Élisabeth Louise Vigée Le Brun par Fabrice Conan

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Élisabeth Louise Vigée Le Brun par Fabrice Conan
Élisabeth Louise Vigée Le Brun par Fabrice Conan
De toutes les femmes artistes qui s’illustrèrent dans la France du XVIIIe siècle, Élisabeth Louise (Louisette) Vigée Le Brun
née en 1755, décédée en 1842 a connu les fastes de la vie d’Ancien Régime, les heures sombres de la Révolution,
l’essor d’une société nouvelle sous l’Empire et le développement de nouveaux codes artistiques. Placée entre deux
époques, elle incarne le portrait français dont elle sut diffuser les beautés tout au long de ses voyages européens. Sous
son pinceau, toute une société revit, solennelle, heureuse, sensuelle ou innocente, attentive aux raffinements de la mode
et à sa position sociale.
L’image de l’artiste Tout au long de sa carrière, elle s’est attachée à se représenter sur la toile et sur le papier. Soulignant sa beauté, ses ambitions et son ascension sociale et professionnelle. Ses nombreux autoportraits sont pour la plupart autant d’œuvres qui ont ajouté à sa renommée, de son vivant comme après sa disparition. Par ailleurs, la portraitiste
a été attentive à ce que d’autres artistes fixent ses traits, en particulier le sculpteur Augustin Pajou. Consciente de son
talent, l’artiste chercha aussi à s’imposer dans un milieu éminemment masculin où les femmes avaient beaucoup de difficultés à être reconnues. En 1783, lorsqu’elle fut reçue à l’Académie, elle entendait démontrer que la peinture d’histoire,
le genre le plus noble, ne lui était pas interdite et qu’elle pouvait se mesurer aux hommes.
Autoportrait au chapeau de paille 1782 Nal Gal Londres Née Avril 1755, en nourrice à Epernon elle revient à Paris
chez parents rue Coq-Héron, quartier place des Victoires. Sa mère Jeanne est d’origine luxembourgeoise.
Les années de formation Née dans une famille liée à la communauté artistique parisienne, son père, Louis, auquel elle
était très attachée, était un pastelliste de renom admis à l’Académie de Saint-Luc.
Louis Vigée Portrait de Jean Nicolas de Boullongne (1726-1787) Musée d'Art et d'Archéologie du Périgord,
Louis Vigée Portrait marquis de Bonnac, CP. proche et correspondant de la Pompadour
Louis Vigée Portrait Louis-Jules Mancini-Mazarini, duc de Nivernais
Louis Vigée Portrait de femme signé daté 1745 – Vente Sotheby’s 2012
Disparu lorsque Louise n’avait encore que douze ans, il avait eu le temps de reconnaître ses dons artistiques et de lui
enseigner le maniement des instruments de l’art, et surtout les secrets de la peinture au pastel, sa propre spécialité. La
jeune artiste eut tout naturellement ses proches pour premiers modèles leur manifestant ainsi son affection, tout en perfectionnant sa technique. Sa mère, Jeanne Maissin, son frère, Étienne, puis plus tard l’épouse de celui-ci, Suzanne Marie
Françoise, posèrent ainsi pour elle. Le marchand de tableaux Jean- Baptiste Pierre Le Brun, qu’elle épousa en 1776, certaines amies, telles Anne Rosalie Bocquet ou Marguerite Émilie Chalgrin, formèrent le cercle de l’artiste, et lui apportèrent soutien et admiration.
Autoportrait vers 16 ans circa 1771 – col part – Vente Christie’s Dans l’atelier de Briard elle apprend peu et pas assez
pour de bonnes bases anatomiques Cela restera un reproche lors des salons
Portrait D’Etienne en écolier 1773 – St Louis Art Museum Missouri reprise d’après Drouais et Louis Vigée
Sa mère Jeanne en pelisse blanche vente Christie’s 2000 La légende dit qu’elle lorsqu’elle avait 13 ans1/2. Fin 1767
remariage de la mère avec Jacques-François Le Sève, orfèvre (Le Sève localisation inconnue)
Après avoir observé et pris des leçons dans les ateliers de Blaise Bocquet, Pierre Davesne et Gabriel Briard, après avoir
également reçu les conseils des académiciens Joseph Vernet et Gabriel François Doyen, Mlle Vigée étudia, dans les collections royales et privées et chez son époux, les oeuvres de maîtres anciens et contemporains, notamment celles de
Jean-Baptiste Greuze.
