Psetta maxima (Linnaeus

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Psetta maxima (Linnaeus
Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture
pour un monde libéré de la faim
Département des
pêches et de l'aquaculture
Programme d'Information sur les espèces aquatiques cultivées
Psetta maxima (Linnaeus, 1758)
I. Identification
a. Caractéristiques Biologiques
II. Profil
a. Contexte Historique
b. Principaux Pays Producteurs
c. Habitat Et Biologie
V. Situation Et Tendances
VI. Problèmes Et Contraintes Majeurs
a. Pratiques Pour Une Aquaculture Responsable
VII. Références
a. Liens Utiles
III. Production
a. Cycle De Production
b. Systèmes De Production
c. Maladies Et Mesures De Contrôle
IV. Statistiques
a. Statistiques De Production
b. Marché Et Commercialisation
Identification
Psetta maxima Linnaeus, 1758
[Scopththalmidae]
FAO Names: En - Turbot, Fr - Turbot, Es - Rodaballo
Caractéristiques biologiques
Poisson plat avec un corps asymétrique et presque round (yeux sur le côté gauche). Peau sans écailles mais
transformées en tubercules osseux irréguliers. Grande bouche et petits yeux. Nageoires dorsale et anale
s'étendent largement sur les côtés dorsal et ventral. Face aveugle (droite) de couleur blanchâtre et du côté de
l'œil la couleur est variable, allant généralement de grisâtre à brun avec des taches sombres.
Profil
Contexte historique
L'aquaculture du turbot a débuté en 1970 en Ecosse (RU). Elle a été progressivement introduite en France et en
FAO Fisheries and Aquaculture Department
Espagne. Au début, le nombre d'installations en Espagne était plutôt limité à cause de la rareté des juvéniles. Le
développement de la technologie de la production des juvéniles en cages a changé la situation. Au début de
1990, il y avait déjà 16 producteurs en Espagne. Une crise significative dans la culture du turbot a eu lieu en
1992: il y a eu une augmentation de 52 pour cent de la production mais l'industrie manquait en ce moment là
d'un réseau de commercialisation consolidé. Un autre facteur a contribué à cette crise: les fermes d'élevage
étaient petites et avaient des coûts de production très élevés. Cette crise a causé la fermeture de certaines fermes
aquacoles. Depuis ce moment là, il y a eu une reconnaissance du secteur qui a permit une augmentation aussi
bien de la production que du nombre de pays où le turbot est cultivé. L'Espagne, avec ses conditions
océanographiques, qui sont hautement convenables, est maintenant le producteur principal à l'échelle mondiale
mais le turbot est aussi élevé au Danemark, en Allemagne, en Islande, en Irlande, en Italie, en Norvège, au
Pays de Galles (RU), au Portugal, ainsi qu'aux Pays Bas. La zone de distribution naturelle du turbot inclue les
eaux côtières de tous ces pays. Le turbot a été aussi introduit dans d'autres régions (notamment le Chili vers la
fin de 1980) et, plus récemment en Chine.
En plus de l'investissement commercial pour améliorer les structures d'élevage ou de la construction de
nouvelles fermes, d'autres facteurs décisifs ont participé à la consolidation et au développement de ce secteur,
comme la production des aliments secs et le développement des vaccins pour la plupart des maladies affectant
le turbot.
Principaux pays producteurs
Principaux pays producteurs de Psetta maxima (Statistiques des Pêches FAO, 2006)
Habitat et biologie
est une espèce benthique marine, qui vit sur les fonds sableux et vaseux, des eaux superficielles
jusqu'à 100 m. Les jeunes individus ont tendance à vivre dans les zones superficielles. Cryptique, imitant la
couleur du substrat. Carnivore, les juvéniles s'alimentent de mollusques et crustacés, et les adultes
principalement sur des poissons et céphalopodes. La ponte (séquentielle, chaque 2-4 jours) a lieu normalement
Psetta maxima
FAO Fisheries and Aquaculture Department
entre février et avril en Méditerranée, et entre mai et juillet en Atlantique. Les œufs présentent une seule goutte
lipidique. Les larves sont initialement symétriques, mais à la fin de la métamorphose (40-50 jours, 25 mm) l'oeil
droit migre vers la gauche, en augmentant l'asymétrie. Connue sous le nom de Scophthalmus maximus.
Production
Cycle de production
Cycle de production de Psetta maxima
Systèmes de production
Approvisionnement en juvéniles
est une espèce gonochorique avec des sexes séparés. Les géniteurs sont maintenus dans des bassins
carrés en béton ou dans des bacs en ciment, avec des volumes variant de 20-40 m3 à des densités de 3-6 kg/m3
et sont alimentés par des granulés humides. La ponte est faite par lacération. Les femelles entreprennent le
cycle d'ovulation durant une période approximative de 70-90 heures. Les œufs sont pélagiques et de forme
sphérique. Le diamètre des œufs varie entre 0,9 mm et 1,2 mm. Le développement embryonnaire dure 60-70
jours. Après éclosion, les larves de turbot sont de 2,7-3,1 mm de long.
