John Amodea - Visiter le site web du posteur

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John Amodea - Visiter le site web du posteur
What Have We Done To Our Game? - John Amodea
What Have We Done To Our Game?
Série d’articles de John Amodea provenant de son blog : http://john-amodea.blogspot.com/
Traduit de l’anglais par H. Laurent
What Have We Done To Our Game? Partie 1 sur 5
Vendredi 5 décembre 2008
1995 : Le début de la fin pour le paintball
Le paintball se dérobe devant vos yeux.
D'après les rapports SGMA et rapports d'assurance, on compte moitié moins de joueurs
aujourd'hui qu'en 2004. De grosses compagnies de l'industrie sont vendues ou font faillite. Le
volume de marqueurs vendus aujourd’hui équivaut à celui d’il y à 5 ans et les ventes de billes
chutent chaque jour. Le paintball est sérieusement en péril.
Première raison – Les faits
1. On a joué exclusivement en forêt pendant au moins 14 ans
2. A partir de 1994, le jeu a commencé à stagner par manque d'investissement
3. Le paintball a ensuite connu un renouveau esthétique puis commencé à sortir des bois
4. On met notre dévolu à vouloir faire passer le paintball à la TV
5. Des sociétés extérieures à l'industrie s'intéressent au paintball à cause de la TV et du
nouveau look du jeu
6. L'industrie s'emballe et pousse vers l'avant la version édulcorée du paintball
7. Le paintball sportif est maintenant exclusivement pratiqué en dehors de la forêt
8. Les terrains à but exclusivement lucratif commencent à penser qu'il suffit de monter un
airball sur un lopin de terre pour accueillir des joueurs
9. Des centaines de milliers de nouveaux joueurs sont forcés d'apprendre à jouer sur des
terrains de 40 sur 50 mètres
10. Ils ne peuvent pas rivaliser, sont frustrés et abandonnent
11. En 2005, le nombre de joueurs chute par millions
12. Des sociétés sont vendues et font faillite par dizaines
13. Nous en sommes là aujourd'hui, à attendre la prochaine tempête... et elle va arriver.
L'Obsession de la Télévision et du jeu en Arène
Vous savez certainement que la première partie de paintball a eu lien dans les bois du New
Hampshire le 27 Juin 1981. Et pendant au moins 15 ans le jeu s'est pratique exclusivement en
forêt, à l'exception des "Attaque/Défense" joués occasionnellement sur des sites semi-urbains.
La NPPL a été créée en 1993 (en remplacement du circuit "Lively") comme LE championnat
à jouer pour toute équipe et tous joueurs sportifs sérieux. Et comme pour tous les tournois et
jeux loisir de l'époque, les matchs se jouaient en forêt.
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En 1994, tous ceux qui étaient impliqués dans le paintball sportif savaient que le jeu ne
toucherait jamais le grand public si on s'en tenait à la pratique du moment. Des types dans la
forêt habillés en camo qui se tirent dessus, ça n'a rien de spécialement attirant. Même le
circuit sportif s'enlisait parce qu'il n'y avait pas d'argent frais pour financer le coût important.
A l'automne, ESPN a diffusé une émission unique appelée "Paintball USA" hébergée par Fred
Schultz. L'émission proposait du paintball joué directement dans Main Street à Disneyworld.
C'était bidon mais beaucoup d'entre nous dans l'industrie du paintball nous sommes alors
rendus compte combien un passage TV pouvait ouvrir des portes.
En 1995, Jerry Braun, promoteur de la World Cup, a co-présenté (avec ESPN) un évènement
appelé "ESPN World Paintball Championships" qui était joué dans la forêt dense et les
palmiers de Kissimmee en Floride. ESPN amena un tas de caméras dans les bois obscures
pour filmer à différents endroits sur le terrain, de même qu'une caméra mobile pour tenter de
capter les actions et le déroulement du jeu. Après un gros travail de montage, l'évènement fut
diffusé sur ESPN et ESPN2 pendant plusieurs mois, et pour beaucoup de ceux qui ont
regardé, l'émission n'a pas réussi à capturer l'intensité, le déroulement et l'essence du jeu.
Retour à zéro.
Déclin des Camos et de la Forêt
En janvier 1996, Braun et ESPN se sont réassociés pour une nouvelle édition du "ESPN
World Paintball Championships". Cette fois les matchs étaient joués sur un terrain dégagé en
herbe entouré de panneaux plastifiés bleu et blanc, équipé d'obstacles peints en rouge et blanc
(à noter qu'il s’agissait là d'un vrai précurseur aux obstacles airball et hyperball, ceux-ci étant
apparus plus tard dans la même année). Quand cette nouvelle incarnation du jeu fut diffusée
sur le réseau ESPN dans l'année, le déroulement du jeu était mieux perçu, plus facile à suivre,
et les couleurs vives des équipements et des vêtements des équipes eurent un très bon rendu à
la TV.
Comme conséquence de ces passages TV fréquents (25 fois en 60 jours), les professionnels de
l'industrie du paintball ont commencé à croire que cette couverture TV et la visibilité
nationale accrue amèneraient de grosses sociétés à la table des sponsors, et du coup une part
de gâteau plus grosse pour chacun. Il y avait alors des rumeurs selon lesquelles ESPN
proposerait d'autres saisons de leur "World Paintball Championships", mais une scission entre
Braun et ESPN rendit impossible toute suite. Personne ne se doutait alors qu’il faudrait
attendre 10 ans avant qu'ils réattribuent un créneau au paintball sur leur réseau.
Dans la même période, des gens comme Bob McGuire, Milt Call, Jeff Gatalin et d'autres
commencèrent à travailler sur différents projets pour ramener le jeu à la TV. Et pratiquement
toutes les sociétés qui vendaient du textile commencèrent à sortir des vêtements clairs,
colorés, au look sportif. La fin de l'année 96 vit l'introduction par Adrenaline Games des
modules colorés Sup'Air Ball, les joueurs se mirent à porter des vêtements aux couleurs vives
et pléthore de sociétés commencèrent à proposer des anodisations "splash" pour tous les
lanceurs phares du moment. Le jeu changeait devant nos yeux, et nombre d'entre nous étions
ravis par ce que nous voyions. Le paintball existait maintenant dans une version sportive,
parallèlement à la version loisir, en forêt.
La décennie suivante a vu le paintball sportif sortir complètement des bois. Pendant quelques
années, la NPPL et des évènements comme l'IAO ont organisé des tournois où les équipes
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jouaient certains matchs dans la forêt et d'autres sur airball ou hyperball. Mais ce fut de courte
durée. Dès 2000, tous les tournois se jouaient dans des "Arènes" et même l'hyperball avait
disparu. Les modules gonflables avaient 2 grands avantages : ils étaient colorés et tape-àl’œil, et vous pouviez les déplacer facilement dans votre coffre. Tout allait pour le mieux,
jusqu'à ce que...
La chute n'en fut que plus douloureuse
Tout allait bien jusqu'à ce que l'industrie, moi y compris, nous tombions sous le charme de la
télévision, et cette fausse croyance que la TV pousserait le jeu de l'avant en attirant des
sponsors hors paintball. Il y en avait tellement qui montraient leur intérêt que nous nous
sommes cantonnés à cette formule de jeu simplifiée, pimpante, rapide, facile et plus propre.
Les grands de l'industrie et les médias spécialisés sont restés sur cette lancée durant plus de 10
ans.
On a vu le jeu prendre de l'ampleur pendant un moment. Les enquêtes de la SGMA ont
montré une croissance constante jusqu'en 2004. Mais en 2004, l'industrie avait quasiment jeté
aux oubliettes le jeu loisir, les big games et la version scénario, en leur demandant de ne pas
faire de bruit. Après tout, il y avait beaucoup plus de joueurs qu'avant. Nous aimions cette
nouvelle version "propre" du jeu. Nous nous étions enfin séparé de l'image guerrière. Et nous
voyions nos joueurs comme des athlètes, plus comme une bande de types obèses, trop vieux,
en quête de reconnaissance. Cette nouvelle image du paintball nous donnait de la crédibilité.
Nous étions alors un sport d'action, ou un sport extrême, plus seulement un loisir ou une
passion.
Malgré cela, en 2005, le nombre de joueurs s'est mis à diminuer rapidement. Pourquoi ? Le
déni flagrant de l’industrie pour les origines du jeu nous avait rattrapé. En 2005, il y avait
littéralement plusieurs centaines de terrains de paintball à travers le pays qui n’avait même
pas un seul terrain en forêt, et personne ne semblait s’en inquiéter. Pour des centaines de
milliers de joueurs, l’unique pratique du paintball qu’il connaissait était l’airball, les jerseys
sportifs, les lanceurs électroniques, le jeu à 5 contre 5, tel qu’on le voyait à la TV et sur les
pages de nombreux magazines de paintball. Et cela créa trois problèmes majeurs.
