pemphigus vulgaire - Revue de Médecine Vétérinaire
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pemphigus vulgaire - Revue de Médecine Vétérinaire
Le pemphigus foliacé chez le chat : étude d’un cas et synthèse des données actuelles ° F. CHAPELIN, ° M.C. CADIERGUES, °° M. DELVERDIER, ° C. PETIT, °°° B. REYNOLDS et ° M. FRANC ° Dermatologie, École Nationale Vétérinaire de Toulouse, 23, chemin des Capelles, 31076 Toulouse Cedex 3, France °° Anatomie pathologique, École Nationale Vétérinaire de Toulouse, 23, chemin des Capelles, 31076 Toulouse Cedex 3, France °°° Médecine interne, École Nationale Vétérinaire de Toulouse, 23, chemin des Capelles, 31076 Toulouse Cedex 3, France Auteur assurant la correspondance : Cadiergues M.C. E-mail : [email protected] RÉSUMÉ SUMMARY Le pemphigus foliacé est une dermatose rare chez le chat, bien qu’étant la plus commune des dermatoses auto-immunes, elle est encore assez mal connue des vétérinaires. Le pemphigus foliacé se caractérise par le dépôt d’auto-anticorps sur la membrane des kératinocytes à l’origine d’une acantholyse. Le tableau clinique est dominé par une dermatose pustuleuse et croûteuse localisée sur la face, les oreilles, et les pattes, contrairement à l’homme chez qui on observe primitivement de l’érythème des vésicules et des bulles. L’article décrit le cas d’un chat européen femelle de 3 ans, traité pour des lésions du complexe granulome éosinophilique depuis 1 an et présenté pour érythème généralisé et présence de croûtes en région faciale et cervicale. Feline pemphigus foliaceus : a clinical case and litterature review. By F. CHAPELIN, M.C. CADIERGUES, M. DELVERDIER, C. PETIT, B. REYNOLDS and M. FRANC. MOTS-CLéS : Pemphigus foliacé - chat - acantholyse dermatose auto-immune. KEY-WORDS : Pemphigus foliaceus - cat - acantholysis auto-immune skin disease. Introduction Anamnèse Le pemphigus foliacé s’inscrit dans le groupe de maladies auto-immunes appelé complexe pemphigus. C’est la plus fréquente des dermatoses auto-immunes du chat mais elle demeure rare et peu de cas sont référencés dans la bibliographie. Bien connu chez l’homme depuis plusieurs décennies, le pemphigus foliacé est également rencontré dans l’espèce canine, espèce dans laquelle il s’agit de la plus fréquente des dermatoses auto-immunes après le lupus érythémateux cutané [2, 4, 5, 7, 11, 12]. Chez l’homme, c’est une dermatose essentiellement érythémateuse et vésiculeuse, ce qui la distingue de celle des carnivores domestiques. Ainsi, le pemphigus se caractérise dans l’espèce féline par une dermatose pustuleuse et croûteuse, localisée à la face, aux oreilles et aux pattes, et dont l’issue peut être fatale sans traitement approprié. Un chat européen femelle stérilisé de 3 ans est présenté en consultation pour une aggravation subite et récente d’une dermatose chronique. Il vit seul chez ses propriétaires, mais il dispose d’un libre accès à l’extérieur. Sa dermatose chronique, compatible cliniquement avec des lésions du complexe granulome éosinophilique, avait été suspectée un an auparavant sur la base d’un examen cytologique. Le chat avait reçu une association de prednisolone (Mégasolone® 5) à raison de 1,1 mg/kg/j pendant 5 jours puis 1,1 mg/kg tous les 2 jours pendant 10 jours, des acides gras essentiels (Actis ω3 ω6®) à raison d’1 ml/j, un régime d’éviction à base d’hydrolysats de soja (Royal Canin DR25®), ainsi qu’un traitement antiparasitaire externe mensuel (Frontline ® spot-on). L’état cutané du chat s’était nettement amélioré pendant environ 9 mois, lorsqu’une rechute a été observée. Un traitement Revue Méd. Vét., 2004, 155, 2, 87-91 A 3-year-old female cat developped a neck and face localised crusted dermatitis, associated to a generalized erythema, as it was treated for an eosinophilic granuloma complex for one year. The cat was lethargic and presented a mild hyperthermia. Histologically, lesions confirmed pemphigus foliaceus. Clinical, etiological and therapeutic aspects are discussed. 