Le Genre - Gender Based Violence
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Le Genre - Gender Based Violence
Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 2 GUIDE DU PARTICIPANT Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 3 GUIDE DU PARTICIPANT REPUBLIQUE DE GUINEE Travail-Justice-Solidarité ********* MANUEL DE FORMATION SUR LES VIOLENCES BASÉES SUR LE GENRE (VBG) POUR LES ÉCOLES DE FORMATION DES FORCES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ EN GUINÉE GUIDE DU PARTICIPANT Par Fatou Sarr ISBN : EAN : 978-2-917400-41-8 9782917400418 © UNFP 2014 Ce manuel a été réalisé par Pr. Fatou Sarr Directrice du Laboiratoire Genre IFAN Cheikh Anto Diop. Infographie : Ousmane Diouf Les violences Basées sur le Genre (VBG) 5 Table des matières GUIDE DU PARTICIPANT Préface Introduction Première partie – Genre, violence et développement 7 9 13 Section I : Le Genre 1.1 - Définitions 1.2- Clarification des concepts clés 1.3 - Objet de l’analyse genre : les rapports sociaux de sexe 1.4 - Cadre théorique de l’analyse genre 1.5 - Outils d’analyse 14 12 18 18 18 21 Section III - Les instruments internationaux 3-1 Synthèses des principaux points des résolutions 37 38 Section II - Violences basées sur le Genre 2.1 - Définition de la violence basée sur le genre 2.2 - Formes de VBG 2.3. - Les violences dans le cycle de vie 2.4 - Les groupes particulièrement vulnérables 2.5- Espace d’expression de la violence 2.6 – Les auteurs des violences 2.7 - Causes de la violence basée sur le genre 2.8 - Conséquences des violences faites aux femmes 2.9 - Le coût des VBG et les questions de développement 23 23 23 27 28 29 31 31 33 34 Section IV - Disparités de genre violences et développement en Guinee 4.1- Inégalité de genre en Guinée, violences et développement 4.2 - Les crises et les conflits en Guinée et leurs conséquences sur la société 4.3 - Problèmes de Genre et violences dans les espaces de FDSS 4.4. - Les lois et règlements en vigueur en Guinée 4.5 - Vision politique de la réforme du secteur de la sécurité en République de Guinée Conclusion 41 42 45 46 47 50 51 Annexes Lois et conventions Résolution 1325 (2000) Résolution 1820 (2008) Résolution 1888 (2009) Résolution 1889 (2009) Résolution 1960 (2010) Glossaire 55 57 57 61 62 70 76 83 Bibliographie 53 Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 6 GUIDE DU PARTICIPANT Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 7 GUIDE DU PARTICIPANT Préface La République de Guinée a été confrontée à plusieurs crises entrainant des violences politiques et des violations des droits de ǯ qui ont entravé ǯ de ǯ2 de droit : on peut citer, entre autres, les événements de juin 2006, de janvier et de février 2007. Le plus marquant a été les évènements du 28 septembre 2009 qui ont été caractérisés par des atteintes graves et massives aux droits de ǯǤ À ǯ de ces violences et compte tenu de la gravité de cette situation, le Gouvernement guinéen, avec ǯ des partenaires au développement, a pris plusieurs initiatives pour éviter que de telles situations ne se reproduisent plus jamais. Ainsi, au lendemain de ǯ du Président Alpha Condé (2011), la Guinée a été officiellement admise sur ǯ de la Commission pour la Consolidation de la Paix (PBC en sigle anglais). Le PBC et le Gouvernement de la Guinée se sont accordés par la suite sur trois priorités pour la consolidation de la paix. Il ǯ : (1) la réconciliation nationale et le dialogue ; (2) la réforme du secteur de sécurité ; et (3) ǯ des femmes et des jeunes. Concernant la priorité N°2, un projet dénommé « Projet conjoint de Prévention et de Réponses aux Violences basées sur le Genre » a été mis en place en 2012 dont ǯ général était de renforcer la prévention et la réponse aux Violences basées sur le Genre dans le cadre de la réforme du secteur de la Sécurité. Pour mieux prendre en compte la dimension genre dans cette réforme du secteur de la Sécurité, le Ministère de lǯAction sociale de la Promotion féminine et de ǯfance en collaboration avec les Ministères de la Sécurité et de la Protection civile et de la Défense nationale, sur financement du Fonds de Consolidation de la Paix (PBF), à travers le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), a élaboré et validé en 2013 un module unique sur les Violences basées sur le Genre et un manuel du facilitateur spécifiquement destinés aux Écoles de Police, de Gendarmerie et de lǯArmée. Lǯ visé par ǯ±aboration de ces deux documents est de renforcer les niveaux de connaissance des forces de défense et de sécurité pour leur permettre de ǯ du contenu des Résolutions 1325, 1820, 1888, 1889 du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur les Femmes, la Paix et la Sécurité en vue de la protection des droits humains des femmes en période de conflit et de paix. Ce document permettra, nous en sommes convaincus, ǯ en général ǯ des intervenants qui à pour la protection des femmes contre les Violences basées sur le Genre en Guinée et, en particulier, les formateurs des Écoles des forces de défense et de sécurité. Nos remerciements ǯ aux partenaires du Fonds de Consolidation de la Paix (PBF) pour leur appui financier et à ǯUNFPA pour son soutien qui a rendu possible la validation et ǯ± de ces documents importants. Les violences Basées sur le Genre (VBG) 8 GUIDE DU PARTICIPANT Docteur BAH Adama Hawa, Point Focal Genre, Ministère de la Défense Nationale. Docteur BAH Adama Hawa, Point Focal Genre, Ministère de la Défense Nationale. Les violences Basées sur le Genre (VBG) 9 Introduction GUIDE DU PARTICIPANT L a violence à l’égard des femmes vise tous les actes de violence dirigés contre le sexe féminin, causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la me- nace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie privée ou dans la vie publique. En termes simples, l’expression « violences faites aux femmes » désigne toutes les formes de souffrances, toutes les déceptions, toutes les formes de discriminations que les femmes subissent, parce qu’elles sont « femmes », que ce soit en famille, sur le lieu du travail ou dans la rue. Les violences faites aux femmes et aux filles (VFF) constituent une des violations les plus répandues des droits de la personne. Le phénomène est universel et touche tous les pays, toutes les femmes, quel que soit leur rang social (ministres, députés, chefs d’entreprises, riches ou pauvres), leur niveau d’instruction (intellectuelles ou analphabètes, lettrées ou illettrées), leur milieu de vie (ville ou campagne). Les Nations Unies estiment qu’une femme sur trois dans le monde a subi des violences physiques ou sexuelles du simple fait d’être une femme1. Selon l‘OMS, La violence interpersonnelle est l’une des principales causes de décès des femmes de 15 à 44 ans et la moitié des femmes, qui meurent de mort violente, meurent des mains d’une personne avec qui elles avaient une liaison intime (Etienne G. Krug et al., coll., « World Report on Violence and Health » Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2002). Chaque année, 600 000 à 800 000 personnes sont victimes de la traite internatio- nale des êtres humains. Environ 80 % d’entre elles sont des femmes et des jeunes filles, et près de la moitié sont mineures. Les violences Basées sur le Genre (VBG) 10 GUIDE DU PARTICIPANT Le continent africain est l’un des plus touchés par les violences faites aux femmes, puisqu’en 2007-2008, il y a eu 650 cas reportés de VBG, à la suite de la crise « postélections » au Kenya. Depuis 1998, rien qu’à l’est du Congo (RDC), plus de 41 000 femmes ont été violées, pour servir d’armes de guerre, en propageant le VIH dans les rangs ennemis. La Guinée comme tous les autres pays n’échappe pas à ce fléau. Dans ce pays, les différentes crises connues ont contribué à la création d’un climat d’insécurité grave. Cela a conduit aux événements malheureux de 2009, qui ont connu un point culminant le 28 septembre, avec des centaines de femmes qui ont été violées, parfois par ceux-là mêmes qui étaient chargés d’assurer leur sécurité. 109 femmes ont été officiellement déclarées victimes de viols. Le Gouvernement de la République de Guinée, ayant pris conscience des enjeux d’une maitrise de la situation, a entamé un processus de réforme du secteur de la sécurité. Estimant que la violence est un obstacle majeur au développement des femmes et des filles, ainsi qu’au bien-être et au développement de leur communauté et des sociétés dans leur ensemble, convaincu que la contribution des femmes à la création de richesse au niveau familial et national est liée à leur état de santé physique et mental, le Gouvernement a ainsi décidé de prendre des mesures garantissant leurs droits et leur sécurité optimale, mais aussi d’agir en amont, notamment par la formation des acteurs potentiels de la violence. À cet effet, ce module est destiné aux Écoles de l’Armée, de la Gendarmerie et de la Police et des corps paramilitaires. Il s’agit de : • renforcer les niveaux de connaissance des forces de défense et de sécurité (FDS), sur la question des inégalités et des VBG, et leur impact sur les retards de développement ; • prendre connaissance des dispositions juridiques et de protection existantes des femmes, à savoir la CEDEF, les résolutions 1325, 1820, 1888, 1889 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui contiennent des clauses que les « FDS » de- vraient connaître et appliquer en tout temps ; • renforcer les capacités des forces de défense et de sécurité en vue d’une meilleure prise en compte de la dimension genre, aussi bien dans la gestion des effectifs que dans les opérations militaires sur le terrain. Ce guide est réalisé en deux grandes parties : - L’état de la population mondiale 2000: Vivre ensemble, dans des mondes séparés: hommes et femmes à une époque de changements (Publication des Nations Unies, numéro de vente: F.00.III.H.1). Voir http://www.unfpa.org/swp/2000/ PDF/français/resume.pdf. 2 (États-Unis d’Amérique, Department of State, and Office of the Under Secretary for Democracy and Global Affairs and Bureau of Public Affairs, Trafficking in Persons Report: June 2007 (Washington, D.C., 2007).) 1 Les violences Basées sur le Genre (VBG) 11 GUIDE DU PARTICIPANT La première partie se penche sur les liens entre les questions d’égalité de sécurité et de développement et comporte quatre sections. La première section présente les inégalités de genre et donne les indications sur la prévalence des VBG au niveau mondial et africain. La deuxième section porte sur la définition du genre, le développement, les approches et méthodes, les outils d’analyses. La troisième section, qui porte sur les violences basées sur le genre, donne la définition, les types de violences et se penche sur les espaces d’expression, les conséquences des VBG, notamment l’impact des VBG sur les questions de développement et enfin les instruments internationaux. La quatrième section se penche sur le cas de la Guinée. Elle examine six aspects : Les crises et les conflits en Guinée, leurs conséquences sur la société ; les mesures prises ; les problèmes de genre et violences dans les espaces des FDS ; les modalités de gestion des violences ; les rôles et responsabilités des FDS dans la prévention ; et la gestion de la violence. La deuxième partie porte sur les modalités pratiques de la formation et comporte 8 sessions 1 -Ouverture et modalités pratiques 2 - Qu’est-ce que le genre ? 3 - Violence basées sur le genre VGB 4 - Lois et conventions 5 - Inégalités de genre et VBG en Guinée 6 - Gestion de la violence 7 - Plans d’action 8- Approche pédagogique En annexe se trouvent les références bibliographiques, un glossaire, des proverbes et des mythes relatifs au sexisme. Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 12 GUIDE DU PARTICIPANT Introduction Chute d’eau voile d la mariée: ŚƵƚĞĚ͛ĞĂƵsŽŝůĞĚĞůĂmariée en République de Guinée en République de Guinée prise par Fatou Sarr 1 Genre, violence et développement Les participants à l’atelier de kindia Les Violences Basées Basées sur sur le le Genre (VBG) 14 14 GUIDE DU PARTICIPANT PARTICIPANT GUIDE DU Section I : Le Genre L a compréhension du concept genre est indispensable pour comprendre les violences dont les victimes sont surtout les femmes et les enfants. 1.1 - Définitions Le genre est un concept abstrait qui appelle à une clarification, car il est parfois source de confusions. Le genre ǯ pas la femme, et utiliser les deux termes de manière interchangeable est conceptuellement erroné. Mais le genre est aussi un concept opératoire, car il permet ǯ± la distinction entre le rôle biologique et le rôle social. Le sexe fait référence à la différence qui existe entre ǯ et la femme, aux plans biologique et anatomique (physique, chromosomes, organes génitaux). Il relève du naturel et ne peut être changé par ǯ (toutefois, il faut prendre en compte les avancées scientifiques qui permettent ǯ de changer de statut sexuel). Genre β Femme Le genre ǯ pas la femme, il est conceptuellement erroné ǯ ǯ pour ǯǤ Le genre résulte du processus de socialisation des hommes et des femmes, processus qui leur assigne des rôles et des positions différents, au niveau de la reproduction, de la production et de la distribution des responsabilités. Il renvoie aux rapports socialement construits à partir de la différence sexuelle, rapports qui changent selon les sociétés, selon les époques historiques ou selon les circonstances. Il définit les valeurs et les attitudes ǯ communauté ou une société juge comme appropriées à un sexe ou à ǯ (Fatou Sarr 1999). La distinction La distinction conceptuelle conceptuelle entre entre le le genre genre et et le le sexe. sexe . SEXE SEXE Déterminisme Déterminisme biologique biologique -- physique (?) physique (?) -- chromosomes chromosomes -- organes organes génitaux génitaux GENRE GENRE Construction Constructionsociale sociale sociétés - sociétés - cultures cultures Les Violences Basées Basées sur sur le le Genre (VBG) 15 15 GUIDE DU PARTICIPANT PARTICIPANT GUIDE DU 1.2- Clarification des concepts clés Il est nécessaire ǯ les concepts clés, qui sont indispensables pour comprendre le genre. Certains concepts sont essentiels dans ǯ genre, notamment : égalité, équité, différence, parité, complémentarité, condition sociale, position, pouvoir, relations de genre, « empowerment », c'est-à-dire « renforcement de capacités ». Lǯ±galité de genre Lǯ±galité de genre signifie ǯ nǯ a pas de discrimination basée sur le sexe dans la répartition des ressources et des bénéfices, ni dans ǯ ° aux services. Ce concept peut être évalué selon ǯ y a égalité des chances ou égalité des retombées. Égalité/Différence ǯ à partir des identités biologiques que Éalité β Inégalité les sociétés attribuent symboliquement aux Identité Différence β hommes et aux femmes des valeurs différentes et créent de ce fait l'inégalité entre eux. Les Nous pouvons être différents, amalgames sont vite faits en affirmant que les mais égaux : les hommes noirs sont femmes et les hommes sont différents, donc ne différents des hommes blancs mais sont pas égaux. Une telle formule ǯ pas ils sont égaux en droit. exacte, car le contraire de ǯ±±ǡ ǯ ǯ±galité et le contraire de la différence, ǯ ǯ±Ǥ ǯ à partir des différences sexuelles que se construisent des inégalités qui se traduisent par une position de subordination de la femme vis-à-vis de ǯǤ Égalité/Équité Lǯ±té, qui renvoie à plus de justice sociale, permet de prendre en compte les facteurs discriminants qui rendent ǯ±± impossible. Le concept ǯ±± de genre transmet une notion de justice, c'est-à-dire de pouvoir donner à chacun ce qui lui appartient, tout en reconnaissant les conditions et les caractéristiques spécifiques de chaque catégorie. Ce concept est en relation avec ǯ±± de résultats et de bénéfices pour les hommes et les femmes. Lǯ ° égal à ǯ± ne signifie pas pour autant que filles et garçons scolarisés atteignent les mêmes niveaux ǯ± Ǥ Afin ǯsurer ǯ±±ǡ il faut adopter des mesures pour compenser les désavantages sociaux qui empêchent les filles ou les garçons de profiter, à chances égales, de la scolarisation : par exemple organiser des cours de soutien aux filles après les heures de classe ou appuyer les mamans pour ǯ aient accès à des technologies afin de décharger leurs filles des tâches domestiques. Complémentarité Souvent, pour évacuer les problèmes des inégalités, on a Attention ! ǯ ǯ que les hommes et les femmes sont 90 + 10 = 100 complémentaires. La complémentarité décrit les caractéris50 + 50 = 100 tiques de ce qui est complémentaire, mais il y a le risque derrière ce concept de continuer à maintenir les femmes dans une position de domination. Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 16 GUIDE DU PARTICIPANT Définition de ǯECOSOC La généralisation de ǯ selon le genre a été définie par ǯECOSOC (E/1997/L.30, P. 2) et adoptée par les gouvernements membres des Nations Unies en 1997. Ȉ La généralisation de ǯ selon le genre consiste à évaluer les répercussions sur les femmes et sur les hommes de toute action planifiée, notamment en matière de législation, de politiques et de programmes, de quel que secteur et à quel que niveau que ce soit. Ȉ Il ǯ ǯ stratégie visant à incorporer les préoccupations et les expériences des femmes (ou des filles) aussi bien que celles des hommes (ou des garçons) dans ǯ±ǡ la mise en àǡ la gestion et ǯ± des politiques et des programmes dans tous les domaines Ȅ politique, économique et social Ȅ, de manière à ce que les femmes et les hommes jouissent des mêmes avantages et que ǯ±lité ne persiste pas. Ȉ La finalité de cette généralisation est ǯ ǯ±± des genres. Mainstreaming/Transversalité Le terme mainstreaming est de plus en plus utilisé pour montrer que tous les secteurs d'intervention sont concernés par les relations entre femmes et hommes ; et leur analyse est utile dans pratiquement tous les cas de figure. C'est cette application transversale qui est désignée par le terme de mainstreaming. En effet, il serait dépourvu de sens de concevoir des interventions spécifiques portant sur le renforcement des capacités des femmes, tout en continuant à ignorer les questions des inégalités de genre dans les autres secteurs. Ce ǯ faut retenir ೦Le genre ǯ pas la femme ೦Avoir des connaissances en genre ne suffit pas à garantir son intégration ೦La prise en compte du genre ne se limite pas à la désagrégation des données par sexe ೦La prise en compte du genre ne se limite pas à la participation pour la femme, ou à ǯ pour ǯ Le genre : une question de culture ǯ par la culture que se perpétue la logique de domination de la femme par ǯǤ Dans beaucoup de sociétés, ce sont des règles établies par les sociétés masculines qui régissent la vie, les pratiques et les comportements des femmes. ǯ au nom de la culture que se mettent en place des pratiques ǯ de la femme des espaces de pouvoir. La culture est aussi un phénomène évolutif, ǯ-à-dire sujet à des transformations et à des adaptations dictées par le cours des événements. Elle peut représenter une contrainte, mais aussi une force. Il ǯ de voir dans la culture les ouvertures possi- Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 17 17 GUIDE DU PARTICIPANT PARTICIPANT GUIDE DU bles et de les utiliser pour apporter les changements indispensables à la communauté concernée, comme le montre ǯ du Togo sur les pratiques du veuvage (Voir Annexes). Le genre : un enjeu de développement La démonstration que les relations de genre constituent un déterminant de la pauvreté prouve que le développement passe par la réduction, voire la suppression des inégalités. Les femmes représentent plus de la moitié de la population, et la non-prise en compte des secteurs dans lesquels elles se trouvent constitue une entrave majeure au développement des communautés. Par exemple, dans ǯ ulture, quand la moitié ǯ communauté est exclue ǯfacteurs de production, ǯ pacité de développement de toute la communauté qui est hypothéquée. Pour atteindre leurs objectifs de développement, les politiques et programmes doivent prendre en compte les besoins pratiques des femmes, en termes ǯ de connaissances, ǯ ° aux facteurs de production et aux équipements, mais aussi prendre en compte les intérêts stratégiques des femmes, ce qui implique un renforcement de leurs capacités, pour acquérir plus ǯ et plus de pouvoir, pour une participation adéquate aux prises de décision. Le genre : un outil ǯ Le concept genre constitue un puissant outil ǯǤ Il représente un intérêt par sa capacité à offrir une nouvelle clé de lecture des réalités sociales. L'apport de ǯlyse genre se situe principalement à deux niveaux : eau niveau de la démonstration du caractère construit des relations de genre, par opposition au caractère naturel des catégories hommes/femmes : cela est valable quelle que soit la société ; eau niveau de la prise en compte des rapports politiques : car il montre que la position de subordination de la femme relève des rapports de pouvoir, de domination sociale et culturelle et non ǯ déterminisme biologique. Le genre, un concept scientifique, donc universel De la même manière que le téléphone portable (qui est un produit occidental) est utile, le concept genre, peu importe son origine géographique, est utile dans ǯ des relations sociales. Le genre est un concept scientifique, parce que la démonstration que le rôle masculin/féminin est une construction est vérifiable partout, quelle que soit la société ou ǯ géographique. En tant que tel, il est un concept universel et doit être utilisé partout. Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 18 GUIDE DU PARTICIPANT 1.3 - Objet de l’analyse genre : les rapports sociaux de sexe Le genre ne s’adresse pas à l’homme ou à la femme en soi. L’objet de l’analyse genre porte sur les relations entre hommes et femmes. Femme Genre Il s’agit d’évoluer d’un paradigme fondé sur des rapports de domination, vers un paradigme fondé sur l’égalité et l’équité entre les sexes. Pour mieux comprendre la force des paradigmes nous renvoyons au film de Joël Baker sur les paradigmes intitulés : À la découverte du Futur, produit par l’USAID (voir le résumée annexe). Aujourd’hui, le paradigme de l’égalité et de la justice est en train d’écarter celui qui est fondé sur la domination de la femme par l’homme. Même si les résistances sont encore très fortes, il offre une opportunité pour la construction d’un monde plus juste, pour un développement humain durable. 1.4 - Cadre théorique de l’analyse genre Plusieurs auteurs ont développé des théories relatives à l’analyse des rapports sociaux de genre. Les éléments constitutifs du cadre d'analyse de l’approche que nous proposons, reposent sur la théorie des rôles et des besoins et intérêts stratégiques, développée par Caroline Moser (1993) et à laquelle nous ajoutons les théories de changement social (Rocher 1968). Théorie des rôles et division du travail Les hommes et les femmes, quelle que soit la société, se voient attribuer des Homme rôles et des fonctions qui déterminent (et/ou sont déterminés par) leur position sociale. Il existe une division sexuelle du travail, entre les hommes et les femmes, propre à chaque culture et à chaque époque. Cette division s'exprime dans différents domaines d'action : la reproduction, la production et dans les sphères politiques, communautaires et culturelles. Généralement, les tâches réalisées par les femmes ne sont valorisées ni économiquement ni socialement. En revanche, les travaux effectués par les hommes sont surévalués. Le rôle reproductif Les adultes, hommes et femmes assurent la perpétuation du groupe. Cela inclut la responsabilité de mettre au monde et d'élever les enfants, l’ensemble des activités liées au bien-être familial, dont l’entretien ménager, les tâches domestiques, le soin et l’éducation des enfants, les soins aux personnes âgées, l'entretien de la force de travail. Dans ce cadre, les femmes sont chargées d'une importante partie des tâches, comme éduquer les enfants, s'occuper des personnes âgées, nourrir la famille, entretenir la maison, préparer les repas, faire la lessive, la vaisselle, etc.). Ces tâches, parce qu’essentiellement féminines, sont dépourvues de valeur marchande et les hommes y participent faiblement en général. Les Violences Basées sur le Genre (VBG) Le rôle productif Il renvoie au rôle économique (travail rémunéré ou non). Ce rôle concerne la production de biens et services aux fins d’une consommation directe, ou pour la commercialisation (travaux agricoles, extraction de matières premières, artisanat, commerce, industrie, services, etc.). 