Psetta maxima
Production d'écloserie
La culture larvaire peut être semi-intensive ou intensive. Dans les systèmes semi-intensifs, les larves sont
cultivées à des faibles densités (2-5 larves/litre) dans un grand volume (50m3 ), alors que dans les cultures
intensives la densité larvaire est élevée (15-20/litre) et le volume du bac est 20-30 m3 . Dans les deux systèmes
d'élevage la température est de 18-20ºC. Les larves qui viennent d'éclore se nourrissent des réserves de leur sac
vitellin, La bouche s'ouvre le 3ième jour. L'alimentation est alors, basée sur des rotifères et les nauplius d'artémia.
Les phytoplanctons sont rajoutés au milieu de culture. Le sevrage se fait dans des bacs carrés de coins ronds
avec une eau de mer pompée en flux ouvert. Différents aliments artificiels sont utilisés pendant le stade de
sevrage.
FAO Fisheries and Aquaculture Department
Nurserie
Ces poissons sont pré-grossis dans des bacs carrés ou circulaires 18-20ºC avec un flux d'eau ouvert. Les
systèmes d'aération sont normalement utilisés pour maintenir l'oxygène de l'eau à saturation. Les juvéniles sont
alimentés avec du granulé sec, distribué manuellement ou automatiquement. Le poids varie entre 5-10 g et 80100 g durant la période de pré-grossissement (durée 4-6 mois).
Techniques de grossissement
Les turbots sont soit élevés dans des bacs à terre (la technique la plus courante pour cette espèce) soit dans des
cages à fond plat.
Bacs à terre
Des bacs carrés ou circulaires en ciment (25-100 m3 ) sont utilisés, avec de l'eau de mer pompée en flux ouvert.
Les systèmes d'oxygénation sont normalement utilisés pour maintenir l'oxygène de l'eau à saturation.
L'alimentation consiste en un granulé extrudé, distribué manuellement ou automatiquement. Les éléments qui
déterminent la productivité sont la température et la qualité des juvéniles. Les températures optimales pour
l'alimentation varient de 14-18ºC, alors que la gamme extrême de culture de turbot est de 11-23ºC. Les facteurs
limitants sont la pathologie, les technologies de culture et le marché.
Cages
Ce sont des cages submergées à des niveaux variés, ou des cages flottantes, dans les deux cas à fonds plats.
Les cadres sont en métal, avec un fond en filet métallique. Les granulés extrudés sont manuellement distribués.
Les éléments qui déterminent le rendement sont disponibles, le site, la température de l'eau, et la qualité des
juvéniles.
Apport de nourriture
Les aliments commerciaux de turbot sont disponibles, à un prix de 900 EUR/tonnes (en 2003). Le taux de
conversion alimentaire (TCA) courrant est de 1,1-1,2:1.
Techniques de récolte
Les poissons sont récoltés manuellement et tués en les plaçant dans des récipients remplis de glace et d'eau de
mer et ils sont transportés aux unités de traitements.
Manipulation et traitement
Les poissons récoltés sont emballés dans des caisses en polystère, ouvertes avec une couche de glace et un film
en plastique. En Espagne, le turbot est généralement commercialisé en entier et frais, alors que dans le reste de
l'Europe, il est généralement vidé avant la vente. L'Espagne a commencé à produire des filets de turbot pour
satisfaire la demande d'autres marchés européens. La taille demandée a changé. Au départ, elle variait entre
1,5-2,0 kg mais maintenant des plus petites tailles sont acceptées. Les ventes actuelles varient entre 0,7 kg et
2,0 kg.
Coûts de production
Les coûts de la production (grossissement) en bacs sont d'environ 5-6 EUR/kg et en cages, ils sont de 5
EUR/kg. Malgré les coûts élevés des bacs de culture à terre, cette technique reste la norme car la culture en
cage de cette espèce reste encore à l'échelle expérimentale et il y a peu de sites qui offrent les conditions
optimales de grossissement.
Maladies et mesures de contrôle
Dans certains cas, des antibiotiques et d'autres produits pharmaceutiques ont été utilisés pour les traitements mais leur inclusion dans
cette table n'implique pas une recommandation FAO.
MALADIE
AGENT
TYPE
SYNDROME
Amibiase
FAO Fisheries and Aquaculture Department
MEASURES
Maladie des
Branchies
(AMB)
Neoparamoeba
Ectoparasite
pemaquidensis
Parasitisme de branchies; détérioration
respiratoire
Bains d'eau douce
bath
Brillance; peau sombre; léthargie; difficultés de
respiration; frottement de la couverture des
Bains de
Trichodiniase spp.
