PREMIERE PARTIE : LE CITOYEN A ATHENES AU Vème SIECLE

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PREMIERE PARTIE : LE CITOYEN A ATHENES AU Vème SIECLE
PREMIERE PARTIE : LE CITOYEN A ATHENES AU Vème SIECLE
AVANT JESUS CHRIST
Une petite chronologie
-490 Guerres médiques : victoire d'Athènes à Marathon
-480 Guerres médiques : victoire d'Athènes à Salamine
-477 Organisation de la ligue de Délos contre l'empire perse
-447 Construction du Parthénon (-447-432)
-437 Construction des Propylées (-437-432)
-435 Sculpture de la statue d'Athéna Parthénos en or et ivoire
-431 Début de la guerre du Péloponnèse
-429 Mort de Périclès
-421 Construction de l'Erechtéion (-421-407)
-415 Expédition de Sicile initiée par Alcibiade
-411 Révolution oligarchique des Quatre-cents
-404 Fin de la guerre du Péloponnèse : prise d'Athènes par le spartiate Lysandre : fin de l'Empire d'Athènes,
révolution oligarchique des Trente
-403 Restauration de la démocratie à Athènes
-399 Procès et mort de Socrate
Introduction
La plus grande partie de notre vocabulaire politique (jusqu’au mot lui-même), et une bonne
partie de notre vocabulaire scientifique proviennent du grec. Comment se fait-il qu’un petit peuple
(quelques centaines de milliers, peut-être un million de personnes) disséminées autour de la
Méditerranée ait autant influencé notre civilisation (et d’autres voisines, comme la civilisation
arabe) ? Cela pourrait s’expliquer par une sorte de leadership culturel, reconnu plus tard par la
civilisation romaine, qui l’aurait promu ensuite à l’ensemble du monde connu, et grâce à l’usage du
latin dans la postérité occidentale.
Mais ce qui est pus étonnant encore, est ce que nous devons à la cité athénienne, et en particulier à
l’Athènes du Vème siècle avant JC. Elle a inventé tous les mots, tous les concepts, elle a donné
naisance à des hommes qui ont fondé ou affermi les plus grandes sciences ou disciplines artistiques
et littéraires :
- Hérodote : l’histoire
- Platon, Socrate : la philosophie
- Sophocle, Eschyle, Europide : la tragédie
- Aristophane : la comédie
- Phidias : la sculpture
Mais surtout, les Athéniens ont, à leur manière d’hommes de l’Antiquité, pratiqué la démocratie, ils
l’ont aimée, l’ont détestée, l’ont dévoyée. En cela leur exemple a une portée universelle et éternelle,
leur expérience continue à éclairer notre temps.
I. Cité et citoyen à Athènes:
1. Pourquoi la Grèce ?
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Des grenouilles autour d’une mare
Les Grecs sont un peuple indo-européen arrivé dans la péninsule grecque vers la fin du IIème millénaire av.
J.C. De cette époque nous avons une double épopée: l'Iliade, et l'Odyssée, et des vestiges archéologiques.
Plus tard, vers le VIIIème et le VIIème siècle, les Grecs essaiment. De leurs cités grecques, égéennes, et
asiatiques, ils colonisent le pourtour de la Méditerranée. A diverses reprises, les cités, poussées par un essor
démographique qui les gêne, envoient des colons, pour fonder à plusieurs centaines, voire milliers de km,
des colonies. C'est ainsi que Massalia (Marseille) est fondée vers -600 par des colons phocéens, venus donc
d'une cité prospère des rives asiatiques de l'Egée (dans la Turquie actuelle). Ce n'est pas une colonisation au
sens des XVIIIème et XIXème siècles, ni même une colonisation de peuplement comme la pratiqueront les
Européens en Amérique au XIXème siècle. Les Grecs ne cherchent pas à dominer des espaces, surtout pas des
espaces continentaux, comme le feront les Romains. Ils installent des comptoirs, et commercent avec les
Barbares locaux (tels les Phocéens de Marseille avec les Ligures). Ils gardent plus de relations avec leur
métropole qu'avec les colonies les plus proches. C'est pourquoi dès l'Antiquité on a pu les comparer à des
"grenouilles autour dune mare".