19 GUIDE DU PARTICIPANT pratiques et intérêts stratégiques. Les besoins pratiques Les besoins pratiques ou besoins concrets sont spécifiques et renvoient à la satisfaction des besoins relatifs aux conditions de vie, en lien avec les rôles et responsabilités. Les besoins pratiques sont généraleUne bonne partie des activités écono- ment d’ordre matériel ; ils affectent les miques exercées par les femmes, contrai- conditions d'existence et sont liés à des rement à celles des hommes, ne sont pas aspects concrets : eau, alimentation, loreconnues comme telles ; elles sont sou- gement, santé, éducation, etc. Ce sont des vent masquées par le rôle de reproduc- besoins partagés par tous les membres tion et sont invisibles dans la du ménage, mais ils sont souvent identicomptabilité nationale : c’est le cas de la fiés comme les besoins des femmes (y production de biens réservés à l’autocon- compris elles-mêmes), parce que ce sont sommation familiale. elles qui assument cette responsabilité. Le rôle communautaire et sociopo- Ils ne sont pas les mêmes pour chaque litique femme, mais varient selon la catégorie ou Pour que la vie soit possible au sein de la classe sociale, l’ethnie, l'âge, la culture la communauté, plusieurs activités qui as- et selon des contextes particuliers. Les besoin ou intérêts stratégiques surent à celle-ci services et cohésion doivent être menées par certains de ses Les besoins ou intérêts stratégiques membres. sont liés à la position sociale ; ils sont esLes femmes s’engagent généralement sentiellement d’ordre politique. Les intédans des activités de gestion collective rêts stratégiques sont liés à la position de qui ont un lien avec leur rôle traditionnel pouvoir, au contrôle des ressources. Par (entretien de ressources rares, soins de exemple dans beaucoup de sociétés, cersanté, éducation, etc.). Elles s'investissent tains groupes de femmes (veuves, divorbeaucoup au niveau organisationnel, cées, femmes abandonnées…) souffrent mais cela ne leur confère aucun prestige. de privations économiques à cause de Elles sont écartées de la prise de décision leur statut social qui est dicté par des politique. Les hommes, quant à eux, par- codes sociaux. Par exemple elles peuvent ticipent à la politique locale de manière être dépossédées de leurs biens par des membres de la famille. organisée et formelle. La théorie des besoins et intérêts straThéorie des besoins pratiques et tégiques permet de comprendre que la des intérêts stratégiques satisfaction des besoins ou l’accès aux Pour s'acquitter des tâches, aux plans services et ressources sont fonction de la reproductif, productif et communautaire, position de pouvoir, donc de la capacité les hommes comme les femmes ont be- de contrôle des ressources (humaines, fisoin de moyens de réalisation ; mais il nancières et/ou matérielles). faut établir une différence entre besoins Les Violences Basées Basées sur sur le le Genre (VBG) 20 20 GUIDE DU PARTICIPANT PARTICIPANT GUIDE DU Pour comprendre les notions de besoins pratiques et intérêts stratégiques, il importe de maîtriser les notions de conditions de vie et de position sociale, ǯ ° et de contrôle des ressources, ainsi que celles de participation et ǯempowerment. Contrôle des ressources : il renvoie au droit de décider de ǯ des ressources ou des bénéfices et signifie la possibilité pour une personne ǯ et ǯ le cours des événements, de sorte que ses intérêts soient protégés. Conditions de vie : elles touchent à ǯ± matériel des femmes et des hommes dans leur vie quotidienne. Au sein ǯ ménage ou ǯ collectivité, les femmes et les hommes peuvent partager les mêmes conditions de pauvreté. Cependant, femmes et hommes vivent ces conditions et éprouvent des besoins de manière différente, du fait de leurs responsabilités distinctes. Les femmes peuvent donner la priorité à ǯ ° à ǯ et aux combustibles, et à de meilleurs services de santé. Les hommes peuvent accorder la priorité à la nécessité ǯ plus de terre et ǯ agricoles. Participation : elle se réfère à toute adhésion à un système qui peut aller ǯ simple présence en tant que bénéficiaire passif ǯ une position engagée, en tant que décideur. On peut distinguer quatre niveaux de participation : Position sociale : ce concept de position renvoie à la situation sociale, économique et politique des femmes comparativement à celle des hommes. La position sociale des femmes limite leur accès aux ressources et aux bénéfices, que ce soient les ressources économiques ou productives : elles peuvent avoir accès aux ressources (comme la terre), mais ǯ aucun contrôle sur ces ressources et avantages (aptitude à en définir ǯ et à imposer ce choix aux autres). eêtre le récipiendaire passif ǯ in-tervention ; eêtre impliqué dans des actions conçues par ǯ ; eêtre consulté sur les problèmes et les besoins, mais pas nécessairement, sur ǯ et ǯption en termes de réponses ; eêtre partie prenante à une action qui va de sa conception à sa réalisation. Complexité de genre : le genre ǯ pas simplement une condition binaire (homme/femme), il est gradué par ǯ ǡ la pauvreté, ǯǡ le statut civil, les systèmes de castes, les cultures, les traditions et la santé physique et mentale. En ǯ termes, les questions de genre ne peuvent être abordées sans se référer aux autres inégalités découlant du fait que, ǯ part, les femmes ne sont pas un groupe homogène et que, ǯ Accès aux ressources : ce sont les part, les contrats de genre diffèrent selon moyens ou le droit ǯ a ǯ des le pays, la classe et le groupe social. biens ou des produits sans pouvoir déciFacteurs ǯ : plusieurs facder de leur usage. Citons ǯ de la femme qui a accès à la terre, mais ne peut teurs tissent, influencent et modifient les pas la vendre. Se limiter à la ǯ - rapports sociaux entre les sexes ; ils cès ne suffit pas pour prendre en compte sont ǯe socioculturels, économiques (tels que la pauvreté), institutionnels, les rapports de genre. juridiques, politiques et environnementaux (tels que la sècheresse). Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 1.5 - Outils ǯ 21 21 GUIDE DU PARTICIPANT PARTICIPANT GUIDE DU tions et les interdépendances entre individus et groupes. Les outils ǯ de base sont ceux But : Il est conçu pour recueillir des des dix questions clés et de la grille de données au niveau « micro » (commuHarvard. nauté et ménage) et pour aider les plani- Les 10 questions clés ficateurs à élaborer des projets qui Lǯlyse genre aide à comprendre les assignent les ressources de manière effirôles et relations de genre : cace et équitable. Il le fait en traçant les grandes lignes du travail réalisé par les 1. Qui fait quoi , Pour qui ? (activités) hommes et les femmes ǯ commu2. Comment ? (moyens) 3. Qui possède ? Qui contrôle quoi ? nauté donnée et en mettant en relief les principales différences. (ressources) 4. Qui décide de quoi? (pouvoir) Éléments du cadre : Cette grille 5. Qui est responsable de quoi ? (obliǯ comprend trois éléments : gations) 1) Le profil dǯctivités : Il Identifie 6. Qui gagne quoi ? (revenus) toutes les tâches ou activités des filles 7. Qui dépense quoi ? (dépenses) et des garçons et essaie de fournir une 8. Qui a droit à quoi ? (droits, normes) réponse à la question : « Qui fait 9. Qui jouit des bénéfices ? quoi ? », sous forme ǯ Il 10. Qui gagne ? Qui perd ? (effets, im- identifie aussi toutes les tâches liées à pacts) la production et à la reproduction : - La grille de Harvard Le cadre ǯ de Harvard est la grille originelle à partir de laquelle beaucoup ǯ outils de diagnostics ont été élaborés. Il est ǯ des premiers cadres conçus pour ǯ relative au genre. Il a été mis au point par des chercheurs de Harvard Institute of international Développement aux USA, en collaboration avec le bureau chargé de ǯ femmes dans le développement. Il est conçu pour recueillir des données à des fins de diagnostic sur les activités de chaque sexe, ǯccès et le contrôle de ressources, ainsi que les influences sociales, politiques, juridiques, religieuses, etc. Il tient compte du triple rôle des femmes et permet ǯ une image relativement complète de leurs activités. Cependant ǯ un outil statique qui met ǯ sur les femmes et les hommes comme catégories distinctes et non pas sur les rela- « Qui fait quoi ? » « Quelles sont les tranches ǯ ? » « Quelle affectation du temps ? » « Quel lieu ǯ ± ? ». 2) Le profil ǯ °s et contrôle des moyens et ressources : Il permet ǯ ǯ ° ou la disponibilité des infrastruc- tures de base, de la nourriture, de ǯ- lement, des fournitures scolaires : il identifie les ressources utilisées pour ef- fectuer le travail identifié dans le profil des activités, indique qui a accès aux ressources et qui contrôle ǯ et qui bénéficie des avantages. 3) Les facteurs influents : Lǯ tion des facteurs influents permet de comprendre ceux qui affectent les filles et les garçons dans leur scolarisation et de les prendre en compte dans les programmes et activités scolaires. Les Violences Basées Basées sur sur le le Genre (VBG) 22 22 GUIDE DU PARTICIPANT PARTICIPANT GUIDE DU Cadre ǯ de Harvard 1 PROFIL ACTIVITÉS A. Activités liées à la production Agriculture: activité Ǐͳ activité Ǐʹǡ etc. Création de revenu activité Ǐͳ activité Ǐʹǡ etc. Emploi activité Ǐͳ activité Ǐʹǡ etc. Autres Femmes-Filles Hommes-Garçons B Activités liées à la reproduction Liées à ǯǣ activité n 1 activité Ǐʹǡ etc. Préparation des aliments Soins des enfants: Liées à la santé : Ménage et réparations: Autres 2 - PROFIL ACCÈS ET CONTRÔLE A. Ressources Terre Équipement Argent comptant Éducation-formation, etc. Autres Accès Femmes hommes Contrôle Femmes hommes B Bénéfices Revenu gagné à ǯ± du foyer Besoins essentiels (nourriture, vêtements.) Éducation Pouvoir politique/prestige, etc. Autres 3. FACTEURS ǯ Politiques Économiques Socioculturels Environnementaux Juridiques Internationaux Autres Impact ? Possibilités ? Contraintes ? Source Overholt, Anderson, Anderson, Cloud Cloud and and Austin, Austin, Gender Gender Roles Roles in Source:: Overholt, in Development Development Projects, Projects, (Les (Les rôles rôles des des sexes sexes dans dansles lesprojets projetsde dedéveloppement) développement)Kumarian KumarianPress PressINC. INC.Connecticut, Connecticut,1985). 1985). Les Violences Basées Basées sur sur le le Genre (VBG) 23 23 GUIDE DU PARTICIPANT PARTICIPANT GUIDE DU Section II Violences basées sur le Genre 2.1 - Définition de la violence ble pour des hommes ou pour des garçons « convenables ». Cependant, basée sur le genre La violence basée sur le genre (VBG) est une terminologie générique qui définit toute violence perpétrée contre la volonté ǯ personne et qui produit un impact négatif sur le physique ou la santé psychologique, le développement et ǯ± de la personne. beaucoup plus de femmes que ǯ affectées par les violences basées sur le genre. La violence basée sur le genre est fondée sur le statut de subordination des femmes au sein de la société ; elle est une manifestation de rapports de force historiquement inégaux et sert à maintenir un lǯAssemblée générale de ǯU, ǯa déséquilibre des forces. ainsi définie en 1993 : « Tout acte de vioLa violence est un produit de subordilence basé sur le genre qui résulte en, ou qui est de nature à causer du mal ou des nation du genre qui renvoie aux aspects souffrances physiques, sexuelles ou psy- suivants : chologiques aux femmes, y compris des - les normes du droit des hommes sur menaces à travers de tels actes, la coerci- et/ou ǯ des femmes ; tion ou la privation arbitraire de la li- les notions de masculinité liées à la berté, que ce soit dans la vie publique ou Ȁǯ des hommes ; privée. » - le contrôle par les hommes de la riLes hommes peuvent être victimes de chesse au sein de la famille ; violences basées sur le genre. En effet, de - la domination des hommes dans la nombreux hommes et garçons sont battus, violés, humiliés et soumis à la discri- prise de décision. mination Ȃ le plus souvent par ǯ 2.2 - Formes de VBG hommes ou garçons Ȃ pour créer chez eux un sentiment ǯ ou simLes violences faites aux femmes se maplement parce que leur comportement ne nifestent sous des formes diverses. On correspond pas à ce que la société consi- peut les regrouper en plusieurs catégodère comme étant une conduite accepta- ries : les violences physiques, les violences morales ou psychologiques, les Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 24 GUIDE DU PARTICIPANT violences sexuelles, les violences liées par ǯ±ducation à travers des propos aux pratiques coutumières ou religieuses, comme : « il ne faut pas être comme les violences économiques. les femmes » ; « un garçon est mieux 1) Les violences physiques : Elles se ǯ fille » ; « une fille ne doit pas faire manifestent sous forme ǯ phy- ceci ou cela » ; sique, de meurtre, de sévices corporels, Ȉ la répudiation : la société traditionde bastonnade, etc. nelle reconnaît à ǯ le droit de renCe sont des violences dont les effets voyer sa femme chez ses parents pour sont souvent visibles sur le corps (égra- des causes qui sont laissées à son apprétignures, blessures, amputation de mem- ciation. Ce même droit est reconnu à ǥȌ et qui peuvent entraîner des ǯ par certaines religions ; Ȉ ǯ des filles : les jeunes filles incapacités diverses et même la mort. À titre ǯ on peut citer les baston- mères ou en grossesse sont souvent chasnades, les gifles, les coups et les bles- sées du domicile des parents au nom de sures, les morsures, etc. certaines coutumes ; 2) Les violences morales ou psychologiques/affectives : Il ǯ ǯ verbales, de privation de la liberté, de harcèlement sexuel, de mauvais traitements psychologiques, ǯǡ etc. 3) Les violences sexuelles : Ce sont des actes et comportements qui amènent la femme à subir des relations sexuelles contre sa volonté. Ces violences se présentent sous des formes variées. On peut citer notamment : Elles consistent à dévaloriser la femme par des attitudes et propos méprisants et injurieux qui ont pour effets de créer chez la victime un sentiment permanent ǯ² moins que rien, et ǯentraîner la crainte, la perte de confiance de ǥ Elles se manifestent par : Le viol : Cǯtout acte de pénétration sexuelle de quelque nature que ce soit sur la personne ǯ par violence, p a r contrainte ou par surprise. Il porte atteinte à la liberté ǯ toute personne, de disposer de son corps. Ce phénomène touche à la fois les filles et les femmes et Ȉ des comportements et gestes : des constitue la forme ǯ sexuelle cris, des hurlements, des accès de colère, la plus grave. le refus ǯ la parole à la femme, Le viol peut parfois être conjugal, car le refus de rapports sexuels, le fait de ǯ- il arrive que le mari oblige sa femme à vectiver ǥ ; avoir des relations sexuelles. Bien ǯ Ȉ des injures et menaces : traiter régu- constitue une forme de violence faite à la lièrement la femme de « bonne à rien », femme, ce phénomène ǯ pas toujours de « nulle » ; menacer de la tuer ou de réprimé par la législation ; la « chasser » du domicile conjugal ; Lǯceste : ǯ le fait ǯretenir des relations sexuelles avec un proche parent, par exemple: père et fille, frère et sàr, oncle et mère, tante et neveu, mère et fils. Ȉ la limitation de sa liberté ǯ et de venir : lui interdire tout contact avec ǯtérieur, ǯ aux réunions avec les autres femmes, de rendre visite à ses Lǯ te existe, mais les victimes en parents ; parlent rarement. Ȉ les stéréotypes et les préjugés : le La pédophilie : ǯ le fait pour un statut ǯ±± de la femme est véhi- adulte, homme ou femme, ǯ culé consciemment ou inconsciemment des relations sexuelles avec des enfants Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 25 GUIDE DU PARTICIPANT surtout des fillettes ; cǯ un phénomène tion ǯ ǯ ± productive, la qui est en train de prendre de ǯ coupure de vivres, etc. Elles regroupent actuellement. ǯsemble des faits et comportements Les agressions sexuelles : Elles vont tendant à porter atteinte au patrimoine de la simple plaisanterie de mauvais goût, de la femme, lǯ étant ǯ² aux abus sexuels en passant par des at- ǯ± économique et persontouchements des parties intimes de la nel de la femme. À titre ǯǡ on peut citer : le fait ǯ à la femme femme. ǯ une profession ou une activité Les vendeuses ambulantes sont les économique, le fait de détruire ses outils victimes privilégiées de ce genre de com- de travail, le fait de lui refuser ǯ ° à la portement ; terre, le fait de ǯ par tous les le harcèlement sexuel : le code du tra- ǥ Dans beaucoup de foyers où la vail définit le harcèlement comme « toute femme exerce une activité génératrice de conduite et abus de pouvoir se manifestant revenus, ǯ abandonne les dépar une ou plusieurs fois, des paroles, des penses du ménage à la charge de la actes à connotation sexuelle et non désirés femme. et qui est de nature à porter atteinte à la 5) Les violences sociales (liées à la dignité ou à ǯ±± physique ou psycho- culture et à la religion) : Certaines logique de la femme ou de nature à entraî- violences dont les femmes sont ner pour elle des conditions de travail ou victimes trouvent leurs sources dans les ǯ± défavorables ou un renvoi ». coutumes ou dans les interprétations En ǯ termes, il y a harcèlement des prescriptions reli gieuses. Parmi les sexuel chaque fois que le supérieur ou le plus courantes, on peut retenir : patron utilise sa position pour abuser ǯ sion, le mariage précoce ou forcé, sexuellement de son inférieure contre le lévirat / le sororat, la répudi ation, les des avantages qui lui reviennent pourtant rites du veuvage. de droit. Ce phénomène se rencontre sur Lǯ on : c ǯ une pratique coutule lieu de travail, entre patron et em- mière qui consiste à enlever le clitoris ployée ou dans le milieu scolaire entre de la femme et parfois les petites et élève et maître ou professeur ; les grandes lèvres. Elle a pour objectif la prostitution forcée ou proxéné- de rendre la femme sexuellement sensible. Elle a des tisme se définit comme le fait de profiter moins conséquences néfastes, à court, moyen de la prostitution ǯǤ ǯ généralement des hommes ou des femmes qui et long terme sur la santé sexuelle et mettent des filles en contact avec des reproductive de la femme (hémorragie, clients et qui se font payer, et par les filles, infection, accouchement ǥȌǤ Elle et par les clients. Les femmes que ǯ constitue également une violation du traite aux fins de cette exploitation crai- droit de la femme à son intégrité gnent souvent ǯ² arrêtées, emprison- physique. nées ou expulsées si elles refusent de Le mariage forcé et précoce : il coopérer. consiste à obliger la femme ou la jeune 4) Les violences économiques : Il fille à vivre avec un homme ǯ ǯ pas sǯ la création de situation de choisi. ǯ une pratique qui a toujours dépendance obligatoire par la priva- cours dans nos sociétés. Certaines filles Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 26 sont obligées de quitter ǯ± pour se marier. Le lévirat : ǯ une pratique coutumière qui oblige la veuve à se remarier avec un parent de son défunt mari. Cela ǯ par le fait que dans le mariage coutumier, la femme est considérée comme une propriété familiale. Au décès du mari, elle doit être héritée par un membre de la famille. En cas de refus, la femme est obligée de quitter le domicile et ses enfants sont repartis entre les membres de la famille. Généralement, celui qui hérite de la veuve exige ǯ se soumette au test du VIH, alors que lui, ne le fait pas. Tout cela constitue des violences pour la veuve déjà éprouvée par le décès de son mari. Rites de veuvage Dans certaines cultures, on attend GUIDE DU PARTICIPANT ǯe femme et ǯ fait parfois en sorte ǯ commette une forme rituelle de suicide lorsque son mari meurt. Dans ǯǡ la nouvelle veuve est épousée par le parent masculin le plus proche de son défunt époux. Dans ǯ encore, lorsque le mari meurt, la femme est bannie de son foyer et de son village, ce qui la prive de subsistance et de toit. Dans chaque cas, la femme est privée de son destin, ce qui constitue une violation fondamentale de ses droits. 6) Les Violences institutionnelles/politiques Certaines formes de violence sont légitimées par la coutume et persistent pour des raisons liées aux textes, à des vides juridiques ou au mauvais fonctionnement de la justice. Sur le plan politique, il est noté certaines privations des droits des femmes à la prise de décision. Les participants effectuant un exercice lors de l'atelier de Kindia Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 27 27 GUIDE DU PARTICIPANT Tableau des types de violences Formes Manifestations Violence physique Agression physique, meurtre, sévices corporels; bastonnade Violence sexuelle Prostitution forcée, viol, inceste Violence psychologique/affective Insultes verbales, privation de la liberté, harcèlement sexuel, mauvais traitements psychologiques, isolement Violences socioculturelles Lévirat / sororat Mariage précoce / forcé/ répudiation excision Violences économiques Privation ǯ ǯ ± productive Coupure de vivres Création de situation de dépendance obligatoire Discrimination dans les textes, à ǯǡ à ǯ ou à ǯ Privation des droits de prendre des décisions Violences politiques et institution- Privation de liberté ǯ nelles Confiscation du pouvoir 2.3 - Les violences dans le cycle de vie Tout au long de leur vie, y compris avant leur naissance, les femmes et les filles subissent de très nombreuses formes de violence. Celle-ci est parfois subtile et cachée, parfois flagrante. Dans chaque cas, une femme est victime, et chaque type de violence requiert une prévention et des mesures spécifiques. ment pour permettre au couple ǯ un garçon et perpétuer sa lignée. En Afrique, il arrive que des maris menacent de répudier leurs femmes si elles accouchent ǯ fille. Au cours de la petite enfance : Dans bien des cas, ne mettre au monde que des filles est source de discrimination et de frustration pour la mère et pour ses enfants. On va le remarquer dans le mauvais traitement de la mère et de ǯ de sexe féminin. Avant la naissance : Dans certains pays où le principe de ǯ unique est Si la mère a des coépouses qui accoula règle (Chine par exemple) le à de chent de garçons, elle sera délaissée à sexe féminin va être éliminé par avorte- Les Violences Basées sur le Genre (VBG) leur profit. Si le mari est monogame, la venue successive de filles et ǯ de garçons sont un motif pour chercher un garçon même en commettant ǯ° ou en se séparant de son épouse. 28 GUIDE DU PARTICIPANT Au cours du troisième âge : Les femmes du troisième âge sont victimes surtout de violences morales : accusation de sorcellerie, abandon par le mari au profit de femmes plus jeunes, exclusion et dépouillement ǯ±ǡ abandon moral et matériel, etc. On note également une surcharge de travail démesurée confiée aux filles, dès leur jeune âge, et un accès réduit à 2.4 - Les groupes particulièreǯtruction, pour les filles par rapport ment vulnérables à leurs frères. Il ǯ notamment des enfants des Au cours de la période ǯ ǡ les rues, des enfants sans abri, des enfants fillettes sont exposées encore aux muti- déplacés ou réfugiés du fait de conflits ou lations génitales ȋǯ de ǯ à cette de guerres, des enfants contraints de trapratique varie ǯ groupe ethnique à un vailler, des enfants détenus ou emprisonautre), les mariages forcés et précoces, la nés, des victimes de la traite ou de pornographie infantile, la pédophilie, etc. ǯ sexuelle, des enfants de minorités et des enfants handicapés, pour Au cours de la période ǯ ne citer ǯǤ et de jeunesse : Pendant leur adolescence, les fillettes peuvent être victimes Jeunes filles et enfants : Du fait de de toutes sortes de violences. On peut leur dépendance et de leur immaturité, citer, entre autres : les enfants et les jeunes filles sont particulièrement exposés à la violence, aux abus et à ǯǡ ǯ ǯ de viols, de sévices sexuels, ǯ - le viol, ǯǡ ǯ- sexuelle ou de traite. Ces crimes sont soutement forcé et clandestin, les infanti- vent dissimulés au public, se commettant dans les foyers, dans des maisons closes, cides ; des salons de massage ou des maisons - les abandons à cause de la survenue ǯØǤ ǯ grossesse par exemple, etc. Certains enfants font ǯ de sévices - les agressions sexuelles : Inceste, abus sexuels au sein de la famille ; Au cours de la vie ǯ : Les femmes sont victimes de violences domestiques, viol conjugal, répudiation, harcèlement sexuel sur le lieu du travail, exploitation sexuelle, etc. En cas de veuvage, elles sont chassées du domicile conjugal, exclues de ǯ±tage et, dans certains cas, subissent des rites de veuvage dégradants et humiliants. sexuels répétés, souvent sur plusieurs années, aux mains ǯ parent proche Ȃ père, frère ou oncle. Assaillis par la honte et craignant quelque forme de représailles ǯ parlent, nombre ǯ eux ressentent un énorme traumatisme qui peut durer toute une vie. Les enfants contraints de se prostituer peuvent se retrouver sur un continent éloigné et ne jamais revoir leur pays ou leur famille. Ils sont fortement exposés à la violence physique et au risque ǯ - Les Violences Basées sur le Genre (VBG) tion par le VIH/sida. Cette forme de violence peut prendre la forme ǯ ± contraignantes telles que la prostitution ou la pornographie. Lǯfant participe par crainte, en cas de refus, de sévices sexuels, ǯ privation de toit ou de nourriture, voire, parfois, ǯ assassinat. 