Les mots-valises
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Les mots-valises
Les mots-valises Que les Libanais se soient déjà adonnés par deux fois à la perverse jouissance de la dictée, n’étonne pas les Français. Ils savent, ne serait-ce que par des on-dit, que les Beyrouthins aiment et pratiquent la langue de La Fontaine, de Chateaubriand et de Méri mée, et qu’ils ne se sont ja mais laissé décourager par les règles des participes passés des verbes pronominau x. Ils se sont entraînés à en dé jouer les pièges. I ls se sont mê me a musé s à conjuguer des verbes au sub jonctif imparfait. Quel courage ! > F in d e l a d i ctée p ou r l es j u ni o rs Ce qui sidère les Français, c’est qu e les Libanais fassent si peu de fautes. Parfois, zéro. « Leur infligeâtes-vous e x cathedra, me de mandèrent-ils, des phrases a mbiguës et des mots bizarroïdes ? » Je les leur infligeai et ils en redemandèrent. Aussi revins-je avec dans ma musette des mots pareils à des bibelots, des brimborions, des affiquets et mê me, si j'ose dire, des chinoiseries. Le français, c’est son char me et c’est aussi sa difficulté, abonde en mots co mposé s, en mots-clés (!), en mots à double sens, en onomatopées et mê me en de mi-mot s. C’est bien simple, je ne me déplace plus au Li ban qu’avec des mots-valises ! Be rna rd Pi vot (!) On peut écrire aussi « mots-clefs ».