Concurrencer dans le plus important marché émergent au

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Concurrencer dans le plus important marché émergent au
Concurrencer dans
le plus important marché
émergent au monde
RAPPORT SUR
LA MISSION COMMERCIALE
DE L’ICPA EN CHINE
Détaillants alimentaires et
consommateurs chinois, et
exportations canadiennes d’aliments
Février 2015
2
CONCURRENCER DANS LE PLUS IMPORTANT MARCHÉ ÉMERGENT AU MONDE
L’Institut canadien des politiques agroalimentaires
960, ave Carling, CEF
Immeuble 49, bureau 318
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T : 613-232-8008 ou 1-866-534-7593
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L’INSTITUT CANADIEN DES POLITIQUES AGROALIMENTAIRES
RAPPORT SUR LA MISSION COMMERCIALE DE L’ICPA EN CHINE 3
Table des matières
Avant-propos ............................................................................................................ 4
Introduction ............................................................................................................... 5
Visites commerciales de l’ICPA et délégation.......................................................... 6
Marché de l’alimentation chinois — en bref............................................................. 7
Dix traits évolutifs du marché et observations clés ................................................ 8
Mesures immédiates suggérées.............................................................................. 16
Conclusion — et l’importance d’une stratégie......................................................... 19
Quelques questions pour alimenter le dialogue ...................................................... 20
Appendices................................................................................................................ 21
1. Les participants du voyage et aux réunions...................................................................... 21
2. Histoire de sécurité des aliments...................................................................................... 24
3. Observations sur le commerce en ligne........................................................................... 25
4. Perspectives commerciales.................................................................................................. 28
Remerciements......................................................................................................... 32
Notes.......................................................................................................................... 33
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4
CONCURRENCER DANS LE PLUS IMPORTANT MARCHÉ ÉMERGENT AU MONDE
Avant-propos
À la mi-2014, l’ICPA a terminé une étude exhaustive portant sur la compétitivité du secteur canadien de
la fabrication des aliments.1 Dans notre rapport final, nous avons commenté sur l’importance pour les
manufacturiers et les fournisseurs d’ingrédients alimentaires du Canada de viser les marchés d’exportation
en pleine croissance, dont la Chine.2 En marge de ce projet, nous avons présenté des entreprises alimentaires
et intervenants divers à un détaillant chinois de produits alimentaires important ainsi qu’à un spécialiste en
matière de tendances du marché3 chinois lors du passage de ces derniers au Canada. Un intérêt considérable
à l’égard des débouchés dans l’épicerie au détail chinois a été suscité non seulement parmi les entreprises
alimentaires canadiennes mais aussi auprès de ceux qui soutiennent le commerce (tels les institutions
financières, organismes sectoriels, chercheurs et gouvernements). Cet intérêt a incité l’ICPA à entreprendre
une mission de réseautage en Chine en novembre 2014.
Le voyage de l’ICPA a été planifié dans le but de présenter des entreprises alimentaires et des organismes
canadiens à des détaillants et commerçants alimentaires en ligne et à des instances gouvernementales dans
deux grandes métropoles soit Shanghai et Beijing (voir Appendice 1). Il s’agissait aussi d’une démarche pour
améliorer la compréhension des stratégies de vente d’aliments au détail (à un haut niveau) et du marché de
la consommation en Chine. Ces visites ont aussi été orchestrées pour permettre à nos hôtes chinois d’établir
des liens personnels avec les cadres d’entreprises canadiennes, de façon à leur permettre de mieux apprécier
« l’authenticité » des aliments, boissons et ingrédients produits au Canada. La visite aura permis à l’ICPA de
se familiariser directement avec les enjeux d’import/export particuliers à ce plus important marché émergent
au monde et d’identifier des éléments de politiques publiques prometteurs susceptibles de faciliter davantage
le commerce entre le Canada et la Chine.
L’INSTITUT CANADIEN DES POLITIQUES AGROALIMENTAIRES
RAPPORT SUR LA MISSION COMMERCIALE DE L’ICPA EN CHINE 5
Introduction
D’aucuns seraient portés à penser que la marque de qualité alimentaire du Canada — à l’enseigne de la
salubrité, de la propreté et de la santé — posséderait les attributs souhaitables pour propulser les aliments,
boissons et exportations agricoles canadiennes vers de nouveaux sommets en Chine. Pourtant, à quelques
exceptions notables près, les aliments canadiens demeurent inconnus de la plupart des consommateurs et
détaillants chinois.
On nous a fréquemment répété les trois questions suivantes: « Où sont les aliments canadiens? » (quant à leur
présence sur les étalages des épiceries) et « Qu’est-ce qui est canadien? » (en quels termes les détaillants
pourraient-ils décrire ou différencier les aliments canadiens des aliments de nos concurrents occidentaux).
Heureusement, nos échanges avec les détaillants ont soulevé une troisième question : « Comment pouvonsnous avoir accès à davantage d’aliments canadiens? » (profil de nos produits en fonction de leur clientèle
chinoise).
Le présent document traite de ces questions et formule des idées en termes pratiques et stratégiques de
façon à encourager un dialogue parmi les entreprises alimentaires canadiennes, les intervenants des chaines
d’approvisionnement et les gouvernements sur la façon d’améliorer nos efforts afin d’assurer notre réussite
en Chine.
Nous proposons que le secteur agroalimentaire canadien, avec le soutien du gouvernement, prenne plein
avantage de l’image de marque canadienne à l’appui des exportateurs alimentaires, en faisant la promotion
de celle-ci auprès des grands détaillants alimentaires chinois traditionnels et en ligne. Les éléments d’une
telle approche incluraient la promotion auprès des détaillants haut de gamme des aliments et boissons
canadiens et la mise en ligne d’une présence canadienne au profit de ces détaillants. Suite à la rétroaction
des entreprises, nous proposons la création d’un guide de référence consacré à l’exportation en Chine et nous
signalons certaines façons d’améliorer l’accès au marché Chinois. Afin suivre l’évolution du marché, nous
soutenons qu’il serait grandement opportun de mettre à niveau notre stratégie chinoise en définissant et en
renforçant la réputation du Canada en termes de qualité et d’éléments de différenciation de nos ingrédients et
produits alimentaires.
La marque américaine sur
le site YHD.com – le plus
important détaillant en ligne
chinois. (Le Canada ne figurait
pas parmi plusieurs pays
décrits).
L’INSTITUT CANADIEN DES POLITIQUES AGROALIMENTAIRES
6
CONCURRENCER DANS LE PLUS IMPORTANT MARCHÉ ÉMERGENT AU MONDE
Visites commerciales de l’ICPA
(Voir les Appendices 1 pour plus de détails)
&
北京华联集团
Beijing Hualian Group
AQSIQ
Beijing
CHINE
Shanghai
Délégation
Commission
canadienne du lait
CANADA
Ottawa
L’INSTITUT CANADIEN DES POLITIQUES AGROALIMENTAIRES
Canadian Dairy
Commission
RAPPORT SUR LA MISSION COMMERCIALE DE L’ICPA EN CHINE 7
Marché de l’alimentation chinois — en bref
«« Plus de 90% de tous les achats
au détail s’effectuent sur place, à
l’épicerie.
«« Chez les épiciers haut de gamme,
quelque 70% des produits
alimentaires référencés (SKUs)
sont importés.
«« Les 5 plus importantes chaines
alimentaires affichent une part de
marché combinée d’à peine 6,5%.
Points de vente traditionnels :
épiceries haut de gamme; BHG, Beijing
«« La Chine surclasse les USA au titre
du plus important marché en ligne
(2013).
«« Les achats en ligne représentent
environ 10% de tous les achats et
sont sensés doubler d’ici 2020.
«« Le quart de la population chinoise
(environ 300 millions) magasine
en ligne. Les achats en ligne
d’aliments comptent pour 3,3%
de toutes les ventes, mais
l’alimentation est le segment en
croissance la plus rapide.
Marché du détail en ligne :
Scooters de livraison de la JD.com
L’INSTITUT CANADIEN DES POLITIQUES AGROALIMENTAIRES
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CONCURRENCER DANS LE PLUS IMPORTANT MARCHÉ ÉMERGENT AU MONDE
Dix traits évolutifs du marché et observations clés
1. ALIMENTS CANADIENS : Selon notre évaluation informelle, les
détaillants chinois ne perçoivent pas les « aliments canadiens » comme
une ressource leur permettant de mieux répondre aux désirs alimentaires
de leur clientèle (à part une poignée d’items, par exemple le sirop d’érable,
le vin de glace et le homard). Pourtant, nous avons pu observer une variété
d’aliments canadiens « en étalages », notamment le miel, les fruits de mer
en conserve, les palourdes surgelées, le vin, l’huile de canola, du bœuf
congelé et du chocolat. Par contre, les produits d’autres pays sont plus
souvent signalés et jouissent d’une plus grande visibilité (voir les dépliants
publicitaires Carrefour).
Dépliant publicitaire Carrefour
2. S’APPROVISIONNER DAVANTAGE AU CANADA : Les détaillants que nous avons visités se sont dits intéressés
à s’approvisionner en produits transformés canadiens de qualité. La BHG, important détaillant haut de gamme,
cherche méthodiquement à établir des canaux d’approvisionnement mondiaux qui incluront davantage
d’aliments de transformation secondaire, tels les viandes congelés, les confiseries glacées et les « aliments
de loisir » (collations et biscuits).4 À cet effet, la BHG a récemment ouvert un bureau d’achat nord-américain
à Toronto. (Voir l’illustration représentant « l’étendue de l’approvisionnement de la BHG » incluant un avenir
axé sur les aliments à valeur ajoutée.) Les détaillants en ligne s’intéressent
aussi à signaler le Canada et les aliments canadiens sur leurs sites web.
Cela dit, les détaillants sont compétitifs et ils se procureront des produits de
qualité là où se trouvent les occasions. La Shanghai’s Fresh Mart cherche
à établir des rapports directs avec des entreprises commerciales aux USA
dans le but d’améliorer le flux des produits vers ses magasins.
Étendue de l’approvisionnement
de la BHG Amérique du Nord.
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«
RAPPORT SUR LA MISSION COMMERCIALE DE L’ICPA EN CHINE 9
Il faudra du temps avant que les consommateurs chinois ne
comprennent la qualité des produits alimentaires canadiens.
Mais nous y travaillerons avec vous afin d’y arriver.