Des parties de 2 minutes
Au lieu de jouer des parties d’une demi-heure, pendant lesquelles les joueurs pouvaient
ramper, se cacher, ou bien rester dans la partie assez longtemps pour apprendre à jouer et
avoir l’impression d’en avoir pour leur argent, ils se retrouvaient à jouer des parties de 2
minutes, souvent éliminés par des joueurs plus expérimentés, match après match, jour après
jour. Les nouveaux joueurs n’avaient plus aucun moyen de dissimuler leur manque
d’expérience, leur équipement inadapté, et plus possible pour eux de rester en jeu assez
longtemps pour apprendre à jouer. Pour la première fois dans ma vie de paintballeur, je voyais
partout des gamins essayer le paintball une fois, s’en aller et ne jamais revenir. Le jeu était
trop rapide, trop douloureux, et trop élitiste.
Qu’était devenu le jeu ?
Nous avions oublié pourquoi nous sommes tombés amoureux du paintball. Si vous avez
connu l’époque où on ne jouait qu’en forêt, répondez s’il vous plaît à cette question : Auriezvous alors pensé qu’un jour vous joueriez dans une arène de la taille d’un terrain de hockey,
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entourée de filet, enfoncé derrière un boudin rose pour ne pas vous faire shooter par le « snake
» qui tire 12 billes à la seconde ? Où retrouve-t-on le jeu d’origine là-dedans ?
Et les Gros (et Grosses) dans tout ça ?
Où vont jouer les gros (et grosses) ? Le jeu est devenu si confiné que si vous n’êtes pas un
véritable athlète, c’est dur de démarrer, à moins que vous ne jouiez chez Skirmish, EMR
Paintball, ou un de ces terrains qui savent y faire. Je ne dis pas que c’est impossible, mais on
perd beaucoup de joueurs qui ne peuvent tout simplement pas se lancer. Est-ce ce que nous
recherchons ? Voulons-nous un jeu qui ne peut être pratiqué que par des athlètes affutés et
jeunes ? (souvent trop jeunes pour avoir de l’argent à dépenser) Ou voulons-nous un jeu
polyvalent qui peut être pratiqué en forêt, de multiples façons, pour de multiples plaisirs ?
Pour être Clair
Pour qu’il n’y ait pas de confusion, je préfère clarifier les choses. J’adore le paintball sportif.
J’ai joué sur le circuit national pendant sept ans. Mais j’adore aussi jouer dans les bois. J’ai
facilement fait la transition vers le airball, parce que je jouais déjà depuis plus de dix ans
quand le jeu est devenu confiné, rapide et présentable. Mais aujourd’hui, beaucoup de gens
n’ont aucune chance d’apprendre à jouer en allant faire 10 matchs de 3 minutes, un dimanche,
sur le terrain Joe Blow. Un site Joe Blow serait à un entrepreneur qui loue un demi-hectare et
monte une arène dessus. Et il y a beaucoup plus de terrain à la Joe Blow aux Etats-Unis qu’il
n’y a de Skirmish, Challenge Park, EMR ou Hollywood Sports.
Pour bien faire les choses
Chacun à son rôle dans cette affaire.
Les gérants de terrain
Les terrains qui font correctement les choses se développent. Les terrains comme ceux que
j’ai mentionnés ci-dessus (ceux qui proposent de la forêt, des forts, des villages, des villes,
etc..) ne ressentent que très peu l’effet de la crise économique. Je le sais car je leur ai demandé
directement. J’ai aussi demandé aux gros distributeurs où ils livrent la plupart de leurs billes,
et tous m’ont répondu que c’est aux sites bien gérés qui offre de la variété. Ne tenter pas le
diable. Si votre affaire va mal, regardez ceux qui se développent. Si ça va mal, regardez-vous
dans un miroir. Que pouvez-vous faire de ce que vous avez déjà pour développer le jeu dans
le bon sens ?
Les gérants de magasins
Comme les gérants de terrain, vous devez penser à la diversité. Ne soyez pas effrayés de
vendre des jerseys Empire et Dye à côté du matériel de loisir ou mil-sim Spec Ops et Full
Clip. Ouvrez le jeu à vos clients et montrez leur tous les aspects du paintball. Eduquez vos
joueurs/clients de façon à ce qu’ils découvrent le paintball dans sa globalité et envoyez les sur
des terrains qui savent comment conserver leur clientèle.
Les Fabricants
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What Have We Done To Our Game? - John Amodea
Ne soutiennent pas les gérants de terrain et de boutique. Vous assistez de grosses équipes en
espérant un retour, mais le marketing serait plus utile pour soutenir Joe Blow qui vend vos
produits. Pourriez-vous ne serait-ce qu’une fois faire apparaître sur vos publicités des joueurs
scénario connus ? Ne mettre dans vos publicités que des athlètes fluets, ne mettant les pieds
que sur des airball, et à l’équipement coûteux, ne fonctionne plus. Vous continuez de jeter
votre argent par les fenêtres. Si ça ne fonctionne pas, vous devriez peut-être faire preuve d’un
de peu de créativité. Quelqu’un m’a dit récemment : « Si tu conduis une Bentley et que t’as
pas toujours pas attrapé de meuf, tu devrais peut-être garder ton argent et acheter un vieux
pick-up ». Je pense que vous voyez ce que je veux dire…
Les Joueurs
Vous êtes nos ambassadeurs. Apprenez à jouer aux débutants, au lieu de les jeter aux loups
(heureusement que c’est vous le loup, hein ?). Si le terrain où vous jouez n’est équipé qu’en
airball, demandez pourquoi. Offrez votre aide pour construire un terrain plus accessible aux
débutants. Ca ne peut que servir votre intérêt. Soyez méticuleux dans votre choix de terrain et
dans votre type de pratique. Soutenez les sites de jeu qui font avancer le paintball dans le bon
sens, et expliquez aux autres ce qu’ils peuvent faire pour s’améliorer.
What Have We Done To Our Game? Partie 2 sur 5
Mercredi 10 décembre 2008
Le Désastre des Cadences de Tir (ROF)
Deuxième raison – Les faits
1. Les lanceurs de paintball tiraient moins d'une bille par seconde au début des années 80.
2. 1985 marqua le début d'une nouvelle ère pour le paintball.
3. Le Phantom et le Bushmaster, deux lanceurs à réarmement manuel, dominaient sur les
terrains de tout le pays.
4. Le semi-auto fut introduit, sans que le jeu évolue énormément.
5. Le bond du semi-auto vers l'électronique créa un fossé entre ceux qui étaient équipés et
ceux qui ne l'étaient pas.
6. Les gérants de terrain ne savaient pas bien comment gérer ces deux populations
simultanément, et le plus souvent ils les laissaient jouer ensemble.
7. Les débutants se faisaient alors déloger par des joueurs tirant plus de 10 billes par seconde.
8. A partir de quand peut-on dire que ça va trop vite ?
Entrée en Scène
Je pense que vous avez compris que je n'attribue pas uniquement ce retournement de situation
dans le paintball aux seuls gérants de terrain et à l'évolution vers le jeu en arène (cad airball,
hyperball, etc). C'est en grand partie mon opinion, mais ce n'est pas la seule raison de ce
déclin à l'échelle nationale. La deuxième raison pour laquelle nous avons perdu beaucoup de
joueurs provient aussi largement de la vitesse d'exécution que le jeu a atteint. Encore une fois,
je fais un retour en arrière dans le temps pour préparer le terrain.
Le premier lanceur utilisé pour du paintball en Juin 1981 fut le Nelspot 707, qui a précédé de
peu le Nelspot 007 (contrairement à ce que certains pourront vous dire). Le 707 et le 007
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What Have We Done To Our Game? - John Amodea
utilisaient littéralement une tige sur le côté du lanceur pour faire le réarmement. Il n'y avait
pas de système d'alimentation par gravité et le tube chargeur contenait dix billes. Le terme
"cadence de tir" n'existait pas à l'époque, du simple fait qu'elle aurait été mesurée en billes par
minute, non pas en billes par seconde. Imaginez-vous en train de ramper au milieu d'un terrain
de quinze hectares. Quand vous trouviez enfin quelqu'un sur qui tirer, vous n'aviez droit qu'à
un tir pour le toucher, ou deux si vous étiez chanceux. Tous les joueurs du début des années
80 savaient que de meilleurs lanceurs plus rapides et plus performants feraient bientôt leur
apparition. Ce n'était qu'une question de temps.
