Quel avenir pour les stations suisses de ski - HEC Lausanne

Transcription

Quel avenir pour les stations suisses de ski - HEC Lausanne
Séminaire d’économie nationale
Cours du Professeur Jean-Christian LAMBELET
Assistant du cours Sylvain FROCHAUX
« Quel avenir pour les stations
suisses de ski »
Mai 2004
GIGER Bertrand
WASSMER Jean-luc
« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
Nous tenons tout d’abord à remercier toutes les personnes
qui ont bien voulu nous consacrer du temps et par cette
occasion aidé à mettre sur pied ce rapport :
- Monsieur CABALLERO Enrique, Directeur de Chablais
Tourisme S.A., député au Grand Conseil valaisan
- Monsieur GENOLET Philippe, Directeur de l’Office du
Tourisme de Morgins.
- Monsieur NANTERMOD Jacques, Directeur de
Télémorgins S.A.
- Monsieur DUBOSSON Bernard, Président de
l’association des commerçant de Morgins
- Monsieur KELLER Peter, Professeur à HEC Lausanne,
- Monsieur LAMBELET Jean-Christian, Professeur à
HEC Lausanne
- Monsieur FROCHAUX Sylvain, Assistant du cours
d’économie nationale à HEC Lausanne
-1-
« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
Inutile de faire n’importe quoi juste pour
se donner bonne conscience et de pouvoir
dire que l’on n’est pas resté inactif. Les
solutions proposées nécessitent un
important volume de travail ainsi qu’une
mise en pratique professionnelle et globale
de la part des entreprises et associations
concernées.
Le présent rapport veut donc donner une
analyse, informer sur les divers problèmes
auxquels les stations de ski et plus
particulièrement les entreprises de
remontées mécaniques sont confrontées et
proposer des solutions. Il permettra ainsi
de faire ressortir clairement les défis que
les entreprises devront relever et la façon
dont elles pourront accomplir ce challenge.
Préface
Le tourisme hivernal suisse et plus
particulièrement la branche des remontées
mécaniques stagnent depuis plus de dix
ans, et à ce jour aucun véritable signe de
reprise n’est visible. A défaut de prendre
des mesures appropriées, il faut sans
aucun doute ne pas s’attendre à un
redressement de la situation actuelle.
Dans ce séminaire nous allons tenter
d’analyser la situation des stations de ski
et de proposer des solutions propres à créer
des
conditions
structurelles
qui
permettraient de regagner la compétitivité
perdue et d’envisager une exploitation
viable à long terme.
-2-
« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
1. Table des matières
Préface
.............................................................................................................................- 2 -
1. Table des matières ......................................................................................................- 3 2. Introduction ...................................................................................................................- 4 3. Méthodologie ................................................................................................................- 5 4. L’importance du tourisme pour la Suisse.............................................................- 5 4.1 La situation touristique actuelle
4.2. Quelle forme de tourisme ?
4.3. Quelle est l’implication politique ?
4.4. Définition d’une station de ski
-5-6-6-8-
5. Quelles sont les difficultés actuelles et à venir ? .............................................- 10 5.1. Problèmes de fond
5.2. Qu’en est-il de la situation des sociétés de remontées mécaniques ?
5.2.1. La situation financière
5.2.2. Le financement
5.2.3. Qu’en est-il des structures des sociétés ?
5.3. La situation des communes
5.4. Qu’en est-il de la situation de l’hôtellerie suisse ?
5.5. Qu’en est-il de la concurrence et du marché
5.5.1 Offre vs Demande
5.5.2 Et la saison d’été ?
5.6. Les lits sont-ils à louer ?
5.7. Et le climat ?
5.7.1. Quel sera notre avenir ?
5.7.2. L’enneigement artificiel un mal nécessaire ?
5.8. Processus d’autorisation
- 10 - 11 - 11 - 13 - 13 - 13 - 14 - 15 - 18 - 19 - 20 - 21 - 22 - 24 - 25 -
6. Prise de position et synthèse des solutions ......................................................- 26 7. Conclusion...................................................................................................................- 28 8. Bibliographie ...............................................................................................................- 30 8.1 Etudes et rapports
8.3 Webographie
- 30 - 31 -
9. Annexes .................................................................................................................................................................. - 32 Annexe 1 : Distribution des remontées mécaniques sur le territoire Suisse en 2002. .. - 32 Annexe 2 : Evolution et innovation dans les sports d’hiver de 1870 à aujourd’hui : ....... - 32 Annexe 3 : Différents modèle de planification d’une station de ski : ....................................... - 33 Annexe 4 : Tableau des chiffres d’affaires de quelques grandes stations de ski par
installation : .................................................................................................................................... - 36 Annexe 5 : Structure de la branche des remontées mécaniques ............................................. - 36 Annexe 6 : Rôle de l’enneigement artificiel au sens de la loi : ................................................... - 37 -
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« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
2. Introduction
La Suisse est un des leaders du marché du tourisme d’hiver. C’est dans les
montagnes que se trouvent les « villes au-dessus des nuages » qui offrent une foule
de sports d’hiver et proposent des émotions inoubliables. Le tourisme représente,
dans la région des Alpes, la seule économie viable. Il est l’industrie clef. Les places
de travail dépendent dans une large mesure de cette branche. L’hiver est la saison
la plus importante : plus de 80% du chiffre d’affaires des stations touristiques est
réalisé lors de cette période.
Situées sur l’ensemble du territoire suisse et réparties principalement dans trois
cantons, Valais, Berne et Grisons 1, les stations de ski sont confrontées à de
multiples problèmes de rentabilité, malgré que le tourisme suisse bénéficie d’un fort
potentiel de croissance, lequel ne peut cependant être exploité pleinement du fait de
certaines faiblesses de l’offre. Néanmoins, la situation économique fragile de
certaines stations est encore relativement saine en regard d’autres domaines
skiables. Tel que nous le verrons plus loin, les sociétés de remontées mécaniques
sont la colonne vertébrale des stations de ski. Toutefois, elles ne semblent pas être
viables l’une sans l’autre.
Depuis une décennie environ, le chiffre d’affaires des remontées mécaniques
stagne. Les entreprises peinent à réaliser les investissements nécessaires et le
cash-flow minimal requis pour envisager un développement futur 2. Pour renouveler
leurs installations mécaniques et/ou agrandir leurs dispositifs d’enneigement
artificiel, un grand nombre d’entreprises sont aujourd’hui largement tributaires des
pouvoirs publics malheureusement pas à la hauteur des attentes placées en eux.
Pour ce qui est de l’entretien technique, la préparation des pistes, le marketing et la
gestion, les entreprises doivent être de plus en plus professionnelles et
performantes, et l’on remarque qu’aujourd’hui plusieurs petites et moyennes
entreprises ne sont plus à la hauteur.
Ainsi la situation actuelle montre la fragilité des sociétés de remontées mécaniques
et le flou de leur positionnement. Les principaux bailleurs de fonds, dont la
confédération, les divers cantons, ainsi que certains grands investisseurs se posent
la question du devenir des stations de moyenne altitude. Aux problèmes financiers
s’ajoute un certain nombre d’autres problèmes provenant des structures cadres du
marché, d’une concurrence internationale plus féroce que nous ne manquerons pas
de développer.
Quant aux changements structurels affectant l’industrie des remontées mécaniques,
ils mettent en danger des entreprises qui jouent un rôle clé dans les localités et
régions touristiques.
Nous allons tenter dans ce rapport d’éclaircir, d’apporter certaines réponses aux
difficultés perçues dans le troisième secteur économique suisse. Car, comme nous
le verrons cette situation de crise a de larges répercussions et implique une
multitude d’acteurs différents, parfois même certaines réponses sont relativement
simples et fort étonnantes. En effet, en rapport peut-être à la taille du pays et de son
histoire, il existe une multitude de petites sociétés oeuvrant dans le même domaine,
mais collaborant rarement entre elles, ce qui peut sembler très surprenant à l’heure
actuelle.
1
2
Voir la distribution des remontées mécaniques en annexe 1
« Les remontées mécaniques suisse obligées de s’adapter », Neue Züricher Zeitung, 27 septembre 2002
-4-
« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
3. Méthodologie
Afin d’aider le lecteur à mieux saisir la problématique, nous allons dans un premier
temps développer la situation touristique au ni veau de la Suisse par un survol de la
politique suisse et du cadre de référence en ce domaine. Puis nous allons
développer la problématique des conditions cadres de ce marché. Pour ce faire,
nous allons analyser la situation des remontées mécaniques, de l’hôtellerie et de
l’offre et la demande.
4. L’importance du tourisme3 pour la Suisse
4.1 La situation touristique actuelle
Comme chacun le sait, depuis plusieurs années, le tourisme exerce une influence
considérable sur l’économie suisse. Sur les 21.9 4 milliards de francs de recettes
totalisées durant l’année touristique 2002, 9.7 milliards, soit 44% sont imputables au
tourisme interne c’est-à-dire des suisses à l’intérieur de la Suisse. Les dépenses
faites par les touristes étrangers en Suisse ont rapporté à notre économie des
recettes de 12.2 milliards de francs, soit a peu près 3% du PIB Suisse.
Il est à noter que lorsque des touristes font appel à des services touristiques en
Suisse, ceci se répercute sur la balance des paiements de la même manière que
l’exportation de marchandises ; environ 6% des recettes proviennent du tourisme.
Le tourisme représente donc l’une des principales branches de l’économie Suisse.
En raison de l’hétérogénéité de la production touristique de la Suisse, il n’a pas
toujours été très facile de déterminer les différents effets économiques du tourisme.