— Kenneth Fung, Directeur, Marchandisage, BHG International
»
3. RÉACTION AU MARCHÉ DES DÉTAILLANTS TRADITIONNELS : Quelque 90% des ventes au détail en Chine
se font dans des points de vente traditionnels.5 Les épiceries haut de gamme que nous avons visitées servent
une clientèle à la recherche de « qualité » et de « salubrité » et plus de 70% des stocks référencés en étalages
sont importés. Parmi les chaines de moyenne gamme, des produits importés sont aussi offerts, bien que la
vaste majorité des aliments soient produits en Chine. Les détaillants réagissent aux attentes alimentaires du
consommateur (voir les illustrations de produits Olé Carrefour).
Olé: organique
Olé: Domestique
Carrefour: importé
Les détaillants prennent les stratégies de segmentation de marché très au sérieux dans un contexte où la
concurrence est vive pour s’accaparer des parts d’un marché chinois fortement fragmenté et unique à plus d’un
égard. Le marché chinois n’est pas dominé par un petit nombre de détaillants. Les 5 plus importants épiciers
détaillants comptent pour seulement 6,5% des ventes totales en épicerie.6 (Au Canada, les trois plus grandes
chaines alimentaires accaparent près de 70% du marché.) Pour des exportateurs canadiens, qui en sont surtout
à leurs débuts, il importe d’élaborer une stratégie axée sur « un seul détaillant, dans une seule ville » en guise
de première étape, pour arriver à pénétrer ce vaste marché. L’établissement de relations est important et une
telle approche mesurée est vitale. En outre, les répercussions d’une ancienne politique chinoise visant à limiter
les familles à un seul enfant ont façonné le marché; un grand détaillant cible les mamans qui veulent faire les
choix alimentaires les plus salubres pour leurs enfants et famille.
L’INSTITUT CANADIEN DES POLITIQUES AGROALIMENTAIRES
10 CONCURRENCER DANS LE PLUS IMPORTANT MARCHÉ ÉMERGENT AU MONDE
«
Étalage de viandes de bœuf
australien, BHG Market Place, Beijing.
Les consommateurs n’achèteront pas sciemment des
aliments frelatés.
— Andrew Wu, Président du Groupe de la Grande Chine, Group LVMH
»
4. VALEUR DE LA « CONFIANCE » : La sécurité alimentaire demeure toujours une préoccupation des
consommateurs haut de gamme et de la classe moyenne, ou celle de ceux qui peuvent se permettre d’acheter
des aliments occidentaux. Comme le soulignait un gérant d’épicerie de Shanghai, « Les chinois ne font pas
confiance aux aliments produits en Chine. » (Voir en Appendice 2 la liste des scandales récents reliés à la
nourriture avariée.) Ces consommateurs veulent être sûrs de consommer « authentique », y compris les
ingrédients, les étiquettes, les marques et la provenance d’aliments et de boissons. Voilà le contexte dans
lequel il faut positionner les produits canadiens. Toutefois, les consommateurs se méfient même des produits
réputés de crainte qu’ils ne soient frelatés ou contrefaits, surtout s’ils sont emballés en Chine. Donc les produits
prêts à la consommation conditionnés et emballés à l’étranger ont de la valeur. Les systèmes de traçabilité et
de vérification devraient intéresser encore plus les détaillants comme partie intégrante de leur offre de valeur,
et les produits importés ne devraient pas être en reste. À l’heure actuelle, on considère que de telles pratiques
sont en place au sein des chaines alimentaires tout simplement parce que les produits proviennent de sources
étrangères réputées. « L’authenticité » devrait être un attribut privilégié de différenciation et les détaillants
le savent. La JD.com se présente aux consommateurs chinois comme une entreprise fiable, et le détaillant
traditionnel BHG déclare disposer du « programme de marques alimentaires privées le plus responsable en
Chine ».
5. MONTÉE DU COMMERCE EN LIGNE : La Chine est maintenant le marché du commerce en ligne le plus
important au monde, surclassant les USA. Les achats d’aliments comptent pour un piètre 3,3% mais ce chiffre
est à la hausse dans toute l’activité en ligne du pays.7 Le quart de la population chinoise, soit 300 millions
d’individus, magazine dorénavant en ligne. Il s’agit là d’un chiffre ahurissant, l’équivalant de près de l’ensemble
L’INSTITUT CANADIEN DES POLITIQUES AGROALIMENTAIRES
RAPPORT SUR LA MISSION COMMERCIALE DE L’ICPA EN CHINE 11
de la population américaine! Le marché du magasinage transfrontalier est passé de 6 milliards de yuans
(1 milliard $ CAD) en 2009 à 74 milliards du yuans (12.4 milliards $ CAD) en 2013 — soit une augmentation de
douze fois.8 Alors que le magasinage en ligne compte pour 10% des ventes au détail totales, on prévoit que
cette part des ventes doublera d’ici 2020.9 Cela constitue des occasions d’exporter vers le marché chinois
ou d’y pénétrer plus à fond – profitant ainsi aux produits agricoles canadiens en vrac (ex. le homard et les
cerises), aux produits de première transformation (ex. le porc et les découpes de bœuf) et aux produits de
transformation secondaire à plus grande valeur ajoutée (aliments emballés et boissons, entre autres). Les
détaillants occidentaux constatent aussi le potentiel que tout cela représente. Suite à un partenariat avec
Alibaba (la plus importante entreprise en ligne de Chine), Costco a vendu plus de trois tonnes métriques de noix
et une tonne de canneberges séchées aux consommateurs chinois.10 De plus, quelque 60% des consommateurs
chinois utilisent les sites de magasinage en ligne comme première source de référence en termes de marques
et de produits, ce qui laisse croire qu’une présence en
ligne efficace est particulièrement importante pour les
fournisseurs de produits étrangers.11 Mais une telle
approche a un coût puisque qu’elle suppose un soutien
marketing considérable permettant de se démarquer
parmi une énorme variété de produits concurrentiels.
Une telle approche favorise en outre certains produits
plus que d’autres et a ses limites (par exemple, la chaine
du froid est sous développée). L’Appendice 3 renferme
plus d’information.
Affiche sur le lait à la YHD,
Shanghai
6. IMPORTATIONS DE PRODUITS ALIMENTAIRES À LA HAUSSE : Une révolution de la consommation est à
transformer la manière d’acheter et de consommer les aliments en Chine – et elle a pour effet de stimuler
les importations d’aliments. Ces importations ont augmenté rapidement pour passer de plus de 20 milliards
$ USD (26 milliards $ CAD) en 2004 à près de 100 milliards $ USD (103 milliards $ CAD) en 2013.12 Le Canada
fournit environ 4% de toutes les importations agroalimentaires de la Chine. Nos exportations agricoles et de
fruits de mer vers la Chine ont plus que quintuplé depuis 2006 pour un total de 5,6 milliards $ CAD, faisant
de la Chine le 2e plus grand marché d’exportation de produits agroalimentaires canadiens (voir le Tableau 4b
à l’Appendice 4).13 Nos exportations sont pour la plupart constituées de matières de base et de produits de
première transformation (surtout le canola sous forme d’huile ou en entier; voir le tableau « Dix plus importants
produits d’exportation » ci-après). Les aliments issus de la transformation secondaire ne représentent qu’un
peu plus de 1% de la valeur totale des exportations alimentaires.14 Un examen plus détaillé de ce commerce
(voir Appendice 4) révèle que certaines de ces exportations canadiennes (ex. le vin au cours des dernières
années) augmentent, mais sans aucune comparaison avec le canola. Tout de même, pour de petits ou moyens
exportateurs (tels les producteurs viticoles canadiens), la réussite en Chine peut constituer une importante
réalisation en termes de primes dans un marché en pleine croissance.15
L’INSTITUT CANADIEN DES POLITIQUES AGROALIMENTAIRES
12 CONCURRENCER DANS LE PLUS IMPORTANT MARCHÉ ÉMERGENT AU MONDE
«
Nous avons créé douze pavillons alimentaires étrangers
pour mettre en montre les marques étrangères. […]
Nous allons dédié une semaine complète pour en faire la
promotion en ligne en collaboration avec les ambassades
pour en assurer la réussite.
»
— Ling Huang, Key Account Director, JD.com
7. L’ACCÈS AU MARCHÉ ÉVOLUE : Accéder à l’énorme marché chinois est une priorité pour les exportateurs,
associations commerciales et gouvernements à la fois au Canada et chez nos concurrents.
a. Efforts d’accès du Canada : Les gouvernements fédéral et provinciaux soutiennent la croissance des
affaires canadiennes en Chine sur plusieurs fronts,16 y ouvrant l’accès aux secteurs agroalimentaires
clés.17 De façon toute relative, les débouchés pour les aliments issus de la transformation secondaire
(tels les aliments emballés) ne constituent pas une grande priorité. Le tableau ci-après révèle que les
« dix plus importants produits alimentaires canadiens exportés en Chine » sont avant tout les matières de
base et produits de première transformation. De plus, selon nos observations, il semble que la plupart des
fabricants alimentaires canadiens n’investissent pas en Chine à un niveau assurant la réussite.18 Cela étant,
notre séjour nous a appris une chose importante. Ce secteur diversifié manifeste un intérêt grandissant à
mieux connaître le marché chinois et les étapes à franchir pour y améliorer sa présence.
10 plus importants produits agroalimentaires exportés en Chine (matières premières agricoles et aliments transformés)
3 000
2 500
million $ CAD
2 000
1 500
1 000
2011
500
2012
2013
Source: Comtrade NU
L’INSTITUT CANADIEN DES POLITIQUES AGROALIMENTAIRES
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0
RAPPORT SUR LA MISSION COMMERCIALE DE L’ICPA EN CHINE 13
b. Évolution de l’accès au marché chinois : Les réformes chinoises créent de nouveaux débouchés. Un bel
exemple est celui de la Shanghai Pilot Free Trade Zone. Bien qu’elle en soit à ses débuts, les Chinois tentent
de la faire réussir.19 La JD.com considère que cette zone de libre échange est « un grand pas en avant » et
s’occupe à mettre au point un « nouveau modèle d’affaires » afin de réduire les délais de dédouanement,
d’inspection, de mise en quarantaine et de livraison des produits importés. Pour permettre les importations,
la zone rationalise l’inscription des entreprises, facilite le dédouanement, offre des services d’entreposage,
facilite les transactions de devises étrangères et élimine les droits de douanes et d’importation si les
marchandises sont réexpédiées vers d’autres pays. La zone de libre échange est perçue comme le symbole
d’une plus grande ouverture de l’économie chinoise et vise à composer avec les entreprises contrôlées par
l’État qui « profitent du statu quo » et voient d’un mauvais œil de nouvelles réformes.20 D’autres provinces
pourront se voir accorder le droit d’émuler l’initiative de Shanghai si cette zone réussit. Les détaillants
reconnaissent la nécessité de faciliter les importations dans une certaine mesure. La Carrefour aide les
exportateurs en leur fournissant de l’information générale relative au processus d’importation (voir son
diagramme “imported products work flow” ci-après).21 La Carrefour s’est vu récemment accordée une
licence d’importation pour ses aliments transformés sous marque privée et collabore avec les autorités
chinoises à la simplification du processus de dédouanement. Malgré tout, les détaillants n’ont pas euxmêmes beaucoup de marge de manœuvre. Sans un partenaire détaillant attitré, les exportateurs devront
continuer à collaborer avec les distributeurs locaux.