29 GUIDE DU PARTICIPANT âgées ont perdu le contrôle de leur toit et de leurs finances, au profit ǯ qui cherchent à les assujettir. Certaines se voient nier des soins, des aliments ou un hébergement indispensable. Nombre ǯ elles subissent des violences physiques, ǯ des sévices sexuels. Dans certains pays, les femmes âgées et sans Immigrées (en situation régulière soutien sont souvent accusées ǯ² des ou non) : Il existe ǯ groupes qui « ǯǽǡexclues de sont souvent négligés, comme les immi- la société. grées (en situation régulière ou non), et Personnes handicapées : Les perles employées de ǯ du sexe. Toutes ont en commun une vulnérabilité sonnes handicapées, notamment les accrue aux sévices et à la violence. femmes et les filles, sont contraintes à la mendicité et des catégories comme les alLes femmes immigrées se heurtent binos sont des proies faciles pour les souvent à des obstacles qui limitent leur adeptes de la sorcellerie, qui ǯ± accès aux services ǯ linguis- pas à leur ôter la vie, pour des pratiques ǡ ǯǡ ǯ - occultes. ment adaptée et ǯ± 2.5- Espace ǯ de la individuel, notamment. Elles ignorent parfois leurs droits et les possibilités violence ǯ et de protection dont elles peuvent Les violences se manifestent à diffébénéficier localement. ǯ pourquoi, souvent, elles ne peuvent ou ne veulent rents niveaux tels que ǯ familial, pas solliciter une aide extérieure. Parfois, communautaire et public. cette situation est aggravée par la crainte Espace familial / communautaire ou la méfiance traditionnelle ǯ Les études et les recherches ont monéprouvent vis-à-vis des fonctionnaires de tré que la plupart des violences survienleur pays ǯ ou par la crainte de nent au sein des familles dans lesquelles ǯ ou de ǯǤ Il vivent les victimes. Les filles sont violenest donc essentiel que les femmes immitées par leurs frères, père, mère, proches grées victimes de violences bénéficient, à parents ou par une personne qui ne leur ce titre, de services spéciaux et de la proest pas étrangère (ami de la famille, un tection dont bénéficient les autres vicsoit disant oncle, cousin, le garçon ou la times de violence. fille de ménage, etc.). Les études monPersonnes âgées : À ǯ des en- trent ǯ femme risque ǯ² blessée, fants, nombre de femmes âgées dépen- violée ou assassinée par ǯ qui est dent, pour ce qui est de les soigner, de les ou qui a été son partenaire plus que par loger, de les nourrir et de les protéger, toute autre personne. ǯ personnes, ce qui peut parfois Bien que les hommes autant que les entraîner des abus. Cela vaut encore plus femmes puissent être victimes de viopour celles qui sont atteintes de maladie lence familiale, la grande majorité de ce ou de démence et qui, de ce fait, sont en- type de violence est perpétrée par des core plus vulnérables. Certaines femmes hommes contre des femmes. Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 30 GUIDE DU PARTICIPANT Caractéristiques de base La violence familiale... enseignants hommes. ǯ en résulte une grossesse, ǯ épouse la victime et met ainsi fin à - se produit parmi tous les groupes toute poursuite pénale, pendant que la d'âge, raciaux, socio-économiques et re- fille est obligée ǯ ǯ± et ligieux et tous les niveaux scolaires et ǯ± un homme ǯ ǯ professionnels ; pas. - se produit dans une relation intime ; Les violences sur le lieu du travail : Les employées de maison sont exposées - est un comportement appris ; à des actes de violence de la part de leurs - englobe généralement un comporte- employeurs, pouvant aller ǯ vioment répétitif qui comprend différents lences physiques et au viol. types de violence (p. ex., violence phyDans les entreprises, le recrutement et sique, sexuelle, psychologique, éconola promotion des femmes sont le plus mique ou utilisation des enfants) ; souvent liés à ǯ ou non de re- sert à intimider, humilier ou effrayer lations coupables avec ǯ ; ce les victimes, de façon systématique, afin qui explique le harcèlement sexuel dont d'exercer un pouvoir et un contrôle sur beaucoup de femmes sont victimes. Le harcèlement sexuel sur le lieu du travail elles ; est interdit, quel que soit ǯ des - affecte les hommes et les femmes de faits (patron, collègues de services, fourfaçon différente. Les femmes font face à nisseurs, clients, etc.). plus de violence durant leur vie et à des Hôtel bars : les bars et les hôtels sont formes de violence et blessures plus des endroits où les travailleuses du sexe graves que les hommes victimes de viosont exposées à des abus de la part des lence familiale; clients et des proxénètes et même des - suscite souvent chez la victime un agents chargés de la sécurité. comportement de survie (p. ex. : minimiLes institutions publiques : Dans les ser ou nier la violence, assumer la reslieux de détention tels que les ponsabilité de la violence, protéger établissements de santé mentale, les l'agresseur, consommer de l'alcool ou des commissariats, les prisons, les postes drogues, se protéger, chercher de l'aide et de police ou de gendarmerie, les rester dans la relation violente). centres de rétention administrative, les postes-frontières, les camps pour Espace public personnes déplacées ou réfugiées, la Hors de ǯ familial, les violences violence peut prendre la forme ǯ comme le viol, le surviennent dans divers lieux : école, lieu ostensibles harcèlement ou ǯ sexuelle, de travail, hôtel/bar, etc. ou se produire, en cas de surveillance Les violences en milieu scolaire : Les insuffisante, dans les douches ou les élèves et écoliers de sexe féminin toilettes, lors de fouilles inutiles sont victimes de harcèlement ou pratiquées en présence ǯ. encore ǯ sexuels de la part des Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 31 GUIDE DU PARTICIPANT masculins. Les violences peuvent arriver à ǯ des rafles de prostituées ou de transfert de détenues. Dans les prisons, les violences peuvent être ǯà de détenues entre elles ou des agents des forces de ǯǤ les tests de virginité et ǯsation des mariages forcés, qui ne reconnaissent pas ǯ et la liberté ǯ des femmes et légalisent le contrôle exercé sur elles par les hommes. Les États peuvent également tolérer la violence à ǯ± des femmes par ǯ 2.6 Ȃ Les auteurs des violences tion de lois inappropriées ou ǯ inefficace de la législation, assurant dans Les violences faites aux femmes pro- la réalité ǯ± aux auteurs de vioviennent généralement des hommes et le lences à ǯ± des femmes. » plus souvent de ceux-là mêmes qui sont chargés ǯ leur protection. 2.7 - Causes de la violence Les femmes peuvent aussi être des auteurs de violences sur ǯ femmes. En effet, ce sont les femmes qui pratiquent ǯ ǡ les rites de veuvage. Ce sont également les belles- àǡ les tantes qui généralement incitent la famille à chasser la veuve du domicile conjugal. basée sur le genre Il existe de nombreux facteurs qui perpétuent les VBG ou qui en augmentent les risques, même ǯ ne les causent pas ; il ǯ principalement des aspects suivants. ǯ ǯ et la drogue : ǯabus ǯ ou de drogue est un Entre les coépouses, il existe perpé- facteur, mais cependant tous les tuellement des bagarres ; elles se alcooliques/toxicomanes ne battent jouent des tours pour être les préférées pas leur femme et ne les violent pas. des maris. Les filles domestiques sont maltraitées par les femmes qui les La guerre, les déplacements : La emploient, etc. guerre, les déplacements et la présence de combattants armés sont tous des facLes violences peuvent provenir de per- teurs, mais tous les soldats ne violent pas sonnes détentrices ǯ autorité pu- les femmes civiles. blique, tel que décrit précédemment, et même de ǯÉtat ǯ° ǯ± La pauvreté, le chômage : la pauvreté réalisée par le Secrétaire général des est un facteur, mais toutes les femmes Nations Unies : pauvres ne sont pas victimes de prostitution forcée ou ǯ sexuelle. « Un État peut également perpétrer des violences à ǯ± des femmes par la Les principales causes qui expliquent pro- mulgation de lois et de mesures. Ces la violence sont ǯ socioculturel, lois et ces mesures sont par exemple économique juridique et politique. celles qui érigent en infraction les La société et la culture : La violence à rapports sexuels consentants des femmes en vue de contrô- ler celles-ci ; les ǯ± de la femme est influencée par mesures de stérilisation, grossesse et des pesanteurs sociales qui font de avortement forcés ; les mesures ǯ un être naturellement supérieur ǯ de protection des femmes à la femme. Tout cela justifie ǯ soit qui de fait les emprisonnent ; ainsi que communément admis ǯ homme ǯ législations et mesures, notamment Les Violences Basées sur le Genre (VBG) frappe sa femme (frapper sa femme ne choque personne) alors ǯ femme qui frappe son mari est source de scandale. Ainsi ǯ la socialisation des hommes et des femmes et le système de représentation des rôles et statuts des femmes et des hommes qui expliquent certaines situations : 32 GUIDE DU PARTICIPANT à ǯ dans les secteurs structurés. Elles ont aussi un accès limité à ǯ liquide et au crédit. Elles sont aussi victimes ǯ législation discriminatoire (héritage, propriété, utilisation des terrains communs, entretien, etc.) Les causes juridiques de la violence Au plan juridique, les femmes ont, dans beaucoup de pays, un statut inférieur dans la loi et/ou dans la pratique. La législation relative au divorce, à la garde - croyance en la supériorité inhérente des enfants, à ǯ et à ǯ± leur est souvent défavorable. On peut des hommes ; citer, pour exemple, les définitions légales - notion de la famille comme lieu privé du viol et de la violence domestique qui protègent leurs conjoints. Mais le plus contrôlé par ǯ ; grave est parfois la faible connaissance - coutumes matrimoniales (prix/dot par les femmes de leurs droits. de la mariée) ; Les causes politiques de la violence - acceptabilité de la violence comme Il y a ǯ une faible organisation moyen de résoudre les conflits ; des femmes en tant que force politique, - définitions culturelles des rôles de chaque sexe et des normes traditionnelles de la VBG ; - faibles sanctions contre la VBG. Les causes économiques de la violence Dans certaines situations, la dépendance économique de la femme vis-à-vis de son mari ǯ° à accepter la violence comme une fatalité. Généralement les femmes ont moins accès à ǯ tion et à la formation et par conséquent ce qui limite leur participation à la vie politique organisée. Leur sous-représentation dans les instances dirigeantes, et les instances de prise de décisions, se traduit par ǯ de politique prenant en compte leurs problèmes ǯ±± et plus spécifiquement des VBG, ce qui explique ǯ de lois favorables et de mécanismes de prévention, de protection et de prise en charge conséquents. Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 33 GUIDE DU PARTICIPANT Le manque de sanctions : généralement les femmes ne portent pas plainte devant les autorités, même ǯ ǯ de violences physiques comme les coups et blessures. Cela ǯ par la méconnaissance par les femmes de leurs droits, par le manque de confiance aux autorités ou par la peur ǯ² rejetées par leur entourage. Ces violences sont considérées comme normales par la société ; si bien ǯles ne sont dénoncées ni par la victime ni par les tiers. Même les forces de ǯǡ chargées de veiller sur la sécurité des biens et des personnes, ne se sentent pas concernées quand il ǯ de coups et blessures entre conjoints. Quand il ǯ ǯ vol, tout le monde intervient pour aider la victime et les forces de ǯ interviennent rapidement, ce qui ǯ pas le cas ǯ ǯ ǯ sexuelles. 2.8 - Conséquences des vio- femme ǯ plus coquette, ne se pare plus, a toujours la mine triste) à un senlences faites aux femmes timent ǯinsécurité, à la culpabilisation. Les violences faites aux femmes ont des conséquences négatives sur leur vie, s u r celle de leur famille et s u r ce l l e de la société globalement. Elles se manifestent sous plusieurs formes et peuvent ǯ tant sur la personne de la femme, sur les enfants, sur la famille que sur la société toute entière. Sur le plan de la santé : Les violences peuvent laisser de graves séquelles avec des effets sur la santé de la femme et de ǯǤ Des avortements peuvent survenir si la femme qui a reçu les coups est en état en grossesse. Les violences sexuelles comme le viol peuvent être source de contraction des IST et du VIH/SIDA pour les victimes, mais peuvent aussi entrainer des grossesses non désirées ou des avor1) Au niveau individuel tements. Les mutilations génitales, par Les violences peuvent avoir des effets exemple, peuvent entraîner une hémorsur le plan psychologique et physique ragie, une fistule, des accouchements difavec de graves conséquences sur la santé ficiles, une incontinence urinaire, la stérilité, la mort... Sur le plan physique : les violences peuvent occasionner des blessures, en2). Au niveau familial trainer des handicaps, des infirmités diLorsque les scènes de ménage sont verses et même entraîner la mort. fréquentes, cela peut avoir un impact néSur le plan psychologique : les vio- gatif sur les enfants. Les traumatismes lences subies par la femme ǯ à sont à la base de certains échecs scodes traumatismes, à la dépression (fati- laires. Les enfants qui vivent dans la vioguée de la vie), à ǯnxiété (avoir tout lence peuvent fuir leur domicile, se temps peur), à la paranoïa (pense que retrouver dans la rue et même devenir tout le monde lui veut du mal), à la colère, des délinquants (voleurs, escrocs, droà ǯ ǡ à la consommation de gués, voyous, etc.). Des études ont montré drogue, à ǯ de se tuer ou de se lais- que les garçons qui ont vu leur père frapser mourir, à la timidité, à la prostitution, per leur mère avaient tendance à être, eux à ǯ±ǡ à la perte de confiance en aussi, violents avec leur épouse ; quant elle, à la perte de ǯ de soi (la Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 34 GUIDE DU PARTICIPANT - ceux qui vous aiment peuvent aussi aux filles elles auront plutôt tendance à subir en silence la violence, comme une vous frapper et abuser de vous ; chose normale. - cǯ acceptable socialement, cultu3). Au niveau de la société rellement, traditionnellement et moralement ǯ la violence contre les À cause des violences, les femmes per- femmes de la famille à des fins de dent leurs capacités et ǯ du sys- contrôle et de satisfaction ; tème social, économique et intellectuel. - les garçons vont apprendre dans Par conséquent, la société est privée de ǯ ǯ frange importante de la leur comportement ǯ que la viopopulation, dans son processus de déve- lence est acceptable ; loppement. Autrement dit, les femmes - les femmes, en tant Ǯǡ vont victimes de violences finissent par ne tolérer Ǯ, puisque leur mère et les auplus être utiles à leur pays, à leur société. tres femmes le faisaient. Les enfants qui ont été élevés dans la 2.9 - Le coût des VBG et les violence deviennent violents à leur tour. Ils la perpétuent tout au long de leur vie questions de développement en famille et en société. Devenus Le coût économique de cette violence adultes, ils deviennent violents, intolérants. Ils préfèrent ǯ est considérable. Les VBG sont coûteuses (guerre, rébellion) à la négociation ; ils pour les individus, les familles et la sosont auteurs de violations des droits ciété en général. Elles se traduisent par humains (tortures, traitements un épuisement des ressources de la fainhumains et dégradants, assassinats, mille, de la communauté et de ǯÉtat. etc.). Les violences sont à la base de trouAux États-Unis, par exemple, les Cenbles psychiques des enfants et des diffiters for Disease Control and Prevention cultés ǯǡ conduisant à des ont estimé, dans un rapport publié en échecs scolaires. 2003, que, dans ce seul pays, les Les enfants, qui assistent à la répéti- violences conjugales coûtaient plus de tion de cette violence dirigée vers leur 5,8 milliards de dollars par an: 4,1 mère et les autres femmes de la famille, milliards de dollars en services de soins apprennent et intériorisent les percep- et de santé et près de 1,8 milliard de dollars en pertes de productivité3 . tions suivantes : - les mères et les femmes ne méritent pas le respect ; États-Unis ǯ±ǡ Department of Health and Human Services, Centers for Disease Control and Prevention, Costs of Intimate Partner Violence against Women in the United States (Atlanta, National Center for Injury Prevention and Control, 2003): cité dans UNIFEM, Dz violence contre les femmes Ȃ Faits et dzǡnovembre 2007. Voir www.unifem.org/attachments/gender_issues/violence_against_women/facts_figures_violence against women_ 2007. 3 Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 35 GUIDE DU PARTICIPANT Tableau récapitulatif Types de violences Physique Psychologique Sexuelle Économique Socioculturelle Causes Conséquences Colère, abus ǯ ǡ drogue, stupéfiants, pauvreté extrême, banalisation du crime, mauvaise compagnie, influence négative des médias, impunité et corruption, abus ǯ±ǡ injustice sociale, com- plexe ǯ±± et de supériorité, démence Coups et blessures, mort, problèmes de santé : (traumatisme physique, infirmité), problèmes sociaux : (perte de productivité et réduction de la capacité de travail, trouble à ǯ public, désobéissance civique, divorce). Propos malveillants, humiliation, discrimination, inégalité sociale, injustice, contraintes morales, impunité et corruption, consommation abusive de stupéfiants, ségrégation sociale, déception Indignation, perte de confiance en soi, baisse de moral, perte ǯ et de dignité, isolement, manque ǯ de soi, dépression, démence, suicide Conflits armés, alcool dépravation des àǡ complexe de supériorité du sexe masculin face au sexe féminin, normes sociales qui tolèrent ou justifient les violences contre les femmes, sanctions communautaires très allégées, régionalisme et ethnocentrisme, mariage précoce, mariage forcé transmission de maladies vénériennes, grossesse non désirée, mort. sanitaire (traumatisme physique VIH/IST, grossesse non désirée), traumatisme psychique, risque de dépression et ǯ ǯ ǡ croissance trouble à ǯ public, infertilité, divorce prématuré, dépravation juvénile Injustice, discriminations, abus ǯ- Divorce, haine, perte ǯ torité, égoïsme, régionalisme et eth- instabilité des foyers entrainant la dénocentrisme, dépendance linquance des enfants, famine, misère Ignorance, fanatisme religieux, ethnocentrisme, régionalisme Insécurité, violation des droits de ǯǡdivision sociale, division idéologique, sentiment de frustration Institutionnelle Déséquilibre de la parité homme et Paralysie des activités, insubordinafemme, manque de volonté politique, tion, affaiblissement des cohésions non-respect des droits de ǯǡ sociales, mauvaise gestion injustice, abus ǯ±ǡ inconscience professionnelle Professionnelle Abus ǯ±ǡ ignorance des textes Découragement, révolte, insubordinaréglementaires, impunité, corrup- tion, perte du rendement des tion, malgouvernance travailleurs, absentéisme chez les travailleurs, faiblesse de la rentabilité Politique Abus de pouvoir, contradiction ǯǡ ǯ± civique chez les sympathisants des partis politiques, culture de la paix prédominance des votes régionaux impunité, corruption, non-respect de la loi, sous-représentation des femmes dans le manque de sanction pénale Exil politique, détention arbitraire, saisie de biens, climat de méfiance entre les citoyens, instauration ǯ climat ǯ ǡ attentisme des investisseurs étrangers, trouble à ǯ public, violation et atteinte aux droits de ǯ Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 37 GUIDE DU PARTICIPANT Section II Les instruments internationaux De nombreux traités sur les droits de la personne interdisent les violences faites aux femmes, mais il aura fallu attendre ǯ début des années 1990 pour atteindre un consensus autour de ǯ de la violence sexo-spécifique et de la nécessité pour les États et la société civile de la combattre. traiter des menaces spécifiques proférées contre les femmes lors des conflits armés ; la Convention sur ǯÉlimination de toutes les formes de discrimination à ǯ± des femmes (CEDEF) (1979) ; la Déclaration de l'Assemblée générale de 1993 sur l'Élimination de toutes La Quatrième Convention de Genève de 1949 sur la Protection des civiles en formes de violences à ǯ± des femmes temps de guerre énonce que les « femmes condamne toutes formes de violence seront particulièrement protégées contre contre les femmes y compris les vion'importe quelle attaque allant à ǯ - lences sexuelles ; tre de leur honneur, en particulier les le Protocole à la Charte africaine des viols, la prostitution imposée ou n'imDroits de ǯ et des peuples relatif porte quelle autre forme ǯ indéaux Droits des femmes de ǯ africents ». caine (1993) ; La Convention pour la Répression de la Déclaration et la Plateforme dǯAcla Traite des Être humains et de ǯExploitation de la Prostitution ǯ tion de Beijing adoptée ͳͻͻͷǯ de la Quatrième Conférence sur les (1951) ; femmes a reconnu que les violences la Convention sur les Droits politiques faites aux femmes comprennent le viol, ǯ sexuel et les grossesses fordes Femmes (1954) ; cées et constituent un obstacle à ǯ±±ǡ la Déclaration de l'Assemblée géné- au développement et à la paix ; rale de 1974 sur la Protection des le Statut du Tribunal pénal internatioFemmes et des Enfants en période nal de Rome de 1998 considère le viol ǯgence et de conflit armé était la première reconnaissance par le système systématique comme un crime de guerre et un crime contre l'humanité et, dans de Nations Unies de la nécessité de Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 38 certaines circonstances, comme un acte de génocide. En 1993 et 1994, les viols et les violences sexuelles ont été spécifiquement codifiés pour la première fois comme des crimes reconnaissables et indépendants dans les statuts des tribunaux criminels internationaux pour l'ex-Yougoslavie (ICTY) et pour le Rwanda (ICTR). Ces deux instruments internationaux servent de base pour sanctionner les crimes de viol et les violences sexuelles ; GUIDE DU PARTICIPANT Droits de ǯ et des peuples relatif aux Droits de la femme (Protocole d e Maputo) ; en 2002, le Secrétaire général des NU a inclus la question des femmes, de la paix et de la sécurité dans une étude sur l'impact des conflits armés sur les femmes et les filles, le rôle des femmes dans la reconstruction de la paix et la dimension genre dans le processus de paix et dans la résolution des conflits armés. L'étude inclut des recommandations pour des actions concrètes afin d'assurer la Résolution 1325 en 2000, est la pre- une plus grande attention à la perspecmière résolution votée par le Conseil de tive genre dans tous les domaines ; Sécurité qui adresse spécifiquement l'imen juillet 2005, la Résolution 1612 de pact de la guerre sur les femmes, la contribution des femmes à la résolution SCNU a identifié six sérieuses violations des conflits et la recherche ǯ paix du- des droits des jeunes filles vivant dans des situations de conflit. La résolution rable ; porte sur la surveillance, le reportage et Résolutions du Conseil de Sécurité la sanction des contrevenants, en parti(1325, 1820, 1888, 1889 et 1960) ; culier en cas de viol et de tout autres abus sexuel grave sur les enfants. Protocole à la Charte africaine des 3.1 - Synthèses des principaux points des résolutions Résolution 1325 : Adoptée le 31 octobre 2000 ǯ la première résolution du Conseil de Sécurité de faire le lien entre les femmes, la paix et la sécurité. Prendre en charge les effets de la guerre sur les femmes et les contributions de celles-ci aux résolutions des conflits et une paix durable. Elle consiste à : - accroître la représentation des femmes à tous les niveaux de prise de décision dans la prévention des conflits, leur gestion et leur règlement (Art. 2,3 16) ; - accorder une protection particulière aux femmes et aux populations réfugiées lors des conflits (Art. 8,12) ; - mettre fin à ǯ±pour les crimes sexuels, y compris les violences basées sur le genre (VBG) (Art. 11) ; - accroître la participation des femmes dans les opérations de maintien de la paix et dans le processus post-conflit (Art. 4, 15) ; - prendre des mesures particulières pour protéger les femmes et les petites filles contre les actes de violences basées sur le genre (Art. 10) ; - respecter le caractère civil et humanitaire des camps et installation de réfugiés (Art. 12). Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 39 GUIDE DU PARTICIPANT Résolution 1820 : Adoptée le 10 juin 2008 Première résolution du Conseil de Sécurité à reconnaître que les VBG lors des conflits sont un problème pour la paix et la sécurité. Se féliciter de la coordination des efforts au sien des Nations Unies dans le cadre de la campagne des Nations Unies contre la violence sexuelle en temps de conflit, initiative visant à sensibiliser à la violence sexuelle pendant et après les conflits armés et à y mettre fin à terme. Établir et exécuter les programmes de formation appropriés à ǯ de tout le personnel de maintien de la paix et de tout le personnel humanitaire pour les aider à mieux prévenir et constater les VBG et à mieux y faire face (Art. 6) ;; établir les mécanismes qui permettent de soustraire les femmes et les filles à la violence dans les camps de refugiés et de personnes déplacées (Art. 10) ;; faire observer que le viol et ǯ formes de violence sexuelle peuvent constituer un crime de guerre, un crime contre ǯ± ou un élément constitutif du crime de génocide. Les crimes de violence sexuelle sont à exclure des mesures ǯ (Art. 4) ; décréter des sanctions contre les partis à tout conflit armé qui commettent des viols et ǯ formes de violence sexuelle contre des femmes et des enfants en période de conflit armé (Art. 5) ;; appuyer le renforcement des capacités nationales (juridique, sanitaire, OSC) pour apporter une aide aux victimes des VBG (Art. 13). Résolution 1888 : Adoptée le 30 septembre 2009 Prie le Secrétaire général des Nations Unies de nommer un représentant spécial chargé ǯ une direction cohérente et une coordination des réponses des agences du SNU en matière de lutte contre les VBG (Art. 4) ; désigner les conseillères pour la protection des femmes parmi les conseillers pour ǯ±lité des sexes et les groupes de protection des droits de ǯ dans le cadre des opérations de maintien de la paix des Nations Unies (Art. 12) ; engage les États à opérer sans attendre les réformes globales du droit et de la justice qui seraient nécessaire en vue de traduire en justice les auteurs de violences sexuelles commises au cours de conflits et faire en sorte que les survivants aient accès à la justice.