Passage des âmes du purgatoire Briard église Ste Marguerite Paris reçu à l’académie en 1761. Date de ce tableau.
Peinture de grand style classique.
Elle acquit ainsi peu à peu une technique sophistiquée et très personnelle qui lui permit de se mesurer aux portraitistes
les plus habiles de son temps. Cette maîtrise, la renommée de son frère poète, son mari avisé et un réseau de relations
influentes, lui assurèrent rapidement une clientèle choisie et une célébrité grandissante.
Portrait 1772 enfants baronne d’Esthal avec château de cartes (CP)
Initiée à l’art du pastel par son père, Vigée Le Brun ne délaissa jamais cette technique. Les beaux dégradés et les
brillants effets de couleur et de matière auxquels elle parvint lui permirent de rivaliser avec la peinture à l’huile. Dessinatrice de talent, elle a laissé un petit nombre d’oeuvres graphiques d’une remarquable sensibilité. Pastel, pierre noire ou
sanguine se prêtaient à une exécution instinctive et rapide, souvent en présence des modèles. La portraitiste se plut aussi à les utiliser pour réaliser des têtes d’expression, genre popularisé par son ami Jean-Baptiste Greuze.
Mais Vigée vend hors du cadre de la jurande, ses instruments sont saisis. Elle va officialiser son travail : reçue à l’Académie de Saint-Luc le 19 octobre 1774, avec cette année-là 7 femmes que l’on appelle les « peintresses » dont une amie
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Rosalie Boquet. Au salon de l’Académie de Saint-Luc, hôtel Jabec, elle présente 10 toiles dont l’allégorie de la peinture
(longtemps attribuée à Vincent) de la poésie et de la Musique.
Allégorie de la poésie 1774 - la peinture, Christie’s 2009
Anne Catherine de Verdun, réplique 1776 vente à Vienne Dorotheum proche de Vigée. née Le Preudhomme de
Chastenay
Portrait du Comte de Provence 1776 – dessin Witt Library Elle en fera 12 répliques.
Joseph Vernet Louvre 1777/78 et aussi portrait de Lekain
Mademoiselle d’Artois 1777– Sophie de Bourbon morte en 1783 – Drouot elle professe dans son école de peinture
pour les jeunes filles car peu admises dans les ateliers. Ses élèves : Melles Le Roux de Laville,
La consécration Membre de l’Académie de Saint-Luc, corporation des maîtres peintres et sculpteurs, à partir de 1774,
l’artiste devient quatre ans plus tard le peintre officiel de la reine Marie-Antoinette, sa protectrice. Afin d’élargir le champ
de son activité artistique, elle exécute de rares scènes de genre et quelques tableaux à sujets mythologiques et allégoriques appartenant à la peinture d’histoire. EAprès le portrait de Provence, c’est sans doute la duchesse de Chartres qui
a recommandé Vigée à la Reine
Portrait de la Duchesse Chartres – 1778 – col part descendante directe des batards Bourbon, née à l’hôtel de Toulouse (banque de France) épouse son cousin duc de Chartres pour conserver l’immense fortune dans la famille. Mère de
Louis-Philippe. Influence de Greuze en début de carrière.
La famille après le mariage avec Le Sève habite face au palais royal et le portrait de la mère de l’artiste est connu dans
Paris et la duchesse demande à la rencontrer chromatisme de Gueuze
Portrait de Marie-Antoinette en robe de soie blanche 1778 Versailles Légèrement de biais, en rupture avec les représentations officielles frontales, elle semble en mouvement. Payée 6 000 L puis une copie a 2 400 L pour les affaires
étrangères à Versailles. Butteux fait la bordure 1 800L a 1400 Livres. (1779 peint 10 portraits de Marie-Antoinette plus les
répliques et 27 autres sujets et des répliques l’original pour Marie-Thérèse conservé au Kunsthistorisches)
Junon demandant le ceinture de Vénus – 1781 col part NYC influence de Mengs pour les figures à l’antique. Premières incursions dans l’antique mais encore art du boudoir pompadour.