Imported Products Work Flow
Foreign
producer
Importer &
Distributor*
CRF third part logistic
platform**
Remarks
*CRF China doesn’t have import license, all imported
goods in stores are sourced from distributors
**For perishable and frozen products, distributors
deliver directly to stores
Carrefour « produits importés flux de travail »
CRF stores
Imported Products Work Flow
Foreign Producer
Prepare quotation and
samples
Distributor
Apply for Chinese label
with samples
Place orders
Load container
Prepare export
documents
Receive container and
declare customs
Deliver goods to CRF
logistic platform
Logistic Platform
Define security stock
& send replenishment
plan to distributors
(VMI model, stock
belongs to distributor
before arriving in
stores)
Deliver goods to stores
according to orders
received
This
for imported dry
products.
The
mportprocess
Universeis–only
Nov applicable
2013
Carrefour
China
– perishable
Head Officeand frozen products need to be delivered
directly by supplier
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14 CONCURRENCER DANS LE PLUS IMPORTANT MARCHÉ ÉMERGENT AU MONDE
8. RÔLE DU GOUVERNEMENT SUR LE POSITIONNEMENT EN LIGNE
a. Réponse des gouvernements étrangers : Nos concurrents se sont rapidement assurés d’une plus grande
présence en ligne. Le ministère des Affaires étrangères de la France a conclu une entente avec la Alibaba en
mai 2014 afin de promouvoir « l’élégance de la France » auprès du consommateur chinois, en mettant l’accent
sur les produits d’une trentaine de magasins phares français. L’entente comprenait une remise de fonds et
des composants logistiques pour permettre les transactions.22 L’été dernier, le Australian Department of
Agriculture a collaboré avec la JD.com pour qu’elle offre une liste accrue de marques australiennes. La
JD.com a tenu une « Semaine australienne » et promeut les produits australiens. En fait, cette dernière dispose
sur son site de 12 pavillons étrangers qui font la promotion des aliments et boissons de nos concurrents.
(Il y a des coûts reliés à s’assurer d’un tel profil.) La YHD a resserré sa collaboration avec divers pays, dont
les USA par le biais de leur consulat général à Shanghai, en vue de faciliter les exportations d’aliments en
Chine.23 Le US Department of Agriculture a aussi collaboré à deux reprises avec la Alibaba, alors que le Tmall
(sa plateforme en ligne affaires/consommateurs en direct) présente 60 produits alimentaires et boissons
américains, dont du porc, des cerises, des vins, des fruits de mer et des bretzels.24 Le positionnement des
promotions offrait aux PME américaines un accès à la classe moyenne chinoise grâce à « la force et au
potentiel du commerce en ligne ».
韩国
德国
法国
意大利
美国
日本
泰国
Éventail des « food festivals » de la YHD.com
b. Réponse du Canada : Les efforts du Canada pour promouvoir nos produits en ligne ont été plus restreints
et ont surtout visé les fruits de mer. Mais la situation évolue. Le chef de missions canadien et les délégués
commerciaux en Chine ont fait une promotion soutenue des fruits de mer sur la Tmall et sur la JD.com qui
a médiatisé la crevette d’eau douce à l’ambassade du Canada en 2013.25 Le premier ministre canadien, le
ministre responsable d’Agriculture et Agroalimentaire et le ministre du Commerce international ont rendu
visite à la Alibaba et le ministre des Affaires étrangères a visité la YHD.com en novembre 2014, ce qui témoigne
de l’intérêt manifeste à l’égard de débouchés de commerce de détail en ligne, voie d’accès au marché pour
nos produits agroalimentaires.26 En outre, plusieurs de nos premiers ministres provinciaux ont approché la
Alibaba pour promouvoir les aliments et boissons de leur province respective. Des campagnes de commerce
en ligne révèlent le potentiel de telles démarches. L’an dernier, quelque 20 000 homards canadiens ont
été livrés en marge d’une fameuse promotion « d’un seul jour » de la Alibaba. Le 11 novembre 2014, la
Alibaba a vendu 90 000 livres de homard de la Nouvelle-Écosse.27 Les équipes diplomatiques canadiennes
ont aidé à promouvoir l’événement en mettant en ligne une lettre du Gouvernement du Canada soulignant la
qualité et la provenance du homard canadien.28 (Voir plus
d’information sur le commerce en ligne à l’Appendice 3.)
Rick Savone, Consul général,
faisant la promotion du homard sur la Tmall
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«
»
RAPPORT SUR LA MISSION COMMERCIALE DE L’ICPA EN CHINE 15
Les gens imaginent le Canada en termes d’air frais et
d’environnement agréable, et les aliments produits au Canada ont
bonne réputation. Mais les USA ont 20 000 produits référencés
(SKUs) chez nous et le Canada n’en a que 3 000. Il faut présenter
plus d’aliments canadiens à la YHD. Nous voulons promouvoir
votre pays et votre marque de commerce.
— Chris Go, Vice Président, YHD
9. RÉAMÉNAGEMENT DES PRIORITÉS DU GOUVERNEMENT CHINOIS : La Chine doit s’ajuster à une nouvelle donne
économique. Ayant connu des années fastes, ou son PIB augmentait de plus de 10 points annuellement, son économie
tourne maintenant à un rythme moindre et le gouvernement central doit officiellement inciter la population à « consommer
» afin de stimuler à nouveau la croissance. Cela a pour effet de provoquer une expansion rapide des activités de commerce
en ligne, sujettes à peu de restrictions. Le gouvernement accueille à bras ouverts et promeut le commerce en ligne mais il
doit aussi faire face à ses responsabilités à cet égard et adapter sa réglementation en conséquence. Faciliter les activités
commerciales est aussi devenu une priorité. La Chine et le Canada viennent de conclure une entente qui verra s’établir au
Canada le premier centre hors territoire d’échanges commerciaux nord-américain pour le renminbi.29 La Zone de libreéchange de Shanghai a été mentionnée précédemment et, dans la même foulée, la Chine vient tout juste de conclure
un accord de libre-échange avec l’Australie.30 Bien que l’environnement réglementaire soit plutôt flou et incertains,
les changements qui s’opèrent permettent aux consommateurs chinois d’avoir accès à plus d’aliments importés.
10. ÉVOLUTION RÉGLEMENTAIRE ET RÉPONSE : Alors que la Chine importe plus de produits de l’étranger, y compris
des produits à valeur ajoutée, elle devra composer avec de nouveaux enjeux à être précisés et qui réssulteront, le
cas échéant, en de nouvelles mesures. (Voir à l’Appendice 4 la liste des barrières non-tarifaires auxquelles font
face les exportateurs agroalimentaires). Vu le grand intérêt mondial à exporter en Chine, une foule d’entreprises
chinoises attendent fébrilement les inspections gouvernementales devant leur permettre de recevoir les produits
étrangers importés. La capacité réglementaire inquiète les exportateurs. (Voir à l’Appendice 4 un survol de la structure
réglementaire chinoise). Le « monde » s’invite en Chine pour servir ce marché en pleine croissance et il faut consacrer
beaucoup de temps aux rapports avec les autorités réglementaires.
Lors de notre rencontre avec l’autorité réglementaire chinoise AQSIS (Administration générale de l’assurance de la
qualité, des inspections et de la mise en quarantaine) et la China Chamber of Commerce of Foodstuffs (CCFNA), nous
avons discuté de façon informelle d’une variété d’enjeux auxquels sont confrontés les exportateurs d’aliments.31 Nous
avons appris que l’AQSIQ avait permis à l’Australie de mener un programme pilote visant l’importation en Chine de
viandes bovines réfrigérées devant servir de base à l’élaboration d’un protocole approuvé pour ce produit. La Chine veut
s’assurer que la teneur bactérienne post expédition de ces produits ne dépasse pas les limites de salubrité. L’AQSIQ a
révélé qu’elle serait prête à considérer un tel programme pilote pour les viandes de porc réfrigérées canadiennes. Nous
avons expliqué que nos progrès en termes d’emballage, d’expédition et de technologie logistique permettaient de garantir
salubrité et qualité. Une telle demande supposerait aussi la participation de l’autorité réglementaire canadienne, soit
l’Agence canadienne d’inspection des aliments, afin de valider le processus. Les approbations réglementaires peuvent
exiger des inspections physiques des usines de transformation ici au Canada et par les autorités chinoises, ce qui peut
être coûteux (financées par l’industrie) et augmenter considérablement les délais d’approbation des demandes d’accès.
L’INSTITUT CANADIEN DES POLITIQUES AGROALIMENTAIRES
16 CONCURRENCER DANS LE PLUS IMPORTANT MARCHÉ ÉMERGENT AU MONDE
Mesures immédiates suggérées
1. POSITIONNEMENT DU COMMERCE DE DÉTAIL
À partir de nos constatations lors de notre mission, et considérant que le commerce en ligne représente 10%
du marché de détail chinois, nous présentons les suggestions suivantes :
Détaillants en ligne : Bien que les aliments canadiens soient offerts sur les sites de commerce en ligne les
plus importants, le défi est de savoir pourquoi un consommateur chinois examinant les divers choix disponibles
opterait pour le produit « canadien ». Nos concurrents mènent les consommateurs vers leurs aliments et
boissons respectifs. Nous devons recourir à notre marque de commerce national afin d’aider les entreprises
(surtout les PME) à voir leurs produits respectifs en montre sur ces sites de commerce en ligne. Les marques
canadiennes infranationales n’auront que peu de chance dans ce marché car les provinces canadiennes sont
largement inconnues des consommateurs chinois.