En 1985, la première fois que j'ai joué, NSG (National Survival Game) présenta le
Splatmaster, le premier pistolet spécialement conçu pour le paintball (et plus seulement pour
marquer les troupeaux ou arbres à abattre) et la peinture à l'eau fut remplacée par de la
peinture à l'huile. Ces deux éléments sont importants car ils sont précurseurs de beaucoup de
changements. Durant les quatre premières années de son histoire, le paintball fut pratiqué avec
les lanceurs Nelspot et des billes de peinture à l'huile. Il n'y avait quasiment pas d'innovation
dans le matériel, à moins de prendre en compte la modification de pompe en carton du
Nelspot par Ken Muffler en Novembre 1983. C'est alors qu'en 1986 Gramps and Grizzly, père
et fils, s'intéressèrent à l'air constant, ce qui coupait court à l'utilisation des sparclettes de 12
grammes de C02.
Et voici venir Dennis Tippmann et son SMG-60 en 1987. The "Smig", comme on l'appelait à
l'époque, fut le premier lanceur complètement automatique. C'était stupéfiant à l'époque, mais
ce n'était vraiment pas sans défaut. Une brève pression de la détente et vous aviez engagé un
chargeur de 5 billes. Encore une pression et il était temps d'engager un nouveau chargeur.
Plus tard cette année-là, le grand public vit sortir le Line SI Bushmaster et le Component
Concepts Phantom. Malgré que ce soit deux marqueurs pompe, ils présentaient de très bonnes
performances et dominèrent les terrains de jeu du pays entier jusqu'à la fin de la décennie.
L'évolution progressive du matériel améliora clairement le jeu sur plusieurs plans. Les
lanceurs étaient plus fiables, plus précis, plus simple d'utilisation, et plus simplement
procuraient davantage de plaisir à jouer. Et comme les lanceurs étaient capables de tirer plus
de billes, le prix de ces dernières chuta, et c'est toujours bon à prendre.
1989 : Fin d'une époque, début d'une nouvelle
En 1988, Glenn Palmer travaillait sur un marqueur semi-auto qui sortit en 1989 sous le nom
Hurricane. Arriva alors l'Autococker, l'Automag et plusieurs autres semi-automatiques. Tous
étaient capables de tirer 7 à 9 billes par seconde. Etrangement, ce volume de billes
supplémentaire autorisé par les semi-auto ne changea pas grand chose aux tactiques de jeu.
Beaucoup de parties se jouaient encore sur de grandes surfaces boisées (à la fois en
compétition et en loisir) et alors que nous entrions dans les années 90, à peu de choses près
tout le monde jouait avec des lanceurs aux performances similaires. Pendant plusieurs années,
il n'y eut pas vraiment d'innovation, à l'exception de la sortie du VL-2000, le premier loader
électronique. Pour ceux qui ne jouaient pas à l'époque, le VL-2000 fut le premier loader
électronique sur le marché, le premier à ne plus utiliser la gravité pour l'alimentation en billes.
Et ce qui devait arriver arriva
Au milieu des années 90, Smart Parts sortit le Shocker et en quelques années un
bouleversement drastique s'opéra dans le paintball. Pour la première fois, le jeu se retrouva
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divisé par le matériel qu'utilisaient les joueurs. Les "riches" jouaient en Shocker, Angel et
autres lanceurs électroniques, pendant que les "pauvres" jouaient avec des blowbacks
traditionnels. Les gérants de terrain ne savaient pas comment gérer ça. Beaucoup de terrains
n'avaient pas assez de clients pour se permettre de séparer les joueurs en fonction de leur
équipement ou de leur niveau, donc encore une fois les débutants et les "pauvres" se
retrouvaient à affronter les loups. Petits terrains et marqueurs rapides mis ensemble sont du
plus mauvais effet pour les débutants. Mais le jeu continua de croître... pour un moment.
Malgré la disparité des cadences de tir, la plupart des parties loisir étaient encore jouées en
forêt. Sur des terrains plus petits, mais toujours en forêt.
Il y avait un autre piège à l'introduction des lanceurs électroniques. Tom Cole, capitaine des
Bad Company et cadre chez Spyder m'a fait remarquer aujourd'hui : "Je pense que la
transition du pompe au semi a été bénéfique pour le jeu. Plus de gens pouvaient participer et
rivaliser. Mais la transition du semi-mécanique à l'électro-pneumatique fut d'un tout autre
genre. Le coût en billes pour une journée de jeu est monté en flèche (à cause du volume
utilisé) et comme les joueurs se fixent un seuil, la marge des fabricants de billes et des
revendeurs a dû être revue à la baisse". C'est un problème dont il faut tenir compte. Les
gérants de terrains et de boutiques furent obligés de travailler avec des marges moindres, et
des choses comme le SAV et la qualité de service ont perdu de leur importance. Nous étions
lentement en train de perdre des joueurs.
Bring the Pain
Milieu des années 2000, il n'y a toujours pas de solution pour mixer les joueurs qui utilisent
des Tippman ou des Spyder à des joueurs qui tirent en Intimadator ou Shocker. Les terrains
continuent de rétrécir pour se transformer en arènes, et les lanceurs deviennent de plus en plus
rapides. Laissez-moi vous dire que je ne pense pas que quiconque soit à blâmer à ce niveau. Il
est difficile de trouver des arguments pour s'opposer à l'avènement de nouvelles technologies,
de même qu'il est difficile de contrarier un gérant de site sur le fait qu'il ne puisse pas séparer
les joueurs suivant leur matériel pour assurer la représentation (bien souvent, le nombre de
joueurs ne le permet pas). C'est comme ça !
J'ai écrit dans la première partie de cette enquête : "Au lieu de jouer des parties d’une demiheure, pendant lesquelles les joueurs pouvaient ramper, se cacher, ou bien rester dans la partie
assez longtemps pour apprendre à jouer et avoir l’impression d’en avoir pour leur argent, ils
se retrouvaient à jouer des parties de 2 minutes, souvent éliminés par des joueurs plus
expérimentés, match après match, jour après jour". Il faut maintenant ajouter à cela le fait que
ces débutants se faisaient éliminer par un joueur tirant plus de 10 billes par seconde. Au lieu
de rentrer chez eux avec quelques bleus, les gamins quittaient maintenant le terrain recouverts
d'ecchymoses. Pas bon pour eux, et certainement pas agréable à voir pour les parents.
Même les joueurs de haut niveau se sont plaints des cadences de tir élevées. Tellement que les
trois ligues majeures ont baissé les cadences maximales autorisées et/ou examinent la
possibilité de le faire. Nous avons sans aucun doute atteint un point où la cadence de tir retire
du jeu le mouvement et la stratégie, ça fait peine à voir. Cela devient également inintéressant
à regarder. Tirer en full-auto à 13.33 billes par seconde donne au spectateur l'impression que
le haut niveau est accessible à n'importe qui. Et cela ralentit le jeu à un point que ça en devient
ennuyeux.
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Rich Telfort d'XSV m'a dit : "Je pense que les cadences de tir élevées ont limité voir plafonné
le nombre de joueurs qui se lancent dans le paintball sportif et y font leur nid. Ca a aussi
augmenté le volume de billes, ce qui freine beaucoup de joueurs. Je pense que n'importe qui
peut se poser derrière un module et bloquer le passage entre deux obstacles en restant appuyé
sur une queue de détente, pas besoin d'être un bon joueur pour savoir faire ça".
Les fans et les spectateurs inculquent une direction au sport. Si le jeu est ennuyeux à regarder
et pénible à jouer, qu'attendons-nous pour agir ?
A partir de quand peut-on dire que ça va trop vite ? N'est-ce pas la bonne question à se poser ?
Voici la réponse : Quand le jeu devient ennuyant à regarder et que les matchs tombent
régulièrement dans l'impasse, alors ça va trop vite. Quand les débutants se font constamment
repeindre, alors ça va trop vite. Quand votre lanceur tire tellement vite que vous n'avez pas de
quoi l'alimenter, alors ça va trop vite. Peut-être que les fabricants devraient étudier la
possibilité de concevoir des lanceurs qui ne peuvent pas tirer 30 billes par seconde. Peut-être
que les gérants de terrain ne devraient pas autoriser le ramping sur leurs terrains ouverts à tout
public (certains le font déjà). Peut-être que les joueurs devraient "jouer" au paintball plutôt
qu’arroser à tout va.
Pour bien faire les choses
Encore une fois, chacun a un rôle à jouer.
