Marie-Laure LEGAY (dir.), Dictionnaire historique de la comptabilité
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Marie-Laure LEGAY (dir.), Dictionnaire historique de la comptabilité
Marie-Laure LEGAY (dir.), (avec la coll. de Anne Dubet, Joël Félix, Jean-Claude Hocquet, Sébastien Kott, Yannick Lemarchand, Bernard Lutun et Natalia Platonova), Dictionnaire historique de la comptabilité publique 1500-1850 Rennes, PUR, 2010, 493 p. Ce dictionnaire est le premier outil d'analyse des termes, techniques et réformes comptables restitués dans leur contexte historique. Il est le fruit du travail d'une équipe composée non seulement d'historiens, mais aussi de juristes et de spécialistes de sciences de gestion. Il opte pour une chronologie resserrée, 1500-1850, mettant en évidence les spécificités comptables de la gestion ancienne des États européens. Le terminus a quo désigne l'entrée de plain-pied de l'organisation étatique dans l'histoire, et le terminus ad quem les premiers règlements codifiés de comptabilité publique, celui du 18 décembre 1824 en Prusse, du 31 mai 1838 en France, celui plus tardif du 7 octobre 1848 en Russie ou la Loi d'administration et de comptabilité du 20 février 1850 en Espagne. L'ouvrage met en évidence des figures connues et moins connues qui ont donné leurs lettres de noblesse à une science administrative en construction. Si les œuvres théoriques et pratiques de Juan Bravo Murillo, Jean-Baptiste Colbert, George Downing, Carl August Malchus, Nicolas- François Mollien, Jacques Necker, Johannes Mathias Puechberg ou Francesco Villa, avaient déjà été retenues par les historiens, il faut faire une place plus grande désormais aux travaux de Karl Ivanovic Arnold, Jakob-Friedrich Bielfeld, Geromalo Costantini, Benoît Dupuy, Jean Hennequin, Dodo von Knyphausen, Dominique de Locher, Jean Orry, des frères Paris ou encore de Pedro Luis de Torregrosa... De même, ce dictionnaire fera voir au lecteur la part des héritages, à travers les notions d’ « à-bon-compte », d' « affectation », « bilan », « comptabilité- matières », « distribution », « état », « journal », « régie », de « nonvaleur »... et la force des ruptures, à travers les entrées « assignation », « budget », « calcul », « clefs », « compter de clerc à maître », « fraude », « loi de finances », « produit brut - produit net », « usure »... Au total, les auteurs, sans omettre de rapporter les expériences d'adaptation de l'expertise marchande de la tenue des livres en partie double aux organisations publiques, mettent en évidence la construction d'un savoir autonome, reconstituent comprises (notices des procédures « comptabilité comptables administrative », jusque-là comptabilité mal en « Recette, dépense et reprise ») et proposent une histoire européenne comparée du contrôle comptable.