Dans la vie des couples, il manque souvent la patience
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Dans la vie des couples, il manque souvent la patience
FAMILLE D’AUJOURD’hUI Dans la vie des couples, il manque souvent la patience de Giampaolo Dianin erdre la patience est une des caractéristiques des êtres humains. Il suffit que quelqu’un au feu rouge ne reparte pas immédiatement quand il passe au vert pour que nous klaxonnions afin de bien le réveiller ou bien il suffit qu’un orateur soit plus ennuyeux que les autres et nous commençons à être mal à l’aise et à regarder cent fois notre montre. Qui d’entre vous n’a jamais assisté à une dispute dans les queues des bureaux de poste ou dans quelque autre bureau? Heureusement aujourd’hui il existe les numéros que l’on prend en entrant. Dans une société où tout a lieu rapidement, la patience est vraiment la vertu des forts. Dans les relations affectives, la pa- P 14 tience est une vertu essentielle et elle ne s’accommode pas de notre style de vie qui voudrait tout et tout de suite. Tout le monde dit que le dialogue est essentiel dans une famille mais pour dialoguer il faut du temps et de la patience. Tout le monde dit que les conflits doivent être affrontés mais pour certains nœuds, il faut du temps et de la patience et aujourd’hui répéter que nous n’avons pas le temps est devenu un lieu commun. Il faut des années pour se connaître et vérifier la possibilité d’une vie ensemble. Il faut neuf mois pour que naisse un enfant et puis pour qu’il devienne adulte, il faut encore beaucoup de temps et de patience. La vie frénétique peu à peu risque de nous vider parce que ce que nous sacrifions à la vitesse de notre vie, c’est le temps ensemble, c’est se parler, partager s’écouter. Ce qui manque à notre vie toujours pressée c’est la capacité de perdre du temps pour l’essentiel. Ce qui manque c’est la patience. Dans la vie de couple, le temps qui passe nous conduit inévitablement à se faire une idée de l’autre personne qui lentement se sclérose et se transforme en un préjudice difficilement modifiable. Il n’y a que l’amour et la patience qui peuvent détruire ces préjudices pour nous permettre de voir au-delà des apparences et au-delà de nos schémas. La patience c’est cette capacité de conjuguer les valeurs avec le temps. Autant ces valeurs sont précieuses et délicates, autant il est nécessaire de prendre le temps pour les vivre. Mais tout cela n’a pas lieu de manière passive parce que la patience n’est pas une attente vide, apathique, une résignation mais le choix du cœur, l’amour de la vie et des personnes, la confiance en ce que nous sommes en train de construire, l’espoir dans le futur. La patience est l’art de l’éducateur qui sait qu’il est un paysan qui sème et qui attend la saison des fruits. Mais son attente est active et créative parce qu’il prend soin du terrain et de la petite plante qu’il protège du gel. La patience porte à croire que dans la vie et dans l’éducation ce qui est important est le “procédé” du “produit”. Il est plus facile d’arriver dans un refuge de montagne avec le téléphérique mais c’est autre chose que d’y arriver à pieds. Dans le premier cas le produit est garanti c’est-à-dire le résultat mais l’excursion offre la fatigue, la conscience de ses propres forces et de ses propres limites, des paysages, de la compagnie, une envie de rentrer, l’attente. Dans cette patience, c’est-à-dire dans ce “procédé”, l’homme mûr se forme. Combien de patience a Dieu à notre égard! Comment ne pas se rappeler la patience du père qui attend le retour du fils prodige, celle de Jésus vis-à-vis de ses disciples qui jusqu’à la fin ne comprennent pas ou le comprennent mal, celle envers ce figuier qui pendant des années n’a pas donné de fruits et que les disciples voudraient couper alors que Jésus leur demande d’être encore patients. C’est aussi la patience de Dieu qui nous pardonne toujours quand nous frappons à sa porte pour demander parl don.