Le « compte satellite du tourisme » a permis de combler cette lacune et permet ainsi
de chiffrer l’importance du tourisme en Suisse en terme de valeur ajoutée brute et
d’emplois, ainsi que l’importance économique des différentes catégories de visiteurs.
Total des recettes provenant du tourisme en milliards de francs :
Touristes
suisses
Touristes
étrangers
Total
Part
PIB
du
1990
7.4
1992
8.5
1995
9.1
1998
9.1
2000
9.7
2001
9.7
2002
9.7
10.3
11.5
11.2
11.6
13.1
12.7
12.2
17.7
20
20.3
20.7
22.8
22.4
21.9
5.6%
5.8%
5.6%
5.4%
5.6%
5.4%
5.3%
Source : Office fédéral de la statistique
3
Par tourisme, nous entendons « l’ensemble des activités déployées par les personnes au cours de leurs
voyages et de leurs séjours dans les lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour une période
consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs »
4
Tous les chiffres de cette partie sont tirés du site de l’office de la statistique suisse
-5-
« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
Sur le plan régional la valeur ajoutée touristique est encore plus marquée, tel que le
montre le graphique ci-dessous. En effet, on constate que pour le Valais, la
contribution au PIB régional se monte à plus de 25% de celui-ci, voire même plus de
35% pour le Haut Valais.
Source : Swiss Alpina 2003, Martigny
4.2. Quelle forme de tourisme ?
Le tourisme peut être de différentes formes selon qu’il est hivernal ou estival. Nous
allons dès maintenant seulement nous intéresser principalement au tourisme
hivernal. Il faut tout d’abord noter que l’utilisation de la montagne pour le tourisme
d’hiver en particulier pour la pratique du ski est relativement récente. Sans entrer
dans les détails historiques nous pouvons situer les prémices du ski dans les années
trente environ5. Dans les années 70, le mouvement s’est amplifié, en liaison avec la
généralisation et l’allongement des congés de février, ainsi que l’amélioration des
routes et des moyens de locomotion de la population, permettant ainsi un accès bien
plus direct à une station de ski.
On compte aujourd’hui à travers le monde près de 70 millions de personnes
s’adonnant plus ou moins régulièrement à a
l pratique du ski. Les acteurs sur le
marché européen des sports d’hiver sont principalement au nombre de quatre : la
France, l’Autriche, la Suisse et l’Italie qui se répartissent environ 70%6 du marché
européen. Les skieurs proviennent principalement de 15 pays.
4.3. Quelle est l’implication politique ?
Selon le professeur Keller de l’Université de Lausanne, « le tourisme suisse
d’aujourd’hui évolue dans des conditions cadres relativement restreintes. De fait,
dans notre pays, aucun autre domaine économique n’est confronté à autant
d’interventions structurelles de la part du secteur public ». C’est pourquoi, nous
5
6
Voir annexe 2 pour plus de précision
Selon le rapport de Vikuna
-6-
« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
allons dans cette section présenter brièvement la politique touristique étatique
suisse.
L’intervention de l’Etat au niveau des activités touristiques vise en principe deux
objectifs globaux : l’encouragement du développement du tourisme (car comme
nous l’avons vu, le tourisme est une importante source de revenus) et l’orientation
de ce développement, sur le plan spatial et au niveau de ses dive rses composantes
structurelles. Pour parvenir à ces objectifs, l’Etat doit donc prendre plusieurs rôles :
Ø Le rôle de planificateur afin d’organiser et d’assurer un développement
optimal du tourisme en Suisse. On parle ainsi de conception suisse du
tourisme.
Ø Le rôle de coordinateur pour assurer des conditions -cadres favorables au
tourisme. L’Etat se fixe donc un plan d’action pour permettre de régler aux
mieux les problèmes liés au secteur touristique.
Ø Le rôle de producteur dans le but de produire et de mettre à disposition des
biens et des services publics 7.
Ø Le rôle de catalyseur de manière à encourager et exploiter les potentiels de
développement à l’aide d’instruments d’encouragements.
Le secteur public dispose d’une multitude de moyens pour intervenir dans le
déroulement des activités touristiques, allant des méthodes d’incitations (aide
financière sous forme de subvention ou activités de conseil) aux méthodes de
coercition (réglementation).
La principale subvention faite par la confédération pour financer les différents projets
des stations de ski est la LIM 8. Il s’agit en fait de prêts sans intérêts fédéraux et
cantonaux. Viennent ensuite d’autres subventions accordées par les cantons. Mais,
comme trop souvent en Suisse, chaque canton à sa propre législation en la matière,
ce qui rend l’analyse globale bien plus compliquée. Nous n’entrerons donc pas ici
dans les détails.
Par contre, le moratoire du SECO9 en matière de remontées mécaniques a entraîné
un durcissement des attributions d’aides aux investissements dans le domaine des
transports touristiques et des installations d’enneigement. Pour une aide potentielle,
une stratégie globale devra être établie. Ce moratoire date du 13 novembre 2002
suite à l’évolution de la branche. Jusqu’alors les aides cantonales et fédérales
accordées étaient allouées selon le principe de « l’arrosoir » sans prendre en
considération la répartition territoriale des installations ou l’état financier des
sociétés.
Il y a quelques années, un centre de compétences pour toutes les questions de
politique du tourisme a été créé ; Il s’agit du ressort « Tourisme », qui veille à
assurer les bases de la politique du tourisme Suisse en collaboration avec ses
partenaires 10. La vision de ce centre consiste à rendre la Suisse plus concurrentielle
7
8
9
Comme par exemple Swiss Travel System
La LIM est l’aide aux investissements dans les régions de montagne
Secrétariat d’Etat à l’économie
10
C’est notamment eux qui ont créé le compte satellite tourisme mentionné plus haut
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« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
au niveau touristique. L’objectif est ainsi de créer une sorte de Suisse « fabrique de
tourisme » 11 dans laquelle tous les prestataires touristiques développent et
commercialisent leurs produits et leurs prestations en partenariat. Grâce à
l’introduction d’un programme d’encouragement pour l’innovation et la collaboration
dans le tourisme 12 ainsi que la révision totale de la législation dans le domaine du
marketing de destination de « Suisse Tourisme », cette vision est en train d’être
réalisée en pratique. L’hébergement est l’une des principales préoccupations du
ressort, mais, dans un pays alpin comme la Suisse, même l’économie des
téléphériques doit être considérée comme une branche clé.
Jusqu’à ce jour et pour encore une longue période les offices du tourisme, tels que
nous les connaissons, resteront une extension des sociétés de développement qui
dépendent des lois cantonales sur le tourisme. Il est ainsi impossible de proposer
une organisation convenable pour un tel organisme car il varie d’un canton à l’autre.
Malgré tout, les offices du tourisme œuvrent vers un même but qui est la promotion
d’une station, d’une ville ou d’une région. A l’origine cet organe a été créé pour
encaisser les taxes de séjour. Le problème actuel est que ces associations ne
disposent que rarement d’une structure professionnelle.
4.4. Définition d’une station de ski
Il est difficile d’établir une définition claire et unique d’une station de ski. Malgré tout
il est essentiel de bien comprendre son fonctionnement pour saisir la problématique.
Une station de ski est composée d’une multitude d’acteurs différents du secteur
primaire et tertiaire. Chaque acteur agit généralement pour son propre compte.
Toutefois, cette tendance semble évoluer pour laisser place à la collaboration que
l’on nomme « Cluster » dans la branche touristique, c’est-à-dire une certaine
synergie indispensable au développement des régions de montagne. Cette
collaboration est réalisée par le biais de certaines organisations telles que les
associations des commerçants et les offices du tourisme qui tentent d’organiser et
de coordonner les activités d’une station, voire même d’une région. La société
Chablais Tourisme SA13 qui œuvre dans ce domaine depuis l’année 2000 en est le
parfait exemple et tente de professionnaliser cette activité.
Il est difficile d’apporter une liste exhaustive des différents acteurs qui composent
une station, ces derniers variants d’une région à une autre. Malgré tout nous
relevons les domaines d’activités suivants, les deux premiers acteurs étant les
principaux :
Ø
Ø
Ø
Ø
Ø
Ø
Ø
l’hôtellerie et la para-hôtellerie
les remontées mécaniques
la restauration
l’office du tourisme
le commerce de détail (par exemple magasin de sport et alimentaire)
l’agriculture
la commune
11
Formule tirée du site d’innotour
Ce programme a pour nom innotour
13
Nous développerons plus particulièrement ce thème lors de la présentation orale.
12
-8-
« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
Pour la majorité des régions de montagne, les activités touristiques hivernales
nécessitent des moyens de transport. Ainsi, les remontées mécaniques sont la
colonne vertébrale d’une station de ski. A l’heure actuelle, l’organisation des
différents acteurs s’articule de plus en plus auto ur des remontées mécaniques. La
disparition de ces dernières peut avoir de sérieux impact sur l’économie régionale en
terme d’emploi14 et sur la démographie des villages.
Selon nous, il existe plusieurs facteurs naturels essentiels au succès d’une
entreprise de remontées mécaniques. Il s’agit en premier lieu de l’aptitude physique
d’un lieu pour la pratique du ski car le relief du terrain peut rapidement devenir un
facteur limitatif. L’utilisation multifonctionnelle de l’installation15 est un second point à
ne pas négliger. Ensuite, l’accessibilité à la station de départ et au domaine skiable
ainsi que la dimension du domaine sont deux facteurs très importants à la réussite
d’une station. Puis, viennent l’équipement infrastructurel et les capacités
d’hébergement des stations touristiques avoisinantes, qui sont primordiaux eux
aussi, au bon développement d’une entreprise de remontées mécaniques. Tel qu’on
peut le constater sur le graphique ci-dessous les activités principales dépendent en
grande partie des remontées mécaniques.
