L`amincissement de la couche d`ozone par Bruno Roberge
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L`amincissement de la couche d`ozone par Bruno Roberge
Protection de l’environnement Pollution de l’air 147-625-FE Quand l’auto qui tue autrement L’amincissement de la couche d’ozone Présenté à Marc-André Bureau Page Cégep de Saint-Félicien, hiver 2011 1 Par Bruno Roberge Table des matières Introduction ........................................................................................................................ 3 Les contaminants en cause ................................................................................................. 3 Les sources de contamination ............................................................................................ 4 Les enjeux environnementaux ............................................................................................ 5 Les pistes de solutions et les systèmes de traitement ....................................................... 6 Conclusion ........................................................................................................................... 8 Page 2 Médiagraphie ...................................................................................................................... 8 Introduction L’ozone est un gaz dont les molécules sont composées de trois atomes d’oxygène (O3). Il se retrouve naturellement à plusieurs niveaux de l’atmosphère. À haute altitude, l’ozone nous protège en absorbant une importante partie du rayonnement ultraviolet (UV) provenant du soleil (ozone stratosphérique). Il peut cependant être nuisible pour la santé et pour l’environnement lorsqu’il se retrouve plus près du sol (ozone troposphérique). La couche d'ozone forme la partie de l'atmosphère où la concentration d’ozone est la plus élevée. Or, l'ozone est davantage présent à une distance du sol située entre 15 et 40 km, et plus particulièrement vers 35 km, dans la couche appelée stratosphère. D'où l'appellation d'ozone stratosphérique qu’il ne faut pas confondre avec l'ozone troposphérique causée principalement par la circulation automobile. Il est paradoxal de savoir que l'ozone troposphérique (nocif) soit essentiellement formé à cause de la circulation automobile alors que la couche d’ozone stratosphérique est principalement détruite par des gaz réfrigérants tel que ceux utilisés dans les climatiseurs automobiles comme nous le verrons plus loin dans le texte. Les contaminants en cause Dans l’article Le trou dans la couche d'ozone mis à jour le 2 novembre 2010, le site notre-planète.info précise que, «Suite aux travaux de l'expédition scientifique de 1986 en Antarctique, Susan Salomon puis James Anderson démontrent que les teneurs en chlore sont nettement supérieures aux "normales" dans les régions les plus affectées par la disparition de l'ozone.»1 1 http://www.notre-planete.info/environnement/trouozone_1.php Page 3 Dans ce sens, Paul Crutzen, Mario Molinas et Frank Sherwood ont démontré que les responsables de l’amincissement de la couche d’ozone sont les ChloroFluoroCarbones (CFC) et les halons., Des molécules chimiques produites par l'homme qui sont utilisés comme gaz réfrigérant dans les réfrigérateurs et les systèmes de climatisation résidentiels, commerciaux, industriels et automobiles. 12 Ces composés sont très stables et ils montent naturellement vers la stratosphère. Ainsi, ces gaz libèrent leur chlore par photolyse au contact des rayons ultraviolets, ce qui provoque la destruction de l'ozone. Par ailleurs, comme la lumière du soleil, les cristaux de glace qui sont présents dans les nuages d'altitude modifient les composés chlorés de l'atmosphère en chlore actif susceptible de détériorer l'ozone. Les CFC sont des molécules composées de carbone, de fluor et de chlore. Ces molécules chimiques persistent longtemps et leur action n'est neutralisée qu'après plusieurs dizaines d'années. Effectivement, une molécule de chlorofluorocarbone met approximativement 