(Art.. 6) ; encourage les chefs traditionnels et religieux à jouer un rôle plus actif pour sensibiliser les communautés à la violence sexuelle en vue ǯ± la marginalisation et la stigmatisation des victimes (Art. 15) ; élargir ǯ ° aux services de soin de santé, de soutien psychologique, ǯ juridique et de réinsertion socio-économique des victimes de violence sexuelle surtout en milieu rural (Art. 13). encourage les États membres à accroître le nombre de femmes parmi les militaires et les fonctionnaires de police déployés dans le cadre des opérations de maintien de la paix des Nations Unies. (Art. 19). Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 40 GUIDE DU PARTICIPANT Résolution 1889 : Adoptée le 5 octobre 2009 Confier à un grand nombre de femmes des missions de bons offices menées au nom du SG des NU en qualité de représentantes et ǯ± spéciales et favoriser la participation des femmes aux missions de consolidation de la paix et aux missions de maintien de la paix des Nations Unies (Art. 4) ; prendre en comptes ǯ des femmes dans ǯ± des besoins et la planification et dans ǯ des crédits qui auront été dégagés et dans les activités programmées après les conflits (Art. 9) ; prendre en considération, dans la planification des programmes de désarmement, de démobilisation et de réinsertion les besoins particuliers des femmes et des filles associées aux forces armées et aux groupes armés et assurer leur plein accès à ces programmes.(Art. 13) ; prendre en compte la nécessité de renforcer la participation des femmes à la prise de décisions politiques et économiques dès les premières phases de la consolidation de la paix (Art. Résolution 1960 : Adoptée le 16 décembre 2010 Elle demande à asseoir le principe de la responsabilité individuelle des auteurs de crimes graves. Des engagements de diffusion par les voies hiérarchiques ǯ clairs, interdisant la violence sexuelle et ǯnterdiction de celle-ci dans les codes de conduite, les manuels de campagne militaires et autres documents semblables. ǯ 15 engage les États membres à accroître le nombre de femmes parmi les militaires et les fonctionnaires de police déployés dans le cadre des opérations de maintien de la paix des Nations Unies et à dispenser à tous les membres des forces armées et de la police la formation voulue, notamment sur la violence sexuelle et sexiste, pour ǯ remplissent leur devoir. ǯ 16 prie de continuer ǯ± des directives sur les moyens de combattre la violence sexuelle dans le cadre de la formation dispensée aux militaires et policiers avant leur déploiement et ǯ arrivent sur le terrain. Les Violences Basées sur le Genre (VBG) Section IV 41 GUIDE DU PARTICIPANT Disparités de genre, violences et développement en Guinée Les participants à l’atelier de kindia Les Violences Basées sur le Genre (VBG) Cette partie porte ǯ sur les disparités de genre, les violences basées sur le genre ainsi que les mesures juridiques en vigueur en Guinée. Elle porte ensuite aussi sur la situation spécifique des FDS pour cerner leurs rôles et responsabilités pour juguler les problèmes à la fois comme citoyens concernés comme tous les guinéens mais aussi comme agents de sécurité, chargés de garantir ǯ public, et ayant parfois ǯ de recourir à la force. 4.1- Inégalité de genre en Guinée, violences et développement Avec un indice de genre de 0.439 (SIGI Index OCDE), la Guinée se trouve parmi les 8 pays (78 sur 86) ayant des plus grandes disparités entre les femmes et les hommes dans ǯ non-OCDE. Les inégalités entre les femmes et les hommes se sont approfondies entre 2009 et 2012, avec un indice passant de 0,228 à 0,439. Selon les résultats des ELEP, les inégalités ont légèrement augmenté entre 2007 et 2012. En effet, ǯ de Gini est passé de 0,312 à 0,317. Mais cette augmentation des inégalités est fortement ressentie au niveau du milieu urbain. Par ailleurs, la Guinée a fortement régressé au niveau de ǯindice de genre qui est passé de 0,228 en 2009 à 0,439 en 2012 (SIGI Index OCDE). Les analyses contenues dans le DSRP montrent que des défis subsistent encore en matière : (i) du respect des droits des femmes, de leur accès à la justice et la prévention/protection contre les violences basées sur le genre ; (ii) de participation aux sphères 42 GUIDE DU PARTICIPANT politique et économique y compris aux efforts de consolidation de la paix ; (iii) de parité dans le secteur éducatif (primaire, secondaire, supérieur et enseignement technique) ; (iv) ǯ ° à ǯ et aux services de santé, notamment de la santé de la (iv) ǯ ° aux reproduction) ; et aux ressources productives opportunités ǯǤ La question des droits Au plan juridique, la Guinée a ratifié les principaux instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits des femmes et dispose ǯ arsenal juridique qui garantit le principe de ǯ±± entre les hommes et les femmes (Loi fondamentale, Code pénal, etc.). Pourtant ce cadre ǯ pas permis une pleine jouissance par les femmes de leurs droits, vu ǯ dans ǯ des textes ainsi que ǯ de vides juridiques dans certains secteurs. En outre, la vie des femmes reste encore largement régie par des règles et pratiques coutumières qui les subordonnent aux hommes. Ainsi, des pratiques telles que la répudiation, plusieurs formes de violences ainsi que ǯ discriminations dans le domaine du mariage et de ǯ±tage continuent à persister. Par ailleurs, le Code civil révisé en 2002 ǯ pas été adopté jusqu'à ce jour. La situation socioéconomique La situation socioéconomique des femmes reste précaire avec de larges disparités dans les domaines de ǯ± , au niveau secondaire et supérieur, de la santé et de ǯǤ Malgré leur forte contribution au sec- Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 43 GUIDE DU PARTICIPANT teur agricole où elles sont présentes à 80%, les femmes font face à des discriminations dans ǯ ° aux ressources productives (accès au crédit, à la terre, etc.) limitant ainsi leur profitabilité économique. La proportion de femmes salariées dans les secteurs nonagricoles est seulement de 27,1%. du VIH/SIDA. Avec un taux de séroprévalence de 1,5% dans la population générale, ǯ est particulièrement importante chez les femmes de 15-49 ans (1,9%), ǯî la féminisation de ǯ±± en raison de leur vulnérabilité et de leur statut. (EDSGIII+2005). En 2009, la séroprévalence chez les femmes enceintes Toutefois, des progrès sont perceptibles était de 2,5%. au niveau de ǯ± primaire où le ratio filles/garçons a atteint 0,84 en 2011. Scolarisation La participation politique Les femmes continuent ǯ² sous représentés dans la vie publique et politique et aux postes de décision. Ainsi, elles ǯ que faiblement à influencer le processus de transition et de consolidation de la paix. Seuls 26% des fonctionnaires de ǯÉtat sont des femmes, la plupart avec des responsabilités limitées. Sur 155 membres du Conseil national de Transition (CNT) présidé par une femme, il ǯ a que 20,6% de femmes. Les femmes représentent 17,6% des juges à la Cour suprême, 11% dans le secteur de la police et 15% dans la gendarmerie (Évaluation ECOWAS, 2012). Ce taux est beaucoup plus faible au sein de ǯ± avec 5,9% (Rapport du Recensement biométrique, 2012). Il est à noter que les femmes au sein des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) sont quasiment absentes de la haute hiérarchie. Bien que des avancées notables aient été enregistrées en matière de scolarisation des filles au niveau du primaire (0,89) et du secondaire (0,55), de fortes inégalités persistent entre filles et garçons. En effet, ǯ de parité fille/garçon est de 0,84 en 2011 au niveau national. Cette situation fait de ǯ ° et du maintien des filles dans les enseignements primaire et secondaire ǯ des préoccupations majeures en Guinée. Les niveaux ǯ± sont faibles dans toutes les régions de la Guinée, sauf à Conakry. En outre, on relève de grandes disparités entre les femmes et les hommes avec, respectivement, des taux de 22,8% et de 47,2%.. Accès à ǯ Au plan national, les forages constituent encore la première source ǯvisionnement des ménages en eau de Accès aux services de base et aux boisson surtout en milieu rural (42,3%). La faiblesse de ǯ ° à ǯ potable noservices sociaux tamment en milieu rural engendre une charge de travail importante pour les La santé des femmes femmes obligées de parcourir de longues Outre la mortalité maternelle, les distances à la recherche de ǯǤ Ce qui femmes sont les plus grandes victimes les empêche de ǯ à ǯ tâches qui leur rapportent des revenus Les Violences Basées sur le Genre (VBG) Accès aux sources ǯ± 44 GUIDE DU PARTICIPANT population par âge (55% de la population ont moins de 20 ans), la question de ǯ et celle d ǯǯ socioéconomique devient alors une préoccupation majeure des autorités y compris ǯ± du statut de la femme, afin ǯ des choix plus informés par rapport aux méthodes de planification familiale. Les ménages guinéens ǯ pratiquement pas les énergies propres (gaz et électricité) en raison de la faiblesse de leurs revenus. Ils ont plutôt accès au bois et à ses dérivés. En effet, plus de 74% des ménages (ELEP 2012) ont recours au bois de chauffe pour la cuisson et plus ǯ ménage sur cinq (23,9%) au de bois. charbon Les violences basées sur le genre Ce qui engendre, ǯ part, un fardeau La violence à ǯ± des femmes reste pour les femmes et les filles, notamment en milieu rural, qui doivent également un phénomène préoccupant, parcourir de longues distances à la avec 91,2% des femmes ayant subi des violences au cours de leur vie (Enquête recherche du bois pour la cuisson. nationale 2009). Dans 76,5% des cas, il ǯ de violences physiques tandis que Genre et pauvreté 49,7% des cas concernent des formes de Avec un taux de croissance démogra- violences sexuelles. Parmi les formes les phique (3,1%) contre une croissance plus répandues, on relève les mutilations économique de 2,4%, en moyenne, génitales féminines (98,4%), les maréalisée au cours de la période 2007- riages précoces et les violences conju2011, la Guinée a du mal à inverser la gales (85%). situation de la pauvreté. La croissance démographique est préjudiciable au En Guinée, 60 % des femmes trouvent développement économique du pays, car raisonnables ǯ² battues par leur elle entraîne une forte demande sociale époux si elles lui refusent un rapport (notamment dans les secteurs de sexuel5. À chaque fois ǯ crise soǯ± ǡ de la santé, du logement, ciale éclate dans le pays, les femmes sont ǯ du transport) à laquelle les premières victimes de violences les politiques sociales doivent sexuelles, souvent de la part des forces répondre. de défense et de sécurité. À cause des niveaux élevés ǯ±ǡ des peLa grande taille de la population ré- santeurs socioculturelles, de la pauvreté, sulte ǯ forte fécondité (ISF de 5,1) de la faible application et connaissance qui exerce une pression de plus en plus de leurs droits, et de la faiblesse du syscroissante sur les services sociaux et tème judicaire, les femmes ont rarement ǯǤ Au regard de la structure de la recours à la justice. 5 http://www.banquemondiale.org/fr/news/opinion/2013/03/07/putting-a-priceon-violence-against-womenand-girls Rapportde O¶pWXGH sur les déterminants des violences le basées Genreen sur Guinée, UNFPA, 2011. 7 IlV¶DJLW de la Politique nationale de Genre, la Stratégie nationale de lutte contre les violences le basées genreet sur du PlanG¶$FWLRQ national 1325 et1820 pourla participation etla prise en comptedes besoins spécifiques des femmes dans les initiatives de consolidation de la paix. 6 Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 45 En outre, une étude menée par ǯ en 2011 a démontré le lien causal entre la pauvreté et la forte prévalence des violences basées sur le genre que subissent neuf (9) femmes sur dix (10), âgées de 15 à 64 ans . À cela ǯ un faible cadre institutionnel pour assurer la prise en compte du genre dans les politiques et programmes au niveau national et sectoriel ainsi ǯ manque ǯ± des documents cadre en matière de genre7. 6 GUIDE DU PARTICIPANT La répression sanglante des manifestations de ǯ le 28 septembre 2009 a consacré la rupture des liens de confiance entre la population et les forces de défense et de sécurité. Plus de 130 personnes ont été tuées, au moins 109 sont des victimes de viol et ǯ formes de violences sexuelles et plus de 1 000 sont des blessés selon la Commission ǯ² internationale qui a qualifié les violations perpétrées par les forces de défense et sécurité de crimes contre ǯ±Ǥ 4.2 - Les crises et les conflits Lǯévaluation de la situation et des défis en Guinée et leurs conséquences du secteur de la sécurité réalisée sous le sur la société La rupture des liens de confiance est à noter entre la population et les forces de défense et de sécurité. Les crises et les conflits en Afrique de ǯ ont fortement affecté ǯment socioéconomique et politique de la République de Guinée par le fait ǯ sions de rebelles, ǯ de réfugiés, de populations déplacées, de trafics illicites (de drogue, ǯǡ ǯǥȌ et de dégradation de ǯǤ Sur le plan interne, la Guinée a connu de nombreuses crises qui se sont manifestées par des revendications populaires, des mutineries, des manipulations politiques, ethniques et régionalistes et par des régimes militaires qui ont été à la base de nombreuses violations des droits de ǯ et ǯ déficit permanent de gouvernance. leadership de la CEDEAO en mai 2010, avec ǯ du système des Nations Unies, de ǯ européenne et des partenaires bilatéraux, a permis de poser le diagnostic et de formuler un certain nombre de recommandations pour chacune des composantes, tout en prenant en compte les questions transversales qui sont pertinentes à toute réforme du secteur de la sécurité, notamment la dimension genre, la prolifération des armes légères, les acteurs non étatiques de la sécurité, les structures et organes formels et informels de gestion de la sécurité et de prévention de conflits ainsi que la société civile. Le processus ǯ± du secteur de la sécurité a permis de mettre en relief les déficits de gouvernance des forces de défense et de sécurité, ǯ± de ǯ sécuritaire face aux nouvelles ambitions démocratiques, la confusion des 8 Le nombrede femmesdans les effectifs de police seraient de O¶RUGUH de 15%, dans la gendarmerie nationale, 11 % et dans O¶DUPpH 9% (Source : Rapport G¶(YDOXDWLRQ Secteur de la Sécurité, CEDEAO, UA, ONU, ai 2010). m Les Violences Basées sur le Genre (VBG) rôles et responsabilités des acteurs sécuritaires, le non-respect quasi-permanent des droits de ǯ par les hommes en uniforme et la faible prise en compte de la dimension genre dans le processus RSS démontré par la sous-représentation des femmes dans les effectifs des FDS8 et le manque de compréhension des enjeux genre du secteur par les acteurs concernés. Le constat fut tout aussi accablant ǯ des forces paramilitaires eu égard aux faibles performances de la douane, à ǯ du corps des agents de protection de ǯ et à la réduction de ǯ pénitentiaire à sa plus simple expression. Enfin, la justice fut définie comme corrompue, partiale, peu accessible par les justiciables, et en proie à une certaine dépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif. 46 GUIDE DU PARTICIPANT mique du pays, ǯî ǯ de réforme du secteur de la sécurité en République de Guinée. La formation sur les questions de VGB qui trouve son sens dans ǯ de réforme du secteur de la sécurité (RSS) met ǯ sur une nouvelle conception de la défense et de la sécurité, basée sur une approche globale, consensuelle et participative qui nécessite ǯ de ǯ des acteurs et ǯ appropriation nationale à tous les niveaux. Lǯroche veut ǯrer enfin que le secteur RSS tient compte des besoins et priorités différenciés des femmes et des hommes en matière de sécurité et de justice afin de leur fournir les services adéquats et ǯ leur protection effective, conformément aux Résolutions 1325, 1889, 1820 et 1888 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. La Déclaration conjointe ǯ4.3 - Problèmes de Genre et gou, signée le 15 janvier 2010, a offert une opportunité et a servi de cadre pour violences dans les espaces de amorcer une réforme fondamentale et FDSS profonde du secteur de la sécurité en RéLes FDS sont aussi une composante de publique de Guinée. la société guinéenne et sont porteuses Trois réformes majeures marquent la des mêmes perceptions de la relation volonté du Gouvernement ǯ le hommes femmes que le reste de la changement et asseoir les bases ǯ Gui- communauté ; elles ont été socialisées née nouvelle et démocratique. Il ǯ de la de la même manière et sont par Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS), de conséquent confrontées aux même la Réforme de ǯÉtat et de la Modernisation problèmes, mais en plus elles sont aussi de lǯAdministration publique et du Pro- détentrices de la violence légitime gramme de Réforme de la Justice chargée ǯ la violence pour la protection de la société. Ainsi donc la Le secteur de la sécurité demeure violence est vécue à tous les niveaux : ǯ des causes fondamentales de la fradans ǯ familial, dans ǯpace de gile stabilité politique, sociale et éconotravail. Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 47 GUIDE DU PARTICIPANT Les inégalités de genre et les violences dans ǯ privé de harcèlement sexuel et mêmes de violences. Lǯt de sécurité est souvent sous forte pression, liée aux exigences du métier. Il est dès lors important de prêter attention à ce problème pour le prendre en charge, afin que cela ǯ pas des conséquences négatives sur les familles et les proches. Il existe un lien entre le privé et le public. Lǯformé pour donner des ordres ou pour obéir reproduit ces schéma dans ǯ familial, avec parfois de graves conséquences sur les femmes et les enfants. La vie des casernes peut aussi générer la violence familiale. Violence dans les champs ǯ±tion des FDS Dans ǯ de leur métier, les FDS peuvent être auteurs de violence. Cela est constaté dans les postes de sécurité, les postes frontaliers, la circulation et la gestion de manifestations publiques. Les services de la douane sont souvent en contact avec les femmes qui sont très présentes dans le commerce transfrontalier et il ya peu de femmes douanières. Or, il est parfois plus indiqué ǯ une Les inégalités de genre et les vio- femme pour faire une fouille corporelle, afin de protéger la gente féminine contre lences dans ǯspace de travail les abus de pouvoir et le harcèlement Lǯ e des FDS est caractérisé par sexuel. une sous- représentation des femmes La circulation est un espace de dans les corps ǯ± et une quasi-abconfrontation entre la population civile et sence au sommet de la hiérarchie. Cette les agents chargés de maintien de ǯ faible représentation des femmes ǯet des abus sont constatés. plique en partie par des critères ǯ ° Les prisons sont des espaces ouverts moins favorables aux femmes et la subordination de ǯ ° aux services de sé- à toutes sortes de violences, ǯabus sexuels chez les hommes comme chez curité à la force physique. les femmes. Une fois admises au sein des FDS, les ǯ, les nouvelles autorités femmes sont confrontées à un problème de la Guinée veulent bâtir une société de gestion de leur carrière. Et la nonde justice, ǯ±± et de respect des prise en compte adéquate de la condition droits ; leur ambition et ǯ des des femmes : mariage, grossesses, congé FDS citoyennes au service des de maternité... communautés. La gestion des relations de genre dans 4.4. - Les lois et règlements en le secteur des FDS ǯ pas bien appré- vigueur en Guinée hendée pas les dispositifs réglementaires La Guinée a pour objectif ǯ± et, comme partout ailleurs, les femmes les disparités entre hommes et femmes à vivent des problèmes de subordination, Les Violences Basées sur le Genre (VBG) travers une approche systémique qui impliquera tous les secteurs et acteurs clés du développement socioéconomique du pays. À cet effet, elle a adopté en janvier 2011 une Politique nationale Genre (PNG). Par cette politique, elle entend « faire de ǯ±± les hommes et les femmes un pieu centre des valeurs et normes morales et éthiques » de la société guinéenne en lien avec les instruments juridiques internationaux et régionaux ǯelle a ratifiés en la matière. La Guinée a ratifié les Conventions sur ǯÉlimination de toutes les formes de discriminations à ǯégard des Femmes (CEDEF) et sur les Droits de ǯénfant (CDE) ; elle a adopté un Code de ǯǡ voté une loi de la santé de la reproduction et une loi instaurant un quota de 30% pour les femmes sur toutes les listes électorales. En outre, afin ǯ la mise en à des différents stratégies et programmes, la Guinée a procédé à la création de plusieurs mécanismes relevant généralement du MASPFE : (i) nomination de points focaux 48 GUIDE DU PARTICIPANT genre à haut niveau dans tous les ministères ; (ii) mise en place ǯ groupe thématique genre élargi ; (iii) mise en place du Réseau des Femmes Ministres et Parlementaires ; (iv) création de Comités régionaux de lutte contre les Violences basées sur le Genre et du Comité national pour ǯdon des mutilations génitales féminines/excision ; (v) mise en place du Comité de suivi des recommandations de la CEDEF et des comités régionaux. Malgré cette volonté politique affichée, ǯ des indicateurs de développement humain fait ressortir des inégalités de genre en Guinée. Il reste encore à faire, mais il est ǯ important ǯpliquer les mesures et lois votées en faveur de l a protection des droits des femmes dont quelques-unes du Code pénal et du Code des enfants sont reprises dans le tableau ci-dessous. Les Violences Basées sur le Genre (VBG) Violences 49 CDE Coups et blessures volontaires Viol Articles Code Pénal 995-305 352 Avortement Mutilation génitale féminine GUIDE DU PARTICIPANT Actede pénétration sexuelle commise une per sur sonne/autrui 306-308 Consiste en O¶HPSORL de substances nuisibles SRXUO¶LQWHUUXSWLRQ artificielle des grossesses Ablation partielle ou totale du clitoris (excision) 290-294 Injure Incapacité de travail temporaire de 20 jours sur autrui 321 406-410 Menace de mort Commentaires 520 Menacerpar écrit, image, emblêmes, symbole, assassinat Proférer des injures contre TXHOTX¶XQ sans être provoqué Arrestation et séquestration 333-335 Arrêter, séquestrer sans autorisation G¶XQH autorité publique EnlèvementG¶HQIDQWV 340-352 Substitution, enlèvement G¶HQIDQWV Abandon de famille 353 Traitement des personnes (enfant) PriseG¶RWDJH enfant Enlèvement, vente enfant &¶HVW le recrutement, le transport, O¶KpEHUJHPHQW des personnes avec menace et force pourune exploitation 385-390 365 336 détention et séquest ration prémédit éeG¶XQH personne faire voyagerun enfant sans autorisation parentale et administrative 366-384 Proxénétisme abandonde la famille de deux moisparun père ou par une une mère 328-330 &¶HVW tout acte qui favorise la débauche, la prostitution Homicide 310 &¶HVt donner lamort aut à ruisans/ ou avec préméditation Infanticide 280 Donnerla mort un à nouveau né (0 à 2mois) Pédophilie 255 Pénétration,tt oa uchement sexuel sur mineur 14 ans Incitation débauche 356 incitation la débauche à en favorisant la corruption Prostitution et tourisme sexuelG¶HQIDQW 357-358 Utilisation G¶HQIDQWV à des finsG¶DFtivités sexuelles contre rémunération ou autres formesG¶DYDQWDJHV Pornographie etpédoporno graphie 359-360 Mise en scène des enfants, représentant activités sexuelles explicites ou simulées réelles Mise en gage ou servitude 397-399 338-339 400 332 Faire pratiquer des expérimentationsO¶HQIDQW sur sans avoir son consentement ou FHOXLGHO¶autorité parentale 401-402 276 Activité à titre qui exclusif consiste à faire appel la à charité publique en vuede procurer des moyens de substance Expérimentation la sur personnede O¶HQIDQW Incitation la mendicité à des enfants Travail des enfants 411-428 Enfants dans les conflits armés 429-438 déplacés ou réfugiés Incitation la menà dicité des enfants des Interdiction pour un débiteur pendantla convention quilelieàun créancier de mettre en gage ses enfants Interdiction de faire effectuer un enfant à un travail disproportionné à ses capacités susceptible G¶HPSrFKHU son éducation et de nuire à sa santé et à son développement Enrôlement G¶Hnfants de moinsde 18 ans dans les conflits armés Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 4.5 - Vision politique de la réforme du secteur de la sécurité en République de Guinée Dans le cadre de la consolidation de la paix pour un dialogue national accru, le Gouvernement compte poursuivre ses efforts de mise en place de mécanismes de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de consolidation de la paix. À cet effet, il entend mettre en à des mesures stratégiques pouvant concourir à la consolidation de la paix sociale dont certaines ǯ spécifiquement aux femmes : - la promotion de la citoyenneté en vue ǯ± ǯ du débat politique à travers la formation citoyenne en direction notamment des couches les plus vulnérables (jeunes et femmes) ; - la participation des femmes dans la prévention et la gestion des conflits. La réforme du secteur de la sécurité ǯcrit dans un contexte de renouveau démocratique. En effet, la Guinée compte bâtir un État de droit démocratique fondé sur les valeurs sur les valeurs universelles et faire face aux défis de développement pour répondre aux attentes des populations. Pour faire face aux nombreux défis, le Gouvernement est conscient de la nécessité ǯ réforme du secteur de sécurité et ǯ gestion des FDS devant répondre à un besoin profond de rationalisation des effectifs et des moyens, de prise en compte des questions de genre et ǯ meilleure gestion des carrières. Certaines priorités stratégiques dans la RSS touchent spécifiquement les femmes. En ce qui concerne le renforcement de la gouvernance au sein des FDS, le Gouvernement 50 GUIDE DU PARTICIPANT entend procéder à la formulation et à la mise en application ǯ code de conduite intégrant les Résolutions 1325, 1820 et 1888 ainsi que la protection des enfants, sa vulgarisation à grande échelle à travers des émissions radios et autres activités de sensibilisation et le suivi de leur mise en à dans chacune des forces de défense et de sécurité. En ce qui concerne le renforcement et la modernisation institutionnelle à travers un système de gestion des ressources humaines plus adéquat, qui vise la rationalisation des effectifs, il est question ǯ plaidoyer pour ǯ± de la dimension genre dans la gestion des FDS (recrutement, formation et responsabilisation des femmes). Dans le cadre du renforcement du système judiciaire, la promotion et la protection des Droits de ǯhomme et du rôle de la justice dans le contrôle des forces de sécurité et la lutte contre ǯ± afin ǯ le respect des droits et libertés fondamentales, le gouvernement compte mettre en à les mesures stratégiques dont certaines touchent les femmes : - la mise en place de programmes ǯtiation aux principes des droits de ǯ à ǯ des femmes et des jeunes filles ; - la promotion de ǯ±± des sexes devant la loi notamment en ce qui concerne les droits de propriété, les conditions de travail, la lutte contre les violences basées sur le genre ; - ǯ±ioration des conditions carcérales de tous les détenus notamment les femmes et les enfants mineurs ; - le respect des engagements internationaux tels que la CEDEF. Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 51 GUIDE DU PARTICIPANT Conclusions Des lois existent en Guinée pour combattre la violence. LǯÉtat guinéen entend assortir ces lois de mesures afin de les rendre plus efficaces, ǯ ce qui justifie la volonté de procéder à la formation des forces de défenses et de sécurité. Des partcipants à l'atelier de Conakry Cérémonie de remise de diplôme aux participants à l'atelier de Conakry Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 53 GUIDE DU PARTICIPANT Bibliographie Sites internet Ȉ Comité permanent interorganisations (IASC) : www.humanitarianinfo.org/iasc Ȉ The Integrated Regional Information Networks (IRIN), www.irinnews.org Ȉ Reliefweb, www.reliefweb.int Ȉ The Reproductive Health Response in Conflict Consortium (RHRC) : www.rhrc.org/resources/gbv/index.html Ȉ UNHCR, www.unhcr.ch Ȉ Womeǯs Commission www.womenscommission.org Films et vidéos IRIN produit et distribue des minidocumentaires gratuits à la communauté humanitaire. Des versions courtes des films peuvent être visionnées sur le site Internet de IRIN : www.irinnews.org/film «Nos ǥ Leur champ de bataille» (septembre 2004) « Nos corps... leur champ de bataille» met ǯ sur les crises auxquelles sont confrontés les femmes, les jeunes filles et les jeunes enfants à travers le monde, à la fois pendant et après les conflits. Ce film donne la parole aux victimes de viol en République démocratique du Congo et au Liberia et remet en question la culture de ǯ± qui permet à cette violence de perdurer de manière incontrôlée. Il a gagné un prix des Nations Unies en mai 2005 pour son long métrage. Il existe en anglais, français et kiswahili. « ǯ Edge » (juin 2005) Ce film examine les questions qui entourent la pratique répandue de ǯ sion qui affecte des millions de femmes, de jeunes filles et de jeunes enfants chaque année. Filmé en Sierra Leone et en Éthiopie, ce documentaire met en lumière les différences culturelles qui entourent cette pratique et les différents niveaux de gouvernement et les activités humanitaires en place dans les deux pays. Hawa ba et deux femmes soldats Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 55 GUIDE DU PARTICIPANT Annexes Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 56 GUIDE DU PARTICIPANT Adjudant Mohamed CAMARA, Instructeur Ecole Nationale de la Gendarmerie de Sonfonia Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 57 GUIDE DU PARTICIPANT Lois et conventions Résolution 1325 (2000) Adoptée par le Conseil de sécurité à sa 4213e séance, le 31 octobre 2000 Le Conseil de sécurité, rappelant ses résolutions 1261 (1999) du 25 août 1999, 1265 (1999) du17 septembre 1999, 1296 (2000) du 19 avril 2000 et 1314 (2000) du 11 août 2000, ainsi que les déclarations de son Président sur la question, et rappelant aussi la déclaration que son Président a faite à la presse à ǯ de la Journée des Nations Unies pour les droits des femmes et la paix internationale (Journée internationale de la femme), le 8 mars 2000 (SC/6816) ; rappelant également les engagements de la Déclaration et du Programme ǯ de Beijing (A/52/231) ainsi que ceux qui figurent dans le texte adopté par lǯAssemblée générale à sa vingt-troisième session extraordinaire intitulée « Les femmes en ǯ 2000 : égalité entre les sexes, développement et paix pour le XXIe siècle » (A/S23/10/Rev.1), en particulier ceux qui concernent les femmes et les conflits armés ; ayant présents à ǯ les buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies et considérant que la Charte confère au Conseil de sécurité la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales ; constatant avec préoccupation que la grande majorité de ceux qui subissent les effets préjudiciables des conflits armés, y compris les réfugiés et les déplacés, sont des civils, en particulier des femmes et des enfants, et que les combattants et les éléments armés les prennent de plus en plus souvent pour cible, et conscient des conséquences qui en découlent pour ǯ ǯ paix durable et pour la réconciliation ; Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 58 GUIDE DU PARTICIPANT réaffirmant le rôle important que les femmes jouent dans la prévention et le règlement des conflits et dans la consolidation de la paix et soulignant ǯ importe ǯ participent sur un pied ǯ±± à tous les efforts visant à maintenir et à promouvoir la paix et la sécurité et ǯ y soient pleinement associées, et ǯ convient de les faire participer davantage aux décisions prises en vue de la prévention et du règlement des différends ; réaffirmant aussi la nécessité de respecter scrupuleusement les dispositions du droit international humanitaire et des instruments relatifs aux droits de ǯ qui protègent les droits des femmes et des petites filles pendant et après les conflits ; soulignant que toutes les parties doivent veiller à ce que les programmes de déminage et de sensibilisation au danger des mines tiennent compte des besoins particuliers des femmes et des petites filles ; considérant ǯ est urgent ǯ dans les opérations de maintien de la paix une démarche sexospécifique et, à cet égard, prenant note de la Déclaration de Windhoek et du Plan ǯ de Namibie sur ǯ± ǯ démarche soucieuse ǯ±± entre les sexes dans les opérations multidimensionnelles de paix ; mesurant ǯ de la recommandation contenue dans la déclaration que son Président a faite à la presse le 8 mars 2000, tendant à ce que tout le personnel des opérations de maintien de la paix reçoive une formation spécialisée au sujet de la protection, des besoins particuliers et des droits fondamentaux des femmes et des enfants dans les situations de conflit ; considérant que, si les effets des conflits armés sur les femmes et les petites-filles étaient mieux compris, ǯ existait des arrangements institutionnels efficaces pour garantir leur protection et si les femmes participaient pleinement au processus de paix, le maintien et la promotion de la paix et de la sécurité internationales seraient facilités ; notant ǯ est nécessaire de disposer ǯ ensemble de données au sujet des effets des conflits armés sur les femmes et les petites filles ; 1. demande instamment aux États Membres de faire en sorte que les femmes soient davantage représentées à tous les niveaux de prise de décisions dans les institutions et mécanismes nationaux, régionaux et internationaux pour la prévention, la gestion et le règlement des différends ; 2. engage le Secrétaire général à appliquer son plan ǯ stratégique (A/49/587) prévoyant une participation accrue des femmes à la prise des décisions concernant le règlement des conflits et les processus de paix ; 3. demande instamment au Secrétaire général de nommer plus de femmes parmi les Représentants et Envoyés spéciaux chargés de missions de bons offices en son nom, et, à cet égard, demande aux États Membres de communiquer au Secrétaire général le nom de candidates pouvant être inscrites dans une liste centralisée régulièrement mise à jour ; Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 59 GUIDE DU PARTICIPANT 4. demande instamment aussi au Secrétaire général de chercher à accroître le rôle et la contribution des femmes dans les opérations des Nations Unies sur le terrain, en particulier en qualité ǯ militaires, de membres de la police civile, de spécialistes des droits de ǯ et de membres ǯérations humanitaires ; 5. se déclare prêt à incorporer une démarche soucieuse ǯ±± entre les sexes dans les opérations de maintien de la paix, et prie instamment le Secrétaire général de veiller à ce que les opérations sur le terrain comprennent, le cas échéant, une composante femme ; 6. prie le Secrétaire général de communiquer aux États Membres des directive set éléments de formation concernant la protection, les droits et les besoins particuliers des femmes, ainsi que ǯ de la participation des femmes à toutes les mesures de maintien de la paix et de consolidation de la paix, invite les États Membres à incorporer ces éléments, ainsi que des activités de sensibilisation au VIH/sida, dans les programmes nationaux de formation ǯ organisent à ǯ du personnel des forces militaires et de la police civile qui se prépare à un déploiement, et prie en outre le Secrétaire général de veiller à ce que le personnel civil des opérations de maintien de la paix reçoive une formation analogue ; 7. prie instamment les États Membres ǯ roître le soutien financier, technique et logistique ǯ choisissent ǯ aux activités de formation aux questions de parité, y compris à celles qui sont menées par les fonds et programmes compétents, notamment le Fonds des Nations Unies pour la femme, le Fonds des Nations Unies pour ǯ ǡ le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiées et autres organes compétents ; 8. demande à tous les intéressés, lors de la négociation et de la mise en à ǯaccords de paix, ǯ une démarche soucieuse ǯ±± entre les sexes, en particulier : a) de tenir compte des besoins particuliers des femmes et des petites filles lors du rapatriement et de la réinstallation et en vue du relèvement, de la réinsertion et de la reconstruction après les conflits ; b) ǯ des mesures venant appuyer les initiatives de paix prises par des groupes locaux de femmes et les processus locaux de règlement des différends, et faisant participer les femmes à tous les mécanismes de mise en à des accords de paix ; c) ǯ des mesures garantissant la protection et le respect des droits fondamentaux des femmes et des petites filles, en particulier dans les domaines de la constitution, du système électoral, de la police et du système judiciaire ; 9. demande à toutes les parties à un conflit armé de respecter pleinement le droit international applicable aux droits et à la protection des femmes et petites filles, en particulier en tant que personnes civiles, notamment les obligations qui leur incombent en vertu des Conventions de Genève de 1949 et des Protocoles additionnels y afférents de 1977, de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et de son Protocole additionnel de 1967, de la Convention de 1979 sur ǯ±n de toutes les formes de discrimination à ǯégard des femmes et de son Protocole facultatif Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 60 GUIDE DU PARTICIPANT de 1999, ainsi que de la Convention des Nations Unies relative aux droits de ǯ de 1989 et de ses deux Protocoles facultatifs du 25 mai 2000, et de tenir compte des dispositions pertinentes du Statut de Rome de la Cour pénale internationale ; 10. demande à toutes les parties à un conflit armé de prendre des mesures particulières pour protéger les femmes et les petites filles contre les actes de violence sexiste, en particulier le viol et les autres formes de sévices sexuels, ainsi que contre toutes les autres formes de violence dans les situations de conflit armé ; 11. souligne que tous les États ont ǯ de mettre fin à ǯ± et de poursuivre en justice ceux qui sont accusés de génocide, de crimes contre ǯ± et de crimes de guerre, y compris toutes les formes de violence sexiste et autre contre les femmes et les petites filles, et à cet égard fait valoir ǯ est nécessaire ǯ si possible ces crimes du bénéfice des mesures ǯ ; 12. demande à toutes les parties à un conflit armé de respecter le caractère civil et humanitaire des camps et installations de réfugiés et de tenir compte des besoins particuliers des femmes et des petites filles, y compris lors de la construction de ces camps et installations, et rappelle ses résolutions 1208 (1998) du 19 novembre1998 et 1296 (2000) du 19 avril 2000 ; 13. engage tous ceux qui participent à la planification des opérations de désarmement, de démobilisation et de réinsertion à prendre en considération les besoins différents des femmes et des hommes ex-combattants et à tenir compte des besoins des personnes à leur charge ; 14. se déclare de nouveau prêt, ǯ adopte des mesures en vertu de lǯArticle 41 de la Charte des Nations Unies, à étudier les effets que celles-ci pourraient avoir sur la population civile, compte tenu des besoins particuliers des femme set des petites filles, en vue ǯnvisager, le cas échéant, des exemptions à titre humanitaire ; 15. se déclare disposé à veiller à ce que ses missions tiennent compte de considérations de parité entre les sexes ainsi que des droits des femmes, grâce notamment à des consultations avec des groupements locaux et internationaux de femmes ; 16. invite le Secrétaire général à étudier les effets des conflits armés sur les femmes et les petites filles, le rôle des femmes dans la consolidation de la paix et la composante femmes des processus de paix et de règlement des différends, et ǯ également à lui présenter un rapport sur les résultats de cette étude et à le communiquer à tous les États Membres de ǯ des Nations Unies ; 17. prie le Secrétaire général ǯ ǡ le cas échéant, dans les rapports ǯ présentera, des informations sur ǯ± des questions de parité entre les sexes dans toutes les missions de maintien de la paix et sur tous les autres aspects ayant trait aux femmes et aux petites filles ; 18. décide de demeurer activement saisi de la question. Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 61 GUIDE DU PARTICIPANT Résolution 1820 (2008) Du Conseil de Sécurité des Nations Unies adoptée le 19 juin 2008 Toutes formes de violences sexuelles à ǯ± des femmes est une menace pour la paix et la sécurité internationale. La résolution 1820, adoptée le 19 juin 2008, reconnaît que l'utilisation des violences sexuelles comme tactique de guerre est une question de paix et de sécurité internationale. La résolution constate que les violences sexuelles systématiques et répandues peuvent aggraver les conflits armés, constituer une menace pour la paix et la sécurité internationale et avoir un impact sur la réconciliation, le développement et la paix durable. Les violences sexuelles posent de sérieux problèmes physiques, psychologiques et de santé aux victimes, et ont des conséquences sociales directes sur les communautés et la société toute entière. La résolution réaffirme l'engagement politique du Conseil de Sécurité à protéger les femmes et les filles contre les violences sexuelles durant les conflits armés et réaffirme son intention ǯ des sanctions ciblées à ǯ± des auteurs. Les principales mesures d'application, comprennent : Ȉ lǯtensification et la diffusion à grande échelle des messages de sensibilisation et le renforcement des capacités institutionnelles à travers des formations avant le déploiement et à ǯ± des missions ciblant les militaires nationaux et les forces de police ; Ȉ une surveillance étroite de la situation de droits humains dans des pays spécifiques ; Ȉ la traduction des acteurs de violences sexuelles devant les tribunaux. La résolution 1820 invite avec urgence les États Membres et le Système des Nations Unies à renforcer leurs efforts en développant des mécanismes pouvant assurer une meilleure protection contre les actes de violence sexuelle et faciliter la pleine participation des femmes aux prises de décisions, au renforcement des capacités et à la formation. Impunité: Au niveau pays, les États devront établir des régimes de sanctions et également envisager d'imposer des mesures de sanctions à ǯ des factions antagonistes qui commettent des viols et toutes les autres formes de violence à ǯ± des femmes et des filles. Les États membres sont également invités à déployer du personnel militaire féminin, y compris du personnel doté ǯen matière de violences sexuelles. Au niveau de NU, la politique de tolérance zéro contre l'exploitation sexuelle par le personnel des NU devra être également renforcée et les troupes des pays contributeurs ainsi que la police devront assumer la pleine responsabilité en cas ǯ par leur personnel. Le Conseil de Sécurité se tient prêt à adopter des résolutions appropriées traitant des violences sexuelles et particulièrement dans le département des opérations de maintien de la paix (DPKO), qui prendra la tête pour soutenir l'exécution de la résolution dans les pays où les soldats de la paix de ǯ sont déployés. Les missions de maintien de la paix ont pour mandat de protéger les civils, elles devront maintenant inclure la protection des femmes et des enfants face à toutes les formes de violence dans leur plan d'exécution et dans le reportage des situations pendant les conflits. Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 62 GUIDE DU PARTICIPANT Résolution 1888 (2009) Adoptée par le Conseil de sécurité à sa 6195e séance, le 30 septembre 2009 Le Conseil de Sécurité, réaffirmant ǯ tient à ce que ses résolutions 1325 (2000), 1612 (2005), 1674 (2006), 1820 (2008) et 1882 (2009) et toutes les déclarations de son président sur la question continuent ǯ² appliquées et le soient intégralement ; remerciant le Secrétaire général de son rapport du 16 juillet 2009(S/2009/362), mais demeurant profondément préoccupé par ǯ de progrès sur le chapitre de la violence sexuelle en période de conflit armé, en particulier à ǯ des femmes et des enfants, et surtout des filles, et notant que, comme il ressort du rapport du Secrétaire général, les conflits armés sont sources de violence sexuelle partout dans le monde ; se déclarant à nouveau profondément préoccupé de ce que, bien ǯ ait maintes fois condamné la violence contre les femmes et les enfants, et notamment toutes les formes de violence sexuelle en période de conflit armé, et bien ǯ ait appelé toutes les parties à des conflits armés à mettre fin immédiatement à de tels actes, ceux-ci persistent et, dans certains cas, sont devenus systématiques ou se sont généralisés ; rappelant les engagements souscrits dans la Déclaration et le Programme ǯ de Beijing (A/52/231), ainsi que ceux résultant du texte adopté par lǯAssemblée générale des Nations Unies à ǯ de sa vingt-troisième session extraordinaire intitulée « Les femmes en ǯ 2000 : égalité entre les sexes, développement et paix pour le XXIe siècle » (A/S-23/10/Rev. 1), et en particulier ceux qui concernent les femmes et les conflits armés ; réaffirmant les obligations des États parties à la Convention sur ǯ± de toutes les formes de discrimination à ǯ± des femmes, à son Protocole facultatif, à la Convention relative aux droits de ǯ et à ses Protocoles facultatifs, et exhortant les États qui ne ǯ pas encore fait à envisager de ratifier ces instruments ou ǯ adhérer, rappelant que le droit international humanitaire assure aux femmes et aux enfants, en période de conflit armé, une protection générale parce ǯ font partie de la population civile, et une protection spéciale parce ǯ peuvent se trouver particulièrement exposés ; rappelant également que les États ont le devoir de mettre fin à ǯ± et de poursuivre les personnes responsables de génocide, de crimes contre ǯ±ǡ de crimes de guerre et autres crimes odieux perpétrés contre des civils, et notant à cet égard avec inquiétude que les auteurs de violences sexuelles sont peu nombreux à être traduits en justice, tout en sachant que, durant et après les conflits, les appareils judiciaires nationaux risquent ǯ² très affaiblis ; réaffirmant ǯ est indispensable de mettre fin au règne de ǯ± si ǯ veut que toute société en proie à un conflit ou qui ǯ relève tire les leçons des exactions commises contre des civils et empêche ǯ ne se reproduisent, appelant ǯtion sur tout ǯ de mécanismes de justice et de réconciliation à envisager, tels Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 63 GUIDE DU PARTICIPANT les cours et tribunaux internes, internationaux et « mixtes » et les commissions Vérité et Réconciliation, et notant que ces mécanismes peuvent non seulement aider à asseoir le principe de la responsabilité individuelle des auteurs de crimes graves, mais encore promouvoir la paix, la vérité, la réconciliation et les droits des victimes ; rappelant que diverses infractions de violence sexuelle sont visées dans le Statut de Rome de la Cour pénale internationale et dans les statuts des tribunaux pénaux internationaux ad hoc ; soulignant que tous les États ou entités non étatiques parties à un conflit doivent ǯ pleinement des obligations que leur impose le droit international applicable, qui proscrit notamment toutes les formes de violence sexuelle ; affirmant que, comme le veut le principe de la responsabilité du supérieur hiérarchique, les dirigeants civils et les chefs militaires doivent manifester la ferme intention et la volonté politique de prévenir les actes de violence sexuelle, ainsi que de lutter contre ǯ± des auteurs de tels actes et de les amener à en répondre, et que ǯ peut donner à penser ǯ tolèrent les actes de violence sexuelle en période de conflit ; soulignant ǯ importe dǯffronter les problèmes de violence sexuelle dès le début des processus de paix et des efforts de médiation, afin de protéger les populations à risque et de promouvoir une stabilité complète, ǯ en particulier des accords prévoyant ǯ ° des organisations humanitaires avant tout cessez-le-feu et la protection des droits de ǯǡ des cessez-le-feu et de leur surveillance, des programmes de désarmement, démobilisation et réintégration, des dispositifs de réforme du secteur de la sécurité, de la justice et des réparations, et du relèvement et du développement au lendemain des conflits ; préoccupé de constater que les femmes sont sous-représentées dans les processus de paix officiels, que ni les médiateurs ni les observateurs de cessez-le feu ǯ la formation voulue pour ǯ du problème de la violence sexuelle et que ǯ ne trouve pas de femmes à la tête des équipes de médiateurs chargés des pourparlers de paix placés sous les auspices des Nations Unies ; conscient que la promotion et ǯ de la femme, ainsi que ǯ aux organisations et réseaux de femmes sont indispensables dans la consolidation de la paix pour promouvoir ǯ± et pleine participation des femmes, et engageant les États Membres, les donateurs et la société civile, notamment les organisations non gouvernementales, à prêter leur concours à cette fin ; se félicitant que des femmes soient associées aux missions de maintien de la paix dans des fonctions civiles, militaires et de police, et considérant que les femmes et les enfants touchés par un conflit armé peuvent se sentir plus en sécurité si ǯ à des femmes ǯ ont affaire et rapportent les sévices dont ils ont pu être victimes, et ǯ présence féminine dans les effectifs de maintien de la paix peut encourager les femmes locales à ǯØ dans les forces armées et les forces de sécurité nationales et à contribuer ainsi à la mise en place ǯ secteur de la sécurité qui soit