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Au fil d’Esperanzah ! : les femmes,
l’éphémère et l’effet-mère
Source: l avenir
Cédric FLAMENT
Isabelle Flahaut et ses mandalas végétaux : le repos au sein de la spirale sacréé
Esperanzah !, c’est un peu aussi le royaume des femmes. Qu’elles soient
artistes, militantes, animatrices ou simplement spectatrices. Retour sur le
côté féminin du festival.
Elles s’appellent Magali, Sandrine, Isabelle ou Rama. Elles sont au service des
papillons, créatrices sur peau, art-thérapeutes ou aux fourneaux. Elles maillent
le festival de leurs sourires, de leur douceur, de leurs convictions aussi.
Un battement d’elle...
Magali pense que l’on peut être citoyen du monde actif sans sortir de son jardin.
Animatrice au sein de l’asbl Natagora, elle se bat pour éviter la disparition
annoncée des papillons, brûlés dans leur vie éphémère par la vague pesticide
mondiale. Cette amoureuse de la nature sait pertinemment quel effet un
battement d’aile peut provoquer. Quel effet un battement d’elle peut avoir dans
la mentalité des festivaliers.
Elle pourrait d’ailleurs partager son vol vers une planète plus sereine avec
Isabelle, art-thérapeute bruxelloise, qui propose aux enfants des mandalas
végétaux. C’est sur le fil de ces spirales sacrées et décorées de plumes,
pétales,coquillages et cailloux glanés au fil de balades forestières qu’elles
invitent les plus petits, ici dans l’espace enfants, à créer leur cercle. Dans le
silence recueilli. Dans la concentration, dans la sérénité. Et lorsqu’elle se
couche sur ces mandalas aussi éphémères et précieux qu’un papillon, c’est avec
un sourire éclatant et simple.
Ce sourire, il est aussi accroché à la figure sage de Rama Rao : cette habituée du
festival s’occupe aussi du bien-être des gens, mais d’un point de vue nettement
plus terre à terre : c’est elle qui rassasie les festivaliers avec ses plats thaïs,
proposés sur l’espace du souk. Poulet Tika Massal ou poulet vert thaï invitent
aussi au voyage, par les odeurs et les saveurs. Et si la marmiton regrette un peu
que moins d’amateurs viennent tendre leurs assiettes à son stand, elle aussi
garde le sourire, tout empreint de la sérénité bouddhiste de l’ancien Siam.
Prêt pour un corps marqué
À quelques pas de là, c’est aussi de végétaux que l’on parle. De henné, plus
précisément, cette plante d’Afrique et d’Asie dont les femmes se décorent les
mains et les pieds pour surmonter les petits tracas du foyer familial,
symboliquement et spirituellement. Pour Sandrine, cette Parisienne qui « tatoue
» ainsi sur les festivals et les événements populaires, la technique permet aussi
de se changer. De décider si son corps est prêt à être marqué définitivement
d’un signe personnel, trial ou religieux.
Les papillons, un mandala de feuilles et de branchettes, la saveur d’un instant
d’un curry thaï ou un signe au henné qui s’effacera après quelques jours : les
femmes et l’éphémère, les femmes et l’effet-mère, au service du changement et
du bien-être.
Un festival de féminité. ¦ Isabelle Flahaut