88 CHAPELIN (F.) ET COLLABORATEURS FIGURE 1. — Face interne du pavillon auriculaire : lésions érythémateuses et croûteuses. FIGURE 2. — Partie proximale des membres antérieurs : lésions alopéciques, érythémateuses et croûteuses. FIGURE 3. — Lésions périoculaires érosives et croûteuses. FIGURE 4. — Lésions de cheilite érosives, ulcératives et croûteuses. FIGURE 5. — (Hémalun-éosine, x 40) : dermatite pustuleuse intra-épidermique. FIGURE 6. — (Hémalun-éosine, x 100) : acantholyse avec polynucléaires neutrophiles peu altérés et acanthocytes. FIGURE 7. — (Hémalun-éosine, x 400) : acanthocytes en voie de desquamation. FIGURE 8. — (Hémalun-éosine, x 400) : acanthocytes en voie de desquamation. Revue Méd. Vét., 2004, 155, 2, 87-91 LE PEMPHIGUS FOLIACÉ CHEZ LE CHAT : ÉTUDE D’UN CAS ET SYNTHÈSE DES DONNÉES ACTUELLES à base de céphalexine (Thérios®) et de prednisolone par voie générale (Dermipred®) et locale (Duphaderm®) fut alors prescrit, ne permettant qu’une légère amélioration passagère suivie d’une rechute. Examen clinique Le chat est en bon état d’entretien, mais il paraît abattu et son pelage est terne. Sa température rectale est de 39°6 mais l’appétit est conservé et aucun commémoratif de diarrhée, de vomissement ni d’augmentation de la quantité d’eau bue ou d’urine émise n’est rapporté par le propriétaire. En revanche, un prurit intense est signalé. L’examen dermatologique révèle la présence de croûtes et d’une alopécie localisées aux tempes (figure 1) ainsi qu’en région cervicale. Le signe de Nikolsky est positif sur la face interne du pavillon auriculaire. On note également un érythème généralisé, plus accentué en zone ventrale et péri-oculaire. La région ano-génitale est érythémateuse, œdémateuse et suintante. Enfin, la partie proximale des membres antérieurs présente une alopécie avec érythème et croûtes de couleur claire (figure 2). Les différentes hypothèses diagnostiques sont une réaction cutanée médicamenteuse, un pemphigus foliacé, une dermatose allergique, une dermatose d’origine parasitaire ou fongique ainsi qu’un lymphome cutané épithéliotrope. Examens complémentaires Des calques cutanés réalisés au niveau des zones croûteuses de la tête (sous les croûtes) montrent la présence de nombreux granulocytes neutrophiles et de quelques granulocytes éosinophiles. L’examen à la lampe de Wood ainsi que le trichogramme sont négatifs, ce qui diminue fortement la suspicion de dermatophytose. Une culture mycologique est demandée pour exclure définitivement l’hypothèse ; elle se révèlera négative. Les analyses biochimiques effectuées en raison de l’abattement de l’animal sont résumées dans le tableau I ; les anomalies décelées sont une légère augmentation de la protidémie totale, de la concentration plasmatique en alanine aminotransférase (ALAT) et une légère diminution de l’urémie. Enfin, l’examen histopathologique de deux biopsies cutanées, réalisées sur les zones croûteuses de la face et du cou, ont présenté les aspects lésionnels suivants : — une dermatite superficielle périvasculaire riche en mastocytes et en granulocytes éosinophiles, 89 L’arrêt du traitement à base de céphalexine et de prednisolone est proposé, tout en continuant le régime d’éviction complémenté en acides gras essentiels. Évolution Le chat est revu en urgence 3 jours plus tard. Son état s’est considérablement aggravé. L’animal est très abattu, prostré et le propriétaire rapporte que l’appétit est très diminué et qu’il n’urine plus et boit très peu depuis 