25 ans avant d'aboutir dans la stratosphère. D’ailleurs, leur concentration ne sera réduite que très lentement, au point où ils seront encore présent même après qu’ils soient interdits de toute utilisation et de toute production. De telle sorte qu’en se divisant au contact de la lumière, ces composés émancipent le chlore qui détruit alors les molécules d'ozone. L'atome de chlore, qui a une durée de vie qui peut aller jusqu’à une centaine d'années, détruira donc des milliers de molécules d'ozone avant de se dissiper. Ces molécules sont utilisées parce qu’elles demeurent très stables, et que par le fait même, elles ne sont pas chimiquement toxique pour l'être humain. Le site notreplanète.info rapporte aussi que «leurs propriétés physico-chimiques très intéressantes expliquent pourquoi on les a utilisées très largement dans un grand nombre de processus industriels et de produits de consommation.»3 Comme liquide de refroidissement dans les systèmes frigorifiques domestiques, commerciaux et industriels, ainsi que dans les conditionnements d'air par exemple. Mais aussi comme gaz propulseur dans les aérosols ou comme solvant pour le nettoyage d'appareils mécaniques et électroniques, et pour bien d’autres usages d’ailleurs. Les CFC ont récemment été remplacés par les HCFC (HydroChloroFluoroCarbones) et par les HFC (HydroFluoroCarbones) dans la plupart de leurs applications. L'industrie a développé et commercialisé ces derniers parce que leur dégradation est plus rapide dans la haute atmosphère dû fait qu’ils contiennent de l'hydrogène. Ainsi, ils détruisent moins la couche d'ozone que les CFC. Cependant, l’envers de la médaille est qu’ils contribuent à augmenter "l'effet de serre" qui est un autre problème écologique fort inquiétant. Il y a également des causes naturelles qui peuvent être à l'origine de l'appauvrissement de la couche d’ozone tel que le cycle des taches solaires et les émissions volcaniques d'aérosols de sulfate. Par contre, les facteurs naturels influencent bien peu les changements de la couche d’ozone comparé aux facteurs anthropiques. 3 http://www.notre-planete.info/environnement/trouozone_1.php Page Subséquemment, la couche d'ozone devient de plus en plus mince à cause des émissions de substances telles que les chlorofluorocarbures qui sont contenus dans les climatiseurs des voitures et qui détruisent les molécules d'ozone. Il est alors question du phénomène nommé «trou dans la couche d'ozone». 4 Les sources de contamination Le site l’automobile avance dans un texte publié en novembre 2007 que «les systèmes de climatisation automobiles constituent la troisième plus importante source de CFC dans l'atmosphère (et qu’) Environnement Canada estime que 60 % des 14 millions de véhicules en circulation au Canada utilisent un système d'air conditionné.»4 Par ailleurs, les systèmes d’air climatisé des automobiles sont perméables, et il faut les recharger deux ou trois fois en CFC pendant leur durée de vie puisque ces derniers s’échappent des climatiseurs. De surcroît, il y a les véhicules accidentés qui sont également susceptibles de laisser échapper les CFC des circuits des climatiseurs. Honorablement, même si le problème est loin d’être entièrement résolu, depuis le début des années 1990, comme nous l’avons vu, les constructeurs d’automobiles ont mis sur le marché des véhicules utilisant des hydrochlorocarbures fluorés (HCFC) ou des hydrocarbures fluorés (HFC) pour remplacer les CFC dans les climatiseurs puisque ces derniers sont moins dommageables pour la couche d’ozone. Les enjeux environnementaux Il y a plusieurs sortes de rayons ultraviolets qui sont rassemblés en trois classes principales que sont les rayons UV-A, les rayons UV-B et les rayons UV-C. C’est la longueur d’onde des rayons qui détermine l’impact qu’ont les UV sur les organismes vivants. Le danger est inversement proportionnel à la longueur de l’onde des rayons. Autrement dit, plus la longueur d’onde est courte, plus grand est le danger. En conséquence, les