Leur expansion est toutefois impressionnante: de Marseille à l'ouest à Chypre à l'est, de la Crimée au nord, à
la Cyrénaïque (en Libye) au sud. Les régions les plus hellénisées étant les pourtours de l'Egée, et l'ensemble
formé par la Sicile et le sud de l'Italie, et que l'on appelle la "Grande Grèce", du fait de la richesse de ses
villes (Syracuse, Naples...)
Un peuple original
Les Grecs sont un peuple original, et qui a une grande conscience de son originalité. Malgré les
guerres incessantes qui vont les déchirer, les Grecs ont soin de se reconnaître comme tels et de se
distinguer des "Barbares" (littéralement 'Iceux qui parlent une langue incompréhensible"). Ils
partagent une langue, et utilisent une écriture, inspirée de l'alphabet phénicien, auxquels les grecs
ont ajouté des voyelles. Ils ont une religion, c'est à dire une vision de monde, qui est commune, ils
partagent surtout une littérature, et notamment l'épopée homérique, véritable oeuvre fondatrice de la
Grèce, où des héros humains, ou des demi- dieux s'affrontent sous les yeux des Dieux. Ils organisent
aussi des jeux, à Delphes, à Corinthe, à Athènes, à Olympie, qui sont des manifestations sportives,
littéraires, qui ont une connotation religieuse, et qui permettent de rassembler des "champions"
venus de l'ensemble du monde grec.
Les Grecs se distinguent de leurs voisins antiques par leur goût de la liberté: ils méprisent par
exemple la coutume perse qui veut que tout sujet doit se prosterner devant le grand roi ou ses
représentants. Les guerres médiques, contre l'Empire Perse, au début du Vème siècle, qui verront le
début de l'apogée d'Athènes, sont clairement perçues comme un conflit idéologique, les Grecs
luttant pour défendre leur liberté ( cela peut être compris dans deux sens: défendre les libertés de
chaque citoyen, qui lors d'un conflit, peut être réduit en esclavage, mais aussi défendre les libertés
garanties par les institutions de chaque cité ou Polis
2. Les différentes formes de pouvoir
Il faut ici parler de la Polis (qui a donné le mot français politique) et que l'on doit traduire par cité. (en
faisant attention à ce mot, polysémique en français).
La Polis grecque est l'unité politique essentielle de chaque Grec. C'est une ville, mais aussI l'arrière pays qui
lui appartient, les ruraux formant, même à Athènes, une grande part, et souvent la plus grande part de la
population. Cet arrière pays est le plus souvent petit: quelques milliers de krn2 pour les plus grandes cités
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Carte, doc 2 page 13
(Sparte en Grèce ou les Polis de Sicile). Le territoire de Sparte, par exemple, est équivalent à un petit
département français.
Cette division est bien entendue favorisée par le relief de la Grèce, fait de montagnes et de petites vallées
étroites, découpé par la mer en Isthmes, caps, presqu’îles archipels qui font autant de petites patries
auxquelles chaque Grec est viscéralement attaché.
Economiquement, la Polis forme une entité. Les paysans des campagnes approvisionnent les artisans, de la
cité, et ceux-ci en échange, leur fournissent les produits (poteries, outils, dont ils ont besoin) Souvent,
l'aridité et l'exiguïté de la Polis ont poussé les Grecs à développer les échanges, de plus en plus loin, avec les
Barbares de l'arrière pays (cf. le vase de Vix en Gaule) ou avec d'autres régions du pourtour méditerranéen:
on a ainsi retrouvé tout autour du bassin méditerranéen des poteries athéniennes, des monnaies de Milet etc.
Chaque Polis enfin a ses institutions particulières. On peut distinguer en gros trois types de gouvernement :
- La tyrannie: c'est le cas de cités dominées par des potentats, s'appuyant généralement
sur le petit peuple, contre l'aristocratie pour imposer un pouvoir personnel, et tenter de
fonder une dynastie, qui ne dure généralement guère. L'exemple le plus achevé est
Denys de Syracuse.
