de l'hiver est déjà passé, et qu'il est venu le temps de
fleurir.
2. Plantation dans des pots bien drainés
3. Mise au frais dans une cave entre 5 et 9oC maximum et à l'obscurité pendant au minimum 8 semaines
pour faire se développer de belles racines.
4. Pour plusieurs espèces le temps d’enracinement est de 14 à 16 semaines….
5. Augmenter peu à peu la température ou les laisser dans la cave au même endroit, puis la lumière en
utilisant au début, un papier comme écran.
Les garder au plus frais que possible durant leur floraison : se rappeler qu'ils fleurissent naturellement
lorsqu'il fait encore froid.
Prenez un pot de bonne taille (au moins 20 cm de diamètre) et remplissez-le au trois quarts de terreau
légèrement humide.
Placez les bulbes sur ce substrat, côté aplati vers le bas. Généralement on peut mettre 6 bulbes de tulipes…
Placez les bulbes de facon à ce qu’ils ne se touchent pas.
Recouvrez les bulbes de terreau (assez sablonneux) et arrosez bien. Si la pointe des bulbes dépasse, ce n’est
pas grave.
L’étape la plus importante est la suivante: les bulbes doivent subir une longue période de froid pour pouvoir
fleurir. En effet, les bulbes que nous forçons proviennent de régions aux climats froids et subissent des
hivers longs et froids. Sans période de froid, ils ne sauront pas quand fleurir.
Emballez donc votre potée dans un sac de plastique (pour ne pas qu’elle s’assèche trop) et placez-la dans un
réfrigérateur, un garage un peu chauffé, une chambre froide ou tout autre emplacement où la température
restera sous les 9 ˚C, mais au-dessus de 0 ˚C. L’emballage plastique n’est pas nécessaire si la cave est assez
humide…. Faire attention aux risques de pouriture. Humide, mais pas détrempé !
La période de forçage dans la cave ou le frigo est très longue: minimum 8 semaines pour les cultivars les
plus hatifs, mais souvent 14 semaines pour la plupart des bulbes (10 semaines pour les crocus et les
muscaris). Certaines variétés comme les tulipes Fleurs de Lis, peuvent prendre 22 semaines !!!
Durant cette période, arrosez au besoin: les bulbes ne sont pas en dormance, mais en pleine croissance, il
forme des racines et absorberont passablement d’eau.
Surveillez souvent… Puis vous verrez apparaître les nouvelles pousses jaunes pâle. Lorsque celles-ci sont
bien évidentes et que le pot est rempli de racines, enlevez le sac si vous en avez utilisé et placez la potée
dans un endroit frais mais ensoleillé: une fenêtre orientée à l’est, par exemple. Les feuilles et les tiges
florales sortiront très rapidement et les bulbes seront bientôt en fleurs. Tournez d’un quart de tour les pots
aux trois ou quatre jours, pour que les tiges poussent droites, et continuez de les arroser au besoin. Si vous
placez les bulbes dans une pièce plus chaude, la floraison aura lieu quand même, mais les tiges peuvent être
hautes et fragiles et auront alors besoin d’un tuteur.
Après la floraison, qui ne durera qu’une semaine ou deux, vous pouvez jeter les bulbes au compost si vous le
voulez… ou les planter en pleine terre une fois que le sol sera dégelé. Ils refleuriront au cours des années à
venir. Ne forcez pas les mêmes bulbes deux fois, car le premier forçage les affaiblit. Utilisez de nouveaux
bulbes chaque fois.
Notes :
•
Utiliser toujours des bulbes de gros calibre et de première qualité.
•
Une des clée de la réussite est l'aération durant le processus de forçage.
•
Ne pas tricher sur les durées de traitements (froid, puis surtout, phase d'enracinement à l'obscurité),
les bulbes sécheraient et ne fleuriraient pas.
•
Ne jamais arroser les bulbes par dessus, risque de pourritures. Ne jamais les vaporiser.