Activité lors d'excursions et de
vacances à la montagne
Ski; 56%
Luge; 7%
Snowboard;
10%
Ski de fond;
11%
Randonneé;
27%
Source : Statistique RMS 2002
A titre d’exemple figurent dans l’annexe 3 quelques modèles de développement et
d’organisation d’une station de ski.
14
Les remontées mécaniques à elles seules fournissent plus de 11'000 places de travail, auxquelles on peut
rajouter plus de 10'000 places dans les entreprises annexes
15
Comme nous le verrons plus tard, l’utilisation estivale des installations est capitale
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« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
5. Quelles sont les difficultés actuelles et à venir ?
5.1. Problèmes de fond
Après ce bref passage en revue de la situation générale du tourisme en Suisse,
nous allons développer la problématique du tourisme d’hiver et, par conséquent, des
stations de ski. Nous traiterons les divers problèmes sans un ordre d’importance. La
station de ski n’étant pas une entité en tant que telle, mais bien une interaction de
différents acteurs, chaque problème concerne la plupart du temps une multitude
d’acteurs. Ainsi, les nombreuses dépendances dans une station constituent la face
cachée d’un réseau16 pas encore reconnu par tous, qui peuvent difficilement être
influencées individuellement.
Nous rencontrons sur un espace relativement restreint un nombre élevé de sociétés
qui offrent un domaine skiable et cherchent, naturellement à attirer les hôtes qui
choissent la Suisse pour pratiquer leurs loisirs. C’est ainsi que les régions se livrent
une concurrence sévère, d’autant plus difficile que chaque société doit lutter pour
subsister. Au lieu d’une collaboration, d’un positionnement commun et d’une
recherche de synergies, on constate une concurrence, une lutte à l’intérieur même
des régions. En raison de cette dispersion du potentiel d’énergie, un manque de
positionnement des diverses régions de ski apparaît et il est souvent impossible d’en
faire une promotion commune. Selon les termes de M. Furger « Ceci présente une
énorme faiblesse concurrentielle interne et surtout de façon externe17. De plus en
raison de la dispersion des forces et d’une concurrence régionale fratricide, il est
également très difficile d’être innovateurs. ». La taille des sociétés ne permet pas de
réaliser un marketing percutant. Avec l’apparition de la concurrence internationale, il
est nécessaire de disposer d’un budget important pour pouvoir se positionner dans
ce marché. Selon certaines sources, il faut disposer d’environ 2 millions de francs
suisses par société de remontées mécaniques et par année.
Cependant, les possibilités de synergie sont parfois limitées. Certaines stations sont
par la topographie de la région, relativement éloignées. Des liaisons techniques sont
par la suite difficiles à réaliser ou seulement envisageables moyennant des
investissements considérables. Ainsi, ces régions isolées ne jouissent pas d’un
grand potentiel d’extension. Cette caractéristique limite ainsi considérablement les
possibilités de synergie d’un point de vue économique et promotionnel.
Un autre problème de fond ayant des fortes répercussions est le manque de lits
disponibles. Ces derniers sont d’une importance vitale pour la station et surtout pour
les remontées mécaniques. Ils sont la base du chiffre d’affaires. Aussi bien, le
nombre de lits disponibles que les nuitées ont reculé ces dernières années,
spécialement dans certaines stations importantes.
L’organisation des vacances scolaires n’aide régulièrement pas cette branche du
tourisme. En effet, pour la saison de ski 2003-2004, les écoliers du canton de Vaud
et Valais se sont retrouvés à la même période dans les stations de ski. Ceci a été le
16
Il existe deux réseaux principaux :
Les chaînes des prestations composées par l’hôtellerie, la restauration, les infrastructures de
transport, les commerces, …
Les conditions -cadres touristiques qui dépendent du cours de change, de la situation économique,
de l’image de la Suisse….
17
Concurrence internationale
- 10 -
« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
cas pour la plupart des autres cantons, qui ont eu leurs vacances sur les deux
dernières semaines de février. Ce regroupement des vacances scolaires sur une
même période implique une plus forte variabilité du chiffre d’affaires pour les stations
de ski et par la même occasion une perte de chiffre d’affaires. Si les vacances sont
bien réparties sur tout le mois de février, une progression du chiffre d’affaire de 10%
comparé à cette année peut être attendue sur la même période selon M. Caballero.
En effet, le taux de remplissage d’une station serait plus constant et les stations ne
seraient pas à défaut de lits. Il faut savoir que chaque canton est libre de choisir les
dates de ses vacances. C’est pour cette raison que le canton du Valais a fait
parvenir un message auprès du département de l’instruction romand afin de trouver
un accord quant aux dates des vacances du mois de février. Toutefois, depuis
quelques années, un accord existe entre le canton de Vaud et Genève. En ce qui
concerne les autres cantons romand rien n’a été entrepris dans ce sens.
Pour les cantons du Valais et Neuchâtel les dates des vacances sont importantes.
La tradition du carnaval y est fortement ancrée et les vacances ne peuvent être
déplacées à un autre moment. Malgré tout, le Valais proposa la semaine blanche.
Elle consistait à garder cette semaine de façon plus ou moins mobile. Ils étaient
donc prêts à organiser le carnaval en fonction des semaines de vacances des autres
cantons. Ce projet fut malheureusement stoppé par l’église. L’archevêque ne pouvait
accepter un cortège pendant le carême. En définitive, un accord a néanmoins été
trouvé. Dès 2005 les cantons du Valais et Vaud ne se retrouveront pas en vacances
la même semaine.
Ainsi comme on a pu le constater, les périodes d’affluence dans une station peuvent
fortement varier d’une semaine à une autre. Ceci implique un effort de promotion
supplémentaire des stations pour tenter de lisser ce phénomène sur la saison tel
que nous le verrons dans la partie six.
5.2. Qu’en est-il de la situation des sociétés de remontées mécaniques ?
5.2.1. La situation financière
La situation, comme nous l’entendons souvent est plutôt morose. En effet18, troisquarts des entreprises rencontrent des difficultés, 45% d’entre elles réalisent un
mauvais cash-flow19, 42% réalisent un cash-flow moyen et seules 13% arrivent à un
cash-flow excellent. Quatre entreprises sur cinq obtiennent un rendement inférieur à
5% et le niveau d’endettement de deux entreprises sur cinq est supérieur à 60% du
total du bilan.
Le chiffre clef, selon un certain nombre de spécialistes, de 1 million de chiffre
d’affaires par installation est essentiel au bon fonctionnement d’une société de
remontées mécaniques. Pourtant, peu de sociétés y parviennent. Zermatt et Laax
après leur fusion, Arosa, Saas Fee sont quelques stations qui y arrivent tout juste 20.
La RMS (Association des remontées mécaniques suisses) préconise, principalement
pour des domaines avec de nombreux ski-lifts, un chiffre clé un peu plus faible, de
600’000 francs. L’expérience montre que pour les domaines exploitant des
installations lourdes le chiffre d’un million par installation est important pour que la
18
L’ensemble de ces chiffres est tiré des rapports de RMS qui figure dans la bibliographie
Marge d’autofinancement
20
Les chiffres figurent à l’annexe 4
19
- 11 -
« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
société soit à moyen et long terme en mesure de financer les investissements
nécessaires et ainsi garantir la pérennité de la société. Par contre, malgré leur
réorganisation et fusion CMA (Crans-Montana-Aminona) ou, par exemple,
l’ensemble des sociétés de la CDA (Compagnie des Alpes) n’y arrive pas. Il est
inutile de parler des autres sociétés qui sont bien loin du compte.
Ø
Ø
Ø
Ø
Ø
¾ de 586 (chiffre 2002) entreprises sont en difficulté
45% réalisent un mauvais cash-flow21
seules 13% indiquent un bon cash-flow
rendement du capital propre < 5% pour 80% des sociétés
endettement > 60% pour 40% des sociétés
Le chiffre d’affaires 2002 de la branche est de 984 mios de francs. Le canton des
Grisons ayant la plus grande part de marché réalise 315 mios de francs. Près du 2/3
du chiffre d’affaires est réalisé par les cantons des Grisons et du Valais.
Le nombre de sociétés de remontées mécaniques en Suisse est de 586. Par les
fusions et les fermetures, la tendance est à la baisse. Les installations lourdes sont
au nombre de 723 et le nombre de téléskis, 1037. Ces installations desservent 2000
km de pistes avec une différence de dénivellation cumulée de 600 km. 310 millions
de clients sont transportés. Le total de personnes que ce secteur emploie est de
11'000 personnes.
Source : Statistique RMS 2002
21
Source : Rapport de situation, RMS
Un cash-flow inférieur à 5% qui ne permet pas de survivre sans une fusion ou d’adaptations structurelles
- 12 -
« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
5.2.2. Le financement
Le financement des banques est basé sur la valeur de rendement. La marge brute
devient l’élément essentiel pour le financement. Dans les dernières années, la
politique de crédits des banques a subi un changement en profondeur. Les
remontées mécaniques y sont touchées directement. Les banques refusent
d’accorder des crédits aux sociétés n’atteignant pas les ratios ci-dessous, qui
permettent d’analyser et de définir d’une manière condensée la situation de la
société :
Ø
Ø
Ø
Ø
Ø
Ø
Ø
Cash-flow :
Cash-flow :
EBITDA :
Capital propre :
Charges de personnel :
Chiffre d’affaires/installation s:
EBITDA/Charges financières :
= 5%
du capital total
= 20%
du chiffre d’affaires
= 30%
du chiffre d’affaires
= 40%
du capital total
= 35 %
du chiffre d’affaires
= 1'000'000 CHF 22
= 4.5 %
Ces dernières considèrent les sociétés de remontées mécaniques comme sociétés à
risques. Le problème de liquidité fortement dépendant de la politique de crédit des
banques fait ainsi surface.