Ectoparasite
branchies & du corps contre les surfaces des Désinfection
structures d'élevage
ulcères cutanés; peau sombre; altérations du
Réduction de
Philasteridis Ecto,
Scuticociliatosis dicentrarchi
comportement de nage; gonflement des yeux;
Endoparasite
densité
distension abdominale
Réduction de
Microsporidiose Tetramicra
Endoparasite
–
brevifilum
densité
Réduction de
Plusieurs
cistes
blancs
sur
la
peau
et
les
densité; désinfection
Myxosporidiose Enteromysum
Endoparasite
scophthalmi
branchies
complète des
structures d'élevage
Taches grises sur les zones des nageoires
Vaccins;
Flexibacteriose Tenacibaculum
Bactérie
dorsales
en
premier;
lésions
sur
la
tête
et
la
maritimun
antibiotiques
bouche,
Antibiotiques;
Aeromonas
Furonculose
Bactérie
Lésions de la peau comme furoncles
vaccin fait dans la
salmonicida
ferme
Hémorragie des nageoires, surfaces de la peau,
Streptococcose Streptococcus
Bactérie
Vaccins
parauberis
et des surfaces anti sérosité; ulcères
Peau sombre; léthargie; nageoires brûlées;
Vaccins;
Vibrio
Vibriose
Bactérie
anguillarum
ulcère de peau; exophtalmie
antibiotiques
Trichodina
Fournisseurs d'expertise en pathologie
L'expertise en pathologie peut être obtenue de:
Juan Luis Barja Pérez, Alicia Estévez Toranzo & Carlos Pereira Dopazo, Instituto de Acuicultura,
University of Santiago de Compostela.
Carlos Zarza, Servicio de Patología Skretting España.
Frances Padrós. Servicio de Diagnóstico Patológico en Peces. Universidad Autónoma de Barcelona.
Statistiques
Statistiques de production
FAO Fisheries and Aquaculture Department
Production mondiale de l'aquaculture (tonnes)
Source: FAO FishStat
100k
75k
50k
25k
0k
1950
1960
1970
1980
1990
2000
2010
Psetta maxima
La production française s'est élevée de 150 tonnes en 1993 à un pic de 980 tonnes en 1997; depuis, elle n'a pas
cessé de fluctuer, en étant de 728 tonnes en 2002. La production au Portugal varie entre 350 et 390 tonnes/an.
Le producteur principal est de loin l'Espagne, qui a presque doublé sa production annuelle depuis 1998. En
2002, la production espagnole de turbot a atteint 3847 tonnes (75,9 pour cent du total global). A part ces trois
pays mentionnés ci-dessus, aucun autre pays n'a rapporté une production supérieure à 50 tonnes en 2002.
La production globale de turbot en 2002 était estimée à 41,38 millions d'USD.
Marché et commercialisation
Le gros de la production du turbot d'élevage est actuellement consommé dans les pays producteurs. En
Espagne, environ 75 pour cent de la production est consommée localement; le reste est exporté en France, en
Italie, et en Allemagne. Le produit est généralement vendu frais et en entier, bien qu'en France une petite partie
de la production est vendue vidée de ses viscères. Le marché du turbot européen n'a pas de règlements
spécifiques, et il n'y a pas de limites sur la commercialisation dans les pays de l'UE, pas de taille minimale, et
pas de retrait de prix.
Situation et tendances
L'aquaculture du turbot peut actuellement être considérée comme une technologie mature. Il semble
probablement que cette industrie connaîtra une expansion du marché dans le futur, avec la construction de
nouvelles unités d'élevage et l'augmentation de la capacité des fermes existantes. Néanmoins, des travaux de
recherche et de développement sont nécessaires dans les domaines suivants:
La production de juvéniles, avec l'objectif d'augmenter les taux de survie des larves.
L'amélioration des systèmes de culture et automatisation.
La prévention des maladies et leur contrôle.
La surveillance du stock et amélioration génétique.
La surveillance du stock et amélioration génétique.
La formation d'un personnel technique avec des habilités combinées en technologie d'aquaculture et
gestion des affaires.
Problèmes et contraintes majeurs
Le secteur est en évolution et il est consolidé dans les zones côtières, la culture en cages commence à peine et
elle est toujours en stade pilote.
Pratiques pour une aquaculture responsable
FAO Fisheries and Aquaculture Department
L'élevage du turbot est renommé pour sa responsabilité. La plupart des sociétés ont appliqué ISP 14001, et
certaines ont complété le système de l'UE EMAS II. Aucun impact sur l'environnement n'a été détecté dans les
études sur l'aquaculture côtière du turbot. Les principes de codes et conduites de la FAO pour une Pêche
Responsable doivent aussi être adoptés.
Références
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Liens utiles
ADRIEN - France Turbot
FAO Fisheries and Aquaculture Department
Aquafind
Aquatic Animal Pathogen and Quarantine Information System - AAPQIS
Aquatic Network
AquaTrace - Turbot
Database on Introductions of Aquatic Species - DIAS
European Aquaculture Society - EAS
FishBase
FAO FishStatJ – Universal software for fishery statistical time series
GLOBEFISH
Information System for the Promotion of Aquaculture in the Mediterranean - SIPAM
Instituto Español de Oceanografía - IEO
Isidro de la Cal
Mispeces
Pescanova-Acuinova
Prodemar-Stolt Sea Farm
Revistaaquatic
World Aquaculture Society - WAS
FAO Fisheries and Aquaculture Department