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En peu de mots, je dédie cette thèse A L’ETERNEL Merci pour tout ce que tu as fait pour moi durant toutes ces années, et pour tout ce que tu feras encore dans ma vie. Je t’aime et je suivrai tes voies toute ma vie. A ma Mère Natalia Gomes Aucun mot ne saurait exprimer mon amour et ma reconnaissance envers toi, merci pour tous les sacrifices que tu as consentis à mon égard, j’espère que tu trouveras dans ce travail le fruit de tes efforts. Que Dieu te bénisse et te donne longue vie, tu es la plus belle et la plus merveilleuse maman du monde. Obrigada mama te amo A mon Père José Antonio da silva Machado Merci de m’avoir donné la vie, pour tout le soutien, conseils, et encouragements que tu m’as toujours donné, reçois ce travail en signe de ma reconnaissance et que tu sois fier de moi comme tu l’as toujours été. Que Dieu te bénisse et te donne longue vie. A ma Sœur Alice Merci pour tes encouragements et ton soutien, sache que tu es ma petite sœur cherie, que Dieu te garde et te donne selon les désirs de ton cœur. A Mon frère Geraldo Merci pour tout, sache que tu es mon frère et que je te porte dans mon cœur. Que Dieu te bénisse et qu’il t’aide à réaliser tout tes rêves. A mes frères et sœurs Adilson, Bebucho, Betinho, Tatiana Ne voyez pas en moi un exemple à suivre mais à dépasser A Cadmo Merci pour tous les encouragements, soutien et l’amour que tu me portes, sache que tu es spécial pour moi et j’espére que notre histoire se poursuivra avec beaucoup d’amour et de bonheur. Que Dieu te bénisse. A mes cousins et cousine Benvindo, Antonio, Bela Recevez ce modeste travail en signe de remerciement pour toutes ces années, vous êtes pour moi non seulement des cousins mais surtout des amis. A la mémoire de ma grande mère ISABEL GOMES qui n’a pas pu voir la fin des mes études. A mes amis Rosa de Sousa, Helga Barros, Pour tous les bons moments qu’on a passés ensemble, j’espère que ce long moment d’absence n’a pas diminué notre amitié. Obahorin Hanifath, Hanifath, tu es une béninoise spéciale pour moi, merci pour toutes ces années, sache que je ne t’oublierai jamais, et je t’attends en Angola. Abiola Annie, Diop Mame Diarra, Diarra, grâce à vous ces années d’études ont été pour moi source de bonheur, je n’oublierai jamais toutes les folies qu’on a faites ensemble. J’espere qu’on se reverra un jour. Que Dieu vous bénisse. Mme Konaté Balkissa, merci pour tous les encouragements, surtout quand j’étais insupportable. Que Dieu te bénisse et à toute ta famille. Dassi Corinne, Zogo Nadège, Koissi Joël, N’tcha Bader, Agonsanou Ghislain, Nassur Salim, Karfo Raoul, c’était une promotion des fous, je ne vous oublierai jamais. Merci pour tout Gaicha, Hadiza, Nana, Amee, Nina, Ange, Marlene, Marlene sachez que je vous porte dans mon cœur. Silvano, jorge, Kinito, Kinito Eugenio, Osvaldo, Adinercio, Sandra, Juliana merci pour les bons moments passés ensemble. A A Notre Notre Maître et Président de thèse Madame le professeur Najia Benkirane AGOUMI Professeur d’Hématologie Vous nous faites un grand honneur en acceptant de présider le jury de notre thèse, ceci est pour nous l’occasion de vous témoigner notre profonde reconnaissance. Veuillez agréer, l’expression de notre plus haute considération A Notre Maître Maître et Rapporteur de thèse Monsieur le Professeur Abdelaziz AGOUMI Professeur de parasitologie Nous vous remercions infiniment pour avoir accepté de nous encadrer, pour tous vos conseils, suggestions et pour vos amples connaissances dont nous avons eu la chance de profiter tout au long de ce travail Veuillez accepter, Monsieur, l'expression de nos sincères remerciements et notre profonde reconnaissance. A Notre Maître Maître et juge de thèse Monsieur le Professeur Yahia CHERRAH Professeur de pharmacologie Nous sommes très touchés par l’honneur que vous nous faites en acceptant de juger notre travail. C’est pour nous l’occasion de vous témoigner notre estime et notre profonde reconnaissance A Notre Maître Maître et Membre de jury Madame le professeur EL MELLOUKI Ouafae Professeur de parasitologie parasitologie Nous vous remercions vivement pour l'honneur que vous nous faites en acceptant de juger ce travail. Avec respect et considération, veuillez accepter, cher maître, nos remerciements les plus sincères. A Madame le Professeur AOUfI AOUfI SARA Professeur agrégée de parasitologie Si ce travail est arrivé à son terme, c’est bien grâce à votre aide précieuse. Je tiens à vous remercier pour votre attention, votre patience, vos conseils et suggestions, et votre disponibilité A Monsieur le Professeur Josénando TEOPHILE Directeur de l’Institut de combat et contrôle des trypanosomoses À LuandaLuanda-Angola Angola Si ce travail a vu le jour c’est grâce à votre collaboration, nous vous sommes très reconnaissant de votre coopération. Veuillez accepter, Monsieur, l'expression de nos sincères remerciements et notre profonde reconnaissance. INTRODUCTION............................................................................................... 1 PARTIE I : GENERALITES SUR LA TRYPANOSOMOSE HUMAINE AFRICAINE HISTORIQUE ..................................................................................................... 4 I. En Afrique........................................................................................................................... 4 II. En Angola ........................................................................................................................... 5 Chapitre I :Trypanosomose humaine Africaine : Situation Actuelle I. Définition ............................................................................................................................ 6 II. Distribution Géographique ................................................................................................. 7 III. Situation actuelle de la THA .............................................................................................. 9 IV. Facteurs favorisant la recrudescence actuelle de la THA………………………………13 1. Facteurs géopolitiques.......................................................................................................... 13 1.1 Le choix des priorités de santé publiques................................................................... 13 1.2 Facteurs frontaliers ...................................................................................................... 13 2. Facteurs socio-politiques et économiques....................................................................... 14 2.1 Facteurs socio-politiques............................................................................................ 14 2.2 Facteurs économiques ................................................................................................ 14 3. Facteurs humains............................................................................................................ 15 3.1 Occupation de l’espace et comportements .................................................................. 15 3.2 Qualités du personnel de santé .................................................................................... 15 4. Autres facteurs................................................................................................................ 16 Chapitre II : Rappels parasitologiques et pathogénie I. Le parasite......................................................................................................................... 17 1. Classification................................................................................................................... 17 2. Morphologie .................................................................................................................... 17 II. Le vecteur ........................................................................................................................ 20 III. Cycle parasitaire.............................................................................................................. 22 1. Chez l’Homme ................................................................................................................ 22 2. Chez le vecteur ................................................................................................................ 22 IV. Réservoirs du parasite ..................................................................................................... 24 V. Modes de transmission .................................................................................................... 24 VI. Pathogénie et mécanismes d’échappement immunitaire ................................................. 25 1. Stade hémolymphatique .................................................................................................. 25 2. Neuropathogenèse : stade meningo-éncéphalitique ........................................................ 25 3. Mécanismes d’échappement immunitaire....................................................................... 26 Chapitre III : La maladie I. Clinique.............................................................................................................................. 27 1. Stade hémolymphatique .................................................................................................. 27 2. Stade meningo-éncéphalitique ........................................................................................ 28 13 3. Evolution générale............................................................................................................ 30 II. Diagnostic........................................................................................................................ 30 1. Eléments d’orientation du diagnostic............................................................................... 30 1.1 Signes cliniques............................................................................................................ 30 1.2 Signes biologiques non spécifiques.............................................................................. 31 1.2.1 Dans le sang ............................................................................................................ 31 1.2.2 Dans le LCR ............................................................................................................ 31 2. Diagnostic Parasitologique............................................................................................... 31 2.1 Dans le sang .................................................................................................................. 32 2.1.1 Méthodes directes................................................................................................... 32 2.1.2 Méthodes par concentration ................................................................................... 32 2.2 Dans le LCR .................................................................................................................. 33 2.3 Dans le suc ganglionnaire .............................................................................................. 33 3. Diagnostic Sérologique ..................................................................................................... 34 4. Apport de la biologie moléculaire ..................................................................................... 34 5. Détermination du stade de la maladie ............................................................................... 35 III. Traitement ........................................................................................................................ 36 1. Traitement de la phase hémolymphatique......................................................................... 36 1.1 La pentamidine (Pentacarinat *) .................................................................................... 36 1.2 La suramine (GERNANI*) ............................................................................................ 37 2. Traitement de la phase meningo-encéphalique (stade II).................................................. 38 2.1 Le Mélarsoprol (ARSOBAL*)...................................................................................... 38 2.2 Eflornithine ou DFMO (ORNIDYL*) ........................................................................... 39 2.3 Nifurtimox (LAMIT*).................................................................................................... 40 3. Molécules en développement ............................................................................................ 