•
Les bulbes forcés ne refleurissent plus l'année suivante.
•
C'est la qualité de l'enracinement qui conditionne la beauté et la durée de floraison.
Les jacinthes :
Elles peuvent se cultiver sur vase, on utilise des bulbes normaux ou préparés, en prenant bien soin de
ne jamais faire tremper la base du bulbe. Les racines se développent avec l'humidité. Amener petit à
petit à la lumière. On peut également les cultiver en pot : l'extrémité du bulbe doit tout juste dépasser
du terreau. Les laisser au moins deux mois à l'obscurité. Les amener progressivement en pleine
lumière.
Utiliser de préférence des variétés de jacinthes à floraison précoces :
Blanc : l'innocence, White pearl, Carnegie
Bleu : Blue jacket, Ostara, Bleu de Delft
Rose et rouge : Jan Bos (en illustration), Pink pearl, Anne marie
Les autres coloris: jaune, violet, orange se forcent moins bien.
Les narcisses et les jonquilles :
Elles ne fleurissent pas aussi tôt que les jacinthes. Pour avoir une floraison abondante, il est conseillé
de planter les bulbes en deux couches, l'une on fond du pot, l'autre pointant tout juste à la surface du
terreau. Certaines variétés se cultivent également sur cailloux.
Variétés recommandées : Golden harvest, Carlton, Géranium, Cheerfulness, Tête à Tête, February
Gold .
Pour la culture sur cailloux : Grand soleil d'or, Totus albus (très précoce, fleurit à Noël) et facile.
Les tulipes :
Elles demandent une phase d'obscurité plus longue. Ne les amener au chaud qu'en janvier. Plantation
à mi hauteur dans le pot.
Utiliser des variétés courtes :
Doubles : Monte Carlo (jaune), Orange Nassau (orange), Peach Blossom (rose parfumé), Carlton
(rouge).
Simples : Brillant star max, Joffre (jaune), Cantate (rouge), Cape Cod (bicolore) entre autres…
La floraison des crocus est très rapide :
Environ deux mois après plantation. La phase d'obscurité doit donc être plus courte. Planter
beaucoup de bulbes dans le même pot et garder bien au frais.
Toutes les variétés conviennent.
Vous trouverez facilement de l’information sur le forçage des bulbes sur : Google
Voici une liste comprenant choix de bulbes… Certainement les plus faciles à réussir…
Il existe sur le marché plus de 3000 variétés de tulipes et au delà de 24 000 narcisses. Comment alors faire
son choix? Se fier uniquement à une photo comme critère de sélection est souvent trompeur, il faut aussi
tenir compte de la hauteur, de la période de floraison, de l’exposition, de la distance et de la profondeur de
plantation ainsi que de la rusticité….
Selon Centre d’information des bulbes à fleurs des Pays-Bas, principal pays fournisseur de bulbes au monde.
Ce sont, parmi les bulbes, les mieux adaptés à nos conditions… ou du moins, à nos goûts!
Les tulipes
Tulipe double tardive ‘Angélique’ (Tulipa ‘Angélique’)
La plus vendue de toutes les tulipes et l’une des rares tulipes doubles tardives fleurissant fidèlement pendant
de cinq à sept ans dans de bonnes conditions. Plantez-la à l’abri des vents violents. Les fleurs très durables
sont rose doux avec une marge plus pâle.
Tulipe simple hâtive ‘Apricot Beauty’ (Tulipa ‘Apricot Beauty’)
Très belle tulipe à fleur en coupe de couleur rose abricot rehaussé d’orange et rouge à la marge. Elle est
légèrement parfumée, ce qui est rare pour une tulipe de sa catégorie. La floraison peut durer jusqu’à trois
semaines si le printemps est frais.
