Près d`un député français sur cinq (18% exactement)

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Près d`un député français sur cinq (18% exactement)
PAS DE DEPUTES « GUIGNOLS » A STRASBOURG !
Au moment où les partis viennent de choisir leurs candidats pour les élections
européennes du 25 MAI, la Fondation Robert Schuman diffuse une étude explosive,
solidement argumentée par des statistiques et riche d’enseignements sur les députés
européens !
Il est trop bien connu que les Français sont représentés au Parlement Européen par
des députés trop souvent peu efficaces face à leurs interlocuteurs d’autres pays.
Pourquoi ?
-61% de nos députés sont au Parlement pour leur premier mandat. Dans ce
monde complexe avec ses règles implicites, ses méthodes de travail et où les
députés d’autres pays ont souvent des liens personnels anciens, entre eux ou avec
la Commission, nos députés sont aux 2/3 de « petits nouveaux », effectuant leur
premier mandat et bien peu compétents dans les premiers temps ! Car leur action se
déroule pour une grande partie dans des Commissions dont il faut connaître le travail
passé, les compromis déjà acceptés, le non-dit,… et bien sûr les sujets traités qui
sont parfois très complexes, comme le droit du travail par exemple. Sans ces liens et
ces connaissances, impossible d’être percutant face à des Anglais qui, pour presque
la moitié d’entre eux, sont de vieux renards effectuant leur 3°mandat, ou à des
Allemands qui pour les 2/3 sont chevronnés après plus de 6 ans de députation.
-Sans ancienneté il est très difficile d’avoir un poste d’influence dans ce cénacle où
89% des présidents de groupe politique et 50% des présidents de commission en
sont au moins à leur 2°mandat.
-40% de nos députés sont des cumulards, souvent maires d’une commune. Si la
ville est petite, disons inférieure à 10.000 habitants, ce double mandat peut être
précieux pour permettre au député de connaître les problèmes et les points de vue
de sa population et aussi, ce qui est loin d’être négligeable, pour lui parler d’Europe
et lui rendre compte de ce qui se passe à Strasbourg et à Bruxelles. Mais quand il
s’agit d’une ville plus importante, comment passer 3 jours ouvrables par mois en
session à Strasbourg et participer aux commissions à Bruxelles ? Comment avoir le
temps nécessaire pour les contacts informels hors des positions officielles ? Ces
redoutables Anglais, eux, se consacrent à 96% exclusivement à leur rôle
parlementaire et 78% des sages Allemands n’ont que ce mandat ce qui leur permet
d’être bien plus efficaces.
-Près d’un député français sur cinq (18% exactement) démissionne en
cours de mandat. Et c’est là le pire car voilà quelqu’un qui avait appris à connaître les
bonnes pratiques, tissé les liens utiles, qui avait travaillé ses dossiers et qui
commençait à être utile. Et tout d’un coup son parti le rappelle pour lui proposer par
exemple une députation à Paris, poste pour lui plus rémunérateur et infiniment plus
prestigieux. Son suivant de liste est mis à sa place, mais c’est un incompétent pour
qui tout le travail accompli est à refaire. Le vrai drame est alors que, vis-à-vis de ses
interlocuteurs Bruxellois, c’est une potiche que la France met en face d’eux !
-Enfin, l’anglais est la langue véhiculaire dans ces enceintes. Même si le français
est l’une des langues officielles, c’est en anglais que se déroulent les négociations et
il n’est pas question d’avoir un interprète avec soi pour un aparté, dans les couloirs
ou à table. Sans une bonne maîtrise de l’anglais, impossible d’être vraiment efficace
dans un monde anglophone où les Suédois, les Danois, les Hollandais, les Belges,
les Allemands, pour ne citer que ceux-là, et bien sûr les Anglais, sont totalement à
l’aise.
Pour illustrer ce drame, citons la circonscription de l’Ouest qui va de Brest à
Angoulême et où, sur 9 députés européens, l’un est un souverainiste convaincu antieuropéen, Philippe de Villiers, et 2 ont démissionné, Le Foll pour devenir ministre et
Béchu pour se faire élire sénateur. Un tiers de nos représentants n’ont donc servi à
rien… Sans parler, ailleurs, de Rachida Dati maire du 7° arrondissement et viceprésidente de l’UMP et d’autres qui sont notoirement toujours absents.
Beaucoup des députés européens que nous avons pu rencontrer sont des
professionnels dévoués à leur fonction, mais de grâce qu’on ne nous mette pas des
candidats « guignols » de l’Europe pour les élections européennes !
Pour défendre la France et les opinions des Français, il nous faut de « bons »
députés,
-dont les mandats sont renouvelés,
-qui se consacrent entièrement à cette fonction,
-qui ne sont pas les jouets d’un parti dont ils attendent la « nomination » à un poste
plus rémunérateur et/ou plus flatteur,
-…et qui parlent convenablement l’anglais !
Les Partis ont eu, ces jours-ci un rôle déterminant à jouer pour la position de la
France en Europe à travers la désignation de leurs candidats aux élections du 25
mai et ont été particulièrement décevants. Aux électeurs d’être maintenant à la
hauteur des enjeux et de ne voter que pour des candidats sérieux !
Jean-Pierre Guth
Président d’EUROPE AVENIR
www.europ-avenir.eu
06 86 55 93 01

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