Voir la note de programme

Transcription

Voir la note de programme
MARDI 10 ET MERCREDI 11 FÉVRIER 2015
FESTIVAL DE JERUSALEM
PROGRAMME
FESTIVAL DE JERUSALEM
SOMMAIRE
CONCERT DU 10 FÉVRIER 2015 p. 5
CONCERT DU 11 FÉVRIER 2015 p. 13
BIOGRAPHIES p. 20
MARDI 10 FÉVRIER 2015 20H30
SALLE DES CONCERTS
Gideon Klein
Trio pour violon, alto et violoncelle
Robert Schumann
Six Études en forme de canon pour violon, violoncelle et piano
Arnold Schönberg / Anton Webern
Symphonie de chambre op. 9
ENTRACTE
Pierre Boulez
Anthème I
Robert Schumann
Quintette pour piano et cordes
ELENA BASHKIROVA, PIANO
MICHAEL BARENBOIM, VIOLON
KATHRIN RABUS, VIOLON
MADELEINE CARRUZZO, ALTO
ANDREAS BRANTELID, VIOLONCELLE
GUY ESHED, FLÛTE
PASCAL MORAGUÈS, CLARINETTE
FIN DU CONCERT VERS 22H30.
5
GIDEON KLEIN (1919-1945)
Trio à cordes
I. Allegro
II. Lento
III. Molto vivace
Composition : achevée le 9 octobre 1944.
Durée : environ 10 minutes.
Le Trio à cordes de Gideon Klein naquit sous des cieux hostiles, au camp
de concentration de Theresienstadt (Terezín en tchèque). Située près
de Prague, l’ancienne forteresse transformée en ghetto pour les Juifs
autrichiens et allemands âgés, mais aussi pour les Prominenten (artistes,
savants, héros de la Première Guerre mondiale), accueillit au cours de
ses trois années d’existence quelque 140 000 personnes, dont à peine
plus d’un dixième survécurent. Présenté comme un camp modèle alors
que les conditions de vie y étaient atroces, Theresienstadt jouait le rôle
de vitrine pour des nazis soucieux de leur image. Un documentaire de
propagande, Le Führer donne une ville aux Juifs, y fut ainsi tourné (on y
voyait notamment Karel Ančerl diriger une œuvre de Pavel Haas), et
la création artistique d’abord tolérée puis encouragée. Gideon Klein,
formé notamment auprès d’Alois Hába à Prague, devait y arriver en
décembre 1941 et y jouer un rôle majeur. Il continua notamment d’y
composer des arrangements, mais aussi et surtout de la musique vocale
et de la musique de chambre, dont ce Trio représente le dernier exemple.
En trois mouvements – un Allegro liminaire plein d’élan, une variation
sur un chant hébraïque morave intensément émouvante, un finale
Molto vivace –, le trio manifeste l’influence de la Seconde École de
Vienne, découverte lors des études pragoises, qu’il mêle à un « ton
tchèque », qui évoque parfois Janácek. Il fut achevé quelques jours
seulement avant la déportation de Klein à Auschwitz en compagnie
6
de nombreux autres artistes tels Viktor Ullmann, Hans Krása,
Pavel Haas, Rafaël Schächter, Karel Ančerl, Karel Bermann ou Karel
Reiner. Le jeune compositeur (il n’avait que vingt-cinq ans) fut ensuite
envoyé dans les mines de Fürstengrube toutes proches où il mourut
dans des circonstances inconnues juste avant la libération du camp
par l’armée russe.
Seconde École de Vienne : cette appellation fait référence à Arnold Schönberg
et à ses disciples (principalement Alban Berg et Anton Webern), qui jouèrent au
début du xxe siècle un rôle primordial dans l’abandon de la tonalité au profit du
dodécaphonisme (« méthode de composition à douze sons »). Cette école est dite
« seconde » en référence à une « première », classique, à laquelle on rattache
essentiellement Haydn, Mozart et Beethoven.
ROBERT SCHUMANN (1810-1856)
Six Études en forme de canon pour piano à pédalier op. 56
Transcription pour violon, alto et piano de Theodor Kirchner
Nicht zu schnell [Pas trop vite]
Mit innigem Ausdruck [Avec expression]
Etwas schneller [Un peu plus vite]
Innig [Sincère]
Nicht zu schnell [Pas trop vite]
Adagio
Composition : avril-juin 1845.
Dédicace : à Johann Gottfried Kuntzsch.
Édition : 1845, chez Whistling à Leipzig.
Instrument original : piano à pédalier.
Durée : environ 18 minutes.
« N’ayez pas peur des mots : Théorie, Harmonie, Contrepoint, etc. Ils vous souriront
7
si vous leur en faites autant » : ce conseil aux jeunes musiciens (Musikalische
Haus-und Lebens-Regeln), Schumann le met en pratique avec sérieux
et passion au début de l’année 1845, pour faire face aux assauts de
la « dépression nerveuse intense » et des « pensées affreuses » qui l’assaillent
(lettre à Mendelssohn, juillet 1845). De cette immersion dans un
univers contrapuntique hérité de Bach naissent coup sur coup les Études
op. 56, les Esquisses op. 58 et les Fugues sur le nom de BACH op. 60. Poésie
de l’intime sans rien d’aride, ces canons ont connu de nombreuses
transcriptions, en raison notamment de la disparition précoce de
l’instrument pour lequel ils ont été écrits (le piano à pédalier).
