L`EXPRESS L`ENTREPRISE - septembre/novembre 2016 pdf
Transcription
L`EXPRESS L`ENTREPRISE - septembre/novembre 2016 pdf
L'EXPRESS L'ENTREPRISE Pays : France Périodicité : Bimestriel Date : SEPT/NOV 16 Page de l'article : p.82-83 Journaliste : Christophe Dutheil/ Myriam Greuter Page 1/2 apprendre Apprendre aux clients a mitonner un repas, qu'ils ramènent ensuite chez eux le concept americain d'ateliers « dream dinners » répondait au rêve de Fabien Hubsch de monter son en trepnse Cet ingénieur informaticien, ex-directeur des ventes chez un geant de l'électronique a mûri son projet pendant un an « J'avais cible trois secteurs le paramédical, les services a la personne et les ateliers de cuisine » Au salon Franchise Expo 2012, le quadragénaire discute trois heures avec les jeunes cofondateurs de Cook & Go (l'un diplôme de l'Institut Paul Bocuse, l'autre de l'Essec) et s'entretient avec plusieurs responsables de l'enseigne II repart séduit par cette entreprise, nee a Lyon en 2006, qui veut developper les dream dinners en France « La croissance semblait forte, ils avaient ouvert huit succursales, a Lyon Pans, Lille, Marseille, Grenoble, et allaient s'implanter a New York », se remémore Fabien Hubsch « S'appuyant sur un savoir-faire sérieux, lequipe donnait l'impression d'être structurée et structurante » En 2013, Fabien Hubsch, 43 ans, ouvre un atelier de cuisine de la franchise Cook Si Go. Un an plus tard, l'enseigne coule, menaçant de faillite ses franchises. Un revers de fortune riche d'enseignements pour l'entrepreneur, qui a réussi à s'en sortir... par le haut. PAR CHRISTOPHE DUTHEIL ET MYRIAM GREUTER Tous droits réservés à l'éditeur Plein d'espoir Le droit d'entrée (20000 euros hors taxes) et les redevances (6 % du chiffre d'affaires) paraissent raisonnables au candidat S'ensuivent l'analyse du projet de contrat et plusieurs jours d'immersion dans des ateliers « Enthousiaste, j'ai finalement signe le contrat de franchise en juin 2012. » En mars 2013, apres des mois de recherche intensive, le quadragénaire se décide pour Levalloisperret, l'un des pôles economiques des Hauts-de-Seine, qui compte 65 DOO habitants Son local de 100 metres carres se trouve dans une rue proche du metro et d'un parking Apres les travaux d'âme nagement, ['entrepreneur recrute un chef en CDI et ouvre son atelier de cours de cuisine en septembre 2013 Le démarrage est fulgurant et le chiffre d'affaires de la premiere annee dépasse les previsions. L'enseigne cible une clientele large (particuliers maîs aussi TROPHEESCRA 1398009400501 L'EXPRESS L'ENTREPRISE Date : SEPT/NOV 16 Page de l'article : p.82-83 Journaliste : Christophe Dutheil/ Myriam Greuter Pays : France Périodicité : Bimestriel Page 2/2 entreprises), les tarifs sont attractifs, les localisations bien choisies, l'accompagnement efficace. Bien qu'il s'implique fort dans la vie du réseau, Fabien Hubsch ne « détecte pas de signal d'alerte » laissant présager des déboires. Pourtant, en juin 2014, alors que la tête de réseau vient de réussir une nouvelle levée de fonds auprès d'investisseurs, Fabien Hubsch et les six autres franchises apprennent, par e-mail, que Cook & Go SAS n'est pas en mesure de rembourser une dette de plus de 2 millions d'euros, et qu'elle doit se placer sous procédure de sauvegarde. « On se prend un mur, et on ne parvient pas à comprendre ce qui a bien pu se passer », confie le franchise. Il a d'abord espéré que la procédure de sauvegarde permettrait à la tête de réseau de se restructurer et de se remettre en selle. Las, malgré la fermeture de succursales (dont Marseille, Lille et l'emblématique New York), Cook & Go SAS est placée en redressement judiciaire en décembre. Le 14 avril 2015, l'enseigne et toutes les succursales restantes (Lyon, Grenoble, Paris 9e, Paris 15e et Paris 14e) sont liquidées avec effet immédiat. Après ce naufrage, Fabien Hubsch et ses collègues franchises (à