Présentation du fonds de dotation "Perspectives"
Transcription
Présentation du fonds de dotation "Perspectives"
Présentation du fonds de dotation "Perspectives" Fonds de dotation : structure juridique mise en place en 2008 en vue de suppléer à l’épuisement des fonds publics. Incitation à la création par des avantages fiscaux et des facilités de fonctionnement entre celui d’une association et celui d’une fondation. Le Fonds de dotation « Perspectives » a été créé en 2011 par Annick Jadé, Marc et Pierre Jérôme : déclaration à la préfecture du Morbihan, JO du 4/6/2012. I/ Objet déclaré du fonds "Soutenir et développer une action d'intérêt général en matière de protection de l'environnement* ( lutte contre les pollutions et nuisances, préservation de la faune, de la flore et des sites, préservation des milieux et équilibres naturels, amélioration du cadre de vie en milieu urbain ou rural ) permettant de faire de Belle-Isle (56), territoire remarquable isolé de 8O km2, un lieu d'expérimentation méthodologique, une forme de laboratoire, un lieu de changement de comportement, de rythme, de priorités, notamment par la mise en oeuvre de mesures co-opératives de protection de l'environnement efficaces sur le territoire précité." *Dans l'esprit des fondateurs, la protection de l'environnement ne peut être que le résultat d'actions humaines conscientes et responsables, d'où la priorité donnée par le fonds aux actions de formation. II/ Pourquoi ce fonds ? 1. Des constats : - nous sommes tous confrontés à une réalité préoccupante : détérioration de la santé, du climat, de la biodiversité, de l’environnement, raréfaction des ressources en eau, pétrole, métaux rares…amoncellement de déchets, accélération d’une demande mondiale liée à l’émergence de nouveaux consommateurs (Chine, Inde...), crise financière d’une ampleur sans précédent … - de multiples initiatives publiques ou privées sont prises en vue de remédier à cette situation, tant au niveau local que régional, national, européen, international : mise en place de nouvelles réglementations, création et/ou renforcement d’associations de lutte, nouveaux investissements tant publics que privés, changements d’équipes politiques, concertations entre Etats…(par nécessité et/ou par volonté) - jusqu’ici les effets boule-de-neige (entraînement, accélération et accumulation) entre les différents aspects de la dégradation sont peu apparents et peu pris en compte. Exemple 1 : la vente directe d’aliments, produits localement, si elle est effectuée en vrac, peut permettre l’économie d’un conditionnement, ce qui se traduit par la réduction du volume des déchets et de la consommation d’énergie pour sa fabrication et une économie de carburants pour le transport. Exemple 2 : l'agriculteur, revenant du maïs aux fourrages traditionnels (herbe, trèfle…) agit sur la réduction de la mortalité des abeilles de deux manières : en évitant leur fragilisation par absorption de pollen de plantes traitées aux insecticides, et en augmentant la ressource en plantes mellifères ce qui leur est bénéfique sur le plan nutritionnel. 2. Notre position : - la situation actuelle est le résultat d’une évolution jusqu’ici peu visible, liée à une conception d'un mode de vie basé sur l’utilisation non maîtrisée de ressources limitées avec priorité donnée à la quantité, la vitesse, la facilité…au détriment de la qualité, du ressenti, de la relation…Sans parler du réchauffement climatique, cela se traduit par un colossal gaspillage, un amoncellement de déchets, la pollution de l’air et de l’eau à grande échelle, la non éradication, voire la prolifération des cancers malgré tous les progrès dans ce domaine, la progression alarmante d’une population d’obèses, la déliquescence, la sinistrose, la tendance au repli identitaire… - les multiples initiatives prises pour remédier à cette dégradation contribuent certes à apporter des solutions aux problèmes qui se posent mais, la situation se détériorant rapidement, c’est un changement de paradigme qui est nécessaire : ce qui veut dire, à la fois, un changement des mentalités, du comportement, une modification de l’ordre des priorités, une sobriété permettant une plus juste utilisation des ressources disponibles qu’elles soient naturelles (eau, énergie, faune et flore sauvage, métaux, terres arables…) ou fabriquées par l’homme (aliments, médicaments et autres produits chimiques, dont les plastiques, véhicules…) 3.Notre stratégie : contribuer à ce changement de paradigme... - en soutenant financièrement des actions qui y participent, tant en direction des jeunes que des adultes, en privilégiant les actions de formation. - en mettant en évidence l’impact de ces actions par la mise en place, sur un territoire donné, d’un ensemble d’indicateurs permettant,d’année en année, d’évaluer les changements obtenus et ce après avoir procédé à un état des lieux le plus exhaustif possible, tant qualitatif que quantitatif, afin de savoir de quelle situation on part. - en explicitant le plus précisément possible ce que nous voulons obtenir ; pour cela le formaliser sous forme de scénarii cohérents prenant en compte les aspects humains, économiques, financiers…l’évolution du territoire et les interactions. Remarque : nous ne rejetons pas les apports de la technologie, nous voulons seulement en limiter les aspects négatifs en tirant parti, le plus possible, des ressources locales disponibles actuellement non ou sous utilisées -. Exemple : à Belle-Isle, subsiste un important élevage de chevaux de trait bretons. Actuellement ces animaux qui pâturent dans les prés à l’année, ne font guère qu’être présentés dans les concours ! Leur utilisation pour certaines tâches ( transport de déchets, débardage…) permettrait de réduire l’utilisation de machines coûteuses, bruyantes et destructrices de microsystèmes. Nous voulons faire la démonstration en vraie grandeur qu’il est possible de faire autrement sans pour autant se priver des améliorations de la qualité de vie liées à la technique, en utilisant mieux les ressources existantes - qu’elles soient humaines ou autres - sans en abuser, en réduisant drastiquement les gaspillages de toute sorte. Nous voulons encourager les actions pertinentes, innovantes qui rapprochent, qui incitent à œuvrer ensemble, tout en respectant le lieu, distinguer les facteurs de réussite et les freins au changement. Nous voulons mettre en évidence les effets de certains choix pour convaincre et ainsi faire changer les comportements. III/ Pourquoi avoir choisi Belle-Isle en mer ? - Belle-Isle est le lieu de résidence de deux des fondateurs du fonds. - Belle-Isle est un espace clos par la mer : c’est le bateau qui, pour l’essentiel, relie l’île au continent; il est le principal trait d’union tant pour les mouvements de population que pour les flux de marchandises et de déchets. Cette situation en facilite la mesure. - Belle-Isle garde encore sa spécificité étant, dans une certaine mesure protégée par la mer ( ce qui est relatif : cf. la marée noire de l’Erika en 1999 ) et bénéficie d'un certain nombre de mesures réglementaires, comme bien d’autres zones littorales : loi du littoral, Conservatoire du littoral, Natura 2000…, d'où constructions limitées, nature relativement protégée… - Belle-Isle est un lieu prestigieux, réputé, fréquenté à l’année par une population éclectique : un atout pour l’impact de notre projet et trouver des soutiens. IV/ Qui sont les fondateurs du fonds ? Marc Jérome - a été interpellé par la lecture de "Effrondrement", best seller de Jared Diamond. - de formation agronomique et coopérative. - en résidence principale à Belle-Isle depuis 2008. Annick Jadé - née à Belle-Isle, fille de marin-pêcheur, - a exercé à Paris comme assistante de direction dans des secteurs divers ( médical, technique, marketing, journalistique ); vit à Belle-Isle depuis 1982. .responsable pendant vingt deux ans ( 1984-2006 ) de l'agence belliloise d'un cabinet d'expertise comptable; en même temps poissonnière ( 1986-1999 ). Pierre Jérome - a 20 ans d’expérience dans l’industrie médicale, a créé et dirige depuis 2009 SpineGuard, société dédiée à la sécurisation de la chirurgie vertébrale (www.spineguard.com) - a trois enfants, 12, 10 et 4 ans. V/ Qui sont les partenaires actuels (novembre 2012 ) du fonds ( effectifs et en projet ) ? 41/L'association "Au coin des producteurs" - Cette association a été créée en 2006 par un groupe de femmes agricultrices. L'association comprend actuellement 15 adhérents producteurs. Principale activité : vente directe de produits locaux (beurre et fromages, légumes, miel, produits en laine mohair, viandes d'agneau, de boeuf, de veau, de porc, volailles et produits transformés). - Objet du contrat : financement par le fonds d'une action de formation sur quatre journées, de février à novembre 2012, devant permettre aux participants de devenir moins dépendants des aléas climatiques et d'approvisionnement extérieurs à l'île. .Interlocuteurs : Huguette Huel, éleveuse de volailles et présidente de l'association - André Le Guellec éleveur de Limousines et de poulets - Quentin Le Guillou, apiculteur, membres de l'association. - Le fonds a décidé de soutenir cette association : qui crée du lien social entre ses membres, entre ceux-ci et la population de l'ile, tant temporaire que permanente, qui contribue à limiter la consommation globale d'énergie, à améliorer la qualité de l'alimentation tant sur le plan gustatif que sanitaire, et qui contribue à une meilleure utilisation des ressources locales. - Calendrier : évaluation prochaine avec les participants aux journées de formation et le technicien du RAD ( Réseau Agriculture Durable ). 42/L'association pour la Protection et la Conservation de l'abeille noire de Belle-Isle en mer" - Cette association est constituée notamment d'apiculteurs amateurs (18) et professionnels (2) de Belle-Isle; elle est en lien avec les conservatoires de l'abeille noire des îles d'Ouessant et de Groix. - Objet du contrat avec l'association : financement par le fonds de la fourniture de semences de plantes mellifères - présentant en outre un intérêt comme fourrage et/ou engrais vert - à des agriculteurs de l'île, volontaires. - Interlocuteur : Quentin Le Guillou, apiculteur, président de l'association. - Décision a été prise de passer contrat avec cette association en vue d'aider à faire baisser la mortalité des abeilles sans attendre que des mesures réglementaires soient prises ( cf. impact du cruiser !). On peut espérer qu'au travers de cette opération puisse se déployer une concertation entre agriculteurs et apiculteurs de l'île, dans l'intérêt des uns et des autres. - Calendrier : une tournée sur place avec le technicien de la coopérative, fournisseur des semences, qui a encadré l'opération sera prochainement organisée. 