Tulipe ‘Madame Lefeber’ (Tulipa fosteriana ‘Madame Lefeber’)
Mieux connue sous le pseudonyme, ‘Red Emperor’, ‘Madame Lefeber’ fut longtemps la tulipe la plus
populaire au monde. La fleur de forme allongée est très grande, parmi les plus grosses tulipes hâtives. Elle
est rouge flamboyant avec une macule noire ourlée de jaune à l’intérieur.
Tulipe Darwin hybride ‘Oxford’ (Tulipa ‘Oxford’)
Une belle tulipe aux grandes fleurs rouge écarlate vif à base jaune soufre: un vrai phare dans la plate-bande!
Elle est parmi les tulipes hybrides les plus persistantes. Chaque bulbe donnera en moyenne sept ans de
floraison. Elle se multiplie facilement, donnant parfois des colonies de petites tulipes de la même couleur
autour du bulbe-mère.
Les narcisses
Narcisse à petite couronne ‘Barrett Browning’ (Narcissus ‘Barret Browning’)
Ce narcisse a fait ses preuves depuis des générations. Il produit une seule fleur par tige: blanche légèrement
penchée, avec une couronne assez large mais peu profonde de couleur rouge orangé. C’est un bulbe qui se
naturalise bien et qu’on peut aussi utiliser pour le forçage.
Narcisse à grande couronne ‘Carlton’ (Narcissus ‘Carlton’)
Ce narcisse correspond à notre idée d’une «jonquille»: une grande fleur unique entièrement jaune avec une
trompette prononcée. Les pétales sont jaune canari et la couronne est un peu plus foncée. La fleur dégage un
parfum de vanille. Excellent choix pour la naturalisation et le forçage.
Narcisse à fleurs doubles ‘Cheerfulness’ (Narcissus ‘Cheerfulness’)
Il s’agit d’un narcisse produisant un bouquet de fleurs doubles, sans couronne évidente, sur une tige solide.
Les fleurs sont blanc crème, mais il apparaît çà et là des taches jaunes, ce qui donne un effet de tulipe jaune
pâle lorsque vu de loin.
Narcisse faux cyclamen ‘Tête-à-Tête’ (Narcissus ‘Tête-à-Tête’)
Narcisse rustique qui a fait ses preuves sous notre climat depuis deux générations. Son nom vient des deux
petites fleurs (occasionnellement trois) portées sur chaque tige. Les pétales recourbés sont jaune moyen alors
que la couronne assez longue est de couleur un peu plus orangée, notamment à l’épanouissement.
Les crocus
Crocus ‘Tricolor’ (Crocus sieberi sublimis ‘Tricolor’)
Ce très joli crocus, une introduction relativement récente sur le marché, est déjà l’un des plus populaires.
Les fleurs sont bleu violet foncé avec un coeur orange; une large bande de blanc sépare les deux couleurs.
Très florifère dès la première année et de culture très facile.
Crocus Tommassini ‘Ruby Giant’ (Crocus tommasianus ‘Ruby Giant’)
Les grosses fleurs sont pourpre rougeâtre aux extrémités et presque blanches au centre avec des étamines
orange. Chaque bulbes ne produit que deux ou trois fleurs, mais elles se multiplient avec le temps créant un
parfait tapis de fleurs. Les crocus Tomassini ne sont pas dérangés par les écureuils.
Crocus de Hollande ‘Jeanne d’Arc’ (Crocus vernus ‘Jeanne d’Arc’)
Il s’agit d’un crocus, avec des fleurs facilement deux fois plus grosses que celles des crocus botaniques,
mais portant seulement une ou deux fleurs par bulbe. Sa floraison est un peu plus tardive. Ce crocus, vendu
parfois sous le nom ‘Joan of Arc’, est blanc immaculé avec un coeur pourpre foncé.
Histoire de la tulipe
La tulipomanie (ou tulipomania), qui affecta les Pays-Bas au milieu du XVIIe siècle est le nom de la première
bulle spéculative de l'histoire. La spéculation était fondée sur le commerce de la tulipe dont les prix
atteignirent des sommets, avant de s'effondrer.