Bordeaux, Nantes, Paris 11e, Rennes, Tours et Villeneuve-d'Ascq) craignent de perdre l'accès au site internet de l'enseigne. Un outil crucial, puisque c'est par lui que se fait l'essentiel des achats de cours de cuisine (souvent sous forme de bons cadeaux). Plus grave : avant de fermer, Cook & Go SAS avait, pour le compte des franchises, encaissé le montant d'un « nombre colossal de bons cadeaux », qu'elle ne pourra leur restituer et qu'ils ne pourront honorer... Reconquête dè haute lutte Passe une phase d'abattement, Fabien Hubsch envisage plusieurs options : faire une croix sur son investissement et son affaire, se relancer seul sur le même créneau, ou tenter de redresser le navire. Confiant dans la qualité du Tous droits réservés à l'éditeur concept, il soumet au tribunal de commerce de Lyon, avec cinq autres franchises, une offre de reprise, le 18 mai 2015. Nouvelle déconvenue : le liquidateur leur préfère la société SUSHI4US. Mais l'entrepreneur ne baisse pas les bras. « Avec mon collègue nantais, nous sommes allés, en juillet 2015, rencontrer les repreneurs. À l'issue d'une semaine de discussions, et après conseil juridique, nous avons trouvé un modus vivendi pour reprendre la marque, le concept, les bases de données et tous les actifs immatériels. » Les six franchises se sont cotisés et ont créé la nouvelle tête de réseau, CGG (Centrale Cook and Go), dont Fabien Hubsch est le porte-parole. Avec ses associés, il a décidé d'une ligne de conduite : « Construire sereinement l'avenir de la marque, redévelopper tous les moyens de communication sur la Toile, et redémarrer les recrutements de franchises. » La tâche est vaste : « Nous avons repris les clefs du réseau. À nous de le redynamiser! ». O Reprise,moded'emploi Se préparer L'association nationale pour la transmission d'entreprise, le ORA (Cédants et Repreneurs d'Affaires), animée par d'anciens dirigeants d'entreprises, forme des candidats à la reprise d'affaires dont la valorisation est comprise entre 300 000 et 5 millions d'euros. Le stage, d'une durée de trois semaines, est destiné à toute personne ayant déjà eu une responsabilité de management, et coûte 2500 euros TTC (financement individuel et Pôle Emploi) ou 4000 euros HT (financement entreprise). Une autre possibilité, à moindre coût, consiste en un séminaire de deux jours consacré au ciblage et au cadrage d'une reprise. Contact : [email protected] Gérard Leseur Président du Réseau Entreprendre Trouver une entreprise On peut consulter sur la Toile les sites du CRA ou du Fusacq (une place de marché dédiée à la transmission), où des sociétés passent des annonces. Précieuse, la base de données spécialisée Diane ainsi que le portail d'Ellisphere permettent de vérifier les informations financières. Ne pas hésiter non plus à faire appel à un expert de Bpifrance, à un spécialiste des CCI ou encore à des avocats d'affaires, experts-comptables ou notaires. Les informations les plus fraîches circulent souvent dans la confidentialité de ces acteurs de proximité. • www.cra.asso.fr • www.fusacq.com • https://diane.bvdinfo.com • www.ellisphere.fr • www.experts-comptables.fr • www.notaires.fr • www.repriseentreprise.bpifrance.fr/apce « La reprise présente dè nombreux d'avantages : le contexte est connu, l'entreprise possède déjà ses produits et ses clients. On gagne du temps : il ne reste plus qu'à la développer. La première année, il ne faut rien changer, juste s'assurer que le chiffre d'affaires sera réalisé et prendre le temps d'observer et de poser un diagnostic. Ensuite, on peut commencer à mettre en oeuvre une stratégie. La reprise peut se substituer à la création d'entreprise. Mais je conseille aussi souvent d'utiliser la reprise comme un levier de croissance : cela permet de gagner rapidement des volumes et donc de fournir des bases pour se structurer, mettre en place une gouvernance efficace, par exemple. » TROPHEESCRA 1398009400501