ANGÈLE LEROY
ARNOLD SCHÖNBERG (1874-1951)
Kammersymphonie op. 9
(Version pour quintette à cordes d’Anton Webern)
Composition : achevée en juillet 1906.
Création : le 8 septembre 1907, à Vienne,
par le Quatuor Rosé et des membres
de l’Orchestre de l’Opéra.
Première édition : Universal, Vienne, 1913.
Durée : environ 22 minutes.
« C’était un rêve merveilleux. Ce fut une désillusion amère. »
Schönberg à propos de la Kammersymphonie, trente ans après sa création.
Véritable aboutissement des recherches formelles et tonales à l’œuvre
dans les pièces qui la précèdent, tels – dans le domaine de la musique
de chambre – le Quatuor no 1 et La Nuit transfigurée, la Symphonie de chambre
marque un point décisif dans l’évolution de Schönberg : « Lorsque
j’eus achevé cette Symphonie de chambre, ce ne fut pas seulement l’espoir
du succès qui me rendit heureux, mais quelque chose d’autre et de grandement
8
plus important : la conviction que j’avais trouvé mon propre style de compositeur.
Désormais se trouvaient résolus tous les problèmes qui m’avaient tourmenté […] ;
désormais s’ouvrait une voie qui nous permettrait, à nous jeunes compositeurs, de
nous libérer des angoisses où nous avaient plongé les découvertes harmoniques,
formelles, orchestrales et affectives de Richard Wagner » (article « Comment
on devient un homme seul », 1937). Le compositeur devait toutefois
rapidement déchanter : la réception de l’œuvre ne fut pas à la hauteur
des espérances placées dans sa composition, loin s’en faut. La création,
en 1907, fut un véritable scandale, le début d’une longue série qui allait
culminer un jour de mars 1913, avec le « Watschenkonzert » (d’après
le mot « Watsche », qui signifie « baffe », en dialecte viennois), où la
Kammersymphonie déclencha la première bataille de la soirée.
Les singularités qui hérissèrent le poil des auditeurs de l’époque font,
précisément, toute l’importance de cette Symphonie de chambre non seulement dans le développement schönbergien mais aussi dans l’histoire
de la musique, en pleine accélération à cette époque. L’éloignement
progressif de la tonalité (que le Quatuor no 2, composé l’année suivante,
donnera à entendre « en direct » dans son déroulement même) est ici
assumé par les chromatismes poussés hérités de Wagner, la gamme par
tons, et surtout les quartes qui, d’adjoints de la tonalité sous-entendant
une relation dominante-tonique, deviennent des perturbateurs de la
sensation tonale. Un discours toujours riche en thèmes (Schönberg
parlera plus tard d’une « surabondance extravagante » exigeant de l’auditeur une attention soutenue) se trouve ramassé dans une durée
relativement courte – le Quatuor no 1 était deux fois plus long. D’une
seule coulée, comme La Nuit transfigurée, Pelléas et Mélisande ou le Premier
Quatuor, l’œuvre combine la forme sonate et l’idée quadripartite de la
symphonie en un moule nouveau : exposition – scherzo – développement – Adagio – réexposition. Berg donna une analyse précise de cette
organisation formelle novatrice en 1918, peu après avoir transcrit la
Kammersymphonie pour piano à quatre mains. Webern, lui, en fit un
arrangement pour flûte, clarinette, violon, violoncelle et piano en
1923 : si le public viennois boudait cette œuvre singulière, au moins,
9
les élèves et pairs de Schönberg en avaient compris toute la profondeur.
PIERRE BOULEZ (1925)
Anthème I, pour violon
Composition : 1991.
Commande : Concours international de violon Yehudi-Menuhin de la Ville de Paris.
Dédicace : à Alfred Schlee – en souvenir amical du 19.11.1991.
Création : le 18 novembre 1991 à Vienne, par Irvine Arditti.
Effectif : violon.
Éditeur : Universal Edition.
Durée : environ 7 minutes.
« Votre Quintette, très cher Schumann, m’a beaucoup plu […].
Je vois quel chemin vous voulez suivre, et puis vous assurer que c’est
aussi le mien, là est l’unique chance de salut : la beauté. »
Wagner à Schumann, 25 février 1843.
Anthèmes fait partie de ces œuvres de circonstance extraites occasionnellement de révisions de travaux en cours, tels Dialogue de l’ombre double et
Mémoriale construit sur l’originel d’… explosante-fixe…. Livrée au public
à l’occasion de l’anniversaire d’Alfred Schlee, directeur d’Universal
Edition, puis revue et augmentée pour le Concours International
Yehudi-Menuhin de la Ville de Paris, elle n’est autre que l’extension
d’un fragment de la partie de violon d’… explosante-fixe… conçu jadis
par Boulez en hommage à Stravinski (1972).
À l’instar des compositions issues de ce noyau central, la pièce est
fondée sur un bloc sonore de sept sons dont sont dérivés ses développements par imbrications et interruptions alternatives, ainsi que sur
la permanence d’une note-pivot (ici le ré bécarre). Conformément
aux impératifs d’un « morceau de concours », la partition fait appel
10
aux ressources de l’instrument en multipliant la diversité des modes
d’attaque de la corde et de l’archet, caractérisant ainsi au moyen du
timbre les articulations formelles d’une écriture basée sur l’alternance
de traits de virtuosité et de césures contemplatives.