En 1783, grâce à l’intervention de la reine, elle est reçue à l’Académie royale de peinture et de sculpture avec pour morceau de réception un tableau à sujet allégorique, La Paix ramenant l’Abondance. Le directeur de l’institution, Jean-Baptiste Marie Pierre s’était fortement opposé à la candidature de la nouvelle venue. Selon les règles en vigueur, la profession commerçante de son époux n’aurait pas dû lui permettre de prendre place parmi l’assemblée, une femme n’ayant
pas de statut social autre que celui de son époux. En obtenant cet honneur, la portraitiste accédait à la consécration.
La paix rapporte l’abondance 1780 Louvre Ici influence de Guido Reni, Cortone et Santerre
Toutes deux portraitistes, toutes deux reçues à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1783, Élisabeth Louise
Vigée Le Brun et Adélaïde Labille-Guiard furent mises en concurrence par la critique et par le public dès lors qu’elles
exposèrent leurs oeuvres aux Salons. Avec les années, les deux rivales s’acheminèrent vers la perfection. On loua Vigée
Le Brun pour la beauté de sa technique et de ses innovations chromatiques et le caractère vivant de ses compositions
(poses, costumes, accessoires, décors).
L’innocence se réfugiant dans les bras de la justice – MBA Angers gravure British Museum Travail au pastel en référence a deux maîtres qui l’influencent : la justice / Rosalba, l’innocence effrayée / Greuze.
Portrait duc d’Orléans et de Mme de Montesson Pastel 1779 Musée Louvre et sa maîtresse au Raincy
Vénus liant les ailes de l’amour gravure British muséum
A près la naissance de sa fille, avec qui elle sera très liée,1782 elle voyage en Belgique avec son mari, puis Amsterdam à
l’hôtel de ville elle admire Les chefs de la corporation de Saint-Sébastien » de Van der Helst 1653
Rubens Suzanne Fourment – 1625 – Nal Gal Londres
Autoportrait à la National Gallery Londres 1782 est sous influence. L’effet d’ombre sur le visage aura grand succès
Mme du Barry – 1782 Musée Philadelphie le duc de Brissac amant de la Du Barry commande un portrait sur ce modèle (CP) elle sympathise avec Du Barry lors des séances de pose et viendra séjourner à Louveciennes à partir de 1787
achat d’une maison de campagne
Autoportrait 1782 Kimbell art Museum Fort Worth dit aux rubans cerise. C’est une variation de son portrait au chapeau de paille fait pour le comte de Vaudreuil (col part suisse) avec une palette
Portrait en terre cuite par Pajou exposé en 1783 Louvre confirme comme une des beautés de Paris.
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Portraiturer la famille royale et la cour Après avoir livré en 1778, à la satisfaction générale, le premier grand portrait
officiel de Marie-Antoinette, Madame Vigée Le Brun fut régulièrement sollicitée afin de fixer les traits de la reine. Elle
s’inscrivit alors parfaitement dans la tradition courtisane qui, sans cesser d’être fidèle, c’est-à-dire sans trop perdre la ressemblance, embellissait imperceptiblement certains modèles. En 1783, elle prit cependant quelques libertés en représentant la souveraine en robe de gaulle. Exposé au Salon, le portrait suscita des réactions indignées, la critique s’étonnant qu’un modèle aussi noble puisse paraître en tenue d’intérieur. L’artiste n’en perdit pour autant, ni la clientèle
royale, ni celle de la cour. La manière dont elle savait transcrire les carnations, les étoffes et les autres matières, ses
contrastes insolites de couleurs et ses effets subtils d’ombre et de lumière assurèrent son succès auprès de cette clientèle choisie. Elle fit 30 portraits de la reine.
Polignac et Elisabeth en bergères – Versailles 1782
La reine en robe de percale-Washington robe blanche du matin selon les mémoires de Campa
La reine en robe de robe soie - Trianon
Séance de pose – Perrignon 2ème ½ 19e S Anecdote de la reine ramassant les pinceaux de Vigée enceinte, écrit dans
ses mémoires apparaît sous Napoléon III, calquée sur celle inventée aussi pour Titien peignant Charles Quint.