3 jours. L’examen clinique général révèle une tachycardie (240 batt/min), une forte hyperthermie (40.4°C) et une déshydratation évaluée à 5 %. Son état cutané s’est lui aussi détérioré : on note une dermatose érosive et croûteuse localisée au niveau de toutes les jonctions cutanéo-muqueuses (figures 3 & 4) ainsi qu’une intensification et une extension de la nécrose superficielle et de l’œdème dans les régions ano-génitale et péri-oculaire. La peau paraît, de plus, très douloureuse à la manipulation. L’animal est alors hospitalisé, et une fluidothérapie seule est d’abord mise en place, à base de NaCl à 0,9 % puis le relais est pris avec l’association : 2/3 de soluté glucosé à 5 % et 1/3 de NaCl à 0,9 % complémenté en potassium. De nouvelles analyses biochimiques révèlent que les valeurs de la protidémie totale et de la glycémie sont situées à la limite supérieure des valeurs usuelles, la valeur de la kaliémie étant en limite inférieure (tableau II). L’examen hématologique ne révèle qu’une leucocytose neutrophilique et lymphopénique (tableau III). Le dosage du fibrinogène s’élève à 4,41 g/L (valeurs usuelles comprises entre 1,5 et 3 g/L). Une analyse d’urine prélevée par cystocentèse est effectuée : l’aspect macroscopique est jaune trouble, la densité est de 1,060, les plages «sang», «protéines» et «leucocytes» de la bandelette urinaire sont positives. La réaction de Heller ne révèle quant à elle aucune protéinurie. Enfin, une cytologie urinaire n’a rien révélé d’anormal. Après 3 jours d’hospitalisation, une corticothérapie à base de méthylprednisolone (Solu Médrol®) est initiée, à raison de 1 mg/kg/j. Étant donnée l’évolution clinique défavorable, les propriétaires refusent la réalisation de nouvelles biopsies cutanées et demandent l’euthanasie. Des prélèvements cutanés post-mortem sont effectués, dont l’analyse histopathologique révèle une dermatite pustuleuse intra-épidermique (figure 5) avec présence de granulocytes neutrophiles peu altérés et d’acanthocytes (figures 6, 7 & 8). Ce tableau histopathologique est très évocateur d’un pemphigus foliacé. — quelques signes de leucostase éosinophilique, — l’absence d’acantholyse, Discussion — l’absence d’éléments pathogènes figurés. La pathogénie du pemphigus foliacé est complexe et demeure encore hypothétique sur certains aspects. Chez l’homme, et depuis peu chez le chien, l’antigène contre lequel sont dirigés les auto-anticorps (principalement IgG) est bien identifié ; il s’agit de la desmogléine I, glycoprotéine du groupe des cadhérines, localisée dans les desmosomes et La conjonction de ces examens complémentaires nous fait suspecter une dermatite allergique, sans pouvoir cependant écarter l’hypothèse d’un accident cutané médicamenteux ou d’un pemphigus, appuyée par la présence du signe de Nikolsky positif. Revue Méd. Vét., 2004, 155, 2, 87-91 90 TABLEAU I. — Paramètres biochimiques du chat lors de la première consultation et valeurs usuelles. TABLEAU II. — Paramètres biochimiques du chat lors de la deuxième consultation et valeurs usuelles. TABLEAU III. — Paramètres hématologiques du chat et valeurs usuelles. permettant l’adhésion inter-kératinocytaire [2, 7, 14]. Plusieurs hypothèses de mécanismes pathogéniques expliquant le mode d’action des anticorps sont actuellement proposés, dont les 2 principales sont les suivantes [2, 4, 7, 14] : - la fixation des anticorps sur les antigènes a une action directe aboutissant à l’interruption de la cohésion entre les kératinocytes, - après la liaison anticorps/antigènes, le complexe s’internalise dans les kératinocytes et fusionne avec les lysozymes, fusion à l’origine de l’activation et du relargage d’une enzyme protéolytique qui diffuse dans l’espace extracellulaire et qui