- L'oligarchie, ou gouvernement de quelques-uns, Il s'agit le plus souvent d'une
aristocratie foncière et guerrière qui se partage le pouvoir. Sparte en est le modèle: deux
rois, issus de deux grandes familles se partagent un rôle surtout militaire et religieux,
tandis qu'une assemblée de trente gérontes ( anciens) ont le pouvoir politique réel.
- La démocratie est la pratique du pouvoir par le démos, c'est à dire le peuple; c'est bien
sûr Athènes le meilleur exemple
-621 Législation de Dracon
-594 Réformes des Solon (-594-593)
-561 Début de la tyrannie de Pisistrate
-527 Fin de la tyrannie de Pisistrate
-508 Réformes de Clisthène (-508-507)
Il faut savoir que chaque cité a « balancé » en fait entre ces trois types de pouvoirs, que la
démocratie athénienne a été fondée, d’une certaine manière, par des tyrans, et qu'elle a sombré,
momentanément, à la fin du Vème siècle, dans un gouvernement oligarchique.
Les Grecs dont pas seulement fondé la politique, ils ont fait de la politique, c'est à dire que ce dont
nous allons parler n'est pas seulement l’exposé d'un modèle, mais en fait l'examen de débats, de
conflits, qui, à Athènes ont marqué plus d'un siècle, c’est à dire trois générations au moins
d'hommes, qui ont lutté, se sont battus, sont morts (tels Socrate) du fait de leur conception de la vie
publique. En cela l'exemple grec nous éclaire sur nous, parce que nous aussi nous vivons dans une
société où s'affrontent diverses conceptions de la Politique.
3. Pourquoi Athènes ?
Si l'on en croit Homère, Athènes n'est à l'époque archaïque qu'une cité parmi d'autres, moins importante, par
exemple que sa voisine Argos. Pourtant, à partir du VIIème et surtout du Vlème siècle, elle prend une grande
importance.
L’Attique
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On doit y voir des raisons diverses. D'abord elle domine une des régions les plus vastes de la Grèce:
l'Attique. Cette région n’est pas dénuée de richesses, et en particulier de richesses minières. On y découvre
en effet au début du Vème siècle de l'argent, que les dirigeants grecs utiliseront judicieusement pour asseoir la
puissance maritime de la cité.
Les guerres médiques
Au début du Vème siècle, Athènes va se trouver projetée au premier rang des cités grecques par la
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Reprendre la page 13 : carte 3.
tentative que mènent les Perses, à deux reprises, en 490 et en 480, pour dominer la Grèce d'Europe.
Ce sont les cités ioniennes d’Asie mineure, déjà asservies, mais révoltées le Grand Roi, qui avaient
appelé Athènes à la rescousse. Mais la menace est tellement grande en 490 que c'est une alliance d
la Grèce entière qui fait face aux troupes de Darius qui franchissent l'Hellespont. Les Perses
pénètrent en Attique, où les Athéniens leur opposent à Marathon une force apparemment modeste
(10000 hommes). C’est la charge de ces hoplites qui va décider sort de la bataille. Les Perse, battus,
sont obligés de rembarquer. Athènes se révèle, à révèle, à l’égal de Sparte une puissance militaire
importante. Par ailleurs, ce sont les hoplites, c’est à dire des citoyens modestes qui ont remporté la
bataille, cela va renforcer la démocratie athénienne.
10 ans passent (les Perses sont occupés ailleurs), pendant lesquels Athènes utilise sagement ses
ressources du Laurion pour construire une flotte, afin de faire face à une Perse dont on se doute
qu'elle viendra cette fois-ci par la mer. C'est cette fois le Grand Roi lui même, Xerxès, fils de
Darius, qui fait le déplacement. C'est une expédition considérable. Les Perses avancent par mer et
par terre, où les spartiates de Léonidas les retardent aux Themopyles par une résistance désespérée.
