De Gaulle face à la crise de Mai 68

Transcription

De Gaulle face à la crise de Mai 68
De Gaulle face à la crise de Mai 68
Document
Voir Mai 68… et après ? – Une nouvelle donne politique
Document p. 270 : Discours du général de Gaulle, 30 mai 1968
Contexte d’utilisation
Niveau : terminale.
Programme : La France de 1945 à nos jours : les grandes phases de la vie politique.
Usage : support de cours, d’évaluation ou de travail personnel.
Objectifs
Situer un événement dans son contexte historique.
Dégager le sens général d’un événement et le mettre en relation avec une situation
historique.
Prélever les informations principales d’un document.
Exercer son esprit critique.
Questions
1.
2.
3.
4.
Présentez la nature du texte, son auteur et le contexte de sa rédaction.
Quelles mesures l’auteur annonce-t-il ? Au nom de quelles valeurs ?
Relevez dans le texte les expressions qui montrent la détermination de l’auteur.
Qu’envisage de faire l’auteur si la situation venait à s’aggraver ? Justifiez votre
réponse.
5. Quels reproches l’auteur fait-il à ses adversaires politiques ?
6. À qui l’auteur fait-il allusion lorsqu’il parle « du parti qui est une entreprise
totalitaire » ? Pourquoi parle-t-il en ces termes ?
Propositions de réponses
1. Le texte est un discours prononcé à la radio par Charles de Gaulle le 30 mai 1968.
Charles de Gaulle est revenu au pouvoir en 1958. Après avoir été mis en ballotage
par François Mitterrand lors du premier tour des élections présidentielles de 1965,
les Français l’ont élu pour un second mandat. Depuis, une certaine usure du pouvoir
se fait sentir et en mai 1968, Charles de Gaulle doit affronter une crise
extrêmement complexe et difficile. En effet, déclenchée par des étudiants,
rejoints par les ouvriers, de nombreux Français aspirent aussi à un changement de
pouvoir.
2. Charles de Gaulle annonce la dissolution de l’Assemblée nationale (« Je dissous
aujourd’hui l’Assemblée nationale »), sa détermination à rester à la tête du pouvoir
exécutif (« je ne me retirerai pas ») et celle de conserver son Premier ministre,
Georges Pompidou. Il réaffirme son autorité (« Étant le détenteur de la légitimité
nationale et républicaine ») et se réfère à plusieurs valeurs pour justifier les
mesures prises. C’est au nom de la légitimité que lui a conférée le peuple (« J’ai un
mandat du peuple, je le remplirai ») que Charles de Gaulle entend intervenir pour
éviter que la République ne soit menacée dans ses principes. Il invoque également
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la liberté (dernière ligne du texte) et souligne ainsi son profond respect des
institutions, réaffirmant qu’il agit conformément à la Constitution de 1958.
Le ton du texte est particulièrement déterminé. Charles de Gaulle emploie des
termes très forts pour afficher sa détermination face aux mouvements de
contestation, comme par exemple : « J’ai pris mes résolutions », « Non ! La
République n’abdiquera pas », « l’intoxication et la tyrannie »….
De Gaulle sous-entend très fortement qu’il est prêt à user de l’article 16 de la
Constitution si la crise venait à s’aggraver (« j’ai envisagé … toutes les éventualités,
sans exception »).
Le général de Gaulle reproche aux organisateurs de la crise de Mai 68 d’avoir
désorganisé le pays, donc d’avoir porté atteinte au droit des autres Français à vivre
paisiblement : « on empêche les étudiants d’étudier » fait référence à l’occupation
des universités par les étudiants révoltés, puis à la fermeture de celles-ci. On
empêche « les travailleurs de travailler » rappelle que la France est paralysée par
une grève générale. Charles de Gaulle considère donc que la fin de la crise de
Mai 68 permettra le retour à l’ordre du pays : c’est en ce sens qu’il évoque la tâche
des préfets, qui « consiste à assurer l’existence de la population ». C’est en des
termes particulièrement sévères que le président de la République décrit les
organisateurs de la révolte de Mai 68 (« intimidation », « intoxication »,
tyrannie »).
De Gaulle parle du Parti communiste qu’il assimile à un dangereux parti
révolutionnaire et totalitaire. Par ce biais, il cherche à rendre plus évidente aux
yeux de tous les Français la culpabilité et la responsabilité des leaders du
mouvement.
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