rayons les plus dangereux de la gamme sont les UV-C. Heureusement, la couche d’ozone les bloque presqu’entièrement. Toutefois, cette couche bienfaitrice s'est dangereusement amincie ces dernières années, et spécialement entre 14 et 20km d’altitude. En date du 15 mars 1988, la NASA avait émis un rapport produit par plusieurs dizaines de chercheurs dans le monde ayant comme conclusion que nonobstant les variations naturelles de 15 à 20%, la concentration en ozone stratosphérique avait baissé d’en moyenne 1,7 à 3% dans l'hémisphère nord entre 1969 et 1986. De plus, le rayonnement mondial moyen des rayons UV-B au niveau de la surface de la terre avait augmenté d’environ 10 % entre 1986 et 1996. Cette dégradation notable de la couche d'ozone implique évidemment une moins bonne filtration des rayons UV les plus dangereux et du même coup un accroissement des risques pour la vie terrestre. 4 http://www.lautomobile.ca/issues/story.aspx?aid=1000220668&type=Print%20Archives Page 5 Ces dangers se traduisent notamment par une augmentation des cancers, du vieillissement de la peau, des brûlures superficielles, des cataractes, des conjonctivites et des maladies du système immunitaire. Mais aussi par une diminution de la photosynthèse qui amène une baisse des rendements et de la qualité des cultures et par une réduction de la quantité du plancton et conséquemment par une baisse des populations des animaux qui en dépendent puisque le plancton est le premier maillon des chaînes alimentaires aquatiques. D’autre part, les rayons UV-B sont plus spécifiquement responsables de l’accélération de la génération du smog photochimique, contribuant en même temps à la création de l’ozone troposphérique qui lui, est un superoxydant nocif pour la santé de l'humain, de la faune et de la flore en tant que polluant important de l'air. Au dessus de Punta Arenas par exemple, une ville au sud du Chili, la quantité d'ozone diminue entre 30 à 50% au printemps. Les habitants sont alors forcés de se protéger la peau au péril d’avoir à en subir les conséquences. Par ailleurs, précisons que sans cette couche d'ozone, la vie n'aurait pu être possible que dans le fond des océans, à une distance suffisante de la surface des eaux. Les pistes de solutions et les systèmes de traitement Le 16 septembre 1987, les pays industrialisés ont conçu le protocole de Montréal qui donne suite à la Convention de Vienne de mars 1985. Ce protocole, qui est entré en vigueur en 1989, prévoyait d’abord de réduire la production de chlorofluorocarbones (CFC) de moitié avant l'an 2000. Page Le protocole de Montréal a de plus été ratifié par l'ensemble des 196 membres de l'ONU le 16 septembre 2009. Le protocole a pour principal objectif de protéger la couche d'ozone des dégâts provoqués par ce qui est communément appelé les substances appauvrissant la couche d’ozone (SACO, (anciennement SAO pour substance appauvrissant l’ozone)) qui sont des substances chimiques utilisées pour diverses raisons dans les différentes industries. Le protocole a, depuis la fin de l'année 2009, légalement interdit la fabrication d'extincteurs contenant des halons ainsi que la production de réfrigérants et de solvants contenant des CFC. Il a aussi défini un calendrier déterminant l'élimination progressive d'autres substances nocives comme les hydrochlorofluorocarbones (HCFC) et le bromure de méthyle qui reste une alternative loin d’être idéale même si moins dommageable que les CFC. 6 Mais, avec les résultats des récentes recherches et l'urgence imminente du problème, il fut décidé, avec l'amendement de Londres de 1990 et celui de Copenhague en 1992, qu’il devenait impératif de convenir plutôt d’un arrêt total de la production de CFC pour l'an 2000. Cet amendement a d’ailleurs été réitéré à Vienne en 1995, à Montréal en 1997 et à Pékin en 1999. Toujours selon le site notre-planète.info, il apparait que «Suite au protocole, à ses amendements et à l'arrêt total de la production de CFC depuis 1994, les concentrations de produits