Les isoflavones de soja contre les symptômes de la ménopause

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Les isoflavones de soja contre les symptômes de la ménopause
Année 2013
Les isoflavones de soja
contre les
symptômes
de
Les isoflavones de soja
la ménopause
: symptômes
Une de
contre les
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ménopause
:
efficacité qui
à
Une efficacité qui reste à
prouver.Université Rennes 1 – UFR
prouver.
SVE Master 2 Biologie Gestion
Bailhache Thierry
Auteur
: PICHAVANT
Université
Rennes
1- UFR SVEStéphanie
Université Rennes 1 – UFR SVE
Master 2 Biologie Gestion
Tuteur : BAILHACHE Thierry
Université Rennes 1- UFR SVE
Stéphanie Pichavant _ Master 2 Biologie Gestion _ Synthèse Bibliographique en Biologie et Biotechnologie
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Remerciements :
Je remercie personnellement M. Bailhache pour sa contribution et
son aide lors de la réalisation de cette synthèse bibliographique.
Note des responsables du diplôme : «Le tuteur chercheur a pour rôle de
conseiller l'étudiant, l'orienter dans ses recherches bibliographiques, l'aider à
comprendre les articles, en faire une synthèse de manière logique et rigoureuse.
Il ne peut vérifier toutes les citations et interprétations de l'étudiant. Il ne peut
donc s'engager vis à vis d'éventuelles erreurs ».
Stéphanie Pichavant _ Master 2 Biologie Gestion _ Synthèse Bibliographique en Biologie et Biotechnologie
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Les isoflavones de soja contre les symptômes de la ménopause : Une
efficacité qui reste à prouver.
S. Pichavant
Université de Rennes I - UFR Sciences de la Vie et de l’Environnement – Campus de Beaulieu, 263
avenue du Général Leclerc, 35700 Rennes.
Résumé :
Les femmes asiatiques sont moins atteintes par les symptômes de la ménopause que les
femmes occidentales. Les scientifiques ont associé ça à une alimentation riche en soja. En effet, le
soja contient des phytoestrogènes tels que la génistéine, la daidzéine et la glycitéine qui sont aussi
des perturbateurs endocriniens. Ces phytoestrogènes ont la réputation de prévenir et soigner les
bouffées de chaleur. Ils pourraient aussi être efficaces sur les autres pathologies associées à la
ménopause tels que les pathologies urinaires, la prise de poids, le vieillissement cutané ainsi que les
risques cardio-vasculaire et l’ostéoporose. Cependant, le soja peut potentiellement avoir des effets
néfastes pour l’organisme, il est donc important de mesurer tous les enjeux liés à la consommation
des phytoestrogènes de soja chez la femme.
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Table des matières
Liste des abréviations .............................................................................................................................. 5
Introduction............................................................................................................................................. 6
I.
Les phytoestrogènes de soja ........................................................................................................... 7
A.
Le soja .......................................................................................................................................... 7
i.
Définition ................................................................................................................................. 7
ii.
Composition du soja ................................................................................................................ 7
B.
II.
Les isoflavones de soja .............................................................................................................. 12
i.
L’absorption et le métabolisme............................................................................................. 12
ii.
Les variabilités interindividuelles .......................................................................................... 14
iii.
Le mécanisme d’action des isoflavones de soja .................................................................... 14
Les effets des isoflavones de soja sur les symptômes liés à la ménopause .................................. 16
A.
Qu’est-ce que la ménopause ? .................................................................................................. 16
i.
Définition ............................................................................................................................... 16
ii.
Causes et symptômes ............................................................................................................ 17
B.
III.
Les phytoestrogènes de soja sont-ils efficaces ......................................................................... 18
i.
sur les symptômes vasomoteurs de la ménopause ?............................................................ 18
ii.
sur les autres symptômes à court terme de la ménopause ? ............................................... 20
iii.
sur les symptômes à long terme de la ménopause ? ............................................................ 22
Les risques de la consommation de soja ................................................................................... 26
A.
Les effets des phytoestrogènes sur le cancer du sein ............................................................... 26
B.
Les effets des phytoestrogènes sur la thyroïde ........................................................................ 28
IV.
Synthèse et conclusion .............................................................................................................. 30
Bibliographie :........................................................................................................................................ 31
Support électronique : ...................................................................................................................... 31
Support papier : ................................................................................................................................. 31
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Liste des abréviations
AgRP : Agouti-Related Protein
O-DMA : O-desmethylangolensine
PTK : Protéine Tyrosine Kinase
RE : Récepteur aux Estrogènes
THS : Traitement Hormonal de Substitution
TPO : Thyroïde Peroxydase
TSH : Thydroïd Stimulating Hormone
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Introduction
Depuis quelques années en France, le soja est de plus en plus populaire. Il entre dans la
composition de nombreux produits alimentaires sous différentes formes, le lait, l’huile, le tofu, la
farine et les produits de substitut à la viande. Même si les végétariens restent très minoritaires en
France, de plus en plus de personnes veulent réduire leur consommation de protéines animales. « Le
végétarisme occasionnel va augmenter, et c'est beaucoup plus qu'une niche de marché », affirme
Grégory Verhaeghe, cofondateur, de Fit Food, une entreprise belge produisant des produits
d'inspiration charcutière à base de légumes, de céréales et d'épices. Il y a en effet, un fort taux de
croissance des produits de soja ; par exemple le lait de soja a une croissance proche de 15% par an
(Chauvel, 2010).
Les consommateurs de soja sont multiples pour des raisons diverses et variées. Ils sont motivés
par la protection des animaux, par la protection de l’environnement ou de plus en plus par leur santé
(Chauvel, 2010). De nombreuses études ont été publiées sur les bienfaits du soja sur la santé en
particulier sur les troubles associés à la ménopause. Les chercheurs se sont notamment intéressés
aux propriétés des isoflavones de soja concernant leurs effets estrogéniques et leurs actions
préventives sur différents troubles liés à un dérèglement hormonal.
Depuis de nombreuses années, les médecins utilisent le traitement hormonal de substitution
(THS) pour soulager les symptômes de la ménopause. Cependant, il présente un risque important
pour la femme de développer un cancer du sein. Beaucoup d’espoir ont donc été mis sur les
isoflavones de soja pour remplacer le THS. Les industries pharmaceutiques l’ont bien compris. C’est
pourquoi ces dernières années, il y a eu une explosion des compléments alimentaires à base d’extrait
de soja pour soulager les symptômes de la ménopause.
Les effets des isoflavones de soja sur les troubles de la ménopause ont-ils une efficacité
prouvée ? Les scientifiques sont très partagés quant aux effets réels des isoflavones de soja. Les
résultats des études sont très hétérogènes. Le but de cette revue est d’apporter quelques éléments
de réponse en prenant en compte les avancées scientifiques actuelles sur les effets des isoflavones
de soja. Pour cela, nous allons dans un premier temps étudier le soja et tout particulièrement les
phytoestrogènes pour comprendre leur métabolisme et leur mode d’action. Nous aborderons
ensuite les effets des phytoestrogènes sur les symptômes de la ménopause. Puis dans une dernière
partie nous étudierons les risques potentiels liés à la consommation de phytoestrogènes de soja chez
les femmes ménopausées.
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I. Les phytoestrogènes de soja
Dans cette partie nous allons étudier les composés du soja et plus particulièrement les
phytoestrogènes de soja, nommés isoflavones. Depuis quelques années, les isoflavones de soja ont
attiré l’attention des scientifiques à cause de leur similitude avec l’estradiol. Ils pourraient donc être
responsables d’éventuels effets hormonaux chez la femme.
A. Le soja
i.