L’élégance à la française Servie par son talent, une grande puissance de travail et une beauté généralement reconnue,
Vigée Le Brun sut admirablement promouvoir sa carrière en fréquentant l’élite et en gravissant les degrés de l’échelle
sociale. Les oeuvres des années 1780 témoignent particulièrement de son succès. L’artiste laisse ainsi une galerie de portraits qui illustre à merveille les variations de la mode.
Comte de Vaudreuil – 1784 - Virginia Museum of arts Il achète le château de Gennevilliers et pour les travaux des jardins fait venir l’ écossais Blaikie qui prenait Vigée et Vaudreuil pour un couple.
Catherine Noëlle Worlée – 1783 - Metropolitan naïve voir stupide. Elle épousera Talleyrand,Le portrait donne du caractère à une beauté qui était sans doute assez fade.
Comtesse de Cérès - 1784. Toledo art Muséum Belle sœur de Madame du Barry et maîtresse de Calonne …
Bacchante musée Camondo 1785
Peindre l’enfance et l’amour maternel L’art de Vigée Le Brun suivit l’évolution de la société française, laquelle, sensible
aux idées de Jean-Jacques Rousseau développées dans L’Emile, accorda une place plus marquée aux liens unissant une
mère et ses enfants. Chantre de cet amour maternel dont elle laissa deux véritables « icônes » la mettant en scène avec
sa fille Julie, la portraitiste multiplia les effigies d’enfants seuls ou en compagnie de leur mère. Dans l’exécution de ces
images, elle prit souvent pour modèle les compositions de Raphaël.
Les enfants de France 1785
Marquise de Pezay et Marquise de Rougé et ses fils Alexis et Adrien – exposé salon 1787- Washington Nal Gallery
Les turbans des femmes font référence à Reni et Dominiquin et sont à la mode des ambassadeurs cochinchinois à Paris
en août 1788
La reine avec ses enfants - 1787 - Versailles : sur ses genoux Louis-Charles, duc de Normandie, le berceau une bercelonnette est inoccupé. La reine est majestueuse, sereine et grave. Les enfants sont les seuls trésors phrase répandue à
l’époque. Elle n’a pas de bijoux (c’est après l’affaire du collier) et cela fait référence à Cornélia mère des Gracques –
Noël Hallé 1779 - Musée Fabre Montpellier
Sultan indien de Maïssour (Mysore) salon 1789 Marnier Lapostolle
Portrait d’Hubert Robert - Louvre Immense succès du tableau peint à Moulin Joly rue de Clichy
Portrait du prince Henry Lubowirski – Gemalde Berlizn En amour de la gloire. Il a11 ans. Agenouillé tenant une couronne d e lauriers. Elle reprend le schéma de l’Amour couronné par Psyché - Greuze Lille MBA
Portrait de la duchesse d’Orléans a grand succès – 1789- Amboise seul luxe un fermoir de ceinture en Wedgewood.
Dernier portrait de la Du Barry – col part et 1 réplique Lambinet
Portrait de Julie en 1787 –col David-Weill avec le miroir comme Ribeira
Portrait avec Julie 1789 - Louvre Réminiscence de a Madona della Seggiola de Raphaël
L’émigration (1789-1802) Dépendant professionnellement et socialement de la clientèle de la famille royale, de la cour
et de l’aristocratie, Vigée Le Brun fit l’objet de virulentes attaques diffamatoires dans des pamphlets. Dans la nuit du 6
octobre 1789, elle quittait Paris avec sa fille et sa gouvernante pour se diriger vers la péninsule italienne. Commençait
alors un long voyage d’exil qui dura un peu plus de douze années. Eloignée de son mari, l’artiste usa de son renom et
de son charme pour servir une clientèle européenne fascinée par le modèle français. Entre 1789 et 1802, son talent fut
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officiellement reconnu par les académies artistiques de Rome, Bologne, Parme, Florence et Saint-Pétersbourg. Partout,
sur son passage Vigée Le Brun rencontra un vif succès et parvint à maintenir, grâce aux prix demandés pour ses oeuvres,
un train de vie digne de sa réputation. Elle continua aussi à développer ses cercles de sociabilité.