La tulipe a été introduite aux Pays-Bas en 1559, importée depuis Constantinople et devient rapidement un
objet de passion. La culture commence aux Pays-Bas en 1593.
En 1623, le bulbe d’une variété rare, Semper Augustus, affiche 1 000 florins, en 1625, 2 000 et en 1637, 5
500 (le revenu annuel moyen de l’époque est de 150 florins). En février de cette année-là, une autre variété
atteint les 6 700 florins. Le prix d'un seul oignon peut égaler en 1637 la valeur de deux maisons, huit fois
celui d'un veau gras et quinze fois le salaire annuel d’un artisan. En 1635, il devient même possible d’acheter
des parts de bulbe.
La spéculation s’empare de ce phénomène et les prix continuent leur progression en 1634 et jusqu’en février
1637 où les cours s’effondrent brusquement, entraînant la panique des spéculateurs et ruinant les plus
malchanceux.
Une des explications possibles est que les spéculateurs se sont rendu compte de l’irrationalité du phénomène.
Celui-ci fut le sujet de nombreux pamphlets, dont celui d’Adriaen Roman, qui met en scène un tisseur qui
aurait tout abandonné pour devenir fleuriste. Dans cette œuvre, l’homme se moque d’un ancien collègue
trimant pour faire 10% de bénéfice. Mais ce dernier lui rétorque qu’il n'a pas encore engrangé ces profits
mirifiques.
D’autres facteurs sont également avancés pour expliquer cet effondrement, l’intérêt subit pour les bulbes et
leur prix élevé entraînant un fort développement de leur production, avec pour conséquence de réduire leur
rareté.
Ce marché de la tulipe fut la première bulle spéculative économique et financière de l’histoire. En 1642, après
le krach, le prix de la tulipe n’est plus qu’au dixième de sa valeur et cent ans plus tard à deux centièmes.
Le phénomène fascina, et la légende s'empara de l'événement, grossissant ses proportions et son impact réel
sur l'économie de la Hollande de l'époque. Des recherches récentes tendent à réduire l'influence du
phénomène et ses répercussions. D'après Anne Goldgar, dans Tulipmania, la grande majorité des tubercules
étaient vendus à terme, producteurs et acheteurs signant des promesses de vente plusieurs mois avant la
floraison, et lorsque les prix se sont effondrés, les transactions finales n'ont tout simplement pas été
effectuées, aucune autorité de l'époque ne forçant les spéculateurs à acheter au prix promis.
En réaction à la crise du marché de la tulipe, les députés d'Amsterdam annulèrent tous les contrats signés. Les
juges d'Amsterdam déclarèrent également que la spéculation sur les bulbes de tulipe était un jeu de hasard et
refusèrent d'obliger les contractants à honorer leurs contrats
En 2002, Earl A. Thompson et Jonathan Treussard, de l'université de Californie, explorent une explication
alternative dans The Tulipmania: Fact or Artifact. Selon eux, la hausse du prix de la tulipe n'était pas le fruit
d'une spéculation irrationnelle, mais la conséquence d'un décret du parlement de Hollande qui transforma les
contrats à terme sur les bulbes de tulipes en une transaction sans risque, en retirant la clause d'obligation
d'achat du contrat.
Le XVIIIème siècle s'ouvrit sur le règne du sultan Ahmet III (1674-1736) et l'insouciante période des Tulipes.
Ahmet, dans le luxe effréné de la cour, menait une vie d'un raffinement extrême. Dans les jardins de Topkapi
était organisée la fête annuelle des tulipes en deux soirées consécutives en avril. Le sultan fit planter dans le
petit jardin de la quatrième cour, des parterres de tulipes mis en valeur par des lumières placées derrière des
globes de verre remplis de liquides colorés. Des esclaves dansaient et des récitals de poésie et de musique
étaient prévus.