convertit le plasminogène en plasmine, responsable de l’hydrolyse des molécules d’adhésion. En tout état de cause, on assiste à un phénomène de perte de cohésion inter-kératinocytaire appelé acantholyse. Celleci entraîne un désengrènement intra-épidermique et la formation de géodes remplies de granulocytes neutrophiles et éosiRevue Méd. Vét., 2004, 155, 2, 87-91 CHAPELIN (F.) ET COLLABORATEURS nophiles ainsi que de kératinocytes acantholytiques (ou acanthocytes) [2, 4, 5, 7, 11, 14]. Une interrogation subsiste également quant au phénomène induisant la production d’auto-anticorps, bien que l’intervention de facteurs génétiques et de médicaments soit discutée [2, 5, 7, 11, 14]. Un bouleversement émotionnel pourrait même être impliqué dans l’induction du pemphigus foliacé selon certains auteurs [6]. Le pemphigus foliacé est la plus commune des dermatoses auto-immunes du chat, bien qu’elle reste rare, puisqu’elle ne représente que 0,5 à 1 % des dermatoses félines [2]. Tous les auteurs s’accordent à dire qu’il n’existe aucune prédisposition de sexe ni d’âge ; il ne semble pas non plus exister de prédisposition raciale contrairement au chien. L’âge moyen d’apparition varie de 4 à 6 ans selon les auteurs [2, 4, 7, 8, 10, 11, 13, 14]. GRIFFIN, en 1991, propose de plus la possibilité d’une évolution saisonnière chez certains chats [5]. Le pemphigus foliacé se manifeste sous la forme d’une dermatose chronique, récidivante, dont les lésions primaires sont des pustules [2, 7, 10]. Ces pustules, précédées pour certains auteurs par des macules érythémateuses [5, 6, 11, 14], de 1 à 5 mm, folliculaires ou non, sont fragiles et fugaces. Elles laissent rapidement place aux lésions secondaires qui sont le plus fréquemment visualisées, c’est-à-dire des croûtes de couleur jaune à marron, des squames [10, 14], de l’alopécie [2, 5, 7, 14] et des collerettes épidermiques [2, 7, 14]. Enfin, le signe de Nikolsky positif (traduisant une fragilité de la jonction dermo-épidermique) peut être présent [14]. Les lésions initiales, généralement bilatérales et symétriques, sont localisées à la face (chanfrein, pavillons auriculaires et région péri-oculaire) ou aux extrémités podales, avec hyperkératose des coussinets ; parfois cette localisation est isolée. Ces lésions se généralisent en quelques mois dans 60 % des cas [2, 7] pour atteindre toute la surface cutanée. Un périonyxis avec un exsudat péri-unguéal purulent accompagnant une onychomadèse ainsi qu’une atteinte péri-mammaire sont assez communes chez le chat. Des lésions dans la cavité orale sont exceptionnelles. Le prurit, généralement absent ou léger, est cependant assez variable et peut devenir très intense. Des signes généraux, tels que de l’hyperthermie, de l’abattement, de l’anorexie et une lymphadénopathie, peuvent accompagner les signes cutanés dans certains cas [2, 4, 7, 8, 10, 11, 13, 14]. Le diagnostic différentiel du pemphigus foliacé est assez vaste et inclut notamment une dermatophytose, une folliculite bactérienne, des ectoparasitoses telles que la gale notoédrique, la démodécie et l’otacariase ectopique, une allergie alimentaire, une dermatite atopique, une réaction cutanée médicamenteuse , un lymphome T épithéliotrope, et enfin les autres dermatoses auto-immunes telles que le pemphigus érythémateux et le syndrome lupique [2, 4, 5, 9, 10, 11, 12, 14]. Le diagnostic se base en premier lieu sur l’anamnèse et l’examen clinique. L’examen cytologique est ensuite un bon élément d’orientation, mettant en évidence des acanthocytes entourés de granulocytes neutrophiles non dégénérés ou éosinophiles ainsi que l’absence de germes. Dans le cas présent, la cytologie n’était pas évocatrice ; cela peut être lié à une LE PEMPHIGUS FOLIACÉ CHEZ LE