Les gérants de terrain
Vous avez besoin de plus de joueurs pour gagner votre vie, de plus de joueurs pour optimiser
l'organisation des parties. Comme je disais en première partie, si votre société va mal,
regardez comment fonctionnent vos confrères les plus prospères. Que proposent-ils pour
attirer plus de clients ? Vous ne devriez peut-être pas proposer de marqueurs électroniques à
la location. Beaucoup de terrains louent des Tippmann ou Spyder, mais proposent aussi en
location des marqueurs de gamme supérieure, comme des Ego ou Angel. Vous faîtes un peu
plus de marge avec ces derniers, mais celui qui joue en Tippmann va se faire repeindre toute
la journée. Ca n'a pas de sens ! C'est juste un exemple au hasard. J'ai entendu un dicton une
fois, je ne sais pas d'où ça venait, mais j'aime beaucoup : "Si ce n'est pas encore cassé, brise-le
toi-même et repart à zéro en t'améliorant". Soyez perfectionniste, ne vous contentez pas de la
moyenne.
Les gérants de boutique
Notre objectif est-il de vendre à tout prix le matériel à la pointe de la technologie, ou
simplement de satisfaire nos clients ? Essayez de déterminer les besoins de votre client (où il
joue, son style de jeu) et de lui proposer l'équipement qui lui convient le mieux.
Les fabricants
Vous avez toutes les cartes en main ! Vous faîtes l'équipement et vous sponsorisez les
évènements. On a souvent l'impression que votre seul souci est de faire plus léger, plus
compact, plus rapide. Mais est-ce bénéfique pour le jeu ? Si la cadence de tir imposée par le
championnat ou le tournoi que vous sponsorisez ne vous convient pas, demandez-leur de la
changer. Vous avez de l'influence, certainement plus que vous ne le pensez. Mais pour
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What Have We Done To Our Game? - John Amodea
l'utiliser, vous devez auparavant réfléchir aux tenants et aux aboutissants. Connaissez-vous
l'orientation du jeu ? Est-ce que cette direction vous convient ?
Les joueurs
Une fois de plus, vous êtes nos ambassadeurs. Apprenez à jouer aux débutants, au lieu de les
jeter aux loups. Organisez des parties à peu près équitables. Il n'y a pas vraiment de quoi se
vanter à dégommer un gamin de dix ans en Spyder alors que vous jouez en Ego. Votre bon
vieux Spyder traîne certainement encore au fond d'un placard. Amusez-vous à refaire
quelques parties avec.
What Have We Done To Our Game? Partie 3 sur 5
Mercredi 17 décembre 2008
Qu'est-il arrivé à notre économie ?
Bien, il est évident que la grande majorité d'entre vous qui lisez ce blog savez qu'il est
important de parlez de tout cela si on veut que le paintball prenne de l'ampleur. Je sais aussi
que ce sujet n'intéresse pas tout le monde. Il a beaucoup de joueurs qui se contentent de jouer
3 fois par an dans leur jardin. L'économie du paintball et le nombre de pratiquants leur est
complètement indifférent. Et je le comprends parfaitement. Mais ces gens ne lisent pas ce
blog. Je ne pense pas me tromper en disant que si vous êtes assez futé pour trouver ce blog et
le lire, vous ne vous satisfaisez pas de quelques parties dans l'année. A vrai dire, vos retours,
vos commentaires, et le simple fait que vous parliez de ce blog sur le net est une très très
bonne chose. Donc, que vous soyiez ou non d'accord avec moi, continuez d'en parlez s'il vous
plait, parce que des gens d'influence dans le paintball observent et écoutent tout ceci. Je le sais
parce qu'ils me l'ont dit. A la fin de cette série (5e partie), je remonterai beaucoup des
commentaires, et vous lirez des choses de gens que vous connaissez. Des gens prêtent
attention à ce que vous dîtes.
Jusqu'à présent j'ai expliqué comment, en sortant des bois, la croissance du paintball a connu
quelques déconvenues. J'ai aussi fait allusion aux problèmes inhérents à l'augmentation des
cadences de tir (sur les terrains locaux, pas en compétition). Si vous n'avez pas encore lu les
deux premières parties, s'il vous plaît faîtes le maintenant avant d'aller plus en avant.
Les conséquences de la crise sur le paintball
Il est évident que la réduction des surfaces de jeu, la sortie des bois et les cadences de tir sont
des problèmes, mais ce ne sont pas les seuls problèmes. Le troisième problème qui a mené à
l'état actuel des choses n'est pas directement lié au paintball. La situation économique du pays
durant l'année passée nous a tous ruinés, que ce soit les joueurs, les gérants de terrain et de
magasin ou les grands fabricants.
Je ne suis absolument pas économiste, pronostiqueur en finance ou qui que ce soit qui pourrait
dire avec certitude que nous connaissons une véritable récession. Mais je peux voir l'évidence.
D'après le Bureau of Labor Statistics (ndt : équivalent de l'INSEE), le taux de chômage aux
Etats-Unis est passé de 5.5% en Juin à 6.7% en Novembre (je me demande s'ils m'ont compté
d'ailleurs ?). Courant 2008, 1.9 millions de personnes ont perdu leur emploi. Les coûts de
productions aux US ont augmenté alors que la productivité a chuté tout au long de l'année.
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What Have We Done To Our Game? - John Amodea
Les ventes au détail diminuent depuis 5 mois consécutifs aux Etats-Unis d'après
CNNMoney.com. Pendant une grosse partie de l'année, le prix de l'essence tournait autour de
3 à 4 dollars/gallon. Le scandale des emprunts subprime a éclaté l'année dernière et d'après
Fox News une maison sur dix a été saisie aux Etats-Unis. Et ça ne tient pas compte des
centaines de milliers de propriétaires qui ont plusieurs mois de retard sur leurs
remboursements d'emprunt. Certaines des plus grandes banques du monde ferment les portes,
l'industrie automobile est à la déroute et Wall Street est en plein chaos. Nous savons tous que
l'économie va mal.
Comment une mauvaise situation économique ne pourrait-elle pas affecter le monde du
paintball ? Malgré ce que certains peuvent dire sur les revenus disponibles, les ados ne vont
pas parcourir 60 Km pour aller jouer si le carburant vaut 4 $/gallon. Les parents ne vont pas
donner d'argent à leurs enfants pour jouer au paintball alors qu'ils n'arrivent plus rembourser
leurs emprunts, ont perdu leur boulot ou leurs investissements en bourse.
La situation économique touche également les industriels du paintball. Si les gens n'achètent
plus autant que 2 ans auparavant, certains vont se retrouver au chômage. Les sociétés
possédant de grandes usines et d'importants sites de stockage ne souhaitent pas se retrouver
avec des espaces à moitié vides. Les chiffres de la production sont au plus bas et les rabais se
font rares. Difficile de s'en sortir. Les factures sont salées car le nombre de joueurs diminue.
Et l'augmentation des prix va en faire fuir d'autres.
Dollar contre Euro
Si vous avez observé le mouvement du dollar par rapport à l'euro pendant l'année et demi qui
vient de s'écouler, vous savez certainement que le dollar a été faible, bien que ça soit encore
pire ces derniers temps. D'avril 2007 à avril 2008, le taux d'échange s'est envolé. En 2007, un
euro valait 1.3 dollar. Un an plus tard il valait 1.66 dollar. Alors imaginez-vous propriétaire
d'un magazine de paintball anglais. Le prix que vous demandiez en 2007 pour une page de
publicité était de 1800 $. Ce qui vous rapportait environ 1400 € par page. Un an plus tard, il
vous faut donc demander 2200 $ pour la même publicité pour gagner 1400 €. Les sociétés
américaines dans une position critique ne peuvent tout simplement plus supporter cet
investissement publicitaire, ou continuent mais doivent payer plus cher. Pour les équipes de
paintball américaines qui se déplacent en Europe pour jouer, le coût moyen d'un séjour à
l'hôtel a augmenté de 26 $ par nuit entre 2007 et 2008 à cause du taux de change. Ce qui fait
une augmentation d'environ 300 $ par équipe juste pour l'hôtel. La même augmentation se
présente pour le carburant, la nourriture, les billes, les frais d'inscriptions, etc.
L'Economie du Paintball
Dans les années 90 (ou même 80), vous auriez dit que la plupart des entrepreneurs dans le
paintball n'avaient rien de businessmen. Il était courant vers la fin des années 80 de jouer au
paintball pour la première fois et six mois après d'ouvrir son propre terrain. Les gens voyaient
le potentiel de l'activité et y sautaient à pieds joints, expérimentés ou pas. Pour beaucoup,
l'affaire s'est bien porté et a prospéré. L'argent entrait comme personne n'aurait pu le prédire et
les gérants dépensaient comme si ça ne s'arrêterait jamais. C'était tout autant valable pour les
gérants de terrain et de magasins que pour les fabricants et distributeurs. Les temps étaient
bons pendant plus d'une décennie. Dans la plupart des cas, le business prenait trop d'ampleur
et trop vite, en étant géré par des gens qui n'avaient aucune expérience dans ce genre
d'investissement. Ils faisaient du mieux qu'ils pouvaient. Quand les temps durs sont arrivés, ils
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What Have We Done To Our Game? - John Amodea
n'ont pas pu faire front. Quand des petits revendeurs n'ont plus réussi à vendre leurs
Autococker suréquipés à 1300 $, ils ont eu des ennuis pour la première fois, étant obligé de
vivre avec des marges "normales".