La première imprimerie fut ouverte à cette époque. Les faïences de Iznik et Kütahya reprirent du service.
L'engouement pour les tulipes se traduisit dans les carreaux de céramique (çini) et les décors peints des
édifices ottomans comme dans l'oeuvre des poètes et artistes de la cour. Ahmet fit redécorer une petite pièce
proche du harem : la salle des fruits d'Ahmet III. Cette salle de style baroque turc contient d'innombrables
vases de fleurs avec des compositions d'oeillets de roses, d'iris, de tulipes et diverses fleurs. Des coupes de
fruits, d'oranges et de fruits sont placés sur une frise calligraphiée.
La bibliothèque du sultan, placée au centre de la troisième cour, est de type classique enrichie de quelques
touches propres à l'ère des Tulipes.
La bibliothèque était ouverte les lundis et les mercredis. Les lecteurs pouvaient emprunter les ouvrages à
condition de ne pas les sortir du palais.
Une fontaine de type rococo fut édifiée à la gloire de l'eau dans une rue proche de la Porte Impériale. Ce
monument qui porte l'inscription "Bois cette eau et dis une prière pour le sultan Ahmet" lança la vogue des
fontaines monumentales.
Le sultan fit construire à Kagithane, un quartier d'Istanbul, un vaste palais qu'il appela Sâdâbâd (le palais du
bonheur). Ce palais fut ouvert le 21 juillet 1722 et de grandes festivités furent organisées à cette occasion.
Des édifices et palais privés fleurirent dans tout Istanbul.Toute la ville devint un grand jardin de tulipes : dans
les boutiques, les bazars, les fenêtres des maisons, les palais privés, partout.
Le sultan Ahmet fit la promotion des oeuvres des poètes ottomans qui s'inscrivaient dans l'esprit euphorique
de la période des Tulipes. La littérature créa des voies nouvelles. Elle créa un genre purement ottoman et
rejeta l'influence de l'orient. Ahmet Nedim, le grand poète du Divan de l'époque, divertit le sultan et la cour.
Ahmet III fut renversé en 1730 par des officiers à la suite des défaites subies face aux Iraniens. Ainsi prit fin
l'ère des Tulipes.
A l'origine, la tulipe - " Lali " en turc - est venue de Perse et de Turquie où elle croît à l'état sauvage. Au
16ème siècle, Constantinople (aujourd'hui Istanbul), alors considérée comme l'une des plus belles villes du
monde, devient un centre de commerce, de communication, de culture et d'intrigues politiques. Le renom de
ses jardins va aussi au-delà de ses frontières.
La tulipe conquiert la Turquie
Le " siècle des tulipes " en Turquie atteint son apogée au début du 18ème siècle. Chaque printemps, au
moment de la pleine lune, dans les jardins du palais du Sultan Ahmed III, une fête somptueuse est organisée
en l'honneur de la tulipe. Pour cela, le Sultan importe même des tulipes de Hollande. Des centaines de vases
précieux contenant les plus belles tulipes sont placés sur des étagères entourées de boules de cristal et
d'étoffes colorées et étincellent sous la lumière féerique des lampes de cristal. Des cages de canaris et de
rossignols sont suspendues dans les arbres et c'est à qui chante le plus fort. Les invités portent des vêtements
de couleur en accord avec les tulipes. Mais ces fêtes somptueuses finissent aussi par lui coûter la tête. Il est
assassiné par un groupe de conspirateurs, mécontents des dépenses excessives qui vident les caisses du Trésor
!
A l'époque, le commerce et la culture des tulipes sont rigoureusement protégés en Turquie. Il est interdit de
négocier les tulipes en dehors de la capitale. Les coupables sont sévèrement punis. Toutes les variétés
existantes et nouvelles sont décrites avec précision. Le plus ancien des livres connus sur les tulipes énumère
pas moins de 1588 noms de tulipes.