Détaillants traditionnels : Les grands magasins et ceux de moindre importance sont à la recherche de nouveaux
aliments et boissons à valeur ajoutée pour satisfaire les goûts changeants de leur clientèle. Pour concurrencer
à ce niveau (là où, pour un même produit, les choix peuvent être multiples tout autant que les pays d’origine du
produit), il faut une différenciation de produit accrocheuse. Pour plus de visibilité, les entreprises peuvent se
tourner vers l’image de marque nationale pour se distinguer davantage (tels des étalages en magasin et une
valorisation de la marque canadienne, affichant peut être même l’unifolié, etc.). En établissant des stratégies
d’entrée en marché en Chine, les entreprises peuvent aussi choisir de concentrer leurs efforts sur un ou deux
détaillants précis, dans une ville précise, pour ainsi profiter de cette expérience et des relations établies pour
aller de l’avant.
DÉMARCHE : Tout comme l’ont fait nos concurrents, l’élaboration d’une « page » en ligne consacrée à
l’image de marque canadienne ou d’un site loué à l’un des grands détaillants en ligne offriront à des
douzaines d’exportateurs d’aliments et boissons canadiens de meilleures chances de se manifester
en ligne. Un « Festival alimentaire canadien » devrait être organisé l’été prochain à l’occasion du Jour
du Canada, ou plus tard à l’automne ou en début d’hiver pour coïncider avec le Nouvel An chinois. Une
telle approche devrait aussi être adaptée pour usage dans les grands magasins dans des villes clés.
(ex. Shanghai, Beijing) de telle sorte que les consommateurs profitent d’une salle de montre où voir
nos produits et en faire l’essai. Un petit groupe de champions des gouvernements et de l’industrie
doivent porter le flambeau, et l’ICPA serait en mesure de faciliter les discussions. Une telle initiative
permettra aussi de mieux structurer les interventions des acteurs du milieu alimentaire ici au Canada
afin d’améliorer l’approche du marché chinois.
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RAPPORT SUR LA MISSION COMMERCIALE DE L’ICPA EN CHINE 17
2. CLARTÉ RÉGLEMENTAIRE
Bien que des changements soient en vue, une « boîte noire » réglementaire existe toujours. Le recours aux
services de distributeurs et d’agents constitue la méthode traditionnelle pour accéder au marché, mais les
détaillants chinois eux-mêmes commencent à en faire davantage pour faciliter l’entrée de produits désirables
(et disposer d’équipes de vente bilingues canadiennes pour interagir avec ces derniers est toujours avantageux).
Cela dit, les entreprises canadiennes (surtout les PME) peinent à composer avec les pratiques et règlements
complexes chinois. De la documentation sur la structure réglementaire et les tendances du marché chinois
sont disponibles.32 Toutefois, il leur faut aussi pouvoir compter sur des conseils pratiques étape par étape et
sur des études de cas d’aliments et boissons ayant réussi à percer le marché chinois. La chose à retenir est
que les entreprises seront moins portées à saisir des occasions d’exportation en Chine à cause de la difficulté
à comprendre les règlements chinois relatifs au dédouanage et aux approbations. Bien que ces défis soient
d’origine chinoise, la rétroaction des membres de notre délégation nous indique que les entreprises sauraient
profiter d’une « feuille de route pour l’importation alimentaire ».
DÉMARCHE : Une « feuille de route pour l’importation alimentaire » incluant des exemples de produits
importés avec succès, aiderait les entreprises à mieux comprendre le processus import-export. Bien
que des sous-secteurs fassent l’objet d’exigences uniques, un guide de référence de haut niveau nous
apparaît essentiel. À ce chapitre, le gouvernement ainsi que les associations sectorielles clés doivent
prendre l’initiative.
3. AMÉLIORATION DE L’ACCÈS PRIORITAIRE
De plus, les entreprises alimentaires n’investiront pas dans des débouchés en Chine si les contraintes
réglementaires rendent prohibitifs de tels investissements. Par exemple, nous avions compris qu’il y a des
défis permettant au Canada d’expédier en Chine de la viande de porc réfrigérée. Nos échanges avec l’autorité
réglementaire chinoise AQSIQ nous ont appris que cette dernière serait disposée à ouvrir l’accès à la viande
de porc réfrigérée en marge d’un programme pilote, mais qu’elle n’avait jamais été saisie d’une telle demande
précise.
L’entretien et l’amélioration de l’accès des exportations canadiennes importantes (tels le canola, le porc et le
bœuf, parmi d’autres produits) est prioritaire vu leur valeur commerciale à l’exportation. Les aliments à valeur
ajoutée représentent pour les entreprises canadiennes des occasions d’exportation immédiates dans des
créneaux en émergence, à cause de l’évolution démographique, des préférences alimentaires et de la taille des
segments clés en Chine. Les pourparlers de notre gouvernement en Chine se concentrent sur l’identification de
solutions pratiques pour résoudre des problèmes délicats d’accès pour les transformateurs et pour faire valoir le
potentiel de croissance de ce segment. À plus long terme, cela est favorable aux fabricants d’aliments canadiens
et aux producteurs primaires puisque ce sont des fabricants d’aliments canadiens qui transforment 40% de la
production agricole canadienne. S’assurer de nouveaux débouchés de croissance procure aussi des avantages
en aval.
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18 CONCURRENCER DANS LE PLUS IMPORTANT MARCHÉ ÉMERGENT AU MONDE
DÉMARCHE : Le secteur de la transformation alimentaire se doit de collaborer avec Agriculture et
Agroalimentaire Canada (et l’équipe fédéral d’accès au marché) à ce qui peut être fait pour améliorer
l’accès au marché des produits transformés. En outre, l’industrie porcine a aussi une occasion de faire
une proposition à la Chine visant l’accès au marché de la viande de porc réfrigérée.
4. STRATÉGIE CHINOISE AXÉE SUR LA « DIFFÉRENCIATION »
Le Canada a identifié le besoin de s’approprier de nouveaux marchés de choix pour son secteur de produits
à valeur ajoutée.33 L’évolution démographique marquée par l’arrivée d’une classe moyenne croissante et de
consommateurs mieux nantis fait de la Chine un terreau fertile en occasions d’affaires pour les entreprises
canadiennes dès maintenant et pour l’avenir. Ces tendances apparentes incitent les chaines alimentaires
chinoises et les détaillants en ligne à lancer des initiatives stratégiques visant à servir ces segments de marché.
Nous avons appris que d’autres pays s’intéressent activement à ces débouchés en Chine en vue d’y lancer leurs
propres produits à valeur ajoutée. De toute évidence, ce marché en pleine métamorphose et les mesures prises
par nos concurrents (gouvernements et chaines d’approvisionnement) ne feront qu’accélérer le changement.
Un dialogue sur une « Stratégie chinoise 2.0 » serait opportun et bénéfique.
« L’authenticité » est la carte maitresse nous permettant de nous différencier. Il est difficile de contrefaire un
homard mais la plupart des produits sont sujets à contrefaçon ou frelatage à défaut de mesures concrètes pour
en assurer l’intégrité. Les détaillants et consommateurs chinois en sont bien conscients. Les aliments produits
et emballés au Canada dans le cadre d’une chaine d’approvisionnement d’importation bien définie peuvent
nous démarquer dans un marché ou les aliments importés authentiques sont de plus en plus en demande.
Toutefois, aux yeux du consommateur, la provenance doit être au-delà de tout doute, ce qui pourrait nécessiter
à la fois de l’innovation en mise en marché ainsi que des techniques plus poussées de conditionnement pour
augmenter la salubrité et prolonger la durée de conservation des produits. Une approche en « tête de pont »
où une ou deux villes ou régions sont ciblées pourrait aussi permettre de concentrer l’effort (tout en n’ignorant
pas les occasions qui pourraient survenir partout en Chine). Les tactiques sont fonction des objectifs.
DÉMARCHE : Un dialogue entre le gouvernement et les milieux d’affaires portant sur une stratégie
chinoise pour le Canada devrait inclure des objectifs et indicateurs. Par exemple, que faut-il faire
pour doubler les exportations canadiennes d’aliments à valeur ajoutée vers la Chine au cours des cinq
prochaines années? La stratégie devrait aussi porter sur la définition et le renforcement des attributs
de différenciation (ingrédients, aliments et boissons) et l’importance de rallier les intervenants sur la
question. Le cadre commercial évolue aussi, alors que certains pays concluent des accords de libreéchange avec la Chine; bien que ces questions débordaient du cadre de notre mission, elles mériteraient
d’être soulevées dans un contexte stratégique.
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RAPPORT SUR LA MISSION COMMERCIALE DE L’ICPA EN CHINE 19
Conclusion — et l’importance d’une stratégie
En prenant pour assise les efforts déjà déployés pour positionner avec succès le Canada en Chine, il serait
maintenant opportun de songer à une stratégie commerciale de nouvelle génération dans ce pays. La stratégie
actuelle doit évoluer afin de profiter des nouveaux débouchés commerciaux qui surgissent rapidement. La
question est de savoir « si nous en sommes à la hauteur. » Bien qu’une réponse complète à cette question va
bien au-delà du cadre de notre analyse, cette question fondamentale devrait inspirer nos démarches à venir.
Les entreprises individuelles élaborent elles-mêmes leurs stratégies d’entrée en marché mais une « Stratégie
chinoise 2.0 » devrait focaliser sur la définition et le renforcement des attributs collectifs de « différenciation ».
Positionner une marque canadienne qui met en évidence les ingrédients, aliments et boissons et différencie le
Canada des autres importateurs de qualité est une priorité. Cette approche pourrait devenir encore davantage
prioritaire à l’avenir, au fur et à mesure que les consommateurs et détaillants chinois deviendront encore plus
sélectifs dans leurs choix alimentaires.
Une réponse appropriée à ces changements est non seulement avantageuse pour les fabricants alimentaires
(qui constituent maintenant le plus important secteur manufacturier au pays34) mais elle l’est aussi pour les
producteurs agricoles et les fournisseurs d’ingrédients. Les fabricants d’aliments canadiens transforment
près de 40% de la production agroalimentaire canadienne. Les avantages pour ce secteur résultant d’un
solide accès à l’économie de commerce en ligne la plus importante au monde — et bientôt la plus importante
économie mondiale – sont indéniables. Les mesures et priorités réglementaires doivent tenir compte de la
façon dont nous voulons positionner les occasions agroalimentaires canadiennes à court et à long terme.