Gérer son affaire est facile quand l'argent vient à vous et que les marges sont élevées. Ca
devient beaucoup plus difficile quand les marges s'écroulent et que vous avez de moins en
moins de clients, qui dépensent de moins en moins d'argent. Des sociétés comme NPS, PMI,
Tippmann, la NPPL, JT et beaucoup d'autres ont été forcées de céder leur capital (ou l'ont fait
avant d'y être forcées). Ceci nous amena à la nouvelle ère des grandes firmes paintballistiques.
Les PDGs en jeans et t-shirts furent remplacés par des costards et beaucoup de ces types n'y
connaissaient rien à la culture du paintball. Ils étaient de brillants businessmen qui trouvaient
"choquant", comme l'un d'eux m'a dit, que tant de sociétés puissent être gérées de façon aussi
rocambolesque. J'ai pour ma part trouvé "choquant" que ces entrepreneurs ne révisent pas
leurs leçons et fassent preuve d'aussi peu de zèle avant d'investir leurs millions dans des
sociétés aux fondations si minces. Mais c'est ainsi que vont les choses. L'économie du
paintball est encore pire que l'économie américaine. Et il va falloir un moment avant que ça
aille mieux.
Un mauvais mélange
Traitez-moi de fou, mais je ne vois pas comment un débutant jouant avec un Tippmann ou un
Spyder contre des joueurs expérimentés en Ego sur un terrain de 40 x 45 m dans la situation
économique actuelle peut être la recette du succès. Vous demandez à ces novices de se faire
tirer dessus à longueur de journée et de payer plus que jamais pour ce privilège. Séparer les
joueurs suivant leur niveau, limiter les cadences de tir pour les néophytes, jouer sur des
terrains plus grands (que ce soit en forêt ou speed-ball), présenter les origines du jeu et
différents scénarios possibles sont quelques voies à explorer pour réduire les coûts de
participation et que chacun prenne du plaisir à jouer.
Je le répète, je me moque que la PSP autorise les joueurs à tirer 50 bps. Si vous avez le niveau
de ces joueurs, vous pouvez faire ce que vous voulez. Si ça n'est pas le cas, vous avez la
possibilité de changer ces règles. Mais pour le joueur moyen de Small Town USA qui va chez
Joe Blow, le jeu est trop rapide, trop douloureux et trop cher dans la manière dont on le
pratique actuellement sur la plupart des terrains ouverts au public ou privés.
Pour bien faire les choses
Les joueurs
Les bouleversements économiques ne sont pas de notre pouvoir pour une large part. Vous ne
pouvez rien y faire, n'est-ce pas ? Ca semble la réponse la plus simple. Si vous perdez votre
emploi, vous ne pouvez pas continuer à dépenser de l'argent dans une chose aussi futile que le
paintball. Si ce que vous gagnez n'est plus suffisant, à cause de l'augmentation du coût de la
vie, le paintball est éliminé du budget. Je le comprends parfaitement. Les économistes vous
diront que la meilleure façon de sortir notre économie du marasme est d'inciter à la
consommation. La consommation crée de l'emploi, booste l'industrie et la confiance des
consommateurs, et permettrait certainement de résoudre le problème. Ce n'est pas à moi de
vous inciter à continuer de jouer et à continuer d'acheter du matériel dans l'état actuel des
choses. Je ne connais pas votre situation économique. Mais mon attitude personnelle est de ne
pas être effrayé à l'idée de continuer à dépenser mon argent. Je ne vais pas limiter ma
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What Have We Done To Our Game? - John Amodea
consommation par crainte du mauvais sort. Je ne me limiterai que si mes moyens ne me
permettent plus de consommer comme auparavant. Je vous dirais simplement de ne pas être
"effrayés" par la situation économique. Consommer raisonnablement, judicieusement. Mais
ne soyez pas effrayés.
Les gérants
Que votre affaire soit grande ou petite, vous vous êtes à coup sûr rendu compte que l'argent
qui coulait à flot à une époque nous parvient maintenant au goutte à goutte. Je ne pense pas
vous apprendre quoi que ce soit en vous conseillant de serrer la ceinture et de limiter vos
dépenses, vous l'aurez deviné vous-mêmes les années passées. Il est maintenant temps d'être
créatif. Mais comment ? Utilisez par exemple ce fond de sponsoring d'évènements devenu
maintenant inutile pour monter une campagne destinée à promouvoir le paintball auprès des
néophytes. Mais s'il vous plaît, ne les envoyez pas au terrain de Billy Bob où les masques sont
"en option". Autre exemple, cet argent que vous ne dépensez plus pour des publicités dans
PGI ou PB2X pourrait servir à établir une hotline gratuite que les joueurs appelleraient pour
connaître les meilleurs sites de jeu. Voici 2 de mes idées. Il vous faudra payer pour en
connaître d'autres. Vous avez mon numéro de téléphone, n'est-ce pas ?
What Have We Done To Our Game? Partie 4 sur 5
Mercredi 26 décembre 2008
Le Paintball, quel joli jeu
Joyeux Noël à tous et à toutes ! J'espère que vous avez passé du bon temps auprès de vos
proches ces derniers jours. Je vous souhaite une heureuse nouvelle année, une bonne santé et
la prospérité.
Une fois encore, je peux vous dire que les réponses à cet article sont pertinentes. J'ai parlé à
des joueurs, à des propriétaires de terrains et de boutiques, à des fabricants et d'autres acteurs
du marché depuis la première partie, et les conversations ont été très positives, encourageantes
et prometteuses. Je dis prometteuses car la majorité de ceux avec qui j'ai parlé sont d'accord
pour dire que les choses doivent changer. Même ceux issus de l'industrie. Tout le monde n'est
pas d'accord sur la façon de faire bouger les choses, c'est évident, rien n'est figé pour l'instant.
J'ai aussi pu me rendre compte qu'il y a de nombreux débats concernant ces articles sur le net,
et cela m'encourage vraiment.
La cinquième partie sera la dernière de cette série, mais ne sera qu'un commencement pour
moi. Je prévois d'utiliser cette vision des choses pour donner de nouvelles perspectives au
paintball, mais je reviendrai là-dessus de manière plus exhaustive quand la dernière partie sera
achevée. De plus, dans la dernière partie, j'ajouterai des commentaires, des citations, des idées
provenant de noms connus dans le milieu.
L'image qu'on a donnée au paintball
De retour au début des années 90 quand le jeu se pratiquait uniquement dans les bois, tout le
monde se mit à se préoccuper de l'image que l'on donnait au grand public. J'ai déjà abordé ce
sujet antérieurement. Parmi nous, beaucoup pensaient que l'image guerrière attachée au
paintball au mieux nous ferait faire marche arrière, au pire ferait une mauvaise publicité à
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What Have We Done To Our Game? - John Amodea
notre jeu au point de le pousser vers la porte de sortie. En 1990 puis en 1991, j'ai essayé
d'ouvrir un terrain en Pennsylvanie, mais mes efforts furent vains face aux autorités qui
convinrent les résidents des environs que nous faisions des reconstitutions de la guerre du
Vietnam et qu'autoriser l'ouverture du terrain serait une insulte à ceux qui ont perdu la vie
pendant la guerre. Un an plus tard, en tentant d'ouvrir un terrain en Virginie je me confrontais
aux mêmes mentalités. La même chose se produisait au travers des Etats-Unis pour des
centaines d'autres qui cherchaient à ouvrir des sites de jeu. Cette image guerrière nous faisait
marcher à reculons.
Au milieu des années 90, l'industrie au complet était fatiguée par ce cliché sur le jeu et sur les
joueurs. Un mouvement "anti image guerrière" s'est mis en marche. Avec lui sont apparus les
maillots colorés, les lanceurs anodisés en couleur, et certains ajustements sur les terrains de
jeu. Le mouvement était mené par la NPPL et des promoteurs anglais indépendants. En
premier lieu, Smart Parts a monté son terrain "à bosses" pour la manche NPPL de Pittsburg.