ROBERT PIENCIKOWSKI
ROBERT SCHUMANN
Quintette avec piano en mi bémol majeur op. 44
Allegro brillante
In modo d’una marcia, un poco largamente
Scherzo, molto vivace
Allegro ma non troppo
Composition : septembre-octobre 1842.
Création privée le 6 décembre 1842, chez les Voigt à Leipzig,
avec Felix Mendelssohn au piano.
Création publique le 8 janvier 1843, au Gewandhaus de Leipzig,
avec le Quatuor David et Clara Wieck-Schumann au piano.
Édition : 1842, chez Breitkopf und Härtel à Leipzig.
Durée : environ 30 minutes.
Le Quintette avec piano fait suite aux trois Quatuors op. 41, avec lesquels
Schumann se confronte pour la première fois au genre de la musique
de chambre, cette « musique encore plus musique » qu’il place si haut. Si le
piano était absent – et pour cause – des premières pages composées en
1842, son intégration dans le corpus chambriste avec le Quintette montre,
si l’en était besoin, l’importance pour Schumann de l’instrument (toutes
les œuvres suivantes y feront appel), à la fois double du compositeur et
voix de la bien-aimée Clara, à qui l’opus est dédié et qui en sera une
interprète infatigable. Partition ample dans ses proportions, riche d’une
11
écriture instrumentale alliant rigueur et fantaisie, et surtout souveraine
par la qualité de son inspiration, elle se pose comme modèle pour
les générations suivantes et, chacun à leur manière, les quintettes de
Brahms, de Franck, de Fauré ou de Dvorák en sont tributaires.
Le premier mouvement fait preuve d’un art consommé, notamment
dans les métamorphoses (dès l’exposition) du célèbre premier thème,
dont le profil disjoint et impérieux se pare bientôt d’inflexions caressantes et rêveuses, mais aussi dans la richesse des degrés et des tonalités
parcourus. De mi bémol majeur pour cette forme sonate initiale à ut
mineur pour la marche funèbre qui suit : souvenirs de Beethoven
(Symphonie héroïque) et de Schubert (Trio D. 929) ; texture trouée et
tessitures graves dessinent une rhétorique de la déploration ô combien
expressive, entrecoupée de deux trios, le premier en ut majeur bercé de
rythmes flous, le second agitato, directement issu du thème principal,
aux accents épiques. Un scherzo (à nouveau de forme rondo avec deux
trios, l’un en sol bémol majeur, l’autre en la bémol mineur) plein d’une
énergie un peu bruyante mène à un finale époustouflant, qui se joue
des formes traditionnelles (forme sonate et forme rondo) et qui culmine
sur une double fugue combinant le thème du premier mouvement et
celui de ce dernier allegro : musique à la fois ultra-savante et pleine
d’une superbe énergie.
ANGÈLE LEROY
12
MERCREDI 11 FÉVRIER 2015 20H30
AMPHITHÉÂTRE
Ludwig van Beethoven
Sérénade pour flûte, violon et alto op.25
Elliott Carter
Esprit rude – Esprit doux
Ludwig van Beethoven
Variations sur « Ich bin der Schneider Kakadu » op. 121a
ENTRACTE
Max Reger
Quintette en la majeur op.146
ELENA BASHKIROVA, PIANO
MICHAEL BARENBOIM, VIOLON
KATHRIN RABUS, VIOLON
MADELEINE CARRUZZO, ALTO
ANDREAS BRANTELID, VIOLONCELLE
GUY ESHED, FLÛTE
PASCAL MORAGUÈS, CLARINETTE
FIN DU CONCERT VERS 22H40.
13
LUDWIG VAN BEETHOVEN (1770-1827)
Sérénade en ré majeur pour flûte, violon et alto op. 25
Entrata. Allegro
Tempo ordinario d’un Minuetto
Allegro molto
Andante con variazioni
Allegro scherzando e vivace
Adagio – Allegro vivace e disinvolto
Composition : 1795-1796 ou 1801 ?
Publication : 1802, Vienne, par Cappi.
Durée : environ 23 minutes.
Arrivant à Vienne à la fin du XVIIIe siècle dans l’idée de « recevoir
l’esprit de Mozart des mains de Haydn », le jeune Beethoven devait hériter en outre de nombreuses formes pratiquées par ses aînés et alors
encore à la mode, tels les cousins que forment le divertimento et la
sérénade. Destinés l’un comme l’autre aux plaisirs de la sociabilité, ils
se caractérisent par leur liberté, aussi bien dans le choix des effectifs (on
trouve ainsi chez Mozart aussi bien des œuvres pour cordes seules que
pour vents, tout comme diverses combinaisons des deux familles) que
dans celui des mouvements. En général courts, ceux-ci – qui peuvent
être au nombre de cinq, de six, de sept… – comptent fréquemment
en leurs rangs deux menuets et un thème et variations. Cette Sérénade
en ré majeur ne fait pas exception à l’usage, auquel Beethoven sacrifie
à l’époque bien volontiers : la Sérénade pour trio à cordes op. 8 de 1797
en témoigne également, tout comme le plus connu Septuor en mi bémol
majeur op. 20 de 1800, qui inspira notamment l’Octuor de Schubert. La
plus achevée des œuvres que le maître de Bonn consacra à la flûte, la
Sérénade op. 25 tient sa légèreté et sa grâce de son effectif, résolument
tourné vers l’aigu. Celles-ci infusent la quasi-intégralité du discours,
depuis la courte Entrata, rappel de la traditionnelle marche d’ouverture,
14
jusqu’au rondo final, tout bondissant de désinvolture, en passant par
le serein Andante à variations, le menuet aux tentations virtuoses et
les deux Allegro internes, qui apportent à l’ensemble une très légère
touche d’urgence.