Une meilleure synergie chez nous peut avoir son importance. Les gouvernements fédéral et provinciaux,
l’industrie, le secteur de la recherche, l’infrastructure et l’éventail de secteurs de soutien (transport, technologie,
services financiers, etc.), tous ceux-là qui assurent la réussite du commerce ont un rôle à jouer. Des cibles
appropriées peuvent servir à réunir acteurs et ressources et mesurer le progrès.
En résumé, le potentiel de croissance du marché émergent le plus important au monde, les efforts entrepris par
les pays concurrents pour se positionner dans ce marché, et le potentiel de la marque de qualité agroalimentaire
du Canada, tous ces facteurs nous interpellent et il est grand temps de faire passer notre stratégie à un niveau
supérieur au moyen d’éléments ambitieux et raffinés.
SOMMAIRE DES MESURES
«« Tirer pleinement parti de l’image de marque canadienne auprès des grands détaillants (tout comme l’ont fait
nos concurrents). Promouvoir le Canada et les aliments et boissons canadiens auprès de ces détaillants qui
attirent une clientèle chinoise bien nantie, et élaborer un « pavillon » à l’image de marque canadienne afin de
mieux présenter et promouvoir les produits canadiens auprès des grands détaillants en ligne.
«« Produire une feuille de route de haut niveau pour encourager les entreprises canadiennes à exporter en Chine.
«« Soutenir un accès au marché amélioré pour les produits des entreprises alimentaires canadiennes.
«« Mettre au point une stratégie renouvelée pour la Chine afin de consolider les forces et avantages du Canada.
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20 CONCURRENCER DANS LE PLUS IMPORTANT MARCHÉ ÉMERGENT AU MONDE
Quelques questions pour alimenter le dialogue
1. Comment pourrions-nous viser à augmenter notre part des importations alimentaires chinoises (matières
premières et aliments transformés)? Que faut-il pour doubler les exportations agroalimentaires
canadiennes à valeur ajoutée vers la Chine au cours des cinq prochaines années? (À l’heure actuelle, ce
type d’aliments exportés ne compte que pour 1% de la valeur totale des exportations vers la Chine.)
2. Comment pouvons-nous le mieux nous distinguer de nos concurrents sur le plan des ingrédients, des
aliments et des boissons? Pourquoi devrions-nous le faire?
3. En ce qui a trait à la notion de libre échange commercial, que serions-nous prêts à abandonner et que
voulons-nous obtenir? Sommes-nous même prêts à soulever cette question?
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RAPPORT SUR LA MISSION COMMERCIALE DE L’ICPA EN CHINE 21
Appendice 1: Les participants du voyage et aux réunions
Tableau 1a. Liste des entreprises/organismes qui ont pris part à la mission commerciale de l’ICPA
Greg Mohr
Directeur, vente et marketing
Bee Maid Honey Limited
David Lomas
Vice-président, marketing et développement des affaires
Bumble Bee Seafoods International
Randy Williamson
Président du conseil
Commission canadienne du lait
Toine Stolze
Directeur, ventes internationales
Dare Foods Ltd.
Sven Freybe
Président et chef de la direction
Freybe Gourmet Foods Ltd.
Grant Lazaruk
Président et chef de la direction
HyLife Ltd.
Robert Wiebe
Vice-président et chef de l’Exploitation, Food Science and Safety Services
Maxxam
Ray Price
Président
Sunterra Group
Ted Bilyea, Président du conseil, et
David McInnes, Président et chef de la direction
L’Institut canadien des politiques agroalimentaires
Note : Daniel Cheng, directeur général, Division Chine, Conseil d’affaires Canada-Chine, a rallié la
délégation canadienne de l’ICPA à Beijing lors de rencontres des représentants des gouvernements
chinois et canadien.
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22 CONCURRENCER DANS LE PLUS IMPORTANT MARCHÉ ÉMERGENT AU MONDE
Tableau 1b. Visites de la délégation de l’ICPA et profils des détaillants
Épiciers visités
Profil
Raison de la visite
Olé
Appartenant à la Vanguard, propriété du China
Resources Group, Entreprise propriété de l’État
(SOE) comptant 3 000 magasins en Chine – la plus
importante chaine en Chine.
Un grand magasin propriété de l’État.
Shanghai,
9 novembre
Olé est une plateforme haut de gamme en affaires
depuis 10 ans.
Fresh Mart
Sous gestion japonaise, propriété de Hong Kong.
Shanghai,
9 novembre
Supermarché régional.
Carrefour
Shanghai,
9-10 novembre
Rencontres en
magasin et avec la
direction en privée
Entrée plutôt récente dans le marché (milieu des
années 2000).
Magasin haut de gamme à l’occidentale
visité dans le quartier des affaires.
Importe beaucoup d’aliments (70% en
produits référencés [SKUs])
Détaillant d’influence étrangère
(japonaise, à l’évidence)
Beaucoup d’aliments importés.
Haut de gamme.
5e plus grand détaillant en Chine; plus de 230
magasins dans quelque 70 villes.
Hypermarché
(aliments + produits de consommation).
Propriété française et parmi les premières à venir
s’établir en Chine (1995).
Propriété étrangère.
Initialement de haut de gamme mais sert aussi le
marché intermédiaire.
Accent mis sur les rabais et escomptes, coupons et
promotions au point de vente.
Marché intermédiaire.
3-5% d’aliments importés.
Produits canadiens populaires :
huile de canola, sirop d’érable.
Les produits de marque privée française dominent.
Encourage les aliments locaux; l’éventail de produits
varie d’un magasin/région à l’autre.
City Shop
Shanghai,
9 novembre
Un exemple de réussite très récente d’une chaine
établie à Shanghai.
Chaine locale.
Haut de gamme.
Créée il y a quelques années pour servir une clientèle
Beaucoup d’aliments importés (70%).
expatriée d’abord mais récemment élargie.
12 magasins à Shanghai; 2 à Beijing.
Beijing Hualian
Group (BHG)
Beijing,
12-13 novembre
Fondée en 1993, commerce de détail à compter de
1996. Vise à devenir le meilleur et le plus innovant
détaillant de Chine.
Épicerie haut de gamme dont 70%
de produits importés, ainsi que des
magasins de marché intermédiaire;
dispose d’un centre de recherche et
d’innovation en commerce au détail.
Priorité : « Améliorer la qualité de vie de la clientèle
chinoise au moyen de produits frais et santé et de
Deux magasins, un choix de styles de vie. »
A aussi ouvert récemment un bureau des
achats nord-américain sis à Toronto.
centre d’innovation
Entreprise en bourse et l’une des 15 plus importantes
soutenues par le ministère du Commerce chinois.
Compte 152 épiceries dans 47 villes (21 provinces),
21 grands magasins à rayons ( 5 additionnels à
Singapour), un grand magasin haut de gamme
(Beijing) et 52 centres commerciaux BHG (mai 2014).
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RAPPORT SUR LA MISSION COMMERCIALE DE L’ICPA EN CHINE 23
Tableau 1c. Visites de la délégation de l’ICPA aux détaillants en ligne
Détaillants en ligne
visités
Profil
Raison de la visite
Yihaodian (YHD)
Débuts à Shanghai.
Shanghai,
11 novembre
Propriété de Walmart à 51%.
Le marché en ligne au 6e rang mais le plus
important détaillant en ligne d’aliments et
boissons.
Produits référencés (SKUs) multipliés par
1 500 de 2008 à 2014 offrant maintenant
4,5M de ceux-ci (tous produits confondus).
Le 1er choix des consommateurs d’aliments
et boissons en ligne.
70 million de membres inscrits
(utilisateurs).
Près de 80% de ses produits sont des
aliments importés.
JD.com
Débuts à Beijing.
Beijing,
13 novembre
Cotée à la NASDAQ en mai 2014. (Le
Régime de retraite des enseignantes et
enseignants de l’Ontario comptait parmi les
investisseurs à ses débuts comme entreprise privée.)
Le 2e plus important détaillant en ligne de
Chine.
Vend « de tout » (25,7M de produits
référencés (SKUs) en décembre 2013) ; ces
derniers sont à la hausse mais comptent
pour moins de 1% de tous les produits
offerts.
Le plus important en termes de ventes
directement en ligne de Chine (volume de
transactions).
Ses aliments référencés (SKUs) sont passés
de 23 000 (2013) à plus de 37 000 (mars
2014).
Tableau 1d. Autres rencontres
Rencontres
Profil
Raison de la visite
Shanghai Pilot Free
Trade Zone
Établie en août 2013 par le gouvernement
municipal de Shanghai, elle occupe 28
kilomètres carrés et est la première zone de
libre-échange de la Chine continentale.
Afin de comprendre son rôle de facilitatrice
des importations d’aliments en Chine,
ses coûts, sa logistique et l’impact sur les
échéanciers.
Shanghai,
11 novembre
Gouvernement :
General Administration of Quality Supervision, Inspection and
Quarantine (AQSIQ), Beijing, 13 novembre
Ambassade du Canada, Beijing, 4 novembre
La tenue d’échanges informels portant
entre autres sur des questions de
réglementation et d’accès du marché à
partir des observations de la délégation
glanées au cours de la semaine.
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24 CONCURRENCER DANS LE PLUS IMPORTANT MARCHÉ ÉMERGENT AU MONDE
Appendice 2 : Histoire sur la sécurité alimentaire
Tableau 2. Liste des scandales récents liés à la salubrité et au frelatage des aliments
Scandale
2003
Jambon imprégné d’insecticide Dichlorvos.
2004
Poudre de lai frelatée — mort de douzaines d’enfants dans une ville de l’est de la Chine
Légumes frelatés : recours à du sel industriel pour mariner des légumes ; des légumes traités au pesticide
DDVP avant expédition.
Breuvages alcoolisés frelatés : alcool industriel mélangé à du vin de riz.
2005
Teinture rouge découverte dans des légumes et des nouilles (en 1996 la Chine a banni l’usage de la teinture
rouge du Soudan pour colorer les aliments).
2008
Scandale du lait contaminé I: préparations lactées pour nourrissons, mort de nouveaux nés.
2010
Haricots verts contrefaits: fèves de soja colorées pour imiter les haricots verts.