Définition
Le soja, appelé aussi soya jaune, est une plante grimpante. Il appartient à la famille des
Fabacées du genre Glycine (Zhao et al., 2009). Le soja est originaire du sud-est de l’Asie où il est
consommé depuis des milliers d’années. Le germe de soja fermenté est utilisé par la médecine
traditionnelle chinoise pour ses propriétés sédatives, carminatives et antipyrétiques. Depuis les
premières études publiées en 1990 sur les effets estrogéniques des isoflavones, le soja est aussi
utilisé en phytothérapie.
ii.
Composition du soja
Une alimentation à base de soja est pauvre en graisses saturées et en cholestérol.
Contrairement à une alimentation à base de viandes ou de produits laitiers, le soja apporte peu de
calories (Messina, 1999). Les graines de soja sont riches en vitamines A, B, E, K et en minéraux tels
que le fer, le zinc, le calcium, le potassium et le phosphore (Hubert, 2006).
La graine de soja est composée des cotylédons (90%), de l’enveloppe (7%) et du germe (3%)
(Hubert, 2006). Le soja contient selon sa variété entre 36% et 46% de protéines, environ 18% de
lipides, 38% de glucides et 18% de minéraux. Le soja est aussi très riche en phytoestrogènes nommés
isoflavones. Les protéines et les isoflavones sont les deux composés qui ont fait l’objet du plus grand
nombre de travaux scientifiques relatifs aux effets bénéfiques du soja (Cederroth et al., 2011).
 Les protéines
Dans les cotylédons, les deux protéines majeures sont les globulines 7S (la β conglycine et la
γ conglycine) et 11S (la glycinine). Ces deux globulines représentent 80% des protéines de stockage
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(Cederroth et al., 2011). Elles seraient potentiellement impliquées dans la prévention des maladies
cardiovasculaires (Manzoni et al. 1998 ; Lovati et al., 2005). Les 10% restant sont des albumines, des
enzymes impliquées dans la dégradation des protéines de réserve, des lipoxygénases, des chalcone
synthases, des catalases. D’autres protéines sont impliquées dans les mécanismes de défense de la
plante (inhibiteurs de protéases ou lectines). Il a été démontré in vitro que la lunasine et l’inhibiteur
Bowman-Birk, deux composés présents dans le soja, ont un effet anti-cancéreux et un effet chémopréventif (Armstrong et al., 2003; Galvez et al., 2001; Lam et al., 2003).
Les protéines de soja auraient potentiellement un effet contre l’hypertension en provoquant
une diminution significative de la pression sanguine diastolique et systolique. Les peptides du soja
potentiellement actifs, ont une chaîne peptidique courte, de l’ordre de 2 à 9 acides aminés et ils
comprennent des résidus d’acides aminés hydrophobes substitués aux groupements proline, lysine
ou arginine (Hubert, 2006). Ils pourraient avoir des propriétés anti-cancéreuses, anti-hypertensives,
hypocholestérolémiantes, anti-obésités et des activités anti-oxydantes (Martinez-Villaluenga et al.,
2008, 2009, 2010; Wang et al., 2008). Par exemple, la lunasine aurait une activité anticancérigène au
niveau des cellules mammaires (Hubert, 2006).
 Les lipides
La teneur en lipide dépend de la variété de soja et des conditions de culture. Le germe de
soja et les cotylédons contiennent respectivement de 13 à 16 % et de 18 à 20 % de lipides totaux
dont environ 85% sont composés d’acides gras polyinsaturés. Les acides gras polyinsaturés sont
nécessaires à la cohésion des cellules. Ils joueraient un rôle dans certains mécanismes de réactions
immunitaires et semblent posséder un effet analgésique significatif. L'acide α-linolénique, précurseur
des acides oméga-3, aurait un rôle potentiel dans la régulation de la pression artérielle, l'élasticité
des vaisseaux et l'agrégation des plaquettes sanguines. L'acide linoléique, précurseur des acides
oméga-6, aurait un effet sur l'équilibre cardiovasculaire et immunitaire. Selon les chercheurs, il
agirait sur la régulation du système nerveux, sur la cicatrisation et contre les réactions allergiques et
inflammatoires (Hubert, 2006).

Les glucides
Le soja est aussi une très bonne source de fibre. 30 à 35 % de sucres sont présents dans la
graine. Le soja contient de l’α-galacto-oligosaccharides, un sucre mal digéré chez la plupart des
mammifères qui ne synthétisent pas l’α-galactosidase pancréatique. Chez l’homme, l’α-galacto-
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oligosaccharides est métabolisé par les microorganismes de l’intestin, produisant une quantité
importante de gaz (dioxyde de carbone, hydrogène ou méthane) (Hubert, 2006).
Les oligosaccharides de soja pourraient avoir une influence sur la concentration plasmatique
des isoflavones car ils peuvent convertir les structures glycosylées en aglycones. Ils pourraient aussi
influencer la production de l’équol, métabolite dérivé du daidzéine (Hubert, 2006).

Les vitamines et minéraux
Les principaux minéraux contenus dans le soja sont le potassium, le phosphore, le
magnésium et le calcium. Quant aux vitamines, on en trouve des liposolubles A, E, D et K ainsi que
des hydrosolubles (Hubert, 2006).

Les isoflavones
Figure 1 Structure moléculaire des phytoestrogènes de soja et du 17-β estradiol
Les phytoestrogènes sont naturellement produits par certaines plantes et fruits et sont
classés en trois catégories : les isoflavones, les lignans et les coumestans. Ils ont une structure
chimique proche du 17 β-estradiol , ils peuvent donc se lier aux récepteurs aux estrogènes ERα et
ERβ et provoquer des effets estrogèniques ou antiestrogèniques chez la femme (Kuiper et al., 1997,
1998). Le soja est riche en isoflavones. Elles sont fabriquées par les plantes en réponse aux stress
environnementaux comme les infections ou le manque de nutriments (Howitz and Sinclair, 2008).
Elles sont composées de 57% de génistéine, 37% de daidzéine et 6% de glycitéine. La structure
moléculaire des isoflavones comprend 2 cycles benzéniques liés par un noyau pyranne
hétérocyclique (figure 1) (Hubert, 2006). La formation de la génistéine et de la daidzéine provient
initialement de la conversion de l’acide aminé L-Phénylalanine en p-Coumaroyl-CoA pour ensuite
subir une cascade de transformation (figure 2). La génistine et la daidzine sont des formes
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conjuguées (sous forme β-glucosides, acétylglucosides et malonylglucosides) afin d’être stockées
dans les vacuoles (figure 3) (Du et al., 2010).
Figure 2 Schéma représentant la biosynthèse des isoflavones de soja
CHS (chalcone synthase) ; CHR (chalcone reductase) ; CHI (chalcone isomerase) ; IFS (isoflavone synthase) ; HID
(2-hydroxyisoflavone dehydratase).
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Figure 3 La conjugaison de la génistéine et de la daizéine en génistine et daidzine dans la vacuole
MT (methyltransferases) ; GT (glycosyltransferases)
La distribution des isoflavones varie significativement d’un compartiment à l’autre de la
graine, de 2 à 3% dans le germe de soja où sa teneur est 10 fois supérieure à celle des cotylédons. La
concentration des isoflavones dépend de différents facteurs (Hubert, 2006) :
•
Des variétés de soja,
•
Des conditions géographiques et environnementales de culture
•
Des procédés industriels utilisés lors de la transformation des graines.
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B. Les isoflavones de soja
i.