Construits sur une surface dégagée (pas en forêt), ce type de terrain était constitué de grands
tumulus de terre montés en symétrique de façon à favoriser le mouvement, tout en laissant
une part importante à la stratégie. Ce type de terrain était réellement précurseur du jeu en
arène, comme l'Hyperball ou l'Airball qui viendront par la suite. Ils ont permis aux spectateurs
d'assister pour la première fois à un tournoi de niveau national, mais n’aidèrent pas vraiment à
dissiper le côté "guerrier". D'autres tournois, comme le Splat-1 Indoor Championships,
utilisèrent des obstacles spécifiques installés sur des terrains indoor, et les équipes n'étaient
pas autorisées à porter de vêtements de type camouflage. L'hyperball fut une autre tentative de
terrain alternatif. Au milieu des années 90 apparut l'airball. L'airball résolu beaucoup de
problèmes : les obstacles étaient faciles à transporter, très colorés, et peu coûteux comparés au
déplacement des centaines de tonnes de terre nécessaire au montage du terrain à bosses de la
NPPL.
Comme dans n'importe quel sport, la face "professionnelle" influença beaucoup l'activité à
plus bas niveau, comme en location ou loisir, et amena les terrains locaux à revoir ce qu'ils
proposaient au public. Bientôt tous les terrains professionnels d'Amérique proposèrent des
airballs et de l'hyperball. Les joueurs arrivant sur ces terrains habillés en camo se firent
souvent traiter de "newbies", les "vrais" joueurs devant porter au minimum un jersey... A la
fin des années 90, le jeu de paintball qui avait vu le jour dans les bois du New Ampshire ne
ressemblait plus en rien à ses origines. Et au milieu de la décennie suivante, le nombre de
joueurs se mit à dégringoler.
Pourquoi sommes-nous surpris ?
Devons-nous être surpris ? On a remplacé les arbres par des boudins roses et jaunes. On a
remplacé l'herbe par du turf, et le camo par des jerseys de motocross. On a remplacé les
parties de quinze minutes par des matchs percutants de deux minutes censés être plus attirants
pour les spectateurs. On a rendu le jeu intéressant à regarder, mais moins intéressant à jouer.
Mais embellir coûte cher. Il est plus coûteux que jamais d'ouvrir un site de jeu. Ca coûte plus
cher de décorer votre lanceur que de l'avoir en noir. Vous avez délaissé le treillis pour vous
habiller de la tête au pied avec une tenue à 200 euros. Ce bouleversement dans le jeu n'est
même pas comparable avec un passage de la télé noir et blanc à la couleur, ou le passage de la
couleur à la haute définition. Le paintball d'il y a 15 ans était tellement différent qu'il est
difficile d'appeler ce que l'on fait aujourd'hui du "paintball".
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What Have We Done To Our Game? - John Amodea
Ce n'est pas l'anodisation splash du marqueur qui pose problème. Ce n'est pas l'airball le
problème. Tout ceci est bon pour le paintball et pour son image. Ce problème "numéro
quatre", l'embellissement de notre jeu, n'est pas un problème en soi. Nous ne voulons pas
vraiment être connu comme un "jeu de guerre", n'est-ce pas ? Mais nous n'avons pas besoin
d'entendre que la seule façon de jouer au paintball est de se rendre sur un minuscule terrain
airball avec un marqueur "bling-bling" et habillé en jersey de motocross. Le Paintball est
tellement plus vaste que ça ! Ca peut être un sport d'action ou extrême pour ceux qui veulent
le pratiquer ainsi. Ca peut être "jouer à la guerre" pour ceux qui en sont tomber amoureux
parce que ça leur rappelle quand ils jouaient aux cow-boys et aux indiens dans leur enfance.
"Jouer à la guerre" est ce qui rend le jeu excitant la première fois (ndt : « it is the base thrill of
the game ! »)
Les deux années passées nous avons vu une résurgence du camo, une forte croissance du jeu
scénarisé et l'apparition du Mil-Sim, et c'est une bonne chose. Les motifs camo réapparaissent
sur les tenues de compétition. Les fabricants diversifient leurs lignes de produits pour
répondre à la demande de tous les paintballeurs, et c'est aussi une bonne chose. Le
déséquilibre médiatique, la disponibilité des produits, et le niveau d'attraction dont le paintball
sportif a profité pendant plus de dix ans commence à se transmettre au jeu originel. Le
woodsball sera toujours présenté en retrait par rapport au côté sportif, mais au moins y a-t-il
un sentiment commun qu'il faut prendre en compte les deux facettes du jeu pour se
développer pleinement. Nous devons continuer sur cette voie.
Pour bien faire les choses
Les gérants de terrain
Comment ces 2 types de jeu peuvent-ils cohabiter, pour que l'on continue à les appeler tous
deux "paintball" ? Ca commence au niveau des terrains. J'en ai déjà parlé. Les gérants de
terrain et les animateurs sont le point d'entrée du jeu. Ils donnent le ton, la norme, l'image de
marque aux débutants (et bien souvent à leurs parents). Si les animateurs proposent une
certaine diversité de type de jeu, ils attireront beaucoup plus de monde. Si c'est attirant pour
un plus grand nombre de personnes, le jeu se développera. Donc diversifier le plus possible
vos évènements. Organisez des tournois, des parties scénarisées, des big games, du jeu
nocturne, etc. Non seulement vous attirerez plus de joueurs sur votre terrain, mais ceux que
vous avez déjà reviendront plus souvent. Mais la clé du succès est d'organiser ces évènements
de la meilleure façon. Si votre équipe est constituée exclusivement de compétiteurs, au début
vous devrez trouver un promoteur expérimenté pour vos parties scénarisées, et inversement
bien sûr.
Les fabricants
Continuez ce que vous avez initié en étendant votre gamme de produits pour satisfaire le plus
grand nombre de joueurs. Ne confiez pas la totalité de vos départements Marketing et R&D à
des gens qui ne jouent pas. Pendant des années, nous avons vu les fabricants employer des
néophytes pour réaliser leurs campagnes publicitaires et prendre en charge leur image.
Assister à quelques évènements scénarisés et à des tournois, rendez visite sur les terrains,
directement à vos consommateurs, pour voir comment les choses se déroulent à ce niveau-là.
Je suis désolé de devoir dire ceci, mais beaucoup d'entre vous ont perdu de vue ce dont les
joueurs ont réellement besoin.
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What Have We Done To Our Game? - John Amodea
Les joueurs
Tentez de nouvelles expériences. Si vous êtes joueur scénario, participez à un tournoi
amateur. Si vous êtes joueurs sportif, prenez un pompe, habillez vous camo, et allez jouer en
forêt. Vous allez être surpris de constater comme cela peut être amusant. Intéressez-vous à
l'histoire du jeu, aux joueurs, inventeurs, ingénieurs, visionnaires et différentes personnalités
qui ont dessiné l'avenir du paintball. J'ai remarqué que sur les gros tournois, beaucoup des
jeunes joueurs n'ont aucune notion historique de notre sport. Je vous encourage à vous y
intéresser pour faire de vous les meilleurs ambassadeurs auprès du reste du monde.
Les médias
Je vous promets de faire quelque chose de mon côté pour aider dans cette mission. Restez à
l'écoute.
Prochaine et dernière partie intitulée "Never Say Never" à venir après la nouvelle année.
What Have We Done To Our Game? Partie 5 sur 5
Dimanche 25 Janvier 2009
C'est une Nouvelle Année et un Nouveau Jour pour le Paintball
Merci de m'avoir suivi pendant les semaines passées. Lancer www.PaintballX3.com m'a
accaparé beaucoup de temps (beaucoup de temps que j'aurai dû passer à dormir). Alors que
j'écris cette cinquième partie, je suis toujours surpris de l'engouement sur le sujet. Des joueurs
aux entrepreneurs, en passant par ceux qui sont dans le milieu depuis des années, l'écrasante
majorité des gens qui m'ont directement répondu ou par le biais des divers forums sont
d'accord sur le fait qu'il faut s'affranchir de l'ancien mode de pensée.
Dans chacune des quatre premières parties de cette enquête, je me suis focalisé sur un sujet
majeur qui je pense entrave le jeu. Dans cette dernière partie, je vais me concentrer sur
d'autres problèmes possibles, puis conclure en lançant quelques idées et défis à relever.
Allons-y !