2011
Scandale du lait contaminé II : Contamination à la mélamine.
2012
Oeufs contrefaits.
2013
Scandale de la viande porcine : viande porcine prélevée sur des carcasses de bétail décédé, transformée
dans des usines non réglementaires.
Scandale de la viande d’agneau : viande de rongeurs vendue comme de la viande de mouton.
Scandale de la goulotte : huile de porc vendue comme huile comestible
Scandale de la viande bovine : viande porcine traitée aux produits chimiques pour lui donner l’allure de viande bovine.
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RAPPORT SUR LA MISSION COMMERCIALE DE L’ICPA EN CHINE 25
Appendice 3: Observations sur le commerce en ligne
L’ICPA a visité deux détaillants en ligne au cours de sa mission, soit la JD.com et la YHD. Nous n’avons pas
visité la Alibaba (dû au fait que notre mission coïncidait avec sa grande campagne de commerce en ligne
« Singles Day »). Mais cette entreprise est mentionnée ci-dessous, vu son importance.
Yixun.com
YHD.com
Amazon.cn
Suning.com
tmall.com (¥220, croissance de +99,6%)
JD.com
tmall.com
JD.com (¥110, croissance de +67,6%)
Suning.com (¥21.89, croissance de +43,9%)
Amazon.cn (¥14.6, croissance de +39,6%)
Yixun.com (¥12, croissance de +74,5%)
YHD.com (¥11.5, croissance de +122%)
Tableau 3a : Principaux détaillants en ligne (Revenu brut avant impôt en milliards de RMB; % de croissance, 2013)
Source: China Chain Store and Franchise Association (CCFA); ICPA
Le commerce en ligne comptait pour 10% de toutes les ventes au détail en Chine en 2013 et il est prévu qu’il
atteindra les 20% d’ici 2017.
Milliards de RMB
Ventes de détail en ligne (milliards de RMB)
Ventes de détail en ligne en termes de % de toutes les ventes de détail.
Tableau 3b : Commerce en ligne en Chine : Débouchés illimités
Source : Kantar Retail Analysis via JD.com
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26 CONCURRENCER DANS LE PLUS IMPORTANT MARCHÉ ÉMERGENT AU MONDE
Alibaba
La Alibaba Group Holdings Ltd. est la plus importante entreprise de commerce
en ligne au monde (tous les produits de consommation). En 2013, elle se
classait au premier rang des détaillants en Chine.35 La Tmall est la B2C de
l’entreprise. Sa « Singles Day » du 11 novembre a tout d’abord été publicisée
pour encourager les personnes seules à « se réconforter au moyen d’une
thérapie d’achats au détail. » Aujourd’hui, son PDG décrit l’événement comme
le fait de faire tous ses achats des Fêtes en une seule journée, et ce dernier s’est transformé en super événement
avec la participation spontanée d’autres entreprises. Les aliments et boissons sont parmi les 5 premières catégories
de produits achetés ce jour-là.36 En 2013, la Alibaba a réalisé des ventes totalisant 35 milliards de yuan (5,8 milliards
$ CAD) ce jour-là.37 En 2014, ses ventes se sont chiffrées à 55 milliards de yuan (9,9 milliards $ CAD) – un chiffre
ahurissant.38
JD.com
La JD.com se classe au 2e rang des entreprises en ligne B2C.39 En
exerçant un contrôle direct sur la distribution aux clients, elle offre une
livraison rapide et gratuite (pour des achats de plus d’environ 10$).40 Elle
gère son inventaire grâce à un réseau de 97 entrepôts dans 39 villes,
entre autres installations. Elle offre un éventail de services aux exportateurs allant du point de vente (en ligne),
jusqu’à l’entreposage, les paiements et la livraison, et aussi un délai de livraison de 3 à 7 jours une fois le
produit arrivé à la Zone de libre-échange.41 Les coûts d’inscription de la JD.com incluent un « versement de
dépôt » (10 000 - 15 000$ USD/an) ; des « frais d’accès à la plateforme » (1 000$ USD/an) ; et des « commissions
d ventes » de 2 à 10% selon la catégorie de produits.42 L’entreprise peut littéralement prendre des produits en
consignation et elle achète directement des produits en grande demande (ex. les vins).43
YHD
La Yihaodian (YHD) est le détaillant d’aliments et boissons en ligne chinois le plus
important, bien qu’elle vende d’autres produits de consommation. Elle a connu une
croissance rapide (plus de 400% TCAC sur cinq ans.44 Elle offre, par exemple, 70
marques de lait provenant de 29 pays45 et 65% de tous les produits laitiers importés
vendus en ligne en Chine le sont par la YHD.46 Elle est fière de promouvoir son
record mondial Guinness pour avoir vendu le plus de lait en ligne en 24 heures –
plus d’un million de litres le 18 mars 2014.47
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RAPPORT SUR LA MISSION COMMERCIALE DE L’ICPA EN CHINE 27
Commerce en ligne – plus accessible grâce à la technologie
Près de 60% du commerce en ligne s’effectue à partir d’appareils mobiles.48 Grâce au quelque demi-milliard
de téléphones intelligents en usage en Chine, l’accès aux portefeuilles électroniques facilite les transactions
en ligne, ce qui rend ce type de magasinage très accessible. La confiance est assurée par les services en ligne
bancaires offerts par les détaillants (ex. les services bancaires « Alipay » offerts par la Alibaba).
Nouveau modèle d’affaires – la prévente
« La révolution de la chaine d’approvisionnement traditionnelle d’aliments importés »49 constitue le
« modèle prévente » qui permet aux consommateurs de placer leurs commandes à l’avance, et aux vendeurs
de saisir leur marché avant expédition et d’ainsi réduire leurs coûts d’approvisionnement (ex. la Alibaba a
vendu à l’avance 200 tonnes de cerises de l’État de Washington).
Attentes alimentaires évoluant au rythme des changements démographiques
La présence accrue de jeunes consommateurs citadins ouverts au commerce en ligne modifie les préférences
de magasinage. Près de 94% des clients de la JD.com, dont l’âge varie de 29 à 40 ans, ont fait des études
universitaires et résident pour la plupart dans les grandes villes de l’Est.50 Plus de 40% de la population chinoise,
soit environ 220 millions d’habitants, a vu le jour depuis 1980. Ces individus sont prêts à débourser pour des
« aliments de qualité » en termes de salubrité, de santé, d’authenticité et de durabilité. Les consommateurs
chinois nés au cours des années 90 (quelque 170 millions d’individus) sont très branchés sur le monde
extérieur et représentent aussi un autre segment de marché que les exportateurs canadiens se doivent de bien
connaître.51
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28 CONCURRENCER DANS LE PLUS IMPORTANT MARCHÉ ÉMERGENT AU MONDE
Appendice 4: Perspectives commerciales
IMPORTATIONS ALIMENTAIRES DE LA CHINE
Les tableaux ci-dessous présentent divers aperçus des exportations canadiennes et mondiales vers la Chine.
Au Tableau 4a, notre part du marché des importations clés demeure sous la barre des 10% (2013), tel le porc
(9,7%), le bœuf (6,4%) et les fruits de mer (3,5%), bien que chacune des catégories soit en hausse. Les fruits
de mer, par exemple, ont connu une hausse de 100M$ en valeur commerciale en deux ans. Du côté du marché
des viandes rouges, les produits congelés forment la plus importante catégorie d’importation et seules des
quantités limitées de produits frais réfrigérés accèdent au marché chinois.
Tableau 4a. Importations mondiales de produits de base; parts du marché d’exportation canadien et d’autres
fournisseurs concurrents
Produit
2011
Animaux sur pied (Total)
376,6
Exportations canadiennes
5,8
Sperme bovin (Total)
13,39
Exportations canadiennes
4,42
Lait et produits laitiers
2 620,1
Exportations canadiennes
1,4
3 411,0
Viandes et abats
comestibles (Total)
Exportations canadiennes
209,2
Bœuf (congelé)
178,22
Exportations canadiennes
Porc (congelé)
1 173,8
Exportations canadiennes
97,4
Miel naturel
12,9
Exportations canadiennes
0,59
Poissons et fruits de mer
16 592,0
Exportations canadiennes
2012
2013
499,5
7,1
17,58
6,47
3 212,8
1,1
5 088,2
432,7
12,8
21,3
6,6
5 188,3
0,5
5 996,8
251,4
303,2
10,9
1 276,5
101,8
26,2
1,01
16 835,0
379,2
1 242,8
80,2
1 430,4
138,6
42,9
1,37
18 532,0
540,6
581,0
646,9
Légumineuses
397,9
582,0
681,8
Exportations canadiennes
Blé
280,4
418,0
274,2
1 101,5
409,7
1 865,9
Exportations canadiennes
63,8
154,3
330,1
Orge
612,4
Exportations canadiennes
39,2
Graisse animale
406,7
Exportations canadiennes
1,61
Huiles végétales
10 959,5
Exportations canadiennes
639,7
Pâtes/céréales/aliments cuits
343,3
Exportations canadiennes
0,66
781,2
111,7
298,3
1,77
12 535,3
1 276,3
431,9
798,6
141,8
241,0
1,58
10 327,2
1 167,6
581,2
0,62
1,19
Plus importants fournisseurs concurrents en 2013 et
valeur des exportations vers la Chine (Millions de $US)
Australie (179), Nouvelle Zélande (87), USA (71)
USA (11.5), Allemagne (1.6)
Nouvelle Zélande (3,273), USA (544), Australie (227)
USA (1,177), Nouvelle Zélande (716), Brésil (490),
Danemark (413), Allemagne (410), Uruguay (332)
Australie (657), Nouvelle Zélande (153), Uruguay (268)
USA (236), Allemagne (210), Danemark (138), Espagne (120)
Nouvelle Zélande (25), Australie (3.8), Allemagne (2.4), France (1.3)
USA (2,787), Japon (2,256), Russie (1,541), Corée (1,366)
Inde (194.8), USA (30.4)
USA (1263), Australie (210)
Australie (587), France (44)
Australie (64), Nouvelle Zélande (39), Uruguay (11)
Malaisie (3,175), Indonésie (2,618), Argentine (779), Brésil (507)
Indonésie (79), Malaisie (55), Danemark (48), Corée (37)
L’INSTITUT CANADIEN DES POLITIQUES AGROALIMENTAIRES
RAPPORT SUR LA MISSION COMMERCIALE DE L’ICPA EN CHINE 29
Produit
Légumes/fruits/noix prép.