Italie (1789-1792)/ le voyage en Italie fut une merveilleuse occasion de découvrir tout au long de son itinéraire
le plus grand nombre possible de villes et de sites. Accueillie à Rome par son ami François Guillaume Ménageot, directeur de l’Académie de France, elle fut peu après sollicitée à Naples afin de fixer les traits de la comtesse Skavronskaïa et
ceux des enfants du roi et de la reine de Naples. Elle portraitura également lady Hamilton en Ariane et en Sybille. Sa
renommée et celle de ses nouveaux modèles lui assurèrent ainsi les revenus nécessaires à un plus long séjour.
Portrait de Ekaterina Skavronskaïa a 29 ans 1790– Jacquemart-André nièce de Potemkine, femme de l’ambassadeur
russe à Naples. Hospitalité généreuse. Contrairement à Angelica Kaufmann elle donne vie dans une rêverie vague. Voluptueuse et indolente créature de plaisirs…
Portrait d’Emma Hamilton en Sybille – CP 1792 compagne et bientôt épouse de lord Hamilton, un ambassadeur anglais passionné d’étude des volcans. Sybille de Cumes du Dominiquin (gal Borghèse) une copie faite pour Brissac.
Portrait d’Emma 1792 en bacchante-Musée Liverpool connue pour sa grande beauté et un magnétisme « animal ».
Elle sera maîtresse de Nelson. A la mort de son mari et de son amant, elle devient alcoolique et obèse.
Portrait d’Emma Hamilton en sibylle sur fond de rocher, peint pour Brissac mais meurt avant, la toile accompagnera
Vigée dans ses voyages et servira d’enseigne a son talent.
Portrait de Marie-Thérèse de Bourbon des deux Siciles – Chantilly. Elle a 18 ans, port de tête des Habsbourg, traits
empâtés et visage inexpressif. Habile mise en valeur de ses mains et détail de la toilette en dentelle de Chantilly. Mariée
à François II elle deviendra impératrice d’Autriche.
La seconde fille Marie-Louise Amélie de Bourbon A une table en train de dessiner, elle meurt a 29 ans. Nez fort, lèvres
plates, menton lourd, tout se fait oublier par le traitement léger de la chevelure et des étoffes.
François duc de Calabre 1790 - Capodimonte frère cadet, décor naturel. Redingote rouge, ordre de St Janvier et St
Ferdinand et leurs 2 écharpes bleues et Toison d’Or. Pose devant la baie de Naples, main gauche désigne carte avec
l’Autriche. Roi en 1825. Sera père de la duchesse de Berry, mère du duc de Bordeaux.
Marie-Christine, dernière des enfants Avec une corbeille de fleurs qui peut égaler celles de Joseph Redouté
Après ce tableau repart pour Rome et pense rentrer en France. A Rome croise Marie-Caroline de Naples rentrant de
Vienne, lui demande de l’accompagner à Naples pour faire son portrait. Tableau perdu en 1940 mais copie à Chantilly.
Portrait de Paisiello lors de ce séjour prolongé 1791 – Versailles Partition du Te Deum à Marie-Caroline. Envoyé au
Salon de Paris en 1791 placé près d’un portrait de femme par David, ce dernier dit : on dirait ma toile peinte par une
femme et Paisiello peint par un homme.
Mme Adélaïde – 1791 –Musée de La Fère et Mme Victoire Phoenix 16 avril 1791 les filles de Louis XV sont à Rome.
Leur portraitiste était Labille Guiard. Elle ne les suit pas car était pro-révolution. Vigée fait leurs portraits.
Portrait de Grigori Chernychev - Hermitage A Venise les costumes de carnaval l’intéressent et en garde trace dans
portraits d’hommes comme ici avec manteau sombre
Ronald Bystry v 1792 avec guitare et
Vivant Denon accompagne Vigée partout à Venise où il séjourne à cette époque. Vigée commence le voyage retour à
Paris mais doit rester à Turin en apprenant événements d’août 1792. La ville est remplie de réfugiés.
Julie en baigneuse –1792 achat ambassadeur Youssoupov Autre portrait de Julie vêtue à l’antique tunique rouge
gansée or gravé par Porporati, graveur qui l’héberge et qu’elle avait connu à Paris
Autriche (1792-1795) / À l’automne 1792, Vigée Le Brun arriva à Vienne où elle retrouva le comte de Vaudreuil
et la famille Polignac. L’annonce des massacres de septembre puis des exécutions de Louis XVI et de Marie-Antoinette,
le 21 janvier et le 16 octobre 1793, ainsi que le prononcé de son divorce le 3 juin 1794, confirmèrent que son séjour
étranger allait devoir se prolonger. À la clientèle viennoise, la portraitiste ajouta celle des personnalités russes présentes
dans la capitale impériale. Vigée reste 30 mois à Vienne, fait 52 portraits a l’huile et des pastels.