appauvrissant l'ozone dans la basse atmosphère (la troposphère) ont atteint leur point culminant en 1995 et sont depuis en baisse dans la troposphère et la stratosphère. À ce titre, les scientifiques estiment que les gaz ont atteint leur pic dans la stratosphère antarctique en 2001. Les CFC sont remplacés progressivement par d'autres gaz moins nocifs comme les hydrochlorofluorocarbures ou HCFC et hydrofluorocarbures ou HFC. Pour autant, l'abandon de toute substance chlorée et fluorée devra s'échelonner jusqu'en 2030 (IFEN, 2002).»5 Ainsi, l'Union européenne a réussi à éliminer de façon progressive plus de 99 % de sa production de SACO, grâce notamment à la contribution active du secteur industriel et à une application rigoureuse de la législation concernant les substances appauvrissant la couche d’ozone par la Commission et les États membres. Des restrictions additionnelles concernant les SACO sont également entrées en vigueur dans l'Union Européenne depuis de 2010. Il est à noter que la mobilisation collective des pays producteurs de chlorofluorocarbone combiné à l'adoption rapide du protocole de Montréal est un exemple très prometteur de notre capacité à bien réagir face à un danger imminent qui menace. Par contre, il en va malheureusement autrement en ce qui concerne les changements climatiques. En effet, le milieu scientifique, l’identification des conséquences des changements climatiques et les pays impliqués ne sont pas aussi unanimes. D’autre part, il est un fait encourageant de constater qu’en réduisant brillamment les concentrations en CFC, les actions entreprises suite à l’adoption du protocole de Montréal ont par le fait même permis d'atténuer l'effet de serre. Effectivement, puisque les CFC, en plus d’être dommageable pour la couche d’ozone, sont aussi de puissants gaz à effet de serre. Grâce au protocole de Montréal, la concentration de CFC était moitié moins importante en 2010 qu’avant la signature du traité. 5 http://www.notre-planete.info/environnement/trouozone_1.php Page 7 Cependant, le remplacement des SACO par des hydrofluorocarbures n’élimine pas complètement les conséquences puisque ces derniers ont un potentiel de réchauffement planétaire jusqu'à 14 800 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone qui est pour sa part le principal gaz à effet de serre actuellement. C'est la raison pour laquelle les signataires du protocole de Montréal ont avancé en juillet 2009 une proposition qui vise à réduire et ultimement à cesser la consommation mondiale de HFC. Le Québec s’est doté d’un règlement sur les halocarbures (http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=3 &file=/Q_2/Q2R29.HTM) qui encadre la gestion de ces gaz. Conclusion Pour conclure, précisons qu’il y a peu de temps, les scientifiques prévoyaient que le trou dans la couche d'ozone se résorberait complètement dans environ cinquante ans. Par contre, un nouveau rapport d'évaluation scientifique qui a été publié en août 2006 par le Programme des Nations Unies pour l’environnement et par l’Organisation météorologique mondiale expose plus précisément que «La couche d'ozone situé au-dessus des latitudes moyennes, devrait se reconstituer d'ici à 2049, soit cinq ans plus tard que ne le laissait entendre la précédente évaluation (2002). Enfin, au-dessus de l'Antarctique, la reconstitution de la couche d'ozone ne devrait pas intervenir avant 2065, c'est-à-dire 15 ans plus tard que prévu.»6 Donc, il serait bien de conscientiser la population versus l’utilisation de ces gaz dans des produits d’usage courant. Médiagraphie 6 http://www.notre-planete.info/environnement/trouozone_1.php Page 8 L’impact de l’automobile sur l’environnement, L’automobile, http://www.lautomobile.ca/issues/story.aspx?aid=1000220668&type=Print%20 Archives (Page consulté le DATE) http://www.notre-planete.info/environnement/trouozone_0.php http://www.iqa.mddep.gouv.qc.ca/contenu/polluants.htm http://fr.wikipedia.org/wiki/Ozone_troposph%C3%A9rique http://fr.wikipedia.org/wiki/Photolyse