40 IV. Prophylaxie ...................................................................................................................... 41 1. Surveillance et lutte contre la THA................................................................................... 41 1.1 Réduction du réservoir de parasites ............................................................................... 42 1.2 Réduction de la densité des vecteurs.............................................................................. 42 1.2.1 Lutte chimique.......................................................................................................... 42 1.2.2 Lutte non chimique................................................................................................... 42 1.2.3 Le piégeage .............................................................................................................. 43 2. Le vaccin ........................................................................................................................... 43 PARTIE II : ETUDE PRATIQUE Chapitre I : Présentation de l’Angola et situation épidémiologique de la THA I. Présentation de l’Angola..................................................................................................... 46 1. Donnés géographiques et Démographiques ...................................................................... 46 2. Le personnel de la santé en chiffres ................................................................................. 47 II. Situation épidémiologique des Trypanosomoses en Angola............................................. 48 III. Facteurs ayant favorisé l’évolution de la THA en Angola............................................... 49 IV. Programme national de lutte contre la trypanosomose en Angola.................................. 50 1. Définition .......................................................................................................................... 50 2. Stratégies de lutte contre la trypanosomiase ..................................................................... 50 14 3. Ressources financières ..................................................................................................... 51 Chapitre II :Étude pratique I. OBJECTIFS ...................................................................................................................... 52 II. MATERIEL et METHODES......................................................................................... 52 III. RESULTATS ................................................................................................................. 53 1. Répartition de nouveaux cas ............................................................................................. 53 1.1 Répartition de nouveaux cas par an................................................................................ 53 1.2 Répartition de nouveaux cas par province et par année ................................................ 54 2. Activités de dépistage....................................................................................................... 58 2.1 Le dépistage global......................................................................................................... 60 2.2 Modalités de dépistage ................................................................................................... 62 3. Couverture des populations à risque ................................................................................. 63 4. Aperçu sur la séroprévalence et le TCP ............................................................................ 65 5. La Mortalité de la THA en Angola .................................................................................. 67 6. La lutte Antivectorielle...................................................................................................... 69 IV. DISCUSSION ................................................................................................................. 70 1. Evolution du nombre de cas ............................................................................................. 70 2. Nombre de cas selon la Région ........................................................................................ 71 3. Aperçu sur les activités de dépistage................................................................................ 73 4. Aperçu sur la Séroprévalence........................................................................................... 73 5. La mortalité ...................................................................................................................... 75 CONCLUSION et RECOMMANDATIONS RESUMES REFFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 15 Liste des figures Figure 1 : Répartition géographique des trypanosomoses à T. b. gambiense et T.b rhodesiense en Afrique sub-saharienne Figure 2 : Elimination puis résurgence de la maladie du sommeil en Afrique centrale 8 11 Figure 3 : Morphologie d’un Trypanosome 18 Figure 4 : Formes du trypanosome selon l’étape du cycle 19 Figure 5: Glossina spp 20 Figure 6: Distribution géographique de la Tsé-tsé en Afrique 21 Figure 7 : Schéma du cycle de trypanosome chez la mouche et chez l’homme 23 Figure 8 : Hypertrophie des ganglions cervicaux (signe de winterbotoom) 29 Figure 9 : Carte administrative de l’ANGOLA 46 Figure 10 : Distribution des espèces de Glossines en Angola 48 Figure 11 : Evolution du nombre de nouveaux cas de trypanosomose humaine Africaine en Angola (2000-2007) 53 Figure 12 : Carte administrative de l’Angola montrant les provinces touchées 54 par la maladie Figure 13 : Répartition du nombre de cas par province et par année (2000- 2007) 56 Figure 14 : Nombre de cas cumulé par province pour la période (2000-2007) 57 Figure 15 : Arbre décisionnel dans le diagnostic de la THA en Angola 59 Figure 16 : Evolution du nombre de personnes dépistées pour la trypanosomose en Angola (2000-2007) Figure 17 : Répartition des modalités de dépistage Figure 18 : Evolution de la couverture des personnes à risque pour la THA (2000-2007) Figure 19: Evolution de la mortalité due à THA en Angola 61 62 64 68 16 Liste des tableaux Tableau I : Nombre de nouveaux cas de Trypanosomose humaine Africaine notifiés, 1998- 2004 12 Tableau II : Nombre de nouveaux cas de THA en Angola (2000-2007) 53 Tableau III : Nombre de nouveaux cas par province et par année (2000-2007) 55 Tableau IV : Bilan des activités de dépistage pour la trypanosomose en Angola (2000- 2007) Tableau V : Répartition de différentes modalités de dépistage Tableau VI : Evolution de la couverture des populations à risque en Angola (2000-2007) Tableau VII : séroprévalence et taux de confirmation parasitologique de 2000 à 2007 Tableau VIII: Evolution du nombre de décès due à la THA en Angola (20002007) Tableau IX : Distribution de pièges placées et glossines capturés par province (2007) 60 62 63 66 67 69 17 Sigles et abréviations THA : Trypanosomose Humaine Africaine OMS : Organisation Mondiale de la Santé ICCT : Institut de Combat et Contrôle des Trypanosomes VSG : Variant Surface Glycoprotein LCR : Liquide céphalo-rachidien SNC : Système nerveux central CTC : Centrifugation en Tube Capillaire QBC : Quantitative Buffy Coat mAECT : mini Anion Exchange Centrifugation Technique KIVI: kit for in vitro isolation CATT: Card agglutination trypanosomiasis test IFI: Immunofluorescence indirect PCR: Polymerase chain reaction BHM: Barrière hémato-encéphalique DDT: Dichlorophényltrichloroethane ADN: Acide désoxyribonucléique TCP: Taux de confirmation parasitologique 18 1 La Trypanosomose Humaine Africaine (THA), maladie qualifiée de réémergente en Afrique sub-saharienne, pose de nos jours un réel problème de santé publique. L’OMS (Organisation mondiale de la santé) estime que plus de 60 millions d’individus sont exposés au risque de contracter la maladie. L’infection chez l’homme est due à un protozooaire flagellé, Trypanosoma brucei gambiense en Afrique de l’Ouest et T. b. rhodesiense en Afrique de l’Est, transmis par la mouche tsé-tsé. Eliminée vers les années 60, la THA a progressivement resurgi dans les pays d’Afrique centrale, sans susciter pendant longtemps de réaction des pouvoirs nationaux et internationaux. Les conflits civils que connaissent ou qu’ont connu la plupart des pays endémiques, ainsi que le manque de moyens pour une lutte efficace ont entrainé une diminution voir un abandon des activités de surveillance de la maladie. La lutte contre cette maladie est un nouveau défi pour les pays endémiques. En effet, étant une maladie négligée les techniques de diagnostic, ainsi que le traitement n’ont guère évolué. Les thérapeutiques actuellement utilisées dans cette maladie ne sont pas satisfaisantes et ce, surtout au stade d’atteinte nerveuse à cause de leur toxicité. L’Angola pays situé en Afrique australe, fait partie des pays où la THA sévit sous forme épidémique à coté de la République Démocratique du Congo, du Soudan et de l’Ouganda. Ce travail est subdivisé en deux : la première partie comporte un rappel sur la THA, son épidémiologie, son diagnostic biologique ainsi que le traitement et la prophylaxie ; la deuxième partie comporte une étude rétrospective de 21619 cas de THA enregistrées en Angola sur une période de huit ans allant de 2000 à 2007. 2 3 Historique de la Trypanosomose Africaine I. En Afrique La Trypanosomose Africaine est connue en Afrique depuis le XVème siècle. Décrite dans les anciens écrits de commerçants arabes, et par les marchands d’esclaves, sous diverses appellations : léthargie du Bénin, mal de Loanda, névalene du Sénégal. Elle demeurait un mystère pour les populations et colons.[1,2] Les vrais progrès dans la connaissance de la maladie datent du XXème siècle, avec l'avènement de la microscopie. En 1901, Ford à découvert l’agent causal. En 1902, Dutton a identifié le parasite et en 1903, Bruce a mis en évidence l’existence d’un vecteur. [3] Faute de médicament efficace, la lutte ne reposait que sur l'isolement des malades et les déplacements des populations exposées. C'est la synthèse de l'atoxyl en 1905 qui a fourni aux médecins la première arme thérapeutique. Et c’est en 1910 que la première action de lutte antivectorielle, a été entreprise avec succès. [4] Entre les deux guerres mondiales, Jamot (Médecin français) édicte les règles de la lutte contre les grandes endémies. [5] Leur application en Oubangui-Chari (République centre Africaine), au Cameroun et en Afrique occidentale française a apporté des résultats spectaculaires et a vu le triomphe du concept d'unités mobiles. [6] 4 II. En Angola La Trypanosomose Humaine Africaine a été découverte en Angola au XIXème siècle, dans la région de Quiçama, au sud de Luanda le long du fleuve Kwanza. La lutte contre la maladie a commencé d’une manière rudimentaire en 1901, puis elle a été graduellement renforcée pendant la période coloniale. La première unité de lutte contre la maladie a été créée en 1926. À la fin des années 50, moins de 1000 cas ont été notifiés. [7] En 1974 à l’aube de l’indépendance, seulement trois cas ont été détectés dans tout le pays. Suite à la guerre civile qu’a connue le pays après l’indépendance, les programmes de lutte n’étaient plus opérationnels. En 1997, 8275 nouveaux cas ont été signalés. Ce n’est qu’en 2000 que le programme national de lutte contre les trypanosomoses, a été rénové en Institut de Combat et Contrôle des Trypanosomoses (ICCT), et les activités de lutte contre la maladie ont repris. [8] 5 Chapitre I : Trypanosomose humaine Africaine : situation actuelle I. Définition La Trypanosomose Humaine Africaine (THA), plus communément connue sous le vocable de maladie du sommeil est une maladie parasitaire à transmission vectorielle. Elle est due à un protozoaire flagellé : Trypanosoma brucei gambiense en Afrique de l'Ouest et en Afrique Centrale et T. b rhodesiense en Afrique de l'Est. La première forme est une anthroponose et la deuxième une antrhopozoonose. Le vecteur de la maladie est la glossine ou mouche Tsé-tsé. Une autre forme humaine de Trypanosomose (Trypanosomose Humaine Américaine) existe. Elle est due à Trypanosoma cruzi. Cette dernière sévit en Amérique et elle est connue sous le nom de maladie de Chagas. La Trypanosomose Humaine Africaine frappe les zones rurales et reculées là où les systèmes de santé sont les plus déficients ou inexistants. [9,10] Elle évolue au sein de foyers dont la taille peut varier de celle d'un village à celle d'une région entière. À l'intérieur d'un même foyer, l'intensité de la maladie peut varier considérablement d'un village à