Tandis que les Lacédémoniens se retirent sur l'isthme de Corinthe, les Athéniens sont forcés
d'évacuer leur ville. Les citoyens voient depuis l’île de Salamine la cité prise et incendiée par
l’ennemi. La flotte athénienne l'attend. Les Perses vont livrer une imprudent bataille qui se révélera
un désastreLe danger perse est écarté pour des décennies et Athènes en retire une gloire considérable. Sur le
plan politique et diplomatique , elle en retire un leadership sans égal sur les Grecs (ioniens) des îles
et d’Asie mineure. En fondant alors la ligue de Délos, Athènes se lance dans une aventure impériale
qui fera sa fortune m s aussi sa ruine, à la fin du siècle.
4. le citoyen athénien
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Une minorité de citoyens
Hommes libres, ils sont nés d'un père citoyen et d'une mère fille de citoyen.
ils sont 40 000 au Vème siècle. sur une population totale qui atteindra environ 340 000 personnes
dans l’ensemble de l'Attique. Les citoyens sont répartis en 10 tribus, comportant chacune 3 dèmes 1
de la cote, 1 de l’intérieur, de la Ville.
Chaque citoyen porte trois noms: son nom, le, nom de son père, et le nom de son dème. Périclès
s’appelle ainsi Périclès, fils de Xanthippe, du dème de Cholarkos
Les citoyens sont aussi des soldats. Apres un service militaire de deux ans, l'ephebie, Ils participent
à l'effort militaire de la cité en fonction de leur richesse :
Les plus riches (Triérarques) doivent armer et équiper un vaisseau de combat.
Suivent les cavaliers, tenus d’équiper et de monter- un cheval.
Cavaliers et Triéraques ensemble ne sont pas plus de 1000
Les hoplites(ils forment le gros de la puissance athénienne sur terre, ce sont souvent des artisans, ou
des paysans aisés, qui peuvent se payer un équipement complet de fantassin.
Les citoyens les plus pauvres servent comme marins, et poussent au besoin les rames des trirèmes.
Egaux devant la loi, les citoyens participent à la vie de la cité en fonction de leur fortune. Par voie
de conséquence, seuls les citoyens les plus riches peuvent accéder aux charges les plus importantes
Les cultes civiques
Les Grecs étaient des païens, polythéistes. Chaque cité était sous la protection d’une ou de plusieurs
divinités de l'Olympe qui était censée avoir participé à la fondation ou à l'histoire de la cité. La
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Pages 16 et 17
divinité éponyme d'Athènes est bien sûr Athéna, fille de Zeus et déesse de la raison. Son temple et
sa statue dominaient l'acropole, reconstruite après Salamine.
Sur ce lieu se trouvaient rassemblés les principaux éléments du culte athénien : le temple du
Parthénon, temple d’Athéna, l’Olivier sacré et la statue monumentale de la déesse, et d’autres
temples (Athéna Niké, les Propylées, l’Erechteion… Outre la déesse éponyme de la cité, chaque
tribu et chaque dème avait sa divinité. En outre, les Athéniens révéraient les héros de la cité,
certains héros étant mythiques (Thésée) ou historiques.
Chaque année de grandes fêtes étaient organisée en son honneur, les Panathénées . Tous les quatre
ans, c'étaient les Grandes Panathénées, accompagnées de compétitions sportives, à l'image des jeux
olympiques (consacrés, eux, à Zeus).
Les Panathénées avaient un rôle politique. Les citoyens devaient y participer, et elles étaient
l'occasion d'affirmer- leur amour de la patrie, mais aussi l'attachement aux institutions d'Athènes.
Les processions et les offrandes qui les accompagnaient figurent sur la frise des panathénées du
Parthénon (British Museum),
Les fêtes athéniennes ont vu la naissance de la littérature classique. On y créait des pièces de théâtre,
et on primait les meilleurs auteurs, tels que Sophocle, Euripide, ou Aristophane. C:est la tragédie"
mais aussi la comédie qui naissent ainsi sous les cieux d!Athènes.
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Notions et vocabulaire : démocratie, cité, citoyen, citoyenneté, métèque, esclave, liturgie, droit du
sang, agora, acropole.