5.2.3. Qu’en est-il des structures des sociétés ?
Les structures existantes sont, de par le nombre de sociétés, difficiles et
compliquées. On peut partir du principe que toutes ces sociétés ont un conseil
d’administration de 3 à 5 personnes en moyenne. De plus, le conseil d’administration
est souvent composé en fonction de critères historiques et politiques de chaque
région et non pas de critères de gestion, ce qui rend la mise en place de certaines
solutions, telles que des fusions, encore plus difficile. Ainsi donc, les décisions sont
régulièrement laborieuses et il y a souvent un long chemin à parcourir pour pouvoir
rendre les innovations effectives et efficaces.
De plus, généralement les entreprises sont trop petites. 77% des sociétés génèrent
moins de 1 million de chiffre d’affaires et seulement 14% du chiffre d’affaires de la
branche 23. Selon les expériences dans la branche, pour être viable, une entreprise
devrait réaliser un chiffre d’affaires d’au moins 5 millions par an. Sur le plan
international, un chiffre d’affaires de plus de 30 millions de francs suisses est
nécessaire pour pouvoir prétendre à une part de ce marché global.
Ceci permet d’affirmer que l’assainissement de nombreuses entreprises et structures
diverses devrait être rapidement envisagé.
5.3. La situation des communes
Les communes sont, dans certains cas et le resteront pour les plus petites sociétés,
un des principaux bailleurs de fonds. Nous n’allons pas nous étendre sur cette
partie, car elle sort du cadre de ce séminaire. Cependant, la situation réelle ou
actuelle des communes est importante pour pouvoir juger le potentiel
d’investissement. Ces dernières sont dans l’obligation de garantir la partie des fonds
propres et des crédits LIM.
22
Ou 600'000 CHF (en fonction de l’installation)
Voir graphique en annexe 5 pour une meilleure illustration.
23
- 13 -
« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
5.4. Qu’en est-il de la situation de l’hôtellerie suisse ?
« L’hôtellerie est la branche motrice du tourisme Suisse. Un pays de tourisme
comme la Suisse a besoin d’hôtels compétitifs et attrayants pour s’imposer face à la
concurrence internationale ». Ces paroles de Monsieur le conseiller fédéral
P. Couchepin, lors de l’assemblée des délégués suisses de la Société Suisse des
Hôteliers montre bien que l’hôtellerie constitue l’un des domaines clé du tourisme.
Avec plus de 10 milliards, la branche hôtelière réalise près de 43% des recettes du
tourisme. En 2001, 5141 hôtels proposaient quelques 220’100 lits 24.
Mais malgré ces chiffres impressionnants, l’industrie hôtelière souffre. Pour preuve
le graphique ci-dessous, qui nous montre que la Suisse a perdu 3.8 millions de
nuitées depuis 1990, soit une baisse de près de 10.8% par rapport à cette année.
Sources : Office fédérale de la statistique.
Les causes de ce fléchissement sont multiples 25. L’absence d’une hôtellerie bien
structurée empêche une collaboration efficace avec les tours opérateurs. La création
des chaînes hôtelière permettrait de combler ces lacunes.
Il est encore intéressant de noter la répartition des nuitées dans les hôtels de
différentes régions touristiques de Suisse, résumé dans le graphique ci-dessous :
24
Chiffres tirés du séminaire sur l’hôtellerie suisse lors du cours d’économie nationale de l’an passé
Comme par exemple un franc suisse trop cher, des coûts d’exploitation très élevés, un nombre trop
grand de PME dans ce secteur.
25
- 14 -
« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
On remarque que les nuitées dans les stations de montagne représentent près de
40% des nuitées totales en Suisse, ce qui nous montre encore une fois à quel point
les stations suisses de ski occupent une place importante dans le tourisme en
Suisse.
Le gros problème dans l’hôtellerie des stations de ski est la fluctuation du taux
d’occupation qui fluctue selon les semaines durant tout l’hiver. Une augmentation du
nombre d’hôtels dans ces régions n’est pas envisageable car cela ne ferait
qu’augmenter le problème. Comme nous l’avons déjà dit, une solution serait une
meilleure répartition des vacances. Attirer le client durant la semaine et le creux de
janvier par une différentiation plus marquée des prix pourrait être bénéfique. Et
pourquoi ne pas penser à une collaboration avec les remontées mécaniques qui
elles aussi pourraient différencier leurs prix. La solution pourrait venir du « Yield
Managment » qui pour l’instant n’a que peu d’adepte dans notre pays. Il s’agirait par
exemple de fixer le prix selon le taux d’occupation de l’établissement et des
remontées mécaniques. Ce serait comme le système de réservation d’Easy jet ; plus
il y a de monde dans la station et sur les pistes de ski plus la nuit et le forfait seraient
chers. On pourrait penser que ce système serait injuste pour les familles qui n’ont
d’autres choix que de venir pendant les vacances. Mais n’y aurait-il pas plus de
monde qui profiterait de venir pendant les périodes creuses à la place de périodes
chargées ? Probablement, et cela lisserait quelque peu le taux d’occupation durant
la saison résolvant ainsi en partie notre problème.
5.5. Qu’en est-il de la concurrence et du marché
La concurrence devient de plus en plus forte. Elle ne se limite plus au domaine
skiable proche, mais se situe au niveau international. Les nouveaux moyens de
communication sont l’une des raisons de cette intensification de la concurrence. Le
consommateur actuel en est une autre raison. Ce dernier recherche de la variété,
diversifie ses loisirs et est moins fidèle à une station ou une activité. De plus il
devient de plus en plus exigeant. Il désire de plus en plus de confort, de prestations
pour un même prix.
Aujourd’hui la concurrence est rude dans le monde du tourisme. Elle se situe au
niveau des pays chauds qui offrent durant la saison d’hiver la mer et le soleil pour
des prix similaires si ce n’est inférieurs à ceux des sports d’hiver. En effet, de plus en
plus de ménages profitent des offres spéciales faites par les tours opérateurs 26 vers
des destinations tropicales en lieu et place d’un séjour à la montagne. Comme nous
l’a souligné Monsieur Caballero, directeur de Chablais Tourisme, « aujourd’hui, la
concurrence principale des Portes du Soleil ne se situe plus au niveau des stations
avoisinantes telles Verbier ou Villars mais bien au niveau des Caraïbes, Maldives et
autres îles tropicales. » Mais malgré tout, la concurrence se situe également au
niveau des stations d’hiver des pays environnants qui offrent des prestations
supérieures par de nouvelles installations rapides et confortables, et la sécurité de
neige par l’enneigement artificiel27.
26
27
Comme KUONI par exemple
Il suffit d’allez skier une fois à Val d’Isère, Courchevel ou encore Méribel pour s’en rendre compte !
- 15 -
« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
En 2002 il n’y eu aucune concession pour une nouvelle installation d’un domaine
skiable Suisse. Seules en moyenne 22 autorisations de remplacement d’installations
ont été octroyées au cours de ces trois dernières années par l’OFT. Pour deux cas
seulement il s’agissait de la création d’une nouvelle installation28.
Source : Rapport de situation, RMS
Par contre, les pays qui nous entourent, la France, l’Italie et l’Autriche, ont effectué
ces dernières années des investissements majeurs dans les remontées mécaniques
et l’enneigement artificiel. La comparaison de l’évolution des investissements et du
chiffre d’affaires entre la Suisse et la France est significative. Les graphiques cidessous nous le démontrent et se passent de commentaires :
Source : Rapport Analyse stratégique (…) des Alpes Vaudoise, Furger
28
En considérant une durée de vie de 20 ans par installation, cela correspond à un parc de 440 installations. Etant donné le
parc actuel de 1760 installations existantes, ces dernières devraient avoir une durée de vie de 80 ans, alors que la durée de vie
technique maximale est de 40 ans. Avec le nombre d’installations effectif en Suisse, le nombre d’installations renouvelées
devrait être de 88 par année.
- 16 -
« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
Nous avons trouvé deux exemples européens marquants, celui du Tyrol du Sud où il
a été investi plus d’un milliard d’euros entre 1996 et 2001. Les sociétés de
remontées mécaniques se trouvaient au début de cette période au « pied du mur ».
Les analyses effectuées ont démontré que pour toutes régions de montagne qui
dépendent du tourisme, les remontées mécaniques sont l’épine dorsale ou la
colonne vertébrale. C’est pour cette raison qu’il a été choisi avec l’Etat, une stratégie
de sauvetage. Le résultat conséquent est pour le Kronplatz (Pustertal, Tyrol du Sud),
le suivant :
Ø Toutes les installations renouvelées après 1985, n’ont pratiquement plus
de téléskis, mais des télécabines et télésièges débrayables avec des hauts
débits horaires.
Ø Presque 80% des pistes enneigées, dont les pistes de retour en stations
totalement enneigées.
Ø En 2001, la nouvelle descente en station crée par B. Russi est totalement
enneigée.
Ø La neige est garantie du début décembre jusqu’à fin avril.
Ø Les investissements se poursuivent.
Ø La fréquentation progresse.
De plus en faisant partie du réseau de Dolomite Superski, cette station bénéficie
d’une forte coopération de marketing. Ce réseau offre au skieur un seul abonnement
pour 12 régions et plus de 1'220 km de pistes dans le Tyrol du Sud.
Le réseau Skistar regroupant quatre domaines skiables en Suède et en Norvège est
un autre bon exemple de synergie. Ce réseau possède ski-lifts, téléphériques,
hôtels, magasins de sport. Les objectifs de Skistar sont de créer une expérience de
vacances, de ski unique et de devenir un des leaders parmi les opérateurs d’hiver
dans les Alpes et d’exploiter les affaires de la façon la plus efficace possible. Par
leur présence sur Internet, ils restent accessibles en quasi permanence pour la
clientèle et offre des opportunités supplémentaires de ventes.