un autre. [11] La Trypanosomose a aussi une forme animale causée par d'autres sous-espèces de parasites, pathogènes pour l'animal et différentes de ceux qui sont à l'origine de la THA. 6 II. Distribution Géographique La Trypanosomose Humaine Africaine est exclusivement africaine et elle sévit dans une zone géographiquement située entre 15° latitude nord et 23° latitude sud, correspondant à la zone biologique du vecteur. Elle est focale, et ne concerne qu’une fraction des populations vivant dans 36 pays subsahariens endémiques, avec 259 foyers recensés. [1] On distingue dans le continent, différentes zones en fonction de la prévalence de la maladie. Ainsi les pays sont classés en : ⇒ Pays non endémiques ou zones sans risque (avec 0 cas notifiés pendant au moins 5ans) : Maroc ⇒ Pays d’endémicité incertaine ou zones à risque (0-25 nouveaux cas par an) : Burundi, Namibie …..etc. ⇒ Pays de faible endémicité (26-100 nouveaux cas par an) : Bénin, Kenya, Burkina Faso…etc. ⇒ Pays d’endémicité modérée ou zones endémiques (101-500 nouveaux cas par an) : Cameroun, Cote d’Ivoire, République Centre Africaine….etc. ⇒ Pays épidémiques (plus de 500 nouveaux cas par an) : République Démocratique du Congo, Angola, Soudan, Ouganda. [10] 7 Figure 1 : Répartition géographique des trypanosomoses à T. b. gambiense et T. b. rhodesiense en Afrique sub-saharienne [10] 8 III. Situation actuelle de la THA Maîtrisée durant l’époque coloniale, grâce à des dépistages réguliers et un traitement systématique des personnes atteintes, la THA est en recrudescence depuis une vingtaine d’années (fig.2). [12,13] Elle pose un grave problème de santé publique, notamment en République Démocratique du Congo, en Angola,[8] au Soudan [14] et en Ouganda, pays considérés épidémiques. Dans certains villages en République Démocratique du Congo 90% de la population sont touchés. Dans d’autres pays considérés moyennement endémiques comme le Tchad, le Cameroun, la République centre Africaine, la Côte-d’Ivoire, la situation est aussi préoccupante. On estime entre 45.000 à 50.000 cas notifiés chaque année dans l’ensemble des pays africains [15] . Mais l’OMS estime que ce chiffre se situe entre 300.000 et 500.000 cas, et que prés de 60 millions d’habitants sont exposés au risque de contracter la maladie. [10] Selon les estimations de l'OMS, seul un malade sur dix a une chance d'être traité. Dans certaines régions, la mortalité par la THA dépasse celle imputée au sida ou au paludisme [1] . Des milliers de personnes meurent chaque année de la THA sans même avoir été dépistées. En l'absence de traitement, le décès est inéluctable. Aujourd’hui grâce à une sensibilisation de la part de l’OMS, de la prise de conscience du danger de la maladie de la part des gouvernements africains, les programmes de lutte et de surveillance contre la maladie ont redémarré. Ils sont soutenus par l’OMS, et autres organisations internationales telles Médecins sans 9 frontière, Caritas, Fondation Bill et Melinda Gates, et aussi grâce aux dons gratuits en médicaments donné par Sanofis-aventis en 2001 et 2006. [16] La THA semble aujourd’hui plus au moins contrôlée, même s’il existe encore de zones inaccessibles à la surveillance (tableau I). Lors de la cinquante-cinquième session du comité régional de l’Afrique de l’OMS (Mozambique) en 2005 l’élimination de la maladie en tant que problème de santé publique, a été envisagée pour les pays d’endémicité moyenne, ainsi que le renforcement des stratégies de dépistage et les moyens de lutte dans les pays épidémiques. Le nouveau défi lancé par l’OMS est d’atteindre une prévalence inférieure à un cas pour 10000 parmi les personnes à risque d’ici 2015. [10] 10 Figure 2 : Elimination puis résurgence de la maladie du sommeil en Afrique centrale [1] 11 Tableau I : Nombre de nouveaux cas de Trypanosomose humaine Africaine notifiés, 19982004 [17] Espèce 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 6610 5351 4546 4577 3621 3115 2280 Burkina-faso 15 15 8 8 2 3 2 Cameroun 54 32 27 13 32 33 17 Tchad 134 187 153 138 715 222 483 RCA* 1068 869 988 717 570 538 737 Congo 201 91 111 894 1005 682 859 Cote d’ivoire 121 104 169 84 92 51 72 26318 18684 16975 17322 13853 11481 10369 62 28 16 17 32 23 22 Gabon 6 38 45 30 25 26 48 Soudan 1726 1312 1609 1804 3163 3076 1766 Ouganda 971 1036 1141 424 562 501 354 Kenya 14 22 12 14 13 0 0 Malawi 10 11 35 38 43 70 47 Tanzanie 299 288 347 258 226 111 157 Ouganda 283 283 266 426 328 321 318 Zambie - 15 9 6 17 7 35 Pays Angola T.b.gambiense RDC* Guinéeéquatoriale T.b.rhodesiense *RCA : République Centrafricaine * RDC : République Démocratique du Congo 12 IV. Facteurs favorisant la recrudescence actuelle de la Trypanosomose humaine Africaine Plusieurs facteurs environnementaux liés principalement à l’homme et à ses activités au sens large du terme, ont contribué à la recrudescence actuelle de la Trypanosomose en Afrique. Ces facteurs ne relèvent pas seulement du domaine médical, ou technique, mais également du domaine politique, économique, comportemental, et psychologique. 1. Facteurs géopolitiques 1.1. Le choix des priorités de santé publiques La THA est une maladie des régions rurales. Elle ne touche que les populations de zones rurales reculées, pas les citadins. C’est la maladie des zones rurales celles dont personne ne se préoccupe, donc souvent oubliés par les gouvernements. De plus le manque d’un vaccin et des thérapies efficaces, font aussi qu’elle ne soit pas considérée comme une priorité de santé publique. [18,19] 1.2. Facteurs frontaliers Les maladies transmissibles ne connaissent pas de frontières. Des activités de lutte bien menées d’un côté d’une frontière seront vouées à l’échec si le même travail n’est pas mené au même temps de l’autre côté. La coordination en matière de lutte était parfaitement au point autrefois. Ce n’est plus le cas actuellement. [18,20] 13 2. Facteurs socio-politiques et économiques 2.1. Facteurs socio-politiques Les pays les plus touchés par la THA connaissent ou ont connu des troubles socio-politiques parfois intenses ou de longue durée perturbant d’une façon durable le fonctionnement du système de santé tant dans le domaine du personnel que dans la possibilité de mener des activités de surveillance et sanitaires normales, que ce soit dans les centres fixes ou pour les équipes mobiles. C’est le cas de l’Angola, de la République démocratique du Congo, et du sud du Soudan. [18,19, 21] De plus ces troubles vont rendre inaccessibles une partie ou la totalité des populations de certains foyers, soit parce que les équipes ne pourront plus circuler, soit parce que les populations auront fuit leurs zones habituelles de résidence, pour parfois se rapprocher un peu plus des lieux de transmission. C’est le facteur le plus incriminé dans la recrudescence actuelle de la trypanosomose africaine actuelle. [18] 2.2. Facteurs économiques La lutte contre la THA nécessite des moyens importants à la fois pour les matériels logistiques et pour les matériels techniques. En plus il faut prévoir de fonds nécessaires pour payer les indemnités de déplacement du personnel qui, sous la pression d’organisations internationales, se situent parfois à des niveaux très élevés. La mobilisation des ressources doit également se situer sur un long terme pour que la lutte contre la maladie soit efficace. Or la plupart des pays épidémiques sont de pays très pauvres. L’essentiel de ressources proviennent 14 des partenaires extérieurs. Lorsque l’aide s’arrête, les actions de lutte font de même, et la transmission reprend et s’accroît. [18, 22, 23] 3. Facteurs humains 3.1. Occupation de l’espace et comportements La recrudescence de la THA en Afrique est en rapport avec les migrations saisonnières ou des réfugiés d’une région à l’autre, parfois vers de zones de forte transmission. C’est le cas par exemple du nord de l’Ouganda et du Soudan, où il y a eu déplacement de populations. Les réfugiés qui se cachaient dans la forêt ont été exposés aux mouches tsé-tsé dans des conditions sanitaires et nutritionnelles déplorables, ensuite ces populations ont introduit la maladie au sein des communautés où elles se sont installées. À noter aussi que le développement agricole, l’élevage du bétail, et de l’industrie du tourisme augmentent le contact homme- vecteur. [18, 24] 3.2. Qualités du personnel de santé Un autre problème lié à l’homme, est la qualité du personnel technique qui par manque de motivation, n’accepte pas de se rendre dans les zones rurales. Ceux qu’acceptent la plupart du temps n’ont pas de qualifications réelles pour pouvoir faire un travail à long terme qu’exige la maladie du sommeil. L’attrait de la vie en zone urbaine, le décalage de développement de plus en plus marqué entre les villes et les campagnes entraînent une surpopulation sanitaire des premières et une désertification des secondes. [18] 15 4. Autres facteurs En outre, l’homme n’est pas le seul hôte de Trypanosoma brucei. Les animaux, sauvages ou domestiques, peuvent également être piqués par la glossine et constituer ainsi un réservoir de la maladie. Les changements agro-écologiques peuvent changer l’habitat de la mouche tsétsé et augmenter ainsi le contact homme-vecteur. Le réchauffement climatique, peut entraîner : -Une augmentation possible de la densité des vecteurs jusqu’à une température optimale, au delà de laquelle l’effet inverse pourrait être observé. -Une augmentation de la longévité des vecteurs. -Une diminution de la durée d’incubation des agents infectieux. [25] 16 Chapitre II : Rappels Rappels parasitologiques et pathogénie I. Le parasite 1. Classification Les trypanosomes appartiennent aux protozoaires primitifs du règne animal. Leur position taxonomique est la suivante : [26] - Règne : Protiste - Embranchement : Sargomastigophora - Classe : Zoomastigophora - Ordre : Kinetoplastidae - Famille : Trypanosomatidae - Genre : Trypanosoma - Sous-genre : Trypanozoon - Espèce : brucei - Sous-espèces : - T.b. gambiense - T.b. rhodesiense - T.b. brucei (responsable d’une zoonose) 2. Morphologie Les trypanosomes sont des protozoaires flagellés sanguicoles, exoérythrocytaires, mobiles, de forme allongée, aux deux extrémités pointues, avec un noyau central, un kinétoplaste contenant de l’ADN, et associé à la mitochondrie, une membrane ondulante et un flagelle libre situé à l’avant du parasite, prenant son origine près du kinétoplaste. [27,28] 17 Figure 3 : Morphologie d’un Trypanosome [91] Les sous-espèces de T.brucei se présentent différemment selon qu’ils se trouvent chez l’hôte vertébré ou chez l’insecte vecteur. Selon la position du kinétoplaste par rapport au noyau on distingue : ⇒ Les Trypomastigotes chez l’homme (kinétoplaste très postérieur, membrane ondulante longue). ⇒ Les Épimastigotes chez l’insecte (kinétoplaste en avant du noyau, membrane ondulante très courte). Les Trypomastigotes se présentent, dans le sang du malade, sous deux aspects : -La forme longue ou grêle dite "slender" (petit kinétoplaste subterminal, flagelle libre, membrane ondulante bien développé, noyau central), de taille 18 moyenne de 25 à 35µm sur 2-3µm de large. C'est sous cette forme que le trypanosome se multiplie dans le sang. -La forme courte ou trapue, dite "stumpy"(pas de flagelle libre, mais possède tous les caractères de la forme longue), mesurant 12 à 26µm sur 4-5µm. C’est la forme infectante pour la mouche. C’est une forme de multiplication lente. [26,27] Figure 4 : Formes du trypanosome selon l’étape du cycle : (a) epimastigotes chez l’insecte, (b) trypomastigote chez l’homme [91] 19 II. Le vecteur Le vecteur de la maladie du sommeil la glossine, communément appelée mouche tsé-tsé, est un insecte diptère (une seule paire d’aile), brachycères appartenant à la famille des Glossinidae qui ne comporte qu’un seul genre (le genre Glossina) et une trentaine d’espèces et sous espèces. Elles sont strictement africaines. [28] C’est une grosse mouche (6 à 13 mm). Les ailes sont croisées en lames de ciseaux au repos. La trompe est érigée en avant même au repos. Les mâles et les femelles sont hématophages. L’activité est diurne, et elles se nourrissent aussi bien chez l’homme que chez l’animal. [26,27] Une étude menée en Côte d’ivoire a montré que les mouches [29] se nourrissent préférentiellement Leur durée de vie est de 3 à 6 mois. Figure 5: Glossina spp [92] 20 chez l’homme. On distingue deux groupes comportant des espèces vectrices : [28] ⇒ Le groupe « palpalis » avec : Glossina palpalis et sous-espèces, Glossina fuscipes et sous-espèces, Glossina tachinoïdes, et Glossina caliginea. ⇒ Le groupe « morsitans » uniquement vecteur de T.b. rhodesiense, avec : Glossina morsitans et sous espèces, Glossina pallidipes, Glossina swynnertoni, Glossina fuscipes et sous-espèce. Figure 6: Distribution géographique de la Tsé-tsé en Afrique [92] 21 III. Cycle parasitaire 1. Chez l’Homme Les trypanosomes sont inoculés à l'homme lors du repas sanguin d'une glossine infectante. Les trypanosomes qui pénètrent lors de la piqûre vont d’abord demeurer dans les tissus sous cutanés, au point de piqûre, donnant une sorte de furoncle : le chancre d'inoculation ou trypanome. Ces trypanosomes passent ensuite dans le sang, se multiplient et se dispersent grâce aux circulations sanguine et lymphatique, où ils restent pendant une durée variable, de quelques semaines à plusieurs années, jusqu’à ce qu’ils arrivent à traverser la barrière méningée qui protège le système nerveux central. [3,28] 2. Chez le vecteur La glossine s'infecte en prenant un repas sanguin contenant des parasites chez un hôte réservoir, animal ou homme. Le trypanosome après son ingestion par la mouche se retrouve, avec le sang ingéré, dans l'estomac. Par la suite, l'infection de la glossine aboutit à l'infection de la totalité de son tube digestif, y compris les glandes salivaires. Le développement se déroule en trois étapes : -L'établissement dans l'intestin - La migration -Multiplication dans les glandes salivaires Dans l’intestin de la mouche, les formes procycliques se transforment en épimastigotes longs et très mobiles, ceux-ci se multiplient et migrent vers les glandes salivaires, où elles se transforment en épimastigotes courts vers le 22 huitième jour. Dans les glandes salivaires elles-mêmes, la multiplication des épimastigotes courts se poursuit. Ils se transforment en trypomastigotes métacycliques, infectants pour l'hôte vertébré vers le vingtième jour. [3, 28] Figure 7 : Schéma du cycle de trypanosome chez la mouche et chez l’homme [93] 23 IV. Réservoirs du parasite L'homme est le principal réservoir de T. b. gambiense, mais le chien et le porc sont aussi infectés. Pour T. b. rhodesiense, le réservoir principal est constitué par de nombreux animaux sauvages, du buffle à l'antilope en passant par le lion et le zèbre, ainsi que le bétail et l’homme. [26] V. Modes de transmission Le principal mode de transmission se fait par piqûre de la glossine. D’autres modes de transmission existent à savoir : [27,28] - Voie congénitale - L’allaitement - Transfusion sanguine - Accidents de laboratoire - Par piqûre d’un autre insecte hématophage autre que la glossine, qui aurait piqué dans les minutes qui précèdent, un sujet infecté. 24 VI. Pathogénie et mécanismes d’échappement immunitaire 1. Stade hémolymphatique L’inoculation de trypanosomes à l’homme provoque d’abord une réaction immunitaire locale : le chancre ; avec infiltration de lymphocytes et de macrophages, prolifération de cellules endothéliales et fibroblastes accompagnées de la multiplication de trypanosomes. Les trypanosomes migrent dans les voies lymphatiques efférentes vers les ganglions lymphatiques locaux ou ils se multiplient activement et sont ensuite libérés dans le sang circulant. Le parasite envahit le sang où il est grand consommateur de glucose qu’il utilise par la chaine glycolytique aérobie. [3,26] 2. Neuropathogenèse: stade meningo-éncéphalitique Au cours du stade nerveux, les parasites, avec leurs endotoxines et certaines sécrétions immunes (cytokines pro inflammatoires TNFα, IL1) vont endommager la barrière hématoencéphalique, ce qui leur permet de la franchir. Ils se retrouvent dans les espaces périvasculaires de Virchow-Robin marquant le passage de la méningite à l'encéphalite avec infiltrations périvasculaires dans les substances blanche d'abord, puis grise. [30, 31,32] Le début du stade nerveux est marqué par la présence dans le LCR de cellules inflammatoires accompagnées ou non de trypanosomes. Les modifications de la barrière hématoencéphalique aboutissent à l'envahissement des plexus choroïdiens, du thalamus, du postrema, de l'éminence médiane, ce qui explique les symptômes : troubles du sommeil, troubles extrapyramidaux, troubles sensoriels profonds. [33,34] 25 Les troubles du sommeil consistent en une distribution modifiée de l'alternance éveil-sommeil au cours du cycle circadien. Ils s'expliquent par une modification du rythme des sécrétions hormonales liées au sommeil (cortisol, prolactine, rénine plasmatique et hormone de croissance). Des études ont prouvé que les phases de sommeil étaient synchrones aux pics de sécrétion de ces hormones. [35, 36,37] 3. Mécanismes d’échappement immunitaire Du point de vue immunologique, le trypanosome peut être considéré comme un assemblage de quelques milliers d’antigènes invariables entourés par environ dix millions de copies d’un antigène variable (VSG). [3] Le trypanosome échappe aux défenses immunitaires de l'hôte en faisant varier son manteau antigénique. Le parasite change périodiquement le type de VSG qu'il exprime à sa surface, rendant la réponse des anticorps inefficace. La production d’anticorps anti-VSG débute par une activation polyclonale des lymphocytes B qui est considérablement amplifiée après un délai de 3 ou 4 jours par une activation passagère des lymphocytes T. Les IgM spécifiques de l’épitope variant (VSG) parviennent à détruire environ 90% de la population parasitaire par lyse immune (avec l’aide du complément), phagocytose après opsonisation et cytotoxicité. [38] Les antigènes variables libérés à répétition dans le sang sont responsables d’un profond dérèglement de la réponse immune et de la production de cytokines aboutissant à une immunodépression. complexes immuns résultants [30] causent Les niveaux élevés d'IgM et les une hyperplasie du système réticuloendoplasmique, surtout dans la rate et les ganglions et sont responsables des symptômes de la phase hémolymphatique. [3,34] 26 Chapitre III : La maladie I. Clinique La Trypanosomose évolue en deux stades : un stade hémolymphatique ou stade I et un stade meningo-éncéphalitique ou stade II. Le passage d’un stade à l’autre n’est pas distinct et reste très difficile à identifier chez le patient. Les signes et symptômes de la maladie sont peu nombreux, peu spécifiques et manquent dans un nombre non négligeable de cas. [3,39] Les deux maladies causées respectivement par T. b. gambiense et T. b. rhodesiense, diffèrent par la vitesse d'évolution. Le LCR d'un malade à T. b. rhodesiense peut être inflammatoire après 1 à 4 semaines tandis que pour T. b. gambiense, le sujet infecté garde un LCR normal pendant plusieurs mois ou même des années. À part cela, les tableaux cliniques sont superposables. [3] 1. Stade hémolymphatique Correspond à la présence du parasite dans le système sanguin et lymphatique. Il apparaît après une période d’incubation, pouvant aller de 5 à 8 ans pour T.b.gambiense, et quelques semaines pour T.b.rhodesiense. La symptomatologie clinique peut être résumée en quatre étapes : ⇒ Une fièvre, anarchique et rebelle à tout traitement non spécifique. Elle oscille entre 38° et 38°5 et peut s’accompagner d’une détérioration de l’état général. ⇒ La présence de ganglions palpables (adénopathies), localisés le long du cou et à sa base, signe de Winterbottom (fig.8). 27 ⇒ Une hépato splénomégalie. ⇒ Des signes cutanés qui sont de 3 types : les trypanides, les œdèmes sur la face et le prurit. D’autres signes sont parfois décrits mais moins caractéristiques comme des troubles digestifs (vomissements, diarrhée), des lésions oculaires, des troubles cardio-vasculaires. [3, 39, 40] 2. Stade meningo-éncéphalitique A ce stade dit aussi de polarisation nerveuse, les parasites réussissent à traverser la barrière hémato-méningée. Les signes et symptômes à ce stade peuvent être résumés comme suit : [33, 35] ⇒ Troubles de la sensibilité : c’est surtout la sensibilité profonde qui est perturbée. Cela se traduit, en particulier, par « le signe de Kérandel » : la douleur à la pression est telle que le malade ne peut tourner une clé dans une serrure. ⇒ Troubles psychiques : le comportement du malade peut aller de l’apathie aux crises psychiatriques aiguës (tendances criminelles ou suicidaires, perversion), de l’hilarité à la tristesse. ⇒ Troubles moteurs : ils sont inconstants et variés. Plus tardivement peuvent apparaître des crises convulsives. ⇒ Troubles neuroendocriniens : ils sont la conséquence d’une atteinte de l’axe diencéphalo-hypophysaire qui règle la plupart des sécrétions hormonales. On observe de nombreux troubles hormonaux entraînant la 28 stérilité (avec aménorrhée et frigidité chez la femme, impuissance chez l’homme). ⇒ Troubles du sommeil : ce sont les signes les plus évocateurs. Ils commencent par une succession d’épisodes de veille et de sommeil. Le malade s’endort à n’importe quel moment pour se réveiller un peu plus tard et ceci de jour comme de nuit. Très souvent il y a une perturbation du rythme nycthéméral, avec des cycles de sommeil débutant par une phase de sommeil paradoxal alors que normalement cette phase ne commence qu’après une heure de sommeil orthodoxe. [41, 42,43] A la phase terminale le malade est dans un état d’hébétude permanent, coma et ensuite la mort si le malade n’est pas traité. Figure 8 : Hypertrophie des ganglions cervicaux (signe de winterbotoom) [3] 29 3. Evolution générale L’évolution de la maladie se fait sur des années pour T.b. gambiense, et sur un mode aigu pour T.b. rhodesiense. Lorsque le malade est traité l’évolution se fait souvent vers la guérison sans séquelles. Non traité, la maladie évolue inexorablement vers la cachexie, l’apathie, le coma et la mort. [3,26] II. Diagnostic Il n’existe aucun signe clinique qui puisse être considéré comme pathognomonique de la maladie du sommeil. Le diagnostic exact nécessite une confirmation au laboratoire. La démarche diagnostique comprend deux grandes étapes: le diagnostic de la maladie proprement dite, et le diagnostic de phase dans la maladie, dont dépendent les choix thérapeutiques. Le diagnostic de la maladie proprement dit se base sur une suspicion clinique ou sérologique, suivie de la mise en évidence du parasite dans le sang, la lymphe ganglionnaire ou le LCR. La biochimie (dosage de protéines) et la cytologie (numération de cellules inflammatoires) du LCR permettent de déterminer le stade d'évolution de la maladie. [44,45] 1. Eléments d’orientation du diagnostic 1.1. Signes cliniques Dans la THA, la suspicion est faite selon la zone géographique du patient, suivie d’un examen physique du patient. Le médecin recherche alors les signes subjectifs, troubles du comportement (hilarité, colère injustifiés, apathie, etc.) 30 présence de ganglions (adénopathies cervicales ou sus-claviculaires), signes cutanés (œdèmes de la face, trypanides). [3, 26] 1.2. Signes biologiques non spécifiques 1.2.1. Dans le sang L’hémogramme montre une anémie, une hyperleucocytose avec une augmentation de monocytes, de plasmocytes, lymphocytes. La présence de cellules de Mott est presque pathognomonique. [26] La vitesse de sédimentation est élevée (100-150mm) à la première heure. 1.2.2. Dans le LCR Dans la THA, le taux de protéines totales du LCR est significativement plus élevé que 0,32 g/L (taux considéré comme la teneur normale). De plus, il est reconnu que dans la maladie du sommeil, le LCR des patients contient des IgM dont la valeur dépasse 8 à 16 fois la valeur normale. [44] La recherche des IgM, n’est guère aisée sur le terrain. Un test d’agglutination de particules de latex sensibilisées est en cours d’évaluation. [46] 2. Diagnostic Parasitologique La règle est de ne traiter un patient qu’une fois la preuve faite de sa maladie. La mise en évidence du parasite est donc la clé du diagnostic dans la trypanosomose humaine africaine. La recherche du parasite s’effectue au niveau du suc ganglionnaire, du sang et du LCR, que peuvent être réalisé directement ou après concentration. 