ELLIOTT CARTER (1908-2012)
Esprit rude – Esprit doux
Composition : 1985.
Création : le 31 mars 1985 à Baden Baden par les solistes
de l’Ensemble Intercontemporain.
Dédicace : à Pierre Boulez à l’occasion de son soixantième anniversaire.
Effectif : flûte et clarinette.
Éditeur : Boosey & Hawkes.
Le titre fait référence à la prononciation des mots grecs classiques
commençant par une voyelle ou un « R ». Accompagnée d’un esprit
rude – indiqué par un accent renversé sur la lettre – la voyelle initiale
ou le « R » doit être précédée d’un « H » aspiré. Marquée d’un esprit
doux – indiqué par accent sur la voyelle – la voyelle initiale n’est pas
précédée d’un « H » aspiré. Dans l’expression grecque qui signifie
« soixantième année » (hexekoston etos), l’epsilon initial du premier
mot porte un esprit rude, tandis que celui du second mot porte un
esprit doux.
La partition commence et se termine par les notes utilisant les noms
de notes allemandes et françaises :
Noms français des notes : si bémol ut la mi
Noms allemand des notes : B C A E
B (O) U L E (Z)
ta
15
Les deux instruments ont chacun un « esprit (= souffle) rude » et un
« esprit doux ».
Cette composition m’intéressait surtout parce qu’elle faisait apparaître,
au sein même de l’instrumentation, des changements très rapides. Il n’y
a pas de grands contrastes entre les instruments, mais un flux continu
de types musicaux différents : musique rapide, spirituelle et légère, puis
musique puissante… Ces types sont organisés selon un système logique
et cohérent, et c’est à cela que je voulais parvenir ici.
ELLIOTT CARTER
LUDWIG VAN BEETHOVEN
Variations pour violon, violoncelle et piano sur « Ich bin der Schneider
Kakadu » op. 121a
Composition : 1816 ?
Publication : 1824, Vienne, Steiner.
Durée : environ 18 minutes.
L’histoire de la composition des variations sur l’air « Ich bin der Schneider
Kakadu » (« Je suis le tailleur Kakadu ») n’est pas tout à fait claire. Il semble
que Beethoven ait entamé le projet dès les premières années du XIXe
siècle, quelques années après que le Singspiel de Wenzel Müller dont est
extrait l’air, Les Sœurs de Prague, eut été donné pour la première fois à
Vienne. La première partition autographe complète date quant à elle de
1816, alors que l’opéra de Müller avait été rejoué à plusieurs reprises,
mais la publication de l’œuvre n’eut pas lieu avant 1824. Dernier des
trios avec piano de Beethoven mis sous presse, l’Opus 121a juxtapose des
traits stylistiques qui évoquent ainsi les différentes périodes auxquelles
il fut composé et remanié. L’introduction lente (qui dure presque un
tiers de l’œuvre), dans la tonalité dramatique de sol mineur, convoque
des images indubitablement tragiques, et présente des tournures
16
harmoniques caractéristiques du Beethoven de la maturité (Sonate pour
piano no 28 op. 101, Sonates pour violoncelle op. 102). Le contraste avec le
thème lui-même, simple, joyeux, parfois presque trivial, est d’autant
plus grand. Les variations qui suivent se chargeront de le faire évoluer,
en général dans le sens d’une plus grande ornementation, au fil des
échanges entre les trois instruments, mais aussi à l’occasion vers la
déconstruction. Les dernières minutes marquent un nouveau tournant
vers un style plus tardif ; on entend même, dans la double fugue qui
joint la dixième variation à l’Allegretto final des échos de pièces comme
les Variations Diabelli ou la Neuvième Symphonie (finale). Tout semble indiquer, comme le suggère Lewis Lockwood, que « le vieux compositeur, alors
aux prises avec des projets musicaux d’une difficulté et d’une profondeur des plus
grandes, se retourne avec nostalgie sur une simple œuvre de jeunesse, et cherche à la
présenter au monde, l’ayant habillée avec juste assez de complexité pour équilibrer
sa naïveté et sa spontanéité par la sagesse de ses dernières années. MAX REGER (1873-1916)
Quintette pour clarinette et cordes en la majeur op. 146
Moderato ed amabile
Vivace – Un poco meno mosso – Vivace
Largo
Poco allegretto
Composition : achevée en mars 1916.
Création : 6 novembre 1916, à Stuttgart, par le Wendling-Quartett et le
clarinettiste Philipp Dreisbach.
Durée : environ 40 minutes.