Source : www.portedusoleil.com
Ainsi en considérant l’évolution croissante de
la concurrence extérieure, il aurait fallu
coordonner les forces régionales durant ces
dernières années, ce qui n’a pas été le cas.
La communication entre les différentes
sociétés de la région est très succincte et une
stratégie commune pour la communication
extérieure n’existe que très rarement. Les
synergies possibles entre les sociétés ne
sont que trop peu souvent exploitées et un
échange des compétences est quasi
inexistant. Malgré tout, cette tendance tend à
se corriger, tel que nous le montre l’exemple
des Portes du Soleil29, qui grâce à la
précieuse aide encore peu reconnue de
Chablais Tourisme SA bénéficie de telles
synergies.
29
Mais malgré tout, comme nous le verrons plus tard, bien qu’il y ait coopération entre les stations, cela n’a pas
évité que certaines stations des PdS soient en danger.
- 17 -
« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
5.5.1 Offre vs Demande
Les vacances font partie des priorités auxquelles les gens aspirent. L’attitude du
consommateur a bien évolué ces dernières années. L’hôte n’y échappe pas. Il est
devenu plus exigeant et plus critique sur tous les plans. Le confort, la sécurité de
l’enneigement, la performance des installations en font partie. De plus avec la
réputation et l’image de notre pays, ainsi qu’avec le niveau de prix pratiqué, il n’est
plus possible de fournir une prestation moyenne. L’hôte attend un accueil excellent,
un personnel qualifié. A défaut de tous ces critères cités, il réagit par l’infidélité. De
nos jours la fidélisation à la station a diminué. Il connaît les différentes destinations
et n’est plus spécialement attaché à un endroit. Par conséquent, il visite plus de
domaines skiables, l’aventure étant devenue un critère non négligeable. Il devient
dès lors essentiel de baser une partie de la communication marketing sur les atouts
et les activités complémentaires au ski d’une région afin de le persuader de choisir
un séjour en lieu et place d’une excursion d’une journée. En effet, la société est de
plus en plus mobile et la Suisse de par sa topographie et ses infrastructures de
transport favorise ces déplacements d’un jour. Tel que nous le montre le graphe cidessous, la durée moyenne des nuitées par client diminue constamment.
Source : Annuaire statistique de la Suisse
Le tourisme d’hiver est devenu un marché clients. Malgré tout, ce marché est mature
et sa globalisation entraîne une redistribution de l’offre et de la demande. Bien que
les sports de neige représentent une des trois activités sportives préférées des
- 18 -
« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
Suisses30 et malgré une relance de la demande du ski suite à l’introduction des skis
paraboliques, la phase du développement de la pratique du ski et du snowboard est
depuis les années 1990 terminée. La demande réelle 31 stagne donc depuis cette
époque. Dès les premières fleurs du printemps sur le plateau suisse, la saison de ski
est de nos jours terminée pour bon nombre de skieurs et ce souvent malgré un très
bon enneigement pendant cette période de l’année. Un grand manque à gagner
durant les vacances de Pâques s’en suit. Il faudrait donc pouvoir attirer le client et
l’amener à passer ses vacances pascales en station. La station des Portes du Soleil,
Avoriaz qui a décidé cette année de baisser ses prix de quelques euros durant les
vacances de Pâques a battu tous les records et serait donc un exemple à suivre.
Un autre problème récurrent au tourisme Suisse, et par conséquent aux stations de
ski, est celui du taux de change. En effet, un franc fort contre les autres monnaies ne
contribue pas à améliorer la situation du tourisme qui est une grande industrie
d’exportation. Ainsi le touriste préfère un franc faible comparé à sa devise32.
5.5.2 Et la saison d’été ?
Un point sur lequel les stations devraient de plus en plus se focaliser est la
rentabilisation de leurs installations durant les périodes estivales. La forte
dépendance de la saison d’hiver et la menace d’hivers plus courts dus aux
changements climatiques ont placé les Remontées Mécaniques Suisses dans une
position fragile. Dans une interview accordée à swissinfo en juin 2002, Monsieur F.
Maurhofer, porte paroles des Remontées Mécaniques Suisses, souligne que les
installations ne sont pas suffisamment rentables en été. Comme le montre le
graphique ci-dessous, le 84% 33 de leurs rentrées financières se font pendant la
saison d’hiver. Le 16% restant du chiffre d’affaires est engrangé en été.
Source : Statistiques RMS 2002
30
L’activité sportive de la population suisse. Une comparaison 1984-1994, Association Olympique Suisse, Berne,
août 1994, page 6 ss
31
La demande concernant le transport des personnes par des remontées mécaniques
32
Lorsque que le Franc Suisse augmente par rapport aux autres devises, le prix des produits et des prestations
suisses augmentent pour les clients étrangers et ainsi la demande en provenance de l’étranger recule.
33
En moyenne depuis 1990. 685 sur 825 millions de francs pour l’année 2003 soit 83%
- 19 -
« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
D’un point de vue purement économique, il est probable que la fermeture des
installations durant tout l’été est probablement la meilleure solution pour les
entreprises de remontées mécaniques. C’est le calcul qui a été fait à Tignes, où,
lorsque la saison de ski se termine, les installations ferment complètement pour ne
rouvrir que l’hiver suivant. Bien entendu, Tignes n’est qu’une "petite" station de
haute montagne 34 et cette solution n’est probablement pas viable chez nous car les
commerçants des stations s’insurgeraient contre une telle décision en voyant leur
chiffre d’affaires diminuer significativement. C’est pourquoi Monsieur Maurhofer
ajoute encore qu’il faut donner un coup de collier pendant les mois de juin, juillet,
août et septembre.
C’est ainsi que plusieurs actions ont été menées ces dernières années pour revivifier
l’offre touristique estivale des stations en proposant diverses activités comme le
VTT, les sports aquatiques, de balles, ou encore le golf. Les activités destinées aux
enfants jouent aussi un rôle prépondérant. Mais quand la météo est moins clémente,
la présence de salles de cinéma, de curiosités à visiter et de boutiques compte
également. Davos, véritable ville, place la barre très haut dans ce domaine, où
s’illustre aussi très brillamment la romande Crans -Montana. Les petites stations
peinent évidemment à financer des infrastructures et à stimuler l’activité
commerçante. L’un des derniers défis en date est celui des Portes du soleil qui
laisse dorénavant fonctionner en été une grande partie de ses installations pour
permettre aux adeptes du VTT de remonter les pentes à moindre effort. Selon eux,
le domaine des Portes du Soleil est en été le plus grand domaine VTT relié du
monde grâce à 23 remontées mécaniques en fonction. Le tour des Portes du Soleil
VTT est le théâtre de la désormais célèbre Free Raid Classic. 10 pistes
permanentes de descente, des boarder cross, des circuits trial… La Mecque du
VTT. Voilà peut-être une façon pour les stations de remonter la pente. C’est en tout
cas l’avis de Monsieur Jacques Nantermod, directeur des remontées mécaniques de
Morgins qui note une nette relance de l’activité touristique depuis la mise en place
de ce projet.
En guise de conclusion de ce qui précède, les difficultés rencontrées par les stations
ne sont pas liées en premier lieu avec un problème de financement mais à un déficit
d’organisation, de commercialisation, de gestion globale des destinations et surtout
des régions.
5.6. Les lits sont-ils à louer ?
La plupart des stations souffrent d’un manque de lit à louer. Le problème ne se situe
pas au niveau du nombre de lit réel, mais bien au niveau du nombre de lit
disponible 35.
Un lit vendu rapporte aux sociétés de remontées mécaniques au mieux un
abonnement de ski. Dans beaucoup de cas cet abonnement correspond à une
vingtaine journées de ski payantes. Ce qui est très faible comparé à un lit loué qui
rapporte en moyenne 14 semaines à 6 jours, soit 84 journées de ski payantes.
34
35
Le village de Tignes culmine a plus de 2000 mètres
Les lits disponibles représentent tous les lits de l’hôtellerie et de la parahôtellerie
- 20 -
« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
Selon l’étude ARW 36, en considérant un prix moyen effectif de 25 francs suisses par
journée de ski et les coûts d’exploitation des remontées mécaniques comme fixe :
Ø
Mille lits supplémentaires destinés à la vente engendrent un profit
supplémentaire pour les sociétés de remontées de 500'000 francs suisses.
Ø Mille lits supplémentaires destinés à la location engendrent pour ces
sociétés 2'100'000 francs suisses.
Ø Mille lits vendus loués par le propriétaire 10 semaines par année,
engendrent un profit supplémentaire 1'750'00037 francs suisses.
Cet effet n’est pas à négliger pour le développement d’une station et sur la
croissance du chiffre d’affaires. Par exemple, à Verbier le nombre de lit est d’un peu
plus de 30'000 lits dont moins de 10'000 sont à louer. Le chiffre d’affaires de
Téléverbier est de l’ordre de 40 millions de francs suisses. Comparé à des stations
de ski françaises où la location est plus développée, ce chiffre semble être faible. A
Val d’Isère, le nombre de lits est de 27'000 dont 18'000 à louer. Le chiffre d’affaires
des remontées mécaniques se monte à 55 millions de francs suisses.
Ainsi cette petite comparaison illustre clairement le problème de la location qui
influence tous les partenaires d’une station de ski (remontées mécaniques,
magasins, restaurants et hôtellerie).