La tulipe conquiert l'Europe
La tulipe fait son apparition en Grande-Bretagne en 1578. Selon certaines sources, ces marchandises venaient
de Vienne, en Autriche. Une bonne quarantaine d'années plus tard, le célèbre auteur de livres sur les plantes
aromatiques en décrit plus de 150 variétés. Il les répartit en trois groupes : les variétés hâtives, les variétés
semi-tardives et les variétés tardives, une répartition que l'on connaît encore actuellement. Aujourd'hui
encore, la Grande-Bretagne joue un rôle prépondérant dans la culture et l'administration des nouvelles
variétés.
En France, sous le règne de Louis XIV - le Roi Soleil - la tulipe était la fleur officielle de la Cour. Les dames
d'honneur se plaisaient à décorer leur décolleté de quelques tulipes, en signe de richesse.
Au 19ème siècle, la culture des bulbes prospéra aussi autour de Berlin mais l'urbanisation finit par l'emporter
sur les jardins.
La tulipe conquiert la Hollande
La " fièvre de la tulipe " s'empare aussi du diplomate flamand, Ogier de Busbecq, représentant des Habsbourg
d'Autriche à la Cour de Soliman le Magnifique. Dans ses lettres, il décrit la beauté des tulipes avec beaucoup
d'enthousiasme et fait parvenir quelques bulbes à son ami hollandais Carolus Clusius, qui vient d'accepter le
poste d'intendant au jardin botanique de l'université de Leyde. Celui-ci s'attache très vite à ces fleurs peu
communes. L'histoire raconte qu'il réclamait des sommes tellement exorbitantes pour ses bulbes que personne
ne voulait les acheter. Quelques marchands qui avaient le sens des affaires et pouvaient difficilement accepter
ce fait se glissèrent dans son jardin par une nuit bien noire et emportèrent les bulbes. Saisi d'amertume,
Clusius renonça alors à leur culture. Mais les bulbes volés constituèrent le matériel de départ pour la culture
des tulipes en Hollande.
Tulpomanie
En un rien de temps, la popularité des tulipes se répandit dans une grande partie de l'Europe. Pourtant, elles
demeuraient un luxe surtout réservé aux riches. Il est vrai qu'à l'époque, les jardins étaient plutôt une
collection d'objets précieux ; la tulipe, déjà onéreuse, y jouait un rôle principal. Mais le prix de la tulipe ne
cessait d'augmenter et en 1634, il connut une véritable explosion. Ce fut le début de la " Tulpomanie ".
Avec la " Tulpomanie ", le commerce des bulbes devint une véritable spéculation. On les achetait et on les
revendait sans que l'argent ou les marchandises aient changé de propriétaire. Tout se passait sur papier. Sans
oublier qu'on ignorait ce qui allait sortir du bulbe. Le négociant ne pouvait donc qu'avoir confiance qu'il s'agît
bien d'une belle tulipe. Il n'était pas certain que le bulbe vendu par le marchand fût passé entre ses mains, ni
que l'acheteur eût la somme d'argent ou la marchandise requise. Le plus souvent, l'opération en restait sur une
promesse. L'acheteur devenait à son tour marchand et revendait le bulbe à la personne suivante. Non sans
bénéfice... Le nombre d'intermédiaires ne cessant d'augmenter, les prix poursuivaient leur escalade. En tête de
liste, se trouvait la Semper Augustus. Son prix le plus fort atteignit cinq mille florins, un prix équivalent à la
valeur d'un immeuble bourgeois de l'époque à Amsterdam. Mais l'argent n'était pas le seul moyen de
paiement. A l'époque, les marchandises s'échangeaient ou se payaient souvent en nature. Ainsi, pour un bulbe
de tulipe Viceroi (qui valait deux fois moins que la Semper Augustus) il avait été convenu le paiement de:
2 charretées de blé, 4 charretées de seigle, 4 bœufs gras, 8 cochons gras, 12 moutons gras, 2 fûts de vin, 4 fûts
de bière, 100 livres de fromage, un lit, un vase d'argent et des vêtements.