Skateboarding in NOT a Crime
Tout le monde reconnaît que le slogan "Skateboarding is NOT a Crime" des années 90
ressemblait à une tentative désespérée de promouvoir le skateboard au niveau national, mais
ça marcha. Le Paintball a son équivalent à la fin des années 80 avec le slogan de Skirmish
"Paintball : le sport à la plus forte croissance aux US". Ce slogan a été exploité par les
magasins, les terrains, les fabricants, les distributeurs et même les grands médias qui y
trouvèrent une belle accroche. Quelques années auparavant, Darrin Johnson, le propriétaire
d'un terrain du Wisconsin, eut l'idée d'un "World Paintball Day", en l'honneur de la première
partie de 1981. C'était une brillante idée, mais qui n'a pas eu de succès auprès des grands de
l'industrie. Pourquoi ces derniers n'ont-ils jamais lancé une campagne publicitaire commune
d'ampleur nationale pendant les 20 dernières années ? Parce "l'industrie" n'arrive pas à
déterminer si le soleil brille ou pas, et malgré les efforts de l'IPPA dans les années 80 puis de
la PSTA dans les années 2000, le terme "coopération industrielle" reste une oxymore.
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What Have We Done To Our Game? - John Amodea
Le soutien auprès des terrains et des magasins
En tant qu'ancien propriétaire de terrain et de magasin, je peux vous certifier que l'industrie
fait très peu pour soutenir ces derniers. Les marges des revendeurs sont ridiculeusement
basses. Je ne connais aucun autre secteur dans lequel un petit revendeur (pas Wal-Mart qui
fait son bénéfice sur le volume) peut se permettre de vendre un produit 150 $ en ne faisant
que 15 $ ou moins de marge. Et pour ajouter à l'affront, certains fabricants vendent aussi
directement au public, ce qui fait que vous devez lutter contre votre propre fournisseur. Belle
approche commerciale !
Notre prochain Jeu Scénarisé a lieu le 14 Juin 2007
A vous les gérants de terrain, il va falloir mieux s'organiser. Tous les mois, quelqu'un travaille
chez nous à mettre à jour l'Agenda des Evènements sur le magazine et le site web. Et tous les
mois, cette personne me transmet 25 liens vers des sites rattachés à des terrains qui proposent
dans leur section "A venir" des évènements vieux de 2, 3 voir 4 ans ! Pensez-vous pouvoir
inspirer la confiance des clients alors que vous ne prenez même pas le temps de mettre à jour
votre site internet ? Je comprends que vous soyiez occupé par ailleurs. Mais si vous êtes trop
occupés pour ajouter de nouvelles dates sur votre site web, alors retirez cette page
d'évènementiels. Plus généralement, beaucoup de gérants de terrain doivent revoir la façon
dont ils gèrent leur affaire. Si vous êtes trop occupés sur votre activité hors-paintball pour
faire du paintball votre véritable activité, alors il est temps de changer ou de se retirer. Le
paintball n'a pas besoin de terrains qui soient gérés comme une activité secondaire. La façon
de gérer les terrains de paintball doit évoluer.
Mauvais départ = Fin rapide
La première fois que j'ai joué au paintball, j'étais déjà en train d’imaginer ouvrir mon propre
terrain. J'ai fait le calcul. Il y avait plus de 100 joueurs ce jour-là et chacun d'entre eux
dépensait plus de 50 dollars. Un rapide calcul nous amène à penser que ce terrain se fait 5000
$ ou plus par jour le week-end, voir en semaine, et ça représentait beaucoup d'argent il y a 23
ans. Je sais que je ne suis pas le seul à penser de cette façon. Au fil des ans, j'ai reçu des
centaines de mails de gens disant "J'ai joué au paintball pour la première fois ce week-end et
j'ai adoré ! Qu'est-ce qu'il me faut pour ouvrir mon propre terrain ?" J'ai l'habitude de penser
que la réponse est : tu dois d'abord jouer pendant quelques années, fréquenter des joueurs
pendant quelques années, et être prêt à travailler très dur pour gagner peu. Mais ça n'est pas
entièrement vrai. Je pense que ce qui est nécessaire pour se lancer dans ce projet de la
meilleure manière est d'avoir la trésorerie pour tenir une année, un bon plan de
développement, de bons conseils, les bons outils et ressources, et être dévoué corps et âme à
son projet. Il apparaît clairement qu'il manque la plupart de ces éléments à beaucoup de
terrains qui ouvrent. Ils n'ont que ce qu'ils méritent. Si vous pensez que vous pouvez vous
lancer sans grand investissement, vous allez vous essouffler à travailler pour peu de bénéfice
pendant une année peut-être, puis vous jetterez l'éponge comme la centaine de propriétaires de
terrain qui l'ont fait avant vous en 2008.
Naturellement, j'ai enfin ouvert mon terrain de paintball de la façon dont je vous ai expliqué.
Et ça marche.
I’ll Sell That to You and I’ll Throw In Five Million Paintballs for Free
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What Have We Done To Our Game? - John Amodea
Internet a changé les habitudes de consommation dans tous les domaines. Il est difficile de
justifier le fait d'aller dans un centre commercial pour acheter une casquette de baseball au
"Cap Store" alors que sur eBay je peux trouver 20 fois plus de choix de couleurs, de modèles
et de styles, et souvent pour moins cher. C'est particulièrement valable pour les revendeurs de
matériel de paintball en ligne, et il y a matière à débattre sur le fait que ce soit une bonne
chose ou pas. Un jour où vous n'avez rien à faire, faîtes un tour dans un magasin de paintball
et regardez le prix des marqueurs, en gardant à l'esprit que ce magasin ne fait que très peu de
profit sur le matériel. Maintenant regardez les mêmes marqueurs sur des magasins en ligne,
vous remarquerez que les prix sont très proches. La différence est que le vendeur en ligne va
proposer avec le lanceur, un masque, une capote à canon, un squeegee, des billes et une
bouteille de CO2, avant de passer à l'envoi. Bon plan, n'est-ce pas ? C'est un bon plan si vous
vous moquez de mettre à mal la santé des magasins de vente au détail. Notez-le, si les
magasins en ligne continuent de tout vendre avec une marge très faible (parce qu'ils font de
l'argent sur le volume) dans 3 ans il n'y aura plus qu'une poignée de magasins de vente au
détail. Je me rends compte que c'est une pente glissante. En fait, c'est comme si je demandais
aux distributeurs d'augmenter leurs prix de façon à ce que la concurrence puisse survivre.. et
ça n'est pas près d'arriver. Peut-être que mon espoir repose sur la prise de conscience des
fabricants qui verront l'intérêt de conserver les magasins de vente au détail. Et pour se faire,
ils devront mettre sur un plan d'égalité les magasins en ligne et ceux ayant pignon sur rue.
Personnalise Ceci et Cela
Il y a quelques années, je parlais avec Renick Miller, propriétaire de Bad Bayz Toyz et de
Badlands. Nous parlions des évolutions diverses du jeu entre les années 90 et les années 2000.
Renick dit une chose que me marqua pour un moment. Il me dit : "Nous ne pouvons plus
prendre un Autococker à 400 $, le découper, ajouter quelques upgrades, et le vendre à 1300 $.
La période où nous pouvions agir de cette façon est terminée". Elle est terminée car vous
pouvez maintenant acheter un lanceur électronique pour moins de 100 $. Vous pouvez acheter
un lanceur haut de gamme pour moins de 500 $. Que reste-t-il à la customisation ? C'est une
autre raison importante pour laquelle les magasins sont désertés. Finalement, c'est aussi pour
des raisons culturelles que les joueurs passent dans les magasins. Ce sont un peu les Rotary
Clubs du vingt-et-unième siècle. Un endroit où on partage des choses avec des gens qui nous
ressemblent. Un endroit où l'on "vit" paintball. Un endroit où l'on oublie la réalité pour un
moment. Si je possédais un magasin, je ferais en sorte que passer les portes de celui-ci soit
une expérience que l'on ne puisse pas reproduire sur un magasin en ligne. Les gens payent
pour vivre une expérience. Demandez à tous ceux qui ont été à Disney.
Nous avons atteint la Maturité
Chris Remuzzi a fait remarquer dans un commentaire sur la 1ere partie que le Paintball avait
atteint la maturité, et qu'on ne connaîtrait plus jamais la croissance des années 90. Il ne fait
aucun doute pour moi que Chris a raison. Alors, essayons de conserver les joueurs (autrement
appelés "clients") que nous avons déjà ! Nous devons donner une saveur particulière au jeu et
au shopping. Un directeur marketing d'une grande marque m'a dit récemment : "Nous devons
attirer de nouveaux joueurs. Il n'y a plus assez de joueurs. Nous dépensons pour cela
beaucoup d'argent pour la publicité dans les magazines". Avec tout le respect que je dois à la
personne que je cite, attirer de nouveaux joueurs n'est pas et ne sera jamais un problème. Les
garder est une autre paire de manches. Et tout ce dont nous débattons, tous les commentaires
de mes lecteurs, et tous les e-mails que j'ai reçu ont confirmé ce problème. Au lieu de
dépenser énormément d'argent pour faire de la pub dans des magazines déjà lus par leurs
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What Have We Done To Our Game? - John Amodea
clients, peut-être que ces sociétés devraient se lancer dans un programme pour montrer à leurs
distributeurs comment bien faire les choses.