Portrait de la comtesse Kinska – Pasadena Norton Simon Museum Wilczeck ambassadeur d’Autriche lui suggère séjour à Vienne y sera de 1792 à 1795. « Ni fille ni femme ni veuve » comme on disait, son mari à la sortie de l’église va
chez sa maitresse et ne la reverra jamais. Mariage arrangé auquel il ne se soumit pas.
Portraits Baron et Baronne Grigori Stroganov – Ermitage Cousin d’Alexandre qui séjourna à Paris en 1789 et parla de
Vigée. Grigori était en mission diplomatique à Vienne ; Cheveux châtain non poudrés, veste velours rouge et fourrure.
A Vienne Jules de Polignac est l’éminence grise des émigrés mais a peu d’audience auprès de la cour.
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portrait Princesse Caroline de Lichtenstein en Iris – palais Vienne Divinité qui porte les messages des Dieux, lien
entre la terre et le ciel. Espoir en ces jours sombres. Sa famille choquée de la voir représentée sans chaussure.
La sœur mariée au prince Esterhazy peinte en Ariane a Naxos A Vienne, elle fait des accords de couleurs audacieux.
Portrait de la comtesse Bucquoïa – 1793 Mineapolis Institut Renouvelle la formule faite à Rome en 1791 pour la Potocka. Et le portrait de Marie-Caroline de Naples. Main gauche soutenant mélancoliquement le menton. Plus de rêverie
que de tristesse lors d’une halte d’excursion. Tableau accroché chez son frère sur un fond vert fait exprès et un candélabre réflecteur de lumière créé pour le mettre en valeur
Russie (1795-1801) / Arrivée à Saint-Pétersbourg le 23 juillet 1795, Vigée Le Brun fut officiellement présentée
dès le lendemain à Catherine II. S’ouvrirent alors jusqu’en juin 1801 six années au cours desquelles elle travailla non
seulement pour la famille impériale, mais aussi pour toute l’aristocratie russe. Elle sembla alors retrouver dans ces terres
lointaines la vie qu’elle avait menée à Paris avant 1789. Vigée est volée par son domestique, fils des concierges de sa
résidence à Vienne qui avait demandé à la suivre comme serviteur. Arrêté il sera expulsé mais l’argent n’est pas totalement retrouvé. Les cachets pour les tableaux confiés à un banquier qui fit faillite. Vigée est sans argent et repart de zéro
en hiver 1795. Elle expose une nouvelle fois Lady Hamilton en Sibylle et fait envoyer par son mari à Paris le Marie-Antoinette en velours bleu 1788 – Versailles suscitant commandes et émotion jusqu’aux larmes au Prince de Condé.
Eté 1795 premières commandes par des femmes voulant êtres peintes en madones avec leur enfant.
Elisabeth épouse d’Alexandre Ier 1795 Ermitage
Alexandra Golitzyma, demoiselle d’honneur de Catherine II
Alexandra et Elena, filles de Paul et Maria Fedorovna. 1796 - Ermitage Grâce à Stroganov, elle obtient les portraits
des petits enfants de Catherine. Le portrait en médaillon sera qualifié de vilaines savoyardes coiffées en bacchantes.
Grand portrait en pied de la duchesse Elizaveta – 1795 - Ermitage épouse d’Alexandre le petit fils chéri, avec diadème livré en 1796 par Duval et pendants de Saphir (bien qu’Elizabeth préférât les perles)
Paul Ier commande le portrait officiel de Maria Feodorovna , où elle désigne les plans du couvent de Smolny dont elle
est la protectrice Pour lui portrait en grand uniforme de Malte par Borovikowska
Portrait de Stanislas Poniatowski – 1 ex à Versailles Fit 2 portraits, elle en garde un avec elle, car proche de lui.
Autoportrait à la palette - Ermitage 16 juin 1800, elle est reçue à l’Académie. Son ami Stroganov en était directeur.