L’absorption et le métabolisme
Dans le soja, les isoflavones sont sous une forme glycosylée (β-D-glycoside), biologiquement
inactive, nommées génistine et daidzine. Les isoflavones glycosylées seraient moins facilement
absorbées que leurs formes aglycones à cause de leur caractère hydrophile plus important et de leur
plus haut poids moléculaire (Izumi et al., 2000). Une fois ingérés, elles vont être hydrolysées par des
bactéries β-glucosidases dans la paroi de l’intestin ce qui amène à des aglycones bioactifs, la
génistéine et la daidzéine. La fraction non hydrolysée va dans le colon où les structures conjuguées
vont être dégradées par des enzymes bactériennes puis absorbées ou métabolisées en d’autres
composés (Setchell et al., 2003 ; Wiseman et al., 2004). Les aglycones seront absorbés par
l’épithélium intestinal (figure 4).
Figure 4 Structure et conjugaison des isoflavones de soja
Dans le colon, la daidzéine va tout d’abord être métabolisée en dihydrodaidzéine puis en
équol, un métabolite plus actif et en O-desmethylangolensine (O-DMA) (figure 5). La génistéine peut
être métabolisée en 6’hydroxy-O-DMA. La glycitéine est métabolisée majoritairement en
dihydroglycitéine, en dihydro-6,7,4’-trihydroxyisoflavone et en 5’-OMe-O-desmethylangolensine, et
quelques individus pourraient être capables de la métaboliser en daidzéine et en 6-OMe-équol
(Hubert, 2006). La génistéine, la daidzéine, l’équol et le O-DMA peuvent être retrouvés dans le sang
humain (Eden, 2012).
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Figure 5 Transformation de la daidzéine et équol
Une fois absorbées dans l’organisme, les formes déglycosylées passent dans le foie pour
subir des étapes de détoxication par les enzymes de phase II. Ils peuvent revenir dans le côlon par un
cycle entérohépatique d’une manière similaire aux estrogènes. Ils seront ensuite éliminés par les
urines et les fèces, majoritairement sous forme de glucuronides. La digestion dure 6 à 8 heures. Dans
le cas d’ingestion réitérée, on observe l’existence d’un plateau cinétique indiquant qu’une certaine
dose d’isoflavones reste dans le plasma (Cederroth et Nef, 2009).
 L’équol :
L’équol est d’un intérêt tout particulier puisqu’il a la plus haute activité estrogénique de tous
les phytoestrogènes connues à ce jour (Sosvorova et al., 2011). En comparaison avec la daidzéine,
l’équol aurait une affinité 10 à 80 fois plus élevée pour les ERα et ERβ. Cependant, la transformation
de la daidzéine en équol est très variable d’un individu à l’autre car elle est liée à la présence d’une
flore intestinale et d’enzymes spécifiques. Seulement 30 % à 40% des humains sont capables de
métaboliser la daidzéine en équol. Cependant, une consommation importante de fibres alimentaires
peut agir sur la croissance des populations bactériennes productrices d’équol dans le côlon et
influencer sa sécrétion. De plus, il a été démontré in vitro que certaines souches microbiennes
transforment des personnes non productrices d’équol en productrices d’équol (Hubert, 2006).
L’équol est un composant chiral avec deux énantiomères possibles (R et S) mais la microflore
intestinale n’est capable de produire que le S-Equol (Setchell et al., 2002). Ce dernier est absorbé
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dans le sang et demeure dans la circulation sanguine plus longtemps que les autres phytoestrogènes.
(Setchell et al., 2005).
ii.
Les variabilités interindividuelles
Il y a une variabilité culturelle et ethnique. Les populations asiatiques sont les plus exposées
aux aliments à base de soja. Elles ont un apport moyen en isoflavones d’environ 45 mg/j tandis que
les populations occidentales ont un apport moyen plus faible d’environ 0,4 mg/j (Hubert, 2006). Les
habitudes alimentaires influent sur la microflore intestinale et le métabolisme des phytoestrogènes
(De Cremoux P, 2010).
La microflore intestinale varie selon les individus. Les femmes ont chacune un métabolisme
spécifique induisant une production ou non d’équol. Certains auteurs pensent que la biodisponibilité
et l’efficacité des phytoestrogènes sur certaines femmes s’expliqueraient par le polymorphisme
génétique des enzymes métabolisant les isoflavones. En effet, il pourrait y avoir une amélioration de
l’efficacité des phytoestrogènes sur les effets de la ménopause chez les femmes produisant de
l’équol. Pour certains auteurs, le supplément de phytoestrogènes de soja améliore les symptômes de
la ménopause mais seulement chez les femmes capables de produire de l’équol (Hubert, 2006).
La variabilité interindividuelle concerne aussi la physiologie de l’intestin, la vitesse du transit
digestif, le pH ainsi que le système immunitaire (Atkinson et al., 2005). La quantité d’isoflavones
biodisponibles est influencée par les mécanismes d’absorption orale, leur métabolisme, leur
résorption intestinale et leur élimination fécale et urinaire.
iii.
Le mécanisme d’action des isoflavones de soja
 Effet agoniste ou antagoniste de l’estrogène
Les isoflavones ont une structure non stéroïde mais elles possèdent un cycle phénolique qui
leurs permettent de se lier aux récepteurs à l’estrogène (Cederroth et Nef, 2009). Elles sont
considérées comme des xénobiotiques et perturbateurs endocriniens. Les isoflavones peuvent lier les
deux types de récepteurs à l’estrogène : ERα et ERβ mais elles ont généralement plus d’affinité aux
Erβ (Arts et al., 1997 ; Kuiper et al., 1998). Elles agissent plutôt comme un modulateur sélectif des
estrogènes (SERM) (Usui, 2006). Quand ils sont liés aux ER, les phytoestrogènes peuvent initier la
transcription des gènes via l’interaction avec les éléments de réponse aux estrogènes ou par liaison
indirecte avec des gènes (Kushner et al., 2000). La liaison des phytoestrogènes aux ER provoque des
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effets agonistes ou antagonistes selon leur taux de concentration mais aussi selon les tissus et selon
le taux de concentration d’estradiol endogène. A titre d’exemple, pour un niveau physiologique
d’estradiol de 1nM la génistéine agit comme un antagoniste de l’estradiol tandis qu’à une
concentration de 0,01nM (concentration trouvée chez des femmes post-ménopausées), la génistéine
agit comme un agoniste (Cederroth et Nef, 2009). Selon l’Anses, l’effet de l’ingestion des isoflavones
de soja sur les concentrations hormonales est le plus souvent modeste et va dans le sens d’une
diminution (Anses, 2011).
 Les autres actions provoquées par les isoflavones de soja
En plus de l’activité estrogènique, la génistéine affecte l’expression des gènes de protéines
variées impliquées dans la régulation du cycle cellulaire, l’apoptose et la prolifération. Elle inhibe
aussi les protéines, tyrosine kinase, l’ADN topoisomérase ainsi que la Ribosomal S6 Kinase. (Kim et
al., 2012).
Un traitement avec des isoflavones change l’expression des gènes sensibles aux estrogènes.
Cela induit l’expression de gènes associés à l’adénosine 3’,5’-monophosphate cyclique (AMPc) et à la
différenciation cellulaire mais provoque aussi la diminution de l’expression de gènes associée à
l’activité des kinases cyclines-dépendantes et à la division cellulaire (Mihai et al., 2007). De plus, la
production ou non d’équol a un impact différent sur l’expression des gènes. Les isoflavones ont en
général un effet plus fort sur les gènes sensibles aux estrogènes chez les producteurs d’équol.
Les isoflavones ont une activité anti-oxydante. Elles inhibent les tyrosines kinases qui
interviennent dans les voies de signalisation des facteurs de croissance. Elles induisent l’apoptose
ainsi que la différenciation cellulaire (Mihai et al., 2007). Des études ont montré in vitro chez le rat
que la génistéine induit la lipolyse à travers l’inhibition de l’AMPc phosphodiestérase (Cederroth et
Nef, 2009).
