Mémoire présenté par Mobilize Jobs

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Mémoire présenté par Mobilize Jobs
Le 26 mai 2016
Au : Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du
développement social et de la condition des personnes handicapées
De : Benjamin Guth, président de Mobilize Jobs, initiative nationale emploi-jeunesse
Bonjour, distingués membres du Comité. Nous vous remercions de nous laisser l’occasion d’être
partie à votre processus d’examen et de vous faire connaître nos réflexions et nos expériences.
D’après ce que j’ai entendu jusqu’à maintenant, il a été largement question de la pénurie de
main-d’œuvre dans le cadre de vos travaux. Nous pouvons confirmer de première main qu’il y a
bel et bien une pénurie de travailleurs dans une vaste gamme d’industries et à l’échelle du pays.
Avant les modifications apportées au programme, le Diamond Global Recruitment Group était
l’une des plus grandes entreprises de recrutement étranger au Canada, une entreprise
respectueuse de la déontologie et des normes. Nous avons placé des candidats dans toutes les
provinces et dans tous les territoires et établi des rapports avec des centaines d’employeurs.
Lorsque les changements sont intervenus, nous étions décidés à combler ces pénuries en
cherchant sur le marché intérieur. Nous nous sommes arrêtés sur les groupes sous-représentés,
notamment la jeunesse canadienne.
Mobilize travaille actuellement à régler les pénuries de main-d’œuvre dans les industries axées
sur les services, par exemple les secteurs du tourisme et de l’hébergement. Nous élargissons
lentement nos activités à l’agriculture et pouvons adapter le modèle pour qu’il convienne à de
nombreuses industries. Mobilize Jobs fait en sorte qu’il est plus facile aux jeunes de la
génération du millénaire des régions où le chômage est élevé de trouver du travail et d’acquérir
des compétences, peu importe l’endroit du Canada où se trouve l’emploi. Nous avons réinstallé
des centaines de jeunes depuis notre lancement en 2015 et nous comptons « mobiliser » des
milliers de Canadiens dans les années qui viennent.
Le programme remporte du succès parce que les employeurs dans ces industries n’ont pas
actuellement accès aux travailleurs étrangers temporaires (TET). La jeune main-d’œuvre
canadienne peut nécessiter un peu plus de formation. Nos mesures incitatives doivent être
différentes pour attirer cette génération vers les postes que nous offrons. Chez Mobilize, nous
avons constaté qu’en permettant aux personnes d’acquérir une formation croisée et de se
déplacer et en leur apportant une aide pour les frais de logement, nous comblons les pénuries
suscitées par les modifications au PTET. Nous avons plus d’une douzaine d’employeurs qui le
confirmeront.
Nous avons tenu de nombreuses discussions avec des employeurs potentiels, qui se sont
vivement plaints des pénuries de main-d’œuvre. Plusieurs d’entre eux appartiennent à des
industries et régions inscrites parmi les témoins dans ces procédures. Le principal message était
simple. S’il y a la moindre possibilité d’un retour au programme TET, nous le préférerions au
recrutement de Canadiens. Même après avoir montré qu’un modèle de recrutement canadien
serait moins coûteux qu’une solution internationale, les employeurs préféreront toujours les
compétences, le professionnalisme et l’engagement qu’ils obtiennent d’un TET par rapport au
coût de formation et aux risques lorsqu’il s’agit de recruter un Canadien.
Nous nous présentons ici aujourd’hui pour parler de la jeunesse canadienne. Nous pouvons
fournir des centaines de témoignages, tant d’employeurs que de jeunes Canadiens, attestant du
besoin de ces emplois. L’actuel système des EIMT n’est pas suffisant pour protéger ces postes et
si un retour au programme devait se produire, il n’y a aucune raison qu’un employeur adapte ses
pratiques pour attirer un Canadien. Les employeurs doivent actuellement trouver de
l’hébergement adéquat pour les TET, mais n’offrent pas la même courtoisie à un employé
canadien déplacé de Fort McMurray et essayant de trouver du travail au Manitoba. En cas de
retour du programme, nous savons que les employeurs se contenteront de jouer le jeu jusqu’à ce
qu’ils aient accès à nouveau à leur personnel étranger.
Nous croyons fermement que la majorité des postes peu qualifiés et faiblement rémunérés
peuvent être comblés par de jeunes Canadiens, quel que soit l’endroit où les postes pourraient
être situés. Nous avons déjà établi que les Canadiens de la génération du millénaire se
déplaceront d’un océan à l’autre pour trouver du travail en C.-B., en Alberta, en Saskatchewan,
au Manitoba, en Ontario et au Yukon. À titre de référence, certains de nos postes les plus
populaires se situent dans des collectivités rurales et des destinations touristiques. Si les
employeurs continuent à ne pas avoir accès au bassin des travailleurs étrangers, ils devront de
plus en plus faire preuve d’innovation pour intéresser à nouveau les Canadiens à leurs postes.
Nous avons prouvé que c’est possible.
Selon nous, un programme TET fonctionnel est un élément de valeur. Dans une économie en
croissance, il faut obtenir immédiatement les compétences et souvent, des compétences
nécessaires pour former les Canadiens. Les nouveaux immigrants hautement qualifiés et à
salaires élevés seront toujours nécessaires pour le succès économique du Canada. Nous
demandons simplement que vous protégiez ces premiers emplois essentiels dont les Canadiens
ont besoin pour entamer leur carrière. Il faut laisser suffisamment de temps aux employeurs pour
adapter leurs pratiques de recrutement et d’emploi. À défaut de cela, nous continuerons à voir
une hausse du chômage chez les jeunes et une offre sans cesse croissante d’adultes non qualifiés
et non employables.
Mobilize Jobs est une initiative nationale d’emploi-jeunesse reconnue par l’industrie, qui
réinstalle les jeunes Canadiens (de 18 à 30 ans) dans l’ensemble du Canada et les met en
correspondance avec plusieurs employeurs au cours de l’année. Mobilize offre une structure, de
la formation, un programme de rémunération concurrentiel et le logement gratuit à tous les
Canadiens qui cherchent du travail. Nous avons connu le succès dans diverses industries,
notamment l’industrie de l’accueil, le tourisme, l’aménagement paysager et la restauration et
nous comptons intégrer cette année le secteur de l’agriculture. Benjamin Guth est président de
Mobilize Jobs.