31 août 1799, Julie se marie avec Gaetan Nigris, secrétaire du comte Tchernichev, Vigée va à Moscou en octobre 1800
Portrait de Varvara Ladomirskaïa, Ontario Colombus muséum fille de Ekaterina Stroganova, épouse séparée de Stroganov chez qui elle est logée gratuitement. Teint lumineux, traits fins, présence intense.
De retour à Paris/ Le 18 janvier 1802, après un peu plus de douze années d’absence, Vigée Le Brun fut fêtée à
Paris par son époux, son frère Etienne, sa belle-soeur et sa fille. Le soir même, un concert était donné en son honneur
dans la maison de son mari, rue de Cléry. La citoyenne Tallien assistait à l’évènement. Très vite, elle retrouva aussi certains de ceux qui avaient constitué son cercle avant 1789 ; Greuze, Hubert Robert, Brongniart et Ménageot comptaient
au nombre des fidèles. Si l’artiste plaça son pinceau au service de la société du Consulat et de l’Empire, elle ne cessa pas
pour autant de portraiturer l’aristocratie européenne. Les années 1803, 1804 et 1805 furent ainsi marquées par un long
voyage en Angleterre.
Duchesse de Dorset - Sevenoaks, Knole, Kent, dans les premiers clients de Vigée car en avril 1803 elle est en Angleterre. Mais à Londres à la moitié du 18e siècle, il y a 800 portraitistes en activité.
Cantatrice Giuseppina Grassini rôle Zaïre –MBA Rouen
Caroline Murat et sa fille 1806 – Versailles
En mars 1806, elle obtient par Denon une commande dans la série des portraits de la famille impériale. Caroline Murat la
choisit, mais difficile car inconstante lors des séances de poses et peu respectueuse. Vigée ajoute gratuitement sa fille.
Le Chant du Cygne / Rentrée définitivement en France en 1805, Madame Vigée Le Brun ne cessa cependant
pas de voyager, faisant notamment deux séjours en Suisse. Elle chercha à maintenir dans ses portraits ce métier délicat
et cette sensibilité qui avaient fait son succès avant la Révolution et pendant l’émigration. Son salon attirait toujours les
personnalités, étrangers de passage, artistes et écrivains à la mode, car elle avait été le témoin des jours les plus glorieux
du règne de Louis XVI. Continuant à s’adonner portrait, l’artiste se livra aussi à un genre qu’elle pratiquait depuis son
séjour en Italie, le paysage en plein air. Dans les listes de ses oeuvres, elle révèle en avoir peint plus de deux cents au
pastel, pour son plaisir. Peu d’entre eux nous sont aujourd’hui parvenus, mais ils attestent de ce nouveau sentiment de la
nature qui marquera les peintres des générations romantiques et réalistes.
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Élisabeth Louise Vigée Le Brun par Fabrice Conan
1807, elle fait un voyage d’agrément en Suisse, peint des paysages pour elle même.
Le lac et Mont Blanc Chamonix musée
Madame de Staël –1807/09 Musée art Genève elle séjourne à Coppet avec Mme de Staël en exil et la peint en inspiration comme son héroïne Corinne, lyre et costume antique.
1808 séjourne à Berne – tableau musée de Berne paysans dans une prairie et fête de village pour les 500 ans de la
confédération helvétique.
Vigée s’installe à Montgeron, et en 1818 sa fille meurt. En 1820, elle est à Bordeaux logée à l’hôtel Fumel,(actuelle place
Jean-Jaurès) réputé pour la table et le vin de Lafite
1821 tableau de Ste Geneviève pour l’église de Louveciennes – musée Promenade . Aspect très naïf représentant sa
fille
Une nièce par alliance, Françoise Elisabeth, dite Eugénie, admire sa tante et souhaite devenir peintre. Passe beaucoup
de temps près d’elle. Fille de substitution ?
1824 Duchesse de Berry – princesse Caroline de Naples - Versailles
Comtesse Vourakine
Caroline Rivière pastel 1812 - Rouen Elle rédige pour sa nièce, qui souhaite être peintre. Sa nièce Caroline Rivière se
révèle être intéressée par l’argent, mais elle était aussi toute dévouée à Vigée qui meurt a 87 ans.
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