43/L'université de Bretagne Occidentale à Brest et le programme ID-îles - A l'initiative des laboratoires de géographie et d'économie de l'U.B.O. ( Université de Bretagne Occidentale à Brest ), un programme de recherche-action sur deux ans, "ID-îles ( Initiatives et Développement dans les îles )", bénéficiant des soutiens notamment de la Région Bretagne et de l'A.I.P. ( Association des îles du Ponant dont Belle-Isle fait partie ) a été engagé en 2011 sur le thème "Entreprendre sur les îles, du constat aux témoignages, de l'expérience aux projets". Parmi les objectifs de ce programme, nous avons retenu qu'il est prévu de : - faire un bilan solide et sérieux de la situation démographique, sociale et économique de chacune des îles, - repérer les acteurs économiques qui développent de nouveaux projets, - intégrer des éléments de prospective. - associer les acteurs dans les îles. - Le fonds est actuellement en discussion avec l'U.B.O. pour un élargissement de l'étude en cours à savoir : - mise en place d'un "baromètre", permettant de suivre l'évolution tant quantitative que qualitative d'un certain nombre de critères d'évaluation de la situation île par île, - explicitation d'hypothèses compte tenu des conséquences possibles de la crise actuelle tant climatique et environnementale qu'économique et financière débouchant sur différents scénarii possibles. Ceci devrait permettre de se projeter dans l'avenir, et de faire ressortir l'intérêt des actions financées par le fonds sur Belle-Isle. 44/L'association « Plage musicale de Bangor » - Cette association gère depuis six ans à Bangor, pendant une dizaine de jours chaque année en Juillet, une académie de musique (tous instruments et voix) et un ensemble de concerts de musique de chambre. Musiciens enseignants (une quinzaine) et élèves (plus de quatre-vingt) de toute la France, sont accueillis par la municipalité de Bangor et la population locale, permanente et temporaire, qui mettent à leur disposition les pianos disponibles et un hébergement chez l'habitant. Cette présence contribue à animer la vie locale. Un accord a été récemment passé entre l'association "Plage musicale de Bangor" et l'école de musique de l'île "La puce à l'oreille", permettant à de jeunes îliens de bénéficier des cours de musique de l'académie. Cet été, deux jeunes îliens ont participé au stage de musique de chambre. Par ailleurs, une sensibilisation musicale des enfants de la crèche de Bangor par les musiciens de l'académie a été menée avec succès. Le fonds de dotation va apporter un concours financier à une opération expérimentale dans deux écoles primaires à Locmaria et Sauzon ( classes de CM1/CM2 ), de sensibilisation musicale. Cette opération, conduite par une équipe de musiciens/enseignants de la "Plage musicale de Bangor", en y associant les instituteurs, aboutira à la présentation aux enfants, en avril 2013, d'une pièce de théâtre, spectacle musical avec marionnettes autour de la vie de Mozart, dans le cadre de la semaine culturelle de la CCBI ( Communauté de Communes de Belle-Isle ). Ce spectacle, joué par le quatuor Hélios - composé d'un violoniste, d'un altiste, d'un violoncelliste, tous trois participants au festival de Bangor, et d'une flûtiste – a été présenté à Paris en novembre, au théâtre du Ranelagh. - Intérêts de cette piste : • la qualité humaine, artistique et pédagogique de l'équipe de "Plage musicale de Bangor", • le sérieux du dossier pédagogique, ses multiples ouvertures : toutes les disciplines dites scolaires y sont concernées et abordées de façon ludique mais supérieure - de manière plus holistique que dans l'enseignement dit classique - d'où un élargissement des domaines étudiés, l'émergence des interactions. Une telle approche s'adresse autant au physique via l'émotionnel qu'au mental, • une chance réelle pour les jeunes îliens d'accéder à une véritable culture, ferment pour toute leur vie, • une opportunité rare d'autant qu'elle ne pourra que rejaillir sur l'entourage familial ou amical des enfants concernés. - Interlocuteurs : Roberta Bernard, présidente de "Plage musicale de Bangor" et Christophe Beau, violoncelliste et directeur artistique du festival. VI/ Situation actuelle du fonds - Ouverture d'un compte à l'agence du Crédit Coopératif de Rennes, - Approvisionnement du compte en décembre 2011 : 15000 euros, - Dépenses de création du fonds : 4130,10 euros, - Engagement du fonds avec l'association "Au coin des producteurs" : 5000 euros, - Versement à l'association de conservation de l'abeille noire de Belle Isle : 5000 euros, - Frais d'étude, en particulier prospection dans d'autres îles : en cours de chiffrage. - Engagement du fonds avec l'association « Plage musicale de Bangor » : 5500 euros. - Prévision d'apport en décembre 2012 : 15000 euros.