Il a aussi été montré que des peptides des isoflavones de soja noir activaient
significativement et de manière dose dépendante l’AMP- activated protein kinase (AMPK)
et
l’Acetyl-CoA Carboxylase (ACC) dans les myocytes C2C12. L'AMPK est un détecteur de l'état
énergétique de la cellule et joue un rôle important dans la régulation du métabolisme énergétique.
En cas de diminution énergétique cellulaire, l'AMPK provoque l’activation des voies métaboliques qui
produisent de l'énergie (oxydation des acides gras) et inhibe les voies qui en consomment
(lipogenèse, néoglucogenèse) (Cederroth et Nef, 2009). La génistéine a une plus forte affinité pour
Erβ mais elle peut réduire le tissu adipeux grâce à Erα (Naaz et al., 2003).
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La régulation centrale de la balance énergétique est un facteur essentiel pour la survie d’un
organisme et pour son adaptation à l’environnement. Le noyau arqué de l’hypothalamus contient les
neurones à neuropeptide Y et «Agouti-Related Protein» (AgRP) ainsi que les neurones à
propiomélanocortine. L’hypothalamus participe au contrôle de la prise alimentaire avec d’autres
structures centrales comme le tronc cérébral, le noyau du tractus solitaire et le système
mésolimbique dopaminergique (Luquet et Cruciani-Guglielmacci, 2009). Des études sur les rongeurs
ont montré qu’une alimentation riche en soja affecte significativement le comportement alimentaire
et les activités locomotrices. Par exemple, une alimentation riche en soja chez la souris induit une
augmentation de l’activité locomotrice et diminue de 40% le niveau d’ARNm des AgRP dans
l’hypothalamus (Cederroth et Nef, 2009). Cela suggère que la régulation centrale de la balance
énergétique dans l’hypothalamus peut être modulée par le soja ou les phytoestrogènes.
II. Les effets des isoflavones de soja sur les
symptômes liés à la ménopause
Dans cette partie nous allons étudier le rôle des phytoestrogènes de soja pour la prévention
et le soulagement des symptômes de la ménopause et des maladies associées chez la femme.
A. Qu’est-ce que la ménopause ?
i.
Définition
La ménopause vient du grec « Méno » qui veut dire « règles » et « Pause » qui signifie
« arrêt ». La ménopause concerne les femmes d’environ 50 ans ; on parle de ménopause prématurée
pour les femmes de moins de 40ans et de ménopause précoce pour les femmes de 25 à 30 ans
environ. Cette étape marque la fin de leur période reproductive puisqu’il y a une cessation de
l’ovulation et de la sécrétion des hormones sexuelles, tels que les estrogènes et la progestérone par
les ovaires.
La périménopause est la période précédant la ménopause. Elle débute entre 40 et 50 ans en
moyenne et sa durée est variable. Les menstruations sont irrégulières. Ce terme ne doit pas être
confondu avec la pré-ménopause qui correspond à la période de fécondité qui commence dès la
puberté. La post-ménopause est un terme peu approprié puisque la ménopause est un état définitif,
ce terme définit la période de temps qui suit la ménopause.
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ii.
Causes et symptômes
L’âge de la ménopause est probablement déterminé à la naissance par des facteurs
génétiques. Cependant, il peut être modulé par l’état de santé (maladie, médicament) et par
castration chirurgicale (coelio ou laparotomie), chimique (chimiothérapie) ou clinique (analogues de
la LH-RH) (Drapier-Faure, 2003). La ménopause est liée à une baisse d’estrogène responsable d’une
série de symptômes caractéristiques tels que les bouffées de chaleur, le vieillissement cutané ou
encore l’athérosclérose. La diminution du taux d’estrogène est aussi responsable d’autres
symptômes plus graves tels qu’une augmentation du risque d’ostéoporose, d’incontinence urinaire à
l’effort et de troubles cardiovasculaires (Drapier-Faure, 2003). Les symptômes sont variables selon
les personnes et variables dans le temps. Les symptômes les plus marqués sont au stade périménopause à cause des changements hormonaux.
Il y a deux phases en périménopause (Drapier-Faure, 2003) :
- Une première phase correspondant à la réponse ovarienne à la stimulation de FSH responsable
d’une hyper-estrogénie plasmatique (gonflements, ballonnements, tension abdominale, irritabilité).
- Une deuxième phase correspondant à la résistance des follicules ovariens au FSH responsable d’une
hypo-estrogénie plasmatique. C’est dans cette phase qu’apparaissent les premiers symptômes de la
ménopause tels que les bouffées de chaleur ou la dépression.
Les signes cliniques d’installation de la ménopause sont multiples. Le premier signe,
obligatoire et rétrospectif, est l’aménorrhée ménopausique. Des signes inconstants mais très
communs sont les bouffées de chaleur. Et enfin il existe aussi des signes psychiques tels que
l’irritabilité, l’insomnie, la dépression, la dépréciation de soi ou encore l’angoisse. A la ménopause
peuvent apparaître des signes inquiétants tels que les ménométrorragies persistantes, les
ménorragies ou encore les métrorragies (Drapier-Faure, 2003).
Le traitement hormonal de substitution (THS) a longtemps était perçu comme la solution
adéquate pour lutter contre les symptômes de la ménopause tels que les bouffées de chaleur,
jusqu’à ce que l’on prenne conscience du danger concernant l’augmentation du risque de cancer du
sein. Chez 15 à 30 % des femmes, le THS peut augmenter les densités mammographiques selon
l’effet et la dose du traitement. Ceci est accompagné d’une augmentation de l’œdème tissulaire et
de vasodilatation (Drapier-Faure, 2003).
Les personnes les plus touchées par les symptômes de la ménopause sont les femmes
occidentales (Freeman et Sherif, 2007). En effet, près de 80% d’entre elles sont concernées tandis
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qu’au Japon elles ne sont que 5 à 10% (Freeman et Sherif, 2007 ; Gold et al., 2006). Les chercheurs
ont associé le taux faible de survenu des symptômes de la ménopause à la forte consommation de
soja en Asie. Ils ont émis l’hypothèse que les phytoestrogènes contenus dans le soja pourraient
réduire significativement les symptômes de la ménopause et devenir une bonne alternative aux THS.
B. Les phytoestrogènes de soja sont-ils efficaces
i.
sur les symptômes vasomoteurs de la ménopause ?
Les symptômes vasomoteurs de la ménopause sont les bouffées de chaleur, les sueurs
nocturnes, les problèmes de sommeil, l’anxiété, les nausées, les palpitations, les étourdissements,
les problèmes de mémoire ou encore les changements d’humeur ou l’irritabilité. Les symptômes
vasomoteurs touchent 80% des femmes occidentales mais seulement 5 à 10% des femmes
japonaises (Freeman et Sherif, 2007 ; Gold et al., 2006). La raison principale incitant les femmes à
venir consulter un professionnel de santé est les bouffées de chaleur.
 Les bouffées de chaleur :
Les bouffées de chaleur sont généralement ressenties au niveau du thorax ou de l’abdomen
et cette chaleur monte rapidement au cou et au visage (Who, 1996). Les bouffées de chaleur sont
fréquemment accompagnées de palpitations et de sueurs suivis par une sensation de froid
(Freedman 2001 ; Kronenberg 1990). Cependant elles sont très variables par leur fréquence, leur
durée et leur sévérité. Leur apparition est souvent spontanée et donc imprévisible (Freedman et al.,
1995). Les bouffées de chaleur apparaissent fréquemment la nuit, c’est pourquoi elles sont souvent
associées aux sueurs nocturnes. Ces manifestations sont très gênantes et peuvent altérer le sommeil,
les activités quotidiennes et induire une grande fatigue. Elles peuvent diminuer considérablement la
qualité de vie des personnes atteintes (NAMS 2004).