C’est avec le son chaud et doux de la clarinette que Reger prend congé,
comme Mozart et comme Brahms avant lui. Le Quintette pour clarinette
et cordes fut en effet achevé quelques semaines seulement avant la mort
17
du compositeur, et créé de façon posthume,
tous saluant alors sa maîtrise et son inspiration. Bien qu’on y entende au détour de
nombre de pages des sonorités mozartiennes,
le modèle de cet Opus 146 est clairement l’Opus
115 de Brahms, écrit pour le même effectif
à l’été 1891 par un compositeur également
au soir de sa vie. Il n’y a de toute façon rien
d’étonnant à cela quand on connaît la position
de Reger à l’égard de son prédécesseur, le
cadet ayant opéré une fusion (que d’aucuns
auraient considéré comme contre nature,
mais dont Schönberg se réclamera aussi à
l’occasion) entre la musique de Brahms et
celle de Wagner. De l’un, il garde le penchant
vers la musique « abstraite », celle des formes
classiques ; de l’autre, il partage le goût pour
la « mélodie infinie », dépassant le cadre du
thème. Le quintette témoigne ainsi clairement
de ces deux tendances, enchâssant dans une
forme en quatre parties classiques – à l’heure
où les schémas formels traditionnels tendent
de plus en plus vers la dissolution ou la dislocation – un discours au flot mélodique continuel qui gomme la frontière entre mélodie et
accompagnement par l’importance accordée
au contrepoint. L’impression générale est
de douceur, et ce dès le Moderato initial, dont
Reger a bien pris soin de préciser « amabile »
(et, à maintes reprises au cours de la partition,
« espressivo », « dolce »…), à peine traversé de
quelques passages plus énergiques. Le scherzo suivant, d’une belle finesse d’écriture,
évoque dans sa légèreté tournoyante ceux
18
« Sur cette œuvre
élégiaque s’étend la paix
profonde et sacrée d’un
doux soir d’automne,
habillé d’or par les
derniers rayons du soleil
couchant »
Willibald Nagel
Contrepoint : du latin
punctus contra punctus,
qui signifie point contre
point (note contre note),
le contrepoint est l’art
de combiner des lignes
mélodiques entre elles.
L’accompagnement de
la mélodie est ainsi conçu
de manière horizontale
(plusieurs lignes étant
superposées) plutôt que
de manière verticale (un
thème étant accompagné
d’accords).
d’un Mahler, le tragique grinçant en moins (on peut ainsi penser au
Prêche de saint Antoine de Padoue aux poissons, inclus dans la Symphonie no 2,
aux sonorités de bois lui aussi), tandis que le Largo s’abandonne à une
profonde émotion, dont la mélancolie se pare de tons chauds où le
bois des instruments à cordes contrepointe avec délicatesse celui de la
clarinette. Nouvel hommage au quintette de Brahms, dont cette forme
est comme chez Reger l’une des marques de fabrique, le finale adopte
l’architecture du thème et variations, qu’il nimbe de douceur. L’une
des œuvres les plus connues d’un compositeur injustement négligé, le
Quintette op. 146, qui prend sa place naturellement aux côtés du dernier
Mahler et des premières œuvres de l’École de Vienne, donne la preuve
des qualités discursives et de la personnalité musicale de Reger, attaché
à un riche héritage germanique tout en mettant la modernité en résonance dans ses tournures harmoniques et mélodiques, définitivement
celles d’un homme de son temps.
ANGÈLE LEROY
19
FESTIVAL DE MUSIQUE
DE CHAMBRE DE JÉRUSALEM
cet événement. Depuis 2006, le
Festival de musique de chambre de
Jérusalem s’est produit avec succès à
Berlin (Konzerthaus), Paris (Cité de
la musique), Lisbonne (Fondation
Gulbenkian), Vienne (Musikverein),
Luxembourg (Philharmonie),
Cologne (Philharmonie), New York
(Carnegie Hall), Zurich (Tonhalle),
Genève et Salzbourg, pour des
concerts ou en résidence. Il a participé à des festivals de renommée
internationale tels que ceux du
Schleswig-Holstein et de Rheingau,
la Beethovenfest de Bonn, le Festival
de Lucerne, le Kissinger Sommer,
les festivals de Stresa et de Menton
ainsi que le Festival Georges Enesco
en Roumanie. Ses tournées l’ont
également mené en Amérique du
Sud et aux États-Unis. Au cours
de la saison 2014-2015, l’ensemble
est invité au Festival de Lucerne,
à Paris, Salzbourg et Zurich.
Fondé en septembre 1998, le
Festival de musique de chambre
de Jérusalem a trouvé son cadre
idéal dans cette ville d’histoire,
fascinante tant par sa diversité
culturelle que par son atmosphère
unique. D’emblée, le concept de ce
festival à la fois national et international a provoqué l’enthousiasme
d’artistes de renommée internationale comme celui du public.