31 2.1 Dans le sang 2.1.1. Méthodes directes ⇒ Examen à l’état frais : permet de mettre en évidence le parasite, par sa mobilité. ⇒ Frottis mince coloré : cette technique permet l’examen morphologique. ⇒ Goutte épaisse : Elle a l’avantage de concentrer les parasites et de permettre leur mise en évidence plus facilement. L'inconvénient de cette technique peut être l’altération morphologique des trypanosomes. [44,46] 2.1.2. Méthodes par concentration La plupart des patients parasités par T. b. gambiense présentent une parasitémie faible, et la mise en évidence des parasites est difficile. Les méthodes de concentration des parasites deviennent donc nécessaires. ⇒ La centrifugation en tube capillaire CTC, utilise la centrifugation comme méthode de concentration. Réalisé sur sang recueilli sur EDTA ou héparine. Son seuil de détection est de 500 trypanosomes/ml. En zone équatoriale la grande fréquence des filarioses pose souvent des problèmes de lecture. [44, 47] ⇒ Le QBC test*(quantitative buffy coat), a été développé à l’origine pour la recherche d’hématozoaires du paludisme. Il a été adapté à la recherche des trypanosomes en 1981, et utilisé avec succès sur le terrain à partir de 1992. Cette méthode utilise aussi la centrifugation comme principe de concentration. Le sang est prétraité avec de l’EDTA et de l’acridine orange. La couenne est 32 examinée en lumière UV à l’aide d’un microscope à fluorescence. Son seuil de détection est de moins de 500 trypanosomes/ ml. [44,48] ⇒ Filtration sur mini-colonne échangeuse d’anions mAECT : (mini Anion Exchange Centrifugation Technique) : Mise au point en 1979. Cette méthode utilise une colonne échangeuse d'anions appropriée (DEAE-cellulose). Les éléments figurés du sang de l’hôte étant chargés plus négativement que ne le sont les trypanosomes, ils sont adsorbés sur la colonne échangeuse d'anions, tandis que les trypanosomes sont élués. L’éluât est ensuite concentré par une centrifugation. Son seuil de détection est de 100 trypanosomes/ ml. C’est la méthode de référence. [44,47] ⇒ La culture de trypanosomes : Le KIVI (kit for in vitro isolation) a été développé en 1992 pour l’isolement des trypanosomes sur le terrain. Surtout utilisé lorsque les autres techniques n’emportaient pas sur la décision. [44, 49] 2.2 Dans le LCR Ces examens sans réalisées après une ponction lombaire. Elle n’est effectuée après que le diagnostic de la maladie soit posé, pour la détermination du stade de la maladie. Le LCR est examiné immédiatement après le prélèvement, ou après concentration par centrifugation simple, double ou simple modifié. [44, 45] 2.3 Dans le suc ganglionnaire Le suc ganglionnaire est prélevé par ponction à l’aiguille d’un ganglion suspect. Le suc ganglionnaire ainsi recueilli est immédiatement placé entre lame et lamelle et examiné à l’état frais au grossissement X40. La sensibilité varie de 40 % à 80 %. [44] 33 3. Diagnostic Sérologique ⇒ Le CATT (Card agglutination trypanosomiasis test) : c’est l’examen de référence des opérations de dépistage. Il utilise des trypanosomes formolés, colorés au bleu de Coomasie, isolés du sang de rat par chromatographie sur DEAE-cellulose. La sensibilité du test varie de 75 à 100%. Il s’utilise sur sang total et lorsque le sérum est dilué au 1/5, sa spécificité augmente. [44,50] ⇒ L’IFI (Immunofluorescence Indirecte) : ce test ne donne pas de résultats immédiats sur le terrain. Il est surtout utilisé pour la recherche. Des frottis de trypanosomes obtenus chez des souris sont incubés avec le sérum à tester ou après élution à partir d’un papier filtre, puis avec un conjugué fluorescent de type IgG contre-coloré au bleu d’Evans. La reproductibilité de la technique est liée à l’utilisation d’un VAT (variable antigen type) standardisé : T. b. gambiense LiTat 1.3. L’IFI peut être utilisée avec sérum ou LCR. [44,45] ⇒ ELISA : cette technique est utilisée pour la recherche d’antigènes des deux trypanosomes. Cependant, la nécessité d’un équipement sophistiqué et des résultats contradictoires en expérimentation animale font que cette technique n’est actuellement guère utilisée. [26,44] 4. Apport de la biologie moléculaire Dans le domaine de la THA, la biologie moléculaire est en plein essor, mais la sensibilité et la spécificité des techniques demandent encore à être évaluées. Les techniques ne sont pas simples à appliquer. Leur application sur le terrain reste 34 encore irréalisable. La PCR est très sensible et très spécifique. La difficulté d’identifier les sous espèces réside dans leur similitude moléculaire. [44,51] 5. Détermination du stade de la maladie La détermination du stade de la maladie est déterminante pour le choix du traitement. Il permet d’adapter le traitement le plus efficace et le moins toxique possible en accord avec l’état d’avancement de la maladie. Classiquement un patient est considéré en stade II de la maladie lors de la découverte d’un trypanosome dans le LCR. Cette découverte est aléatoire et l’OMS recommande l’adoption des critères suivants pour classer un patient en stade II : ⇒ Présence de trypanosomes dans le système lymphatico-sanguin, avec une cytorachie supérieur à 5 cellules /µl, ou une proteinorachie supérieur à 450mg /L dans le LCR. [10] Ces critères prêtent à discussion pour 3 raisons principales : - Manque de spécificité : une autre infection du SNC peut donner les mêmes altérations (sida, tuberculose, syphilis ainsi que d’autres parasites du SNC) ; -Manque de précision quant aux techniques à utiliser pour permettre une standardisation et une reproductibilité ; - Enfin en pratique sur le terrain, seule la cytorachie est effectuée dans le cadre du diagnostic du stade nerveux. La mise en évidence du trypanosome est une découverte aléatoire au cours du comptage. [46] 35 III. Traitement L’arsenal thérapeutique contre la trypanosomose humaine africaine est très réduit. Les molécules sont très toxiques. Leur emploi n’est pas facile car il s’agit de traitements de longue durée qui nécessitent une surveillance continue du patient. Le traitement ne peut s’effectuer qu’en milieu hospitalier, en présence de personnel compétent disposant de l’équipement approprié. Les produits utilisés pour le traitement de la THA sont classés en deux groupes basés sur leur capacité ou non à traverser la barrière hémato-méningée (BHM). 1. Traitement de la phase hémolymphatique Au premier stade de la maladie, la pentamidine et la suramine sont les principaux produits utilisés. 1.1 Pentamidine (Pentacarinat *) C’est une diamidine aromatique commercialisée depuis 1941. Elle inhibe la synthèse des top-isomérases de type 2. [52,53] Elle ne traverse pas la BHM, donc réservé au traitement de la phase I de la maladie. Cependant une étude a montré son efficacité chez des patients en stade II et certaines équipes ont proposé d’instaurer ce traitement pour les stades précoces de la phase nerveuse. Toutefois, ces résultats ont été controversés et restent à être réévalués plus précisément sur le terrain. [54,55] La posologie est de 4 mg/kg/jour soit en injection intra-musculaire profonde après dilution du produit, soit par voie intraveineuse, en perfusion lente dans du sérum glucosé ou physiologique. L’administration se fait tous les deux jours. La cure complète est de 10 injections. Des études ont démontré que la pentamidine administrée à raison 36 d’une injection intramusculaire quotidienne pendant sept jours, donne d’excellents résultats. Un traitement d’une durée de trois jours est en cours d’évaluation. [56] La pentamidine se distribue largement au niveau tissulaire. La demi-vie d’élimination après une dose unique par administration intraveineuse est de l’ordre de 6 heures, et elle est de 9 heures après administration intramusculaire. La fixation aux protéines plasmatiques est de 70-80%. Et 11% du produit est évacué par voie rénale. La pentamidine entraîne souvent des intolérances (hypotension, vertiges, vomissements), et une toxicité rénale réversible. [52] 1.2 Suramine (GERNANI*) La Suramine, sous forme sodique est la deuxième molécule de choix pour la phase hémolymphatique de la maladie du sommeil. C’est un dérivé polycyclique de la classe Naphtylamine polysulphonate issu de l’industrie des colorants. Elle inhibe la glycérophosphate oxydase, et est utilisé dans le traitement de la phase I de la maladie en cas de résistance à la pentamidine. [53] Le traitement démarre toujours par une dose d’essai de 5mg /kg le premier jour, suivie d’injections de 20mg/kg les jours 5, 11,23 et 30. Le produit est très peu métabolisé et éliminé très lentement (demi-vie terminale d’environ 50 jours) par voie rénale. Il entraîne souvent des effets indésirables graves, qui mènent souvent à l’arrêt du traitement. [52] 37 2. Traitement de la phase meningo-encéphalique (stade II) 2.1 Mélarsoprol (ARSOBAL*) Dernier dérivé arsenical utilisé en médecine, introduit dans la thérapie de la maladie du sommeil en 1947 par Friedheim et demeure encore actuellement le traitement de référence de la phase nerveuse. Il agit en fin de synthèse des polyamines du parasite sur la trypanothione réductase. Il agit également sur la glycolyse en inhibant la pyruvate kinase. [53] Le Mélarsoprol est capable de traverser la BHM, il est donc indiqué dans le traitement du stade II de la maladie. Le schéma posologique classique comporte chez les sujets en bon état général, 3 cures de 3 ou 4 jours à 3,6mg/kg/j, espacées d’une dizaine de jours chacune. [52] Une étude a montré l’efficacité d’un programme de traitement pour le Mélarsoprol avec une durée abrégée de 10 jours au lieu d’environ 30 jours. Ce nouveau schéma plus simple à 2.2mg/kg/j pendant 10 jours a été adopté par plusieurs pays endémiques comme programme standard pour le traitement de la phase nerveuse de la THA. Cependant la toxicité inhérente du produit n’est pas modifiée. [54] Le Mélarsoprol est éliminé par les urines (environ 20% de la dose injectée) et les matières fécales. Six jours après la dernière injection, seulement 85% du Mélarsoprol est éliminée. [52] La toxicité du Mélarsoprol reste un point noir. Il est d’un maniement très délicat : il doit être employé uniquement en milieu hospitalier et la posologie doit être réduite si le patient est en mauvais état général. En effet le Mélarsoprol est pourvu d’une grande toxicité qui se manifeste sous sa forme la plus grave par une encéphalopathie qui survient chez 5 à 10 % des malades traités et se révèle 38 [55] mortelle dans 10 à 50 % de ces cas. D’autres effets secondaires peuvent survenir sous forme de: fièvre, troubles gastro-intestinaux, hypertension, hémolyse, réactions d'hypersensibilité. Les injections doivent être réalisées strictement en intraveineuse lente, car le produit est irritant. [52] A part la toxicité inhérente à ce produit, des résistances se développent dans plusieurs régions d’Afrique centrale allant jusqu’à des taux de 25-30%. [59,60] 2.2 Eflornithine ou DFMO (ORNIDYL*) L’Eflornithine est utilisé aujourd’hui comme alternative thérapeutique au Mélarsoprol. Le DFMO ou 2-(difluoromethyl)-DL-ornithine monochlorhydrate est un inhibiteur irréversible de l’ornithine décarboxylase, enzyme de biosynthèse de polyamines nécessaires à la croissance des cellules. Il s’agit d’un cytostatique qui bloque les enzymes essentielles à la prolifération des trypanosomes. Il favorise aussi de plus l’action du Mélarsoprol et pourrait donc être utilisé en synergie avec celui-ci. [53] Il ne s’utilise que sous forme injectable à la posologie de 100mg/kg/24heures à repartir toutes les 6heures, pendant 14 jours. Chez l’enfant, le produit s’élimine plus rapidement et la dose est alors calculée en fonction de la surface corporelle sur la base de 4g/m². Le produit s’administre par perfusion lente d’un minimum 45 minutes. L’élimination du DFMO est très rapide, dont 80 % sous forme inchangée dans les urines. La demi-vie d’élimination plasmatique est de 3 heures. L'éflornithine entraîne très fréquemment des effets indésirables. Au plan hématologique, il y a une myélosuppression quasi constante (50 % de cas d'anémie, 30 % de cas de leucopénie). D'autres effets secondaires graves ont été rapportés (convulsions, toxicité auditive, arrêt cardiaque). [52] Des résistances au 39 DFMO sont récemment apparues pour T. b. gambiense alors que T. b. rhodesiense présente une résistance innée à ce produit [60,61]. 2.3 Nifurtimox (LAMIT*) Le Nifurtimox est un médicament utilisé dans le traitement de la maladie de Chagas. Il a l’avantage d’être actif aux deux stades de la maladie du sommeil. Mais il ne dispose pas d’autorisation de mise sur le marché (AMM) pour cette dernière. Son emploi est réservé à quelques rares cas réfractaires au Mélarsoprol. [53] Les posologies varient selon les centres de traitement de 15 à 20mg/kg en 3 doses pendant 30 à 60 jours, administrés par voie orale. Il est bien résorbé, mais subit un effet de premier passage hépatique [52] . Des troubles gastro- intestinaux et neuropsychiques sont fréquents, mais d’intensité peu sévère. Il entraîne également des hémolyses médicamenteuses, chez les personnes atteintes de drépanocytose et/ou déficit en glucose-6-phosphate- déshydrogénase.