accessible à tous, et réponde aux besoins de tous, surtout des femmes ; saluant ce que le Département des opérations de maintien de la paix fait pour définir des directives concernant la problématique hommes-femmes à ǯ du Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 64 GUIDE DU PARTICIPANT personnel militaire des opérations de maintien de la paix pour faciliter ǯ des résolutions 1325 (2000) et 1820 (2008), et arrêter des instructions opérationnelles pour aider les composantes civile, militaire et police des missions de maintien de la paix à appliquer effectivement la résolution 1820 (2008) ; ayant examiné le rapport du Secrétaire général en date du 16 juillet 2009 (S/2009/362) et soulignant que la présente résolution ǯ pas pour objet ǯ± si les situations visées dans le rapport du Secrétaire général sont ou non des conflits armés au sens des Conventions de Genève et des Protocoles additionnels auxdites conventions, ǯ ne préjuge pas davantage du statut juridique départies non étatiques qui ǯ trouvent engagées ; rappelant la décision ǯ a prise par sa résolution 1882 (2009) du 4 août2009 ǯ± la liste, annexée au rapport annuel du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés, des parties à un conflit armé qui, en violation du droit international applicable, se livrent systématiquement à des meurtres et à des mutilations ǯ ou à des viols et autres actes de violence sexuelle contre des enfants en période de conflit armé ; notant que le Bureau de la Conseillère spéciale pour la problématique hommesfemmes est actuellement chargé de suivre ǯ de la résolution1325 (2000) et ǯ la transversalisation de la problématique hommes femmes dans tout le système des Nations Unies, ǯ des femmes et ǯ±±des sexes, et affirmant ǯ ǯ coordination efficace des activités menées dans ces domaines au sein du système ; considérant que ǯ aux États ǯ incombe au premier chef de respecter et de garantir les droits fondamentaux de leurs citoyens, ainsi que de toutes les personnes se trouvant sur leur territoire, comme le prescrit le droit international applicable ; réaffirmant que ǯ aux parties, aux conflits armés ǯ incombe au premier chef de prendre toutes les mesures voulues pour assurer la protection des civils touchés ; rappelant que ǯ à lui ǯ la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales et ǯ est, à cet égard, fermement résolu à continuer de ǯ de la question de ǯ étendu ǯ les conflits armés sur les populations civiles, notamment en ce qui concerne la violence sexuelle ; 1. réaffirme que la violence sexuelle, utilisée ou commanditée comme tactique de guerre prenant délibérément pour cible des civils, ou dans le cadre ǯ attaque généralisée ou systématique dirigée contre des populations civiles, peut considérablement exacerber les conflits armés et compromettre le rétablissement de la paix et de la sécurité internationales, affirme à ce propos que des mesures efficaces destinées à prévenir et réprimer ces actes de violence sexuelle peuvent beaucoup contribuer au maintien de la paix et de la sécurité internationales et se déclare prêt à prendre, le cas échéant, ǯ examinera les situations dont il est saisi des dispositions propres à combattre la violence sexuelle généralisée ou systématique en période de conflit armé ;, Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 65 GUIDE DU PARTICIPANT 2. exige à nouveau de toutes les parties à des conflits armés ǯ mettent immédiatement et totalement fin à tous actes de violence sexuelle ; 3. exige aussi de toutes les parties à des conflits armés ǯ prennent immédiatement les mesures voulues pour protéger les civils, et notamment les femmes et les enfants, contre toutes formes de violence sexuelle, notamment en imposant des sanctions disciplinaires militaires appropriées et en observant le principe de la responsabilité du supérieur hiérarchique, en entraînant les soldats respecter ǯ tion formelle de toutes formes de violence sexuelle contre des civils, en dénonçant les préjugés qui alimentent la violence sexuelle et en veillant à ce que la composition des forces armées et des forces de sécurité soit contrôlée de manière à ce que soient exclus tous candidats qui auraient commis de graves violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de ǯǡ y compris des actes de violence sexuelle ; 4. prie le Secrétaire général de charger un représentant spécial ǯ une direction cohérente et stratégique, de ǯ utilement à renforcer les mécanismes de coordination des Nations Unies et de faire preuve de sensibilisation, notamment auprès des gouvernements, y compris les représentants des forces armées et de la justice, ainsi que des parties aux conflits armés et de la société civile, en vue de combattre, depuis le Siège et les bureaux de pays, la violence sexuelle en période de conflit armé tout en favorisant la coopération entre tous les acteurs intéressés et la coordination de leurs activités, en ǯ ǯ sur ǯ inter institutions intitulée « Campagne des Nations Unies contre la violence sexuelle en temps de conflit »; 5. engage les entités qui participent à la Campagne des Nations Unies contre la violence sexuelle en temps de conflit, ainsi que les autres entités compétentes du système, à appuyer les travaux du représentant spécial susmentionnée à poursuivre et renforcer la coopération et les échanges ǯ entre tous les acteurs intéressés, en vue de renforcer la coordination et ǯ± les chevauchements ǯ ± au Siège et à ǯ± des pays, ainsi que ǯ± ǯ que mène le système face à la violence sexuelle ; 6. engage les États à opérer sans attendre, en conformité avec le droit international, les réformes globales du droit et de la justice qui seraient nécessaires pour que ceux qui commettent des violences sexuelles au cours de conflits soient traduits en justice et que les survivants aient accès à la justice, soient traités avec dignité tout au long de la procédure judiciaire, soient protégés et obtiennent réparation de leurs souffrances ; 7. engage toutes les parties aux conflits à ǯ que toutes informations faisant état de violences sexuelles commises par des civils ou par des personnels militaires donnent lieu à une enquête approfondie, que ceux qui sont soupçonnés ǯ commis des actes soient traduits en justice et que, conformément au droit international humanitaire, les supérieurs hiérarchiques civils et les commandants militaires usent de leur autorité et de leurs pouvoirs pour prévenir les violences sexuelles, notamment en combattant ǯ± ; 8. demande au Secrétaire général de définir et de prendre les mesures voulues pour dépêcher rapidement sur les théâtres ǯ± particulièrement préoccupants sous le rap port de la violence sexuelle en période de conflit armé, Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 66 GUIDE DU PARTICIPANT en faisant appel à la présence des Nations Unies sur le terrain et avec le consentement du gouvernement du pays hôte, une équipe ǯ chargée ǯ les autorités nationales à renforcer ǯÉtat de droit, et recommande ǯ soit fait usage des ressources humaines qui existent déjà aux Nations Unies, ainsi que de contributions volontaires, en mettant à profit comme il convient ǯ requise en ce qui concerne ǯÉtat de droit, les appareils de la justice civile et militaire, la médiation, ǯ² pénale, la réforme du secteur de la sécurité, la protection des témoins, les critères ǯ procès équitable et la sensibilisation du public, en vue, notamment : a) de travailler en étroite collaboration avec les membres des professions juridiques et judiciaires et les autres membres de ǯ judiciaire, civil et militaire des gouvernements intéressés pour combattre ǯ±ǡ en renforçant les capacités nationales et en appelant ǯtention sur les divers mécanismes ǯtration de la justice à prendre en considération ; b) ǯ les lacunes de ǯ nationale et de promouvoir ǯ ǯ démarche nationale globale dans le domaine de la lutte contre la violence sexuelle en période de conflit armé, y compris en insistant davantage sur la mise enjeu de la responsabilité pénale, les besoins des victimes et les capacités de ǯpareil judiciaire ; c) de recommander des moyens de coordonner les activités et les ressources intérieures et internationales pour renforcer ǯ du gouvernement à lutter contre la violence sexuelle en période de conflit armé ; d) ǯà avec la Mission des Nations Unies, ǯ± de pays et le représentant spécial du Secrétaire général, en tant que de besoin, à ǯ intégrale des mesures demandées par la résolution 1820 (2008) ; 9. engage les États, les entités compétentes des Nations Unies et la société civile, le cas échéant, à aider, en étroite coopération avec les autorités nationales, à renforcer les capacités nationales du système judiciaire et de ǯ répressif dans les situations particulièrement préoccupantes sous le rapport de la violence sexuelle en période de conflit armé ; 10. réaffirme son intention ǯnvisager, ǯl adoptera des sanctions ciblées à ǯ n de conflits armés ou les reconduira, ǯy intégrer, le cas échéant, des critères de qualification des actes de viol et autres formes de violence sexuelle, et demande à toutes les missions de maintien de la paix et autres missions et organes compétents des Nations Unies, et en particulier au Groupe de travail sur les enfants et les conflits armés, de communiquer à ses comités des sanctions compétents, notamment par ǯ± de leurs groupes de surveillance et de leurs groupes ǯǡ toutes informations utiles dont ils disposeraient au sujet de la violence sexuelle ; 11. entend insérer dans les résolutions par lesquelles il établit ou renouvelle le mandat des opérations de maintien de la paix des dispositions appropriées sur la prévention de la violence sexuelle, la lutte contre ce phénomène et les rapports sur la question ǯ souhaite recevoir ; Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 67 GUIDE DU PARTICIPANT 12. décide ǯ± dans les mandats des opérations de maintien de la paix des Nations Unies les dispositions spécifiques voulues pour assurer la protection des femmes et des enfants contre le viol et autres formes de violence sexuelle, y compris, au cas par cas, en désignant des conseillers pour la protection des femmes parmi les conseillers pour la problématique hommes-femmes et les groupes de protection des droits de ǯǡ et prie le Secrétaire général ǯ± systématiquement la nécessité de nommer de tels conseillers, ainsi que le nombre à prévoir et les fonctions à leur attribuer au cours de la préparation de chaque opération de maintien de la paix des Nations Unies ; 13. engage les États à élargir, avec ǯi de la communauté internationale, ǯ °s aux services de soins de santé, de soutien psychosocial, ǯ juridique et de réinsertion socioéconomique des victimes de la violence sexuelle, surtout en milieu rural ; 14. exprime ǯ de tirer un meilleur parti des visites périodiques sur le terrain dans les zones de conflit, en organisant sur place, avec les femmes et les organisations de femmes, des séances de questions-réponses consacrées aux préoccupations et aux besoins des femmes dans les zones de conflit armé ; 15. engage les dirigeants locaux et nationaux, y compris les chefs traditionnels ǯ y en a et les chefs religieux, à jouer un rôle plus actif dans la sensibilisation des communautés à la violence sexuelle en vue ǯ± la marginalisation et la stigmatisation des victimes, de faciliter leur réinsertion sociale et de combattre le règne de ǯ± pour ces crimes ; 16. demande instamment au Secrétaire général, aux États membres et aux chefs des organisations régionales de prendre des mesures pour accroître la représentation des femmes dans les processus de médiation et les processus de décision pour tout ce qui a trait au règlement des conflits et à la consolidation de la paix ; 17. insiste pour que les questions de violence sexuelle soient inscrites au programme de toutes les négociations de paix placées sous ǯ± des Nations Unies et insiste aussi pour que ces questions trouvent leur place dès le début des processus de paix en pareils cas, en particulier en ce qui concerne les accords de pré-cessezle-feu visant ǯ ° humanitaire et les droits de ǯǡ les cessez-le-feu et leur surveillance, les programmes de désarmement, démobilisation et réintégration et de réforme du secteur de la sécurité, la vérification des antécédents des membres des forces armées et des forces de sécurité, la justice, les réparations, ainsi que le relèvement et le développement ; 18. réaffirme que la Commission de consolidation de la paix a pour fonction de promouvoir des approches reposant sur ǯ±± des sexes et ouvertes à tous pour réduire ǯ± au lendemain des conflits, compte tenu du rôle important que les femmes jouent dans la reconstruction de la société, et prie instamment la Commission ǯ toutes les parties, dans les pays dont elle ǯ ǡ à prévoir dans leurs stratégies et à appliquer des mesures destinées à réduire la violence sexuelle au lendemain des conflits ; Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 68 GUIDE DU PARTICIPANT 19. engage les États Membres à accroître le nombre de femmes parmi les militaires et les fonctionnaires de police déployés dans le cadre des opérations de maintien de la paix des Nations Unies et à dispenser à tous les membres des forces armées et de la police la formation voulue pour ǯ remplissent leur devoir ; 20. prie le Secrétaire général de prêter un appui technique aux pays fournisseurs de contingents et de forces de police pour leur permettre ǯ dans la formation dispensée aux militaires et policiers avant leur déploiement et à leur arrivée sur le terrain des directives sur les moyens de combattre la violence sexuelle ; 21. prie également le Secrétaire général de poursuivre et renforcer ǯ ǯ mène en vue ǯ la politique de tolérance zéro à ǯ± de ǯ et des sévices sexuels dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies, et demande instamment aux pays fournisseurs de contingents et de forces de police de prendre les mesures préventives requises, notamment dans le cadre de la formation dispensée avant le déploiement et sur le théâtre des opérations sous forme ǯ de sensibilisation, entre autres, afin que tout membre de leur personnel qui serait mis en cause réponde pleinement de ses actes ; 22. demande au Secrétaire général de continuer à donner pour instructions à toutes les entités compétentes des Nations Unies de prendre des mesures précises pour transversaliser la problématique hommes-femmes dans leurs institutions respectives, notamment en veillant à affecter des ressources financières et humaines suffisantes à tous les bureaux et départements compétents et sur le terrain, ainsi ǯ renforcer, dans le cadre de leurs mandats respectifs, leur coopération et leur coordination en ce qui concerne la question de la violence sexuelle en période de conflit armé ; 23. prie instamment les représentants spéciaux compétents et le Coordonnateur des secours ǯ ǡ intervenant avec ǯ stratégique et technique du Réseau ǯ des Nations Unies, de travailler avec les Etats Membres à ǯ± de stratégies globales conjointes gouvernement-Nations Unies pour combattre la violence sexuelle, après consultation de tous les acteurs intéressés, et de présenter régulièrement des mises à jour à ce sujet dans les rapports ǯ adressent normalement au Siège ; 24. prie en outre le Secrétaire général de veiller à rendre plus systématiquement compte de toutes tendances et de tous scénarios ǯ nouveaux et indicateurs précurseurs de recours à la violence sexuelle en période déconfit armé dans tous les rapports ǯ présente au Conseil sur ce sujet, et encourage les représentants spéciaux du Secrétaire général, le Coordonnateur des secours ǯ ǡ la Haut-commissaire aux droits de ǯǡ le Rapporteur spécial chargé ǯ la question de la violence à ǯ± des femmes et le Président de la Campagne des Nations Unies à présenter, en coordination avec le représentant spécial mentionné plus haut, des exposés et documents supplémentaires sur la violence sexuelle en période de conflit armé ; 25. invite le Secrétaire général à rendre compte, le cas échéant, dans ses rapports périodiques sur les différentes opérations de maintien de la paix, des dispositions Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 69 GUIDE DU PARTICIPANT prises pour mettre en à des mesures de protection des civils, et en particulier des femmes et des enfants, contre la violence sexuelle ; 26. invite également le Secrétaire général à mettre au point ǯ ǡ de préférence dans les trois mois et en tenant compte des propositions présentées dans son rapport ainsi que de tous autres éléments pertinents, des propositions précises sur les moyens ǯrer, avec plus ǯ té et ǯ e au sein du systèmes Nations Unies, la surveillance de la protection des femmes et des enfants contre le viol et ǯtres formes de violence sexuelle durant et après des conflits armés et la communication de ǯ à ce sujet, en mettant à profit ǯ dont le système dispose et les apports des gouvernements nationaux, des organisations régionales, des organisations non gouvernementales dans leur fonction consultative et de divers acteurs de la société civile, en vue de fournir en temps utile une information objective, précise et fiable sur les lacunes que présente la réponse des entités des Nations Unies, afin ǯ en soit tenu compte pour prendre les décisions voulues ; 27. invite en outre le Secrétaire général à continuer de lui soumettre des rapports annuels sur ǯ de la résolution 1820 (2008) et de lui présenter, en septembre 2010 au plus tard, son prochain rapport sur ǯ de la présente résolution et de la résolution 1820 (2008), en y proposant, notamment : a) une stratégie et un plan de coordination détaillés pour que ǯ éthique soit collectée dans les règles et en temps utile ; b) des informations récentes sur les efforts que les coordonnateurs des missions des Nations Unies chargés de ǯ du problème de la violence sexuelle font pour travailler en étroite collaboration avec le Coordonnateur résident/Coordonnateur humanitaire, ǯ± de pays des Nations Unies et, le cas échéant, le représentant spécial et/ou ǯ± ǯ ; c) des renseignements au sujet des parties à un conflit armé qui sont soupçonnées sérieusement de se livrer systématiquement au viol ou à ǯ formes de violence sexuelle dans des situations dont le Conseil est saisi ; 28. décide ǯexaminer, compte tenu du processus institué par lǯAssemblée générale dans sa résolution 63/311 pour la création ǯ entité composite des Nations Unies chargée des questions liées à la problématique hommes-femmes, les mandats respectifs du représentant spécial demandé au paragraphe 4 et de ǯ± ǯ évoquée au paragraphe 8, dans un délai de deux ans et, par la suite, en tant que de besoin ; 29. décide également de demeurer activement saisi de la question. Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 70 GUIDE DU PARTICIPANT Résolution 1889 (2009) Adoptée par le Conseil de sécurité à sa 6196e séance, le 5 octobre 2009 Le Conseil de sécurité, réaffirmant ǯ tient à ce que ses résolutions 1325 (2000), 1612 (2005),1674 (2006), 1820 (2008), 1882 (2009) et 1888 (2009), ainsi que toutes les déclarations de son président sur la question, continuent ǯ² appliquées et le soient intégralement, de façon synergique ; guidé par les buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies et ayant à ǯ que la Charte lui confère la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales ; rappelant que dans le document final du Sommet mondial de 2005(A/RES/60/1), lǯAssemblée générale des Nations Unies ǯ dite déterminée à éliminer toutes les formes de violence à ǯ± des femmes et des filles, rappelant également les obligations ǯ aux États parties la Convention sur ǯ± de toutes les formes de discrimination à ǯ± des femmes et le Protocole facultatif ǯ rapportant, la Convention relative aux droits de ǯ et les Protocoles facultatifs ǯ rapportant, et rappelant aussi les engagements énoncés dans la Déclaration et le Programme ǯ de Beijing, ainsi que dans le document final de la vingttroisième session extraordinaire de lǯAssemblée générale intitulée « Les femmes en ǯ 2000 : égalité entre les sexes, développement et paix pour le XXIe siècle » (A/S-23/10/Rev.1), en particulier ceux qui concernent les femmes et les conflits armés ; ayant examiné le rapport du Secrétaire général en date du 16 septembre 2009(S/2009/465) et soulignant que la présente résolution ǯ pas pour objet ǯ±blir du point de vue juridique si les situations visées dans ledit rapport sont ou ne sont pas des conflits armés au sens des Conventions de Genève et des Protocoles additionnels ǯ rapportant, et ne préjuge pas du statut juridique des parties non étatiques impliquées ; saluant les efforts que déploient les États Membres pour appliquer sa résolution 1325 (2000) au niveau national, notamment ǯ± de plans ǯ nationaux, et engageant les États Membres à poursuivre ces efforts ; rappelant ǯ est nécessaire que les femmes participent pleinement, effectivement et sur un pied ǯ±± à toutes les étapes des processus de paix, étant donné le rôle crucial ǯ jouent dans la prévention et le règlement des conflits, ainsi que dans la consolidation de la paix, réaffirmant le rôle clef que les femmes peuvent jouer dans la réparation du tissu social des pays qui sortent ǯ conflit ; soulignant que les femmes doivent être associées à ǯ± et à la mise en à des stratégies ǯ° conflit pour que leurs perspectives et leurs besoins soient pris en compte ; Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 71 GUIDE DU PARTICIPANT sǯ± vivement du fait que les femmes sont sous-représentées à toutes les étapes des processus de paix, en particulier ǯ sont très peu nombreuses à concourir à titre officiel aux processus de médiation, et soulignant ǯ importe de veiller à ce que des femmes soient nommées en nombre suffisant à des fonctions de décision, en qualité de médiatrices de haut niveau et en tant que membres des équipes de médiation ; demeurant vivement préoccupé par les obstacles persistants qui empêchent les femmes de concourir pleinement à la prévention et au règlement des conflits et de participer à la vie publique au lendemain des conflits, dont la violence, ǯǡ ǯ± ±ǡ ǯ ǯÉtat de droit, la discrimination culturelle, ǯ et la montée de ǯ± et du fanatisme sexistes, ainsi que des facteurs socioéconomiques tels que ǯ± de ǯ et, à cet égard ; considérant que la marginalisation des femmes risque de retarder ou ǯ ǯ ǯ paix durable et de bonnes conditions de sécurité, ainsi que la réconciliation ; sachant que les femmes et les filles ont des besoins particuliers au lendemain des conflits, entre autres, sur le plan de la sécurité physique, des services de santé, notamment des services de santé procréative et de santé mentale, des moyens de subsistance, des droits fonciers et du droit de propriété, de ǯǡ et aussi de la participation à la prise de décisions et à la planification du relèvement, en particulier aux premiers stades de la consolidation de la paix après un conflit ; notant que si des progrès ont été accomplis, il subsiste des obstacles au renforcement de la participation des femmes à la prévention et au règlement des conflits, ainsi ǯ la consolidation de la paix, ǯ± du fait que souvent, au lendemain des conflits, la capacité des femmes à participer à la prise des décisions publiques et au relèvement économique ǯ pas suffisamment prise en compte et ne reçoit pas le soutien financier nécessaire ; soulignant ǯ est crucial de financer des activités répondant aux besoins des femmes au début de la phase de relèvement afin de renforcer leur autonomisation, laquelle peut contribuer à une consolidation effective de la paix au lendemain des conflits ; notant que dans les situations de conflit armé ou ǯ° conflit, les femmes sont encore souvent considérées comme des victimes et non comme des agents capables de participer activement à la gestion et au règlement des conflits armés, et soulignant ǯ importe non seulement de protéger les femmes, mais aussi de leur donner les moyens de concourir à la consolidation de la paix ; considérant que bien cerner les effets que les conflits armés ont sur les femmes et les filles, notamment les réfugiées et les déplacées, adopter des mesures qui permettent de répondre rapidement à leurs besoins particuliers et mettre en place des dispositifs institutionnels propres à garantir leur protection et leur participation pleine et entière aux processus de paix, en particulier aux premiers stades de la consolida- Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 72 GUIDE DU PARTICIPANT tion de la paix au lendemain des conflits, peuvent contribuer grandement au maintien et à la promotion de la paix et de la sécurité internationales ; se félicitant de ǯ ǯ prise ǯ des Nations Unies de mettre au point un système inspiré de celui ǯ lancé le Programme des Nations Unies pour le développement, pour permettre aux décideurs de suivre ǯ qui est fait des crédits affectés à la problématique hommes-femmes dans les fonds ǯ spéciale multi donateurs du Groupe des Nations Unies pour le développement ; saluant les efforts que fait le Secrétaire général pour nommer davantage de femmes à des postes de responsabilité, en particulier dans les missions de terrain, grâce à quoi ǯ des Nations Unies donne concrètement