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Photo aérienne page 10
Dossier Panathénées page 24-25
II. La démocratie à Athènes
1. Les institutions démocratiques
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l'Ecclésia
Ecclésia : Assemblée
C'est l'Assemblée générale des citoyens. Elle se réunit 40 fois par ans, sur une colline nommée la
Pnyx2. Bien sûr, tous les citoyens n'ont pas les moyens de perdre 40 jours de travail par an pour
assister à toutes les réunions de l'Ecclésia. C'est là que sont prises les grandes décisions: déclaration
de paix ou de guerre, lois, désignation des magistrats les plus importants, tirage au sort de la Boulè
et de l'Héliée. Pour certaines décisions importantes, un quorum de 6000 personnes était exigé (
ostracisme. ..)
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La Boulé
La Boulé, c’est le Conseil
Pour préparer les séances de L'Ecclésia, et pour gérer les affaires courantes, pour surveiller les
magistrats et les stratèges, la Boulé est désignée chaque année par tirage au sort parmi les citoyens
de plus de 30 ans. Il y a 500 Bouleutes, 50 par tribu. L'année était divisée en périodes de 10 jours
appelées prytanies, les 50 bouleutes de chaque tribu siégeaient en permanence pendant une prytanie.
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L’Héliée
C'est un tribunal. Il est composé de 6000 citoyens de plus de 30 ans tirés au sort. Ce tribunal
véritablement populaire jugeait de toutes les affaires publiques ou privées. Après la plaidoirie de
l'accusation et de la défense, on votait sans délibérer4. Les décisions étaient sans appel.
Les magistrats
Tout ce qui précède montre la très grande méfiance des Athéniens envers la professionnalisation de
la politique, source de corruption ou de tyrannie. C:est ainsi que nombre de charges étaient tirées au
sort. Toutefois la complexité croissante des affaires de la cité nécessitait des dirigeant athéniens
qu'ils disposent de tout le temps nécessaire. Les charges les plus importantes étaient donc confiées à
des citoyens riches, formant ainsi une sorte d'aristocratie, qui demeure malgré la démocratie. Les
stratèges, par exemple, étaient 10 magistrats chargés de la conduite des armées, élus chaque année
par l’Ecclésia. Périclès fut élu 15 fois stratège, sur une période s'étalant sur 30 ans.
Pour protéger Athènes de la tyrannie, Clisthènes avait inventé une institution très originale:
l'ostracisme. Il permettait, à la suite d'un vote de l’Ecclésia auquel avait participé au moins 6000
citoyens, d'exiler pour dix ans un citoyen. Celui-ci ne devait pas quitter une certaine partie de la
Grèce (on ne tenait pas à ce qu'il s'éloigne trop), mais retrouvait à son retour toute sa fortune et tous
ses droits. Beaucoup de dirigeants importants, tels que Périclès ont été ostracisés, et les
archéologues ont retrouvé au pied de la Pnyx des milliers de tessons d'ostracisme. Mais l'ostracisme
pouvait en cas de nécessité être levé avant terme par un nouveau vote de l'Ecclésia.
Notions et vocabulaire : Boulé, Héliée, Ecclésia, archontes, stratèges, ostracisme, isonomie,
souveraineté du peuple
6
7
8
Plan Agora page 19
Tesson d’ostracisme page 15
Machine à tirer au sort : page 15 (Klérotérion)
2. Un modèle de démocratie ?
Pour ce paragraphe, utiliser les documents du manuel pour faire faire un travail autonome aux
élèves :
« prendre le libre à la page 17 : documents 2,4,5,3 »
Lire ou regarder le document :
- quelle est la nature de ce document ?
- quelle est l’information essentielle donnée par ce document ?
Citoyens et non citoyens
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Les Athéniens avaient une grande conscience politique et ils étaient persuadés de la supériorité de
leur système.
La population de l'Attique atteindra au V ème siècle le total de 340 000 personnes environ.