[53] 3. Molécules en développement A l’heure actuelle, la recherche de nouveaux traitements contre la THA s’avère infructueuse. En effet depuis les années 40, on utilise toujours les mêmes. Dans les années 90, avec le mégazol une nouvelle stratégie est envisagée. Son action trypanocide a été prouvée d’abord in vitro sur différentes souches de trypanosomes puis in vivo. [62,63,64] Son pouvoir à traverser la barrière hématoencéphalique et sa bonne tolérance chez l’animal ont laissé envisager une 40 nouvelle thérapie. [65] Malheureusement, les essais de toxicité ont révélé un fort pouvoir mutagène qui a bloqué son développement. [66,67] Un autre traitement éventuel a vu le jour récemment, le DB 289 (amidinophénylfurane). Cette molécule est active dans les infections à Pneumocystis jiroveci. Les tests in vitro et in vivo sur différents animaux en stade I de la maladie sont prometteurs. [56] Les essais cliniques de phase I n’ont montré aucun effet secondaire. Les essais de phase II ont débuté récemment en Angola et en République Démocratique du Congo. [68] D’autres molécules sont en cours d’évaluation notamment, les nitro-imidazolés, inhibiteurs de la dihydrofolate réductase. [69] Pour le traitement du stade II de la maladie, une voie de synthèse a été sélectionnée pour l’éflornithine en formulation orale. Les études d’efficacité et innocuité ont débuté en 2005. La possibilité de tester l’efficacité d’une combinaison de Nifurtimox et d’éflornithine par voie intraveineuse est également en cours d’évaluation. [56] IV. Prophylaxie 1. Surveillance et lutte contre la THA La lutte contre la THA, dont l’objectif principal est d’obtenir une rupture dans la chaîne de transmission se situe à deux niveaux : - La réduction du réservoir des parasites par dépistage et traitement des malades. - La réduction de la densité des vecteurs (diminution du contact homme-vecteur). [18] 41 1.1 Réduction du réservoir de parasites La réduction du réservoir humain de parasites se fait par un dépistage actif des personnes à risque, et traitement du réservoir de parasites aussi précocement que possible. [18] 1.2 Réduction de la densité des vecteurs La lutte antivectorielle permet la diminution des populations de glossines, dans les lieux préférentiels de contacte homme-vecteur : points d’eau, lieux de baignade, lisière de plantations, chemins d’accès. [10] Des nos jours, plusieurs techniques de lutte antivectorielle sont connues, mais parfois non appliquées car ces techniques sont parfois très onéreuses. 1.2.1 Lutte chimique Basée sur l’utilisation d’insecticides telles le DDT (dichlorophényl- trichloroethane), les pyrethrinoides, des traitements rémanents, non rémanents, traitements sélectifs……..etc. Ces méthodes ont été abandonnées. [46] 1.2.2 Lutte non chimique Il s’agit surtout de méthodes génétiques, qui ont comme objectif la réduction de la population vectrice. En fait le taux de reproduction très faible des glossines en fait théoriquement des cibles faciles pour toute technique visant à modifier le patrimoine génétique de la mouche. [70] Parmi ces méthodes, on peut citer celle du mâle stérile qui consiste à introduire dans une population sauvage des individus de la même espèce, stérilisée physiquement ou chimiquement, pour compromettre la descendance et, à la longue, aboutir à la disparition de cette population. Cette technique repose sur le fait que les femelles ne s’accouplent généralement qu’une fois et conservent toute leur vie le sperme du male, fécond ou non, dans leurs spermathéques. [71,72] 42 1.2.3 Le piégeage Le piégeage reste la méthode de lutte antivectorielle la plus utilisée de nos jours et la plus efficace. Cette méthode entraîne une réduction de la population de mouches de 95 %. Elle présente plusieurs avantages : d’utilisation facile elle peut être confiée aux habitants de la région. Les principes en sont simples : les glossines sont éliminées en les emprisonnant dans un piège ou en interposant sur leur passage un écran de tissu imprégné d’insecticide. [10,72] Les écrans, simples morceaux de tissu, imprégnés de produits capables de tuer les mouches constituent l’ultime simplification. Le piégeage qui a pu réduire de plus de 95 % la population initiale de mouches dans certaines plantations entretenues, reste une méthode coûteuse vu son extension prohibitive dans le temps et l’espace. 2. Le vaccin A l’heure actuelle, aucun vaccin n’est disponible contre la THA. Le parasite échappe au système immunitaire de l’organisme en faisant varier son manteau antigénique grâce aux VSG. Ceci est du à l’expression alternative de certains gènes ou bien dans d’autre cas, au réarrangement de site d’ADN du génotype du trypanosome. Mais certaines protéines comme les récepteurs de surface localisés au niveau de la poche flagellaire du parasite, sont dites invariantes et permettent d’envisager une thérapie vaccinale. [73,74] Des protéines intracellulaires invariables ont également été mises en évidence, c’est le cas par exemple des MAPs (Microtubules Asociated Proteins) et plus 43 particulièrement de la p52 qui est une protéine glycosomale. Des rats et des souris immunisés avec cette protéine ont présenté une protection contre différentes souches de trypanosomes et le sérum de ces animaux pouvait entraîner une agrégation des parasites in vitro. [75] Dernièrement, une étude portant sur une immunisation à partir de tubuline de trypanosome a été réalisée. Le transfert passif de l’immunité grâce aux sérums des souris riches en anti-tubuline a été réalisé et a protégé des souris infectées par différentes souches de trypanosomes. [76,77] Une autre voie vaccinale se développe, cette fois non pas en utilisant des protéines du parasite mais les glycolipides de surface et les gangliosides. [78] Le premier problème de la thérapie vaccinale c’est la recherche de l’antigène stable du parasite permettant une réponse immunitaire suffisamment importante et efficace pour toutes les souches. Cette recherche vaccinale semble pour l’instant assez aléatoire et n’est pas encore sortie des laboratoires. 44 3 Chapitre I : Présentation de l’Angola et situation épidémiologique de la THA V. Présentation de l’Angola 3. Donnés géographiques et Démographiques L’Angola est un pays situé sur la côte occidentale de l’Afrique australe. On la retrouve au 12,33°Sud et au 18,30°Est. Il est situé aux frontières de la République démocratique du Congo (Nord et Nord-Est), de la Zambie (Est) et la Namibie (Sud), et baignée à l’Ouest par l’océan Atlantique. Figure 9 : Carte administrative de l’ANGOLA [7] 4 L’Angola présente une superficie de 1246700 km², avec 4837 km de frontière terrestre et 1657 km de côte. Le pays compte 18 provinces, Luanda étant la capitale. Sa population est estimée à 15 941 000 d’habitants (2005), avec un taux de croissance de 2,9%. L’Angola est situé en zone chaude, son climat est de type tropical. Deux saisons se partagent l’année : une saison humide, de septembre à avril, et une saison sèche de mai à août. Il présente deux régions climatiques distinctes : le littoral et l’intérieur. La région du littoral a une humidité relative annuelle supérieure à 30%. La température moyenne de la région du littoral est supérieure à 23°C. Une grande forêt tropicale humide, dense recouvre le nord. Cette dernière fait place à la savane au sud, ainsi qu’à la prairie au sud-Est. 4. Le personnel de la santé en chiffres Selon les statistiques de 2005, le nombre de : -Médecins : 1165 -Médecins dentistes : 222 -Pharmaciens : 919 -Infirmiers : 18485 -Autres personnels : 294 5 VI. Situation épidémiologique des Trypanosomoses en Angola Seule la forme due à T.b. gambiense est présente en Angola. Le vecteur de la maladie (Glossina) est présent dans 14 des 18 provinces. Les espèces de glossines incriminées dans la contamination sont : G. palpalis, G. morsitans, et G. fuscipes (fig.11). Les zones endémiques se trouvent dans les provinces du Bengo, Kwanza-sud, Kwanza-nord, Malange, Uige, Zaïre et la périphérie de Luanda. La maladie n’a aucun modèle saisonnier clairement évident. [7] Figure 10 : Distribution des espèces de Glossines en Angola [8] 6 L’Angola présente après la République démocratique du Congo, l’une de plus fortes prévalences de THA dans le continent africain. Selon l’OMS, 3 Millions d’habitants vivent dans les zones endémiques et sont donc exposés au risque de contracter la maladie. La maladie se manifeste dans des foyers de taille variable. La transmission s’effectue surtout au niveau des cours d’eau, des forêts, plantations de café et de banane. Les taux de prévalence changent considérablement d’un secteur géographique à l’autre, et même entre villages dans le même secteur. Il est presque impossible de mesurer les taux d’incidence de T.b. gambiense, car la période asymptomatique est variable et généralement longue, ce qui rend impossible de savoir avec exactitude le début de l’infection. Il y a peu d’informations sur le taux de mortalité car la plupart des décès se produisent dans les secteurs ruraux, où les systèmes d’enregistrement sont rares ou inexistantes. En outre il est très difficile également d’obtenir des statistiques globales par âge ou par sexe. [7] VII. Facteurs ayant favorisé l’évolution de la THA en Angola Comme dans la plupart des pays africains, le principal facteur favorisant l’évolution de la maladie en Angola est la diminution de la surveillance des foyers. Suite à la guerre civile qu’a connue le pays, plusieurs zones endémiques sont devenues inaccessibles aux équipes de surveillance. Le mouvement continu des populations, parfois vers des zones de transmission, ou des réservoirs a entraîné ainsi l’expansion 7 de la maladie vers des zones non endémiques. En outre des facteurs socio-économiques liés à la pauvreté des populations a contribué aussi à la persistance de la maladie dans le pays. VIII. Programme national de lutte contre la trypanosomose en Angola 5. Définition La THA en Angola est clairement identifié en tant que problème de santé publique au même titre que le paludisme, la tuberculose, et le SIDA. Le programme national de lutte contre la trypanosomose est un programme institué par le ministère de la santé de l’Angola. Ce programme a été rénové en institut de combat et de contrôle des trypanosomoses ou ICCT, par le décret 2/00 du gouvernement le 14 janvier 2000. L’ICCT bénéficie d’une autonomie dans la gestion. Il est chargé de la coordination et de la mise en œuvre de la politique nationale de lutte contre la Trypanosomose sur toute l’étendue du pays. L’ICCT dans l’exécution de sa mission travaille en étroite collaboration avec des organisations non gouvernementales (ONG) telles que les Médecins sans frontières, les Caritas, l’institut portugais de médecine préventive, l’institut tropical suisse, et des projets de coopération bilatéraux belge et français. 6. Stratégies de lutte contre la trypanosomose Les stratégies de lutte contre la trypanosomose en Angola sont basées sur les points suivants : ⇒ Le dépistage actif et passif des populations à risque. 8 La prise en charge des malades, utilisant le traitement de référence le plus ⇒ efficace. ⇒ La surveillance épidémiologique des populations à risque ⇒ L’utilisation des mesures de lutte antivectorielle accessibles et viables ; utilisation des pièges et écrans imbibés d’insecticide, destruction des gîtes de repos de la mouche, dégagement des buissons et des grandes herbes autour des villages. Promotion et mise en œuvre des stratégies d’information – éducation- ⇒ sensibilisation des populations à risque, dans le cadre de la promotion de la santé. La formation continue du personnel de la santé à des nouvelles techniques ⇒ de diagnostic. Participation à des activités de recherche, concernant les nouvelles ⇒ thérapeutiques, nouveaux protocoles thérapeutiques, et la résistance aux médicaments. 7. Ressources financières Toutes les dépenses courantes propres aux activités de lutte contre la trypanosomiase sont couvertes par le budget de l’état. L’OMS contribue aux dépenses par la donation gratuite des médicaments. 9 Chapitre II : Étude pratique IX. Objectifs Ce travail a pour but de donner une image globale, sur l’évolution du nombre des cas de Trypanosomose humaine africaine, notifiés en Angola sur une période de 8 ans allant de 2000 à 2007, ainsi qu’un aperçu sur les activités de dépistage et de lutte antivectorielle sur la même période. X. Matériel et Méthodes Les données utilisées dans ce travail nous ont été fournies, par l’Institut de combat et contrôle des Trypanosomoses (ICCT), à Luanda-Angola. Il s’agit d’une étude rétrospective, et analytique concernant l’évolution de la Trypanosomose en Angola, en matière du nombre de cas et des activités de dépistage sur la période 2000-2007. Au total 21619 cas de THA ont été notifiés en Angola durant la période d’étude. L’âge, le sexe ainsi que les données cliniques n’ont pas pu être exploités dans ce travail. 