Les marchés du logement social en Poitou-Charentes

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Les marchés du logement social en Poitou-Charentes
JUILLET 2012
Observatoire régional de la demande et
des attributions
Les marchés du logement social
en Poitou-Charentes
la demande et des attributions
La région Poitou-Charentes recouvre des réalités de marché différentes, liées à la fois au dynamisme
démographique des territoires mais également aux caractéristiques du parc social public existant.
Au 31 mars 2012, près de 25 000 ménages en attente de logement social sont recensés sur l’ensemble de la
région. Si ce volume de demandes est relativement stable comparé à 2009, le nombre d’attributions,
10 233, réalisées entre avril 2011 et mars 2012 tend à progresser.
Des attributions reflétant
la demande
Les caractéristiques des attributions sont proches de
celles des demandes, certaines sont accentuées.
Si les ménages à faibles niveaux de ressources sont très
présents dans la demande, ils le sont encore plus dans les
attributions. Les bailleurs sociaux continuent d’assurer
leurs missions sociales : 80 % des attributions sont
effectuées en direction de ménages dont le niveau de
ressources est inférieur à 60 % des plafonds Hlm ; cette
part est un peu moins élevée dans les Deux-Sèvres
(77,6 %). Plus de la moitié (51 %) des attributions vont à
des ménages dont les ressources sont inférieures à 30 %
des plafonds ; en Charente, ces ménages représentent plus
de 56 % des attributions.
Plus d’1/3 des attributions régionales (34,2 %) touchent
les moins de 30 ans, 60 % les moins de 40 ans. Cette forte
proportion de jeunes dans les attributions peut être mise
en lien avec la part importante des attributions dédiées aux
ménages décohabitants (38 %). En effet pour les moins de
30 ans, la demande de logement correspond pour partie au
départ du domicile familiale, première étape du parcours
résidentiel.
Le poids des locataires du parc public et celui des
locataires du parc privé dans les attributions régionales
sont presque identiques (25,9 % et 25,5 %). En CharenteMaritime, où le poids des locataires du parc privé est le
plus important dans la demande départementale, les
attributions les concernant dépassent les 32 %. Ce
phénomène s’explique en partie par la cherté des loyers
libres sur le secteur littoral et les difficultés économiques
engendrées sur les ménages.
Une pression plus forte sur les
petits logements
Si à l’échelle régionale, en mars 2012, 34 demandes pour
100 logements sociaux existants sont comptabilisés, la
pression est variable selon le type de logements.
Elle est importante pour le T2 : l’offre de T2 (17 % du
parc) étant plus faible que la demande (29 %), le poids
des attributions est restreint (20 %) ; inversement, le
poids des T4 étant moins important dans la demande
(20 %) que dans l’offre (33 %), la part des attributions est
plus forte (28 %), la pression faible. Depuis 2009, à
l’exception du T2 (qui reste stable) le taux de rotation a
augmenté sur l’ensemble des types de logement
démontrant une fluidité accrue des parcours résidentiels.
Les logements sont majoritairement attribués à des
personnes seules (37,7 %), suivies par les familles
monoparentales (32,2 %). Cette même répartition
s’observe au sein des départements, excepté en CharenteMaritime où les familles monoparentales, surreprésentées
dans la demande, constituent 36,7 % des attributions.
© IAAT Poitou-Charentes – AROSH Poitou-Charentes 2012
Observatoire régional de la
demande et des attributions
Un territoire hétérogène
Entre avril 2011 et mars 2012, 10 233 attributions de logements
ont été réalisées sur la région.
35 % de ces attributions ont lieu dans la Vienne quand 27 % des
demandes régionales portent sur ce département. Inversement,
23 % seulement des attributions touchent la Charente-Maritime
qui pourtant concentre 44 % de la demande régionale. En
Charente et en Deux-Sèvres, le poids des attributions est plus
élevé mais également plus proche du poids de la demande.
Globalement la tension est faible sur la région (2,4 demandes
pour 1 attribution) qui demeure un territoire détendu. Malgré
des situations de marchés différentes, la Charente (1,4), les DeuxSèvres (2) et la Vienne (1,9) observent des tensions
comparables. On soulignera la permanence de la faible tension
sur les CA de Niort, Poitiers, et Angoulême, les zones les moins
détendues étant le plus souvent situées en secteur périurbain.
Les 4 principales Communautés d’Agglomération (CA) de la région
rassemblent 60 % des attributions, phénomène en lien direct
avec le volume du parc présent sur ces territoires. Grand Poitiers
concentre à elle seule 22,4 % des attributions régionales et 18 %
du parc social, largement devant Grand Angoulême avec 13,7 %
des attributions et 13,1 % du parc, la CA de La Rochelle (12,1 %
des attributions / 17,2 % du parc) et la CA de Niort (7,7 % des
attributions / 8,6 % du parc).
Taux de rotation - 31 mars 2012
Le taux de rotation correspond au nombre d’attributions
pour 100 logements sociaux existants.
Tension - 31 mars 2012
Ces situations sont à relier au taux de rotation. De 13,5 % au 31
mars 2012 sur l’ensemble de la région, il dépasse les 15 % dans la
Vienne et en Charente. Il est nettement moins élevé dans les EPCI
de Charente-Maritime.
La Charente-Maritime demeure en effet le secteur le plus tendu
de la région avec 4,7 demandes pour 1 attribution, avec toutefois
des situations locales différenciées. Plusieurs territoires
connaissent une tension élevée couplée à une rotation faible
comme la CC de la Plaine d’Aunis, la CC de Marans et la CC de l’île
de Ré. Cette situation reflète un taux de logement social encore
faible au regard de l’attractivité du territoire.
D’autres territoires se distinguent par une rotation et une
tension simultanément élevée. C’est le cas de la CC du bassin de
Courçon ou de la CA de Royan Atlantique. Sur cette dernière, la
rotation de 16,8 % et la tension de 5,5 sont à mettre en lien avec
un parc existant ancien et peu attractif et les récentes livraisons
de logements sociaux consécutives à la politique locale de
l’habitat mise en place par la collectivité ces dernières années.
La tension correspond au rapport entre le nombre de
demandes et le nombre d’attributions.
Si la tension semble fléchir dans la plupart des territoires, y compris en Charente-Maritime, des besoins en
logement subsistent, non seulement sur le littoral où les délais moyens d’attributions sont parfois très élevés (16
mois sur la CA de La Rochelle, 29 mois sur la CC de la Plaine d’Aunis) mais également dans les zones plus détendues
de la région où le renouvellement de l’offre existante s’avère nécessaire pour répondre à la demande.
La réalisation de ces travaux s’inscrit dans le cadre d’un partenariat entre l’AROSH Poitou-Charentes, l’AFIPADE et l’IAAT PoitouCharentes autour de l’Observatoire Régional de la Demande et des Attributions (ORDA). L’analyse présentée repose sur les données
statistiques non nominatives issues des fichiers partagés de la demande de logement social, transmises par l’AFIPADE.
© IAAT Poitou-Charentes – AROSH Poitou-Charentes 2012