Outre les quelques 40 000 citoyens, la grande majorité des habitants d'Athènes -jouissent en fait
d'un statut de second, voire de troisième ordre
Les Athéniens non citoyens
Les membres non citoyens des familles athéniennes représentent environ 110 000 personnes:
femmes et enfants donc. Passons rapidement sur les femmes et les filles. Les jeunes gens, destinés
à devenir citoyens, étaient nommés par leur père à l'âge de 10 jours et présentés à leur phratrie. A 18
ans, ils étaient inscrit sur le registre du dème, et commençaient une entraînement militaire de 2 ans,
appelé l'éphébie, à la suite duquel ils devenaient pleinement citoyens.
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Les métèques
Les étrangers libres, généralement grecs, domiciliés à Athènes, portaient le nom de métèques. Ils
formaient, familles comprises un groupe de 40 000 personnes. Les métèques participaient à l'impôt
et avaient les mêmes obligations militaires que les Athéniens, sans pouvoir exei-cer les mêmes
droits de citoyens
Ils pouvaient devenir citoyens
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La masse des esclaves
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Né de parents esclaves, ou prisonnier de guerre, l’esclave est propriété de son maître, qui peut le
céder, le louer-, le vendre, comme un bien. Il n'est qu'exceptionnellement affranchi. L'Etat lui même
a des esclaves, ceux des mines d'argent du Laurion par exemple3. Les esclaves sont de 110 000 à
150 000, c’est à dire plus du tiers de la population totale de l'Attique.
3. L’impérialisme athénien
-415
-412
-411
-410
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Expédition de Sicile initiée par Alcibiade
Euripide : "Electre"
Révolution oligarchique des Quatre-cents
Sophocle : "Oedipe à Colone"
Schéma page 17
Texte 4 page 17
Texte 5 page 17
Photo 3 page 17
« Il faut une fois la ville abondamment
pourvue de tout ce qui est nécessaire à la guerre,
tourner l’excédent de ses ressources vers des
ouvrages qui lui procurent une gloire éternelle et qui,
achevés, lui laisseront assez d’opulence, grâce au
développement d’une industrie variée, à la
multiplicité des besoins qui éveillent toutes sortes de
talents, qui remuent tous les bras, qui mettent presque
tout entière à la solde du trésor public la ville à la fois
ornée et nourrie par elle même… J’ai donc réalisé,
dans l’intérêt même du peuple, ces grands projets de
constructions, ces travaux destinés à occuper
longtemps diverses industries. »
Jugement d'Isocrate
sur la démocratie
athénienne
Pèriclès,
d'après Plutarque
-406 Mort d'Euripide et de
Sophocle
-405 Euripide : "les
Bacchantes"
-404 Fin de la guerre du
Péloponnèse : prise d'Athènes par le
spartiate Lysandre : fin de l'Empire
d'Athènes, révolution oligarchique des
Trente
-403 Restauration de la
démocratie à Athènes
-399 Procès et mort de Socrate
« Nous prétendant autochtones et citoyens de la
première ville qui fut fondée, il nous conviendrait d'offrir à tous
le modèle d'une administration excellente et régulière : pourtant,
nous administrons notre ville moins bien, avec moins d'ordres que
d'autres Etats. Nous tenons à notre Constitution autant qu'au salut
de l'Etat tout entier. [...]
Avec notre expérience approfondie de la parole et des
affaires, nous manquons de logique au point de ne pas avoir le
même jour, le même avis sur la même question. L'opinion que
nous condamnions avant de monter à l'assemblée, nous l'adoptons
à mains levées dès que la séance est ouverte ; et quelques instants
après, quand la séance est levée, nous nous remettons à critiquer
ce que nous venons de voter là-haut. Enfin, nous faisant passer
pour les plus sages des Grecs, nous prenons pour conseillers des
hommes qu'il serait impossible à qui que ce soit de ne pas les
mépriser, et nous remettons tous les intérêts publics, sans
exception, entre les mains de ces individus à qui personne
n'oserait confier la gestion d'intérêts privés.»
Isocrate, Sur la Paix, -436-338
4. Les périls de la
démagogie