éducation et apprentissage
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éducation et apprentissage
Éducation vs apprentissage éducation et apprentissage L’éducation est une activité profondément sociale, organisée z Les penseurs de l’Antiquité grecque L’apprentissage est individuel, c’est toujours l’individu qui apprend, même s’il est membre d’un groupe z Une définition de l’éducation Durkheim (sociologue, anthropologue) l’éducation est l’action exercée par les adultes sur et avec les enfants afin de les intégrer à leur communauté et de leur transmettre une culture Système éducatif Apprentissage de l’élève/l’enfant Education et société Société Traditionnelle (société fermée) z z z z Pas de d’institution éducative, d’école: la culture propose des modèles de vie dont la valeur est justifiée car ils ont toujours existé Fonction de l’éducation: transmettre aux nouvelles générations les contenus et le respect de la tradition Le savoir est implicite, socialement partagé, collectif, culturel Transmission des connaissances: observation, imitation, reproduction Société Ouverte z Définir, spécifier l’ensemble des savoirs nécessaires à l’existence de cette communauté z Education et société Conditions d’existence de l’éducation: société ouverte z z Côtoiement d’autres cultures Découvertes techniques La société grecque De nombreuses expériences de décentrement par la rencontre avec d’autres cultures Reconstruction d’un modèle de société z z Expérience de décentrement par rapport à la tradition Rationalisme: le monde est réglé par des lois intelligibles « Humanisme »: l’homme est capable d’orienter sa vie par la réflexion (démocratie) Interrogation sur la manière d’éduquer z L’éducation est un processus anthropologique, elle a un rôle d’institution socialisante Cultures (sociales, religieuses, politiques) Techniques z Transmettre les nouveaux modes de pensée et d’action Réflexion sur la manière de le faire 1 1- Les sophistes Émergence des idées… Les sophistes sont des hommes de haute culture, des maîtres du discours, du « savoir parler » en public, du « savoir convaincre ». Ils sont les premiers professeurs. Protagoras Distinction entre culture quotidienne / culture générale Socrate -492 -469 -427 -422 Culture générale liée à l’essor des villes (nouvelles normes, arbitraire) -399 -384 -347 -322 Platon Critique des coutumes: esclavage, traditions aristocratiques Défense de la démocratie, du progrès, de la mobilité sociale Aristote Les sophistes et la connaissance Conception de la connaissance z z z « L’homme est la mesure de toute chose » : l’homme décide ce qui est bien/mal, juste/faux… le critère d’existence d’un objet est sa perception par l’homme Le langage n’est pas un moyen de connaissance, mais un moyen privilégié d’action et de contrôle sur le monde et les autres hommes (persuasion) Les sophistes et l’éducation Le rôle de l’éducation z z z La rhétorique z z z Fondée sur les coutumes, respect des traditions z Justification: le modèle a toujours existé z Subordonne l’individu au groupe et à ses modèles de vie z Eduque par le milieu et le contact avec d’autres z Savoir tacite, quotidien, préhensif z Valeurs: courage, morale, héroïsme, conformisme, droiture, loi du groupe Sophistique Faire débattre les élèves pour deux partis opposés en guise d’entraînement au droit Hypothèse: la justice absolue n’existe pas, c’est l’homme qui définit ce qui est bien ou mal (relativisme) 2- Socrate Education Sophistique/traditionnelle Traditionnelle former le citoyen pour un bon fonctionnement du débat démocratique Enseignement centré sur les techniques linguistiques L’éducation devient un processus orienté par des buts Un professeur qui ne donne pas de leçon z Fondée sur la réflexion et le choix des valeurs z Choix personnel z z Formation de l’individu et promotion personnelle dans la société z z Eduque par des maîtres spécialisés (payés) z Culture générale, habilités globale, savoir