Les bouffées de chaleur sont liées à la baisse et aux fluctuations du taux d’hormone, dans le
cerveau, durant l’installation de la ménopause. Cela va créer un dérèglement du centre
hypothalamique de la thermorégulation (Freedman 2001; Kronenberg 1987). Cliniquement, les
patients ont des sueurs, une accélération du rythme cardiaque, des rougeurs et une vasodilatation.
C’est une tentative du corps pour compenser des chutes brutales de température (Thisa et al., 2011).
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Beaucoup de chercheurs ont étudié l’effet des phytoestrogènes de soja sur les bouffées de
chaleur cependant les résultats obtenus sont très hétérogènes. Il y a un fort effet placebo dans les
résultats variant de 20 à 40% selon les études (Thisa et al., 2011). Par conséquent, pour qu’une étude
soit pertinente elle doit avoir un échantillon placebo, la fréquence des bouffées de chaleur doit être
identique dans chaque groupe et la fréquence et l’intensité doivent être évaluées avec des outils
pertinents (Lethaby et al., 2007). Il est aussi important que l’effectif dans chaque groupe soit
suffisamment élevé, que le taux d’abandon des sujets soit pris en compte et que la durée du
traitement soit au minimum de 12 semaines.
Au vue de toutes les revues scientifiques, certains experts concluent qu’il n’y a pas de
différence significative entre un placebo et un traitement par isoflavones de soja sur les symptômes
de la ménopause (AFSSA, 2005 ; Lethaby et al., 2007). L’Agence Française de Sécurité Sanitaire des
Aliments (AFSSA) arrive à cette conclusion après l’analyse des 18 études suivantes :
-
6 études n’étaient pas pertinentes (limites méthodologiques)
-
4 études pertinentes arrivent à la conclusion qu’un supplément en isoflavones de soja,
obtenu par extraction ou par synthèse chimique, est significativement plus efficace qu’un
placebo pour réduire la fréquence et la sévérité des bouffées de chaleur (Washburn et
al.,1999 ; Upmalis et al.,2000 ; Van de Weijer et al., 2002 ; Crisafulli et al., 2004).
-
8 études pertinentes n’ont pas trouvé d’effet significatif des isoflavones de soja en
comparaison d’un placebo sur les bouffées de chaleur (Baber et al., 1999 ; Quella et al.,2000
; Scambia et al. 2000 ; Knight et al.,2001; St Germain et al.,2001, Van Patten et al.,2002 ;
Nikander et al.,2003, Tice et al.,2003).
Une nouvelle étude en 2008 réalisée sur 1581 femmes (avec trois essais cliniques placebo),
confirme les conclusions de l’Afssa. L’expertise conclut, après revue des essais randomisés contrôlés,
à l’absence d’effet substantiel des phytoestrogènes sur les bouffées de chaleur (Loprinzi et al. 2008).
Depuis de nombreuses publications scientifiques continues d’être publiées sur le sujet. Cependant
les résultats sont toujours aussi hétérogènes et présentent un fort effet placebo. Une revue en 2010
a étudié 19 publications afin de savoir si le soja a un effet significatif sur les bouffées de chaleur
(Bolaños et al., 2010) et en a déduit qu’il y avait une tendance significative en faveur du soja mais
que les résultats étaient encore trop hétérogènes pour pouvoir établir une conclusion.
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 Diverses hypothèses :
Chaque femme a un métabolisme spécifique concernant les isoflavones de soja : certaines
seraient capables de produire de l’équol. Le polymorphisme génétique des enzymes métabolisant les
phytoestrogènes pourrait expliquer en partie l’hétérogénéité des résultats. D’après certains auteurs,
le soja serait efficace contre les bouffées de chaleur seulement chez les femmes capables de
produire de l’équol (Jou et al., 2008).
Par exemple, une étude au hasard, en double aveugle, a été réalisée sur des femmes
postménopausées, entre 45 et 65 ans, sur une période courte de 8 semaines. Cette étude a montré
que 10 mg/jour de S-équol est aussi efficace que les isoflavones de soja pour diminuer la fréquence
des bouffées de chaleur. A 20 mg/jour, le S-équol soulage plus efficacement les bouffées de chaleur
que les isoflavones chez les femmes éprouvant plus de 8 bouffées de chaleur par jour (Jenks et al.,
2012)
Une autre publication met en avant le rôle important des acides gras polyinsaturés dans la
prévention des bouffées de chaleur. Ils ont émis l’hypothèse d’une réduction plus importante des
bouffées de chaleur avec un extrait d’isoflavones associé aux acides gras polyinsaturés chez les
femmes postménopausées (Campagnoli et al., 2005). Cette étude s’est effectuée sur 57 femmes
postménopausées souffrant de bouffées de chaleur, pendant 24 semaines. Elles ont été traitées par
un extrait d’isoflavones associé ou non à un complément d’acide gras polyinsaturés. Ils ont conclu
qu’il n’y avait pas d’effet significatif de l’extrait d’isoflavones seul contrairement au traitement aux
acides gras polyinsaturés (notamment les omégas 3) qui diminue significativement les bouffées de
chaleur.
Finalement des recherches sur les isoflavones de soja sont encore nécessaires pour pouvoir
déterminer si elles ont un réel effet significatif pour soulager les bouffées de chaleur et pour
déterminer le rôle exact du phénotype « producteur d’équol » et des acides gras polyinsaturés.
ii.
sur les autres symptômes à court terme de la ménopause ?
 Pathologies urinaire :
L’effondrement du taux d’estradiol provoque une carence estrogénique responsable de
l’atrophie de l’utérus et du vagin ainsi que du système urinaire et ligamentaire. Ceci peut induire une
sécheresse vaginale (dyspareunie) ainsi qu’une incontinence urinaire à l’effort (Drapier-Faure, 2003).
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Concernant l’incontinence urinaire et les problèmes vaginaux, à ce jour il n’est pas certain
que les isoflavones de soja puissent prévenir ou réduire ces symptômes :

Une étude randomisée a été réalisée sur 36 femmes périménopausées et postménopausées,
pendant deux périodes de régime de 12 semaines et deux périodes de « lavage » de 4
semaines avant et entre les traitements. Le régime était soit composé d’une nourriture sans
soja (échantillon contrôle) soit d’une nourriture riche en soja (2 g de soja contenant plus de
50 mg/j d’isoflavones). Les chercheurs sont arrivés à la conclusion qu’une alimentation riche
en soja n’améliore pas les symptômes urogénitaux, ne restaure pas l’épithélium vaginal et
n’augmente pas la santé vaginale (Manonai et al., 2006).

Une autre étude récemment publiée sur le lien entre les phytoestrogènes et le
développement de l’incontinence urinaire chez les femmes arrive à une conclusion similaire.
Ils n’ont trouvé aucun lien entre la consommation d’isoflavones de soja et l’incontinence
urinaire (Waetjen, 2012).
Il n’y a pas de résultat plus probant au sujet d’un lien possible entre la consommation de
phytoestrogènes de soja et la sécheresse vaginale :

Une étude randomisée, en double aveugle avec un contrôle placebo sur 64 femmes
postménopausées a étudié l’effet des isoflavones de soja sur l’épithélium vaginal, la
sécheresse vaginale et l’endométriome. Les chercheurs sont arrivés à la conclusion qu’une
administration quotidienne de 114 mg d’isoflavones pendant 3 mois n’a aucun effet sur la
sécheresse vaginale (Nikander et al., 2005).