5.7. Et le climat ?
Peu d’activités touristiques sont aussi lourdement tributaires du contexte climatique
que le ski alpin. Il faut, en effet, savoir que la couche neigeuse doit être d’environ
septante centimètres lors des premières neiges de la saison pour recouvrir les
aspérités rocheuses des pistes et les crevasses des glaciers. Un minimum de trente
à quarante centimètres d’épaisseur est nécessaire pour pouvoir skier.
Les recherches menées dans le cadre du PNR31 (Programme National de
Recherche) ont permis de découvrir que, dans les Alpes, la qualité des hivers est
surtout liée à un phénomène qui prend naissance dans l’Atlantique Nord :
L’Oscillation Nord-Atlantique (ONA). L’ONA est une sorte de mariage entre deux
grandes zones de pressions atmosphériques différentes qui influence le temps en
Europe. D’un côté il y a l’anticyclone des Açores et de l’autre se trouve le système
dépressionnaire centré sur l’Islande. Ce couple oscille entre deux tendances
extrêmes : soit ils sont tous les deux renforcés (indice ONA positif), creusant une
importante différence de pression entre eux, soit ils sont tous les deux affaiblis
(indice ONA négatif), limitant leur différence de pression. Or, de ces différences
dépend la force des vents. La raison exacte de cette oscillation reste encore et
toujours un mystère.
36
37
Etude du Dr Peter Furger S.A.
Calcul : 1000 appartements * 10 semaines * 6 jours *25 francs + 1000 appartements * 20 jours * 25 francs *
0.5 (rabais d’encouragement à la location).
- 21 -
« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
Pour découvrir le lien entre l’ONA et la pression hivernale en Suisse, les
scientifiques ont porté leur regard vers les hivers du passé, remontant jusqu’en
1903. Il est alors apparu très nettement que les anomalies de pression
atmosphérique hivernale mesurées en Suisse suivent de très près l’ONA.
En Suisse, les conditions thermiques font que la neige se trouve généralement à une
température de 0°C environ, donc très proche de son point de fusion et, par
conséquent, très sensible aux variations climatiques.
La série d’hivers doux débutée avec les années quatre-vingts est due à un indice
ONA positif, autrement dit à une activité de l’anticyclone des Açores renforcée
(l’océan s’y est réchauffée de 0.5°C à 1°C depuis), et à un centre dépressionnaire
islandais affaibli. Résultats : le courrant général de vent d’ouest 38 a déferlé sur
l’Europe occidentale, barrant l’accès aux descentes d’air polaire maritime ou
continental.
Bien qu’on ait déjà eu des hivers sans neige dans les années 1930, depuis 1988 huit
hivers exceptionnellement chauds se sont succédés, ce qui constitue un record
inégalé au cours des derniers siècles. La neige a déserté le Plateau, ou presque, et
il a été difficile d’en trouver pour skier en moyenne montagne.
Les hivers qui manquaient de neige par le passé étaient exceptionnels et les années
qui précédaient et suivaient en avaient toujours en suffisance.
5.7.1. Quel sera notre avenir ?
Les scientifiques évaluent que depuis 1850 le réchauffement en Suisse a atteint
1.1°C en été et 1,4°C en hiver. La limite d’enneigement est encore garantie à
environ 1200 mètres d’altitude, soit pour le 85% des stations helvétiques. Avec une
augmentation de 2°C 39 seulement, la limite d’enneigement s’élèvera de trois cents
mètres. Il sera rare de rencontrer une couverture neigeuse continue en dessous de
1500 mètres d’altitude. Ces dernières années, les effets se sont faits ressentir: les
stations entre 1200 et 1500 mètres sont déjà en difficultés.
Toujours selon les experts, seules les stations situées au-dessus de 1500 mètres,
soit 63% des stations, pourraient à l’avenir espérer bénéficier de 100 jours par
année d’une couche de neige suffisante pour permettre le ski de piste. Ceci
correspond au seuil de rentabilité minimal d’une station de sport. Ainsi, seules les
stations situées à plus de 1500-2000 mètres ont de bonnes perspectives.
Les régions de basses altitudes n’auraient quant à elles d’autres alternatives que de
se retirer du marché si aucune solution n’est mise en place. Comme nous montre le
graphique ci-après, le nombre de journées de fonctionnement des installations est
en diminution.
38
39
De l’air maritime tempéré porteur de mauvais temps
Chaque degré Celsius supplémentaire déplace en effet la limite de la neige de 150 mètres vers le haut.
- 22 -
« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Source :
Mai 2004
Remontées mécaniques – Politique, cours de d’organisation industrielle du
tourisme du Prof. P. Keller, 2004
Cependant, même pour les stations qualifiées de haute altitude, la saison serait d’un
mois plus courte qu’aujourd’hui: on remarque en effet un décalage du début de
l’hiver d’environ un mois. Or, de médiocres chutes de neige en début de saison
compromettent souvent la saison toute entière. L’enneigement ne sera alors plus
garanti dans bon nombre de stations helvétiques.
Deux autres problèmes sont encore liés au réchauffement climatique : il s’agit tout
d’abord de l’inéluctable remontée de la limite du permafrost 40 ; en effet, les roches
situées dans les régions inférieures du permafrost risquent d’être endommagées par
le dégel et devenir instables, ce qui pourrait entraîner des éboulements pouvant
endommager certaines installations et bâtiments. Le second problème concerne
l’augmentation des tempêtes et des fortes précipitations de pluie ou de neige qui
bloquent parfois les domaines skiables et les voies de circulation. En effet, arbres
déraciner, ino ndations, avalanches et glissements de terrain se multiplient 41,
amenant avec eux un manque à gagner non négligeable ainsi qu’un coût
supplémentaire pour les sociétés de remontées mécaniques.
Il est impossible d’estimer précisément les conséquences d’un réchauffement sur
l’ensemble du chiffre d’affaires résultant de l’activité touristique, d’autant que ces
conséquences sont très différentes selon la saison considérée. Les hivers 1988 à
1990, caractérisés par un grand manque de neige, donnent cependant une idée de
l’avenir possible. Rappelons-nous l’hiver 1989/1990 : de nombreuses entreprises
touristiques situées à faible altitude ont subi des pertes de revenus s’élevant à plus
de 80% de leur chiffre d’affaires. Pour la Suisse en général, le total des recettes des
remontées mécaniques par rapport à l’année précédente a diminué de 20%.
Suite à tous ces constats, il a donc été nécessaire de trouver un moyen palliatif au
manque de neige. Celui-ci est incarné par les canons à neige.
40
41
Synonyme : pergéliasol ou encore permagel. Définition : Sous -sol gelé en permanence.
Rapport économique 2001, Remontées Mécaniques Suisses, Berne 2001, pg 7
- 23 -
« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
5.7.2. L’enneigement artificiel un mal nécessaire ?
Comme nous l’avons vu, certaines périodes souffrent d’un manque de neige quasi
chronique. Seules les stations équipées peuvent travailler normalement. La période
de Noël, très importante ne bénéficie pas et ceci régulièrement, de suffisamment de
neige. Pourtant durant ces 14 jours, la base pour atteindre l’objectif du chiffre
d’affaires est posée. Les recettes manquantes en cette période ne peuvent être
quasiment jamais rattrapées. Il est donc nécessaire pour ces stations de recourir à
l’enneigement artificiel à l’aide des canons à neige. Ces canons peuvent donc être
vus comme la panacée au manque de neige. Cependant, il faut savoir que
l’enneigement artificiel suppose plusieurs limites :
Ø Tout d’abord, l’enneigement artificiel est soumis à une forte réglementation, et
il est souvent difficile d’obtenir les autorisations de construction, seules
certaines pistes pouvant être enneigées par ce biais42.
Ø Ensuite, les coûts liés à l’installation des canons et de leur exploitation sont
relativement élevés :
Ø
Ø
Investissement :
Exploitation :
CHF. 1 mio par km
CHF 50'000.- à 75'000.- par km
Ø Il est encore important de choisir des systèmes complets et automatiques, ce
qui permet d’éviter le déplacement trop coûteux des canons à neige.
Ø Les conditions climatiques jouent aussi un rôle important dans la fabrication
de la neige43.
Ø L’enneigement artificiel a, de plus, de fort impact sur l’environnement, et plus
particulièrement sur le paysage, la faune et la flore. Il peut notamment
modifier le régime des eaux et augmenter le risque d’érosion.
Ø Enfin le canon à neige est très bruyant et peut donc, aux abords des stations,
fortement troubler la quiétude d’un lieu. On a par exemple enregistré dans un
chalet à soixante mètres d’un canon, jusqu'à 80 décibels, et jusqu'à 120 à
quatre mètre de celui-ci (à titre de comparaison, un Walkman standard à plein
volume émet 90 décibels environ).
Il est donc, à notre avis, peu probable que la neige artificielle remplace totalement la
neige naturelle. Les canons doivent être vus comme un complément au manque de
neige et non un substitut à la vraie neige.
Ne se lasserait-on pas vite de s’entasser sur un tapis de neige au milieu des prairies
verdoyantes ?
42
Voir annexe 6
Il est nécessaire que la température de l’eau utilisée soit proche de 0°C. De plus, comme l’humidité absorbe
une partie de l’énergie nécessaire à la fabrication de la neige, plus l’air est humide, plus sa température doit être
basse pour former de la neige. Généralement, une température de –3 à –3.5°C suffit dans le climat de l’arc alpin.
43
- 24 -
« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
5.8. Processus d’autorisation
Les expériences dans l’exploitation des domaines skiables et de la réalisation des
projets démontrent de plus en plus que les problèmes et les coûts liés jusqu’à
l’obtention des autorisations chargent lourdement les sociétés et les communes. La
législation cantonale et fédérale est dense dans ce contexte, étant donné que
différents domaines, tels que l’environnement, la construction, la technique, la
sécurité sont touchés. Ceci a pour effet d’avoir des contradictions qui apparaissent
entre les besoins de la promotion économique et du développement régional.