Exportations canadiennes
Vins de raisin
2011
2012
2013
592,6
11,7
1 436,3
623,7
8,8
1 581,0
661,6
15,5
1 554,6
Exportations canadiennes
7,98
Animal feed +
Exportations canadiennes
12,24
3 098,3
215,5
Plus importants fournisseurs concurrents en 2013 et
valeur des exportations vers la Chine (Millions de $US)
USA (199), Brésil (98), Israël (49), Corée (40)
France (707), Australie (236), Chili (166), Espagne (107)
14,06
3 047,5
119,7
3 653,7
2,6
USA (1,753), Chili (220), Russie (99)
Source : Comtrade NU
Le Tableau 4b révèle l’importance de l’huile de canola lorsque l’on analyse nos exportations vers la Chine
d’aliments de seconde transformation.
1 400
1 000
800
2009
600
2010
400
2011
ts
pr
od
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Al
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Gl
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2013
s
0
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2012
n
200
ét
al
es
millions $ CAD
1 200
Tableau 4b. Exportations canadiennes d’aliments transformés vers la Chine 2009-2013 (millions $ CAD) Source : Comtrade NU
En retirant des données l’huile de canola et les tourteaux, la perspective est tout autre. Le Tableau 4c indique
les changements dans les autres catégories d’aliments transformés. À noter la croissance du vin, toutefois
d’un tout autre ordre que celle du canola. Tout de même, pour un exportateur de petite ou moyenne taille,
(telles certaines de nos entreprises viticoles canadiennes), une réussite en Chine peut constituer une énorme
réalisation en termes des primes obtenues dans un marché en pleine croissance.51
L’INSTITUT CANADIEN DES POLITIQUES AGROALIMENTAIRES
30 CONCURRENCER DANS LE PLUS IMPORTANT MARCHÉ ÉMERGENT AU MONDE
25
millions $ CAD
20
15
10
2009
2010
2011
5
2012
2013
Al
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0
Tableau 4c. Exportations canadiennes d’aliments transformés, excluant l’huile de canola et les tourteaux. Source : Comtrade NU
Le Tableau 4d révèle la nature globale du marché chinois des aliments transformés, son ampleur et son potentiel.
À noter la hausse de la demande chinoise en produits laitiers qui dépasse les quelques 5 milliards $.
14 000
millions $ CAD
12 000
10 000
8 000
2009
6 000
2010
4 000
2011
2 000
2012
2013
cé
ré
a
ile
s
Hu
Tableau 4d. Importations chinoises d’aliments transformés (globales) 2009-2013 (millions $ CAD) Source : Comtrade NU
L’INSTITUT CANADIEN DES POLITIQUES AGROALIMENTAIRES
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s
0
RAPPORT SUR LA MISSION COMMERCIALE DE L’ICPA EN CHINE 31
BARRIÈRES NON TARIFAIRES
Tableau 4e : Barrières non tarifaires
Mesures non
tarifaires
Règlement ou produit touché
Commentaires
Étiquetage
alimentaire
Les normes Codex
ne sont parfois
seulement utilisées
qu’à titre de lignes
directrices
Exigences d’étiquetage obligatoire incluent le nom du produit, la liste
d’ingrédients, le contenu net, le poids, le nom et l’adresse du fabricant et
du distributeur, la date, les consignes d’entreposage, l’indice de qualité
et une indication révélant si le produit renferme des aliments irradiés ou
génétiquement modifiés.
Exigence d’étiquetage Fumigation chimique, pratique semblable, ne fait pas l’objet d’une telle
d’aliments irradiés
exigence.
Sanitaires et
phytosanitaires
Permis
d’importation
Salubrité alimentaire Des normes particulières à la Chine semblent parfois ne pas être fondées sur
des données techniques ou scientifiques.
Viande
La politique de la Chine à l’égard de la ractopamine prévoit une tolérance zéro.
Suif
Le suif est considéré comme une source de risque de contamination à la ESB.
Processus
d’inscription
Des renseignements d’affaires privilégiés sont exigés, sans explication, pour
l’obtention d’un permis, ce qui entraine des barrières non tarifaires.
Permis
Quarantaine de
d’inspection
plantes et d’animaux
de quarantaine
(QIP)
Les importateurs doivent obtenir un QIP avant de signer un contrat d’achat
pour presque tous les produits agricoles commerciaux. La lenteur à émettre
un QIP augmente les coûts tels ceux liés à l’entreposage, à la main d’œuvre et
à la détérioration.
Niveaux
résiduels
maximaux
Pathogènes
Tolérance zéro à l’endroit des bactéries Salmonella, E. coli et pathogènes
Listeria (pour les seuls produits importés). L’irradiation est la seule méthode
disponible mais elle est assujettie aux lois sur l’étiquetage.
Politique
fiscale locale
TVA
La TVA ne s’applique qu’aux seules marchandises importées.
Limites en
matière d’IED
Transformation
alimentaire et
marchés
Seuls les secteurs identifiés sont encouragés alors que les autres sont inclus
dans la catégorie restreinte ou prohibée.
Certification
organique
Seuls les produits
arborant le sceau de
certification chinoise
Normes et certification chinoises obligatoires.
Source : OMC 2014, USTR 2008, ccbc.com
STRUCTURE RÉGLEMENTAIRE DE LA CHINE
La structure réglementaire du pays est fragmentée et couvre plusieurs autorités réglementaires liées à
l’alimentation et l’agriculture : Le ministère de la Santé (MOH), le ministère de l’Agriculture (MOA) et la General
Administration of Quality Supervision, Inspection and Quarantine (AQSIQ), la State Administration for Industry
and Commerce (SAIC), le ministère du Commerce (MOFCOM) et la State Food and Drug Administration (SFDA)
interviennent tous activement en matière de normes et de réglementation sanitaires et phytosanitaires (SPS)
touchant les produits agroalimentaires. Une telle fragmentation du système réglementaire SPS présente un défi
en matière d’application et de mise œuvre des politiques et mesures précises. Le chevauchement de certaines
fonctions arrive à frustrer les importateurs et à semer une possible confusion autour des responsabilités et
imputabilités.
L’INSTITUT CANADIEN DES POLITIQUES AGROALIMENTAIRES
32 CONCURRENCER DANS LE PLUS IMPORTANT MARCHÉ ÉMERGENT AU MONDE
Remerciements
L’ICPA tient à exprimer ses remerciements les plus sincères à ses collègues en Chine, Andrew WU et Sean
Sun et à leur équipe pour avoir organisé les rencontres et vu aux nombreux détails entourant la mission; nous
sommes sensibles aux efforts exigés. La participation et l’appui de la délégation de l’ICPA ont rendu possible
cette mission. Nos conversations tenues au cours de la semaine passée en Chine ont modelé notre façon de
penser et les idées qui ont imprégné le présent rapport. Bien sûr, nous exprimons nos sincères remerciements
aux entreprises de commerce au détail et aux organismes gouvernementaux rencontrés à Beijing et Shanghai;
le temps qu’ils nous ont consacré et leur évidente passion pour ce qu’ils font au quotidien pour mieux servir le
consommateur chinois, directement ou indirectement, nous ont beaucoup appris.
Un grand merci à Murray Gwyer et l’équipe de l’ambassade du Canada à Beijing pour avoir facilité l’approche
au gouvernement chinois. Nous apprécions les conseils prodigués par l’ambassadeur du Canada en Chine
et la précieuse rétroaction des délégués commerciaux du Canada ainsi que des représentants du ministère
des Affaires étrangères et du Commerce international. Nous sommes aussi reconnaissants de l’appui de la
Alberta Livestock and Meat Agency, qui nous aura permis de mener notre recherche. Al Mussell et Kamal
Karunagoda de Agri-Food Economic Systems ont contribué des éléments de recherche et des conseils forts
appréciés. Nous apprécions l’engagement du Conseil d’Affaires Canada-Chine à la fois au Canada et en Chine.
En outre, plusieurs autres organismes agroalimentaires et commerciaux ainsi que des individus nous ont
aidé à promouvoir la mission et nous ont prodigué des conseils, y compris des représentants d’Agriculture et
Agroalimentaire Canada, qui assurent à l’ICPA un soutien sans relâche. Finalement, nous tenons à remercier
David Wylynko et James Hrynyshyn, de la West Hawk Associates, pour leurs services d’édition et de publication,
ainsi qu’à la firme l’Atelier du Mot, pour ses services d’édition et de traduction.
L’INSTITUT CANADIEN DES POLITIQUES AGROALIMENTAIRES
RAPPORT SUR LA MISSION COMMERCIALE DE L’ICPA EN CHINE 33
Notes
1. Survol du programme de recherche de l’ICPA http://capi-icpa.ca/proc-food/index_f.html
2. Rapport final de l’ICPA sur la fabrication alimentaire : Mener le secteur de déficits commerciaux vers un
renouveau concurrentiel (2014). – Voir plus de détails ici : http://www.capi-icpa.ca/proc-food/proj7-8/CAPI_
PFRP_Conclusion_FRA.pdf
3. Rapport de l’ICPA sur les tendances du marché de détail chinois : Tracer la voie vers une croissance globale
(2013). http://www.capi-icpa.ca/pdfs/2013/CAPI-China_AGRI_BUS_Report_FR.pdf
4. Overview of BHG, Beijing Hualian Group, document distribué à ses bureaux de Toronto lors de la « grande
ouverture », 3 décembre 2014. Nota : le président du conseil de l’ICPA, Ted Bilyea, est aussi administrateur de la
BHG International Inc.
5. Le marché de détail en ligne pourrait compter pour 8-10% du marché total, selon la source consultée. Voir
“E-commerce shines on PM’s China tour,” Meng Jing, China Daily, Novembre 8-9, 2014, page 1.
6. Profil des consommateurs de produits agroalimentaires – Chine : Mai 2011, Agriculture et Agroalimentaire
Canada, http://www.ats-sea.agr.gc.ca/asi/5807-fra.htm.
7. “China’s E-Commerce and Canadian Seafood Export Opportunity to China,” Fan Xubing, Managing Director,
Beijing Seabridge Marketing Co., Conférence annuelle 2014 du Conseil canadien des pêches, 8 octobre 2014.
8. “New opportunities for cross-border e-commerce in China,” présentation de la JD.com, septembre 2014.