CHAT : ÉTUDE D’UN CAS ET SYNTHÈSE DES DONNÉES ACTUELLES mauvaise technique de prélèvement ou bien aux conséquences de la corticothérapie. Des modifications non spécifiques, telles qu’une leucocytose modérée avec neutrophilie et une légère anémie non régénérative, sont observées lors d’analyses sanguines. L’examen histopathologique apporte quant à lui un diagnostic de quasi-certitude, en révélant la présence de pustules intra-épidermiques, pouvant affecter les follicules pileux, et infiltrées d’acanthocytes, de polynucléaires neutrophiles non dégénérés et de polynucléaires éosinophiles. Les polynucléaires peuvent être accolés aux acanthocytes formant ainsi une image en «roue crantée». Afin d’optimiser cet examen, la biopsie cutanée doit être réalisée en plusieurs endroits et sur des lésions primaires, c’està-dire sur des pustules, ou à défaut sur des croûtes. L’identification d’auto-anticorps ou de complément entre les cellules épidermiques par immunofluorescence directe, comme elle est effectuée chez l’homme, est de moins en moins recommandée chez les carnivores domestiques tant elle manque de sensibilité et de spécificité. Il en est de même pour l’immunofluorescence indirecte, qui est pourtant la méthode de choix chez l’homme ; chez le chien des résultats positifs sont obtenus dans 65 à 100 % des cas lors d’utilisation d’œsophage de bovin ou sur kératinocytes en culture ; aucun résultat n’est connu chez le chat [2, 7 11, 14]. Le pronostic est en général assez bon, puisqu’on estime que le taux de guérison peut atteindre 90 %. Le pemphigus foliacé est moins grave que le pemphigus vulgaire, mais peut toutefois être fatal en l’absence de traitement. De plus, des effets secondaires liés aux médicaments prescrits peuvent nécessiter l’arrêt des traitements. Enfin, l’absence de réponse thérapeutique peut conduire à l’euthanasie [2, 5, 7, 11]. Le principe du traitement du pemphigus foliacé repose sur l’immunosuppression. Les molécules utilisées sont en premier lieu des glucocorticoïdes. Chez le chat, on administre de la prednisone à une dose de 2 à 4 mg/kg/j en deux prises, on diminue ensuite les doses progressivement en fonction de l’évolution clinique jusqu’à une corticothérapie par jours alternés (CJA) à une dose de maintien de 0,5 à 1 mg/kg un jour sur deux. Chez les chats pour lesquels la prednisone est inefficace, la dexaméthasone est utilisable à une dose de 0,2 à 0,4 mg/kg/j, ainsi que l’acétate de triamcinolone à 0,1 à 0,3 mg/kg/j, puis une CJA est progressivement mise en place dans les deux cas. Le propriétaire doit être prévenu d’effets secondaires tels qu’une polyphagie, une polyuro-polydipsie, des troubles hépatiques, des troubles digestifs ou urinaires ou encore un hypercorticisme iatrogène. Dans 50 % des cas Revue Méd. Vét., 2004, 155, 2, 87-91 91 cependant [11, 14], les corticoïdes seuls sont inefficaces et l’on doit les remplacer ou les associer à d’autres thérapies telles que la chrysothérapie. Celle-ci consiste en l’administration de sels d’or comme l’aurothioglucose (Solganal®, non disponible en Europe), à 1 mg/kg en injections intramusculaires hebdomadaires, efficace dans 25 % des cas mais pouvant présenter des effets secondaires tels qu’une stomatite, une leucopénie, une thrombocytopénie, une protéinurie et une réaction cutanée médicamenteuse [2, 5, 7, 10]. Le chlorambucil est également utilisable (Leukéran®), administré à raison de 0,1 à 0,2 mg/kg par jour ou tous les deux jours ; ses effets secondaires sont minimes chez le chat, contrairement à l’homme. Enfin, l’azathioprine (Imurel®) est à éviter dans l’espèce féline où il peut être responsable de myélosuppressions irréversibles et fatales [1, 2, 3]. 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