Certaines divergences existent entre les divers acteurs et services concernés.
Certains parlent de « tracasseries administratives » et d’autres déplorent un manque
de conscience et de compétences dans la gestion des processus.
La directive sur l’enneigement artificiel est un bon exemple. Les services cantonaux
compétents appliquent ces directives avec rigueur et s’occupent de l’appréciation
des demandes pour des installations d’enneigement restrictives. Dans les cantons
alpestres, on s’ache mine plutôt vers une libéralisation, certes très relative dans ce
domaine. Un renforcement de l’enneigement artificiel est inévitable. Une simple
comparaison du pourcentage des pistes bénéficiant de telles installations en Suisse
et dans les pays limitrophes, indique un grand besoin de rattrapage pour notre pays.
Les directives doivent être suffisamment souples pour permettre à la branche de
pouvoir s’adapter durablement à la concurrence, qu’elle soit de proximité ou du reste
du monde. Ainsi, la nouvelle o
l i sur les transports à câbles ne devra donc pas
constituer un obstacle supplémentaire au renforcement nécessaire à court terme de
la compétitivité des entreprises concernées, mais son meilleur promoteur possible.
La révision de la directive des transports à câbles, après différents accidents
(Rideralp, Kaprun), a impliqué des charges plus importantes et des contrôles plus
stricts. Parallèlement, la responsabilité attribuée aux sociétés s’est accrue. Suite à la
révision de l’ordonnance, l’OFT44 ne vérifie plus uniquement dans le sens technique.
Il a une fonction d’autorité de surveillance et se trouve être l’organe officiel d’octroi
d’autorisations. La société doit, pour obtenir une autorisation de construction de
même que pour l’obtention d’un renouvellement d’exploitation, produire une
attestation de sécurité. Pour, les installations moins récentes, la mise en place des
mesures de sécurité est coûteuse, la documentation technique fait souvent défaut et
des vérifications sont nécessaires. Ainsi, pour un certain nombre d’installations
vétuste, seule une nouvelle construction entre en question ou bien l’arrêt définitif. La
divergence entre les normes exigées et la situation connue est tellement grande,
qu’un assainissement serait difficile.
Il y a plusieurs installations en Suisse pour lesquelles l’autorisation d’exploitation
arrive à échéance. La réalisation d’une nouvelle installation allant de CHF 7 millions
(télésièges débrayables) jusqu’à 10 millions (télécabines) n’est pas envisageable
dans la situation financière actuelle de certaines sociétés.
L’ordonnance fédérale a encore d’autres conséquences, telles que des contrôles et
révisions à effectuer. Toutes les interventions doivent être protocolées. Les
conditions et exigences sont devenues sévères et rigoureuses. Il s’ensuit des frais
de fonctionnement en augmentation.
44
Office fédéral du transport
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« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
6. Prise de position et synthèse des solutions
Tel que nous l’avons déjà mentionné, ce secteur est particulièrement fragmenté en
Suisse. Il se divise en un nombre élevé de petites stations principalement orientées
vers le marché intérieur. Les destinations de plus grandes tailles sont quant à elles
orientées vers le marché extérieur. Ces dernières devraient avoir une croissance
suffisante pour ne pas dépendre du soutien des collectivités publiques.
Les plus petites stations, telles qu’on les trouve dans le Jura, mais aussi en Valais,
ne bénéficiant pas d’un domaine skiable et, pour lesquelles, une fusion est
irréalisable, ne pourront survivre que par une forte restructuration et un recentrage
de leurs activités à valeur ajoutée. La promotion d’un tourisme doux ou de
l’authentique 45 est probablement l’une des meilleures voies possible pour s’en sortir.
En s’attaquant ainsi a un marché de niche, le potentiel de ces stations ne sera
jamais très grand. Cependant nous pensons que la demande pour ce genre de
destinations n’est pas prête de s’éteindre. L’exemple d’Evolène, village de montagne
valaisan, nous apporte une vision concrète du tourisme de l’authentique. Tout au
long de son histoire, celui-ci n’a pas subi de modernisation marquée, ni entrepris de
développement touristique lourd, permettant ainsi à son cachet de rester à peu de
chose près celui d’autrefois. Aujourd’hui, Evolène a l’avantage d’offrir des traditions
et coutumes recherchées par certains touristes, s’assurant ainsi son avenir.
En définitive, pour survivre, elles devront s’adresser à leur public cible, c’est-à-dire à
un public pour lequel le ski n’est pas forcément une priorité ou qui ont de plus faibles
moyens financiers. Elles devront, par ailleurs, tout comme les grandes stations,
développer des activités complémentaires, tels que la raquette à neige et le ski de
fond.
Par contre, en ce qui concerne les plus grandes stations, leur taille leur permet
indéniablement de profiter d’économies d’échelles apportant ainsi une augmentation
de l’efficacité. Elles profiteront encore plus de ce phénomène par des intégrations
verticales de certaines sociétés telles que les remontées mécaniques ou les sociétés
actives dans la promotion d’une région.
Les effets de réseau et l’augmentation de la taille des entreprises apportent en effet,
des avantages compétitifs des grandes unités, comme le montrent les graphiques cidessous :
Source :
45
Remontées mécaniques – Politique, cours de d’organisation industrielle du
tourisme du Prof. P. Keller, 2003
On parle parfois aussi de tourisme rural
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« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
Ainsi les fusions restent la solution la plus efficace. Elles permettent des économies
à terme plus élevées que la collaboration qui s’apparente plus à une intégration
horizontale comportant de multiples difficultés. En effet un risque de conflit d’intérêt
est perpétuel. Le principe clé « peu importe où le franc est encaissé » est
difficilement réalisable tant que chaque entité reste in fine responsable de ses
propres comptes. Nous en sommes pour le moins convaincus : On en a pour preuve
le conflit relatif à la répartition des recettes d’abonnements dans la région des 4
Vallées gérées par quatre sociétés différentes qui fait à nouveau surface.
De nos jours, garder des structures telles qu’on les rencontre encore si souvent,
c’est-à-dire une multitude de sociétés dans le même domaine, n’a plus lieu d’être.
Certes, les Portes-du-Soleil est un bon exemple sur bien des points, mais il y a
encore beaucoup de choses à réaliser. Idéalement il faudrait que toutes les sociétés
suisses voire franco-suisses fusionnent afin de créer une société internationale. En
fusionnant dans un premier temps uniquement les sociétés suisses, cela permettrait
de faire des économies d’échelle non négligeable et d’avoir : Une seule politique
d’entreprise, un aspect uniforme, une concentration des ressources, un
renforcement du potentiel économique, une optimalisation de l’offre et surtout un
développement d’une image marketing . Elle permettrait également d’avoir plus de
poids dans les négociations avec les fournisseurs de remontées mécaniques et les
pouvoirs publics. Bien entendu, il existe certains désavantages dans une fusion : Il
s’agit du risque d’une perte d’identification et d’un danger de baisse de qualité. Ces
difficultés peuvent être contournées grâce à une bonne volonté et une bonne
préparation de la part des sociétés fusionnantes.
Les autorisations de construction doivent faire face à de longues procédures dues
aux nombreuses oppositions. Il est urgent que les politiques aient une approche
différente. Une solution pour freiner cette utilisation abusive du droit de recours
serait de rendre payants toute opposition. Cela diminuerait le problème mais ne le
supprimerait pas. Selon le mode actuel, on peut avoir rapidement une autorisation
de construction que pour des secteurs qui ont un enneigement naturel garanti. On
ne pourrait donc construire que sur des glaciers ou en haute altitude. Idem, quand il
s’agit d’un remplacement d’installation. La défense des intérêts économiques et
écologiques est extrêmement importante. Le modèle français quant aux
autorisations de construction ou de remplacement de remontées mécaniques
semble être intéressant. A Avoriaz par exemple, le critère est la garantie d’un
enneigement artificiel. La balance des différents intérêts semble être la plus
équilibrée.
A notre avis, il y a un autre point sur lequel la politique devrait changer son
approche ; celui des subventions. Tel que nous vous l’avons montré l’effet des
crédits actuellement accordés, subventionnés par l’Etat, ne semble pas être des plus
efficaces. Ceux-ci entraînent, par leur durée limitée, un haut taux de remboursement
(crédit LIM remboursable en 10 ou 15 ans). A moins d’instaurer des subventions à
fonds perdus impliquant un problème d’équité entre les secteurs économiques, il
vaut mieux à l’avenir n’accorder ce type de subventionnement qu’à de petits projets.
Quant à elle, la situation des lits disponibles reste problématique. La clientèle
principale est la clientèle suisse. Bien entendu, la part de la clientèle étrangère n’est
pas à négliger. La solution n’est pas forcément l’hôtellerie car nous avons un retard
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« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
structurel dans ce domaine. Il nous faudrait des structures d’accueil plus vastes qui
nous permettraient de travailler avec des tours opérateur. Le développement des
structures para-hôtelières de type appartement-hôtel impliquant des frais de
fonctionnement plus faibles, semble être une solution adéquate.
Le nombre de stations de ski qui possèdent déjà une forte notoriété est actuellement
au nombre de 14 environ, dont St Moritz, Zermatt, Verbier, Villars.
Elles souffrent presque toutes d’une gestion déléguée à plusieurs partenaires qui ne
coordonnent souvent pas leurs stratégies et dont les intérêts économiques sont
parfois divergents. Il en découle une commercialisation classique orientée, preneuse
de commandes, au lieu d’être vendeur d’un produit global adapté à un marché cible.