ǯple dans la mise en à de la résolution 1325 (2000) ; saluant la création prochaine ǯ comité directeur des Nations Unies chargée mieux faire connaître la résolution 1325 (2000) et de mieux coordonner la préparation du dixième anniversaire de cette résolution ; encourageant les acteurs concernés à organiser en 2009-2010, à ǯ± mondiale, régionale et nationale, des activités visant à mieux faire connaître la résolution 1325 (2000), notamment des réunions au niveau des ministres, à renouveler les engagements pris dans le cadre de la question intitulée « Les femme set la paix et la sécurité » et à trouver les moyens de surmonter les obstacles actuel set futurs à la mise en à de ladite résolution ; 1. exhorte les États Membres et les organisations internationales et régionales à prendre de nouvelles mesures pour renforcer la participation des femmes à tous les stades des processus de paix, notamment ceux du règlement des conflits, de la planification de ǯ°-conflit et de la consolidation de la paix après un conflit, en encourageant les femmes à participer à la prise de décisions politique set économiques dès le début des processus de relèvement, notamment en leur confiant des postes de responsabilité et en facilitant leur participation à la planification et à la gestion de ǯǡ en soutenant les organisations féminines et en luttant contre les préjugés sur la capacité des femmes à participer sur un pied ǯ±± à la vie sociale ; 2. renouvelle ǯ ǯ a lancé pour que toutes les parties aux conflits armés respectent pleinement le droit international applicable aux droits et à la protection des femmes et des filles ; 3. condamne fermement toutes les violations du droit international commises à ǯ des femmes et des filles pendant et après les conflits armés, exige que toutes les parties fassent cesser immédiatement de tels actes, et souligne la responsabilité qui incombe à tous les États de mettre un terme à ǯ± et de poursuivre en justice les auteurs ǯ de violence de toute nature commis contre des femmes et des filles dans les conflits armés, notamment le viol et les autres actes de violence sexuelle ; Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 73 GUIDE DU PARTICIPANT 4. invite le Secrétaire général à élaborer une stratégie, reposant notamment sur des actions de formation, qui lui permettrait de confier à un plus grand nombre de femmes des missions de bons offices menées en son nom, notamment en qualité de représentantes et ǯ± spéciales, et à prendre les mesures voulues pour favoriser la participation des femmes aux missions politiques, aux missions de consolidation de la paix et aux missions de maintien de la paix des Nations Unies ; 5. prie le Secrétaire général de veiller à ce que figurent, dans tous les rapports ǯ lui soumet sur des pays, des informations sur ǯ que les situations de conflit armé ont sur les femmes et les filles, sur les besoins particuliers de celles-ci au lendemain ǯ conflit et sur les difficultés ǯ rencontrent pour les satisfaire ; 6. prie le Secrétaire général de veiller à ce que les organismes compétents des Nations Unies, agissant en collaboration avec les États Membres et la société civile, réunissent, analysent et évaluent systématiquement des informations sur les besoins particuliers des femmes et des filles dans les situations ǯ° conflit, notamment des informations sur leurs besoins en matière de sécurité physique et de participation à la prise de décisions et à la planification de ǯ° conflit, afin ǯ le système des Nations Unies à mieux répondre à ces besoins ; 7. entend, ǯ créera ou reconduira des missions des Nations Unies, inclure dans leur mandat des dispositions sur la promotion de ǯ±± des sexes et ǯnomisation des femmes dans les situations ǯ° conflit, et prie le Secrétaire général de continuer, selon ǯ conviendra, à nommer dans les missions des Nations Unies des conseillers pour ǯ±± des sexes et des conseillers pour la protection des femmes, qui seront chargés de dispenser une aide technique, en coopération avec les équipes de pays des Nations Unies, et ǯ± la coordination des actions pour répondre aux besoins des femmes et des filles dans les pays qui se relèvent ǯ conflit ; 8. exhorte les États Membres à assurer la transversalisation de la problématique hommes-femmes dans tous les processus et les secteurs concourant à la consolidation de la paix et au relèvement après un conflit ; 9. demande instamment aux États Membres, aux organismes des Nations Unies, aux donateurs et à la société civile de faire en sorte que la question de ǯtion des femmes soit prise en compte à la fois dans ǯ± des besoins et la planification après les conflits et dans ǯ subséquente des crédits qui auront été dégagés et dans les activités qui auront été programmées, notamment en mettant au point des dispositifs transparents ǯ et de suivi des fonds affectés aux besoins des femmes au lendemain ǯ conflit ; 10. engage les États Membres sortant ǯ conflit, en consultation avec la société civile, y compris les organisations féminines, à recenser de façon détaillée les besoins et les priorités des femmes et des filles et à élaborer, pour répondre à ces besoins et priorités et conformément à leur système juridique, des stratégies concrètes qui prévoient notamment des mesures visant à assurer aux femmes et aux filles une sécurité physique accrue et de meilleures conditions socioéconomiques, en faisant fond sur Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 74 GUIDE DU PARTICIPANT ǯ± ǡ des activités productrices de revenus et ǯ ° aux services de base, en particulier les services de santé, y compris la santé sexuelle et procréative et les droits en matière de procréation et la santé mentale, ainsi que sur des services de police et une administration de la justice sensibles à la problématique hommes-femmes et sur le renforcement de la participation des femmes et des filles à la prise de décisions à tous les niveaux ; 11. demande instamment aux États Membres, aux organismes des Nations Unies et à la société civile, y compris les organisations non gouvernementales, de prendre toutes les mesures possibles pour assurer ǯ±± ǯ ° des femmes et des filles à ǯ± dans les situations ǯ° conflit, vu le rôle essentiel ǯ± joue dans la promotion de la participation des femmes à la prise de décisions après un conflit ; 12. exhorte toutes les parties aux conflits armés à respecter le caractère civil et humanitaire des camps et zones ǯ réfugiés et à assurer la protection de tous les civils qui habitent dans ces camps, en particulier les femme set les filles, contre toutes les formes de violence, dont les viols et les autres violences sexuelles, et à assurer aux organismes humanitaires un accès complet, en toute sécurité et sans entrave, à ces camps et zones ǯ ; 13. invite tous ceux qui participent à la planification des programmes de désarmement, de démobilisation et de réinsertion à prendre en considération les besoins particuliers des femmes et des filles associées aux forces armées et aux groupes armés et de leurs enfants, et à assurer leur plein accès à ces programmes ; 14. engage la Commission de consolidation de la paix et le Bureau ǯappui à la consolidation de la paix à continuer de faire en sorte que ǯ prête systématiquement attention à la promotion de ǯ±± des sexes et de ǯ des femmes et que ǯ mobilise des ressources dans ce but, dont la réalisation fait partie intégrante de la consolidation de la paix après un conflit, et à faciliter la pleine participation des femmes à ce processus ; 15. prie le Secrétaire général, dans ǯ ǯ mène pour améliorer les efforts de consolidation de la paix de ǯǡ de prendre en compte la nécessité de renforcer la participation des femmes à la prise de décisions politiques et économiques dès les premières phases de la consolidation de la paix ; 16. prie le Secrétaire général ǯ une parfaite transparence, coopération et coordination des actions respectives de sa Représentante spéciale pour les enfants et les conflits armés et de son Représentant spécial chargé de la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés, dont il a demandé la nomination par sa résolution 1888 (2009) ; 17. prie le Secrétaire général de lui présenter dans un délai de six mois, pour examen, un ensemble ǯ à utiliser au niveau mondial pour suivre ǯ de la résolution 1325 (2000) et qui pourrait servir de base commune pour ǯ±sement de rapports par les organismes compétents des Nations Unies, les autres organisations internationales et régionales et les États Membres sur ǯ de ladite résolution en 2010 et au-delà ; Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 75 GUIDE DU PARTICIPANT 18. prie le Secrétaire général ǯ ǡ dans le rapport qui lui a été demandé dans le document S/PRST/2007/40, un examen des progrès accomplis dans ǯ de la résolution 1325 (2000), une évaluation des procédures suivies parle Conseil pour recevoir et analyser les informations intéressant la résolution1325 (2000) et y donner suite des recommandations concernant les nouvelles mesures qui pourraient être prises pour améliorer la coordination au sein du système des Nations Unies et avec les États Membres et la société civile en vue ǯ ǯ de la résolution, et des données sur la participation des femmes aux missions des Nations Unies ; 19. prie le Secrétaire général de lui présenter un rapport dans un délai de12 mois sur les questions de la participation et de ǯ des femmes à la consolidation de la paix et la planification au lendemain ǯ conflit, en prenant en considération les vues de la Commission de la consolidation de la paix, et ǯ inclure notamment : a) une analyse des besoins particuliers des femmes et des filles dans les situations ǯ° conflit ; b) les problèmes auxquels se heurtent la participation des femmes au règlement des conflits et à la consolidation de la paix et la transversalisation de la problématique hommes-femmes dans les premières phases des processus de planification, de financement et de relèvement après un conflit ; c) des mesures visant à appuyer les capacités nationales de planification et de financement des réponses aux besoins des femmes et des filles dans les situations ǯ° conflit ; d) des recommandations visant à améliorer les actions internationales et nationales répondant aux besoins des femmes et des filles dans les situations ǯ° conflit, y compris par la mise au point ǯ financiers et institutionnels efficaces pour garantir la pleine participation des femmes, sur un pied ǯ±±ǡ aux processus de consolidation de la paix ; 20. décide de demeurer activement saisi de la question. Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 76 GUIDE DU PARTICIPANT Résolution 1960 (2010) Adoptée par le Conseil de sécurité à sa 6453e séance, le 16 décembre 2010 Le Conseil de sécurité, réaffirmant ǯ tient à ce que ses résolutions 1325 (2000), 1612 (2005),1674 (2006), 1820 (2008), 1882 (2009), 1888 (2009), 1889 (2009) et 1894 (2009) et toutes les déclarations de son président sur la question continuent ǯ² appliquées et le soient intégralement, dans toute leur complémentarité ; remerciant le Secrétaire général de son rapport du 24 novembre 2010 (S/2010/604), mais demeurant profondément préoccupé par la lenteur des progrès sur le chapitre de la violence sexuelle en période de conflit armé, en particulier à ǯcontre des femmes et des enfants, et notant que, comme il ressort du rapport du Secrétaire général, les conflits armés sont sources de violence sexuelle partout dans le monde ; se déclarant à nouveau profondément préoccupé de ce que, bien ǯ ait maintes fois condamné la violence contre les femmes et les enfants en période de conflit armé, et notamment la violence sexuelle en période de conflit armé, et bien ǯ ait appelé toutes les parties à des conflits armés à mettre fin immédiatement à de tels actes, ceux-ci persistent et, dans certains cas, sont devenus systématiques ou se sont généralisés et sont ǯ brutalité effroyable ; rappelant que tous les États ou entités non étatiques parties à un conflit doivent ǯ pleinement des obligations que leur impose le droit international applicable, qui proscrit notamment toutes les formes de violence sexuelle ; réaffirmant que, comme le veut le principe de la responsabilité du supérieur hiérarchique, les dirigeants civils et les chefs militaires doivent manifester la ferme intention et la volonté politique de prévenir les actes de violence sexuelle, ainsi que de lutter contre ǯ± des auteurs de tels actes et de les amener à en répondre, et que ǯ peut donner à penser ǯ tolèrent les actes de violence sexuelle en période de conflit ; rappelant que les États ont le devoir de mettre fin à ǯ± et de poursuivre les personnes responsables de génocide, de crimes contre ǯ±ǡ de crimes de guerre et autres crimes odieux perpétrés contre des civils, et notant à cet égard avec inquiétude que les auteurs de violences sexuelles sont peu nombreux à être traduits en justice, tout en sachant que, durant et après les conflits, les appareils judiciaires nationaux risquent ǯ² très affaiblis ; se félicitant des progrès accomplis pour rendre opérationnelle ǯ± ǯ chargée ǯ les autorités nationales à renforcer ǯÉtat de droit, conformément à la résolution 1888 (2009), réaffirmant ǯ importe de la dépêcher rapidement sur les théâtres ǯ±ions particulièrement préoccupants sous le rapport de la vio- Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 77 GUIDE DU PARTICIPANT lence sexuelle en période de conflit armé, en faisant appel à la présence des Nations Unies sur le terrain et avec le consentement du gouvernement du pays hôte, et, à cet égard, exprimant sa gratitude pour les contributions volontaires versées pour soutenir son action ; considérant que ǯ aux États ǯ incombe au premier chef de respecter et de garantir les droits fondamentaux de toutes les personnes présentes sur leur territoire et qui relèvent de leur juridiction, conformément aux dispositions du droit international ; réaffirmant que ǯ aux parties aux conflits armés ǯ incombe au premier chef de prendre toutes les mesures possibles pour assurer la protection des civils ; rappelant que le droit international humanitaire assure aux femmes et aux enfants, en période de conflit armé, une protection générale parce ǯ font partie de la population civile, et une protection spéciale parce ǯ peuvent se trouver particulièrement exposés ; réaffirmant ǯ est indispensable de mettre fin au règne de ǯ± si ǯ veut que toute société en proie à un conflit ou qui ǯ relève tire les leçons des exactions commises contre des civils et empêche ǯ ne se reproduisent, appelant ǯtion sur tout ǯ de mécanismes de justice et de réconciliation à envisager, tels les cours et tribunaux pénaux internes, internationaux et « mixtes » et les commissions Vérité et Réconciliation, et notant que ces mécanismes peuvent non seulement aider à asseoir le principe de la responsabilité individuelle des auteurs de crimes graves, mais encore promouvoir la paix, la vérité, la réconciliation et les droits des victimes ; rappelant que diverses infractions de violence sexuelle sont visées dans le Statut de Rome de la Cour pénale internationale et dans les statuts des tribunaux pénaux internationaux ad hoc, réaffirmant ǯ importe que les États élargissent avec ǯppui de la communauté internationale, ǯ ° aux services de soins de santé, de soutien psychosocial, ǯsistance juridique et de réinsertion socioéconomique des victimes de la violence sexuelle, surtout en milieu rural, et tenant compte des besoins spécifiques des personnes handicapées ; accueillant avec satisfaction les propositions, conclusions et recommandations du rapport du Comité spécial des opérations de maintien de la paix (A/64/19) sur la nécessité de doter les missions de maintien de la paix de moyens suffisants et de leur donner des directives claires et adaptées pour ǯ puissent ǯ de toutes les tâches qui leur sont confiées, y compris la prévention et ǯ en matière de violences sexuelles, soulignant ǯ importe de veiller à ce que les hauts responsables des missions ǯ dans la protection des civils, y compris par la prévention des actes de violence sexuelle en période de conflit armé et la lutte contre ce phénomène, ǯ étant de faire en sorte que toutes les composantes et tous les niveaux de la structure hiérarchique soient bien informés du mandat des missions et de leurs responsabilités respectives et ǯ acquittent, se félicitant des progrès ac- Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 78 GUIDE DU PARTICIPANT complis par le Secrétaire général dans la mise au point ǯ opérationnels aux fins de ǯ± des mandats de protection des civils et encourageant les pays fournisseurs de contingents et ǯ± de police à tirer pleinement parti de ces ressources importantes et à donner leur avis sur ces dernières ; conscient que le Secrétaire général ǯ de remédier à la sous-représentation des femmes dans les processus de paix officiels, que ni les médiateurs ni les observateurs de cessez-le-feu ǯ la formation voulue pour ǯ du problème de la violence sexuelle et que ǯ ne trouve pas de femmes à la tête des équipes de médiateurs chargés des pourparlers de paix placés sous les auspices des Nations Unies, et encourageant la poursuite de ces efforts ; se félicitant que des femmes soient associées aux missions de maintien de la paix dans des fonctions civiles, militaires et de police, et considérant que leur présence peut encourager les femmes des communautés locales à dénoncer les actes de violence sexuelle ; ayant examiné le rapport du Secrétaire général en date du 24 novembre 2010 (S/2010/604) et soulignant que la présente résolution ǯ pas pour objet ǯ± du point de vue juridique si les situations visées dans ledit rapport sont ou ne sont pas des conflits armés au sens des Conventions de Genève et des Protocoles additionnels ǯ rapportant, et ne préjuge pas du statut juridique des parties non étatiques impliquées, 1. réaffirme que la violence sexuelle, utilisée ou commanditée comme tactique de guerre ou dans le cadre ǯ attaque généralisée ou systématique dirigée contre des populations civiles, peut considérablement exacerber et prolonger les conflits armés et compromettre le rétablissement de la paix et de la sécurité internationales, affirme à ce propos que des mesures efficaces destinées à prévenir et réprimer ces actes de violence sexuelle peuvent beaucoup contribuer au maintien de la paix et de la sécurité internationales et se déclare prêt à prendre le cas échéant, ǯ examinera les situations dont il est saisi, des dispositions propres à combattre la violence sexuelle généralisée ou systématique en période de conflit armé ; 2. exige à nouveau de toutes les parties à des conflits armés ǯelles mettent immédiatement et totalement fin à tous actes de violence sexuelle ; 3. encourage le Secrétaire général à fournir dans ses rapports annuels présentés en application des résolutions 1820 (2008) et 1888 (2009), des informations détaillées sur les parties à un conflit armé qui sont soupçonnées dǯvoir, selon toute probabilité, commis des viols ou ǯ formes de violences sexuelles, ou ǯ être responsable, et ǯ à ces rapports la liste des parties qui sont soupçonnées sérieusement de se livrer systématiquement au viol ou à ǯ formes de violence sexuelle, ou ǯ être responsable, dans des situations de conflit armé dont le Conseil est saisi, et exprime son intention ǯ cette liste pour mieux cibler ǯ de ǯisation à ǯ de ces parties, y compris, au besoin, les mesures prises dans le cadre des procédures mises en place par les comités des sanctions compétents ; Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 79 GUIDE DU PARTICIPANT 4. prie le Secrétaire général ǯ aux parties citées dans son rapport annuel sur la violence sexuelle dans les conflits armés, conformément aux dispositions de la présente résolution et eu égard à sa spécificité, les critères ǯ sur les listes et de radiation indiqués aux paragraphes 175, 176, 178 et 180 de son rapport publié sous la cote A/64/742-S/2010/181; 5. demande aux parties à des conflits armés de prendre et de tenir des engagements précis et assortis de délais de lutter contre la violence sexuelle, engagements qui doivent notamment comprendre la diffusion par les voies hiérarchiques ǯ clairs interdisant la violence sexuelle et ǯ de celle-ci dans les codes de conduite, les manuels de campagne militaires et autres documents semblables, et demande également à ces parties de prendre et de tenir des engagements précis relatifs au lancement à brève échéance ǯ² sur les violations présumées, afin que les auteurs de forfaits aient à rendre compte de leurs actes ; 6. prie le Secrétaire général de suivre et de surveiller la tenue de tels engagements par les parties à des conflits armés dont le Conseil est saisi, pour lesquelles le viol et ǯ formes de violence sexuelle sont des formes de comportement systématiques et de ǯ informer régulièrement dans ses rapports et exposés sur la question ; 7. réaffirme son intention ǯnvisager, ǯ adoptera des sanctions ciblées à ǯ n de conflits armés, ǯy intégrer, le cas échéant, des critères de qualification des actes de viol et ǯautres formes de violence sexuelle, et demande à toutes les missions de maintien de la paix et autres missions et entités compétentes des Nations Unies, et en particulier au Groupe de travail sur les enfants et les conflits armés, à la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés et à la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, de communiquer à ses comités des sanctions compétents, notamment par ǯ± de leurs groupes de surveillance et de leurs groupes ǯǡ toutes informations utiles dont ils disposeraient au sujet de la violence sexuelle ; 8. prie le Secrétaire général ǯ± des arrangements de suivi, ǯ et de communication de ǯ sur la violence sexuelle liée aux conflits, notamment le viol dans les situations de conflit armé et ǯ° conflit ou dans ǯ situations auxquelles ǯ la résolution 1888 (2009), selon que de besoin, en tenant compte des spécificités de chaque pays, afin ǯ une démarche cohérente et coordonnée sur le terrain, et engage aussi le Secrétaire général à nouer des contacts avec des acteurs des Nations Unies, des institutions nationales, des organisations issues de la société civile, des prestataires de soins médicaux et des associations de femmes pour améliorer la collecte de données et ǯ ǯ ǡ de tendances et de comportements systématiques relatifs au viol et à ǯ formes de violence sexuelle, afin de ǯ dans son examen des dispositions à prendre, y compris ǯtion de mesures ciblées et graduelles, étant entendu que doivent être pleinement respectées ǯ±± et la spécificité du mécanisme de surveillance et de communication des informations sur les enfants et les conflits armés ǯ a créé par ses résolutions 1612 (2005) et 1882 (2009) ; Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 80 GUIDE DU PARTICIPANT 9. prie le Secrétaire général de continuer à veiller à ce que la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés et la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit coopèrent et coordonnent leur action en toute transparence ; 10. se félicite de ǯ menée par les conseillers pour la problématique hommesfemmes, espère que davantage de conseillers pour la protection des femmes seront nommés dans les missions de maintien de la paix, conformément à sa résolution 1888 (2009), et note que les intéressés pourraient contribuer aux mécanismes de suivi, ǯ et de communication de ǯ devant être constitués en application du paragraphe 8 de la présente résolution ; 11. se félicite de la mise au point par le Secrétaire général ǯ de formation à base de scénarios sur la lutte contre la violence sexuelle destinés au personnel de maintien de la paix et engage les États Membres à ǯ servir comme référence pour la préparation et le déploiement de leurs contingents participant aux opérations de maintien de la paix ; 12. souligne que, pour ǯ de leur mandat, les missions doivent communiquer efficacement avec les communautés locales et engage le Secrétaire général à renforcer leurs capacités dans ce domaine ; 13. exprime son intention de tenir dûment compte de la violence sexuelle ǯ établira et renouvellera des mandats et prie le Secrétaire général de doter les missions ǯ± technique, ǯ y a lieu, de compétences spécialisées concernant la problématique hommes-femmes ; 14. engage les entités qui participent à la Campagne des Nations Unies contre la violence sexuelle en temps de conflit, ainsi que les autres entités compétentes du système, à continuer ǯ les travaux de la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit et à renforcer la coopération et les échanges ǯ entre tous les acteurs intéressés, en vue de renforcer la coordination et ǯ± les chevauchements ǯ vités au Siège et à ǯ± des pays, ainsi que ǯ± ǯ menée par ǯ des organismes des Nations Unies face à la violence sexuelle ; 15. engage les États Membres à accroître le nombre de femmes parmi les militaires et les fonctionnaires de police déployés dans le cadre des opérations de maintien de la paix des Nations Unies et à dispenser à tous les membres des forces armées et de la police la formation voulue, notamment sur la violence sexuelle et sexiste, pour ǯ remplissent leur devoir ; 16. prie le Secrétaire général de poursuivre et renforcer ǯ ǯ mène en vue ǯ la politique de tolérance zéro à ǯ± de toute ǯ ou ǯ sexuelles imputables au personnel de maintien de la paix et au personnel humanitaire des Nations Unies et le prie également de continuer ǯ± des direc- Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 81 GUIDE DU PARTICIPANT tives sur les moyens de combattre la violence sexuelle dans le cadre de la formation dispensée aux militaires et policiers avant leur déploiement et ǯ arrivent sur le terrain, ǯ les missions à arrêter des procédures adaptées à chaque situation pour combattre la violence sexuelle sur le terrain et de prêter un appui technique aux pays fournisseurs de contingents et de forces de police pour leur permettre ǯclure dans la formation dispensée aux militaires et policiers avant leur déploiement et ǯ arrivent sur le terrain des orientations sur les moyens de combattre la violence sexuelle ; 17. invite la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit à continuer à lui présenter des exposés sur la violence sexuelle, conformément à la résolution 1888 (2009) ; 18. prie le Secrétaire général de continuer à lui faire rapport chaque année sur ǯ des résolutions 1820 (2008) et 1888 (2009) et de rendre compte également de ǯ de la présente résolution dans son prochain rapport, ǯ est prié de lui soumettre en décembre 2011 au plus tard, en y incluant notamment : a) une stratégie et un plan de coordination détaillés pour que ǯ requise soit collectée dans des conditions conformes à la déontologie et en temps utile ; b) des informations sur les progrès réalisés dans ǯ des arrangements de suivi, ǯ et de communication de ǯ visés au paragraphe 8 ci-dessus ; c) des renseignements détaillés au sujet des parties à un conflit armé qui sont soupçonnées sérieusement de se livrer au viol ou à ǯ formes de violence sexuelle, ou ǯ être responsables, et une annexe comprenant une liste des parties soupçonnées de tels faits dans des situations de conflit armé dont le Conseil est saisi ; d) des informations récentes sur les efforts que les coordonnateurs des missions des Nations Unies chargés de ǯ du problème de la violence sexuelle font pour travailler en étroite collaboration avec le coordonnateur résident/coordonnateur humanitaire, ǯ± de pays des Nations Unies et, le cas échéant, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés et la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit et/ou ǯ± ǯ ; 19. décide de rester activement saisi de la question. Chute de Kilissi en Guinée Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 83 GUIDE DU PARTICIPANT Glossaire Genre Accès : Ce sont les moyens ou le droit ǯ a ǯ des biens ou des produits. Acquisition du pouvoir : Elle renvoie au concept ǯǤ Elle veut dire prendre le pouvoir tant au niveau individuel ǯ niveau social sans discrimination envers les femmes. Elle est distincte de ǯ qui réfère davantage à la capacité des populations à assurer leur promotion dans le cadre des structures sociales existantes. Action positive : Mesure à ǯ ǯ groupe particulier visant à éliminer et prévenir ou à compenser des désavantages résultant des attitudes, comportements et structures existants (réfère parfois au terme « discrimination positive »). Analyse genre : Elle signifie un examen ǯ de déterminer les inégalités liées au genre. Analyse genre : Lǯlyse genre examine les différences entre femmes et hommes, ainsi que les différences parmi les femmes et parmi les hommes. Elle analyse les relations entre femmes et hommes. Lǯ est ǯ les écarts entre les sexes et les inégalités dans les relations entre femmes et hommes dans le cadre ǯ analyse socio-économique. Elle ne présume pas, elle se donne les moyens de savoir. Autonomie : ǯ la capacité ǯ personne à améliorer sa propre condition à partir de ses ressources propres et de ses propres efforts. Conditions : Elles touchent à ǯ± matériel des femmes et des hommes dans leur vie quotidienne. Au sein ǯ ménage ou ǯ collectivité, les femmes et les hommes peuvent partager les mêmes conditions de pauvreté. Cependant, ils vivent Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 84 GUIDE DU PARTICIPANT ces conditions et éprouvent des besoins de manière différente du fait de leurs responsabilités distinctes. Les femmes peuvent donner priorité à ǯ ° à ǯu, au combustible, aux services de santé. Les hommes peuvent accorder la priorité à la nécessité ǯ plus de terres et ǯ agricoles. Conscientisation : La conscientisation définit le processus de prise de conscience du fait que les problèmes naissent non pas des carences ǯ individu, mais plutôt ǯ discrimination systématique contre un groupe social, laquelle discrimination met les individus de ce groupe dans une situation de défavorisés. En ce qui concerne les femmes, la conscientisation implique le processus par lequel, dans leur ensemble, elles analysent et comprennent la discrimination selon le genre auquel elles se trouvent confrontées. Conscience du genre (gender awareness) : La conscience de genre permet de reconnaître les problèmes types de genre qui demeurent généralement occultés par ceux qui ont un point de vue plus conventionnel sur ces questions. La « conscience de genre » implique une vision plus analytique et critique des disparités entre les hommes et les femmes. La « conscience de genre » implique donc une capacité à identifier les problèmes issus de ǯ±± et de la discrimination liée au genre, même quand ceux-ci ne sont pas évidents ou sont occultés Ȃ ǯ à dire ǯ ne font pas partie de ǯ généralement admise du problème et de son origine. La conscience de genre suppose donc un degré déjà important de conscientisation. Contrôle : Le contrôle signifie la possibilité pour une personne ǯ et ǯfluencer le cours des événements de sorte que ses intérêts soient protégés. Contrat de genre : Les rôles et relations de genre sont établis sur la base ǯ agrément informel. Cependant, le terme « contrat » est utilisé pour décrire comment les relations entre hommes et femmes sont façonnées et mises en vigueur. Le « contrat » est un agrément non visible qui détermine comment hommes et femmes doivent se comporter et les types de sanctions que la société « impose » à ceux qui le rompent. La discrimination de genre : Elle signifie que ǯ accorde un traitement différent aux individus sur la base de leur appartenance à ǯ ou ǯ sexe. Selon les types de société, cela peut impliquer une discrimination systématique en vers les femmes au niveau de la distribution des revenus, de ǯ ° aux ressources et de la participation à la prise de décision (voir le concept ǯ±± structurelle de genre). Disparité entre les genres : Écart entre les femmes et les hommes dans tout domaine en termes de degré de participation, ǯ °ǡ de droits, de rémunération ou ǯǤ Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 85 GUIDE DU PARTICIPANT Division du travail selon le genre : Elle renvoie à un schéma de société dans lequel on accorde un ensemble de rôles aux hommes et aux femmes dans la vie privée ou publique, sur la base de ǯ± de sexe. Données ventilées par sexe : Collecte et ventilation des données et des informations statistiques en fonction du sexe. Données ventilées par sexe : Des données ventilées par sexe, par âge ou selon ǯ variables, sont nécessaires pour refléter les besoins, priorités, activités et intérêts différents des femmes et des hommes et ǯ ° que les unes et les autres ont aux ressources, aux services et aux activités ainsi que le contrôle ǯ exercent sur les ressources. Des données ventilées par sexe sont essentielles au suivi des activités et des résultats du projet afin de pouvoir déterminer quels sont ceux qui participent au développement et en bénéficient. Il importe de disposer des données de référence ventilées par sexe au début des projets afin de pouvoir évaluer les résultats obtenus pendant toute la durée du processus. Égalité des chances : Cela signifie que tout le monde a les mêmes chances. En ǯ termes, ǯ±± signifie ǯ ǯ a aucune discrimination structurelle au niveau des individus et des groupes sociaux. Égalité de genre : Signifie ǯ ǯ aucune discrimination liée au sexe ǯ personne dans la répartition des ressources et des bénéfices. Égalité entre les hommes et les femmes : Le principe des droits égaux et de traitement égal des femmes et des hommes. Études féministes/études de genre : Approche généralement interdisciplinaire de la condition féminine et de la répartition des rôles entre les hommes et les femmes, ainsi que de la dimension hommes/femmes de toutes les autres disciplines. Équité : L'équité est une composante de ǯ±±Ǥ Techniquement, ǯ±± devant la loi peut exister sans que ceux que ǯ désigne comme égaux bénéficient concrètement de ces avantages. Équité entre les genres : Cela signifie une justice dans la répartition des bénéfices et des responsabilités tenant compte des inégalités de départ. Féminisation de la pauvreté : Accroissement de ǯ et de la prévalence de la pauvreté chez les femmes plus que chez les hommes. Féminisme : Le combat des femmes pour la transformation en profondeur de ǯdre établi en vue de ǯ± de nouveaux rapports sociaux, qui touche ǯsemble des institutions sociales et en premier lieu ǯ2ǡ institutions religieuses et la famille. Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 86 GUIDE DU PARTICIPANT Genre : Il est utilisé pour cerner les valeurs et attitudes ǯ communauté ou une société juge appropriées à ǯ ou à ǯ sexe. Le genre renvoie aux relations socialement construites entre hommes et femmes ; relations qui varient selon les cultures, les religions, les facteurs économiques, géographiques et historiques. Les rôles liés au genre varient grandement ǯ culture à ǯ et évoluent au fil du temps. De fait, le genre ne se rapporte pas simplement aux femmes ou aux hommes, mais également aux relations entre les femmes et les hommes. Inégalité dans la division du travail liée au genre : La discrimination envers les femmes dans le cadre de la division du travail revient à dire que les femmes sont pour la plupart confinées dans les emplois mineurs, non qualifiés et sous-payés pendant que les hommes occupent les emplois de haut niveau et bien rémunérés. Inégalité structurelle liée au genre : Elle existe là où le système social de discrimination des genres est pratiqué dans les institutions sociales ou publiques. Lǯ±galité structurelle liée au genre est plus accentuée si elle est maintenue par des règles administratives et des lois plutôt que par les seules coutumes et traditions. Intégration de la dimension genre (gender mainstreaming) Intégration systématique des conditions, priorités et besoins propres aux hommes et aux femmes dans toutes les politiques en vue de promouvoir des activités fondées sur ǯ±± entre les femmes et les hommes ou de mobiliser toutes les politiques et mesures générales dans le seul but de réaliser ǯ±±ǡ au stade de la planification, de la mise en àet du suivi de ǯ±ion. Matriarcat : Régime juridique ou social en vertu duquel la mère transmet son nom aux enfants, la seule filiation légale étant la filiation maternelle (Robert). Le matriarcat désigne un système social, fondé sur l'idéologie de la supériorité féminine et organisé autour du pouvoir des femmes. Matrilinéaire : La matrilinéarité désigne le mode de succession par voie utérine, la succession se faisant de l'oncle maternel au neveu. Mouvement féministe : Lǯe de discours et de pratiques qui donnent priorité à la lutte des femmes et qui posent comme finalité ǯ ou du moins la transformation en profondeur de ǯ patriarcal. Normes de genre : Elles régissent le comportement des hommes et des femmes tel ǯ est souhaité par la société. Ce sont des standards de comportement acceptés et partagés par une certaine société et qui façonnent la manière dont hommes et femmes se comportent. Oppression : Se caractérise par ǯ du pouvoir politique et de la domination pour assurer le maintien ǯ système injuste Ȃ au bénéfice des dirigeants et au Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 87 GUIDE DU PARTICIPANT détriment des administrés. Ce type ǯ peut se manifester au niveau de ǯ2ǡ et même du foyer. Par conséquent, ǯ des femmes se manifeste par la domination des hommes pour assurer la subordination et la domestication des femmes. Participation équilibrée des femmes et des hommes : Partage des responsabilités et des prérogatives entre les hommes et les femmes dans tous les domaines. Patriarcat : Forme de famille fondée sur la parenté par les mâles et sur la puissance paternelle (Robert). Le patriarcat désigne un système social fondé sur l'idéologie de la supériorité masculine et organisé autour du pouvoir des hommes. Patrilinéarité : Elle désigne le mode de succession par le père, qui est le modèle dominant. Pouvoir : La compétence ou la capacité ǯ un acte efficacement ; une capacité particulière (par exemple « un pouvoir de persuasion ») ; force ; autorité ; puissance ; fermeté. Phallocrate : Homme qui fait preuve de chauvinisme mâle et de sexisme. Planification intégrant la dimension genre : Approche active de la planification qui pose la dimension hommes/femmes comme une variable ou un critère fondamental et tente ǯ± une dimension hommes/femmes explicite dans les politiques ou actions. Population active : Toute personne de sexe masculin ou féminin exerçant un travail pour la production de biens et de services économiques, tels que définis par le système de comptabilité nationale de ǯǡ durant une période déterminée. Position sociale : Le concept renvoie à la situation sociale, économique et politique des femmes comparativement à celle des hommes, en mesurant, par exemple, ǯ± de salaires, les chances ǯ ° à ǯǡ la participation aux instances législatives, la vulnérabilité face à la pauvreté et à la violence, etc. Prise de conscience des problèmes de genre : Elle implique la possibilité ǯ les problèmes issus de ǯ±± et de la discrimination liés au genre, même si ceux-là ne sont pas évidents en surface ou sont cachés. Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 88 GUIDE DU PARTICIPANT Quota : Détermination ǯ proportion ou ǯ nombre défini de postes, de sièges ou de ressources réservés à un groupe particulier, selon certains critères ou règles, en vue de corriger un déséquilibre antérieur, généralement en matière de prise de décision ou ǯ ° à la formation ou à ǯǤ « Questions de genre » (Gender issues) : Les « questions de genre » réfèrent à des situations particulières où ǯ±± de genre est reconnue comme telle et considérée comme indésirable ou injuste. Trois types de questions liées au genre sont soulevés : les disparités entre homme et femme, la discrimination et ǯ des femmes. Relations de genre : ǯ parce que le concept de genre traduit la construction sociale des rapports entre les hommes et les femmes et non un déterminisme biologique que les relations de genre sont complexes et tributaires de la socialisation. Ainsi, les individus dans leurs rapports sociaux véhiculent les préjugés sexistes quelle que soit leur identité de sexe. Il en est de même des institutions et des systèmes (politiques, économiques, etc.) ǯ produisent. Les relations de genre sont modelées par le pouvoir de décision à tous les niveaux de la société. Elles existent au sein des ménages (milieu privé) et au sein de la communauté et des lieux de travail (milieu public). Elles se manifestent dans les relations entre homme et femme, entre femme et femme et entre homme et homme, car tous ont été socialisés en fonction des normes de la société. En formulant autrement, on dira que les relations de genre sont diverses et renvoient : - aux relations entre femmes et femmes, - aux relations entre femmes et hommes, - aux relations entre hommes et hommes, - aux relations des catégories hommes ou femmes avec les institutions, les systèmes (politiques, économiques, etc.). Renforcement de pouvoir (empowerment) : Processus visant à développer ses propres capacités et permettant à toute personne de contribuer activement à ǯ de sa propre vie et de sa communauté sur les plans économique, social et politique. Rôle lié au sexe : Il renvoie à un emploi ou à une fonction pour lesquels la qualification requise est ǯ à un sexe. Par exemple, la grossesse est un rôle de femme parce que seules les femmes peuvent tomber enceintes. Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 89 GUIDE DU PARTICIPANT Rôles sociaux liés au genre : Ce sont les rôles définis selon la représentation sociale du sexe. Par exemple, élever un enfant est considéré comme relevant de la femme, mais ce rôle ǯ pas de lien avec le sexe biologique. Stéréotype : Un modèle rigide et anonyme à partir duquel sont reproduits de façon automatique des images et des comportements. Socialisation : Le processus par lequel les membres ǯ collectivité apprennent les modèles de leur société, les assimilent et en font leurs règles de vie personnelle. Sensibilité au genre : La « sensibilité »aux questions de genre est la capacité de reconnaître les problèmes-types de genre et, plus précisément, de reconnaître les perceptions et les intérêts spécifiques des femmes qui émanent de leur position sociale et des rôles sociaux qui leur sont traditionnellement dévolus. La sensibilité aux questions de genre peut facilement être confondue avec le concept de « conscience de genre » qui a un sens plus fort. Nous définissons donc la sensibilité au genre comme une prémisse ǯ de la « conscience de genre » qui implique une vision plus analytique et critique des disparités entre les hommes et les femmes. Sexe : Différences biologiques entre les hommes, les femmes et les personnes inter sexuées. En ǯ mots, les caractéristiques biologiques, physiques et génétiques avec lesquelles nous sommes nés. Sexisme : Une orientation qui favorise un sexe en faveur de ǯǤ Par analogie avec le mot racisme, le sexisme est une discrimination basée sur le sexe. Sexiste : Qui présente des préjugés à cause du sexe de ǯǤ Rôles sexospécifiques : Rôles respectifs ǯ société attribue aux femmes et aux hommes. Ces rôles varient en fonction de nombreux facteurs (« intersectionalité »), même au sein ǯ seule société. Stéréotype : Préjugé, conception simplifiée et répandue décrivant des personnes. Dire que tous « tous les homosexuels sont efféminés » et « tous les hommes sont violents » constitue des stéréotypes. Statistiques ventilées par sexe : Collecte et ventilation des données et informations statistiques en fonction du sexe en vue de procéder à une analyse comparative. Traitement équitable entre les sexes (Gender equity) : Équité de traitement envers les hommes et les femmes qui peut se traduire par une égalité de traitement ou un traitement différent, mais considéré comme équivalent en termes de droits, ǯǡ ǯ et de chances. Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 90 GUIDE DU PARTICIPANT Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 91 GUIDE DU PARTICIPANT VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE ² Agression physique: Violence physique qui n'est pas de nature sexuelle. Exemples : battre, gifler, étouffer, couper, étrangler, bousculer, brûler, tirer ou faire usage ǯǡ tout acte provoquant une douleur ou une blessure. Agression sexuelle: Toute forme de contact sexuel non consensuel qui n'aboutit pas ou ne s'accompagne pas de la pénétration. Exemples : la tentative de viol, les baisers non désirés, caresses non désirées, attouchements non désirés aux parties génitales, aux seins, aux fesses. Ce chapitre englobe les mutilations génitales féminines/excision. Abus sexuel : Toute forme de contact sexuel non consensuel, par exemple : le viol. Le refus ǯ un moyen de contraception, ǯ intentionnelle de douleurs non souhaitées durant les rapports sexuels et la transmission délibérée de maladies sexuelles sont aussi des formes ǯ sexuel. Tout acte sexuel commis envers les enfants, y compris le toucher et les insinuations, constitue un abus sexuel. Agresseur ou auteur de violence : Personne, groupe ou institution qui inƪige directement de la violence ou soutient de toute autre manière un acte de violence ou autre traitement abusif perpétré à ǯ ǯ autre personne contre la volonté de celle-ci. Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 92 GUIDE DU PARTICIPANT Acte de violence : Agression commise par une personne ou un groupe de personnes. Peut comprendre de multiples types de violence (physique, sexuelle, émotionnelle, économique, socioculturelle) avec répétition de violence sur quelques minutes, quelques heures ou quelques jours. Mutilations génitales féminines (MGF) : Toute procédure impliquant l'ablation partielle ou totale de l'appareil génital féminin externe ou autre blessure causée aux organes génitaux féminins pour des raisons autres que médicales. Mariage forcé : Mariage d'une personne contre sa volonté. Le mariage précoce est un mariage forcé, car il concerne un mineur (qui ne peut donner de consentement éclairé), de plus, le mariage précoce implique le viol. Déni de ressources, ǯ± ou de services : Refus ǯ ° légitime aux ressources/biens économiques ou à des opportunités de subsistance des services éducatifs, sanitaires ou autres services sociaux. Définitions se rapportant aux violences sexo spécifiques (VSS) Les déƤnitions ci-après se proposent ǯ la manière dont on comprend les violences sexo-spéciƤques dans les contextes humanitaires et encourager ainsi un rassemblement ǯǡ un dialogue et une action plus utiles. Fémicide/Féminicide : Lǯcte de tuer une femme ou la violation de femmes et de filles. Par exemple, le massacre ǯ groupe de femmes et de filles appartenant à un groupe ethnique particulier aux mains ǯ armée ǯ et le massacre délibéré et gratuit. Harcèlement sexuel : Tout comportement intempestif à connotation sexuelle ou toutautre comportement fondé sur le sexe, qui affecte la dignité de la femme et de ǯǡ que ce comportement soit le fait de supérieurs hiérarchiques, de collègues, de parents, de voisins, etc. Mineur(e) : Personne de moins de 18 ans (selon la Convention des Nations Unies sur les Droits de ǯȌǤ Personne victime de violence secondaire : Personne éprouvée par ǯ± de violence inƪigée à la personne VVSS. Il peut ǯ de membres de la famille ou autres personnes proches de la personne VVSS. Partenaire : Conjoint(e) actuel ou ex-conjoint(e) (droit civil et droit coutumier) ou partenaires non mariés. Les partenaires peuvent cohabiter, mais ce nǯ pas forcément le cas et la relation peut supposer ou non des activités sexuelles. Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 93 GUIDE DU PARTICIPANT Pratique traditionnelle nuisible/Pratique traditionnelle préjudiciable : Pratique ancrée dans une façon de penser ou de faire qui est héritée du passé et qui risque de nuire à la santé et au bien-être des personnes. Par exemple, la MGF/E et le mariage forcé des adolescentes sont des pratiques nuisibles. Personne victime de violences sexo-spéciƤques (VVSS) : Personne qui a subi un acte de violence ou mauvais traitement/sévices. Violence liée au genre : Toute forme de violence, utilisant ou menaçant ǯ la force physique ou émotionnelle, incluant le viol, les violences intra ou extra conjugales, le harcèlement sexuel, ǯ et la pédophilie. Violences sexo-spéciƤques : La violence sexo-spéciƤque est un terme général désignant tout acte perpétré contre la volonté ǯ personne, dans le but de lui nuire et résultant ǯ±± de pouvoir provenant des rôles spéciƤques au sexe. Violence sexo-spéciƤque : Partout dans le monde, a presque toujours une répercussion plus négative sur les femmes et les Ƥlles. ǯ la raison pour laquelle on utilise souvent « violence sexo-spéciƤque » de manière interchangeable avec le terme « violence contre les femmes ». Une des raisons pour lesquelles on préfère le terme « violence sexo-spéciƤque » à ǯ termes qui décrivent la violence à ǯ de femmes, ǯ ǯ fait ressortir le statut subordonné de la femme dans la société et sa plus grande vulnérabilité à la violence. Il ǯen reste pas moins important de se rappeler que, dans certains cas, les hommes et les garçons peuvent également être les victimes de la violence sexo-spéciƤque. La violence peut être physique, sexuelle, psychologique, économique ou socioculturelle. Les auteurs de ces actes de violence peuvent provenir de la famille, de la communauté ou ǯ groupes agissant au nom des institutions culturelles, religieuses ou gouvernementales. Violence psychologique/émotionnelle : Infliction ǯ douleur, ǯ souffrance ou ǯ blessure psychologique ou émotionnelle. Exemples : humiliation, harcèlement, menaces de violences sexuelles ou physiques, intimidation, mépris, remarques désobligeantes, gestes ou écrits de nature sexuelle et/ou menaçante, destruction d'objets ayant une valeur sentimentale, etc. Victime : Ce terme fait référence aux personnes qui sont maltraitées par leur partenaire intime. « Victime » désigne aussi une survivante, un parent non agresseur et un conjoint maltraité. De nombreux intervenants préfèrent le terme « survivante », car il reflète la façon dont la plupart des personnes maltraitées s'adaptent en utilisant leur force morale et leur esprit d'initiative. Les Violences Basées sur le Genre (VBG) 94 GUIDE DU PARTICIPANT