Une revue récemment publiée répertoriant 22 publications scientifiques et 1 revue arrive à la
conclusion qu’un extrait d’isoflavones tels que la génistéine, la daidzéine et la glycitéine,
quelque soit la combinaison, n’a aucun effet sur la sécheresse vaginale (Aidelsburger et al.,
2012).

Une publication scientifique publiée la même année arrive à la même conclusion que
précédemment. Il n’y a pas de réduction significative de la sécheresse vaginale grâce aux
isoflavones de soja (Ciotta et al., 2012).
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 Prise de poids :
La ménopause est souvent associée à une prise de poids chez les femmes correspondant à
une augmentation du tissu adipeux et une diminution de la masse maigre. Les chercheurs se sont
intéressés au lien pouvant exister entre les phytoestrogènes et le poids corporel et le résultat semble
plutôt positif. Cependant la plupart des études sont réalisées sur les rongeurs.

Une étude a été menée à ce sujet sur 208 femmes postménopausées pendant un mois.
Ils en ont déduit qu’il y a une relation inversée entre la consommation de génistéine et le
poids, l’indice de masse corporel, le tour de taille et la masse graisseuse corporelle
(Goodman-Gruen et Kritz-Silverstein, 2003). Cette étude suggère donc qu’une
consommation régulière d’isoflavones peut faire perdre du poids.

Une seconde étude réalisée sur les souris femelles ovariectomisées montre qu’un
traitement régulier de génistéine peut induire une diminution du poids corporel ainsi que
l’apoptose du tissu adipeux. Ces résultats ne peuvent être extrapolés aux humains mais
nous pouvons supposer que la génistéine pourrait être utile dans la prévention de
l’augmentation du tissu adipeux chez les femmes ménopausées.

Au contraire, un nombre significatif d’étude montre une absence d’effet bénéfique du
soja sur le poids corporel, la masse graisseuse ou encore le profil lipidique (Yamashita et
al., 1998; Anderson et Hoie, 2005; Li et al., 2005; Hall et al., 2006; Ikeda et al., 2006;
Anderson et al., 2007)
En résumé, d’après l’avancée des recherches scientifiques, les isoflavones de soja ne seraient
pas efficaces pour prévenir ou soulager l’incontinence urinaire et les problèmes vaginaux chez la
femme. De plus, l’éventuel effet bénéfique des isoflavones sur la masse corporelle est encore
incertain ; davantage d’études épidémiologiques sont nécessaires pour pouvoir conclure sur ce sujet.
iii.
sur les symptômes à long terme de la ménopause ?
 Vieillissement cutané :
La carence en estradiol entraine une trophicité cutanée. Cela provoque l’amincissement des
couches constituant la structure histologique de la peau ainsi qu’une modification structurelle de la
peau et notamment l’altération du tissu collagène. Cela a pour conséquence l’apparition des rides
cutanées (Drapier-Faure, 2003).
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Les phytoestrogènes de soja, ainsi qu’une protéine, la β-conglycinine présente dans le soja,
sont connus pour leur activité antioxydante (Vedavanam et al., 1999 ; Rufer et al., 2006 ; MartinezVillaluenga et al., 2008). Une fois encore, d’après les publications, il apparait que l’équol est plus
efficace que la daidzéine et la génistéine pour l’activité antioxydante (Vedavanam et al., 1999). Des
chercheurs ont étudié le rôle possible de l’équol sur la peau et notamment sur la matrice
extracellulaire et sur les gènes correspondants. Les résultats qui ressortent sont que l’équol
augmente significativement le collagène de type 1 et le collagène de type 3 ainsi que l’élastine tandis
que les métalloproteinases diminuent significativement. De plus, l’effet positif de l’équol sur les
protéines de la matrice extracellulaire serait bloqué par le tamoxifen. En résumé, cette étude suggère
que l’équol peut être utilisé pour le traitement et la prévention du vieillissement cutané (Gopaul et
al., 2012).
 Ostéoporose postménopause :
L’os est un tissu vivant qui dépend de l’activité des ostéoblastes et des ostéoclastes. Plusieurs
phases sont observées au cours du temps. Tout d’abord il y a une phase d’accrétion qui correspond à
une densité osseuse maximale, puis une phase de stabilisation qui concerne les hommes jusqu’à
l’âge de 50 ans environ et enfin une phase de perte osseuse qui correspond à une période de
diminution de la masse osseuse (Clunie et al., 2009).
L’ostéoporose est une maladie qui touche beaucoup plus les femmes que les hommes. A
partir de 50 ans, 40% des femmes et 13% des hommes sont atteints d’une fracture ostéoporotique.
Cela cause 50 000 nouveaux cas par an de fractures de la tête fémorale. L’ostéoporose est
responsable d’une masse osseuse basse ainsi que d’une altération de la microarchitecture du tissu
osseux. Les patients atteints de cette maladie augmentent leur risque de fracture. On différencie
l’ostéoporose primitive (pour les femmes post-ménopausées et les sujets âgés) de l’ostéoporose
secondaire (cortisonique, endocrinopathie, médicamenteuse, immobilisation) (Drapier-Faure, 2003).
L’ostéoporose post-ménopausique apparait suite à une carence estrogénique. Dans les 5
premières années de ménopause, la perte osseuse atteint 3 à 5 % par an de la masse totale puis
ralentit à un rythme de 1 à 2 % par an. Les déficits d’apports vitamino-calciques favorisent
l’augmentation de processus. Afin de ne pas fragiliser l’os, l’alimentation doit être riche en calcium et
en vitamine D accompagnée d’une activité physique régulière. Les femmes ménopausées atteintes
d’ostéoporose ont un risque majeur de développer une fracture spontanée ou secondaire suite à un
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traumatisme minime. L’os trabéculaire est la partie la plus concernée à cette période de la vie (Clunie
et al., 2009).
Le lien entre les isoflavones et le tissu osseux a fait l’objet de nombreuses études ces dix
dernières années. In vitro, des études ont suggéré que les isoflavones ont un effet biphasique : sur la
formation du squelette et sur sa résorption (Bone et al., 2000 ; Delmas et al., 2000). Des études
épidémiologiques ont montré que les femmes asiatiques étaient moins touchées par l’ostéoporose
que les femmes occidentales (Adlercreutz et al., 1997 ; Somekawa et al., 2001). De nombreuses
publications ont trouvé un lien entre la consommation d’isoflavones de soja et l’augmentation de la
densité minérale osseuse (Wong et al., 2009 ; Kenny et al., 2009 ; Marini et al., 2007). D’après les
publications, les isoflavones de soja peuvent prévenir l’ostéoporose, augmenter la densité minérale
osseuse et diminuer le risque de fracture chez les femmes ménopausées, grâce à l’augmentation de
la densité minérale osseuse de l’épine lombaire et de la diminution de la résorption osseuse (Taku et
al., 2011). Cependant, d’autres études n’arrivent pas à la même conclusion : par exemple une étude
importante randomisée contrôlée et multicentrique sur 237 femmes ménopausées en bonne santé, a
montré qu’une consommation quotidienne de 110 mg/jour d’isoflavones ne montre aucune
différence significative avec un placebo pour prévenir l’ostéoporose (perte osseuse, formation et
résorption des os) (Brink et al., 2008). Selon certains scientifiques, les effets des isoflavones de soja
sur l’ostéoporose sont supérieurs quand les sujets sont des producteurs d’équol (Uesugi et al., 2004 ;
Wu et al., 2006) mais d’autres études conclues que le phénotype « production d’équol » n’induit
aucune différence significative (Brink et al., 2008). Davantage d’études sont donc nécessaires pour
vérifier l’efficacité des isoflavones sur la densité minérale osseuse, pour mesurer la dose efficace
d’un traitement d’isoflavones dans la prévention de l’ostéoporose ainsi que les interactions possibles
avec les médicaments anti-ostéoporose.