9. “New opportunities for cross-border e-commerce in China,” présentation de la JD.com, septembre 2014.
10. “Globalization is the new buzzword in e-commerce,” Meng Jing, China Daily, 12 novembre 2014; et, “Costco to
enter China through Alibaba’s Tmall,” Sruthi Ramakrishnan, Reuters, 14 octobre 2014.
11. “The Chinese Digital Consumer in a Multichannel World,” BCG Perspectives Boston Consulting Group, 17 avril
2014.
12. Données Comtrade des NU telles que compilées par Abares, 2014.
13. Agriculture et Agroalimentaire Canada.
14. En 2013, La part des aliments transformés du Canada exportés en Chine selon la SH 16-24 comparée à la
totalité des exportations (SH1-24), excluant le tabac, est de 1,33%
15. Voir par exemple : “B.C. wine sells for over $900 a bottle in China,” Global News, 10 janvier 2014, qui traitait
de la Painted Rock Estate Wineries à Okanagan, C.B..; quelque 40% de ses affaires se font en Chine. http://
globalnews.ca/news/1075923/watch-b-c-wine-sells-for-over-900-a-bottle-in-china/
16. Voir plus précisément le progrès marqué en Chine, « Fiche d’information : Chine – Marché prioritaire du
Canada, http://international.gc.ca/global-markets-marches-mondiaux/markets-marches/china-chine.
aspx?lang=fra (consultée le 11 décembre 2014); aussi le Secrétariat à l’accès aux marchés, Agriculture et
Agroalimentaire Canada, de concert avec les intervenants de l’industrie agroalimentaire, tiennent à jour une
liste des enjeux commerciaux prioritaires concernant les marchés d’exportation et en prennent acte. Les enjeux
d’importance suffisante pour se retrouver sur cette liste sont ceux qui comportent d’importantes barrières.
La plupart des autres questions et problèmes commerciaux sont confiés au « guichet unique » du ministère
(courriel : [email protected]).
17. Voir, par exemple, « Le ministre Ritz obtient des réalisations majeures en matière d’accès aux marchés en
Chine » communiqué de presse, Agriculture et Agroalimentaire Canada, 17 juin 2014
L’INSTITUT CANADIEN DES POLITIQUES AGROALIMENTAIRES
34 CONCURRENCER DANS LE PLUS IMPORTANT MARCHÉ ÉMERGENT AU MONDE
18. Le niveau d’investissement requis variera selon l’entreprise. Il pourrait s’agir de l’embauche d’une seule
personne affectée aux exportations ayant pour mandat de développer le marché chinois ou, à l’autre extrême,
de l’acquisition d’une entreprise de fabrication alimentaire chinoise. Il est généralement admis qu’il soit difficile
pour toute entreprise alimentaire nord-américaine de réunir des capitaux sans croissance à l’avenant, et il
n’existe que très peu de possibilités de croissance dans le marché des aliments et boissons canadiens. Donc, il
n’y a d’autres choix que d’investir dans les marchés en pleine croissance. Pour plusieurs de ces entreprises, la
Chine devrait se retrouver sur leur courte liste, ou le sera éventuellement.
19. La zone de libre-échange de Shanghai accueille un petit magasin d’aliments importés connu sous l’appellation
Imported Goods, qui, lors de la visite de l’ICPA, offrait des moules surgelées de l’Î.P.E. et du homard de la
Nouvelle Écosse.
20. “The Shanghai Free Trade Zone: Establishment and Outlook,” Lance Noble, gouvernement de la Colombie
Britannique, 2013.
21. Présentation de la Carrefour, 11 novembre 2014.
22. “Alibaba to promote French brands in China under new deal,” Xinhua, 19 mai 2014.
23. “Yihaodian to Offer More Choices of Imported Food,” Cri English, 25 novembre 2013.
24. “Yihaodian to Offer More Choices of Imported Food,” Cri English, 25 novembre 2013.
25. “E-promotion” of cold-water shrimp as referenced in “China’s E-Commerce and Canadian Seafood Export
Opportunity to China,” Fan Xubing, Managing Director, Beijing Seabridge Marketing Co., Conférence annuelle
2014 du Conseil des pêches du Canada, 8 octobre 2014.
26. “Alibaba touts ties to Canada on Harper’s China trade trip,” Steven Chase, The Globe and Mail, 7 novembre 2014.
Les rencontres du gouvernement canadien se sont tenues aux sièges sociaux de la Alibaba (Hangzoo) et de la
YHD.com (Shanghai).
27. “Alibaba shakes up online shopping market for Canadian producers,” Sophia Harris, CBC News, 15 novembre
2014.
28. Les entreprises de fruits de mer considèrent le commerce en ligne comme un excellent débouché dans le
marché chinois, à la fois pour les crevettes et le homard ; aussi les exportateurs de crabe, de saumon, de
morue charbonnière et de panope se lancent aussi dans le commerce en ligne.
29. « Accroître l’utilisation du renminbi dans les échanges commerciaux et les investissements entre le canada et
la chine », communiqué de presse, Premier ministre du Canada, Stephen Harper, 8 novembre 2014. Outre les
autres avantages facilitant le commerce, cette entente permettra aux entreprises canadiennes de convertir
directement des devises canadiennes en Remnibi (aussi connu sous l’appellation « yuan », plutôt que d’avoir
d’abord à les convertir en une autre devise (telle le dollar US).
30. Suite à l’accord conclu récemment avec l’Australie, la Chine compte 13 accords de libre-échange, y compris la
participation de la Chine à l’Accord commercial de l’Asie et du Pacifique.
31. La délégation de l’ICPA a rencontré l’AQSIQ à Beijing le 13 novembre 2014. Bien que les exportations
agroalimentaires canadiennes aient à relever leur part de défis réglementaires en Chine, notre rencontre a
surtout porté sur certains enjeux propres aux aliments transformés. Ceux-ci peuvent être résumés en trois
catégories : meilleure compréhension des ingrédients, interprétation des règlements et clarification de leurs
applications, et approbation requise pour l’importation de produits en Chine. Par exemple, nous avons tenté
de savoir pourquoi les aliments préparés contenant de la viande sont interdits d’importation. La préoccupation
de la Chine au sujet de la présence possible d’additifs dans ces mets en est la cause. Nous avons appris
que certains enjeux n’avaient pas été soulevés préalablement auprès de l’autorité réglementaire, tels celui
concernant les sandwiches congelés préemballés qui sont interdits d’accès alors que les pizzas congelées ne le
sont pas.
L’INSTITUT CANADIEN DES POLITIQUES AGROALIMENTAIRES
RAPPORT SUR LA MISSION COMMERCIALE DE L’ICPA EN CHINE 35
32. Voir par exemple une série de documents détaillés publiés par Agriculture et Agroalimentaire Canada au
sujet des débouchés de marché en Chine, des tendances et des exigences (ex. « Le marché du vin en Chine :
débouchés pour les exportateurs canadiens de vin », février 2011 et « Les tendances de consommation de
confiseries en Chine, mars 2012”; aussi, du Service des délégués commerciaux du Canada : (i.e., “Selling to
China: A Guide for Canadian Companies”.
33. « L’agriculture et les aliments transformés », « les poissons et fruits de mer » ainsi que « le vin , la bière et les
spiritueux » sont clairement identifiés comme secteurs prioritaires dans le « Plan d’action sur les marchés
mondiaux » (ministère des Affaires étrangères et Exportation et Développement Canada :
http://www.international.gc.ca/global-markets-marches-mondiaux/plan.aspx?lang=eng#4d).
34. Le secteur de la fabrication alimentaire a surclassé celui de la fabrication automobile en termes de PIB et
d’emplois. Voir le rapport de 2014 de l’ICPA sur la fabrication alimentaire et son importance au Canada :
http://www.capi-icpa.ca/proc-food/index_f.html
35. “Who’s China’s top retailer? It’s actually an ecommerce site that doesn’t own a single store,” Julia Q. Zhu,
Techinasia, June 6, 2014 (ranked in terms of turnover in billions of RMB).
36. “Record ‘Singles Day’ online sales expected,” Shi Jing, China Daily, 8-9 novembre 2014, page 9. Les autres
produits populaires achetés incluent les vêtements, les cosmétiques et les appareils ménagers.
37. “Online shopping festival to boost domestic consumption,” Xinhua, China Daily, 10 novembre 2014, page B1.
38. “Alibaba shakes up online shopping market for Canadian producers,” Sophia Harris, CBC News, 15 novembre
2014.
39. “Ontario Teachers’ Pension Plan scoring big after its early wager on Chinese online retailer JD.com,” Belinda
Cao, National Post, 18 août 2014.
40. La YHD a livré 70% de ses produits vendus directement le même jour ou le jour suivant de la transaction en
2013. “New opportunities for cross-border e-commerce in China,” Présentation de la JD.com, septembre 2014.
41. “New opportunities for cross-border e-commerce in China,” Présentation de la JD.com, septembre 2014.
42. “New opportunities for cross-border e-commerce in China,” Présentation de la JD.com, septembre 2014.
43. “Make Joy Happen,” Présentation de la JD.com, novembre 2014.
44. YHD presentation, Présentation de la JD.com, novembre 2014.
45. “Yihaodian to Offer More Choices of Imported Food,” Cri English, 25 novembre 2013.
46. Présentation de la JD.com, novembre 2014.
47. Présentation de la JD.com, novembre 2014. La Guinness a aussi certifié la YHD pour avoir vendu une quantité
record de lait en une heure.
48. “MasterCard reports lift the lid on China shopping habits,” Wang Zhuoqiong, China Daily, November 10, 2014.
49. “U.S. Department of Agriculture and tmall.com Strengthen Collaboration to Promote American Food Products
to Chinese Consumers,” Communiqué de presse, USDA Agricultural Trade Office and Tmall, 3 juillet 2013. On
estime que la prévente permet d’épargner environ 50% des coûts de la chaine d’approvisionnement parce que
les expéditions correspondent aux commandes des consommateurs.
50. “New opportunities for cross-border e-commerce in China,” Présentation de la JD.com, septembre 2014.
51. Pour plus de détails sur l’évolution de la consommation en Chine, voir le rapport de l’ICPA intitulé Tracer la voie
vers une croissance globale (2013) : http://www.capi-icpa.ca/pdfs/2013/CAPI-China_AGRI_BUS_Report_FR.pdf
L’INSTITUT CANADIEN DES POLITIQUES AGROALIMENTAIRES