Pour corriger cette perte de potentiel, il faut des structures telles que Chablais
Tourisme tente de mettre en place. La communication est de plus en plus
importante. Il s’agit de promouvoir une destination en mettant au premier plan son
activité principale, le ski, puis toutes les autres activités complémentaires, tels que
les centres de loisirs, les centres de santé et les centres culturels. Il est essentiel de
faire une communication ciblée. Il faut surtout uniformiser la communication afin de
faciliter le séjour du touriste. Les politiques de prix en font partie. Simplifier ces
politiques permettrait d’éclaircir l’offre et baisser les coûts de gestion. Aux Portes-duSoleil, on trouve plus de 100 prix différents en fonction du secteur de ski, de l’âge du
skieur, du moment d’arrivée et de la taille du groupe. Il est dès lors impossible
d’installer un automate pour la distribution de billets et le coût de contrôle est
énorme. Une solution qui nous a été présentée par M. Caballero, à laquelle nous
adhérons sur le principe de base, est de supprimer toute offre tarifaire, y compris les
abonnements de saison et de n’appliquer plus qu’un seul tarif en fonction du taux
d’utilisation selon le principe du « Yield Management ». Chaque skieur disposerait
d’un abonnement au porteur avec un certain crédit et les journées y seraient
débitées. La fidélité peut être compensée grâce à des crédits supplémentaires
équivalent à des journées offertes. Par ailleurs, certains tarifs n’ont à l’heure actuelle
plus aucune raison d’être : celui du 3ème âge ou le tarif AVS, car ce sont souvent les
retraités qui ont le plus de moyens financiers. De plus, ce système permettrait de
faire des économies substantielles par le fait de la suppression de tout contrôle des
abonnements.
7. Conclusion
Les effets bénéfiques pour l’ensemble de l’économie de la montagne de disposer
d’une industrie touristique florissante n’étant plus contestés, il est temps d’essayer
d’apporter des ébauches de solutions. Le secteur des remontées mécaniques étant
la colonne vertébrale d’une station, il est indispensable d’assainir cette branche. Une
entreprise capable d’affronter les problèmes qui se posent à l’heure actuelle et qui
possède sa liberté d’action résoudrait bien des problèmes. Ainsi avec ses
ressources personnelles et financières, l’entreprise de remontées mécaniques
devrait être capable de réaliser de façon professionnelle les propositions faites dans
ce séminaire.
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« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
Mai 2004
Pour pouvoir bénéficier d’une perspective de croissance les stations doivent
disposer des atouts suivants :
Ø Un nombre de lits à louer suffisant.
Ø Une forte notoriété internationale.
Ø Une capacité d’accès à la station élevée
Ø Un domaine skiable situé en altitude.
Ø Des infrastructures touristiques adéquates.
Ø Une approche globale de la gestion de la destination.
Ø Une connaissance approfondie de la clientèle.
Ø Une communication ciblée.
Ø Une politique de prix clair.
Mais le chemin pour retrouver une situation globalement saine est encore long et
passe inévitablement par le renouvellement et l’amélioration des structures d’accueil
et des installations. Ainsi les nouvelles tâches des stations et des régions seront à
l’avenir de développer un leadership performant, acquérir une culture de services,
encourager la relève, créer un positionnement différent, augmenter les efforts dans
les domaines du marketing et de la vente et surtout améliorer la qualité des services.
Cette évolution se fera inévitablement par la concentration des domaines skiables.
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« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
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8. Bibliographie
8.1 Etudes et rapports
Ø Rapport sur la politique du tourisme de la Confédération, 96.046, 29 mai 1996
Ø Message relatif à l’amélioration de la structure et de la qualité de l’offre dans le
domaine du tourisme suisse, 02.072, 20 septembre 2002
Ø Demande internationale dans l’hôtellerie en Suisse et en Autriche, OFS,
décembre 2003
Ø Compte satellite du tourisme de la Suisse, Principes, méthode et résultats, SECO,
2003
Ø L’économie touristique suisse. Etat des lieux et perspectives, Suisse Tourisme,
mai 2003
Ø Les remontées mécaniques dans le canton du Valais. Analyse, perspective de
développement et stratégies, Vikuna, Klaus ZURSCHMITTEN et Stefan GEHRIG,
10 janvier 2004.
Ø Quel avenir pour les remontées mécaniques : cas CMA, Joël FUCHS, janvier
2002
Ø Analyse stratégique sur l’organisation et la gestion des sociétés de remontées
mécaniques des Alpes vaudoises, Dr. Peter Furger S.A., 2002
Ø Les portes du soleil, baromètre de satisfaction de la saison d’hiver 2002/2003,
Tableau de bord MORGINS, MDR, juin 2003
Ø Morgins Tourisme, Rapport de gestion du comité 2002-2003, OTM, 22 novembre
2003
Ø Le regard de Janus (PNR 31), Changements climatiques et catastrophes
naturelles, Institut de géographie, Université de Fribourg, 1998
Ø Les remontées mécaniques en Suisse quel avenir ?, Peter VOLLMER, Swiss
Alpina, Martigny, 2003
Ø Statistiques 2002 des transport à câbles suisse, RMS, 2002
Ø Les remontées mécaniques en Suisse, quel avenir ?, Rapport de situation des
Remontées Mécaniques Suisse, RMS, 2003
Ø L’industrie du ski a-t-elle encore un avenir ?, Anne Gaudard, Allez Savoir, N° 28
Février 2004
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« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
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8.3 Webographie
Ø http://www.vs.ch/home2/etatVS/default.htm
Ø http://www.economie.vd.ch/
Ø http://www.jura.ch/
Ø http://www.vd.ch/
Ø http://www.admin.ch/ch/index.fr.html
Ø http://www.statistik.admin.ch/
Ø http://www.seco-admin.ch/
Ø http://www.myswitzerland.com/
Ø http://www.matterhornstate.com/
Ø http://www.morgins.ch/
Ø http://www.hec.unil.ch/uert
Ø http://www.compagniedesaples.com
Ø http://www.inno-tour.ch
Ø http://www.seilbahnen.org
Ø http://www.bav.admin.ch
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« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
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9. Annexes
Annexe 1 : Distribution des remontées mécaniques sur le territoire Suisse en 2002.
Oberland
bernois;
13%
Fribourg Vaud;
10%
Jura; 4%
Suisse
centrale;
12%
Suisse
orientale;
8%
Grisons;
20%
Valais;
29%
Tessin;
4%
Source : RMS, statistique 2002
Annexe 2 : Evolution et innovation dans les sports d’hiver de 1870 à aujourd’hui :
Ø A partir de 1870 : Découverte de la saison d’hiver, adaptation du ski nordique
à la descente.
Ø A partir de 1930 : Invention du téléski et mise en valeurs de petits domaine
skiable
Ø A partir de 1964 : Construction et préparation à la machine des pistes (JO
d’Innsbruck).
Ø A partir de 1970 : Création de stations de ski de tout pièce (« superstation »
en France comme Courchevel par exemple.
Ø A partir de 1980 : Haute technologie et installation à grande capacité
(télésiège 4 place, télécabine géante)
Ø A partir de 1985 : Installation d’enneigement et culture de neige
Ø A partir de 1990 : Rajeunissement du sport de descente sur piste par les
snowboards et les carving plus récemment.
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Annexe 3 : Différents modèle de planification d’une station de ski :
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« Quel avenir pour les stations suisse de ski »
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Annexe 4 : Tableau des chiffres d’affaires de quelques grandes stations de ski par
installation :
Destination
Chiffre d’affaires
moyen
(en mio. de CHF.)
Zermatt
50.0
Films-Laax-Arosa 31.2
CDA
332
CMA
20
Leysin
5.5
Sources : Divers rapports de gestion
Nombre
d’installation
39
29
437
32
19
Annexe 5 : Structure de la branche des remontées mécaniques
Source : Statistique RMS 2002
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Chiffre d’affaires /
Nombre d’installation
(en
mio.
par
installation)
~1.28
~1.07
~1.03
~0.63
~0.28
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Annexe 6 : Rôle de l’enneigement artificiel au sens de la loi :
L’enneigement artificiel n’est possible que dans les zones adéquates (cf. art 24 de la
loi fédérale sur l’aménagement du territoire (LAT) et pour autant que le plan des
équipements dressé selon l’art.19 al.1 LAT prévoit un tel équipement et que le
règlement communal des constructions le permettent expressément.
Il doit :
• assurer la sécurité des pistes
• améliorer les passages ponctuels délicats
• mettre à disposition une offre minimale de pistes enneigées pendant la durée
normale de la saison
• garantir des pistes appropriées pour le retour en station en privilégiant celles
qui présentent une topographie favorable afin d’éviter le gaspillage d’énergie
et la production de quantité inutiles de neige.
• Assurer l’enneigement des pistes de compétition homologuées
Ceci à des conditions particulières :
• Les pistes doivent être judicieusement réparties
• La longueur totale des pistes se limite –par région ou station touristique
concernée- à 1 kilomètre par 1500 équivalent-lits.
• L’ensemble des pistes ne doit en principe pas dépasser le 20% de la longueur
totale des pistes balisées et le 10% de la surface totale du domaine skiable
considéré.
• Le production de neige ne peut en principe pas commencer avant le mois de
novembre.
• L’adjonction de produit dans l’eau est soumise à autorisation.
• La localisation des équipements doit prendre en compte es exigences de
protection contre le bruit selon l’Ordonnance sur la protection contre le bruit
(OPB).
• Des ressources suffisantes en eau et en électricité doivent être garantie (art
19 LAT)
• La remise en état des lieux doit être conforme aux conditions fixées (les
installations visibles, par exemple, doivent être enlevées à la fin de la saison
d’hiver).
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