 Risques cardio-vasculaires :
Le premier risque de mortalité chez l’homme et la femme est cardiovasculaire, le diagnostic
étant plus mauvais chez la femme que chez l’homme. La production d’estradiol protège la femme
des maladies cardio-vasculaires jusqu’à la ménopause. Le risque est ensuite multiplié par deux à
cause de la carence en estrogènes.
La ménopause à des conséquences indirectes sur le métabolisme des lipides. Il y a une
augmentation du cholestérol total avec une augmentation du LDL et une diminution du HDL. En postménopause, le métabolisme des hydrates de carbone peut être altéré. Avec l’âge, il y a une
augmentation de la résistance à l’insuline, une altération de la coagulation (hypercoagulation avec
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risques de thrombose, phlébites ou embolies pulmonaires) ainsi qu’une altération des parois
vasculaires et une augmentation de l’athérogènese responsables de l’augmentation du risque
d’accidents cardio-vasculaires chez la femme post-ménopausée (Drapier-Faure, 2003).
Les protéines de soja, indépendamment des isoflavones, pourraient avoir un rôle important
dans la diminution du risque de maladie cardiovasculaire (McVeigh et al., 2006). L’analyse de la
littérature révèle une controverse relative concernant l’effet des protéines de soja sur la réduction
de la cholestérolémie. De nombreuses études ont mis en évidence l’implication de deux globulines
majeures qui sont la glycinine (11S) et la β-conglycinine (7S) (Manzoni et al., 1998 ; Lovati et al.,
2005). En Asie, l’introduction de ces protéines est conseillée dans les régimes qui ont pour but de
contrôler l’hypercholestérolémie. Aux Etats-Unis, la Food and Drug Administration s’est basée sur
plus de cinquante études indépendante pour autoriser les industriels du secteur agroalimentaire
depuis 1999 à dire que 25 g de protéines de soja par jour associés à un régime pauvre en graisse et
en cholestérol peuvent diminuer le risque de maladies cardiovasculaires (FDA Food Labelling : health
claims, 2000). Cependant en France, malgré le fait que des effets hypocholestérolémiant de certaines
préparations à base de protéine de soja soient parfois observés, « l’Afssa considère que le lien entre
la consommation de matières protéiques végétales à base de soja et la réduction de la
cholestérolémie n’est pas établi à ce jour chez l’Homme » (Anses, 2010).
En ce qui concerne la consommation de phytoestrogènes, il n’existe pas de risque
thromboembolique contrairement au traitement hormonal de substitution. Les isoflavones de soja
pourraient prévenir les risques cardiovasculaires seuls ou associés aux protéines de soja (Zhan et Ho,
2005 ; Anderson et al., 1995 ; Hallund et al., 2006 ; West et al., 2005). Ces études sont basées sur
l’amélioration du taux de cholestérol, des lipides et/ou la vasodilatation des parois artérielles. Au
contraire, d’autres études n’ont pas trouvé de résultats significatifs (Engelman et al., 2005 ;
Hermansen et al., 2005). Par conséquence, les données ne sont pas encore suffisantes pour conclure
quant à un résultat positif des phytoestrogènes de soja sur l’hypercholestérolémie (Afssa 2005).
En résumé, d’après les études, l’équol pourrait être utilisé pour le traitement et la prévention
du vieillissement cutané. L’efficacité des isoflavones sur la densité minérale osseuse et le risque
cardiovasculaire reste encore à prouver, des études épidémiologiques sont donc nécessaires.
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III. Les risques de la consommation de soja
Selon le rapport d’étude de 2005 des experts de l’Afssa, les phyto-estrogènes sont dépourvus
de toxicité générale mais ils peuvent être génotoxiques ou carcinogènes dans certains modèles
animaux et in vitro. L’Afssa a donc retenu qu’une consommation de 1 mg/kg/jour de soja, en tenant
compte des diverses formes d’apport, des aliments et des compléments, est la limite jusqu’à laquelle
il n’existe aucun danger (Anses, 2011).
Dans cette partie, nous allons étudier les effets potentiellement néfastes des isoflavones de
soja sur le cancer du sein et la thyroïde chez la femme.
A. Les effets des phytoestrogènes sur le cancer du sein
Selon les études de toxicité animale, la génistéine peut induire des anomalies du
développement des organes de reproduction pour des doses de 7 et 35 mg/kg/jour pour les rongeurs
mâles et à 10 et 51 mg/kg/jour pour les rongeurs femelles. Malgré tout, il n’a pas été observé
d’effets néfastes sur l’appareil reproducteur pour des concentrations de 1 à 100 ppm de génistéine
(concentrations équivalentes de l’apport de génistéine en alimentation humaine). Chez les femelles,
contrairement au mâle, les scientifiques ont observé un effet cancérigène : il y a une augmentation
des tumeurs de la glande pituitaire, d’adénomes et adénocarcinomes mammaires ainsi que des
modifications de l’oestrus. Selon les chercheurs, ces effets toxiques seraient directement liés à la
toxicité estrogénique. Cependant des études sur le soja et les étapes de cancérogénèse sont encore
nécessaires pour arriver à une conclusion sur le caractère cancérigène du soja (National Toxicology
Program 2008a ; 2008b).
La ménopause peut avoir pour conséquence une augmentation de la biosynthèse locale
intra-mammaire d’estradiol selon les mécanismes intracrines. Il y a donc chez la femme une
augmentation du risque de cancer du sein avec l’âge (Drapier-Faure, 2003). Le cancer du sein est le
cancer le plus diagnostiqué chez les femmes à travers le monde. Il a presque doublé dans les pays
développés entre 1980 et 2005 passant de 56,8 à 101,5 pour 100 000 femmes. En France, il y avait
environ 52 500 nouveaux cas en 2010, soit plus d’un tiers de l'ensemble des nouveaux cas de cancers
féminins. Depuis 2005, le nombre de cas tend à diminuer coïncidant ainsi avec la diminution de la
prescription des THS de la ménopause (INSERM, 2012). Les THS augmentent fortement le risque de
développer un cancer du sein chez la femme, c’est pourquoi il est nécessaire de trouver un
traitement alternatif pour prévenir les symptômes de la ménopause.
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En Asie, le taux de cancer du sein est plus bas qu’en Europe et en Amérique, c’est pourquoi il
a été émis l’idée qu’une consommation importante de soja pouvait prévenir l’apparition du cancer
du sein. Par exemple, selon une méta-analyse de 8 études, une consommation quotidienne
d’isoflavones chez les femmes japonaises diminue le risque de développer un cancer du sein
(Yamamoto et al., 2003). Par la suite, plusieurs autres méta-analyses ont montré le même effet
protecteur du soja (Qin et al., 2006 ; Trock et al., 2006, Wu et al., 2008). Cependant les chercheurs
oublient de prendre en compte l’alimentation générale et le mode de vie des asiatiques qui sont très
différents des populations occidentales. A ce jour, les études épidémiologiques ne permettent pas de
conclure à un réel effet anticancéreux du soja. Une étude est parue en 2007, en prenant en compte
divers facteurs alimentaires, et elle arrive à la conclusion qu’il n’y pas de réduction significative du
risque de cancer associée à la consommation de soja (Nishio et al., 2007). De plus, des études in
vitro montrent que la génistéine augmente la prolifération des cellules cancéreuses du sein et
favorise la croissance des tumeurs mammaires dépendantes des estrogènes chez la rate
ovariectomisée (Helferich et al., 2008 ; Taylor et al., 2009). Par conséquent, il est important de faire
attention au risque de consommation de soja chez les femmes qui ont survécu à un cancer du sein.