10 Résultats 8. Répartition de nouveaux cas 1.3 Répartition de nouveaux cas par an Tableau II : Nombre de nouveaux cas de THA en Angola (2000-2007) 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Total Années Nouveaux 4546 4577 3621 3115 2280 1727 1105 cas 648 21619 5000 4000 Nouveaux cas XI. 3000 2000 1000 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Années Figure 11 : Evolution du nombre de nouveaux cas de trypanosomose humaine Africaine en Angola (2000-2007) 11 D’après les résultats du tableau 5, on remarque que le nombre de cas de THA en Angola pour la période 2000 à 2007 a diminué progressivement, de 4577 cas en 2001 à 648 cas en 2007. 1.4 Répartition de nouveaux cas par province et par année L’étude de la répartition de la THA par province est intéressante afin de connaître les foyers d’endémie les plus importants. Figure12 : carte administrative de l’Angola montrant les provinces touchées par la maladie 12 Tableau III : Nombre de nouveaux cas par province et par année (2000-2007) Provinces Années P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 Total 2000 688 1938 0 0 884 363 673 4546 2001 529 1606 40 0 1228 359 815 4577 2002 391 819 15 55 1370 466 505 3621 2003 551 908 35 25 882 400 314 3115 2004 291 791 27 32 482 310 347 2280 2005 351 590 16 83 341 77 269 1727 2006 199 329 8 4 278 52 235 1105 2007 88 228 3 5 97 58 169 648 Total 3088 7209 144 204 5562 2085 3327 21619 P1: Bengo P5 : Uige P2 : Kwanza-Nord P6 : Zaire P3 : Kwanza-Sud P7 : Luanda P4 : Malange 13 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 nouveaux cas 2000 1500 1000 500 0 P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 Provinces Figure 13 : Répartition du nombre de cas par province et par année 14 (2000- 2007) Nombre de cas cumulé par province 14% 15% P1 P2 10% P3 P4 P5 33% 26% 1% 1% P6 P7 Figure 14 : Nombre de cas cumulé par province pour la période (2000-2007) La province du Kwanza nord est la plus touchée par la maladie. En effet au cours des huit ans elle a notifié 7209 cas, soit 33% des cas, suivie de la province du Uige, avec 5502 cas, soit 26%. Les provinces du Kwanza Sud et Malange sont les moins touchées, avec 1% du nombre de cas chacune. Globalement on peut dire que la THA est plus fréquente dans les zones rurales des provinces situées au nord du pays, dans les zones de distribution de la mouche Tsé-tsé. Le nombre de cas a diminué de façon progressive au cours des huit années dans chaque province. 15 9. Activités de dépistage Le dépistage constitue l’arme de lutte la plus efficace contre la THA, car il permet la réduction du réservoir humain du parasite. Il est généralement, effectué de deux façons : ⇒ Dépistage Passif : Repose sur l’initiative du patient qui consulte, pour fièvre, troubles du comportement. La présence de ganglions palpables, et l’origine géographique du malade, orientent le dépistage passif. ⇒ Dépistage actif : moyen le plus efficace dans la lutte contre la THA. Il est basé sur la recherche de cas de trypanosomose, parmi les populations à risque. Il doit être réalisé périodiquement, et parmi toute la population à risque. Il est assuré par des équipes mobiles, qui vont à l’encontre des personnes à risque, au niveau de leurs villages. En Angola 16 équipes mobiles sillonnent les zones endémiques. Le dépistage peut être réalisé, par la palpation ganglionnaire seule, palpation ganglionnaire plus le CATT, ou le CATT seul. En Angola le dépistage est réalisé par le CATT seul. La démarche diagnostique est la suivante : 16 CATT sur sang total Résultat positif Résultat négatif Ponction ganglionnaire, si présence de ganglions palpables CTC ou mAECT Sur sang Positif Absence de ganglions Positif Négatif palpables Dilution du sérum Dilution ≤ 1/8 Négatif Dilution ≥ 1/8 Positif Pas de Trypanosomose Détermination du stade et traitement Figure 15 : Arbre décisionnel dans le diagnostic de la THA en Angola 17 2.4 Le dépistage global Tableau IV : Bilan des activités de dépistage pour la trypanosomose en Angola (2000- 2007) Modalités de dépistage Années Passif Actif Total 2000 28241 102332 130563 2001 30523 144046 174569 2002 32165 125056 157221 2003 30539 239305 269844 2004 33944 322298 356242 2005 91273 134627 225900 2006 33214 268165 301379 2007 40421 134535 174956 Total 320310 1470364 1790674 18 400000 Personnes dépistées 300000 200000 100000 0 2000 2002 2004 2006 Années Figure 16 : Evolution du nombre de personnes dépistées pour la trypanosomose en Angola (20002007). Le nombre de personnes dépistées varie chaque année. Il a atteint son maximum en 2004 avec 322298 personnes dépistées. Cette variation pourrait expliquée, par une insuffisance de moyens disponibles. Un total de 1790674 persones a subi un dépistage par le test CATT, durant la période en analyse. 19 2.5 Modalités de dépistage Tableau V : Répartition de différentes modalités de dépistage Modalités de dépistage Total Passif 320310 Actif 1470364 Total 1790674 Repartition des differentes types de dépistage Passif Actif 18% 82% Figure 17 : Répartition des modalités de dépistage Le dépistage actif est majoritaire, puisque 1470364 personnes ont subi ce dépistage, soit 82% alors que le dépistage passif ne représente que 18% de la population totale dépistée. 20 10. Couverture des populations à risque La couverture des populations à risque de contracter la THA, est basée essentiellement sur le dépistage de cette population de façon active ou passive. Le tableau 6 montre les taux de couverture de la population à risque en Angola, pendant la période d’étude. Tableau VI : Evolution de la couverture des populations à risque en Angola (2000-2007) Années Populations à risque Taux de couverture(%) 2000 4337009 3 2001 4337009 4 2002 4337009 3,6 2003 4337009 6,2 2004 2775265 12,8 2005 2775265 8,1 2006 2775265 10,8 2007 2775265 6 Total - 6,8 21 14 taux de couverture(%) 12 10 8 6 4 2 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Années Figure 18 : Evolution de la couverture des personnes à risque pour la THA (2000-2007) Les taux de couverture des populations à risque restent très faibles. On remarque une augmentation progressive de la couverture de 2000 à 2004 où elle était de 12,8%, ensuite une diminution jusqu’en 2007 ou elle était seulement de 6%. En moyenne la couverture globale de populations à risque pour la THA en Angola pendant la période d’étude était de 6,8%. 22 11. Aperçu sur la séroprévalence et le TCP Dans la THA, la séroprévalence est définie comme le pourcentage de personnes CATT positifs, parmi la totalité de personnes dépistées. Le test sérologique peut donner de faux positifs, par réactions croisées avec d’autres parasitoses. Sont considérés malades, les personnes CATT+ dont l’examen parasitologique a été confirmé, ou dont la titration CATT/ sérum positive est supérieure ou égale à 1/8. Le taux de confirmation parasitologique, reflète le pourcentage de personnes parmi les CATT+ dont la présence du parasite dans le sang a été confirmée. 23 Tableau VII : séroprévalence et taux de confirmation parasitologique de 2000 à 2007 Années Population dépisté CATT(+) Séroprévalence(%) Cas confirmés TCP(%) 2000 134563 - - 4546 - 2001 174569 - - 4577 - 2002 157221 - - 3621 - 2003 269844 14802 5,4 3115 21 2004 556242 9263 2,6 2280 24,6 2005 225900 4388 1,94 1727 39,3 2006 301379 2690 0,89 1105 41 2007 174956 2648 1,5 648 24,5 Total 1790674 33791 2,5 21619 30 TCP : Taux de confirmation parasitologiques des CATT Selon les résultats du tableau 7, en 2003 parmi les 14802 personnes CATT+, 3115 ont été confirmés parasitologiquement, soit un taux de confirmation parasitologique de 21%. La séroprévalence moyenne entre 2003 et 2007 a été de 2,5%. Elle a diminué de 2003 à 2006. Le taux de confirmation 24 parasitologique a sensiblement augmenté par rapport au nombre des personnes CATT+. Il était en moyenne de 30%. 12. La Mortalité de la THA en Angola Le tableau 12 montre le nombre de personnes décédées de la THA en Angola durant la période d’étude (2000-2007). Tableau VIII: Evolution du nombre de décès due à la THA en Angola (2000- 2007) Nombre de décès Taux de Années Nouveaux cas 2000 4546 - 2001 4577 178 3,9 2002 3621 100 2,8 2003 3115 96 3,1 2004 2280 70 3,0 2005 1727 57 3,3 2006 1105 23 2,1 2007 648 28 3,9 Total 21619 549 3,15 25 mortalité(%) - Nombre de décés 200 150 100 50 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Années Figure 19: Evolution de la mortalité due à THA en Angola Entre 2001 et 2007, le nombre total de décès imputés à la THA en Angola est de 549, soit un taux de mortalité moyen de 3,15%. Le nombre de décès a diminué progressivement de 2001 à 2006. On remarque que malgré la diminution nette du nombre de décès, le taux de mortalité n’a pas varié, il a tourné autour de 3%. Ceci pourrait être expliqué par le fait que le nombre de cas a diminué aussi de façon progressive, et par conséquent diminution également du nombre de décès, mais le taux de mortalité due à la THA est resté le même. A noter que parmi les 28 décès notifiés en 2007, 16 cas soit 57% des décès ont été causés par encéphalopathie réactive due au traitement par le Mélarsoprol. 26 13. La lutte Antivectorielle La lutte antivectorielle, est l’un des points les plus importants dans la lutte contre la THA. En Angola cette lutte se fait surtout par le piégeage de mouches. Des pièges pyramidaux, type Lancien sont distribués dans les zones connues d’infestation de la mouche. Pour cette étude, nous avons eu accès seulement aux données de l’année 2007. Ainsi pendant l’année 2007, 2279 pièges ont été placés et 98530 glossines ont été capturées. Le tableau 14 résume la distribution des pièges, ainsi que le nombre de glossines capturées dans les différentes provinces endémiques. Tableau IX : Distribution de pièges placées et glossines capturés par province (2007) Provinces Pièges placés Glossines capturées Bengo 120 150 Kwanza-Nord 632 28545 Kwanza-Sud 43 78 Malange 196 3185 Uige 487 53615 Zaire 731 12877 Luanda 70 80 Total 2279 98530 27 XII. DISCUSSION La trypanosomose humaine africaine sévit toujours en Angola. En effet l’évolution de la maladie dans ce pays a connue quatre périodes différentes : - Une première période au début du siècle où la maladie a fait des ravages dans toute l’Afrique centrale. - Début de la lutte vers 1959 et élimination de la maladie vers 1974 où seulement trois cas ont été notifiés dans tout le pays. - Ré-émergence progressive de la maladie pendant la période postindépendance, suite à la guerre civile qu’a connue le pays. - Situation actuelle, caractérisée par la reprise des activités de lutte et de surveillance de la maladie. Á travers cette étude nous avons voulu apporter un aperçu global de la THA en Angola tout en discutant la situation épidémiologique de cette parasitose. 3. Evolution du nombre de cas Globalement entre 2000 et 2007, 21619 cas de THA ont été déclarés en Angola, soit une moyenne de 2702,3 cas par an. Ce nombre reste élevé en comparaison avec d’autres pays d’Afrique endémiques qui enregistrent savoir : ⇒ Le Soudan : 1766 cas en 2004[17] ⇒ L’Ouganda : 354 cas en 2004[17] ⇒ La Côte d’Ivoire : 202 cas par an en moyenne. [79] 28 moins de cas à Cependant ce chiffre reste moins élevé que ceux présentés par la République Démocratique du Congo où plus de 10000 cas sont déclarées chaque année, soit plus de 50% de cas de THA notifiés dans tout le continent [17]. Le nombre de cas de THA a diminué de façon progressive en Angola au cours des huit dernières années, de 4546 cas en 2000 à 648 cas en 2007. Cette réduction d’environ 85% de cas pourrait être corrélée aux résultats du travail et de l’efficacité du programme national de lutte contre la THA. En effet le dépistage actif suivi du traitement immédiat de malades permet une diminution rapide du nombre de réservoir humain du parasite. Ceci a également été observé dans d’autres pays comme en Ouganda [80] et en Guinée équatoriale ou une réduction de 97,8% du nombre de cas a été observé après 5ans de recherche active de cas. [81] 4. Nombre de cas selon la Région Dans cette étude, c’est la province du Kwanza – nord qui a été la plus touchée par la maladie. Elle a enregistré 33% des cas cumulés, suivie des provinces du Uige avec 26% des cas. Les provinces de Malange et Kwanza-Sud, sont les moins touchées par la maladie avec 1% des cas chacune. Ces résultats sont en accord avec ceux trouvés dans une étude menée dans 5 provinces de l’Angola entre 1996-2001, où la province du Kwanza-nord, a notifié 32,1% de cas. [82] Les zones les plus touchées par la THA sont situées le plus au nord du pays, zones géographiquement localisés le long des fleuves bordées de galeries forestières, ainsi que de végétations denses, tout ceci constituant un biotope favorable aux glossines. Une étude menée dans la ville de Kinshasa (RDC) a 29 montré que de nouveaux cas de THA ont été notifiés dans la ville de Kinshasa, dans de foyers situées géographiquement aux bords de rivières et entourés de végétation dense. [83] Par ailleurs le nombre élevé de cas dans ces zones peut être explique aussi par le type d’activité mené par la population qui dans sa majorité a comme activité l’agriculture et la pêche, ce qui augmente le contact hommeglossine. Une étude menée en Côté d’ivoire a montré une corrélation entre la densité de campements de culture et l’incidence de la THA dans les régions forestières. En effet, la contamination augmente lorsque la densité de personnes travaillant et habitant dans les champs de culture augmente, ceci dans les zones forestières.