Le festival se distingue par son
excellence, fruit de l’engagement
de ses participants et de son atmosphère familiale. Chaque musicien
apporte gracieusement sa contribution artistique, ce qui permet
au festival d’être accessible à tout
mélomane. Chaque année, l’accent est mis sur un thème, sorte
de fil conducteur que l’on peut
suivre d’un concert à l’autre. Pour
sa première édition, le festival a été
placé sous le signe de l’éclectisme,
chaque programme représentant
un pays différent. En avril 2012,
un jumelage a été mis en place
entre le Festival de Jérusalem et le
festival Intonations, organisé durant
une semaine au Musée juif de
Berlin lequel accueille à merveille
ELENA BASHKIROVA
Née à Moscou, la pianiste Elena
Bashkirova s’est for mée au
Conservatoire Tchaïkovski auprès
de son père Dimitri Bashkirov,
lui-même éminent pianiste et
20
pédagogue. Reconnue pour sa maîtrise du répertoire romantique classique comme de celui du xxe siècle,
elle se produit régulièrement avec
divers orchestres de renom comme
l’Orchestre Philharmonique
de Hambourg, l’Orchestre
Philharmonique de Munich,
l’Orchestre Symphonique de la
NDR, l’Orchestre du Gürzenich
de Cologne, le Deutsches Sinfonie
Orchester et l’Orchestre du
Konzerthaus de Berlin, l’Orchestre
Philharmonique de Dresde, l’Orchestre de Paris, l’Orchestre du
Mozarteum de Salzbourg, l’Orchestre National d’Espagne,
l’Orchestre de la Fondation
Gulbenkian, le Chicago Symphony
et le Houston Symphony, sous la
direction de Sergiu Celibidache,
Pierre Boulez, Rafael Frühbeck de
Burgos, Semyon Bychkov, Lawrence
Foster, Michael Gielen, Karl-Heinz
Steffens, Christoph Eschenbach,
Ivor Bolton et Christoph von
Dohnányi. La musique de chambre
constitue un volet essentiel de son
travail. Aux côtés de ses partenaires
chambristes, Elena Bashkirova
a participé à de nombreux festivals du monde entier et enregistré
une vaste discographie. En 1998,
elle lance le Festival international de musique de chambre de
Jérusalem dont elle est la directrice artistique, créant ainsi un
rendez-vous annuel de musique de
chambre où se retrouvent les meilleurs artistes internationaux. Au
cours de la saison 2014-2015, Elena
Bashkirova se produit en récital à
la Philharmonie de Berlin, avec
l’Orchestre Philharmonique de
Zagreb, l’Académie de chambre de
Potsdam, l’Orchestre Symphonique
de la Radio de Stuttgart et l’Orchestre Philhar monique de
Belgrade. Aux côtés des artistes du
Festival de musique de chambre
de Jérusalem, elle est invitée au
Festival de Lucerne, à la Tonhalle
de Zurich, au Mozarteum de
Salzbourg, à Moscou.
MICHAEL BARENBOIM
Le violoniste Michael Barenboim
se place parmi les artistes les plus
complets et talentueux de sa génération. Sous la direction des plus
grands chefs, il s’est produit avec
des orchestres renommés comme
l’Orchestre Philharmonique de
Vienne et le Chicago Symphony,
21
interprétant le Concerto pour violon de Schönberg avec le Mahler
Chamber Orchestra sous la
baguette de Pierre Boulez et le
Concerto pour violon de Beethoven
avec l’Orchestre Philharmonique
de Munich dirigé par feu Lorin
Maazel. Au cours de la saison 20142015, Michael Barenboim fait ses
débuts internationaux avec diverses
formations comme l’Orchestre
Symphonique de Tokyo dirigé par
Santtu-Matias Rouvali (dans le
Concerto pour violon no 2 de Prokofiev),
l’Orchestre Symphonique de la
Radio bavaroise et Mariss Jansons,
l’Orchestre de la Tonhalle de
Zurich, l’Orchestre de chambre de
Lausanne et le hr-Sinfonieorchester
de Francfort. Développant une
belle carrière en France, le violoniste a débuté lors de la saison
dernière au Festival d’Aix-en-Provence et participé en 2014 au gala
de clôture du Festival de Radio
France et Montpellier. Cette saison compte ses débuts à Nancy,
Nice et Grenoble. Récemment,
Michael Barenboim a débuté
avec l’Orchestre Symphonique
de la NDR de Hambourg, l’Orchestre Symphonique de la SWR
de Baden-Baden et Freiburg (tous
deux sous la direction de Michael
Gielen) ainsi qu’avec l’Orchestre
Philhar monique d’Israël et
l’Orquesta del Palau de les Arts
de Valence (tous deux dirigés par
Zubin Mehta). Au cours de cette
saison, on peut l’applaudir en récital
au Mozartfest de Bath avec Denis
Kozhukhin et au Konzerthaus de
Berlin. En décembre 2014, il a été
accueilli en résidence à Schloss
Elmau en Bavière dans le cadre du
Verbier Festival. Remarqué pour
son interprétation du répertoire
contemporain, Michael Barenboim
est un familier des œuvres d’Elliott Carter, Salvatore Sciarrino et
Pierre Boulez. En 2015, il sera très
impliqué dans la célébration du 90e
anniversaire de ce dernier ; il se
produira ainsi avec le West-Eastern
Divan Orchestra à Madrid et Paris,
interprétant également Anthèmes
et Anthèmes 2 au Konzerthaus de
Dortmund ainsi qu’à la Staatsoper
Berlin. Michael Barenboim est né à
Paris en 1985 et a débuté le violon à
l’âge de sept ans. Il s’est formé à la
Hochschule für Musik und Theater
de Rostock auprès d’Axel Wilczok
et a participé régulièrement aux
master-classes animées par Guy
Braunstein. Michael Barenboim
22
création mondiale de Silenzio de
Sofia Goubaïdoulina (le CD est
sorti chez Naxos) et elle a réalisé le
premier enregistrement du Concerto
pour violon de Daniel Schnyder sous
la direction de Kristjan Järvi (Enja
Records). Kathrin Rabus est premier violon solo de l’Arte Ensemble,
une formation de musique de
chambre composée de solistes de
la NDR Radiophilharmonie, qui
se produit notamment avec les
acteurs Dominique Horwitz et
Herbert Feuerstein. La promotion
des jeunes musiciens lui tient également à cœur. Elle a enseigné au
Bundesjugendorchester (Orchestre
allemand des jeunes), à l’Académie d’orchestre et de musique de
chambre de Toyama, au Japon, à
l’Académie d’orchestre du Festival
du Schleswig-Holstein, à la Villa
Musica de Mayence, et à l’École
supérieure de musique et de théâtre
de Hanovre.
a également étudié la philosophie à
la Sorbonne. Il est premier violon
du West-Eastern Divan Orchestra
depuis 2003 ainsi que du Quatuor
Erlenbusch qu’il a fondé en 2005.