théorique z Valeurs: individualisme, originalité, intellectualisme, verbalisme Ne sachant rien, il ne transmet rien Le savoir et l’ignorance forment la base du processus de découverte de la vérité L’inventeur de la maïeutique 2 Socrate et la connaissance Critique des sophistes z Le savoir n’est pas une chose transmissible comme un objet Les connaissances à acquérir z z z Il faut se débarrasser des illusions de savoir Mieux se connaître soi-même et mieux connaître les autres (connais-toi toi-même) Apprendre uniquement ce qui est nécessaire à une vie juste, pratique et agréable La maïeutique de Socrate L’art d’accoucher l’esprit d’autrui C’est l’art du dialogue (dialectique) qui consiste à discuter avec autrui, à le laisser exprimer ses propres idées, tout en lui posant des questions sur le sens et la définition des notions qu’il emploie Ecoute et questionnement Socrate et l’éducation Ce n’est pas z z un processus de transmission un processus d’imposition d’un contenu C’est z z un processus de formation au sein duquel l’apprenant est amené à construire, fonder et légitimer sa propre pensée Un processus d’apprentissage concret s’appuyant sur des interactions langagières 3- Platon Elève de socrate Platon et la connaissance Recherche de la vraie connaissance : les idées, par opposition aux choses matérielles et aux passions qui nous trompent sur la réalité L’éducation comme substitut à la politique Supériorité naturelle de certains homme par rapport à d’autres «Savoir, c’est contempler avec les yeux de l’esprit des choses que les yeux humains sont incapables de voir » La philosophie : le plus haut degré de connaissances permettant d’atteindre la sagesse nécessaire à la conduite de la cité Condition de la connaissance : se détacher de nos sens pour se concentrer sur la réflexion purement intellectuelle (concepts + raisonnement) 3 Le mythe de la caverne Ce mythe commence dans une grotte. Plusieurs hommes sont assis contre un mur, enchaînés. Ils tournent le dos à l'ouverture et ne peuvent voir la lumière qu'en regardant son reflet sur les parois de la caverne. Ces hommes se trouvent dans cette position depuis leur enfance et ils n'ont rien connu d'autre. Personne n'est venu les rencontrer, personne ne leur a expliqué comment c'était dehors. Pour eux, la vérité, ce sont les ombres qu'ils aperçoivent sur les murs. Ils pensent que lorsqu'ils voient l'ombre d'un animal qui passe devant la grotte, cette ombre est le vrai animal. Un jour, un homme est forcé à se libérer. Malgré sa grande peur, il décide de sortir de la caverne pour découvrir ce qu'il y a à l'extérieur. Au bout d'un moment, il distingue les formes, puis les détails de ces formes et enfin les couleurs. Quand un lion passe près de lui, il le reconnaît à sa taille mais voit aussi la couleur de sa crinière, le tranchant de ses dents et arrive même à toucher la douceur de son poil. Après avoir passé plusieurs heures à observer les moindres détails de ce nouveau monde, il pense que ses amis enchaînés ont eux aussi le droit de savoir. Il les rejoint et leur raconte tout : les arbres, les animaux, le vent, les couleurs, le soleil. Il leur explique même que ce qu'ils ont cru depuis toujours n'est pas la vérité mais une simple ombre de la vérité. Malheureusement pour lui, personne ne veut le croire : tous ses copains pensent qu'il raconte n'importe quoi, qu'il devient fou. Certains proposent même de le tuer. D'après un texte de Platon (400 avant JC) dans le livre " La République ". Explication du mythe de la caverne Dualisme de la pensée platonicienne Le monde dans lequel on vit n’est que le pâle reflet des Idées (autres traductions: modèles, formes, essences) Notre monde est moins réel que celui des Idées (le réel absolu) Dualisme entre deux mondes z z Le monde humain, social, culturel Le monde des Idées, des Modèles Platon et l’éducation But de l’apprentissage : favoriser la pensée rationnelle sur les passions et le