Le commerce des bulbes de tulipes avait généralement lieu dans des petites pièces en retrait dans les
auberges, les tavernes et les gargotes. Il était illégal mais personne n'ignorait son existence. Les enfants
jouaient le rôle d'espion. La Tulpomanie prit fin trois ans plus tard. Les prix commencèrent à chuter, de
nombreux marchands firent banqueroute, ce qui, à l'époque, était susceptible de lourdes peines de prison. Des
fortunes fondirent comme neige au soleil et beaucoup se retrouvèrent au chômage. Pour finir, les autorités
durent intervenir et en avril 1637, tous les accords spéculatifs furent annulés et le prix maximum pour un
bulbe de tulipe fut fixé à 50 florins.
Histoire de la Tulipe
A l'origine, la tulipe - "lali " en turc - est venue de Perse et de Turquie. C'est une plante qui apprécie le plein
soleil et les endroits protégés du vent pour épanouir vers mars-avril ses fleurs en coupe. Le bulbe apprécie
les sols légers et bien drainés, sinon il dépérit. On attribue à Charles de l'Écluse son introduction en
Occident, même si elle devait déjà y être présente du fait des nombreux échanges commerciaux avec
l'actuelle Turquie où la coutume voulait qu'on offre des bulbes en cadeau.
Au 16ème siècle, Constantinople (aujourd'hui Istanbul), alors considérée comme l'une des plus belles villes
du monde, devient un centre de commerce, de communication, de culture et d'intrigues politiques. Le renom
de ses jardins va aussi au-delà de ses frontières.
La tulipe conquiert la Turquie
Le " siècle des tulipes " en Turquie atteint son apogée au début du 18ème siècle. Chaque printemps, au
moment de la pleine lune, dans les jardins du palais du Sultan Ahmed III, une fête somptueuse est organisée
en l'honneur de la tulipe. Pour cela, le Sultan importe même des tulipes de Hollande. Des centaines de vases
précieux contenant les plus belles tulipes du monde sont alors placés sur des étagères entourées de boules de
cristal et d'étoffes colorées, et étincellent sous la lumière féerique des lampes de cristal. Des cages de canaris
et de rossignols sont suspendues dans les arbres et c'est à qui chante le plus fort. Les invités portent des
vêtements de couleur en accord avec les tulipes. Mais ces fêtes somptueuses finissent aussi par lui coûter la
tête. Il est assassiné par un groupe de conspirateurs, mécontents des dépenses excessives qui vident les
caisses du Trésor pour organiser ces fêtes!
A l'époque, le commerce et la culture des tulipes sont rigoureusement protégés en Turquie. Il est alors
interdit de négocier les tulipes en dehors de la capitale. Les coupables sont sévèrement punis. Toutes les
variétés existantes et nouvelles sont décrites avec précision. Le plus ancien des livres connus sur les tulipes
énumère pas moins de 1588 noms de fleurs.
La tulipe conquiert l'Europe
En 1578, la tulipe fait son apparition en Grande-Bretagne. Selon certaines sources, ces marchandises
venaient de Vienne, en Autriche. Une bonne quarantaine d'années plus tard, le célèbre auteur de livres sur
les plantes aromatiques en décrit plus de 150 variétés. Il les répartit en trois groupes: les variétés hâtives, les
variétés semi-tardives et les variétés tardives, une répartition que l'on connaît toujours. Aujourd'hui encore,
la Grande-Bretagne joue un rôle prépondérant dans la culture et l'administration des nouvelles variétés.
En France, sous le règne de Louis XIV - le Roi Soleil - la tulipe était alors la fleur officielle de la Cour. Les
dames d'honneur se plaisaient à décorer leur décolleté de quelques tulipes, en signe de richesse.