KATHRIN RABUS
Après avoir fait ses études de violon
à Bâle avec Sandor Zöldy, à Tel
Aviv avec Pjotr Bondarenko, et à
New York avec la célèbre pédagogue Dorothy DeLay, Kathrin
Rabus parfait sa formation en participant à des classes de maître avec
Nathan Milstein, Henryk Szeryng
et Gidon Kremer. Depuis 1988,
Kathrin Rabus est premier violon
solo de la NDR Radiophilharmonie
de Hanovre. C’est la première
femme à avoir obtenu un poste de
Konzertmeisterin dans un orchestre
de radio en Allemagne. En soliste,
elle a notamment joué le Deuxième
Concerto de Bartók sous la direction
de Michael Gielen, le Concerto de
Schumann dirigé par Bernhard
Klee, et la Fantaisie de Schumann
sous la baguette de Heinz Holliger.
Elle nourrit en outre un vif intérêt
pour la musique contemporaine.
On a ainsi pu l’entendre dans la
MADELEINE CARRUZZO
Madeleine Carruzzo est née à Sion,
en Suisse. Elle commence le violon
à l’âge de 7 ans, puis étudie à l’académie de Detmold dans la classe de
23
Tibor Varga. En 1980 elle obtient
sa licence de concert avec mention
d’excellence. De 1978 à 1981 elle
est premier violon solo de l’orchestre de chambre Tibor Varga.
En 1982 elle est la première femme
admise comme membre attitré
de l’orchestre philharmonique de
Berlin, sous la direction de Herbert
von Karajan. Madeleine Carruzzo
se produit aussi en soliste et fait
partie de plusieurs ensembles de
musique de chambre tels que les
Philharmonische Streichersolisten,
Haydn Ensemble… Depuis
2006 elle est l’altiste du quatuor
Erlenbusch. Elle a participé à de
nombreux festivals de musique
de chambre tels que ceux de
Salzbourg, Lockenhaus, Berlin,
Schleswig-Holstein et Jérusalem.
Elle a joué en musique de
chambre avec les pianistes Elena
Bashkirova, Jonathan Bliss, Yefim
Bronfman, András Schiff, les violonistes Nikolaj Znaider, Renaud
Capuçon, Guy Braunstein, Kolja
Blacher, les altistes Nobuko Imai,
Michel Tree, Gérard Caussé, les
violoncellistes Gautier Capuçon,
Boris Pergamenshikow, Franz
Helmerson, le flûtiste Emmanuel
Pahud, etc. Elle a été lauréate en
2001 du prix de la fondation Rünzi
et 2012 du prix de la ville de Sion.
ANDREAS BRANTELID
Andreas Brantelid est né en 1987
de parents suédois et danois. Il
a commencé très tôt à étudier le
violoncelle sous la houlette de son
père Ingemar. À l’âge de quatorze ans, il a fait ses débuts en
concerto avec l’Orchestre Royal
du Danemark dans le Concerto pour
violoncelle d’Elgar et s’est produit
depuis en soliste avec les meilleurs
orchestres de Scandinavie. Lors
de la saison 2013-2014, il a fait
ses débuts avec les orchestres symphoniques de Seattle, Milwaukee
et Bournemouth et s’est également produit au Konzerthaus de
Vienne avec l’Orchestre national de
chambre du Danemark. Il a travaillé
avec de prestigieux chefs parmi
lesquels Andris Nelsons, Jonathan
Nott, Sakari Oramo, Jukka-Pekka
Saraste et Robin Ticciati. En récital et en musique de chambre,
Andreas a été invité pour la saison
2013-2014 au Alice Tully Hall de
New York, au Wigmore Hall de
Londres, à Salzbourg, Budapest et
24
Washington. Il s’est également produit à New York (Carnegie Hall),
Chicago, Berlin, Zurich, Paris,
Vancouver, Barcelone, Gand et
dans plusieurs villes de Scandinavie.
Lors de la saison 2008-2009, il
avait été choisi comme ECHO
Rising Star et invité par de
grandes scènes d’Europe comme
le Concertgebouw d’Amsterdam,
le Musikverein de Vienne, le Palais
des Beaux-Arts de Bruxelles, la
Philharmonie de Cologne et le
Konserthuset de Stockholm. Son
premier enregistrement en concerto
(pour lequel il interprète les concertos pour violoncelle de Tchaïkovski,
Schumann et Saint-Saëns avec
l’Orchestre Symphonique National
du Danemark) est paru chez EMI
en 2008. Il a été suivi d’un disque
de musique de chambre de Chopin
comprenant sa Sonate pour violoncelle (2010) et de l’album A Tribute
to encores (2012). Récompensé
d’un premier prix au Concours
Eurovision des jeunes musiciens
(2006) ainsi qu’au Concours
international de violoncelle Paulo
d’Helsinki (2007), l’artiste a reçu
en 2008 une bourse de la Fondation
Borletti-Buitoni. Il a récemment
été admis au sein de la Société de
musique de chambre du Lincoln
Centre de New York et du programme New Generation de la BBC.
Andreas Brantelid a étudié avec
Mats Rondin, Torleif Thedéen
et Frans Helmersson. Il joue le
Stradivarius Boni-Hegar de 1707,
généreusement prêté par le collectionneur d’art norvégien Christen
Sveaas.