[84] Une autre étude a montré que les principaux foyers de la THA en côte d’ivoire se situent dans les zones de culture de café et cacao, [79] ce qui est le cas également dans cette étude, puisque les régions le plus touchés sont celles se trouvant dans les zones de culture de café et banane. Á noter également que durant la période de cette étude, aucun cas n’a été déclaré dans les zones urbaines des provinces. Tous les cas ont été notifiés dans les régions rurales. Contrairement à d’autres pays comme la RDC, où 956 cas de THA ont été enregistrés dans la ville de Kinshasa (capital du pays) entre 1996 et 2000, [83] Même situation en Côte d’Ivoire dans la ville de Bonon (60km de la capitale de la Côte d’ivoire) où 96 cas ont été notifiés en 2005. [85] 30 5. Aperçu sur les activités de dépistage Durant la période d’étude le taux moyen de couverture des populations à risque était de 6,8%. Entre 2000 et 2004 ce taux a augmenté progressivement, il était de 3% en 2000 et a atteint 12,6% en 2004, ensuite il a évolué de façon oscillatoire, jusqu'à atteindre 6% en 2007. Ces résultats nous permettent de dire que la couverture de personnes exposées à la THA en Angola est encore très faible. Elle est reste semblable à celle rapportée entre 1994 et 1998, où seulement 6% de la population à risque était sous surveillance. Par contre durant la période coloniale (début de la lutte contre la THA) en moyenne, 1000000 de personnes étaient visitées chaque année. [8] Le nombre de personnes dépistées chaque année varie, ceci pourrait être expliqué par l’insuffisance des moyens de lutte. Ainsi nombreuses personnes exposées au risque de contracter la maladie ne sont pas dépistées. Concernant le mode de dépistage, le dépistage actif a été majoritaire avec 82%, des activités de dépistage, ceci est conforme aux recommandations données par l’OMS en vue de la lutte contre la maladie. [10] 6. Aperçu sur la Séroprévalence L’un des problèmes majeurs de la THA, c’est la difficulté de son diagnostic, En effet les techniques de diagnostic disponibles sont très peu sensibles. Le test d’agglutination sur carte CATT, permet de trier la population et d’évaluer la séroprévalence de la THA. 31 La séroprévalence varie selon les foyers, et parfois dans la même province, les taux sont très différents d’un foyer à l’autre. L’étude menée en Angola entre 1998 et 2001, a montré une séroprévalence de 44,1% dans la région de Lucala (province du Kwanza-norte) et une moyenne de 10,3% dans les cinq provinces étudiés. [82] Ceci reste élevé par rapport à notre étude où la séroprévalence moyenne entre 2003 et 2007 était de 2,5%. Au Soudan la séroprévalence varie également selon les foyers, ainsi entre 1997 et 1999 une étude dans ce pays a montré une variation de la séroprévalence allant de 30,5% à 3,7% selon les foyers. [14] Parmi les sujets CATT positifs, un faible taux de confirmation parasitologique a été observé 30% en moyenne, cela est légèrement plus élevé par rapport à ceux trouvés en 1998 et 2001 dans une étude en Angola où le taux de confirmation parasitologique a été estimé à 10,1%. [82] Les personnes CATT+ dont le parasite n’a pas pu être mis en évidence sont considérées comme des suspects sérologiques et doivent être suivis. Une étude menée dans le foyer de quiçama Angola a montrée que 52% des suspects sérologiques, ont été confirmées parasitologiquement après un an de suivi. [86] Dans notre étude nous n’avons pas pu avoir les donnés concernant le devenir des suspects sérologiques, mais nous pouvons dire que plusieurs personnes peut être infectés restent sans traitement et sont ainsi condamnées à une mort certaine. 32 7. La mortalité D’après nos résultats, le nombre de décès, imputés à la THA était de 549, soit un taux de mortalité de 3,15%. Le nombre de décès a diminué de 2000 à 2007. Mais le taux de mortalité n’a pas varié par rapport au nombre de cas. Ce taux reste élevé par rapport à ceux trouvé dans le foyer de Quiçama (Angola) (0,6%), [86] en et en Ouganda (2,6%). [80] Durant l’année 2007, 16 décès parmi les 28 notifiés ont été causés par encéphalopathie réactive due au traitement par le Mélarsoprol, soit 57% de décès. En République Démocratique du Congo, le taux élevé de décès par encéphalopathie arsenicale, est l’une des raisons principales du faible taux de présentation des populations dans les activités de dépistage [87] . Ce taux par rapport au nombre total de personnes en stade II était de : 68,4% en Ouganda,[80] 4,7% à Daloa (Côte d’ivoire),[88] 3,2% au Congo, 1,7% à Quiçama (Angola). [86] 33 [89] 10% en Tanzanie,[90] et 34 La Trypanosomose Humaine Africaine est une maladie parasitaire très ancienne, que l’on croyait éliminée. Depuis 1960 elle a progressivement resurgi dans la plupart des pays d’Afrique. Aujourd’hui cette maladie est qualifiée de réémergente et demeure un problème de santé publique, surtout dans les pays d’Afrique centrale. Actuellement, une nouvelle ère dans la lutte contre cette maladie a commencé. L’objectif affiché par l’OMS est l’éradication de cette maladie du continent africain. Cela semble encore un rêve impossible à réaliser du moins dans un proche avenir. La plupart des pays endémiques n’ont pas les moyens suffisants pour une lutte efficace, par ailleurs les médicaments disponibles contre la maladie ne sont pas efficaces et sont d’une toxicité souvent mortelle pour le malade, et, les techniques de diagnostic disponibles ont une très faible sensibilité. Au terme de ce travail, nous concluons que la Trypanosomose humaine africaine demeure un problème majeur de santé publique en Angola, malgré la diminution du nombre de cas depuis l’année 2000. Cette diminution est corrélée au dépistage actif des populations à risque. La couverture des populations à risque reste très faible, elle était en moyenne de 6,8% durant la période de notre étude. De nombreuses personnes exposées au risque de contracter la maladie restent donc sans surveillance. Afin de donner un nouvel essor à la lutte contre la THA, non seulement en Angola mais aussi dans tous les pays endémiques, nous proposons quelques recommandations à savoir : 35 ⇒ L’Amélioration des activités de dépistage, permettant une couverture maximale des populations à risque. Pour cela les gouvernements devraient prendre des mesures afin d’assurer la disponibilité du matériel nécessaire, le traitement et la dotation en personnel qualifié, des équipes mobiles. ⇒ Le dépistage des cas doit aller de pair avec la lutte antivectorielle, et faire participer la population dans ces activités, notamment dans l’entretien des pièges et écrans. ⇒ Promouvoir des campagnes d’information sur les mesures préventives (éviter les lieux d’infestation, le port d’habilles longs….etc.). ⇒ Pour que le programme de lutte contre la THA soit efficace, il est indispensable de mettre en place un système approprié de surveillance. Une surveillance intégrée de la maladie, par la mise en place des sentinelles, permettant la collecte des donnés afin de cartographier la distribution géographique de la maladie, de surveiller les tendances de la maladie, de la pharmacoresistance, et de constituer de banques de donnés sur la THA, en vu de la prise de décisions et de la planification des activités, est vivement souhaité. ⇒ Quand aux organisations non gouvernementales, des efforts doivent être maintenus, dans le but d’intensifier les recherches sur les nouvelles thérapeutiques, et les outils diagnostiques, et surtout que la maladie reste un sujet de priorité. 36 3 1. P. Cattand: L’épidémiologie de la Trypanosomiase humaine africaine : une histoire multifactorielle complexe ; Med. Trop; (2001) 61 : 313-322. 2. Louis F.J ; Simarro P.P ; Lucas P. : Maladie du sommeil cents ans d’évolution, des stratégies de lutte. Société de pathologie exotique, Paris France. (2000) vol 95 n° 5 pp. 331-339. 3. 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(Université catholique de Louvain, 18 Belgique, www.ucl.ac.be) 19 En Angola, la Trypanosomose humaine africaine est due à Trypanosoma brucei gambiense, et constitue un grave problème de santé publique. Selon l’OMS 3 millions de personnes sont exposées au risque de contracter la maladie. Cette parasitose strictement africaine est mortelle en absence de traitement. Elle évolue en deux stades : un stade hémolymphatique et un stade nerveux. La difficulté de la détermination du stade de la maladie décisive pour le choix du traitement, ainsi que la toxicité du traitement en phase II, demeurent un obstacle à l’éradication de cette maladie du continent africain. Ce travail, représente une étude rétrospective et analytique de la situation de la THA en Angola sur une période de 8 ans allant de 2000 à 2007. Un total de 21619 cas de THA a été notifié parmi 1790674 personnes soumises au dépistage. La stratégie de dépistage était à la fois passive et active, basée sur l’utilisation du test d’agglutination sur carte (CATT). Le dépistage actif était majoritaire (82%), ce qui a permis une réduction importante du nombre de cas de 2000 à 2007. La couverture des populations à risque par les activités de dépistage reste très faible (6,8%). Les provinces du « Kwanza-nord » et « Uige » sont les plus touchées par la maladie avec 33% et 26% du nombre total de cas. Le taux de mortalité globale a été de 3,15%. Cette étude confirme les donnés de l’OMS selon laquelle, la majorité de personnes à risque de contracter la THA restent sans couverture. De ce fait la lutte contre cette parasitose ré-émergente constitue endémiques. 20 un défi pour les pays Abstract – Summary In Angola, the African trypanosomiasis is caused by the trypanosoma brucei gambiense; and is a very severe problem in public health. According to the WHO, 3 millions people are at risk of contracting the disease; Strictly African, this disease is mortal without treatment. 2 stages are observed: haemolytical and nervous. Difficulty in determining the stage of the disease, decisive for correct therapeutics; and toxicity of treatment during stage 2, stand as obstacles to complete eradication of the disease in Africa. This retrospective study, analyses the situation of the African trypanosomiasis in Angola for the period 2000 – 2007 (8 years). A total of 21619 cases were diagnosed amongst 1790674 people up for screening. Screening was passive or active, based upon CATT. Active screening represented 82 %, which allowed a significant reduction in cases from 2000 through to 2007. Such an activity (screening) is still weak, representing 6, 8 %. The provinces of Kwanza-Norte and Uige are the most affected by the disease, with 33 % and 26 % of cases diagnosed. Global mortality was at 3, 15 %. This study confirms data given by the WHO; according to which, the majority of people at risk of contracting the African trypanosomiasis are still without medical coverage. For this reason, all endeavours to eradicate the disease remain a challenge for endemic countries. 21 Trypanosoma " إ#$ أTHA د داء ا ت ا ا ي 567 ا5@ ً و.5 ا567 ة9: 5; < و,brucei gambiense .اءA ا اBCD 5D ا9 نF G HI ثIK ,5 ا :HQTD ر9Q و.واءA ب ا# ًIMN 5OD ً5: APاQ اR9 ا اB هQ جI ر اQ:" ً5: ا ض5T AA6M 5D إن.57W 5T و5وR د5TD اBه W أم ا ]ء5W <;M `الM " ,5$ ا5T واء اA ت اZM [ Bوآ .5ا ض ا رة ا ,اتa 5$K ىA W "#$ أTHA 5F 56M 5a < دراb6 ا اBه G1790674 HD l#DأTHA 5 T 21619 gWh إن.2007 إ2000 H .Q اFM رQ: ا5N9D امAQaا W noN gP اp وgP اQ ا5hMاQaإ .(CATT)q7Q ا دAW آxRM اءPOD ya AN( و%82) 5pu اgP اQ < ا 59$ أqz HW 9 نF ;ن اZ ا59#M.2007 إ2000 HD "ت6 ا (%8,6) ًاAP 5]R `الM " Q ا 5ZD ا ا ضB هH ً]راM آu" و"ج" ه ا 5 `ا ا$ت " آاz إن .% 3.15 Pل ا ت اA }D AN و."ت6 د اAW P إH %26 و%33 HF ص اGu ا5 p أن W 5 ا567 ا5@ ت$D 5aراA اB هAM 9 د إW يB اR9 ا ا ض اB ه56; nK H و.59#M ونAD l " زاTHA .ةD ان اA ًA6M < ,رQ$"ا 22