Les résultats des études épidémiologiques sont encore très hétérogènes et ne permettent pas de
conclure sur un effet néfaste ou protecteur des phytoestrogènes de soja. Par exemple, une étude
montre qu’une forte consommation de soja pourrait réduire la mortalité des femmes ménopausées
atteintes d’un cancer du sein (Fink, 2007), un effet similaire a été observé pour les isoflavones et les
protéines de soja associées à une diminution de la récurrence du cancer (Shu et al., 2009).
Cependant, une autre étude ne trouve aucun lien significatif entre les isoflavones et le cancer du sein
(Boyapati, 2005). Une méta-analyse a répertoriée les effets secondaires des phytoestrogènes de soja
de 92 études et le résultat semble plutôt rassurant. Ils n’ont pas trouvé d’augmentation significative
de cancer du sein ou de l’endomètre parmi les sujets consommant des phytoestrogènes (Tempfer et
al., 2009).
En conclusion, il ne semble pas y avoir de danger concernant les isoflavones de soja chez les
femmes atteintes d’un cancer du sein. Les études tendent même à montrer une diminution de la
mortalité et de la récurrence du cancer, cependant les résultats sont encore trop hétérogènes pour
pouvoir conclure à un réel effet des isoflavones sur le cancer du sein. Il est donc nécessaire d’obtenir
plus d’information sur ce sujet (Anses, 2011).
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B. Les effets des phytoestrogènes sur la thyroïde
La thyroïde est une glande située à la base du cou, en avant de la trachée. Les hormones
thyroïdiennes régulent les processus métaboliques et jouent un rôle important dans la croissance, le
développement et la maturation du squelette, du système cardiovasculaire et du système nerveux
central. La « Thydroïd Stimulating Hormone » (TSH) est une hormone produite par l'hypophyse qui
permet la régulation de la thyroïde. Il est fréquemment observé une hypothyroïdie chez les femmes
ménopausées, cela se traduit notamment par un taux élevé de TSH (Drapier-Faure, 2003). Une
hypothyroïdie correspond à une insuffisance d’hormones thyroïdiennes et peut provoquer un déficit
des fonctions neurocognitives ainsi qu’une augmentation du risque de développer une maladie
cardiovasculaire (Biondi et Cooper, 2008).
Les isoflavones de soja sont des perturbateurs endocriniens. Elles ont la capacité d’interférer
avec la biosynthèse, la sécrétion et le métabolisme des hormones thyroïdiennes. Une expérience
réalisée sur 86 volontaires a montré qu’une consommation de soja induit une augmentation
passagère du niveau de TSH. L’expérience montre également une corrélation significative entre le
niveau basal de daidzéine et de thyrotropine ainsi que le niveau de daidzéine et d’antithyroglobuline
chez l’homme, ainsi qu’une corrélation significative entre le niveau de daidzéine et de thyroxine libre
chez la femme (Hampl et al.,2008).
La génistéine est connue pour inhiber l’activité des protéines tyrosine kinases (PTKs) dans
divers tissues (Linford and Dorsa, 2002). La PTK joue un rôle important dans la régulation de la
croissance et des fonctions des cellules thyroïdiennes (Tanaka et al., 1998). La génistéine est
également connue pour inhiber la thyroïde peroxydase (TPO) (Hampl et al., 2009). D’après des
études in vitro ou animales, les isoflavones peuvent aussi rivaliser avec les résidus de tyrosine pour la
TPO. La génistéine et la daidzéine agissent comme des substrats alternatifs dans le follicule pour être
transformés en génistéine et daidzéine iodées. Cela équivaut à des substrats suicides pour la TPO.
Cela a pour conséquence d’abaisser les concentrations de thyroxine libre et de provoquer une
fonction thyroïdienne anormale (Divi et al., 1997; Doerge et Chang, 2002; Doerge et Sheehan, 2002).
Cependant, les études réalisées sur des femmes ménopausées sont plutôt rassurantes, elles
ne montrent pas d’effet significatif des isoflavones de soja sur les fonctions thyroïdiennes (Duncan et
al., 1999 ; Bruce et al., 2003 ; Steinberg et al., 2011). Une étude réalisée pendant trois ans sur des
femmes post-ménopausée recevant 54 mg de génistéine par jour ou un placebo montre qu’il n’y a
pas de différence significative entre les deux groupes concernant le niveau d’expression des
récepteurs d’hormones thyroïdiennes (THRα et THRβ) et des écepteurs
r
rétinoïdes (RARα, RARγ et
RXRα) (Bitto et al., 2010).
Stéphanie Pichavant _ Master 2 Biologie Gestion _ Synthèse Bibliographique en Biologie et Biotechnologie
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En résumé, les études de sécurité sur les isoflavones de soja ne permettent pas de conclure
quant à un réel effet néfaste de ces dernières concernant le cancer du sein ou les fonctions
thyroïdiennes. D’autres études complémentaires sont nécessaires sur ces sujets.
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IV. Synthèse et conclusion
Les femmes asiatiques vivant en Asie ont moins de troubles de la ménopause que les femmes
occidentales. Certains scientifiques ont attribué ces bénéfices à une consommation régulière de soja.
Cependant, les études ayant démontré qu'il existe un fort lien entre la consommation régulière du
soja et le faible taux de symptômes n’ont souvent pas pris en compte tous les facteurs tels que le
mode de vie ou l’alimentation générale des asiatiques. De plus, les aliments à base de soja
consommés dans les pays occidentaux ne sont probablement pas similaires aux aliments consommés
dans les pays asiatiques, les méthodes de préparation et les autres ingrédients de l’alimentation
peuvent être différents. L’efficacité des isoflavones de soja pour la prévention et le traitement des
symptômes de la ménopause semble incertaine. Les résultats sont encore trop controversés pour
conclure quant aux effets du soja sur les symptômes de la ménopause. Ces effets seraient plus
importants chez les femmes asiatiques, cependant des essais cliniques sont nécessaires pour
confirmer ces résultats. Ces études doivent mettre en place un témoin pour prendre en compte le
fort effet placebo. Des recherches sont également nécessaires pour déterminer le rôle de l’équol qui
est une source probable de la grande variabilité interindividuelle. Il pourrait jouer un rôle majeur
dans la réduction des troubles vasomoteurs associés à la ménopause ainsi que l’obésité, le diabète et
les maladies cardio-vasculaires.
Les isoflavones de soja ne semblent pas être nocifs chez les femmes ménopausées. Les essais
cliniques ne démontrent pas de risque pour le cancer du sein ou de problèmes de thyroïde. Il y aurait
même une tendance pour la prévention du cancer du sein. Il serait tout de même plus prudent de
déconseiller une consommation importante d’isoflavones aux femmes qui ont un antécédent de
cancer du sein.
Néanmoins, le soja n’est pas sans danger : il est déconseillé aux nourrissons et aux enfants de
bas-âge de consommer des produits contenant des isoflavones de soja. Les études de toxicité
démontrent un risque potentiel pour les enfants sur la croissance, le développement endocrinien,
l’installation de la puberté et la fertilité, ainsi que l’immunité et le fonctionnement thyroïdien (Anses,
2011). Les études de toxicité sur l’homme méritent donc d’être approfondies afin de pouvoir
conclure si la consommation de soja présente un éventuel danger.
Stéphanie Pichavant _ Master 2 Biologie Gestion _ Synthèse Bibliographique en Biologie et Biotechnologie
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