GUY ESHED
Né en Israël, Guy Eshed est flûte
solo de l’Orchestre Philharmonique
d’Israël (avec pour directeur musical Zubin Mehta). Il a également occupé ce poste au sein du
Maggio Musicale Fiorentino, de
la Staatskapelle de Berlin (Daniel
Barenboim), de l’Orchestre
Symphonique de la Radio suédoise
(Daniel Harding), du West Eastern
Divan Orchestra (depuis 2001), de
la Camerata de Manchester et de
l’Ensemble 360 (Grande-Bretagne).
Très demandé comme musicien
d’orchestre, il a été invité comme
flûte solo par des formations telles
que le Los Angeles Philharmonic,
l’Orchestre Symphonique de
la Radio bavaroise de Munich,
25
le London Philharmonic, l’Orchestre Symphonique de Bamberg
et l’Orchestre Philharmonique de
Rotterdam. En soliste, Guy Eshed
s’est produit dans le cadre des
prestigieux festivals de Salzbourg
et de Lucerne avec le WestEastern Divan Orchestra sous la
direction de Daniel Barenboim
et Pierre Boulez. Il a été invité à
jouer en Italie, en Allemagne, au
Royaume-Uni, en Hongrie et dans
sa patrie d’Israël avec l’Orchestre
de chambre d’Israël, la Camerata
de Manchester, la Camerata de
Jérusalem, les Solistes de chambre
de Berlin, l’Ensemble Hof Musik de
Berlin, les Solistes de Tel-Aviv ou la
Kammerphilharmonie d’Amade,
sous la direction de Trevor Pinnock,
Nicholas Kraemer, Jaime Martin,
Frieder Obstfeld et Kolja Blacher.
Musicien de chambre passionné,
Guy Eshed travaille au sein de
l’Ensemble 360 et participe régulièrement au Festival international de musique de chambre de
Jérusalem ; il a pris part à d’autres
festivals de musique de chambre
comme la Beethovenfest de Bonn
et le Festival de Vaals aux Pays-Bas.
Guy Eshed a été à plusieurs reprises
boursier de la Fondation culturelle
israélo-américaine et obtenu une
bourse d’excellence de la Fondation
Töpfer de Hambourg. Diplômé
avec les honneurs de l’Académie
de musique et de danse Rubin
de l’Université de Tel-Aviv, de la
Hochschule für Musik Hanns-Eisler
de Berlin et de la Hochschule für
Musik und Theater de Hambourg,
il a eu pour professeurs Yossi
Arnheim, Mordechai Rechtman,
Jacques Zoon et Moshe Epstein.
PASCAL MORAGUÈS
Première Clarinette Solo à l’Orchestre de Paris depuis 1981, Pascal
Moraguès poursuit également une
carrière de concertiste. En soliste,
il s’est produit, entre autres, sous
la direction de Daniel Barenboim,
Pierre Boulez, Semyon Bychkov,
Carlo-Maria Giulini, Zubin Mehta,
Wolfgang Sawallich, Paavo Järvi,
Emmanuel Krivine, Frans Brüggen,
Yuri Bashmet. Partenaire de
musique de chambre particulièrement sollicité, il est membre du
Quintette Moraguès, de l’Ensemble
Viktoria Mullova et de l’Ensemble
de Katia et Marielle Labèque.
L’Orchestre de chambre d’Europe
26
l’associe fréquemment à ses activités. On le retrouve également
aux côtés de Christian Zacharias,
Christophe Eschenbach, Elena
Bashkirova, Hélène Grimaud,
Pascal Rogé, Oleg Maisenberg,
Schlomo Mintz, Joshua Bell,
Gary Hoffman, le regretté Boris
Pergamenchikow, de Dame Felicity
Lott, des Trio Wanderer, Guarneri
et des quatuors Borodine, Leipzig,
Jerusalem, Belcea, Sine Nomine,
Carmina, Prazak, Vogler. Il apparaît régulièrement au programme
des institutions musicales internationales les plus prestigieuses telles
que le Wigmore Hall de Londres,
les Konzerthaus de Vienne et de
Berlin, le Théâtre des ChampsÉlysées et le Théâtre du Châtelet à
Paris, le Carnegie Hall de New York
et des grandes séries en Europe, au
Moyen-Orient, aux États-Unis, en
Australie et au Japon où il est invité
chaque année. Pascal Moraguès
est professeur au Conservatoire
National Supérieur de Musique
de Paris depuis 1995. Il est également « Guest Professor » au Royal
College of Music de Londres et
au College Superieur of Music
d’Osaka au Japon depuis 2004. Il
donne, en outre, de nombreuses
master-classes à travers le monde
entier. Il a enregistré une vingtaine
de disques salués unanimement
par la presse internationale. Dans
l’intégrale de Sviatoslav Richter
parue chez Philips en 1995, le pianiste russe a choisi le Quintette
Moraguès pour l’enregistrement
du quintette pour piano et vents
de Beethoven. En 2007, Pascal
Moraguès a été nommé Chevalier
de l’Ordre des Arts et des Lettres
par le ministre de la Culture et de
la Communication.
27
Imprimeur France repro • E.S 1-1041550 - 2-1041546 -3-1041547
01 4 4 8 4 4 4 8 4
2 21 , AV E N U E J E A N - J A U R È S 7 5 019 PA R I S
P O R T E D E PA N T I N
P H I L H A R M O N I E D E PA R I S . F R