corps Proposition d’un long parcours d’apprentissage (de l’enfance à l’âge adulte) basée sur le mérite (inégalité des facultés intellectuelles), suite de rupture et de passages entre différents degrés de connaissance Processus : nécessité d’expériences douloureuses pour se détacher de ses expériences sensorielles et se re-souvenir des idées Rôle primordial de la parole du maître Nature de l’apprentissage: l’effort et la douleur Le monde des Idées Le monde humain Matériel Temporel Changeant Fondé sur les apparences Relatif Vrai/Faux Corruptible Imparfait Naturel et Humain Intellectuel Immobile Immuable Fondé sur les réalités Absolu Toujours vrai Incorruptible Parfait Divin 4- Aristote Le professeur d’Alexandre… toute éducation vise, explicitement ou implicitement, un idéal humain l'homme heureux n'est pas un sauvage heureux, ce n'est pas l'homme à l'état naturel, c'est l'homme éduqué La morale d'Aristote est fondée sur des concepts tels que le bonheur, le juste milieu, le loisir, la sagesse 4 Aristote et l’éducation Aristote et la connaissance L’éducation est nécessaire pour que l’enfant s’humanise Il faut soustraire l’enfant aux mauvaises influences (éviter certaines interactions) et favoriser les bonnes L’éducation doit procéder par étapes : corps, âme, intellect 2 procédés complémentaires : Critique du dualisme de Platon : les idées sont parties constituantes des choses du monde Expérience sensible et abstraction sont nécessaires pour la connaissance L’homme naît dans un état d’imperfection absolue : le bébé est une cire vierge sur laquelle viennent s’imprimer les expériences (Tabula rasa) L’éducation par l’action (imitation, observation, exercices pratiques) L’éducation par la raison : de l’observation à la recherche des causes formelles z z Synthèse L’apport des penseurs de l’Antiquité grecque pour les connaissances z Conceptions de la connaissance et de l’éducation z z Synthèse L’apport des penseurs de l’Antiquité grecque pour l’enseignement z z z z Des sophistes à Aristote : passage d’un modèle de communication et d’interactions langagières strict à un modèle cognitif, basé sur les connaissances. les contenus d’enseignement z Rationalisme (Platon) Empirisme (Sophistes / Aristote) la méthode pédagogique z z z Exemple: la causalité d’Aristote Trivium (3 arts) : grammaire, rhétorique, dialectique, Quadrivium (4 sciences): géométrie, arithmétique, musique et astronomie) Socrate : éviter un enseignement trop frontal en recourant au questionnement pour faire accoucher d’idées Platon : idée de rupture épistémologique avec la connaissance commune Aristote : importance d’une pédagogie active (rôle actif de l’élève au cours de l’enseignement) Exemple : les ombres A partir de l’analyse des réponses à la question « pourquoi? » la causalité efficiente la causalité formelle z la causalité finale z la causalité matérielle z z 5 Réponses d’élèves (CP – CE) Exemple de causalité formelle CP: les élèves ne choisissent que la forme identique Peu à peu, les autres formes (sauf 0) sont choisies, avec une préférence pour les formes conservant la propriété « parallèle » « la forme de l’ombre doit conserver la forme de l’objet initial » l’ombre est réifiée, indéformable, elle est identique à l’objet qui l’a créée Le rationalisme de Platon L’empirisme des Sophistes et d’Aristote Toute connaissance certaine vient de la raison (et non pas de notre perception du monde qui est souvent trompeuse) Tout ce que connaît l’esprit humain lui vient du dehors par le biais de l’expérience sensible L’apprentissage se fait en rupture avec la connaissance quotidienne ou commune L’apprentissage se fait dans l’interaction avec l’environnement (matériel et humain) Préformation des connaissances chez l’humain dont il faut se ressouvenir (possible différence des structures cognitives) L’environnement externe possède une organisation intrinsèque Les différences interindividuelles viennent de l’éducation 6