Au 19ème siècle, la culture des bulbes prospéra aussi autour de Berlin mais l'urbanisation finit par
l'emporter sur les jardins.
La tulipe conquiert la Hollande
La " fièvre de la tulipe " s'empare aussi du diplomate flamand, Ogier de Busbecq, représentant des
Habsbourg d'Autriche à la Cour de Soliman le Magnifique. Dans ses lettres, il décrit la beauté des tulipes
avec beaucoup d'enthousiasme et fait parvenir quelques bulbes à son ami hollandais Carolus Clusius, qui
vient d'accepter le poste d'intendant au jardin botanique de l'université de Leyde. Celui-ci s'attache très vite à
ces fleurs peu communes. L'histoire raconte qu'il réclamait des sommes tellement exorbitantes pour ses
bulbes que personne ne voulait les acheter. Quelques marchands qui avaient le sens des affaires et pouvaient
difficilement accepter ce fait se glissèrent dans son jardin par une nuit bien noire et emportèrent les bulbes.
Saisi d'amertume, Clusius renonça alors à leur culture. Mais les bulbes volés constituèrent le matériel de
départ pour la culture des tulipes en Hollande.
Tulpomanie
En un rien de temps, la popularité des tulipes se répandit dans une grande partie de l'Europe. Pourtant, elles
demeuraient un luxe surtout réservé aux riches. Il est vrai qu'à l'époque, les jardins étaient plutôt une
collection d'objets précieux. La tulipe, déjà onéreuse, y jouait un rôle principal. Mais le prix de la tulipe ne
cessait d'augmenter et en 1634, il connut une véritable explosion. Ce fut le début de la "Tulpomanie".
Avec la "Tulpomanie", le commerce des bulbes devint une véritable spéculation. On les achetait et on les
revendait sans que l'argent ou les marchandises aient changé de propriétaire. Tout se passait sur papier. Sans
oublier qu'on ignorait ce qui allait sortir du bulbe. Le négociant ne pouvait donc qu'avoir confiance qu'il
s'agît bien d'une belle tulipe. Il n'était pas certain que le bulbe vendu par le marchand fût passé entre ses
mains, ni que l'acheteur eût la somme d'argent ou la marchandise requise. Le plus souvent, l'opération en
restait sur une promesse. L'acheteur devenait à son tour marchand et revendait le bulbe à la personne
suivante. Non sans bénéfice... Le nombre d'intermédiaires ne cessant d'augmenter, les prix poursuivaient
leur escalade. En tête de liste, se trouvait la Semper Augustus. Son prix le plus fort atteignit cinq mille
florins, un prix équivalent à la valeur d'un immeuble bourgeois de l'époque à Amsterdam. Mais l'argent
n'était pas le seul moyen de paiement. A l'époque, les marchandises s'échangeaient ou se payaient souvent en
nature. Ainsi, pour un bulbe de tulipe Viceroi (qui valait deux fois moins que la Semper Augustus) il avait
été convenu le paiement de:
2 charretées de blé, 4 charretées de seigle, 4 bœufs gras, 8 cochons gras, 12 moutons gras, 2 fûts de vin, 4
fûts de bière, 100 livres de fromage, un lit, un vase d'argent et des vêtements.
Le commerce des bulbes de tulipes avait généralement lieu dans des petites pièces en retrait dans les
auberges, les tavernes et les gargotes. Il était illégal mais personne n'ignorait son existence. Les enfants
jouaient le rôle d'espion. La Tulpomanie prit fin trois ans plus tard. Les prix commencèrent à chuter, de
nombreux marchands firent banqueroute, ce qui, à l'époque, était susceptible de lourdes peines de prison.
Des fortunes fondirent comme neige au soleil et beaucoup se retrouvèrent au chômage. Pour finir, les
autorités durent intervenir et en avril 1637, tous les accords spéculatifs furent annulés et le prix maximum
pour un bulbe de tulipe fut fixé à 50 florins.

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