The Parking Lot Pro Mentality
(la Mentalité du « Professionnel du Parking »)
OK, j'ai volé l'expression à Renick Miller. Il y a une pensée générale chez beaucoup de
joueurs, qui pensent que la seule façon de jouer est d'aller plus vite, plus compact, plus rapide,
et plus athlétique. Avec les mots de Renick : "Il y a beaucoup trop de ces pros du parking de
17 ans qui pensent que la seule façon de jouer c'est en semi-auto non cappé ou en ramping, et
qui n'ont aucune idée de combien le paintball peut-être amusant". Le Paintball était "amusant"
quand tout le monde utilisait des Nelspots, des Phantom, des 68 Specials, ou autre Automag et
Autocockers. C'est aussi "amusant" maintenant que tout le monde utilise des Egos, Angels ou
Shockers. Mais la pensée commune est que c'est la seule façon de jouer. Vous voulez des
preuves ? La PSP a baissé la cadence de tir à 10.5 billes par seconde en dehors de la Division
Pro et d'autres ligues suivent ses traces. Si vous avez quelques minutes, regardez ce que les
gens écrivent sur les forums traitant de ces compétitions. Ils s'insurgent tous contre cela…
Comment Corriger le tir en 10 leçons par John
C'est relativement simple. Cette série de blog fait plus de 10.000 mots, un petit livre. Mais
finalement, arranger les choses, ne demandera pas autant d'effort à chacun d'entre nous.
Personne n'est à blâmer, et personne ne peut régler le problème à lui tout seul.
1. Les grands de l'industrie doivent définitivement comprendre que l'univers de la compétition
ne représente qu'un faible pourcentage des joueurs. L'obsession des petits terrains, des
lanceurs rapides, des jerseys rouges, jaunes et bleus, et de la télévision doit stopper. Est-ce
que quelqu'un fabrique des modules gonflables derrière lesquels un joueur de 120 kilos peut
tenir ? Le jeu en forêt connaît une résurgence. S'il vous plaît, reconnaissez que cela se vérifie,
malgré votre dédain (et le mien).
2. Une majorité des gérants de terrain doivent revoir leur copie. Arrêtez de considérer ce
business comme un second emploi, donnez-lui plus d'importance. Si vous n'êtes pas déjà
gérant de site, ne le devenez pas si vous pensez que 20.000 dollars suffisent pour se lancer ou
si croyez vous faire de l'argent facile rapidement.
3. Les fabricants et distributeurs doivent aussi prendre leurs responsabilités dans ce qui arrive
aux gérants de site qui connaissent la crise. Arrêtez de leur faire croire qu'il leur suffit de vous
acheter ce fameux kit de 20 lanceurs pour se lancer dans l'aventure.
4. Propriétaires de magasins (et de terrains), vous ne pouvez pas être compétitifs sur les prix,
alors arrêtez d'essayer. Rendez l'achat attrayant, Vous ferez revenir les gens qui achèteront à
un prix où vous vous faîtes de la marge.
5. Les joueurs passionnés, les plus réguliers, peuvent aussi agir. "Revrend", un membre de
notre forum sur www.paintballx3.com, a suggéré aux joueurs de ressortir leur vieux lanceur,
loader de base, backpack et autres accessoires, et de donner le kit à un ami en l'invitant à venir
jouer, à la condition que s'il apprécie assez au point de lui-même acheter un lanceur, il fasse
de même avec quelqu'un d'autre. Quelle meilleure manière d'attirer de nouveaux joueurs et de
leur faire découvrir le jeu d'une façon originale ? Il y a un million de façons d'être un bon
ambassadeur pour le paintball, il faut simplement s'y engager. Cela peut amener 2, 3, 4 ou 5
nouveaux joueurs, et créer de nouveaux clients pour les magasins et les terrains.
6. Les médias paintballistiques (incluant sites internet et magazines) doivent aussi prendre en
compte et aborder la diversité du jeu. Je comprends que si votre site s'appelle
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What Have We Done To Our Game? - John Amodea
www.propaintball.com vous allez uniquement vous concentrer sur cette partie du jeu, bien
sûr. Mais si votre site internet ou votre magazine se veut pluridisciplinaire, alors diversifiezvous ! Arrêtez de ne glorifier qu'une facette du jeu et de dénigrer l'autre. Fut un temps, média
et industrie s'inquiétaient pour l'"image" du paintball, et hésitaient alors à placer le type avec
son Tippmann camo sur le devant de la scène, parce que nous étions lassés de nous entendre
appeler "Jeu de Guerre". Regardez où ça nous a menés. Faîtes la couverture du jeu tel qu'il est
pratiqué.
7. Sur les terrains, il est nécessaire de séparer les joueurs suivant leur niveau et leur
équipement. S’il n'y a que 10 joueurs sur votre terrain et que vous ne pouvez pas faire ça,
imaginez les choses autrement. Au moins essayez de n'accueillir les locations que sur une
journée bien définie, ou sur un terrain à part, ou vous risquez de perdre 90% d'entre eux
rapidement. Arrêtez de jeter aux loups les débutants. Défiez vos joueurs réguliers, ceux que
vous voyez toutes les semaines, de laisser tomber leurs Egos (le lanceur et l'état d'esprit) et de
jouer occasionnellement avec des lanceurs de location.
8. Les joueurs : arrêtez d'être les loups !
9. Les "géants" de la vente en ligne: êtes vous vraiment satisfaits de faire 5€ sur un masque ou
12€ sur un lanceur? Je sais que l'augmentation des prix est quelque chose dont les joueurs ne
veulent pas entendre parler, mais si elle n'est pas instaurée par le distributeur, vous la boutique
en ligne, ou par les magasins ou sites de jeu, le jeu est condamné. Un des défauts du système
économique libéral que nous connaissons aux Etats-Unis est qu'il ne peut sauver les
entrepreneurs qui s'auto-détruisent. Peut-être que votre boutique en ligne
www.Humongouspaintball.com est parvenue à être la première qui offre une atmosphère assez
immersive et attractive comme j'ai évoqué pour les magasins "en dur". En créant une
communauté autour de votre business, vous arriverez sûrement à faire de l'argent. Soyez
créatif ! Il y a en a 25 autour de vous qui tentent de faire la même chose.
10. Pouvons-nous, au moins un moment, aller tous ensemble dans la même direction ?
Pouvons-nous arrêter ces procès ridicules ? Pourrions-nous avoir une réunion annuelle entre
professionnels qui soit productive ? Pourrions-nous obtenir des chiffres réels sur la population
de joueurs, pour peut-être attirer de l'argent de l'extérieur ? Pouvons-nous arrêter de passer
sans arrêt du coq à l'âne, pour nous concentrer sur ce qui est réellement important ? Pouvonsnous soutenir les sociétés, les ligues, les magazines, les joueurs et équipes qui aident à faire
progresser le jeu, et non ceux qui le saignent à blanc... encore ?
Je vais partager les responsabilités comme tout un chacun sur la santé actuelle du marché et la
direction que l'activité prend. J'ai écrit sur le paintball, j'ai fait la promotion de tournois
nationaux, j'ai possédé des terrains et des magasins depuis 20 ans. Aujourd'hui, je suis fatigué.
Je suis fatigué de voir des fabricants se faire racheter pour une poignée de dollars. Je suis
fatigué de voir des magazines arrêter leur publication. Je suis fatigué de voir de braves gens
perdre leur emploi. Je suis fatigué de voir les chiffres tomber. Allez-vous vous joindre à moi ?
Allez-vous faire votre part du travail ?
Merci d'avoir lu cette série d'articles. Dans les mois qui viennent vous allez voir ce que je vais
faire pour faire ma part du travail. D'ici là, j'apprécierai tous les commentaires, retours et
même les critiques sur cette série. Un dialogue en profondeur est déjà un bon début.
Dernière flèche
Pouvons-nous arrêter de parler du superbe jeu de Paintball comme "le sport" ? (NdT : aux US,
on utilise souvent l'expression "the sport of Paintball")
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What Have We Done To Our Game? - John Amodea
Si vous parlez de la PSP, de la CFOA, ou d'une autre ligue de compétition, OK c'est un sport.
Mais ça n'en est pas un si vous êtes habillé en camo, en train de ramper dans les broussailles,
en quête du tir parfait avec votre Phantom. Pour moi, cela illustre parfaitement le problème,
nous croyons être quelque chose que nous ne sommes pas.
John Amodea
www.paintballx3.com
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